Que vaut Star Wars face au droit ? Que ce soit le droit français ou le droit international ?
Et bien, ce livre est là pour nous donner des éléments de réflexion.
On a 9 thèmes avec 2 essais chacun, car toujours pas deux, ils vont.
On a plusieurs contributeurs qui nous initie à divers domaines tels que le droit administratif, le droit pénal, le droit civil, le droit numérique, le droit international, et ainsi de suite.
Le ton employé est souvent plutôt léger bien que cela concerne des sujets sérieux.
Au début de l’ouvrage, on a quelques mots sur l’accessibilité des thèmes traités par des néophytes avec des niveaux de difficulté.
On s’attarde un peu sur la terminologie des mots et de l’évolution de leur utilisation comme par exemple un ‘nom patronymique’ qui est devenu ‘nom de famille’ qui fait moins macho.
Les thèmes choisis sont assez originaux (même si parfois déjà étudiés par ailleurs) et pas si bête quand on y pense. Star Wars n’est pas juste un support pour parler de droit, les contributeurs vont plus loin et cherchent des solutions aux problématiques rencontrées. On expose le contexte, puis on développe, puis on donne une ou des conclusions+, ou pas.
Suivent donc les thèmes abordés.
On se pose la question du droit de succession en se focalisant sur le sabre d’Anakin. A qui appartient-il finalement ? Et son casque, Kylo Ren a-t-il commis une profanation de sépulture pour le récupérer ?
On s’attarde sur l’évolution de l’Etat Civil de Rey. Peut-elle réellement s’appeler Skywalker ? Cette partie était très intéressante.
En parlant de Rey et de Ben, auraient-ils pu vivre ensemble, en regardant les lois sur l’inceste ? Parce que oui, une Skywalker avec un Solo sachant que leurs parents (d’adoption ou pas) sont frère et sœur)
Comment peut on utiliser les lois pénales vis-à-vis de l’utilisation de la Force ? Il s’agit d’une partie également intéressante à lire car il est difficile de se prononcer fermement. En effet, il faut statuer sur le fait de savoir si la Force est une arme ou pas, si on peut tenir compte de circonstances aggravantes. Il n’est pas évident de définir l’utilisation de la Force comme concept juridique.
D’ailleurs, Palpatine pouvait peut-être éliminer les Jedi par la loi et non par l’ordre 66 avec une dissolution administrative ou judicaire.
Lors de conflits galactiques, on dirait bien qu’on peut oublier la Convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Et concernant le droit international humanitaire, est ce que les différents camps y sont soumis ?
Une autre partie intéressante est celle sur la légalité du blocus autour de Naboo par la Fédération du Commerce selon le droit international global. Pour cela il faut d’abord définir les rôles des uns et des autres. Pour cela, on utilise des exemples de cas similaires sur Terre.
Quand on assiste à la destruction d’une planète, il faut chercher une définition juridique de la tragédie en se basant sur le Statut de Rome. A ton affaire à un crime de guerre, crime d’agression, crime contre l’Humanité (au sens large car cela ne concerne pas que des terriens dans la galaxie Star Wars) ou encore un ‘simple’ génocide ? Pour cela, il faut regarder de plus près comment considérer les victimes et l’agresseur.
Evidemment, on passe un moment sur la bioéthique et le transhumanisme. Et oui, juridiquement, dans quelle catégorie mettre une prothèse par rapport à son porteur ?
Et l’immortalité, comment la considérer ? Le clonage, sur Terre, c’est interdit. La cryogénisation, en France, ça l’est également mais devenir un fantôme de Force peut être légal.
En parlant de clonage. Une partie originale est le droit de la mer sur Kamino avec le développement des cités et la protection de l’environnement marin.
Bien sûr, la question sur les droïdes est posée. Ont-ils une personnalité juridique, sont-ils des fonctionnaires de la République, ou sont-ils de simples biens privés mobiliers ? Pauvres droïdes.
Qu’en est-il de la protection des données personnelles en prenant exemple du recensement des enfants sensibles à la Force dans un holocron. Est-ce qu’on est dans les règles de l’Art ? (sans oublier la petite pique contre Disney et sa vision sur le « tout le monde est sensible » ^^).
Revenons aux Jedi et leur méthode d’apprentissage. Ca colle avec le droit du travail ?
Les Jedi sont-ils aptes juridiquement à faire de l’arbitrage, commercial ou autre ? Réponse. Pas vraiment ^^.
On se pose aussi la question de savoir si le Code Jedi est juridiquement valable. Car les Jedi ont tendance à le considérer comme plus fort que tout autre juridiction.
Voilà.
On se rend compte que les réponses ne sont souvent pas si simples car il faut tenir compte de plusieurs facteurs et contextes, comme chez nous en fait.
C’est ce que j’ai trouvé bien dans ce livre, on cherche à se rapprocher de la meilleure option en fonction des points de vue.
Ce livre aborde différentes choses par rapport à l’autre ouvrage « le droit contre-attaque » qui propose également une approche selon le droit. On pourrait dire qu’ils se complètent car si certains thèmes sont identiques (comme le traitement des droïdes), l’approche varie.
Droitement vôtre.
Voici le lien vers la fiche SWU.
Jies a écrit:Sinon j'ai reçu le "Droit et Star Wars" évoqué plus haut et franchement plutôt agréablement surpris, il rend bien et a l'air intéressant
Boldard a écrit:Attendez mais j'y comprends rien, "A Disturbance in the Force" c'était pas sensé être un film documentaire ? Même l'affiche indique "Documentary Film"
Vous me direz, un livre c'est mieux que rien, mais je suis pas fan des grosses lectures en Anglais... Est-ce qu'on est en droit d'attendre une version française ?
V7-R1 a écrit: La Librairie Générale Française publiera prochainement dans sa célèbre collection "Le Livre de Poche" un livre sobrement intitulé "Star Wars" (numéro 37538 de la collection).
Come le titre n'est pas encore listé sur le site de l'éditeur, il faudra encore patienter pour en connaître l'auteur. Il peut s'agir d'un document, d'une biographie, d'un témoignage ou d'un essai plutôt qu'un roman ou un recueil de nouvelles.