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Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

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Messagepar Beron » Dim 01 Mar 2015 - 15:47   Sujet: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres


Présentation :

Salut à tous ! Après avoir lu quelques fan-fics ici, cela m'a bien inspiré pour poster la mienne. Je la place dans l'UE Legends, plus précisément dans la période Ancienne République, parce que j'adore ce contexte où Sith et Jedi sont nombreux et s'entre-déchirent à la moindre occasion. Mais dans cette fan-fic, il n'y aura que peu (ou même pas du tout) de grandes batailles et de guerres meurtrières. Les événements tiennent en effet place quatre ans après la mort de Darth Traya et la destruction complète de la planète Malachor V (KoTOR II) et répondent à de nombreuses questions laissées sans réponse.
Qu'advient-il des milliers de soldats Sith de l'Empire de Revan après la victoire républicaine ?
Pourquoi l'Empereur des Vrais Sith n'a pas attaqué la République après la dernière bataille au dessus de Télos alors que la République était à genoux et que les Nouveaux Sith ne représentaient plus une concurrence pour l'Empereur ? etc.

Voilà à quoi tentera de répondre cette fan-fic tout en étant un bon récit Star Wars en elle-même.
Je travaille comme s'il s'agissait d'un récit canon Legends, en faisant des recherches dès qu'il y a besoin. Toutefois, n'étant ni un grand collectionneur d’œuvres de l'UE ni un connaisseur parfait de l'Ancienne République, il y aura probablement des défauts. Sachant qu'il s'agit de ma première fan-fic Star Wars, je vous prie d'être indulgent (voilà la phrase qu'il ne faut pas dire... :chut: ).

Après cette courte présentation, voici le synopsis et le prologue (qui se passe quelques années avant le récit en lui même) ! :)


Synopsis :

La paix revient dans la Galaxie. Près de 4.000 ans avant que Luke Skywalker ne détruise l'Étoile Noir, le maléfique Empire Sith est tombé suite la mort du Seigneur Noir des Sith Darth Malak des mains de son ancien Maître Revan, ancien Seigneur Noir sauvé du Côté Obscur par les Chevaliers Jedi. La Forge Stellaire, la fabrique produisant sans fin des vaisseaux pour l'Empire Sith, a elle aussi été détruite dans l'assaut final de la République contre le Seigneur Malak. Revan, redevenu un héros, quitte toutefois l'Espace connu pour de mystérieuses raisons.

Cinq ans plus tard, le Triumvirat Sith de Darth Traya, qui a unifié de nouveau les Sith après leur guerre civile destructrice, est lui aussi renversé par un autre héros Jedi de la République, l'ex-Général Meetra Surik, alias l'Exilée. Le Triumvirat a tout de même éliminé l'ancien Ordre Jedi. Un nouveau renaît, formés des disciples de l'Exilée et de quelques Jedi survivants. Les Sith n'ont quant à eux plus de Seigneur Noir à leur tête, tous ceux du Triumvirat éliminés par Meetra Surik, ni de flotte de guerre, leurs derniers vaisseaux anéantis par la République au dessus de Télos.

Quatre années ont encore passé. La République se remet encore des longues guerres à répétition. L'Ordre Jedi s'étend et retrouve avec le temps sa grandeur d'autrefois. Les Sith ont tous été détruits, dispersés dans la Galaxie ou capturés par la République. Mais les Seigneurs Sith se remettent des Guerres Sombres et des manipulations de Darth Traya. C'est dans ce contexte qu'est appelé par l'Ordre Jedi pour effectuer une mission périlleuse le vétéran de ces guerres Arneb Coreth et son ami mercenaire Jaylif Zenovin. De cette tâche dépend l'avenir de milliers d'individus, de l'Ordre Jedi et de l'Ordre Sith renaissants. Et derrière les Nouveaux Sith de Revan, les deux hommes vont entrevoir une menace bien plus dangereuse pour la Galaxie : le Véritable Empire Sith, se préparant lentement à fondre sur la République en reconstruction, toujours gravement affaiblie...


Prologue - 3.952 BBY

Des vétérans à Coruscant

Les verres de grog s'entrechoquaient sur le plateau. La jeune serveuse Twi'lek esquiva un Humain et un Aqualish qui discutaient sans faire attention au petit personnel. Puis, ce fut un grand Quarren. Lui non plus ne semblait pas embarrassé par quelque excuse quand il faillit renverser la serveuse. Shiyo'ba entrevit une ouverture et la saisit. Elle courait presque, trop contente de pouvoir enfin avancer dans cette foule compacte. C'est avec un immense soupir de soulagement qu'elle déposa le plateau sur la table.
– Voici pour vous, messieurs ! entonna-t-elle.
Les trois hommes assis ne la regardèrent pas, ni ne lui répondirent. Agacée par ces êtres mal-polis, la jeune femme leur plaça les verres de grog juste sous leur nez. L'un d'entre eux leva la tête et fixa la Twi'lek. Il lança un regard amusé à la jeune alien à peau bleue. C'était à la fois un sourire charmeur – qui fonctionnait bien, placé gracieusement sur le beau visage du jeune humain – auquel elle ne fut pas insensible, et à la fois un sourire qui signifiait qu'elle ne devait plus les déranger. Elle répondit au sourire du jeune homme et retourna dans la foule pour atteindre le bar. À cette heure de la journée, le Mic Plim's Diner était bondé. Les ouvriers et employés en tout genre de Coruscant venaient boire une liqueur forte, parier sur les dernières courses de swoop ou simplement discuter entre amis. Mais les trois hommes assis à la table numéro 11 n'étaient venus pour aucune de ces activités. L'humain qui avait souri à la serveuse se tourna vers le Gran assis en face de lui.

– Reprenons. (Il marqua un temps d'arrêt.) Vous disiez que l'affaire serait réglée en moins de deux heures. Nous en avons mis trois. Comment aurions-nous pu éviter de rencontrer la sécurité en passant trois heures dans le siège social de la Corporation Czerka ?
– En faisant attention.
Dans ces mots, on entendait très clairement l'accent Gran de l'alien. Le jeune homme poursuivit calmement :
– Nous l'avons fait. N'oubliez pas qu'Arneb et moi sommes des professionnels. Nous avions tout prévu pour un temps de deux heures maximum dans les locaux de la tour. Nous comptions sur la véracité de vos informations...
– Ne me renvoyez pas votre manque de préparation ! le coupa l'alien qui rétractait par réflexe ses trois appendices oculaires, comme tout Gran agacé. Au moins, vous avez récupéré et détruit les enregistrements visuels des droïdes de sécurité. C'est l'essentiel.
Le troisième personnage, un autre humain plus âgé, prit la parole.
– Je croyais que l'essentiel était la récupération de ces données. Données qui devraient remplirent nos comptes bancaires dans la Bordure Extérieure, d'ailleurs.
– Certes, lâcha le Gran.
Il prit un datablock depuis sa ceinture et pianota dessus. Après quelques opérations, l'alien dit ;
– Voilà vos 6.000 crédits, comme promis.
Le jeune humain prit à son tour un appareil du même genre. Avant de le remettre à sa place, il répondit :
– C'est bon. Voici vos données.
Un clé de stockage passa des mains du troisième personnage à celles du Gran, qu'il plaça ensuite dans son datablock. Il consulta quelques minutes les informations, puis rangea son matériel.
– Malgré ce petit incident, vous avez fait du beau travail. Jaylif, Arneb, j'ai bien fait de vous engager.
Le jeune humain – le dénommé Jaylif – répliqua selon la formule d'usage :
– Ce fut un plaisir de faire des affaires avec vous, Représentant Phisk.
Le Gran se leva.
– Si j'ai à nouveau besoin de vous, je vous recontacte. Gorataka !
– Gorataka, Représentant, répondirent les deux humains en même temps.
L'alien à trois yeux but son verre, se leva et quitta la cantina. Jaylif descendit à son tour le grog et lança :
– Eh ben, mon vieux Arn, voilà une affaire rondement menée ! Trinquons !
Ils entrechoquèrent les récipients, dont les contenus furent engloutis quelques secondes plus tard. Ils apprécièrent le goût et surtout la chaleur de l'alcool dans leurs corps. Le dénommé Arneb finit par dire :
– Tu sais, Jay, Phisk a raison. Nous avons eu tort de nous fier à ses infos. Nos aurions dû plus nous préparer au cas où la mission durerait plus longtemps que prévu.
– Je sais, répondit l’intéressé, lui-même plus fasciné par les formes de la jeune serveuse Twi'lek qui se mouvait dans la foule que par les remarques de son collègue. Mais tu crois vraiment que je l'aurais reconnu devant notre client ?
– Bien sûr que non ! s'écria Arneb, amusé par le regard de son ami fixé sur celle qui avait amené le grog. Je te laisse payer. Je vais faire un tour pour prendre l'air et te laisser en meilleur compagnie.
Jaylif sourit à la remarque et répliqua :
– Ne meurs pas ! L'air est pollué sur Coruscant.
– Alors je ferai attention à respirer là où il faut, s'exclama l'humain en se levant.

Arneb ne fut pas mécontent de quitter la cantina. Le Mic Plim's Diner avait un bon système d'aération, mais la chaleur et les odeurs s'y développaient trop rapidement pour être évacuées aux heures d'affluence. Arneb marchait dans une rue piétonne au milieu d'une foule dispersée (selon les critères en vigueur sur Coruscant). Il ne se distinguait en rien des autres humains se déplaçant dans la ville basse. De grande taille, de corpulence moyenne, il avait les cheveux courts et bruns. Âgé d'une trentaine d'années, on sentait en lui le poids de périodes difficiles, au contraire de son ami. Quelques rides marquaient légèrement son visage plutôt pâle. Il portait une tenue et un équipement d'aventurier urbain classique : une chemise blanche, avec une veste militaire kaki passée par dessus, un pantalon noir, des bottes de voyage et une ceinture multifonction, contenant des munitions et auquelle était attaché un blaster lourd mandalorien. Vraiment, pour le simple touriste qui venait de la Bordure, Arneb n'avait rien de particulier. Pour le connaisseur, celui qui a enduré les années de guerre et a vécu sur les nombreux mondes qui servirent de terrain d'opération pour les armées des divers camps, c'était manifestement un vétéran des Guerres Mandaloriennes ou de la Guerre Civile des Jedi. Ils étaient nombreux à avoir participé aux premières ou à cette dernière, ou même aux deux conflits, qui vendaient au plus offrant leurs compétences acquises dans le feu du combat. Arneb avait en effet été fondu dans ce creuset et forgé dans cette fournaise.

En cet instant, il se rappelait sa jeunesse, son enfance agréable sur Duro, puis les sombres nouvelles du front, la mort de ses proches, et ensuite les combats. Il n'était qu'une recrue parmi tant d'autres dans les troupes républicaines qui affrontaient les « Têtes-de-seau », mais il quitta les réserves pour intégrer les forces régulières de l'armée des Revanchistes en se faisant vite remarquer par ses capacités au combat. Arneb avait passé l'essentiel des Guerres Mandaloriennes à les subir. À présent, il pouvait influencer le cours des choses. Il se rappelait sa haine des Mandaloriens, les semaines passées à les combattre, puis celles passées à occuper l'un des mondes de leur Espace. Il y comprit les motivations des Mandaloriens, leur culture et leur honneur. Arneb se surprit à les respecter. Son recul de cette guerre fut définitif quand les nouvelles de Malachor V arrivèrent jusqu'à lui. Il n'aurait jamais cru les Jedi capables d'une telle chose. Revan, Malak, le Général Surik,... Tous ces noms de héros venaient de prendre du plomb dans l'aile. Arneb ne chercha pas à retrouver la flotte des Revanchistes dans leur quête d'élimination des derniers Mandaloriens, comme pouvaient le faire de nombreux soldats de la République fidèles à Revan mais n'ayant pas participé au massacre de Malachor V. Arneb retourna à la vie civile, jusqu'à ce que l'appel du front se fasse de nouveau entendre dans son esprit, mais cette fois-ci contre un nouvel ennemi : l'Empire Sith des anciens Revanchistes.

Pourquoi tous ces souvenirs remontaient aussi soudainement en lui ce jour-là ? Marcher lui permettait d'ordinaire de se vider la tête et non de la remplir avec des souvenirs douloureux ! Les Guerres Mandaloriennes avaient détruit sa famille et sa vie. Elles avaient anéanti celui qu'il avait été et créé un homme nouveau. Cela l'attristait au plus haut point, car il regrettait profondément son enfance sur Duro. À présent, il était un mercenaire, un homme qui combattait, qui tuait et qui volait pour de l'argent. Bien sûr, voler la Czerka comme il venait de le faire avec Jaylif n'avait rien d'amoral, vu les crimes quotidiens de cette entreprise de malheur, mais Arneb n'avait pas passé sa vie à voler des personnes amorales. Il n'était pas fier de son existence, mais c'était tout ce qui lui restait.

Il fut soudainement arraché à ses pensées quand il entendit des voix suspectes dans une ruelle sur sa gauche. Arneb n'avait jamais aimé les petits canyons très profonds de Coruscant. Si ce n'était pas toujours des accès aux bas-fonds, ils servaient presque à chaque fois à des transactions et des « affaires » louches de toutes sortes. Mais les voix suspectes l'interloquaient. Bien qu'Arneb ne distinguât pas les mots, il reconnut le ton martial des militaires. Probablement était-ce là des vétérans comme lui qui trempaient dans des affaires criminelles. Il allait passer son chemin, quand il ressentit un frisson dans le cou. Ce n'était pas de la curiosité, mais un sentiment le poussait à ne pas tourner les talons, à entrer dans la ruelle pour voir ce qui s'y tramait. Il fit quelques pas en avant. L'entrée du canyon était légèrement éclairée par les néons de la ville basse, mais Arneb ne pouvait percevoir aucune autre lumière à l'intérieur. Foutu éclairage de Coruscant, pensa-t-il. On voit en pleine nuit comme en plein jour dans la ville haute et on se croirait dans un nid de vers de l'espace dans ces fichus canyons alors que le soleil est toujours bien présent. Encore quelques pas et il put distinguer une silhouette dans la ruelle. Arneb s'accroupit derrière une poubelle par instinct. Il sentait que cette personne n'était pas amicale et qu'elle l'allumerait au blaster dès qu'elle le verrait. Mais pourquoi diable suis-je entrer dans cette ruelle ? pestait-il intérieurement. Ses yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité. Son nez en revanche ne semblait aucunement décidé à se familiariser à l'odeur immonde qui se dégageait des poubelles. Arneb se saisit de son blaster, prêt à dégainer, puis se pencha pour voir plus en détail l'individu.

Ce dernier ne parlait plus. Il venait de ranger quelque chose dans une poche de sa ceinture, probablement un communicateur. L'homme était de taille moyenne et portait le même type de vêtements qu'Arneb. On devinait immédiatement que c'était lui aussi un vétéran des dernières guerres. Mais il y avait chez lui quelque chose qui sonnait faux. En voyant son blaster lourd attaché à sa ceinture, sa tenue droite et son air nerveux mais contrôlé, Arneb comprit qu'il ne s'agissait pas d'un civil, mais d'un militaire toujours actif et actuellement en mission. L'obscurité l'empêchait d'en voir plus. Le militaire alla s'asseoir sur quelque chose. C'était un grand speeder qu'Arneb n'avait pas distingué jusque là. Il occupait la quasi-totalité de la largeur du canyon et pouvait accueillir cinq passagers en plus du pilote. Étrange qu'un militaire ait un speeder d'aussi grande taille en mission, nota le mercenaire. Je suppose qu'il doit faire partie d'une équipe de six. Soudain, quelque chose le frappa à l'arrière du crâne et Arneb tomba dans un sommeil douloureux.

Il se réveilla avec une bosse et avec l'impression d'avoir la boîte crânienne en bouillie. Il ouvrit les yeux et reconnut la ruelle, bien que n'ayant qu'un mur sale dans son champ de vision. Arneb sentit le durabéton du sol sous son dos et le plastacier des liens autour de ses poignets. Il avait été amené plus loin dans le canyon, derrière le speeder.
– Que fait-on de lui ?
Bien qu'il ne pût l'homme qui parlait, il estima qu'il n'était qu'à quelques mètres de lui. Ce ton martial... L'homme venant de s'exprimer était sans nul doute le militaire qu'il avait vu dans la ruelle.
– Je n'en sais rien.
Cette voix d'homme également lui était inconnue. Elle poursuivit :
– Je crois qu'il faudrait contacter le commandant.
– Il pourrait mal le prendre. Franchement, je ne pense pas qu'on puisse compter sur la compréhension d'un Assassin Sith. Si on le dérange en pleine mission, nous pourrions perdre notre tête.
Un Assassin Sith ?! Cette petite troupe de militaire était donc des troupes Sith ! Dans ce cas, il pouvait ne pas faire de quartiers, mais fallait-il encore qu'Arneb puisse se relever et se saisir de son arme – arme qu'ils lui avaient probablement retiré.
– Écoute, s'écria le premier homme, on devrait...
– Mourir.
Cette voix douce, calme et charmante, n'était pas inconnue à Arneb. Deux éclairs lumineux lui permirent de distinguer des tags sur le mur de la ruelle lui faisant face. Il sentit dans le sol deux corps s'effondrer non loin de lui. Puis, Jaylif entra dans son champ de vision. Il sourit, coupa ses liens avec un cuter-laser et l'aida à se relever.
– Alors ?! Je croyais que tu ferais attention à respirer là où il fallait !
– Merci, Jay, répondit-t-il en souriant. Je crois bien que tu m'as sauvé la vie.
– Encore une fois, oui. Te faire capturer par deux minable de la ville basse, ce n'est pourtant pas ton genre.
– Ce sont des soldats Sith.
Jaylif perdit tout sourire et devint soudainement grave.
– Comment le sais-tu ?
– À leur allure, ce sont des militaires et je les ai entendu parler d'un commandant Assassin Sith.
– Je t'arrête tout de suite, Arn. Ces histoires de Sith ne nous concernent pas. On s'en va maintenant et on s'en tirera bien.
– Tu me connais trop bien, Jay, fit Arneb amusé, en reprenant son blaster des mains d'un des soldats. Et tu connais trop bien les Sith. S'il y a un ou plusieurs Assassins Sith sur Coruscant, c'est que le sang des Jedi va couler aujourd'hui.
– Et alors ? Ces affrontements sont les reliques de la guerre. Ils ne concernent que les Sith et les Jedi, pas le commun des mortels.
Arneb parla plus durement.
– Ça suffit ! J'en ai assez de vivre avec des morts sur la conscience. Assez de mener mon existence en ne tenant compte que de moi et de moi. Nous allons sauver les cibles Jedi de ces Assassins Sith et seulement à partir de là on pourra s'en aller pour profiter de nos crédits.
– Nous ?
– Tu viens avec moi. Tu es celui qui connaît le mieux leurs techniques. Tu les possèdes même...
– C'est bon. Inutile de me rappeler qui j'étais. Mais comment comptes-tu trouver la ou les cibles des Assassins. (Il désigna les corps morts des deux soldats Sith d'un geste de la tête.) Ce ne sont pas ceux-là qui pourront te le dire.
– Nous sommes habituer aux opérations chirurgicales, Jay. Ces types devaient chercher les Assassins à un point d'extraction après qu'ils aient fait leur sale besogne. Heureusement pour nous, ce speeder est un H20-X9. Tu sais ce que ça veut dire ?
– Aucune idée.
– Ces véhicules possèdent un ordinateur de bord qui garde en mémoire tous les déplacements de l'engin.
Arneb joignit le geste à la parole en montant dans le speeder et en consultant l'ordinateur.
– Si cette opération est bien préparée, alors ces types ont fait un repérage du point d'extraction auparavant... (Il marqua une pause, le temps d'analyser les données.) Mmh... J'ai noté trois points d'extraction possible au regard de leurs déplacements.
– Lequel pourrait être proche d'un lieu lié aux Jedi ? demanda son compagnon.
– Aucun.
– Et bien voilà ! Nous ne pouvons remonter la piste plus loin, alors laissons tom...
– Il y a bien une destination étrange. Une plate-forme atterrissage pour la Tour Koros, la résidence de la délégation sénatoriale du Système Teta. J'ai vu sur l'holonet que des rebelles de Kirrek avaient lancé une série d'attentats contre la Sénatrice de Teta. Sa sécurité doit être renforcée. Je suppose que le Conseil Jedi lui a offert la protection de quelques membres de l'Ordre. C'est sans doute là-bas que la tentative d'assassinat des Jedi aura lieu.
– Alors tu peux être tranquille, Arn. Les Assassins Sith excellent contre les Jedi, mais ils n'ont rien de vraiment extraordinaire contre des troupes de sécurité ordinaires. Ne les surestime pas !
– Je crois plutôt que c'est toi qui les sous-estime. Enfin, même si la sécurité surpasse les Assassins Sith à la Tour Koros, nous devons tout de même nous y rendre pour les prévenir.
Jaylif soupira.
– Tu as vraiment réponse à tout...
– J'essaie toujours d'avoir une longueur d'avance ! répondit l'intéressé, tout sourire. Je prends les données de l'ordinateur de bord et on file au vaisseau.
– Super ! ironisa son ami. Allons sauver des Jedi en détresse !
Modifié en dernier par Beron le Ven 21 Aoû 2015 - 8:35, modifié 1 fois.
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Messagepar Darkliser » Sam 07 Mar 2015 - 0:39   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Lue !

Cependant, je réponds à froid.
J'aime bien la période KoTOR, c'est même ma préféré. Du coup j'espère te voir poster la suite :wink:
Je ne suis pas particulièrement expert dans l'exercice mais je trouve ton écriture bonne de même que le début d'histoire. J'attends la suite pour me faire une meilleure opinion et ne té décourage pas si peu de gens postent des réponses.

Beron a écrit:je vous prie d'être indulgent (voilà la phrase qu'il ne faut pas dire... :chut: ).


Avec moi ça passe mais d'autres non :diable: . Heureusement qu'un certain AJ Crime ne sévit plus par ici sinon tu aurais eu de ses nouvelles :D

Je t'encourage à continuer et si tu as des questions sur l'histoire de KoTOR, n'hésite pas, je peux peut être t'aider !

Bonne chance
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Messagepar WinduC'estLeMeilleur » Sam 07 Mar 2015 - 8:15   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Ah bah oui, un truc sur KoTOR, t'as intérêt à ce que ca passe crème au niveau des incohérences, sionon t'es mal! :diable:
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Messagepar Beron » Sam 07 Mar 2015 - 10:23   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci pour vos réponses ! :)

Darkliser a écrit:J'aime bien la période KoTOR, c'est même ma préféré. Du coup j'espère te voir poster la suite :wink:


Pour moi aussi c'est l'une de mes périodes préférées ! La suite arrive dans les jours qui viennent.

Avec moi ça passe mais d'autres non :diable: . Heureusement qu'un certain AJ Crime ne sévit plus par ici sinon tu aurais eu de ses nouvelles :D


Je dois craindre un retour de ce personnage ? :transpire:

Je t'encourage à continuer et si tu as des questions sur l'histoire de KoTOR, n'hésite pas, je peux peut être t'aider !


Merci ! Pour l'instant, les recherches que j'ai fait me suffisent, mais il se pourrait bien que j'ai besoin de précisions.

WinduC'estLeMeilleur a écrit:Ah bah oui, un truc sur KoTOR, t'as intérêt à ce que ca passe crème au niveau des incohérences, sionon t'es mal! :diable:


Alors je ferai très attention à ce que j'écrirai ! Je compte bien ne mettre aucune incohérence dans ma fan-fic'.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 07 Mar 2015 - 10:40   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Avec un peu de retard, bienvenue dans la section Fan-Fictions !

Bon courage pour écrire cette histoire, surtout si tu veux respecter la cohérence... Sur KoTOR, c'est loin d'être facile ! :transpire:
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mer 11 Mar 2015 - 23:37   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Beron a écrit:Je compte bien ne mettre aucune incohérence dans ma fan-fic'.

Sage décision ! Cela dit, tu n'as rien à craindre de ma part sur ce point... Par contre, je suis intraitable sur les virgules ( :paf: ça sent la maniaque psycho-rigide à plein nez, ça !).

Bon, sinon, j'aime beaucoup la narration, l’entrée en matière est très agréable, la présentation et la caractérisation des personnages bien introduites.... Ce prologue est très agréable, et j'ai hâte de lire la suite.

