Que s’est-il vraiment passé sur Brendok il y a des années ?
Et c’est reparti pour un deuxième épisode complet de flash-backs, qui vient donc compléter et nous donner une autre version des événements de l’épisode 3. Ce choix scénaristique est à mon sens assez regrettable car c’est un quart de la saison qui est donc consacré à deux versions d’un flash-back qui se complètent mais dessinent aussi un bilan discutable.
On saluera tout d’abord les références à la Catastrophe de l’Hyperespace, événement inaugural des romans Haute République, ainsi que la quête d’une vergence dans la Force même si, afin d’expliquer ce dont il s’agit au spectateur, le scénario fait en sorte que Torbin se fasse expliquer la leçon, alors que cela fait plusieurs semaines qu’ils sont sur la planète (et alors, soit personne ne lui a expliqué, soit il n’a pas écouté). Le souci de cet épisode, finalement, c’est qu’il n’y a quasiment aucune véritable révélation, aucun twist narratif, rien qui ne vienne relever l’intérêt.
On aura compris que l’un des buts de la série, c’est de nous montrer la décadence de l’Ordre Jedi. Cette volonté bien établie va pourtant se fracasser quand on compare les Jedi ici présentés avec ceux de la prélogie : d’accord pour les Grands Maîtres qui, du haut de la tour du Conseil, ont perdu de vue une partie des intérêts de la population mais, dans la prélogie, les Jedi « de terrain », Qui-Gon et Obi-Wan en tête, n’en restent pas moins des personnages assez bienveillants, polis, même dans des situations désespérées. Là, le quatuor est totalement à côté de la plaque : entre un Sol obnubilé à l’idée se trouver un Padawan et qui, à la vision d’Osha, va s’auto-persuader qu’elle doit devenir sa protégée, un Torbin dont la seule motivation est de rentrer sur Coruscant, une Indara qui irradie la supériorité, il n’y a guère que Kelnacca qui… ah, pardon, on me dit que le seul moment de gloire de Kelnacca dans toute la série est un impressionnant combat au sabre-laser, d’une belle violence, alors qu’il est possédé et n’est donc pas maître de ses capacités. Ouaaaaaiiiis….
On se retrouve donc avec des Jedi qui cochent toutes les cases sur la liste des choses à ne surtout pas faire. S’introduire par effraction ? Menacer d’enlever des enfants, mais avec le consentement de leur mère cela va de soit ? Revenir par effraction ? Mentir ? Manipuler ? Abattre une femme qui, certes, fait usage de magie mais cette utilisation a lieu à l’instant même où elle apprend que sa fille est en danger de mort ? Ils ont tous les torts, Sol décrochant la palme, et finalement, c’est Torbin qui a le moins de choses à se reprocher, lui qui n’était qu’un Padawan, qui s’est fait posséder par une sorcière, et c’est lui qui fait vœu de Barash, qui finit par se suicider ? Sérieusement ? Indara, avec la mort des sorcières, ça va, elle le vit plutôt bien ?
(Et dans une mesure bien moindre, l’analyse des midichloriens dans
La Menace Fantôme est instantanée, là elle prend des heures! Et qu'on ne me sorte pas qu'en un siècle, la technologie a évolué, rien ne semble l'établir...)
Bon point, Mère Korrin est sûrement toujours quelque part dans la nature. Nul doute qu’elle finira par réapparaître…
Voilà donc un épisode certes plutôt bien fait, mais qui justifie toujours aussi peu les décisions de ses personnages. Etait-ce utile de séparer cet épisode en deux parties, je ne pense pas, un unique gros flash-back à cette position précise de l’histoire aurait sans doute suffi.. ou mieux encore, des flash-backs à la
Lost (oui, je me répète), disséminés régulièrement dans la saison, avec à charge pour le spectateur d’assembler tout ça et de comprendre les fautes des uns et des autres... d'autant plus qu'il parait de plus en plus probable que tout ce petit monde se retrouve sur Brendok pour la confrontation finale du 8ème épisode !
Note : 50 %