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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Mar 2015 - 12:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Un peu de retard cette semaine, mais l'important est que le chapitre soit là, non ? :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 24

Une odeur musquée flottait dans l’air. Une odeur qu’on ne respirait guère plus dans la galaxie… Une odeur aussi agréable qu’apaisante. L’atmosphère de Caamas.
Il revoyait le générateur de bouclier. Leur cible… Enfin, les Caamasis allaient payer leur impudence. On ne donnait pas de leçon de politique aux Bothans si facilement.
Il savait que la plus grande partie de son peuple désapprouverait ce qu’ils allaient commettre. Pourtant, c’était nécessaire. Tous les volontaires en étaient conscients.
Leur mystérieux commanditaire n’avait pas d’importance. Il n’était qu’un moyen. Non, ce qui comptait vraiment, c’est qu’en ce jour Beny’lya et ses amis allaient éradiquer le chancre que représentait la culture du pardon caamasi dans la société bothane… Une société qui n’avait qu’un espoir de survie : la dureté, impitoyable, traditionnelle, sacrée des Clans, seule clé qui leur permettrait de résister face à l’oppression humaine qui se renforçait…
L’image changea. Il était à bord de leur vaisseau de transport, et tenait dans les mains la clé de leur succès et de leur salut. Une datacarte, qui, insérée au bon moment, permettrait à leur plan de fonctionner…
Le chronomètre arriva à son terme et il fit glisser le support de données dans la fente prévue à cet effet. Aussi tôt, le transpondeur de la navette bothane changea pour devenir celui d’un vieux vaisseau séparatiste. Mais ce n’était pas la seule évolution… Un code était parti en direction du générateur de bouclier, un code capable de le désactiver.
Quelques secondes plus tard, une multitude incroyable de vaisseaux de guerre séparatistes sortirent de l’hyperespace. Derth en fut le premier étonné. La Confédération avait perdu la guerre ! La République était devenu un Empire pro-humain sur lequel Palpatine régnait en maître. Si leur commanditaire avait le pouvoir de faire intervenir les vaisseaux droïdes pour dévaster Caamas, que ferait-il ensuite ? Attaquerait-il le Noyau, Coruscant et les autres planètes humaines ? Ou les Colonies et leurs populations hétéroclites ? À moins que Bothawui ne soit la prochaine cible…
Bothawui…
Des éclairs dévastèrent le ciel en direction de la planète. Les quelques rares vaisseaux de transport qui transitaient dans ce secteur n’eurent pas le temps de s’enfuir ; un par un, ils furent impitoyablement massacrés, livrés au feu qui s’abattait sur Caamas et réduisait en cendres un monde si prospère.
La guerre exigeait des sacrifices…
Un son le tira de son sommeil profond, dont il émergea toujours hébété. D’habitude, quand il faisait ce rêve, il revivait également la réaction… Les débats à Drev’starn, la condamnation quasi-unanime, l’horreur en découvrant que Palpatine s’était servi d’eux et les faisait chanter, le serment fait d’emporter le secret dans la tombe…
Mais cette fois-ci, le rêve s’était interrompu.
C’est alors qu’il distingua l’alarme incendie de l’hôtel et comprit que sa journée s’annonçait mal.
Il grommela en enfilant aussi vite que possible une combinaison de vol en piètre état. Décidément, le sort n’était pas clément avec lui !  Cet échec, sur Polcaphran, les dommages de l’Ar’kai, puis Ackbar qui avait demandé la réquisition du destroyer pour sa campagne dans les vestiges du territoire de Zsinj…
Il avait fallu trouver un lieu convenable pour accueillir les prisonniers ; il ne pouvait pas se permettre de répondre aux questions sur leur présence. Sa chère Base Thorn, celle qu’on surnommait « Taupinière », était malheureusement toujours compromise par ce chutta de Grodin Tierce et sa bande de révolutionnaires impériaux, qui à force d’escarmouches finiraient par attirer l’attention de Cracken et ses sbires. Il lui faudrait vraiment s’impliquer dans cette affaire…
En attendant, les deux cents détenus avaient été transférés dans ce vieux complexe hôtelier abandonné qui appartenait à son grand-oncle avant la Guerre des Clones. Situé au cœur un archipel isolé de Kothlis, le Sandy Beach Resort disposait d’une piste d’atterrissage convenable et d’un nombre de chambres qui l’était tout autant. Malheureusement, ce n’était pas assez pour accueillir toutes ses prises de guerre… Les programmes d’isolement avaient été stoppés, mais devaient reprendre lors du retour de l’Ar’kai au bercail, dans trois jours.
Et maintenant, cet incendie !
Blaster au poing, il émergea de sa suite pour découvrir le centre de contrôle provisoire rempli de bothans paniqués qui échangeaient des ordres dans leurs patois. La cacophonie était insupportable, surtout pour quelqu’un venant tout juste de se réveiller. Mais elle cessa soudainement lorsque les techniciens  aperçurent le nouveau venu.
— Au rapport ! aboya Beny’lya, si fort qu’il couvrit l’alarme.
Ses hommes échangèrent des regards de détresse qui ne firent que l’agacer davantage. Bon sang, un tel remue-ménage pour un simple incendie !
Finalement, ce fut un jeune lieutenant qui s’avança en tremblant.
— C’est… C’est une évasion, Général… Les prisonniers sont sortis des cellules et se sont emparés d’armes.
Le sang de Beny’lya se glaça d’un coup, mais il reprit très vite contenance.
— Puisque vous vous êtes dévoué pour me l’annoncer, vous serez exempté de sentence, une fois cette affaire réglée… À moins que vous ne fassiez partie des imbéciles qui étaient en charge de garder le couloir d’où l’évasion est partie.
Il regarda rapidement en direction de deux autres bothans à peine plus âgés que lui, particulièrement échevelés et aux yeux rougis, comme s’ils n’étaient plus de la première fraîcheur.
— Lancez le verrouillage d’urgence ! Coupez les élévateurs ! ordonna-t-il aux techniciens encore à leur poste. Il ne faut pas qu’ils s’échappent ! Ne faites aucun prisonnier ! Nous règlerons nos comptes plus tard, ajouta-t-il à l’encontre des deux fautifs.
Bouillant d’une rage qu’il avait rarement connue, Beny’lya retourna dans sa suite pour y enfiler en catimini une veste de combat. Rien de très solide, mais cela pouvait faire la différence entre une blessure ou la mort… Et il n’avait nullement l’intention de mourir. Il fallait qu’il vive.
Revenant dans la salle de contrôle, il désigna du doigt tous ceux qui n’étaient pas pliés sur leur terminal – tous ceux qui ne seraient pas indispensables ici.
— Nous allons leur bloquer le passage, expliqua-t-il rapidement. Ils n’ont qu’une seule option pour s’en sortir : fuir ! Aux navettes !
Il prit soin de faire passer devant les deux gardes fautifs, puis se précipita à leur suite, en maudissant une fois de plus Ackbar et sa foutue réquisition.
Les couloirs de l’hôtel, aménagés à la va-vite, n’avaient rien de ceux d’un établissement de sécurité. Les meubles vétustes, en bois local, étaient installés à intervalles réguliers avec des bibelots couverts de poussière pour les égayer. L’ensemble s’inspirait du style coruscantien des dernières années de l’Ancienne République, avec un effet précieux que Beny’lya exécrait au plus haut point. Mais il était résolu à le supporter, tant que cela lui serait utile.
C’est-à-dire peu de temps encore.
Devant eux, à une distance indéterminée, quelques éclats de blasters retentirent, puis de véritables rafales, dont le vacarme perçait malgré l’alarme qui continuait de sonner.
— On dirait des échanges de tirs ! lança un de ses agents à sa droite.
— Ils ont dû mettre la main sur des armes de poing, approuva le général. Peu importe ! Cela ne les protègera pas. Sylar, Klihn, vous continuez, dit-il aux deux bothans devant lui. Les autres, suivez-moi.
Il leur montra une porte de service qu’il déverrouilla avec son badge. Le moteur du système, usé, ne parvint pas à ramener le panneau dans son logement et laissa l’accès entrouvert. Un par un, ils s’y faufilèrent.
Longtemps auparavant, avant même que la Guerre des Clones n’éclate, il était venu ici, dans ce bâtiment… Il avait aidé son grand-oncle à l’exploiter. C’était une excellente stratégie, comme il s’en rendait compte à présent. En faisant de l’endroit un lieu de vacances tranquilles pour les employés anonymes de Coruscant, son mentor avait créé une source de renseignements inépuisable. Discussions amicales, relevés bancaires, connexions à l’Holonet via l’antenne locale, confidences d’alcôves et même sur l’oreiller… Tout était bon pour extirper des données.
Le savoir est le pouvoir.
Mais un autre genre de pouvoir reposait entre ses mains, à présent. Il vérifia le niveau de charge de sa carabine, assura sa prise sur la détente et posa l’autre main sur la culasse avant de la rapporter sur le canon.
Grâce au réseau de couloirs de service, ils étaient parvenus à dépasser le groupe adverse, il en était convaincu. Restait à présent à transformer cet atout en concret. Il approcha de la sortie encore close et appuya l’oreille.
Quelques pas, assez rapides, de l’autre côté. Des tirs en masse, plus loin. Derrière eux. Le groupe progressait rapidement… Mais il s’attendait à rencontrer de la résistance… C’est en tout cas ainsi qu’il aurait considéré les choses.
Et il y aurait de la résistance. Une escouade au complet sur la piste des navettes. Escouade qui risquerait d’être en sous-effectif si l’ensemble du contingent de prisonniers parvenait à l’extérieur. Leur avant-garde était donc armée. Et l’arrière-garde, qui empêchait les autres troupes bothanes de les rattraper… Également armée.
Restait le cœur du groupe, celui qui se trouvait à présent de l’autre côté du panneau.
D’un coup de poing rageur, Beny’lya enfonça le contrôle d’ouverture. La porte coulissa, révélant des humains en pleine course qui n’eurent pas le temps de réagir.
— Abattez-les !
Il appuya lui-même sur la détente, et ne la relâcha pas. Les salves jaillissaient de son arme à un rythme effréné, fauchant les ennemis les uns après les autres.
Des cris s’élevaient à présent de la masse des prisonniers, qui commençaient à réaliser le piège dans lequel ils étaient tombés. Beny’lya repéra un humain aux cheveux blonds, plutôt grand, qui tenait une barre de fer comme s’il s’agissait d’un sabre-laser, et l’abattit d’un coup. Son torse noircit sous l’impact de la décharge, et l’homme s’affaissa aussitôt. Mais le général était déjà passé à d’autres victimes. C’était une exécution en règle ; les bothans étaient des gundarks au milieu d’un troupeau de nerfs en fuite.
Les humains s’enfuyaient à présent du couloir par les deux extrémités, sans se soucier de leur objectif initial. Beny’lya décida de poursuivre ceux qui s’éloignaient de la plateforme d’envol ; leur comportement imprévisible les rendait à ses yeux plus dangereux que leurs congénères. Marchant sans ménagement sur les cadavres encore fumants, il se lança à leur poursuite d’un pas de course qui ne ralentissait que lorsqu’il levait son arme pour neutraliser une cible.
 Il ciblait le dos d’un humain à l’air rustaud – sans doute un stormtrooper capturé ou l’homme de main d’un contrebandier – lorsqu’un sifflement s’échappa de son arme ; le blaster, en surchauffe, refusait d’agir. Il jura bruyamment, ce qui incita le fuyard à se retourner.
Et il s’arrêta.
Jetant brièvement un coup d’œil de chaque côté, Derth s’aperçut que le reste de l’escouade avait pris une autre direction. Il était seul, et à présent désarmé.
L’autre décida de tenter sa chance.
Repérant le rideau qui encadrait la fenêtre à côté de lui, l’homme tira dessus pour l’arracher. D’un coup de main très habile, il se saisit de la tringle qui soutenait les parures et la débarrassa de toute entrave.
Beny’lya comprit qu’il n’avait plus le temps d’attendre que son arme veuille se remettre en marche. Il attrapa des deux mains le long canon encore brûlant, et chargea son adversaire.
Il devait s’agir d’un ancien duelliste, car il se mit en garde aussi bien que possible vu les circonstances. La tringle était bien plus grande qu’une vibrolame standard, mais il l’abattit en direction du général avec une dextérité impressionnante. Les deux épées improvisées s’entrechoquèrent avec un bruit de métal retentissant.
Aussitôt, Beny’lya retira sa carabine pour frapper dans l’autre sens, mais son adversaire bloqua une nouvelle fois.
Au troisième essai, la carabine, fragilisée, vola en morceaux.
Ç’aurait pu être la fin du général s’il n’y avait pas eu un des éclats pour toucher au visage le duelliste. Profitant de cet instant d’inattention, et malgré sa propre surprise, Beny’lya se rua sur son adversaire.
Depuis sa jeunesse, il maîtrisait le Teras Käsi, cette discipline martiale létale que l’on considérait jadis comme une version accessible à tous des arts Jedi. Dès qu’ils furent l’un contre l’autre, il sentit que son opposant n’avait ni son expérience ni sa souplesse, deux points qui lui seraient très vite fatal. Mais il résistait toujours…
Jusqu’à ce que Beny’lya parvienne à passer les deux bras dans son dos. Il posa une main sur chaque côté de la tête, et, d’un coup sec, brisa la nuque de son adversaire qui s’effondra avec des spasmes d’agonie.
— Général !
Trois bothans se précipitaient vers lui en courant, et, à la moue de leurs museaux, ils semblaient inquiets. Tremblant encore de rage suite à la poussée d’adrénaline du combat, Beny’lya se dit qu’ils avaient de quoi avoir peur.
— Où étiez-vous passés ? les sermonna-t-il.
— Nous avons capturé l’un des meneurs, désigna un sergent à la fourrure crème et blanche.
— Carson ?
— Hélas, non.
Il montra du doigt un humain qui arrivait, encadré par deux gardes bothans. Blessé à la jambe, il était presque traîné par ses geôliers. Derth le reconnut alors.
— Capitaine Dettin ! s’exclama-t-il en reconnaissant le contrebandier. Comme c’est gentil de vous joindre à nous !
Il ouvrit les bras en signe d’accueil, puis les rabaissa immédiatement pour attraper l’arme d’un des gardes. Il la fit glisser hors du holster, cibla Dettin puis appuya sur la détente. Touché au thorax, il laissa échapper un gémissement, puis toute vie disparut de ses yeux sous le regard choqué des bothans qui l’observaient.
— Je me souviens avoir ordonné « Pas de prisonniers », dit-il d’une voix tranchante à leur encontre. N’était-ce pas suffisamment clair ?
— Mais… Monsieur, le programme d’isolement…
— La valeur du capitaine Dettin reposait sur l’utilité qu’il pourrait avoir par la suite. L’évasion – et sa capture si facile – prouve qu’il n’en aurait eu aucune. Avez-vous repéré Carson, oui ou non ?
— Il se dirige toujours vers les navettes avec un petit groupe que nous harcelons.
— Alors, ne vous contentez plus de le harceler ! Abattez-les !
Il se faufila entre ses gardes puis partit en direction de la plateforme, l’arme empruntée toujours en main. Tout au long du chemin, le même spectacle se répétait ; des cadavres humains par dizaines, et quelques bothans dans le même état par endroits. Beny’lya foula du pied indifféremment les uns et les autres. Les vaincus n’avaient plus d’identité, les uns comme les autres.
Lorsqu’il arriva finalement à la plateforme, ce fut pour trouver d’autres mauvaises nouvelles, ainsi qu’il le comprit en voyant la tête du lieutenant qui l’attendait.
— Au rapport ! aboya-t-il en direction du bothan qui n’en menait pas large.
— Ils se sont emparés d’une navette de classe Sentinelle, Général. Un modèle désarmé mais intraçable. J’ai bien peur qu’ils n’aient quitté le système ou le fassent dans les minutes à venir.
Beny’lya accusa le coup. Il était donc trop tard pour empêcher les fuites. Restait à limiter leur impact.
— Combien étaient-ils ?
— Une vingtaine, au plus.
— Et le commando Daiven Carson ? Était-il parmi eux ?
— Il ouvrait la voie. Il a abattu les gardes postés ici, puis il a lancé la procédure de décollage. Quand il s’est rendu compte que seuls nos renforts arrivaient, il a conduit ses hommes au repli et ils se sont envolés.
— La base Thorn est donc compromise. Lieutenant, contactez le colonel Ser’takh sur Brentaal, et dites-lui précisément qu’il a vingt-quatre heures pour accomplir la mission que je lui ai confié. Passé ce délai, il devra répondre de son incompétence. Ordonnez-lui également de préparer l’abandon de nos positions sur Brentaal.
— À vos ordres.
— Lancez également la procédure de repli ici. Si nous avons encore des prisonniers, exécutez-les et passez les corps au disrupteur. Je veux que nous soyons prêts dès le retour de l’Ar’kai, est-ce clair ?
— Parfaitement clair, Monsieur.
Beny’lya acquiesça distraitement et se tourna vers l’hôtel. La vieille structure n’avait plus la beauté majestueuse de sa jeunesse…
— Rasez également les bâtiments et arrangez-vous pour vendre ce terrain à un promoteur. Étant donné que nos plans sont compromis, je veux pouvoir installer au plus vite une nouvelle base, et nous aurons besoin de tous les fonds possibles pour cela.
— Entendu.
Avec un grognement indiquant que la conversation était terminée, le général s’éloigna de son subalterne et marcha jusqu’au bord de la plateforme. Tout n’allait pas si mal, au final. Certes, les fouineurs de la Nouvelle République et de l’Empire contrecarraient leurs projets, certes, les prisonniers risquaient de révéler son implication, certes, il aurait préféré garder ses structures intactes…
Mais, d’ici soixante-seize heures, il retrouverait son destroyer et travaillerait à de nouveaux projets plus ambitieux encore, en tirant les leçons de ses échecs précédents. Mieux, il serait enfin débarrassé du grain de sable exaspérant qui s’était infiltré dans les rouages de la machine.
Un grain de sable du nom de Grodin Tierce, qui ne serait plus que poussière une fois sa vengeance accomplie. 
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Messagepar L2-D2 » Lun 23 Mar 2015 - 13:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 24 lu !

J'ai l'impression de me répéter à chaque Chapitre mais franchement, j'aime beaucoup. Le style est maîtrisé, la caractérisation des personnages détaillée et réussie, les réactions sont crédibles, notamment celle de Beny'lya, dont on saisit les motivations, le passé, les plans à plus ou moins long terme ainsi qu'une certaine forme de "sauvagerie" typiquement Bothan...

Excellent ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Mar 2015 - 17:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Eh bien, lecture rapide, on dirait ! :D

Content que ça te plaise toujours autant. J'espère que la situation du chapitre précédant est plus compréhensible, à présent... :cute:
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Lun 23 Mar 2015 - 19:41   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:J'espère que la situation du chapitre précédant est plus compréhensible, à présent...

Effectivement... Moi j'essayais déjà d'imaginer quel coup tordu les Bothans avaient prévu... :transpire:

Bon, sinon, L2 a raison, tu vas finir par te lasser de nos commentaires répétitifs... :wink: :paf:

Dans les premiers temps, je trouvais les chapitres avec Beny'lya un peu en-dessous, mais maintenant, rien à dire !

Enfin si, quand même ! :D
Jagen Eripsa a écrit:Aussi tôt, le transpondeur de la navette bothane changea pour devenir celui d’un vieux vaisseau séparatiste.

Ça devrait plutôt être en un mot, non ?
Et je suis un peu chiffonnée par
Jagen Eripsa a écrit:Restait à présent à transformer cet atout en concret.

La phrase m'a fait tiquer, et en me demandant pourquoi, j'ai réalisé que je m'attendais à ce que les compléments de "transformer" soient de même nature... :neutre:

Bref, continue comme ça ! :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Mar 2015 - 20:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Rine Œil-de-panda a écrit:Dans les premiers temps, je trouvais les chapitres avec Beny'lya un peu en-dessous, mais maintenant, rien à dire !


Tu m'en vois ravi ! :cute:

Rine Œil-de-panda a écrit:Ça devrait plutôt être en un mot, non ?


Effectivement. :transpire:

Rine Œil-de-panda a écrit:La phrase m'a fait tiquer, et en me demandant pourquoi, j'ai réalisé que je m'attendais à ce que les compléments de "transformer" soient de même nature...


A voir, mais je pense que grammaticalement, c'est correct.

Rine Œil-de-panda a écrit:Bref, continue comme ça ! :love:


A vos ordres Mam'zelle ! :jap:
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Lun 23 Mar 2015 - 20:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:je pense que grammaticalement, c'est correct.

Je ne dis pas le contraire, je trouve seulement cela un peu moins harmonieux...
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 18 Avr 2015 - 14:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après diverses tribulations et pannes d'inspiration liées à mon concours d'hier, nouveau chapitre qui vous plaire j'espère ! :jap:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 25

L’airspeeder fit une embardée de plusieurs mètres pour éviter un véhicule en sens inverse, louvoyant ensuite jusqu’au moment où Grodin parvint à en reprendre le contrôle. Derrière lui, Letzger poussa un gémissement de douleur et se redressa tant bien que mal.
— Ce n’est pas ça qui va arranger ma jambe… grommela le stormtrooper en replaçant celle-ci en travers de la banquette arrière.
— Je fais ce que je peux, d’accord ? répondit Tierce sans quitter le couloir aérien du regard. Ils s’accrochent toujours ?
L’autre jeta un coup d’œil sur la file de véhicule qui s’étendait à la suite de leur véhicule.
— On dirait bien…
Le Major se risqua à regarder l’écran qui lui servait de rétroviseur, et laissa échapper un juron. Les deux speeders d’un beige uniforme qui étaient la source de leurs ennuis se frayaient tant bien que mal un chemin dans la circulation dense de l’aube.
Les Bothans qui conduisaient les engins devaient être des pilotes chevronnés. En fait, leurs poursuivants avaient fait preuve au cours des dernières semaines d’un professionnalisme dont il ne les aurait pas crus capables, à son plus grand malheur…
Profitant du sacrifice de Carson, Tierce et ses hommes avaient regagné au plus vite leur planque, sans omettre de masquer leur trajet. Malheureusement, les agents du colonel Ser’takh connaissaient déjà le repère et avaient donné l’assaut moins de vingt-quatre heures plus tard. Un moment court mais suffisant pour organiser un semblant de repli, d’autant que le piège de l’escalier avait emporté quelques Bothans avec lui.
Hélas, malgré ces débuts prometteurs, leur lutte contre le colonel et sa base secrète avait depuis tourné au vinaigre. Trois jours après leur infiltration avortée, les Bothans avaient débarqué dans leur nouvelle cache et balancé des grenades et du gaz toxique via les conduites d’aération. La moitié du groupe avait péri pendant les premières minutes, et quelques autres étaient tombés pendant la fuite.
Depuis, les rares périodes de repos succédaient aux éternelles fuites. C’était une roue sans fin, un jeu du rancor et du repas sans cesse renouvelé ; ils parvenaient à échapper aux Bothans le matin, ils s’arrêtaient quelques heures pour dormir, puis les Bothans arrivaient, tiraient dans le tas, et la poursuite reprenait. Après quatre semaines à ce rythme, Tierce ne tenait plus qu’avec quelques stims illégaux qu’il avait réussi à chaparder dans les bas-fonds. Il sentait son cœur pourtant vaillant qui manquait de s’arracher de son torse à chaque pulsation.
Ils étaient tombés les uns après les autres. La veille, ils n’étaient plus que quinze à être en vie sur l’ensemble de la cellule de départ, qui comptait une centaine d’hommes sur la planète. L’assaut du soir, alors qu’ils s’appropriaient un stock alimentaire qui devait leur permettre de se retrancher, s’était révélé particulièrement dévastateur. Dix hommes étaient tombés, et trois autres avaient disparu avant qu’il ne puisse voir ce qu’il en était. À présent, Grodin se retrouvait seul avec Letzger, qui, handicapé par sa jambe blessée, ne pouvait pas lui être d’une grande aide.
Leur prochain arrêt signifierait, à coup sûr, leur mort.
Il fallait rompre ce cercle infernal, il le savait. Letzger avait une vilaine plaie qui le ralentirait plus encore dans quelques heures, même si elle ne s’infectait pas – ce qui était loin d’être acquis. Lui-même ne tiendrait plus longtemps à ce rythme, d’autant qu’il n’avait rien avalé depuis la veille.
— Nous devons absolument trouver un abri… murmura-t-il comme s’il venait de prendre une décision.
— Sans blague ! répliqua derrière lui Letzger d’une voix faible. On pourrait peut-être demander aux Bothans de nous laisser un peu de répit ? « S’il vous plaît, les gars, vous pourriez nous laisser un peu tranquilles le temps qu’on reprenne des forces ? ».
— Au lieu de te payer ma tête, regarde là-dessus les médecins à proximité d’ici, répliqua Tierce en lui tendant un datapad allumé. Il faut qu’on fasse quelque chose pour ta jambe.
Le soldat blessé se mit à tapoter sur l’écran pour y entrer quelques informations, puis lut le résultat de ses recherches.
— Bonne nouvelle, il y a du monde ! Et même l’embarras du choix… Docteur Klirroth… Docteur Gambayre… Docteur Tal’may – Houlà, celui-ci, c’est sans doute un bothan ou un twi’lek, mauvaise pioche –, Docteur Sarmanne, Docteur Juliers, Docteur….
— Attends, coupa Tierce en amenant le speeder dans une nouvelle file. Docteur Juliers ? Elfric Juliers ?
— Tu le connais ?
— Un de mes amis d’enfance se nommait ainsi. S’il s’agit du même… Il y a peu de chances qu’il nous trahisse.
— Il ne risque pas d’être… Disons, pro-Rebelles ?
— Ça ne pourra pas être pire que ces Bothans, lâcha le Garde Impérial avec une grimace. Passe-moi le pad… Doucement. C’est à deux blocs d’ici, on y sera très vite.
— Grodin, ne t’inquiète pas pour ma jambe. Je peux tenir encore quelques temps…
Le regard que lui lança le garde impérial le fit reculer au fond de son siège, ce qui lui arracha un nouveau gémissement de douleur.
— Bon… Peut-être pas… Mais les Bothans ?
Tierce regarda dans la caméra arrière, qu’il fit pivoter légèrement dans un sens et dans l’autre pour tenter d’apercevoir les speeders beige. Sans succès.
— On dirait qu’on les a semés…
— Ils ont dû voir cela, grogna Letzger en montrant du doigt une longue file d’appareils officiels lourdement armés.
Le convoi de véhicules blindés comportait une trentaine d’appareils de gros gabarit et quelques autres, plus petits et moins protégés, qui appartenaient d’après leurs inscriptions à divers groupes de médias locaux et galactiques. La circulation régulière s’interrompait pour les laisser passer ; très vite, le transport des fugitifs impériaux, à l’arrêt, se trouva entouré d’une foule d’autres engins aux couleurs hétéroclites. Repérant à sa droite un taxi, Tierce ouvrit sa fenêtre pour interpeller le chauffeur, un humain d’âge mûr qui tapotait furieusement son tableau de contrôle.
— Vous savez ce qui se passe ? demanda-t-il en jouant de son mieux le banlieusard embêté.
— Oh, c’t’une de ces huiles du Centre Impérial – Enfin, Coruscant, comme y disent maintenant, répondit l’autre en mâchant une gomme. Un des Grands Conseillers en visite officielle, je crois. Un type avec nom comme « fêlé » ou « fêtard »…
— Fey’lya, lâcha Tierce. Borsk Fey’lya.
— C’est ça ! Du coup, comme il paraît qu’il est très important là-bas, on organise tout ce bazar pour le convoyer en toute sécurité… Comme si quelqu’un s’intéressait à lui sur Brentaal, ajouta le chauffeur en levant les yeux au ciel.
Quelqu’un comme nous¸ songea Tierce avec amertume en remerciant son interlocuteur. Fey’lya n’est pas là pour une simple visite officielle… Il vient superviser une opération. Celle qui cherche à me tuer…
Arrête,
lui répondit une voix dans son esprit. Tu n’es pas le centre de la galaxie ! Fey’lya n’est peut-être là que pour le centre d’entraînement que tu as découvert… Il vient sans doute visiter son installation en toute tranquillité.
Sauf que ce n’est pas dans le genre des Bothans. Ils aiment mener leurs affaires en toute discrétion, et mon action va à l’encontre de ce principe. Ils vont tout faire pour me retrouver. Ils ont déjà éliminé mon équipe…
À l’exception d’un homme. Tant que vous êtes deux, l’escouade existe toujours. Et tu dois toujours le protéger.