Quelques remarques quand même, sur l'orthographe, la syntaxe et le style (sur ce dernier point, bien sûr, je ne fais que te donner mon avis...) :

Beron a écrit:Lui non plus ne semblait pas embarrasser par quelque excuse quand il faillit renverser la serveuse.

soit c'est un adjectif, donc en é, soit c'est un infinitif, mais dans ce cas, je pense que la tournure devrait être "s’embarrasser de"...

Beron a écrit: Gorataka, Représentant, répondirent les deux humains d'un même instant.

L'expression me semble bizarre... Je m'attendais plutôt à un "en même temps", ou "d'un même mouvement". :neutre:

Beron a écrit:L'alien à trois yeux but son verre de grog, se leva et quitta la cantina. Jaylif prit son verre et lança :

Je ne suis pas forcément ennemie acharnée des répétitions, mais là je la trouve maladroite...

Beron a écrit:Triquons !

Manque le N (enfin je crois... à moins que ce ne soit une tournure de Coruscant :cute: )

Beron a écrit:Quelques rides marquaient légèrement son visage humain de couleur blanche.

Je trouve que cette partie de la description d'Arneb est un peu lourde et artificielle... Ça détonne d'autant plus que dans le reste du paragraphe, tu réussis à donner plein d'informations sans que ça fasse "exposition scolaire" du personnage...

Beron a écrit: une ceinture multifonction, contenant des munitions et auquel était attaché un blaster lourd mandalorien

Le blaster est accroché à la ceinture, c'est ça ? Donc le relatif devrait être au féminin...

Beron a écrit:Ils étaient nombreux ayant participé

Je trouverais "à avoir participé" plus fluide...

Beron a écrit:En cet instant, il se rappelait sa jeunesse, son enfance agréable sur Duro, puis les sombres nouvelles du front, la mort de ses proches, et ensuite les combats. Il n'était qu'une recrue parmi tant d'autres dans les troupes républicaines qui affrontaient les « Têtes-de-seau », mais il quitta les réserves pour intégrer les forces régulières de l'armée des Revanchistes en se faisant vite remarquer par ses capacités au combat. Arneb avait passé l'essentiel des Guerres Mandaloriennes à subir ces dernières. À présent, il pouvait influencer le cours des choses. Il se rappelait sa haine des Mandaloriens, les semaines passées à les combattre, puis celles passées à occuper l'un des mondes de leur Espace. Il y comprit les motivations des Mandaloriens, leur culture et leur honneur. Arneb se surprit à les respecter. Son recul de cette guerre fut définitif quand les nouvelles de Malachor V arrivèrent jusqu'à lui. Il n'aurait jamais cru les Jedi capables d'une telle chose. Revan, Malak, le Général Surik,... Tous ces noms de héros venaient de prendre du plomb dans l'aile. Arneb ne chercha pas à retrouver la flotte des Revanchistes dans leur quête d'élimination des derniers Mandaloriens, comme pouvaient le faire de nombreux soldats de la République fidèles à Revan mais n'ayant pas participé au massacre de Malachor V. Arneb retourna à la vie civil, jusqu'à ce que l'appel du front se fasse de nouveau entendre dans son esprit, mais cette fois-ci contre un nouvel ennemi : l'Empire Sith des anciens Revanchistes.

Pour ce paragraphe, j'aurais privilégié l'utilisation du plus-que-parfait pour les verbes racontant des événements antérieurs au temps de la narration :
avait quitté... où il s'était vite fait remarquer ; il y avait compris ; s'était surpris ; son recul avait été... quand les nouvelles étaient arrivées ; n'avait pas cherché ; avaient pu le faire (voire "le faisaient", si tu considères cette action comme toujours possible au moment de l'histoire)
Pour "retourna à la vie civil" (qui d'ailleurs prend un e, puisque "vie" est un mot féminin), le passé simple est tout à fait défendable, mais j'aurais privilégié une tournure de transition, comme "il finit par retourner"... :neutre:
Par ailleurs, si "à ces dernières" se réfère aux Guerres Mandaloriennes, je trouve la formulation un peu maladroite...

Beron a écrit:Pourquoi tous ces souvenirs remontaient aussi soudainement en lui ce jour là ?

Il me semble qu'on met un tiret entre "jour" et "là"...

Beron a écrit:Elles avaient anéanties celui qu'il avait été et crée un homme nouveau.

Le COD d'anéantir est postposé, et en plus il est masculin ! Et il manque le deuxième accent du deuxième participe.

Beron a écrit:Bien qu'Arneb ne distinguait pas les mots,

"Bien que" est suivi du subjonctif... après, passé (ait distingué) ou imparfait (distinguât), je serais bien en peine de choisir... :transpire: (en général, j'essaie de l'éviter...)

Beron a écrit:qui trempaient dans des affaires criminels.

criminelles

Beron a écrit:Il allait passer son chemin quand

J'aime mettre des virgules entre les propositions... :cute:

Beron a écrit:pour voir ce qu'il s'y tramait

Je crois que "ce qui s'y tramait" est mieux...

Beron a écrit:on se croirait dans un nid de verre de l'espace

Je ne suis pas sûre, mais ce n'est pas plutôt un nid de "vers" ?

Beron a écrit:Mais pourquoi diable suis-je entrer dans cette ruelle ?

entré

Beron a écrit: Son nez en revanche ne semblait aucunement décider à se familiariser

décidé

Beron a écrit:Il devinait immédiatement

Je dirais plutôt "on devinait" ou "il devina"...

Beron a écrit:Je suppose qu'il doit faire parti d'une équipe de six.

partie

Beron a écrit:Il se réveilla avec une bosse et avait l'impression

je trouve le deuxième verbe maladroit... "avec l'impression" ?

Beron a écrit:Bien qu'il ne pouvait l'homme qu'il parlait

"Bien que" est toujours suivi du subjonctif, il manque un bout du verbe, quant à la relative elle devrait être "qui parlait"...

Beron a écrit:lui coupa ses liens

Il me semble qu'il vaut mieux ne pas doubler les marques de possession. "il coupa ses liens" me semble plus fluide.

Beron a écrit:Ces histoires de Sith ne nous concernent.

Il manque le "pas", non ?

Beron a écrit:Tu es celui qui connaît mieux leurs techniques.

J'aurais dit "qui connaît le mieux"

Beron a écrit:après qu'ils aient fait leur sale besogne

"Après que" est normalement suivi de l'indicatif (souvent futur). Mais c'est vrai que le subjonctif est toléré...

Beron a écrit:avaient lancé une série d'attentat

Si c"est une série, il y a un s à "attentat".

Beron a écrit:répondit l'intéressé tout sourire.

Pour moi, il faut une virgule avant "tout sourire"...

(mon message est désespérément long... :chut: )

Bon, j'espère que ces "quelques" petites remarques ne t'agacent pas... :ange:
Après tout, "c'est pour ton bien" ! :wink:
Rine Œil-de-panda
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Messagepar Beron » Ven 13 Mar 2015 - 10:12   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci pour toutes ces remarques ! Je ferai les corrections dans pas longtemps, Rine. :D

En attendant, voilà la suite du prologue ! Premier vrai combat pour nos héros. Cette fois-ci, on en découvre plus sur Jaylif Zenovin !



Jedi en détresse


La Tour Koros accueillait la délégation sénatoriale du Système Teta sur Coruscant depuis plus d'un millénaire. Bâtie peu de temps avant la guerre d'unification de l'Impératrice Teta, elle trônait dans le quartier central de Coruscant, où la plupart des Sénateurs résidaient, proches des lieux de pouvoir de la République. On trouvait dans la tour et les bâtiments adjacents des traces de vieilles fortifications, comme des trous dans le durabéton, creusés lorsqu'on y plaçait des tourelles fixes de défense, ou encore des marques de brûlure sur des plaques de métal, légèrement fondues par les câbles d'alimentation surchauffés, serpentant dans les couloirs pour nourrir le feu des canons laser. Quelques soixante années plus tôt, la Tour Koros avait en effet servi de base avancée pour les Kraths de Teta, lors de l'attaque de la Confrérie des Sith sur Coruscant. Les officiers aux ordres d'Aleela Keto et d'Ulic Qel-Droma avaient envoyé dans la tour des hommes et du matériel de guerre quelques jours avant l'assaut d'Exar Kun. Environ trois heures avant le débarquement des Sith, les Kraths de la tour émergèrent pour saper les défenses orbitales de Coruscant et lancer une vague d'attentats en plusieurs points de la ville-planète pour désorganiser les forces de sécurité juste avant l'arrivée des troupes au sol Sith. La Tour Koros servit ensuite d'avant-poste pour la Confrérie des Sith, où débarquaient de nombreux soldats dans des vaisseaux de transport. Elle fut enfin un important point de rembarquement des Sith, utilisé comme une forteresse contre les Républicains. Pour toutes ces raisons, la Tour Koros et ses environs gardaient bien plus de stigmates de la Grande Guerre des Sith que la plupart des gratte-ciels du quartier sénatorial.

Aujourd'hui, toutes les défenses de la tour auraient bien servi pour lutter contre les Assassins Sith. Le vaisseau Tarisien classe Provocator d'Arneb Coreth et Jaylif Zenovin, baptisé le Star Angel, décollait dans sa direction. Le premier pilotait, évitant les voies de speeders de Coruscant. Le petit cargo de contrebandiers était suffisamment maniable pour slalomer entre les panneaux sur air-propulseur et les véhicules ne respectant pas les autoroutes aériennes. Arneb mit fin à la conversation holographique qu'il tenait depuis dix minutes avec une assistante de la Sénatrice de Teta. Cette subordonnée avait refusé de le croire quand il parlait d'attaque d'Assassins Sith et lui faisait clairement perdre son temps. Quelle femme bornée ! pesta-t-il.
– Jay, cela risque d'être plus difficile que prévu pour contacter les Jedi ! lança-t-il à son compagnon à l'arrière du vaisseau.
– Et bien nous allons en force, comme d'habitude !
– Justement, tu crois que c'est bien approprier de mettre ton costume si on doit parlementer directement avec la sécurité ?
– Ce n'est pas toi qui disait que je sous-estimais les Assassins Sith ? répliqua Jaylif. Sérieusement, si tu veux que toi et moi ayons une chance de vaincre un Assassin Sith, il vaut mieux que je m'équipe.
Le Star Angel arriva en vue de la plate-forme d'atterrissage de la Tour Koros.
– T5-M1, tu remarques quelque chose ?
Ce nom numérique était celui du droïde astromécano attitré du Star Angel, celui qui pilotait le cargo dans les extractions musclées ou qui tirait au canon laser sur les adversaires du duo d'humains. T5-M1 avait également une personnalité marquée pour un droïde astromécano : il était fidèle envers ses maîtres, aimait tirer au blaster d'assaut lourd et surtout appréciait grandement les crédits. T5-M1 était avare et avide !
– Bip-Toot-Wiiiiiip-Toot-Tit.
– Tant mieux, fit Arneb. Jay, T5 dit qu'il n'y a ni activité suspecte sur la plate-forme, ni gardes en faction.
– C'est mauvais signe. Les plates-formes sénatoriales ont toujours quelques gardes. Les Assassins Sith sont sans doute déjà entrés en jeu et ont ameuté tout le monde.
– Alors je fonce !
Le Star Angel accéléra d'un coup, ne prenant plus soin d'esquiver les speeders. Arneb pria pour qu'aucun chauffard n'aille voler trop loin des voies aériennes.

Le vaisseau se posa sans problème sur la plate-forme. Quelques instants plus tard, les deux hommes en émergèrent. Arneb avait le blaster prêt à être dégainé au côté et une vibrolame placée dans son fourreau à l'épaule. Jaylif, qui portait d'ordinaire une simple tenue de mercenaire, était vêtu d'un long pancho bleu, cachant ses « affaires » en dessous. Dans son dos était placé une pique de force. Ils ne furent accueillis par aucun garde, mais quelqu'un vint à leur rencontre. C'était un droïde protocolaire marchant vite vers eux en agitant les bras de façon ridicule.
– Le Créateur soit loué ! De l'aide ! De l'aide !
– Que se passe-t-il ? demanda Arneb sur un ton autoritaire pour éviter toute question de la part du robot.
– Des Sith, messires ! Des Sith en veulent à ma maîtresse ! Ils ont tué des gardes et blessé l'un des deux Jedi !
– Où sont les Jedi ? l'interrompit-il à nouveau.
– Avec ma maîtresse, dans ses quartiers privés ! Huit cent soixante huitième étage de la tour, partie est ! Allez-y vite, je crains que ma maîtresse ne soit blessée !
– On y court !
Arneb et Jaylif s'élancèrent dans la tour. Ils s'engagèrent dans un couloir menant à une grande porte au fond. Cependant Jaylif fit un signe, leur indiquant de bifurquer sur la droite. Faisant confiance aux capacités de son ami, Arneb le suivit. Après quelques secondes de course, ils arrivèrent dans un ascenseur. Arneb pressa les boutons pour le huit cent soixante huitième étage. La capsule monta à toute vitesse. L'architecte de la Tour Koros l'avait placé à l'extérieur des murs, permettant à ses passagers de s'émerveiller du paysage urbain de Coruscant. Mais les deux hommes n'avaient pas le temps d'admirer la vue. Arrivés à destination, dès que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, ils coururent sans élan vers les appartements privés de la Sénatrice. Ils firent bientôt connaissances avec un bien triste spectacle. Devant des battants de portes, richement décorées, complètement défoncées, les cadavres d'une dizaine de gardes Tetan étaient étendus. On avait même détruit un droïde serviteur et une assistante de la Sénatrice. Arneb eut la gorge serrée quand il reconnut en elle la femme avec qui il avait discuté par holocom quelques minutes plus tôt. Stoppés dans leur course par ce morbide spectacle, ils prirent leurs armes en main : blaster lourd pour Arneb, pique de force pour Jaylif. Ils traversèrent les portes, puis une successions de couloirs et de salles portant des traces de combats et des cadavres de gardes et de serviteurs. Enfin, ils entendirent des bruits caractéristiques d'une bataille contre des Sith : multiples décharges de blaster et chocs des vibrolames et des sabres-laser. Arneb et Jaylif remarquèrent alors au sol dans entrebâillement d'une porte automatique qui s'ouvrait et se fermait dessus le cadavre d'un Assassin Sith. De taille moyenne, sa tenue était dans un ton gris sombre avec une tunique noire passée dessus. Il portait un masque doté d'équipement de mission d'infiltration : vocabulateur pour doser le son de sa voix et de sa respiration, comlink pour rester en contact avec ses coéquipiers et macrobinoculaires pour voir à distance ou dans l'obscurité. À son côté, se tenait une pique de force, exactement du même type que celle de Jaylif. L'Assassin avait enfin une ceinture spéciale que les deux hommes reconnurent comme étant un générateur de champ de camouflage. Arneb lança un regard à son compagnon qui gardaient les yeux fixés sur le masque de l'Assassin.
– Nous devons y aller, Jay, fit-il.
– Oui... même si nous ne sommes pas attendus...
Les deux amis enjambèrent le cadavre et reprirent leur course. Les bruits du combat s'étaient tus. Pourvu qu'il ne soit pas trop tard ! pria Arneb. Finalement, ils émergèrent dans une grande salle : le salon privé de la Sénatrice. Une dizaine de blaster et deux sabres-laser se pointèrent directement dans leur direction.
– Qui êtes-vous ?! lança une voix d'homme.

Une douzaine d'individus tenaient position devant une porte. On avait tiré une partie du mobilier pour servir de couverture aux forces de sécurité Tetan de la Tour Koros. Dix d'entre eux tenaient en joug les deux compagnons avec leurs fusils blasters. Les Jedi étaient là également. Un jeune Bothan se trouvait juste devant la porte, un sabre-laser de couleur bleue dans la main droite. Il était blessé à la poitrine et au bras gauche. Les marques étaient celles de vibropiques. Plus près d'eux, légèrement décalée sur sa droite pour permettre aux gardes de les viser, une Mirialan d'âge mûr pointaient sur la gorge d'Arneb un sabre-laser de couleur verte. Aucun des Jedi ou des Tetans ne semblaient vraiment amicaux.
Jaylif répondit à la question :
– Nous sommes deux citoyens de la République venus ici pour protéger des Jedi contre une menace Sith. Et vous ?
Malgré la présence de cadavres sur le sol, le ton insolent et décontracté de Jaylif arracha un sourire à Arneb. Toutefois, ni les Jedi ni les gardes ne trouvaient cela très amusant. La Mirialan lança :
– Nous sommes en plein combat, alors si vous n'êtes pas des alliés des Sith, je vous conseille de déguerpir d'ici vite fait avant de prendre un tir de blaster perdu.
– Très bien, répondit le jeune homme, moi cela me va sans problème ! Dîtes plutôt cela à Arn !
Ce dernier préféra donner sa propre réponse :
– Jedi, nous avons croisé deux soldats Sith dans une ruelle de la ville basse. Nous les avons tué, mais ils avaient pour ordre de se tenir prêts pour une extraction d'Assassins Sith une fois qu'ils auront tué des Jedi. Nous avons localisé votre position à la Tour Koros et nous sommes venus pour vous sauver par acquis de conscience. Même si cette histoire peut paraître farfelue, c'est la pure vérité, Maître Jedi.
La Mirialan le regarda dans les yeux. Arneb sut qu'il lui fallait entièrement libérer son esprit, lever toutes les barrières qu'il avait appris à dresser. Finalement, le visage de la Jedi se détendit. Elle fit :
– C'est bon, capitaine. Celui-là dit la vérité.
Les deux Jedi baissèrent leurs sabres, puis les forces de sécurité en firent de même, bien que toujours hésitants, mais faisant confiance à la Jedi. La Mirialan s'écarta pour les inviter à aller derrière le mobilier. Les deux hommes allèrent se placer aux côtés du jeune Bothan. L'aîné prit la parole d'un ton à moitié jovial :
– Bonjour, Chevalier, je suis Arneb Coreth. Mon ami là se nomme Jaylif Zenovin. Vous pouvez nous faire un petit topo ?
– Mon nom est Irev Don'lya. Je ne suis pas encore Chevalier, mais Padawan. Mon Maître est Lorenas Holiuri. Nous avons été assigné à la défense de la Sénatrice Krisha de Teta par le Conseil Jedi. Au lieu d'être attaqués par des terroristes de Kirrek, on se retrouve avec un assaut d'Assasins Sith. Cela a commencé il y a environ une heure. Ils devaient être ici depuis plus longtemps, mais nous n'avions pas pu les détecter à cause de leur générateur de champ de camouflage et leur capacité à se cacher des pouvoirs Jedi. Ils sont apparus d'un coup et ont massacré la plupart des gardes dans leurs quartiers. Depuis, ils apparaissent et disparaissent en quelques instants, prenant une ou plusieurs vies à chaque fois. Ces monstres ont éliminé la quasi-totalité des gardes et ont bien failli me tuer. Nous ne pouvons pas contacter l'extérieur, car toutes nos communications sont brouillées. Nous nous tenons ici pour servir de dernier rempart entre la Sénatrice et ces Sith.
– Mais ce n'est pas la Sénatrice que ces Assassins veulent, répliqua Jaylif, mais vous les Jedi !
– Nous le savons très bien, mais nous avons le devoir de protéger la Sénatrice Krisha. De plus, ils pourraient l'enlever pour servir de moyen de pression contre nous ! Donc nous les neutraliserons tous ou nous tomberons avant qu'ils n'aient pu touché à un cheveu de la Sénatrice !
– Je comprends, fit Arneb.

Durant de longues minutes qui parurent une éternité au vétéran des deux guerres, Jaylif fit une annonce :
– Maintenant, ils devraient réapparaître.
Le ton était calme et grave. Tous lancèrent un regard interloqué à celui qui venait de parler, sauf Arneb qui resta bien sur ses gardes. Soudain, quatre Assassins Sith apparurent dans différents points de la pièce, désactivant leurs camouflages artificiels. Les coups s'abattirent sur les gardes en de mortels estocades. Il y eut des morts, mais les défenseurs étaient prêts. Le combat s'engagea. Le plasma de nombreux blasters carbonisa les chairs d'un Assassin et le sabre-laser de la Mirialan démembra l'un d'entre eux qui s'écroula avant d'être achevé par le feu nourri des gardes. Les deux autres Assassins disparurent. Ils avaient fait quatre morts de plus. Le pancho de Jaylif était en partie déchiré, laissant entrevoir une armure légère. Il avait affronté l'un des Sith et l'avait blessé avec sa pique de force avant qu'il ne disparaisse.

Soudainement, une voix se fit entendre dans la pièce.
– Tu te bats bien, jeune et inconnu bretteur.
Le ton était grave et le timbre mécanique. Les mots étaient traités par un vocabulateur. Il ne faisait aucun doute que l'un des Sith s'adressait à Jaylif.
– Tu maîtrises l'art du combat à la vibropique et tu as su quand nous allions réapparaître. (La voix fit une pause.) Qui es-tu ?
Le jeune homme ne répondit d'abord rien. Ensuite, il se saisit de son pancho de la main gauche et tira d'un coup, révélant à tous la tenue qu'il cachait en dessous. Enfin, il dit :
– Mon nom est Jaylif Zenovin, ancien Assassin Sith et à présent porte-flingue indépendant.
Des regards se portèrent sur lui, les autres cherchant l'origine de la voix. Jaylif portait une armure Sith personnalisée par dessus une tenue ordinaire d'Assassin.
– Intéressant..., continua le Sith. Tu as échappé au contrôle de Trayus. Comment est-ce possible ?
– Vous voulez vraiment parler de cela devant des Jedi ? répondit Jaylif d'un ton amusé. Vous êtes pourtant des gens timides d'ordinaire !
– Ne t'inquiète pas pour cela, déserteur. Aucun ne sortira d'ici vivant.
– Vous en êtes sûrs ? répliqua ledit déserteur. Mon ami Arn n'en semble pas persuadé.
– Il a tort.
Sorti de nul part, une grenade arriva derrière les barricades de fortune.
– À couvert ! cria le capitaine des gardes.
Quelques-uns eurent le temps de se jeter à terre. D'autres n'eurent pas cette chance. L'explosion retendit dans tout l'étage. Quand Arneb ouvrit les yeux, il avait le visage face contre terre. Il se releva difficilement et regarda autour de lui. Les Jedi étaient en vie, Jaylif également. Il se restait plus que trois gardes Tetan, tous très amochés. Soudain, l'un d'entre eux porta ses mains à sa gorge. Il se débattait, s'agitait, se remuait, mais rien n'y faisait. L'homme était étranglé par une force invisible. Soudain, un Assassin Sith désactiva son générateur et apparut en plein milieu de la pièce, le bras légèrement tendu vers le garde agonisant à ses pieds. Il serra le poing et l'homme mourut. Le Sith, portant une tenue légèrement différente de celle des autres Assassins, le masque chromé coupé par une visière de protection, fit un pas en avant, vers le second Tetan encore en vie. Ce dernier, le visage à moitié brûlé, regarda son ennemi, voulu lever son arme, mais n'en eut pas la force. L'Assassin pointa de la main droite la poignée d'un sabre-laser sur sa victime, puis activa l'arme. La lame d'un rouge vif, symbole de la haine des Sith, émergea de la garde et alla transpercer l'homme entre les omoplates. Le dernier Tetan parvint à se relever, le dos accolé au mur. Il visa de son blaster le Sith et fit feu. Le coup était bien aligné, mais fut dévié par la lame rouge d'un second sabre-laser que l'Assassin activa dans sa main gauche. Le tir alla frapper le cœur du garde, rendant son dernier soupir. Le Padawan Irev Don'lya se releva et tint ferment son sabre-laser d'une main.
– Je vais vous détruire, Sith !
L'Assassin s'immobilisa, bien appuyé sur ses positions, et baissa ses deux lames rouges. Le jeune Bothan répondit à l'invitation. Il s'élança et frappa un premier coup de taille, dévié sans difficulté par le Sith. Irev Don'lya envoya un revers pour décapiter son adversaire, mais encore une fois celui-ci dévia la lame bleue, puis esquiva une estocade.
– Non, Irev ! Tu ne dois pas céder à la colère ! s'époumona Lorenas Holiuri.
La Mirialan se relevait elle aussi. Avant qu'elle ne puisse porter secours à son élève, deux Assassins Sith désactivèrent leurs générateurs devant elle. Le sabre de la Jedi et les deux vibropiques des Assassins effectuèrent alors une danse mortelle.

