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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Jagen Eripsa » Dim 13 Sep 2015 - 20:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos commentaires qui me font extrêmement plaisir !


L2-D2 a écrit:Chapitre 37 lu !

Chapitre assez drôle, je dois l'avouer, du moins dans sa première partie grâce au dialogue entre le technicien Zabrak et un Tierce déguisé. Entre la colère montante du commando et les répliques anti-Impériales du technicien, on passe un bon moment, et on en oublie presque la mission du Major ! Mais presque seulement car bien vite les choses sérieuses font leur retour, et s'accélèrent même au fur de l'intervention de Wedge Antilles, qui oblige Tierce et ses hommes à agir au plus vite, dans l'attente d'une intervention du Chimaera...

Mais pour quel but au final ? Je soupçonne une destruction de l'Aventurier Errant vide de tous ses passagers... mais ce ne serait peut-être pas assez impressionnant pour le Conseil Impérial... :?


Tout devrait être plus clair avec le chapitre de vendredi prochain... J'ai d'ailleurs presque fini de le rédiger ! :cute:

Dark Sheep a écrit:Je débarque sur cette fiction écrite en duo, et je ne suis pas encore à jour. Pour l'instant j'en suis au chapitre 20, mais je vais essayer de rattraper mon retard avant que l'histoire soit terminée :wink:


En fait, RB s'est retiré du projet, ce qui fait qu'au final je gère seul la rédaction. Mais j'ai longuement discuté avec lui et Mitth' de l'intrigue générale avant de me lancer là-dedans. :cute:
Et je tiens à te rassurer : à mon rythme actuel, il va me falloir encore trois ans pour finir le tome actuel et une dizaine d'années pour l'ensemble de la série. :transpire:

Dark Sheep a écrit:Tout d'abord, je précise que je ne connais quasiment rien à l’univers étendu devenu «legends» post épisode 6. La seule chose que j’ai lue est «Le Cycle de Thrawn», en version BD… et autant dire tout de suite que je me suis forcé à le lire jusqu’au bout en me rappelant que je l’avait acheté. Ce n’était pas dû à l’histoire, qui m’a parue intéressante, mais au fait qu’il s’agit selon moi d’une mauvaise adaptation. Je pense qu’en roman, ça devait être beaucoup mieux. Bref, ce n’est pas vraiment le sujet ici, donc j’arrête de divaguer ! :siffle:


J'ai écrit cette fic pour un public le plus large possible. Connaître l'UEL (post ou pré-Épisode VI) permet de saisir de nombreuses références, mais l'histoire est normalement compréhensible pour tous ceux qui ont vu les films.

Dark Sheep a écrit:Retour à ton histoire, tout ça pour dire qu’à part Thrawn (en gros), je ne connais rien de ce que tu écris… et c’est tant mieux.
J’apprécie vraiment toute l’intrigue que tu mets en place, aussi bien du côté des ex-rebelles que du côté de l’Empire. Chaque camp comporte son lot d’arrivistes, et ça me plait. Très important aussi, tu parviens à mettre en scène des impériaux qui croient réellement en l’idéal de l’Empire. Ce ne sont pas des extrémistes, et ils s’ils souhaitent rétablir la domination de leur Ordre sur la galaxie lointaine, ils désirent le faire de manière réformée. L’une des forces de ton récit est que tu parviens à ce que le lecteur se pose la question suivante : «franchement, le sort des habitants de la galaxie ne serait-il pas meilleur si les impériaux idéalistes parvenaient à vaincre la Nouvelle République ?». :neutre:


J'ai voulu refuser le manichéisme traditionnel des oeuvres Star Wars. C'est ce que font certains de mes auteurs préférés (Zahn et Traviss notamment) et c'est un trait que je trouve appréciable. Il est difficile d'imaginer que tout ait été blanc et noir dans chaque camp... J'ai voulu donner à la Nouvelle République une part d'ombre et à l'Empire un peu de lustre.

Je ne vais pas m'étendre sur le Dramatis Personae où tu auras davantage de réponse au fil des chapitres, mais j'aimerais revenir sur un point concernant le général Beny'lya. Est-ce un "pur méchant" dans la tradition des Sith ? Non, clairement non. Je pense plutôt qu'il a son propre sens moral, ses propres valeurs qui passent d'abord par la protection de son peuple. Plutôt qu'une forme de sociopathie, c'est plutôt de paranoïa qu'il est atteint - à un niveau plus élevé encore que le reste de son peuple.

Dark Sheep a écrit:À la lecture de ton histoire, on ne peut que se dire que tu as une préférence pour le camp impérial. Bien ou mal, ce n’est pas important… ce qui compte, c’est que tu parviens à faire adhérer le lecteur à ton point de vue : bravo !


Une préférence pour l'Empire ? Je pense que c'est plus complexe. Pour les besoins de l'intrigue, j'ai choisi une approche plus centrée sur les Impériaux, qui néglige les figures équivalentes de l'Alliance (Leia, Mon Mothma, Ackbar...).

J'ai surtout voulu comprendre, avec cette histoire, comment l'Empire était parvenu à s'imposer aussi facilement. Bien sûr, ce n'est qu'un scénario, avec ses facilités... Mais un scénario inspiré de l'Histoire, qui a connu plusieurs cas comme celui-ci. Même cent millions de soldats ne représentent rien face au seul peuple de Coruscant. J'ai voulu offrir avec Poldrei, Tavill et Tierce quelques exemples nouveaux d'adhésion à l'Empire - et non à l'Empereur - pour des raisons qui leur appartiennent.

Bonne lecture ! :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 18 Sep 2015 - 22:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale

On est toujours vendredi, non ? :transpire:

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Chapitre 38

Corran fut tiré de son sommeil cinq minutes avant que son chasseur ne quitte l’hyperespace.
Whistler l’astromécano s’était chargé du réveil, programmé comme il en avait l’habitude suffisamment de temps avant le retour dans l’espace réel pour qu’il puisse reprendre pleinement ses esprits… Et suffisamment peu pour ne pas ressentir la sensation de claustrophobie que procurait le tournoiement incessant des étoiles en vitesse-lumière.
Il remarqua immédiatement la boule d’angoisse qui s’était formée dans son estomac pendant son repos, mais n’en fit pas grand-cas. Il ressentait toujours cette sensation désagréable avant une confrontation avec son cher beau-père – même s’il devait admettre que la perspective des retrouvailles qui suivraient avec son épouse adoucissait largement le supplice.
Au moins le terrain était-il préparé pour cette nouvelle rencontre. Wedge avait interprété les ordres de manière à conduire les Rogues dans un système voisin de Ketaris pour contacter Booster et anticiper le déplacement de l’Aventurier Errant. Inutile de préciser que l’ancien contrebandier n’avait guère apprécié de devoir céder son quai chèrement loué au premier militaire néo-républicain venu… Mais il avait fini par accéder à leur demande, au grand soulagement des pilotes qui n’auraient pas voulu transformer l’initiative de leur commandant en fiasco.
Une pensée fugace lui traversa l’esprit.
— Whistler, j’ai complètement oublié de ramener un cadeau à Mirax.
Cela pouvait paraître futile, mais pour un couple comme le leur où les époux étaient toujours ballotés d’un côté à l’autre de la Galaxie, ces petites attentions créaient un lien inestimable.
L’astromech bipa sa réponse, et Corran lut la traduction sur l’écran.
— Oui, tu as raison, admit-il, on n’a pas vraiment visité Cademimu. Et avant…
Il fit le décompte dans son esprit. Oui, il avait traversé de nombreux systèmes… Mais il n’avait posé le pied sur aucune planète depuis trois mois !
Trois mois ! Trois mois ! Autrefois, rester si longtemps à respirer de l’air conditionné lui aurait paru inconcevable. En tant que corellien, il sentait au plus profond de son cœur une attache indéfectible à la terre, à la nature, à cet environnement préservé qui était celui de sa planète. Même aux débuts de la Rébellion, il avait passé son temps entre quelques bases planétaires, parfois hostiles – Folor n’avait rien de comparable avec Corellia ! – et parfois agréables ; et il avait passé quelques semaines sur Coruscant, lors de la prise de la ville et avant la campagne contre Zsinj. À l’exception de sa captivité dans les geôles du Lusankya, il n’avait jamais passé plus de deux semaines sans respirer l’air frais.
Et voilà qu’il venait de passer trois mois à passer de croiseur en croiseur avec son fidèle X-Wing. Sans s’en rendre compte. C’était tout bonnement ahurissant.
Whistler siffla pour recentrer son attention sur le présent – la sortie de l’hyperespace.
— Paré, annonça-t-il. Cinq, quatre, trois, deux, un…
Il abaissa le contacteur qui transférait l’énergie de l’hyperdrive aux moteurs subluminiques, et le panorama de l’autre côté de la verrière changea du tout au tout, les étoiles laissant apparaître la sphère imposante d’Ord Mantell et les nombreux vaisseaux qui circulaient devant.
— Leader Rogue à tous les appareils, au rapport ! annonça Wedge sur la fréquence de l’escadron.
L’habituelle litanie des « Rogue machin, bien reçu » s’écoula sans le moindre incident alors que les chasseurs progressaient vers l’orbite de la planète.
— Bien, reprit Antilles. Nous allons prendre le cap de l’Aventurier Errant. Rogue Neuf, vous avez sa position ?
— Affirmatif, Leader, répondit Corran.
Il consulta son écran.
— Elles sont en cours de transmission, Leader.
— Négatif, Neuf. Si j’avais eu besoin des coordonnées du chantier naval, je vous l’aurais fait savoir !
Horn revérifia ses chiffres, en comprenant peu à peu ce qui se passait. La peste soit de l’obstination de Booster !
— Je confirme les coordonnées, Leader. L’Aventurier Errant est toujours au milieu du chantier naval !
— La peste soit de l’entêtement des contrebandiers ! jura Wedge.
Un nouveau signal retentit dans le cockpit de Corran, qui reconnut la sonnerie de son comlink personnel. Rares étaient les personnes qui connaissaient cette fréquence…
— Leader, j’ai peut-être du nouveau. Mirax ? dit-il en décrochant.
— Corran, c’est bien toi ! répondit son épouse. Il était temps !
— Nous sommes à l’heure par rapport aux prévisions, répliqua-t-il, piqué au vif.
Il avait envie de lui demander des nouvelles plus personnelles, mais la mission passait avant tout.
— Ton père n’a pas jugé bon de suivre nos instructions ?
Un chapelet de jurons sortit du petit appareil ; les insultes étaient si cuisantes que Corran craignit un instant que le boîtier ne fonde.
— Il n’en a pas eu l’occasion, traduisit Mirax. L’Aventurier Errant est sur le point d’exploser !
— Comment ? Quoi ? Tu vas bien ?
Se forçant à reprendre son sang-froid, il ajouta :
— Attends, j’ouvre la fréquence à l’escadron. Vas-y, dit-il après l’avoir fait.
— Nous étions en train de préparer le départ quand une défaillance critique du générateur a été détectée. Le destroyer et les docks ont été évacués…
— Une défaillance critique ? Comment est-ce possible ?
— Un choc, une fuite… Nous n’avons pas eu l’occasion de vérifier !
— Y-a-t-il eu un évènement anormal ? intervint Tycho.
— Je… Je ne crois pas. Sixtus ?
— Les clients étaient calmes, il n’y a pas eu d’affrontement aujourd’hui, au blaster ou au poing, expliqua l’ancien impérial. C’est plutôt maintenant qu’ils m’inquiètent… Ceux qui ont laissé leur marchandise à bord – la plupart, en fait – veulent la récupérer. Et nous n’avons pas de quoi les rembourser…
— Tu n’as repéré personne de suspect ? insista Corran.
Quin eut un rire sans joie.
— Tu es bien placé pour savoir que tout le monde est suspect, non ? En particulier dans des endroits comme celui-ci. Je ne me souviens pas… Les imbéciles !
— Que se passe-t-il ? demanda immédiatement Corran, alarmé par le ton du chef de la sécurité.
— Trois capsules qui se dirigent vers l’Aventurier ! Ils veulent sans doute faire la main basse sur la cargaison et les vaisseaux stationnés à bord…
— Ils sont fous ! réagit Wedge. Ils vont se faire pulvériser !
— Ils pensent sans doute avoir une chance, jugea Mirax, plus pragmatique. Si le vaisseau a tenu deux heures, pourquoi pas plus longtemps…
 — Deux heures ? répéta Wedge.
— Oui. Pourquoi ?
Le commandant ne répondit pas : son attention était toute entière concentrée sur la progression des capsules vers l’un des hangars latéraux. Corran lui-même observait la scène avec un sentiment d’impuissance qu’il n’aimait guère.
— Commandant, nous pourrions peut-être user de…
Il allait proposer l’utilisation de tirs de sommation quand un phénomène des plus étranges se produisit. L’une des capsules cessa lentement sa progression, puis repartit de plus en plus vite vers l’arrière, s’éloignant du vaisseau dans une vrille frénétique. Les deux suivantes subirent vite le même sort.
— Qu’est-ce que
— Des rayons tracteurs, devina Wedge. Le vaisseau n’est pas abandonné. Escadron Rogue, en formation de combat !
L’adrénaline s’empara aussitôt de Corran, qui inspecta d’un œil vif la coque en duracier pour deviner l’emplacement de l’émetteur.
— J’ai contacté nos amis de la garnison pour les inviter à la fête ! annonça Wes Janson. Ils terminent d’évacuer les capsules qu’ils ont prises en charge et nous rejoignent !
— Bien ! Rogues, nous allons neutraliser l’armement restant. Passage par vols…
— Wedge, gronda Booster, je t’interdis…
Le reste de la phrase se perdit dans le néant. L’Aventurier venait d’enclencher ses batteries ioniques en direction du groupe mêlé de chasseurs et de capsules, et plusieurs nacelles d’évacuation furent touchées du premier coup ; celle de Terrik en faisait visiblement partie.
— Dispersion ! ordonna immédiatement Leader Rogue. Ne vous faites pas toucher !
Son conseil était de bon aloi, car la prochaine salve se dirigeait droit dans leur direction. Heureusement pour eux, les projectiles ioniques étaient suffisamment lents pour être évités.
Un barrage de lasers aurait plus de chances de toucher sa cible. Pourquoi n’ouvrent-ils pas le feu avec leurs armes principales ?
— Rogue Leader, ici Douze.
— J’écoute, Douze.
— Ils ont visé les capsules en premier pour une bonne raison, expliqua Inyri. Elles n’ont pas d’armement, c’est donc qu’ils redoutaient un débarquement. L’équipe à bord ne doit pas avoir plus d’une dizaine de membres !
— Joliment raisonné, Forge. J’en informe la garnison. S’ils ont une équipe de débarquement, nous pourrons mettre un terme à cette mascarade !
— Personnellement, je préfère me prendre quelques ions dans la figure plutôt que du plasma en fusion ! indiqua Janson.
— C’est parce que tu n’as pas des prothèses et de la synthéchair sur chaque membre, contra Hobbie.
— Ben justement, je ne veux pas en avoir !
— Ils ne font pas ça par bonté de cœur, expliqua Wedge d’un ton où perçait l’amertume. Prenez un maximum de précautions pour l’approche. Les capsules immobilisées lui servent d’écran de protection.
Corran eut quelques mots bien sentis. Leur adversaire avait décidément tout pensé. Il leur était impossible d’attaquer le destroyer à distance. Les frégates de la force de défense locale seraient confrontées au même problème une fois à portée de tir. Seuls les chasseurs volant au ras de la coque de l’Aventurier avaient une chance…
— Vol Trois, en formation, ordonna Corran avec une poussée d’inspiration. Leader, j’ai une idée, si vous êtes preneur.
— Pour le moment, Neuf, je prendrais même une cible désignée par les Renseignements, soupira Wedge.
— Attaquons les générateurs des rayons tracteurs. Si nous parvenons à les détruire, leur bouclier sera beaucoup moins efficace…
— Et il ne pourra plus déplacer de débris vers l’arrière, poursuivit Tycho. C’est ce qu’ils essaient de faire avec les dernières capsules paralysées.
— Il avance, signala Gavin.
— C’est une bonne idée, Neuf, approuva Antilles. À toutes les unités, ordre de cible prioritaire sur les rayons tracteurs !
Corran acquiesça avec un cliquetis sur la fréquence et déverrouilla ses armes. Son regard passait de l’écran de l’ordinateur de bord – qui lui fournissait un bref récapitulatif de l’état de son appareil et de ceux de ses camarades – à l’espace extérieur, où l’étrange bataille faisait toujours rage. Comme l’avait indiqué Gavin, l’Aventurier  n’était plus immobile. Il avançait en direction de la frontière de l’hyperespace.
Emportant avec lui les installations orbitales d’Ord Mantell.
Le jeune homme eut le souffle coupé en voyant l’immense dock fondre sur lui. Les échafaudages installés tout au long de la superstructure du destroyer semblaient solidement accrochés à leur hôte.
Il s’interrogea vaguement sur le prix de revente de ce matériel de pointe. L’Empire en manquait, particulièrement depuis leur dernière mission. Pourtant, cette mission semblait bien trop préparée pour avoir été conçue en représailles au cours des seuls derniers jours. Étaient-ils en présence d’une « simple » attaque de pirates ? Si tel était le cas, alors ces bourlingueurs devenaient de fait des ennemis déclarés de la Nouvelle République – capables de bombarder une planète pour parvenir à leur fin.
Un tir frôla sa carlingue, et il comprit que l’heure n’était plus aux raisonnements. Inclinant le manche, il fit plonger son appareil droit sur la coque, une manœuvre dangereuse mais qui lui permettait de prendre au dépourvu les défenses du destroyer. Ooryl, Asyr et Inyri le suivirent de près et ouvrirent le feu dès qu’il leur transmit ses données de télémétrie, acquises après un premier passage en éclaireur.
Des volutes de fumée s’élevèrent de la zone bombardée, indiquant sans doute la présence d’oxygène. Une faille dans la coque. Il n’avait aucune certitude, bien sûr, mais il croyait en sa chance.
C’est ce que Skywalker a fait sur Yavin, et ça a sauvé la Rébellion. J’imagine que la Force y est pour quelque chose…
Il remonta en piqué puis redescendit en effectuant un tonneau pour accomplir un demi-tour parfait, et tira dès que sa cible fut en visuel.
— Nous l’avons eu ! s’exclama Inyri.
— La batterie est hors-service, confirma Asyr. D’après les relevés, l’énergie est en train de chuter dans cette section.
— Bon boulot ! les gratifia Corran. Terminons-en avec les armes et passons au réacteur !
— Négatif, Neuf, intervint soudainement Wedge. Nous avons une nouvelle affectation. Rappliquez immédiatement avec vos pilotes.
Consultant ses écrans, Corran remarqua que les autres X-Wings s’éloignaient rapidement de l’Aventurier. En regardant par la verrière, il comprit pourquoi le commandant Antilles avait préféré briser l’élan de ses troupes.
Aussi impressionnant qu’un immense rapace en plein vol, d’un gris uniforme, copie quasi-identique du vaisseau qui venait d’être capturé, un Destroyer Stellaire Impérial venait d’entrer dans le système.
En compagnie d’une flotte de combat. 
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Messagepar L2-D2 » Dim 20 Sep 2015 - 17:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:
Tout devrait être plus clair avec le chapitre de vendredi prochain...


C'est ce qu'on voit va voir : Chapitre 38 lu !

D'abord, superbe cliffhanger ! :oui: Là, sincèrement, j'ai hâte de voir la suite !

Donc l'idée est de détourner l'Aventurier Errant et de le récupérer ? Pas mal, j'avoue, d'autant plus que les Impériaux sont plutôt bien partis... mais comme toujours, je me méfie des retournements de situation que tu nous réserves, d'autant plus que Beny'lya est lui aussi en route pour Ord Mantell... et donc susceptible de faire basculer encore la situation ! :sournois:

Jolie caractérisation de Corran au passage, avec le lien qui l'unit à son épouse plutôt bien mis en avant - comme dans les romans X-Wings en somme, ce qui confirme si besoin était que tu t'es très bien approprié le personnage, chose peut-être plus difficile encore que de créer de personnage de A à Z.

Bref, la suite est attendue avec impatience ! :hello:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 21 Sep 2015 - 10:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Donc l'idée est de détourner l'Aventurier Errant et de le récupérer ? Pas mal, j'avoue, d'autant plus que les Impériaux sont plutôt bien partis... mais comme toujours, je me méfie des retournements de situation que tu nous réserves, d'autant plus que Beny'lya est lui aussi en route pour Ord Mantell... et donc susceptible de faire basculer encore la situation !


Pas seulement l'Aventurier Errant... Il est encore accroché à son chantier. :whistle:

L2-D2 a écrit:Jolie caractérisation de Corran au passage, avec le lien qui l'unit à son épouse plutôt bien mis en avant - comme dans les romans X-Wings en somme, ce qui confirme si besoin était que tu t'es très bien approprié le personnage, chose peut-être plus difficile encore que de créer de personnage de A à Z.


Merci. :jap:
Je confirme que reprendre un personnage est nettement plus compliqué que d'en créer un. J'ai heureusement lu et relu de nombreuses fois tous les romans X-Wing, ce qui me permet de mieux les cerner et d'avoir le background nécessaire à l'écriture... :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 25 Sep 2015 - 20:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et c'est reparti pour un court chapitre !

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Chapitre 39

— Orientez les déflecteurs vers la proue.
La voix inflexible de Thrawn ne souffrait pas la contradiction, et le lieutenant Vallas, en charge des boucliers, exécuta immédiatement l’ordre. Pellaeon l’encouragea silencieusement. C’était un jeune officier prometteur, qui commençait sa carrière dans la Marine par un poste déjà prestigieux.
Si jeune
Ce sentiment d’altérité le prenait souvent, ces temps-ci. Il fallait absolument qu’il trouve un moyen d’en venir à bout ; à bientôt soixante ans, il était normal que ses subalternes soient moins âgés que lui.
Quant à ses supérieurs… C’était un autre problème. Il jeta un bref regard à Thrawn, tentant inutilement d’estimer son âge. Il ne connaissait pas l’espèce du Grand Amiral et n’avait jamais rencontré le moindre de ses semblables, ce qui rendait compliquée toute comparaison.
— La flotte locale est déjà en mouvement, constata Thrawn, impassible.
Il se tenait devant la baie vitrée qui ouvrait la passerelle de commandement sur l’espace, raide, inflexible même. Ses yeux écarlates étaient fixés sur la zone de l’espace où croisait le destroyer capturé par le groupe d’assaut du major Tierce.
— Ils étaient déjà avertis d’un problème, rappela Pellaeon. Le vaisseau émet toujours un signal de détresse…
— Ce qui aurait dû les concentrer sur la récupération des capsules de sauvetage. Non, Capitaine, il y a eu un imprévu et je compte bien découvrir lequel… A-t-on reçu un rapport du Virulence ? demanda-t-il à l’officier des communications en utilisant sciemment l’ancien nom de l’Aventurier Errant.
— Un message crypté vient juste d’arriver, Amiral, répondit le lieutenant interrogé. Je le transfère sur votre bloc de données.
— Merci, répondit Thrawn.
Il se mura dans le silence en entamant la lecture de la transmission, laissant tacitement à Pellaeon les commandes de la flotte.
Six vaisseaux de moindre importance accompagnaient le Chimaera dans cette opération sur Ord Mantell. Le groupe de combat n’était certes pas négligeable – aucun destroyer ne l’était ! – mais faisait pâle figure à côté des flottes d’assaut qu’employait autrefois l’Empire. Pellaeon avait vigoureusement protesté en apprenant sa composition.
— Le Death’s Head et le Judicator nous ont offert leur aide, avait-il rappelé à son supérieur. Allons-nous prendre des risques inutiles en les laissant à l’écart ?
— Nous pourrions les utiliser, avait admis Thrawn. Mais pour un avantage gagné, nous perdrions bien plus. Le prestige que cette victoire – ce test – peut nous valoir auprès du Conseil Intérimaire serait largement amoindri. D’autre part, une attaque en surnombre laisserait la Rébellion sur ses gardes. N’oubliez pas qu’aux yeux des usurpateurs, l’Empire est mourant. Ce sentiment de supériorité est un avantage ; une fois devenus apathiques, nos adversaires seront bien moins réactifs et notre travail sera plus aisé.
Et il l’avait finalement approuvé, malgré un zeste de doutes, qui, désormais, s’évertuait à refaire surface, à présent qu’il se trouvait sur le champ de bataille.
— Je pense que nous tenons deux recrues prometteuses, déclara Thrawn après deux minutes sans le moindre mot.
— Je vous demande pardon, Amiral ? dit Pellaeon en se retournant.
Il était jusque lors occupé à coordonner le placement des quatre croiseurs de classe Carrack qui devaient soutenir les flancs du destroyer.
— Le major Tierce et le capitaine Carson. Deux vétérans de l’époque de l’Empereur, qui ont quitté l’Empire après sa mort et qui reviennent à présent à nos côtés… Vous me rappellerez de les ajouter à ma liste une fois la bataille terminée.
— Oui, Amiral.
Il se retint de poser les questions qui le démangeaient à chaque fois que Thrawn évoquait la « liste ». Pellaeon avait compté pas moins d’une cinquantaine de noms intégrés, à chaque fois après un rapport qui avait satisfait le Grand Amiral. Peut-être était-ce en prévision de futures promotions.
— J’avais sous-estimé la cupidité et l’inconscience des contrebandiers, expliqua le Grand Amiral, plus pour lui-même que pour le capitaine. Ils ont tenté de reprendre pied à bord du Virulence, malgré le signal d’évacuation. L’équipage a fort heureusement eu la présence d’esprit d’utiliser les batteries ioniques.
— Des lasers auraient été plus efficaces…
— Ils ont tenu compte de mes instructions. Parmi les passagers de Terrik, une bonne part provenait de la pègre. Je ne veux pas en faire nos ennemis.
— Ils ne valent pas mieux que les Rebelles.
— Les pirates et les esclavagistes sont même pires, approuva Thrawn. Mais j’ai de bonnes raisons de penser que la clientèle d’un ex-contrebandier navigue dans le même milieu. Vous savez comme moi à quel point les Calamaris
— Il semblerait que l’Escadron Rogue soit ici, reprit le non-humain.
Pellaeon blêmit en entendant le nom. Les pilotes d’Antilles terrorisaient les Impériaux depuis de trop longues années : les batailles de Yavin, d’Endor, la chute de Coruscant ou même la Guerre du Bacta avaient laissé des cicatrices encore profondes. Seul le général Derricote, l’ancien commandant du Cent-Quatre-Vingt-Unième Escadron – l’équivalent impérial des Rogues –  avait pu les arrêter pendant un moment sur Borleias… Avant de perdre sa planète, et, plus tard, la vie.
— Vous en êtes sûr ?
— D’après le capitaine Carson, c’est la raison de l’avance horaire du commando. Une flotte rebelle devrait arriver ici dans les prochaines heures.
— A-t-il donné une estimation de son importance ?
— Cette information n’est pas en sa possession, mais il indique que le Virulence devait évacuer son dock en prévision, ce qui me laisse penser qu’au moins un destroyer la compose.
Il eut un sourire dur.
— La Rébellion a peu de vaisseaux lourds, et je n’ai pas eu d’informations sur un combat récent, autre que l’attaque de Cademimu… Où la présence de l’Escadron Rogue a été attestée.
Pellaeon serra le poing.
— Nous avons peut-être une occasion de venger le gouverneur Harkusy. Si le Death’s Head et le Judicator…
— Comme je vous l’ai déjà dit, Capitaine, l’interrompit Thrawn, ce serait contre-productif. Nous sommes ici pour un raid, pas pour une bataille rangée.
— Oui, Amiral.
— Bien. Il est temps de bousculer un peu la Rébellion… Positionnez les frégates Lancer en tête de formation, légèrement en recul entre deux Carracks chacune. Le Chimaera suivra.
— Vous pensez que cela suffira à anéantir les Rogues ?
— Bien sûr que non. Ce n’est pas mon objectif.
Le regard de Pellaeon devait trahir ses pensées, car Thrawn reprit très vite :
— Tuez ces pilotes, faites-en des martyrs et d’autres prendront leur place, toujours plus nombreux et plus fanatiques. Nous devons d’abord détruire leur réputation. En capturant ce destroyer et ce dock sous leur nez, nous ferons un premier pas dans cette direction. La liaison holocom vers Orinda est-elle en place ?
— Tout est opérationnel, confirma le lieutenant des communications. Le vaisseau de retransmission prendra les images et se chargera de les envoyer au Moff Poldrei via les trois relais prévus.
— Excellent. Capitaine, nous avons suffisamment fait attendre les Rebelles…
Pellaeon acquiesça et transmis les ordres de progression. Il réalisa que les vaisseaux de la garnison s’étaient pour la plupart éloignés du dock pour affronter la menace la plus évidente. Les quelques minutes de discussion avaient donc été pleinement utiles.
Le capitaine se chargerait de leur faire comprendre que l’Empire ne les craignait pas. Le Grand Amiral avait d’autres sujets de préoccupation ; seize navettes de débarquement, amenant l'équipage réduit du Virulence, qui approchaient depuis l’autre versant, en tentant d’attirer le moins possible l’attention des défenseurs. Elles étaient la faille du plan, la raison d’être de cette diversion… L’instrument de la victoire de Thrawn.
Avec un rictus de prédateur, Pellaeon donna l’ordre à la flotte d’avancer. 
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Messagepar L2-D2 » Dim 27 Sep 2015 - 17:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 39 lu !

Un Chapitre certes court, mais bon : du Thrawn, du Pellaeon, des éclaircissements sur l'intrigue et le début tant attendu du fameux "test" : pas mal ! :oui: D'autant plus qu'au passage, on entend parler de la fameuse "liste", mais à quoi sert-elle ? Sans doute pas à juste fournir une liste de noms à promouvoir comme le suppose Pellaeon... :sournois:

Dans la forme, j'ai remarqué trois petites coquilles :

Jagen Eripsa a écrit: — Un message crypté vient juste d’arrivé, Amiral, répondit le lieutenant interrogé. Je le transfère sur votre bloc de données.

C'est "arriver". :wink:

Jagen Eripsa a écrit: — Les pirates et les esclavagistes sont même pires, approuva Thrawn. Mais j’ai de bonnes raisons de penser que la clientèle d’un ex-contrebandier navigue dans le même milieu. Vous savez comme moi à quel point les Calamaris
— Il semblerait que l’Escadron Rogue soit ici, reprit le non-humain.

Il manque un morceau du dialogue ! :shock:

Jagen Eripsa a écrit:Seul le général Derricote, l’ancien commandant du 181[sup]ème[/sup] Escadron – l’équivalent impérial des Rogues – avait pu les arrêter pendant un

Le "ème" n'est pas en exposant.

Encore une semaine pour avoir la suite, fichtre ! :grrr: :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 29 Sep 2015 - 11:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

Diantre, je n'étais vraiment pas en forme pour ce chapitre-là, vu les fautes relevées ! À ma décharge, il a été terminé dans des conditions un peu particulières...

Voilà le passage manquant :

— Les pirates et les esclavagistes sont même pires, approuva Thrawn. Mais j’ai de bonnes raisons de penser que la clientèle d’un ex-contrebandier navigue dans le même milieu. Vous savez comme moi à quel point les Calamaris sont hostiles aux trafiquants…
— En quoi cela nous concerne-t-il ?
— En tout, Capitaine. Les apports d’anciens contrebandiers comme les généraux Solo et Calrissian témoignent de l’aide que peut apporter la pègre dans une guerre. Laissons les Calamaris revenir à leurs anciennes pratiques, et je vous assure que leurs congénères cesseront tout soutien à la Nouvelle République. Nous pourrions même envisager de nouer des accords commerciaux avec eux. Je comprends votre scepticisme, Capitaine, ajouta-t-il en voyant l’expression choquée de Pellaeon, mais je vous assure qu’il n’a pas lieu d’être. Ce sont des commerçants, et ils pourraient nous fournir un approvisionnement en produits non stratégiques ou inaccessibles, sans compter les inestimables informations dont ils disposent et sur lesquelles nos Renseignements sont incapables de mettre la main.
Le capitaine n’était pas de cet avis. Bien qu’issu d’un peuple aux tendances contrebandières bien connues, il ne pouvait oublier que son engagement sous l’Ancienne République avait d’abord la lutte contre les trafics galactiques.


J'ai corrigé les autres coquilles. :jap:
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Messagepar L2-D2 » Mar 29 Sep 2015 - 12:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Le dialogue est une nouvelle fois très sympathique, et vient étayer l'argumentation de Thrawn en citant Solo et Calrissian pour appuyer son propos... et j'ai beaucoup aimé son idée d'établir des relations commerciales avec les Calamaris ! C'est le genre de passage qui permet de vraiment caractériser l'Amiral ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 29 Sep 2015 - 12:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci ! Mais tu parlais des contrebandiers, non ? :D

L'idée, au passage, est issue directement de la Croisade Noire du Jedi Fou. Comme on en approche chronologiquement, il me semblait intéressant de faire des références à un point important des livres...