Il regarda la file, songeant que l’être qui était sans doute responsable de la mort de la quasi-totalité de son groupe se trouvait à l’intérieur. Puis il se tourna vers Letzger, qui fermait les yeux comme pour tenter d’oublier la douleur provenant de sa jambe.
— On dirait que c’est un bothan qui va nous sauver la mise, pour une fois. Attache ta ceinture.
Dès que la circulation revint à la normale, Tierce amena son speeder dans une file descendante qui l’amena vers une voie des bas-quartiers. Il gara son véhicule sur le parking de service de la tour où officiait Juliers, puis, soutenant Letzger, ils rejoignirent les ascenseurs et montèrent vers le cabinet du médecin.
Un droïde de protocole 3PO faisait office de secrétaire médical et leur ouvrit la porte. Grodin eut un sourire amusé en voyant l’unité ; ses carters de protection étaient d’un blanc brillant, mais les jointures avaient été peintes en noir. L’ensemble rappelait habilement les armures des stormtroopers, ce qui était plutôt drôle quand on connaissait la réputation pacifiste des unités de protocole de Cybot Galactica. Mais il allait à ravir avec le décor très impérial du cabinet, dans des nuances de blanc et de gris.
— Votre nom ? demanda le droïde en occultant toute formule de politesse.
— Kendal Letzger, répondit machinalement le commando.
— Vous n’avez pas de rendez-vous. Veuillez prendre contact avec le standard pour déterminer une date et revenir ultérieurement.
— N’écoutez pas HCP, lança une voix venant de l’intérieur du cabinet.
Un homme en sortit ; vêtu d’une blouse d’infirmier, il était plutôt petit et bedonnant, mais sa barbe en pointe faisait ressortir un visage intelligent doté d’yeux au regard inquisiteur. C’était l’exact opposé des gens avec qui Grodin avait l’habitude de travailler – et donc sans doute la meilleure chance pour que les Bothans ne les repèrent pas.
— C’est un foutu protocolaire, poursuivit-il en tendant à Letzger une main ferme. Incapable de faire quoi que ce soit sans la paperasse nécessaire. Et c’est le meilleur modèle du marché ! Je l’ai amené chez le technicien une demi-douzaine de fois, mais il a seulement réussi à le rendre moins bavard. Jusqu’à l’impolitesse, en fait. HCP, ne t’ai-je pas déjà dit de saluer le patient ?
— Cent-quatre vingt douze fois.
— Cent-quatre vingt douze fois, Monsieur
— Vous avez souhaité que je taise les mots superflus. J’obéis.
— Saleté de mécanique ! Vilaine blessure que vous avez là, ajouta-t-il en regardant la plaie cautérisée sur la jambe de Letzger. Soudeur thermique ? Torche à plasma ? Ou… du blaster ?
Sans lui laisser le temps de répondre, il se tourna vers Grodin et lui tendit la main, une lueur étrange dans le regard.
— Je vous ai déjà vu quelque part, affirma-t-il. Malheureusement, je ne suis pas physionomiste. Peut-être pourrez-vous me rafraîchir la mémoire ?
— Nous nous connaissons depuis longtemps, Elfric, répondit le Major avec un sourire. Je suis Grodin Tierce.
L’expression du médecin changea de façon assez surprenante. Son côté badin laissa la place à une surprise immédiatement teintée de méfiance. Le Major ne s’y était pas trompé ; il fallait davantage se fier au regard de Juliers qu’à son comportement.
— Grodin Tierce, vraiment… Par les cieux, je ne t’avais pas reconnu. Tu as changé !
— Le temps ne fait rien à l’affaire…
— Tu m’en diras tant… Alors, c’est vraiment toi… Il y avait bien ton nom, sur l’avis, mais je songeais plutôt à un homonyme.
— L’avis ? intervint Letzger. Quel avis ?
— Le mandat d’arrêt émis hier soir par le bureau du gouverneur, répondit Juliers comme si cela allait de soi.
Le doute saisit Tierce ; ainsi, les Bothans avaient abandonné leur politique du secret absolu ?
— Et… Que disait-il sur moi, cet arrêt ?
— Tu es recherché pour ton appartenance au Soleil Noir et ton implication dans un trafic d’épices depuis l’Espace Hutt. Bien entendu, ce n’est qu’un prétexte…
— Docteur, le coupa HCP, le baron Galden a rendez-vous dans sept minutes.
— C’est pour sa femme, et elle est toujours en retard ! Reste ici et empêche quiconque d’autre d’accéder au cabinet. Dis que je suis en opération.
— D’accord.
Il les invita à entrer dans son bureau. À la grande surprise de Tierce – qui avait connu plus que son content d’offices médicaux dans divers secteurs de la Galaxie –, le décor était extrêmement sobre, sans la moindre fioriture ou concession esthétique. L’endroit le plus proche qu’il eût jamais connu servait de QG à un agent du BSI maniaque du rangement, et ce n’était pas pour le rassurer.
— J’aime ma tranquillité d’esprit, expliqua Juliers en voyant leur hésitation. Ici, je peux à la fois recevoir mes patients et réfléchir à leurs problèmes. Ainsi qu’aux miens…
Il alla s’asseoir derrière son bureau et les invita à prendre place en face de lui.
— Je m’occuperai de votre jambe dans un instant, promit-il à Letzger. Je veux juste être mis au fait de la situation avant. Grodin, ce que tu as fait a-t-il quoi que ce soit à voir avec les accusations contre toi ?
— Non.
— C’est ce que je pensais, affirma Juliers qui parut pourtant soulagé. J’en déduis donc que tu as quelque chose à voir avec ce mystérieux groupe impérial qui cause tant de soucis en ce moment.
— Je pensais que le gouvernement maintenait un secret absolu là-dessus…
— Oh, je ne suis même pas sûr que le gouverneur Jaïsne soit au courant de quoi que ce soit, répondit le médecin avec une moue de dégoût. Mais les signes ne trompent pas. J’ai entendu parler d’échauffourées pratiquement chaque jour depuis un mois.
— Il y en a eu chaque jour depuis un mois, confirma Tierce.
— Et c’est un exploit. Les Bothans ne sont pas des tendres. N’importe quel cartel criminel aurait déjà jeté l’éponge.
— J’ai perdu presque tout mon groupe. Letzger et moi sommes peut-être les deux seuls à avoir survécu. Que sais-tu des Bothans ?
— Rien, ou presque. Jusqu’à peu, je les considérais comme une sorte de police politique importée par Jaïsne. C’est un Rebelle tardif, qui travaillait avant comme agent de change dans un établissement de Bothawui ; l’explication était donc toute trouvée. Mais d’après mes patients, c’est un nouvel Isoto. Il profite de son poste en imaginant avoir trouvé là une panacée à tous ses problèmes. Ce sont donc les Bothans qui sont à l’origine, non ?
— Je crois qu’ils restent méfiants vis-à-vis de la Nouvelle République et de ses agents, avança prudemment Grodin. Cela fait un mois que nous sommes en fuite, et ils viennent seulement de lancer un mandat d’arrêt public. Je pense que ça en dit long.
— Tu as raison, bien sûr.
Il leva les yeux comme pour fixer l’horizon, en jouant avec la pointe de sa barbe.
— Ce n’est pas la première fois que j’entends parler des Bothans ces temps-ci. J’ai entendu parler d’une attaque qu’ils auraient menée sur Polcaphran.
— Connais pas.
— C’est dans la Bordure Extérieure, à la frontière entre les Vestiges et l’Alignement de Pentastar. La rumeur veut que la force de frappe toute entière ait été composée de Bothans… Le Moff local n’en aurait réchappé que de peu.
— Tu m’as l’air bien informé, constata Tierce avec suspicion.
— Depuis que les Rebelles se sont installés sur Brentaal, je guette chaque signe qui pourrait annoncer un renversement de situation. J’ai perdu de nombreux patients parmi les plus fortunés, et j’ai aidé d’autres à disparaître. Chirurgie esthétique, prothèses… J’ai même greffé des lekkus à un agent du BSI qui souhaitait éviter d’attirer l’attention des Rebelles.
— C’est répugnant.
— Je ne te le fais pas dire. Mais il travaille à présent sur Coruscant, dans les bureaux du Trésor Galactique, et m’envoie régulièrement des rapports sur les transferts de fonds secrets de la Nouvelle République. Si je savais à qui les faire parvenir…
Bien que toujours sur le qui-vive, Tierce relâcha un peu sa garde. Il avait craint que son vieil ami le dénonce, et il découvrait un franc-tireur de bureau menant une lutte interne contre le nouveau régime…Peut-être avait-il frappé à la bonne porte, pour cette fois.
— J’apprécie de voir encore des patriotes fidèles à leurs convictions, déclara-t-il avec un mince sourire.
— Je n’ai pas changé de ligne depuis l’enfance, Grodin, répondit-il avec gravité. Nous avions douze ans quand l’Empire est arrivé, quarante maintenant, et je n’ai pas fait varier ma position d’un iota. Toi, tu as pu le servir autrement ? Je crois me souvenir que tu étais parti sur Carida…
— Tous les stormtroopers passent un jour ou l’autre par Carida, lâcha Letzger, qui avait à présent étendu sa jambe blessée devant lui et s’appliquait à masser la partie non-blessée de sa cuisse.
— Je n’y suis pas resté longtemps, avoua Tierce. J’ai été transféré sur Yinchorr.
À la lueur de peur qui s’alluma dans le regard d’Elfric, il comprit que le nom de la planète d’entraînement des Gardes Impériaux n’était pas inconnu pour le médecin, et que celui-ci comprenait à présent l’empressement qu’avaient les Bothans à vouloir le capturer. Le Major n’aimait pas évoquer son passé – peut-être à cause de la nostalgie qui le saisissait à chaque fois – mais il n’hésitait pas à s’en servir si nécessaire.
— Je peux te fournir de quoi te cacher et reprendre des forces le temps que la pression retombe, affirma Juliers d’une voix grave. Pas forcément du définitif. J’ai aussi quelques faussaires parmi mes contacts qui pourront vous créer une identité factice en un rien de temps. Les Bothans ne viendront jamais vous chercher ici. Je vais m’occuper de vous, à présent, lança-t-il à Letzger.
— Merci, Elfric, dit Tierce en se levant. Si on s’en sort, je te devrai une fière chandelle.
Le médecin évita son regard, se contentant de marmonner :
— Tu peux le dire…
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Sam 18 Avr 2015 - 15:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai adoré ! C'est toujours extrêmement agréable à lire, il y a une bonne tension pour la course-poursuite, quant au passage avec Juliers, il est vraiment super ! Que ce soit l'action, la caractérisation du personnage et de son environnement ou les dialogues...

Tu trouves le temps d'écrire alors que tu es en concours ? Chapeau bas ! Moi, mes deux années de concours, en rentrant d'épreuve, la seule chose dont j'étais capable, c'était de dormir tout l'aprèm !

Bon, sinon...

Jagen Eripsa a écrit:avaient donné l’assaut moins de vingt-quatre heures plus tard. Peu, mais suffisamment pour organiser un semblant de repli
J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche... "peu" tout seul ça fait un peu bizarre...

Pendant le dialogue, un coup tu mets Garde Impérial avec des majuscules, un coup avec des minuscules...

Pour "speeders beige", je ne suis pas sûre, mais je n'avais pas l'impression que "beige" fasse partie des adjectifs de couleur invariables...

Et enfin :
Jagen Eripsa a écrit:— On dirait que c’est un bothan qui va nous sauver la mise, pour une fois.
j'avoue que je m'emmêle toujours les pinceaux avec les aliens, pour savoir si l'on parle de l'espèce ou de la culture ; de ce fait, la minuscule est peut-être tout à fait justifiée ici... :neutre:

Bref, tu vas être en vacances bientôt, non ? Du coup tu vas avoir plein de temps pour écrire... :D :ange:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 18 Avr 2015 - 18:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'ai adoré ! C'est toujours extrêmement agréable à lire, il y a une bonne tension pour la course-poursuite, quant au passage avec Juliers, il est vraiment super ! Que ce soit l'action, la caractérisation du personnage et de son environnement ou les dialogues...


J'en suis ravi ! A l'origine, le passage devait présenter l'attaque de la planque des Impériaux, mais il y avait trop peu de choses à dire par rapport à cette version. Je voulais aussi montrer Tierce avec un peu moins d'action, celle-ci constituant après tout l'essentiel de ses apparitions. :transpire:

Rine Œil-de-panda a écrit:Tu trouves le temps d'écrire alors que tu es en concours ? Chapeau bas ! Moi, mes deux années de concours, en rentrant d'épreuve, la seule chose dont j'étais capable, c'était de dormir tout l'aprèm !


Attention, ce n'est pas LE concours (qui a lieu en ce moment aussi d'ailleurs), mais un concours d'école à BAC +3 quand même. J'ai eu une journée d'épreuves, mais surtout pas mal de révisions et de stress. Et quand je suis stressé, c'est à quitte ou double ; soit je suis extrêmement prolifique - j'ai commencé à écrire mes Fan-Fics pendant la période de révision du Bac :D - soit je n'arrive plus à aligner deux mots. Manque de bol, c'était le second syndrôme jusqu'à hier. ^^

Rine Œil-de-panda a écrit:J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche... "peu" tout seul ça fait un peu bizarre...


C'est vrai qu'au niveau esthétique, j'ai fait mieux... Peut-être "Un moment court mais suffisant pour organiser un semblant de repli" ?

Rine Œil-de-panda a écrit:Pendant le dialogue, un coup tu mets Garde Impérial avec des majuscules, un coup avec des minuscules...


Effectivement, faudra que je reprenne ça. Dans le cas présent, quand je parle de Tierce, j'essaie de mettre des majuscules, comme à "Major". ^^

Rine Œil-de-panda a écrit:Pour "speeders beige", je ne suis pas sûre, mais je n'avais pas l'impression que "beige" fasse partie des adjectifs de couleur invariables...


J'admets avoir un doute également. Je vérifierai. ;)

Rine Œil-de-panda a écrit:j'avoue que je m'emmêle toujours les pinceaux avec les aliens, pour savoir si l'on parle de l'espèce ou de la culture ; de ce fait, la minuscule est peut-être tout à fait justifiée ici...


Effectivement, c'est une minuscule. Les peuples prennent une majuscule - tout comme l'organisation ici - mais les individus, non, en théorie. En pratique, il y a toujours une majuscule dans les traductions de l'UE. :neutre:

Rine Œil-de-panda a écrit:Bref, tu vas être en vacances bientôt, non ? Du coup tu vas avoir plein de temps pour écrire...


Je suis censé y être déjà, en vacances... Là je vais plutôt attaquer les partiels et un second concours. :transpire:
Ce qui n'est pas forcément significatif. Il m'arrive de ne pas pondre une seule ligne pendant un mois de vacances, et d'écrire un chapitre complet le temps d'un voyage en train. J'essaierai donc de faire au mieux et de reprendre un rythme plus régulier. :D
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Lun 20 Avr 2015 - 0:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:J'en suis ravi ! A l'origine, le passage devait présenter l'attaque de la planque des Impériaux, mais il y avait trop peu de choses à dire par rapport à cette version. Je voulais aussi montrer Tierce avec un peu moins d'action, celle-ci constituant après tout l'essentiel de ses apparitions.


Et bien son passage dans le monde du blablatage est très réussi !

Jagen Eripsa a écrit:Attention, ce n'est pas LE concours (qui a lieu en ce moment aussi d'ailleurs), mais un concours d'école à BAC +3 quand même. J'ai eu une journée d'épreuves, mais surtout pas mal de révisions et de stress. Et quand je suis stressé, c'est à quitte ou double ; soit je suis extrêmement prolifique - j'ai commencé à écrire mes Fan-Fics pendant la période de révision du Bac :D - soit je n'arrive plus à aligner deux mots. Manque de bol, c'était le second syndrôme jusqu'à hier. ^^

Un concours reste un concours... (il faut me voir au sortir de deux malheureuses heures de partiel :x )

Jagen Eripsa a écrit:C'est vrai qu'au niveau esthétique, j'ai fait mieux... Peut-être "Un moment court mais suffisant pour organiser un semblant de repli" ?

:oui:

Jagen Eripsa a écrit:Je suis censé y être déjà, en vacances... Là je vais plutôt attaquer les partiels et un second concours. :transpire:
Ce qui n'est pas forcément significatif. Il m'arrive de ne pas pondre une seule ligne pendant un mois de vacances, et d'écrire un chapitre complet le temps d'un voyage en train. J'essaierai donc de faire au mieux et de reprendre un rythme plus régulier. :D


Alors bon courage, et casse-toi... un doigt (ça semble plus pertinent qu'une jambe...).
Sinon pour les dents de scie de la production, je comprends parfaitement... L'inspiration à tendance à me trouver dans les moments les moins pratiques (genre quand je suis debout dans un RER bondé à 19h45 avec un devoir à réviser et un mémoire à avancer d'urgence...), au lieu de se pointer quand j'ai du temps devant moi...

Du coup, tu prends le train dans les temps qui viennent ? :D
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Messagepar L2-D2 » Mer 22 Avr 2015 - 15:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 25 lu !

Un nouveau Chapitre très intéressant, plein de tension, à la fois dans la course-poursuite du début et dans la discussion avec Elfric Juliers, dont on se demande jusqu'au bout comment elle va finir. Et ce n'est peut-être pas terminé, au vu de la dernière ligne du Chapitre... :?

A mon sens, tu as mis intelligemment à profit le saut de temps d'un mois. C'est plutôt bien vu de retrouver Tierce aux abois, homme traqué sur un monde hostile, tout en ne trainant pas sur les raisons qui expliquent la situation. Et effectivement, l'abandon de l'action au profit de ce que tu as fait là me semble une bonne chose ! :oui:

Je suis d'accord avec Rine sur ce passage :
Jagen Eripsa a écrit:avaient donné l’assaut moins de vingt-quatre heures plus tard. Peu, mais suffisamment pour organiser un semblant de repli

J'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose, même si la proposition que tu fais dans ta réponse est tout à fait satisfaisante ! :)

Également :
Jagen Eripsa a écrit:Quelqu’un comme nous¸ songea Tierce avec amertume en remerciant son interlocuteur. Fey’lya n’est pas là pour une simple visite officielle… Il vient superviser une opération. Celle qui cherche à me tuer…
Arrête, lui répondit une voix dans son esprit. Tu n’es pas le centre de la galaxie ! Fey’lya n’est peut-être là que pour le centre d’entraînement que tu as découvert… Il vient sans doute visiter son installation en toute tranquillité.
Sauf que ce n’est pas dans le genre des Bothans. Ils aiment mener leurs affaires en toute discrétion, et mon action va à l’encontre de ce principe. Ils vont tout faire pour me retrouver. Ils ont déjà éliminé mon équipe…
À l’exception d’un homme. Tant que vous êtes deux, l’escouade existe toujours. Et tu dois toujours le protéger.

Ce passage mériterait d'être en italique étant donné qu'il retranscrit les pensées de Tierce, non ? :wink:

Et comme d'habitude : vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 22 Avr 2015 - 16:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci bien ! Content de voir que cette longue pause ne m'a pas fait perdre mes plus fidèles lecteurs ! :D :jap:

L2-D2 a écrit:Un nouveau Chapitre très intéressant, plein de tension, à la fois dans la course-poursuite du début et dans la discussion avec Elfric Juliers, dont on se demande jusqu'au bout comment elle va finir. Et ce n'est peut-être pas terminé, au vu de la dernière ligne du Chapitre...


Pour être franc, je n'y ai pas encore réfléchi. Juliers a été créé quasiment en direct, mais c'est vrai que le personnage est bien "sympathique"... :cute:

L2-D2 a écrit:A mon sens, tu as mis intelligemment à profit le saut de temps d'un mois. C'est plutôt bien vu de retrouver Tierce aux abois, homme traqué sur un monde hostile, tout en ne trainant pas sur les raisons qui expliquent la situation. Et effectivement, l'abandon de l'action au profit de ce que tu as fait là me semble une bonne chose !


Je suis ravi que ce choix ait été le bon... ^^

L2-D2 a écrit:Ce passage mériterait d'être en italique étant donné qu'il retranscrit les pensées de Tierce, non ?


Effectivement ! J'utilise une manip rapide pour convertir mon Word en langage forum avec toutes les balises nécessaires, mais là, apparemment, il y a eu des ratés...

Rine Œil-de-panda a écrit:Du coup, tu prends le train dans les temps qui viennent ? :D


Oui ! :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 27 Avr 2015 - 12:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Le lundi au soleil, c'est une chance que l'on n'aura jamais, mais ça n'empêche pas la parution d'un nouveau chapitre !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 26

Le pire dans une mission n’était pas le combat en lui-même, mais l’attente avant celui-ci.
La procédure de lancement standard était si complexe que tous les pilotes devaient se rendre dans leurs chasseurs une dizaine de minutes au moins avant la sortie de l’hyperespace. Enfermés dans leur cockpit, ils avaient alors tout le temps nécessaire pour songer à leur avenir – et aux chances qu’il soit fortement raccourci sous peu –, à leur famille – à tous ceux qui les pleureraient et aux autres qui ne se donneraient pas cette peine – et même à leurs finances, lesquelles étant parfois en si mauvaise posture que la perspective de se faire descendre par le premier TIE venu était plus réjouissante que l’idée d’une confrontation avec son banquier.
Corran pensait surtout à son père. Depuis deux ans qu’il avait rejoint la Rébellion et fait la connaissance de Mirax – les deux meilleurs choses qui lui soient arrivées dans la vie, comme il avait coutume de le penser – il songeait moins qu’avant à son géniteur. Tant de choses avaient changé depuis l’époque de la CorSec, ou même pendant l’année et demi de fuite qui l’avait conduit dans plusieurs secteurs de la Galaxie avec Whistler pour seule compagnie. Mais lorsqu’il se trouvait séparé de ses amis et de son épouse, les vieux souvenirs jaillissaient à nouveau.
Son père, agonisant dans ses bras. Quelques minutes plus tôt, tout allait bien…. La mission se déroulait comme prévu, sans accroche. Et le voilà, à terre, mourant.
Il avait pourtant senti que des problèmes allaient surgir. Mais il ne s’était pas fié à son instinct, aveuglé qu’il était par un trop-plein de confiance. À présent, il avait conscience que ces prémonitions faisaient partie de sa connexion à la Force, et il y prêtait plus d’attention que jamais. Il ne voulait pas qu’une erreur aussi grave se reproduise et lui coûte une nouvelle fois la vie de quelqu’un de cher à ses yeux.
— Messieurs, nouvelles instructions du contrôle de vol, fit la voix de Wedge sur la fréquence générale. Nous devons effectuer immédiatement l’appel pour être en action dès la sortie de l’hyperespace.
— Rogue Deux au rapport, Wedge.
Tycho Celchu. De tous les pilotes de l’Escadron, Tycho était le seul – hormis Wedge – qui soit capable de lui damer le pion d’une main les yeux fermés aux commandes d’un chasseur. Lors de leur première séance de simulation commune, Tycho, aux commandes d’un simple chasseur TIE, avait joué avec ses nerfs jusqu’à ce qu’il perde ses moteurs et la majeure partie des protections. Il s’en était fallu d’un cheveu pour que Tycho l’achève… Et, selon ses dires, il était alors « un peu rouillé ». À présent, il accusait deux années de combats intenses et éprouvants et pilotait avec une impressionnante virtuosité.
Corran se sentait toujours un peu coupable du traitement qui avait été infligé à Tycho à l’époque. Le capitaine était alors soupçonné de trahison envers la Nouvelle République pour s’être fait capturé par Ysanne Isard et envoyé à Lusankya, son centre de rééducation personnel. La fuite de Tycho après son transfert était considérée comme une méthode d’infiltration. Privé de toutes ses armes, Tycho était toutefois parvenu à agir pour le bien d’une Alliance qui se méfiait de lui et à sauver la vie de Corran pas moins de deux fois. Et il avait tout gâché en laissant son entraînement CorSec prendre l’aval sur son instinct… Une fois de plus. En l’accusant de trahison juste avant sa « mort » - lorsqu’il était tombé entre les griffes d’Isard –, il avait placé Tycho dans une situation plus que délicate où il n’avait échappé que d’un cheveu à la peine capitale. Le fait que l’évasion de Corran ait permis de lui épargner ce sort funeste atténuait légèrement cette culpabilité, mais elle demeurait présente, comme un rappel de ses erreurs passées – un de plus.
— Rogue Trois en attente.
Pedna Scotian. La chev n’avait rejoint l’escadron qu’après la Guerre du Bacta, au moment où Wedge était parti entraîner les Spectres. Elle parlait peu de son passé d’esclave et préférait écouter les discutions des autres autour d’une table au mess de l’escadron que de se mettre en avant. Un agréable changement dans ce monde de pilotes à l’ego exacerbé.
— Rogue Quatre, présent.
Hobbie Klivian. L’optimisme incarné ! Le vétéran, ambassadeur autoproclamé des corporations du bacta dont il était l’un des plus fidèles clients, était le seul avec Wedge à avoir connu le prédécesseur des Rogues, l’Escadron Rouge, avant la bataille de Yavin qu’il avait suivie d’un lit d’hôpital.
— Rogue Cinq, prêt à en découdre !
Wes Janson. Le meilleur ami de Klivian n’aurait pas pu être plus différent de son camarade. Douze comme lui, et l’Empire était vaincu à coup de rires et d’explosions !
— Rogue Six en attente, Leader.
Gavin Darklighter. Le jeune cousin de Biggs avait bien grandi. Il n’avait pas encore vingt ans, mais l’expérience de deux années au feu suffisait à faire mûrir n’importe qui.
— Rogue Sept, paré.
Myn Donos. L’un des nouveaux venus. Ancien des Spectres et chef d’escadron réformé pour instabilité psychologique suite à la perte de tous ses hommes, jusqu’à ce que Wedge parvienne à le remettre sur le bon chemin. Ce gars-là lui faisait peur. Il ne savait jamais si les moments où son regard se voilait étaient consacrés aux cauchemars sur ce jour terrible ou au souvenir d’une éventuelle petite amie suffisamment courageuse pour le supporter. Toujours est-il qu’il s’éloignait au moins aussi souvent que Corran des autres pour passer des messages, surtout depuis sa permission sur Corellia deux mois plus tôt.
— Rogue Huit, prêt pour la chasse.
Koobis Nu. Le rodien avait une voix sifflante assez étrange sur les fréquences de transmission. Il était plutôt jeune et sympathique, en comparaison de tous ses congénères rencontrés précédemment par Corran.
— Rogue Neuf, en attente.
Le Vol Trois, son groupe de combat, venait après lui.
— Rogue Dix est paré.
Ooryl Qrygg. Malgré son obtention du titre de janhuine, qui l’autorisait à parler de lui à la première personne, Ooryl continuait parfois de se désigner de façon indirecte. Pourtant, il n’a pas à rougir de ses capacités de pilotage !
— Rogue Onze au rapport.
Asyr Sei’lar. Diplômée de l’Académie Militaire Bothane, membre des équipes de renseignement qui avaient infiltré le Centre Impérial pour ouvrir la voie aux Rogues, héroïne de la Guerre du Bacta et accessoirement petite amie de Gavin. Aussi belle que dangereuse, la bothane était considérée par son peuple comme un exemple, hormis par les plus fanatiques qui la qualifiaient de traîtresse pour ses choix sentimentaux.
— Rogue Douze, prête.
Inyri Forge. La sœur d’une des premières coéquipières de Corran – une autre personne dont il n’avait pu empêcher la mort. L’Escadron Rogue lui avait ouvert les yeux sur sa relation avec Zekka Thyne, un voyou du Soleil Noir avec qui les Horn avaient eu de sérieux problèmes. Depuis, elle se vouait corps et âme à l’escadron.
— Bien reçu, Rogues. Préparez-vous, nous quitterons le Sewell dès que le contrôle de vol enverra le signal.
Ce qui n’était pas encore pour tout de suite, d’après l’ordinateur du X-Wing de Corran. Les senseurs indiquaient clairement que le destroyer n’était pas encore sorti de l’hyperespace et ne s’apprêtait pas encore à le faire. Restait l’attente, et ses douloureuses questions.
Aurait-il pu faire quelque chose pour sauver son père, Gil Bastra, Lujayne Forge, Riv Shiel et tous les autres qui étaient morts en se battant pour lui ou à ses côtés ? La question le taraudait toujours. Il savait qu’il n’était pas le seul à y penser. Gavin portait toujours une part de culpabilité en lui pour la destruction d’Halanit et le massacre des dix mille colons qui y résidaient ; Tycho pensait régulièrement à sa planète natale, Aldérande, qui n’existait plus que dans ses souvenirs. Mais Wedge était le seul à qui il se confiait volontiers ; d’abord parce qu’il faisait presque partie de la famille – Mirax le considérait comme son frère –, ensuite parce que sa longue carrière dans l’Alliance Rebelle en tant que chef d’un escadron à la mortalité supérieure à la norme le plaçait dans la position idéale pour réconforter ses hommes. Chaque perte qu’ils connaissaient venait s’ajouter à celles que Wedge subissait depuis le meurtre de ses parents, bien avant que l’Escadron Rogue ne soit fondé.
Un sifflement bref le tira de ses réflexions.
— Bien vu, Whistler, répondit-il en consultant son écran. Nous sommes sortis de l’hyperespace. Préchauffe les moteurs, ils ne vont pas tarder à donner le signal.
Mais les secondes qui suivirent ne marquèrent aucun changement ; jetant un coup d’œil sur les côtés de son appareil, Corran aperçut Wes Janson qui s’amusait à souffler sur sa vitre pour y dessiner des formes avec le doigt. Aucun signe de préparatif en vue…
— Changement de programme, Rogues, annonça soudainement Wedge sur la fréquence de l’escadron. La mission est annulée. Vous pouvez disposer…
Des protestations s’élevèrent aussitôt du canal, et Corran résista à grand-peine à l’envie de se joindre à ses camarades qui se plaignaient du dérangement. Mais sa déception n’était pas tout à fait la même ; il s’agissait plutôt du dépit de l’inspecteur ayant accompli sa mission pour finalement s’entendre dire que le coupable a été relâché.
Après un mois d’enquête au cours desquels ils avaient mené plusieurs opérations comme celle d’Ansion, sans trop de succès, les Renseignements étaient parvenus à intercepter une communication sur une fréquence utilisée de temps à autre par le contrebandier Larf Kolann, cet iktotchi qu’ils soupçonnaient de collaborer avec un seigneur de guerre impérial. Le message, succinct, indiquait un rendez-vous dans le Corridor d’Ison, à deux pas de la nébuleuse qui gardait l’un des deux accès de cette branche de la Voie Commerciale Corellienne. L’horaire était incomplet, mais la division tactique du général Cracken avait tout de même planifié une intervention – sans succès, visiblement.
Corran ouvrit son cockpit et sortit l’échelle rétractable pour atteindre sans difficulté le sol du hangar. Après avoir ordonné à Whistler de garder un œil sur l’appareil, il rejoignit le petit groupe qui s’attardait encore dans la baie d’envol ; Tycho, Wes et Hobbie. Wedge était toujours à bord de son chasseur, visiblement en pleine conversation avec quelqu’un.
 — Pour être franc, je ne suis pas mécontent de cette issue, admit Tycho.
— J’espérais quand même que nous les aurions, cette fois, déclara Corran, intrigué par le comportement de l’aldéranien.
— Moi aussi, bien sûr. Mais je n’aime pas cet endroit. La dernière fois que nous y sommes venus… Ça ne s’est pas très bien passé.
— Vous vous êtes déjà battus ici ?
Tycho et Hobbie échangèrent des regards sinistres, mais Wes parut offusqué.
— Comment, jeune homme ? Vous ne connaissez pas l’histoire de votre escadron ? Vous n’avez même pas lu Cent missions extraordinaires de Wes Janson et de ses faire-valoirs Rogues ?
— Un vrai succès d’édition, renchérit Hobbie. Un exemplaire vendu – et c’est toi qui l’a acheté.
— En fait, mon livre de chevet est Mille et une astuces pour échapper aux plaisanteries du lieutenant Janson, par Wedge Antilles.
— Ah, que la discipline se perd ici ! s’exclama Wes en portant la main à son cœur. Bon sang, Tycho, comment Wedge a-t-il pu laisser les jeunes tomber si bas ?
— Il préférait sans doute éviter qu’ils te ressemblent, commenta le capitaine, amusé. Pour répondre à ta question, Corran, oui, nous nous sommes battus ici. C’était l’une de mes premières missions en tant que Rogue…
— Tu parles d’une époque qu’il ne peut pas connaître, protesta Janson. Il portait encore des couches culottes en ce temps-là !
— J’avais seize ans lors de la bataille de Yavin, et je m’en souviens très bien, protesta Corran.
— C’était un an plus tard environ. Luke commandait l’Escadron. Nous venions de perdre Dodonna…
Jan Dodonna. Le général qui avait mis au point l’attaque contre l’Étoile Noire, un héros de l’Alliance présumé mort lors de l’assaut impérial sur Yavin mais que Corran avait rencontré pendant sa captivité sur le Lusankya. Disparu depuis lors avec l’ensemble des prisonniers. Un autre motif de culpabilité…
— …nous étions dispersés et nous recherchions absolument un endroit reculé pour établir une nouvelle base le temps de reprendre des forces. On circulait surtout dans la Bordure, mais en suivant des algorithmes prédéfinis qui devaient nous permettre de nous retrouver le moment venu sans faire appel à des communications.
— Les temps ont bien changé !
— Pourtant, ce n’est pas si vieux. Bref. Notre groupe devait se joindre à un autre pour traverser la nébuleuse et établir une base au-delà, mais quand nous sommes arrivés sur place, il ne restait que les vestiges d’une bataille. L’Empire avait déchiffré la Force sait comment nos algorithmes et le premier groupe était tombé dans une embuscade. Mais avant d’être abattus par les TIE supérieurs en nombre, ils ont anéanti tous les vaisseaux lourds impériaux. C’est grâce à leur sacrifice que nous nous en sommes tirés – en sauvant Mon Mothma et le Rédemption qui voyageaient avec nous – mais pas sans perdre quelques transports et des pilotes d’autres escadrons. Beaucoup de gens biens sont morts ici.
Corran pouvait parfaitement comprendre ce sentiment. Il n’en était pas encore à associer les planètes aux gens qui y étaient morts, mais il n’avait pas pu s’empêcher d’éprouver une réticence lorsque l’Escadron Rogue était retourné sur Talasea pendant la campagne contre Zsinj. Le souvenir de la mort de Lujayne y était encore trop présent.
— Et d’autres qui n’étaient pas si honorables y ont perdu la vie également, ajouta Wedge en approchant. Tycho, Corran, venez avec moi.
— Tu prends un bleu en laissant tes plus vieux camarades sur le carreau ? s’offusqua Wes.
— Une véritable trahison, approuva Hobbie.
— Le colonel Varzatti a besoin d’un expert en contrebande – sans vouloir te vexer, Corran – et je veux avoir mon second à mes côtés. Il n’y a pas eu de demande pour un strip-teaseur militaire couvert de nourriture pour ewoks en peluche, mais je peux toujours demander…
— Quel coup en traître !
— Yub yub, Lieutenant !
Il les emmena vers les turboascenseurs qui devaient les conduire au centre de contrôle du destroyer. Wedge paraissait soucieux, et Tycho semblait s’en inquiéter. Puis il regarda Corran et reporta son attention sur lui.
— Quelque chose te tracasse ?
— Eh bien… Je réfléchissais à ton récit sur la bataille, mentit-il. Tu disais que les pilotes impériaux n’avaient plus de vaisseaux lourds pour se poser, n’est-ce pas ? Ils étaient donc condamnés ?
— Bien sûr.
— Et… Ils n’ont même pas pensé à se rendre ? À sauver leurs vies ?
— Tu sous-estimes leur endoctrinement, surtout du vivant de Palpatine. Le carcan moral qui était imposé faisait l’effet d’un lavage de cerveau. Tous les repères étaient redéfinis, tous les réflexes conditionnés à des procédures… Et aucune ne comprenait le ralliement aux Rebelles, fût-ce pour sauver leur vie.
— Très peu de pilotes impériaux ont rejoint nos rangs, confirma Wedge d’un hochement de tête alors que les portes de l’ascenseur se refermaient. La mutinerie du Rand Ecliptic et la désertion de Tycho tiennent plus de l’exception que de la règle. Et elles ont un point en commun.
Son regard se perdit dans quelque lointaine pensée, et l’aldéranien poursuivit à sa place.
— Les pilotes du Rand Ecliptic – qui comprenaient Hobbie et Biggs Darklighter – ont eu le même professeur que moi. Le baron Fel.
— Soontir Fel ? L’as des as ?
— Un autre corellien extrêmement doué aux commandes d’un appareil… Fel préconisait de se fier à ses intuitions pour parvenir au meilleur pilotage possible. Il refusait le carcan. Il voulait former les pilotes impériaux les plus performants, comme il l’a prouvé avec le 181[sup]ème[/sup]. Ironie du sort, c’est ce qui nous a conduits à abandonner l’Empire, et ce qui l’a convaincu de nous rejoindre par la suite.
Wedge n’ajouta rien, mais Corran sentit qu’il en savait bien plus. Il fut toutefois dispensé de la moindre question, puisque le turboélévateur venait d’arriver sur la passerelle de coordination des chasseurs.
L’une des particularités des destroyers Venator était leur double pont de commandement. Conçus autant comme des vaisseaux d’assaut que des porte-chasseurs, ils disposaient d’une salle de commandement annexe destinée à la gestion des escadrons déployés. Cette innovation n’avait toutefois jamais eu les résultats escomptés, et avait fini par être abandonnée sur les modèles qui suivirent.
Sur le Roons Sewell, le pont secondaire avait repris sa fonction principale de gestion des escadrons, mais la liaison avec l’autre passerelle – celle de contrôle du vaisseau – avait été améliorée grâce à la création d’une liaison directe entre les deux tours qui saillaient de la superstructure du croiseur. L’aménagement rappelait celui de la salle de commandement de la base de Yavin IV, telle qu’elle était présentée sur les holoreportages qui fleurissaient sur les canaux militaires de la Nouvelle République.
Mais ce qui frappa les nouveaux arrivants était le spectacle que l’on pouvait distinguer au-delà des baies de la passerelle. Un champ d’astéroïdes métalliques, des débris de vaisseaux de tailles diverses qui tournoyaient lentement dans le vide sidéral entre le destroyer et une gigantesque nébuleuse qui s’étendait au-delà.
— Les vestiges de votre bataille passée ? demanda Corran, mais Tycho hocha négativement la tête.
— Les récupérateurs de métaux ont déjà vidé la zone. Non, ces débris-là sont plus récents.
Le colonel Varzatti, qui regardait également le spectacle, se tourna vers eux et leur fit signe d’avancer. Lui-même fit quelques pas de sa démarche très raide, et les salua d’un signe du chef.
— Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à cette affaire, commenta-t-il en montrant le désastre. J’ai déjà contacté Coruscant. Ils estiment qu’une force capable de réagir avec autant de brutalité doit être prise au sérieux.
— J’ai du mal à croire que le groupe de Kolann ait pu y passer entièrement, avoua Corran. Pour un contrebandier, il avait un équipement au point et des armements lourds plutôt performants. L’attaquant devait disposer d’une grosse puissance de feu.
— Ou de l’effet de surprise, contra Tycho. Nous ignorons encore l’identité du client de Kolann, mais lui sait peut-être des choses sur nous. Il a pu détruire ces appareils pour couvrir son identité en apprenant notre approche.
— Les débris sont plus froids que le néant, expliqua Varzatti. D’après mes analystes, l’attaque n’a pas eu lieu aujourd’hui. Nous ne disposions que du jour de la semaine qui verrait la rencontre… Il est possible que nous soyons arrivés sept ou quatorze jours trop tard. Peut-être même plus.
— C’est un carnage, commenta Wedge. On a repéré des corps ?
— Quelques-uns, oui. J’ai donné l’ordre de les récupérer pour autopsie. J’attends de nouvelles instructions de Coruscant pour le reste… Mais je dois vous avouer que j’en ai assez de cette chasse. Nous ne sommes pas à notre place. J’ai l’intention de demander un redéploiement dès que possible. Commandant Antilles, peut-être pourrions-nous laisser uniquement les Spectres sur l’affaire…
— Je vais y réfléchir, promit l’officier.
Varzatti tourna une nouvelle fois son regard vers l’extérieur. Les débris semblaient aussi nombreux que les étoiles visibles à cette distance.
— Faites vite, Commandant. J’ai l’impression que nous n’aimerons pas ce que nous allons découvrir… 