Arneb ne pouvait rester sans rien faire. Il se saisit de son blaster et visa le Sith aux sabres-laser. Malheureusement, il était incapable de presser la détente, ignorant si son tir irait se figer dans l'Assassin ou le Padawan Jedi. Jaylif sortit de son état de semi-inconscience. ayant à peine retrouver tous ses esprits, il fonça au secours du Bothan, faisant tournoyer sa vibropique. D'une attaque conjointe, le mercenaire et le Jedi immobilisèrent les mouvements du Sith, l'obligeant à bloquer à chacun leur arme par l'un de ses sabres. Arneb tira ! En un éclair, leur adversaire retira son sabre droit, esquiva l'attaque de Jaylif et dévia le tir du blaster. Puis, en utilisant la Force, le guerrier du Côté Obscur projeta une décoration d'arme moderne détaché du mur sur Jaylif. L'objet frappa à la tempe et étourdit le combattant, juste le temps que l'Assassin le renverse d'un violent coup de pieds et se retourne sur le jeune Jedi. Arneb comprit qu'il ne faisait vraiment pas le poids face à un tel adversaire. Il se tourna alors vers les Assassins qu'affrontait la Mirialan. Le vétéran rengaina son blaster et se saisit d'une courte vibrolame, toujours portée au dos de sa veste. Il s'élança dans la danse, annulant la supériorité numérique des deux Sith.
– Je ne vous laisserai pas mourir Jedi ! lança-t-il à Lorenas Holiuri.
– Alors battez-vous mieux que cela ! répliqua-t-elle.
Il était clair qu'il était le moins doué dans cette affrontement entre maîtres de l'escrime Jedi, mais il portait un secours louable au Maître qui fatiguait.
– Ces Assassins ! s'écria-t-elle. Je sens qu'ils tirent leur énergie de moi, de mes liens avec la Force ! Ce ne sont pas des combattants Sith comme ceux de la dernière guerre !
Arneb avait en effet remarqué que les Sith ne faiblissaient pas depuis le début du duel, au contraire des Jedi. Il savait que la femme avait raison. Son ami le lui avait expliqué : « Plus leur adversaire est connecté à la Force, plus les Assassins Sith sont puissants. » C'était là les nouvelles techniques Sith, celles enseignées par une certaine Darth Traya.

De son côté, Jaylif était retourné dans la bataille. Il le savait. Il était faible, fatigué. Il devait recourir à l'enseignement de Trayus pour vaincre son adversaire. Mais pouvait-il vraiment se laisser dominer par le Côté Obscur ? Depuis des années, il ne s'en servait plus qu'en de très rares occasions, où la situation l'exigeait. Chaque fois, il avait failli être submergé, replongé dans son passé. Il revoyait l'objet de sa conversion, de sa transformation. Le Noyau de Trayus restait gravé sur sa rétine et l'appel au Côté Obscur l'obligeait à revoir ces images. S'il utilisait le Côté Obscur dans son état, que lui arriverait-il ? Il était déjà troublé par tous ces souvenirs remontés. La proximité des Assassins Sith le referait-elle plonger dans les ténèbres ? Jaylif fut interrompu dans ses pensées quand une feinte du Sith faillit lui couper un bras. Il n'avait plus le choix ! Ses mouvements étaient lents et imprécis ! Il avait besoin de recourir plus aux pouvoirs de la Force ! Il avait besoin d'utiliser le Côté Obscur !

Jaylif se concentra, se retirait légèrement du combat. Il se rappela Malachor V et son Académie Sith. Il se souvint des enseignements du Seigneur Traya, des entraînements avec les Seigneurs Nihilus et Sion... Surtout de ceux avec Sion ! Sa haine grandit. Sa colère s'épaissit. Il renforça son lien à la Force, plus qu'il ne s'autorisait à le faire d'ordinaire. La paix est un mensonge. Il n'y a que la passion. Le premier précepte du Code Sith s'imposait à son esprit. Il transforma son lien avec la Force, puisa dans ce grand tout, séparant le Côté Lumineux et le Côté Obscur. Le flot d'énergies pures et sombres s'ouvrit à lui. Les flammes, les torrents de lave enserrèrent son cœur. Résister ! Il devait résister pour garder le contrôle ! Il pesta contre lui même ! Pourquoi ne me suis-je pas entraîner à nouveau avant ! J'ai eu peur et maintenant il m'est plus difficile de maîtriser cette puissance ! Il vit l'Assassin Sith faire des mouvements encore plus spectaculaires. Chaque coup était plus vif, plus précis et manquait de peu de faire rejoindre la Force au Bothan. Il a repéré mes liens de Force et s'en nourrit ! Je ne peux pas le laisser continuer ! Par la passion, j'ai la puissance. Jaylif pouvait les voir. Les liens de Force lui apparaissait à travers des perturbations dans l'immense flux d'énergie. Le sabreur Sith, ses deux complices Assassins, le Padawan, le Maître Jedi et... Arneb. Ta puissance grandit, mon ami. C'était vrai. Lorenas Holuiri ne faisait plus aucun commentaire à Coreth. À présent, il égalait presque à la vibrolame l'un des deux Assassins qui lui faisaient face. Mais ces derniers sentaient eux aussi la Force grandir en lui et absorbèrent ses liens avec elle, les rendant encore plus redoutables. Jaylif se concentra à nouveau sur lui même. Il ne devait plus penser à son ami et aux autres, seulement à lui ! Il ne devait pas se laisser emporter par le Côté Obscur !

L'Assassin Sith était curieux. Jaylif Zenovin. Ce nom ne lui disait rien. Mais il sentait bien que la connexion de ce déserteur avec la Force était grande. À présent, il faisait appel au Côté Obscur, mais luttait pour ne pas être dévoré. L'Assassin faisait semblant de se focaliser sur le Bothan et de négliger le combat avec le mercenaire. En vérité, il aurait très bien pu se débarrasser du Padawan blessé en quelques passes, mais il préférait voir jusqu'où irait le déserteur. Le Sith s’enivrait des liens de Force produits par le jeune humain et avait de plus en plus de mal à retenir ses coups contre le Padawan. Celui-ci était également troublé. Il sentait la puissance grandissante de son adversaire et de son allié. Ils n'utilisaient plus aucune technique pour masquer leur présence dans la Force. Le grand cru que constituait le déserteur était prêt à être pleinement mis à ébullition... et savouré. L'Assassin Sith projeta en arrière Jaylif à quelques mètres, se retourna, feinta de son sabre droit, obligea le Jedi à trop se déplacer dans cette direction, puis frappa d'un coup direct de la lame gauche. Irev contra, laissant son propre côté gauche déjà blessé sans protection. L'Assassin Sith sourit derrière son masque et saisit l'occasion qu'il venait de se créer. Sa lame rouge droite frappa directement le flanc du Bothan, déchirant les chairs jusqu'au milieu de l'abdomen.
– Raaaaaaaaargh ! poussa le Padawan.
Il lâcha son sabre-laser et tomba à genoux.
– Nooooooooon ! cria la Mirialian voyant son disciple se faire tuer.
Sans dire un mot, le Sith fit tournoyer ses sabres et planta chacun d'entre eux dans un poumon de sa victime. Irev Don'lya s'écroula, mort au combat. L'Assassin et ses complices savourèrent la tristesse de Lorenas, le sentiment d'impuissance d'Arneb et surtout la colère de Jaylif.

L'ancien Sith ne connaissait pas vraiment le jeune Bothan. Contrairement à son ami, il n'apportait que peu d'importance dans ce sauvetage des Jedi. Mais il était forcé de reconnaître qu'il s'identifiait à ce Padawan. Il lui rappelait qui il avait été. Il aurait pu le sauver, s'il avait eu la Force de maîtriser plus vite le Côté Obscur et ses pouvoirs appris sur Malachor V ! Il aurait dû s'entraîner plus ! Il aurait dû être plus fort ! Maintenant, ils devaient payer pour sa mort ! Ils devaient payer pour ce qu'il lui avait fait à lui-même ! Ils devaient payer pour sa capture et la mort de son Maître ! Le flot de flammes embrassa le cœur de Jaylif. Par la force de son esprit, il refroidit les flammes, les mettant à sa merci, mais ne les rendant pas moins dévastatrices. Le cœur brûlé par cette gelure, Jaylif se releva, laissant sa vibropique à terre. Les yeux injectés de sang, il fixa la visière du masque de l'Assassin. Tous avaient cessé leur combat pour regarder le jeune homme. Tous avaient senti sa haine. Les Assassins s'en délectèrent ; Lorenas et Arneb s'en inquiétèrent. Le beau visage charmeur de Jaylif avait laissé place à une face de froide rage maîtrisée. Il tendit les bras et fit appel au plus puissant des pouvoirs qu'il connaissait. Il invoqua la faim. Un éclair jaillit de la poitrine du tueur de Jedi. Ce dernier ne pouvait résister. L'éclair frappa les mains tendues de Jaylif. Une fois le sort terminé, le Sith paraissait épuisé et le mercenaire revigoré. Maintenant, il attisa et réchauffa les flammes. En poussant un cri, il tendit les bras d'où jaillir mille éclairs qui illuminèrent toute la pièce et frappèrent le Sith en pleine poitrine.
– Aaaaaaaaah ! Aaaaaagh ! Aaaah ! faisait la victime.
Sa souffrance était palpable. Il parvint difficilement à croiser ses sabres-laser devant lui. Une partie des éclairs était déviée ; les autres continuaient de frapper le Sith. Celui-ci avança. Par la puissance, j'ai le pouvoir ! Jaylif recentra sa haine et les éclairs redoublèrent de puissance.
– Meurs, Sith ! Meurs !
L'Assassin avança encore et éclata d'un rire sinistre :
– Hahahahahaha ! Ton pouvoir dans la Force est grand ! Je m'en nourris avec délice !
Le Sith était à présent si proche que les éclairs déviés par les sabres touchaient Jaylif. Ce dernier continua à déchaîner la puissance du Côté Obscur.
– Que vais-je pouvoir faire de toi ? s'écria l'Assassin. Te tuer ? Te ramener à l'Académie ? Je suis certain que le Seigneur Sion saura quoi faire de toi !
– Nooon ! cria Arneb. Vous ne le ramènerez pas là-bas !
Le vétéran frappa d'estoc l'Assassin qui lui faisait face, lui enfonçant la vibrolame dans le ventre. Le Sith ne réagit pas, déconcentré dans la Force par le spectacle qu'il voyait. Arneb fit quelques pas vers le sabreur et lança toute la puissance de son esprit contre lui. Le guerrier centré sur Jaylif fut projeté violemment sur le côté, s'écrasant contre le mur. Le jeune mercenaire s'écroula alors, totalement épuisé par son combat. Le dernier Assassin bondit pour se placer entre le Sith étourdi et la leurs adversaires.

Arneb courut aider son ami. Lorenas Holuiri se mit devant eux, protégeant les deux hommes d'une éventuel attaque des Sith. Le vétéran lança :
– Jay ! Jay ! Réveille-toi !
– Je suis toujours réveillé quand il s'agit de prendre la fuite, répondit ce dernier avec un sourire aux lèvres.
– Prendre la fuite ? répondit Arneb, à moitié soulagé de voir son ami plus en état qu'il ne le croyait, à moitié inquiété par ses paroles. Pourquoi faire ? Nous les avons presque vaincu !
Plus grave, Jaylif désigna Lorenas d'un geste de la tête.
– Je comprends, lâcha son ami. Mais attends encore quelques instants. Nous ne pouvons la laisser seule contre ces deux Sith.
– En effet, jeune homme.
L'Assassin Sith se relevait difficilement.
– Je crois bien t'avoir sous-estimé, mercenaire ! Je vais donc devoir t'éliminer toi aussi !
– Cela suffit ! s'écria la Mirialan. Vous êtes en infériorité numérique ! C'est terminé, rendez-vous !
– Ne le prenez pas pour un Assassin Sith ordinaire, Maître Jedi, dit Jaylif. Il est plus puissant et surtout beaucoup plus bavard !
– Tu as raison, déserteur ! Je suis bien plus grand dans la Force que tous mes sbires que vous avez tué aujourd'hui. Ce n'est pas terminé, Jedi !
– Si, c'est terminé, rétorqua-t-elle.
Soudain, le mur explosa derrière les deux mercenaires. Quand la poussière se dissipa, ils virent l'avant menaçant d'un vaisseau d'assaut des forces spéciales de la police. Ses canons laser pointaient sur les deux Sith et des forces de police de Coruscant sortaient d'une rampe située au nez de l'appareil. Les Républicains se déployèrent immédiatement en demi-cercle autour des Sith, de part et d'autre de la Jedi.
– Maintenant vous n'avez plus d'autre choix que la reddition, prévint-elle.
– Mmh... Je suppose que la Sénatrice de Teta et ses assistants derrière ces portes ont trouvé un moyen de contourner notre brouillage. Je n'aurai pas dû laisser cette mission traînée en longueur, même si le cas de ce déserteur est fort intéressant...
D'un même mouvement, d'une même pensée, les deux Assassins attirèrent à eux le vaisseau de police qui percuta la Tour Koros. Le choc troubla suffisamment leurs ennemis pour que leur sabreur puisse se saisir grâce à la Force de l'arme du Padawan Irev. Puis, ils s'élancèrent à travers le trou dans le mur, bousculant et tuant trois policiers au passage. Avant de sauter, le Sith dit ces mots :
– Si tu veux ramener ceci dans votre Temple, ainsi que nous arrêter, viens à nous, Jedi !
Lorenas se précipita au mur dès qu'elle eut retrouvé ses esprits. Elle vit les deux Sith plonger vers le sol, puis atterrir sur un speeder qui passait par là. Le sabreur décapita le conducteur et prit sa place. Le Maître Jedi ne réfléchit pas, elle embarqua dans le vaisseau de police et ordonna qu'il poursuive ces deux Sith. Le pilote acquiesça et se lança dans une course-poursuite entre les gratte-ciels de Coruscant.

Jaylif avait regardé la scène sans dire un mot. Une fois la Mirialan partit, il récupéra sa pique de force et chuchota à son ami :
– Mon vieux Arn, on ferait mieux de retourner au vaisseau !
– Oui, évitons les complications avec la police !
Tandis que les forces de sécurité rejoignaient la Sénatrice, ils ne firent pas attention aux deux hommes. L'un était soutenu par l'autre et ils rejoignaient l'ascenseur le plus proche.
– Jay, comment se fait-il que ces policiers ne relèvent pas ton armure Sith ? interrogea le vétéran.
– La Force ne sert pas qu'à projeter des gens sur les murs ou à les électrocuter. Les illusions sont parfois plus efficaces que de longues explications !
– Toujours autant de ressources, pas vrai ?
– J'essaie de ne jamais être à court ! Une fois arrivé au Star Angel, on quitte cette planète !
– Oh que non ! Il nous reste une Jedi à sauver !
– Elle s'en tira très bien !
– Ne fais pas l'imbécile ! Tu as vu ce qu'ils ont fait à son élève. Tu as toi même dit que ce Sith n'était pas un Assassin ordinaire. Tu n'es même pas curieux d'en savoir plus sur lui ?
– J'en ai appris suffisamment sur lui pour savoir qu'il vaut mieux que je l'évite. Arn, j'ai... je crois que j'ai reconnu certaines de ces feintes.
Ils venaient d'atteindre l'ascenseur et descendait à présent vers la plate-forme atterrissage. Arneb regarda son ami. Il semblait bien grave.
– Et que te disent ces feintes ? demanda-t-il prudemment.
– Que nous avons affaire à un disciple de mon ancien Maître à Trayus.
Le vétéran inspira profondément.
– Si tu as raison, alors Maître Lorenas n'a aucune chance de le vaincre seule.
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Messagepar Red Monkey » Mar 14 Juil 2015 - 16:25   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Eh bah c'est plutôt pas mal tout ça ! Long pour un prologue mais on va pas se plaindre, ça n'en sera que meilleur pour les chapitres :D
J'aime cette période de KoTOR, alors logiquement je me devais de lire !
L'histoire est intéressante, jusque là ça s'insère bien dans le reste :sournois: Le style, hormis quelques fautes '(non corrigées?)' c'est plutôt engageant, y'a des originalités, bref, c'est assez cool.

Mais pourquoi n'y a-t-il pas de suite ?! :hello:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Lun 27 Juil 2015 - 9:55   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Revan Bane - non, maintenant c'est Shess'caro'csapla - a raison : l'histoire est très bien, alors où est la suite ?
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Dark Sheep » Jeu 30 Juil 2015 - 14:48   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Salut Beron !

Je viens de me mettre sur ta fiction, j'ai lu les deux parties postées (mais pas la troisième, postée malencontreusement par notre cher ami Darkliser :transpire: ).

Je dois dire que c'est assez ambitieux de se lancer dans une sorte de KoTOR 3 !
Pour ma part, le jeu KoTOR est mon Star Wars favori, tout support confondu, et j'ai bien aimé le second aussi. Du coup, ton histoire me tente évidemment :wink:

Niveau histoire, ça commence de manière sympa, tes deux héros sont assez différents l'un de l'autre pour qu'on les distingue dès le début. Leurs histoires respectives seront certainement développées par la suite, tu as déjà commencé avec celle de Jay, ancien assassin sith entraîné à l'académie de Malachor V, ainsi qu'avec les réminiscences du passé d'Arneb que j'ai trouvées plutôt bien amenées et dosées.
J'aime assez le fait que tes héros ne soient pas Jedi, ça change. On n'en est toutefois pas vraiment éloigné dirait,-on vu que les deux semblent capables d'utiliser la Force dans une certaine mesure :chut:

Je termine par un petit bémol quand-même, parce que ce n'est forcément te rendre service que de ne parler que du positif :
il y a un certain nombre de choses à corriger, comme l'a fait remarquer Rine qui a pris le temps de faire une liste relativement exhaustive des coquilles. Mon conseil, en tant que lecteur (parce que je n'ai pas la prétention d'être bien plus), c'est de profiter de ses corrections et de bien relire tes textes dès maintenant. Quand tu auras posté quinze chapitres, pas sûr que tu aies la motiv' de revenir sur le premier pour appliquer les corrections qui t'avaient été proposées à l'époque du "post" dudit chapitre.
Personnellement, à chaque fois que je me relis, je trouve une correction à apporter à mes textes. Je ne dis pas ici que tu dois atteindre la perfection, mais trop de "coquilles" nuisent à l'immersion du lecteur.
Voilà, c'est dit, je ne m'attarde pas plus là-dessus !

Je lirai la suite de ce début d'aventure avec plaisir, continue comme ça :jap:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Darkliser » Jeu 30 Juil 2015 - 15:45   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

ça fait un moment qu'il n'a rien posté, j'espère qu'il n'a pas abandonné...
J'aimerais bien qu'il repasse pour voir que son histoire en intéresse pas mal :D
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Messagepar Beron » Ven 21 Aoû 2015 - 9:52   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci pour ce soutien ! :) Ne vous inquiétez pas, je compte bien continuer cette fan-fic. J'ai corrigé le premier texte et je corrigerais sans doute bientôt le second. Je prends en compte vos remarques et j'essaie de faire moins de fautes de syntaxe.

Vu le nom de la fan-fic et l'inspiration des KoTOR, Dark Sheep, tu remarqueras que par la suite, les héros vont être plus mêlés aux Forceux. :D

En tout cas, voici la troisième et dernière partie du prologue !


Course-poursuite dans la ville haute


– Oh, misère !
Le droïde protocolaire Tétan accourut vers les deux hommes dès qu'il les vit, aussi rapidement que ses servomoteurs lui permettaient.
– Vous êtes blessés ! Ma maîtresse ! Comment vas-t-elle ?
Arneb, soutenant Jaylif sous son épaule, avançait rapidement et passa devant le robot.
– Elle va bien, lança-t-il. Les Sith ne l'ont pas atteint.
– Le Créateur soit loué ! Je me dépêche d'aller la retrouver ! Pour quitter la plate-forme sénatoriale, veuillez d'abord le signaler à l'officier d'appontage. Il devrait bientôt revenir.
Le droïde de protocole s'élança, toujours à sa vitesse maximale, vers les turbo-élévateurs de la Tour Koros. Arneb grimpa à la rampe du Star Angel et entra. Il déposa son ami sur une banquette du salon aménagé.
– Ça ira ? demanda-t-il.
– Ce n'est pas un peu de fatigue, quelques coups de pieds et des éclairs qui vont m'envoyer à l'infirmerie.
Pour confirmer son bonne état, il fit son sourire le plus agaçant, auquel Arneb répondit :
– Je fonce alors !
Arneb pénétra rapidement dans le cockpit, accueilli par un bip de T5-M1, l'astromécano. Ignorant les dernières directives du droïde Tétan, il activa les moteurs du Star Angel et quitta la plate-forme sénatoriale sans autorisation. Le vaisseau prit de la hauteur et fit le tour du bâtiment, jusqu'à repérer l'ouverture dans la mur, percée par les canons laser de l'appareil de police. Le Star Angel se précipita enfin dans la direction prise par les Assassins Sith et leurs poursuivants.

Au centre du vaisseau, Jaylif restait allongé, reprenant son souffle. Ses pensées étaient confuses. Il essaya de se repasser la scène du combat, quand un bip sonore le tira de sa torpeur. T5-M1 avait quitté le cockpit et poussait de nombreux bips stridents à l'adresse de Jaylif. Le jeune homme avait toujours eu du mal à comprendre le langage robotique de leur compagnon droïde, contrairement à Arneb, mais en faisant quelques efforts, il parvenait à une traduction satisfaisante.
– Non, T5. Ne t'inquiète pas du coût de ma « réparation ». Je vais bien... physiquement...
– Woo-wiip ! Tiit !
– Sérieusement ? Ce n'est pas le moment de me torturer avec tes manies financières.
– Biiip-tii-wiooi. Titiibip-wiip toot.
– C'est ça, c'est ça...
Le droïde alla dans la salle des moteurs, laissant Jaylif avec ses pensées. Le mercenaire ré-essaya de se décrire l'affrontement. Leur rencontre avec les Jedi et les Tétans... l'attaque prévisible des Assassins... les paroles du bavard... l'explosion de la grenade... les morts... les duels... et le Côté Obscur. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas tant laisser aller sur ce chemin. Il avait eu peur de ne pas se maîtriser. Pas suffisamment exercé, il avait presque perdu le contrôle. Presque... C'était difficile de le reconnaître, mais sans l'entraînement qu'il avait reçu sur Malachor V, il aurait été détruit par son propre pouvoir. Un pouvoir qu'il n'aurait d'ailleurs jamais posséder sans ses Maîtres. Cependant, devait-il accepter aussi aisément cette colère, cette haine ? Il avait renoncé à tout cela, mais le Côté Obscur le rattrapait. Ces histoires de Jedi et de Sith... Arneb l'en avait sorti, mais voilà qu'il l'y replongeait à nouveau. Pourquoi ? Des problèmes de conscience ? Son passé était si sombre que Jaylif n'avait pas fait assez attention aux noirceurs de la vie d'Arneb. Son ami lui avait raconté son histoire, mais il remarquait tant le contraste avec la sienne, qu'il n'avait pas vu les nuances chez Coreth. Mais cela autorisait-il son camarade à lui renvoyer ses démons du passé ? Peut-être est-ce que doit faire un ami, pensa-t-il.

