Bonjour à tous,
L'ensemble des séries régulières de comics lancées en 2020 touchent à leur fin, et nous arrivons déjà, pour certaines, à leur dernier volume en librairie... C'est le cas pour la série Bounty Hunters qui, à l'image du titre Docteur Aphra le mois dernier, tire aujourd'hui sa révérence avec ce septième et dernier tome, un peu plus volumineux que d'habitude puisqu'il contient tout de même 8 épisodes, dont un augmenté !
Si vous avez lu mes précédentes critiques, vous savez à quel point j'ai été client de ce titre scénarisé depuis ses débuts par Ethan Sacks et illustré par le génialissime Paolo Villanelli, qui a hélas quitté depuis le titre ! Mais que valent ces derniers épisodes ? C'est ce que nous allons voir avec les critiques de ces trois derniers récits, juste après la présentation de la couverture, du synopsis de l'album et des informations éditoriales pertinentes !
BOUNTY HUNTERS - TOME 7
DARK DROIDS
Au lendemain de leur combat contre l'Escouade Inferno, Valance et T'onga sont rejoints par les chasseurs de primes les plus dangereux de la galaxie dont... Boba Fett ?! L'impitoyable mercenaire a pourtant été condamné à mort, sauf que la nouvelle équipe n'est pas tout à fait d'accord avec la sentence ! Lors de Dark Droids, les chasseurs de primes font face à une embuscade mortelle de droïdes, et un Valance corrompu pourrait être leur plus gros problème ! Les ennemis acharnés doivent devenir des alliés désespérés, et leur dernier espoir pourrait bien se trouver entre les mains les plus improbables ! La fin d'une époque pour les chasseurs de primes ! Avec ce dernier tome Ethan Sacks met un terme aux aventures de Beilert Valance : provisoirement ou pas ? Ça dépendra du public !
Contient les épisodes US Bounty Hunters (2020) 35-42, 176 pages, 100 % STAR WARS, 22 €, disponible à partir du 16/10/2024
Les critiques du staff
(Bounty Hunters #35 et 36)
Scénario : On temporise… encore ?
Ethan Sacks continue de prendre son temps, dans ces deux épisodes qui ont paradoxalement beaucoup de choses à raconter pour ne pas faire progresser l’intrigue.
Le scénariste repart en effet du cliffhanger de fin de numéro : la mémoire de Valance est en train de s’effacer, et il ne lui reste que 24 heures avant de perdre l’intégralité de ses souvenirs. Au-delà du manque d’efficacité de cette technique côté Impérial, il sera assez ardu pour le lecteur de ne pas se dire que l’ensemble des événements ici narrés n’occupe donc même pas les 24 heures en question, sachant qu’il s’est passé des choses hors-comics entre cet arc et le précédent… mais soit, après tout, c’est du comic-book et c’est un comic-book Star Wars, donc la durée des voyages et des entraînements n’est jamais clairement spécifiée !
Là où ça fonctionne moins bien, c’est l’élément principal de l’arc : l’intégration de Boba Fett au casting, qui est une cible avant de devenir autre chose. Là encore, évidemment, histoire de préserver le cliff de fin du numéro, le scénariste va donc exhorter les troupes de T’onga à éliminer Boba Fett, mais en fait, heureusement qu’il survit dîtes-donc, ce serait ballot dans le cas contraire !
Les troupes de T’onga, justement, ont suffi un net ravalement de façade. Exit Tasu Leech et Losha, et place à Durge et Deathstick, qui viennent les remplacer dans le groupe. A ce sujet, deux choses : la galaxie est tout de même petite, et cet ajout promet, vu la capacité du scénariste à bien utiliser ses personnages et à nous en apprendre plus sur eux au détour d’un numéro. Mais avec une fin de série calée au #42 et un seul arc restant avant le dernier numéro, en aura-t-il au moins le temps ? Ici, l’intégration au groupe est rapide, les deux personnages étant au bon endroit au bon moment…
Et au final, l’intrigue ne progresse pas tant que ça. Il est assez bien vu de la part du scénariste de ne pas nous proposer de flash-backs de Valance ce coup-ci, le cyborg étant dans l’incapacité de se souvenir, et on voit bien la perte de ses souvenirs au fur et à mesure. Conjugué à l’imminence de Dark Droids, ça promet pour le développement de Valance ! En revanche, ces deux numéros ont beaucoup de choses à raconter, proposant deux petites histoires complètes mais liées et tout va très vite, notamment les scènes d’action, expédiées en quelques pages.
