Cette critique est réalisée le lendemain de ma première projection de L'Attaque des Clones (
AOTC), en Version Française, dans une grande salle de Bretagne (Lanester pour être précis). Je déconseille aux personnes n'ayant pas encore vu le film de lire ce qui suit, cela leur gâcherait des surprises.
Introduction
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Il est important de préciser que je suis allé voir le film en connaissant tout de son histoire, et même bien plus puisque beaucoup de scènes incluses dans le script ont été coupées dans le montage final, comme en témoignent les bandes-annonces, les dessins de production et le livre.
Je suis par conséquent incapable de juger de la compréhension du scénario pour un spectateur lambda, l'ayant moi-même assimilé intégralement plusieurs mois avant le film. A mon grand regret je n'ai pu assister qu'à une version française du film, ce qui peut fausser mon jugement sur la performance des acteurs.
Il est utile de préciser que je fais partie des "quelques" personnes ayant été séduites par La Menace Fantôme (
TPM) et que je suis globalement très enthousiaste du concept de la Prélogie. Mon jugement global que vous pourrez lire dans cette critique est celui de quelqu'un s'étant investi personnellement dans le film depuis 3 ans, et à plus forte raison depuis les 2 ans environ que je travaille sur SWU, autrement dit il m'est très difficile de juger un Star Wars pour ce qu'il est, j'ai la mauvaise habitude d'avoir une vision "analytique" d'un film en général et de part mon activité ici, mon jugement ne peut qu'être biaisé.
J'avais l'impression d'être intime avec le film avant sa sortie, était-ce réellement le cas? Ai-je eut droit à des surprises? à de l'excitation?
La suite... tout de suite!
L'Aspect Technique
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.......->Bonne idée et coup de gueule.
Autant commencer par ce qui fâche, et en l'occurrence il s'agit d'un coup de gueule se portant certainement plus envers le cinéma dans lequel j'ai assisté au film qu'à Lucasfilm, ma deuxième projection me confirmera cela je pense.
On a beaucoup entendu parler du tournage 100% numérique (sans pellicule) ces dernières années, alors qu'il était exceptionnel en 1999 de voir
TPM dans une salle DLP, il est maintenant possible de voir
AOTC dans son format natif sans pour autant faire le tour du monde, et c'est là une excellente chose...dont je n'ai pas pu profiter pour le moment.
Dans une projection "traditionnelle", on pourrait s'attendre à un film sans altérations, comme peut en subir la pellicule lors des différents transferts en post-production. Or ce n'est pas le cas, un grain est visible pendant tout le film, ce qui d'ailleurs est une excellente chose, on évite ainsi un éventuel côté froid peu propice au développement d'une histoire d'amour par exemple. J'ai entendu dire il y a quelques jours que ce grain a été numériquement ajouté en post-production pour rappeler l'aspect de la pellicule, je ne suis pas certain de la véracité de l'information, mais pendant quelques minutes du film, les altérations se sont faites brutalement plus prononcées devenant même gênantes. Dans les environ du départ d'Anakin de Coruscant, une bande noire s'est mise a traverser l'écran de haut en bas, des morceaux de poussières étaient visibles et le grain devenait tellement présent que s'en était dérangeant pour les arrières plans. Ce ne fut pas long, je dirais 10 minutes tout au plus (pas de quoi en faire un fromage...). J'espère que ce n'est pas un défaut global du film, et la ponctualité du phénomène me laisse penser que le projectionniste devait certainement dépoussiérer son paillasson au dessus des bobines. Je verrai de quoi il en retourne lors de ma seconde séance.
.......->Les Effets Spéciaux.