Jaylif se releva, réajusta son armure et rejoignit Arneb dans le cockpit.
– Tu les as repéré ? demanda-t-il en s'asseyant.
Le Star Angel slalomait de nouveau entre les voies aériennes et les gratte-ciels.
– Oui ! Ils ont trois speeders de patrouille, en plus du speeder blindé où Maître Lorenas et les forces d'intervention les poursuivent.
Le jeune homme garda le silence un temps.
– Ne sois pas si enthousiaste, Arn. N'oublie pas ce que je t'ai dis à la Tour Koros. Je pense que le sabreur Sith est un disciple de mon ancien Maître.
– En es-tu vraiment certain, Jay ? S'il est ce que tu crois, comment expliques-tu qu'il n'ait toujours pas semé ses poursuivants ou au moins isoler la Jedi ?
– C'est simple. Pour le moment, il ne veut pas les semer et il ne veut pas isoler la Jedi.
– Ça ne ressemble pas aux Assassins Sith de se mettre à vue des flics. S'ils veulent tuer Maître Lorenas, tu m'as toi-même dit qu'il vaut mieux pour eux de se retrouver face à elle-seule.
Jaylif marqua un moment de réflexion, puis dit sombrement :
– C'est nous qu'ils veulent. Ou... moi. Quatre speeders de police, c'est facile à repérer pour des porte-flingues comme nous. Une Jedi seule, beaucoup moins. Ils veulent se retrouver face à nous.
– Je ne comprends pas. Pourquoi ne pas rester à la Tour Koros s'ils ont envie de nous affronter ?
– Tu viens de le dire toi-même : les Assassins Sith évitent les policiers. Nous étions en position de supériorité à la Tour Koros. Nous les aurions tué s'ils n'avaient pas fui. Maintenant, ils peuvent se débarrasser des flics, mais ne le feront qu'une fois que nous serons à leur portée. Arn, le mieux que nous ayons à faire, c'est d'abandonner cette poursuite. Tu le sais, n'est-ce pas ?
Le vaisseau, piloté d'une main de maître, dépassa un cargo moyen qui gagnait un quai d'accostage. Tout de suite après, les speeders de police et celui qu'ils poursuivaient furent en vue du Star Angel.
– Ils sont ici ! indiqua le vétéran.
– Arn... Tu me le dis souvent : ne fais pas l'imbécile ! Nous devons laisser tomber ! C'est mieux pour tout le monde.
Le pilote accéléra en direction des policiers.
– Non, Jay ! La vie de Maître Lorenas et celles de tant d'autres Jedi sont toujours en danger, tant que ces Sith ne seront pas arrêtés !
– Tu es stupide ou quoi ?! Crois-tu pouvoir arrêter les Sith ? Tu te prends pour Revan ? Ce ne sont que quelques Assassins ! Il y a tant d'autres à Malachor et dans toute la Galaxie !
– Ceux de Trayus pourraient tous être éliminés, si...
– Arneb, tu m'avais fait une promesse !
La colère s'entendait dans la voix du jeune homme.
– À quoi bon, Jay ? (Arneb s'énervait lui-aussi, même s'il restait concentré sur la trajectoire du vaisseau.) Tu as toi-même révélé qui tu étais tout à l'heure, devant les Jedi et les Tétans !
– Une erreur à ne plus reproduire. Tu m'as ramené dans ce passé que j'ai tant fui, et maintenant que l'abandon est la voie la plus sage, tu comptes jouer les héros parce que tu as des remords ?! Cesse donc cette poursuite, Arn ! Laisse les Jedi et la République s'occuper des Sith ! Ils y sont toujours parvenus jusqu'ici ! Crois-tu vraiment qu'ils ont besoin de deux mercenaires, deux types acceptant des contrats que ces bonnes gens jugeraient complètement immoraux, pour sauver cette Galaxie ?!
Le Star Angel arrivait enfin au niveau des speeders de police. Ses moteurs faits pour voyager dans l'espace étaient plus puissants que ceux des airspeeders qui se déplaçaient aux répulseurs entre les flèches de durabéton de Coruscant. Arneb restait silencieux ; Jaylif ressentait son trouble. Abandonner était la meilleure chose à faire, c'était évident, et il fallait le faire vite, maintenant qu'il était là où les Assassins Sith espéraient qu'ils soient.

Le jeune homme porta sa conscience plus loin. Il sentit la concentration et l'excitation des policiers, poursuivant des Sith, des criminels de la pire espèce, au-dessus de la belle ville haute de Coruscant, comme dans les plus classiques des holofilms d'action. Il remarqua les sentiments du Maître Jedi Lorenas Holiuri : sa détermination à traquer et neutraliser les Assassins Sith, sa peine profonde due à la mort de son Padawan Irav Don'lya et sa colère envers ses meurtriers qui en découlait. Bien sûr, elle tentait d'éteindre cette colère, mais sans grand succès. Le Code Jedi et ses enseignements prétendaient que l'attachement était une mauvaise chose pour un Jedi, qu'il fallait se libérer de ses sentiments. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Il n'y a pas de passions, il y a la sérénité. La mort de son Maître, sa formation d'Assassin Sith et sa vie de mercenaire auprès d'Arneb avaient montré à Jaylif que tout cela était faux : les Jedi s'attachent aux autres, comme tout être sensible, et souffre quand on leur fait du mal, quand on les tue. Viens alors le chagrin, la colère, la haine. La paix n'est qu'un mensonge, il n'y a que la passion. L'expérience lui avait appris que ce mantra Sith avait plus de vrai que ces lignes du Code Jedi. Bien que la paix existât, elle ne durait jamais. Les émotions, les sentiments définissaient les êtres sensibles. Les Jedi, se pensant prétentieusement comme les protecteurs des êtres sensibles à travers la Galaxie, niaient cette vérité aussi fondamentale. C'était dans la douleur que Maître Lorenas l'apprenait. Au delà du speeder blindé, Jaylif porta sa conscience jusqu'aux Assassins Sith. Comme il s'y attendait, il ressentit leurs passions : peur, colère, haine, souffrance,... et un sentiment de satisfaction. Inutile d'être un adepte de la Force pour comprendre qu'ils étaient heureux d'avoir tué un Jedi, d'en tuer bientôt un second et que les individus « intéressants » qu'ils avaient rencontré dans la Tour Koros étaient enfin là où ils le voulaient. Leur plan avait fonctionné. Les mercenaires les poursuivaient avec les policiers et la Jedi. Exactement comme ils l'avaient prévu... Face à toutes ces émotions, Jaylif frissonna. Elles alimentaient la Force, dont il se délectait inconsciemment. Enfin, le jeune homme coupa le contact avec les Sith et rétracta sa perception. Il se tourna vers Arneb, toujours hésitant.

Les pensées du vétéran se bousculaient dans sa tête. Arrêter la poursuite ? Abandonner maintenant ? C'était la meilleure chose à faire, il le savait. Jaylif avait raison sur ce point. Mais Arneb Coreth avait des remords, des doutes. Il avait pris la décision d'aider les Jedi en détresse. Le Padawan Bothan était déjà mort. Allait-il laisser le Maître Mirialan seule contre ses ennemis ? Logiquement, oui. Elle n'était pas seule. Des policiers, des êtres non-sensibles à la Force, l'accompagnaient : des êtres tout à fait capables de la protéger, qui n'alimenteraient pas les pouvoirs des Assassins, contrairement à Jaylif ou à lui-même dans une moindre mesure. En continuant sa poursuite, ils tomberaient dans le piège des Sith ; ils feraient ce qu'ils voulaient qu'ils fassent. Ce n'était pas rendre service à la Jedi que de l'accompagner dans sa poursuite. Mais abandonner ? Une nouvelle fois ? Il avait déjà abandonner par le passé. Aujourd'hui encore, il ignorait s'il avait fait le bon choix. Jaylif lui avait assuré que oui, mais ses doutes ne le laissaient pas en paix. Pourquoi avait-il fallu que Jay lui rappelle Revan ? Il se sentait toujours coupable de les avoir abandonner, lui et tous les autres. Mais s'ils les avaient suivi, il serait devenu comme eux !

Décidément, son passé le hantait toujours, dans les rues de la ville basse de Coruscant, comme au-dessus de la ville haute. Arneb esquiva une voie aérienne à la suite des policiers. Les Sith entamaient une descente contrôlée. S'ils continuaient, ils atteindraient les premiers canyons urbains. Les Assassins allaient les piéger dans ces défilés étroits. Arneb secoua la tête et prit une décision. Tant pis pour les doutes ! Il accepterait les conséquences. Il appuya sur un bouton du tableau de bord, sous le regard surpris de Jaylif, qui comprit une seconde plus tard. Quelques instants après, quand un voyant vert s'alluma, le jeune homme s'écria :
– Armes activées ! Canons laser, prêts !
Le Star Angel esquiva la flèche d'un immeuble et se positionna entre un speeder de patrouille et le speeder blindé. Un bip signala aux deux mercenaires que les policiers essayaient d'entrer en contact avec eux. Ils ignorèrent l'unité de com'. Arneb orienta rapidement les canons laser avant dans la direction des poursuivis. Un autre bip confirma l'acquisition de la cible. Le pilote laissa son instinct choisir le bon moment. Une seconde. Deux seconde. Il pressa la gâchette de tir. Les canons laser crachèrent deux décharges de plasma. Le pilote du speeder visé ressentit à travers la Force la volonté d'Arneb de l'abattre. Malgré sa surprise, le Sith vira le speeder sur la gauche, mais le vétéran avait justement prévu cet écart au moment d'ouvrir le feu. Les deux décharges laser percutèrent l'arrière-train droit du speeder. L'explosion illumina un instant le véhicule, puis celui-ci perdit son équilibre et ses répulseurs leur puissance. Le speeder s'enfonça alors les canyons urbains, son pilote tentant de redresser l'appareil. Jaylif ressentit le désarroi de chacun face à cette attaque, des poursuivants comme des poursuivis.
– Maintenant, on décolle ! s'écria Arneb.
Le vaisseau spatiale remonta et prit l'accélération à la verticale. Un speeder de patrouille essaya de le rattraper, mais les propulseurs du Star Angel le portèrent en très haute atmosphère en quelques secondes, forçant le airspeeder à abandonner. Le policier contacta immédiatement des vaisseaux patrouilleurs en orbite. Arn et Jay ne virent pas les Sith s'écraser.


Le speeder des Assassins perdait rapidement de l'altitude et s'engageait dans de dangereux tête-à-queues. Le pilote tentait de maintenir un semblant d'équilibre, pour éviter un crash trop violent. Derrière eux, les véhicules de police gardaient leurs distances avec le speeder fou, vrillant de plus en plus et crachant une épaisse fumée noire. Le speeder approchait du sol, les deux Assassins Sith toujours à son bord. Finalement, il s'écrasa dans la ville médiane, dans une rue peu fréquenté. Le crash ne provoqua pas d'explosion violente, mais le choc fit émerger la fumée noire de tous les pores du véhicule, avec une épaisseur et une quantité toxiques.
– Ils ont eu leur compte, dit une voix monocorde sur la fréquence de la police. Les types du vaisseau Tarisien ne les ont pas raté.
– Peut-être bien, acquiesça Maître Lorenas dans la communication, mais allons vérifier. Les Sith sont difficiles à tuer.
Le speeder blindé atterrit à une dizaine de mètres du crash. Les forces d'intervention de la police planétaire, menées par son commandant et la Mirialan, sortirent de l'appareil et encerclèrent le véhicule abattu en quelques secondes. Lorenas Holiuri activa son sabre-laser et s'approcha. D'un geste, elle dispersa la fumée. L'airspeeder était dans un très mauvais état. Le pilote était vraisemblablement mort. Son corps brisé reposait sur les manettes, le visage face au capot, les macrobinoculaires cassées. Le siège à son côté gauche était vide. La gorge nouée, la Jedi vit les fumées remplir à nouveau l'habitacle.
– Commandant, nous allons devoir mener des recherches, dit-elle. Il semble que le plus dangereux d'entre eux ait survécu.
– Oui, Maître Jedi. Je vais donner mes ordres.
En moins d'une minute, le speeder blindé et les véhicules de patrouille s'élevèrent à nouveau pour quadriller le secteur par les airs, tandis que des renforts étaient en route. Les forces d'intervention menaient les recherches au sol. La description de la cible faite par la Jedi était précise : un Assassin Sith, dans une tenue légèrement différente que celle du mort, un masque chromé sur le visage et maniant deux sabres-laser à lame rouge. Bien sûr, il était tout à fait probable que l'Assassin ait toujours son générateur de champ de camouflage en état de marche, requérant une vigilance accrue de la part des poursuivants.

Maître Lorenas étendait son champ de perception à son maximum, tentant de repérer la moindre perturbation dans la Force qui aurait trahi la présence du Sith. Au bout de trois ruelles parcourues à pieds et au moins le triple grâce à ses pouvoirs de Jedi, elle comprit que, comme dans la Tour Koros – mais pas durant la poursuite en speeder –, elle était incapable de repérer son ennemi. Pour les yeux d'un être non-initié à la Force, le générateur de champ de camouflage était suffisant pour disparaître, mais ce type de technologie ne pouvait pas tromper les capacités des Jedi. Ces Assassins Sith se servaient sans doute là de techniques nouvelles, de techniques liées à la Force permettant de disparaître complètement de l'énergie universelle à volonté. C'était impressionnant... et effrayant à la fois. Il y avait quelque chose de malsain dans cette utilisation de la Force, une sorte de négativité de la vie même. La Mirialan n'avait jamais connu une chose pareil, même pendant la guerre contre Revan et Malak. D'où les Sith pouvaient-ils avoir appris... Là ! Une perturbation ! L'événement était très caractéristique. Maître Lorenas l'avait ressenti de nombreuses fois dans sa vie, quelques dizaines de minutes plus tôt même. La mort d'un individu sensible. Une autre, exactement du même type ! Lorenas Holiuri se précipita dans la direction de ces décès, se laissant guider par la Force.
– Oh, non...
Elle venait de tourner à un embranchement. Devant elle, deux corps étaient étendus sur le sol. Elle s'approcha et reconnût instantanément les blessures : des coups de taille de sabre-laser. L'Assassin avait tué deux policiers d'élite des forces d'intervention. Lorenas entendit un bruit derrière son dos. Elle se tendit, l'arme levée. En portant son esprit, elle reconnût un simple rat. Son incapacité a repéré l'ennemi la rendait paranoïaque. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. La Maître Jedi se répéta cette simple ligne du Code Jedi, y cherchant le calme pour mieux affronter son ennemi. La peur était son ennemi ; l'allié des Sith. Soudain, elle perçut à nouveau la mort. Elle reprit sa course, atteignant très rapidement une nouvelle scène macabre. Deux policiers gisaient à ses pieds. Elle ne laisserait pas le Sith faire de nouvelles victimes ! Elle tendit son esprit vers les officiers les plus proches. Lorenas se rendit alors compte que les plus proches policiers en vie étaient plutôt éloignés de sa position, hors de portée de voix d'après ses impressions. Normalement, selon les ordres du commandant, les forces d'intervention auraient dû rester à faible distance, capable de communiquer entre eux sans comlink. Enfin elle comprit. La Jedi vérifia son propre comlink. Brouillé. Elle lâcha d'un ton las :
– Vous m'avez isolé. C'était votre plan depuis le début, depuis que vous vous êtes crashés.
– Exact.

Elle se retourna et, à quelques mètres en face d'elle, l'ultime Assassin Sith désactivait son générateur de champ de camouflage. Ce dernier était mal en point. Les tissus et les cuirs de sa robe-armure étaient déchirés en de multiples endroits, révélant des blessures, beaucoup superficielles, certaines graves. Son masque avait quelques morceaux détruits : le vocabulateur n'était plus que quelques fragments de métal accrochés au masque et le quart supérieur gauche de celui-ci avait été arraché lors de l'impact, brisant la visière en deux. Le Sith avait la peau blanche, légèrement mâte, quoiqu'il était difficile de distinguer quelque chose derrière la suie et les contusions. Mais son œil gauche avait une lueur perçante, inquiétante ; il était injecté de sang, l'iris d'un orange vif, tel la flamme d'un brasier, marquant son allégeance au Côté Obscur. En voyant son état, la première impression de la Mirialan fut cette interrogation : comment cet homme avait-il pu survivre au crash ? Il avait visiblement subi des blessures sévères, presque aussi apparentes que celles de l'Assassin mort dans son speeder. Même alors qu'il se tenait devant elle, la Jedi ne percevait pas son ennemi dans la Force et seuls ses yeux lui indiquaient sa présence. Enfin, elle remarqua ses sabres-laser, un dans chaque main... les armes qui avaient servi à tuer son Padawan.
– Allez-vous m'offrir un combat honorable, sabre contre sabre, comme pour Irav, ou me tuer traîtreusement ?
– Lorenas Holiuri, vous êtes un Maître Jedi et je suis très affaibli. Vous comprendrez donc que je ne puis me permettre d'agir avec vous comme avec un faible Padawan.
– Je ne vais pas vous faciliter la tâche.
– Je n'espérais pas moins de vous.
Sans avertissement, des détonateurs soniques, cachés sous les vestes des policiers à ses pieds, explosèrent. Le Sith avait utilisé la Force et non un quelconque détonateur à distance pour activer les charges. Même dans son état, il était capable d'une grande finesse dans le contrôle du flux universel. La Maître Jedi dressa instantanément une barrière entre elle et les détonations. Elle s'en sortit désorientée, alors que les cadavres avaient été disloqués. Sans un bruit, sans un mouvement perceptible dans l'air, l'Assassin était sur elle. Les sabres-laser sifflant, il frappa. Lorenas dévia les lames et se concentra pour une contre-attaque. Maladroitement exécutée, elle amena la Jedi dans une situation périlleuse, exposant son flanc droit à la fureur du Sith. Ce dernier n'hésita pas à profiter de son erreur et frappa d'une lame sur la droite, désactivant son autre sabre. Difficilement, Lorenas para, mais elle fut prise de cours par une attaque d'estoc quand son adversaire réactiva soudainement sa seconde arme. Encore une fois, elle dévia la lame. Se sachant en danger, elle lança une vague de Force en direction de son ennemi. Il encaissa le choc, effectuant une roulade arrière pour se retrouver sur ces appuis et ensuite contre-attaquer en un instant. De toute sa rage, il frappa de ses deux sabres-laser, conscient que les effets de ses détonateurs soniques s'estompaient déjà. L'impact des deux lames fit vaciller Lorenas Holiuri, mais elle tint bon. L'Assassin recula d'un pas, fit le tour de son adversaire, plus silencieux qu'un soupir. Réactivant son générateur de champ de camouflage, il disparut soudainement. Le Maître Jedi se remit en position, prête à intercepter toute attaque. Mais elle ne pouvait voir son agresseur et tous deux le savaient. Le seul moment où il devait obligatoirement réapparaître était lorsqu'il frappait. Mais Lorenas serait-elle assez rapide pour le voir, seulement grâce ses perceptions physiques, avant qu'il ne la tue ? Elle entendit soudain un ricanement, cependant l'écho l'empêchait de déterminer son origine.
– La peur. La peur te mets à ma merci. Mais je suis un Sith et je n'accorde aucune miséricorde !
– Venez ! s'écria-t-elle, car elle savait que ces mots n'étaient prononcés que pour la déstabiliser. Je vous attends !
Soudain, tous les objets de la ruelle, déchets métalliques, fragments de durabéton et autres cellules d'énergie usagées s'agitèrent et déferlèrent autour d'elle comme une tempête. Certains la percutèrent, d'autres furent détruits au sabre-laser avant de l'atteindre. Elle était au centre d'un cyclone, d'un chaos qui ne lui laissait aucun repos. Maître Lorenas tournait dans tous les sens. Elle ne vit les lames rouges s'allumer qu'au dernier moment, un peu trop tard.


Loin au dessus de la ville médiane, le Star Angel atteignit l'espace orbital de Coruscant.
– Arn, nous avons trois patrouilleurs aux fesses !
– Ils ont été rapides !
Les chasseurs à grande vitesse des forces de l'ordre accéléraient dans la direction du vaisseau Tarisien. Le pilote du plus proche vaisseau ouvrit une transmission avec les deux mercenaires.
– Vaisseau Star Angel, ici le Lieutenant Roogh du poste de contrôle Omega-5. Au nom de la police orbitale de Coruscant, nous vous prions de stopper votre appareil, ou nous serons forcés d'ouvrir le feu.
Arneb l'ignora et sélectionna les coordonnées hyperspatiales Nar Shaddaa dans l'ordinateur de navigation. Les patrouilleurs activèrent leurs canons à ions. Quelques tirs frappèrent l'arrière du vaisseau. Les boucliers perdirent de la puissance, mais tinrent bons. Un bip confirma que l'hyperdrive était prêt.
– Accroche-toi ! lança Arneb.
Le Star Angel perdit légèrement de la vitesse, avant de s'élancer en hyperespace, plaquant les passagers à leurs dossiers. Arneb Coreth souffla. Il admira un temps le bleu lumineux et profond de l'hyperespace, avant de se tourner vers Jaylif.
– On en est sorti...
Le vétéran s'interrompit quand il vit le visage blême de son ami.
– Jaylif ?! demanda-t-il précipitamment.
– Juste avant le saut, j'ai ressenti un vide, répondit-t-il d'une voix monocorde.
Il tourna la tête et fixa son ami, son regard rivé sur le sien.
– Maître Lorenas Holiuri est morte.
Arneb n'eut d'abord aucune réaction, puis s'affaissa dans son siège. Après quelques minutes de silence, il dit :
– Je pensais avoir fait le bon choix. Je pensais l'avoir sauvé en éliminant ces tueurs.
– Tu n'as pas à t'en vouloir. Tu as fait tout ce que tu as pu ; tu as pris la bonne décision. Ces Sith étaient juste... trop puissants.
– Peut-être as-tu raison. Je... Je vais me reposer.
Le vétéran se leva, paraissant plus vieux que jamais, et marcha lentement jusqu'à ses quartiers. Jaylif le suivit d'abord du regard, puis se retourna vers la verrière, plongeant dans ses pensées, en contemplant l'hyperespace. Un instant passa, puis il murmura :
– Ainsi, Maître, vous avez encore gagné...


Plus tard, loin dans la Bordure Extérieure, une navette quitta l'hyperespace. Son pilote ralentit l'allure, atteignant une vitesse de croisière. Il regarda la terrifiante et fascinante planète vers laquelle il se dirigeait. L'arme la plus destructrice du Revanchiste avait défiguré l'astre à jamais : une masse de roche noire, balayée de tempêtes et d'éclairs aux sinistres lueurs verdâtres. En approchant de Malachor V, le pilote ralentit encore, puis activa les propulseurs auxiliaires et redirigea l'énergie sur les stabilisateurs. La force gravitationnelle de la planète donnait son allure à la navette. Le plus difficile pour qui voyageait vers celle-ci était de garder sa trajectoire et maîtriser les moteurs, donnant ainsi une poussée inverse bien dosée à l'appareil pour éviter le crash. Pénétrant plus profondément dans l'orbite de l'astre, la navette s'approcha du croiseur de bataille classe-Centurion du Seigneur de la Faim. Il allait bientôt quitter le système Malachor. La navette entra ensuite dans l'atmosphère. Les para-tonnerres du vaisseau n'étaient pas trop de deux pour empêcher ses occupants de finir foudroyés. Les capteurs guidèrent l'appareil jusqu'à une grotte taillée dans une basse montagne. La navette atterrit en douceur, autant que possible, sur la piste, caché des éventuels vaisseaux espions dans l'espace orbitale. Le pilote descendit la rampe d'atterrissage, laissant son passager quitter le vaisseau.