*********


Quelques commentaires sur ce chapitre :
- La première phrase m'est venue suite à mon examen de la semaine dernière, je vous laisse deviner pourquoi. :paf:
- J'ai repris pour la composition de l'Escadron Rogue un mélange entre celles des tomes 8 et 9 de la série des X-Wings, tous les pilotes sont d'Allston ou de Stackpole. :cute:
- L'âge que j'indique pour Corran Horn est de deux ans inférieur à celui officiel - enfin, Legends - mais il contribue à résoudre l'épineuse question de l'âge des Halcyon - jusqu'à présent, c'était un gamin de quatorze ans au plus qui était censé devenir père. :transpire:
- La localisation du chapitre et les récits autour sont inspirés par l'excellent jeu Rogue Leader, un "must to have" où c'était l'un des missions les plus exaspérantes ! Je n'ose imaginer combien d'autres joueurs ont eu envie de lancer un plaid à Mon Mothma qui s'exclamait toutes les trente secondes 'Leader Rogue, où est notre couverture ?!?" :D
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Messagepar L2-D2 » Ven 01 Mai 2015 - 18:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 26 lu !

Ah, ça faisait un moment que j'attendais le retour de Corran Horn dans cette histoire ! :oui: Et je n'ai pas été déçu : on a droit à une vraie analyse psychologique du personnage, concernant ses failles, ses doutes mais aussi ses raisons de satisfaction. Une nouvelle fois, c'est une vraie réussie ! En plus, avec la composition de l'Escadron Rogue, c'est un vrai plaisir que de retrouver des pilotes connus de la série X-Wing, à la caractérisation une nouvelle fois sans failles !

J'attends d'ores et déjà la nouvelle apparition du pilote corellien ! :oui:

Jagen Eripsa a écrit:- La localisation du chapitre et les récits autour sont inspirés par l'excellent jeu Rogue Leader, un "must to have" où c'était l'un des missions les plus exaspérantes ! Je n'ose imaginer combien d'autres joueurs ont eu envie de lancer un plaid à Mon Mothma qui s'exclamait toutes les trente secondes 'Leader Rogue, où est notre couverture ?!?" :D


Je confirme : je crois bien n'avoir réussi qu'une poignée de mission dans ce fichu jeu ! :grrr:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 03 Mai 2015 - 14:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

L2-D2 a écrit:Ah, ça faisait un moment que j'attendais le retour de Corran Horn dans cette histoire ! :oui: Et je n'ai pas été déçu : on a droit à une vraie analyse psychologique du personnage, concernant ses failles, ses doutes mais aussi ses raisons de satisfaction. Une nouvelle fois, c'est une vraie réussie ! En plus, avec la composition de l'Escadron Rogue, c'est un vrai plaisir que de retrouver des pilotes connus de la série X-Wing, à la caractérisation une nouvelle fois sans failles !


Ravi que ce soit réussi ! La caractérisation des personnages est loin d'être mon domaine de prédilection, donc le fait qu'ils soient fidèles au récit d'origine signifie que l'objectif est rempli ! :cute:

L2-D2 a écrit:Je confirme : je crois bien n'avoir réussi qu'une poignée de mission dans ce fichu jeu ! :grrr:


IIOUAOYE WIMPIAM!

Code "Vies illimitées" de Rebel Strike, où l'on retrouve les missions de Rogue Leader en coopératif. Et ceux pour obtenir les vaisseaux bonus sont intéressants également. Mon record sur "Rendez-vous avec le Razor" avec un combo Slave I + Delta-7 est de 15 secondes et quelques centièmes grâce aux charges soniques... :D

J'adore ce jeu. :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 04 Mai 2015 - 19:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 27

Cette fois-ci, le Moff Poldrei fut averti selon les convenances de l’arrivée du Chimaera sur Polcaphran.
Il avait quitté la surface quelques minutes seulement après avoir reçu l’appel envoyé par Pellaeon. Le capitaine apercevait à présent le rayonnement du large bloc moteur situé à l’arrière du nouveau vaisseau personnel du dirigeant de Polcaphran. Encore sous le choc de la destruction de sa navette, Poldrei avait choisi de la remplacer par un modèle rare : une corvette de classe Assassin, très semblable aux antiblocus qu’affectionnaient tant les Rebelles, mais conçue pour les forces d’élite de l’Empire.
Pellaeon soupçonnait le Moff d’avoir modifié les paramètres de base de son nouveau vaisseau. La peinture argentée aux lignes soulignées de bleu masquait sans doute des équipements de pointe et des quartiers diplomatiques convenant au rôle que Poldrei envisageait de jouer.
Il ignorait encore quelle attitude adopter vis-à-vis du Moff. Il trouvait Thrawn beaucoup trop optimiste pour cette fois. Quatre longues années au service de leurs lubies et de celles du Conseil Intérimaire l’avaient rendues définitivement méfiant, ce qui semblait beaucoup amuser le Grand Amiral. Celui-ci était convaincu que le côté idéaliste de Poldrei pouvait être retourné contre lui si le besoin s’en faisait sentir, mais Pellaeon n’en était pas convaincu. Il estimait que c’était avant tout une façade que se donnait le gouverneur polcaphran ; un ancien officier de l’Escadron de la Mort, vétéran des Guerres des Clones, ne pouvait plus avoir la moindre once d’idéalisme en lui.
Pourtant, Pellaeon doutait même de cette idée. Il n’aurait jamais cru possible non plus que l’Empereur élève un non-humain au rang de Grand Amiral. Il n’aurait pas imaginé un seul instant que ce même non-humain pourrait un jour devenir le dernier espoir d’un Empire mourant vaincu par ces Rebelles surgis du néant une décennie plus tôt à la tête d’une flotte de bric et de broc que n’importe quel gouverneur sectoriel digne de ce nom aurait été capable d’anéantir.
Aussi décida-t-il de suivre son instinct plutôt que sa raison. Et le message qu’il lui soufflait était clair : tout, absolument tout, reposait sur Thrawn. Le Grand Amiral serait la clé de son avenir.
La corvette du Moff Poldrei grandit rapidement sur l’écran à mesure qu’elle se rapprochait du Chimaera. Deux escadrons d’intercepteurs TIE venaient à sa rencontre, chacun en formation triangulaire. Le but de la manœuvre était clair : impressionner son adversaire. Poldrei ne faisait pas partie de cette catégorie, bien sûr. Mais un esthète comme Thrawn ne pouvait pas se permettre de bâcler ses entrées.
C’était quelque chose que le Moff comprenait sans doute parfaitement. Mais il n’avait visiblement pas l’intention de laisser au non-humain l’apanage de la puissance. Cinq vaisseaux semblables à sa corvette paradaient également près d’une structure orbitale en construction, accompagnées d’un immense destroyer de classe Impériale. Pellaeon fut surpris de reconnaître le Nemesis, aux côtés duquel le Chimaera avait été engagé dans ce même espace un mois plus tôt. À l’époque, le croiseur du capitaine Yvanion était dans un triste état, mais les stigmates de l’attaque bothane semblaient à présent totalement effacés. Il prit note de l’importance des ressources financières de Poldrei. Être capable d’acheter six vaisseaux et de réparer un destroyer en si peu de temps tenait de l’exploit en ces temps de disette.
Il quitta la passerelle pour rejoindre le sas où devait accoster la corvette, à quelques mètres à peine de là. Thrawn avait élégamment consenti à faire préparer une des évacuations d’urgence pour recevoir le Moff sans l’obliger à faire le tour du vaisseau. Pellaeon espérait juste que la capsule de sauvetage temporairement retirée ne se révélerait pas nécessaire sous peu…
— Bienvenue à bord du Chimaera, Excellence, salua-t-il en voyant le Moff approcher par le sas ouvert.
— Merci, Capitaine, répondit Poldrei avec un sourire chaleureux. Décidément, on dirait que je ne verrai jamais les parades organisées par vos hommes… Au moins, je ne sors pas d’une capsule de sauvetage, cette fois-ci.
— À ce propos, je vous adresse toutes mes félicitations pour avoir si avantageusement remplacé votre navette.
— Merci. Pour être franc, je ne pense pas que je la regretterai. Je n’ai pas encore étrenné l’Iron Consulor¸ mais ce sera fait dès demain. Peut-être pourrai-je vous gratifier, le Grand Amiral et vous, d’une visite guidée ?
— Je crains que le Grand Amiral ne préfère vous recevoir d’abord. Il vous attend dans sa cabine.
— Alors, passez devant, Capitaine.
Pellaeon acquiesça et prit la direction des quartiers de Thrawn, sans cesser de réfléchir au comportement pour le moins surprenant de Poldrei. Le Moff n’avait rien d’un homme chaleureux à leur dernière rencontre… Mais il était alors assez secoué, par l’attaque sur sa planète et le danger de mort dans lequel il s’était trouvé l’espace d’un instant. Se pouvait-il qu’il soit réellement distinct de ses collègues ?
Tous les hommes sont différents. Peut-être pas physiquement, mais dans leur esprit.
La phrase fit l’effet d’un appel d’air amenant une foule d’autres souvenirs. Ceux de la Guerre des Clones qu’il s’efforçait pourtant d’oublier. Il avait à l’époque noué quelques amitiés avec les officiers clones affectés sur le Leveler, le croiseur Acclamator qu’il commandait. Ses aprioris initiaux avaient rapidement fondu face à sa prise de conscience de la diversité de ces hommes qui portaient pourtant tous le même visage.
Puis les nouveaux étaient arrivés. L’Ordre 66 avait été déclenché. La République transformée en un Empire, son serment transféré de l’une à l’autre sans que lui soit demandé son avis. Les discours de Palpatine… Et le meurtre de Dallin. La disparition d’Autem. La défection de Dodonna, de Tallon et de tant d’autres qui ne convenaient pas au pouvoir en place.
Des amis, auxquels il n’avait pas pensé depuis de longues années. Ce constat le choqua. S’était-il vraiment donné corps et âme à l’Empire, au point d’en oublier son propre passé ?
Il savait que la réponse ne le satisferait pas.
Mais si erreur il y a eu, il ne s’agit de rien de plus que du passé. Si l’Empire d’origine, celui de Palpatine, était corrompu, celui de Thrawn défend toutes les valeurs pour lesquelles je me suis engagé à l’âge de quinze ans ; honneur, paix, stabilité.
— Vous êtes bien songeur, Capitaine, constata Poldrei d’une voix égale où laissait poindre un soupçon de curiosité.
— Désolé, Excellence. Des pensées parasites.
— Liées à votre passé ?
Pellaeon s’arrêta net.
— Comment le savez-vous ?
— J’éprouve les mêmes, confia Poldrei. Depuis quelques semaines. Plusieurs de mes officiers m’en ont également fait part.
— Et… Avez-vous une hypothèse ? Sur l’origine de ces pensées ?
— Plusieurs, Capitaine, et aucune ne me plaît. Pourtant, je n’ai pas l’impression que ce soit un mal. Au contraire. J’ai pu longuement réfléchir sur tous les évènements qui se sont déroulés depuis quinze… Non, bien plus que cela. Vingt-neuf ans. Déjà…
— La date de votre engagement ?
— Précisément. Vous venez du sérail militaire, Capitaine ?
— J’y suis depuis quarante-quatre ans, Excellence.
— Je ne me suis engagé que par un coup du destin. L’attaque de Polcaphran par les Séparatistes au cours de la Guerre des Clones. Une invasion brutale, une occupation sanguinaire. Avant cela, je faisais un peu de politique – des manifestations contre la corruption, par exemple – mais mon activité principale était le négoce. J’avais une petite affaire à l’astroport, de bonnes relations avec les transporteurs…
— Et les Séparatistes vous ont tout pris.
— S’il n’y avait que le matériel ! Ils ont massacré ma famille et bien d’autres. Les survivants encore en état de se battre sont alors entrés en résistance.
Il pinça les lèvres.
— Nous étions quatre, en particulier, à mener le combat. Athalée Jaderan et Lyn Tallato, deux jeunes femmes fort brillantes, des étudiantes en droit, ont inspiré notre mouvement, mais le véritable chef était Thalas Garind, le capitaine de la garde gouvernementale passé à la clandestinité.
— Ces noms me disent quelque chose, avoua Pellaeon en reprenant la marche.
— Vous les avez peut-être côtoyés à une époque. Garind a été promu colonel après la libération de la planète. Tallato et moi l’avons suivi dans la Grande Armée, puis l’Empire est venu… Ils sont morts sur l’Étoile Noire.
Le regard de Poldrei se perdit dans des temps oubliés, puis il se ressaisit.
— Mon aide de camp, Ahris Garind, est leur fils unique.
— Un orphelin de guerre.
— Précisément.
Ils arrivèrent devant la cabine du Grand Amiral. Rukh, le garde du corps noghri de Thrawn, les attendait le dos au mur. Il tenait de la main droite un poignard qui lui servait à aiguiser les griffes présentes sur la gauche. Deux blasters pendaient à sa ceinture.
Il s’approcha pour renifler les mains des deux hommes.
— Vous pouvez entrer, grogna-t-il presque à contrecœur.
Thrawn attendait dans l’ombre, assis sur son habituel fauteuil de commandement, comme à chaque fois que Pellaeon pénétrait dans la cabine. Son regard écarlate, étincelant dans l’obscurité, plongeait dans les étoiles comme s’il y cherchait les réponses au questionnement de l’univers.
— Ravi de vous revoir, Amiral, déclara Poldrei en s’avançant.
Les paroles du Moff semblèrent tirer Thrawn de ses songes. Il fit pivoter son siège pour accueillir dignement ses invités.
— Le plaisir est réciproque, assura-t-il d’un signe de tête. Merci, Capitaine, ajouta-t-il en direction de Pellaeon.
— À vos ordres, Monsieur.
Il esquissa quelques pas vers la sortie.
— Non, vous pouvez rester, déclara Thrawn. À moins que cela ne vous dérange, Moff Poldrei ?
— Je suis sûr que le capitaine Pellaeon est un homme de confiance, répondit celui-ci avec un petit mouvement de la main. Mais assez tardé. J’ai d’importantes informations à vous confier.
Thrawn acquiesça et se leva pour arriver au niveau de Poldrei. Pellaeon ne put s’empêcher de les comparer ; le Grand Amiral était plus grand que le Moff, mais celui-ci dégageait une certaine aura de combativité qui incitait à ne pas le prendre à la légère.
— Je vous écoute, Excellence, indiqua Thrawn en haussant les sourcils.
— J’ai réussi à rallier quelques membres du Conseil Intérimaire à notre cause. Ser Harkusy, Jan Stefside, Klevan Storpiln.
— Que représente leur soutien ?
— En premier lieu, un apport logistique considérable. Harkusy contrôle les installations de Cademimu ; les chantiers navals les plus importants de tout l’espace encore sous contrôle impérial. Jan Stefside n’est qu’un ambassadeur, mais il a la confiance du Diktat Corellien qui pourrait proclamer son allégeance à notre cause si les conditions devenaient favorables. Il m’a déjà envoyé six corvettes de classe Assassin pour mon usage personnel. Quant à Klevan Storpiln… C’est le plus dubitatif des trois, mais il s’est engagé sur la coopération de Sienar avec nos industries et nos laboratoires de recherche. C’est une première depuis la mort de leur président il y a quatre ans.
— Et en termes d’influence politique ?
— Le ralliement du Conseil n’est pas acquis.
Poldrei sembla gêné et hésita pendant quelques instants avant de poursuivre.
— J’ai peur que le spécisme inhérent à l’Ordre Nouveau ne soit un obstacle infranchissable, avoua-t-il. Harkusy est comme moi ; c’est un homme éclairé aux idées larges. Stefside connaît votre génie tactique. Storpiln, qui ne bénéficiait d’aucun de ces avantages, est celui que j’ai eu le plus de mal à convaincre. J’ai bien peur qu’il soit impossible de renverser les mentalités du Conseil.
— Ils douteront de moi, parce que je suis non-humain. Vous ne m’apprenez rien, Excellence. C’est une caractéristique de la pensée impériale que j’ai su exploiter à de nombreuses reprises par le passé, à chaque fois que cela s’est avéré nécessaire.
— Je pense que nous aurons plus de chances de les convaincre avec une démonstration de votre génie militaire. Un plan de bataille innovant, par exemple…
Thrawn eut l’air amusé.
— C’est une science que je n’utilise que rarement. Ma méthode repose sur du travail de terrain, Excellence. Souvenez-vous en.
— Vous devez bien avoir un secret…
— L’art.
Poldrei le regarda d’un air étrange, presque choqué.
— Je parlais sérieusement.
— Moi aussi. Capitaine, voulez-vous bien activer le panneau ?
Une niche dans le mur s’ouvrit lorsque Pellaeon appuya sur l’un des boutons de sa console de travail. Le mur du fond de l’alcôve s’avança jusqu’à arriver au niveau des autres, révélant ainsi ce qui semblait être une toile de maître. Poldrei la regarda avec étonnement ; il semblait la reconnaître.  
— Ma dernière acquisition, indiqua Thrawn en désignant le tableau. Je viens juste de la recevoir. Mes sources du Palais Impérial m’ont indiqué que la Rébellion avait caché des codes de cryptage à l’intérieur ; je n’ai pas pu les récupérer, hélas... Cette œuvre n’a plus qu’une valeur purement artistique, à présent. Et un intérêt stratégique, en ce qui me concerne.
— Stratégique ? répéta Poldrei, décontenancé.
— Oui, stratégique, confirma le Grand Amiral. L’art est le produit des peuples. Il permet de comprendre réellement ceux qui le produisent. Examinons avec attention ce tableau.
Il se tut pendant quelques instants, ses yeux d’un rouge écarlate scrutant les profondeurs de l’œuvre, puis reprit la parole.
— Le peuple à qui on doit ce tableau a un grand respect pour la nature, commença-t-il. L’emploi de mousses végétales ne trompe pas. C’est un procédé rare, très difficile à mettre en place, et demandant une grande minutie. C’est aussi un peuple ouvert d’esprit : la disposition des plaques végétales est telle qu’elle n’a pu être exécutée que par des humanoïdes disposant de mains à pouces préhensibles. Des humains, sans doute, puisqu’ils représentent une grande partie de la population galactique. Or, le sujet de la représentation est une race insectoïde, ayant l’air développée, certes, mais qui n’en reste pas moins non-humaine. C’est ce point particulier qui me fait penser que nous n’avons pas affaire à de l’art Ordre Nouveau : les services culturels de l’Empereur n’auraient jamais accepté un tel artiste dans leurs rangs, à moins qu’il ne représente ces insectes comme inférieurs aux humains. Et… Voyons-voir… Ah, oui. La posture indique clairement une fuite. Les météores, voyez-vous, ne sont qu’une métaphore ; la fuite, elle, est réelle. La plupart des civilisations privilégient habituellement les hauts faits d’armes comme sujets de l’expression picturale. Et nous avons ici une fuite. J’ai donc l’impression que ce peuple accorde une grande importance au refus du combat. Des pacifistes. Associée au point précédent, cette caractéristique indique que nous avons affaire à de potentiels sympathisants rebelles. Ce qui ne serait pas si étrange, si l’on se réfère à cette fameuse clé de cryptage, n’est-ce-pas ? Enfin, le titre a également son importance, plus particulièrement le mot « Crépuscule ». Pourquoi ne pas avoir mis à la place « Apocalypse » ou « Extermination » ? Tout simplement parce que « Crépuscule » a un sens. Un sens bien évident. Ces gens ont l’impression de faire partie d’un monde en déclin, un monde au bord du gouffre. Cette œuvre n’est pas le récit d’une catastrophe ancienne. Elle représente au contraire une situation bien réelle à l’époque où elle a été conçue.
Le Grand Amiral avait parfaitement décrit la toile. Avant de la lui apporter à la fin de l’opération sur Tatooine, Pellaeon ne l’avait vue qu’une seule fois, à un vernissage d’exposition, une quinzaine d’années auparavant. Elle lui avait laissé un grand souvenir. Thrawn ne s’était trompé que sur un seul point : le COMPORN avait approuvé l’œuvre et l’avait même recommandée. Pour ces fanatiques, le tableau représentait la fin des espèces primitives au profit de l’avènement de la domination des humains. Une domination qui, de toute évidence, n’arriverait jamais à présent.
Le Moff Poldrei semblait stupéfait.
— Amiral, finit-il par dire, vous avez parfaitement compris Le Crépuscule des Kiliks. Vous avez parfaitement compris le peuple aldéranien.
— Et c’est de la compréhension d’un peuple que découle mes tactiques.
Il ne dit rien de plus. Mal à l’aise,  le Moff transpirait, de grosses gouttes perlant sur son front. Pellaeon n’ajouta rien, et ce fut Thrawn qui brisa le silence.
— Moff Poldrei, j’ai une question à vous poser, dit soudainement ce dernier.
— Allez-y, répondit Carth, surpris.
— Faites-vous partie des Impériaux qui ont désapprouvé la destruction d’Aldérande ?
La question était insidieuse : le sujet avait été tabou pendant les dernières années du règne de l’Empereur. Il n’avait jamais accepté que l’on puisse mettre en doute ses décisions, aussi injustes et stupides soient-elles.
Le plus intriguant était sans doute qu’elle résonnait étrangement aux oreilles de Pellaeon ; il se rappela alors la conversation qu’il avait eue avec le Moff quelques minutes plus tôt. Se pouvait-il que Thrawn soit atteint par un phénomène similaire ?
— La soif de sang de Tarkin a été le début de la fin, commença Poldrei. C’est à partir de ce moment-là que tout est parti de travers. Palpatine a commencé à confier de plus en plus de pouvoirs aux gouverneurs sectoriels, qu’il avait lui-même nommés. Des brutes, des imbéciles. Des sujets « loyaux ». C’était cela que Palpatine voulait comme intermédiaires entre lui et le peuple. Des serviteurs zélés mais incapables de prendre la moindre initiative. Pour Palpatine, détruire Aldérande, c’était anéantir le cœur spirituel de l’Ancienne République, une planète bercée par les contes Jedi et une ouverture d’esprit ainsi qu’un pacifisme contraires aux doctrines de l’Ordre Nouveau. Pour Tarkin, c’était la sacro-sainte « Doctrine de la Peur », l’affirmation de la toute-puissance technologique de l’Empire, bien supérieure à tout ce qu’avait pu faire la République autrefois. Pour le reste de la Galaxie, c’était simplement un massacre.
— Vraiment ? Si vous aviez été à leur place, vous n’auriez pas donné l’ordre ? SI vous aviez été artilleur, vous n’auriez pas tiré ? C’est une idée dangereuse, Amiral. Dangereuse si elle se répand au sein de nos troupes.
— Un dilemme.
— Exact.
— Je me bats pour que nos troupes n’aient pas à faire de choix de ce genre.
Thrawn ricana.
— Un de mes vieux amis – un homme que je connaissais bien avant de rejoindre les systèmes civilisés – m’a averti que vous aviez une conception de l’Empire peu commune. Mais il m’a aussi expliqué que le système de Polcaphran était l’un des plus loyaux qui soit. J’imagine donc que vous y êtes pour quelque chose…
Piqué au vif, Poldrei se renfrogna.
— Je considère que la loyauté n’est pas synonyme d’aveuglement. Être fidèle à ses principes impose de disposer de suffisamment de recul pour pouvoir les apprécier objectivement. Je ne suis pas un idéaliste, Amiral. J’ai moi aussi l’intention de sauver l’Empire de la ruine. À vous les guerres stellaires… Et à moi ce champ de bataille si terrible qu’est la politique.
— Je n’envisageais pas les choses autrement, assura Thrawn d’un air grave. Qu’avez-vous prévu ?
— Je pars demain pour Orinda afin de convaincre le Conseil. Dangor a convoqué une session exceptionnelle pour parler des suites de l’affaire Zsinj. J’en profiterai pour défendre notre cause.
— Vous avez carte blanche. Pour ma part, j’ai un autre objectif. Il faudrait que vos hommes me fournissent un transporteur civil et tous les équipements nécessaires pour une infiltration.
— Entendu. Vous avez un objectif en ligne de mire ?
Pellaeon regarda son supérieur ; le non-humain arborait un mince sourire pourtant aussi effrayant qu’un carnassier affamé.
— Voyez-vous, Excellence, j’ai le sentiment qu’une excursion sur Brentaal pourrait se révéler très enrichissante.
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Messagepar L2-D2 » Mar 05 Mai 2015 - 11:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 27 lu !

Et décidément, les Chapitres avec Pellaeon, Thrawn ou Poldrei me semblent bien être mes préférés, au vu du talent que tu as à mettre en scène ces trois personnages ensemble ou séparément. Les discussions se suivent, s'enchaînent, les souvenirs remontent à la surface de ces vétérans qui ont vu leur part de combat et qui ont su se défaire de la propagande impériale "basique". J'ai bien aimé les références à Sagoro Autem ou à Jace Dallin (qui meurt, donc ? quel dommage !) et puis, bien sûr, le climax du Chapitre, la brillante démonstration de Thrawn à propos du Crépuscule des Killiks.

Et cette fin...

Jagen Eripsa a écrit: — Voyez-vous, Excellence, j’ai le sentiment qu’une excursion sur Brentaal pourrait se révéler très enrichissante.

Les intrigues vont recommencer à se mélanger ? :sournois:

En revanche, il me semble qu'il y a un léger problème ici :

Jagen Eripsa a écrit: — Précisément. Vous venez du sérail militaire, Capitaine ?
— J’y suis depuis XXXX ans, Excellence.

XXXX ans ? :?

Et merci du tuyau pour Rebel Strike ! :jap: Voilà qui pourrait bien me donner envie de m'y remettre !
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 05 Mai 2015 - 14:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après une petite absence, me revoilà !

J'ai vraiment beaucoup aimé ces deux chapitres, les interactions entre personnages, leurs caractérisations, comme le dit L2, ainsi que la façon dont tu utilises leur passé sont très réussies...
Dans les deux cas, j'ai trouvé certaines formulations du début un peu lourdes, mais ça s'arrange rapidement...


Comme L2, les chiffres romains m'ont un peu déroutée...

Pour le chapitre 26

Jagen Eripsa a écrit:songer à leur avenir – et aux chances qu’ils soit fortement raccourci sous peu


Jagen Eripsa a écrit:Tant de choses avaient changé depuis l’époque de la CorSec, ou même l’année et demi de fuite

Il me semble que cela coulerait mieux avec un "pendant l'année"... ou en tout cas une préposition pour faire pendant au "depuis"

Jagen Eripsa a écrit:Chaque perte qu’ils connaissaient s’ajouter à celles que Wedge subissait

Il manque le verbe de la principale... un "venait" passé à la trappe ?

Jagen Eripsa a écrit:Le carquois moral qui était imposait faisait l’effet d’un lavage de cerveau.

Par ailleurs, j'aurais plutôt vu "carcan moral"...

Jagen Eripsa a écrit:Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à s’intéresser à cette affaire

Il me semble qu'il faudrait mettre "à nous intéresser"...

Pour le chapitre 27 :

Jagen Eripsa a écrit:Quatre longues années au service de leurs lubies et de celles du Conseil Intérimaire l’avaient rendues définitivement méfiant

Soit tu réaccordes, soit tu envoies Pellaeon chez le psy...
Pour "leurs", comme il n'y a pas d'antécédent direct, ça perturbe un peu la lecture...

Jagen Eripsa a écrit:Celui-ci était convaincu que le côté idéaliste de Poldrei pouvait être retourné contre lui si le besoin s’en faisait sentir, mais Pellaeon n’en était pas convaincu.

Je trouve la répétition de "convaincu" un peu lourde

Jagen Eripsa a écrit:Ses aprioris initiaux

J'ai toujours vu "a priori" en deux mots et en italique, et jamais accordé au pluriel... :neutre:


Mais à part ça, ça marche toujours très bien...

Petite excursion sur Brentaal ? C'est pas moi qui vais les en empêcher ! :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 06 Mai 2015 - 14:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! :jap:

L2-D2 a écrit:Et décidément, les Chapitres avec Pellaeon, Thrawn ou Poldrei me semblent bien être mes préférés, au vu du talent que tu as à mettre en scène ces trois personnages ensemble ou séparément. Les discussions se suivent, s'enchaînent, les souvenirs remontent à la surface de ces vétérans qui ont vu leur part de combat et qui ont su se défaire de la propagande impériale "basique". J'ai bien aimé les références à Sagoro Autem ou à Jace Dallin (qui meurt, donc ? quel dommage !) et puis, bien sûr, le climax du Chapitre, la brillante démonstration de Thrawn à propos du Crépuscule des Killiks.


Merci et désolé pour le spoil... :transpire:

L2-D2 a écrit:XXXX ans ? :?