Avec ses 2200 plans d'effets visuels, le film est un gros effet visuel de plus de 2 heures. Le film ne s'est pas réalisé en Australie ou sur les autres lieux du tournage, mais bel et bien dans la salle de montage du Skywalker Ranch et dans les locaux d'ILM. Une interaction plus poussée entre la réalisation et la post-production (qui n'en a que le nom) mènerait à un film d'animation tels que ceux de Pixar ou de Dreamworks. Cette volonté de maîtriser la chaîne de production totalement et sans concession est l'obsession avouée de Lucas depuis le remontage de THX 1138, Lucas a ainsi crée Pixar dans l'objectif de réaliser un film sans acteurs permettant d'imprimer sur la pellicule son exacte pensée de ce que doit être son film. La sortie de Toy Story après la vente de Pixar était sans nul doute une des principales motivations pour Lucas pour concrétiser la Prélogie. ILM est ici bien plus qu'une compagnie d'effets spéciaux, les ingénieurs deviennent des artistes !
et se comportent tels des cadreurs et des acteurs. En effet le film n'est pas une vitrine d'effets visuels, ceux ci ouvrent véritablement de nouvelles voies dans les procédés de réalisation, on obtient des plans incroyablement complexes qui sont véritablement impossible à réaliser avec une caméra "physique". Les effets sont donc parfaitement intégrés à l'histoire, comme ils se doivent d'être et ne le sont que bien peu dans les films actuels.
Globalement les effets visuels de
AOTC surclassent de loin toutes les autres productions, mais le tableau n'est pas aussi rose lorsqu'on s'intéresse aux CGI (personnages générés par ordinateurs) en effet autant Poggle, C3PO (en synthèse lors de son apparition), les armées de clones et de droïdes par exemples sont fabuleux, certains personnages n'apparaissent pas aussi parfait que c'était le cas pour
TPM. Les gros plans de Yoda, de Jar Jar et de Dexter, entre autres, apparaissent clairement artificiels. Il ne faut pas comprendre que le travail est bâclé, la quantité de détails sur le visage de Yoda relègue les autres productions au niveau de Pong, juste que l'effet spécial est visible en tant que tel.
Pour résumé, les effets spéciaux sont étourdissants, grandioses, créant des ambiances uniques, mais bien souvent restent visibles et en particulier dans les gros plans.
Un effet spécial ne fait pas un film, ce n'est qu'une cerise sur le gâteau et une fois l'imperfection acceptée, on n'y fait plus attention.
La Musique
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Comme à son habitude, John Williams nous montre l'ampleur de son talent, la partition est superbe et colle parfaitement à l'action. La poursuite infernale dans Coruscant est idéalement accompagnée, le "Love Theme" est fabuleux et plus d'une fois la musique donne des frissons au spectateur. La Marche Impériale de la fin du film est absolument époustouflante avec les millions de clones partant à bord des destroyers républicains appliquer la loi de Palpatine aux confins de la Galaxie.
La musique produit aisément 50% de l'effet du film sur le spectateur, et réussit même à le faire rire lorsque le "Love Theme" s'effondre littéralement suite à l'interruption du baiser entre Anakin et Padmé.
On sort de la salle avec les musiques en tête, et j'ai moi-même fredonné plusieurs heures après le film, le "Love Theme" ainsi que celui du combat de l'arène, comme à l'époque de l'Edition Spéciale où je me promenait dans la rue en sifflotant le thème de la célébration d'
ANH.
Il est intéressant de remarquer l'emploi de l'intégralité de la musique du troisième tour de la course de pod de
TPM lors de la bataille de Geonosis, ce qui n'est pas bien gênant vu que c'est une des meilleures partition de l'Episode I.
La Version Française
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Je m'intéresse ici uniquement à la traduction et à l'adaptation du script, la performance des doubleurs sera développée dans la partie sur les acteurs.
Autrement dit il n'y a pas grand chose à dire ici, sinon que l'adaptation est parfaite.
Le déroulant introductif est admirablement traduit et permet tout de suite la compréhension de la situation géopolitique, ce qui est particulièrement important vu la complexité du scénario et sa relative indépendance vis à vis de
TPM.
On peut discuter certains choix au niveau des dialogues, en particulier le fait d'avoir traduit "He take me back" par "il m'empêche de grandir", traduction qui diminue légèrement l'impact des paroles d'Anakin à ce moment crucial du film.
