Voilà un livre intéressant qui retrace essentiellement la vie cinématographique de George Lucas, divisée en 3 parties (avant, pendant, après la Trilogie Classique).
Les premières pages permettent de découvrir comment et pourquoi George Lucas est devenu l’homme de cinéma qu’on connaît suite à de nombreux événements très contrariants pour lui.
En effet, ces débuts ont été laborieux et quand il a subi les pires difficultés pour vendre ses films selon ses idées (THX1138 et American Graffiti), face à des studios plus financiers que cinéastes, il s’est juré de devenir indépendant pour faire des films uniquement selon son point de vue. Son but étant de contrôler tout, et je dis bien tout, le processus de création.
Il veut aller même plus loin avec la volonté de développer la technologie pour contrôler les plans tournés. Il ne va donc pas hésiter à investir afin de fabriquer un ordinateur qui permette de gérer tous les éléments d’un plan, et, qui permet de filmer tout en digital.
Et pour arriver à ses fins, il devient un négociateur féroce voire agressif. Comme par exemple avec la Fox pour les droits sur le premier Star Wars.
D’ailleurs, cette partie qui se focalise sur la période de la Trilogie Classique s’attarde de temps en temps sur le côté sombre de Tonton George.
En effet, finalement, pour être sûr de tout contrôler, il devient comme les institutions contre lesquelles il faisait face, il fait la même chose que toutes ces personnes qui le contrariaient, il devient en quelque sorte un « tyran ». Il n’hésite à virer du jour au lendemain les gens qui ne pensent pas comme lui ou qui ne veulent pas aller dans sa direction, comme avec John Dykstra par exemple, qui a pourtant inventé un processus de tournage (la fameuse Dystraflex) ce qui a permis de faire Star Wars. Dykstra pensait trop à améliorer sa machine alors que Lucas voulait du concret très rapidement.
Et cette façon de faire va se poursuivre toute sa vie. Il est très têtu. Il veut des aliens dans Indy IV, et même si Spielberg ne veut pas, il les aura quand-même car c’est comme ça.
Alors oui, il était visionnaire et a changé la façon de faire et de voir les films à gros budget et s’est rarement trompé dans ses choix. Rarement, car pour Pixar il n’a jamais cru en son potentiel, du coup, il l’a vendu assez rapidement. Et libérée, la société s’est très vite fait un nom.
Les parties sur l’après 1983 et l’après 2005, sont intéressantes, car peut-être ce sont des périodes moins connues. Pour Lucas, les films servent de test pour la technologie, donc il ne trouve pas grave quand ses films (autres que Star Wars) font des flops au box office comme avec Radioland Murder pour ne citer que lui. Bon après tout, il joue avec son argent personnel.
Il est vrai que la technologie est au premier plan quand Lucas produit un film, il ne pense pas au ‘feeling’, aux émotions à faire passer. Du coup, il abuse des fonds verts et bleus.
Alors oui, ça fait un moment que je parle du mauvais côté de Lucas alors que c’est un génie. Mais c’est le livre qui veut ça, on a parfois l’impression de lire une critique à charge, même si on a beaucoup d’éléments sur les bonnes choses. On a la sensation que l’auteur insiste un peu trop sur l’aspect « dictatoriale » de Lucas (comme en citant des critiques de journalistes sur la Prélogie alors que toutes n’étaient pas mauvaises envers cette Trilogie à l’époque).
Mais je ne veux pas vous tromper, il y a beaucoup de bien en Lucas (lol). Il a une ligne de conduite et il s’y tient.
Bref, ce livre est un gros pavé et il fourmille d’informations et d’anecdotes sur l’Empire Lucas.