Les storyboards permettent de visualiser le rythme d’une séquence avec l’aide de dessins crayonnés. Mais cela permet également de donner les angles de vues et donc les positions pour les caméras pendant le tournage. Les équipes des départements des effets spéciaux utilisent aussi ces storyboards afin de déterminer la masse de travail à effectuer pour certaines séquences. Nick Gillard, le coordinateur des cascades s’est beaucoup inspiré de ces dessins pour mettre en place les différents duels au sabrelaser.
Dès la préface par J.W. Rinzler, on apprend une information qui aurait pu changée la vision de la Saga. Cela concerne Obi-Wan Kenobi et Qui Gon Jinn. Personnellement, je trouve ça énorme, je ne préfère donc pas spoiler ici, et laisser la surprise pour ceux qui se procureront ce livre. D'autres trouveront ce fait très anecdotique, mais bon.
On commence évidemment avec la Menace Fantôme qui occupe plus de la moitié de l’ouvrage. Ce qui est logique car, entrant dans un monde de plus en plus numérique, les storyboards ont été peu à peu remplacés par les animatics (visualisation très simplifiée d’une séquence, préparée par ordinateur).
Lors de la pré-production le travail des artistes a été rendu plus difficile car ils n’avaient pas de script sous la main, seulement les indications de George Lucas.
Seules certaines scènes de combats des Episodes II et III ont été préalablement retranscrites sous forme de storyboards.
La physionomie des personnages et des aliens n’étant pas encore bien définie au début de la pré-production, les storyboards proposent des allures qui peuvent être différents de ce que l’on peut voir à l’écran.
Ce qui est très intéressant, c’est que tout au long des pages, on découvre des variations de quelques scènes comme par exemple le combat final de l’Episode I entre les Jedi et Dark Maul. Au départ, il devait y avoir des droïdes de combat perturbant le combat. Ou encore lors du sauvetage de Palpatine dans le vaisseau de Grievous où Anakin et Obi-Wan étaient séparés. Du coup, Anakin s’occupait seul de Dooku et Obi-Wan s’occupait seul de Grievous.
Mais ce n’est pas tout, on trouve quelques séquences non gardées comme les scènes coupées au montage (mort de Shaak Ti tuée par Grievous) ou carrément des scène inédites du genre la mort du Capitaine Typho, qui accompagnait Padmé, sur Mustafar, ou les combats dans les rue de Theed lors de l’invasion de la Fédération du Commerce.
Le point faible de ce livre est la rareté du texte. On a évidemment quelques anecdotes, quelques annotations mais je trouve qu’il manque des explications. Peut-être pas pour toutes les séquences, mais j’aurais bien aimé avoir des paragraphes sur comment ces storyboards prennent vie, sur l’évolution d’une scène en fonction des modifications demandées par George Lucas, sur l’utilisation de ces dessins par les équipes de tournage, le département des effets spéciaux, sur le montage du film. Bref, connaître le processus qui donne vie au film en se basant sur ces dessins.
En tout cas, ce livre permet tout de même d’en apprendre un peu plus sur la fabrication d’un film Star Wars.