D'ailleurs, tant que j'y suis : plus que dix chapitres pour cette partie !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 05 Oct 2015 - 21:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Nouveau chapitre, après un retard malheureux... Mais promis, il y en aura un autre en fin de semaine ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 40

À la grande époque – celle de Palpatine –, le Centre Impérial avait pour réputation de disposer des meilleures défenses de la Galaxie. Deux boucliers planétaires, des stations spatiales Golan et quelques milliers de turbolasers veillaient à la sécurité de la capitale de l’Empire.
Mais cette époque était révolue. Orinda, qui accueillait désormais le gouvernement de l’ex-première puissance galactique, ne bénéficiait d’aucun de ces moyens de protection. D’apparence classique, avec ses continents verdoyants et ses océans se déclinant en une multitude de nuances de bleu, elle ne proposait qu’une seule défense, paradoxalement la plus fragile et la plus efficace : le secret.
Le bunker qui accueillait généralement les Conseillers était camouflé sous un quartier commerçant du centre-ville de la capitale – peuplée d’environ cinq millions d’habitants, une goutte d’eau en comparaison de Coruscant – afin de leur permettre d’aller et venir sans être repérés.
Mais l’organisateur de la réunion du jour avait décidé de faire fi de cette tradition du secret qui s’ancrait trop à son goût dans les mœurs impériales.
Cela ne peut plus durer, songeait Carth en cet instant. Nous sommes l’Empire. Pas un minable gouvernement séparatiste, ou un petit Seigneur de Guerre orgueilleux, mais un idéal, hélas souvent bafoué, qui rassemblait autrefois des dizaines de milliers de systèmes stellaires sous une même bannière. Renoncer à cette vision signerait notre perte.
La réception avait donc lieu dans une salle d’apparat, appartenant à l’un des grands hôtels de la planète. La vue était splendide et l’équipement holocom excellent – un atout qui avait déterminé son choix.
Conscient des regards tournés vers lui depuis qu’il avait accédé à la scène installée au fond de la pièce, au pied d’une immense baie vitrée s’ouvrant sur le paysage de collines et de mer au-delà, il leva son verre de mousseux cilparien et s’adressa à ses collègues.
— Buvons à la mémoire d’un homme qui aurait dû être aujourd’hui parmi nous, déclara-t-il à l’assemblée.
Les autres l’imitèrent.
— Je veux parler de Ser Harkusy, brillant fils de l’Empire, tombé au cours du combat que nous menons sans cesse contre la Rébellion. Il est compréhensible, quoique regrettable, que les hommes de guerre meurent les armes à la main ; mais les civils sans défense ne devraient jamais faire partie des victimes de conflit.
Il arrêta son regard sur le général Wessel, qui n’était pas réputé pour sa compassion excessive.
— L’Empire a pu, par le passé, agir de façon aussi indigne. Je suis persuadé que cette erreur capitale est à l’origine des revers que nous rencontrons sans discontinuer depuis maintenant plus de quatre ans.
Il passa à Ars Dangor, toujours accompagné de Sarcev Quest, les deux restant impavides.
— Aujourd’hui, deux voies s’offrent à nous. Ou nous persistons dans nos torts, et nous laissons de fait la Rébellion l’emporter aussi bien sur le plan idéologique que militaire… Ou nous décidons de donner un nouveau sens à l’Ordre Nouveau.
Ses yeux se posèrent sur le baron Gavrius Gavrescu, du secteur Tanube, un des rares membres du Conseil Intérimaire à avoir comme lui l’expérience de la Guerre des Clones.
— En fondant l’Empire, Palpatine avait une vision. Celle d’une Galaxie unifiée autour d’une idée commune de civilisation, où le chaos et l’insécurité auraient été balayés pour faire place à l’ordre et la paix. C’est sans doute cette conception qui a fédéré autour de lui tant de systèmes, tant de mondes, tant de peuples meurtris par le conflit qui ensanglantait la République. Las, cet idéal a progressivement été perdu de vue ; les intérêts personnels sont devenus le moteur de la politique impériale, à travers l’ambition, la cupidité, et parfois – nous devons l’admettre – la cruauté gratuite.
— Les actes commis l’ont été pour le bien de l’Empire, martela Dangor.
— Pourtant, nous perdons cette guerre, répliqua Carth.
Sarcev Quest eut alors un petit ricanement malsain qui fit frissonner le Moff.
— Voilà bien un discours décliniste et défaitiste, dit-il avec une expression de mépris bien empreinte sur son visage glabre. Les Rebelles vous soufflent-ils ces mots ?
— Ils n’en ont pas besoin. Je ne fais que constater ce qui saute aux yeux de tous ceux qui subissent cette guerre. Mais je conçois que cela vous échappe, Conseiller.
Toute trace d’amusement disparut du visage de Quest, où l’on ne lisait plus que la haine pure. Carth sentit qu’il jouait avec sa vie, mais la tentation était trop forte.
— L’Empire va mal, c’est indéniable. Un quart, un tout petit quart de nos possessions d’il y a dix ans ! Voilà tout ce que nous contrôlons ! Et encore !  La moitié est entre les mains de Seigneurs de Guerre mesquins et querelleurs qui placent le régime légitime au même rang que la Nouvelle République et sa clique de Rebelles ! Si vous avez des solutions pour remédier à cette situation, Conseiller Quest, nous vous écoutons !
Le Jedi Noir semblait prêt à répondre, mais Ars Dangor posa une main ferme sur son épaule et le ramena en arrière.
— Comme vous l’avez si justement remarqué, la guerre civile est l’un de nos pires maux. N’en déclenchez pas une nouvelle.
L’injonction était suffisamment raisonnable pour que Carth y obéisse, même s’il ne goûtait guère aux menaces sous-jacentes de ces propos.
— J’ai la conviction intime, reprit Poldrei, que le Grand Amiral Thrawn possède toutes les qualités que nécessite un chef de l’Armée Impériale. C’est un combattant expérimenté, un stratège émérite doté d’un esprit fin capable de prévoir avec une grande précision les actions de l’ennemi. C’est aussi un commandant charismatique, capable d’insuffler à ses troupes le courage nécessaire pour accomplir ce qui doit l’être.
— Mais il n’est pas humain, rappela Dangor.
— Non, en effet.
Il se tourna vers Xandel Carivus, debout près du buffet, où il piochait dans les assortiments de petits fours.
— Vous avez demandé, lors de notre dernière session, qu’un test lui soit soumis pour vérifier ses capacités. Je crois qu’il est temps que nous y assistions.
Les baies vitrées s’opacifièrent soudainement pour se transformer en d’immenses écrans. En quelques instants, les images retransmises par le vaisseau de repérage de la flotte de Thrawn apparurent sur tous les murs de la salle. Derrière Carth se trouvait le cœur du spectacle, la planète elle-même et ce qui gravitait autour.
Il faudra que je songe à remercier Ahris pour son installation. Garind avait longuement insisté pour qu’il utilise ces écrans plutôt que l’holoprojecteur central, qui aurait eu l’avantage d’être interactif. Cette retransmission était au final nettement plus impressionnante que ce qu’il avait imaginé.
— C’est une planète rebelle ? demanda une voix dont il ne put identifier le locuteur, perdu dans la pénombre.
— Il s’agit d’Ord Mantell. Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce monde, je dirai simplement qu’il s’agit d’un important centre de partisans rebelles à la frontière du Braxant, et d’un havre pour contrebandiers.
— Une cible de premier ordre, ricana le général Wessel.
— Vous ne croyez pas si bien dire, approuva Carth. Cette planète comporte des installations capables d’accueillir un destroyer. Plus important encore, il s’agit d’un chantier privé, non défendu par l’Alliance, bien qu’elle entretienne une garnison dans le système. Enfin, ces docks accueillent actuellement l’Aventurier Errant, ex-Virulence, un croiseur impérial capturé au cours de la Guerre du Bacta. Pour toutes ces raisons, Ord Mantell constitue une cible de premier ordre. J’ai approuvé la décision du Grand Amiral quand il m’en a fait part, après  que je lui ai appris le désastre qui venait de se produire sur Cademimu.
Il se retourna pour observer la scène. Le Chimaera, visible sur sa droite progressait vers une masse encore indistincte, à l’exception d’un destroyer d’où jaillissaient déjà des rayons bleutés – sans doute des salves ioniques.
— L’opération a déjà commencé, apparemment, commenta-t-il avec autant de flegme que possible.
Le Virulence aurait dû être isolé en ce moment ! Les Rebelles devaient se concentrer sur le Chimaera pendant que les navettes d’abordage approchaient… C’est en tout cas ce qu’indiquaient les plans communiqués la veille par le Grand Amiral, sur lesquels il n’avait pu émettre aucun avis. Il les aurait agréés de toute manière, mais la méthode ne lui plaisait pas, et il préférait déformer la vérité aux yeux de ses congénères pour ne pas sembler remplaçable. Il devait impérativement associer le nom de Thrawn au sien pour espérer conserver son rang.
— On dirait que le destroyer rebelle s’enfuit, remarqua Firmus Dowes.
L’homme à la peau d’ébène affichait un masque impassible. Opposant virulent de Thrawn lors de la dernière session, il avait cette fois-ci gardé un calme à toute épreuve. Quelques minutes plus tôt, Dangor avait annoncé sa nomination à la gouvernance de Cademimu en lieu et place d’Orinda, apparemment sans lui demander son avis.
— En fait, le destroyer n’est plus rebelle. Un commando impérial est parvenu à l’infiltrer et à évacuer son équipage. Les navettes que vous remarquez sur votre gauche vont transportent un millier d’hommes qui vont débarquer pour gérer le premier saut hyperspatial. D’ailleurs, nous n’aurons aucun problème d’effectif : il s’agit d’une partie de l’équipage qui était prévu pour les nouveaux destroyers de Cademimu.
— Il s’agit donc d’une opération de piratage ? déduisit Dowes.
— C’est un bien vilain mot pour ce qui n’est, en somme, qu’une réappropriation d’un bien volé.
Il désigna du plat de la main droite le vaisseau qui progressait lentement mais sûrement, au grand dam de la formation ennemie.
— Le Virulence a été construit par l’Empire. Ces chantiers ont été construits par l’Empire. Par conséquent, le Grand Amiral a décidé de rappeler à ces voleurs ce qu’il en coûte de s’attaquer aux biens de la première puissance galactique.
Il serra le poing jusqu’à s’en faire saillir les veines.
— Ord Mantell servira d’avertissement à tous nos adversaires. Les Seigneurs de Guerre, comme les Rebelles, sauront que l’Empire a encore des atouts, et qu’il ne tolérera pas plus longtemps que l’on conteste son pouvoir.
— Et vous pensez que la Rébellion vous laissera faire sans réagir ? demanda Dangor d’une voix posée.
Sa question jeta un froid sur l’assemblée, au moment même où Carth sentait son adhésion croître.
— Je vous demande pardon ?
— Si nos Renseignements ont vu juste, l’assaut de la République sur Cademimu a été mené par ceux-là même que votre champion a vaincus sur Polcaphran. Ai-je tort ?
— C’est juste, mais…
Dangor ne le laissa pas répondre et grimpa les marches qui le menaient à l’estrade pour s’adresser à l’ensemble du Conseil Intérimaire.
— Beaucoup de détails de l’attaque de Cademimu restent flous, commença-t-il avec une voix où perçait une assurance peu commune, et surtout mal adaptée à ses propos. Mais je pense qu’il est évident que notre garnison sur place a été balayée parce qu’elle était en sous-effectif. Pourtant, voilà six mois, déjà conscients de cette faiblesse, nous avions passé commande au Diktat Corellien de six corvettes pour assurer la protection des chantiers. Où sont-elles passées ?
Il s’adressait à Jan Stefside, qui restait impassible face aux accusations, mais ce fut Carth qui répondit.
— Elles sont sur Polcaphran. J’ai moi-même passé commande auprès du Diktat après l’assaut du général Beny’lya sur ma planète, et nous avons convenu, avec Ser Harkusy, que la situation de Polcaphran était plus précaire que celle de Cademimu.
— Une erreur flagrante, commenta Dangor. Thrawn a-t-il eu son mot à dire ?
— Non.
— Vous ne faites donc pas confiance au Grand Amiral au point de le laisser gérer la défense de votre planète ?
— Je considérais plutôt que cette tâche ne nécessitait pas son attention. Thrawn venait de mettre en déroute la flotte bothane avec deux destroyers et une ruse très bien pensée. Je voulais avoir le maximum de chances de mon côté en cas d’une contre-attaque de Beny’lya.
— Si vous alliez directement au but, Dangor ? demanda le baron Gavrescu, visiblement ennuyé par cet échange.
— Mon raisonnement est simple. Si l’on écoute le Moff Poldrei, il faudrait confier au Grand Amiral Thrawn l’ensemble de nos forces en prévision d’une grande, épique et sans doute vaine attaque contre la Rébellion, en laissant nos frontières et nos planètes dégarnis. Thrawn réussirait peut-être – les Rebelles pourraient subir quelques revers – mais ce serait pour retrouver derrière la ligne de front des mondes dévastés par quelques éléments vengeurs qui auraient le champ libre pour mener leurs exactions. Et cela sans tenir compte des Seigneurs de Guerre qui en profiteraient également…
— Vous oubliez l’hostilité de ceux qui ne veulent pas d’un non-humain à la tête de notre flotte, intervint Wessel.
— Exactement !
Carth, sentant la situation lui échapper, improvisa une contre-attaque. Après un bref coup d’œil à la bataille – le Chimaera engageait à présent une frégate qui tentait de neutraliser les frégates Lancer, elles-même déployées contre les chasseurs rebelles –, il reprit :
— Que voudriez-vous donc, Ars ? Que l’Empire continue à se terrer comme nous le faisons depuis maintenant bien trop longtemps ? Que nous laissions notre ennemi nous submerger peu à peu, jusqu’à notre anéantissement ? Une politique couarde, une chute lente, une fin minable ?
Fermant les yeux, il baissa la tête, puis la releva et regarda son adversaire.
— Pas moi. Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour donner à l’Empire ce qu’il mérite. Et, s’il doit s’agir de notre fin, je ferai en sorte qu’elle soit racontée dans toute la Galaxie pendant les millénaires à venir comme un modèle de courage et d’intégrité. Parce que j’ai foi en l’Empire. Parce que je suis convaincu qu’il ne peut y avoir de Galaxie unie sans un régime fort et déterminé.
Dangor resta silencieux l’espace de quelques instants, puis, après avoir à son tour regardé le combat en arrière-plan, il revint vers les conseillers présents en contrebas.
— J’ai moi aussi une vision de l’Empire, expliqua-t-il, le menton relevé pour toiser de haut son adversaire. Je le vois victorieux. La stratégie que nous avons adoptée depuis la mort d’Isard – celle de la discrétion – est un travail de longue haleine. Je suis convaincu que la Rébellion, assemblage hétéroclite de peuples sans réelle dominance d’une espèce sur les autres, est vouée à l’autodestruction dès que l’ennemi commun de tous ces êtres abjects – l’Empire – sera suffisamment faible à leurs yeux pour passer au second plan. Alors, sur les ruines de leur prétendue démocratie, nous rebâtirons le rêve impérial et nous lui redonnerons la splendeur du passé.
— Vous sous-estimez les capacités des politiciens de l’Alliance, répliqua Carth.
— Et vous, leurs militaires, répondit aussitôt Dangor. Thrawn ne sera qu’un électrochoc pour eux, et, une fois qu’ils l’auront anéanti, ils se précipiteront sur nos systèmes et balaieront ce qu’il restera alors de nos flottes.
Poldrei risqua un coup d’œil en direction de l’auditoire, qui suivait cette joute sans trop savoir qui suivre. La situation m’échappe…
Il se préparait à une dernière pique quand un petit toussotement forcé attira son attention.
— Quelqu’un souhaite-t-il prendre la parole ? demanda-t-il alors.
À sa grande surprise, Xandel Carivus leva lentement le bras, puis le rabaissa en voyant qu’il était le centre de l’attention.
— j’écoute les arguments de l’un et de l’autre avec le même sentiment, je pense, que les autres Conseillers. Qui suivre ? Que faire ? Vous proposez chacun une solution comportant des atouts et des faiblesses. Je propose donc que nous tirions le meilleur des deux.
— Quelle est votre solution ? demanda Gavrescu.
— La plus raisonnable qui soit. Nous approuvons l’offensive de Thrawn, sans dégarnir nos mondes.
Poldrei sentit la peur lui nouer le ventre. Ce n’était pas censé se dérouler comme ça…
— C’est inique ! s’écria-t-il avec toute la révolte dont il pouvait faire preuve. Même avec ses talents, il ne pourra pas triompher avec un seul destroyer !
— Des capitaines autonomes se sont déjà joints à lui, n’est-ce pas ? répliqua Carivus. Ceux d’entre nous qui le souhaitent pourront faire de même et lui attribuer des ressources. Il disposera du titre de Commandeur Suprême, mais devra composer avec nous pour mener sa guerre.
— J’approuve ce plan, déclara Dangor. Moff Poldrei, s’il est à la hauteur du portrait que vous nous en faites, il ne devrait avoir aucun mal à triompher avec des ressources limitées.
Un murmure d’assentiment parcourut l’assemblée. Carth prit note de ne plus sous-estimer cet individu d’apparence peu farouche, qui avait déjà suggéré le test du jour et semblait douer pour créer le consensus.
— Bilbringi, lâcha-t-il soudain. Bilbringi doit passer sous le contrôle de Thrawn et servir à l’effort de guerre.
Il vit une llueur d’agacement passer dans les yeux de Dangor, alors que Gavrescu fronçait les sourcils.
— Bilbringi est sous le contrôle de Valkayn, dit-il d’une voix perplexe. C’est un adversaire….
— Les chantiers ont été capturés dernièrement, expliqua Carth.
— Cela devait rester secret, martela Dangor. Le temps que les installations de sécurité soient en place. Les stations de défense Golan ont été endommagées….
Face au regard insistant de Poldrei, il capitula.
— Soit ! Bilbringi sera confiée à Thrawn… À condition qu’il réussise son test, ajouta-t-il avec un sourire mauvais. Sa diversion est éventée.
Carth se tourna pour observer à nouveau la bataille. Des éclairs et des nuages de flammes jaillissaient du Virulence. La Nouvelle République semblait enfin comprendre le péril qu’elle affrontait.
Avec un soupir, il se prépara à de longues minutes d’angoisse, dont dépendaient sans doute son avenir et celui de l’Empire. 
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Messagepar L2-D2 » Mar 06 Oct 2015 - 13:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 40 lu !

L'espace d'un instant, j'ai cru que tu nous proposais un Chapitre de transition, faisant office de cérémonie funèbre à la mémoire de Ser Harkusy. Mais que nenni ! Ce Chapitre 40 nous permet d'assister à une bataille politique comme on en lit rarement, où les adversaires s'opposent farouchement, chacun semblant l'emporter sur l'autre à un moment donné... pour mieux, par un simple argument, se retrouver en défense deux lignes plus loin. Bravo !

En tout cas, je ne m'attendais pas à un tel renversement : je pensais que le Conseil serait suffisamment "honnête" pour accepter de se rallier à Thrawn une fois son test réussi. Il n'en sera finalement rien... ou du moins, pas de la manière dont le Grand Amiral l'espérait. Ou peut être que si, après tout, qui sait avec Thrawn ? Je ne regrette pas d'avoir attendu la lecture de ce Chapitre en tout cas, et je serai évidemment présent pour la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 07 Oct 2015 - 9:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

Je n'avais pas l'intention d'offrir un interlude, bien au contraire ! Je voulais plutôt que les deux batailles soient vécues côte-à-côte, d'où l'idée de l'holoprojection. Et je dois avouer que je ne suis pas mécontent de mes dialogues. :cute:

L2-D2 a écrit:En tout cas, je ne m'attendais pas à un tel renversement : je pensais que le Conseil serait suffisamment "honnête" pour accepter de se rallier à Thrawn une fois son test réussi.


Peut-être n'es-tu pas le seul à être surpris de ce retournement... :sournois:

Rendez-vous en fin de semaine pour le chapitre suivant, avec Celric Tavill en scène !
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 09 Oct 2015 - 16:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 41

Assis depuis le début de la bataille sur une pile de caisses entassée dans un hangar de l’Aventurier Errant, Celric Tavill rongeait son frein en songeant avec amertume à son inutilité chronique.
Lors de l’assaut bothan sur Polcaphran, il s’était distingué en se faisant capturer aux premières minutes de combat à cause d’un bête canon ionique. Bon, d’accord, il n’était pas le seul… Mais quand même, pour un baptême du feu, il y avait mieux !
Ensuite, pendant sa captivité sur Kothlis, il ne s’était montré que d’une utilité très secondaire pour l’évasion montée par Daiven Carson. Certes, il ne s’attendait pas à faire match égal avec un vétéran des Stormcommandos, mais il se sentait malgré tout frustré.
Lors du déclenchement de l’évacuation, une heure plus tôt, il avait fait mine de paniquer, comme tous les autres, puis il s’était précipité en direction des capsules de sauvetage. En chemin, simulant une chute, il s’était camouflé dans un placard de service, et y était resté jusqu’à la fin de l’alerte.
Depuis ce moment-là, il attendait, avec l’impression que sa petite diversion n’avait servie à rien. Au moins, coincé dans une capsule de sauvetage, il aurait encore eu l’excitation de l’aventure, des objectifs à remplir…
Le grondement assourdissant d’une poignée de moteurs le tira de ses sombres réflexions. Trois transports venaient de passer le champ de confinement du hangar et préparaient leur atterrissage, leurs rampes s’ouvrant déjà pour laisser apparaître l’équipage temporaire du destroyer, prêt à débarquer.
Un homme seul se précipita alors dans le hangar et grimpa rapidement sur les caisses derrière Celric pour être visible de tous.
— Voici vos instructions ! hurla-t-il dans un portevoix pour couvrir le bruit des réacteurs. Tous les artilleurs doivent rejoindre au plus vite les batteries anti-chasseurs ! Je veux la moitié des techniciens sur les réacteurs subluminiques et le reste sur l’hyperdrive ! Les navigateurs, sur la passerelle secondaire ! Exécution ! T’es encore là, toi ? ajouta-t-il après avoir coupé son mégaphone en s’accroupissant pour se mettre à la hauteur du jeune homme.
Celric reconnut alors Carson, qui dégoulinait littéralement de sueur. Bon, je ne suis peut-être pas le plus à plaindre…
— J’ai réussi à me cacher pendant l’évacuation, expliqua-t-il avec un haussement d’épaules en guise d’excuse.
Daiven eut un léger sourire.
— Tu vois, malgré tout ce que Grodin pouvait dire… J’en étais sûr !
— La situation est compliquée ?
— Les transports sont pilonnés par la chasse rebelle. Nous en avons déjà trois qui ont perdu leurs réacteurs… Et un qui a explosé. Si nous pouvions éloigner ces damnés X-Wings, les rayons tracteurs s’en chargeraient, mais sans le soutien des Lancers et de nos escadrons…
— J’aimerais pouvoir vous aider, lança Celric, amer.
Une lueur brilla dans le regard de Carson tandis qu’il fixait Tavill dans les yeux.
— Il y a peut-être quelque chose que tu pourrais faire, dit-il en portant la main à une sacoche accrochée à sa ceinture. J’ai toujours sur moi… Non, pas celle-ci, ni celle-là…
Tout en parlant, il sortit plusieurs datacartes d’aspect banal, puis finit par en examiner une de près.
— La voilà ! lança-t-il en la tendant à Celric. Hangar Quatre, à gauche, près du champ de confinement. C’est pour l’ordinateur de bord… Et voilà pour l’ouvrir, ajouta-t-il en donnant un petit cylindre d’apparence anodine.
— Euh… Merci.
— De rien. C’est un brouilleur, il suffit que tu l’appuies sur le scanner d’identification… Bon, je file, j’ai encore à faire. Bonne chance !
Il sauta en bas des caisses et fila, laissant là Tavill, plus désorienté qu’avant.
Il décida finalement de voir par lui-même de quoi il en retournait, et quitta le Hangar Deux pour rejoindre celui indiqué par Carson.
Sa promenade au pas de course dans les coursives entre les deux baies, bien que rapide, le surprit à bien des titres. Quelle étrange impression que celle que donnait ce navire abandonné en quelques minutes ! En traversant une cantina improvisée, il remarqua des chaises renversées par les clients surpris par l’alarmes, quelques consommations inachevées et même une veste oubliée dans la précipitation. Le sentiment qui s’en dégageait était semblable à celle d’une ville abandonnée après une catastrophe naturelle ou un bombardement orbital, mais les murs alignés dans un pur style impérial et le sol lustré – même s’il laissait à désirer par endroit : Terrik n’investissait pas autant que les Impériaux dans l’entretien !  - contrastaient étrangement. Le tout aurait été plutôt angoissant sans l’éclairage vif qui s’activait à chaque fois que Celric pénétrait dans un nouveau couloir.
Lorsqu’il arriva finalement au Hangar Quatre, il y trouva un joyeux désordre : cinq ou six vaisseaux était installés là pêle-mêle, leurs baies de chargement encore ouvertes, ce qui expliquait sans doute qu’ils n’aient pas été réquisitionnés pour l’évacuation. Celric contourna non sans mal un massif transport YT-2000 et les barils entassés autour pour rejoindre l’emplacement indiqué par Carson.
Ce qu’il y découvrit accéléra les battements dans son cœur pour atteindre une fréquence qu’il n’avait jamais soupçonnée auparavant.
C’était un Z-95 Headhunter, un chasseur conçu par Incom et Subpro qu’on tenait pour l’ancêtre de ce X-Wing si souvent maudit par les forces impériales. Produit pendant de longues années par ses firmes-mères et d’autres sous licence, le Z-95 était un appareil commun dans toute la Galaxie. Mais à cause de son âge avancé, la plupart des exemplaires rencontrés étaient bien souvent désuets, voire vétustes, et d’apparence vieillotte. Ce modèle-ci, à la peinture parfaitement lustrée, sans la moindre trace de carbone sur la coque, était de toute évidence neuf ou appartenait à un esthète.
Mais s’il produisait tant d’effet chez Celric, c’était moins pour son apparence pimpante que ce qu’il signifiait : un moyen de faire ses preuves. Le jeune homme tira de sa poche le brouilleur que Daiven lui avait confié et l’appliqua au bon endroit, ce qui déverrouilla la verrière. Il n’eut qu’à se hisser aux commandes et à s’installer dans le siège du pilote. Bien que suffisamment svelte et petit pour qu’on l’ait longtemps traité d’avorton, Celric dût reculer le siège avant de s’installer confortablement.
Il démarra les systèmes du chasseur et sortit le deuxième cadeau de Carson pour l’insérer dans le slot correspondant de l’ordinateur de bord. Un message s’inscrit alors en lettres capitales sur l’écran :
[PROFIL DE VOL MIS À JOUR].
Celric enclencha les répulseurs et fit sortir le chasseur du hangar.
Sa respiration s’accéléra alors qu’il passait le champ de confinement. L’espace, enfin ! Maintenant, il n’appartenait plus qu’à lui de prouver ses capacités en conditions réelles.
Il vérifia l’ordinateur de ciblage. Les unités impériales étaient signalées en tant qu’alliées et celles de la Nouvelle République comme ennemies, mais le signal qu’il émettait lui-même ne ressemblait à rien de commun.
Le code fourni par Carson était en fait une invention des Services Secrets Impériaux pour les missions d’infiltration ; il brouillait les systèmes de repérage, de façon à ce que chaque camp prenne le chasseur pour l’un des siens. S’il combattait, bien sûr, la ruse serait éventée, mais elle allait lui permettre d’approcher sans se faire remarquer, tout en s’assurant qu’un de ses compagnons d’armes n’aurait pas la mauvaise idée de le verrouiller.
Il repéra les dernières navettes du groupe détaché d’infiltration envoyé par le Grand Amiral Thrawn vers l’Aventurier Errant. Un essaim de chasseurs rebelles tournoyait autour d’elles, et, si l’on s’en fiait aux éclairs colorés qui apparaissaient régulièrement dans cette zone, le combat faisait rage.
Son joystick bien en main, il fit pivoter son chasseur pour se porter à la rencontre des adversaires, bien décidé à donner à l’équipage le temps dont il avait besoin pour rejoindre l’abri offert par les hangars du destroyer.
Il n’était visiblement pas le seul à avoir eu cette idée. Deux escadrons impériaux au moins se portaient à la rencontre de leurs ennemis. Celric passa en revue plusieurs fréquences de vol habituelles de l’Empire jusqu’à trouver celle de ses ailiers improvisés.
— …épète, chasseur TKO-18, veuillez confirmer votre identité.
— Ici Tavill, matricule PCN-25-377, articula le jeune homme. Je viens en soutien avec un appareil capturé.
— Bien reçu, PCN-25-377. Ici Leader Gamma. Vous joindrez bien à nous ?
— Avec plaisir, Leader.
— Parfait. Votre matricule temporaire est Gamma Treize. Tentez de mourir avec panache…
La réflexion n’avait pas l’air d’être un bravade, et cela inquiéta Celric d’autant plus.
— Mourir, Leader ?
— Ce sont les Rogues que nous affrontons, petit.
Le nom ne lui était pas inconnu, évidemment. Il faisait partie de ces mots que les pilotes impériaux espéraient ne jamais entendre lors d’un combat – comme « Luke Skywalker » ou « Wedge Antilles ».
Finalement, je n’étais si mal, assis sur mes caisses….
— On tâchera de faire pour le mieux, assura-t-il à son officier temporaire.
Il vérifia les indicateurs de l’armement : tout était opérationnel. Il avait même quelques missiles légers, un luxe dont ne disposaient pas les chasseurs impériaux standards. Mais la maniabilité du TIE FIghter, la rapidité de l’Interceptor lui manquaient cruellement.
Allons, ce n’est pas la peine de se mettre martel en tête. Un bon pilote doit savoir manipuler n’importe quel chasseur, même s’il a ses appareils de prédilection. Combien de missions les Rebelles ont-ils effectuées avec nos propres appareils, après tout ?
Il eut à peine le temps de se rendre compte qu’il ne connaissait pas la réponse à cette question avant de plonger dans le vif du combat.
Tout d’un coup, toutes les considérations qui l’avaient tracassé jusque-là – son chasseur bien entretenu mais inconnu, la perspective d’une mort imminente… –  disparurent pour ne laisser place qu’à l’instant présent. La poussée d’adrénaline qu’il ressentit, accompagnée par un quelque chose qu’il ne parvenait pas à définir, le plongea dans la réalité de l’affrontement. Il y avait tant de changements à chaque instant que l’œil et le cerveau humains ne pouvaient tous les notifier, mais il parvenait à les percevoir.
Il retint son souffle. Cette sensation était entièrement nouvelle. Unique et nouvelle. Il n’avait jamais entendu parler de rien de tel. Il n’était plus un pilote, il était le pilote, il n’était plus aux commandes d’un chasseur, il était le chasseur. C’était avec ses membres qu’il envoyait les salves sur les boucliers des adversaires, c’était son corps qu’il mouvait pour éviter leurs répliques…
Jamais il ne s’était senti aussi pleinement accompli.
Pourtant, le combat tournait déjà mal pour les Impériaux. Bien qu’en supériorité numérique, les TIE ne faisaient pas le poids avec les pilotes d’élite de la Nouvelle République qui répondaient coup sur coup, avec davantage de précision. Sans boucliers pour protéger leurs arrières, les pilotes de l’Empire ne faisaient pas le poids.
Voulant donner le change, Celric prit en chasse un des X-Wings maudits et entama ses déflecteurs aux lasers avant d’expédier un missile droit sur ses réacteurs. L’engin dévia de son cap initial, l’arrière-train enflammé, et partit en vrille. Son pilote eut à peine le temps de s’éjecter avant l’explosion de l’appareil.
Le choc que provoqua cette destruction pour les Rebelles était fort, et Celric pouvait percevoir toute l’ardeur de leur colère et de leur détermination… Dirigées contre lui. Sans leur laisser le temps de réagir, il ramena son chasseur vers la formation dans un looping très serré.
Deux X-Wings volant côte à côte l’avaient en joue et ouvrirent immédiatement le feu, mais il fit pivoter son appareil avant que les rayons ne l’atteignent et passa sur la tranche entre les Rebelles sans qu’ils puissent l’en empêcher. Son réticule de visée fixé sur un troisième chasseur en retrait, il répéta son attaque précédente pour un résultat similaire, le pilote parvenant une fois encore à s’éjecter avant que son vaisseau n’explose.
Le combat avait toutefois rempli ses objectifs. Les navettes opérationnelles étaient toutes parvenues à atteindre les hangars de l’Aventurier Errant, et celles qui ne l’étaient plus étaient en cours de remorquage par les rayons tracteurs. Le destroyer lui-même accélérait sa progression vers les limites de l’espace réel.
Le Z-95 de Celric disposait d’un hyperdrive, mais il n’avait lui-même effectué que peu de calculs de vol et il choisit donc de regagner au plus vite l’abri du croiseur, profitant de l’irruption d’une frégate Lancer qui détourna les Rogues de lui. Il fonça en direction de son vaisseau-hôte, repéra un hangar où il restait encore un peu de place et y fit entrer son chasseur à pleine vitesse.
Il regarda son chrono. Sa sortie dans l’espace avait duré près de dix minutes, mais il ne les avait pas vues passer.
Il était en nage, sa combinaison lui collait à la peau, et il sentait une fatigue nouvelle dans tous ses membres, raidis pendant toute la durée du vol sur les commandes qu’ils actionnaient.
Mais que m’est-il arrivé ?  
Celric retournait encore cette phrase dans sa tête quand l’Aventurier Errant, le Chimaera et l’ensemble de la flotte de combat impériale passèrent en hyperespace pour rejoindre leur point de repli. 
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Messagepar L2-D2 » Ven 09 Oct 2015 - 17:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 41 lu !

Ah mais ouais ! Carrément, là ! :oui:

Bon, en langage plus modéré : j'ai beaucoup aimé. Le petit rappel initial sur le passé "héroïque" de Tavill ne pouvait que pousser le lecteur à s'attendre à un coup d'éclat de sa part dans ce Chapitre. Et quel coup d'éclat ! Deux Rogues hors-jeu pour sa première confrontation avec eux, c'est plutôt pas mal ! :oui: Bonne utilisation également de la réputation des Rogues, qui feraient presque trembler les Impériaux avant même le combat, avec un côté "allons-y, soyons braves, de toute façon, ils finiront par nous avoir"... ce qui fait d'autant plus ressortir le talent de Tavill.

Et Tavill, d'ailleurs, se pourrait-il qu'il soit sensible à la Force ? :sournois: Ou bien a-t-il connu un moment de grâce lors de cet affrontement ?

En tout cas, la bataille semble terminée, avec une victoire assez éclatante de Thrawn. A voir ce que cela va donner dans la suite !

Deux petites coquilles ici :
Jagen Eripsa a écrit:
Bien reçu, PCN-25-377. Ici Leader Gamma. Vous joindrez bien à nous ?
— Avec plaisir, Leader.
Parfait. Votre matricule temporaire est Gamma Treize. Tentez de mourir avec panache…
La réflexion n’avait pas l’air d’être un bravade, et cela inquiéta Celric d’autant plus.

Il faudrait dire Vous vous joindrez bien à nous et plus bas, La réflexion n'avait pas l'air d'être une bravade.
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 09 Oct 2015 - 20:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' !

L2-D2 a écrit:Et Tavill, d'ailleurs, se pourrait-il qu'il soit sensible à la Force ? :sournois: Ou bien a-t-il connu un moment de grâce lors de cet affrontement ?

Hé hé... :sournois:

L2-D2 a écrit:En tout cas, la bataille semble terminée, avec une victoire assez éclatante de Thrawn. A voir ce que cela va donner dans la suite !

Le général Beny'lya nous donnera quelques éléments de réponse...