Rien de bien gênant toutefois, on peut dire bravo à l'équipe de traduction, ce qui est particulièrement rare dans un Star Wars (rappelons que le déroulant de
ANH comporte une faute d'orthographe!).
Les Acteurs et les personnages principaux
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........->Anakin Skywalker (Hayden Christensen)
La transition du personnage d'Anakin tel qu'on l'a connu dans
TPM en Darth Vader paraissait pour beaucoup être la mission impossible de la Prélogie. Avec
AOTC, cette transition devient largement possible et même tout à fait admirablement mené. En dehors de la relation du Padawan avec Obi - Wan Kenobi, Anakin a l'occasion de monter le ton à plusieurs reprises, face à Zam Wesell et à la fin lors de la poursuite de Dooku notamment. On remarque que le personnage peut être brutal et même légèrement inquiétant. Mais c'est sur Tatooine que l'on a plus l'impression d’être face à Vader qu'à Anakin, visuellement certains plans nous rappellent directement le Seigneur Sith, et plus que tout, la réaction d'Anakin après la mort de sa mère est absolument diabolique. On peut voir sur son visage le passage de tout un panel d'émotions aboutissant à la haine la plus absolue, on sent physiquement le côté obscur l'envahir, lequel le mènera dans une spirale folle, massacrant un village entier de Tuskens, femmes et enfants compris... visiblement il y prend même du plaisir!
En dehors de cet aspect, l'acteur s'investit tellement dans son rôle que je ne vois que deux alternatives pour le futur de sa carrière: soit il deviendra à la manière de Harrison Ford, une star du cinéma, soit, comme Mark Hamill, il sera définitivement enfermé dans son rôle. Tout le monde espérait un acteur aussi charismatique que Darth Vader et aussi attachant que Luke Skywalker, le contrat est rempli, et de loin!
Le doublage réalisé par Emmanuel Ganjo est plus laborieux, certes je n'ai pu juger de la qualité de la VO, mais à la fois les lignes de dialogues semblent bien écrites et les extraits que j'ai pu voir de la version originale m'ont paru beaucoup plus convaincants. Le problème réside ici dans les dialogues neutres du film (lorsqu'il parle sur un ton normal, ni énervé, ni effondré de tristesse) qui m'ont semblé légèrement tomber à plat par moment, on a l'impression que les dialogues sont prononcés comme on le ferait au théâtre, sans réelle interaction avec le contexte. Ce n'est pas le cas partout, et on a tous en mémoire, dans tous les épisodes, des cas similaires. Ce n'est pas catastrophique, beaucoup de dialogues délicats passent admirablement bien en VF.
..........->Obi-Wan Kenobi (Ewan Mc Gregor)
Ewan reprend ici son rôle et profite de sa mise en avant par rapport à
TPM pour faire quelques blagues sarcastiques avec Anakin, dans la plus pure tradition du Han Solo de la Trilogie, Et ça fonctionne plutôt bien.
Ewan McGregor montre tout son talent, de sa relation avec Anakin, à sa réaction en face de Lama Su en apprenant l'origine de l'armée de clones, tout son jeu d'acteur est crédible et de grande qualité.
Le doublage de Bruno Choel est meilleur que celui d'Anakin, sans pour autant être transcendant.
..........>Padmé Amidala (Natalie Portman)
Magnifique, attachante et amusante, Padmé apparaît à la fois comme une sénatrice pleine de convictions, une amante subissant moult conflits internes et une guerrière redoutable à l'occasion (le nexu s'en souvient encore!).
Natalie Portman est donc excellente en tous points, hormis peut être un petit manque de conviction le blaster au poing de temps en temps, mais rien de bien tracassant.
Le doublage de Sylvie Jacob est admirable, une vraie performance d'actrice! L'émotion est réelle lors de l'entrée dans l'arène lorsque Padmé avoue son amour inconditionnel pour Anakin, on en a la larme à l'oeil, pourtant le dialogue était susceptible de tomber à plat assez facilement. Au vu des extraits en VO, je me demande même si la VF ne surclasse pas la Padmé originale, comme ce fut le cas avec le personnage de Leia dans la Trilogie.