En posant les pieds sur Malachor V, il sentit la gravité caractéristique de cette planète. Enfin chez soi ! Il s'éloigna de la navette et entra dans la structure. D'un pas rapide, il s'enfonça dans les profondeurs du réseau souterrain. Il passa devant des salles d'entraînement, où d'autres Acolytes apprenaient les arts du Côté Obscur auprès de quelques Maîtres. Il sourit en se remémorant ses propres années en tant qu'Acolyte. À l'époque, il trouva l'entraînement dur et sévère. Aujourd'hui, il savait que cette période avait été la plus aisée pour lui de tous les instants passés à l'Académie de Trayus. Il pressa le pas et atteint en quelques minutes les quartiers de son Maître, au cœur de l'Académie, près de son Noyau. Il signala sa présence à l'interrupteur et entra une fois qu'on l'y autorisa. L'espace était grand, large et au fond de l'obscure pièce, un homme – ou plutôt ce qu'il en restait – méditait, faisant face au mur opposé à l'entrée. L'Assassin s'approcha, puis s'inclina devant l'homme, les mains levés, portant en offrandes une arme Jedi.
– J'ai accompli ma mission, Maître.
– Bien. Je ne doutais pas de vous, mon apprenti.
Le Maître se leva et se retourna vers son disciple. Le haut de son corps était nu, son crâne chauve. Sa peau grise, craquelée en des milliers d'endroits, et son visage à moitié déformé n'aurait pas dû existé chez un être vivant. Son regard, son œil rouge se posa sur l'Assassin. L'homme prit le sabre-laser qu'il présentait et inspecta tour à tour l'arme, puis l'état du masque et de la tenue du tueur.
– Maître Lorenas Holiuri était une puissante Jedi, mais son apprenti était faible. Leur mort est un pas de plus dans l'extermination complète des Jedi. Cependant, j'avais envoyé une unité entière d'Assassins et de soldats. Maître Lorenas et son Padawan étaient-ils si puissants qu'ils aient tué tant de mes hommes et vous aient infligé de telles blessures ?
– Ce ne sont pas tant les Jedi qui se sont montrés forts, Seigneur Sion, mais deux mercenaires venus jouer les héros, dont un Assassin de notre Ordre, un déserteur du nom de Jaylif Zenovin.
Le Seigneur de la Souffrance resta silencieux quelques secondes. Puis, il demanda :
– Êtes-vous certain de son nom ?
– Il me l'a dit lui-même, Mon Seigneur.
Darth Sion prit une grande inspiration.
– Relevez-vous.
Le disciple obéit, puis retira ce qui restait de son masque. Il révéla ainsi son visage. L'humain avait sans doute été beau par le passé, mais le pouvoir du Côté Obscur et les multiples affrontements de sa vie avaient déjà exigé et pris leur lourd tribut.
– Maître, puis-je savoir qui est exactement ce Jaylif Zenovin et comment a-t-il pu échapper au contrôle de Trayus ?
Le Triumvir prit son temps avant de répondre.
– Comme vous l'avez vous même dit, un ancien Assassin de l'Académie,... capturé en tant que Padawan par les chasseurs de Jedi du Seigneur Revan, soumis au pouvoir du Noyau. C'était mon meilleur disciple,... meilleur que vous. Je le croyais mort...
Darth Sion sentit la jalousie de l'Assassin. Il reprit :
– Si Zenovin est en vie et qu'il commence à aider les Jedi, il faudra l'éliminer. Je vous entraînerais pour cette exécution, Gisrid. Et si, malgré tout, il vous tue, alors je m'en chargerais moi-même.
– Vous n'aurez pas à sortir votre sabre pour cette tâche, Maître. Je tuerais Jaylif Zenovin et jamais plus il ne se mettra entre nous et l’éradication totale des Jedi.
– Je m'en souviendrais. Maintenant, mon apprenti, nous devons rejoindre le Seigneur de la Trahison. Nous allons bientôt porter un coup décisif à l'Ordre Jedi sur Katarr et l'Ordre des Sith étendra son emprise sur toute la Galaxie, sans que personne ne puisse nous arrêter !
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Messagepar Zèd-3 Èt » Ven 21 Aoû 2015 - 22:19   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

L'histoire avance... et Jaylif semble condamné (sauf si tu souhaites faire une Infinitie).
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Dark Sheep » Jeu 10 Sep 2015 - 9:47   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Beron a écrit:Merci pour ce soutien !

-> De rien : ceux qui écrivent savent bien à quel point les commentaires constructifs sont importants !

Beron a écrit:Ne vous inquiétez pas, je compte bien continuer cette fan-fic. J'ai corrigé le premier texte et je corrigerais sans doute bientôt le second. Je prends en compte vos remarques et j'essaie de faire moins de fautes de syntaxe.

-> Parfait ! C'est sûr que ce n'est pas toujours amusant à faire, surtout quand ton cerveau est déjà quinze chapitres plus loin et que tu as envie d'écrire et partager ton histoire… mais au final, ça permet quand-même de mieux immerger le lecteur !
C'est du boulot, courage :wink:

Beron a écrit:Vu le nom de la fan-fic et l'inspiration des KoTOR, Dark Sheep, tu remarqueras que par la suite, les héros vont être plus mêlés aux Forceux. :D

-> Oui, j'imagine bien que la reconstruction des ordres Jedi et Sith ne tournera pas autour de l'histoire de Rob'inson l'ithorien perdu sur une île déserte :transpire:

Concernant la dernière partie du prologue :
Tu nous permets de situer l'action de ce dernier avant les évènements de KoTOR II, vu l'état de Malachor V et la présence de Sion (entre autres).
D'après ce que tu disais au départ, j'imagine qu'on va maintenant voyager à travers le temps et retrouver nos héros après la destruction des trois seigneurs sith et de Malachor V.

La fin du prologue nous permet d'en apprendre plus sur Jaylif, jeune homme intelligent qui était donc le protégé de Sion (c'est pas rien !).
Le petit passage avec ton droïde astromech annonce bien la couleur sur l'aspect radin du T5. Je trouve cette idée intéressante.
La relation Arneb/Jaylif parait également assez profonde, et sera vraisemblablement mise en avant à travers leurs différences. Bref, j'attends la suite mais ce prologue m'a déjà plu.

Bonne continuation !
:jap:
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Messagepar Beron » Jeu 12 Nov 2015 - 22:00   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci pour vos retours !

Voici la première partie du chapitre 1 ! On vient de faire une éclipse de cinq ans en tout et on reprend donc quatre ans après la fin de KoTOR II.


Chapitre 1 - 3.947

L'asile de tous

Le Star Angel sortit de l'hyperespace. Les étoiles apparurent d'abord comme de longs traits lumineux avant de se fixer en un point. La décélération, accompagnée de ce spectacle, était une expérience toujours aussi excitante pour le pilote du vaisseau. Arneb Coreth resta ainsi quelques temps à admirer l'infinité de l'espace et les astres du système solaire. Il regarda une planète à l'aspect verdâtre, jaunâtre et brunâtre, témoignant des marécages pollués qui la recouvraient.
– Nal-Hutta, dit-il. Le Joyau de gloire.
Puis, il tourna son regard vers une lune illuminée d'un éclairage artificiel d'un pôle à l'autre et où des centaines de vaisseaux pénétraient et quittaient l'atmosphère.
– Nar Shaddaa. La Lune des contrebandiers.
– Wooit-toot-bip-zzeek, émit le droïde à côté de lui.
– Oui, oui, je ferai attention à me tenir éloigner des casinos... On n'est pas venu pour ça.
Arneb se saisit des manettes et fit doucement accélérer le Star Angel. Il eut bientôt à slalomer entre les vaisseaux cargos, les yachts, les transports de passagers et les appareils dont on ne saurait dire l'utilité. Le trafic était tel à Nar Shaddaa qu'une collision entre deux vaisseaux était un événement banal, quotidien, dont le nombre n’angoissait plus grand monde depuis une éternité. C'était un « phénomène naturel » de la Lune des contrebandiers. Le Star Angel alla dans l'hémisphère nord. Son pilote trouva rapidement le quartier qui l'intéressait, le Secteur Voggadoa, tout près du Secteur des Réfugiés. En survolant ce dernier, Arneb remarqua des fumées noires d'incendies qui montaient dans les cieux. Située au milieu de dizaines d'autres gratte-ciels, la Tour Hucha ne se distinguait pas vraiment des autres : un ensemble d'habitations, de garages, de casinos et de magasins en tout genre. La vie citadine était sans doute plus palpitante à Nar Shaddaa qu'à Coruscant. Le vaisseau Tarisien se posa sur l'une des plate-formes de la tour.
– T5, tu gardes le vaisseau, ordonna Arneb. Évite qu'on nous le vole.
– Tioot-toowooi-bip.
L'humain descendit de l'appareil. L'odeur de pollution lui prit le nez : nourriture rapide, carburants, gaz multiples, etc, tout cela contribuait aux senteurs si nauséabondes de la Lune des contrebandiers. Le temps qu'il s'habitue à l'odeur, Arneb sentit autre chose. Aucun de ses sens d'être humain n'était affecté, mais il ressentait quelque chose, un trouble, une perturbation qui lui paraissait anormale. Les peurs, les espoirs, les haines, les amours de Nar Shaddaa. Depuis la rencontre avec les Sith sur Coruscant, Arneb avait grandi dans la Force. Il pouvait à présent ressentir ce genre de choses quand il débarquait sur un astre et, plus remarquable encore, il en avait conscience. Arneb eut de la compassion pour la Lune et ses habitants. Mais il y avait encore autre chose. Une présence, une autre perturbation, plus régulière, mais plus sombre. Nar Shaddaa pouvait donner le pire comme le meilleur dans cette Galaxie, mais « ça », ce n'était pas Nar Shaddaa. Ou plutôt ce n'était pas encore Nar Shaddaa. Arneb ressentait ce corps étranger s'aligner sur la Cité Verticale, ses pulsations reprenant progressivement celles de la Lune, et vis versa. Le plus étrange dans tout cela, c'était que cette présence lui était familière. Il l'avait déjà ressenti, mais aurait été incapable de se souvenir où et quand. Il fallait reconnaître que le mercenaire avait déjà parcouru une bonne partie de la Galaxie (en tout cas, c'est ce qu'il prétendait dans les bars avec de jolis filles). Arneb se concentra, chercha dans sa mémoire, mais finit par abandon. Peut-être s'en souviendrait-il plus tard.

Le mercenaire s'enfonça dans la Tour Hucha. Il passa devant les boutiques, les clubs de nuit, les bars et les casinos, temples de la consommation et de la débauche, tenus essentiellement par les Hutts. Arneb fut tenter d'entrer au Rhed'sin, un bar proposant toutes les animations les plus attirantes pour un aventurier de l'espace âgé de 35 ans. Il secoua la tête et préféra passer son chemin. Ce dernier le conduisit dix neuf étages plus bas, dans les sections de la tour dédiées au logement des classes moyennes. Arneb trouva assez facilement l'appartement C-09, puis sonna à la porte d'entrée. Quelques secondes passèrent avant qu'on vienne lui ouvrir. Malgré quelques changements, Arneb n'eut aucun mal à reconnaître son vieil ami.
– Tu t'es négligé, lui adressa celui-ci en guise de bienvenue.
Arneb n'avait presque pas changé depuis leur dernière rencontre. Il portait toujours sa panoplie du parfait aventurier urbain, son blaster lourd, ses munitions à portée de main et une vibrolame à son fourreau d'épaule. Ses rides étaient un peu plus nombreuses et plus marquées, sa barbe plus fournie, son crâne légèrement dégarni aux tempes. Rien de vraiment flagrant. En revanche, son ami était mal rasé, mal peigné et mal habillé. Ces quatre années l'avaient bien changé.
Le vétéran ne dit rien, préférant lancer un long regard éloquent à la tenue pitoyable de son interlocuteur. Puis, les deux hommes éclatèrent de rire et s'enlacèrent en une franche accolade.
– Ravi de te retrouver, Jay !
– Quatre ans, Arn ! Ça faisait un bail ! Entre, je t'en pris !
Arneb s'exécuta, tendit que Jaylif Zenovin fermait et verrouillait la porte d'entrée. Le mercenaire de l'espace découvrit l'appartement de son ami, constitué de deux pièces : une salle pour se laver et une autre pour le reste. Dans la pièce de vie, tous les objets paraissaient très... Nar Shaddaans. Il y avait un holoprojecteur de luxe, un canapé vieux et confortable, un droïde ménager rafistolé de partout, des appareils de cuisine en bonne état, des cassettes d'holofilms traînant ça et là, et mille autres bricoles, allant du produit de luxe le plus ostentatoire à l'objet du quotidien le plus bas de gamme et réparé un nombre incalculable de fois par on ne sait trop qui. Dans un coin de la pièce, on remarquait une caisse d'acier ne pouvant contenir que des blasters et des vibrolames.
– Je vois que tu t'es fait à la vie sur Nar Shaddaa, Jay !
– Quatre ans, Arn ! Quatre ans ! répéta ce dernier. Vas-y, assis-toi !
Le vétéran se posa sur un fauteuil près de l'holoprojecteur, tandis que Jaylif allait sur le canapé.
– Comment ça va ? demanda simplement le plus jeune.
– Plutôt bien. Je me suis fait pas mal de crédits dernièrement grâce à quelques contrats. Les mercenaires se font plus rares dans les mondes de la Bordure Intérieure ces temps-ci. L'offre et la demande font que je me retrouve avec des propositions très intéressantes. Et puis, toi et moi, on s'est fait une bonne petite réputation au fil du temps. Je l'ai bien entretenu et me voici plus riche et célèbre que jamais !
– Content pour toi, Arn.
Jaylif semblait sincère, mais il y avait une pointe d'amertume dans sa voix.
– Et toi, Jay, la forme ?
– Bof. Je ne peux pas dire que je sois épanoui dans son emploi et que j'envisage positivement mes opportunités de carrière sur Nar Shaddaa, si tu vois ce que je veux dire. (Il marqua un silence, puis continua.) Bosser pour Vogga le Hutt est plutôt bien payé et assez peu risqué. Quelques semaines après qu'on se soit séparé, j'ai réussi à me faire engager comme garde chez lui. Ça n'a pas été une partie de plaisir. J'ai dû d'abord joué les hommes de main et... je ne suis pas fier de ce que j'ai fait pendant cette période.
– J'ai entendu que c'était le chaos dans la ville-basse, dit Arneb, et j'ai vu beaucoup de fumée au dessus du Secteur des Réfugiés en arrivant.
– J'espère que tu n'as pas été respiré là où il ne le fallait pas, répondit Jaylif avec le sourire, puis il redevint plus grave. La situation est assez... meurtrière sur Nar Shaddaa, Arn. Il y a quatre ans, juste avant mon arrivée ici, Goto a disparu. Tu te souviens de lui, n'est-ce pas ?
– Le chef de l'Échange sur la Lune ? Ouais. Ce n'était donc pas de simples rumeurs sa disparition ?
– Non, il s'est vraiment évaporé dans la nature. Y en a qui disent que Goto était un droïde et qu'il a rejoins la Jedi Exilée dans ses voyages. Pour moi, ce n'est que des balivernes, mais ça a tout de même jeté un sacré discrédit pour tout l'Échange. Toute l'organisation s'est entre-déchirée pour le pouvoir et les combats de chefs se sont étendus à toute la pègre de Nar Shaddaa, plongeant la Lune dans une véritable guerre des gangs. Depuis quatre ans, chaque syndicat du crime, chaque chef de l'Échange essaie par tous les moyens de prendre le maximum de territoire à son concurrent. Le Secteur des Réfugiés est continuellement ravagé. Plus que jamais, le rêve de chaque réfugié un minimum honnête et intelligent est de prendre un cargo pour une planète lointaine. Dans cette guerre, le Cartel des Hutts rafle la mise à côté. C'est notamment le cas de Vogga. Le Hutt a quitté les docks pour sa forteresse privée de la ville haute, dans le Secteur Voggadoa. Il avait besoin de gardes pour renforcer sa sécurité. On m'a proposé un poste ; j'ai accepté.
– Et le conflit dure depuis quatre ans ?! Depuis la disparition de Goto, la pègre n'a jamais décidé d'arrêter les frais ?
– Et non ! De plus, Vogga fait tout pour que la guerre des gangs continue. Le pire dans tout ça, c'est que Vogga est intouchable. Il a une très bonne position dans le Cartel des Hutts et jouit d'une assez bonne image auprès de la République. Il faut dire qu'il participe au Projet de Restauration de Télos, le gros Hutt, et puis qu'il entretient d'efficaces relations de clientèle avec les réfugiés. Je te l'annonce sans détour, Arn : cette guerre des gangs n'est pas prête de s'arrêter !
– L'Échange devient pourtant toujours plus puissante dans la Galaxie. Elle n'est pas capable de donner un chef fort à Nar Shaddaa ?
– Il semblerait que non. Et puis, comme je te l'ai dit, la guerre des gangs dépasse l'Échange maintenant. La seule personne qui pourrait arrêter tout ça, c'est Vogga. Et temps qu'il n'a pas d'intérêt financier, il ne le fera pas.
– Il n'y a donc rien à faire pour aider tous ceux qui souffrent de la guerre ?
Jaylif regarda son ami d'un air surpris.
– Ceux qui souffrent de la guerre ? Serais-tu encore plus... naïfs qu'avant, Arn ?
Il préféra ne pas répondre. Le cadet continua.
– On ne vit pas sur Nar Shaddaa par hasard, mais par choix. Les réfugiés ont tenté leur chance en venant ici, alors qu'ils auraient pu aller n'importe où ailleurs dans la Galaxie. Il y a tant de planètes à reconstruire et ils décident de venir dans l'Espace Hutt. Ils espèrent refaire leur vie, mais Nar Shaddaa n'est pas tendre avec ceux qui sont trop faibles pour s'imposer à elle. Quand on vit sur cette lune, on connaît les risques et on les accepte. Vogga n'est pas le premier ni le dernier Hutt à profiter d'une guerre des gangs, et celle-ci non plus ne sera pas la dernière. Je te paris dix mille crédits que le Lune des contrebandiers n'aura pas changé dans mille ans. Du moins pas dans sa nature profonde. Nar Shaddaa, c'est une vitrine du vice dans cette Galaxie. Et personne n'élève la voix contre le vice quand il est en vitrine.
– Alors on laisse faire les Hutts, l'Échange et tous les syndicats du crime du coin ?
– Oui, parce que c'est Nar Shaddaa.

Un silence s'installa entre eux. Ce n'était pas de la gêne, mais un temps pour l'acceptation. Jaylif finit par dire en souriant.
– Je vois que tu portes toujours cette vibrolame à l'épaule. T'es-tu bien entraîné ?
– Oh que oui ! Si les casinos et les bars t'ont bien ramolli comme c'était prévu dans mon plan machiavélique, je devrais être capable de te battre maintenant !
– Hahaha ! Désolé de te décevoir, mais je n'ai pas passé mon temps à stagner. Je suis plus fort que jamais ! Et t'es-tu entraîner pour... eh bien, tu sais, la Force ?
– Ouais, Jay ! Moi-aussi, je suis plus puissant que jamais !
– J'aimerais voir ça ! (Il marqua une pause.) Je... Je suis content que tu n'ais pas oublié mes enseignements et mes conseils, que... que tu ne m'ais pas oublié.
Maintenant, c'était un silence gêné qui s'installait entre eux.
– Je n'aurais pas pu, lâcha finalement Arneb. Je ne pouvais pas. Tu es mon ami, un frère pour moi. Si j'avais pu, je serais rester ici.
– Non, c'était impossible, répondit-il gravement. L'énergie déployée par les milliards d'âmes de Nar Shaddaa me permet de rester cacher aussi longtemps que je le souhaite. Mais ta puissance grandit, Arn. Ton pouvoir dans la Force ne cesse de croître et je t'ai donné tout ce que j'ai pu pour ça. Je sais qu'avec le métier qu'on fait, tu aurais eu besoin de ce pouvoir, un jour.
– J'en ai eu besoin à plusieurs reprises au cours de ces quatre années, confirma le vétéran.
– Très bien. Je suis ravi que ça t'ait été utile. Mais si toi et moi avions été tous les deux à vivre sur la Lune, les Sith nous auraient retrouvé. Mes pouvoirs de dissimulation n'auraient pas suffi.
Enfin, ils arrivaient au cœur du problème. Les Sith. C'était la raison pour laquelle les deux amis s'étaient séparés, alors qu'ils avaient forgé des liens très forts durant la Guerre Civile des Jedi et qu'ils n'avaient fait que les renforcer depuis. Jaylif devait rester sur Nar Shaddaa, se cachant grâce à son entraînement et au véritable brouilleur pour tout utilisateur de la Force que représentait la Lune. Arneb, de son côté, avait continué de proposer ses services dans toute la Bordure Intérieure, voyageant avec T5-M1 à bord du Star Angel, allant d'un point à un autre, trop rapide et trop peu significatif pour les Sith. Ainsi, les deux hommes avaient pu survivre à la traque lancée à leurs trousses par l'Ordre Sith, tout en vivant dans un relatif confort financier. Il ne savait pas combien de temps ils allaient devoir fuir, alors autant gagner et profiter des crédits dans la manœuvre.
– Tu te doutes de pourquoi je suis venu, n'est-ce pas ? dit l'aîné.
– Pour revoir mon visage sublime, admirer mon élégante naturelle et apprécier ma bonne compagnie ? ironisa Jay de son sourire habituel.
Arneb Coreth retrouvait bien là son ami, alors à l'apparence négligée. Il sourit également.
– Non, même si ça aurait pu.
Il décrocha son datapad et son holoprojecteur de son ceinturon, puis pressa quelques boutons. Un holotexte émergea de l'appareil.
– Je suis venu pour ceci.
Jaylif tendit la main et se saisit de l'objet. Il commença à lire. C'était un rapport officiel d'un officier de l'Armée de la République, destiné à l'amiral Carth Onasi et daté de deux semaines. Il mentionnait une intervention des forces républicaines sur Vjun, une planète mineure de la Bordure Extérieure. Le rapport détaillait l'action menée par un commandant de l'Armée et deux Jedi, un certain Atton Rand et son apprentie Nalaa Cildo. Les Républicains avaient lancé un assaut à l'aube sur une cellule Sith. Les serviteurs du défunt Malak avaient combattu de toutes leurs forces. Douze soldats de la République avaient été tués durant l'assaut. Aucun adepte du Côté Obscur n'en était réchappé vivant. Celui qui avait rédigé ce rapport – le commandant meneur de l'attaque – y déclarait qu'il s'agissait probablement de la dernière cellule Sith de toute la Galaxie. Dans tout le rapport, un nom attira le regard de Jaylif : Gisrid.
– Et oui, dit Arneb en voyant le visage fermé de son ami. Il est mort.
Le jeune homme ferma les yeux et poussa un soupir de soulagement. Le vétéran repensa à leurs deux rencontres avec l'apprenti Sith, celui de l'ancien maître de Jaylif. La première fois était sur Coruscant. Le Sith avait fait un carnage ; deux Jedi étaient tombés sous ses coups. Mais Arn et Jay avaient pu s'en sortir vivants. La seconde rencontre avait eu lieu sur Ord Mantell. Cette fois-ci, il avait frôlé la mort de très près.

Trois mois après les événements de Coruscant, les deux mercenaires devaient détruire une usine isolée. C'était un gros contrat, du genre qu'on ne pouvait pas refuser, peu importe la morale. Ils avaient posé les explosifs quand leurs ennemis avaient dévoilé leur présence. Les Sith étaient trois fois plus nombreux et les avaient encerclé. Leur chef, un Assassin Sith portant un masque chromé et deux sabres-laser rouges, que les deux mercenaires avaient immédiatement identifié, s'était présenté à eux : Gisrid, apprenti de Darth Sion. Ce dernier nom n'était évidemment pas inconnu à Jaylif. Gisrid déclara avoir fait une promesse à son Maître : tuer le déserteur Jaylif Zenovin, qui avait aidé l'ennemi Jedi. Entre ces deux disciples de Darth Sion, l'ancien et le nouveau, c'était désormais une affaire personnelle. Arneb aurait bien aimé venger Maître Lorenas Holiuri et le Padawan Irev Don'lya ce jour-là, mais c'était tout juste s'ils s'en étaient sortis vivants. Évitant un combat perdu d'avance, Arneb avait déclenché les explosifs. Des pans entiers de l'usine sautèrent les uns à la suite des autres. Dans ce chaos, les deux mercenaires purent prendre la fuite. Avant de décoller dans leur speeder, ils aperçurent Gisrid et ses Assassins Sith qui avaient survécu. Une fois retourné au Star Angel, les deux hommes avaient eu une longue et intense discussion. Fallait-il affronter les Sith ou bien les fuir ? Après tout, Gisrid avait bien dit qu'il traquerait Jaylif dans toute la Galaxie. Mais pouvaient-ils vraiment vaincre les Sith ? Finalement, ils mirent au point un plan de fuite. Un plan qui devait s'achever aujourd'hui.

