Bonjour à tous.
En exclusivité pour SWU, notre ex-staffeur toujours en activité Gilad Pellaeon a lu Choices of One en avance. Pour rappel, ce roman de Timothy Zahn sortira dans pile une semaine, le 19 Juillet, et il s'agit de la suite d'Allégeance.
Sans plus attendre, voici sa critique, garantie sans spoiler !
Un parfum de trilogie
Si Timothy Zahn est plébiscité pour sa trilogie de La croisade noire du Jedi fou, chacun trouvera ses propres raisons tant la qualité de ces récits est indéniable. La mienne, c’est qu’en ouvrant un livre de Tim Zahn mettant en scène Han, Luke et Leia, c’est l’impression immédiate de légitimité de cet auteur au sein de l’univers Star Wars, comme si vous lisiez un script qui aurait sa place dans votre filmographie favorite. La trilogie de Thrawn était de ce niveau, Allégeance n’en était pas loin, Choices of One est définitivement un modèle du genre.
Déjà, à l’époque d’Allégeance, les lecteurs avaient pu se réjouir d’un récit situé entre l’épisode IV et l’épisode V, une période de l’UE un peu « sinistrée » si l’on considère la qualité des parutions préalables (Splinter of the Mind’s Eye, The Ruins of Dantooine jamais traduits en France, ainsi que les plus ou moins mauvais Marvel comics, republiés de le Star Wars comics collector). Après ce premier roman « sérieux », ce deuxième opus de Tim Zahn étoffe un peu plus la période, qui s’est également enrichie de comics sympathiques sur l’Empire et l’Alliance Rebelle (voir les séries Rébellion et X-Wings Rogue Squadron chez Delcourt).
Qui dit « chronologie » trilogie, dit « personnages » trilogiques. De manière encore plus sensible que dans Allégeance, on suit les aventures d’un Luke qui n’est pas un Jedi et dont la naïveté et l’enthousiasme sont parfaitement restitués. Leia est cette teigne aux idéaux bien trempés que l’on apprend à aimer en même temps que Han… assurément l’une des caractérisations les plus admirables que ce personnage ait connu depuis très longtemps. Si vous êtes comme moi, et que pour apprécier Han, il faut que vous aillez l’impression que c’est un personnage sans allégeance, imprévisible et sans limite vous vous régalerez. Han est l’élément perturbateur du récit, dont la moitié des coups de têtes sont des coups de génie, et l’autre moitié des catastrophes, sûr de lui et faussement désintéressé, drôle et charismatique. Dans ce roman, Han est Han. Luke est Luke. Leia est Leia. Chewbacca n’est pas une simple carpette mais reste un personnage secondaire.
Un parfum de Zahn
Mes récriminations les plus grandes à l’égard de Zahn sont toujours les mêmes : n’utiliser que ses propres personnages, et parfois forcer tellement leur utilisation qu’ils arrivent comme un cheveu sur la soupe. Pas de panique pour ceux qui sont comme moi, ici, cela se fait dans la douceur. Vous retrouverez certains (beaucoup) des favoris de Zahn, mais finalement peu d’interactions entre eux, et un focus plus ou moins important sur l’un ou l’autre. L’œuvre s’intègre d’ailleurs parfaitement à l’UE, pour les puristes (ou les intégristes) c’est toujours un bon point. Allez, pour bien faire il aurait quand même fallu que Zahn évite de nous refaire le même coup qu’Allégeance : Luke et Mara dans la même intrigue, à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre et qui ne se croisent jamais. C’est drôle une fois. Voire deux. Pas quinze.
Et qui dit Zahn dit Régions Inconnues, et j’ai un faible pour cette partie de la galaxie qui offre des possibilités infinies, dont ce seigneur de guerre improvisé et réussi qui nous semble tout à coup une vraie menace, alors même que cette période de l’UE est sans aucun suspens depuis des décennies.
Un parfum de Starkiller
Venons en au principal défaut du roman : il fallait bien que j’en trouve un ! La création la plus célèbre de Tim Zahn, j’ai nommé Mara Jade, m’a laisse pantois tout le roman. En fait, je ne crois pas l’avoir reconnue. Mara Jade est l’antithèse de Luke Skywalker dans la trilogie de la Croisade Noire du Jedi Fou : haineuse, endoctrinée, franchement rancunière, fatale et déterminée, avec Luke, elle forme un couple en devenir dynamique. Dans Choices of One, on rencontre une Mara Jade lisse, au moins pour l’idée que je me fais d’elle à cette époque de son histoire personnelle.
Tout d’abord, Mara Jade a des scrupules. Mara Jade sait retenir son sabre pour sauver la veuve et l’orphelin ? Peut être n’est elle effectivement pas aussi mauvaise que Dark Vador ou l’Empereur, mais j’ai eu du mal à comprendre plusieurs scènes du romans où Mara semble réfléchir aux conséquences de ses actes, à la notion de justice au sein de l’Empire, alors que son rôle est d’assassiner au nom de l’Empereur, sans le questionner. Je conviens qu’il s’agisse d’une interprétation personnelle. Pour tâcher de vous convaincre je dirais ceci : malgré tout l’empathie qu’inspire ce personnage manipulé par l’Empereur, Mara Jade, à ce moment de l’UE, est normalement une « méchante ». Le roman voudrait nous faire croire le contraire, et je trouve ça dommage, c’est faire peu d’honneur aux souffrances qu’a connu cette femme et l’ampleur de sa rédemption quelques années plus tard.