.......-> Le Comte Dooku (Christopher Lee)
J'ai l'impression de me répéter, mais là encore tout est excellent, la prestation, le charisme hors norme du personnage, le doublage, tout est absolument fascinant.
Dooku joue un double jeu à la fois envers les Jedi et envers Darth Sidious, c'est brillant. On entend constamment parler de lui dans la première moitié du film, puis quand on peut enfin le voir on se surprend à avoir envie qu'il réapparaisse sur l'écran le plus tôt possible entre ses scènes.
Je ne vais pas passer en revue tous les autres personnages, déjà parce qu'il y en a vraiment beaucoup et aussi car ils sont tous bons, Mace, Jango, Yoda (qui ressemble plus que jamais au Yoda de
ESB, autant visuellement que dans le jeu d'"acteur") et Palpatine sont formidables et les défauts du doublage (à priori) d'Anakin et d'Obi-Wan sont les seuls.
Le Scénario et la Réalisation, bref le Film.
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La plus grande surprise pour moi vient de qualité de la réalisation. On savait tous que Lucas est un monteur hors pair, mais avec
AOTC il s'impose comme étant aussi un très bon réalisateur! La beauté des plans et la complexité de beaucoup de ceux ci font de
AOTC le meilleur film en terme de réalisation de Lucas. Des plans comme l'arrivée du vaisseau Naboo sur Geonosis sont tout simplement époustouflants. Dans cet exemple précis, on se plaque presque sur le dossier de son fauteuil en se croyant au Star Tour!
Et plus que tout, le début du film est tout simplement stupéfiant: passé la surprise de la fin du déroulant où la caméra remonte au lieu de descendre comme à l’accoutumée, on assiste à quelques minutes de grand art avec une aile volante Naboo arrivant dans un Coruscant embrumé, la caméra montre subtilement la puissance de l'appareil avant une grande explosion marquant le début de la tension qu'éprouvera le spectateur pendant tout le reste du film. On se dit réellement "ça y est, on y est, c'est parti !".
Quand on parle d'un film Star Wars, on a tous quelques scènes clés qui nous reviennent en mémoire, ce peut être la course de pods pour
TPM, le duel final de
ESB, C3PO et R2D2 dans le désert pour
ANH etc... Bref deux ou trois grandes séquences d'anthologie par film. Pour
AOTC ça risque d'être plus délicat, non pas qu'il n'y en a pas, mais il y a bien plus que deux ou trois scènes cultes dans ce film! Le maître mot qui semble avoir été de rigueur pendant la conception du film est l'ambiance. Coruscant n'est plus que la cité brillante, témoin de la splendeur de la République (le Sénat, le Temple Jedi et le resto de Dexter qui est une sorte d’American Graffiti dans l’espace), c'est aussi un trou miteux pour ceux qui sont mis à l'écart, accentuant le schisme du sénat avec le peuple. Coruscant est même aussi par endroit un lieu infernal, en ruine, avec des cheminées crachant des flammes rappelant Blade Runner! La dualité se retrouve dans Kamino qui possède aussi son coté obscur (une pénombre perpétuelle, un océan déchaîné, une pluie à faire peur à une mouette bretonne...) et son coté clair rappelant fortement les intérieurs de la cités des nuages de
ESB, mais aussi le monde carcéral de THX 1138 avec une lumière ambiante éblouissante.
Et plus que tout : Geonosis, la planète engendre un sentiment réel (du moins chez moi) de claustrophobie, avec ses habitants vivants à la manière de termites dans des colonies, une société polymorphe hiérarchisée en castes, et des extérieurs avec un effet atmosphérique pour le moins inquiétant.