Arf. Petit oubli de relecture... :paf:

La majeure partie de la confrontation entre Thrawn, Pellaeon et Poldrei était écrite à l'origine du point de vue de Poldrei, et devait se finir par une bataille. J'ai préféré réécrire le début et la fin pour mieux intégrer le chapitre dans l'intrigue.

Le problème, c'est que je l'ai fait dans des conditions légèrement précaires, et je n'avais pas du tout envie de faire du calcul mental. Additions et soustractions, certes, mais le problème du calendrier complique tout :

Sachant que G. Pellaeon a 92 ans en 41 ABY et qu'il s'est engagé à l'âge de 15 ans, depuis combien de temps se bat-il lors de sa discussion avec le Moff Poldrei en 8 ABY ?

41 - 8 = 33, 92 - 33 = 59, 59 - 15 = 44

La réponse est donc 44, soit "J'y suis depuis quarante-quatre ans, Excellence."


:paf:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'ai vraiment beaucoup aimé ces deux chapitres, les interactions entre personnages, leurs caractérisations, comme le dit L2, ainsi que la façon dont tu utilises leur passé sont très réussies...


Merci. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:Dans les deux cas, j'ai trouvé certaines formulations du début un peu lourdes, mais ça s'arrange rapidement...


C'est vrai que mes introductions ne sont pas toujours très naturelles... ^^

Merci pour les fautes, j'ai apporté les corrections nécessaires... Un des soucis du rapiéçage de textes, c'est qu'il y a pas mal d'incohérences d'un bout à l'autre qui n'apparaissent pas forcément lors de la relecture de l'auteur ! :transpire:

J'ai juste laissé "aprioris". "A priori" est valable quand il est utilisé en début de phrase, mais lorsqu'il est transformé en nom, une écriture attachée et sans italique est possible. C'est un des changements de la rectification orthographique de 1990. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 26 Mai 2015 - 16:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Les écrits sont finis, donc l'heure est venue pour la reprise de la publication régulière ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 28

Orinda, deux jours plus tard.
 
— Votre incompétence va nous projeter tout droit à la défaite ! tonna Sarcev Quest en désignant l’amiral Rogriss à la vindicte de l’assemblée.
L’officier en question, à l’uniforme impeccablement tiré, resta impassible et choisit de ne rien répondre. Le regard fixé sur son interlocuteur, droit dans ses bottes, il semblait ne rien craindre malgré la colère d’un utilisateur de la Force Obscure qui menaçait de s’en prendre à lui.
Carth ne put s’empêcher d’admirer son courage.
— Votre stratégie déplorable nous a fait perdre tout le bénéfice que nous aurions pu tirer de la mort de Zsinj ! Mais vos forces ont été incapables d’agir en conséquence, et nous nous retrouvons à présent avec la Nouvelle République et ce félon de Teradoc pour seuls voisins !
— Dois-je vous rappeler, Excellence, mon opposition préalable à notre participation à cette campagne ? répliqua Rogriss avec un calme mesuré. Le bénéfice à en tirer était minime, dès le départ.
— Comment osez-vous…
— Calmez-vous, Sarcev, ordonna Ars Dangor. Laissez l’amiral exposer ses arguments. Poursuivez, ajouta-t-il à l’adresse de l’officier.
— Merci, Excellence. Lorsque nous avons appris la mort de Zsinj et que ce Conseil m’a convoqué en comité restreint, j’ai tout de suite exprimé ma désapprobation pour une offensive inutilement coûteuse en vaisseaux et en hommes.
— Et qu’auriez-vous proposé ? demanda Harkusy en haussant un sourcil.
— Une offensive raisonnée, répondit Rogriss en se tournant vers lui. Plutôt que d’affronter frontalement la Nouvelle République et l’amiral Teradoc, j’aurais choisi de m’attaquer à leurs possessions frontalières. Nos ressources ne nous permettent pas pour l’heure une extension démesurée ; il nous faut fortifier chaque monde capturé. Cette méthode nous aurait permis de repousser la ligne de front de quelques parsecs.
— Ridicule ! contra Redd Wessel d’une voix forte. Ces victoires de pacotille auraient été une défaite face aux gains de Teradoc et d’Ackbar. Qu’auraient pensé les citoyens impériaux d’un comportement d’une telle lâcheté ?
— C’est un problème qui n’en est pas un, Général, expliqua l’amiral d’une voix parfaitement calme. Nous aurions déstabilisé la Nouvelle République et montré que nous n’avons pas encore dit notre dernier mot.
— Je suis d’accord avec l’amiral, appuya Harkusy. Nous avons choisi la tactique la plus risquée, et nous avons échoué. En étant plus prudents, nous aurions gagné quelques planètes avec beaucoup moins de pertes.
— Il n’empêche que le conseiller Quest est dans le vrai, intervint Dangor posément. Cette défaite pourrait nous mener à la catastrophe et inciter la Rébellion à nous porter le coup de grâce.
Un silence accueillit ces derniers mots. Chaque personne présente dans cette salle de réunion savait ce qu’il en était de la situation de l’Empire et de sa faiblesse présente. Les Seigneurs de Guerre occupaient pour l’heure la Nouvelle République, mais cela ne durerait pas ; chaque pseudo-Empereur qui s’effondrait entraînait dans sa chute de nombreux mondes qui venaient renforcer la puissance des Rebelles… Le moment venu, les derniers vestiges d’un Empire qui avait dominé tout l’espace connu disparaîtraient sans éclat.
On congédia Rogriss, et les discussions reprirent.
— Ce qui est fait et fait, argua Carth en posant les mains sur la table pour y prendre appui. Il n’appartient qu’à nous de redresser la situation.
— Et vous avez peut-être une méthode miracle ? demanda narquoisement Quest. Un nouveau jouet conçu par vos universitaires, ou peut-être une tactique politique si élaborée que personne ici n’aurait pu l’imaginer avant vous ? Je vous en prie, Moff Poldrei, taisez-vous avant de vous couvrir de ridicule.
— Je n’ai rien de miraculeux, admit le polcaphréen, mais je n’ai pas l’intention d’abandonner le combat sans utiliser tous les atouts que l’Empire a encore à sa disposition.
— Nous parlons bien sûr d’une solution militaire ? demanda le général Wessel.
— Évidemment. N’oubliez pas que j’ai fait l’essentiel de ma carrière dans la Flotte Impériale. J’ai une certaine expérience qui m’a permis de comprendre que le principal problème que nous connaissons actuellement est le manque de coordination de nos forces. Il nous faut un nouveau Commandeur Suprême !
Il n’avait pas l’intention d’annoncer les choses aussi brutalement, mais le mal était fait, et les réactions ne se firent pas attendre.
— …un scandale ! gronda Sarcev Quest, fulminant à nouveau.
— …atteinte insupportable à la souveraineté de ce Conseil…
— …impossible et stupide !
— Messieurs, calmez-vous ! lança Ars Dangor d’une voix égale. Moff Poldrei, votre proposition n’est pas dénuée d’intérêt, mais elle ne fait pas l’unanimité.
— Nous n’avons aucun candidat qui fasse l’unanimité, renchérit un autre, en qui Carth reconnut le gouverneur Firmus Dowes d’Orinda, leur hôte.
— Je ne suis pas d’accord, contra Wessel en bombant le torse.
— Peu importe, ce serait donner naissance à un nouveau Seigneur de Guerre ! lança-t-on alors.
— Il se trouve que j’ai découvert un candidat potentiel, reprit Poldrei en élevant la voix pour couvrir le brouhaha des discussions.
— Vous voulez recruter un Seigneur de Guerre ? demanda un autre avec vigueur.
— Laissez-le parler ! intervint Harkusy. Comment voulez-vous juger son projet s’il ne peut pas nous l’expliquer ?
— Je suis d’accord avec le gouverneur Harkusy ! renchérit Jan Stefside.
Les deux interventions semblèrent calmer les velléités agressives des autres membres du Conseil.
— Nous vous écoutons, Moff Poldrei, indiqua Ars Dangor quand le silence fut retombé.
— Merci, Excellence, répondit Carth. Suite à notre réunion du mois dernier, j’ai commencé à réfléchir aux défauts de notre stratégie – il y en a même dans les meilleurs plans, ajouta-t-il en voyant que Wessel s’apprêtait à répliquer – et aux solutions que je pourrais y apporter. J’étais déjà convaincu qu’une plus grande coordination entre nos flottes sectorielles et nos groupes offensifs était nécessaire pour renforcer l’Empire, et qu’il nous faudrait donc un commandement militaire unique et incontestable.
Il s’appliqua à ne rien laisser voir du sourire moqueur qu’il aurait pu arborer. Il ne s’agissait pas d’une réflexion personnelle, mais du résultat de longues discussions avec deux personnes présentes dans cette même salle qui le savaient très bien.
— Il ne manquait que le candidat idéal. Aucun ne se détachait du lot : de nombreux esprits brillants mais aux grades équivalents. Aucun prétendant incontestable.
— Et vous en avez trouvé un ? demanda Dowes sans se départir de son regard suspicieux.
— Il est en fait venu me trouver, en détruisant une flotte néo-républicaine qui s’attaquait à Polcaphran et s’apprêtait à me capturer.
— Ces évènements n’ont jamais été notifiés au Conseil, souligna Xandel Carivus.
— Je plaide coupable, admit Poldrei. Je comptais vous en faire part directement. Toujours est-il que mon mystérieux sauveur s’est avéré être un Grand Amiral. Le dernier.
Un silence tendu accueillit ces paroles. Carth se plût à imaginer qu’il n’était pas mauvais signe ; lui-même avait d’énormes préjugés à leur encontre avant de rencontrer Thrawn.
— D’après nos informateurs, le Grand Amiral Octavian Grant s’est rendu à la Nouvelle République et vit désormais caché dans le secteur Trapani, indiqua Derran Fahl des Services Secrets Impériaux, l’un des membres les plus réservés du Conseil. Je ne vois pas comment il aurait pu vous venir en aide.
— Et vous avez raison ! répondit Poldrei. Mais je ne parlais pas de lui. L’homme que j’ai rencontré est le remplaçant de Zaarin. Le treizième Grand Amiral.
L’annonce suscita une recrudescence des commentaires entre les conseillers, ce qui força Poldrei à s’interrompre. Il remarqua toutefois qu’il n’était pas le seul à se taire ; outre Harkusy, Stefside et Storpiln, Ars Dangor et Sarcev Quest gardaient le silence.
Plus intrigant encore, ils échangeaient des regards inquiets.
— Vous saviez, dit machinalement Carth en comprenant ce qui se passait. Vous connaissiez son existence.  
— Elle n’était pas secrète dans les hautes sphères de la Cour, admit Dangor.
— Vous avez caché des informations stratégiques à ce Conseil ? demanda Dowes, dont le regard passait de l’un à l’autre à toute vitesse.
— Ce Conseil est bâti sur la confiance mutuelle ! tonna Fahl. Si vous cachez des données aussi importantes à vos Renseignements, ne vous étonnez pas que nous ayons des difficultés à vous fournir des rapports utiles !
— Taisez-vous, imbécile, gronda Quest. Nous avions de très bonnes raisons de laisser Thrawn où il était, dans les Régions Inconnues. Son retour n’apporte que des ennuis. Vous ne l’avez pas décrit, Poldrei. Auriez-vous peur que votre petite tentative pour saper l’autorité de ce Conseil avorte aussi rapidement qu’elle a commencé ?
— C’est un non-humain, admit Carth, mais ça….
Les discussions repartirent de plus belle, et ce fut Dowes qui se leva le premier pour prendre la parole.
— Vous racontez n’importe quoi ! lança-t-il avec force à l’intention des deux camps. Jamais l’Empereur n’aurait commis l’erreur d’accorder un poste de prime importance à un représentant issu d’une sous-race. Nous parlons de l’auteur de la Haute Culture Humaine !
— Je serais d’accord avec vous, Firmus, si je n’avais pas en ma possession d’autres informations sur ce problème, intervint Dangor avant que Poldrei ne puisse répondre. Thrawn n’était qu’un essai politique de l’Empereur, qui comptait s’en servir pour rallier son peuple – des proche-Humains qui vivent hors de l’Espace Connu et ont développé une technologie parallèle à la nôtre. Malheureusement, Thrawn s’est retrouvé seul en position d’intervenir quand Zaarin a enlevé Sa Majesté après la bataille de Hoth. Nous étions assez divisés sur le fait de faire appel à lui pour sauver le souverain, mais la situation était si grave que nous lui avons promis le grade du traître en échange de ses services rapides et efficaces. L’Empereur étant un homme de parole, il a respecté l’accord. Thrawn a ensuite été très vite banni pour son implication dans une cabale politique… Un nouvel exemple de l’ingratitude des non-humains.
— J’ai entendu une autre version, déclara Stefside. L’Empereur aurait pris connaissance de ses incroyables talents stratégiques dès avant la Guerre des Clones et l’aurait recruté pour en faire son conseiller privé.
— Ce qui ne lui a pas porté chance ! ricana Wessel, ravi d’avoir une occasion de moquer ce nouveau rival.
— Avec deux destroyers, dont l’un sérieusement amoché, Thrawn est parvenu à mettre en déroute en moins d’un quart d’heure une flotte conséquente qui avait mis hors service toutes mes installations orbitales, déclara Poldrei d’un ton égal. Si vous l’aviez vu comme je l’ai fait, vous ne douteriez pas autant de ses capacités.
— Il n’est pas fiable, soutint Dangor. Et il ne pourra nous être d’aucune aide.
— Je vous trouve très catégorique, intervint Harkusy. Pourquoi autant d’empressement à rejeter ce Thrawn ? Auriez-vous peur pour vous-même, quitte à perdre de vue les intérêts de l’Empire ?
— Modérez vos propos ! grogna Quest.
— Vous ne savez dire que ça ! Et ça ne m’intéresse pas. Je veux la vérité. Ce Thrawn serait-il ou non capable de redresser notre situation militaire ? Voilà la question !
L’assemblée semblait partagée. L’explication de Dangor n’avait visiblement pas convaincu grand-monde, mais les conseillers étaient réticents à l’idée de confier les rênes de la Flotte à un non-humain. La lutte de pouvoir s’annonçait serrée.
Si l’on se fiait à son air contrit, Dangor pensait exactement la même chose.
— Je me fiche comme d’une guigne des récits des uns et des autres, commença Carivus, tiré de sa torpeur. Chacun veut défendre sa position, je le comprends bien volontiers, mais je n’ai pas envie de vous laisser débattre jusqu’à ce que les Rebelles viennent frapper à notre porte. Que diriez-vous d’un test ? Une bataille contre les Rebelles qui nous montrerait ce que ce Thrawn a dans le ventre…
Poldrei ne mit pas longtemps à saisir les intérêts qu’il pourrait en retirer. Comme il l’avait lui-même constaté, les compétences du Grand Amiral s’appréciaient mieux de visu qu’au détour d’une conversation.
— J’accepte, annonça-t-il immédiatement.
Il regarda Dangor, pris de court, mais il resta impassible, contrairement à Quest qui fulminait de haine à son égard.
— Soit, lâcha finalement le premier. Nous verrons ce dont il est capable. J’impose toutefois une condition ; vous n’aurez qu’un mois pour nous prouver ses capacités.
— J’y parviendrai, assura Carth avec détermination. Et le sauvetage de l’Empire pourra alors commencer.
Dangor se contenta d’un léger sourire.
— Cela reste encore à prouver.
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Messagepar L2-D2 » Jeu 28 Mai 2015 - 8:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 28 lu !

Le moment tant attendu est arrivé : Poldrei dévoile au Conseil Impérial l'existence de Thrawn ! :love:

Et tu parviens à bien le faire, à bien nous montrer les différentes facettes de chaque personnage, ce qui permet au passage de nuancer un peu le propos concernant le chef du Conseil (dont j'ai oublié le nom ! :transpire: ), loin d'être aussi "mauvais" que ce que ses premières apparitions avaient pu laisser penser. D'autant plus que, pour certains, l'existence de Thrawn n'était pas un secret, ce qui est là aussi plutôt bien joué ! :oui:

Je suis impatient de voir ce test que le Conseil réserve à Thrawn, je sens déjà que ça va me plaire !
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 30 Mai 2015 - 9:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Content que ce chapitre t'ait plu ! :jap:

Comme tu l'indiques, Ars Dangor n'est pas un idiot ou un faible. C'est un politicien expérimenté qui cherche surtout à servir ses propres objectifs... Et, avec Quest, à masquer leurs raisons au reste du Conseil. :sournois:
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Messagepar Clonedroïd92 » Mar 02 Juin 2015 - 0:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Le boulot prenant j'avais quelques chapitres de retard. C'est rattrapé. Et bien ça m'avait manqué ! Cet ambiance impériale avec la terreur qui change de camp est toujours aussi bien retranscrite. Le questionnement moral autour d'Aldérande comme point de rupture où tout est parti en "bordel" est très justement posé et jouissif. Bref merci Jagen d'égayer ma permission en ce bon Lundi :jap:
Par contre la révélation de Thrawn au Conseil je l'ai pas vu arrivée. Pas si tôt en tout cas, je pensais que notre bon vieux Sctroumph charismatique resterait plus longtemps dans l'ombre, mais soit ! Hâte de voir comment ça va évolué mais y a des jeux de pouvoir en perspective là.
La suite !! :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 02 Juin 2015 - 17:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 29

Le kaléidoscope traditionnel des voyages hyperspatiaux se déployait toujours autour de la navette Sentinelle volée par les fuyards qui s’étaient échappés une semaine plus tôt de Kothlis.
Cela faisait neuf heures que Celric patientait dans le siège du pilote, et il ne prêtait plus attention à ce spectacle pourtant superbe. Il n’avait jamais été très patient – une tare partagée par tous les pilotes ! – mais son excitation atteignait à présent des sommets. Il savait que d’ici quelques minutes, la navette émergerait en orbite de son monde natal.
Et il ignorait ce qu’il y trouverait alors.
— Tout va bien se passer, lui assura Daiven Carson, assis à côté sur le siège du copilote, sans lever les yeux de la tablette qu’il avait achetée à la précédente escale.
— Je te trouve bien optimiste, commenta Tavill sans entrain. On n’a aucune idée de ce qui a pu se passer depuis un mois !
— La Nouvelle République a peut-être profité de l’affaiblissement de Poldrei pour s’installer, ajouta Clayn qui venait d’entrer dans le cockpit. La dernière chose dont je me souvienne avant ma capture, c’est la destruction d’une station orbitale…
— Je suis plutôt confiant, assura leur chef sans se départir d’un léger sourire. D’après les informations que j’ai pu glaner à notre dernière escale, les Rebelles combattaient ces dernières semaines dans l’ancien territoire de Zsinj. Cela ne les empêche de pas de mener une offensive ailleurs, bien sûr, mais j’en doute. La Rébellion n’a pas les moyens nécessaires pour conduire deux opérations simultanées sans relâcher ses défenses dans le Noyau – et elles sont toujours essentielles, puisque de nombreux Seigneurs de Guerre sont retranchés au cœur de la galaxie. Enfin, n’oublions pas que l’offensive au cours de laquelle vous avez été capturés était exclusivement bothane. Si j’en crois ma propre expérience, le général Beny’lya aura tout fait pour détourner l’attention de Coruscant vers d’autres cibles afin de masquer son échec. Et il reste bien sûr le mystère de la défaite de la force d’intervention, malgré une opposition locale très réduite. Si je ne suis pas parvenu à glaner d’éléments tangibles, c’est que les Bothans n’en ont pas non plus.
— Analyse très fine, commenta Clayn avec une moue approbatrice. J’ignorais que les Stormcommandos étaient formés à l’analyse stratégique.
Une ombre passa sur le visage de Carson, pour qui le sujet devait être assez sensible.
— Vous ignorez beaucoup de choses sur nous, et en particulier qu’il ne faut jamais énoncer notre qualité sans s’assurer que personne n’écoute, dit-il d’une voix glaciale.
Celric remarqua que sa main droite n’était qu’à quelques centimètres de la poignée du blaster accroché à sa ceinture. Il ne va quand même pas nous descendre juste pour ça… ?
— Excuse-nous, Daiven, nous l’ignorions, risqua-t-il pour l’apaiser.
— Faites attention, répondit simplement le commando qui semblait toutefois moins tendu. Pour beaucoup de vétérans impériaux, les anciens états de service peuvent équivaloir à une condamnation à mort… Et pas seulement de la part des Rebelles. Ah, je crois que nous arrivons, ajouta-t-il quand deux alarmes retentirent dans le cockpit.
La vue des deux soleils du système Polcaphran mit du baume au cœur des natifs qui l’apercevaient à travers la verrière du cockpit ou des hublots et Celric n’était pas en reste. Après les semaines éprouvantes qu’il venait de vivre, revoir ces continents verdoyants et les mers d’azur qui s’étendaient sur la sphère bercée entre les deux étoiles lui mit du baume au cœur.
— Vaisseau inconnu, ici le Chimaera, annonça une voix quasi-mécanique qui résonna dans le poste de pilotage. Identifiez-vous sans délai.
À quelques centaines de klicks de là, deux destroyers croisaient paisiblement en orbite haute. Celric, comme tous les Polcaphréens, n’avait aucun mal pour identifier le Nemesis¸ mais l’autre appareil lui était totalement inconnu.
— Tu le connais ? demanda-t-il à Carson qui avait pâli.
— Oh que oui, répondit-il d’une voix lointaine. Destroyer Stellaire de classe Impériale Mark-II Chimaera, sous le commandement du capitaine Gilad Pellaeon.
Il allait faire une remarque – peut-être mal placée – sur la mémoire quasi-holographique des Stormcommandos, mais Carson reprit la parole :
— La dernière fois que je l’ai vu, c’est au moment où l’Empire a perdu son honneur… Et son Empereur.
La bataille d’Endor ! comprit Tavill. Il allait la citer quand l’intercom l’interrompit à son tour.
— Vaisseau inconnu…
— Chimaera, ici la navette de classe Sentinelle Vengeance d’Endor, répondit Daiven.
— Vengeance d’Endor, vous n’êtes pas inscrit dans nos registres.
— Chimaera, il s’agit d’une navette dont la capture n’a pas été indiquée au Bureau des Vaisseaux et Véhicules. Nous régulariserons notre situation auprès du BVV dès que possible, mais nous aimerions d’abord rencontrer le Moff Poldrei ou tout autre haute autorité présente actuellement sur la planète. C’est en rapport avec l’attaque ayant eu lieu ici même le mois dernier.
Il coupa le micro et attendit. Il fallut attendre près d’une minute avant que la réponse ne leur parvienne ; entretemps, la navette s’était considérablement rapprochée des deux destroyers et se trouvait à la limite de leur portée de tir.
— Vengeance d’Endor¸ suivez les coordonnées indiquées sans dévier de votre trajectoire. Nos armes sont pointées sur vous. Si vous changez de vecteur d’approche, nous vous détruirons sans avertissement.
— Bien reçu, Chimaera.
Le trajet qui s’afficha sur l’écran les menait directement vers le hangar principal du nouveau destroyer, ce qui ne manqua pas d’interroger Celric.
— C’est étrange, commenta-t-il, penché sur l’écran. Le Nemesis est le vaisseau amiral de Poldrei. Pourquoi nous envoie-t-on à bord du Chimaera ?
— Il y a eu un changement majeur dans l’organisation hiérarchique ici, c’est évident, répondit Carson. Nous verrons bientôt de quoi il en retourne !
Leur arrivée fut suivie seconde après seconde par les artilleurs des destroyers qui orientèrent leurs batteries de façon à pouvoir réagir instantanément. Le hangar n’avait rien de très différent de celui du Nemesis, que Celric connaissait bien ; il était peut-être un peu mieux organisé, ce qui était sans doute bon signe. Le capitaine Yvanion, en vieil officier modèle qu’il était, n’avait jamais éprouvé le besoin de remettre en question les doctrines impériales, même lorsqu’elles se révélaient moins efficaces que d’autres.
On leur ordonna de se poser au milieu de la zone de débarquement. Comme Carson le leur expliqua, c’était une procédure commune à toutes les arrivées importantes ; pour les parades d’honneur lors de la visite d’un dignitaire, ou pour limiter les dégâts provoqués par une éventuelle explosion lors de l’arrivée d’un vaisseau suspect.
Des stormtroopers solidement armés pénétrèrent très vite dans la navette et commencèrent son inspection alors que les passagers descendaient en rang par deux. Ils rejoignirent un espace aménagé dans un coin du hangar, à l’exception de Carson qui s’entretint quelques instants avec le chef de l’équipe d’intervention. Accompagné d’une escorte très vigilante, il revint vers eux et fit signe à Tavill de le rejoindre.
— Le Moff Poldrei et le commandant du vaisseau ont demandé à nous rencontrer, lui expliqua-t-il à voix basse. Tu parleras au nom des pilotes capturés et j’expliquerai ma propre situation.
Le trajet dans les coursives du Chimaera ne révéla rien de particulier aux yeux de Celric qui commençait à accumuler une certaine expérience de ces destroyers. En fait, tout était même trop parfait, et il éprouvait en voyant les patrouilles marcher au pas ou le sol impeccablement lustré la même impression étrange qu’il avait éprouvée en inspectant l’organisation du hangar.
Qui que soit la personne aux commandes ici, il ne rigole pas avec la discipline…
Ils finirent leur trajet devant une porte à peine distincte des autres, qui s’ouvrit à leur approche.
Tavill n’avait jamais mis les pieds dans le poste de commandement d’un vaisseau de cette taille, aussi ne pouvait-il pas établir de réel comparatif ; mais il était presque certain que le standard impérial n’imposait pas cette ambiance de dénuement, très glaciale, ou encore que le non-humain gris et de courte taille qui les inspectait à présent n’avait rien de très conventionnel.
Des voix leur parvinrent de fond de la salle ouverte sur l’espace, de l’autre côté d’un imposant fauteuil de commandement.
— …de parfaits imbéciles ! rugit une voix qui lui sembla familière. Je leur offre une occasion de redresser la situation, et ils veulent un test ! Un test !
— Calmez-vous, Excellence, je vous en prie ! répliqua une autre, plutôt bourrue mais pas désagréable.
— Vous avez raison, Capitaine, reprit la première. Mais je suppose que vous comprenez mon désarroi ; j’espérais que nous pourrions commencer très vite le travail de reconquête, et voilà un nouveau problème qui s’impose à nous…
— Votre emportement n’a pas lieu d’être, assura un troisième.
Celui-ci avait un ton étrangement calme par rapport à ses interlocuteurs, qui frappa les nouveaux entrants toujours sujets à un examen minutieux de la part du non-humain. Celric éprouva une drôle de sensation au creux du ventre.
— Ma campagne n’est pas encore prête, reprit l’intervenant. Contrairement à nombre de mes congénères, Moff Poldrei, je préfère l’organisation aux impulsions. Il est important de réagir vite au cœur d’une bataille, mais la meilleure solution pour remporter une guerre est d’avoir tout planifié longtemps à l’avance. Le test que veut m’imposer le Conseil ne sera donc aucunement un problème.
— Si vous parvenez à le passer… répondit la première voix d’un ton qui exprimait clairement le doute. J’ai obtenu que vous puissiez choisir le lieu, la date et le type de la démonstration, mais Dangor et Quest pourront toujours s’arranger pour rejeter vos talents.
— Vous pouvez passer, grogna finalement le petit être grisâtre.
Celric et Daiven avancèrent en contournant largement le fauteuil de commandement, et découvrirent finalement leurs hôtes.
Deux portaient un uniforme impérial standard dans les traditionnels tons brun-vert ; le Moff Poldrei, dont le teint plutôt rouge indiquait clairement l’énervement, et un homme d’un certain âge aux insignes de capitaine. Le troisième arborait une tunique assez similaire dans la coupe, mais entièrement immaculée, avec deux épaulettes dorées qui formaient un contraste saisissant avec sa peau…
… Sa peau bleue. Et ses yeux rouges.
— Je suis le Grand Amiral Thrawn, annonça-t-il sans tenir compte de l’ébahissement de ses interlocuteurs – il devait en avoir l’habitude. Mon équipage m’a rapporté que vous pouviez avoir des informations intéressantes à nous confier.
Il fit un bref signe de la main pour englober les deux autres hommes qui s’étaient à présent tus.
— Capitaine Daiven Carson des Stormcommandos, salua le brentaalien avec une conviction certaine. J’attends vos ordres.
— Seconde classe Celric Tavill, pilote affecté au Nemesis. Je suis à votre service.
— Et au mien, lâcha le Moff Poldrei. Tavill… Tavill… Comme les produits d’entretien ?
— C’est exact, Monsieur, répondit-il en se demandant comment Poldrei avait fait le rapprochement – il n’était sans doute pas le genre à nettoyer lui-même sa vapodouche.
— Heureux de le savoir ! Cela fait deux semaines que votre famille me harcèle pour qu’on vous déclare mort. On peut dire qu’ils tiennent à vous !
Celric soupira. Voilà précisément pourquoi je préfère risquer ma vie en jouant les fous de l’espace plutôt que de rester rentier…
— Je suis navré du dérangement qu’ils ont pu vous causer.
— Nous avons des informations de première importance à vous communiquer, enchaîna immédiatement Carson qui brûlait visiblement d’impatience. Les preuves d’un vaste complot bothan, qui expliquent l’attaque ayant eu lieu le mois dernier ici-même.
— Nous vous écoutons, indiqua Thrawn.
— J’ai été capturé par l’Alliance Rebelle au cours de la bataille d’Endor, commença Carson. Lorsque je suis parvenu à m’échapper des geôles des Rebelles, Coruscant était tombée et Ysanne Isard contrôlait Thyferra. C’est à ce moment-là, alors que je transitais par la Roue – la station spatiale de la Voie Perlémienne – j’ai fait la connaissance d’un autre soldat, Grodin Tierce. Il s’est avéré que ce Tierce cherchait à rallier quelques vétérans impériaux pour libérer sa planète, Brentaal, du joug de la prétendue « Nouvelle République ». Je me suis donc joint à lui.
Celric écoutait avec attention. Depuis leur rencontre, Daiven n’avait jamais été très disert et ce récit était l’occasion idéale pour en apprendre davantage sur celui qui était devenu un de ses rares amis. Il venait de remarquer par ailleurs que le nom de Brentaal avait attiré l’attention des officiers déjà captivés par les paroles du commando.
— Notre cellule s’est rapidement développée avec des actions de neutralisation de cibles militaires, de la surveillance – en utilisant les méthodes qu’employait autrefois l’Alliance Rebelle. Mais, il y a deux-trois mois environ, nous avons commencé à remarquer une présence anormalement élevée de bothans en transit par le spatioport d’Oradin, la capitale. Intrigués, nous avons décidé de les suivre pour finalement découvrir qu’ils étaient liés à une vieille excavation théoriquement abandonnée. C’est au cours de l’exploration de ce qui s’est révélé être une importante base secrète que j’ai été capturé par les agents du général Beny’lya. Si je peux me permettre, Amiral…
— Allez-y, dit machinalement Thrawn.
— Étant donné l’ampleur de la base en question et la récente attaque sur Polcaphran, je ne vois qu’une cible évidente : le Braxant et l’Alignement de Pentastar.
Les officiers échangèrent des regards lourds en sous-entendus.
— Il leur faudrait un arsenal très développé, commenta le Moff Poldrei.
— Durant ma captivité, j’ai rencontré un contrebandier nommé Dettin, indiqua Carson. Il m’a indiqué que les Bothans avaient mis en place une ligne de ravitaillement depuis l’espace Hutt et plusieurs systèmes neutres. Ansion, par exemple.
— Cela recoupe les informations que j’ai obtenu par la Source Delta, commenta Thrawn d’un air pensif… À quand remonte votre évasion ?
— Une semaine.
— La plupart des traces doivent avoir déjà disparues, mais il reste possible que les Bothans aient commis une erreur. À quel point connaissez-vous Brentaal ?
— Bien, à présent. Au moins pour Oradin.
— Et votre cellule ? Votre capture l’a-t-elle compromise ?
— Je n’ai pas révélé la moindre information, mais étant donné l’embuscade dans laquelle nous sommes tombés, je pense qu’elle doit être dissoute à présent. Encore que…
— Poursuivez.
— Le Major Tierce, dont j’ai parlé plus tôt, a certaines compétences qui pourraient empêcher les Bothans de parvenir à leurs fins.
Le regard de Thrawn se fit plus insistant, et Celric comprit qu’il n’acceptait pas l’idée que Carson puisse encore lui cacher une information.
— C’est un ancien Garde Rouge Impérial, lâcha finalement Daiven. Il a reçu la formation des serviteurs de l’Empereur sur Yinchorr. Mais les Bothans le savent déjà…
— Tout dépendra donc des efforts qu’ils auront déployés. Moff Poldrei…
— Oui ? demanda le dignitaire en relevant le menton.
— Vous avez évoqué tout à l’heure la remise en état du complexe industriel de Iacovi, situé dans ce système. En combien de temps pourriez-vous l’effectuer ?
— Quelques heures pour le rendre habitable, quelques jours pour relancer la production. Guère plus.
— Parfait, commenta Thrawn. Le seconde classe Tavill et ses camarades évadés vont y être transférés dans les plus brefs délais par les équipes du Chimaera – le temps que nous tirions cette affaire au clair. Nous ne pouvons pas prendre le moindre risque.
— À vos ordres, Amiral, répondit Celric en inclinant la tête.
Ce sera donc l’usine sur ce caillou gelé… Et dire que j’espérais un peu de repos au vert après tout ça !
— Capitaine Carson, reprit-il en se tournant à nouveau vers le commando, j’ai une mission pour vous. Une occasion de retourner sur Brentaal pour vérifier si nos amis bothans n’ont rien oublié.
— Vous pouvez compter sur moi, Monsieur.
— Excellent. Que diriez-vous d’une petite excursion à l’Observatoire du Noyau ? 