Jaylif relisait le texte, préférant ne rien laisser au hasard. Cela fait, il demanda :
– D'où tiens-tu ce rapport ?
– De Booro Tum, un vieux camarade de l'Armée. Il est aujourd'hui au Service des Renseignements Stratégiques. Et il me devait une faveur.
– On avait déjà cru que Gisrid était mort sur Coruscant.
– C'est vrai. Mais cette fois-ci, le cadavre a bien été retrouvé après l'assaut. Des Jedi étaient là et ont confirmé son décès. Tu l'as lu à l'instant, Jay : il s'est pris deux rafales de blasters mitrailleurs et a été transpercé par le sabre-laser d'un Maître Jedi. Il ne se relèvera pas.
Jaylif relut le passage, puis souffla, comme si un immense fardeau était retiré de ses épaules. Les deux mercenaires se regardèrent et rirent de soulagement.
– C'est... fini, Arn ! s'écria le cadet. Ce Sith est mort ! La traque est finie. Et je vais enfin pouvoir quitter cette lune !
– Ouais, on reforme l'équipe !
– J'espère que T5 ne va pas trop râler du fait qu'il y ait une nouvelle bouche à nourrir sur le Star Angel, s'amusa-t-il.
– On lui fera vite oublier ça dès qu'on aura gagner des crédits ensemble. Des tas de crédits, comme au bon vieux temps !
– C'est sûr qu'on va pouvoir remplir des gros contrats tous les deux. Refaire un coup comme celui sur Bothawui ne serait pas pour me déplaire.
– Au fait, dit Arneb plus sérieusement, ça ne sera pas trop difficile pour toi de quitter la bande de Vogga le Hutt ?
– Non, ne t'inquiète pas. Si je suis resté un simple homme de main pas très bien payé, c'est bien parce que j'espérais un jour comme celui-ci. J'ai juste à régler ça avec mon chef quand je le verrais. Dès demain, on aura quitter Nar Shaddaa !
– Si tu es aussi pressé de partir, je suppose que la Lune des contrebandiers est plus ennuyeuse qu'on ne le crois ! D'ailleurs, j'y pense maintenant, tu n'as pas trouvé quelqu'un avec qui partager ta vie ici ?
– Rien de durable. Je ne préférais pas m'engager. Mais ne t'inquiète pas, Arn, c'est juste que j'ai envi de retrouver nos petites aventures galactiques. Nar Shaddaa n'a rien d'ennuyeux. Je vais te le prouver ! Il est temps de fêter l'événement !
– Hahahaha ! ria le vétéran. J'ai dit à T5 que je n'allais pas faire de folies avec nos finances.
– De toute façon, il va se plaindre que tu ais trop dépensé, quelle qu'en soit la raison !
– C'est pas faux !

Après une nuit à visiter, ou plutôt écumer les clubs de nuit et autres bars de Nar Shaddaa, avoir dormi une deux petites heures, soigné son apparence – abandonner celle de l'homme de main d'un Hutt pour celle d'un aventurier de l'espace, charmeur et désinvolte –, Jaylif alla présenter sa démission à son chef. Bien sûr, il n'y avait rien de vraiment officiel dans une « démission » sur la Lune des contrebandiers, mais le Cartel des Hutt avait tout de même établi quelques règles afin qu'un bain de sang n'est pas lieu à chaque fois qu'un employé quittait son service. Jaylif retourna ensuite chez-lui, libéré de la tutelle et de la protection de Vogga le Hutt ; il ne fallait donc pas trop traîné dans le coin – Zenovin s'était fait quelques ennemis pendant son séjour sur la Lune. Arneb avait déjà chargé dans le Star Angel la plupart des affaires de son ami. Jaylif prit quelques effets personnels avant de sortir et de fermer définitivement la porte de son appartement. Puis, il alla rendre les clés magnétiques à son propriétaire, un vieux Duro vivant à un étage au dessus. Il rejoignit ensuite la plate-forme où on l'attendait. Le vaisseau Tarisien n'avait presque pas changé en quatre ans. Quelques éraflures supplémentaires et l'ajout d'un canon laser sous la rampe d'atterrissage semblaient les seules différences.
– Combien d'aventures as-tu vécu sans moi, mon vieux ! chuchota Jaylif à l'adresse de l'appareil.
Puis, il monta à bord et retrouva l'intérieur du vaisseau exactement dans le même état qu'il l'avait laissé. Sur une banquette du salon, Arneb s'était étendu et ronflait aussi bruyamment qu'un Wookie. Autour de lui, les quelques affaires de son ami n'avaient pas encore été toutes rangées.
– Wiiiiiiiiip ! Woot-bip tiiit !
T5-M1 venait de sortir du cockpit en criant de ses bips.
– Moi-aussi, je suis content de te revoir, fit Jaylif en soupirant. Tu n'as pas changé...
– Yoow-woot. Titooti-tii.
Le jeune homme sourit au droïde.
– Franchement, tu m'avais manqué !
– Quelles émouvantes retrouvailles ! s'écria Arneb se réveillant. Satisfait de l'entretien du vaisseau ?
– Le Star Angel n'a pas vraiment changé. (Il fit une pause.) Merci.
– Pas de quoi, Jay ! Tu m'aides à ranger ton bazar ?
Le « bazar » en question ne représentait pas grand chose finalement. Jaylif avait toujours fait attention à ne pas trop s'encombrer. Le mobilier de son appartement était en grande partie loué. Les autres objets n'étaient pas si nombreux que cela pour pouvoir tenir dans son appartement. Jaylif s'emportait avec lui que les souvenirs et les acquisitions de valeur qu'il voulait garder de son séjour sur Nar Shaddaa, ainsi que tout ce qu'il avait amené avec lui sur la Lune lors de son arrivée, quatre ans plus tôt. L'ex-Assassin Sith se sentit pleinement chez-lui une fois sa vibro-pique et son armure remises à leurs places. Enfin, Arneb, Jaylif et T5 se rejoignirent dans le cockpit. Le vétéran se mit au poste de pilotage, puis alluma les moteurs.
– Un discours d'adieu, Jay ?
Celui-ci réfléchit quelques instants, puis s'écria :
– Puisse Nar Shaddaa rester ce qu'elle est jusqu'à la prochaine fois !
Arneb trouva cette phrase légèrement... déplacée après leur conversation de la veille, du destin des malheureux de la Lune qu'ils ne pouvaient pas aider. Mais en repensant à la nuit passée, au goût toujours fort des cocktails bus au Rhed's sin – dont ils ne sauraient absolument pas dire la composition – et aux sublimes créatures avec qui il avait dansé, le mercenaire se dit que finalement, ouais, puisse Nar Shaddaa rester ce qu'elle était jusqu'à la prochaine fois !
Il fit remonter la rampe, décolla le vaisseau de quelques mètres, rentra le train d'atterrissage et le Star Angel s'élança rapidement dans les cieux. Ils laissaient derrière eux l'appartement C-09, la Tour Hucha, la Lune des contrebandiers et tous ses vices. Et Arneb ne ressentit plus la « présence » étrange et obscure qu'il avait perçu en arrivant. Esquivant quelques voies de speeders et de cargos, le vaisseau Tarisien quitta vite l'atmosphère et, face aux deux amis et leur droïde réunis, s'étendait l'immensité de l'espace.
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Messagepar Zèd-3 Èt » Lun 16 Nov 2015 - 7:16   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Cool ! Super, le chapitre 1 ! Mais si le Sith est mort, qui vont-ils affronter ?
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Beron » Mar 17 Nov 2015 - 18:41   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci beaucoup ! :jap:

Arneb et Jaylif ne vont pas manquer d'antagonistes... :sournois:
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Messagepar Beron » Jeu 26 Nov 2015 - 19:08   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Mais que se passe-t-il ?! Deux chapitres en un mois ! :shock: Je crois avoir atteint mes limites là.
Cette fois-ci, je vous propose de nouveaux personnages et une nouvelle planète. N'hésitez pas à commenter.


Chapitre 2 - 3.947

Les vestiges de l'Empire


Le jeune homme vérifia les indicateurs de la foreuse. Tous assuraient du bon fonctionnement de l'appareil. L'ouvrier soupira, pointa l'outil sur un rocher et pressa l'activateur. La foreuse brisa les premières strates et, au bout de quelques secondes, éclata le roc. Les mouvements de l'outil forçait l'ouvrier à rester fermement sur ses appuis et à tenir les poignées à s'en faire blanchir les phalanges. Il reposa ensuite l'engin, le posa à terre, puis ramassa les plus grosses pierres pour les jeter dans le chariot sur répulseurs à un mètre de lui. Ensuite, il reprit la foreuse et répéta les mêmes étapes.

Fohn Kaer était assigné au poste de foreur depuis deux heures déjà. Elles lui paraissaient six. Cela faisait près de quatre années qu'il travaillait ici. Elles lui paraissaient huit. Pendant tout ce temps, la mine de Jhurdas, dans les montagnes de son monde natal, Philos, n'avait pas tellement changé. Les tunnels étaient juste plus profonds et les ouvriers plus nombreux. Les tâches étaient difficiles, épuisantes et rébarbatives. Il aurait tant aimé quitter cet endroit, après l'avoir fait exploser. Mais c'était impossible. Les gardes de la République ne le laisseraient pas faire. Fohn Kaer n'était pas un travailleur ordinaire. Comme tous ses camarades, il était un soldat de l'Empire Sith, un prisonnier de guerre de la République, condamné aux travaux forcés. Il faisait parti du « programme de réinsertion des prisonniers ennemis », visant, selon le Sénat, une réintégration progressive de tous ceux qui avaient suivi les Sith dans leur guerre contre le pouvoir galactique démocratique. Il fallait remettre dans le droit chemin ceux que les Sith avaient manipulé, trompé pour leurs propres intérêts de dictateurs fous. Ils avaient trahi et devaient donc faire pénitence de leurs fautes avant de retrouver leurs droits civils. Il fallait également qu'ils réapprennent les bienfaits et les services offerts à ses citoyens par la République, afin que plus jamais ils ne sombrent à nouveau dans le crime et la trahison. Pourtant, après avoir vécu quatre ans au sein de ce programme, Fohn Kaer n'avait jamais autant haï la République Galactique.

Une sonnerie avertit les travailleurs de la fin de la journée. Fohn alla ranger son matériel avec les autres, troqua sa tenue de mineur pour ses vêtements habituels – une sobre tenue Philosi –, puis monta dans l'un des nombreux nefs-speeders qui devaient ramener les prisonniers chez eux. Les véhicules survolèrent vers l'ouest les mines, puis les remparts du centre pénitentiaire, ensuite les montagnes et les forêts du Jhurdari. Enfin ils s'approchèrent de la ville. Liinas Minor s'étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres entre le Jhurdari et l'Océan Simérique. Les prisonniers de guerre peuplaient les marges des quartiers-est de la cité. Quelques minutes après avoir survolé les limites de la ville, le nef-speeder se posa sur une petite place. Son groupe descendit du véhicule, qui redécolla après quelques secondes. Les prisonniers étaient ainsi lâchés dans leur quartier. C'était le Secteur LK-21 pour l'administration de Liinas Minor ; le District Sith pour tous les autres. Les bâtiments revêtaient tous un air sinistre, sans âme, comme toutes les prisons. Il fascinait les habitants, autant qu'ils les repoussaient. Enfin, c'était le cas pour les partisans de la République. La plupart des Philosi regardaient le District avec un mélange de nostalgie, de pitié et de fatalisme. Les petits immeubles – entre dix et vingt étages – s'alignaient les uns à la suite des autres, dans un plan d'urbanisme géométrique parfait. Les logements étaient décents, sans toutefois être agréables. Darth Revan avait fait construire cet ensemble après ses premières victoires éclatantes, afin d'y garder les prisonniers de guerre, les soldats de la République capturés par les Sith. Ironie de l'histoire, les rôles des geôliers et des prisonniers étaient désormais inversés.

Les travailleurs déposés ici commençaient à se disperser, sous le regard des gardes républicains, postés dans une tour de surveillance surplombant la place. Fohn Kaer lança un regard plein de haine à ces hommes qui devraient être à la place des prisonniers. Eirin Derimas – ou plutôt l'ex-lieutenant Eirin Derimas, officier de l'amiral Karath – s'approcha alors discrètement de Fohn et lui murmura tranquillement :
- Geth, 21 heure.
Puis, il s'éloigna, retournant probablement chez lui. Fohn prit lui aussi la route de son domicile, réfléchissant à cette nouvelle donnée. Au bout de cinq minutes de marche, il atteignit son immeuble, le LK-21-B9. Le jeune homme entra dans le petit hall et rejoignit rapidement Askae Hain, qui retenait l'ascenseur. L'autre travailleur avait eu quelques secondes d'avance sur lui. Il avait reçu le message un peu avant Fohn. Celui-ci descendit au dix-septième étage, laissant Askae derrière lui rejoindre son propre domicile. Le jeune homme alluma la lumière du couloir et s'avança jusqu'à son appartement. Il frappa à la porte, puis entra, tandis que la lumière s'éteignit dans son dos. Le logement n'était pas grand, mais Fohn préférait rester ici toute la journée plutôt que passer une heure à la mine.
– Salut, je suis rentré ! lança-t-il.
– Salut, chéri !
Le jeune homme alla rapidement retrouvé Shaya qui l'attendait dans la pièce principale. Il embrassa son épouse, puis lui sourit.
– Comment vas-tu ?
– Bien.
– Et notre petit ?
– Il s'est un peu agité aujourd'hui.
Fohn préféra ne rien répondre et embrassa à nouveau Shaya, tout en lui posant calmement le main sur son ventre bombé. Les deux époux se mirent à table et pendant les quelques minutes qui passèrent, ils mangèrent en discutant de la journée de Shaya, du bébé à naître et de tous les projets qu'ils avaient pour l'avenir. Mais finalement, une fois ces sujets de conversation épuisés, elle posa la question qui refroidissait toujours l'ambiance.
– Et ta journée ?
– J'ai cassé près de deux cent vingt kilos de caillasse. C'est près de trente de plus qu'hier. La pierre était assez tendre aujourd'hui.
Le ton était amusé et se voulait rassurant. Mais Shaya ne se laissa pas amadouer.
– Fohn...
– Très bien... (Il soupira.) Je ne tiendrais plus très longtemps à ce rythme. J'ai manqué à deux reprises de planter ma foreuse dans le torse d'un garde.
Ils gardèrent tous les deux le silence. C'était inutile d'en dire plus. Fohn savait ce qu'en pensait sa femme et il savait que c'était de sa responsabilité de conserver le contrôle de lui-même.
– Tu as un rendez-vous ce soir ? demanda-t-elle.
– Oui. Nous nous retrouver chez Geth à 21 heures.
– J'espère qu'il en sortira quelque chose de bon.
– Je te le jure, Shaya, répondit-t-il. Pour toi et pour notre enfant, nous n'allons pas rester sans rien faire.

Après un long moment passé ensemble, Fohn embrassa son épouse une dernière fois, puis quitta l'appartement. Dix minutes plus tard, très exactement à 21 heures, il se trouvait devant un autre immeuble, le LK-21-D5. Fohn prit l'ascenseur jusqu'au huitième étage, puis frappa à la porte d'un appartement. Il avait pris soin de n'allumer aucune lumière. On demanda depuis l'intérieur.
– C'est qui ?
– Un ami venu boire un grog, lança Fohn.
– Je n'ai plus de grog.
– Tu en as bien pour un vétéran d'Abhean.
On lui ouvrit la porte et Fohn entra. Un homme le conduisit vers l'intérieur de l'appartement. La pièce principale était faiblement éclairée, mais Fohn reconnut les personnes présentes. Il y avait d'abord Eirin Derimas, qui lui avait donné le rendez-vous, et Askae Hain, ancien commando de l'armée Sith et son voisin du dessus. Ensuite, on trouvait Zeerva Parr, pilote de chasse et vétéran de la bataille spatiale de Gizer, Iajim Madd, chargé de la logistique sur Korriban, Ladrica Rohv, capitaine de frégate, capturée par la République à la bataille de la Forge Stellaire, et Ashira Jarpa, capitaine d'infanterie, blessé et emprisonné par un Chevalier Jedi sur Rendili. Enfin, le commandant Danj Bhas, héros d'Ithor, présidait la réunion, accueillie par leur hôte, le lieutenant Geth Yr, ancien officier de pont sur un destroyer Sith. Il ne manquait plus que lui, Fohn Kaer, commando d'élite et vétéran de la bataille d'Ondéron.
– Bonsoir, Fohn, lui lança Danj Bhas. Tu n'as pas eu problème pour venir jusqu'ici ?
– Aucun, commandant. Ce n'est pas encore ce soir qu'on va avoir la visite de nos amis de la République, se lamenta-t-il d'un ton tragique.
Les soldats rirent un peu. Il fallait détendre l'atmosphère et, même si Fohn n'était pas le meilleur pour cela, il pouvait bien endosser le rôle du plaisantin pour quelques temps.
– Tant mieux, lâcha Danj Bhas. On n'a pas encore assez de blasters pour tout le monde ! Maintenant, passons aux choses sérieuses...
Tout le monde s'assit dans le salon pour écouter le chef.
– Les gars, j'ai reçu des nouvelles. Plutôt mauvaises. Comme vous le savez, les Républicains se vantent d'avoir détruit sur Vjun ce qui leur semble être la dernière cellule de Sith le mois dernier. Ça ferait qu'on n'aurait plus d'utilisateurs de la Force de notre côté en activité. Et hier, un informateur m'a confirmé cette histoire des Républicains.
Tout le monde resta silencieux, les visages fermés. Fohn devinait toutefois les sentiments de ses camarades. Il les partageait avec eux : la peur et le désespoir. La peur que ce soit l'ultime fin de la guerre et le désespoir que leur situation ne change jamais.
– Messieurs, il semblerait que le combat pour l'Empire Sith ne soit plus que l'affaire de nous autres, ceux qui ne maîtrisent pas la Force.
– Un Empire Sith sans Sith ? Vous rendez-vous compte de ce que vous dîtes, Danj ? répliqua finalement Iajim Madd.
– Ce n'est pas comme si nous avions le choix, répondit le chef. Personnellement, je serai incapable de former de nouveaux Sith et je ne crois pas que quiconque ici ou dans toute l'armée Sith sache le faire.
– Il reste bien des adeptes du Côté Obscur dans cette Galaxie, intervint Ladrica Rohv. Ils pourraient devenir des Sith ou bien transformer des Jedi en Sith.
– Et où comptes-tu trouver des adeptes du Côté Obscur ? La Galaxie est vaste. As-tu une piste, ne serait-ce qu'un indice sur l'existence d'adeptes dans tel ou tel secteur galactique ? Et même si tu les trouves, tes adeptes, comment peux-tu savoir qu'ils reprendront l'héritage de l'Empire, des Sith, de Revan et Malak ? Non, nous n'en savons pas assez sur le Côté Obscur pour faire passer quelque secte dans notre camp. Pour refaçonner l'Empire, nous ne pouvons compter que sur les simples humains et non-humains.
Il y eut un silence.
– Vous oubliez le sénateur, intervint Fohn.
Tous se tournèrent vers lui.
– Ce n'est qu'une rumeur, répondit Zeerva Parr.
– De la propagande républicaine, renchérit le commandant.
– Allons, camarades, dit Fohn, nous savons tous quel poste il occupait sous Revan et Malak. Un fidèle comme lui ? Qui pourrait croire que les Seigneurs Noirs ne l'aient pas initié au Côté Obscur ? Et son père, n'était-il pas un adepte du Côté Obscur ?
– Tu prends pour vrai les diffamations des Jedi, Fohn, lança Ladrica. Ces sorciers avaient tout intérêt à discréditer au maximum leur plus farouche opposant au Sénat. Quoi de mieux pour ça que d'en faire une sorte d'héritier d'Exar Kun ? Et puis même si c'était vrai, rien ne dit que le sénateur soit sensible à la Force.
– Ladrica a raison, continua Danj Bhas. Tous les éléments allant dans le sens d'un sénateur Sith ne tiennent pas quand on y regarde de plus près. Ce n'est que de la propagande républicaine.
– Moi, je garde la foi ! déclara Fohn.
– Je suis également de cet avis, dit Iajim Madd. J'ai rencontré plusieurs Sith sur Korriban et je peux vous assurer que le sénateur dégage la même aura que nos chers sabreurs. Qu'il soit lui-même un Sith ou pas, le Côté Obscur est sur lui, ça ne fait aucun doute. Il est sans doute notre seul espoir de refonder l'Empire Sith.
Pour moitié, le groupe restait septique quand à la nature de Sith du fameux sénateur, mais tous s'accordaient sur cette conclusion.
– On te rejoins là-dessus, Iajim, dit enfin le commandant. Cependant, on a notre rôle à jouer dans cette affaire. Nous n'allons pas attendre des décennies à taper des cailloux que l'Empire Sith renaisse de lui-même et vienne nous délivrer ! Nous devons agir !

Bien sûr, en leur for intérieur, ils étaient tous conscients que ces réunions étaient ridicules. Ce n'était pas quelques prisonniers de guerre qui allaient faire renaître l'Empire Sith, mais agir dans ce sens et y croire malgré tout était tout ce qu'il leur permettait de survivre à la mine. Et puis, Philos n'était pas une de ces pathétiques planètes de la Bordure Médiane, où l'on tremblait à l'idée de rencontrer un Seigneur Sith et où la République était l'alpha et l'oméga de l'avenir. Depuis le retour de l'armée Revanchiste des Régions Inconnues, Philos s'était ralliée aux Nouveaux Sith. Les idéaux des Sith étaient partagés par la quasi-totalité de la population. Les partisans de République, bien que tenant aujourd'hui le pouvoir, n'étaient que quelques milliers. La révolte grondait et les prisonniers de guerre, Fohn le savait très bien, n'attendaient qu'une occasion pour se libérer de leurs chaînes. La crise d'Ondéron avait bien failli être cette occasion, mais l'affaire avait été réglée trop rapidement pour provoquer un soulèvement sur Philos. Cependant, Fohn savait qu'une autre occasion se présenterait à eux, et qu'ils la saisiraient. Depuis Télos IV, la République se relevait, avec toutes ses vertus – méprisables pour les Philosi – et tous ses vices – encore plus méprisables.

Il fallait toutefois s'assurer que la propagande républicaine ne détruise pas le moral de la population. C'était l'un des objectifs principaux du groupe du commandant Bhas.
– Bon, les gars, retournons au concret. Ici et maintenant, dit-il. Je pense avoir trouver une cible idéale : le bureau local de l'administration du District Sith.
– Vous devenez de plus en plus ambitieux, commandant ! remarqua Ashira Jarpa. L'endroit est gardé 24 heures sur 24 et sert de point de ralliement pour les speeders de patrouille à plusieurs kilomètres à la ronde.
– C'est pour ça qu'il faudra frapper vite et fort. On descendra les gardes les plus gênant, on posera des explosifs en plein milieu des locaux et on fera sauter tout ça. Inutile qu'on ait une explosion gigantesque ou même que le bâtiment soit encore debout à la fin. C'est un message ! Nous allons montrer à tous ceux qui en doutent que la résistance impériale est encore là et bien là pour longtemps ! Il faudra bien sûr un certain nombre de gardes tués pour la forme. Cette opération convient-elle à tout le monde ?
Tous acquiescèrent. Ils passèrent le reste de la soirée à régler les détails de l'opération. Iajim Medd pourrait avoir des explosifs dans quelques jours. L'attentat aurait lieu la semaine suivante. Il fallait agir prudemment. Les Républicains allaient sans doute mener des représailles dans le District Sith. Le groupe devait couvrir ses traces.

Une fois la réunion terminée, les prisonniers de guerre quittèrent un à un l'appartement de Geth Yr. Dès qu'il sortit de l'immeuble, Fohn Kaer pressa le pas. Le couvre-feu était dépassé depuis longtemps et les gardes n'allaient pas l'épargner s'il le trouvait en pleine rue à cette heure-ci. Fohn était content des actions du groupe contre la République. Elles redonnaient courage aux soldats, aux prisonniers que le Sénat voulait briser petit à petit. Mais Fohn et les autres en avaient décidé autrement. L'Empire Sith n'était pas encore mort et ils comptaient bien le démontrer. Toutefois, Fohn savait que l'idéal impérial-sith perdait de plus en plus de poids dans la Galaxie. Philos était une exception. Cela faisait déjà neuf ans depuis la bataille de la Forge Stellaire, la défaite de Malak et de l'Empire Sith dans la Guerre Civile des Jedi. Le souvenir du conflit restait vivace, mais le temps était à la reconstruction dans toute la République. Ce qu'avait représenté l'Empire Sith s'effaçait peu à peu. Un seul homme incarnait encore cet idéal devant toute la Galaxie : le sénateur Kinero Mynaas de Philos. Fohn croyait en lui et à sa capacité de relever l'Empire Sith. Il devait y croire.
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Messagepar yahiko » Ven 27 Nov 2015 - 0:50   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Je viens de lire la première partie du prologue.

C'est pas mal.
Je ne suis pas fan du contexte. Dès qu'on sort de la Saga, je suis en général assez réticent, mais ta fiction a ses qualités.

Tout d'abord, l'intrigue me semble correctement installée. Elle a du potentielle, même si j'ai peur avec ces histoires de guerre galactique que cela puisse partir un peu dans tous les sens. J'espère avoir tort ;)

Ensuite, je salue tes efforts dans les descriptions. Pour une première fiction, c'est tout à fait honorable. On visualise bien l'environnement et le personnage d'Arneb. Pour son acolyte, j'imagine qu'il sera développé un peu plus loin.