Tatooine nous permet de retrouver la maison des Lars, une référence à la Trilogie telle qu'il en existe beaucoup tout au long du film, celles-ci sont souvent des clins d'oeil que seuls les fans remarqueront: Anakin avec sa cape noire ressemble parfaitement, le casque en moins, à Vader. Mais aussi lorsqu'il médite sur le balcon de la maison des lacs, on retrouve la même posture que dans
ESB lorsqu'il est sur le pont de l'Executor. La fin du film rappelle la fin de
ESB et la réplique hilarante du droïde du vaisseau de transport emmenant nos héros sur Naboo, à R2D2 ne rate pas son effet dans la salle: "Nous ne servons pas les droïdes !".
L'humour est beaucoup présent dans le film, pourtant
AOTC est très noir, ne prête pas à un humour aussi enthousiaste que
ANH ou
TPM, c'est donc là encore à
ESB que l'humour du film se rapproche le plus. Le duo Obi-Wan et Anakin rappelle agréablement le duo Han et Luke, voir même plutôt celui de Han et Leia. Il s'agit d'un humour intelligent qui fait mouche à tous les coups. Jar Jar est réduit au rôle de figurant de luxe qui de manière totalement ironique permettra à Palpatine d'acquérir les pleins pouvoirs, autrement dit Jar Jar donne naissance à l'Empire!
C3PO et R2D2 reprennent du service dans un numéro aussi surprenant qu'amusant où la tête du droïde de protocole se retrouve greffée sur le corps d'un droïde de combat et inversement. Il y a beaucoup de dialogues entre nos deux compères et ils sont tous très bons. Jango lui-même fait de l’autodérision lorsqu'il rengaine son blaster à la façon d'un cow-boy du Texas. Yoda est aussi très amusant avant et après son combat, le début du face à face est comme un film d'Enio Morricone, surtout lorsqu'il "dégaine" son sabre laser, en faisant un large mouvement de "cape". Lorsque, après s'être mesuré à Dooku à une vitesse folle (une vraie balle rebondissante), on le voit reprendre sa canne et marcher comme un vieillard, ils nous rappelle que Star Wars ne se prendra jamais au sérieux. Décidemment quel esprit farceur ce Yoda
Le film se divise en trois parties: la première sur Coruscant, la seconde alternant entre les aventures d'Anakin et celles d'Obi-Wan et enfin le final éblouissant d'action non-stop sur Geonosis. Parlons avant cela de la love story entre Anakin et Padmé.
Lorsque George Lucas a déclaré que l’Episode II sera essentiellement une histoire d’amour, beaucoup de fans ont eu des difficultés à accepter de voir la saga épique se transformer en une sorte de Titanic spatial. Ce ne fut pas réellement mon cas, même si il est certain que omettre le coté sombre de ce film aurait fait perdre une grande partie de son intérêt. L’histoire d’amour est en fait vraiment rapide, on ne s’y attarde pas plus que pour le nécessaire. On peut d’ailleurs regretter que certains dialogues somptueux aient été coupés au montage final, lorsque l’on sait que Jonathan Hales a surtout participé à l’élaboration des dialogues de cette fameuse histoire sentimentale, on se demande si son impact sur le scénario du film est tel qu’on le pensait il y a peu. Donc cette histoire sentimentale est rapide, personnellement j’ai trouvé le premier baiser un peu trop précoce, mais peut-être parce que je m’attendais aux dialogues originaux qui ne sont donc pas venus. Toutefois, la musique aidant, on se fait rapidement à la réalité des sentiments unissant les deux protagonistes et au final l’histoire sentimentale semble remplir pleinement son objectif.
Parlons de la fin du film à présent... La scène que j'appréhendais le plus était celle de la fonderie, je pensais que ce serait particulièrement difficile à montrer à l'écran de manière cohérente, que ça risquerait fort d'être fouillis, et ce n'est absolument pas le cas! Toutes les actions sont cohérentes, et on tremble pour les personnages à plusieurs reprises! La scène de Padmé dans le creuset, prête à subir une douche de métal en fusion est extrêmement angoissante, et c'est loin d'être le seul exemple, on se surprend à s’agripper à son siège pendant 30 minutes comme si on voulait en arracher les accoudoirs!