Dessins : Villanelli est parti...
Et ça se voit.
Paolo Villanelli est, à mon sens, pour beaucoup dans la réussite du titre Bounty Hunters. Mais il semble avoir définitivement quitté la série, puisqu’il est absent ici et qu’il ne sera pas présent non plus pour le prochain arc en lien avec Dark Droids. Pour ce court arc, c’est donc Lan Medina qui s’est mis aux crayons, et c’est peu dire qu’on perd au change ! Tout est plus flou, les silhouettes sont grossières, Valance et Bosskk sont méconnaissables, les scènes d’action sont peu visibles et manquent cruellement de dynamisme, on dirait presque du Tomas Giorello de la grande époque de la Guerre des Clones dans la série Republic, tiens. On a même droit à un peu de fan-service, avec cette case où Boba Fett semble assis sur un trône, comme dans la série Disney+ Le Livre de Boba Fett...
On dirait que c’est bâclé, en fait. C’est d’autant plus étonnant de la part de Medina, dont le travail est généralement bien plus abouti. A se demander s’il n’a pas été positionné en urgence sur ce projet, avec des délais difficiles à tenir...
Par contre, les couvertures de Marco Checchetto sont très réussies !
Conclusion
Un arc qui prend donc le temps de ne surtout pas faire progresser l’intrigue sur Valance. Ça s’agite beaucoup, on change certains visages de l’équipe, mais on aurait sans doute pu enchaîner le précédent arc directement avec Dark Droids. Mais il faut bien publier un épisode par mois...
Note : 65 %
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(Bounty Hunters #37 à 41)
Scénario : Vite, vite, on ferme !
Dernier arc majeur de la série avant son dernier numéro, Dark Droids a la lourde tâche de résoudre de nombreuses intrigues en cours, tout en s’impliquant dans les événements du crossover. On pourra d’ailleurs s’étonner de cette double menace sur Valance qui, lorsqu’on attaque cet arc, est déjà en train de perdre ses souvenirs (suite à l’intervention de l’Inferno Squad dans les numéros 33 et 34) et dont on sait que le Fléau droïde va le cibler au vu de son statut quasi-unique, ce qui donne l’impression d’une double menace hélas redondante sur le personnage. De par sa perte de mémoire, il ne sera plus Valance mais une véritable machine, et sur cet élément se rajoute l’envie du Fléau de le posséder. Le résultat, c’est que ces deux menaces vont chacune prendre de la place sur l’autre, même si le scénariste Ethan Sacks va tenter de se montrer roublard en les liant d’une façon assez bienvenue, puisque le sauveur présumé concernant la perte de mémoire va en fait se révéler lié au Fléau…
L’ennui, c’est que tout cela va se faire au forceps.
Car une intrigue chasse l’autre, et la guérison de Valance devient une mission pour respecter sa dernière volonté. Une partie du casting disparaît presque sans ménagement de la série, pour mieux organiser des retrouvailles et ainsi donner un sentiment de finalité, le tout sans déroger aux traditionnels flash-backs qui ont contribué à la marque de fabrique de la série. Le résultat, c’est que 5 épisodes, c’est évidemment trop peu, d’autant plus lorsque, sur les deux premiers numéros et donc 40 pages de l’arc, près de la moitié (17 ou 18, si j’ai bien compris) sont concédés pour des flash-backs à l’intérêt narratif discutable. Si ceux impliquant Jango Fett se justifient, tous ceux impliquant le Général Grievous sont nettement plus dispensables et auraient pu servir à développer ou exploiter davantage d’éléments.
En fait, on sent presque une cassure vers la fin du troisième épisode, avec un Ethan Sacks qui sent qu’il n’a plus que quelques épisodes pour conclure. Et si le cas Valance est géré plus ou moins habilement et que tout ce qui le concerne est rapide, il y a une autre sous-intrigue qui se résout dans ces deux derniers numéros et qui pose clairement problème : T’onga, son épouse Losha et Vukorah. T’onga, donc, avait abandonné sa femme suite à la confrontation avec l’Escouade Inferno pour ne pas risquer qu’elle soit blessée, ou pire. On comprend que du temps a passé… mais on a au final l’impression qu’elles ne se sont pas vues pendant 1 ou 2 semaine, au vu du déroulé des événements impliquant Valance. Et ça, ça pose d’autant plus question lorsqu’on s’intéresse à un autre personnage qui fait son grand retour : Vukorah.