************


Clonedroïd92 a écrit:Le boulot prenant j'avais quelques chapitres de retard. C'est rattrapé. Et bien ça m'avait manqué ! Cet ambiance impériale avec la terreur qui change de camp est toujours aussi bien retranscrite. Le questionnement moral autour d'Aldérande comme point de rupture où tout est parti en "bordel" est très justement posé et jouissif. Bref merci Jagen d'égayer ma permission en ce bon Lundi :jap:
Par contre la révélation de Thrawn au Conseil je l'ai pas vu arrivée. Pas si tôt en tout cas, je pensais que notre bon vieux Sctroumph charismatique resterait plus longtemps dans l'ombre, mais soit ! Hâte de voir comment ça va évolué mais y a des jeux de pouvoir en perspective là.
La suite !! :paf:


Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

La présentation de Thrawn au Conseil était essentielle pour amener l'intrigue du test, qui va prochainement impliquer tous les POV dans une intrigue... surprenante. :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Ven 05 Juin 2015 - 10:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 29 lu !

Et voilà le retour de Celric Tavill, et dont l'intrigue recoupe enfin celle du Moff Poldrei et de Thrawn ! Tout continue à se mettre en place, lentement mais sûrement, avec des indices concernant la suite... et même un peu d'humour avec la référence à la famille de Tavill ! :lol:

Une nouvelle fois, j'ai l'impression de ne pas être très original dans mes commentaires... C'est la rançon du succès, j'imagine ! :D
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 05 Juin 2015 - 12:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je ne vais pas faire très original non plus ; merci pour la lecture et le comm' ! :D

Effectivement, je disperse des indices sur la suite, mais le climax de la partie n'est pas encore amorcé... Même si on en approche. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 13 Juin 2015 - 10:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 30

Dans le décor mauve et vert du Grand Corridor du Palais Impérial, les deux bothans, l’un ayant la fourrure beige et l’autre ambrée, ne passaient pas inaperçus et attiraient quelques regards curieux. Avec un soupçon d’irritation, le général Beny’lya remarqua que toute l’attention était dirigée sur le conseiller Fey’lya, et qu’il passait sans doute pour un simple aide de camp voire un serviteur comme en disposaient les conseillers qui se rendaient à la séance du jour.
— Il y a trop d’humains sur cette planète, grommela Derth alors qu’ils attendaient au troisième point de contrôle, le dernier avant la salle du Conseil.
— Comme dans toute la galaxie, répondit machinalement le conseiller. Mais le nombre ne fait pas la force.
— La plupart des dirigeants galactiques des derniers siècles étaient humains, protesta le général. Ils sont parvenus à accaparer le monde politique.
— Considèrez-les comme des gizkas ; des créatures faibles se reproduisant à toute vitesse, aisément manipulables avec quelques cajoleries, et que nous parvenons toujours à manipuler.
— Vous parlez d’expérience…
L’allusion ne laissa pas indifférent Fey’lya, qui foudroya du regard son cousin.
— L’élimination des contrebandiers était nécessaire. Kolann en savait trop. En offrant aux Hutts une occasion de régler son cas à Ison, nous n’avons fait que protéger nos intérêts… À ses dépens.
— Et aux nôtres aussi, protesta Beny’lya. Nous avons perdu tout notre approvisionnement en armes. Et notre complexe d’entraînement sur Brentaal ! Tous nos plans pour la conquête du Braxant sont en ruines.
— Une perte acceptable. Nous ne faisons que suivre le plan de repli…
— Pour passer par une solution politique !
— Derth, je vous assure que vous aurez de nouveau l’occasion de vous battre. Mais nous ne pouvons plus risquer d’engagements comme celui de Polcaphran. Trop des nôtres sont morts pour un résultat… Inexistant.
Il fit un signe de tête en direction des militaires qui vérifiaient les identicartes à quelques mètres de là.
— Sacrifions les humains à la place.
— Ils ne sont pas fiables, contra le général.
— Mais, comme vous l’avez remarqué, ils sont nombreux. Regardez ce qui s’est passé sur Endor : ce chutta d’Ackbar et son laquais Antilles ont récolté tout le mérite alors que des dizaines d’espèces et des milliers de soldats ont gagné la bataille. Nous devons avoir nos propres héros pour rivaliser avec eux et gagner le soutien du public.
Une lueur de compréhension passa dans les yeux de Beny’lya.
— Et c’est ce que vous voulez faire de moi, déduisit-il.
— C’était déjà l’un des objectifs de la conquête du Braxant. Je te l’ai dit, nous suivons un plan de repli, mais l’objectif est resté le même.
Les gardes vérifiaient maintenant les papiers de la conseillère Organa et de son époux.
— Ils ont l’air de bonne humeur, maugréa le général qui n’avait jamais aimé observer des humains trop contents d’eux.
— Pas étonnant, commenta Fey’lya en sortant ses documents d’identité. Mon Mothma a annoncé lors de la session d’hier que Leia était enceinte. De jumeaux…
— Des jumeaux Jedi, donc, déduisit Beny’lya. S’ils ont le potentiel de leur oncle.
— Oh, je suis sûr qu’il n’y aura aucun problème là-dessus.
L’amertume qui perçait dans la voix du conseiller intrigua son cousin.
— Vous n’approuvez pas.
— Mon Mothma n’avait qu’un fils vraiment engagé dans l’Alliance, et il est mort sur Hoth. Le reste de sa famille vit éloigné d’elle et n’a jamais fait partie de la structure de commandement. Organa Solo est son héritière désignée… Et tout le monde parle de ses enfants à naître comme de futurs héros de la Nouvelle République. Au final, nous nous retrouverons avec une dynastie d’humains comme l’aurait voulu l’Empire, et toute la guerre et les sacrifices auront été vains.
Ce fut à leur tour de se présenter au poste de contrôle. Le garde qui prit leurs papiers jeta un regard méfiant à Beny’lya.
— Le général n’est pas admis aux séances du Conseil, dit-il en obstruant le passage de son bras tendu.
— Il est mon invité, répliqua Fey’lya. Écartez-vous.
— Je regrette, répondit le garde, mais la procédure exige…
— Vous pensez qu’il s’agit d’un espion impérial ? cracha le conseiller bothan avec mépris. Vous croyez réellement que l’Empire recruterait un des grands héros du peuple qui a permis la mort de son chef ?
Le militaire rougit de colère et de gêne, puis s’écarta finalement. Fey’lya le dépassa à grands pas et Beny’lya dût courir sur deux mètres avant de le rattraper.
— Je croyais que nous devions améliorer notre image auprès des militaires, chuchota-t-il à l’oreille de son cousin.
— Pas de ceux-là, répondit l’autre sur le même ton. Notre cible est le gros des troupes. Que des rumeurs mauvaises viennent des soldats du Palais servira notre cause, bien au contraire ; nous pourrons facilement mettre cela sur le compte d’une campagne de dénigrement de ma personne, et l’autorité morale de Mon Mothma s’en trouvera diminuée.
Ils pénétrèrent dans la salle du Conseil. L’organe dirigeant de la Nouvelle République s’était établi dans une salle de réunion assez vaste du Palais Impérial construite sur deux niveaux en quinconce. Le cercle bas était réservé aux débats généraux, mais l’étage supérieur comprenait des installations stratégiques permettant de transformer l’endroit en véritable quartier général de campagne si la situation l’exigeait.
Aujourd’hui, les sièges du bas de l’amphithéâtre étaient déjà presque tous occupés par des conseillers et leurs assistants ; il restait néanmoins deux places libres au premier rang.
— Venez, ordonna Fey’lya d’une voix qui ne laissait aucune place à la contestation. C’est la place de Kerrithrarr, et il est temporairement retourné sur Kashyyyk. Ce qui, en passant, nous avantage bien ; c’est un partisan d’Ackbar.
L’amiral calamarien venait justement d’entrer, suivi par un petit groupe d’assistants de son monde, dont quelques quarrens. Après avoir salué brièvement quelques représentants, il se dirigea vers les deux bothans.
— Conseiller Fey’lya, dit-il de sa voix râpeuse en tendant la main
— Amiral Ackbar, répondit Borsk en la saisissant. Vous connaissez peut-être mon cousin, le général Beny’lya ?
— Nous nous sommes déjà rencontrés, indiqua Derth en serrant à son tour la quasi-palme du calamarien. J’espère que l’Ar’kai vous a pleinement apporté satisfaction ?
— C’est un beau vaisseau, déclara machinalement Ackbar. Peut-être trop impérial à mon goût.
— Cela fait partie de ses armes : déstabiliser l’adversaire pour mieux l’anéantir.
L’amiral grommela quelque chose puis s’éloigna sans rien ajouter. Derth le suivit quelques secondes du regard, puis murmura à l’oreille de son cousin :
— Je comprends ton jugement sur ses capacités politiques…
Borsk eut le léger sourire de prédateur ayant débusqué sa proie.
— Ackbar est un militaire, rien de plus. Il ne comprend pas les jeux du pouvoir, il ne sait pas comment obtenir un gouvernement et encore moins comment l’exercer. Mais il a son aura de héros d’une bataille pourtant gagnée grâce à nos renseignements… Et personne n’ose pour l’heure la lui contester.
La salle s’étant enfin remplie, Mon Mothma s’avança vers l’holoprojecteur central pour prendre la parole.
— Je déclare la séance ouverte, lança-t-elle de sa voix lente et claire d’oratrice. La session du jour a lieu en comité élargi pour que nous puissions débattre de l’avancée de la rédaction des textes constitutionnels, mais nous devons d’abord traiter des questions plus urgentes pour l’avenir de notre Nouvelle République. Nous commencerons donc par un point militaire. Amiral Ackbar ?
— Merci, madame la Présidente, dit le calamarien. La campagne que nous menons actuellement contre le Seigneur de Guerre Teradoc devrait rapidement porter ses fruits. Après avoir brisé son élan dans les anciens territoires de Zsinj, nous l’avons forcé à se replier dans le Noyau Profond en compagnie de sa flotte, ce qui n’a pour nous que des avantages.
— Lesquels, Amiral ? demanda une voix au troisième rang.
— Treuten Teradoc a un antagonisme de longue date avec Blister Harrsk, répondit Ackbar en se tournant vers son interlocuteur. Nous pouvons donc espérer que, maintenant qu’ils sont tous deux dans le Noyau Profond, ils finiront par s’entredétruire. Dans l’immédiat, cela laisse les mondes qu’il contrôlait dans la Bordure Médiane sans défense contre notre offensive. Nous avons déjà fait tomber la moitié de son territoire sous notre coupe, et j’estime qu’il nous faudra un mois pour nous emparer de l’autre moitié.
Quelques applaudissements polis se firent entendre. La nouvelle était excellente, et même les deux bothans devaient l’admettre.
— Avec les chutes successives d’Isard, de Zsinj et bientôt de Teradoc, nous espérons stabiliser le périmètre immédiat du Noyau dans les plus brefs délais. Les échanges commerciaux pourront donc retrouver très vite leur niveau d’avant-guerre. Conseiller Beruss ? demanda-t-il en voyant une main se lever au premier rang.
— Tout cela est très bien, Amiral, déclara le représentant de Corellia, mais j’ai quelques doutes qui subsistent sur la stratégie consistant à confiner les Impériaux dans le Noyau Profond. Ils seront ainsi aux premières loges pour fondre sur Coruscant…
— C’est peu probable. Il faut prendre en compte à la fois leurs divisions et les caractéristiques du Noyau Profond. Les planètes habitables sont rares, les ressources stellaires rares, et les tracés hyperspatiaux instables. Leur première préoccupation sera d’obtenir du ravitaillement en vivres, en combustible et en pièces détachées, et le plus sûr moyen pour eux d’en trouver sera de piller leurs voisins.
— Vous oubliez le Diktat, qui tient toujours mon système. Corellia pourrait facilement approvisionner les forces impériales sans que nous puissions intervenir.
— Nous n’avons absolument aucune trace de relations entre Corellia et le Noyau Profond, intervint Borsk Fey’lya. Et notre réseau est très performant sur votre planète natale.
Ackbar jeta un regard suspicieux au conseiller bothan, qui n’y répondit pas. S’il soutient l’amiral maintenant, c’est pour mieux l’attaquer après, comprit Beny’lya.
— Je m’inquiète toutefois d’un autre type de menace, reprit son cousin comme s’il avait entendu ses pensées. Je persiste à penser que nous oublions trop facilement le danger que représentent les Vestiges de l’Empire et l’Alignement de Pentastar Le Braxant fait peser une menace constante sur nos forces…
— Nous affrontons toujours l’Empire « légitime », si ce terme signifie encore quelque chose depuis la prise de Coruscant, répondit Ackbar d’une voix rocailleuse. Mais son importance est tellement réduite qu’il n’est pas notre objectif principal. Jusqu’à nouvel ordre, les Seigneurs de Guerre représentent une menace bien plus importante.
— Et nous n’avons encore eu aucun signe d’hostilité de la part d’Ardus Kaine, ajouta Leia Organa Solo lorsque l’amiral se tût. L’Alignement se revendique ouvertement comme une entité neutre, nous n’avons donc pas vocation à intervenir contre lui.
— Vos paroles me choquent, répliqua Borsk en faisant mine d’avoir un haut-le-cœur. Pentastar applique la même politique spéciste que l’Empire en son temps. Je sais que les humains n’en sont pas victimes, mais nous autres…
Elle se leva d’un coup, mais son mari posa une main sur son épaule et l’invita à se rassoir en posant une main sur son épaule. Solo doit penser à ses enfants à naître. Il ne veut pas que l’énervement provoque une fausse couche.
Je suis sûr que Borsk saura en profiter…
— Je n’ignore pas les souffrances des non-humains, Conseiller Fey’lya, répondit-elle d’une voix calmée. Ma planète a été détruite par l’Empire, mon peuple décimé en une fraction de secondes. Je sais quel effet cela fait.
— Et l’Empire a causé de lourds dommages à Bothawui. L’Empereur a massacré une partie de notre population. Nous sommes donc tout à fait compétents pour exprimer une part de l’opinion publique qui, j’en suis persuadé, veut en finir au plus vite avec ces rejetons de l’Empereur.
— Comme nous tous, Borsk, intervint laconiquement Mon Mothma.
— Je suis surpris de ne pas vous entendre approuver, Amiral, dit alors Fey’lya en se tournant vers Ackbar. Vous avez pourtant été l’esclave du Grand Moff Tarkin, dont Kaine est le successeur.
— Je le sais parfaitement, Conseiller, et j’apprécie votre empathie avec toutes les victimes de la barbarie impériale. Je ne soutiendrai pourtant pas cette offensive.
— Est-ce parce que je l’ai proposée ?
— Non ! La raison est plus simple. Conseillers, je souhaiterais que notre campagne de reconquête marque un temps d’arrêt.
Les paroles d’Ackbar provoquèrent un grand remue-ménage dans l’amphithéâtre, si bien que Mon Mothma s’empressa de prendre la place du calamarien.
— Silence ! Silence ! appela-t-elle en haussant le ton. Laissez l’amiral Ackbar exprimer ses motifs.
— Merci, madame la Présidente. Cela fait maintenant dix ans que le conflit est véritablement déclaré, et c’est une longue période pour ceux qui servent l’idéal rebelle depuis le début. Nos hommes sont épuisés. Depuis que cette Nouvelle République a été créée au lendemain d’Endor, pas une semaine ne s’est écoulée sans qu’un nouveau système nous rejoigne ou qu’une contre-offensive impériale soit repoussée. Puisque nous tenons à présent l’essentiel de ce qui constituait autrefois le fer de lance de l’appareil productif impérial, nous pouvons prendre un voire deux mois pour laisser à nos hommes le temps de profiter de leurs victoires.
— Je suis d’accord avec l’amiral, déclara Fey’lya à la surprise générale. Je souhaitais d’ailleurs faire une proposition allant dans ce sens. J’estime néanmoins qu’il faut profiter d’une dernière opportunité avant de stopper notre avancée, en anéantissant définitivement les derniers chantiers navals de l’Empire.
— Vous voulez parler de Yaga Minor ? demanda Beruss.
— La planète est aux mains de Kaine, et, comme l’a indiqué la princesse Leia, nous ne sommes pas encore en guerre contre lui. Je pensais plutôt à Cademimu, la dernière planète disposant d’installations capables d’assembler des destroyers stellaires sur tout le territoire impérial. Nos rapports indiquent que ses défenses sont au plus bas depuis qu’une partie de sa flotte de protection a été réaffectée.
— C’est une idée intéressante, admit le général Rieekan, installé au deuxième rang.
L’ancien commandant de la base de Hoth, qui était lui aussi d’origine aldéranienne, officiait à présent comme responsable de la défense de Coruscant. Sa position sur les questions militaires était souvent écoutée par le reste de l’assemblée, et Derth comprit que Borsk avait fait le maximum pour obtenir son appui en cédant à la princesse Leia sur la question de l’Alignement.
— Néanmoins, l’amiral Ackbar a indiqué plus tôt que les offensives contre Teradoc prendront encore un bon mois. Nous ne pouvons pas être sûrs que la situation sera encore aussi avantageuse à ce moment-là.
— Évidemment. Ce serait toutefois un véritable gâchis que de perdre une si belle occasion d’affaiblir l’Empire à cause du planning surchargé de notre Commandeur Suprême ! J’estime donc qu’il faudrait confier cette mission à quelqu’un d’autre, et c’est la raison pour laquelle j’ai fait appel au général Beny’lya.
Derth sentit tous les regards se tourner vers lui, avec différentes nuances selon leurs origines : agacé pour l’amiral Ackbar, inquiet pour la princesse Leia et amusé pour Beruss.
Et tous semblent penser que je fais partie du complot… Je suis aussi surpris qu’eux !
Mais Borsk a encore eu une idée de génie. Si Cademimu est affaiblie, c’est grâce à mon attaque sur Polcaphran. Si ma responsabilité dans cette affaire venait à être découverte, je pourrais utiliser cet argument pour ma défense et passer malgré tout pour un héros.  
— Avec une préparation adéquate, cette attaque ne devrait poser aucun problème, déclara Beny’lya en se levant. Il ne s’agit que d’une escarmouche, non d’une invasion, ce qui simplifiera la planification et limitera le nombre de vaisseaux engagés. Je dispose déjà d’un destroyer et de quatre frégates. Il nous suffirait de disposer de trois ou quatre fois cette force de frappe, et nous pourrons rayer de la carte les chantiers de Cademimu en une demi-heure.
— J’ai d’ailleurs rassemblé une liste de vaisseaux que nous pourrions facilement réaffecter. J’aimerais notamment y envoyer notre nouvelle formation d’élite comprenant l’escadron Rogue.
Et ainsi éloigner le Roons Sewell de la piste de nos fournisseurs en armement… Même si les indices sont refroidis par le vide spatial, à présent.
— Si nous suivons mes préparatifs, poursuivit Borsk, la situation peut être réglée dans moins d’une semaine.
— Je vois que vous avez tout prévu, lança Ackbar d’une voix aigre.
Fey’lya eut un sourire poli qui exprimait autant le contentement qu’une incrédulité feinte.
— C’est le propre d’un bon tacticien, Amiral. En l’occurrence, le général Beny’lya, à qui je souhaite confier la mise en œuvre de ce plan.
— Je serais ravi que le Conseil approuve cette initiative, lança Derth d’une voix qui se voulait humble.
Il surprit des échanges de regards entre les autres dignitaires, jusqu’à ce que Mon Mothma s’avance une fois encore.
— Nous pouvons procéder au vote, annonça-t-elle.
De nombreux bras se levèrent, plus de la moitié des représentants présents ! Après un bref mouvement de la tête pour englober l’ensemble de la salle, Ackbar leva le sien à son tour, sans cacher son profond mécontentement.
— La motion est acceptée, déclara la Présidente. Conseiller Fey’lya, général Beny’lya, vous êtes désormais en charge de l’opération Cademimu. Les espoirs de la Nouvelle République vous accompagnent…
Et ceux du peuple bothan aussi. 


************


Avec ce chapitre, on passe la barre des deux cents pages A5 ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Lun 15 Juin 2015 - 11:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 30 lu !

Et voilà comment Borsk Fey'Lya manipule les gens ! Il est suffisamment rare d'assister à une session "intégrale" du Conseil de la Nouvelle République dans les romans pour apprécier que ce soit le cas ici - et plus encore, du point de vue du Bothan, lui qui a souvent eu le rôle d'antagoniste dans ces scènes ! J'avoue m'être dit au début que Beny'lya servirait forcément à quelque chose, mais j'avoue qu'une fois la séance débutée, je l'ai totalement oublié, et la proposition de Fey'lya d'attaquer Cademinu m'a donc surpris : bien joué ! :oui:

Il ne manquerait plus qu'un certain Grand Amiral s'y trouve, tiens... :sournois:

Petit bémol de mise en page : les pensées de Beny'lya ne sont ps en italique... :wink:

Jagen Eripsa a écrit:Avec ce chapitre, on passe la barre des deux cents pages A5 ! :cute:


Joli ! :oui:
J'avoue, je ne les ai pas vues passer !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 15 Juin 2015 - 12:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Et voilà comment Borsk Fey'Lya manipule les gens ! Il est suffisamment rare d'assister à une session "intégrale" du Conseil de la Nouvelle République dans les romans pour apprécier que ce soit le cas ici - et plus encore, du point de vue du Bothan, lui qui a souvent eu le rôle d'antagoniste dans ces scènes ! J'avoue m'être dit au début que Beny'lya servirait forcément à quelque chose, mais j'avoue qu'une fois la séance débutée, je l'ai totalement oublié, et la proposition de Fey'lya d'attaquer Cademinu m'a donc surpris : bien joué !


Fey'lya est assez retors, et il est parfois intéressant de voir comment ce genre de personnage réfléchit et travaille avec son entourage. En l'occurence, j'avais avec ce chapitre une occasion en or d’amorcer la suite de l'intrigue avec une liaison entre l'escadron Rogue et nos "chers" bothans !

(Petite remarque : j'ai écrit ce chapitre après des parties de Battlefront II. Je déteste l'incinérateur de l'espion bothan. :whistle: )

L2-D2 a écrit:Il ne manquerait plus qu'un certain Grand Amiral s'y trouve, tiens... :sournois:


Peut-être... Et peut-être pas... :sournois:

L2-D2 a écrit:Petit bémol de mise en page : les pensées de Beny'lya ne sont ps en italique... :wink:


Effectivement, petite erreur de manip' de ma part ! Je vais regarder pour corriger ça !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 01 Juil 2015 - 8:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 31

Toujours sous le choc, Grodin Tierce observait par le hublot de la navette sa planète natale, où il venait de passer les deux dernières années dans la clandestinité, s’éloigner jusqu’à n’être plus qu’une sphère colorée. Le vaisseau sembla alors s’arrêter, puis plongea dans l’hyperespace, laissant définitivement Brentaal derrière lui.
— Est-ce que tu vas enfin m’expliquer ce que nous faisons dans ce merdier ? demanda enfin le docteur Juliers.
L’ancien Garde Impérial se tourna lentement vers lui. Elfric et Kendal Letzger étaient assis sur des strapontins accolés au centre du compartiment voyageurs, soigneusement sanglés chacun à leur siège. Leur teint était encore plus pâle que le sien, et Grodin devina aux gouttes de sueur qui coulaient sur le front du jeune commando qu’il n’avait guère l’habitude des virées spatiales.
— C’est la première fois que vous quittez Brentaal ? leur demanda-t-il.
— À part Carida, répondit immédiatement Letzger.
Rien d’étonnant. Les recrues qui rejoignaient les garnisons planétaires ne connaissaient bien souvent du reste de la galaxie que les académies impériales.
— J’ai fait une excursion, dit Juliers, et une ombre passa sur son visage. Aldérande. Le Grand Zoo, l’hôpital le plus réputé de la galaxie. C’était un voyage obligatoire dans notre cursus de formation. Je… La promotion suivante a eu beaucoup moins de chance que moi.
Un frisson parcourut l’échine de Tierce. Le visage de son ancien maître lui vint à l’esprit, mais il le chassa aussitôt. Tarkin. C’était Tarkin qui était derrière la destruction d’Aldérande, et il ne s’agissait que de la première étape de son plan visant à renverser l’Empereur. Sa Majesté n’avait rien à voir avec tout ça.
— Tu nous dois toujours une explication, reprit Juliers. Que fait-on ici ?
Grodin soupira et vint s’asseoir sur un autre strapontin en face d’eux.
— Tout s’est passé si vite que j’ai encore du mal à tout comprendre, commença-t-il lentement.
— D’accord. Remontons au début, quand nous sommes partis en intervention au marché d’Oradin.
Tierce rassembla ses souvenirs. Il portait déjà la blouse d’infirmier qu’il avait encore à cet instant sur ses épaules ; un accessoire indispensable pour sa couverture, tout comme la barbe, les prothèses amovibles dans ses joues pour modifier son profil facial, ses lentilles oculaires ou encore ses cheveux mi-longs effroyablement peu réglementaires.
— Oui, le marché. Comme tu n’avais pas besoin de moi pendant que tu t’occupais des blessés de l’effondrement du stand, je suis allé faire un tour avec Kendal pour profiter un peu de l’activité qui régnait dans les allées. Une attitude normale, pas celle de quelqu’un traqué. Comme nous l’avions fait les autres fois.
— Sauf que là, tu t’es figé à un moment, rappela Letzger. Tu as gardé les yeux fixés sur quelque chose, et tu as murmuré « Des p’tits gris ! »…
— Des Noghris, corrigea Tierce, le regard perdu dans le vague. Des Noghris. Même si « p’tits gris » les décrit bien.
— Je suppose qu’il s’agit de nos charmants hôtes, qui m’ont cueilli sans ménagement quand je suis entré dans le speeder d’intervention, déduisit Elfric, le visage pincé par un rictus. Des amis à toi ?
— C’est une espèce peu commune. Dans la diversité d’une foule, ils passent inaperçus, sauf pour qui sait les reconnaître.
— Et c’est ton cas.
— Vous ne comprenez pas…
Il prit conscience de la peur qui habitait ses traits. De lointains souvenirs, ceux d’une grande ombre noire et d’un tourbillon d’écarlate…
— Ils étaient les serviteurs personnels de Vador.
L’inquiétude prit également forme sur les traits de ses deux amis.
— Vador est mort, il a été tué sur Endor, en même temps que l’Emperor… Euh, l’Empereur, dit Letzger. Il ne peut plus leur donner d’instructions.
— Il les a confiés à quelqu’un d’autre, éluda Tierce. Et il s’agit peut-être du commanditaire de cette excursion. Mais sur le coup, ça ne m’est pas revenu à l’esprit, et j’ai agi… Inconsidérément.
— Tu peux le dire ! répliqua Kendal. Tu m’as fait retourner à la navette et tu t’es mis à les suivre tout seul. Dix secondes plus tard, ils m’ont encadré et j’ai été emmené dans un fourgon.  
— Et quand je suis revenu à mon tour, j’ai subi la même chose, renchérit Juliers.
— Eh bien…. Je n’ai pas vraiment brillé non plus. Ils m’ont attrapé facilement, avoua Grodin, qui en y repensant se sentit blessé dans son amour propre.
— Nous n’avions pas le choix, lança alors une autre voix par la porte du cockpit qui venait de s’ouvrir. Les Noghris ne sont pas très bavards, et j’avais trop de choses à dire pour que nous puissions tailler un brin de causette en plein territoire ennemi.
Tierce se retourna lentement, au contraire de Letzger qui faillit se rompre la nuque en faisant pivoter sa tête dans l’instant.
— Carson ! s’exclama le jeune homme.
— Exact, répondit Daiven, appuyé sur le cadre du sas avec un mince sourire.
— Je vous connais ? demanda Juliers, passablement dérouté.
— Pas encore, Docteur, mais je suis un ami de Grodin.
— Carson a fait partie de notre groupe pro-Impérial sur Brentaal jusqu’à ce que nous découvrions le complot bothan, expliqua l’ancien Garde Impérial. Nous l’avons perdu lors de l’infiltration de la base souterraine.
Il regarda son compagnon d’armes droit dans les yeux.
— Je te croyais mort, lâcha-t-il lentement.
Un voile de lassitude passa sur les yeux de Daiven, qui parut prendre quelques années d’un coup. Il vint s’asseoir à côté de Tierce, et s’installa à son aise, les mains posées sur les genoux.
— J’ai failli l’être, lâcha-t-il pour commencer. Mais les Bothans me voulaient en vie. L’Empire m’a formé à… « l’acquisition d’informations », ainsi qu’à leur rétention, mais j’ai quand même failli lâcher prise. Leur dire ce qu’ils voulaient entendre… Même s’ils n’avaient pas grand-chose à apprendre de moi.
— Ils nous sont tombés dessus moins d’un jour après ta capture, confirma Grodin.
— Heureusement, ils ont dû modifier leurs plans en urgence et me transférer dans une prison aménagée à la va-vite. Avec l’aide de quelques pilotes capturés, j’ai pu rapidement m’échapper et voler une navette. J’ai rejoint l’espace impérial, et me voilà ici.
— Votre récit n’est pas très précis, commenta Elfric.
— Ce n’est pas son objectif, déclara Daiven avec un sourire d’excuse. J’ai des consignes très strictes à respecter.
— J’ai quand même deviné quelques petites choses, intervint Tierce. Bleu – il posa la main droite sur le front – blanc – sur sa blouse d’infirmier – rouge – son index désigna ses yeux - ?
Carson se figea sur place l’espace d’une seconde, puis reprit contenance aussi vite.
— Tu as toujours eu d’excellentes capacités de déductions, commenta-t-il.
— Ainsi qu’un accès étendu à certaines informations secrètes. Alors ?
— Tu as tout bon.
Letzger et Juliers suivaient l’échange avec beaucoup de scepticisme.
— Peut-être pourrions-nous vous laisser en discuter en privé ? suggéra la recrue.
— Ce serait sympathique de votre part, répondit Carson. Vous pouvez attendre dans le cockpit. Nous avons encore quelques heures devant nous avant d’atteindre Polcaphran…
Le docteur, qui avait commencé à se lever de son siège, interrompit son geste.
— Polcaphran ? Il y a eu une attaque de Bothans là-bas, non ?
— Vous êtes bien renseigné, assura Daiven avec un sourire que contredisait la main ferme qui invitait les deux indésirables à s’éloigner.
Grodin attendit qu’ils soient seuls pour reprendre la parole.
— Thrawn est de retour, lâcha-t-il finalement.
— Je n’avais jamais entendu parler de lui, avoua Carson. Tu me confirmes qu’il s’agit bien d’un Grand Amiral ?
— Le treizième, approuva l’ex-Garde.
— Un non-humain.
— Il a sauvé l’Empereur. Et c’est peut-être le meilleur tacticien de l’histoire de l’Empire…
Un vieux souvenir, datant de près d’une décennie, lui revint à l’esprit.
— Si Palpatine avait écouté ses conseils pour la stratégie d’Endor, il serait encore en vie. Quel est le programme ?
— J’avais ordre de récupérer des informations à l’Observatoire du Noyau. Tous les fichiers planétaires des lettres « M » et « W »… Ne me demande pas ce qu’il veut en faire, je serais bien en peine de te répondre ! Mais je pense que pour le moment, il veut se préparer, pas attaquer.
— Un peu de repos ne nous fera aucun mal…


************


Désolé pour le retard, mais j'avais des affaires de prime importance à régler... Notamment une réussite surprise à l'écrit d'un concours ! :cute:

(Apprise à peine une demi-heure après le précédent message sur ce topic, ceci expliquant cela. :paf: )
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Messagepar L2-D2 » Mer 01 Juil 2015 - 9:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Aussitôt posté, aussitôt lu !