La scène où nos trois héros combattent les monstres de l’arène est également bien menée, Padmé se débarrasse peut être un peu rapidement du nexu toutefois. Lorsque les Jedi entrent en action, la tension redouble, se doublant d’admiration, comme un enfant on se dit que "vraiment, j’aimerai être un Jedi", ça fuse dans tous les sens, une réelle dimension épique.
Le combat affrontant les droïdes aux clones est aussi titanesque que promis, bien qu’un peu court peut-être (des dessins conceptuels n’ayant pas été retenus étaient prometteurs), mais qu’importe le spectacle même amputé de 30 seconde est réel, Yoda en personne dirige les manœuvres d’une main de fer : des milliers de clones affrontent au moins autant de droïdes de toutes sortes, le tout tourné comme un documentaire (trois ou quatre effets de zoom qui passent plutôt bien, caméra au niveau de la ceinture en plein dans la mêlée pendant quelques secondes...). D’ailleurs le film en son entier contient foule d’éléments technologiques qui donneront du fil à retordre aux adeptes de l’analyse tech. Le combat au sabre laser conclut en apothéose l’action du film, avec un Yoda surpuissant balayant littéralement son adversaire alors que Anakin et Obi-Wan ont été neutralisés rapidement par celui-ci. Mais Dooku s’échappe et rejoint Darth Sidious sur Coruscant, le public découvre alors que le séparatiste idéaliste est en fait un Seigneur Noir de Sith rebaptisé Darth Tyranus, et que tout ceci n’était que machination, comme un toboggan infernal sur lequel la république s’est engagée dix ans plus tôt et dont la triste nature de la fin semble inéluctable. S’ensuit un triptyque final, le premier tableau montrant un Yoda déprimé au possible, le second un Palpatine mégalomaniaque face à sa nouvelle armée d’une taille telle qu’il n’existe pas de mot pour la décrire et un dernier tableau avec deux amants se mariant en secret au fin fond d’une galaxie en ruine...
Conclusion
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AOTC est un excellent film, et est tout à fait digne des précédents opus de la série Star Wars. A maints égards le film surpasse les attentes qu’on pouvait avoir.
Suite à cette première projection (sentiment susceptible d’évoluer par la suite) ma première réaction a été de dire que c’était trop court. Le film pourrait durer quatre heures que le spectateur n’y verrait pas de temps morts tellement le scénario est solide et captivant.
Mais le film n’est pas exempt de défauts, il y en a comme dans tous les films, et en premier lieu celui du problème de l’intonation en VF (au moins) d’Anakin et d’Obi Wan dans certains dialogues, défaut plutôt généralisé à toute la saga Star Wars d’ailleurs. Si le spectateur a accepté le concept de la Prelogie, il adorera, sinon il est probable qu’il doive se contenter de la Trilogie et oublier les nouveaux épisodes qui sont pourtant d’une richesse extrême.
AOTC fait partie des bons films qui vous clouent sur votre fauteuil après le générique de fin, vous vous levez fébrilement puis avec un équilibre plus ou moins précaire sortez de la salle et attendez que quelqu’un dans votre groupe d’amis rompe le silence religieux ambiant avec un léger "Wow". Cette première projection fut pour moi magique, la salle n’était pas pleine, l’ambiance était modeste mais le film est magique, plusieurs heures après j’étais encore dans l’histoire.
Commercialement parlant je ne pense pas que
AOTC marchera comme prévu, et cela m’importe peu, après tout
ESB est le Star Wars ayant le moins marché.
Est-il possible de le classer par rapport à d’autres films ? Par rapport au commun des films non, la dimension n’est pas la même, peu de films peuvent se comparer à Star Wars à mon avis en terme de qualité. Au sein de Star Wars, c’est difficile à dire, après tout Star Wars n’est qu’un film découpé en six... je suis incapable de faire un véritable classement et je mets tous les films à égalité, avec
AOTC légèrement devant, et encore en prenant en compte que je ne l’ai vu qu’une fois et que j’écris cela sous l’émotion, ce n’est pas du tout évident.
ROTJ serait légèrement derrière... du moins jusqu’à ce que je le revoie