Faisant partie des grandes antagonistes du titre, Vukorah semblait esseulée suite à sa dernière apparition, remettant son avenir en question après les trahisons successives des uns et des autres. Là aussi, lorsqu’on la retrouve, il semble qu’un peu de temps se soit écoulé, ce qui est difficilement concevable au vu de la chronologie des événements, mais soit. Le véritable problème, c’est qu’elle a été victime d’un out-of-character total : Ethan Sacks lui fait opérer une volte-face à 180°, et là voilà, envahissante, limite pot-de-colle, qui vient gratter l’amitié auprès d’une Losha qu’elle a pourtant traumatisée lors de leur dernière rencontre, jouant les copines, les alliées récalcitrantes, folle de ses chats tookas. De quoi ? Une telle évolution aurait nécessité du temps, de l’espace, de nombreux numéros pour se construire, se développer, être cohérente. Là, encore une fois sans doute pressé par le temps et n’ayant pas l’espace nécessaire pour cela, Sacks nous présente la nouvelle Vukorah comme si de rien n’était…
Dernier point, et pas des moindres : quelqu’un a oublié de donner au scénariste le mémo indiquant que lorsque les droïdes du Fléau font face à des organiques inutiles, ils ne se détournent pas mais les éliminent...
Dessins: Tinto fait ce qu’il peut
Et heureusement qu’Arif Printo est toujours présent à la colorisation, histoire de conserver une continuité avec Paolo Villanelli car, ce n’est rien de le dire, Davide Tinto a du mal à être à la hauteur de son compatriote, lui qu’on avait déjà pu suivre dans la mini-série The Clone Wars – Battle Tales chez IDW. Les dessins sont assez quelconques, et le dynamisme de son prédécesseur italien est absent ici. Et comme en plus, le scénario d’Ethan Sacks va vite, il n’y a de toute façon guère le temps de proposer des mises en scène qui envoient…
Certains personnages, en revanche, sont devenus méconnaissables physiquement. C’est le cas de Losha, encore elle, dont on croirait qu’elle a abusé des stéroïdes tant sa musculature s’est développée, ou encore de Vukorah, à l’aspect plus chétif, plus souple, presque acrobatique. Si on comprend bien l’intérêt de les voir ainsi faire équipe, elles ne ressemblent guère à ce qu’on a vu d’elles sous les crayons de ses prédécesseurs.
Ainsi, Davide Tinto livre une prestation assez quelconque finalement. Rien n’est fondamentalement raté. Rien ne laissera un souvenir impérissable non plus.
Conclusion
La série est sur le point de s’achever, et ça se sent, mais pas forcément de la meilleure des manières. Pressé par le temps, Ethan Sacks n’a guère le temps de développer autant qu’il en a l’habitude, et le tout n’est pas aidé par une partie graphique quelconque. Dommage également de ne pas avoir fait durer plus longtemps le suspense concernant les souvenirs de Valance…
Note : 70 %
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(Bounty Hunters #42)
Scénario : La fin d'une époque
Depuis le lancement du titre, l’une des caractéristiques du Beilert Valance tel qu’imaginé par le scénariste Ethan Sacks est la dette qu’il estime avoir à l’égard de Han Solo, qui l’a sauvé d’une mort certaine (à l’époque de la mini-série Han Solo - Cadet Impérial). Nombreux ont été les flash-backs du titre montrant le lien entre les deux hommes, au point que c’était cette dette qui avait poussé Valance à s’intégrer dans le crossover War of the Bounty Hunters à l’époque, lorsqu’il avait appris que Solo, piégé dans la carbonite, allait être mis aux enchères. Depuis, entre son allégeance supposée à l’Empire et sa perte de mémoire imminente, Solo était un peu sorti des pensées de Valance mais, pour ce dernier numéro, quoi de plus logique finalement que de le voir y faire un retour triomphal, pour un épisode se déroulant manifestement quelques jours à peine avant Le Retour du Jedi…
Mais, comme quiconque a vu le film le sait, la tâche de libérer Han Solo incombe en réalité aux amis du capitaine. Dès lors, que peut faire Valance là-dedans ? C’est simple : libérer la voie à Leia, Luke et Lando, en supprimant l’une des plus importantes défenses de Jabba le Hutt, le dernier mégadroïde datant de la Guerre des Clones ! Le scénariste, adepte des encarts de bas de case avec des renvois vers tel ou tel épisode, peut donc établir ici un lien avec la maxi-série Yoda, tout en donnant au personnage un véritable moment de gloire, même s’il ne sera pas seul pour cela, pouvant compter sur ses amis pour cela. Si retrouver un exemplaire du mégadroïde se justifie et constitue effectivement une menace de taille, force est de constater que cet affrontement souffre d’un problème récurrent à ce type de menace. La première fois, narrativement, il avait fallu l’alliance d’Anakin Skywalker et Yoda, deux des plus grands Jedi de l’histoire galactique, pour le détruire, au terme d’un affrontement s’étalant sur presque un épisode entier. Là, Valance peut certes compter sur ses comparses, mais c’est lui qui fait le gros du boulot en une poignée de cases…