Les dialogues de cette première partie de prologue tiennent la route également, même si j'ai relevé quelques répliques un peu forcées. Par exemple. le passage sur le speeder H20-X9 pour faire dire qu'il y a un ordinateur de bord. En général, il est préférable d'amener l'information de façon plus subtile, même si ce n'est pas toujours facile. D'ailleurs, je ne dis pas que cela ne m'arrive pas encore :cute:

Globalement c'est relativement fluide et avec de la pratique je pense même que ça devrait s'améliorer tout seul.
Je pense du coup lire la suite (je ne sais pas quand par contre :D

Bonne continuation en tout cas ! :hello:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 08 Déc 2015 - 18:22   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Super, je trouve. Comment notre nouvel ami va-t-il réussir son coup ? Et comment Arneb et Jay vont-ils se retrouver mêlés à ça ? La suite au prochain épisode.
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Beron » Dim 03 Jan 2016 - 17:10   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Merci beaucoup pour les retours ! :)

yahiko a écrit:Les dialogues de cette première partie de prologue tiennent la route également, même si j'ai relevé quelques répliques un peu forcées. Par exemple. le passage sur le speeder H20-X9 pour faire dire qu'il y a un ordinateur de bord. En général, il est préférable d'amener l'information de façon plus subtile, même si ce n'est pas toujours facile. D'ailleurs, je ne dis pas que cela ne m'arrive pas encore :cute:


Oui, j'ai du mal à expliquer les détails techniques dans la narration.

Zèd-3 Èt a écrit:Super, je trouve. Comment notre nouvel ami va-t-il réussir son coup ? Et comment Arneb et Jay vont-ils se retrouver mêlés à ça ? La suite au prochain épisode.


Merci ! Le recoupement de ces deux intrigues devraient se faire dans une dizaine de chapitres environ, mais les liens entre elles devraient être assez nombreux avant cela.
Mais d'abord, faisons un petit détour dans l'hyperespace avec les "vilains" de l'histoire.


Chapitre 3 - 3.947

L'héritier de la Souffrance


L'hyperespace était magnifique. L'infini tunnel de lumières et d'obscurités bleuâtres avait un effet presque hypnotisant sur celui qui le contemplait en cet instant. Il se demandait comment avait bien pu réagir le premier être pensant à voyager en hyperespace. Avait-il ressenti la peur, l'excitation, la sérénité, tout cela à la fois ? L'observateur lui-même se rappelait encore la première fois où il avait vu le tunnel. Il devait avoir huit ans. Les détails étaient flous dans son esprit, mais il se rappelait très bien la sensation face à la vision de l'hyperespace. Une sensation qu'il ressentait encore aujourd'hui, mais bien plus forte à l'époque. La beauté, la profondeur de l'espace non-conventionnel le subjuguait.
- Seigneur Gisrid...
Un officier le sortait de ses pensées. Il faillit lui lancer un regard plein de menaces, avant de s'en abstenir.
– Qu'y a-t-il, capitaine Hunshi ?
– Nous atteindrons bientôt le système Horuset, mon Seigneur. Quelle est la suite des opérations ?
Derrière son masque – un tissu noir qui recouvrait la moitié intérieure de son visage –, le Sith affichait un visage de marbre, mais il s'amusait de l'attitude du capitaine. Hunshi parlait la langue des militaires ; il était discipliné et obéissant. Sa posture n'était pas absolument rigide, mais elle avait la raideur certaine des officiers stricts. À le voir et à l'entendre, on se serait cru aux grandes heures de l'Empire Sith, lors des grandes conquêtes de Darth Revan et Darth Malak. Cependant, cette époque était révolue.
– Nous irons à la surface de Korriban, répondit Gisrid. J'ai lu dans votre récent rapport que notre vaisseau avait besoin de refaire ses réserves de carburant et de nourriture. Nous devrions trouver tout cela à la Base Gladiator.
– Vous pensez que le 2ème régiment a rassemblé suffisamment de réserves pour un croiseur de classe Hammerhead comme le Harbinger ?
– Je l'espère, capitaine.
Gisrid préférait être honnête. Il avait de sérieux doutes sur les capacités de la Base Gladiator. C'était un ancien palais Sith, celui d'un chef de guerre oublié depuis des siècles, remontant au règne du Roi Adas, et transformé en base terrestre par les Impériaux-Sith quelques mois plus tôt seulement. Isolée des principales colonies fondées sur le monde natal des Sith avant et pendant la Guerre Civile des Jedi, la Base Gladiator visait à réunir les ressources de la planète, laissées à l'abandon après les ravages de la Guerre Civile des Sith, et à offrir un refuge et un ravitaillement pour tous les Impériaux en fuite. Toutefois, les destructions du conflit avaient réduit considérablement le patrimoine matériel de Korriban. Les recherches étaient bien plus difficiles que prévues.
– A-t-on reçu des nouvelles du Lord of Battles ? demanda Gisrid.
– Pas depuis l'évacuation de Vjun, mon Seigneur.
– Croyez-vous qu'Onasi l'ait intercepté et détruit ?
– Non, mon Seigneur. (Le ton était ferme, sans hésitation.) L'amiral Palled nous aurait immédiatement averti en cas d'attaque. Il... Il connaît notre situation. Il sait qu'on ne peut se permettre de laisser dans le flou les derniers Seigneurs Sith quant à une éventuelle destruction du Lord of Battles.
– Vous avez raison, capitaine. (Gisrid se leva de son siège.) Je vais me retirer dans mes quartiers. Prévenez-moi dès que nous entrons dans l'atmosphère de Korriban.
– Bien, mon Seigneur.

Le Sith lança un regard d'ensemble à la passerelle de commandant du Harbinger. Les officiers de marine s'occupaient les différents systèmes du vaisseau. Les sièges du capitaine et du commandant de flotte – lui-même – étaient placés derrière, en hauteur, surplombant le pont. Les couleurs oranges de la République avaient été recouvertes du gris métalique impérial. Et au-delà de la verrière, Gisrid pouvait toujours admirer le tunnel de l'hyperespace. Puis, il quitta la passerelle. Les couloirs étaient peu fréquentés. Les marins et les soldats se mettaient au garde-à-vous sur son passage. Au moins, l'équipage du vaisseau n'avait pas perdu la discipline sous la conduite du capitaine Hunshi. Cependant, même de l'intérieur, on pouvait voir les réparations nombreuses faites sur le Harbinger. Gisrid n'avait pas été là lors du combat contre l'Exilée et ses compagnons sur la station minière de Péragus II. Le Seigneur Sion avait tenu à mener lui-même la traque de la Jedi. Gisrid le comprenait.

La mort de Meetra Surik sur Péragus aurait dû signé la victoire totale et définitive sur l'Ordre Jedi. Les derniers membres de ce groupe se cachaient. Seule l'Exilée osait encore défier ouvertement les Sith en se joignant à la République. Après son trépas, les autres Jedi seraient inévitablement morts tôt ou tard. Malheureusement, les choses s'étaient passés différemment. Darth Traya, le Seigneur de la Trahison, avait bel et bien trahi les Sith et aidé l'Exilée. Gisrid connaissait bien l'histoire. Son Maître la lui avait raconté. Traya... Elle voulait détruire l'Ordre Jedi et l'Ordre Sith. Elle y était presque arrivée. Le Harbinger avait été capturé par le Seigneur Sion et ses Assassins, mais Meetra Surik, sa passagère, avait eu le temps de s'enfuir. Le croiseur Hammerhead avait ensuite servi à la recherche et l'attaque de l'Exilée dans le système Péragus. Dans la seconde fuite de la Jedi, l'explosion du champ d'astéroïdes imbibés d'hydrocarbure avait durement touché le Harbinger. Il avait presque été détruit, mais Darth Sion n'était pas n'importe quel Sith. Le vaisseau et ses occupants avaient survécu à la destruction. Le Seigneur de la Souffrance confia enfin sa prise de guerre aux ingénieurs et ouvriers impériaux. C'était à présent à bord d'un Harbinger repeint aux couleurs de l'Empire et réparé sur presque toute sa longueur que l'ancien apprenti du défunt Darth Sion voyageait.

Gisrid atteignit rapidement sa cabine. Sans ornement particulier, elle avait autrefois accueilli l'Exilée. Le Sith sentait toujours un vide dans ces lieux, malgré les années qui s'étaient écoulées depuis le séjour de Surik. Gisrid appréciait ce néant, bien que très faible. Il lui permettait de mieux dissimuler son aura dans la Force, de mieux percevoir la présence et l'absence du flux universel et de se souvenir de Malachor V. La planète ne lui manquait pas vraiment. Elle était trop vide pour qu'on s'y attache. Mais ses enseignements étaient utiles. Maintenant, le Sith devait se contenter d'un néant bien moins profond. Le générateur d'ombre de masse, la séparation avec la Force de l'Exilée et la faim insatiable de Darth Nihilus avaient beaucoup plus fortement marqué Malachor. Et voilà qu'il n'avait plus que le souvenir de quelques jours laissé par Surik dans la cabine d'un croiseur interstellaire comme seule présence de l'absence ! Même dans la Force, ou devrait-on dire surtout dans la Force, l'Ordre Sith avait perdu de son pouvoir.

Pourtant le jeune humain avait longtemps désiré le pouvoir sur cet Ordre. Désormais, il était Darth Gisrid, le second des Seigneurs Sith, Commandant Suprême de l'Armée et de la Flotte Sith. Mais n'était-ce plus que des titres, ne traduisant aucun pouvoir ? Non ! Le pouvoir des Sith était réel et sien !
Gisrid se mit accroupie devant son lit et ferma les yeux. Puis, il commença sa méditation en récitant intérieurement :

La paix n'est qu'un mensonge, il n'y a que la passion.
Par la passion, j'ai la puissance.
Par la puissance, j'ai le pouvoir.
Par le pouvoir, j'ai la victoire.
Par la victoire, mes chaînes se brisent.
La Force me libérera.


Le Code Sith. Il l'avait fait sien voilà bien des années. Que de vérité en quelques mots ! La République avait presque anéanti l'Empire Sith. Les Jedi et les manipulations de Traya avaient décimé l'Ordre Sith. Mais le Côté Obscur était éternel et sa vérité sans faille ne pouvait perdre face aux mensonges de la Lumière.

Il rouvrit les yeux, se saisit de la commande de son holoprojecteur et lança en marche un message reçu trois jours plus tôt. Un Aqualish de lumière bleue d'une cinquantaine de centimètres apparut devant lui au dessus du sol. Il parla dans sa langue, traduite en basic par les systèmes holo.
– Ici l'agent Omba Nuo, observateur impérial sur Nar Shaddaa, au Seigneur Gisrid. Conformément à vos ordres, j'ai identifié tous les vaisseaux de modèle Tarisien correspondant à la description que vous m'avez envoyé et venant dans le Secteur Voggoada sur Nar Shaddaa et cela depuis près de quatre ans. Aujourd'hui, j'ai identifié le vaisseau Tarisien baptisé Star Angel. Il s'est posé hier sur une plate-forme de la Tour Hucha, contrôlée par Vogga le Hutt. Le pilote était bien un humain du nom d'Arneb Coreth. J'ai découvert qu'il est entré en contact avec un autre humain, Jay Zenov, un sbire de Vogga. Ils ont ensuite passé la nuit à faire la fête. Aujourd'hui, les deux humains sont partis de Nar Shaddaa, tous les deux à bord du Star Angel, après que Jay Zenov ait quitté le service du Hutt. Comme vous l'avez ordonné, je ne suis pas intervenu. Je suis certain qu'ils ne pensent pas avoir été repérés par les Services d'Intelligence Impériale. Je continue donc ma mission principale et je demande si je dois continuer la mission secondaire. Agent Omba Nuo, terminé.
Il avait déjà répondu à ce message, quelques heures seulement après l'avoir reçu. L'agent Omba Nuo avait fait du bon travail. Maintenant, c'était à Gisrid de jouer. Il allait bientôt se poser sur Korriban, accomplir sa mission et pouvoir se relancer à la poursuite de Jaylif Zenovin, ce déserteur et ex-apprenti du Seigneur Sion. Il attendait cet instant depuis près de quatre ans.

Gisrid manipula les commandes de l'holoprojecteur. Au bout de quelques secondes, il se rendit compte que l'auriculaire de sa main gauche était paralysé. De colère, il serra les dents, puis il agrippa son doigt de la main droite et le tordit deux fois avant de le remettre en place. Ses implants cybernétiques avaient cette fâcheuse tendance à se bloquer depuis sa dernière rencontre avec des Jedi. Cela irritait le Seigneur Sith. Il se jura d'étrangler le commandant de la Base Gladiator s'il ne trouvait pas sur Korriban des implants en bon état, contrairement à ceux du matériel médical usé du Harbinger.
– Maudit Jedi ! s'écria Gisrid. Attends un peu...
Une fois son auriculaire réparé, il reprit les commandes de l'holoprojecteur. Après avoir entré un dernier code, il se redressa, puis s'agenouilla, s'efforçant en même temps de se calmer.
Quelques secondes plus tard, l'appareil diffusa face à Gisrid l'image bleuâtre d'un humain à échelle réel. Ce dernier était de taille moyenne et quelque peu corpulent. On ne remarquait pas vraiment autre chose d'autre chez lui, derrière son long vêtement, une bure noire à large capuchon. Son visage était caché dans les ombres, mais on pouvait noter sa peau pâle, sa légère barbe et ses yeux d'un jaune brillant et menaçant, presque reptilien.
– Seigneur Gisrid, dit-il d'une voix grave mais apaisante, quelles nouvelles m'apportez-vous ?
– Maître, répondit le Sith en relevant la tête, je vais bientôt atteindre Korriban.
– Fort bien. J'espère que ce refuge sera plus durable que celui sur Vjun.
L'homme encapuchonné avait dit cette phrase sur un ton égal, mais Gisrid connaissait bien son Maître. Les mots choisis indiquaient qu'il n'avait toujours pas digéré la perte de la base secrète de Vjun et celle des cinq Jedi Noirs qui y avaient laissé la vie. Et plus important, il en tenait toujours Darth Gisrid responsable. Celui-ci préféra l'ignorer.
– Moi de même, mon Maître.
– Toutefois, Seigneur Gisrid, vous auriez pu m'appeler une fois être arriver sur la planète. Hors, vous avez préféré communiquer plus tôt. Pourquoi ?
« Toujours cette attention aux détails... », pensa Gisrid.
– Maître, j'ai reçu une piste pour la traque de Jaylif Zenovin. Je désire reprendre les recherches dès que le Harbinger sera amarrer à la Base Gladiator.
– C'est hors de question.
D'un coup, la voix était devenue plus cassante qu'apaisante.
– Maître, je...
– Je sais que cela est important pour vous, Seigneur Gisrid. Vous avez une rancune personnelle contre cet homme et vous avez promis au Seigneur Sion de l'éliminer pour lui. Cependant, vous êtes à présent Darth Gisrid, Seigneur Sith et Commandant Suprême de la Flotte Sith... et mon apprenti, non plus un simple Assassin Sith, disciple du Seigneur Sion. En prenant le titre et le nom de Darth, vous laissez derrière vous toutes les entraves du passé. Rancune, promesse,... Tous ces liens sont des entraves, Seigneur Gisrid. Si l'Ordre Sith était dans une position... disons plus favorable, vous auriez pu partir à la chasse aux vieux ennemis, mais j'ai besoin de vous à la tête de nos forces. Alors vous allez rester sur Korriban et superviser depuis là nos opérations dans la Galaxie, comme vous le faisiez sur Vjun... mais de manière plus prudente, évidemment. Il serait fort regrettable que la République et les Jedi vous retrouvent ici, n'est-ce pas ? Êtes-vous capable faire ce que je vous ordonne ?
Il y eut un long silence. Gisrid n'avait jamais aimé obéir. Suivre la voix du Côté Obscur devait le libérer de la soumission, mais tant qu'il n'était qu'apprenti, il n'avait pas à protester.
– Oui, Maître. J'en suis capable.
– Bien. (La voix était de nouveau plus apaisante.) J'ose espérer que l'importance de notre tâche pour l'avenir des Sith – notre avenir – ne vous échappe pas. Nous en avons déjà discuter. Le cas de Jaylif Zenovin est insignifiant en comparaison de ce que nous faisons actuellement.
– J'en suis conscient, Maître.
– Excellent. Si nous en avons terminé, j'ai encore beaucoup à faire de mon côté. Ne me décevez pas du vôtre, Seigneur Gisrid.
L'homme encapuchonné coupa la communication. Gisrid resta à genoux quelques temps, serrant les poings de colère. Le Maître ne voyait-il donc pas l'importance de Jaylif Zenovin ? Bien sûr, c'était personnel, mais cela avait-il vraiment moins d'intérêt pour l'Ordre Sith que les opérations actuelles ? Ce n'était pas l'avis du jeune Seigneur Sith. Après tout, un jour il sera assez puissant pour vaincre le Maître et deviendra le Seigneur Noir des Sith à son tour. Il était l'avenir des Sith et toutes les préoccupations matérielles du Maître n'étaient-elles pas ridiculement secondaires par rapport à ses sentiments et ses liens avec le Côté Obscur ? Le Seigneur Noir ne voulait pas tout lui révéler sur son grand plan pour restaurer l'Ordre Sith, mais il en savait assez pour ne pas y accorder plus de son temps que nécessaire. Cependant, il était l'apprenti et le Seigneur Noir était le Maître. Il obéirait. Enfin... Le Maître avait ordonner que Gisrid reste sur Korriban, pas qu'il abandonne toute idée d'éliminer Jaylif Zenovin.
Le Seigneur Sith se releva, entra une fréquence et activa le communicateur de chambre.
– Lieutenant Swellan, ici le Seigneur Gisrid. Préparez-moi une liste de chasseurs de prime efficaces dans la Bordure Extérieure. J'ai un contrat à faire exécuter.
Modifié en dernier par Beron le Mer 02 Mar 2016 - 21:51, modifié 1 fois.
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Messagepar Zèd-3 Èt » Lun 04 Jan 2016 - 22:14   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Intéressant ! Le Seigneur Sith ne serait pas l'Assassin de Coruscant ?

Une petite coquille : Bien sûr, c'était personnelle --› personnel

Bonne continuation (et bonne année) !
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Dark Sheep » Mer 13 Jan 2016 - 17:55   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Alors Gisrid n'est pas mort ! Et en plus il a pris du galon, si on peut dire :sournois:
J'ai comme l'impression qu'une confrontation entre nos héros et lui est inévitable, à un moment ou un autre… il a vraiment l'air obsédé par Jay.

J'ai bien aimé le passage sur la planète minière/pénitentiaire. Ça m'a rappelé le premier roman de la trilogie de Bane :wink:
Je me demande comment tu vas faire le lien entre ces prisonniers et l'Empire Sith !

Bon courage pour la suite. :jap:
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Messagepar Beron » Mer 02 Mar 2016 - 22:18   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Ne jamais sous-estimer un Sith. Oui, Gisrid, l'Assassin de deux Jedi sur Coruscant, est vivant et est même devenu Seigneur Sith depuis qu'on l'a laissé.
Vous en découvrirez plus sur cet antagoniste et sa relation avec Jay dans de futurs chapitres. :)

Je n'ai malheureusement pas encore lu le premier tome de la trilogie Dark Bane, mais ça viendra.
Tout sera lié à la fin. Les pièces du puzzle ne font que se mettre doucement en place pour l'instant. :sournois:

Merci pour les retours et la correction ! Je mets plus de temps à écrire en ce moment à cause des études, mais je n'abandonne pas ! J'ai encore prévu de nombreux chapitres !
Maintenant, on retrouve nos deux mercenaires dans le milieu de la Bordure Médiane.


Chapitre 4 - 3.947

Un client fidèle

Contruum était une belle planète. La population vivait regrouper dans quelques grandes villes, dispersées dans tout le système et où se concentraient la quasi-totalité des industries. Le reste était de vastes espaces sauvages. On y trouvait des océans profonds, des plaines recouvertes de végétaux et des montagnes hautes de plusieurs kilomètres. Les Contruumiens préservaient cette nature, où ils avaient construit des villas se fondant dans le paysage. Cela pouvait être agréable de vivre ici, pensait Arneb Coreth. Il observait les étendus d'herbes et de forêts éparses entourant la ville d'Eneetrus depuis l'une de ses nombreuses tours. Cependant, quand il retournait le regard vers la cité, il se disait qu'il valait tout de même être bien fortuné pour profiter de la nature Contruumienne et de la vie paisible à la villa. D'où il était, Arneb pouvait voir les quartiers pauvres de la ville-basse au centre. Leurs habitants étaient mieux lotis que les nombreux nécessiteux de Nar Shaddaa, mais cela n'enlevait rien à leurs problèmes. La cité d'Eneetrus et la région de Contruum qu'elle occupait se ressemblait en quelque sorte. L'immense plaine où on avait fondé la ville était bordée par un cercle de très hautes montagnes. Les plus riches villas se situaient sur leurs flancs et les moins fortunés étaient construites dans la plaine elle-même. Entourée des plus modestes villas, Eneetrus était elle-aussi construite en de multiples cercles concentriques, où les plus riches se trouvaient à l'extérieur et les plus pauvres au centre. D'abord, la ville-haute, qui accueillait les tours, donnait à la cité son enceinte. C'était ici que travaillait les habitants des villas, quand ils ne profitaient pas de leur vie rurale. Ensuite, la ville-médiane accueillait des immeubles plus petits et les très nombreux hangars et entrepôts d'Eneetrus. Les classes moyennes s'y regroupaient pour exercer leurs activités, notamment le ravitaillement et les services pour les vaisseaux passant en grand nombre par le système de Contruum. Enfin, le centre était la ville-basse, une sorte de grand puits où les pauvres s'entassaient dans des quartiers construits sur les flancs. C'était le cœur de l'industrie et des basses œuvres d'Eneetrus. Le fond du puits était les bas-fonds. Contrairement à Coruscant ou d'autres villes-planètes, ceux-ci ne constituaient pas les canyons urbains que l'on trouvait même dans la ville-haute. Ici, les bas-fonds ne faisaient que quelques kilomètres carrés, s'étendant ensuite encore plus bas dans un réseau de souterrains dont personne ne savait l'étendue exacte.