Ensuite, les pouvoirs de Mara me semblent exagérés. On a parfois l’impression d’avoir affaire à quelqu’un aussi bien formé qu’un Jedi (ou qu’un Acolyte Sith, ah non, pardon, Mara est gentille j’oubliais) et ça me dérange. J’imagine Mara comme un assassin avant tout, et une utilisatrice de Force ensuite, un peu comme Aurra Sing. Zahn serait-il victime de l’ « effet Starkiller » qui sévit dans l’UE depuis quelques années ? Les capacités des Jedi sont soumis à une inflation démente, et même s’il nous a été expliqué en long en large et en travers que Mara était beaucoup plus forte quand l’Empereur était vivant et que l’on ne joue pas dans la même catégorie de ridicule que Starkiller (le héros de Le Pouvoir de la Force), ça reste crédible évidemment, mais tout de même, ses pouvoirs me semblent exagérés par rapport à ce qu’ils devraient être.
Pour ne pas rester sur une fausse note
C’est quand même un très bon roman !
Les plus :
Mes récriminations les plus grandes à l’égard de Zahn sont toujours les mêmes : n’utiliser que ses propres personnages, et parfois forcer tellement leur utilisation qu’ils arrivent comme un cheveu sur la soupe.
Allez, pour bien faire il aurait quand même fallu que Zahn évite de nous refaire le même coup qu’Allégeance : Luke et Mara dans la même intrigue, à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre et qui ne se croisent jamais. C’est drôle une fois. Voire deux. Pas quinze.
Et qui dit Zahn dit Régions Inconnues, et j’ai un faible pour cette partie de la galaxie qui offre des possibilités infinies, dont ce seigneur de guerre improvisé et réussi qui nous semble tout à coup une vraie menace, alors même que cette période de l’UE est sans aucun suspens depuis des décennies.
Tout d’abord, Mara Jade a des scrupules. Mara Jade sait retenir son sabre pour sauver la veuve et l’orphelin ? Peut être n’est elle effectivement pas aussi mauvaise que Dark Vador ou l’Empereur, mais j’ai eu du mal à comprendre plusieurs scènes du romans où Mara semble réfléchir aux conséquences de ses actes, à la notion de justice au sein de l’Empire, alors que son rôle est d’assassiner au nom de l’Empereur, sans le questionner. Je conviens qu’il s’agisse d’une interprétation personnelle. Pour tâcher de vous convaincre je dirais ceci : malgré tout l’empathie qu’inspire ce personnage manipulé par l’Empereur, Mara Jade, à ce moment de l’UE, est normalement une « méchante ». Le roman voudrait nous faire croire le contraire, et je trouve ça dommage, c’est faire peu d’honneur aux souffrances qu’a connu cette femme et l’ampleur de sa rédemption quelques années plus tard.
Ensuite, les pouvoirs de Mara me semblent exagérés. On a parfois l’impression d’avoir affaire à quelqu’un aussi bien formé qu’un Jedi (ou qu’un Acolyte Sith, ah non, pardon, Mara est gentille j’oubliais) et ça me dérange. J’imagine Mara comme un assassin avant tout, et une utilisatrice de Force ensuite, un peu comme Aurra Sing. Zahn serait-il victime de l’ « effet Starkiller » qui sévit dans l’UE depuis quelques années ? Les capacités des Jedi sont soumis à une inflation démente, et même s’il nous a été expliqué en long en large et en travers que Mara était beaucoup plus forte quand l’Empereur était vivant et que l’on ne joue pas dans la même catégorie de ridicule que Starkiller (le héros de Le Pouvoir de la Force), ça reste crédible évidemment, mais tout de même, ses pouvoirs me semblent exagérés par rapport à ce qu’ils devraient être.
Mitth'raw Nuruodo a écrit:Marrant, on dirait presque que le staffeur qui avait mis 30% à Une Question de Survie essaie de se faire pardonner
À la rigueur, je n'en ai rien à foutre que Zahn n'utilise que ses propres personnages, il a sa Galaxie privée et c'est tant mieux pour lui, limite, ce qui me dérange, c'est quand ce sont les personnages officiels qui débarquent alors qu'ils n'ont rien à faire dans cette galère, comme dans Vol vers l'Infini ou Allégeance ; mais le problème reste le même, Zahn ne semble plus vouloir gérer les deux à la fois.
Ah, ça, en revanche, c'est intéressant Il n'y a plus qu'à espérer que Zahn ne vienne pas torpiller mes écrits-dont-je-ne-mentionnerais-pas-le-nom
Alors évidemment, je n'ai pas encore lu le roman, mais d'après cette critique, je n'ai pas l'impression d'une contradiction flagrante avec ce qui a été fait jusque-là par Zahn lui-même.
Ça, par contre, ça m'inquiète La déflation sur les Jedi, inverse à l'inflation subie par les guerriers Yuuzhan Vong tout au long du NOJ, est un phénomène qui ne date pas d'hier, et jusque-là, je me réjouissais justement que les écrits de Zahn soient parmi les rares à montrer Luke galérer contre des pirates ou des Noghris ; TOR était d'ailleurs une petite bouffée de fraîcheur avec Dao Stryver qui tient tête à lui tout seul à un Jedi et une Sith. Si même Zahn succombe à la tentation,
où allons-nous?
J'ai pas vu Sev'rance.
Ouep, les créations de Zahn sont parmi les meilleures de l'UE. C'est quand ils arrivent "comme de par hasard" que ça m'agace beaucoup, alors que d'autres personnages, ou de nouvelles créations auraient pu/du être introduits.
Je maintiens ma note sur Une Question de Survie. Je la baisserais même après lecture de Choices of One.
Lire les Marvel Comics !