Peut-être plus tôt que la semaine prochaine, d'ailleurs ; si je suis inspiré ce week-end, je prendrai un peu d'avance sur le planning ! :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 19 Oct 2015 - 14:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon, j'ai pas assuré là... Dix jours de délai, et je reviens avec mon plus petit chapitre... :transpire:

Néanmoins, j'ai de quoi me faire pardonner, et je posterai d'ici à la fin de la semaine les deux chapitres suivants (déjà achevés cette fois ! )

Allez, c'est parti !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 42

Dix minutes plus tard, la flotte de combat revenant de Cademimu, menée par un Ar’kai en piteux état, entrait dans l’espace d’Ord Mantell.
Le général Beny’lya n’était pas de quart à ce moment-là, mais assis dans ses appartements, à son bureau. Le ton ocre qu’il avait choisi pour les parois de sa chambre personnelle était celui prédominant dans son pelage, une couleur qui l’apaisait comme nulle autre, et qui offrait un magnifique contraste avec le gris métallique des plinthes, des angles et du mobilier. Il aimait ce cadre si intime où il pouvait se retirer en toute sérénité.
Parmi ses rares loisirs, l’écriture était celui qu’il pratiquait le plus. En ce moment, il avait entamé un traité politique qu’il espérait publier une fois achevé. Bien sûr, il utiliserait pour cela un pseudonyme codé « à la bothane » pour que seuls ses compatriotes puissent l’identifier ; il était hors de question qu’un simple texte anti-humains compromette sa position au sein de la Nouvelle République… Pour l’instant.
Mais en ce moment, il achevait d’ajouter un nouveau chapitre à ses mémoires de guerre, bien plus intimes qu’une proclamation politique. Les batailles de Polcaphran et de Cademimu y étaient décrites avec une pléthore de détails sur les forces en présence et les manœuvres effectuées. Quelques petits arrangements avec la vérité lui permettraient de gommer de son parcours des éléments embarrassants. 
Il transformait le passage offensif des Défenseurs TIE en une contre-attaque impériale impliquant quelques destroyers quand son comlink sonna.
— Beny’lya, répondit-il en ronchonnant.
— Dar’stin au rapport, Général. Nous venons d’arriver sur Ord Mantell…
 — Je m’en étais aperçu, répliqua vivement Derth. J’ai donné la procédure à suivre jusqu’au prochain quart. Pourquoi ne la suivez-vous pas ?
— Les paramètres ont changé, Monsieur. Vous… Vous feriez bien de venir voir.
— Je serai là dans deux minutes, indiqua-t-il en se levant. D’ici là, rapprochez-nous des chantiers.
— C’est que… Il n’y a plus de chantiers.
La fourrure du général se dressa sous l’effet du choc.
— J’arrive, lança-t-il avant de couper la communication.
Quelques instants plus tard, il déboula sur la passerelle du destroyer. L’attaque des Défenseurs TIE avait provoqué de sévères avaries sur les capteurs utilisés par le centre de commandement installé par les Bothans au cœur du navire, et l’équipage avait donc été relocalisé sur le pont d’origine du destroyer, avec sa fosse symétrique caractéristique. Dar’stin, au bout de la traverse, attendait déjà Beny’lya, l’air plutôt raide, sa fourrure humide d’une transpiration nerveuse aux relents de musc.
— Général… commença-t-il.
Derth lui fit signe de s’écarter et regarda au travers de la baie. De nombreux débris épars flottaient dans l’espace devant eux ; on y trouvait des épaves de chasseurs, des morceaux de coque reconnaissables mais tordus à certains endroits, brûlés à d’autres… Et les corps, de nombreux corps, qui tournoyaient dans le vide, explosés, défigurés…
Un spectacle d’horreur. Pourtant, dans ce désastre, une seule chose l’intéressait.
— Les chantiers. Où sont-ils ?
— Nous recevons des rapports assez confus, Général…
— Alors faites une synthèse.
— Oui, bien sûr. Apparemment, l’Aventurier Errant manœuvrait pour évacuer les docks, comme nous l’avions demandé, quand une alerte prioritaire a conduit à l’évacuation du navire. Voyant que l’explosion annoncée ne se produisait pas, l’équipage a tenté d’en reprendre possession, mais le croiseur a ouvert le feu, les Impériaux sont arrivés, ils y ont envoyé des navettes, le combat a tourné court… Ils se sont retirés avec leurs forces presque intactes, le croiseur capturé et les chantiers qui y étaient toujours attachés. De nombreuses capsules de sauvetage sont encore désactivées et nécessitent un rapatriement d’urgence.
Beny’lya ne répondit pas. À quelques heures près, nous aurions dû être ici, et la flotte de l’Empire nous aurait pulvérisés… Mais cela n’est pas arrivé, et nous allons pouvoir reconstituer nos forces.
— Général ? tenta Dar’stin. Pouvons-nous les faire monter à bord ?
— C’est hors de question !
Devant les regards choqués de ses assistants, il reprit, plus posément :
— Nous avons des secrets à bord, et je ne veux surtout pas que ces contrebandiers puissent les découvrir. N’oubliez pas que nous avons liquidé bon nombre des leurs pour couvrir nos traces après que les Rogues aient fouiné sur Ansion… Faites-les accueillir par le Sewell. Si nécessaire, prétextez que nous avons des problèmes de pressurisation dans plusieurs secteurs primordiaux.
— Ce ne sera même pas un mensonge, lâcha un des lieutenants. Six secteurs fragilisés ont perdu leur intégrité pendant le voyage.
Beny’lya lui envoya un regard noir pour ce rappel malheureux, puis se pencha vers Dar’stin.
— Préparez un rapport détaillé pour le conseiller Fey’lya et le Conseil des Clans sur Bothawui. Je veux que tous les agents disponibles soient réaffectés à cette affaire sur le champ, pour que nous déterminions qui a agi ici et quelles pourraient être ses prochaines cibles.
— Oui, Général.
— Ceux qui sont intervenus ici n’étaient pas des Impériaux conventionnels. J’ai le sentiment qu’il y a un rapport avec ces maudits chasseurs qui ont ouvert le feu sur nous dans l’espace de Cademimu… Ces humains-là sont dangereux, et je ne veux prendre aucun risque.
— Entendu.
— Vous organiserez ensuite le transfert de l’Ar’kai à Kuat pour les réparations de première urgence. Dès que l’hyperpropulsion et la coque seront en état, vous rapatrierez le vaisseau sur Kothlis. Est-ce clair ?
— Très. Vous vous absentez, Général ?
— Oui. Tant que notre destroyer sera hors d’état, je serai plus utile au conseiller Fey’lya sur Coruscant. Je compte sur votre loyauté en mon absence.
— Vous l’aurez.
— Je l’espère, dans votre intérêt. N’oubliez pas que je veille toujours sur mes arrières.
Laissant planer la menace de ces derniers mots, il sortit d’un pas rapide. La porte de la passerelle se referma derrière lui dans un claquement sourd.
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Messagepar L2-D2 » Mer 21 Oct 2015 - 18:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 42 lu !

C'est effectivement un peu court, mais quand on aime, on ne compte pas ! Voilà donc Beny'lya informé des récentes mésaventures survenues sur Ord Mantell : reste à voir maintenant comment il va tirer profit de l'affaire car, n'en doutons pas, il entend bien en profiter !

La suite ! :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 21 Oct 2015 - 18:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

La suite ? Ben... Tout de suite. :D

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 43

À un demi-parsec de là, Grodin Tierce attendait, le dos appuyé contre une paroi de la passerelle de commandement. À quelques mètres de lui, la vingtaine d’hommes qui composaient l’équipage improvisé du pont du Virulence fraîchement reconquis s’affairaient à vérifier toutes les données transmises par le vaisseau pour établir des estimations des travaux à accomplir. Le Major avait obtenu les premiers résultats, mais d’autres plus précis étaient en cours de calcul.
Cela faisait vingt minutes qu’il était installé ainsi – depuis la sortie du vaisseau de l’hyperespace, en somme – quand une agitation soudaine prit le pont tout entier. Intrigué, il se redressa, juste à temps pour voir la porte de la passerelle coulisser.
— Amiral sur le pont ! lança un des hommes.
« Grand Amiral » aurait été plus exact. Thrawn venait de faire son entrée, suivi de son garde noghri et de quelques stormtroopers. Tierce se raidit immédiatement et se mit au garde-à-vous.
— À vos ordres, Amiral, annonça-t-il alors.
— Je sais, Major, répondit Thrawn de sa voix doucereuse. Repos.
Il relâcha un peu sa position.
— C’est une mission parfaitement exécutée, lâcha le non-humain. Remarquable, vraiment…
— Nous avons malheureusement dû ouvrir le feu, s’excusa Tierce. Les capsules de sauvetage ont tenté de reprendre pied, mais nous ne pouvions pas le permettre.
— Non, en effet. J’ai lu vos rapports ; l’utilisation des canons à ions était judicieuse. Vous féliciterez le capitaine Carson pour son initiative.
— Bien sûr. Il est en train d’inspecter les soutes pour l’inventaire de la cargaison.
— Du reste, vous ne pouviez pas prévoir cette poussée d’avidité qui a dirigé leurs choix… Si je m’en fie aux données chronologiques, c’est l’arrivée de l’escadron Rogue qui a servi de déclencheur, n’est-ce-pas ?
— C’est arrivé au même moment, mais je ne suis pas sûr… Je pense qu’ils l’auraient fait de toute manière.
— Mais plus tard, Major. Et pas avant le début de la bataille. À ce moment-là, il aurait été trop tard… Fort heureusement, l’équilibre du combat n’en a pas été bouleversé. Les Rogues sont des adversaires coriaces, mais ils ne sont pas une menace pour mes plans.
— Ils sont dangereux, Amiral. Très dangereux.
Les deux yeux incandescents de Thrawn plongèrent dans les siens, et Tierce se sentit immédiatement mal à l’aise. Ce regard écarlate était difficile à souvenir, et rares étaient les courtisans impériaux capables de l’affronter. L’Empereur lui-même, malgré ses pupilles jaunes, n’était pas si étrange, si… déstabilisant.
— Auriez-vous un conseil à me donner ? suggéra le Grand Amiral.
— Avec tout le respect que je vous dois… Ne les sous-estimez pas, Monsieur, dit Grodin, presque implorant.
— Je ne prendrai pas ce risque, le rassura Thrawn. Mais je ne leur accorderai pas plus d’importance que nécessaire. La prouesse d’Ysanne Isard fut de commettre ces deux erreurs à la fois… Je ne l’imiterai pas. Pourquoi me charger des Rogues, quand la Rébellion peut les neutraliser mieux que moi ?
— Je ne saisis pas, Amiral.
— Vous comprendrez le moment venu. D’ici là, nous allons avoir beaucoup de travail. Vous avez des statistiques précises pour ce vaisseau ?
Tierce fit signe à l’un des navigateurs de s’approcher ; le jeune homme, très pâle, se mit au garde-à-vous et commença son exposé.
— Les trois quarts des armements du vaisseau sont manquants ou inopérants, mais nous avons saisi des pièces détachées qui suggèrent que Terrik avait l’intention de monter des batteries cachées dans certaines soutes proches de la coque, pour les déployer si besoin. Les boucliers correspondent aux standards impériaux, comme la plupart des systèmes de navigation trop coûteux pour être remplacés. Les grosses modifications apportées l’ont été au niveau de la structure interne, où la plupart des casernements et installations ont été démontés ou reconvertis. Il faudra au moins deux mois pour revenir aux standards impériaux.
— Nous les prendrons, assura Thrawn. Et pour les chantiers ?
— Ils sont presque intacts. La structure est un peu déformée à certains endroits, mais il n’y a rien d’irréparable.
— Excellent. Vous transmettrez ce rapport au colonel Wassisdaz qui arrivera bientôt pour prendre le commandement du navire. Il le conduira à Polcaphran, où vous resterez avec vos pairs pour superviser les travaux.
— À vos ordres.
— Quant à vous, Major, poursuivit-il en revenant vers Tierce, j’ai des instructions très spéciales. Y-a-t-il une pièce où nous pourrions parler en toute discrétion ?
— Le bureau du capitaine, Amiral.
Thrawn fit un signe de tête à son noghri, qui partit en courant de sa démarche quasi-bestiale vers les quartiers occupés jusqu’à peu par Booster Terrik. Tierce sortit à sa suite en invitant le commandeur et son escorte à le suivre.
Lorsqu’ils parvinrent devant la porte du bureau, le noghri s’inclina bien bas et parla d’une voix rauque.
— La pièce est sécurisée, Messire.
— Merci, Rukh, répondit simplement Thrawn. Entrez, Major.
Tierce ne se le fit pas répéter, et pénétra dans la pièce où il fut suivit par Thrawn. Malgré l’examen du traqueur noghri, les quartiers étaient intacts, et donnaient l’impression que Terrik venait juste de les quitter. Quelques vêtements utilisés étaient empilés dans un coin, deux-armes dans un autre ; le contrebandier avait visiblement réservé l’endroit à son usage personnel. Le plus remarquable était la collection de portraits disposés un peu partout, où l’on reconnaissait une même jeune fille aux cheveux noirs et au regard malicieux.
Thrawn y jeta un coup d’œil, puis s’installa dans le fauteuil du capitaine en invitant Tierce à s’asseoir de l’autre côté du bureau.
— L’Empire que vous avez servi – que nous avons servi – n’est plus, commença l’amiral, songeur. Là où nous disposions d’une puissance de feu inégalée, nous nous retrouvons désormais à faire jeu égal avec les Rebelles… Le plus désolant étant que la plupart de ces hommes et de ces vaisseaux ont disparu dans des affrontements fratricides.
Le Major acquiesça silencieusement, cherchant à comprendre où Thrawn voulait en venir.
— Nous avons mené une partie très serrée, sur Ord Mantell. Les vaisseaux-sentinelles encore sur place m’ont rapporté l’arrivée d’une flotte endommagée mais conséquente… À peine dix minutes après notre départ. C’est peu. En cas de confrontation, nous aurions pu les détruire, mais aussi être détruits, et l’Empire aurait alors perdu sa dernière chance de renverser le cours de la guerre. Cela ne s’est pas produit, mais nous devons tout de même redoubler de prudence. Pour y pallier, j’ai l’intention de rebâtir la Flotte Impériale. Et vous pouvez m’être utile…
— Je ne demande qu’à servir, assura l’ancien Garde Royal.
— Ce sera bientôt chose faite. J’ai besoin que vous vous rendiez sur Obroa-Skai.
— Obroa-Skai ? répéta Tierce, intrigué.
La planète n’était pas connue pour son intérêt stratégique. Située dans la Bordure Médiane, à l’intérieur de l’espace néo-républicain, elle était réputée pour son immense bibliothèque, qui renfermait les connaissances les plus étendues de la Galaxie depuis la chute de l’Ancienne République et la destruction des banques de données du Temple Jedi.
— Comme vous l’aurez compris, j’ai besoin d’informations. Vous êtes déjà informé de l’opération du capitaine Carson à l’Observatoire du Noyau de Brentaal, bien sûr. Et vous savez qu’elle n’a pas porté ses fruits. J’ai toutes les raisons de penser que les données que je recherche sont dans les banques de données des Obroans.
— Tous les fichiers planétaires des lettres « M » et « W »…
— Votre mémoire est bonne… Si les informations que je recherche existent encore, elles sont dans ces dossiers. Il me les faut. Prenez votre équipe d’infiltration et un vaisseau banalisé, légèrement armé – un petit cargo de contrebandier, par exemple – et gagnez le système au plus vite. Une fois là-bas, Vous vous mêlerez au flux de visiteurs jusqu’à réception du signal de l’opération. Vous utiliserez alors l’ordinateur de bord de l’appareil pour télécharger les données nécessaires.
— À vos ordres. Où devrons-nous vous rejoindre ?
— Le Chimaera va escorter notre nouvelle prise jusqu’à Polcaphran. Ensuite, nous irons stationner à l’écart du système Poderis. C’est suffisamment proche d’Obroa-Skai pour permettre une intervention si nécessaire, et suffisamment éloigné pour que les Rebelles ignorent tout de notre présence si vous parvenez à ne pas vous faire repérer.
— Bien, Amiral.
Thrawn se leva, et plongea une fois encore ses yeux écarlates dans ceux de Grodin.
— N’échouez pas, Colonel Tierce. Cette opération est bien plus importante qu’elle en a l’air.
— Je comprends.
Le Grand Amiral acquiesça et sortit, laissant Tierce seul dans le bureau, avec son nouveau grade et une foule de pensées.
Il comprenait et ne comptait pas échouer. Les Gardes Royaux de Palpatine avaient la réputation d’être infaillibles tant qu’ils vivaient. Les évènements sur Endor n’étaient pas très clairs, mais Grodin était sûr que ses confrères n’étaient pas intervenus dans la bataille… Ou qu’ils étaient hors de combat avant l’explosion de l’Étoile de la Mort.
Maintenant qu’il servait à nouveau l’Empire légitime, le Major comptait bien redorer la réputation ternie de son ordre, ou mourir en essayant.
Et, tout compte fait, il préférait sans doute affronter le néant ou subir la colère du défunt Empereur que de subir la colère des yeux écarlates du Grand Amiral.


* *
*


La suite sera là cette semaine également ! Et elle sera plus conséquente que ces deux derniers chapitres... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 22 Oct 2015 - 11:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 43 lu !

Entre le Chapitre 42 et celui-ci, on sent que tu commences à disposer les pièces pour le final de la première partie : Beny'lya sur Coruscant, le promu colonel Tierce sur Obroa-Skai... et donc la recherche des mondes commençant par la lettre "M" ou "W". J'ai ma petite idée sur la question, mais je vais la garder pour moi ! :sournois:

En tout cas, une nouvelle fois, j'ai été emporté par le style, l'écriture, la qualité des dialogues. Et attention : en nous livrant trois Chapitres par semaine, on risque bien d'y prendre goût... en tout cas moi c'est sur ! :D

La suite ne devrait donc pas tarder... tant mieux ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 22 Oct 2015 - 11:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Effectivement, le final de la première partie approche... Avec le chapitre que je compte publier demain, nous aborderons le dernier tour de personnages (ce qui nous laisse six chapitres normalement, mais peut-être seulement cinq car il y en a un qui me semble inutile...).

J'aimerais bien rattraper un peu de mon retard... J'avais prévu de conclure la première partie en quarante-neuf semaines, mais cela fait au final plus d'un an que j'ai commencé et il en reste encore pour un mois ! Le chapitre 44 sera donc là demain, mais avant, je compte bien publier un des derniers du premier tome des Chroniques de la Marine Républicaine... Si tout se passe bien, j'aurai donc achevé les instances courantes des deux récits en novembre ! :D
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Messagepar L2-D2 » Jeu 22 Oct 2015 - 11:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bonne nouvelle ! :D

Il faudrait d'ailleurs que je me lance avec plus d'assiduité dans ces fameuses Chroniques. Je n'ai lu, si ma mémoire est bonne, que les deux premiers Chapitres... :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 23 Oct 2015 - 12:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et c'est parti pour le troisième chapitre de la semaine !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 44

La manœuvre d’approche qui devait permettre aux chasseurs de l’escadron Rogue de rejoindre leur hangar se révélait aujourd’hui particulièrement périlleuse. La longue faille dorsale qui servait de piste d’envol aux appareils de soutien du Sewell était encombrée par le trafic des navettes qui ramenaient à son bord les capsules de sauvetage de l’Aventurier Errant.
Après de longues minutes d’attente, Corran parvint finalement à ramener son vaisseau à son emplacement de stockage. Coupant les réacteurs dès que les patins touchèrent le sol, il déploya l’échelle et descendit immédiatement pour aller retrouver Wedge qui parlait via comlink avec le responsable des équipes de sauvetage. Whistler, qui venait de quitter son compartiment, le suivit à pleine vitesse sur ses trois roues.
— Ils les ont trouvées, dit Antilles en voyant arriver Corran. Elles sont indemnes.
Le corellien lâcha un soupir de soulagement. Asyr et Inyri, Rogues Onze et Douze, avaient été obligées d’évacuer leurs chasseurs endommagés par un Z-95 apparemment passé sous contrôle impérial qui leur avait malencontreusement échappé dans le chaos provoqué par l’arrivée de deux frégates. Corran avait passé les deux dernières heures à attendre de leurs nouvelles, bonnes ou mauvaises.
— On a eu d’autres touchés ? demanda-t-il alors au commandant.
— Koobis a eu un problème avec son chasseur. Son ordinateur lui a explosé au visage… Il va mettre du temps à s’en remettre. Mais pas de morts chez nous.
Son air sombre indiquait clairement que les autres escadrons n’avaient pas eu cette chance.
— Ils sont en train de ramener Booster et Mirax, poursuivit Wedge d’un ton plus enjoué. J’ai pensé que nous pourrions aller voir comment ils s’en tirent.
Partagé entre la joie de revoir son épouse et la peur que lui inspirait son beau-père, Corran acquiesça en silence et suivit Wedge, qui fit signe aux autres pilotes de l’escadron fraîchement débarqués de les suivre. Mais Scotian, Donos et Ooryl s’étaient déjà portés volontaires pour aider au rapatriement des blessés, ce qui ne laissait que Tycho, Wes, Hobbie et Gavin pour les accompagner. Whistler se joignit également à eux.
Rejoindre l’autre côté de la piste d’envol – où les capsules étaient acheminées – leur prit peu de temps grâce aux passages souterrains aménagés par l’Alliance pour éviter aux pilotes devant circuler entre les hangars d’avoir à faire le tour du vaisseau. Ils arrivèrent devant une longue rangée d’une trentaine de capsules, alignées contre la paroi métallique du fond de la salle. Une équipe de techniciens s’affairait à les ouvrir une par une ; les dommages causés par les charges ioniques de l’Aventurier empêchaient les rescapés de s’extraire eux-mêmes de leurs engins de sauvetage.
— Ils sont là, déclara Corran en désignant d’un signe de la tête une capsule encore scellée.
— Une intuition ? demanda Wedge.
— Même pas, répondit sombrement l’ancien agent CorSec.
En approchant, ils entendirent distinctement des coups répétés, assourdis par une épaisse couche métallique. Whistler prit l’initiative d’approcher ; l’astromech de Corran déverrouilla à l’aide de son port universel le sas de la capsule, révélant un Booster Terrik ostensiblement furieux.
— HORN ! rugit-il en apercevant son gendre. J’en étais sûr !
Avec une agilité étonnante pour un homme de son âge, il bondit hors de la capsule et vint se planter devant Corran avant de le saisir par le col.
— C’est encore un de tes plans anti-contrebande, c’est ça ? hurla-t-il avec une hostilité non masquée. Espèce d’infiltré ! Impérialiste ! CorSec !
En temps normal, le jeune homme se serait moqué des insultes de son beau-père ; mais ses pieds étaient à cinq centimètres du sol, et l’œil bionique écarlate de Booster n’invitait pas franchement à la rigolade.
L’expression de Terrik s’apaisa néanmoins quand une main gracieuse se posa sur son épaule.
— Laisse-le, Papa, ordonna Mirax d’une voix qui ne souffrait pas la contradiction.
Avec un grognement, Booster ouvrit le poing et relâcha Corran avant de faire quelques pas pour laisser sa fille approcher.
Corran posa un baiser sur les lèvres de son épouse.
— Je préfère ce genre d’accueil, avoua-t-il avec un petit rire.
— J’espère bien, répondit-elle sur le même ton.
— La protection de ma fille ne t’épargnera pas l’interrogatoire, lâcha Booster d’une voix rauque. Quant à toi – Il posa un index accusateur sur le torse de Wedge – j’espérais vraiment mieux ! Pourquoi ce damné CorSec est-il toujours dans mes pattes quand tout va mal ? C’est bien le fils à son père !
— Venant de ta part, c’est presque un compliment… répondit Antilles.
— Bah. Le vieux Hal était un teigneux, comme moi. Et je suis sûr que Horn a hérité de sa ténacité ! C’est toi qui as mis au point cette opération ? Je vous préviens, Rogues ou pas Rogues, je veux récupérer mon destroyer !
— Booster…
— Oh, j’ai compris votre petit jeu !  Des canons ioniques, hein ? Peu m’importent les besoins en vaisseaux de la Nouvelle République, je n’accepterai pas de me faire priver de ce bijou ! Sais-tu combien il représente en investissements ? Dis bien à Cracken que s’il veut en profiter, il lui faudra allonger la monnaie !
— Vous n’avez pas compris que c’est l’Empire qui s’en est emparé ? intervint soudainement Tycho.
La remarque prit Terrik au dépourvu. Mirax, en revanche, pinça les lèvres.
— C’était ma deuxième hypothèse, avoua-t-elle à son mari à voix basse.
— Quelle était la première ?
— Un coup de Karrde. Ce n’est pas son genre, mais il y a un début à tout.
— Si ça avait réellement été Karrde, vous pensez que je serais restée dans cette capsule avec vous ? lança une troisième voix.
Une femme plutôt jeune venait de descendre à son tour, et aidait Sixtus Quin à évacuer le reste des passagers. Ses cheveux roux tombaient en cascade sur ses épaules.
— En plus, mon patron aurait fait les choses plus proprement. Sans faire fuir la clientèle…
Corran acquiesça silencieusement. Il avait rencontré le chef contrebandier pendant la guerre du Bacta, à un moment où les Terrik s’occupaient du ravitaillement de l’escadron Rogue auprès du marché noir. Il lui avait laissé l’impression d’un homme redoutablement efficace, certes charmant mais éminemment dangereux.
Booster, lui, était toujours sonné.
— Allons, gamin, c’est impossible… finit-il par lâcher.
— Vous n’avez pas vu le destroyer ? demanda Gavin.
— Cette stupide capsule s’est pris une décharge ionique dès son lancement ! grogna-t-il en montrant l’engin de sauvetage. J’ai passé deux heures à regarder cette foutue Ord Mantell sans rien savoir de ce qui se passait au-dessus de moi !
— Un destroyer impérial, le Chimaera, est sorti de l’hyperespace juste après notre arrivée, expliqua Hobbie. Il a déployé ses chasseurs et escorté l’Aventurier sur une trajectoire de repli vers l’espace impérial.
— Impossible, répliqua Booster.
Corran remarqua néanmoins qu’il avait blêmi à l’idée que son précieux vaisseau soit désormais hors de portée.
— Impossible, répéta-t-il. Je connais Pellaeon de réputation. Une opération aussi tordue ne cadre pas du tout avec ce que je sais de lui.
— Pellaeon ? demanda Horn.
— Gilad Pellaeon, le commandant du Chimaera. Un corellien, vétéran de la Guerre des Clones. C’est un type zélé, qui suit les règles du combat. Pas le genre à monter un coup comme celui-ci.
— Vous connaissez tous les commandants de destroyers par leur petit nom ? demanda Janson avec une moue amusée.
— Il faut bien savoir qui on peut corr… Enfin, s’interrompit-il en jetant un coup d’œil à Corran, ça n’explique pas ce qui vient de se passer.
— Oui, je suis d’accord avec toi.
La remarque venait d’une voix métallique dans leur dos. Reconnaissant le timbre, les pilotes de l’Escadron Rogue se retournèrent brusquement.
— M3 ! s’exclama Tycho, surpris.
M-3PO, l’ancien droïde-intendant de l’Escadron, se tenait là, aux côtés de Whistler, et s’adressait apparemment à l’astromech. Surpris par l’attention dont il faisait preuve, il les salua à sa manière :
— Bonjour, Commandant Antilles. Bonjour, Capitaine Celchu. Bonjour, Lieutenant…
— Abrège, M3, ordonna Wedge.
— Parle pour toi ! répliqua Wes. J’aime me faire appeler par mon grade.
— Lieutenant Janson, si tu apprécies tant cela, je peux t’affecter M3 pour les deux mois à venir.
— Merci, sans façon, répondit le natif de Taanab rendu blême par la menace.
— Que fais-tu là ? demanda le commandant au droïde.
Ils ne l’avaient plus côtoyé depuis la campagne contre Zsinj, à l’époque où l’Escadron Rogue était stationné sur le Mon Remonda du général Solo.
— Le colonel Varzatti a pensé qu’il serait bon pour le moral des pilotes de lui faire côtoyer son ancien personnel. Il a donc demandé mon affectation au destroyer de classe Venator Roons Sewell, et c’est au terme d’une procédure administrative rigoureusement menée que je me suis retrouvé…
— Ici, acheva Corran.
— Effectivement.
— Tu disais que tu étais d’accord… rappela Wedge.
— Oh, sans vouloir vous chagriner, Commandant, je m’adressais à Whistler. Je ne me serais jamais adressé à vous d’une manière aussi insolente.
Corran regarda son fidèle astromech, cadeau de son père et ange-gardien à ses heures, en se demandant ce qu’il avait bien pu dire pour s’assurer le ralliement de M3. Le droïde siffla alors bruyamment.
— Oui, j’allais leur dire, commenta M3.
— Alors parle ! lâcha Booster, qui avait visiblement épuisé son quota annuel de patience.
— Whistler pense avoir établi un corollaire entre les évènements de Cademimu et ceux qui se sont produits aujourd’hui ici, sur Ord Mantell.
— Le destroyer impérial ? Il était attaché à la protection des chantiers ? demanda Corran.
— Je l’ignore, admit M3. Le lien qu’il a établi a trait aux tactiques employées par l’Empire. D’après les rapports, vous avez affronté des Défenseurs TIE sur Cademimu et un destroyer…
— Mon destroyer, interrompit Booster.
— …A été capturé par une équipe de commandos, infiltrée à l’aide de déguisements.
— Comme l’Accuser, murmura Tycho.
— Quoi ? s’exclama Wedge.
— Le vaisseau où j’ai été affecté pour la première fois, expliqua l’aldéranien. Il était sur Endor, et Han Solo s’est chargé de sa capture avec Page. Il s’est servi des uniformes pris sur la lune forestière…
— Et il a fait évacuer le navire en faisant croire à une avarie, poursuivit Antilles. Je m’en souviens. C’est l’Emancipator, à présent… Il était présent lors des missions de Lunenoire.
— Et pour les chasseurs ? demanda Janson. Nous n’avons pas volé de Défenseurs… Enfin, pas encore !
— Mais ce sont des vaisseaux rapides, bien armés, équipés de boucliers, d’un hyperpropulseur et d’armes secondaires… Comme nos chasseurs. C’est bien cela, M3 ? Whistler pense que l’Empire utilise des tactiques de la Rébellion ?
— C’est en tout cas ce qu’il m’a dit, répondit le droïde avec une sincérité évidente.
— Il y a peut-être un troisième lien, ajouta pensivement Corran. Les symboles. La Rébellion est faite de symboles. Les destroyers capturés ont été largement mis en scène pour montrer que nous pouvions reconquérir l’ensemble du territoire impérial… Et l’Aventurier Errant est sans doute le plus célèbre de tous.
— Je t’avais dit de ne pas faire de pub, lâcha Mirax en direction de son père.
— C’était une occasion en or ! protesta celui-ci. Un accès VIP en échange de trois cent créneaux publicitaires à des heures de grande écoute, je ne pouvais pas refuser !
Mirax leva les yeux au ciel, alors que son mari se tournait vers Quin, qui approchait avec la jeune femme rousse.
— Vous êtes sûr que c’est une équipe de commandos ?
— Presque, répondit le géant de sa voix grave. Et nous pourrons le vérifier. Si Booster n’a pas changé la procédure, l’ordinateur central a procédé à l’évacuation des enregistrements de vol dès le début de l’alerte.
— C’est toujours le cas, confirma Terrik.
— Nous pourrons donc comparer les passagers ayant accédé au navire et ceux que la Nouvelle République a évacués. S’il y a bien une différence, nous pourrons en déduire que c’est la technique adoptée par les Impériaux – et peut-être même démasquer nos voleurs de vaisseaux.
— Bonne idée, approuva Corran. Cela nous permettra de lancer un avis de recherche sur leur vaisseau afin d’éviter qu’un tel vol se reproduise. Il restait beaucoup de cargos à bord ?
— Quelques-uns. Les clients qui le pouvaient ont repris leurs appareils.
— Pas moi, indiqua la jeune femme. Mon Headhunter est resté là-bas…
— Si c’est celui auquel je pense, l’Empire s’en est déjà servi.
— Dommage, répondit-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. J’aurais bien aimé le récupérer. Je vous laisse, je dois rejoindre mon employeur au plus vite. Il y a peut-être une navette en partance pour la surface…
— Le Pulsar est toujours au sol, indiqua Mirax. Je peux peut-être vous reconduire…
La rousse eut un rictus amusé.
— Et apprendre où est la nouvelle base de mon patron ? Désolé, Mirax, pas aujourd’hui. En plus, je n’ai pas envie de subir le caractère de Booster pendant tout le voyage… ajouta-t-elle avec un clin d’œil pour le vieil homme.
Elle les salua d’un signe de tête et s’éloigna d’un pas rapide.  
— Donc, l’Empire aurait appris à se battre comme la Rébellion ? reprit Janson. Rassurez-moi, nous n’avons pas d’Étoile Noire en construction ?
— C’est une théorie intéressante, admit Wedge, face à Corran. Mais Booster est persuadé que ce n’est pas le genre de Paellon…
— Pellaeon, précisa l’ex-contrebandier.
— Pellaeon, reprit Antilles, et je suis disposé à le croire.
— Peut-être obéissait-il à quelqu’un d’autre.
— Peut-être, en effet…
— Isard utilisait les techniques acquises pendant sa carrière à la tête des Renseignements, rappela Tycho. Zsinj employait plutôt les méthodes d’un seigneur du crime organisé. Il n’est pas impossible qu’un autre dignitaire impérial utilise nos tactiques.
— Tu en as déjà entendu parler ?
— Pas personnellement. Je demanderai à Winter, à l’occasion…
La fiancée du capitaine Celchu, également aldéranienne, était l’assistante de la princesse Leia. Douée d’une mémoire eidétique, celle qu’on surnommait autrefois « la Traceuse » cachait sous les apparences d’une délicate jeune femme une redoutable agente des Renseignements de la Nouvelle République avec laquelle l’Escadron Rogue avait autrefois travaillé.
— Vas-y, approuva Wedge. Sixtus, si tu peux examiner les vidéos…
— Je m’en charge, approuva l’ancien agent des Services Secrets Impériaux.
— Bien. Corran, vérifie auprès du colonel Varzatti pour obtenir la liste des passagers évacués. Wes, Hobbie…
— Je vais en parler à Face, annonça Janson. Les Spectres ont l’habitude d’examiner les tactiques ennemies, et ils sont en contact avec Cracken, qui en sait peut-être davantage.
— Quant à moi, ajouta son acolyte, je vais paramétrer une session de simulation sur la mission de Cademimu. J’ai l’impression que ce sera bientôt nécessaire…
— Je le crains également.
— Si on peut vous aider, Wedge… proposa Mirax.
— Pas dans l’immédiat. Je dois rédiger un rapport détaillé en urgence pour l’amiral Ackbar. Si l’Empire retourne vraiment nos tactiques contre nous…
La menace qui accompagnait ces dernières paroles flotta au-dessus du petit groupe, et le silence ne fut rompu que par Hobbie Klivian et son légendaire optimisme.
— Nous sommes perdus, lâcha-t-il dans un soupir désespéré. 
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Messagepar L2-D2 » Sam 24 Oct 2015 - 11:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 44 lu !

Bon, je confirme : on prend définitivement goût aux trois Chapitres par semaine ! :lol:

Plus sérieusement, l'idée que Booster n'ait pas compris ce qui est arrivé à son destroyer est une sacrée trouvaille, permettant d'injecter un peu d'humour dans cette intrigue sérieuse. Et l'humour persiste, d'ailleurs, tout au long de ce Chapitre, grâce au retour de M3, les remarques des Rogues, le lien entre Corran et Mirax... je le dis à chaque fois, et je vais le répéter ici : j'ai vraiment l'impression de lire un X-Wing de Stackpole avec les Chapitres sur Corran, preuve que la caractérisation du personnage (et des autres) est toujours aussi réussie ! :oui:

Et les choses ne traînent pas : Horn et Whistler démontrent à quel point ils sont complémentaires en mettant en lumière la présence d'un nouveau commandant Impérial. C'est d'autant plus bien vu que la fin du Chapitre nous montre bien à quel point la rumeur autour de Thrawn se répand, s'amplifie, chaque nouveau fait d'arme inquiétant davantage les Néo-Républicains. Non, une nouvelle fois, rien à redire si ce n'est, peut-être, une profusion de noms parfois difficile à suivre pour qui n'est pas familier de cette époque... Mais c'est bien la seule chose à reprocher ici ! :wink:

Ah, et sympathique caméo d'une jeune femme rousse... on sent qu'on approche de l'Héritier de l'Empire !
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 24 Oct 2015 - 14:39   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Plus sérieusement, l'idée que Booster n'ait pas compris ce qui est arrivé à son destroyer est une sacrée trouvaille, permettant d'injecter un peu d'humour dans cette intrigue sérieuse.


