Jusqu’à la vague 2 de X Wing, la mobilité n’était pas jusqu’alors l’apanage des vaisseaux rebelles.
Le X-Wing est un vaisseau à la roue de manœuvre tout à fait correcte, mais inférieure à la plupart des vaisseaux impériaux. Quant au Y-Wing, cette vieille guimbarde est assurément un vaisseau des moins maniables qui soient parmi les petits socles du jeu.
Le A-Wing vient franchement rectifier la donne : aussi léger que rapide et souple c’est selon moi un des vaisseaux les plus agréables à manier du jeu, du niveau de confort d’un Interceptor Tie, c’est dire… En fait les roues de manœuvres des deux vaisseaux sont quasiment identiques avec deux demi-tours, la vitesse jusqu’à 5, des virages serrés en veux-tu en voilà… Le A-Wing se paie même le luxe d’avoir une manœuvre verte de plus que son équivalent impérial : cela lui en fait 8 en tout, soit un record dans le jeu.
C’est dire que gérer le stress ne fait pas trop peur à ce vaisseaux tellement il s’en débarrassera facilement. Généralement l’on ne rechignera pas sur les améliorations qui occasionnent du stress. Coup de chance (pas si fortuit), la boîte d’extension contient ce qu’il faut : le « must » pour la plupart des pilotes de A-Wing (mais pas uniquement), le talent de pilote d’élite « Repousser les limites ». Au prix d’un stress, le A-Wing pourra exécuter deux actions à son tour. Et comme sa barre d’actions est très généreuse, il y a de quoi faire. Un A-Wing peut ainsi cumuler une évasion et une concentration pour faire le gros dos face aux tirs adverses. Avec son trois en agilité, il sera d’autant plus difficile à toucher. Il pourra aussi éviter les arcs de tir ennemi en les esquivant grâce à l’action très côtée qu’est « accélération ». Ou, s’il est en bonne position pour l’offensive, cumuler une acquisition de cible et une concentration.
Toutefois, il ne faudra sans doute pas s’attendre à des miracles à ce niveau là : avec ses 2 en attaque, l’A-Wing est plus un moustique qu’un dangereux frelon. Il sera du genre à harceler un adversaire plutôt qu’à le descendre en un tir à moins… d’investir dans un missile. Certes, il n’a accès qu’à un seul missile, mais l’extension propose ici un certain choix. Dans l’ensemble, ils ne font pas fortune auprès des joueurs. La carte « missiles groupés » permet de tirer deux fois mais uniquement avec trois d’attaque et une portée de 1-2, ce qui ne le rend efficace que face aux vaisseaux maladroits ne dépassant pas les 2 en agilité. Le missile à concussion cogne plus fort et plus loin, à portée 2-3 mais il n’est pas donné, coûtant 4 points d’escadron, et oblige à dépenser une acquisition de cible pour être activé. Il est généralement boudé, un peu comme les torpilles à protons proposées dans la boîte de base. Il existe un consensus parmi les joueurs pour l’estimer peu rentable.
Le plus intéressant des missiles est le « missile à tête chercheuse » qui permet de conserver son acquisition de cible en cas de jet de dés malencontreux. Il permettra en sus d’empêcher l’utilisation de jetons d’évasion, une capacité sympathique mais qui ne sert que peu. Las, avec un coût de 5 points beaucoup rechignent à investir dans une carte à usage unique nécessitant une acquisition de cible par ailleurs. Certes la carte « tireur d’élite », permet d’échanger une acquisition de cible rigide contre une concentration plus souple, mais généralement, on préférera investir dans « Repousser les limites » pour le A-Wing.
Un pilote se prête particulièrement bien à cette combinaison d’ailleurs : Tycho Celchu qui profite d’une excellente valeur de pilotage et d’un pouvoir se combinant parfaitement avec « Repousser les limites », celui d’agir même stressé. C’est dire qu’avec ce pilote, il est parfaitement possible de faire deux actions par tour… jusqu’à la fin de la partie. Deux actions ne seront des fois pas de trop pour survivre le plus longtemps possible, car le A-Wing reste un vaisseau fragile avec ses deux points de coque et ses deux boucliers.
Avec un modèle d’entrée de gamme à 17 points, soit 5 de plus qu’un pilote de l’Académie sur chasseur Tie, le A-Wing a été au début un peu boudé. Heureusement et malheureusement, Fantasy Flight Games a enregistré la chose en proposant un discount en points de valeur d’escadron pour ce vaisseau si sympathique, discount bienvenu qu’on devra trouver ailleurs, dans la boîte des As rebelles. Avec X-Wing, la tirelire en prend un coup, c’est le moins qu’on puisse dire.