J'avoue que cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu un Chapitre avec Tierce, au point que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la discussion... Mais les différents tenants et aboutissants me sont vite revenus, donc ça va ! :D Tierce a donc confirmation du retour de Thrawn et surtout, on découvre que lui aussi était au courant de son existence avant que le Chiss ne fasse son retour officiel... Tout cela promet des interactions bien sympathiques avec les autres personnages !

Direction Polcaphran, donc... Je suis curieux de voir où tout cela va mener, et pour quelle raison Daiven a dû aller récupérer des fichiers planétaires... :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 01 Juil 2015 - 9:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Direction Polcaphran, donc... Je suis curieux de voir où tout cela va mener, et pour quelle raison Daiven a dû aller récupérer des fichiers planétaires... :)


Si tu as lu La Croisade Noire du Jedi Fou, tu trouveras un début de réponse... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Mer 01 Juil 2015 - 9:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Justement, non, je ne l'ai pas encore lue ! :cry:

Tant mieux dans le fond, ça me permettra de garder la surprise !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 21 Juil 2015 - 14:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon, ça a pris beaucooooooup plus de temps que prévu, mais j'ai enfin terminé ce chapitre ! :transpire:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 32

— Tu le sens comment ?
La voix de Wedge tira Corran de ses observations. Jusqu’à présent, il était resté concentré sur la mission, mais l’appel de son supérieur – sur une fréquence privée, inaudible du reste de l’escadron – le détourna de ses objectifs. Pourtant, la réponse n’était pas bien difficile à trouver.
— Pas trop mal, avoua-t-il. Je ne perçois rien d’alarmant.
Deux clics pour indiquer qu’il avait bien reçu, et Antilles repassa sur les communications de l’escadron pour transmettre ses instructions de vol.
Bien enfoncé dans le cockpit de son X-Wing, le lieutenant Horn l’écoutait attentivement sans pour autant ôter de son esprit quelques inquiétudes. Ce n’était guère dans le genre de Wedge de cacher ses doutes à ses frères d’armes, ou plus encore de se reposer sur un avis nébuleux fondé sur les perceptions encore hasardeuses qu’avait Corran de la Force.
Une image se forma alors dans l’esprit du jeune pilote, et il comprit qu’il tenait là sa réponse. Les Bothans.
Horn n’avait connu qu’une seule mission sous leur commandement, et c‘était l’un de ses pires souvenirs de rebelle. La première bataille de Borleias avait coûté deux pilotes aux Rogues, et trois autres avaient perdu leur vaisseau lors de l’affrontement.
Aucun de ceux qui étaient présents n’ont oublié Lunenoire. Le général Kre’fey s’était trompé sur toute la ligne, et ses espions ne connaissaient pas la moitié de nos adversaires. C’était un véritable massacre… Et Wedge a aussi vécu le piège d’Endor. Cette mission doit l’inquiéter plus encore que nous.
— Nous n’aurons pas grand-chose à faire, déclara le commandant Antilles sur la fréquence de l’escadron. Les vaisseaux lourds se chargent des installations, notre rôle sera donc de les couvrir en repoussant la flotte ennemie. Les Spires et les Anvils s’occuperont de l’Ar’kai et de ses auxiliaires, et nous protégerons le Sewell. Des questions ?
Il n’y en eût aucune.
De l’autre côté de la verrière, à une distance si réduite qu’elle était le seul horizon, Cademimu déployait sa surface brun-gris caractéristique des mondes industrialisés. Corran savait que la principale mégapole de la planète comportait d’immenses installations de production d’armes, succursales de toutes les grandes compagnies galactiques. Mais la principale cible de la Nouvelle République se trouvait en orbite, à quelques dizaines de kilomètres d’eux. Les chantiers orbitaux, certains massifs, d’autres élancés, étaient couverts d’un assemblage impressionnant de vaisseaux inachevés allant des navettes aux destroyers. Horn pouvait compter pas moins de sept classe-Impériale en cours de construction – autant d’appareils qui ne viendraient pas renforcer la Flotte Impériale si tout se passait comme prévu.
Les usines spatiales lui en rappelèrent d’autres, celles de Corellia où elles étaient la norme afin de préserver l’environnement planétaire. Et si elles fonctionnent comme chez nous, elles sont pleines de civils… Mais nous sommes déjà visibles, non ? S’ils comprennent ce qui se passe, il leur suffira de prendre les capsules de sauvetage pour sauver leurs vies.
À une si courte distance, les principaux appareils de l’armada néo-républicaine devaient être facilement identifiables par les ouvriers des chantiers. Le Roons Sewell et l’Ar’kai dépassaient tous deux le kilomètre, et les dix vaisseaux les accompagnant mesuraient quelques centaines de mètres. Seuls les chasseurs devaient encore échapper aux senseurs des Impériaux.
— À tous les chasseurs, lança soudainement le contrôleur de vol installé sur le poste de commandement auxiliaire du Sewell, nous avons repéré des signaux en progression rapide.
— Bien reçu, Sewell, répondit Wedge. Composition de la force adverse ?
— Quatre escadrons de Mirettes, autant de Bourdons et deux de Frelons.
Après une trentaine de mois passés dans les forces de la Nouvelle République, l’argot des pilotes de chasse n’avait plus aucun secret pour Corran. Il commençait même à percevoir la logique cachée derrière ces étranges appellations. Les chasseurs TIE standards devaient leur surnom de « Mirettes » à la forme étrange de leur cockpit circulaire qui rappelait un globe oculaire… Pour l’Escadron Rogue, c’était aussi une blague sur leur efficacité en combat rapproché, où les conducteurs suicidaires de ces engins fragiles ne pouvaient qu’observer sans agir. Les autres variantes étaient plus redoutables. Les « Bourdons », les bombardiers TIE et leur double cockpit, ne s’intéressaient qu’aux cibles grosses et lentes, mais ne butinaient malheureusement pas… Les « Frelons », en revanche, étaient aussi rapides et vicieux que les insectes homonymes. Des adversaires mortels pour les moins doués des pilotes de l’Alliance.
Il comprenait également pourquoi leur usage s’était progressivement imposé chez les combattants – l’État-Major utilisant toujours les noms techniques. Ces appellations étaient simples, facilement mémorisables et comportaient une dose d’humour qui entretenait le courage des hommes face à une mort omniprésente. Il se demanda si leurs homologues impériaux avaient les mêmes usages. Il savait en tout cas que les commandos du général Cracken disposaient de leurs propres termes… Et il en enviait certains : appeler Vador « Bronchite Chronique » ne manquait pas de culot !
— Nous passons à l’attaque, indiqua Wedge. Escadrons Anvil, Spire, Rogue, suivez vos leaders respectifs. Les autres formations restent en arrière pour la couverture des vaisseaux lourds.
Une série de confirmations parvint aux oreilles de Corran, qui en envoya une à son tour. Quelques instants plus tard, Wedge le contacta en personne.
— Rogue Neuf, prends le Vol Trois et attaque-toi au troisième escadron de Mirettes.
— Entendu, répondit Corran en passant sur la fréquence de son groupe. Asyr, Inyri, contournez le groupe ciblé sur vos indicateurs de vol et attaquez par le flanc babord. Ooryl, avec moi. Nous allons les confronter de face.
La stratégie qu’employaient les trois escadrons d’élite était aisément compréhensible. Les Anvils et leurs B-Wings se chargeraient des bombardiers, lents et bien blindés. Les Spires, équipés de A-Wings, compensaient leur armement léger et leurs faibles protections par une vélocité à toute épreuve, ce qui convenait parfaitement pour affronter des intercepteurs. Les X-Wings, polyvalents, se débarrasseraient des chasseurs, plus dangereux par leur nombre que pour autre chose, et viendraient ensuite prêter main-forte aux autres.
— Ooryl doit-il employer notre tactique habituelle ? demanda son coéquipier Gand.
Corran l’imaginait très bien à cet instant, parfaitement concentré, oubliant jusqu’à son statut de janwuine pour se focaliser sur ses cibles.
— Oui, Ooryl. Je passe devant.
Corran poussa ses réacteurs au maximum de leurs capacités et redirigea l’ensemble de ses boucliers vers l’avant. Ces deux manœuvres firent baisser l’énergie attribuée aux lasers, mais il n’y accordait que peu d’importance. Dès que les premiers TIE furent à portée, il déclencha sur leurs adversaires un feu nourri.
Derrière lui, Ooryl attendait pour attaquer à son tour. Avec ses sens insectoïdes, le gand était capable de viser avec davantage de précision que la plupart des pilotes humains, et il avait pour habitude de ne tirer qu’une seule fois sur ses cibles, ce qui suffisait souvent à les neutraliser. Corran n’avait donc qu’à désorienter les TIE – en les faisant paniquer par une pluie de lasers faussement mortels, par exemple – et à le laisser faire le reste.
Les six TIE qui se dirigeaient vers eux se laissèrent prendre par la manœuvre. Ils tentèrent une manœuvre combinant évasion et dispersion pour éviter les salves. Quelques-unes parvinrent néanmoins à toucher le groupe, mais les pilotes impériaux ne les remarquèrent pas et tombèrent dans le piège.
La première cible d’Ooryl n’avait pas encore dépassé le chasseur de Corran quand elle explosa, projetant un nuage de débris. Quelques fragments métalliques atteignirent la carlingue du X-Wing frappé du blason de la CorSec, mais ils étaient si petits qu’ils ne provoquèrent aucun dégât tangible. Avant qu’ils aient eu le temps de comprendre ce qui venait de se produire, les pilotes impériaux subirent deux autres pertes, réduisant à moitié leur groupe en quelques secondes d’engagement.
Le mot d’ordre devait être la fuite, à présent, et sans trop d’organisation si l’on se fiait au parcours erratique des appareils qui cherchaient à s’éloigner du piège rebelle. Le chef de formation avait sans doute était abattu par Ooryl, et ses seconds n’étaient pas habitués à agir sans la supervision d’un officier.
Inyri et Asyr déboulèrent alors des flancs et attaquèrent à leur tour. Pris dans un feu croisé, les Impériaux ne tardèrent pas à être éliminés. Très vite, une seconde vague subit le même sort, ce qui porta à un escadron entier le tableau de chasse du Vol Trois. Comme souvent, Corran éprouva un peu de pitié pour ces pilotes envoyés à la mort, qui n’avaient aucune chance contre les appareils rebelles et moins encore face aux formations d’élite du Sewell.
Ils ont eu le choix, décida-t-il finalement. Tycho et Hobbie ont aussi fait partie de la Flotte Impériale, et pourtant ils sont là aujourd’hui : des héros de l’Alliance ; Ils ont eu le courage de dire non à la tyrannie à un moment où tout semblait perdu.
 Mais combien d’autres l’ont-ils eu ? J’ai pu assister au mal que faisait l’Empire, et pourtant il a fallu que je devienne un fugitif pour me décider à rejoindre la Rébellion. Parfois, on a besoin d’un coup du destin pour franchir le cap…
Un dernier groupe, plus petit, se porta à leur rencontre sans plus de succès. L’accalmie laissa à Corran la possibilité de faire le point sur la situation du champ de bataille.
Les combats semblaient se concentrer autour des chantiers navals, où les vaisseaux les plus imposants bombardaient les immenses structures d’assemblage. Les quelques tourelles installées sur les spatiodocks étaient incapables de repousser l’assaut. Le destroyer bothan, l’Ar’kai, se trouvait au cœur du combat, ses batteries lourdes frappant sur tous les flancs. Quelques salves s’élevèrent de la surface planétaire, mais le vaisseau y répliqua immédiatement avec une violence qui fit trembler le jeune corellien.
 À une centaine de kilomètres de là, les chasseurs en avaient fini avec leurs adversaires impériaux. Les Rogues avaient doucement ri de la réputation des escadrons Spire et Anvil, mais ils avaient fait leur travail avec soin en se chargeant avec brio de leurs cibles. Il ne semblait plus y avoir le moindre TIE en orbite de Cademimu.
Pourtant, quelque chose n’allait pas, et Corran sentit l’appréhension revenir en lui.
— Leader, vous avez des cibles en visuel ?
— Rien à signaler, Rogue Neuf.
Puis, sur une ligne privée :
— Dis-moi que c’est juste une question routinière. S’il te plaît…
— Navré, Wedge, mais je crois que c’est sérieux.
— Je vais demander au Sewell d’étendre ses senseurs. Peut-être que…
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, car le contrôleur de vol prit justement la parole.
— À tous les escadrons, nouveaux signaux en approche, je répète, nouveaux signaux en approche. Trois escadrons au complet se dirigent vers nos vaisseaux lourds.
— Bien reçu, répondit Antilles. Transmettez-nous le vecteur d’approche.
De nouveaux symboles apparurent sur l’écran tactique du X-Wing pour indiquer les ennemis. Corran remarqua immédiatement ce qui n’allait pas, mais Wedge prit la parole avant lui.
— Contrôle, ces signaux viennent de l’extérieur du système. Confirmation ?
— Affirmatif, Leader Rogue.
— De quel modèle sont nos adversaires ?
— Type inconnu.
— Des Éclairs.
Les modèles de pointe. Même si la tactique impériale privilégiait le nombre et la force brute à la protection de ses hommes et au bon équipement de ses appareils légers, les industries Sienar et de nombreux scientifiques au service de Palpatine avaient travaillé sur les améliorations à apporter aux chasseurs TIE. Ces appareils, surnommés « Éclairs », coûtaient cher mais compensaient leur prix élevé par des performances largement supérieures à celles des vaisseaux standards. Le TIE Interceptor était d’ailleurs issu d’un de ces programmes spécifiques, au même titre que l’appareil que Dark Vador pilotait jadis.
Ils ont un hyperpropulseur. C’est la seule explication possible pour leur vecteur. Ils viennent de l’hyperespace…
— Contrôle, reprit Wedge, il me faut un visuel. Immédiatement.
— Négatif, Leader Rogue. Nous ne pouvons pas encore en obtenir.
— Ils seront sur vous dans une minute.
— Nos enregistreurs ne sont pas assez précis.
— Alors demandez à l’Ar’kai, et ne me faites pas croire que Beny’lya n’a pas les appareils adéquats !
Nul besoin de la Force pour sentir la panique poindre dans les paroles du commandant.
— Antilles, ici le colonel Varzatti. Que se passe-t-il ?
— Colonel, je crois que nous avons à faire à des Défenseurs.
L’officier supérieur du Sewell mit quelques instants avant de répondre, et lorsqu’il le fit, sa voix s’était emplie de gravité.
— Je viens d’ordonner à tous les escadrons de l’Ar’kai de se replier, annonça-t-il sur la fréquence. Tout repose sur vous, à présent. Bonne chance.
— Merci, Colonel. Avys, Haylar, dit-il en s’adressant à ses homologues des escadrons Spire et Anvil, nous allons affronter des chasseurs modifiés. Je pense qu’ils ont des boucliers et de meilleures performances que nos appareils. Prenez toutes les précautions nécessaires pour limiter les pertes.
Les deux capitaines agréèrent, puis rejoignirent avec leurs pilotes la formation des Rogues qui revenaient à pleine vitesse vers le champ de bataille. Ils avaient fait la moitié du chemin quand de grandes explosions apparurent à l’horizon.
— Nous sommes attaqués ! hurla alors une voix inconnue sur la fréquence générale.
Presque aussitôt, la panique s’étendit dans toute la flotte et d’autres communications jaillirent du système de transmission.
— Ils ont touché le flanc tribord !
— ...tions B-23 et B-36 sont dépressurisées ! Je répète, les sections…
— Quadrillez le quadrant quatre ! Abattez-les !
— Ouvrez le feu !
— Ils se replient !
Effectivement, les systèmes de repérage indiquaient un brusque changement de trajectoire des vaisseaux impériaux. Ils semblaient n’avoir effectué qu’un seul passage.
Mais quel passage ! Lorsqu’ils approchèrent de la zone de présence des destroyers néo-républicains, les Rogues purent constater les dégâts. L’Ar’kai avait été le plus touché ; son flanc tribord était amputé à plusieurs endroits et des incendies flamboyaient toujours sur les zones frappées, entretenus par l’oxygène qui s’échappait de la superstructure. Le Sewell, relativement épargné, semblait sur ses gardes, ses batteries pivotant frénétiquement à la recherche d’ennemis.
— Ils sont partis, annonça finalement le contrôle de vol. Nous avons détecté une communication subspatiale d’environ une minute pendant leur attaque, mais rien avant ou depuis. Ils ont sauté dans l’hyperespace.
— Alors d’autres systèmes impériaux vont être avertis de notre présence, déclara un nouveau venu d’un ton tranchant. Cette erreur aurait pu être évitée. Capitaine Clèn, pourquoi vos chasseurs ne sont-ils pas intervenus ? Ils auraient dû être là dans les temps.
— Nous n’aurions pas fait le poids face aux Défenseurs ! répondit l’arcona de sa voix étrangement fluette. La stratégie du commandant Antilles limitait les risques.
Corran fronça les sourcils. Leader Spire était l’un des casse-cous les plus réputés de l’Alliance ; faire preuve d’autant de prudence ne cadrait pas avec son caractère.
— Général Beny’lya, intervint Wedge, je comprends votre scepticisme et je regrette autant que vous les pertes subies aujourd’hui. Mais une attaque frontale aurait été suicidaire.
— Effectivement, notre situation actuelle est bien meilleure ! répliqua l’officier bothan. Nous devions neutraliser leurs relais hypercom pour détruire leurs arsenaux sans craindre l’arrivée de renforts, et tout a été gâché ! Détruisez les derniers docks et regagnez votre vaisseau-hôte pour le repli.
— Il ne risque pas de mourir d’un fou rire, celui-là ! s’exclama Wes Janson quand le système comm bascula à nouveau sur la fréquence de l’escadron.
— Il n’a surtout aucune idée de ce qui risque de se produire, commenta Tycho d’une voix aigre.
— Ouais, aussi, répondit Wes après quelques instants avec une gravité qui ne lui seyait guère.
— Nous sommes foutus, se lamenta Hobbie.
— Tout dépend de ce que cette attaque signifie, lança le commandant. Voir l’Empire s’équiper de chasseurs dotés d’hyperespace, de torpilles et de boucliers fait partie de mes pires cauchemars… Mais, pour l’heure, je ne m’avancerai pas. J’espère seulement qu’il ne s’agit que d’un vieux stock datant de l’ère de Palpatine.
Il ne formula pas d’autre hypothèse, mais cette simple évocation suffit à jeter un froid glacial sur l’escadron entier. Si l’Empire avait retrouvé les schémas techniques de ces « Défenseurs » - le visuel qui était apparu sur l’écran les apparentait à des TIE, avec des ailes ressemblant vaguement à celles des Intercepteurs – mais, pire encore, s’il était en moyen de les produire à la chaîne…
Peut-être n’était-il pas aussi moribond que la Nouvelle République se plaisait à le croire. 


************


J'ai mis plus de temps que prévu pour écrire ce chapitre en raison de nombreuses occupations IRL mais également de quelques hésitations sur la trame à suivre... L'intervention des Defenders n'était pas prévue dans le script original, où l'Ar'kai était seulement endommagé par l'explosion des chantiers. Mais j'ai changé d'avis en élaborant la suite - qui devrait venir beaucoup plus vite ^^ - afin de faire quelques "liens logiques" pour la cohérence de l'histoire... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 23 Juil 2015 - 16:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 32 lu !

J'avoue : j'avais un peu oublié où nous avions laissé nos pauvres personnages... :transpire: Mais en à peine quelques lignes, tout m'est revenu, et je me suis retrouvé dans un bon roman de la série X-Wings, où la "voix" de Corran Horn est parfaitement retranscrite ; il s'agit là du "vrai" personnage, celui qu'on a pris l'habitude de suivre et cela montre un réel talent d'écriture et d'appropriation des personnages des autres ! :oui:

A côté de cela, l'intervention des Éclairs bouleverse le cours de la bataille ; je ne l'avait pas vue venir ! :shock: Effectivement, la crainte finale d'Antilles sur la capacité de l'Empire à se ré-armer est partagée par le lecteur, et on se demande bien quelle est l'allégeance de ces nouveaux venus : fidèles à Thrawn ? au moff Poldrei ? aux Bothans... ? Bref, un bon suspense de fin de Chapitre, qui ne peut que donner envie d'en savoir plus ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 23 Juil 2015 - 23:51   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm" ! :jap:

En lisant tes deux paragraphes, j'ai éprouvé beaucoup de satisfaction : à te lire, j'ai rempli mes objectifs, tant sur le style d'écriture que l'histoire ! :)

Il me reste deux chapitres à poster d'ici à mon départ en vacances, bien moins difficiles à écrire que celui-ci. Après, je pourrai attaquer un nouvel "arc" qui nous emmènera à la fin de cette partie 1 (prévue pour le chapitre 49). :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 28 Juil 2015 - 22:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 33

Polcaphran.
 
C’était presque devenu un rituel sur le Chimaera ; pendant son service, toutes les deux heures, le capitaine Pellaeon quittait son poste sur le pont pour rejoindre la cabine occupée par le Grand Amiral Thrawn à quelques mètres de là. Mais cette fois-ci, le vétéran prit une autre direction, celle de la plateforme d’observation, pour ne pas manquer à son habituel rendez-vous.
Le non-humain avait une idée très précise des aménagements qu’il souhaitait réaliser dans ses quartiers, mais il n’en avait fait part à aucun officier du Chimaera. Une équipe de techniciens dépêchés par le Moff Poldrei était venue inspecter la pièce quelques heures plus tôt pour préparer les travaux, obligeant le Grand Amiral à trouver une autre salle pour ses activités.
Il avait donc choisi l’endroit le plus élevé du destroyer, cette passerelle d’observation si exposée et proéminente qu’on la confondait souvent avec le centre de commandement. Conçue pour pallier à une éventuelle panne des senseurs, ette partie du navire était une cible facile pour les assaillants, ce qui empêcherait Thrawn de s’y tenir si d’aventure le Chimaera était attaqué.
Le capitaine ne mit que quelques instants de plus à y accéder, et entra après avoir passé l’habituel barrage instauré par Rukh.
— Amiral, je viens pour…
Il s’interrompit en voyant que son supérieur n’était pas seul. Quatre hommes se tenaient debout devant le siège de commandement improvisé qu’occupait Thrawn. Pellaeon reconnut l’un d’eux, mais il rencontrait les autres pour la première fois.
— Restez, Capitaine, lui dit l'amiral en se tournant vers lui. J'ai à vous parler. Quant à vous, messieurs, reprit-il en revenant vers ses interlocuteurs, sachez que j'apprécie le dévouement dont vous avez fait preuve envers l'Empire. Êtes-vous prêt à aller plus loin dans votre engagement ?
Pouvant difficilement refuser, les quatre hommes indiquèrent leur approbation.
— Merveilleux ! s'exclama Thrawn d'une voix sans joie. Docteur Juliers, j'aimerais pour l'heure vous voir travailler avec mes agents du Renseignement. Je suis sûr que les renseignements que vous avez évoqués leur seront très utiles.
Il fit un geste de la main et l'un des quatre « visiteurs » du Grand Amiral prit la direction de la sortie, saluant Pellaeon au passage.
— Capitaine Carson, malgré l'échec de votre mission sur Brentaal, j'aimerais vous confirmer dans vos fonctions et vous offrir une nouvelle tâche. Mais c'est à vous, Major Tierce, qu'il reviendra de commander cette nouvelle opération. Je vous convoquerai très bientôt pour mettre au point les derniers détails, mais j'ose espérer que vous accepterez l'enseigne Letzger dans votre groupe de combat.
— Avec plaisir, répondit un homme assez massif d'une voix rauque.
— Vous pouvez disposer.
Ils sortirent l'un après l'autre, laissant finalement Pellaeon seul avec son supérieur.
— C'était l'équipe de Brentaal ? demanda-t-il, intrigué.
— Son commandant et trois nouvelles recrues, affiliées à un groupe de résistants dissous par les Bothans. Ce sont des recrues de choix, Capitaine... Le Major Tierce en particulier. Les anciens Gardes Impériaux ne courent pas les rues.
— C'est certain, commenta le capitaine en s'avançant.
— L'initiative qu'a pris le capitaine Carson en me les amenant s'est révélée finalement être le meilleur résultat de cette opération. L'Observatoire du Noyau ne comportait pas les informations que je recherchais. C'est un contretemps regrettable, mais pas définitif. Nous planifierons prochainement une autre infiltration.
— Vous avez une cible en tête, Amiral ?
— Si l'on recherche des connaissances rares, la bibliothèque d'Obroa-Skaï est un bon point de départ.
Pellaeon ne put qu'acquiescer. Cette planète de la Bordure Médiane était un grand centre d'archivage datant de l'Âge d'Or de la République, et qui avait la réputation de contenir un exemplaire de chaque document scientifique publié au cours des sept mille dernières années.
— Mais avant cela, reprit Thrawn, nous avons d'autres affaires à mener.
— Oui, Monsieur. J'ai fait le compte des arrivées de matériel que nous attendons, et les nouvelles sont bonnes. Le Moff Poldrei a relancé la production des Défenseurs TIE et une dizaine d'escadrons sont déjà sortis de la chaîne. Il aura néanmoins besoin de plus de ressources pour poursuivre.
— Nous lui en trouverons. Qu'en est-il des vaisseaux lourds ?
— Les chantiers de Cademimu tournent à plein régime. Nous devrions bientôt disposer de nouveaux destroyers. L'ambassadeur Stefside pourrait également s'arranger pour nous faire parvenir quelques corvettes de classe Assassin... Avec la bénédiction du Diktat Corellien, naturellement.
— Seraient-ils prêts à se joindre à nous ?
— Je l'ignore. Le Diktat est pro-impérial, mais beaucoup de corelliens soutiennent la Rébellion. Un ralliement trop visible risquerait de provoquer une guerre civile... Et aucun camp n'en veut.
— Nous achèterons donc leur production.
— Si vous le voulez bien, Amiral. Et nous devrons également fournir les équipages des vaisseaux... C'est une charge considérable en hommes.
— Peu importe, trancha Thrawn. Si tout se passe comme je l'ai prévu, ce ne sera pas un problème.
Pellaeon attendit quelques explications, mais cette fois-ci, le non-humain resta muet. Il remarqua toutefois l'expression du capitaine.
— Je garde toujours quelques atouts pour mon usage personnel, déclara-t-il avec un mince sourire. C'est à la fois une sécurité et une assurance contre les déceptions.
Il appuya sur un commutateur de l’accoudoir droit de son siège, et une trappe s’ouvrit, révélant un petit datapad qu’il s’empressa de saisir pour le tendre au capitaine.
— Vous trouverez là-dedans des instructions détaillées pour les prochains jours. Nous devons immédiatement mettre le cap sur le secteur Glythe.
Un choix très étrange, pensa Pellaeon dans un coin de son esprit. C’était une région frontalière, entre la Nouvelle République et l’Empire, mais la navigation y était malaisée et les planètes habitables, rares. Il ne voyait qu’une seule cible intéressante dans cette zone.
— Nous allons attaquer Vortex, Amiral ?
— Ce sera pour une prochaine fois. J’adorerais assister à un des magnifiques concertos venteux des Vors, et admirer l’architecture unique de leur Cathédrale des Vents… Mais nous avons un coup de force à réaliser, et je compte le mener à bien.
— Alors, vers quelle planète…
— Valrar. Dès notre arrivée, vous ordonnerez l’installation d’une base de ravitaillement. Nous allons confier au général Covell la supervision de ces nouvelles installations, afin qu’il organise des exercices de combat en terrain boisé. Cela devrait occuper notre enthousiaste camarade…
Le capitaine en doutait sérieusement. L’officier en chef des troupes terrestres du Chimaera avait le caractère d’un rancor, et ne faisait pas mystère de son mépris pour la Marine Impériale… Ou pour tous ceux qui n’étaient pas couverts de boue.
— Nous aurons juste à attribuer quelques installations aux Forces Spéciales pour préparer la mission que je souhaite leur confier. D’ailleurs, Capitaine, j’ai identifié plusieurs profils type de vaisseaux qui pourraient leur convenir cette fois-ci. Je vous charge de trouver celui qui conviendra le mieux.
— À vos ordres, Amiral, répondit Pellaeon.
Il salua, fit quelques pas vers la sortie… Puis, hésitant, revint vers Thrawn qui n’avait pas bougé, son regard écarlate plongé dans l’immensité de l’espace.
— Oui, Capitaine ? demanda-t-il d’une voix traînante.
— Serait-il possible, Monsieur, de savoir quelle est la cible de notre opération ? Vous ne l’avez pas évoquée.
Le non-humain eut un sourire mystérieux.
— Comme je l’ai dit plus tôt, Capitaine, j’aime garder des atouts de côté. 


************


Un chapitre plutôt court, qui fait office de transition... Petit "teaser" pour le prochain : on y verra une conférence universitaire ! :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Dim 02 Aoû 2015 - 11:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 33 lu !