Le vieux Booster est au centre de l'intrigue depuis quelques chapitres déjà... Je ne pouvais pas me permettre de rater son entrée ! :D

L2-D2 a écrit:Et l'humour persiste, d'ailleurs, tout au long de ce Chapitre, grâce au retour de M3, les remarques des Rogues, le lien entre Corran et Mirax... je le dis à chaque fois, et je vais le répéter ici : j'ai vraiment l'impression de lire un X-Wing de Stackpole avec les Chapitres sur Corran, preuve que la caractérisation du personnage (et des autres) est toujours aussi réussie ! :oui:


Je vais me répéter également : j'en suis ravi, car c'est exactement l'effet recherché ! :cute:

L2-D2 a écrit:Et les choses ne traînent pas : Horn et Whistler démontrent à quel point ils sont complémentaires en mettant en lumière la présence d'un nouveau commandant Impérial. C'est d'autant plus bien vu que la fin du Chapitre nous montre bien à quel point la rumeur autour de Thrawn se répand, s'amplifie, chaque nouveau fait d'arme inquiétant davantage les Néo-Républicains. Non, une nouvelle fois, rien à redire si ce n'est, peut-être, une profusion de noms parfois difficile à suivre pour qui n'est pas familier de cette époque... Mais c'est bien la seule chose à reprocher ici ! :wink:


C'est vrai que les noms s'enchaînent. D'un autre côté, j'ai présenté tous les pilotes dans l'un des premiers chapitres de Corran, Sixtus Quin au début de l'infiltration... J'essaie de faire en sorte qu'on ne soit pas (trop) perdu. :transpire:

L2-D2 a écrit:Ah, et sympathique caméo d'une jeune femme rousse... on sent qu'on approche de l'Héritier de l'Empire !


Le Z-95 que Tavill devait piloter était à l'origine un appareil lambda... Mais l'occasion était trop belle. :sournois:
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Messagepar Beron » Sam 24 Oct 2015 - 17:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai fini de lire tous les chapitres. C'est une excellente fan-fiction, Jagen Eripsa ! :)

Je ne connais pas beaucoup l'UE post-ROTJ (j'ai seulement lu quelques comics sur cette période) et je suis obligé d'avoir Wookieepedia ouvert pour toutes les fois où tu évoques un vaisseau spatial ou bien un officier d'un des multiples camps, pour pouvoir le visualiser. Heureusement, tu arrives à donner assez de vie à ton récit pour qu'il soit très plaisant à lire. La légende de Thrawn qui se forge au fil des chapitres est ce que je préfère, même si j'adore également les histoires des Bothans (vils félins!) et du pilote Tevill. Tous les chapitres sur les résistants de Brentaal me font penser à une version impériale de SW Rebels. Avec tous ces Impériaux géniaux et ces Néo-Républicains manipulateurs, on en vient à espérer la victoire de l'Empire. On s'identifie facilement au Moff Poldrei.

Je critiquerais tout de même deux points.
D'abord les Rogue. Leurs chapitres sont très intéressants, très vivants. Mais comme le disait quelqu'un plus haut, quand on n'a pas lu les romans X-Wing, on se sent comme arrivant au sein d'une bande de potes se connaissant depuis des années sans y être intégré. Heureusement, tu décris suffisamment les Rogue au fil des chapitres pour que même un néophyte de l'UE post-ROTJ s'y retrouve. Ce défaut disparaît donc naturellement au fil du récit. Cependant, je trouve aux Rogue un autre problème : ils ne doutent jamais, ou plutôt c'est l'impression qu'ils me donnent. Pour les Impériaux, comme Pellaeon, Poldrei ou Tierce, on voit leurs doutes sur l'avenir de l'Empire, sur leur foi dans l'Ordre Nouveau. Là-dessus, les Rogue, ou plutôt Horn puisqu'il représente ici le point de vue de leur histoire, sont "plats". Ils ne remettent jamais en question les principes de la Nouvelle-République. Ce sont de parfaits petits soldats, sans opinion politique sur leur propre camp. Bien sûr, la Nouvelle-République gagne et l'Empire perd, et ça peut expliquer ces choses-là. Mais les Rogue ne sont pas des bleus (jeu de mot) abreuvés de propagande néo-républicaine venant tout juste de s'engager. Bien qu'ils aient vécu des coups durs, ils ne semblent avoir aucun questionnement moral, même quand les Spectres ont déchiqueté un gouverneur impérial qui ne faisait que défendre sa planète.
Après, je ne sais pas si cette foi (certain dirait aveuglement) en la Nouvelle-République est déjà présente dans les romans et comics, mais je pense que ton récit gagnerait à corriger cela. Ça serait dommage que face à Thrawn, ils ne soient que des Rebelles fanatisés et inconscients des manipulations des Bothans.

Deuxième point de critique : le Major Tierce. Tu dis qu'il est un ancien Garde Rouge de l'Empereur. Ben... Franchement, ça ne se voit pas. Tierce pourrait tout autant être un Storm Commando ou je ne sais quel soldat d'élite impérial. J'ai l'impression que son passé de Garde Rouge ne sert qu'à expliquer son côté vétéran d'élite (qui fonctionne de la même façon que Corsan) et le fait qu'il connaisse l'existence de Thrawn. Bref, on ne sent pas en lui quelque chose qui le rendrait vraiment différent des autres Impériaux.

Voilà mes petites critiques ! :D En tout cas, félicitations pour cette fan-fiction ! Je vais la suivre avec beaucoup d'intérêt.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 24 Oct 2015 - 20:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ton retour ! :jap:

Beron a écrit:Je ne connais pas beaucoup l'UE post-ROTJ (j'ai seulement lu quelques comics sur cette période) et je suis obligé d'avoir Wookieepedia ouvert pour toutes les fois où tu évoques un vaisseau spatial ou bien un officier d'un des multiples camps, pour pouvoir le visualiser. Heureusement, tu arrives à donner assez de vie à ton récit pour qu'il soit très plaisant à lire. La légende de Thrawn qui se forge au fil des chapitres est ce que je préfère, même si j'adore également les histoires des Bothans (vils félins!) et du pilote Tevill. Tous les chapitres sur les résistants de Brentaal me font penser à une version impériale de SW Rebels. Avec tous ces Impériaux géniaux et ces Néo-Républicains manipulateurs, on en vient à espérer la victoire de l'Empire. On s'identifie facilement au Moff Poldrei.


Une version impériale de SW Rebels... C'est pas faux. J'aime beaucoup cette série, même si elle ne se déroule pas dans la même continuité que mon histoire.

Seulement, je tiens à nuancer : j'ai choisi de suivre des personnages impériaux et néo-républicains qui ne représentent pas forcément leur camp. Beny'lya est une ordure, mais c'est loin d'être le cas de la plupart des officiers de l'ex-Alliance qui comme Ackbar ou Cracken sont des gens de conviction. Poldrei est un idéaliste, mais c'est aussi quelqu'un pour qui la fin justifie, parfois, les moyens. Comme Thrawn, c'est un manipulateur. On en apprendra plus sur le personnage dans les chapitres à venir... Pour découvrir qu'il a aussi son Côté Obscur bien à lui. ;)

Beron a écrit:D'abord les Rogue. Leurs chapitres sont très intéressants, très vivants. Mais comme le disait quelqu'un plus haut, quand on n'a pas lu les romans X-Wing, on se sent comme arrivant au sein d'une bande de potes se connaissant depuis des années sans y être intégré. Heureusement, tu décris suffisamment les Rogue au fil des chapitres pour que même un néophyte de l'UE post-ROTJ s'y retrouve. Ce défaut disparaît donc naturellement au fil du récit. Cependant, je trouve aux Rogue un autre problème : ils ne doutent jamais, ou plutôt c'est l'impression qu'ils me donnent. Pour les Impériaux, comme Pellaeon, Poldrei ou Tierce, on voit leurs doutes sur l'avenir de l'Empire, sur leur foi dans l'Ordre Nouveau. Là-dessus, les Rogue, ou plutôt Horn puisqu'il représente ici le point de vue de leur histoire, sont "plats". Ils ne remettent jamais en question les principes de la Nouvelle-République. Ce sont de parfaits petits soldats, sans opinion politique sur leur propre camp. Bien sûr, la Nouvelle-République gagne et l'Empire perd, et ça peut expliquer ces choses-là. Mais les Rogue ne sont pas des bleus (jeu de mot) abreuvés de propagande néo-républicaine venant tout juste de s'engager. Bien qu'ils aient vécu des coups durs, ils ne semblent avoir aucun questionnement moral, même quand les Spectres ont déchiqueté un gouverneur impérial qui ne faisait que défendre sa planète.


Réflexion très intéressante, je dois l'admettre. Les Rogues ressentent-ils des remords quand ils tuent des Impériaux ? C'est assez difficile à dire. Dans les ouvrages de Stackpole, ils remettent en question les choix de la hiérarchie et de la Nouvelle République en général, avec le procès de Tycho mais surtout lors de la Guerre du Bacta... Sauf qu'ils choisissent alors de mener seuls le combat contre l'Empire. Ils ont de la compassion pour les victimes du régime impérial, pas pour ceux qui se battent pour lui.

Ils ne remettent pas en cause les principes mêmes de la Nouvelle République - la guerre contre l'Empire - parce qu'ils l'incarnent. Dans leurs histoires personnelles également. Combien d'ailiers Wedge a-t-il perdu pendant la guerre ? Pour Corran, il n'a pas l'habitude de remettre en question ses actes, au moins jusqu'à I, Jedi qui se déroule chronologiquement quatre-cinq ans après la présente histoire. Jusque-là, il reste fidèle à sa mentalité... disons, un peu bornée. C'est assez frappant dans les livres d'ailleurs : il a un grand nombre de préjugés qui ne s'effacent pas aisément. Quant à Tycho, l'Empire a détruit sa planète sous ses yeux, alors qu'il le servait... Dès qu'il a su la vérité, il a déserté. Pour lui, ceux qui combattent encore pour l'Empire sont complices de l'anéantissement de son monde. Alors, oui, un gouverneur impérial, ça n'importe pas pour eux...

Mais ne t'en fais pas, ils finiront bien par se remettre en question. Tout comme la Nouvelle République.... :sournois:

Beron a écrit:Deuxième point de critique : le Major Tierce. Tu dis qu'il est un ancien Garde Rouge de l'Empereur. Ben... Franchement, ça ne se voit pas. Tierce pourrait tout autant être un Storm Commando ou je ne sais quel soldat d'élite impérial. J'ai l'impression que son passé de Garde Rouge ne sert qu'à expliquer son côté vétéran d'élite (qui fonctionne de la même façon que Corsan) et le fait qu'il connaisse l'existence de Thrawn. Bref, on ne sent pas en lui quelque chose qui le rendrait vraiment différent des autres Impériaux.


Ce n'est pas un personnage facile à écrire... Dans l'UEL, on ne connaît bien qu'un seul Garde Rouge loyal à l'Empereur, Kir Kanos, et son parcours est très différent de celui de Tierce. Tierce a commencé comme stormtrooper, et ce n'est qu'après avoir été remarqué qu'il a intégré l'académie des Gardes Rouges sur Yinchorr, et son entraînement physiquement et surtout mentalement éprouvant. Et c'est lors d'un service en tant que stormtrooper qu'il apprend la mort de l'Empereur et assiste, progressivement, à l'effondrement de l'Empire. Il sert sous Pestage et Isard en tant que Garde Rouge, et cette expérience le désespère de l'Empire. D'un côté, il est attaché à son ancien ordre, de l'autre, il souhaite couper les traits avec son passé...
Je sais déjà que celui-ci le rattrapera à un moment bien précis, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Pour l'heure, c'est vraiment le côté vétéran d'élite de Tierce qui va être mis en avant - c'est, après tout, le seul qu'on lui connaisse dans sa biographie succinte de La Main de Thrawn.


Voilà, j'espère que la suite t'intéressera tout autant. :jap:
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Messagepar Clonedroïd92 » Dim 25 Oct 2015 - 19:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Disons que les Rogues sont la vitrine de quelque chose que l'on remarque, c'est une relative absence de questionnement idéologique de la Nouvelle République. On voit effectivement peu de doute, peu d’ambiguïté sur ce régime ce qui fait que les défenseurs de celle-ci peuvent paraitre plat. Tout questionnement sur le bien fondé ou non de la République vient des impériaux qui ont leur vision de la galaxie. Mais, pour défendre Eripsa (enfin il en pas besoin bien sûr ! :D ), ce traitement des néo-républicains est assez généralisé et cela vient, je pense, du fait que les rebelles se battent plus contre l'Empire que pour la République. La plupart sont d'ancien impériaux rentrés en rébellion d'autres des victimes des exactions impériales. A la base leur cause commune, c'est plus la chute de l'Empire que le renouveau de la République. Ils servaient dans la Rébellion qui est devenu République et donc maintenant il servent la République, presque sans y penser, car après tout, l'Empire sévit encore. C'est un peu comme ça que je sens les Rogues, puis en général la plupart des rebelles. Ils sont plus anti-impériaux que républicains convaincu. Ce n'est qu'une hypothèse mais ca peut expliquer cette absence, assez récurrente je trouve, de questionnement politique et de doutes parmi les troupes néo-républicaines.

Évidemment, il y a aussi des républicains convaincus, opposant de l'Empire idéologiquement de la première heure comme Leia, et plus globalement les politiques. Moins chez les militaires.

C’est pour ça que j'aime beaucoup les récits centrés sur les Impériaux. Car de par leur parti pris il y a un questionnement qui se met en place. Et là il transcende cette très bonne fan-fiction. On sent une cause qu dépasse les individualités. On la ressent aussi chez les néo-républicain. Mais le questionnement nettement moins. Mais c'est loin d'être le fait de Eripsa, c'est récurrent je trouve.

Sinon que dire Eripsa. Comme d'hab je boit ta fan-fiction comme une oeuvre de l'UE Legends en bonne et due forme. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Oct 2015 - 15:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Clonedroïd92 a écrit:Disons que les Rogues sont la vitrine de quelque chose que l'on remarque, c'est une relative absence de questionnement idéologique de la Nouvelle République. On voit effectivement peu de doute, peu d’ambiguïté sur ce régime ce qui fait que les défenseurs de celle-ci peuvent paraitre plat. Tout questionnement sur le bien fondé ou non de la République vient des impériaux qui ont leur vision de la galaxie. Mais, pour défendre Eripsa (enfin il en pas besoin bien sûr ! :D ), ce traitement des néo-républicains est assez généralisé et cela vient, je pense, du fait que les rebelles se battent plus contre l'Empire que pour la République. La plupart sont d'ancien impériaux rentrés en rébellion d'autres des victimes des exactions impériales. A la base leur cause commune, c'est plus la chute de l'Empire que le renouveau de la République. Ils servaient dans la Rébellion qui est devenu République et donc maintenant il servent la République, presque sans y penser, car après tout, l'Empire sévit encore. C'est un peu comme ça que je sens les Rogues, puis en général la plupart des rebelles. Ils sont plus anti-impériaux que républicains convaincu. Ce n'est qu'une hypothèse mais ca peut expliquer cette absence, assez récurrente je trouve, de questionnement politique et de doutes parmi les troupes néo-républicaines.


Je pense qu'il y a de ça aussi. Je me souviens d'ailleurs que cette idée d'ériger l'Empire en ennemi éternel de la Nouvelle République était évoquée dans les deux camps dans la duologie de la Main de Thrawn. En somme, plus l'Empire s'affaiblit, plus l'unité néo-républicaine devient fragile...

Évidemment, il y a aussi des républicains convaincus, opposant de l'Empire idéologiquement de la première heure comme Leia, et plus globalement les politiques. Moins chez les militaires.


Exactement. On en verra d'ailleurs quelques-uns prochainement.

C’est pour ça que j'aime beaucoup les récits centrés sur les Impériaux. Car de par leur parti pris il y a un questionnement qui se met en place. Et là il transcende cette très bonne fan-fiction. On sent une cause qu dépasse les individualités. On la ressent aussi chez les néo-républicain. Mais le questionnement nettement moins. Mais c'est loin d'être le fait de Eripsa, c'est récurrent je trouve.


Je n'irais pas jusqu'à dire que les Impériaux se posent plus de questions idéologiques que les Néo-Républicains... Ces Impériaux-là, sans doute, les autres beaucoup moins.

Sinon que dire Eripsa. Comme d'hab je boit ta fan-fiction comme une oeuvre de l'UE Legends en bonne et due forme. :jap:


Merci. :jap:
Et tu peux m'appeler Jagen, je ne mords pas... :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 04 Nov 2015 - 13:51   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Qui a dit que les "vacances" étaient bonnes pour la productivité littéraire ? :pfff:
Je tenterai de rattraper un peu le rythme en fin de semaine... La fin approche rapidement à présent, d'autant que j'ai fusionné un chapitre un peu inutile de cette partie avec le premier de la seconde partie.

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 45

Quelques heures après la bataille d’Ord Mantell, le Chimaera arriva en orbite de Polcaphran en compagnie de ses prises de guerre : un destroyer entier mais désarmé et des chantiers lourds presque intacts.
Pour le capitaine Pellaeon, c’était là le terme d’une journée réussie. Malheureusement, son avis n’était pas partagé par tous, comme il le découvrit très vite.
Moins d’une demi-heure après la sortie de l’hyperespace, le Chimaera reçut une transmission cryptée en provenance d’Orinda. Le Grand Amiral s’étant absenté un peu plus tôt, ce fut au capitaine d’accuser réception. Il ne s’agissait pas d’un des rapports de la mystérieuse Source Delta, mais le message était tout de même crypté et il ne put prendre connaissance de son contenu. Fort heureusement, Thrawn arriva quelques minutes plus tard sur le pont.
— Nous avons reçu une dépêche du Moff Poldrei, annonça Pellaeon après les salutations d’usage.
— Transmettez-la moi, ordonna alors Thrawn.
Pellaeon lança l’envoi. En théorie, il aurait pu le faire plus tôt, mais le Grand Amiral avait insisté pour que le capitaine s’assure que le datapad de décryptage était en sécurité avant chaque procédure de lecture.
— D’autres informations sont-elles arrivées pendant mon absence ? demanda-t-il pendant que le logiciel accomplissait son œuvre.  
— Quelques rapports préliminaires du Virulence. Le capitaine Yvanion du Nemesis est en chemin pour l’assister lors de l’installation du chantier orbital.
— Très bien. Y-a-t-il suffisamment de pièces détachées pour réarmer notre prise ?
— Pas complètement, hélas. Il faudra faire appel à des compléments.
— Ce qui ne passera pas inaperçu… Les Rebelles finiront par faire le lien avec Ord Mantell. Qu’en est-il des défenses orbitales ?
— Il n’y a toujours que les contingents des alliés du Moff. Les corvettes de Cademimu sont reparties pour leur monde…
— Prévisible. Toutefois, avec le Virulence et le Nemesis présents simultanément, ce monde sera suffisamment défendu pour décourager n’importe quel raid de pirates. Et pour ce qui est des Rebelles… Ils auront suffisamment à faire ailleurs, ajouta-t-il avec une lueur d’amusement dans le regard.
Une sonnerie indiqua la fin du décodage. Le Grand Amiral fit signe à son second de le suivre jusqu’à la salle des communications, à l’arrière de la passerelle, une pièce qui avait l’avantage de disposer d’une isolation phonique parfaite.
Thrawn s’appuya contre l’holoprojecteur central et plongea en silence dans la lecture du rapport. Mal à l’aise, Pellaeon demeura toutefois en alerte, guettant sur le visage impassible du non-humain des indices sur le contenu du message.
— La situation a pris un tour inattendu, commenta finalement le Grand Amiral. Non, pas inattendu, corrigea-t-il immédiatement. Le Conseil est composé d’hommes prudents et profondément imprégnés de l’idéologie impériale, y compris de ses mauvais côtés.
— Vous voulez dire qu’ils vous refusent le commandement ? demanda Pellaeon, abasourdi.
C’était la seule explication valable aux paroles de Thrawn, et il n’arrivait pas à l’assimiler. Quatre ans, quatre longues années, qu’ils cherchaient l’homme capable d’unifier la Flotte Impériale et de repousser l’offensive rebelle jusqu’aux confins de l’Espace Connu… Et voilà qu’après l’avoir trouvé et l’avoir testé, le Conseil Intérimaire rejetait cet être providentiel ! À ses yeux, c’était un non-sens absolu.
— Non, Capitaine, ils sont plus malins que ça… répondit le non-humain, la voix chargée d’ironie. Ils m’accordent le titre de Commandeur Suprême, mais refusent de placer leurs forces sous mon contrôle. Je dois me contenter de Bilbringi et du soutien de ceux qui acceptent de financer ma campagne…
— Je ne comprends pas comment ils peuvent faire ça…
— C’est évident, Capitaine. Il y a au sein de ce Conseil des individus qui doutent de mes capacités, d’autres qui craignent des pertes lors de l’affrontement… Et quelques-uns qui ont intérêt à ce que la situation ne s’améliore pas.
— Des traîtres ! maugréa Pellaeon.
— Pas au sens des Rebelles. Non, cela ressemble plus aux petits jeux mesquins qui régnaient à la Cour Impériale sous Palpatine… Aux intrigues de couloir de ceux qui pensaient m’avoir humilié et banni dans les Régions Inconnues. Visiblement, ils n’ont pas tiré de leçons de leurs erreurs…
Il se redressa et alla en direction du large hublot qui ouvrait la salle sur le vide stellaire. À bâbord, la vue était occultée par l’avancée circulaire du bout de la passerelle, mais à tribord le champ dégagé offrait un panorama d’exception sur Polcaphran et ses deux astres, presque alignés.
— En fait, Capitaine, reprit Thrawn, le regard plongé en direction de la planète, cette semi-défaite pourrait servir nos intérêts. Le contrôle de Bilbringi nous permettra de maintenir un approvisionnement en vaisseaux… Les astéroïdes procurent aux installations tous les matériaux nécessaires. Avec ces chantiers et ceux que nous allons installer sur Polcaphran, nous disposerons bientôt de nouveaux groupes d’intervention qui seront capables de mettre en difficulté les Rebelles… Et tous ceux qui se dresseront sur notre chemin.
— Nous ne pouvons pas armer une flotte comme ça… Il nous faut des hommes, des métaux pour Polcaphran…
— Les hommes ne seront bientôt plus un problème, coupa Thrawn Quant aux ressources, je pense que vous surestimez la difficulté. Le Moff a-t-il communiqué d’autres informations ?
— Pas à ma connaissance.
— Et ce rapport est textuel…
— Oui, Monsieur.
— Intéressant…
Voyant l’air dubitatif du capitaine, il poursuivit :
— S’il estimait avoir réussi sa part du travail, le Moff Poldrei nous l’annoncerait en personne. C’est donc qu’il considère ce résultat comme un échec.
— Je ne pense pas qu’il soit homme à renier ses fautes… Surtout quand elles ne sont pas de son fait.
— Il ne se dédouane pas, mais il n’entend pas non plus en discuter. Il craint ma réaction, il pense que je suis déçu de ce résultat.
Il marqua un silence, puis reprit :
— Le colonel Tierce a-t-il donné de ses nouvelles ?
— Sa navette suit l’itinéraire prévu.
— Bien. Une fois que les polcaphréens auront apporté les dernières modifications à ma cabine, nous rejoindrons le point de rendez-vous.
— Bien, Monsieur.
Pellaeon réfléchit quelques instants avant d’émettre la suggestion qui lui était venue à l’esprit.
— Concernant le Moff Poldrei…
— Oui, Capitaine ?
— Vous devriez peut-être lui faire part de votre avis.
— Non.
Thrawn se détourna de la baie et revint vers la table de projection holographique. Il inséra une carte de données dans le lecteur et afficha quelques documents distincts.
— il s’agit des dossiers des archives secrètes de l’Empereur sur le Moff Poldrei. Ils sont extrêmement instructifs sur son comportement face aux difficultés. Ce n’est pas pour rien qu’il a su se rendre utile aux yeux du Seigneur Vador… Savez-vous, Capitaine, ce que Dark Vador détestait au moins autant que moi ?
— Je l’ignore, Monsieur.
— L’incompétence mêlée d’orgueil. Il est important de faire des erreurs ; nos échecs nous forment plus que nos réussites. Mais ce n’est pas à la portée de tout le monde d’en tirer de véritables enseignements. La biographie de Carth Poldrei montre qu’il est un de ces hommes ; il a rarement failli, mais quand il l’a fait, il est toujours revenu plus fort en faisant de son ancienne faiblesse une force. Regardez ce qui s’est produit pendant sa jeunesse sur Polcaphran, ou pendant sa mise à pied ; à chaque fois, il a réussi à retourner la situation à son avantage. Pour l’heure, il est sans doute abattu, mais je suis persuadé qu’il s’en remettra de lui-même… Et qu’il gagnera en ruse et en détermination. Apprendre de ses ennemis, voilà la véritable force.
Le Grand Amiral regarda son second, et une lueur malveillante perçait dans son regard.
— Plus important encore, il s’est vengé de tous ceux qui lui ont fait du tort. Pas immédiatement, mais définitivement. Le Conseil Impérial vient de signer son arrêt de mort… même s’il l’ignore encore. 
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Messagepar L2-D2 » Mer 04 Nov 2015 - 19:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 45 lu !

Voilà un Chapitre court, mais bon ! L'idée de montrer les conséquences de ce que Poldrei considère comme sa défaite à travers les yeux de Thrawn et la prédiction de son comportement à venir que fait l'Amiral est bien vue. Surtout que là, pour la première fois depuis bien une dizaine de Chapitres, j'ai du mal à voir ce qu'il va se passer dans les prochains Chapitres... s'agit-il là de l'épilogue de la première partie du tome 1 ?

En tout cas, j'adhère toujours à cette Fédération Impériale, et j'espère que tu vas la poursuivre pendant encore longtemps ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 04 Nov 2015 - 20:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' !

Non, ce n'est pas l'épilogue de la première partie. Il reste encore un chapitre avec Poldrei, un chapitre avec Beny'lya et le dernier avec Tierce, qui fera la transition avec la deuxième partie. Entre les deux premiers, il devait y avoir un chapitre avec Tavill, mais il n'était pas essentiel à l'intrigue et risquait même d'être redondant avec le début de la seconde partie.

Et rassure-toi : si je continue au rythme d'une partie par an, je devrais avoir achevé la série d'ici une décennie. :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 09 Nov 2015 - 16:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Week-end chargé, mais le chapitre promis arrive finalement !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 46

La faible lueur du soleil couchant passant par les stores entrebâillés plongeait la pièce dans une ambiance crépusculaire qui reflétait l’humeur de son unique occupant. Assis sur le lit installé au centre de la vaste suite qu’il louait à chaque visite sur Orinda, Carth Poldrei ressassait ses sombres pensées.
Thrawn avait magistralement réussi sa démonstration d’Ord Mantell. Mais lui, le Moff chargé de transformer ce coup de maître en triomphe politique, avait lamentablement échoué.
Une fois de plus.
Son regard se dirigea une fois de plus vers la salle de bains, vers ce petit placard dans un coin qu’il ne voyait pas mais imaginait sans peine. Il savait quel en était le contenu. Le même réconfort qu’autrefois, celui de l’éloignement et du repos, qui l’avait aidé à tenir quand il avait commis toutes ces erreurs avec Athalée..
Non, pas du réconfort. De l’oubli trompeur, un agent corrupteur qui avait failli emporter sa santé et sa raison. À cause duquel il s’était trouvé en position d’échouer.
De la décennie qui avait suivi l’avènement de l’Empire, il retenait l’Eddicus et son séjour au sein de la 501ème Légion. Deux étapes importantes dans son ascension hiérarchique. Mais sur le plan personnel, il n’y avait qu’un champ de ruines et d’immenses regrets.
Il serra le poing jusqu’à ce que ses ongles lui percent la peau, accueillant la douleur distractive avec reconnaissance. Il s’était promis de ne pas rebasculer. De ne pas y repenser. D’oublier.
Athalée…
Ses états de service étaient irréprochables, mais sa vie en-dehors de la Flotte, un véritable désastre. Les officiers supérieurs étaient célibataires, couraient les jupons ou bénéficiaient d’une relation stable. Pas lui. Il gardait toujours cette fragilité sentimentale, cette blessure jamais cicatrisée.
Athalée…
C’était son secret, celui qu’il avait toujours caché à ses pairs.
Souvenez-vous que l’Empire prime avant tout dans le cœur de ceux qui le servent. Rien n’est plus important. Aucun homme… Aucune femme.
La voix de Vador résonnait encore dans son esprit. C’était huit ans avant Yavin, lorsque Carth avait commis sa seule erreur sous le commandement du Seigneur Noir. Il avait laissé un vaisseau pirate s’échapper dans un moment d’hésitation, croyant reconnaître dans la voix de la capitaine celle de son épouse disparue.
Athalée…
Vador avait-il su ? Poldrei s’était attendu à subir le même sort que son ancien supérieur, le colonel Xafeniu. Mais il avait eu droit à une seconde chance, qu’il avait saisie. Quatre jours plus tard, le vaisseau des pirates n’était plus qu’une épave et les corps de tous ses occupants flottaient dans le vide stellaire. Il avait pu voir celui de la capitaine, et se rassurer sur son identité : ce n’était pas la femme qu’il cherchait.
Athalée…
Le Seigneur Noir avait pu envisager seulement les aspects pratiques de cette affaire, et vouloir préserver un officier de talent pour le service de l’Empire. Mais Carth avait un autre sentiment sur l’affaire, une théorie qui ne cadrait pas avec la réputation de Vador… Il pensait avoir été compris.
Oui, il en était presque sûr. Et il avait l’étrange impression que le Seigneur Noir savait, ce qu’étaient les effets d’un amour exclusif perdu à jamais à cause d’une erreur de conduite.
Trois coups retentirent à sa porte, tirant le Moff de sa léthargie. Écarquillant les yeux, il réalisa que le soleil s’en était allé et qu’il était désormais plongé dans l’obscurité.
— J’arrive, grommela-t-il en se levant. Lumière, marche…
L’éclairage automatique de la chambre se déclencha, renforçant son mal de tête provoqué par le manque de sommeil. Il rajusta son col et alla près de l’entrée, qu’il déverrouilla aussitôt.
Reconnaissant ses deux visiteurs, il écarquilla les yeux.
— Eh bien, si je m’attendais…
Face à lui se trouvaient Gavrius Gavrescu, le baron représentant de Tanube, Derran Fahl, le remplaçant d’Ysanne Isard à la tête des Services Secrets Impériaux, et Firmus Dowes, l’ancien gouverneur d’Orinda nommé à la tête de Cademimu en remplacement du défunt Harkusy.
Trois membres du Conseil Intérimaire Impérial qui le regardaient d’un air étonné, sans doute surpris par son état peu reluisant.
— Nous vous réveillons ? demanda Fahl en fronçant les sourcils.
— Non, non, s’empressa de répondre Poldrei. J’ai quelques petits soucis de sommeil.
— Nous pouvons revenir demain matin… proposa Dowes, une note d’ironie dans la voix. Quand vous serez plus reposé.
— Taisez-vous, lui intima Gavrescu. La vie privée du Moff ne regarde que lui.
— Ce n’est pas grave, intervint Poldrei en signe d’apaisement. Entrez, je vous prie.
Il les emmena vers le petit salon qui servait d’antichambre, où ils purent s’installer dans quatre confortables fauteuils de velours écarlate. Carth alla jusqu’au minibar pour sortir une bouteille de brandy corellien et quatre verres, qu’il posa sur un plateau d’argent.
— Pas de droïdes ? demanda Fahl, amusé de voir un haut dignitaire impérial faire le service.
— Jamais de nuit, confirma Poldrei en posant le grand plat sur la table.  
— Vous faites bien. Ils sont bourrés de micros-espions.
— Si le directeur des Services Secrets Impériaux nous l’affirme, c’est que ça doit être vrai, le railla Dowes.
— Je pense que cette habitude ne vient pas de là, Carth, déclara Gavrescu. N’est-ce pas ?
— Vous avez raison, Gavrius, répondit le Moff d’une voix grave.
— Et ça, messieurs, vous le sauriez si vous aviez été pris dans la Guerre des Clones, lança le représentant à ses collègues. C’était d’un tout autre calibre que le conflit actuel.
— Les Rebelles gagnent plus de batailles que les droïdes, fit remarquer Dowes.
— Oui, mais ces foutus tas de ferraille aimaient bien laisser un champ de ruines derrière eux, grommela le baron.
Et des corps… Quelques images passèrent devant les yeux de Carth, mais il s’empressa de les chasser.
— Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-il à la place, en regardant Fahl, Dowes puis Gavrescu.
— Vous avez sûrement une idée de la raison de notre venue, répondit ce dernier.
— Je n’aime pas faire de faux espoirs…
— Ils ne sont pas faux. Je crois me souvenir que vous avez proposé que les membres du Conseil qui le souhaitent puissent se joindre à votre campagne ?
— En fait, c’est Carivus qui a eu cette idée…
— Peu importe. Nous sommes venus vous apporter notre soutien.
Cela semblait trop beau aux yeux du Moff, rendu méfiant par son cinglant affrontement contre Dangor.
— Pourquoi ? demanda-t-il simplement en s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil.
— Pourquoi ? répéta Gavrescu, étonné.
— Pourquoi avez-vous pris cette décision ?
— Vous avez suggéré que Thrawn subisse un test – enfin, Carivus l’a fait – et qu’on juge ses capacités à partir de là. J’y ai vu une tactique d’une finesse à laquelle je n’étais plus accoutumée depuis le départ en retraite de la plupart des vétérans républicains. Depuis combien de temps l’Empire n’a-t-il pas traversé une bataille en en sortant plus fort qu’il n’y était entré ? Rendez-vous compte, un destroyer capturé !
— D’accord, Gavrius, répondit Carth en se prenant à croire à la sincérité du baron. Mais vous, Firmus ? Et vous, Derran ?
— N’allez pas croire que je suis devenu un supporter des non-humains, répondit le premier. Je continue à penser que l’Empereur avait raison en promouvant la Haute Culture Humaine.
— C’est difficile à contester, approuva Fahl. Regardez les Rebelles : bien qu’ils aient monté leur propagande politique sur le prétendu spécisme de l’Empire, c’est une humaine qui est à la tête de leur Nouvelle République. Même leurs alliés calamaris ont choisi d’adapter leurs nouveaux croiseurs aux standards des opérateurs humains.
— De nouveaux croiseurs ? répéta Carth, alarmé.
— Je vous ferai parvenir un dossier dessus, promit le directeur.
— Bref, la question non-humaine ne m’intéresse pas. Ce que je veux, c’est ma vengeance.
Bien que sa tension soit difficilement visualisable sur sa peau sombre, ses traits étaient tendus et sa voix trahissait son énervement.
— J’ai accueilli Dangor, Quest et les quelques autres qui étaient parvenus à échapper à Isard quand ils ont voulu rétablir les institutions impériales, rappela-t-il. Je leur ai offert un toit et des ressources qui ont permis de fédérer les capitaines et les gouverneurs loyalistes. En retour, on vient de me dépouiller de la gouvernance d’une planète où ma famille vit depuis les réformes de Ruusan et que je suis parvenu à maintenir dans le giron de l’Empire malgré la proximité des Rebelles. Comment puis-je l’accepter ?
— Si vous me soutenez, vous retrouverez le contrôle d’Orinda, promit Carth.
— Pour ma part, j’avais l’intention de voter en faveur du soutien à Thrawn lors de la séance de tout à l’heure… Si le vote avait eu lieu. J’ai hérité d’une partie des archives des Renseignements après la mort d’Isard, et votre Grand Amiral avait un dossier des plus intéressants. Il était à la tête de la Branche Non-Humaine de la Flotte, une Marine Impériale de taille réduite mais pratiquement autonome.
— J’ignorais qu’une telle institution existait, avoua Poldrei.
— Tout comme moi, dit Gavrescu. Dès la fin de la Guerre des Clones, les non-humains n’ont plus eu accès aux armes…
— L’Empereur l’a créée pour donner à tous les candidats talentueux qui n’auraient pas eu la chance de naître humains une chance de servir l’Empire, expliqua Fahl. Thrawn a été le premier d’entre eux, et le plus doué. Il avait été jugé digne de confiance.
— Par Palpatine lui-même… marmonna le baron.
— Mais ce n’est pas mon seul motif… Nous avons longuement discuté Gavrius, Firmus et moi, et nous sommes tombés d’accord sur un point : Dangor et Quest poursuivent leurs propres objectifs.
— Leur binôme est malsain, approuva Dowes. Vous l’avez constaté par vous-même, Sarcev Quest se prend pour un nouveau Dark Vador. Il se pose en protecteur d’Ars Dangor, qui se fait passer pour l’héritier de Palpatine. Pourtant, ils se comportent comme si l’Empereur était toujours vivant… C’est complètement illogique.
— Et inquiétant, renchérit Gavrescu. Je ne sais pas ce qu’ils mijotent, mais ce n’est certainement pas pour le bien de l’Empire. Ça ne les intéresse plus, voilà tout. Notre seul espoir est qu’ils soient mis en minorité au Conseil.
— Même avec vos trois soutiens, ma faction reste minoritaire, soupira Poldrei.
— Si Thrawn repousse nos frontières, d’autres se joindront à nous, c’est obligatoire, rappela Dowes. Et ils devront leur poste à votre Grand Amiral…
— Et nous ne sommes pas à l’abri d’un changement de régime plus rapide, suggéra Fahl.
Gavrescu fit une grimace qui en disait long sur son opinion.
— Si nous pouvions éviter de déstabiliser l’Empire plus qu’il ne l’est déjà…
— Qu’en dites-vous, Carth ? demanda alors Dowes.
— Je suis d’accord avec Gavrius, répondit Poldrei avec un signe de tête en direction du baron. Nous n’avons pas besoin de troubles supplémentaires. De même, attaquer d’autres Impériaux risque avant tout de nous affaiblir au moment où la Rébellion est au sommet de sa puissance. Évitons de lui donner des chances de nous battre…
— Voilà qui est sagement parlé, commenta Gavrescu. Maintenant, passons au concret. Le secteur Tanube se rangera derrière vous, et je parlerai au baron d’Asta pour qu’il convainque sa fille de vous assister au sein du Conseil.
— Personnellement, je préférerais que le plus grand flou soit entretenu autour de mon implication, expliqua Fahl. Pas par doute – J’ai pris ma décision, soyez-en sûrs – mais pour éviter que Dangor et Quest nourrissent trop de soupçons à mon égard. Ils seraient capables de s’arranger pour me remplacer.
— Tout comme ils l’ont fait avec moi, lâcha Dowes. Cademimu restera à vos côtés, Carth, tant que je serai à sa tête.
— Merci, Firmus, répondit Poldrei d’une voix grave. Cela honorera sans nul doute la mémoire du gouverneur Harkusy. Gavrius, Derran, votre soutien me va droit au cœur. Je vous jure que vous ne serez pas déçu de votre choix.
— Qu’avez-vous prévu de faire, à présent ? demanda le baron.
— Je pensais retourner du côté de Polcaphran pour inspecter nos prises de guerre, mais votre ralliement bouleverse mes plans. Je dois en informer le Grand Amiral. Il prendra probablement contact avec vous pour mettre en place la synergie de nos forces.
Et il en sera ravi, songea le Moff après les avoir raccompagnés à la porte. La honte de l’échec semblait plus diffuse, désormais, et il regardait à nouveau vers l’avenir. Ses yeux se tournèrent une dernière fois vers la salle de bains et ce placard tentateur ; mais ses vieux démons étaient retournés à leur sommeil, laissant la place à sa rage de vaincre, cette vieille amie qui l’avait maintenu en vie toutes ces années. Le ralliement de trois systèmes parmi les plus riches encore sous contrôle impérial, et plus encore celui des vestiges des Renseignements, allaient donner au Grand Amiral Thrawn les moyens nécessaires pour mener à bien sa campagne contre la Rébellion. Et lui, Carth Poldrei, serait l’artisan de la réussite diplomatique de cette opération.  
Mais il lui restait une tâche à accomplir. Solennellement, seul dans le calme de sa chambre d’hôtel, le Moff de Polcaphran jura de faire payer à Ars Dangor et Sarcev Quest son échec initial, et la trahison envers l’Empire qu’il constituait.
Et, à ses yeux, c’était un crime que seule la mort pouvait racheter. 
Une dernière fois, le nom de la femme qu'il avait aimée puis perdue à cause de son ambition et de son arrogance résonna à ses oreilles.
Athalée.
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Messagepar L2-D2 » Mar 10 Nov 2015 - 12:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 46 lu !

