Tout comme le U Wing fut intégré par FFG dans la vague 10, le TIE Striker, qui s'est illustré lors de la bataille de Scarif, a vu aussi son adaptation pour X Wing effectuée très vite. La question de la présence de ce vaisseau dans X Wing a été débattue par les joueurs toutefois. En effet, le TIE Striker est avant tout un airspeed et non un vaisseau s'aventurant dans l'espace dans le film. Avait-il donc sa place dans X Wing ? On peut en douter. FFG n'a pas eu tant d'hésitation, surfant sans vergogne sur l'« effet film ». À la différence du U Wing, le TIE Striker s'est avéré tout à fait jouable, voire engageant. Et ce du fait d'un bon travail de game-design qu'il faut signaler.
Les concepteurs de FFG ont évité l'écueil de faire de ce vaisseau un nouvelle déclinaison du TIE Fighter. De facto, l'expérience de jeu n'est pas tout à fait la même. Le TIE Striker est plus solide que le chasseur TIE classique avec ses quatre points de coque et surtout plus agressif avec ses 3 dés d'attaque. Il perd toutefois un dé en agilité mais cette perte est d'un impact limité. On sait que les dés verts sont peu fiables et qu'il vaut sans doute mieux troquer un dé vert contre un dé rouge. Le coût du vaisseau s'en ressent d'ailleurs clairement : le pilote le moins cher est à 17 points contre 12 pour le fameux Pilote de l'Académie. Soit 5 points de plus si l'on souhaite investir dans un Élève impérial à la maigre valeur de pilotage de 1.
Plus généralement les pilotes génériques du TIE Striker sont peut-être surévalués en terme de coût et ont ainsi recueilli peu de succès. Ce sont les pilotes nommés qui permettent une plus-value ludique justifiant qu'on bascule vers ces derniers. D'abord car, du fait de leur valeur de pilotage plus élevée, les pilotes nommés profitent plus clairement du titre « Ailerons adaptables ». Pour simplifier, disons que ce titre contraint à effectuer une accélération de vitesse 1 avant de se déplacer. Certes, cette accélération est impérative et n'a pas la souplesse de l'action d'accélération classique. Mais elle est quand même gratuite, ce qui est un atout non négligeable. Par ailleurs, comme elle est traitée comme une manœuvre, elle n'entraine pas de conséquences négatives en cas de bump sur un autre vaisseau.
Sur Duchess elle devient même optionnelle ce qui est très attrayant, surtout lorsqu'on prend en compte sa bonne valeur de pilotage de 8. Mais Countdown et Pure Sabbac ne bouderont pas le titre eux aussi. En outre, Countdown s'avère assez increvable et donc surmonte un des soucis principaux des TIE : la fragilité et le caractère éphémère de ces vaisseaux. Pure Sabbac est lui très prisé en tournoi car sa capacité lui fait commencer la partie avec quatre dés d'attaque ; le dé d'attaque supplémentaire n'est perdu qu'en cas d'encaissement de deux dégâts ou plus. Il constitue donc un challenge important pour son adversaire : il faut l'éliminer au plus vite. Sa durabilité peut-être d'ailleurs être améliorée par une carte de modification proposée ici et au succès évident : « Châssis léger ». Utilisable sur tous les chasseurs TIE de valeur d'agilité 2 ou moins, et notamment le TIE FO S/f, le « Châssis léger » augmente de 1 la réserve de dés de défense si l'on est amené à jeter moins de dés que ne le fait l'attaquant. Le tout pour deux points ! Dans un métajeu où les attaques puissantes fourmillent, il est rare que la carte n'applique pas son effet.
Elle a eu plus de succès que le nouveau talent de pilote d'élite proposé dans l'extension : le « Chef de nuée » ouvre la perspective alléchante de jeter plus de dés d'attaque lors d'un assaut, mais les contreparties sont si rigides qu'il faut construire toute une escouade de plusieurs vaisseaux autour de cette carte. La plupart des joueurs n'ont pas franchi le pas et ce d'autant plus qu'il est tout à fait possible de perdre le vaisseau porteur de l'amélioration très tôt.
L'autre réserve qu'on formulera envers cette extension est la roue du TIE Striker : elle est bonne et l'on pouvait s'y attendre car les TIE sont généralement très mobiles. Toutefois, était-il nécessaire d'intégrer une boucle de Segnor dans cette roue ? Alors que la manœuvre était jusqu'alors réservée aux vaisseaux d'élite comme le Starviper ou aux vaisseaux de la postlogie, censés être plus perfectionnés. On peut en douter… Cette réserve mise à part, on ne peut qu'approuver ce beau travail de conception qui allie équilibre et potentialités ludiques.