Souvenez-vous, en 2008 débarquait le tant attendu Star Wars : Le Pouvoir de la Force. Le jeu avait d’ailleurs été un tel succès, que deux ans, plus tard, apparaissait sa suite dans les étals. L’objectif de cet article ne sera pas de faire une nouvelle critique ou une rétrospective de cette série, qui à bien des égards a marqué son temps et le cœur des fans : nous allons plutôt tenter de revenir sur l'imprégnation du Côté Obscur dans chaque opus.
En effet, pour une majorité de joueurs, Le Pouvoir de la Force avait apporté la chance de jouer un véritable soldat du Côté Obscur et de déchaîner les pouvoirs les plus emblématiques des films. Foudre, étranglement, décapitation ou encore télékinésie, il faut dire que tous les moyens étaient bons pour se débarrasser des vagues ennemies. Si ce n’est pas l’histoire de la trame principale que l’on pouvait particulièrement retenir de ces jeux, il faut avouer que l'idée d’incarner Starkiller, l’apprenti secret de Vador, était sur le papier alléchante. Imaginez donc : un être élevé dans la haine depuis son plus jeune âge avec pour objectif de terrasser les Jedi et l’Empereur. Pourtant, l’aventure obscure de ce cher Starkiller tourne relativement vite au vinaigre, ce qui n’a pas manqué de décevoir une partie des joueurs désireux d’enfin contrôler un personnage obscur.
Dans les deux jeux, Starkiller embrasse la cause de l’Alliance Rebelle lors de la trame principale, quoique l’on puisse faire. On aura beau tuer des milliers de soldats, continuer à utiliser les pouvoirs du Côté Obscur, rien ne changera le scénario. Pourtant, à la fin des deux opus, un choix est laissé aux joueurs, celui d’agir comme un Sith ou comme un Jedi. Dans cet article, comme vous l’aurez compris, nous nous concentrerons sur les mauvais choix.
Dans le premier opus, après avoir vaincu Vador lors de la mission finale, vous avez le choix entre sauver Rahm Kota (votre nouveau maître Jedi) des griffes de l’Empereur, ou achever ce qui reste d’Anakin Skywalker. Si vous choisissez de tuer Vador, alors une scène se déclenche où après une brève escarmouche avec l’Empereur, vous êtes gravement blessé par ce dernier. Au réveil, Starkiller est à l’instar de son défunt maître Sith maintenu en vie dans une armure. L’Empereur se servira alors de Starkiller pour anéantir ses ennemis encore en vie. Cette dure version finale de l’histoire est aussi cohérente que la lumineuse, car tout au long de l’histoire Starkiller ne cesse d’accumuler de la haine contre Vador, une colère qui pourrait tout à fait conduire le personnage principal à la vengeance. Quand on regarde les promesses faites par le jeu, les attentes des joueurs, et l’engouement autour de l’utilisation des pouvoirs du Côté Obscur, il est difficile de comprendre le choix de LucasArts de faire de Starkiller un gentil.
À la suite du jeu, des DLC permettant d’incarner Starkiller dans sa forme obscure sont sortis, invitant à se demander si LucasArts, conscient des préférences du public, avait décidé de faire de la fin obscure l'épilogue officiel de son jeu. Cependant, les missions des DLC amenant à tuer Obi-Wan ou encore Boba Fett montrent bien qu’il s’agit d’une uchronie uniquement faite pour le plaisir des fans.
Dans le deuxième épisode, on incarne cette fois-ci une version clonée de Starkiller dans des événements faisant suite à la fin lumineuse du premier opus. Tout le long du jeu, un flou est entretenu autour de la réelle identité de Starkiller, et on ne saura d’ailleurs jamais s’il s’agit du véritable personnage ou de son clone. Le jeu est donc basé sur une quête de vengeance et d’identité, et se termine également par un combat contre Vador. Une fois encore, les choix de laisser Vador en vie, ou d’essayer de le tuer sont proposés au joueur. Pourtant, dans cet opus, contrairement au précédent, on ne comprend pas bien les raisons pour lesquelles Starkiller pourrait laisser Vador en vie. En effet, tout au long de la trame principale, Vador est vu comme une véritable menace, Starkiller ne semble pas avoir d'autre moyen pour survivre que de tuer le seigneur Sith. Le choix de la mauvaise fin conduit Starkiller à la mort ainsi que les autres membres de l’Alliance Rebelle, tous exécutés par un clone “parfait” et donc maléfique. De plus, cet épisode propose aussi un DLC dans lequel on incarne le mauvais côté de Starkiller. Ce sont ces éléments qui m’amènent à me demander pourquoi LucasArts a choisi pour chaque jeu de faire du personnage principal un gentil dans la trame officielle. Que ce soit par la brutalité des niveaux, les pouvoirs utilisés, ou le déferlement de haine lors des combats de boss, rien ne laisse supposer à quelconque moment que Starkiller est un gentil, cependant, il n’est pas un méchant pour autant non plus.
Pourrait-on voir un jour une production Star Wars du genre nous laisser l'occasion d’incarner un personnage obscur du début à la fin ? S’il est vrai que la rédemption est l’un des thèmes majeurs de la Saga et que le personnage de Starkiller remplit bien ce rôle, il pourrait également être intéressant d’incarner le mauvais côté ou encore une forme de neutralité. Le choix pourrait donc ne pas être binaire, et se développer au fur et à mesure de nos choix dans l’histoire, à l’image de ce que proposait The Old Republic ou plus récemment Red Dead Redemption II. Je tiens également à préciser que j’avais vraiment apprécié les jeux à leurs sorties, et que mon raisonnement aurait également pu développer le côté lumineux du jeu, que je trouve étrangement développé. Et vous, qu’en pensez vous ? Star Wars : Le Pouvoir de la Force aurait-il mérité un traitement différent dans son scénario ? Rendez-vous sur les forums pour en discuter !
Quand on regarde les promesses faites par le jeu, les attentes des joueurs, et l’engouement autour de l’utilisation des pouvoirs du Côté Obscur, il est difficile de comprendre le choix d’EA de faire de Starkiller un gentil.
Dark Reemus a écrit:Je me permet de signaler une petite erreur :Quand on regarde les promesses faites par le jeu, les attentes des joueurs, et l’engouement autour de l’utilisation des pouvoirs du Côté Obscur, il est difficile de comprendre le choix d’EA de faire de Starkiller un gentil.
Electronic Arts n'a rien à voir dans Force Unleashed, le jeu a été développé et édité directement par des équipes internes de chez Lucasarts bien avant le rachat, la dissolution et le contrat avec EA :jap;
ashlack a écrit:Sympa cet article. Il y aurait un parallèle intéressant à tracer avec Battlefront 2 (le plus récent) où on avait aussi cette promesse de jouer les méchants, qui tourne très vite de l 'autre côté. C'est peut-être simplement le cadre très puissant de l'Empire qui ne laisse pas assez de place pour écrire une histoire et des personnages plus intéressants que des machines à tuer ? je sais pas.
Dark Reemus a écrit:Concernant par contre le fait que Galen contribue à créer la Rébellion, je crois me souvenir que ça avait été l'un des plus grands arguments de la campagne marketing du jeu, plus encore que d'être l'apprenti secret de Vador
Neow a écrit:La campagne solo de BF2 (2017) a été vendue comme une campagne côté Empire et on se retrouve avec revirement brutal. Il aurait été intéressant de proposer le choix de rester fidèle à l'Empire ou non. Canoniquement, Iden pouvait toujours rejoindre la Nouvelle République. On ajoute juste quelques variations scénaristiques, ou un DLC, ou autre.