Ah mais ouais ! :oui:

Déjà, habile transition : Thrawn et Pellaeon discutaient sur la façon qu'aller voir Poldrei de réagir aux récents événements ? Le lecteur, lui, le sait dans la foulée, et n'est pas déçu : le Moff passe en effet par toute une gamme d'émotions, de l'abattement à la détermination la plus féroce en passant par la surprise, tout en en apprenant davantage sur le passé du personnage - et comme si cela ne suffisait pas, un lien est fait avec ton one-shot La justice de Vador. Franchement, que demander de plus, si ce n'est la suite ?

On sent bien que tu annonces là les intrigues de la deuxième partie à venir, et c'est tellement bien fait ! J'admire la maîtrise. Bravo ! :love:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 11 Nov 2015 - 13:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

On va poursuivre avec un troisième point de vue sur Poldrei, celui de la Nouvelle République...

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Chapitre 47

Au cours des deux semaines qui s’étaient écoulées entre les deux visites du général Beny’lya dans la salle du Conseil Provisoire, l’aménagement des lieux n’avait que peu évolué. On remarquait ici et là quelques piles de datablocs oubliés, un peu de décoration ou des sièges importés pour offrir à leurs possesseurs non-humains un meilleur confort que celui que pouvait leur procurer les anciens fauteuils impériaux. Le conseiller Kerrithrarr de Kashyyyk, immense wookiee qui atteignait les deux mètres quarante, avait ainsi fait venir une assise à haut dossier en bois de wroshyr, une pièce sublime qui empêchait néanmoins les personnes installées derrière lui d’avoir une vue directe sur le centre de la salle… Ce que le corps massif du représentant n’aurait de toute façon pas permit.
 Derth se glissa deux rangs derrière Fey’lya, qui le gratifia d’un signe de tête lorsqu’il l’aperçut. Il s’installa dans un siège vide et prit ses aises pour regarder défiler les Conseillers qui arrivaient à présent. Son cousin mettait un point d’honneur à arriver le premier ; cette précaution, inutile lors des séances habituelles, lui permettait à chaque session extraordinaire de vérifier que ses collègues n’introduisaient aucun dispositif d’enregistrement dans le secret du débat. 
Organa Solo, dont l’embonpoint était légèrement plus marqué que la fois précédente – signe, s’il en fallait un, que sa grossesse se poursuivait normalement – arriva la dernière en compagnie de Mon Mothma et d’une étrange servante. L’humaine arborait des cheveux d’un blanc luminescent, mais sa peau lisse indiquait clairement qu’elle était encore jeune, sans doute autant que la princesse à côté d’elle. Fouillant sa mémoire, Beny’lya se souvint qu’une sous-espèce humaine, les Échanis, étaient dotés de cette pilosité généralement associée à la vieillesse dès le plus jeune âge. Peut-être sa chevelure signalait-elle une lointaine ascendance issue du peuple de Yusanis…
Ce n’est qu’en voyant sa ressemblance avec la princesse – selon les critères humains, qui accordaient bien moins d’importance aux yeux et au pelage qu’aux traits du visage – que Beny’lya comprit qu’il observait la fameuse Traceuse, cette Winter dont on disait qu’elle était l’agent le plus efficace de Cracken depuis les débuts de l’Alliance Rebelle. C’était l’assistante d’Organa Solo et sa doublure à plus d’une occasion ; on disait également qu’elle entretenait une relation avec un compatriote aldéranien de l’escadron Rogue. En arrivant près des principaux conseillers, elle les salua un par un, terminant par l’amiral Gial Ackbar avec qui elle discuta quelques instants, comme le feraient de vieux amis.
Ackbar, Cracken, Organa Solo et les Rogues. Je crois qu’il est inutile de la compter parmi nos alliés potentiels…
— La séance est ouverte, annonça Mon Mothma après avoir intimé le silence à l’assemblée.
Comme à l’accoutumée, la session commença par la liste des secteurs candidats à l’entrée dans la Nouvelle République ; elle semblait s’allonger à chaque fois. Comme le soulignaient les commentateurs politiques, nouvelles figures de la vie publique ayant émergé après la prise de Coruscant grâce à la libéralisation de l’Holonet, la guerre contre l’Empire était à un tournant décisif et le sort semblait joué pour l’Ordre Nouveau prétendument millénaire de Palpatine.
Le Conseil s’attarda ensuite sur les cas les plus sensibles ; des systèmes ayant rejeté l’ingérence impériale mais qui rechignaient encore à rallier le nouvel état néo-républicain. Comme d’habitude, la liste comprenait majoritairement des zones peu peuplées, des colonies de quelques dizaines de milliers d’habitants autour d’une étoile isolée. Quelques astres sortaient toutefois du lot : ce jour-là, les conseillers se penchèrent tout particulièrement sur le cas de Bimmisaari, un monde marchand qui demandait l’envoi d’une ambassade à la hauteur de la contribution qu’il pourrait apporter à la Nouvelle République. Mon Mothma décida d’y envoyer Organa Solo.
L’amiral Ackbar prit ensuite la parole pour relater les difficultés d’approvisionnement qui touchaient les infrastructures de la Nouvelle République. Sluis Van notamment connaissait de fréquents problèmes qui retardaient l’assemblage des nouveaux vaisseaux de guerre. Après avoir nommé un groupe de réflexion pour s’occuper de cette question épineuse, il enchaîna sur un rapide compte-rendu de l’état du front, relativement stable maintenant que les territoires de Zsinj étaient majoritairement passés sous l’égide néo-républicaine.
Puis il parla du combat d’Ord Mantell.
Ackbar se contenta des faits. Son exposé était clair, concis et reprenait bien les différentes étapes de la bataille ; l’évacuation de l’Aventurier Errant¸ la révélation de la supercherie, l’intervention impériale et la fuite du destroyer capturé. Chez ceux qui n’avaient pas encore eu vent de cette affaire, ce récit provoqua une vague de consternation.
L’amiral laissa ensuite la parole à un corellien, le général Crix Madine.
— Le vaisseau qui a mené la chasse était le Chimaera, expliqua l’ex-Impérial. Il était présent à Endor, où il a subi des dommages considérables. Depuis ce moment-là, l’ancien officier en second, le capitaine Pellaeon, assume le commandement.
Kerrithrar grogna pendant quelques secondes ce que Beny’lya jugea être une question en shyriiwook, la langue de Kashyyyk.
— Le conseiller Kerrithrar se demande si ce capitaine Pellaeon a pu monter cette opération digne d’une vipère kinrath, traduisit son droïde-interprète.
— Excellente question, approuva Madine.
— J’en doute fortement, déclara Ackbar. Pellaeon a commandé à Endor, mais seulement pour coordonner la retraite. Il n’a jamais fait preuve d’un excès d’audace…
— Je ne serais pas aussi catégorique, intervint Leia Organa. Mon père m’en a jadis parlé comme d’un des plus brillants officiers de la Marine Impériale. Cette opération a été montée en toute délicatesse, cela ne fait aucun doute. Les pertes parlent d’elles-mêmes…
— Je suis d’accord avec la princesse, reprit le corellien. Pellaeon, bien que fidèle aux instances loyalistes de l’Empire, n’a que peu combattu ces dernières années. Il a pu peaufiner ses tactiques… Le général Cracken a cependant une autre théorie.
— Merci, Crix, dit le natif de Contruum. Nous pensons que le Chimaera est lié à un haut dignitaire impérial, le Moff Carth Poldrei. Il ferait partie d’assez fraîche date du Conseil Intérimaire Impérial.
— L’existence de cette instance n’a toujours pas été prouvée, rappela Doman Beruss, qui représentait les Corelliens exilés.
— Pour les Renseignements, elle ne fait aucun doute, répondit gravement Cracken. Nous ignorons tout de son fonctionnement ou la liste complète de ses membres, mais notre contact sur Polcaphran – la planète du Moff Poldrei – a rapporté qu’il s’était absenté à plusieurs reprises pour des voyages, ce qu’il n’avait pas fait au cours des trois premières années suivant la mort de Palpatine. De même, des dignitaires impériaux importants s’y sont rendus pour le rencontrer. Nous pensons que le Moff Poldrei peut être à l’origine des tactiques peu orthodoxes qui ont été employées sur Ord Mantell. Leia, vous pourrez peut-être nous apprendre plus ? ajouta-t-il en s’adressant à Organa Solo.
— Après que vous m’ayez fait part de vos doutes, Winter a préparé un rapport sur son compte, indiqua la princesse. Tu peux y aller, dit-elle à son assistante.
— Merci, répondit celle-ci. Avant de commencer, je dois souligner que j’ai éprouvé beaucoup de scepticisme face à certains éléments… Mais tout ce que vous allez entendre a été vérifié dans les moindres détails.
Elle posa une carte de données dans le lecteur de l’holoprojecteur, et le portrait de leur ennemi apparut.
— Carth Poldrei est le Moff de Polcaphran depuis maintenant cinq ans. Il est lui-même né sur cette planète, il y a de cela soixante ans. Je sais que cela peut paraître insignifiant, mais c’est d’une grande importance pour le comprendre. Polcaphran est un système binaire semblable à Tatooine, mais qui comporte une planète habitable et deux systèmes viables de moindre importance à proximité. Le monde éponyme a été colonisé il y a près de mille ans par des explorateurs du Noyau, lors de l’opération qui devait aboutir à l’intégration du Braxant à l’Ancienne République. Les premiers occupants étaient des compagnies minières à la recherche de métaux précieux, et le système n’avait pour eux aucune valeur, les ressources se concentrant dans un champ d’astéroïdes alors impossible à exploiter. Les exploitants ont alors choisi de revendre leur planète aux réfugiés en provenance de Malrinn, un monde de la Bordure Médiane qui avait été dévasté quelques années plus tôt par la Confrérie des Ténèbres. Cette expérience a forgé dans la mentalité des Polcaphréens une profonde conviction pacifiste qui s’est transmise de génération en génération.
— De toute évidence, le Moff n’en a pas héritée, lança Fey’lya.
— Avec tout le respect que je vous dois, Conseiller, c’est inexact. Issu d’une famille de richesse moyenne qui gère une société d’import de biens de consommation, il fit des études d’archiviste à l’université d’Heduris, avant de finalement rejoindre ses parents dans la gestion de l’entreprise familiale. Sa formation lui a néanmoins permis de goûter à la politique ; après son entrée dans la vie active, il s’est rapidement distingué au sein d’un mouvement anti-corruption dont il devint le porte-parole. Lorsque la crise séparatiste éclata, le mouvement fit valoir sa non-violence et milita pour la neutralité de Polcaphran. Leur position fut reprise par le gouvernement planétaire jusqu’au coup d’État qui porta le mouvement pro-séparatiste de Palder Jaderan au pouvoir. En décidant d’intégrer sa planète à la Confédération, Jaderan offrait toute l’expertise de ses laboratoires de recherche devenus très performants en ingénierie spatiale ; mais les étudiants ne l’entendaient pas de cette façon et décidèrent de protester pacifiquement contre l’occupation. Évidemment, le commandant de la garnison séparatiste ne pouvait l’accepter…
Beny’lya ne put retenir un bref ricanement. Même s’il n’était monté au front qu’au cours des derniers jours de la Guerre des Clones, il connaissait bien le schéma de pensée des officiers de l’armée droïde – tous imbus du pouvoir que leur procuraient leurs machines.
— Au cours d’une manifestation, il donna l’ordre à ses unités d’ouvrir le feu sur la foule et de poursuivre les traîtres. La répression s’étendit ensuite à tout un quartier d’Heduris. D’après les registres, cette journée dégénéra en massacre généralisé et seuls les plus chanceux purent s’en tirer. Carth Poldrei eut cette chance. Pas sa famille.
Dans l’assemblée, personne ne faisait de bruit, et la princesse Leia semblait même particulièrement pâle.
— Après ce bain de sang, les Polcaphréens se radicalisèrent dans un camp comme dans l’autre. Les pro-séparatistes n’étaient plus très nombreux, hormis dans l’entourage immédiat de Palder Jaderan ; et, même là, l’horreur du carnage encouragea les défections. La résistance polcaphréenne, jusqu’alors inexistante, s’organisa autour de Thalas Garind, le chef de la garde gouvernementale déchue, et de Poldrei lui-même. Le pacifiste avait laissé la place à un combattant déterminé, et pendant deux ans lui et les autres multiplièrent les opérations de sabotage et les vols de matériel à l’occupant. En somme, ils agissaient comme nous l’avons fait nous-même aux débuts de la Rébellion.
Et cela expliquerait pourquoi Poldrei utilise à présent des techniques de guérilla. Notre attaque sur sa planète a réveillé ses vieux instincts enfouis sous des années de discipline impériale.
— La République eut finalement vent de leurs activités et décida d’envoyer une équipe réduite pour les aider à prendre l’avantage. D’après les rapports retrouvés dans les Archives Impériales et des articles publiés à la fin de la guerre dans un média planétaire, Poldrei s’occupa de la coordination entre les Républicains et la résistance locale et se lia d’amitié avec les membres du groupe de soutien : quatre commandos clones… Et un Jedi, maître Plo Koon.
Beny’lya se redressa sur son siège bien trop confortable. Voilà un détail peu commun.
Il réalisait à présent qu’il connaissait à peine l’homme que Borsk et lui avaient décidé d’attaquer à peine trois mois plus tôt. Il avait eu vent de ses tactiques préférées, d’une approche générale de son tempérament, mais pas de détails aussi pointus. De toute évidence, cette jeune humaine avait des méthodes à enseigner aux Renseignements Bothans…
Et cette idée n’était pas pour lui plaire.
— Plo Koon finit par obtenir l’intervention d’une petite flotte qui libéra la planète avec l’aide de la résistance ; Palder Jaderan et son équipe furent arrêtés et sommairement jugés. D’après les rumeurs, c’est Poldrei lui-même qui procéda à l’exécution de Jaderan. Quoi qu’il en soit, la planète, bien que dévastée, était libre et Poldrei n’avait plus rien pour reconstruire sa vie, hormis une aura de héros qui n’existait plus en-dehors de son système. Ne lui restait qu’une envie de vengeance inassouvie qui le poussa à s’engager dans le corps des volontaires de la Grande Armée de la République, comme le firent beaucoup d’autres résistants, à commencer par celui qui était devenu son meilleur ami, Thalas Garind.
— Comment a-t-il réagi à l’Ordre 66 et à la proclamation de l’Empire ? demanda Leia.
— Je n’ai aucune information pour sa réaction à l’exécution des Jedi, avoua Winter. Mais d’après le dossier, je pense qu’il a fini par considérer leur sort comme quantité négligeable à côté de ce que sa planète et la Galaxie toute entière avaient subi. Que représentent dix mille êtres, même exceptionnels, face à des milliards de morts ? En revanche, il accueillit l’Empire avec une ferveur partagée par de nombreux autres militaires, de carrière ou non. L’intervention du Sénat Républicain dans les affaires de la Grande Armée avait causé un ressentiment bien présent dans les rangs qui fustigeaient les politiciens et leur stratégie faite de calculs politiques. Je crois pouvoir affirmer que d’autres officiers impériaux qui firent plus tard le choix de la Rébellion, comme les généraux Dodonna ou Tallon, ont eu une approche similaire à la sienne. Il choisit en tout cas de renouveler son serment et prit part dès le début aux campagnes de pacification de la Bordure contre les vestiges de la Confédération, campagne qui devait durer sept ans. Il fut rapidement transféré de l’infanterie à la flotte et devint second sur un bâtiment de classe Victoire-II, l’Eddicus, sous les ordres du colonel Xafeniu. Suite à un accrochage avec un contrebandier sur Bogden, il est mis à pied et transféré dans la 501[sup]ème[/sup] Légion.
Elle regarda Organa Solo dans les yeux.
— Le Poing de Vador.
La princesse était à présent aussi blanche que sa robe. Elle a été confrontée à ces troupes-lภse souvint-il alors. Elle sait de quoi les troupes d’élite de l’Empire étaient capables.
— Il participe aux derniers soubresauts de la Guerre des Clones et réintègre l’Eddicus en tant que Colonel, en remplacement de Xafeniu, officiellement mort au combat.
— Officiellement ? demanda Doman Beruss, le représentant des Corelliens.
— Son décès est inscrit dans les registres au cours de la bataille de Kamino, douze ans avant Yavin. Et il n’y a pas eu d’autres morts dans la flotte ce jour-là… Une flotte placée sous les ordres de Vador, dont on connaît ici le caractère. Poldrei s’est rapidement distingué comme l’un des auxiliaires du groupe de combat du Seigneur Noir, embryon de ce qui est devenu plus tard l’Escadron de la Mort – la flotte détruite sur Endor. Voilà douze ans, il obtint le commandement du Nemesis, un destroyer de classe Impériale, et le grade d’Amiral de la Flotte.
— Un parcours typique de la propagande impériale, commenta Madine. J’ai connu ça…
— Ce n’est pas de la propagande, Général, même si ça y ressemble, assura Winter. La suite est du même acabit. Une fois nommé amiral, il se trouve en rivalité pour le commandement des forces spatiales de Vador avec Amise Griff, qui a l’avantage d’un meilleur réseau. Disgracié à la Cour Impériale, il est renvoyé sur Polcaphran avec son destroyer en tant que commandant de la force de défense locale – un vrai placard pour un officier de son rang. C’était un an avant Yavin. La destruction de l’Étoile Noire le prive d’ailleurs d’anciens camarades de combat, dont Thalas Garind lui-même et son épouse, qui laissent derrière eux un fils que Poldrei va prendre sous son aile. Polcaphran accueille quelques aldéraniens restés fidèles à l’Empire ou souhaitant éviter la guerre ; Poldrei met même à disposition ses hommes pour bâtir un camp de fortune en attendant la construction de bâtiments solides.
— Tu penses qu’il était sincère dans sa démarche ? demanda Leia.
— J’imagine que oui, répondit Winter, gênée. Polcaphran avait déjà accueilli des caamasis après la dévastation de leur monde. Le Moff Folquar, qui était à la tête de la planète depuis l’avènement de l’Empire, avait vite intégré les coutumes polcaphréennes d’accueil et d’intégration des nouvelles populations dans la vie économique et politique. Pour les aldéraniens, ça n’a jamais posé problème, vu que les deux systèmes de coutumes sont très proches. D’ailleurs, avant la Guerre des Clones, Polcaphran était surnommée « l’Aldérande du Braxant »… Et les Malrinniens descendraient eux-mêmes de colons aldéraniens.
— Tout cela ne nous en dit pas plus sur Poldrei, signala Fey’lya avec impatience.
— Je pense que si, Conseiller, répliqua la jeune femme. Un an environ après la destruction de l’Étoile Noire, le Moff Folquar succomba à un infarctus et fut remplacé par un metellien nommé Hiertuj qui changea immédiatement de politique. D’où de fréquentes tensions avec les habitants d’Heduris. Poldrei apparut alors comme une sorte de contre-pouvoir, d’incarnation de l’esprit polcaphréen… La situation dura ainsi jusqu’aux troubles qui agitèrent l’Empire quelques mois avant Endor. Personne ici n’aura oublié la destruction du Soleil Noir, en partie grâce à l’intervention fortuite de la princesse Organa ; dans le chaos qui s’ensuivit, un des Grands Amiraux Impériaux captura Palpatine pour prendre le contrôle de l’Empereur. Ce Zaarin avait rassemblé autour de lui plusieurs hiérarques influents… Dont le Moff Hiertuj. La suite est un peu confuse, même dans les archives capturées après la prise de Coruscant, mais il apparaît que Polcaphran refusa de suivre son dirigeant. Poldrei s’est retourné contre Hiertuj et l’a fait exécuter pour sédition.
— Vous avez remarqué comme ses supérieurs ont tendance à mourir jeune ? lança Beruss avec un petit rire.
— Seulement quand ils deviennent ses ennemis, indiqua Cracken.
Il souriait poliment, mais son regard était si songeur que Beny’lya le soupçonna de garder ses véritables pensées secrètes.
— Après cette victoire, Poldrei devient le Moff du secteur et il le reste encore aujourd’hui… Depuis son accession au pouvoir, il a soutenu un retour aux lois établies par Folquar et s’est contenté de gérer sa planète.
— A-t-on des informations sur sa vie privée ? demanda Fey’lya.
— Les archives impériales sont muettes à ce sujet, admit Winter. D’après notre contact sur Polcaphran, il n’est pas marié et n’a pas non plus de maîtresse. Il partage son rare temps libre entre les archives de l’université d’Heduris et les conférences qui sont données occasionnellement par des invités de tous bords.
— Il n’a pas été engagé contre la Rébellion, remarqua Leia.
— Peut-être un peu à la fin de son service auprès de Vador… Pas depuis qu’il est retourné sur Polcaphran. Nous avons une cellule de sympathisants sur la planète, mais ils ne sont jamais passés à l’action. Ils pensent que cela ne ferait que desservir leur cause, tant leur peuple reste marqué par la Guerre des Clones.
— En fait, votre exposé ne cadre pas avec ce qui s’est passé sur Ord Mantell, signala un autre humain que Beny’lya ne reconnut pas. Il n’ a pas l’habitude de passer à l’offensive en premier.
— Exact, approuva Cracken. Il ne le fait qu’en réponse à une agression – ce qui, en fait, correspond tout à fait à la situation présente.
Un frisson courut le long de l’échine du général bothan. Oui, il y avait eu une agression. Il était bien placé pour le savoir, et que son homologue de Contruum en soit également informé ne lui inspirait rien de bon.
— Notre contact sur Polcaphran rapporte qu’une attaque a eu lieu voilà deux mois standards environ. Plusieurs infrastructures orbitales ont été détruites lors de l’affrontement, et Poldrei lui-même a failli y laisser la vie.
— Qui l’a autorisée ? demanda Mon Mothma, étonnée.
— Personne, répondit Cracken en serrant les dents pour éviter d’en dire trop.
— C’est sans doute un seigneur de guerre ! s’exclama Borsk Fey’lya. Les rivalités pour une parcelle de territoire sont courantes au sein de l’Empire… Poldrei se sera juste trompé de coupable, voilà tout.
— Peut-être, Conseiller, dit le général en inclinant la tête. Les attaquants disposaient d’un destroyer de classe Impériale et de dix frégates de combat. Au cours de la contre-attaque qui a libéré la planète, quatre d’entre elles ont été détruites.
Il se tourna alors, et ce fut pour fixer Beny’lya dans les yeux.
— Dites-moi, Derth, lança-t-il d’une voix haute et claire, on m’a rapporté qu’il n’y avait que six de vos frégates lors de l’attaque de Cademimu. Où étaient les autres ?
Il était pris au piège de son propre plan, et le regard froid et sans compassion qu’eut son cousin en se retournant pour le voir le laissa seul face à ses adversaires.
— Qu’insinuez-vous, Airen ? osa-t-il répliquer.
— J’insinue que vous avez attaqué Polcaphran en toute illégalité, et que c’est vous qui avez provoqué cette réaction de Poldrei.
— En « illégalité »… Depuis quand est-il illégal d’attaquer l’Empire ? Au cas où vous ne le sauriez pas, Cracken, c’est la guerre ! Je m’en prends à toutes les cibles à ma portée pour offrir à la Nouvelle République une contribution de taille. Rares sont ceux ici qui peuvent en dire autant.
— En agissant ainsi, vous avez saboté une opération de la plus grande importance, déclara le chef des Services Secrets Néo-Républicains sans se départir de son calme. Le Moff Poldrei avait été classé en catégorie Cinq à ma demande – dans le groupe des dignitaires impériaux susceptibles de nous rallier. Vous le saviez ?
— Non, admit Derth.
Borsk s’était bien gardé de le prévenir des agissements de la Nouvelle République au sujet du Moff.
— Il est formellement interdit d’engager toute action belliqueuse avec les classe-Cinq, à moins qu’ils n’attaquent en premier. À présent, il n’y a que les armes qui nous permettront de gagner Polcaphran, et c’est une solution que nous aurons du mal à justifier auprès de la population. Que pensiez-vous gagner en agissant ainsi ?
Comme Beny’lya ne répondait pas, il ajouta :
— Le Braxant, évidemment. Comme si les forces bothanes pouvaient à elles seules vaincre Kaine et son Alignement…
— Les Bothans ont apporté une contribution de taille dans l’élimination de l’Empereur, rappela alors Derth. Aucun Seigneur de Guerre n’arrive à la cheville de Palpatine. J’assume ce que je faisais.
Il remarqua alors que des agents de la police militaire étaient entrés dans la salle et s’approchaient de lui. En tête venait le « videur » que Borsk avait presque molesté deux semaines plus tôt, visiblement avide de revanche.
— J’ai détruit les arsenaux de l’Empire sur Cademimu ! cria-t-il avec force. Vous ne pouvez pas me retirer ça !
— Effectivement, confirma Cracken. Ce sera sans doute une circonstance atténuante de votre procès.
Mon procès ?
— Général Derth Beny’lya, vous êtes en état d’arrestation pour désobéissance à des instructions du Haut Commandement et falsification de rapport.
Deux bracelets reliés par un fil énergétique furent alors posés sur ses poignets velus. Il aurait aimé répliquer, insulter Cracken et ses alliés, se venger du lâche abandon par son cousin et arroser tout le monde de quelques rafales de blaster…
Mais il préféra ménager ses forces pour le combat qui l’attendait. Avec une dignité à toute épreuve et un mépris affiché pour ceux qui venaient de le faire tomber, il suivit en silence son escorte imposée sans accorder la moindre attention aux badauds qui le dévisageaient sans gêne. 
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Messagepar L2-D2 » Mer 11 Nov 2015 - 18:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 47 lu !

En un mot : passionnant, du début à la fin ! :oui:

Voilà donc un Chapitre où, une nouvelle fois, Poldrei est le centre de toutes les attentions, et des liens sont faits avec des événements mentionnés bien plus tôt dans le récit, un nouvelle fois ta nouvelle La justice de Vador est référencée (d'ailleurs, pour ceux qui ne l'ont pas lue, dépêchez-vous de le faire ! :wink: ) et on termine par un sacré retournement de situation concernant Beny'lya ! :shock:

Bravo ! :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 11 Nov 2015 - 19:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Je vois que l'effet recherché est atteint... ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Déc 2015 - 20:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Non, je n'ai pas oublié d'écrire... Mais le mois de novembre est ce qu'il est, avec son mauvais temps, ses jours courts, son ambiance morose et cette année des drames terribles qui invitent à prendre du recul sur la vie, même si l'on n'est pas personnellement touché.