Effectivement, il s'agit là d'un court Chapitre de transition, et si on a l'impression de voir des pièces s'assembler (notamment en ce qui concerne Tierce et ses comparses), on se pose toujours autant de questions à la sortie de l'entretien entre Pellaeon et Thrawn. Et finalement, on a un peu l'impression d'être à la place de ce brave Capitaine, à être admiratif devant les prouesses de l'Amiral mais tout en se demandant quel prochain tour il garde dans son sac. En tout cas, ce bref Chapitre réussit à piquer l'intérêt ; reste à voir maintenant ce que cela va donner !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 02 Aoû 2015 - 11:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Pour info, j'ai déjà écrit la moitié du chapitre à venir... Et il fait pour le moment cinq pages, soit deux de plus que celui-ci, ce qui devrait compenser ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Dim 02 Aoû 2015 - 11:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

:love:

De la bien bonne lecture à venir que voilà !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 04 Aoû 2015 - 13:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 34

— L'histoire de la galaxie est pleine de ces coïncidences étranges, de ces mystères irrésolus qui nous invitent à la réflexion. Quelles sont les origines de la vie ? Qu’est-ce que la Force ? Qui a bâti la Station Centerpoint ? Quels phénomènes sont à l'origine de la création du Système Corellien et de la Gueule ? La vérité est que nous n'avons pas de réponses tangibles, seulement des hypothèses, plus ou moins plausibles, basées sur des millénaires d'observation.
Debout sur la scène de l’auditorium Thalas Garind, le plus grand de l’Université d’Heduris, le professeur Edus Hollinger venait d’introduire sa conférence au public averti qui ne disait mot. Le scientifique était l’un des plus célèbres xénoarchéologistes de la Galaxie, une sommité dans cette discipline très complexe qui traitait autant des différentes civilisations disparues que de l’évolution des espèces pensantes.
Installé sur un balcon situé à quelques mètres à peine du podium, le Moff Poldrei faisait partie de cette foule venue assister à l’exposé du jour. Cette section de la galerie qui surplombait tout juste la fosse où se massaient les spectateurs était réservée à son usage personnel. La salle, inaugurée trois ans plus tôt, adoptait l’architecture de ces anciens théâtres typiques des premières heures de l’Ancienne République dont les architectes avaient redécouvert les mérites acoustiques après les travers du style impérial en la matière. Les couleurs alliant métal et bleu sombre invitaient toutefois davantage à la réflexion qu’au spectacle, et c’est ce qu’aimait Carth, qui venait souvent écouter les conférenciers que les recteurs d’Heduris attiraient ici.
— La première constatation que nous pouvons faire, reprit Hollinger, c'est qu’une certaine harmonie règne dans notre galaxie – même si elle donne l’apparence du contraire ! ajouta-t-il à l’adresse de son public, tirant quelques rires polis et sourires tristes de ceux qui avaient vécu le récent blocus.
Il fit un geste en direction de l’écran derrière lui, et une vue réduite de la Galaxie connue apparut alors.
— Les calculs scientifiques d'un millier d'experts se rejoignent sur l'improbabilité de la configuration que nous voyons ici. Une galaxie comme la nôtre devrait connaître un million de mondes habitables, au plus. Or, plus de la moitié des systèmes connus disposent d'au moins une planète propice à la vie ! Et ce chiffre augmente parfois, comme dans le cas du Système Corellien. Comment l’expliquer ? Une coïncidence ? Un coup de chance ? C’est peu probable. J’étudie ce sujet depuis trente ans, et je peux vous assurer que la seule piste valable est celle d'une construction de la galaxie.
Aussitôt, des murmures firent rage dans les rangs des spectateurs, certains surpris, d'autres outrés. Carth se contenta pour sa part d’un léger sourire.
— Je comprends votre scepticisme vis-à-vis de cette théorie, assura le conférencier. Au début de ma carrière, quand mes aînés m’en ont fait part, je leur ai ris au nez. Ainsi donc, une civilisation serait parvenue à un rang tellement avancé qu'il nous paraît aujourd'hui inaccessible ? Mais où serait-elle ? Pourquoi n’a-t-elle pas laissé de traces derrière elle ? C’est invraisemblable ! Pourtant, la réponse à la première question est oui, clairement oui. Je reviens sur le cas du Système Corellien. Outre son organisation clairement artificielle, la présence de la Station Centerpoint est un indicateur visible de l'existence passée d'une culture industrielle aux capacités dépassant les nôtres. Centerpoint dépasse les trois cent kilomètres d'un bout à l'autre de la superstructure. Or, les chiffres officiels, que me confirmera peut-être notre honorable hôte, le Moff Poldrei - il fit un signe de tête respectueux en direction de Carth, qui le lui rendit  - indiquent que l'Etoile Noire a atteint un diamètre de cent vingt kilomètres, voire même cent soixante pour la seconde version détruite en orbite d'Endor.
Poldrei nota que l'universitaire n'avait fait aucune référence à la mort de l'Empereur au cours de la même bataille. Et, contrairement à certains de ses collègues les plus zêlés, il s'en félicitait. La liberté de parole qu'il avait progressivement instaurée portait ses fruits, et favorisait à la fois les échanges et la réflexion personnelle. Museler la science n’avait jamais arrêté l’histoire en marche, et le Moff comptait au contraire bénéficier de l’émulation entre savants pour offrir à Thrawn une armée bien plus performante que ne l’était jusqu’alors celle de l’Empire.
— Mais vous conviendrez comme moi que le Système Corellien ne suffit pas comme exemple. Il est marquant, certes, mais à l’excès, et nous n’avons aucune preuve que ceux qui l’ont construit sont intervenus ailleurs. Comment l’auraient-ils pu, d’ailleurs, sans l’hyperespace ? Hyperespace qui, d’ailleurs… A été inventé sur Corellia, mais à l’aube de l’ère républicaine. Les pièces se rassemblent, mais ne s’emboîtent pas encore.
Carth décida qu’il ferait parvenir un enregistrement de la conférence à Jan Stefside. Rien de tel qu’un peu de glorification pour amadouer un corellien… Et l’appui du Diktat serait une aide précieuse pour la campagne à venir.
— En l’absence de preuves technologiques, il faut nous tourner vers le vivant, les espèces pensantes.
De nombreux signaux rouges apparurent sur la carte de la Galaxie derrière lui.
— Toutes ces planètes accueillent une population indigène dite « proche-humaine ». L’Ordre Nouveau a pour doctrine de considérer que les humains sont le sommet de l’évolution, et que leur dissémination dans d’innombrables systèmes en est la preuve. Mais l’étude de cette dispersion des proches-humains permet d’avancer une autre théorie : Et s’ils étaient le résultat d’une évolution de l’espèce humaine ?
Plusieurs illustrations de spécimens surgirent sur l’écran.
— Nous avons des explications détaillées pour le cas des Lorrdiens, reprit-il en montrant l’espèce la plus semblable aux humains. Les ancêtres de ce peuple ont été réduits en esclavage par les Azgardans il y a quatre mille ans. Afin de limiter les risques de révolte, les nouveaux maîtres interdirent à leurs victimes l’usage de la parole sous peine de mort, et cela pendant les trois cents ans que dura leur domination. Pour compenser ces interdictions et afin de pouvoir s’exprimer en public malgré tout, les Lorrdiens développèrent un langage corporel d’une précision inouïe ainsi que des capacités visuelles hors-pair, très portées sur le détail, afin de comprendre leurs pairs. Aujourd’hui, leur peuple utilise toujours cette méthode de communication, et les biologistes qui étudient leur génome les classent souvent parmi les espèces non-humaines… Alors qu’ils descendent de colons humains issus du Noyau. En quatre mille ans à peine ! Une goutte d’eau dans l’histoire de l’Univers ! Que peut-on alors penser d’espèces plus différenciées mais qui partagent des spécificités physiologiques, comme les twi’leks ? Leurs lekkus ne sont-ils pas le résultat de la nécessité de se souvenir de la position de chaque oasis dans le désert de Ryloth ? Leur peau grasse n’est-elle pas issue de milliers d’années sous le soleil permanent de la zone du Crépuscule, où elle représentait souvent la seule protection ? Et, si cette théorie est valable pour les twi’leks, à combien d’autres espèces peut-elle s’appliquer ?
Le Moff ne put s’empêcher de sourire à la pensée de l’attaque que feraient Quest, Dangor et les autres conservateurs du Conseil Intérimaire Impérial s’ils entendaient les idées du professeur Hollinger.
— Si l’on accepte toutes ces hypothèses, d’autres questions s’offrent à nous. Comme vous pouvez le constater sur cette carte – il montra une nouvelle fois l’écran derrière lui – ces populations sont dispersées dans toute la Galaxie. Aujourd’hui, il suffit de quelques jours pour aller d’un bout à l’autre de l’espace connu, mais il n’en allait pas de même avant l’invention de l’hyperdrive… Les moyens physiques imposaient alors des voyages de plusieurs années à l’intérieur même des systèmes stellaires ! L’hypothèse d’une civilisation ayant procédé à ce peuplement prend alors tout son sens. Quels candidats avons-nous alors ? Plusieurs noms, inscrits sur des vestiges archéologiques ou murmurés dans les vieilles histoires, pourraient convenir. D’abord, les Zhells. Considérés comme les ancêtres mythologiques de la race humaine, ils sont connus pour le conflit qui les opposa aux Taungs, une autre civilisation éteinte. Mais ces deux espèces étaient issues de Coruscant, et de la capitale uniquement… L’idée qu’elles aient provoqué un dispersement galactique est donc farfelue. Mais les Zhells ont subi un esclavage massif… De la part des Rakatas, d’autres candidats, qui eux disposaient d’une technologie de voyage rapide. Cet ancêtre de l’hyperdrive leur a  permis de contrôler plusieurs milliers d’années durant un Empire immense, et leur présence est attestée sur plusieurs mondes occupés par des proche-humains. Leur disparition reste un mystère, car les sources se contredisent : Épidémie ? Révolte massive ? Guerre civile ? Ils ont complètement disparu aujourd’hui. Pourtant, je doute qu’ils aient quelque chose à voir avec la construction de Centerpoint. Leur « Empire Infini » était fondé sur la conquête, et non la création ; et nous disposons de ses dates approximatives, beaucoup trop récentes pour qu’il soit à l’origine de changements astronomiques majeurs. Les Rakatas sont par ailleurs à l’origine de cet alphabet si commun aujourd’hui, l’aurabesh, et de la langue qui en est issue. Or, Centerpoint reste un mystère quant à sa création et son mode de fonctionnement parce que nous ne parvenons pas à comprendre les inscriptions qui sont gravées sur les parois ou les commutateurs de la station. Il faudrait donc trouver une civilisation à la fois plus ancienne et plus étrange que les Rakatas ! Les Grees ? Ils existent toujours et mènent une vie autonome dans leur enclave. Ils ont perdu une grande part de leur savoir passé, y compris celui qui leur permit de bâtir jadis les Hyperportes, une forme originale de voyage spatial.
Il se tut pour laisser défiler les images, puis reprit théâtralement :
— Il reste encore une piste. Un nom évoqué sur le bout des lèvres par les plus anciennes civilisations… Gravé sur le coin d’une pierre pour conjurer le mauvais sort… Un fantôme du passé dont on ne sait rien, et qui, pourtant, pourrait nous avoir tout donné. D’aucuns les appellent « Architectes », en hommage à leur rôle capital, mais leur nom le plus communément admis est « Célestials ».
Carth sentit alors une main se poser sur son épaule, et il se retourna si vite qu’il sentit son cou se raidir. Mais ce n’était qu’Ahris Garind, qui venait d’entrer dans la salle portant le nom de son père par l’accès privé du Moff Poldrei. Il arborait un air grave et tendait à son supérieur un datapad.
— Lisez cela, murmura-t-il d’une voix rauque.
Bien qu’embarrassé de louper une partie de la conférence, Carth attrapa la tablette et commença à en parcourir le contenu.
— C’est confirmé ? demanda-t-il en pâlissant de seconde en seconde.
— Le rapporteur vous attend dans le couloir.
Poldrei se leva sans hésiter et se tourna vers Garind :
— Faites sécuriser la salle des communications de l’université et contactez le Chimaera. Je dois immédiatement en avertir Thrawn.
— Comme vous voudrez.
— Et… Ahris ?
— Monsieur ?
— Dégotez-moi deux enregistrements de la conférence et apportez-les à mon bureau.
— À vos ordres.
Le Moff passa ensuite la porte et descendit les quelques marches qui menaient au sas sécurisé le séparant des espaces publics. De l’autre côté l’attendait le capitaine Nash Tarsin en tenue de vol, son casque de pilote de TIE sous le bras.
— Excellence, dit-il en se mettant au garde-à-vous.
— Suivez-moi, ordonna Poldrei sans ménagement. Quand l’attaque a-t-elle eu lieu ?
— Dès que nous avons surgi de l’hyperespace, nous avons compris que quelque chose n’allait pas, expliqua le pilote en avançant au même pas rapide que le Moff. Mais nous avons d’abord supposé que l’attaque était l’œuvre d’un Seigneur de Guerre réfractaire… Ce n’est qu’en nous rapprochant que nous avons compris qu’il s’agissait d’une offensive rebelle.
Ils quittèrent le bâtiment des conférences et firent quelques mètres dans un corridor entièrement vitré avant d’atteindre le complexe administratif.
— Les Rebelles disposaient de vaisseaux impériaux ?
— Leurs vaisseaux lourds étaient d’anciens destroyers capturés. Je pense même avoir reconnu le croiseur bothan qui a mené l’attaque contre Polcaphran. Nous avons fait un passage pour prendre conscience de la situation… Et j’ai profité de l’occasion pour lancer un barrage de torpilles contre Beny’lya. Il a subi d’importants dégâts.
— Mais il sait que nous avons des Défenseurs, à présent… C’est lors de ce passage que vous avez appris… ?
— Oui. Leur centre hypercom a été saboté puis bombardé, mais il restait des relais planétaires avec lesquels nous avons pu entrer en contact. Ils ont été formels.
— Je vous remercie d’être venu me l’apprendre en personne, Capitaine… Des pertes de votre côté ?
— Aucune, Monsieur. Je peux vous assurer que nous avons hâte d’expérimenter nos nouveaux chasseurs dans un véritable affrontement.
— Les occasions ne devraient pas tarder !
Sur ces mots, il pénétra dans le centre des communications, talonné par Tarsin. Une équipe de techniciens militaires – sans doute envoyés par Garind avant même qu’il ne lui en donne l’ordre – sécurisaient déjà la fréquence qui leur permettrait de contacter le Chimaera. Il s’avança vers le projecteur holocom, le pilote restant légèrement en retrait, et fit un signe en direction de la régie pour qu’on ouvre la liaison.  
Pendant quelques secondes, il n’eût que le vide face à lui. Puis la silhouette d’un lieutenant des forces impériales apparut ; l’homme se tenait au garde-à-vous avec toute la raideur de son zèle juvénile.
— Ici le Chimaera, lieutenant Tschel au rapport, annonça-t-il. Veuillez confirmer votre identité.
— Ici le Moff Poldrei de Polcaphran, répondit Carth sans sourciller. Je veux parler au Grand Amiral Thrawn.
— Il est avec le capitaine Pellaeon. Je transmets l’appel ?
— Oui.
— Veuillez attendre.
Il s’éloigna du projecteur en criant quelques ordres. L’image s’interrompit un instant, puis le non-humain apparut, assisté de son fidèle second.
— Moff Poldrei, salua-t-il d’une voix grave mais posée. Je souhaitais justement vous contacter.
— Pour le Conseil Intérimaire ? devina le polcaphréen.
— Exactement.
— Alors vous devrez attendre, lâcha-t-il. La situation vient de se renverser. La Nouvelle République a attaqué Cademimu et détruit les chantiers navals.
Il vit Pellaeon pâlir ostensiblement, mais Thrawn resta impassible. Et lui fit signe de continuer. 
— La force d’assaut comportait deux destroyers et plusieurs autres vaisseaux lourds. Le capitaine Tarsin ici présent est arrivé sur place pendant la bataille, avec trois escadrons de Défenseurs TIE. Il a clairement pu identifier l’Ar’kai, qui a mené le siège de Polcaphran il y a deux mois. L’autre était un Venator capturé. Apparemment, l’escadron Rogue.
— Notre ami bothan a donc préféré revenir dans le giron de la Nouvelle République. Intéressant…
— Je ne comprends pas pourquoi vous persistez à l’appeler ainsi, répliqua Carth d’une voix aigre. Ce n’est pas notre « ami ». En aucun cas.
Thrawn eût un léger sourire de prédateur, suffisamment glaçant pour ébranler le Moff dans sa résolution.
— Un vieux proverbe prétend que les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Dans le combat qui nous oppose, l’empressement que mettent les Bothans à accroître leur influence au sein de la Rébellion est une arme à ne pas négliger.
— Comment pouvez-vous en être sûr ?
— J’ai mes sources.
Puis, après quelques instants, il reprit :
— Je dispose de moyens auxquels vous n’avez pas accès. L’Empereur en personne m’a confié avant mon départ des codes permettant d’accéder à une partie de ses archives secrètes. Je reçois régulièrement des rapports fiables sur les faits et gestes de tous les hauts dignitaires de la Nouvelle République… Et de l’Empire. J’ai ainsi à ma disposition toutes les informations cachées par les deux camps.
— Vous avez accès aux Archives de l’Empereur ? répéta Poldrei.
— Partiellement.
— Il faut que je les consulte…
— Nous verrons cela une fois que la question du Conseil Intérimaire sera réglée.
— Nous pourrions utiliser ces connaissances contre eux… D’après la rumeur, l’Empereur avait un dossier sur chacun de ses courtisans.
— Il n’en est pas question. Pour le moment, bien sûr. Vous devrez vous contenter de leur délivrer une nouvelle fraîche mais moyennement importante – la grossesse de Leia Organa, par exemple.
— Oh, mais voilà une information stratégique ! maugréa Carth. Je suis sûr que les autres membres du Conseil seront ravis d’être au courant des derniers potins néo-républicains avant la presse à scandales !
Thrawn parut légèrement amusé, mais ne se laissa pas malmener pour autant.
— Ces enfants – elle est enceinte de jumeaux – seront aussi les neveux de Luke Skywalker, le dernier Jedi. Ils ont potentiellement hérité de leur potentiel. Il s’agit donc d’une information hautement stratégique… Par ailleurs, leur agiter sous le nez mes sources sur Coruscant les détournera de celles qui s’agitent autour du Conseil et me rapportent ses faits cachés – par exemple la prise de Bilbringi avant-hier.
La nouvelle prit Poldrei au dépourvu, suffisamment pour qu’il ne sache pas quoi répondre au Grand Amiral, qui y vit une occasion de poursuivre son discours.
— Les chantiers de Bilbringi sont d’une valeur inestimable pour l’Empire. Le Seigneur de Guerre Valkayn en a été proprement chassé… Et, avec lui, c’est toute la politique du secteur qui va se retrouver bouleversée.
— Bilbringi dispose d’installations autosuffisantes, intervint Pellaeon. Avec une protection adéquate, ils pourront fonctionner sans ravitaillement…
— Exactement, Capitaine !
— D’accord, ça compense la perte de Cademimu, admit Carth. Ou plutôt des chantiers. Notre situation politique est également en très mauvaise posture.
— Je vous écoute.
— Vous savez comme moi que Cademimu devait achever la construction d’un destroyer dans la semaine à venir. J’ai rassemblé un équipage au complet dans mon système en vue de l’armer. Malheureusement, il a été détruit au cours de l’attaque… Et le gouverneur Harkusy, qui l’inspectait, a été tué.
Carth ferma les yeux un court instant. Harkusy avait été le premier à émettre l’idée du rassemblement de l’Empire autour d’un nouveau chef – celui que deviendrait bientôt Thrawn, si ses espérances devenaient réalité – et un penseur politique remarquable. Il ignorait comment l’amiral Rogriss, qui lui devait plus encore, réagirait à cette perte.
— C’est regrettable. Sa conscience d’homme d’État risque de faire défaut au Conseil.
— La situation est pire que cela ! Harkusy était le plus favorable à votre prise de commandement. Parmi mes alliés proches au Conseil, Stefside n’a que peu de pouvoirs – Il représente le Diktat, dont le ralliement n’est pas officiel – et Storpiln n’est qu’un soutien modeste en raison de son spécisme. Il faudra un miracle pour parvenir à rallier tout le monde à ma cause – votre cause !
— Nous l’aurons. Quand pourrez-vous être sur Orinda ?
— Demain, ou peut-être dans deux jours… J’avais l’intention de convoquer une session extraordinaire pour parler de la mort d’Harkusy et la réponse à adopter pour Cademimu.
— Alors, dans deux jours. Gardez le motif initial – Il est suffisamment important pour qu’ils ne se doutent de rien. Lancez les débats, argumentez comme vous le faites habituellement… Jusqu’à ce que la démonstration commence.
— La démonstration, Amiral ?
— La démonstration que votre Conseil veut me voir réaliser. J’ai planifié une mission qui devrait être instructive pour eux… Et lucrative pour nous. Vous trouverez à votre arrivée sur Orinda un bloc de données contenant un code holocom crypté ainsi qu’un comlink préréglé. Je vous enverrai le signal au moment où la transmission holographique pourra commencer. Le Conseil assistera en direct à la bataille et pourra juger de mes compétences.
— Entendu. Dois-je envoyer le Nemesis à votre rencontre ?
— Inutile. Sa présence n’est pas nécessaire et ne ferait qu’amoindrir le coup de force à venir. En revanche, vous pouvez mobiliser votre équipage de réserve pour un déploiement dans trois jours.
— Vous pensez pouvoir réaffecter trente-sept mille hommes dans les trois jours ? demanda Carth, étonné.
— Si tout se passe comme prévu.
Le flou volontairement laissé par le Grand Amiral agaçait plus que de raisons Poldrei, qui décida de le lui faire savoir.
— Pourquoi ne me dites-vous pas ce que vous avez en tête ? s’insurgea le Moff. Nous sommes dans le même camp.
— Je ne prendrais pas le risque de vous en dévoiler davantage sur une transmission holocom, contra Thrawn d’un ton égal.
— Il m’en faudra plus si vous voulez que notre accord tienne.
— Douteriez-vous de mes intentions ?
Le Grand Amiral ne laissait pas transparaître ses sentiments, mais sa voix comportait à présent une touche de déception qui fit réagir Poldrei.
— Je dois m’occuper du volet politique de votre campagne. Je le ferai. Mais la politique est un marché entre mendiants, et j’ai le sentiment d’avoir été trop généreux jusqu’à maintenant. Je veux avoir l’assurance de conserver ma place.
— Mes adversaires m’ont attribué beaucoup de travers, mais je n’ai jamais poignardé mes alliés dans le dos, assura-t-il. Quelles sont vos revendications ?
— Dès que cette affaire sera réglée, vous m’informerez de vos plans et vous me donnerez accès à ce que vous disposez des Archives de l’Empereur.
— Entendu.
Carth haussa les sourcils.
— Vous lâcheriez aussi facilement votre source d’informations ?
— Si nos plans – Poldrei remarqua l’emploi du pluriel – arrivent à leur terme, j’aurai accès à bien plus que des fragments des dossiers secrets de l’Empereur. Je suis sûr que vous pourrez tirer profit des informations que nous y trouverons – pour le bénéfice de l’Empire, évidemment.
— Évidemment.  
— En attendant, c’est à vous de jouer. Les funérailles d’Harkusy sont-elles prévues ?
— Les communications à destination ou en partance de Cademimu sont coupées. Je n’ai aucun moyen de savoir ce que son équipe a en tête pour lui rendre hommage.
— Arrangez-vous pour lui rendre hommage et marquez le maximum de compassion à son égard, pour en susciter chez vos condisciples.
— Je n’ai pas besoin de faire semblant d’être choqué ! répliqua-t-il. Je le suis déjà. Je ne le connaissais pas depuis très longtemps, mais c’était déjà un ami précieux.
— Alors montrez-le au Conseil pour rallier tous ses anciens partisans et créer un sentiment de revanche. Dans un tel climat de tension, ma démonstration aura un effet d’autant plus grand sur les esprits des Conseillers.
— Vous êtes sûr de réussir ? Les Rebelles ne sont pas à sous-estimer…
— L’intervention de leur flotte au cours de l’opération est possible, peut-être même probable, mais non certaine. J’ai prévu un raid audacieux, pas une bataille rangée.
— Vous n’allez pas affronter la Rébellion ? demanda précipitamment Carth.
— Comme vous le constaterez par vous-même, il y a d’autres cibles d’intérêt. Bonne journée, Moff Poldrei.
Les silhouettes fantomatiques de l’amiral non-humain et de son second disparurent, laissant le gouverneur de Polcaphran seul avec le capitaine Tarsin.
— Le Grand Amiral Thrawn est plein de ressources, commenta ce dernier, pensif.
— C’est le moins qu’on puisse dire… répondit Poldrei en se demandant l’être aux yeux rouges leur réservait encore. 


************


Après ce long chapitre de dix pages et quelques lignes, quelques infos sur la suite :
- D'abord, une pause de deux semaines pour cause de vacances... Ce qui ne m'empêchera pas de travailler sur le récit ; j'ai l'intention de planifier les chapitres des parties à venir !
- Ensuite, quinze chapitres, ce qui nous emmènera jusqu'au mois de décembre environ si je tiens le rythme mieux que par le passé ^^"
- Puis on enchaînera directement sur la partie 2, qui s'ouvrira au même endroit que le premier livre de l'Univers Étendu Legends ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 27 Aoû 2015 - 15:03   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 34 lu !

Je me suis retrouvé comme Poldrei : surpris et presque déçu de louper la suite de la conférence du professeur Hollinger ! Cette première partie du Chapitre est en effet captivante, et m'a appris au passage deux-trois petites choses sur l'histoire des civilisations pré-Républicaines... mais la suite du Chapitre est elle aussi d'un grand intérêt ce qui fait qu'on te pardonnera cette interruption ! :D

On en apprend donc plus sur la bataille du Chapitre 32, et les choses s'éclaircissent nettement, ce qui est très appréciable. Et il est aussi intéressant de voir Poldrei "s'opposer" à Thrawn, du moins ne pas être réduit à un rôle d'attaché de presse au sein du Conseil Impérial : bien vu, cela renforce le charisme du personnage qui ressort grandi de ce Chapitre. Pas mal !

Curieux de voir ce que Thrawn nous réserve pour la suite... Te connaissant, j'imagine que je ne serais pas déçu !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 28 Aoû 2015 - 22:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Retour au rythme habituel !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 35

Le Sabacc Gagnant émergea de l’hyperespace à la limite de la zone d’attraction planétaire d’Ord Mantell.
La planète ressemblait à nombre de ses semblables de type 1 : l’atmosphère y était respirable, et la sphère marbrée de bleu et de vert. Cette apparence inoffensive cachait la nature réelle d’Ord Mantell. Des millénaires plus tôt, au cours de la Grande Période d’Expansion, la planète avait fait partie des astres concernés par l’Ordonnance des Dépôts, devenant de fait une base de l’Armée de la République. Contrairement à de nombreux autres « Ord », elle avait gardé cette vocation militaire jusqu’à la Guerre des Clones, et plus récemment lors de la Guerre Civile Galactique.
Ord Mantell était à la Bordure Médiane ce que Tatooine était à l’Extérieure : un havre pour toute la vermine de passage. Au temps de l’Ancienne République, la contrebande prospérait grâce aux casernements militaires et aux surplus revendus en toute discrétion. Cette vocation s’était confirmée sous l’Empire, favorisant de fait l’implantation d’une cellule rebelle de première importance. Celle-ci avait pris le pouvoir suite à la mort de l’Empereur, faisant d’Ord Mantell une des premières planètes « libres ».
Dans les faits, rien n’avait changé depuis des siècles, et la vie continuait son cours.
Malgré la présence d’un petit détachement de la flotte néo-républicaine, le plus imposant de tous les vaisseaux en orbite autour d’Ord Mantell était sous régime civil. Rien dans son apparence ne trahissait sa véritable fonction. Le Destroyer Impérial que l’on connaissait sous le nom d’Aventurier Errant était avant tout une base de loisirs mobile, et un paradis de la pègre en devenir.
Nul ne s’étonnait donc que les vaisseaux circulant autour de lui ne soient pas des chasseurs TIE, mais un assemblage hétéroclite de carcasses déglinguées. Dans ce semi-cimetière stellaire, une épave telle que le Sabacc Gagnant passait inaperçue.
Cet ancien transporteur impérial était l’un des vaisseaux les plus disgracieux qui soient. Sa forme était celle d’une large brique, à laquelle s’ajoutait une « pointe » faisant office de quartiers de l’équipage à l’avant et un bloc moteur à l’arrière. Avec sa vaste soute, qui accueillait à l’origine des walkers en phase de déploiement, il pouvait rivaliser avec des appareils bien plus imposants ; mais c’était là son seul atout, puisque le vaisseau ne disposait ni de boucliers, ni d’armement, et ne pouvait compter que sur son blindage pour survivre.
Le Sabacc Gagnant avait connu une carrière des plus étranges, pour un navire de ce genre. Les archives n’avaient pas gardé trace de son nom d’origine, probablement un numéro et quelques lettres, comme c’était souvent le cas pour ce genre d’appareils. Il avait été découvert échoué dans un canyon de la planète Hoth après l’assaut des forces impériales par une bande de pilleurs de l’espace. S’était-il abîmé par manque de carburant ? Avait-il été abandonné par son équipage suite à un dysfonctionnement, ou celui-ci était-il mort avant de revenir à bord ? Les hypothèses ne manquaient pas.
Les pilleurs l’avaient remis en état pour les besoins de leurs expéditions. Malheureusement pour eux, le sort continuait de s’acharner sur le vaisseau, qui fut intercepté par une patrouille impériale commandée par l’amiral Strage quelques semaines avant Endor. Une fois arraisonné, le Sabacc Gagnant avait gagné les soutes du Chimaera, où il avait été stocké près de cinq années durant, jusqu’à ce que le Grand Amiral Thrawn décide d’en faire la pièce maîtresse de sa démonstration tactique.
Mais les contrôleurs de vol installés à bord de l’Aventurier Errant ne savaient rien de tout cela, et ne voyaient dans l’horrible vaisseau qu’une source potentielle de crédits faciles.
— Sabacc Gagnant, ici l’Aventurier Errant, vous m‘recevez ?
— Cinq sur cinq, répondit Celric Tavill, assis aux commandes.
Installé dans le siège du copilote, Daiven Carson lui donna un léger coup de coude et fit un léger geste de la main pour l’inviter à se détendre.
— Euh… On peut monter à bord ? reprit-il pour donner le change.
— Ça dépend. Vous avez de la marchandise à refourguer ?
— Dix caisses de bière de Garqi et une cinquantaine de barils de barq qiilurien.
— Fichtre ! On peut vous offrir un emplacement pour la semaine à venir dans le hangar Trois, si vous acceptez de reverser douze pour cents du prix de vos ventes à la maison.
Tavill jeta un coup d’œil en direction du chef de la mission, le major Tierce. Maquillé en zabrak, le commando qui n’avait déjà pas l’air commode en temps normal paraissait particulièrement revêche, et il fit une moue d’agacement signifiant clairement son désintérêt pour ces questions pécuniaires.
Et il a raison, songea Celric avec un petit sourire. En fait, cela n’a aucune importance.
— C’est d’accord, dit-il finalement, mais je veux une place valorisante et des annonces pour ramener les acheteurs potentiels !
— Dur en affaires, n’est-ce pas ? De toute façon, c’est bon pour nous aussi ! J’vous envoie les coordonnées, n’vous plantez pas de hangar…
— Pas de souci !
Il coupa le micro et se tourna vers Carson :
— C’était bon ? demanda-t-il à l’ancien Stormcommando.
— Un peu trop raide, mais avec un peu d’entraînement, on fera de toi un véritable infiltrateur ! promit Daiven d’un ton paternaliste. Bon, Grodin, on est dans les temps ?
— On a même un peu d’avance sur le planning, ce qui ne fait jamais de mal… Récapitulons : les gars – Il fit un signe du pouce vers la soute où attendaient les vingt autres hommes du commando – et toi, vous vous trimballez dans les quartiers « tout public » du vaisseau. Moi, je prends Letzger et Zavvis et on s’occupe de la phase suivante de l’opération. Nous n’aurons aucun contact jusqu’au dernier moment ; vous ne passerez donc au plan de secours que si j’échoue.
— Et moi ? demanda Celric.
— Fais ce que tu veux, grogna Tierce. Promène-toi, sois naturel… Une fois l’opération déclenchée, comporte-toi en péquenaud paniqué, conseilla Carson. Crie, hurle… Fais de ton maximum pour entraîner la foule avec toi. Si tu es séparé du groupe, ta carte de crédit et tes faux papiers te permettront d’aller jusqu’à l’espace neutre et de rejoindre ensuite l’Empire.
— Relax, Grodin, dit Carson en installant ses armes dans le double-fond de sa sacoche à outils. Tout se passera bien pour tout le monde si nous nous tenons au plan. Tu penses que c’est assez grossier ? ajouta-t-il en montrant le sac.
— Même un ughnaught ivre verrait le montage, commenta le garde sans sourire.
— C’est toute l’astuce, répondit Carson, amusé. Un contrebandier sans arme, c’est comme un Hutt au régime : ça n’existe pas !
Le rire franc qui suivit détendit largement l’atmosphère du cockpit, permettant à Celric d’entamer les dernières manœuvres d’approche avec une sérénité appréciable.
Le Hangar Trois était situé au centre du flanc bâbord du vaisseau. Les destroyers stellaires de classe Victoire et Impériale disposaient chacun de deux baies conventionnelles sur leurs flancs pour y faire entrer d’éventuels transports de ravitaillement : un complément essentiel aux deux hangars ventraux qui servaient au déploiement des chasseurs et des navettes de combat. Sur des modèles dérivés comme ceux de la classe Tector, les baies latérales étaient même les seules permettant l’accès au vaisseau.
Celric amena le Sabacc Gagnant à hauteur du hangar bâbord en jouant des commandes avec beaucoup de doigté. Fort heureusement pour lui, l’aérodynamisme comptait peu dans l’espace, et les opérateurs du hangar disposaient de rayons tracteurs en ordre de marche, ce qui permit de garer l’imposant transport entre deux cargos commenoréens. Quelques manutentionnaires dépareillés attendaient à quelques mètres de là, sans doute appâtés par la promesse de gains.
— Une vraie bande de charognards, marmonna Tierce en les voyant.
— Et un véritable avantage, rappela Daiven. Ils sont tellement attirés par les profits qu’ils en viennent à négliger les règles essentielles de prudence…
Une faille à exploiter, évidemment.
— Vous voulez que je m’en occupe ? demanda Celric aux deux commandos.
— Pourquoi pas ! C’est toi le capitaine, non ?
Tierce leva les yeux au ciel et rejoignit la soute avec son paquetage. Tavill, dérouté par l’attitude hostile de cet homme pour qui Carson avait tant de respect, se pencha pour chuchoter :
— Il ne m’apprécie pas…
— Ne t’en fais pas, répondit Daiven sur le même ton. C’est dans son tempérament. Il a près de vingt ans de carrière, dont la moitié dans les forces spéciales… Et ce qui s’y passe n’est pas toujours beau à voir. Je parle d’expérience.
L’ombre qui planait sur son visage – ce mélange de mélancolie, de regret et de honte – ne se dissipa qu’après quelques instants.
— Ne faisons pas attendre nos hôtes, reprit-il enfin.
Celric acquiesça en silence, attrapa sa sacoche et quitta à son tour le cockpit.
En bas de la rampe, deux non-humains à la peau écarlate vêtus d’un semblant d’uniforme attendaient, les bras croisés. En approchant, Tavill sentit son cœur s’emballer et son fardeau – le poids de la mission – s’alléger. Je n’y joue pas un rôle si important, au final. Ma tâche est finie… Et puis, de toute façon, à quoi sert-elle ? Il n’y a rien de déterminant pour le futur de la guerre ici… Non, franchement, je peux me laisser aller…
Une main ferme se posa sur son épaule.
— Pas très fair-play, les phéromones, lança Carson au comité d’accueil.
Le sentiment de bien-être disparut aussi tôt. Reprenant ses esprits, Celric identifia enfin les deux non-humains : deux zeltrons, une espèce humanoïde réputée pour ses capacités à faire éprouver le bonheur à autrui.
— Ça fait partie de l’accueil réglementaire, répliqua celui de gauche.
— Bienvenue à bord de l’Aventurier Errant ! compléta le second.
— Vous avez des marchandises à déclarer ? demanda le premier.
La question prit Carson au dépourvu. Tierce allait intervenir quand une nouvelle voix se fit entendre.
— Fichez le camp, les clowns ! tonna une voix grave et lente. Laissez ces commerçants débarquer tranquillement.
Un homme de haute taille avançait vers eux d’un pas tranquille. Son crâne chauve et sa peau d’ébène offraient un contraste saisissant avec sa tenue écarlate, dont la coupe rappelait suffisamment les uniformes impériaux pour mettre mal à l’aise ses trois interlocuteurs.
— J’avais bien dit à Booster de ne pas les embaucher, grommela-t-il en croisant les bras. Une mise en ambiance… Tu parles…
Il leur tendit ensuite une main vigoureuse, qu’ils serrèrent tour à tour.
— Je suis Sixtus Quin, se présenta-t-il. Chef de la Sécurité sur l’Aventurier Errant. Ne vous inquiétez pas pour les contrôles… L’épice est interdite ici, mais ces deux-là y sont accros et ils espéraient bien obtenir un pot-de-vin. Vous avez le droit d’en avoir en cargaison, mais ne la sortez pas, compris ?
Voyant leurs acquiescements muets, il esquissa un sourire de prédateur.
— Vos conditions de marché ont été réglées avec le Contrôle de Vol, vous êtes donc libres de circuler. En faisant attention à vous, évidemment.
Un frisson courant le long de son échine, Celric le remercia et s’éloigna pour être vite rattrapé par les deux autres hommes. Les autres viendraient au fur-et-à-mesure, en se faisant passer pour du personnel qualifié pour la manutention et la transformation du barq qiilurien.
— On a eu très chaud, marmonna Tierce lorsqu’ils se furent éloignés de la navette.
— Au moins, on sait que les déguisements sont efficaces… conclut Carson, qui semblait tout autant soulagé.
Devant le regard étonné de Celric, il poursuivit :
— Ce type vient des Opérations Spéciales Impériales. Et dans son domaine, c’était un bon…
— Quel domaine ?
— L’assassinat.
Tavill préféra se taire, l’estomac noué. Et ce fut Tierce qui reprit finalement :
— Isard avait toujours son avis de recherche d’affiché sur ses écrans de travail. Comme pour les portraits d’Antilles ou Skywalker.
— Terrik a dû allonger pas mal de crédits pour l’engager, commenta Daiven sans la moindre joie. La sécurité n’est peut-être pas aussi relâchée qu’on aurait pu le croire.
— Ça ne sera pas un problème, répondit Grodin. Daiven, file dans les galeries commerciales et attend le signal. Je ne serai pas long. Quant à toi… ajouta-t-il en se tournant vers le jeune pilote. N’attire pas l’attention.
Avec un rapide signe de tête, les deux commandos s’éloignèrent chacun dans leur direction, laissant très vite Celric seul et sans objectif.
Il regarda autour de lui. Les premières boutiques étaient à quelques mètres de là, et il pouvait déjà entrevoir une promenade en cours d’achèvement de l’autre côté de la rangée de commerces. D’après les bruits qui en venaient, des tables de sabacc y étaient déjà installées.
Il esquissa un sourire. N’attire pas l’attention… Et comment y parvient-on, sur un navire-casino ?
Attrapant les barres de crédits intraçables dans sa poche, il se dirigea vers l’espace de jeu, bien décidé à profiter des dernières heures du plus grand temple mobile du divertissement de la Galaxie. 


