Dans le poème de Baudelaire, L’Albatros, on parle d’un oiseau aux ailes de géant l’empêchant de marcher et ne se montrant majestueux que dans les nuées où il est prince. Il y a un peu de ça dans l’élégante navette de classe Lambda, navette de transport du seigneur Vador mais aussi de Han et des siens dans Le Retour du Jedi. …À part le fait que la navette de classe Lambda ne décolle vraiment jamais.
Il s’agit d’une lourde navette de transport pour les dignitaires impériaux et pas du prince des cieux. Elle peut accueillir un équipage nombreux avec deux slots et s’avère assez solide pour tenir le choc face à d’éventuels assaillants dotée qu’elle est de cinq points de bouclier et de cinq points de coque. Elle pourra d’ailleurs faire fuir ces derniers s’ils neutralisent son escorte puisque la Lambda tire bien et peut même intégrer un canon comme amélioration.
Pour le reste, la Lambda ne fera pas briller les yeux : elle esquive logiquement mal les tirs avec son agilité de 1 et surtout est extrêmement difficile à déplacer. Sa roue de manœuvre est une des pires du jeu : manœuvres rouges proliférantes, grosse difficulté à effectuer des virages serrés, absence de demi-tour… on pourrait difficilement faire pire.
De telle sorte que si la navette lambda est prise en chasse par un vaisseau habile elle n’arrivera sans doute jamais à se tirer de ce mauvais pas. Il est même possible, si l’on anticipe mal les tours à venir, de sortir de la carte non par pure maladresse ou étant étourdi mais par manque d’anticipation. Une expérience cuisante qu’il m’est arrivé de connaître. Seul point positif : l’existence d’une manœuvre propre à la Lambda, le sur-place. Il s’agit d’une manœuvre très utile notamment pour ne pas se jeter trop vite dans la bataille ; comme elle est rouge on ne pourra toutefois la réitérer directement. Conscient des limites d’un vaisseau qui se devait de respecter la cohérence de l’univers de Star Wars, FFG a eu la bonne idée de ne pas faire exploser le prix en points d’escadron de la navette Lambda. Des 21 points du pilote du groupe Omicron aux 27 points du capitaine Yagi, la navette n’est pas bien plus chère qu’un Tie Advanced. Certes, il faudra lui mettre quelques améliorations pour la bonifier et c’est dans une telle optique qu’un prix modeste a été fixé. Si on ne prendra peut-être pas le canon à laser lourd présent dans la boîte, les « Senseurs avancés » permettront de gérer beaucoup mieux les manœuvres rouges. Plus généralement cette carte excellente servira avec d’autres vaisseaux et donc s’avère précieuse tout comme l’écrasante majorité des cartes d’amélioration de type « système ».
Un modèle de Lambda plus défensif orientera vers les « Brouilleur de Senseurs » ou vers vers un « Pilote instructeur », mais ces cartes sont chères et il ne semble pas très prudent de trop surcharger en terme de points un vaisseau qui peut se retrouver larguer loin du champ de bataille durant plusieurs rounds ou sortir très vite de la partie. Certains optent donc pour une Lambda « kamikaze », peu chère mais embarquant Dark Vador dont le pouvoir fait des merveilles contre les vaisseaux dangereux et difficiles à atteindre comme un Interceptor Tie.
On voit donc que la navette Lambda est surtout un bel objet et une belle figurine à défaut d’être un vaisseau puissant et très compétitif, sauf peut-être dans une version très allégée. Mais c’est un vaisseau difficile à utiliser et donc stimulant et surtout assez « customisable ». Il a une petite place dans mon cœur à défaut d’être présent dans la plupart de mes escadrons.