Quoi qu'il en soit, il valait mieux qu'il y ait coupure dans la publication entre les chapitres 47 & 48 plutôt qu'entre les chapitres 48 & 49, bien que le 48 clôture la première partie... Vous comprendrez très vite pourquoi. :sournois:

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Chapitre 48

La goutte de sueur était chaude, salée et luisait dans la semi-pénombre du cockpit exigu où étaient assis les membres de l’escouade d’intervention. Elle démangeait le colonel Tierce en coulant depuis son front sur sa tempe gauche. Il s’essuya le visage d’un revers de main et reporta son attention sur les senseurs du vaisseau.
— Toujours rien, annonça-t-il aux autres. Mais dépêchez-vous quand même.
— Comme si on s’amusait… grommela un des techniciens. Le pare-feu est bien entamé…
Le regard de Daiven Carson était aussi inquiet que celui de Grodin, mais il gardait sa contenance.
— Les Obroans n’ont pas l’habitude d’être pris pour cible, déclara-t-il alors, mais ils s’équipent quand même de systèmes de sécurité performants.
— Et ils doivent les changer régulièrement. D’après les registres impériaux, on était sensés trouver un Sienar FrameTek Shield, et ça n’est pas du tout ce que j’ai sous les yeux…
— Tu ne reconnais pas le pare-feu ?
— J’hésite entre un Gunnam Protector Quatre, un Bivan Guard Sept ou un système customisé.
— On pourrait trouver l’info dans les listes d’achat, assura Carson.
— Pas assez rapidement.
Après les longues heures passées dans ce petit vaisseau éclaireur, l’idée d’un échec était insupportable. Pour éviter d’y songer, Grodin reprit le datapad qui contenait son briefing pré-mission et le relut intégralement.
Obroa-Skai était une planète de la Bordure Médiane d’importance moyenne, découverte par les explorateurs du Noyau pendant les expéditions qui avaient précédé les croisades Pius Dea. L’espèce native, les Obroans, s’était peu impliquée dans la politique galactique après l’intégration de la planète dans l’Ancienne République, au point que l’espèce n’avait jamais eu de représentant au Sénat.
Plutôt que les débats et les guerres, les Obroans s’intéressaient à tous ces grands concepts abstraits qui entouraient le vivant et la pensée : la littérature, la philosophie, l’histoire ou la cartographie galactique. S’il y avait un monde qui représentait bien la Culture au sens plus large du terme, c’était celui-ci ! Les Obroans, dégoûtés à jamais des armes après un conflit qui avait failli les exterminer avant leur prise de contact avec le Noyau, prônaient le pacifisme et le savoir. Obroa-Skai n’ayant qu’un mince intérêt stratégique, elle n’avait jamais été le théâtre de batailles d’envergure pour son contrôle, même au cours de la Guerre des Clones ou du plus récent conflit entre la Rébellion et l’Empire. La politique pro-humaine de l’Ordre Nouveau n’y avait pas été appliquée, les Obroans étant suffisamment fascinés par l’espèce dominante pour appliquer par eux-mêmes une déférence particulière à ses représentants.
Après la bataille d’Endor, alors que des milliers de mondes changeaient de camp pour rejoindre la Nouvelle République naissante, Obroa-Skai resta sous contrôle impérial. La planète n’y échappa qu’après la chute de Coruscant, quand les garnisons de la Bordure Médiane furent rapatriées dans les bases stratégiques que le Conseil Intérimaire contrôlait encore. Non que ce changement d’allégeance se manifeste d’une façon ou d’une autre ; la seule évolution notable était la reprise de l’accueil massif d’étudiants, interrompue depuis la Guerre des Clones et interdite sous l’Empire au profit des Académies directement contrôlées par Palpatine.
Aujourd’hui, Obroa-Skai était aussi neutre qu’un monde à la frontière de l’Empire et de la Nouvelle République pouvait l’être. Le Grand Amiral Thrawn avait néanmoins préconisé une approche discrète ; les Rebelles envoyaient régulièrement des émissaires auprès des Obroans pour obtenir leur ralliement.
Pauvres imbéciles, songea-t-il avec une touche d’amusement. Ils croient vraiment que la Galaxie toute entière ne répond qu’à leur point de vue…
Le doute le prit alors. En y resongeant, il réalisa que c’était l’erreur qui avait coûté à l’Empereur sa vie et à Grodin sa raison d’être, et il n’avait pas l’intention de la répéter.
Cela fera bientôt cinq ans, depuis Endor… Comme les choses ont changé depuis lors ! Il y a eu la mascarade Pestage, cette foutue Isard… Brentaal… Et à présent, Thrawn. J’ai été rescapé, garde d’honneur, déserteur, insurgé et je suis désormais colonel. Comment cela a-t-il pu être possible ?
— J’y suis ! s’exclama le technicien qui s’était exprimé un peu plus tôt. C’était bien un Gunnam !
— Je commence la copie des données, reprit un autre.
— Concentrez-vous sur les répertoires d’astrographie, lettres « M » et « W », commanda Carson.
— Entendu.
— Dépêchez-vous, encouragea Tierce en plissant les yeux.
Il lui semblait avoir reconnu la forme d’un vaisseau qui venait tout juste de sortir de l’hyperespace, et ça n’était pas pour lui plaire.
— Daiven, appela-t-il alors.
L’ancien stormcommando approcha pour s’installer dans le siège du copilote. Suivant le regard de son ami, il repéra aisément la cible qu’il fixait.
— Une frégate d’assaut…
— Et ce n’est pas un modèle impérial.
— Non. Aucune chance pour qu’elle appartienne à des propriétaires civils ? Un transporteur, par exemple ?
— Ça m’étonnerait. Fais attention, ajouta-t-il en le voyant lancer un scan rapide de la zone. Je n’ai pas envie de me faire repérer maintenant…
— Je suis prudent, assura Carson. Il y a des transpondeurs de X-Wings près de celui de la frégate. Autant pour l’hypothèse civile… Vous en êtes où ? demanda-t-il au reste de l’équipe.
— Un quart effectué.
Tierce ne quitta pas le déploiement des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse finalement en direction de l’autre face d’Obroa.
Les minutes suivantes se déroulèrent dans un silence presque absolu. L’escouade poursuivait son travail de copie des données avec application, mais Grodin ne parvenait pas à se défaire de sa nervosité.
— Vaisseau non identifié, crépita soudainement le transpondeur, veuillez transmettre vos codes de transpondeur.
La phrase déclencha une vague de frissons glacés dans le dos du colonel.
— Tu m’avais assuré qu’ils ne nous repéreraient pas ! lança-t-il, accusateur, à Carson dont les traits s’étaient tendus.
— Nous avons eu plusieurs heures avant que cela n’arrive, rappela ce dernier. Combien de temps ? demanda-t-il à son équipe.
— Quelques minutes, tout au plus.
Trois autres appels leur parvinrent, puis les Obroans arrêtèrent leurs tentatives de contact. Presqu’immédiatement, Daiven repéra sur les radars longue portée les signaux de deux X-Wings qui revenaient vers eux.
— Je n’aime pas ça… marmonna Tierce en se préparant à activer les boucliers.
Les points grossissaient peu à peu sur l’écran, et bientôt les chasseurs furent visibles à l’œil nu par les occupants de l’habitacle.
— Il faut qu’on y aille, lança Carson. Grodin, active les réacteurs et les défenses.
— La copie n’est pas finie…
Et si je m’éloigne, nous perdrons la connexion…
— On y est presque… lâcha l’un des techniciens.
— Décroche, Grodin ! On risque de ne pas y arriver !
— Pas encore, répliqua le colonel.
— Laissez-moi quelques instants…
Les deux chasseurs rebelles allaient arriver à portée de tir ; ce n’était plus qu’une question de secondes. Selon les procédures en vigueur de la Nouvelle République, l’attaque ne constituait pas la première phase d’approche… Mais dans le feu de l’action, les coups étaient vite partis et un vaisseau de reconnaissance sans boucliers ne résisterait pas aux appareils d’Incom.
— Copie achevée !
Grodin abaissa immédiatement le commutateur des défenses et le bouclier du vaisseau se déclencha au moment où les Rebelles effectuaient leur premier passage de chaque côté de la carlingue.
Aidé de Carson, il poussa les réacteurs à leur pleine puissance, en direction de la limite de la zone d’interdiction planétaire, au-delà de laquelle ils pourraient passer en vitesse lumière. Les chasseurs revinrent vers eux, et le haut-parleur s’activa une nouvelle fois :
— Vaisseau non identifié, stoppez immédiatement votre course ou nous ouvrons le feu.
La voix, différente des premières interventions, était sans doute celle d’un pilote rebelle, mais Grodin n’avait pas l’intention de s’en assurer. Il avait presque atteint son objectif.
Voyant que leur cible allait leur échapper, les deux X-Wings ouvrirent le feu. Quelques salves atteignirent leur cible, mais les autres se perdirent dans le vide au moment où le vaisseau de reconnaissance entrait dans la sûreté de l’hyperespace. De dépit, les chasseurs firent un dernier passage pour enregistrer le vecteur de fuite des Impériaux et regagnèrent leur frégate.
Bien que la contre-attaque soit en route, nul n’imaginait alors au sein de la Nouvelle République que cette escarmouche sur Obroa-Skaï avait plus d’importance pour l’avenir de l’Empire que la bataille d’Ord Mantell.
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Messagepar L2-D2 » Jeu 03 Déc 2015 - 13:03   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 48 lu !

Ca fait du bien de retrouver nos protagonistes de la Fédération Impériale, et une nouvelle fois leur objectif est atteint. On n'en saura toutefois pas plus sur le pourquoi de ces lettres "M" et "W"... sans doute pour plus tard ! :sournois: La lecture est toujours aussi agréable, les prises de conscience bien menées - comme celle de Tierce ici, sa lucidité sur les erreurs commises par l'Empire est bienvenue - le suspense présent (dès la mention X-Wing, je me suis dit "Les Rogues ?" ce n'est visiblement pas le cas... encore que, tu serais bien capable de nous dire que si dès le prochain Chapitre !).

En tout cas, si j'ai bien saisi, ce Chapitre vient clôturer la première partie de haut vol du tome 1. J'ai déjà hâte de lire la suite, et je ne doute pas qu'elle sera aussi réussie ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 16 Déc 2015 - 8:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Mince... Avec tout ça, j'ai oublié de te répondre ! :transpire:
Du coup, merci pour la lecture et le comm', et je pense que tu trouveras toutes tes réponses plus tard dans ce message. :D

Bref, comme la Force se réveille aujourd'hui, il me semble approprié de débuter la seconde partie de la Fédération Impériale, qui reprend le titre et commence au même endroit que le premier roman de l'Univers Étendu Legends, lequel a longtemps été considéré comme le véritable Épisode VII ! Allez, c'est parti !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Partie 2 - L'Héritier de l'Empire



Chapitre 49

Que m’est-il arrivé ?
Cette question hantait Celric depuis la bataille d’Ord Mantell. Des jours entiers s’étaient écoulés, pendant lesquels il avait répété cette phrase sans jamais pouvoir y trouver une réponse satisfaisante.
Quelque chose. Ça, au moins, c’était sûr. Il s’était produit un évènement inhabituel pendant cette sortie spatiale. Ce moment où il avait senti ses sens décuplés, où sa perception avait dépassé le physique pour atteindre un autre niveau de conscience… Rien de tout cela n’était normal.
Les meilleurs pilotes allaient au combat dans une sorte de transe, un état second où tout leur esprit était concentré sur l’instant présent et la tâche à accomplir. L’enseignement impérial encourageait le passage dans cet état de détermination parfaite, quitte à ce qu’il s’avère mortel pour des novices enfermés dans ces boîtes d’allumettes à réacteur appelées « chasseurs TIE ». Celric lui-même l’avait déjà ressenti plusieurs fois à l’entraînement. Mais ce qu’il avait vécu était mille fois plus intense, plus impressionnant… Plus inquiétant.
Il avait passé en revue toutes les hypothèses. Ingestion accidentelle de glitterstim ? L’épice produite sur Kessel avait la réputation d’augmenter les capacités télépathiques de ses consommateurs, mais elle provoquait également une forte addiction et une tendance à la paranoïa aigue. Et, parmi toutes les sensations qu’il avait éprouvées ces derniers jours, le manque n’était pas présent.
Une maladie quelconque ? Mais il n’avait jamais entendu parler d’un virus altérant les capacités en mieux… Quelques récits racontés aux enfants turbulents parlaient de ces épidémies de mutation spontanée : la maladie des Rakghoules, l’épidémie Blackwing… Mais les conséquences étaient plutôt mortelles – ou pires – que bénéfiques, et il savait que jamais il ne s’était senti aussi bien que pendant ce moment où il s’était trouvé aux commandes d’un vaisseau, à mitrailler des Rebelles plus dangereux qu’une armada impériale…
Un dispositif d’augmentation des capacités intégré au Z-95 emprunté ? Là encore, c’était peu probable. Peu après la bataille, il avait reçu un ordre d’affectation temporaire au Chimaera. Il avait rejoint le vaisseau du capitaine Pellaeon avec le chasseur, sans éprouver l’étrange sensation. Après qu’on l’ait autorisé à conserver à titre personnel sa prise de guerre, il avait procédé à un examen complet des systèmes de vol, accompagné de quelques techniciens qui avaient accepté de l’aider en-dehors de leurs périodes d’astreinte. Ce Headhunter près duquel il était à présent assis avait été impeccablement assemblé et fonctionnait bien mieux que les vaisseaux standards ; certaines configurations arrangées selon un système hexadécimal indiquaient même l’intervention d’un verpine minutieux pour optimiser les capacités de l’appareil. Mais rien ne semblait fait pour améliorer celles du pilote… D’ailleurs, il n’avait jamais entendu parler d’un système qui en soit capable.
Restait une dernière hypothèse, la plus invraisemblable… Mais aussi la seule qu’il ne pouvait pas réfuter pour l’heure.
La magie.
Par « magie », il entendait tous ces phénomènes surnaturels impossibles à expliquer qui faisaient les choux gras de publications loufoques abondamment commentées. Bien souvent, on apprenait par dans les autres médias sur quelles supercheries ces histoires étaient montées, ou les origines scientifiques de ces mystères…
L’Empire ne croyait pas au mysticisme. La doxa apprenait aux élèves de toute la Galaxie qu’il ne s’agissait que d’escroqueries organisées pour manipuler la population. C’est ce qu’avaient fait les Jedi pendant des millénaires pour accaparer peu à peu le pouvoir républicain, jusqu’à ce que le chancelier Palpatine perce leur jeu et éradique cette menace.
C’est en tout cas ce que les instructions préparées au Centre Impérial prétendaient. Les croyances de tous genres étaient découragées au profit de la sacro-sainte raison, de la logique et de toutes ces choses nécessaires à la formation des bons esprits. Mais les vieilles légendes avaient la peau dure, et il arrivait encore aux jeunes générations d’entendre des contes sur les exploits légendaires de certains chevaliers Jedi.
Celric avait été particulièrement servi à ce niveau. Sa mère lui avait narré pendant les soirées de sa petite enfance des dizaines de mythes : l’épopée des Daragon, la chute d’Exar Kun, la rédemption d’Ulic Qel-Droma, la double trahison de Revan, la victoire du héros de Tython, le courage du général Hoth… Il aurait pu ressortir toutes ces histoires comme s’il venait de les entendre, tant elles l’avaient marqué.
Y avait-il cru ? Pendant son enfance, il n’avait eu aucun doute sur la véracité de ces légendes. Souvent, il s’était imaginé rejouant les épopées de ces héros hors du commun. Puis l’âge venant, il avait délaissé les récits pour s’intéresser à son monde, adhérant petit à petit aux thèses impériales qu’on inculquait docilement à tous les jeunes humains. Toutefois, certaines rumeurs corroboraient les histoires que lui racontait sa mère ; on prêtait ainsi à Dark Vador, le bras droit de l’Empereur, des exploits dignes des anciens chevaliers Jedi… Lorsqu’il avait entendu parler des pouvoirs du Seigneur Noir, Celric avait senti ses certitudes vaciller sur leurs fondations.
Une sirène stridente le tira soudainement des méandres de ses pensées. Il connaissait ce son répétitif et aigu ; c’était le signal d’alerte. Tout l’équipage devait rejoindre son poste de combat.
Il allait sortir de sa cabine et courir vers le hangar quand son cerveau se remit en marche. Il était toujours sur le Chimaera, et ne faisait pas partie du contingent de pilotes du capitaine Pellaeon. Tout ce qu’il pouvait faire, c’est observer le combat et prier pour que son issue soit favorable.
Il se souvenait bien de la configuration du Nemesis, son vaisseau-mère, malgré le peu de temps qu’il y avait passé, et savait qu’une baie d’observation se trouvait non loin de son emplacement actuel. Il décida donc de s’y rendre pour suivre l’affrontement en direct.
Il passa la porte du local quelques instants plus tard et interrompit son avance immédiatement ; plusieurs officiers de l’Armée Impériale s’y trouvaient déjà, plongés en pleine discussion. L’un d’eux s’arrêta de parler en le voyant ; le regard chargé de mépris, il se tourna vers le jeune homme.
— Que faites-vous ici ? Les pilotes sont censés être au hangar.
— Je… Euh, Général,…
Il avait l’impression d’être fusillé sur place par les yeux perçants de l’homme. Un autre officier, à peine plus âgé que Tavill, s’approcha alors.
— Général Covell !  l’interpella-t-il.
— Oui ? répondit le commandant des forces terrestres du Chimaera.
— Je réponds de lui. Ce n’est pas un de nos hommes.
Il était désormais suffisamment près pour que Celric puisse distinguer ses traits.
— Jovan ? Jovan Colmiss ? dit-il lorsqu’il y parvint finalement.
— C’est colonel Colmiss en fait, Celric, répondit l’homme avec un sourire d’excuse à l’adresse de Covell, qui leva les yeux au ciel.
Il posa une main bienveillante sur l’épaule de Celric et l’entraîna hors de portée du général. Tavill se sentait complètement perdu.
— Veuillez excuser Covell, déclara-t-il quand ils furent suffisamment éloignés de l’officier. Ce n’est pas un mauvais bougre, mais il a quelques griefs envers les gars de la Flotte. Et il déteste les voyages spatiaux… Il ne se sent bien que les deux bottes dans la boue !
— Sauf votre respect, Colonel…
— Appelle-moi Jovan quand nous sommes loin des oreilles du général, d’accord ? Tu veux savoir pourquoi je ne t’ai pas dit qui je suis quand je t’ai aidé à vérifier ton appareil, j’imagine.
— Oui…
Colmiss avait fait partie des techniciens venus l’aider pour vérifier son Z-95, et il s’était montré particulièrement amical avec Celric, désorienté après toutes les expériences déconcertantes qu’il avait subies ces dernières années.
— Suis-moi.
Il le mena dans une petite salle annexe avec un unique hublot, très exigüe mais vide avant leur arrivée.
— On sera plus tranquilles ici, affirma Colmiss. Et tu n’auras pas à subir les accusations de mes chers collègues.
— Eh bien… Merci…
— Pas de quoi !
— Alors, pourquoi… ?
Le colonel ne répondit pas immédiatement. Il observait l’espace, et notamment le groupe de combat rebelle qui se précipitait vers eux.
— Je n’aime pas les faux-semblants, répondit-il sans détourner le regard des vaisseaux en approche. Il est difficile pour un officier de se faire de vrais amis, dans ce système pourri…
— Tu n’aimes pas l’être dans l’Armée Impériale ?
— Je n’aime pas l’Empire tout court.
— Tu es un Rebelle ? demanda prudemment Celric, sur ses gardes.
— Non plus. La politique, c’est pas mon truc. Je pensais que m’engager me permettrait de me démarquer de mon père… C’est pas toujours facile de se faire un prénom quand on est le fils du gouverneur de Curamelle.
— Curamelle ?
— La capitale de Corulag. Mon père est le deuxième homme de la planète, et tout le monde le connaît… Ça plaît bien à mes frères aînés, mais j’ai d’autres ambitions.
— Te faire un prénom.
— Plutôt des amis. C’est difficile de faire sa route seul dans la Galaxie, mais c’est parfois nécessaire quand ceux qui te gravitent autour sont juste intéressés par ta renommée et ta fortune.
— Je connais ça… répondit Tavill avec un sourire gêné.
— Vraiment ? demanda Colmiss en tournant la tête vers lui.
— Mes parents sont morts au moment de la chute de Coruscant. Mon père possédait la majorité d’un groupe de produits d’entretien. J’étais fils unique… Depuis, mes oncles me harcèlent pour récupérer mes parts.
Jovan rigola brièvement, puis revint vers la baie vitrée.
— Il tente une Marg Sabl… murmura-t-il en observant le déploiement des chasseurs TIE. Surprenant…
— Une mare des sables ?
— Non, une manœuvre d’enfermement Marg Sabl, expliqua le colonel. Une tactique de base, pas très élaborée.
— Comment connais-tu ça ?
— Quand j’ai expliqué à mon père que je voulais me lancer dans une carrière militaire, il m’a ordonné de devenir officier. J’ai buché pendant des mois sur les protocoles d’attaque et de défense standards de l’Empire… Tout ça pour décider à la dernière minute de m’engager sur le terrain. Et encore, il s’est arrangé pour que je sois nommé colonel !
— Tu as l’air de vraiment le détester !
— Ouais, on peut le dire. J’ai été pistonné… Et ça ne m’a pas vraiment rendu sympathique aux yeux des autres officiers.
— J’imagine…
Des éclairs de lumière dans le lointain attirèrent leur attention ; le combat venait de commencer. Celric vit une véritable admiration naître sur le visage de Colmiss.
— Ils sont en train de se faire détruire, souffla-t-il sans cesser d’observer le vaisseau amiral rebelle pris sous les feux croisés du destroyer et de bombardiers. Incroyable… Non, pas incroyable. C’est encore un coup de Thrawn.
— On lui en attribue beaucoup, en ce moment.
— Il se passe quelque chose, Celric. Quelque chose de nouveau. Tu sais, il n’y a pas longtemps encore, je pensais déserter. Pellaeon est un type bien, mais trop rigide à mon goût ; quant à mes collègues, ils me méprisent et je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Mais depuis qu’il est arrivé, Thrawn a tout changé. Je sens qu’un vent nouveau souffle sur l’Empire… Bien différent de ce que j’ai connu jusqu’à présent.
— Peut-être, en effet. Mais je n’ai pas vraiment de quoi comparer ; jusqu’à présent, je ne connaissais que le Moff Poldrei et mes supérieurs directs.
— Pour qu’un non-humain parvienne à un si haut niveau de la hiérarchie, c’est qu’il doit avoir des capacités que les autres ne peuvent même pas imaginer. Même si l’Empereur n’était qu’une vieille fripouille rabougrie, il savait dénicher quelques talents ! Et si d’autres impériaux le suivent malgré les préceptes dégoulinants de spécisme de l’Ordre Nouveau, c’est que Palpatine a fait le bon choix.
— À t’entendre, on croirait vraiment que tu ne fais plus partie de l’Empire !
— Je ne suis pas sûr qu’il existe encore très longtemps.
— Va dire ça à tes copains rebelles, lança Celric en désignant d’un coup de menton les vaisseaux d’escorte qui cédaient de toutes parts sous la pression d’un tir de barrage.
— Je vais être plus précis : je pense qu’il n’existera plus très longtemps dans sa forme actuelle. Et nous non plus, Celric. Nous allons tous être affectés par ce qui est en train de naître. Je le sens.
Le jeune homme se contenta d’acquiescer d’un signe de la tête sans parler. Il éprouvait la même impression – Et il savait qu’il n’était déjà plus le même. Quel que soit la nature de cet étrange épisode qu’il avait vécu sur Ord Mantell, il était déjà certain qu’il s’agissait d’un tournant majeur dans sa vie, de son ouverture à un monde nouveau où ses certitudes seraient ébranlées. Il ignorait de quelle façon, mais il savait que ce bouleversement arriverait tôt ou tard.
Le courant du changement allait l’emporter. Il n’appartenait plus qu’à lui d’être assez fort pour garder la tête hors de l’eau. 
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Messagepar L2-D2 » Mer 16 Déc 2015 - 11:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 49 lu !

Voilà un bon Chapitre d'introduction de partie : on rappelle ce qu'il s'est passé pour Celric dans la première partie, et on lui fait rencontrer un personnage de son passé avec qui il peut discuter et découvrir en direct les talents de fin stratège de Thrawn, avant de finir sur une note qui annonce une évolution à venir. On sent la maîtrise du dialogue, le tie-in avec L'Héritier de l'Empire, le roman (même si je ne l'ai pas encore lu, je devine le lien) est bien fait... Une nouvelle fois, que du bon !

Et tu continues en prime à nous proposer des Impériaux loin d'être des "méchants absolus", et ça, j'aime. Bravo ! Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 16 Déc 2015 - 17:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :hello:

L2-D2 a écrit:(même si je ne l'ai pas encore lu, je devine le lien)


En parlant de ça, je préfère prévenir : je vais spoiler méchamment la trilogie Thrawn dans les prochains chapitres, donc peut-être vaut-il mieux la lire avant - si c'est prévu - pour ne rien perdre du plaisir. :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 17 Déc 2015 - 7:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

En théorie, c'est prévu, je me fais offrir l'intégrale de la trilogie à Noël. Je vais donc tâcher de lire le premier tome au plus vite, histoire de profiter de ta fic au maximum ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 17 Déc 2015 - 10:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Pousse jusqu'à la fin du tome 2 si tu peux. ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 01 Jan 2016 - 23:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Allez, un nouveau chapitre pour bien commencer l'année !

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Chapitre 50

Tatooine, trois semaines plus tard.
 
Gavin attendit que la dernière goutte du précieux liquide coule du verre dans sa bouche, puis reposa la chope sur la table dans un bruit sourd en regardant leur hôte dans les yeux.
— Oncle Huff, déclara le jeune homme avec un sérieux impressionnant compte tenu de son âge, la République a besoin de ces cargos. Et elle te rémunérera plus qu’aux tarifs du marché. Vraiment, tu as tout à y gagner…
Le père de Biggs, un sexagénaire moustachu et bedonnant, acheva d’avaler sa gorgée, puis se redressa pour faire affronter ses quatre visiteurs, assis dans de confortables fauteuils assortis à l’ambiance très policée qui régnait dans la bibliothèque où leur hôte avait choisi de les recevoir.
— La dernière fois que vous êtes venus tous les quatre, j’y ai perdu un important stock d’armes dont j’aurais pu tirer gros, déclara Darklighter. Mais je préférerais conclure à nouveau un marché de ce genre plutôt que de faire de la sous-traitance pour Coruscant.
Il se tourna vers Booster, assis à la droite de Mirax et qui n’avait pas dit un mot pour l’instant.
— Tu devrais être le premier à m’encourager, au lieu de soutenir cette combine…
— Pourquoi ? grogna Terrik, son œil valide plissé.
— Tu as perdu un œil, mais tu n’es pas aveugle au point de ne pas avoir compris que si l’Empire a volé l’Aventurier Errant, c’est parce que tu as soutenu la Nouvelle République lors de l’affaire de Thyferra…
— C’est pour Wedge que je bossais à l’époque, rappela le contrebandier. Pas pour Mothma et sa clique. Et c’est grâce à lui que j’ai pu avoir le destroyer…
— La rumeur prétend que l’Empire veut neutraliser tous les soutiens de l’Alliance…
— C’est ce qu’ils ont toujours fait, rappela Mirax.
— Exactement, approuva son père. C’est peut-être nouveau pour ce  caillou isolé qu’est Tatooine, mais ça fait bientôt trente ans que ça dure pour le reste de la galaxie.
— Quand bien même, ce n’est pas une raison pour risquer tout ce que j’ai gagné…
— Allons, Huff, pas de ça avec moi. Tu sais parfaitement que l’Alliance gagnera à terme et que se ranger à ses côtés t’assurerait de regagner l’influence que tu avais dans le secteur il y a dix ans.
— La victoire de la Nouvelle République n’a rien d’inéluctable, grommela le père de Biggs. Les Impériaux ont peut-être été groggys après Endor et Coruscant, mais ils se réveillent. Vous savez que Solo est venu sur Tatooine récemment ?
— J’en ai entendu parler, avoua Terrik. Mais je ne vois pas…
— L’Empire a retourné la planète pour un simple tableau ! Un tableau ! Rends-toi compte !  On dit que le corellien a failli y rester. Tes parents ont accueilli et aidé Organa pendant leur fuite, ajouta-t-il à l’adresse de son neveu. De l’inconscience, vu l’histoire de cette maudite ferme…
Jula et Silya, les parents de Gavin, avaient racheté le domaine des Lars où avait grandi Luke Skywalker. Le jeune homme avait souvent dit que ces lieux où il avait passé une partie de son enfance l’avaient incité à rejoindre l’Escadron Rogue au moins autant que la tragique destinée de son cousin Biggs, mort au court de la bataille de Yavin.
— Un simple tableau ? répéta Booster avec un rire sinistre. J’ai entendu une toute autre histoire, selon laquelle Le Crépuscule des Kiliks comportait une clé de cryptage essentielle à l’effort de guerre de l’Alliance, que la princesse serait parvenue à détruire au dernier moment au nez et à la barbe des Impériaux. Libre à toi de choisir laquelle croire… Mais admets au moins que ma version est la plus probable.
— Ce n’est pas la question ! Le vrai problème, c’est que l’Empire n’est pas encore mort et que les huiles de la Nouvelle République vont le découvrir trop tard. Ils me rendent malades, à pavaner comme s’ils avaient conquis la galaxie…
— En fait, c’est plus ou moins ce qu’ils ont fait….
Huff jeta à son interlocuteur un regard chargé de colère où perçait une douleur vive due à d’anciens traumatismes, encore douloureux.
— Qu’ont-ils promis pour faire de toi leur ambassadeur commercial ? cracha-t-il au visage du vieux contrebandier. De te rendre ton vaisseau ?
— Tu crois qu’on peut m’acheter comme ça, Darklighter ? Non ! tonna Terrik. Je fais ça pour ceux auxquels je tiens, ni plus, ni moins. L’Empire doit être vaincu si on veut retrouver un semblant de normalité dans cette foutue galaxie. J’ai assez de mémoire pour me souvenir des bons moments d’avant la Guerre des Clones… Et de ce que la Galaxie a perdu avec l’Ancienne République.
— Je ne te savais pas nostalgique.
— Les affaires, Huff, les affaires… À l’époque, il n’y avait ni destroyers stellaires, ni stormtroopers, juste quelques Jedi qui pouvaient devenir agaçants par moments. Les transactions se faisaient en toute honnêteté et sans regarder sans cesse derrière son épaule, à guetter qui te trahira le premier… Et puis, ouais, y a aussi un peu de nostalgie. On ne voyait pas des gamins à peine sortis de l’adolescence mourir pour une liberté qu’on tenait acquise.
Le regard de Darklighter se perdit quelques instants dans de vieux souvenirs qu’il aurait sans doute préféré oublier.
— Ne me joue pas une nouvelle fois le coup des camarades d’escadron, dit-il une fois ce fugace instant évaporé. Vous faites comme la dernière fois… Quelle sera la prochaine étape ? Vous le ferez intervenir ? demanda-t-il en désignant Corran. 
Le pilote corellien était resté discret depuis le début de l’entretien, et, pour une fois, cette position lui convenait parfaitement. Il n’avait pas vraiment de talents pour ces négociations « sous le manteau » et n’était là que pour justifier de la présence de Booster et Mirax au nom de la Nouvelle République. Il était suffisamment lucide pour savoir que son épouse et son beau-père n’avaient pas besoin d’une autre aide que celle-là.
— Laissez-moi en-dehors de tout ça, d’accord ? dit-il en se défaussant.
— Vraiment ? Vous n’êtes pas de la CorSec, à l’origine ? Ces tractations ne sont pourtant pas le genre de la maison… Du coup, j’imagine que vous êtes là pour faire pression sur moi ?
— Nous avions convenu que cette histoire de consommation de carburant resterait oubliée si vous aidiez Wedge, rappela-t-il. Vous avez rempli votre part du marché, et je n’ai pas l’intention de revenir sur la mienne.
— Ne t’occupe pas de mon gendre et réponds-moi franchement, Huff, intervint Booster. Es-tu prêt à passer un accord mutuellement profitable ?
Les deux hommes se fixèrent en silence, puis Huff hocha négativement la tête et sortit de son bureau sans ajouter un mot.
 
*  * 
  — Inutile d’espérer le faire changer d’avis, conclut Terrik père, la mine sombre.
— Bref, votre journée n’a pas été meilleure que la mienne, conclut Wedge, gêné. Dravis a aussi refusé.
Il discutait avec l’équipe tout juste revenue du domaine de Darklighter, debout, les bras croisés, au milieu de la baie d’amarrage de Mos Eisley où s’était posé le Pulsar, le vaisseau des Terrik qu’ils avaient récupéré à leur retour d’Ord Mantell. Le reste des Rogues attendait sur la piste à côté.
— Et cela malgré les talents de bonimenteur de Solo… J’imagine que le Faucon est déjà reparti ?
— Han avait à faire du côté d’Obroa-Skaï. La perte de la force d’intervention elomin reste inexpliquée, et cela semble jouer sur le soutien des contrebandiers.
— Huff s’est plutôt servi d’Ord Mantell pour justifier son refus.
— C’était un prétexte, intervint Mirax. Il en a cherché tout au long de la conversation.
— Évidemment, soupira Wedge. Je pensais que t’envoyer plutôt que d’y aller moi-même ne raviverait pas les vieux souvenirs, mais voir Gavin a suffi à lui rappeler Biggs.
— Justement ! s’exclama Corran. Pourquoi ne viendrait-il pas en aide aux compagnons d’armes de son fils ?
— Parce que son fils est mort, justement. Tout le monde ne réagit pas aussi posément que les Forge… Et Huff Darklighter avait beaucoup misé sur son unique héritier. Il a toujours voulu le meilleur pour lui, et, d’une certaine manière, la désertion de Biggs à bord de l’Écliptic de Rand a été le début de la fin pour cette carrière prometteuse. Et il y a eu Yavin…
Comme souvent, l’ombre des amis morts au combat planait autour de Wedge, et Corran n’avait nul besoin de la Force pour percevoir la tristesse qui émanait de son compatriote trop souvent affecté par les drames. Le cas de Biggs était particulier ; Wedge avait été son ailier et il l’avait accompagné jusque dans la tranchée de l’Étoile Noire, sur Yavin. L’un avait survécu, s’échappant de la tranchée après que son appareil ait été touché… L’autre était resté jusqu’au bout, donnant à Luke Skywalker le temps nécessaire pour détruire la station de combat.
Le poids d’un tel sacrifice pesait lourdement sur la mémoire du survivant.
— Quoi qu’il en soit, reprit énergiquement Booster pour briser cette atmosphère pesante, la stratégie d’appel aux petits transporteurs et aux contrebandiers est un échec total… Mais j’imagine que c’est ce qu’Ackbar espérait.
— Il a cautionné le plan, rappela prudemment Wedge, qui connaissait bien les différents opposants les Calamaris aux contrebandiers. Il voulait vraiment notre succès.
— Ouais… Eh bien, il faudra faire autrement. Vous rentrez sur Coruscant ?
Antilles jeta un coup d’œil à Corran puis acquiesça.
— L’escadron est toujours incomplet. Koobis est toujours en convalescence, et Inyri… Ce qui s’est passé sur Ord Mantell l’a invité à réfléchir.
Corran ne savait que trop bien de quoi il parlait. La sœur d’Inyri, Lujayne, avait été sa première amie dans l’escadron – et la première perte qu’ils aient subie. Les Forge n’avaient pas envie que deux de leurs filles connaissent le même destin tragique.
— Entendu, déclara Booster. Moi, je reste ici.
— Ici ? répéta Mirax.
— Ici, confirma son père. Huff a évoqué la dernière visite de Solo sur dans le coin. Il t’en a parlé, Wedge ?
— Il a seulement dit qu’il avait eu chaud, répondit le pilote.
— La routine sur Tatooine ! lança Gavin.
— N’empêche qu’il y a eu une opération rondement menée par l’Empire… Comme sur Ord Mantell ou Obroa.
— Tu penses qu’il y a un lien, devina sa fille.
— Une piste qui me permettra de remonter jusqu’au salopard qui a volé l’Aventurier Errant, confirma Booster. Plus vite nous le retrouverons, plus vite je retrouverai mon vaisseau.
— Donc Huff n’avait pas tout à fait tort sur tes motivations, le taquina Mirax. Tu veux que je reste aussi ?
— Non. Rentre avec eux… Je trouverai bien un moyen de quitter la planète une fois ma petite enquête finie. La moitié des clients de la cantina de Chalmun me doivent une faveur…
— Et les autres vous en accorderont une pour profiter de votre réputation, devina Corran.
— Tu apprends vite, Horn. Bref, je me débrouillerai, ajouta-t-il en embrassant sa fille.
Son gendre eut un sourire amusé.
— Pour ça, Booster, je vous fais totalement confiance… 
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Messagepar L2-D2 » Dim 03 Jan 2016 - 18:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Un nouveau Chapitre, le premier janvier à (vérifie l'heure) 23h47 ? :shock: ça c'est du dévouement envers ses lecteurs !

Chapitre 50 lu !

Un court Chapitre mais qui permet de se remettre dans le bain, bien que la scène se déroule sur Tatooine ( :lol: ) et pour le coup, tu nous gratifies d'une scène qui fait largement écho à celle du début du quatrième tome des X-Wings, la Guerre du Bacta, si ce n'est que le résultat final est ici bien différent. Il faut dire qu'à l'époque, les Rogues n'affrontaient "que" Ysanne Isard et qu'ici, ils font face à un mystérieux génie stratégique qui semble enchaîner les coups d'éclat ; le lien est bien fait, et contribue à renforcer la dangerosité de l'Empire à mesure qu'il reprend des forces. Tout compte fait, s'opposer à l'Empire alors qu'il riposte et prend de plus en plus d'initiatives n'est plus aussi intéressant pour certaines personnes... C'est bien joué ! :oui:

Au passage, l'émotion est présente avec le souvenir omniprésent de Biggs, loin de plonger les personnages dans un pathos mais bien au contraire, motivant les choix de chacun. Bref, comme d'habitude, j'aime. Vivement la suite !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 03 Jan 2016 - 18:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

L2-D2 a écrit:Un nouveau Chapitre, le premier janvier à (vérifie l'heure) 23h47 ? :shock: ça c'est du dévouement envers ses lecteurs !