************


L2-D2 a écrit:Chapitre 34 lu !

Je me suis retrouvé comme Poldrei : surpris et presque déçu de louper la suite de la conférence du professeur Hollinger ! Cette première partie du Chapitre est en effet captivante, et m'a appris au passage deux-trois petites choses sur l'histoire des civilisations pré-Républicaines... mais la suite du Chapitre est elle aussi d'un grand intérêt ce qui fait qu'on te pardonnera cette interruption ! :D

On en apprend donc plus sur la bataille du Chapitre 32, et les choses s'éclaircissent nettement, ce qui est très appréciable. Et il est aussi intéressant de voir Poldrei "s'opposer" à Thrawn, du moins ne pas être réduit à un rôle d'attaché de presse au sein du Conseil Impérial : bien vu, cela renforce le charisme du personnage qui ressort grandi de ce Chapitre. Pas mal !

Curieux de voir ce que Thrawn nous réserve pour la suite... Te connaissant, j'imagine que je ne serais pas déçu !


Merci pour la lecture et le comm' !

Je suis content que la conférence ait fait son petit effet. C'est un morceau de chapitre qui me trottait dans la tête depuis un bout de temps, et que je pensais faire apparaître dans les Chroniques de la Marine Républicaine... Mais ce passage s'y prêtait bien mieux !

Pour le tempérament de Poldrei, effectivement, ce n'est pas qu'un simple "attaché de presse". Après tout, les Moffs n'ont pas gagné leurs galons aux jeux de hasard... C'est le personnage que j'ai le plus travaillé pour l'heure, pour son histoire et son caractère, et je peux assurer qu'il n'a pas fini de surprendre... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 03 Sep 2015 - 6:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 35 lu !

Alors la démonstration de Thrawn vise l'Aventurier Errant ? Je ne l'avais pas vu venir, ça ! :shock: Intéressant, très intéressant, d'autant plus que, puisque ton histoire est "Infinities", nous ne sommes peut-être pas à l'abri d'une évolution inattendue de la situation !

Je suis très impatient de lire la suite, vraiment ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Sep 2015 - 23:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' !

Je suis content de voir que l'effet de surprise a bien été ménagé... Effectivement, les choses pourraient prendre une tournure intéressante. :sournois:

La suite sera là demain !

-- Edit (Ven 04 Sep 2015 - 0:05) :

Et hop, un chapitre pour le Force Friday ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 36

Les trois silhouettes en combinaison spatiale intégrale flottaient parmi les poutrelles arrachées et les plaques de duracier tordues par les impacts d’armes lourdes. Celle qui semblait être à la tête du groupe désigna plusieurs points où les dégâts paraissaient plus importants qu’ailleurs, notamment des canalisations perforées d’où s’échappaient encore quelques minces filets de fumée.
Longeant la coque à l’aide leurs semelles magnétique, les trois êtres semblables progressèrent en direction des parties épargnées, quelques centaines de mètres plus loin. En chemin, l’ampleur du désastre leur apparut clairement : les zones détruites n’étaient pas les seules touchées, et d’autres portions du blindage avaient subi des dommages considérables, bien que moins spectaculaires.
Ils parvinrent finalement à un sas d’entretien, où ils entrèrent et patientèrent le temps de la mise sous pression. Quand leurs capteurs indiquèrent que l’environnement était respirable, le guide enleva son casque, révélant un crâne abondamment poilu et un museau long. Il se tourna vers les deux autres :
— Vous comprenez bien, Général, que notre problème ne peut être facilement résolu.
L’homme à qui il s’adressait – Ou plutôt, en l’occurrence, le bothan – retira à son tour le casque intégral qui masquait son visage et répondit d’une voix acerbe :
— Ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi nous en sommes arrivés là.
Le technicien baissa les yeux en signe de culpabilité, provoquant un sentiment de puissance jouissif chez Beny’lya. Mais son esprit le ramena très vite à la réalité. Le responsable de ce désastre n’était nul autre que lui.
Pour mener à bien l’attaque des installations de communication de la planète, il avait ordonné à ses artilleurs de surcharger les batteries longue portée, ce qui avait eu pour effet de réduire à néant le bouclier du destroyer. Cette décision lui était apparue bonne, sans conséquence aucune sur la sécurité de l’Ar’kai, puisque son blindage en duracier suffirait largement contre les mesures de défense laser des forces de Cademimu.
C’était sans compter cet escadron de chasseurs sorti de nulle part et ses torpilles à proton. Derth n’avait pas tenu compte de l’avertissement du colonel Varzatti ; comment de malheureux TIE auraient-ils pu représenter une menace pour son cher destroyer ? Les appareils d’apparence si fragile avaient révélé leur véritable nature en approchant du vaisseau. Deux bordées de torpilles chacun, soit soixante-douze torpilles, sans contre-mesure. Que l’Ark’ai soit encore en un seul morceau tenait du miracle.
Mais il avait un coupable désigné. Antilles. Qu’est-ce qui avait autorisé ce foutu pilote à retarder l’arrivée des chasseurs de soutien ? Pensait-il vraiment que cette manœuvre épargnerait des vies ? Qu’elle permettrait à la Nouvelle République de remporter la bataille ?
À moins qu’elle ne le vise, lui. Il devenait suffisamment puissant pour représenter une menace aux yeux de ses rivaux du Haut Commandement. Les amiraux Ackbar et Nantz, les généraux Madine ou Rieekan… Des humains, ou des représentants d’espèces trop faibles pour s’opposer à eux, comme ces damnés calamaris et leur philosophie d’un pacifisme nauséabond. Son cousin était le seul capable d’apporter une autre voie que la soumission à un humanocentrisme plus vicieux encore que celui de l’Empire. Et Derth était le bras armé de Borsk Fey’lya… Son assurance, au cas où leurs affaires tourneraient mal.
Il fallait qu’il regagne Coruscant au plus vite.
— Combien de temps pour rejoindre la capitale ?
L’autre parut hésiter et prit quelques instants avant de répondre.
— Je pense qu’il vous manque des données essentielles, Général, dit-il enfin. La coque a été percée en de nombreux endroits, et certaines parties stratégiques ont été touchées, comme le circuit principal de refroidissement de l’hyperdrive. Nous avons monté une dérivation, mais…
— Combien de temps ? répéta Beny’lya en lui coupant la parole.
Le technicien eut un regard étrange, et sa fourrure se hérissa brusquement – et l’impolitesse de son supérieur n’y était pour rien.
— Mais… Nous ne pouvons pas rallier Coruscant. Il nous faut procéder à des réparations de toute urgence.
Le général prit soin de se masser le museau avec la main droite, comme il avait coutume de le faire quand se détendre devenait vraiment nécessaire.
— Vous avez entendu, Dar’stin ?
— Oui Général, répondit celui-ci en se raidissant.
Il avait suivi toute la visite en observateur, sans intervenir une seule fois, et il n’aurait sans doute pas pris la parole sans invite. On dirait qu’il commence à apprendre la valeur de la discipline…
— Nous sommes coincés à la frontière de l’Espace Impérial avec pour seule escorte une carcasse déglinguée que cette andouille de Varzatti appelle un destroyer, et il faut procéder à des réparations ! s’emporta-t-il en serrant le poing. Et je suppose que votre bande d’incompétents n’y parviendra pas ici ?
— Général, nous avons fait tout notre possible… La dérivation que j’ai évoquée nous permettra d’utiliser l’hyperdrive de secours. Mais il nous faudrait trois semaines au minimum pour rejoindre Coruscant. Nous pourrions également faire appel à une unité de soutien des chantiers de Kuat…
— C’est hors de question. Le silence des communications est impératif.
Le regard du technicien se figea.
— Mon unité n’en a pas été informée.
— Votre unité se charge – Fort mal d’ailleurs ! – de l’entretien de l’Ar’kai, pas des communications. Ne me dites pas…
— Ord Mantell ! glapit le bothan face à la colère grondante de son supérieur.
La réponse n’était pas celle que Beny’lya attendait, et cela suffit à tempérer ses ardeurs.
— Quoi, Ord Mantell ?
— J’ai recherché les structures capables d’assurer la maintenance d’un destroyer stellaire à proximité. Ord Mantell est le meilleur choix. Nous pourrions y être dans sept heures.
— Les chantiers sont disponibles ?
— D’après leur manifeste, ils achèvent l’équipement d’un destroyer civil pour un marchand du nom de Terrik...
Le nom résonna au fond de l’esprit du général, écho d’un souvenir lointain si profondément enterré qu’il n’arrivait même plus à deviner de ce dont il pouvait s’agir.
— Terrik… répéta-t-il doucement.
— Un contrebandier rallié à l’Alliance, intervint Dar’stin. Un ami du commandant Antilles, qui a acquis son vaisseau pendant la campagne de Thyferra. Son gendre sert aussi dans l’escadron Rogue.
L’affaire commençait à lui revenir à l’esprit. La campagne de Thyferra. Celle que Borsk ne voulait pas autoriser pour favoriser le retour en grâce du kolto de Manaan, se souvint Beny’lya. Et je l’ai approuvé… Le Krytos ne tuait pas les Bothans mais renforçait les tensions avec les humains. Avec un peu de temps, les non-humains auraient fini par se révolter contre leurs oppresseurs…
Comme c’est étrange… Il a un destroyer stationné à Ord Mantell. Si je me souviens bien, il l’a récupéré avec l’accord de Cracken. Et Terrik est un ami d’Antilles… À cause de qui l’Ar’kai est dans cet état pitoyable.
Certains diraient que la Galaxie est petite… Pas moi.
— Ordonnez à l’escadron Rogue de faire évacuer le chantier d’Ord Mantell, dit-il en s’adressant à Dar’stin. L’Empire nous a peut-être repérés et je préfère ne pas prendre le risque d’une autre liaison holocom. Nous partirons en même temps – eux en vitesse de pointe, les autres avec nous. Avec un peu de chance, cela limitera les dégâts.
— Vous pensez que c’est si grave ?
Hmm… Pas si dompté que ça, finalement.
— Nous sommes à la limite du territoire impérial et nous venons de détruire leurs derniers chantiers. Ils sont sans doute très énervés – Encore plus que moi, précisa-t-il à l’encontre du technicien qui ne bronchait plus – et ils cherchent par tous les moyens à se venger, comme nous le ferions à leur place. Vous vous souvenez sans doute de ces horreurs, sur Cademimu, qui sont à l’origine de nos ennuis ? Dites-vous bien qu’ils sont intacts et qu’ils disposent d’un hyperdrive. Je ne tiens pas à leur offrir l’Ar’kai sur un plateau. Mes ordres étaient à exécution immédiate. Antilles est un humain et Ord Mantell une planète dominée par son espèce – une de plus. Il négociera plus vite que moi. Je veux que l’Aventurier Errant ait libéré les docks avant notre arrivée pour que nous perdions le moins de temps possible. Ai-je été clair ?
Dar’stin acquiesça doucement puis prit son comlink pour transmettre les ordres aux équipes concernées, laissant Beny’lya à ses pensées.
En envoyant Antilles en éclaireur auprès de ses alliés, j’ai peut-être commis une erreur, se raisonna-t-il. Mais Ord Mantell est sans doute la clé qui me permettra de sortir de ce piège… Ils n’oseront jamais s’en prendre à moi sous les yeux de la population. Ici, en revanche…
Reste l’Empire. Il a sans doute déjà repéré la connexion de cet imbécile de technicien… Et s’il dispose des enregistrements de Cademimu, il sait déjà que nous sommes vulnérables. Ses officiers n’auront aucun mal à deviner notre objectif.
— Oui, marmonna-t-il sans que personne ne l’entende. Désormais, c’est une course.
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Messagepar L2-D2 » Ven 04 Sep 2015 - 17:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 36 lu !

Je suis passé par pas mal d'interrogations dans ce Chapitre : retour sur Beny'lya, ok, même si je l'imaginais avoir déjà été évacué ou sur Coruscant, en train de se faire enguirlander (une nouvelle fois ?) par son cousin de Conseiller... mais non ! Et là, sans trop s'en rendre compte, on comprend que Beny'lya ET les Rogues se dirigent désormais vers Ord Mantell et l'Aventurier Errant, le même vaisseau infiltré par les hommes de Thrawn : joli ! :oui:

Alors, vers quoi se dirige-t-on ? Bataille spatiale ? Succès ou échec de la mission de Tierce ? Présence de Thrawn, ou bien le Grand Amiral entend-il encore demeurer dans l'ombre ? Vite, la suite !
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 04 Sep 2015 - 21:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Effectivement, les intrigues se rejoignent... C'est assez constant dans la construction des romans par Zahn : la plupart des personnages se retrouvent sur un même terrain d'opération où ils sont arrivés par des chemins qu'on pensait différents.

Mais il faudra attendre la semaine prochaine pour connaître la suite ! ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 11 Sep 2015 - 13:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 37

La mission la mieux préparée peut tourner au fiasco par manque de chance.
Cette pensée occupait l’esprit du major Tierce depuis quelques minutes, et le mauvais pressentiment qui l’accompagnait ne cessait de croître.
— Je devrais peut-être… tenta-t-il une énième fois en direction de son interlocuteur.
— Tes grands-parents étaient d’où, déjà ? demanda le garde zabrak sans l’avoir entendu.
Grodin soupira. Tomber sur un patrouilleur patriote à cornes en mal de pays juste ici, à vingt mètres de son objectif… Et attirer son attention à cause de son costume. Non, vraiment, s’il y a pire comme obstacle pendant une mission, je n’ai pas idée de ce que c’est.  
— Je ne sais pas, répondit-il. Je ne les ai jamais connus. Mes parents ont grandi sur Nar Shaddaa et je…
— Tu ne connaîtrais pas Zarn Tortoth ? C’est un de mes amis qui vit là-bas. Il a un poste important ! Il est deuxième… Non, quatrième adjoint au vice-procureur du sous-secteur neuf-mille vingt-sept.
— Non, je ne le connais pas !
— Dommage, c’est un gars sympa. On s’est rencontrés au début de la Guerre Civile dans un pub de la Bordure. Était-ce sur Bogden ou Balvar, je ne m’en souviens plus…
C’est toi, le Balvar… Bon, tu vas me laisser…
— D’ailleurs, tu étais affecté dans quel régiment de la Rébellion ? On s’est peut-être croisés sur Hoth ! Mon ancien patron a fait quelques livraisons pour la base Écho et je me promenais de temps en temps dans la base. Ma spécialité, c’est la défense contre les pirates, donc forcément, je n’étais pas trop utile aux négociations…
Si je t’avais croisé à l’époque, mon gars, tu ne serais plus là pour en parler…
— Vous vous rendez compte que le capitaine Terrik attend mon intervention au plus vite ? essaya-t-il une nouvelle fois, conscient du risque qu’il encourait en cas de vérification. S’il y a une fuite sur le réacteur…
— Mais ne t’inquiète pas comme ça ! C’est du matériel impérial. Moche comme tout, avec pleins de soucis et de défauts de conceptions, mais ça n’explose pas d’un coup… Sauf avec une torpille dans le conduit d’aération, bien sûr !
Je vais t’en foutre une en pleine gueule si tu…
La lumière bougea légèrement derrière le zabrak, mais celui-ci ne remarqua rien.
— Non, vraiment, tu te fais trop de tracas pour trois fois rien. On a encore tout le temps qu’il faut pour…
Tierce se décala d’un pas sur le côté, et la détonation surgit aussitôt. Le patrouilleur fut touché de plein fouet par les rayons bleus circulaires du paralyseur et s’effondra avec un grand fracas sur le sol en métal.
— Tu me surprendras toujours, commenta Tierce à l’attention du tireur.
— Vraiment ? demanda Carson en s’approchant du zabrak pour vérifier son état de conscience.
Il devait être bien endormi, car l’ancien stormcommando ne prit même pas la peine de l’attacher et fit signe à deux soldats qui l’accompagnaient de le tirer.
— Emmenez-le dans la première capsule de sauvetage que vous trouverez et lancez-la dès le signal donné, leur ordonna-t-il. Tu disais ? ajouta-t-il en direction de Tierce.
— Tu as passé la moitié du trajet à déclarer que tout se passerait bien, que nous avions une tâche simple à accomplir dans la non-violence…
— Ce sont les instructions, se justifia Daiven, les sourcils froncés.
— Je sais. Et ce que tu viens de faire n’en fais pas partie. Ne te méprends pas, j’apprécie !
— Les règles ont changé, Grodin. Il faut qu’on lance le plan au plus vite. Tu as ta carte de données ?
Tierce acquiesça.
— J’ai déjà envoyé la moitié de l’équipe sur la passerelle secondaire. Nous devons agir très vite… C’est par ici.
Il entreprit d’avancer à grands pas vers le terminal dont Tierce devait originellement s’occuper.
— Au nom de l’Empereur, peux-tu m’expliquer…
— Conformément à ce que nous avions prévu, j’ai emmené deux gars avec moi dans une des cantinas qu’ils ont ouvert à la place des anciennes armureries. J’avais à peine commandé mon verre que Terrik est entré pour aller s’accouder au bar avec quelques autres types.
— Tu es sûr que c’était lui ?
— Un type d’âge mur avec un énorme œil cybernétique rouge et une barbe grisonnante ? Ouais. Il venait de s’installer quand son comlink a sonné. Devine qui c’était ?
— Mon Mothma ? répondit Tierce, plein d’ironie.
— Presque. Antilles.
— C’est un nom courant…
— Ne fais pas ton idiot, Grodin. C’était Wedge Antilles. Celui des Rogues. Et si j’ai bien tout saisi, il arrive avec une grosse flotte qui a besoin du dock de l’Aventurier Errant. Qui va donc être mis en mouvement d’une minute à l’autre.
Une boule se forma dans l’estomac de Tierce. Et dire qu’il croyait sa malchance envolée avec le patrouilleur zabrak…
— Je n’ai pas besoin de te rappeler ce que ces chasseurs ont fait à ta chère ex-patronne…
— Daiven…
— Tu es plus combattif une fois en colère, répondit le commando d’un air distrait.
Ils venaient d’arriver devant la console d’apparence banale qui était leur objectif initial. Loin d’être cantonné à cette seule section, ce poste servait de relais entre le réacteur et le reste du navire, ce qui en faisait l’atout-clé du plan élaboré par le Grand Amiral Thrawn.
— Tu l’as ? demanda Carson.
Pour toute réponse, Grodin sortit la carte de données camouflée dans sa mallette de travail en métal. Daiven s’en saisit et l’inséra dans le slot dédié du terminal.
— On dirait que les Renseignements ont bien préparé la mission, pour une fois, dit-il en observant le contenu de la petite disquette. Et je sais de quoi je parle.
— Si je tenais le con qui m’a affublé d’un déguisement de zabrak…
— Il te répondra que c’était voulu pour attirer la sympathie d’un non-humain habituellement zélé et soupçonneux, répondit Carson en haussant les épaules. Enfin, en tant que bureaucrate maigrichon face à une armoire à glace dans ton genre, c’est ce que je ferais.
— Et si tu lançais l’opération au lieu de palabrer ?
— À vos ordres, Major !
Il afficha sur l’écran les identifiants spéciaux que Thrawn lui-même avait mis à leur disposition. Grâce à eux, ils allaient pouvoir contourner les défenses informatiques de l’ordinateur central du vaisseau sans alerter la passerelle de commandement.
— Identification réussie, commenta Carson. J’installe les programmes… C’est fait.
Un énorme activateur rouge apparut sur l’écran.
— C’est l’activateur de l’alarme ? demanda Tierce.
— Du programme de simulation tout entier, en fait. Pourquoi ?
— On a quand même trente minutes d’avance sur le début du créneau d’opération. Imagine que la flotte ne parvienne pas à réceptionner le signal…
— Il va être répété à de nombreuses reprises. Tant que les messages de détresse seront émis, nous continuerons à envoyer le message en direction du Chimaera. On ne peut pas attendre… Si l’Aventurier Errant quitte les quais comme cela semble prévu, le succès de l’opération sera bien moindre, tu en as conscience ?
Tierce acquiesça sans répondre. Il avait connaissance du plan mis en œuvre par le Grand Amiral et des succès militaires espérés, et il savait que la victoire de l’Empire serait grandement ralentie par un échec aujourd’hui.
— Ils sont encore en position ? demanda-t-il à Carson.
— Toutes les amarres sont activées, mais, d’après le journal de bord, ça ne sera plus très long.
— Alors vas-y. Active le programme.
Daiven appuya sur le contacteur.
Pendant les premiers instants, rien ne se produisit. Puis de petites secousses, de plus en plus fortes, se firent ressentir. Grodin savait qu’il ne s’agissait que de tentatives avortées d’allumage des réacteurs hyperspatiaux, mais il imaginait aussi bien l’inquiétude que ressentaient à cet instant les autres passagers de l’Aventurier Errant.
Et la terreur qui survint quand la sonnerie stridente de l’alarme se déclencha.
— Dysfonctionnement critique ! lança la voix synthétique dans tout le vaisseau. Abandon général recommandé !
Le message se répétait inlassablement et on commençait à entendre le vacarme provoqué par la course effrénée vers les capsules de sauvetage.
Tierce savait également qu’au même moment, à quelques années-lumière de là, la fréquence hyperluminique cachée dans les messages de détresse émis à l’attention des vaisseaux croisant autour d’Ord Mantell était normalement détectée par les senseurs du Chimaera, et que le capitaine Pellaeon et son supérieur ne tarderaient pas à apprendre que l’opération venait d’entrer dans sa phase critique.
Avec un soupir de résignation – celui d’un homme sachant ce qui l’attend –, il fit signe à Carson de le suivre et partit en direction de la passerelle secondaire, où se jouait à présent la réussite de leur mission. 
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Messagepar L2-D2 » Dim 13 Sep 2015 - 16:38   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 37 lu !

Chapitre assez drôle, je dois l'avouer, du moins dans sa première partie grâce au dialogue entre le technicien Zabrak et un Tierce déguisé. Entre la colère montante du commando et les répliques anti-Impériales du technicien, on passe un bon moment, et on en oublie presque la mission du Major ! Mais presque seulement car bien vite les choses sérieuses font leur retour, et s'accélèrent même au fur de l'intervention de Wedge Antilles, qui oblige Tierce et ses hommes à agir au plus vite, dans l'attente d'une intervention du Chimaera...

Mais pour quel but au final ? Je soupçonne une destruction de l'Aventurier Errant vide de tous ses passagers... mais ce ne serait peut-être pas assez impressionnant pour le Conseil Impérial... :?
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Messagepar Dark Sheep » Dim 13 Sep 2015 - 18:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je débarque sur cette fiction écrite en duo, et je ne suis pas encore à jour. Pour l'instant j'en suis au chapitre 20, mais je vais essayer de rattraper mon retard avant que l'histoire soit terminée :wink:
Tout d'abord, je précise que je ne connais quasiment rien à l’univers étendu devenu «legends» post épisode 6. La seule chose que j’ai lue est «Le Cycle de Thrawn», en version BD… et autant dire tout de suite que je me suis forcé à le lire jusqu’au bout en me rappelant que je l’avait acheté. Ce n’était pas dû à l’histoire, qui m’a parue intéressante, mais au fait qu’il s’agit selon moi d’une mauvaise adaptation. Je pense qu’en roman, ça devait être beaucoup mieux. Bref, ce n’est pas vraiment le sujet ici, donc j’arrête de divaguer ! :siffle:
Retour à ton histoire, tout ça pour dire qu’à part Thrawn (en gros), je ne connais rien de ce que tu écris… et c’est tant mieux.
J’apprécie vraiment toute l’intrigue que tu mets en place, aussi bien du côté des ex-rebelles que du côté de l’Empire. Chaque camp comporte son lot d’arrivistes, et ça me plait. Très important aussi, tu parviens à mettre en scène des impériaux qui croient réellement en l’idéal de l’Empire. Ce ne sont pas des extrémistes, et ils s’ils souhaitent rétablir la domination de leur Ordre sur la galaxie lointaine, ils désirent le faire de manière réformée. L’une des forces de ton récit est que tu parviens à ce que le lecteur se pose la question suivante : «franchement, le sort des habitants de la galaxie ne serait-il pas meilleur si les impériaux idéalistes parvenaient à vaincre la Nouvelle République ?». :neutre:
Parce que, quand on voit les machinations des bothans, on se dit que le nouveau système est presque corrompu dans l’œuf…

J’ai beaucoup de chapitres à rattraper, et j’en lis plusieurs d’affilée, du coup je ne vais pas faire de retour en détails sur chaque chapitre. Je vais te donner mon avis d’une manière différente : je reprends ton «Dramatis Personae», et je commente l’évolution de l’histoire autour de chaque personnage.

Moff Carth Poldrei :
J’avais lu la nouvelle «La Justice de Vador», avant et sans savoir qu’il y avait un lien avec quoi que ce soit d’autre.
Carth Poldrei a la charge d’une planète, et siège au conseil impérial intérimaire. Ledit conseil est visiblement d’une efficacité à pleurer, et notre Moff légèrement idéaliste aimerait bien faire bouger les choses. Pas facile !
Coup de bol : en osant faire part de son avis, il va s’attirer les foudres (la poigne, plutôt)des impériaux les plus redoutés, dont un utilisateur de la Force qui veut s’auto-attitrer le titre de «nouveau Vador». Le coup de bol étant surtout qu’il attire aussi l’attention d’Impériaux plus intéressants ;)
À ses yeux, l’Empire a besoin d’un homme fort pour avancer et aucun membre du conseil intérimaire ne peut l’incarner… sa rencontre avec le grand amiral chiss va changer la donne !
J’ai hâte de découvrir comment tout ça va évoluer.

Capitaine Gilad Pellaeon :
Un militaire intègre qui sait prendre de bonnes décision, et qui préfère rester proche du terrain. Intéressant. Il devient logiquement le second du grand amiral, qu’il va apprendre à respecter et apprécier au plus haut point.
Leur relation est intéressante, puisqu’elle montre à quel point le fonctionnement de l’Empire peut être différent avec Thrawn de ce qu’il était sous Palpatine et Vador. Le chiss met en avant la confiance, la raison… au lieu de la simple terreur qui caractérisait le règne des sith.
Comment ne pas dériver sur Thrawn lui-même, impressionnant de calme et d’intelligence ? Son efficacité dans les batailles semble déjà établie, et il a gagné la confiance de Gilad, qui paraît prêt à le suivre jusqu’au bout de la galaxie.
Tu fais de Thrawn un véritable Messie pour nos héros impériaux. :oui:

Général Derth Beny’lya :
Bon… premier membre de la République présenté dans ton «Dramatis Personae», c’est aussi et surtout un personnage ambigüe, qui tente de faire passer les avantages de son peuple avant ceux de la Nouvelle République. Il agit certes sous les ordres du conseiller bothan Fey’lya, mais il ne semble pas avoir trop de scrupules à travailler au sabotage de la République. Bref, un personnage qui m’apparaît déjà comme désagréable. :lol:

Celril Tavill :
Pilote Impérial. Ce personnage semble pour l’instant animé de bonnes intentions. J’attends d’en savoir plus. Probablement une rencontre avec le Général bothan d’ici peu, puisqu’il est prisonnier… :chut:

Major Grodin Tierce :
Je n’ai pas beaucoup vu ce personnage non plus, il m’apparaît pour l’instant comme quelqu’un de relativement intègre qui a perdu espoir de voir une personne de valeur prendre la tête de l’Empire. Mais il reste persuadé du bien fondé de l’Empire, et du mal représenté par la Nouvelle République.
Je dois t’avouer que je me suis un peu mélangé les pinceaux entre lui et son ami. Enfin, vu le dénouement de la mission de sabotage du centre d’entrainement clandestin des pilotes, ça devrait aller mieux à l’avenir. :transpire:

Corran Horn :
Un pilote de X-Wing de l’escadron Rogue.
Personnellement, les chapitres centrés sur son escadron sont ceux qui m’ont le moins emballé. C’est probablement dû au fait que je n’ai jamais lu de livres concernant ces pilotes, mais j’avais l’impression de me retrouver en soirée dans un groupe de vieux potes que je ne connais pas et qui ne cherchent pas vraiment à m’intégrer…
Du coup, j’étais un peu perdu je ne me suis pas beaucoup attaché à lui.
Ça va mieux sur les derniers chapitres, grâce à l’histoire de sa femme et son beau-père contrebandiers, qui m’ont permis de découvrir davantage Corran.
J’espère être de plus en plus séduit par ce personnage qui parait avoir un fort potentiel. :wink:


À la lecture de ton histoire, on ne peut que se dire que tu as une préférence pour le camp impérial. Bien ou mal, ce n’est pas important… ce qui compte, c’est que tu parviens à faire adhérer le lecteur à ton point de vue : bravo !
Je conclurai en disant que je trouve la lecture de cette histoire très agréable dans l’ensemble, et qu’elle est bien construite. Tout ça fait que j’ai envie de continuer la lecture pour découvrir où tu vas mener ton intrigue. :)

Allez, je vais peut-être arrêter d’écrire ce message et me lire un chapitre supplémentaire de «La Fédération Impériale» !

Bonne continuation ! :jap:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

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