Tout cela donne en fait l’impression d’une sorte de quête annexe pas franchement indispensable et presque peu crédible pour quiconque a vu le film. Mais l’essentiel de l’épisode semble être un prétexte pour ce qui intéresse vraiment le scénariste : les 8 dernières pages de l’épisode, véritable épilogue non pas à ce numéro mais au titre dans son intégralité, avec un choix aussi surprenant que clivant : chaque personnage a droit à son happy end. Tout le monde est heureux, tout le monde est épanoui, de Tasu Leech qui semble enfin accepté au couple T’onga-Losha en passant par Valance qui retrouve l’amour (paye ton enjeu sur les souvenirs du cyborg si, à peine un numéro plus tard, il a retrouvé Haydenn… Même Cadeliah fera un coucou, comme Vukorah, comme Yura et son mari ! Et oui, l’amour perdu de Valance a en fait survécu. Quand je vous disais happy end pour tout le monde...
Dessins: Villanelli de retour !
Effectivement, celui qui a donné ses lettres de noblesse, j’ai nommé Paolo Villanelli, est de retour le temps des 8 dernières pages de cet épisode augmenté, histoire de nous narrer l’épilogue proposé par le scénariste Ethan Sacks. On sent le dessinateur italien tout autant heureux de retrouver ses protagonistes qu’avoir, sur certaines cases, un peu de mal à s’approprier certains designs dont il n’est pas responsable. Le voir revenir ainsi sur ce titre est une excellente surprise, même si évidemment, on aurait pu espérer qu’il soit aux commandes de l’intégralité du numéro !
C’est en effet Jethro Morales qui signe l’essentiel de l’épisode et si ce n’est pas déshonorant, je commence à être lassé par tous ces dessinateurs clones les uns des autres qui se partagent la licence dernièrement. Jethro Morales, Davide Tinto, Adam Gorham, on a l’impression de séries qui n’ont pas d’âme, qui perdent leur personnalité à chaque arc avec tant d’artistes interchangeables. On l’aura compris, je préfère clairement Villanelli, mais par exemple, Minkyu Jung sur Doctor Aphra, dès la première page, on sait qu’on est dans Doctor Aphra. Là non. C’est dommage.
Conclusion
Un ultime épisode qui tente, par une pirouette, de justifier l’implication de Beilert Valance dans la libération de son camarade Han Solo, mais la sauce a du mal à prendre, d’autant plus que la partie graphique est totalement anecdotique. On se consolera cependant avec l’épilogue du titre, qui voit le retour d’un Paolo Villanelli en grande forme, et la promesse de retrouver le scénariste Ethan Sacks sur la future mini-série Jango Fett !
Note : 70 %
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Et c'est ainsi que s'achève cette série qui aura eu de beaux moments de gloire, même si on pourra lui reprocher une petite tendance à trop vouloir préserver ses personnages !
Qu'avez-vous pensé de cet ultime volume, voire même de la série dans son ensemble ? Pour nous partager ça, rien de plus simple : il vous suffit de vous rendre sur les fiches différents récits présents dans ce nouvel opus, ou bien directement sur le sujet du forum consacré à la série !
Et à bientôt pour une prochaine ActuaLItté ! ;-)
Neow a écrit:On peut lire ce dernier volume sans lire Dark Droids ?
CroateAndeddu a écrit:Si tu veux prolonger le plaisir, il y a la mini série sur Jango Fett par le même scénariste. C'est du BH mais à l'époque de la prélogie. Pour le moment 3 numéro sur 4 sont sortis.
Cobb Vanth a écrit:Neow a écrit:On peut lire ce dernier volume sans lire Dark Droids ?
Oui, c'est quasiment la seule série où tu peux le faire d'ailleurs
Jagged Fela a écrit:Il contient trois arcs. Cible Fett, Dark Droids et la dernière issue qui conclue la série. Donc je veux bien qu'on puisse acheter un tpb pour lire trois issues sur huit mais ça n'a pas de sens si on parle en terme de volumes.
Panini suivra le même mode de publication comme dans 99.99% des cas.