C'est pour commencer la semaine et demie de retard. :transpire:

L2-D2 a écrit:Un court Chapitre mais qui permet de se remettre dans le bain, bien que la scène se déroule sur Tatooine ( :lol: ) et pour le coup, tu nous gratifies d'une scène qui fait largement écho à celle du début du quatrième tome des X-Wings, la Guerre du Bacta, si ce n'est que le résultat final est ici bien différent. Il faut dire qu'à l'époque, les Rogues n'affrontaient "que" Ysanne Isard et qu'ici, ils font face à un mystérieux génie stratégique qui semble enchaîner les coups d'éclat ; le lien est bien fait, et contribue à renforcer la dangerosité de l'Empire à mesure qu'il reprend des forces. Tout compte fait, s'opposer à l'Empire alors qu'il riposte et prend de plus en plus d'initiatives n'est plus aussi intéressant pour certaines personnes... C'est bien joué ! :oui:


C'est autant lié à La Guerre du Bacta qu'à L'Héritier de l'Empire... Qui sera pleinement au centre du prochain chapitre ! ;)
(D'ailleurs, si tu ne veux pas te faire spoiler, lis jusqu'à la fin de La Bataille des Jedi avant que le 52 n'arrive ! :transpire: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 17 Jan 2016 - 23:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après un peu d'attente, le nouveau chapitre !
Comme le chapitre 1, il a été écrit d'une façon un peu particulière, puisqu'il s'agit d'une reprise partielle du chapitre correspondant dans le livre de T. Zahn, adaptée à mon histoire. Ce n'est pas un procédé que j'apprécie particulièrement, et il est difficile à mettre en oeuvre, mais c'était ce qui s'appliquait le mieux ici.
Normalement, c'est la dernière fois qu'un tel passage survient. ^^

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Chapitre 51

Aussi loin qu’il s’en souvienne, le capitaine Pellaeon avait toujours eu une passion dévorante pour la botanique. Peut-être était-ce par nostalgie de ses origines corelliennes, ou par rejet de ce côté métallique, antinaturel si caractéristique de Coruscant, voire les deux à la fois. L’important est qu’il aimait les fleurs. L’uniforme gris standard des officiers impériaux était devenu comme une seconde peau pour lui, mais il aimait, dès qu’il en avait la possibilité, prendre une paire de gants de cuir, un tablier et plonger les mains dans ses cultures. Il avait installé dans ses appartements à bord du Chimaera une mini-serre où il aimait passer du temps en-dehors de ses heures de service ; il s’évadait alors de son quotidien si rigide et se prenait à rêver à la paix.
Oui, Gilad Pellaeon adorait les plantes. Mais la faune… C’était une autre affaire.
L’ysalamir à côté de lui était installé sur le support nutritif conçu en  un temps record par les ingénieurs impériaux. C’était l’aboutissement – pour moitié – de l’étrange quête dans laquelle s’était lancé Thrawn depuis son retour des Régions Inconnues. Les données rapportées d’Obroa-Skai par l’équipe du major Tierce avaient confirmé les informations dont disposait déjà le Grand Amiral sur la planète Myrkr, dans la Bordure Médiane, où évoluaient ces étranges créatures. Le non-humain avait prétendu qu’elles constituaient d’excellentes armes contre les Jedi… Mais Pellaeon était bien en peine de deviner pourquoi. À part leur odeur méphitique, elles n’avaient rien de bien redoutable.
Le reste des données concernaient un monde oublié de la Galaxie depuis longtemps, et au-dessus duquel le Chimaera croisait désormais.
Wayland – c’était le nom de cette étrange planète – avait été victime d’une erreur administrative. Peu de temps après la découverte de la planète, un agent du Service d’Exploration Galactique un peu pressé avait malencontreusement effacé la planète des bases de données galactiques. Les colons qui s’y étaient établis se retrouvèrent soudainement coupés du monde, et furent rapidement massacrés par les indigènes. Seules quelques observatoires avaient conservé la mémoire de ce monde, et c’est en explorant les données de l’un d’eux que l’Empereur Palpatine l’avait redécouvert.
Le souverain impérial avait immédiatement compris l’intérêt que pouvait revêtir une planète de ce genre. À grands renforts d’esclaves, il y avait établi une base secrète renfermant ses biens les plus précieux. Les travaux achevés, il avait exécuté – sans doute en personne – les ouvriers pour s’assurer que le secret de l’emplacement de son coffre-fort reste intact. Seuls quelques-uns de ses proches connaissaient l’existence d’un tel lieu, et le Grand Amiral Thrawn en avait fait partie. Mais les informations dont il disposait étaient incomplètes, notamment sur la localisation du monde. Une lacune que les banques d’archives d’Obroa-Skai avaient permises de pallier.
Et à présent, nous allons enfin découvrir ce que le Grand Amiral mijote… Le capitaine était plus curieux qu’il n’osait l’admettre. Il voulait voir si les moyens impliqués dans cette opération avaient été judicieusement dépensés, ou si tout ceci n’était rien de plus qu’une chimère.
Il n’était sans doute pas le seul dans cette position. Assis à côté du Grand Amiral, le Moff Poldrei restait silencieux, les traits tendus. Il était dans cet état depuis son arrivée à bord du Chimaera cinq jours plus tôt. Pellaeon savait que le polcaphréen avait remis un rapport détaillé à Thrawn, mais il en ignorait la teneur.
Le non-humain était le plus impassible d’entre eux, comme à l’accoutumée.
— Vous êtes inquiet ? demanda-t-il à Poldrei en haussant les sourcils.
— Je réfléchissais juste à ce que vous m’avez dit à propos de ce Karrde, répliqua le Moff. Vous êtes certain qu’il ne risque pas de compromettre vos opérations ?
À leur arrivée sur Myrkr, ils avaient eu la surprise d’être interpellés par cet humain extrêmement bien renseigné qui leur avait été d’une aide précieuse pour la prise en charge des ysalamiris. Mais le capitaine, en acceptant son offre, ignorait encore que Talon Karrde était un chef de la pègre galactique. À sa décharge, avec ses manières nobles et son physique soigné, l’homme ressemblait peu à Jabba le Hutt. Il s’occupait également d’offres moins louches que l’ancien parrain de Tatooine. Mais les Renseignements le rangeaient malgré tout parmi les hommes dangereux – bien qu’il ait toujours pris garde à rester en-dehors du conflit contre la Rébellion.
— Comme je vous l’ai déjà dit, Karrde n’est pas une menace pour nous tant qu’il garde ses distances. Il ne vendra pas ces informations à la Rébellion. Rappelez-vous : nous savons où il habite.
— J’espère que vous savez ce que vous faites… grommela Poldrei.
— Toujours.
Un pilote impérial en uniforme fit alors son entrée dans l’habitacle par la rampe d’accès. Il les salua avec une rigidité presque caricaturale.
— Nous sommes prêts à partir, annonça-t-il.
— Allons-y, ordonna Thrawn avec un geste de la main.
— Le général Covell insiste pour que vous preniez une escorte…
— Le général a des instructions précises. Qu’il se contente de les suivre. Installez-vous aux commandes.
— Oui, Amiral.
Il salua une nouvelle fois et rejoignit le poste de pilotage, suivi par Thrawn et son garde du corps noghri, Rukh, sorti de l’obscurité où il se terrait jusque lors.
— Capitaine ? l’interpella alors Poldrei.
— Oui, Excellence ?
— Vous êtes aussi inquiet que moi.
Ce n’était pas une question. Pellaeon se contenta d’acquiescer légèrement et rejoignit son supérieur dans le cockpit.
— Je me demandais si vous alliez vous joindre à nous, dit le Grand Amiral en le voyant arriver.
— Comme le général Covell, j’ai encore quelques doutes, Amiral. Notamment sur les raisons de la présence de cette… créature… dit-il en décochant un regard en direction du support nutritif de l’ysalamir. Si ce Gardien que vous vous attendez à trouver sur Wayland y a été installé par l’Empereur, je ne vois pas pourquoi nous devrions rencontrer des problèmes.
— Capitaine, dit Thrawn en s’installant dans le siège de copilote de la navette et en bouclant ses ceinturons, il est possible d’imaginer que nous ayons quelque mal à le convaincre de notre identité. Et même que nous servons l’Empire. (Il balaya les écrans d’un regard nonchalant et hocha la tête à l’adresse du pilote.) Allez.
Avec un claquement étouffé et une secousse à peine perceptible, la navette quitta la baie du Chimaera et entama sa descente vers la surface de la planète.
— Ce serait peut-être plus facile de le convaincre avec une escouade d’assaut, marmonna Pellaeon tout en observant l’écran du sondeur à côté de son siège.
— Mais cela pourrait aussi l’irriter, remarqua Thrawn. Il ne faut jamais prendre à la légère l’orgueil et la susceptibilité d’un Jedi Sombre, capitaine.
Il jeta un regard par-dessus son épaule.
— Rukh est là pour ça. Quiconque a été proche de l’Empereur doit être familiarisé avec le rôle glorieux que les Noghri ont joué durant toutes ces années.
Pellaeon porta son regard sur la silhouette cauchemardesque et silencieuse assise de l’autre côté de la travée.
— Amiral, vous semblez persuadé que le Gardien sera un Jedi Sombre.
— Qui d’autre l’Empereur aurait-il pu choisir pour protéger son entrepôt personnel ? Une légion de soldats d’assaut, peut-être, équipés avec des TB-TT et tout cet armement et cette technologie que l’on peut détecter sur orbite les yeux fermés ?…
Pealleon grimaça. Au moins, ils n’auraient pas à se préoccuper de cela. Les sondeurs du Chimaera n’avaient absolument rien décelé à portée de flèche à la surface de Wayland. Mais ça ne le rassurait pas pour autant.
— Je me demande seulement si l’Empereur n’aurait pas pu le retirer de Wayland pour l’assister contre la Rébellion.
Thrawn haussa les épaules.
— Je ne pense pas, répondit le Moff Poldrei en pénétrant à son tour dans l’habitacle.
Il devait avoir suivi leur discussion depuis le début, songea Pellaeon.
— L’Empereur avait déjà à sa disposition l’Inquisitorius, et il a choisi de ne pas l’utiliser. Pour Palpatine, les utilisateurs de la Force étaient une menace – et Skywalker l’a bien prouvé. S’il était parvenu à en contrôler un, suffisamment pour le rendre fiable et lui confier une base capable de renverser le cours de la guerre, alors il l’a gardé à l’abri pendant tout ce temps et il doit être sous nos pieds en ce moment.
— C’est ce que nous verrons bientôt, conclut Thrawn.
La navette venait de pénétrer dans les hautes couches de l’atmosphère, et ils pouvaient à présent observer un impressionnant panorama. La surface de Wayland était majoritairement occupée par une immense forêt, où l’on distinguait quelques prairies éparses mais peu nombreuses. Dans cette zone, le relief était inexistant à l’exception d’un unique pic isolé.
— On dirait bien que c’est notre destination… murmura Poldrei.
— Oui, Excellence, c’est le mont Tantiss. Nous devrions bientôt voir la cité.
— Et nous pourrons alors nous faire une idée de la situation.
Son regard se porta une fois encore sur Thrawn, parfaitement stoïque. Pellaeon, lui, avait encore quelques doutes et porta sa main à son holster pour vérifier la charge de son arme. Il n’était pas certain qu’une créature primitive – voire même deux, en comptant ce fichu noghri – suffirait à les protéger.
Ils durent dépasser la montagne pour apercevoir la « cité », qui n’avait de ville que le nom. Des bâtiments en pierre assez bas constituaient l’essentiel des structures visibles ; ils affleuraient le couvert des arbres de l’immense forêt qui les entourait. Il n’y avait qu’une seule place suffisamment grande pour qu’elle s’y pose, au pied d’un édifice monumental qui semblait creusé dans le pied du mont Tantiss. Sur ordre de Thrawn, qui ajustait la structure portative de l’ysalamir sur ses épaules, le pilote tournoya deux fois au-dessus de l’agglomération avant de se poser sur la piste improvisée.
— Intéressant, commenta le Grand Amiral en se penchant vers les hublots tout en assurant la structure de l’ysalamir sur ses épaules. Je distingue au moins trois styles d’architecture différents – un style humain, plus deux autres, étrangers. Ce n’est guère souvent que l’on constate une telle diversité dans la même région d’une planète, et encore moins dans la même cité. En fait, dans ce palais, devant nous, les trois styles ont fusionné.
— Vous pensez donc qu’il n’a pas été bâti par l’Empire, conclut Poldrei.
— Peut-être sur ordre, mais pas directement. Je pense que ce bâtiment que nous voyons est notre objectif.
— Oui, acquiesça Pellaeon.
Il avait acquiescé distraitement, plutôt préoccupé par les senseurs qui détectaient des signes de vie multiples non loin d’eux. La cité paraissait pourtant déserte.
— Vous ne savez pas si l’une ou l’autre de ces espèces est hostile aux étrangers ?
— Probablement, répondit Thrawn en s’engageant sur la rampe de sortie où Rukh attendait déjà. La plupart des non-humains le sont. Pouvons-nous y aller ?
— Bien sûr.
Sur un signe de tête du capitaine, le pilote libéra la rampe qui s’abaissa dans un sifflement de gaz. Le noghri descendit le premier, vite suivi par le Grand Amiral et le Moff. Avec un léger soupir, Pellaeon se joignit à eux. Ils atteignirent le sol sans aucune réaction de la part de la cité et de ses habitants ; ni son, ni geste, nul signe de vie.
— C’est plus calme que dans le vide, commenta Poldrei avec indifférence.
— Ils sont peut-être timides ? railla le capitaine, qui restait aux aguets, la main prête à décrocher son blaster.
— C’est compréhensible, fit Thrawn. (Il prit le disque mégaphone accroché à sa ceinture.) Voyons si nous pouvons les persuader de se montrer hospitaliers.
Il prit le disque dans sa paume et le porta à ses lèvres. Sa voix tonna sur la place et tous les immeubles en renvoyèrent les échos.
— Je cherche le Gardien de la montagne. Qui peut me conduire à lui ?
Il baissa la main et attendit. Mais les secondes s’écoulèrent sans qu’aucune réponse ne leur parvienne.
— Peut-être qu’ils ne comprennent pas le basic, suggéra Pellaeon sans conviction.
— Non. Ils le comprennent, fit Thrawn avec froideur. Les humains, en tout cas. Ils ont sans doute besoin d’être un peu plus motivés. (Il leva à nouveau le disque.) Je cherche le Gardien de la montagne. Si personne ne me conduit jusqu’à lui, cette cité tout entière va en souffrir.
Il avait à peine fini que, sans avertissement, une flèche jaillit de la droite. Elle toucha Thrawn sur le côté, manquant de peu le tube de l’ysalamir qui était enroulé sur ses épaules et son dos. Elle rebondit sur l’armure cachée sous son uniforme blanc de Grand Amiral et atterrit aux pieds du Moff.
Rukh était déjà près de lui, le blaster au poing.
— Vous l’avez cherché, commenta Poldrei.
Thrawn ne prit même pas la peine de lui répondre.
— Tu as repéré l’origine du tir ? demanda-t-il à son garde du corps.
— Oui, fit le noghri.
Son arme était braquée sur un petit bâtiment trapu à deux étages, sur un côté de la place.
— Bon. (Thrawn reprit son mégaphone.) L’un des vôtres vient de tirer sur nous. Observez les conséquences.
Il abaissa le disque, et regardant Rukh, ordonna :
— Vas-y.
Avec un rictus qui révélait ses dents en aiguille, Rukh – rapidement, méthodiquement, scientifiquement – entreprit de démolir le bâtiment.
— Ce n’est pas ainsi que vous obtiendrez le soutien de cette population, lança alors le Moff en secouant lentement la tête. Les intentions belliqueuses sont rarement de bonnes bases pour les négociations.
— Nous ne cherchons pas à négocier avec ces gens, rappela Thrawn. Seulement avec leur chef.
Il observait Rukh détruisant le bâtiment avec une précision méthodique. En une vingtaine de coups, il était parvenu à n’en faire qu’une ruine fumante qui s’écroula dans un vacarme assourdissant.
Thrawn attendit que les derniers échos soient retombés avant de reprendre le mégaphone.
— Quand on me défie, telles sont les conséquences. Je le demande une fois encore : qui peut me conduire jusqu’au Gardien de la montagne ?
— Moi ! lança une voix sur la gauche.
Pellaeon pivota sur ses talons, imité par les autres. L’homme qui se tenait devant le palais était grand et mince, avec des cheveux gris en désordre et une barbe qui lui arrivait au milieu de la poitrine. Il portait une robe brune, des sandales lacées jusqu’au tibia. Un médaillon luisait entre les poils de sa barbe. Il avait le visage sombre, ridé, et il les observait avec une expression d’arrogance altière. Il y avait à la fois de la curiosité et du dédain dans ses yeux.
Et il dégageait une aura de puissance qu’il détesta immédiatement.
— Vous êtes des étrangers, déclara-t-il, et sa voix reflétait son expression. (Il leva les yeux vers la navette.) Des étrangers à ce monde.
— Oui, c’est exact, fit Thrawn. Et vous, qui êtes-vous ?
Le regard de l’autre se porta sur l’amas de décombres.
— Vous avez détruit l’un de mes édifices, dit-il. C’était inutile.
— Nous avons été attaqués, répliqua froidement le Grand Amiral. En étiez-vous propriétaire ?
Pellaeon ne put en être certain, mais il lui sembla surprendre un éclair dans les yeux du vieillard.
— Je commande ici, fit-il d’une voix tranquille mais chargée de menace. Tout ce qui est là m’appartient.
L’espace de quelques battements de cœur, Thrawn et lui rivèrent leurs regards. Ce fut Thrawn le premier qui brisa le silence.
— Je suis le Grand Amiral Thrawn, Seigneur de Guerre de l’Empire, serviteur de l’Empereur. Et voici le Moff Carth Poldrei, défenseur de l’Ordre Nouveau, ajouta-t-il en désignant l’intéressé qui ne semblait pas ravi de son nouveau titre. Je cherche le Gardien de la montagne.
Le vieil homme inclina légèrement la tête.
— Je vais vous conduire à lui.
Il se retourna et repartit en direction du palais.
— Restons groupés, murmura Thrawn en se mettant en marche. Attention aux pièges.
— Allons, notre hôte semble tout à fait sympathique, ironisa Poldrei.
Sans être sensible à la Force, Pellaeon pouvait sans peine percevoir le ressentiment latent qui émanait du dirigeant de Polcaphran, en particulier depuis que Thrawn leur avait rapidement expliqué le but de leur visite.
Ils rejoignirent le palais en traversant la place, sans que quiconque se manifeste.
Comme leur guide ouvrait les battants, Thrawn demanda :
— Ainsi, c’est l’entrée de la montagne ?
La porte colossale avait cédé facilement et Pellaeon se fit la réflexion que le vieil homme était plus fort qu’il n’y paraissait.
— Non, fit-il sans se retourner. Le Gardien y habitait autrefois, mais quand j’ai établi mon règne, le peuple de Wayland lui a bâti ceci.
Il s’avança dans la salle d’accueil ornementée, s’arrêta à mi-chemin d’une autre double porte et lança :
— Laissez-nous !
Tout d’abord, Pellaeon crut que le vieil homme s’adressait à lui. Il était sur le point de protester quand, de part et d’autre, deux parties des murs s’ouvrirent, révélant des niches de garde d’où surgirent deux personnages aux muscles noueux. Ils décochèrent des regards hostiles aux hommes de l’Empire avant de passer leur arc sur l’épaule et de se retirer. Le vieil homme attendit qu’ils soient hors de vue avant de continuer en direction des portes.
— Venez, dit-il avec un éclat étrange dans le regard. Le Gardien de l’Empereur vous attend.
Les portes s’ouvrirent en silence sur des centaines de cierges qui éclairaient une salle immense. Pellaeon jeta un bref regard sur le vieil homme avec une prémonition soudaine de peur. Un frisson courut à partir de sa nuque. Inspirant profondément, il suivit Thrawn, Rukh et Poldrei.
Ils étaient dans une crypte.
Aucun doute. À part les cierges à la flamme vacillante, il n’y avait dans la salle qu’un bloc massif et sombre placé au centre.
— Je vois, fit calmement Thrawn. Ainsi, il est mort.
— Il est mort, confirma le vieil homme derrière eux.
— Naturellement ? demanda Poldrei.
— Il est mort, éluda leur hôte. Voyez-vous tous ces cierges, Grand Amiral ?
— Oui, je les vois. Le peuple a dû lui rendre un grand hommage.
— Un hommage ? fit le vieil homme avec mépris. À peine. Non, ces cierges marquent les tombes des étrangers d’autres mondes qui sont venus ici depuis sa mort.
Pellaeon lui fit face tout en braquant instinctivement son blaster. Poldrei, piqué au vif, jeta un regard brûlant en direction du Grand Amiral. Thrawn, lui, attendit encore quelques secondes avant de se détourner lentement.
— Et comment sont-ils morts ? demanda-t-il.
Un sourire effleura les lèvres du vieil homme.
— Je les ai tués, bien entendu. Tout comme j’ai tué le Gardien. (Il leva les mains, paumes vers le haut.) Tout comme je vais vous tuer maintenant.
Des éclairs bleus jaillirent de l’extrémité de ses doigts.
Et disparurent à un mètre de distance sans laisser la moindre trace.
Tout s’était passé tellement vite que Pellaeon n’eut même pas le temps de tressaillir, encore moins de faire feu. Tardivement, il leva son blaster et sentit une onde d’air brûlant passer sur sa main. Poldrei était lui aussi resté stoïque, comme s’il analysait toujours ce qu’il venait de voir.
— Arrêtez, fit Thrawn avec sérénité. Gardien, comme vous avez pu le constater, nous n’avons rien de visiteurs ordinaires.
— Le Gardien est mort ! aboya le vieil homme, et ce dernier mot fut presque noyé par un nouveau jet d’éclairs.
Qui, une fois encore, disparurent dans le néant.
— Oui, le vieux Gardien est mort, acquiesça Thrawn en criant pour se faire entendre. Et vous êtes le Gardien à présent. C’est vous qui protégez la montagne de l’Empereur.
— Je ne sers aucun Empereur ! rétorqua l’autre en jetant une troisième salve. Mon pouvoir n’appartient qu’à moi !
Et, aussi soudainement qu’elle avait commencé, l’attaque prit fin. Le vieil homme dévisagea Thrawn, les mains encore levées, avec une expression perplexe et étrangement excitée.
— Vous n’êtes pas un Jedi. Comment faites-vous ?
— Soyez des nôtres et vous apprendrez.
Le vieil homme se dressa de toute sa hauteur.
— Je suis un Maître Jedi, grinça-t-il. Je n’ai à me joindre à personne.
Pellaeon avait autrefois côtoyé quelques maîtres Jedi, même si ses souvenirs de cette époque lointaine étaient un peu flous. Il était sûr d’une chose : aucun ne ressemblait à ça. D’après son expression, Poldrei était exactement du même avis.
— Je vois, fit Thrawn. Dans ce cas, permettez-nous de nous joindre à vous. (Ses yeux ardents se posèrent sur le visage du « Jedi ».) Et permettez-nous de vous montrer que vous pouvez disposer d’un pouvoir que vous n’avez encore jamais imaginé. D’un pouvoir que même un Maître Jedi peut désirer.
Durant un long moment, le vieil homme ne le quitta pas du regard, des expressions complexes jouant sur son visage.
— Très bien, dit-il enfin. Venez. Nous allons parler.
Thrawn inclina brièvement la tête.
— Merci. Puis-je vous demander à qui j’ai l’honneur de m’adresser ?
— Certes.
Le vieil homme avait retrouvé son attitude altière et sa voix résonna dans le silence de la crypte :
— Je suis le Maître Jedi Joruus C’Baoth.
Pellaeon eut un frisson glacé.
— Jorus C’Baoth ? souffla-t-il. Mais…
Il se tut. C’Baoth le toisait comme Pellaeon lui-même l’eût fait avec un officier junior qui aurait parlé sans qu’on l’y invite. S’il avait été étonné par ce nom, Thrawn n’en laissa rien paraître ; quant au Moff Poldrei, son regard grave et pensif resta fixé sur leur hôte.
— Venez, répéta-t-il enfin en se tournant vers Thrawn. Nous allons parler.
Il le précéda hors de la crypte, vers le soleil. Plusieurs groupes de gens s’étaient rassemblés sur la place en leur absence, se tenant à l’écart de la crypte et de la navette. Ils chuchotaient nerveusement.
À une exception près. À quelques mètres de distance, sur leur passage, se tenait un des deux gardes que C’Baoth avait expulsés. On lisait sur son visage une expression de fureur à peine contenue ; et il serrait son arbalète qui était armée.
— C’est sa maison que vous avez détruite, dit C’Baoth, presque sur le ton de la conversation. Il ne fait pas de doute qu’il aimerait se venger.
Il avait à peine prononcé ces paroles que le garde leva son arbalète et tira. Instinctivement, Pellaeon plongea tout en braquant son blaster…
Et, à trois mètres des Impériaux, le carreau fut brusquement stoppé en pleine trajectoire.
Pellaeon regarda un instant le projectile de bois et de métal avant de comprendre lentement ce qui s’était passé.
— Ce sont nos invités ! lança C’Baoth d’une voix visiblement destinée à être entendue de tous. Ils seront traités comme tels.
Avec un craquement, le carreau se fracassa et tomba en miettes sur le sol. Avec réticence, le garde abaissa son arbalète, mais la rage brûlait encore dans son regard. Thrawn l’observa encore une seconde, puis fit un geste à l’adresse de Rukh. Le Noghri pointa son blaster et tira…
Trop vite pour que l’œil pût suivre, une pierre plate fut arrachée au sol et coupa directement le faisceau qui se dissipa de façon spectaculaire.
Thrawn se tourna vers C’Baoth avec surprise et colère.
— C’Baoth !
— Ce sont mes gens, Grand Amiral Thrawn, le coupa l’autre, et sa voix avait la dureté de l’acier. Pas les vôtres. Les miens. Si l’on doit infliger une punition, c’est à moi que cela incombe.
Un instant, les deux hommes s’affrontèrent du regard. Puis, avec un effort visible, Thrawn retrouva son calme.
— Certainement, Maître C’Baoth, dit-il. Veuillez m’excuser.
C’Baoth hocha la tête.
— Mieux. Bien mieux.
Il renvoya le garde d’un mouvement du menton.
— Venez. Nous allons parler.
— Maintenant, fit C’Baoth en les invitant à s’installer sur de grands coussins, vous allez me dire comment vous avez pu repousser mon attaque.
Une grimace à peine perceptible flotta sur les lèvres de Thrawn.
— En fait, c’est très simple.
Il regarda l’ysalamir qu’il portait sur ses épaules et tendit un doigt pour caresser son long cou.
— Ces créatures sont appelées des ysalamaris. Elles vivent de façon sessile dans les arbres, sur une lointaine planète de troisième catégorie. Elles disposent d’un talent très intéressant et sans doute unique – celui de pouvoir repousser la Force.
C’Baoth fronça les sourcils.
— Que voulez-vous dire par « repousser » ?
— D’elles-mêmes, elles rejettent sa présence. Tout comme une bulle remonte vers la surface de l’eau. Un seul ysalamir peut créer une bulle de dix mètres de diamètre ; et en groupe, ils en font de bien plus grandes.
— Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose, fit C’Baoth avec un émerveillement presque enfantin. Comment une pareille créature a-t-elle pu évoluer ?
— Je ne le sais pas vraiment, avoua Thrawn. Je suppose qu’ils ont développé cette faculté pour survivre, mais je ne saurais imaginer de quelle manière. (Il haussa un sourcil.) Mais peu importe. Pour l’heure, ce talent seul est suffisant pour le but que je poursuis.
Le visage de C’Baoth s’assombrit.
— Et ce but est d’abattre mon pouvoir ?
Thrawn haussa les épaules.
— Nous espérions trouver ici le Gardien de l’Empereur. Je voulais m’assurer qu’il nous permettrait de nous identifier et d’expliquer quelle était notre mission. (Une fois encore, il flatta le col de l’ysalamir.) Mais nous protéger du Gardien était un petit extra. Pour nos amis, j’ai un projet bien plus intéressant en tête.
— Et qui est ?
Thrawn sourit.
— Chaque chose en son temps, Maître C’Baoth. Et seulement à condition que nous ayons une chance de visiter l’entrepôt de l’Empereur dans le Mont Tantiss.
C’baoth plissa les lèvres.
— La montagne, c’est donc tout ce que vous voulez.
— Oui, certainement, j’en ai besoin, acquiesça Thrawn. Ou du moins, de ce que j’espère y trouver.
— Et qui est ?…
Thrawn l’étudia un instant.
— Des rumeurs ont couru, juste avant la Bataille d’Endor, selon lesquelles les chercheurs de l’Empereur avaient finalement mis au point un manteau-bouclier authentique. Je le veux.
Et il ajouta, comme après réflexion :
— Il me faudrait aussi un peu de technologie, un rien.
— Et vous croyez que vous allez trouver ces boucliers de protection dans la montagne ?
— J’espère trouver ou bien un modèle expérimental ou, du moins, l’ensemble des données pour le construire. Lorsque l’Empereur a fait installer son entrepôt ici, c’était en partie afin d’être certain que les outils technologiques intéressants ou potentiellement utiles n’allaient pas être perdus.
— Oui, ainsi que les interminables récits de ses glorieuses conquêtes, grinça C’Baoth. Salle après salle, on ne trouve que ça : des roucoulements d’autosatisfaction.
Pellaeon se redressa.
— Vous êtes allé à l’intérieur de la montagne ?
Il avait pensé jusqu’alors que l’entrepôt était fermé par toutes sortes de verrous et de barrières.
C’Baoth lui adressa un regard aussi patient que méprisant.
— Bien sûr que j’y ai pénétré. C’est moi qui ai tué le Gardien, vous ne l’avez pas oublié, non ? Donc, ce sont les petits jouets de l’Empereur que vous voulez ; et vous savez maintenant qu’il vous suffit d’aller dans la montagne, avec ou sans mon aide. Pourquoi restez-vous là, alors ?
— Parce que la montagne n’est que partiellement ce que je désire, lui dit Thrawn. J’ai également besoin de m’attacher un Maître Jedi comme vous.
C’Baoth se laissa aller dans son coussin avec un vague sourire cynique dans sa barbe que Pellaeon n’aima guère. En fait, il n’appréciait pas cette conversation depuis le début, et l’expression sur le visage du Moff lui apprit que Poldrei, étonnamment silencieux, pensait exactement la même chose.
— Ah, nous y voici enfin. Et c’est là, je suppose que vous êtes censé m’offrir tout le pouvoir que même un Maître Jedi tel que moi peut désirer ?
Thrawn lui rendit son sourire.
— C’est exact. Dites-moi, Maître C’Baoth : connaissez-vous bien la désastreuse défaite que l’Empire a subie lors de la Bataille d’Endor, il y a cinq ans ?
— On m’a rapporté des échos. L’un des étrangers qui est venu ici nous en a parlé.
Le regard de C’Baoth se porta vers le palais, de l’autre côté de la place.
— Mais notre conversation fut très brève.
Pellaeon sentit sa gorge se serrer, mais Thrawn, lui, ne parut pas remarquer ce que cela impliquait – ou s’en désintéressait complètement.
— Alors, vous avez dû vous poser la question : comment quelques dizaines de vaisseaux de la Rébellion ont-ils bien pu mettre en déroute une force impériale qui leur était supérieure dans un rapport de dix contre un.
— Je ne consacre guère de temps à de telles supputations, fit C’Baoth d’un ton sec. Je suppose que les Rebelles se sont simplement montrés de meilleurs combattants.
— En un sens, c’est vrai, dit Thrawn. Les Rebelles se sont mieux battus que nous, mais pas à cause d’un entraînement particulier ni de talents spéciaux. Ils se sont mieux battus que la Flotte parce que l’Empereur était mort.
Il se tourna vers Pellaeon.
— Vous y étiez, Capitaine… Vous avez sans doute dû le remarquer. Il y a eu soudain une perte de coordination entre les vaisseaux et les équipages, une perte d’efficacité, de discipline. Cette perte, pour me résumer, de ce que nous appelons l’esprit de combat.
— Il y a eu aussi une certaine confusion, dit Pellaon, très roide.
Il commençait à deviner où Thrawn voulait en venir, et ça ne lui plaisait pas du tout.
— Mais rien qui ne puisse être facilement expliqué par les contraintes normales de toute bataille.
— De tels retournements n’ont rien d’inédit dans l’histoire militaire, approuva Poldrei.
— Vraiment ? La perte de l’Executor – et la faillite, l’incompétence de dernière minute de ce chasseur Tie qui a provoqué la destruction de l’Étoile Noire elle-même ? La perte de six destroyers stellaires dans des engagements dont ils auraient dû se tirer facilement ? Ce ne sont là que les contraintes normales de la bataille ?
— Ce n’était pas l’Empereur qui commandait la bataille, répliqua Pellaeon avec une ardeur qui le surprit. Pas du tout. J’étais là-bas, Amiral – et je sais.
— Oui, Capitaine, vous y étiez, fit Thrawn d’un ton soudain plus dur. Et il est grand temps que vous ôtiez le bandeau que vous avez sur les yeux et que vous regardiez la vérité en face, aussi amère qu’elle vous paraisse. Vous n’avez plus l’esprit de combat – comme tous ceux de la Flotte Impériale. C’était la volonté de l’Empereur qui vous motivait. C’était l’esprit de l’Empereur qui vous donnait votre force, votre résolution, votre efficacité. Vous étiez aussi dépendants de sa présence que si vous n’étiez que des borgs implantés dans un combat d’ordinateurs.
— Ce n’est pas vrai, rétorqua Pellaeon, l’estomac tordu par la douleur. C’est impossible. Nous avons continué de lutter après sa mort.
— Oui, fit Thrawn, d’un ton paisible et méprisant. Vous avez continué de lutter. Comme des cadets.
C’Baoth se redressa.
— Ainsi, c’est donc ce que vous attendez de moi, Grand Amiral Thrawn ? Que je transforme vos vaisseaux en marionnettes rien que pour vous ?
— Pas du tout, Maître C’Baoth, fit Thrawn en retrouvant un ton détaché. J’ai choisi avec soin ma comparaison avec un combat de borgs implantés. L’erreur fatale de l’Empereur fut de vouloir contrôler à lui seul toute la Flotte Impériale, aussi complètement que possible, et constamment. À la longue, cette volonté explique la défaite. Je souhaiterais simplement que vous amélioriez la coordination entre les vaisseaux et les forces d’attaque – et ce seulement dans les périodes critiques et dans des situations de combat particulièrement sélectionnées.
C’Baoth lança un regard à Pellaeon.
— Dans quelle intention ? grommela-t-il.
— Pour ce dont nous avons déjà discuté. Le pouvoir.
— Quelle sorte de pouvoir ?
Pour la première fois depuis qu’ils avaient débarqué, Thrawn parut pris de court.
— Celui de conquérir les mondes, bien entendu. De vaincre définitivement la Rébellion. De rétablir dans toute sa gloire ce qui fut l’Ordre Nouveau de l’Empire.
C’Baoth secoua la tête.
— Grand Amiral Thrawn, vous ne comprenez pas le pouvoir. Conquérir des mondes où jamais vous ne reviendrez, ça n’est pas le pouvoir. Non plus que de détruire des vaisseaux et des gens, de défaire des rébellions que vous n’avez pas affrontées face à face. (Il balaya l’air de la main avec, dans les yeux, une lueur surnaturelle.) Ceci, Grand Amiral, c’est le pouvoir. Cette cité, cette planète, ces gens. Chaque humain, chaque psadan, chaque Myneyrsh qui vit ici m’appartient. Chacun d’eux est à moi. (Il regarda la fenêtre.) Je les éduque. Je commande. Je punis. Leur vie et leur mort sont entre mes mains.
— Ce qui est précisément ce que je vous offre, dit Thrawn. Des millions de vies – des milliards, si vous le souhaitez. Toutes les vies que vous voudrez.
Le capitaine jeta un coup d’œil au Moff Poldrei ; il pâlissait à une vitesse effarante.
— Ça n’est pas la même chose, fit C’Baoth avec une note de patience paternelle dans la voix. Je n’ai nul désir d’exercer un pouvoir lointain sur des vies sans visage.
— En ce cas, vous pourriez régner sur une seule cité. Petite ou vaste, comme vous le souhaiterez.
— Mais je règne déjà sur celle-ci.
Le regard de Thrawn s’étrécit.
— J’ai besoin de votre assistance, Maître C’Baoth. Dites-moi votre prix.
C’Baoth sourit.
— Mon prix ? Le prix de mes services ?
Brutalement, son sourire s’effaça.
— Grand Amiral Thrawn, je suis un Maître Jedi. Et non pas un mercenaire à votre solde comme votre noghri.
La menace était brûlante dans sa voix.
Il jeta un regard méprisant à Rukh, qui se tenait de côté, silencieux.
— Oh, oui, noghri, ajouta-t-il. Je te connais, toi et ton peuple. Les Commandos de la Mort privés de l’Empereur ; vous assassinez et vous mourez selon les caprices d’hommes tels que Dark Vador ou le Grand Amiral ici présent.
— Dark Vador servait l’Empereur et son Empire, répondit Rukh dont les yeux sombres s’étaient posés sans ciller sur le Jedi. De même que moi.
— Peut-être.
C’Baoth revint à Thrawn.
— Je dispose de tout ce que je désire ou dont je peux avoir besoin, Grand Amiral Thrawn. À présent, vous allez quitter Wayland.
Thrawn n’esquissa pas un mouvement.
— Maître C’Baoth, répéta-t-il calmement, j’ai besoin de votre assistance. Et je l’aurai.
— Sinon, que ferez-vous ? grinça C’Baoth. Vous demanderez à votre Noghri d’essayer de me tuer ? Ce serait assez amusant.
Il regarda Poldrei.
— Lancerez-vous un débarquement de vos stormtroopers, Moff ? demanda-t-il à l’intéressé qui se contentait de l’observer d’un air sombre.
Il se tourna vers Pellaeon.
— À moins que ce brave commandant de destroyer ne tente d’effacer ma cité de la planète depuis son vaisseau en orbite. Mais vous risqueriez de causer des dégâts à la montagne, non ?
— Mes artilleurs pourraient détruire cette cité sans même griller l’herbe du Mont Tantiss, répliqua Pellaeon. Et s’il vous faut une démonstration…
— Du calme, Capitaine ! fit Thrawn. Donc, Maître C’Baoth, c’est le pouvoir face à face que vous préférez ? Je puis comprendre cela. Bien que dans ce cas vous n’ayez plus de véritable adversaire.
Il regarda songeusement par la fenêtre.
— Mais c’est peut-être le fond du problème. Je me suis toujours dit que même les Maîtres Jedi devenaient un jour trop vieux pour ne plus passer leurs jours qu’à paresser au soleil.
C’Baoth se rembrunit.
— Prenez-garde, Grand Amiral Thrawn. Ou je pourrais bien prendre le risque de vous détruire malgré tout.
— Ce ne serait pas un très grand risque pour un homme de votre talent et de votre force, le contra Thrawn. Mais vous avez probablement déjà un autre Jedi sous votre commandement.
C’Baoth fronça les sourcils, à l’évidence décontenancé par ce soudain changement de sujet.
— Un autre Jedi ?
— Bien sûr. Il convient tout à fait à un Jedi d’avoir un autre Jedi de rang inférieur qui le serve. Un Jedi qu’il puisse former, dominer et châtier à volonté.
Une ombre passa sur le visage de C’Baoth.
— Il ne reste pas d’autre Jedi, murmura-t-il. L’Empereur et Vador les ont pourchassés et détruits.
— Pas tous, fit doucement Thrawn. Deux nouveaux Jedi sont apparus dans les cinq dernières années : Luke Skywalker et sa sœur, Leia Organa Solo.
— Et qu’en ai-je à faire ?
— Je peux vous les livrer.
Durant une longue minute, C’Baoth le dévisagea, partagé entre l’incrédulité et la soif du pouvoir absolu. Et la soif l’emporta :
— Tous les deux ?
— Tous les deux, confirma Thrawn. Réfléchissez à ce qu’un homme de votre talent pourrait faire avec de nouveaux Jedi. Les modeler, les transformer, les recréer selon l’image que vous souhaitez. Et, en plus, il y a une prime… car Leia Organa Solo est enceinte. De jumeaux.
C’baoth en eut le souffle coupé, tandis que le Moff se mordit les lèvres.
— Des jumeaux Jedi ?
— Ils en ont le potentiel, du moins si j’en crois mes sources, fit Thrawn avec un sourire. Mais, bien entendu, ce qu’ils deviendront à terme sera de votre seul ressort.
C’Baoth observa Pellaeon avant de revenir à Thrawn.
Lentement, il se leva.
— Très bien, Grand Amiral Thrawn. En contrepartie des Jedi, je me joindrai à vos forces. Prenez-moi à votre bord.
— Le moment venu, Maître C’Baoth, fit Thrawn en se redressant à son tour. Tout d’abord, nous devons aller jusqu’à la montagne de l’Empereur. Notre marché dépend du fait que j’y trouve ce que je cherche.
Les yeux de C’Baoth lancèrent un éclair.
— Certes. Espérons donc tous deux que tel sera le cas.
Il y avait une mise en garde dans sa voix.
Il leur fallut sept heures de quête dans la forteresse qui était bien plus vaste que Pellaeon ne l’avait imaginé. Mais, à la fin, ils trouvèrent les trésors que Thrawn avait espéré. Le manteau-bouclier… Ainsi que ces quelques petits outils technologiques presque ordinaires.
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Messagepar L2-D2 » Lun 18 Jan 2016 - 14:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 51 lu !

