À X Wing qu’est-ce qu’un vaisseau réussi dans sa conception ?
Plusieurs réponses évidentes peuvent être faites d’emblée : « un vaisseau jouable dans de nombreuses configurations » ; « un vaisseau avec de nombreuses possibilités » ; « un vaisseau qui ne déséquilibre pas le méta-jeu » ; « un vaisseau dont la valeur en points d’escadrons est bien pensée » etc. Avec l’accumulation des vagues de vaisseaux, il est de plus en plus difficile pour les développeurs de FFG d’atteindre cet objectif, mais ils s’y efforcent avec un savoir-faire certain… et ils atteignent parfois leur but.
C’est le cas avec le YV-666 plus communément appelé Hound’s Tooth soit « Dent du molosse ». Vaisseau du chasseur de primes Bossk, que l’on a pu observer en action dans The Clone Wars, le YV-666 a su se tailler une place très convenable dans le méta-jeu sans le déséquilibrer maladroitement.
En lisant ses caractéristiques et en observant sa roue de manœuvre, on imagine que les game-designers de FFG ont fait très attention avec ce nouveau gros socle.
Longtemps le Faucon millenium, le YT-2400 ou le Decimator ont fait pencher la balance en défaveur des petits socles au point que FFG ait été contraint à une mesure drastique : dès la vague 6 dans un duel, la moitié de la valeur en terme de points d’un gros socle est attribuée à l’adversaire quand ce dernier a perdu la moitié de ses points de vie (coque et boucliers).
Le Hound’s Tooth poursuit dans le sens de cette modération : il est costaud comme un Faucon Millenium avec ses 6 points de coque et ses 6 points de bouclier et esquive mal avec son unique dé d’esquive. Par contre, il n’a pas de tourelle et ainsi d’arc de tir à 360°. La choses était d’autant plus importante qu’il tire fort à 3 dés : il fallait éviter le péril d’un gros socle tournant en rond et canardant sans effort tout vaisseau s’approchant de lui.
L’énorme mobilité du Faucon ou du Decimator avait été pas mal critiquée par les joueurs et FFG a fait du Hound’s Tooth le vaisseau qu’on imagine en regardant son look de bus scolaire menaçant.
Il est ainsi à peine plus véloce qu’une Navette de classe lambda, a du mal à tourner et ne peut pas faire de demi-tour.
L’accès à la manœuvre du sur place compense un peu la chose, mais comme elle inflige un stress, elle ne pourra être trop réitérée. L’YV-666 est toutefois supérieur à la Lambda car il a un virage serré blanc à la vitesse 3, mais aussi et surtout car il détient un arc de tir latéral qui fait qu’il tire à 180° tant qu’il n’a pas recours à une arme secondaire. Il est ainsi beaucoup plus menaçant.
Et puis il n’est pas bien cher : l’Esclavagiste trandosien qui ouvre le bal n’est qu’à 29 points alors que Bossk – incontestablement le meilleur pilote – n’atteint que les 35 points. Une simple carte comme « Calcul » permettra tout à fait de tirer parti de son pouvoir.
Cela laisse beaucoup de possibilités pour intégrer jusqu’à trois membres d’équipage.
On sait que les équipages des Racailles sont de bonne qualité et on ne peut que déplorer qu’ici, dans la boîte, on ne nous présente que du déjà connu – le Technicien hors la loi » et le « Droïde de sécurité K4 » – ou « Bossk » – qui en fait ne combote pas avec grand monde, sauf avec un « Canonnier » ce qui n’est pas donné. Les autres cartes d’améliorations sont par ailleurs apparues auparavant sauf le « Tireur hors pair », qui aura d’emblée un gros succès, et le « Glitterstim », une des meilleures cartes « illégal » réservées aux Racailles.
Les « Projecteurs ioniques » sont l’équivalent des « Lasers anti-poursuites » en version ionisante et ils méritent un peu d’attention.
Une cerise sur le gâteau a été intégrée pour créer une dynamique de jeu amusante : pour six points d’escadron on peut charger sur un YV-666 le titre « Pilote du Nashtah Pup ».
Cela signifie que lorsque le vaisseau est détruit, un petit Z95 peut alors s’échapper et poursuivre le combat. C’est à la fois fluff et plaisant, mais le Z95 étant ce qu’il est, c’est surtout une option plus qu’un impératif.
L’YV-666 n’est pas d’un maniement très facile et peut se retrouver très vite sorti du champ de bataille ou au moins de la zone clé des combats.
Il n’est pas toutefois injouable et recèle assez de possibilités pour apparaître régulièrement dans les tournois et atteindre des classements plus qu’honnêtes.
Son intérêt s’est approfondi avec les équipages scums de la vague 8 qui le rendent aussi lent et pachydermique que potentiellement létal, surtout lorsque notre chasseur de primes trandosien préféré, l’ineffable Bossk, est aux commandes.