Un Chapitre long et dense, riche en informations ! :shock:

Alors oui, c'est un peu "le jeu des sept différences" avec le roman L'Héritier de l'Empire, mais quand c'est bien écrit comme là, on en redemande ! Et surtout, c'est le prix à payer, même s'il est assez minime pour le lecteur (j'imagine que pour l'auteur, c'est sans doute plus compliqué à mettre en œuvre). En tout cas, bravo pour avoir évité l'effet redite à la lecture ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 18 Jan 2016 - 15:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

L2-D2 a écrit:Et surtout, c'est le prix à payer, même s'il est assez minime pour le lecteur


Disons que ce chapitre s'intégrait non seulement de façon parfaite dans l'enchaînement général, mais offrait en plus une excellente introduction pour le n°52, actuellement en cours de rédaction, qui devrait ouvrir des perspectives... Plutôt intéressantes ! :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 23 Jan 2016 - 10:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et voici déjà le chapitre 52... Faut bien que je rattrape un peu mon retard ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 52

À l’origine, le Moff Poldrei avait prévu d’attendre l’heure de sa rencontre avec le Grand Amiral dans sa cabine, située à quelques mètres à peine du centre de commandement improvisé du non-humain. Mais il changea d’avis  quelques minutes avant l’heure prévue et décida de rejoindre la passerelle principale.
Il ressentit la nostalgie l’étreindre alors qu’il avançait dans les couloirs impeccablement lustrés qui conduisaient à sa destination. Pendant plus de vingt ans, c’était à bord de navires comme celui-ci qu’il avait passé le plus clair de son temps. Tout était plus simple, à l’époque…
Le capitaine Pellaeon avait son âge, mais il avait passé bien plus de temps dans la Flotte. Avant même d’être adulte, il s’était engagé pour servir, en trichant sur son âge pour être accepté. À l’époque de la Guerre des Clones, il était déjà capitaine du Leveler, alors même que Carth n’était encore qu’un insurgé polcaphréen, puis un lieutenant de marine.
Aujourd’hui, il était Moff, tandis que le corellien était toujours capitaine.
Au début, Carth s’était demandé pourquoi Thrawn avait choisi d’apparaître à Pellaeon plutôt qu’à un autre commandant de destroyer. Grâce aux recherches de Garind sur le capitaine, il tenait un début de réponse – et une piste intéressante pour la suite.
Le Moff s’était pris à éprouver une forme d’admiration pour Pellaeon, humble, loyal, efficace.
Un modèle de choix pour l’Ordre Nouveau.
Oui, Pellaeon était un serviteur efficace de la cause impériale… Mais surtout le point faible de Thrawn, à l’insu peut-être du Grand Amiral. Entre les deux officiers s’était développée une relation de travail mêlant confiance et débat qui rappelait à Carth celle qu’il avait bâtie avec son jeune protégé. Mais là où Garind incitait Poldrei à voir plus loin et plus haut, Pellaeon servait surtout d’encrage au non-humain. Quand Thrawn s’emportait, il pouvait compter sur son second pour lui rappeler les bons choix à faire.
C’était en substance ce que lui avait indiqué Garind en étudiant les enregistrements des conversations que Carth avait eu avec eux par holocom.
— Capitaine Pellaeon ? demanda-t-il en entrant sur la passerelle de commandement.
L’officier se mit immédiatement au garde-à-vous.
— Excellence ?
— J’aimerais vous parler, seul à seul.
Le corellien sembla méfiant, mais accepta d’un signe de tête.
— Je comptais me rendre chez le Grand Amiral, comme il nous l’a demandé. Nous pourrons discuter sur le trajet.
Poldrei acquiesça, et attendit qu’ils aient quitté le pont pour prendre la parole.
— J’ai cru remarquer que vous n’appréciez pas non plus notre nouvel invité, commença-t-il en jetant un bref regard au visage du capitaine.
Il le vit immédiatement se tendre.
— Non, en effet.
— Vous pensez que le Grand Amiral fait une erreur.
— Excellence…
— Appelez-moi Carth. Nous sommes des vétérans de la Guerre des Clones et des alliés dans ce nouveau conflit… Gilad.
— Entendu.  Je pense que ce C’Baoth est encore plus dangereux que ne le croit l’amiral Thrawn. Vous sentez cette aura qu’il dégage à bord du navire ?
— Oui.
Depuis qu’ils étaient revenus à bord, il se sentait plus tendu qu’il ne l’avait été ces derniers mois – et ce n’était pas une comparaison anodine.
— J’ai servi Dark Vador, expliqua-t-il au capitaine. J’ai servi Dark Vador, et je n’ai jamais rien senti de tel…
— Vous pensez qu’il est puissant ?
— Oui, mais je ne sais pas dans quelle mesure. Vador inspirait la peur, il stimulait l’efficacité… Là, c’est différent. Plus sauvage, plus instable…
— Incontrôlable.
— Exactement.
— Malheureusement, le Grand Amiral a besoin de ses services.
— Hélas… J’espère que nous pourrons quand même le convaincre d’envisager d’autres solutions.
— Vous ne pensez pas qu’il a déjà imaginé d’autres possibilités ?
— C’est votre avis ?
— Oui. Je sais qu’il n’aurait pas pris d’aussi grands risques s’il n’estimait pas cela nécessaire. Il estime que l’investissement portera ses fruits.
— Alors peut-être faudrait-il qu’il envisage un plan moins ambitieux.
— C’est ce que vous voulez lui proposer ?
— Oui. Cela dit, il ne m’écoutera pas si je suis le seul à lui exprimer ses doutes.
— Vous avez besoin de mon soutien.
Ce n’était pas une question.
— Je ne veux pas vous imposer mes vues, expliqua calmement le Moff. Agissez en votre âme et conscience. Je pense que nous tomberons assez facilement d’accord sur de nombreux sujets.
— Entendu.
Ils venaient d’arriver devant la cabine du Grand Amiral.
— Une dernière chose, Gilad.
— Je vous écoute.
— Si jamais vous repérez une faille dans le dispositif de sécurité de Thrawn et qu’il ne tient pas compte de vos avertissements, alertez-moi. Nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre.
Le capitaine réfléchit brièvement, acquiesça et frappa à la porte, qui coulissa immédiatement.
Comme d’habitude, Rukh les soumit à son examen minutieux avant de les laisser rejoindre Thrawn dans la salle principale.
— Moff Poldrei. Capitaine Pellaeon, dit-il en les saluant tour à tour.
Il était face à la baie de transparacier qui ouvrait la cabine sur le vide, observant la surface bleu-verte de Wayland. Pour une fois, les projecteurs qui affichaient des œuvres d’art holographiques étaient éteints, et seules quelques tableaux réels – comme le Crépuscule des Kiliks – restaient visibles.
— Vous souhaitiez nous parler ? demanda Poldrei en s’approchant du fauteuil de commandant resté vide.
— Les opérations de réhabilitation de la montagne sont enfin lancées, expliqua Thrawn. Vous aurez bientôt ce que vous vouliez.
— C’est une excellente nouvelle.
Si le Grand Amiral était particulièrement intéressé par les réserves de technologies de l’Empereur, Carth avait trouvé d’autres joyaux au cœur du Mont Tantiss : les archives privées de Palpatine – les plus complètes depuis la perte de celles du Palais Impérial de Coruscant – ainsi qu’une holocarte tridimensionnelle de la Galaxie d’une taille impressionnante, aux détails soignés et mise à jour en temps réel. Un joyau de programmation.
Les ingénieurs de Thrawn devaient remettre en état les installations et procéder à leur copie pour le centre de commandement que Poldrei prévoyait d’installer sur Polcaphran. Le Mont ne lui plaisait pas – il était façonné pour Palpatine et personne d’autre. Mais il pouvait toujours en reprendre les fonctionnalités.
— Avec ces fonds documentaires et les codes que vous m’avez fournis, je devrais disposer des outils nécessaires pour faire mon travail.
— Excellent. Capitaine, avons-nous des nouvelles du Palais Impérial ?
— Pas encore… Mais je peux redemander, si vous voulez.
— Vous avez une source près de Mon Mothma ? intervint le Moff.
— Pas exactement, répondit Thrawn, un léger rictus sur les lèvres. Mais je reçois régulièrement des informations autres que les renseignements de votre ami Derran Fahl. C’est un secret que m’a transmis l’Empereur et que je garderai pour moi-même.
Autrement dit, le capitaine Pellaeon n’y avait pas non plus accès. Intéressant… Peut-être leur lien est-il plus ténu que ce qu’Ahris estime.
— C’est vous qui voyez, dit-il diplomatiquement.
Il hésita. Le moment était venu d’entrer dans le vif du sujet, mais il ne voulait pas brusquer Thrawn inutilement.
— Sur d’autres sujets, en revanche, j’aimerais être consulté.
— Vous avez des griefs ? demanda le Grand Amiral en haussant les sourcils.
— Votre marché avec C’Baoth. Vous l’avez sorti sur un coup de tête ?
— J’ai fait ce que j’estimais nécessaire, se défendit le non-humain.
— Et vous lui avez proposé les rênes de l’Empire ? Comme ça ?
— Oui.
Le ton flegmatique de Thrawn était peut-être un atout pour les jeux de carte, mais combiné aux enjeux présents, il avait de quoi faire monter la tension du Moff.
— « Oui » ? Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?
— Je vois surtout que vous êtes énervé. Prenez exemple sur le capitaine Pellaeon, dit-il en désignant du revers de la main son second. Il désapprouve aussi cette décision, mais garde son calme.
— Pour être honnête, Amiral, intervint l’intéressé, je partage les inquiétudes de Son Excellence. Je ne suis pas convaincu que traiter avec C’Baoth soit une bonne idée. Je crois… Je crois qu’il n’est pas entièrement sain d’esprit.
Poldrei s’attendit à voir le non-humain douter face au ralliement de Pellaeon, mais Thrawn ne sembla pas déstabilisé pour autant.
— Évidemment qu’il ne l’est pas. Pas plus qu’il n’est Jorus C’Baoth.
La phrase laissa bouche bée les deux hommes.
— Quoi ?
— Jorus C’Baoth est mort depuis longtemps. Avant la Guerre des Clones, pour être exact.
— Comment le savez-vous ? demanda Poldrei.
Thrawn le fixa directement dans les yeux.
— Vous le connaissiez, Moff ?
— Mon oncle était chef d’équipe aux chantiers de Yaga Minor. J’y ai aperçu C’Baoth une fois… Juste avant le départ.
— Le départ de quoi ? demanda Pellaeon.
Poldrei résistait tant bien que mal à la lueur de braise qui émanait du regard du non-humain.
— Du Vol vers l’Infini, révéla-t-il. Un projet que C’Baoth menait personnellement. Une mission qui devait renouer avec les grandes explorations de jadis et étendre la République au-delà de ses frontières historiques. Relancer la colonisation.
Il eut un bref rire dépourvu de joie.
— La République aurait mieux fait d’investir ces sommes pour les mondes qui en avaient un besoin plus immédiat. La Bordure échappait déjà à son contrôle… Mais il était plus facile de repartir de zéro, non ? Résultat, le Vol vers l’Infini a plongé dans les Régions Inconnues, et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Du moins, jusqu’à aujourd’hui.
— Cette affaire me dit quelque chose, admit Pellaeon, mais je ne savais pas que le projet avait réellement été lancé.
— Si. Le vaisseau rassemblait six cuirassés et un compartiment central. Il était d’une puissance remarquable… Et doté d’un équipage chapeauté par les Jedi.
— Si vous saviez tout cela, pourquoi n’êtes-vous pas intervenu ? lui demanda Thrawn.
— Je pense que vous vous en doutez. Je me suis dit que C’Baoth avait…
Le terme lui échappa quelques instants, mais le souvenir d’une lointaine conversation avec Plo Koon le lui rappela soudainement.
— …Basculé du Côté Obscur. Mais, visiblement, vous savez des choses à ce sujet que nous ignorons.
— Le Vol vers l’Infini a été intercepté par une force d’intervention peu de temps après son entrée dans les Régions Inconnues... Et il a été détruit.
Pellaeon frissonna, et Poldrei ne put s’empêcher de ressentir également un léger malaise. Personne de sa famille n’était alors à bord, mais il savait que Polcaphran avait envisagé d’y envoyer des représentants…
— Comment ?
— Je m’en suis chargé, déclara Thrawn.
Il était impassible, mais une petite lueur de tristesse apparut dans son regard – la première que Carth y ait jamais décelé.
— Déjà, à l’époque, l’Empereur savait quelles menaces représentaient les Jedi et a tout mis en œuvre pour les empêcher d’étendre leur pouvoir au-delà de tout contrôle. Il a donc envoyé une force d’intervention qui a croisé ma propre patrouille. Après un… Un léger désaccord, nous avons convenu d’une alliance. Lorsque le Vol est sorti de l’hyperespace, je l’ai détruit.
Cette histoire assez vague provoqua chez Poldrei un sentiment de malaise. Il n’a pas tout dit, et surtout…
— Ce que vous décrivez… Ça s’est passé avant la Guerre des Clones, déclara-t-il. À l’époque, les Jedi étaient encore inféodés à la République.
— Est-ce notre sujet ?
— Non… Mais nous en discuterons plus tard, promit Carth, intrigué. Revenons à C’Baoth. Si vous l’avez tué à l’époque…
Une flopée de souvenirs récents et anciens lui revinrent à la mémoire, tandis que Thrawn confirma ce qu’il craignait.
— Oui. Joruus C’Baoth – notez bien le double « u »révélateur de « Jorus » – est un clone.
— Un clone ? répéta Pellaeon, visiblement horrifié.
— Ne soyez pas si étonné, Capitaine. Vous avez combattu à leurs côtés, autrefois.
— Et contre eux. J’étais au siège de Saleucami. Et après la guerre… Amiral, vous savez sans doute qu’une grande partie du contingent a fini par sombrer dans la folie.
Carth s’en souvenait très bien. Dans les années qui suivirent l’établissement de l’Empire, de nombreux clones s’étaient mis à souffrir de troubles mentaux. Paranoïa, suicides, meurtres… Il avait fallu l’intervention des nouveaux volontaires du contingent pour enrayer la menace. L’affaire avait été passée sous silence par les autorités militaires, mais elle avait marqué les esprits de ceux qui avaient participé à cette… Extermination.
Cependant, il en connaissait davantage sur cette affaire que le capitaine – et cela n’était pas vraiment pour le rassurer.
— C’est plus complexe que cela, Capitaine, dit-il sans quitter Thrawn du regard. Les clones touchés par cette psychose n’étaient pas ceux d’origine – pas le contingent fourni par Kamino au début du conflit. Il existait une autre usine, qui n’utilisait pas la même technologie.
— Depuis quand êtes-vous un spécialiste du clonage ? demanda le Grand Amiral, intrigué.
— À une époque, suite à un accrochage avec mon supérieur, j’ai été affecté à la 501[sup]ème[/sup] Légion – le Poing de Vador. J’étais le principal relais entre le Seigneur Noir et ses hommes lors de l’attaque du complexe de clonage de Kamino, suite à la révolte des Kaminiens. Après cela, je me suis intéressé de près au clonage. J’ai découvert que les amphibiens avaient une méthode privilégiant la qualité et le long terme. Ils ont génétiquement modifié le modèle d’origine pour façonner leurs soldats parfaits… Et ça a marché. Mais ils ne pouvaient réduire le temps de croissance que de moitié, pour garantir un bon développement des recrues. Comme ces délais ne convenaient pas, l’Empereur avait fait construire une autre usine de clonage.
Il s’interrompit, cherchant ses mots.
— Cartao. C’était le nom de la planète d’origine de Spaarti Créations. Elle avait été attaquée au début de la guerre… Mais visiblement, cela n’a pas empêché Palpatine d’acquérir leurs technologies, précisa-t-il avec une pointe d’ironie que ses interlocuteurs comprirent sans peine. Il a ensuite bâti une usine pour que les clones originaux puissent eux-mêmes être reproduits, à une vitesse record… Ce qui ne s’est pas fait sans conséquence sur leur santé, évidemment. Le résultat laissait à désirer, mais les renforts déployés dans les derniers jours de la guerre ont permis à la République de repousser une fois pour toute la Confédération Séparatiste. Et d’éliminer les Jedi… Les problèmes sont venus ensuite, pendant les campagnes de pacification.
Il se souvenait parfaitement de cette période, qui n’avait pas été la meilleure de sa vie.
— L’Empire s’est plus tard resservi des usines de clonage de Kamino. Vador avait un projet spécial : il voulait cloner un Jedi… Mais il a échoué, et pas qu’un peu. Ça a été un désastre, et, sans l’intervention de Boba Fett, les Rebelles l’auraient sans doute éliminé… Apparemment, la connexion des Jedi à la Force empêche leur clonage sans complications.
— Elle est au centre du problème, confirma Thrawn. Elle a également provoqué les troubles psychiques des clones de seconde génération. Les archives secrètes des scientifiques de l’Empereur sont tout à fait claires sur ce point.
— Dans ce cas, C’Baoth est à la fois fou et dangereux, comprit Pellaeon, fébrile. Et vous avez délibérément embarqué cette… Chose sur notre vaisseau ?
Si le corellien était troublé, son supérieur restait parfaitement calme, égal à lui-même.
— Auriez-vous préféré que ce soit un parfait Jedi Sombre ? demanda-t-il froidement. Un second Dark Vador, peut-être, avec tout le pouvoir et les ambitions qui pourraient facilement lui donner le contrôle de ce vaisseau ? Capitaine, remerciez votre chance.
— Moi, je l’aurais préféré, affirma clairement Poldrei. Vador avait des méthodes expéditives, il utilisait beaucoup la peur, mais son seul objectif était le renforcement de l’Empire. Il était loyal et dévoué au trône. Votre C’Baoth, lui, n’obéira à personne.
— Et un Jedi Sombre aurait peut-être été plus prévisible, suggéra Pellaeon.
— Mais C’Baoth l’est. Et quand il ne l’est pas… Les ysalamiris sont là, ajouta Thrawn avec un geste en direction des créatures installées autour du poste de commandement.
Poldrei réalisa qu’il s’agissait des mêmes cadres que ceux installés autour de sa cabine, ce qui calma un peu sa tension. Mais il voulait aller au bout de la confrontation – ne serait-ce que pour mettre le Grand Amiral face à ces erreurs.
— Ce que vous admettez, en fait, c’est qu’il peut vite nous trahir. Mais vous lui avez proposé – à cette créature – le commandement de l’Empire tout entier ? Je vous le demande, amiral Thrawn : Avez-vous perdu l’esprit ?
— Il l’a refusé.
— Oh, magnifique, et en échange de quoi ? s’emporta le Moff. Vous lui avez proposé la vie d’enfants ! D’enfants, Thrawn !
— Les jumeaux de Leia Organa et Han Solo. Des ennemis jurés de l’Empire.
— Je me fiche que qu’ils soient ceux d’Organa ou de la première dévaronienne venue… Ils n’ont rien voulu !
Il criait presque à présent ; le noghri Rukh était à l’affût, prêt à sauter sur lui si nécessaire. Mais il s’en fichait. Sa colère, attisée par de vieilles blessures jamais cicatrisées, était bien trop forte.
— Si je vous ai soutenu jusqu’à présent, c’est parce que je croyais que vous aviez le sens de l’honneur, cracha-t-il. Mais ce marché que vous venez de conclure n’y ressemble pas. Vous n’avez pas appris les leçons de la guerre ? L’Empire avait les hommes, les armes, les bases… Il aurait dû gagner. Les Rebelles, partis de trois fois rien, sont parvenus à détruire en moins de dix ans un régime qui se voulait millénaire – millénaire, rien que ça ! Et ils l’ont fait avec la force du désespoir, la foi en leurs convictions… Et le sens de l’honneur.
Il ne voulait – ne pouvait – plus s’interrompre, à présent qu’il était lancé.
— Vous voulez que je vous dise, Thrawn ? L’Empire est mourant, et rien ne le sauvera. Ses chaînes sont trop longues, ses boulets trop lourds. L’esclavage de centaines d’espèces, à une époque où la main d’œuvre droïde aurait largement pu compléter les manques. L’anéantissement d’autres… Et pour quels motifs, je vous le demande ? Et ces mondes que nous avons détruits… Détruits… Même si ce sont des extrémistes comme Tarkin qui ont détruit Aldérande, c’est l’Empire tout entier qui a été taché du sang et des cendres de ses habitants. Trente millénaires de civilisation, quatre milliards d’années de merveilles géologiques… Et tout ça pour quoi ? L’Empire a quand même perdu.
Il regarda le Grand Amiral droit dans les yeux, imaginant que c’était son propre regard qui était de braise et que l’autre s’en trouverait impressionné.
— Et voilà que vous répétez ces erreurs. Vous êtes le Commandeur Suprême… Mais permettez-moi de ne pas approuver. Si vous le souhaitez, d’autres, moins regardants, sont prêts à vous soutenir. Vous n’aurez aucun mal à me remplacer.
Carth fit quelques pas vers la sortie, mais il n’avait pas atteint le milieu de la salle qu’une voix impérieuse s’éleva.
— Attendez.
Il se retourna. Thrawn avait abandonné son expression impassible : ses traits étaient plus tirés, presque tendus.
— Vous pensez vraiment que l’Empire ne pourra jamais retrouver le pouvoir ?
— Même s’il le faisait, à quoi bon ? lâcha Poldrei, désabusé. Ce ne serait plus qu’un maître entouré d’esclaves prêts à le poignarder dans le dos à la première occasion. Si nous éliminions la Nouvelle République, un autre mouvement ne tarderait pas à rallier les opposants qui profiteraient de la première ouverture pour replonger la Galaxie dans le chaos.
Il vit sur le visage du non-humain que ces paroles avaient un certain impact – et comprit qu’il avait encore une chance de rattraper la situation.
— Alors, pourquoi n’avez-vous pas rallié les Rebelles ? demanda Thrawn.
— Parce que je crois encore à certains idéaux de l’Ordre Nouveau. La stabilité politique. La force de décision. La puissance militaire. Tout ce qui manquait à l’Ancienne République et que la Nouvelle n’obtiendra jamais…
— Mais vous avez dit que l’Empire ne pouvait être sauvé.
— Non. Mais quelque chose d’autre peut émerger de ses ruines. C’est ce qui se fera au final, dans tous les cas. Il ne redeviendra jamais le régime de Palpatine. La question qui demeure est : « Que sera-t-il alors ? ».
Le regard de Carth se fit lointain, perdu dans quelques-uns de ses plus vieux rêves – ceux qui l’avaient guidé dans sa prime jeunesse et plus tard lorsqu’il avait établi sa gouvernance sur Polcaphran.
— J’entrevois deux possibilités : Ou le courant le plus dur, le plus cruel, le plus égoïste – en fait, celui incarné par nos adversaires du Conseil Intérimaire – prend le pouvoir. Il utilise ce qui reste de nos forces pour déchaîner le chaos dans la Galaxie, jusqu’à ce que tout ne soit plus qu’un immense champ de ruines.
— Ce n’est pas ce que je veux.
— Moi non plus. L’autre possibilité, c’est un régime qui au contraire serait expurgé de ces éléments. Un régime fort mais juste, paternaliste sans être oppressant. Plus de spécisme idiot, plus de cruauté gratuite. Une nouvelle forme d’Empire, plus démocratique, et surtout irréprochable.
Il eut un petit rire.
— Toute la propagande de la Nouvelle République repose sur les massacres commis sous Palpatine et par certains de ses successeurs. Si nous leur retirons ces arguments, comment voulez-vous qu’ils parviennent à mobiliser contre nous ?
Le regard de Thrawn se fit plus brillant, et même l’expression sur le visage du capitaine Pellaeon sembla plus enthousiaste.
— Vous voulez mener une guerre d’opinion, comprit le Grand Amiral.
— En fondant un nouvel Empire, tel qu’aurait dû être celui de départ. C’est encore possible. Nous pouvons le faire… Ensemble.
Thrawn resta pensif quelques instants, puis reprit la parole.
— J’aurai toujours besoin d’un utilisateur de la Force. C’est nécessaire pour… Certaines tactiques.
— Il doit bien y avoir une solution ! s’exclama Poldrei. Un ordre qui serait prêt à nous aider…
— Les Inquisiteurs ? suggéra Pellaeon avec un sourire, imaginant bien l’opinion que le Moff pouvait avoir de ces serviteurs du Côté Obscur.
— Non, grimaça Carth.
Il s’arrêta, perdu dans ses pensées.
— À moins que… La plupart d’entre eux se sont retranchés dans le Noyau Profond, aux alentours de leur forteresse de Pratik…
— Prakith, corrigea Pellaeon. 
— Oui, c’est cela. Mais quelques-uns ont rejoint l’Alignement de Pentastar, du Grand Moff Kaine.
Le souvenir du visage de son ancien supérieur – pour un court laps de temps – se forma dans son esprit.
— Après la chute de Coruscant, Kaine m’a proposé de rejoindre son Alignement, mais le Conseil Intérimaire a menacé de prendre les armes contre lui s’il choisissait une politique d’expansion… À présent que le Conseil n’a plus son mot à dire, j’aimerais reprendre les discussions avec lui. Je comptais le contacter pour votre compte, de toute façon, ajouta-t-il en direction de Thrawn.
— Pour quelle raison ? demanda le Grand Amiral.
— Nous devrions tenter de former une coalition militaire avec d’autres seigneurs de guerre. Voir ce qu’ils peuvent nous apporter comme ressources… Ils pourraient nous faire gagner du temps.
— Je suis d’accord, approuva Pellaeon.
— Entendu, dit Thrawn. Vous voulez lui demander de nous confier quelques Inquisiteurs ?
— Non, même pas pour tout l’aurodium de la Galaxie ! De toute façon, les Inquisiteurs ayant rejoint Kaine étaient placés sous les ordres d’un autre candidat-Empereur, Jerec. Quoi que ce fou ait tenté, ils sont tous morts… Mais le Grand Moff a sans doute conservé leur matériel. Pour le recrutement de nouveaux membres, l’Inquisitorius devait disposer de techniques de détection des Jedi potentiels… Nous devons bien en avoir quelques-uns qui vivent dans l’actuel Empire, non ?
— Il faudra les former, rappela le non-humain.
— Oui, oui, je sais !  C’est un problème…
— C’Baoth – l’original – était un fin connaisseur de la technique qui m’intéresse. La méditation de combat.
Poldrei ne mit pas longtemps à se décider. Le compromis était de mise, et il était prêt à lâcher un peu de lest pour que Thrawn adhère à son plan.
— Entendu. Nous pourrons l’utiliser pour la formation.
— Il va vouloir les enfants, rappela Pellaeon.
— Organa Solo est bien protégée. Vous pourrez prétendre que vous tentez de la capturer, sans succès… Et je n’ai aucun problème à ce que vous lui livriez Skywalker, même s’il m’inspire davantage de sympathie que notre « allié »… Il pourrait d’ailleurs inculquer quelques leçons à nos recrues.
— Vous voulez recréer l’Ordre Jedi ? demanda le Grand Amiral, légèrement moqueur.
— Des Jedi Impériaux, alors, corrigea Poldrei en tentant de ne pas penser à ce que Plo Koon aurait dit de cette idée. Dévoués à ce nouveau régime que nous allons mettre en place. Nous les avertirons de ce qu’est C’Baoth – et de ce qu’ils doivent en apprendre. Et, quand nous le jugerons nécessaire, vos petits amis – il fit un signe de tête en direction des ysalamiris – nous aideront à se débarrasser de ce clone encombrant sans trop d’efforts.
— Amiral, je dois admettre que cette idée me plaît bien, dit Pellaeon.
— Nous procéderons donc ainsi, trancha Thrawn en regardant Poldrei comme s’il le réévaluait. Je vous laisse le soin de contacter Kaine, et de trouver les candidats.
— C’est comme si c’était fait, assura Carth.
Il fit quelques pas en direction de la sortie, mais s’interrompit avant de passer le sas.
— Une dernière chose… dit-il en se retournant. Les informations transmises par vos services, à propos de Bimmisaari… Vous aviez l’intention de les utiliser ?
— Oui, répondit simplement le Grand Amiral, intrigué par ce que la question indiquait.
Un sourire confiant s’étendit alors sur le visage du Moff ; et cette expression était encore plus inquiétante que sa crise de colère tout juste terminée.
— Surtout, n’en faites rien, déclara-t-il. Je vais m’en occuper… Personnellement.  
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