– Je te parle, Arn.
Arneb Coreth sortit soudainement de sa contemplation.
– Euh... Oui ! Enfin... tu disais, Jay ?
– Rhalala ! Plus tu vieillis, plus tu restes dans le vague ! s'amusa le jeune homme. Je te demandais si tu étais sûr que le Star Angel ne risque rien dans ce hangar ? Après tout, tu m'as bien dit que ce n'était pas la joie pour notre client en ce moment.
À quelques dizaines de kilomètres, les deux hommes avaient atterri et laissé leur vaisseau au spatioport d'Eneetrus, qui constituait près de la moitié de la ville-médiane.
– Non, je ne pense pas. Notre client protège bien ses pistes d'atterrissage et si ses ennemis voulaient s'attaquer à lui, il le frapperait plus durement qu'en détruisant le transport de deux mercenaires.
– Très bien ! C'est toi qui connaît notre bonhomme. Mais je t'avouerais que je serais plus rassuré si T5 était resté à bord.
– Bwooooit-tiit bip wooip !
– On n'est pas si nul en affaires, vieux tas de boulons ! s'indigna Jaylif.
– Du calme, vous deux. Je vous assure que le Star Angel est en sécurité et on va sans doute avoir besoin de T5 pour notre prochain contrat, tel que je connais notre client.
Les trois mercenaires – deux organiques et un robotique – quittèrent la piste d'atterrissage où leur taxi-speeder les avait déposé et entrèrent à l'intérieur de la tour. Celle-ci se situait au sud-ouest, près de l'enceinte de la cité et s'élevait à plusieurs centaines de mètres d'altitude. L'étage où les vétérans et leur droïde pénétraient – ainsi qu'une dizaine d'autres – étaient occupés par une puissante famille du crime organisé sur Contruum, les Din Fhanor. Arneb, Jaylif et T5-M1 furent contrôlés par deux gardes à l'entrée – un Twi'lek et une humaine. Ils ne leur retirèrent pas leurs armes, mais vérifièrent minutieusement leurs identités.
– C'est bon, dit l'humaine. Je vais vous escorter jusqu'au Boss. Bien sûr, pas de folie, sinon vous ne sortirez jamais vivants de ce bâtiment.
– Mademoiselle, ça ne me pose aucun problème de finir mes jours auprès de vous, dit Jay, son sourire charmeur aux lèvres.
Arneb soupira, mais souriait lui-aussi.
– Il n'a pas changé en fin de compte...
La femme était plutôt plate et surtout froide, mais son visage avait en toute objectivité un certain charme. Cependant, sa réponse était cinglante et meurtrière.
– Moi non plus. J'aime bien rester près de mes victimes quand elles agonisent. Suivez-moi.
Jaylif conserva son sourire.
– Tu vois. Elle m'aime bien, lâcha-t-il à son ami.
L'humaine conduisit les trois mercenaires dans un dédale de couloirs, d'escaliers et d'ascenseurs. La première fois qu'il était venu ici, Arneb se souvenait avoir pris un autre chemin, mais sa complexité l'empêchait de bien se remémorer lequel. C'était une technique simple et efficace pour perdre les assaillants et les visiteurs de passage qui souhaitaient gâcher l'ambiance par quelques tirs de blaster. Sur leur route, ils croisèrent d'autres gardes, des employés et des droïdes affairés à gérer les différentes entreprises, légales ou non, de la famille Din Fhanor. Ils passèrent devant des bureaux, une cafétéria et une armurerie secondaire, avec un arsenal capable de dissuader les espions et assassins les plus aguerris. Enfin, ils se retrouvèrent devant une grande porte qu'Arneb reconnût : la tanière du Boss. La femme activa le communicateur installé à la porte et échangea quelques mots avec la machine dans une langue inconnue du vétéran. Puis la porte s'ouvrit et la femme les invita à entrer. La pièce était de très grandes dimensions. Les sols étaient recouverts de riches tapis et des meubles luxueux, souvent de haute-technologie, trônaient çà et là. Des sculptures lévitaient sur leurs piédestraux et de magnifiques tableaux recouvraient les murs, notamment celui de gauche. À droite, l'architecte avait construit une immense baie vitrée, d'où on pouvait observer – ou plutôt dominer – toute la ville. Au fond, on avait installé un grand bureau de métal argenté et doré, avec un écran holographique à gauche et à droite et un projecteur au centre. Derrière, le Boss siégeait sur son trône.
– Ah ! Entrez, je vous prie, entrez ! s'écria-t-il, se levant et allant à leur rencontre.
Ils s'exécutèrent et Arneb s'inclina légèrement en saluant.
– Salut, Boss Zactus Din Fhanor ! Ravi de vous revoir !
– Moi-aussi, mon cher Arneb Coreth, moi-aussi ! En même temps, pourquoi vous aurais-je rappeler sinon ?
– Pour me payer un verre, peut-être, s'amusa le vétéran.
– Hahaha ! C'est vrai que j'oublie mes devoirs d'hôte. Nadiana, vous pouvez nous laisser, lança-t-il en direction de la femme.
– Bien, monsieur.
Elle partit et la porte se ferma derrière elle, laissant seuls les mercenaires avec Zactus Din Fhanor. Le Boss était un grand et large Besalisk. Il avait quatre bras, une crête massive et un visage épais, presque coupé en deux par une moustache bien fournie.
– Je suppose que ton compagnon est Jaylif Zenovin, non ? dit-il à Arneb en servant en même temps les deux verres.
– C'est exact, Boss. Puis-je vous demander comment le connaissez-vous ?
– Oh, je ne recrute jamais personnellement un collaborateur sans vérifier un peu son passé.
Jaylif lança un regard légèrement inquiet à son ami. Remarquant ce détail, le Besalisk s'empressa d'ajouter :
– Ne vous inquiétez pas, mon gars. Je ne vais pas dire tout ce que je sais sur tous les toits. Et puis avec ce que j'ai sais sur vous, je ne sais vraiment pas si ça aurait un quelconque intérêt pour moi de faire une chose pareille.
– Aucun intérêt, en effet, répondit Jaylif d'une voix terne.
Arneb but une gorgée du breuvage. Ce dernier n'était pas fort, mais avait du goût.
– Maintenant que les présentations sont faîtes, pourrait-on dire, pouvons-nous nous pencher sur ce qui nous amènent ici ? lâcha-t-il. J'ai entendu dire que la famille Din Fhanor rencontrait quelques difficultés depuis quelques temps.
– Tu as raison, répondit le Besalisk en soupirant.
Le Boss retourna à son bureau et indiqua les sièges des visiteurs d'un geste de son main droite supérieure. Les deux amis s'exécutèrent et T5 s'avança à la gauche du vétéran.
– Si je vous ai fait venir, c'est à cause de quelques problèmes dans la ville-médiane. Des problèmes provoqués par de vieilles connaissances à toi, Arneb.
– Le Clan Kiinzo ?
– Ceux-là même !
– J'ignorais que c'était encore eux qui vous causaient des ennuis. Si leur but est de se venger, ils sont un peu long à la détente.
– Oh, ils ne se vengent pas. C'est moi qui suis passé à l'offensive. Un de mes espions a eu accès aux comptes des Kiinzo. Je n'en revenais pas quand j'ai vu le nombre de crédits que leurs docks dans la ville-médiane leur rapportaient par mois. Avec de telles sommes, les revenus du Clan Kiinzo pourraient bien dépasser ceux de la compagnie astroportuaire. Je ne pouvais permettre une telle chose de se produire. Alors j'ai décidé qu'il était temps de repousser les Kiinzo des docks. Au début, tout se passait bien. Les procureurs attaquaient là où il fallait et les gangs de la ville-basse sortaient toujours au bon moment. J'ai cru que c'était plié, mais un matin, mes gars ont trouvé ceci devant l'entrée principale de cette tour.
Zactus activa l'holoprojecteur de son bureau. Soudain, une tête de Duro décapité apparut en trois dimensions entre les mercenaires et le Boss. D'instinct, Arneb et Jaylif eurent un léger mouvement de recul. Les yeux de l'alien à la peau vert pâle étaient exorbités et sa langue pendait de sa bouche.
– Mon espion, reprit le Besalisk, d'un ton sombre, mais visiblement satisfait de son petit effet. Celui-là même qui avait découvert la petit fortune que se faisaient les Kiinzo avec leurs docks. Après cela, c'est allé de mal en pis. Les procureurs ont commencé à « manquer de moyens », les types des Kiinzo échappaient de plus en plus fréquemment à leurs poursuites et les gangs n'ont plus osé sortir de la ville-basse. Apparemment, le sang avait coulé un peu partout dans les ghettos. Et puis, il y a quelques semaines, mes hommes ont commencé à disparaître dans la ville-médiane, avant de réapparaître quelques jours plus tard, les tripes à l'air. Bref, un vrai désastre !
– Plutôt bien résumé, dit Jaylif.
– Plutôt, oui.
– Qu'attendez-vous de nous, Boss ? demanda finalement Arneb.
– Oh, c'est simple. Je veux que vous réussissiez là où mes gars ont échoué.
– C'est-à-dire ?
– Cette optimisation des docks, cette résistance qui ne veut pas céder à mon emprise, c'est l’œuvre d'une seule et unique personne.
Il appuya sur un bouton et l'image du Duro mort laissa sa place à celle d'un humanoïde miniature. L'holoenregistrement était de mauvaise qualité : le personnage apparaissait flou et monochrome.
– Le nouveau chef du Clan Kiinzo. Je n'ai presque rien sur lui : cette image et un nom principalement. Lexmald Kiinzo. Qui est-il, je n'en sais rien. Oh, bien sûr, il y a des rumeurs : un petit voyou plus intelligent que tous les autres, un ex-soldat Sith créant son propre empire, un tueur né qui joue au chef de bande,... Franchement, il n'y a rien de solide dans tout ça. Mais ça ne devrait pas vous poser trop de problèmes, non ?
– Sans doute pas, répondit Arneb. S'il existe bien, ce ne sera plus pour très longtemps. Mais il aurait été plus efficace d'engager des tueurs à gage ou des chasseurs de prime plutôt que deux mercenaires, ne pensez-vous pas ?
– Oh, évidemment ! Sauf que vous n'aurez pas simplement à couper la tête du Clan Kiinzo : vous aurez à détruire son corps. Tu te souviens de leur base, n'est-ce pas Arneb ?
– Oui. C'est pour ça que vous nous voulez sur cette affaire.
Ce n'était pas une question.
– J'aurai bien sûr pu engager toute une bande de mercenaires pour faire le boulot, mais je ne veux pas déclencher une guerre des gangs dans tout Eneetrus. Une équipe très réduite devrait être capable de régler le problème avec quelques blasters et une poignée d'explosifs.
– Plutôt une cargaison complète, dit le vétéran en souriant. Mais oui, cette équipe devrait en être capable.
– Excellent ! Surtout, n'oubliez pas que nous sommes au bord d'une guerre ouverte et que je ne veux pas de guerre ouverte. Si, après cette... heu... opération, le Clan Kiinzo n'est pas forcé de retourner au trou sombre dans lequel il aurait dû resté, j'en serai fort mécontent.
– Nous comprenons, conclue Jaylif, avant de finir son verre.
Arneb l'imita, puis demanda :
– Combien de temps avons-nous ?
– Deux semaines, peut-être plus si c'est bien justifié.
– Ça suffira. Je connais déjà les lieux après tout. Qu'en est-il de la récompense ?
– Twoot-ti ! émit T5.
– Mmh... Disons, dix milles.
– Woooooooowiiiiiip ! bipa fortement le droïde.
– Silence, T5, dit froidement Arneb avant de s'adresser à nouveau plus cordialement à Zactus. Nous sommes deux, maintenant, Boss.
– J'espérais que ça ne ferait pas grimper les prix.
– Et pourtant...
– Oh, oui..., soupira le Besalisk massif. « Et pourtant », comme tu dis... mmh... Quinze milles ?
– C'est beaucoup mieux. Quinze milles crédits et les Kiinzo ne seront plus un problème pour vous.
– Parfait !
Les trois hommes se levèrent et se serrèrent la main. L'accord était conclus.
– Maintenant, dit Zactus, je vous demanderais de me laisser. Ce n'est pas que votre compagnie m'est désagréable, bien au contraire, mais j'ai quelques affaires importantes à régler.
– Très bien, dit Arneb. Nous aussi avons du pain sur la planche à présent.

Quelques minutes plus tard, les deux mercenaires et leur droïde avaient quitté la tour de la famille Din Fhanor. Ils se retrouvaient tous les trois dans un taxi-speeder les ramenant au Star Angel, plongeant ainsi vers la ville-médiane.
– Biip-twoooit toot-bip.
– Non, T5. Il ne serait pas monté plus haut. Je connais ce genre de personnage. Ils sont du genre généreux, mais si tu te montres un peu trop insistant, ça ne finit vraiment pas bien.
– Tu as l'air de bien connaître notre client, Arn.
L'intéressé se tourna vers son ami. Dès que Zactus Din Fhanor avait évoqué ses connaissances sur le passé de Jaylif, ce dernier était resté peu loquace. En réalité, cela avait toujours été un point sensible pour son compagnon.
– Effectivement, Jay. Je t'ai déjà dit que j'ai travaillé pour lui, pendant ton... retrait sur Nar Shaddaa. J'ai remplis la mission qu'il m'avait confié et j'avoue avoir plutôt apprécié le Boss.
– A-t-il également fouillé dans ton passé ?
– Très probablement. Il voulait quelqu'un d'efficace pour ce travail.
– Tu ne m'as toujours pas dit en quoi consistait ce dernier.
– Tu ne l'as pas demandé.
– Je le fais maintenant.
Les deux hommes soutinrent leurs regards pendant près d'une minute, tandis que T5 observait silencieusement la scène. Jaylif voulait en savoir plus sur les rapports entre Arneb et Zactus Din Fhanor. Pensait-il que son ami avait renseigné le Boss sur le passé de son associé ? Non, c'était peu probable. Pourtant... Il y avait une lueur de méfiance et de colère dans les yeux de Jaylif. Le vétéran répondit la vérité.
– Je venais réclamer une prime sur Contruum. Sur place, après avoir reçu ma récompense, on m'a recommandé pour un travail auprès du Boss. Il s'agissait de chasser le Clan Kiinzo d'une usine de composants électroniques dans la ville-médiane, puis de voler pour le compte de la famille Din Fhanor des documents lui permettant de s'emparer légalement de cette industrie. Je remplis la mission avec brio. Pour les documents, j'ai dû les prendre dans la base des Kiinzo. C'est pourquoi j'ai étudié minutieusement sa structure. Enfin, Zactus m'a proposé de participer à un raid contre un gang de la ville-basse affilié aux Kiinzo. J'ignorais que le chef du Clan se trouvait avec eux à l'occasion d'une rencontre d'affaires. Les autres hommes des Din Fhanor et moi avons tué beaucoup de gangsters, ce jour-là, ainsi que le chef du Clan Kiinzo.
– C'est toi qui l'a tué ?
– Non. Cependant, j'ai aujourd'hui reconnu celle qui l'a fait : c'était cette femme à l'entrée, Nadiana.
– Je croyais que ce n'était qu'une simple garde. Belle et froide, ajouta-t-il avec un sourire.
– Froidement meurtrière, oui. Je me souviens d'elle comme quelqu'un de dangereux et tu sais que j'en ai rencontré des gens dangereux. Si le Boss l'a placé à une entrée de sa tour, c'est qu'il prend la menace que ce Lexmald Kiinzo pèse sur son organisation très au sérieux. En fait, je pense qu'il ne nous a pas tout dit.
– Je suis d'accord.
Jaylif se détendit. Son ami l'imita, faisant disparaître la tension entre eux. Le plus jeune demanda :
– Alors, on commence par quoi ?
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Messagepar Dark Sheep » Ven 04 Mar 2016 - 18:34   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Tiens ! Ça fait plaisir de retrouver Arneb et Jaylif :)
Je dois dire que j'ai trouvé ce chapitre agréable à lire, et pas chargé en fautes.
L'histoire sur laquelle tu lances tes héros semble "anecdotique", mais j'imagine qu'il va se passer quelque chose qui en fera plus qu'une "simple mission" :sournois:
Content de voir que tu poursuis cette aventure, et j'ai hâte de suivre la suite :wink:
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Messagepar Beron » Mar 21 Juin 2016 - 18:08   Sujet: Re: Star Wars KoTOR: La reconstruction des deux Ordres

Et me voilà de retour, avec un chapitre que j'ai eu beaucoup de mal à écrire. Décidément, les scènes d'action sont vraiment les plus difficiles à rythmer.


Chapitre 5 - 3.947

Blasters, lance-roquettes et explosifs


Les deux lunes de Philos illuminaient la scène de leur lueur pâle. Une rue déserte, entre deux rangées d'immeuble d'habitation. Deux gardes républicains marchaient l'un à côté de l'autre, détendus mais le fusil blaster en mains. Fohn Kaer regarda sa montre : 00:08. Il inspira, puis expira lentement. Il devait rester calme, absolument préparé à accomplir sa mission. Toute l'opération risquait d'échouer si jamais un seul membre de l'équipe ne parvenait pas à remplir ses objectifs. Mais tout de même, Fohn avait attendu un tel instant depuis des jours. Monter cette opération avait pris du temps ; un temps que Fohn n'avait pas passé à ennuyer les forces républicaines. Il allait enfin pouvoir passer à l'action. Le vétéran Philosi regarda à nouveau sa montre : 00:09. Il se pencha un peu plus en avant. Depuis le toit du bâtiment où il se trouvait, Fohn avait une vue dégagée sur la rue en contre-bas. Il s'agissait juste que la patrouille ne le remarque pas. L'ancien commando d'élite de l'Armée Sith pointa son fusil blaster sur les soldats républicains et attendit. Ses bras, ses jambes, son dos : tout était dans une parfaite position, traduisant des années d'entraînement et d'expérience. Fohn Kaer vérifia l'heure : toujours 00:09. Il devait se montrer patient. La patrouille lui tournait presque le dos désormais. Au moins, ainsi placés, ils auraient moins de chance de repérer le tireur. Un dernier coup d’œil à sa montre : 00:10. Sentant l’excitation montée, il s'efforça de garder le calme, sa respiration légère et régulière. Il mit en joue le garde républicain de gauche, attendit qu'il soit parfaitement dans sa ligne de mire, puis appuya sur la gâchette. Grâce à l'atténuateur sonore et visuel, l'arme ne produisit que peu de bruit et de lumière. Le corps de Fohn absorba sans faillir le recul. Le trait de plasma toucha la nuque de sa cible, quand le tireur décala son arme de quelques degrés sur la droite. Le second garde eut à peine le temps de réaliser que son camarade s'écroulait, juste avant qu'un nouveau tir le frappe au-dessus de la mâchoire, son casque inefficace face à la puissance de l'arme.

Sur le toit, Fohn Kaer vérifia quelques secondes que ses cibles étaient mortes, avant de reculer et d'activer son comlink au poignet.
– Patrouille éliminée. Cachez les corps, Hunter 5.
– Affirmatif, Hunter 3.
Fohn se pencha à nouveau pour voir Zeerva Parr courir depuis une ruelle sombre jusqu'à ses deux victimes. Il les traîna une à une vers sa cachette, puis les dépouilla de tout ce qui pourrait intéresser la résistance – armes, munitions, grenades soniques, etc. Fohn Kaer regarda l'heure : 00:12. Ils avaient été rapides. Puis, il activa à nouveau son communicateur.
– Hunter 3 à Hunter 1. Patrouille neutralisée de notre côté. À vous.
– Excellent, Hunter 3, répondit la voix du commandant Danj Bhas. Hunter 2 et 4 ont également réussi. Convergez vers le point Echo.
– Bien reçu. Hunter 5 et moi nous mettons en route.
Fohn coupa la communication et alla dans la direction opposée à la rue. Il atteignit une échelle qu'il se dépêcha de descendre. Le vétéran se retrouva dans une autre ruelle à l'arrière du bâtiment. Il courut vers la gauche et prit de nouveau la gauche dès qu'il put. Il arriva bientôt à l'intersection de la rue principale. Zeerva avait fait disparaître toute trace de la patrouille. Il restait en arrière, dans l'ombre, attendant le signal de Fohn. Celui-ci vérifia son environnement. Jugeant qu'il n'y avait pas de danger, il s'engagea dans la rue et courut à petite foulée dans la direction d'où étaient venus les gardes. Il n'entendait pas son camarade, le sachant à quelques pas derrière lui.

Au bout de trois minutes à ce rythme, Fohn arriva au bout de la rue. Il s'arrêta à l'angle et Zeerva se tint juste derrière lui, prêt à le couvrir en cas de besoin. La rue donnait sur une large place circulaire avec un grand bâtiment au centre, une tour environ deux fois plus grande que les immeubles d'habitation aux alentours. C'était leur cible : un des relais du pouvoir républicain dans le District Sith. Au total, il y avait dans ce dernier quatre « bureaux de l'administration du Secteur LK-21 », plus un cinquième représentant la base centrale de la garnison républicaine à Liinas Minor. Cette dernière accueillait une caserne de soldats d'élite en plus de la police militaire habituelle, ainsi que des garages pour les véhicules de l'Armée. Cette base se dressait à la frontière entre le District Sith et le reste de la ville. Elle formait le point de passage obligé pour franchir le mur, lorsqu'on n'avait pas un airspeeder avec les codes nécessaires pour passer au-dessus sans être abattu par les canons laser automatiques. Les quatre petits bureaux de l'administration étaient moins bien protégés, plus accessibles pour les résidents et présentant un visage un peu moins inamical que la base républicaine. Cependant, chaque bureau était un îlot de la présence militaire du Sénat, seul au milieu de sa place entouré d'habitations plus basses. Chacun avait ses défenses : des armes anti-émeutes et même quelques mitrailleuses laser. Une petite caserne de la police militaire y avait été installé, ainsi que des plates-formes dans les hauteurs pour les airspeeders. Il n'allait pas être simples de détruire cet endroit, mais les partisans Sith étaient bien décidés à réussir leur mission.
Fohn activa son comlink.
– Hunter 1, nous avons atteint le point Echo. Nous sommes en visuel de la cible.
– Bien. Rapprochez-vous de Golf. Surtout restez cachés. Les holocams ne sont pas encore désactivées.
Il fit signe à Zeerva, puis les deux hommes s'avancèrent au pas de course sur la place. Ils se collèrent rapidement à l'un des arbres – de la végétation dispersée aux alentours par les autorités municipales pour casser la dureté du bureau administratif. Fohn vérifia l'holocam la plus proche : comme prévu, elle se trouvait à quelques mètres devant, au dessus d'un lampadaire multidirectionnel éteint pour la nuit. Les deux anciens soldats patientèrent le temps que l'holocam détourne son objectif, puis ils foncèrent. Les prochaines minutes furent passées à se déplacer de couvert en couvert. Finalement, ils arrivèrent près de la porte principale du bâtiment, cachés derrière des poubelles. Les deux holocams qui surmontaient la porte balayaient toute la zone.
– Hunter 1, nous sommes tout prêt de Golf, annonça Fohn dans son comlink. Nous attendons vos instructions.
– Excellent, Hunter 3. Hunter 2 et 4 sont à mi-chemin. Hunter 6 aura bientôt accompli sa mission.
– D'accord, Hunter 1. Nous sommes en attente.
Il regarda sa montre : 00:26. Le groupe était dans les temps. Il s'adossa à la poubelle, ignora la faible mais désagréable odeur de détritus et se détendit. Quand le feu de l'action s'éteignait pour un moment, il fallait en profiter pour reprendre son souffle. Son compagnon l'imita, mais il restait visiblement sur les nerds.
– Régularise ta respiration, Zeerva. Ça va détendre tes muscles.
Hunter 5 s'exécuta au mieux. Au bout d'un vingtaine de secondes, il semblait aussi serein que son camarade.
– Excuse-moi, chuchota-t-il. Je ne suis pas habitué à de telles opérations. Définitivement, je préfère le combat dans l'espace que sur la terre ferme. Toi, j'imagine que tu as connu bien des missions de ce genre.
– En effet. Mais je ne crois qu'il y ait tant de différences que ça entre se battre dans l'espace et se battre sur terre. Un combat reste un combat.
– Tu as peut-être raison. Pourtant, c'est ce que je ressens.

Ils attendirent quelques minutes, puis le comlink de Fohn s'activa.
– Hunter 3 et 5, vous me recevez ?
– Oui, commandant.
– Hunter 2 et 4 sont en position. Faites attention à ne pas les descendre quand vous les verrez. Hunter 6 est prêt également. Si vous êtes parés, nous pouvons passer à l'action.
– Nous sommes parés, Hunter 1 !
– Okay, les gars. La fête commence à 00:33. Les holocams vont s'éteindre deux fois de suite. Attaquez uniquement après la seconde fois.
Fohn et Zeerva tinrent leurs fusils blaster près de leurs torses et se redressèrent légèrement. L'ex-commando étira sa tête pour tenter de repérer la position d'Hunter 2 et 4, mais ne vit rien. Il regarda sa montre : 00:32. Plus qu'une minute... Fohn repensa un instant à Shaya et à leur enfant qu'elle portait. C'était pour eux qu'il se battait aujourd'hui. Pour eux et tous ceux qui subissaient la République ! Puis il se reconcentra sur sa mission. Il vérifia en vitesse son équipement : son fusil, son pistolaser de poing, ses grenades étourdissantes et son bouclier ; tous étaient prêts à servir sa volonté guerrière. Un regard à l'heure : 00:33. Il se redressa encore, regarda attentivement les deux holocams. Au bout de quelques secondes, leur mouvement cessa et la lueur orangée de leurs objectifs s'estompa. Puis, elles se rallumèrent. Une dizaine de secondes passa et enfin les holocams se désactivèrent définitivement.
– Allez ! s'écria Fohn..
Les deux hommes accoururent, fusils braqués sur la porte. En tournant la tête à droite, Fohn remarqua Hunter 2 et 4 – Askae Hain et Ladrica Rohv – avançant sans bruit dans la même direction qu'eux. Parfaitement synchronisés, ils atteignirent tous les quatre la porte principale au même moment. Ladrica posa sur la serrure blindée une charge électromagnétique. Une petite décharge apparut, puis les deux battants coulissèrent. Les quatre résistants impériaux entrèrent, fusil blaster en avant pour Ladrica, Zeerva et Fohn ; Askae avait son fusil à répétition laser. Ils se trouvèrent dans un couloir court, très faiblement éclairé, vide de toute présence humain ou alien. Tous les dispositifs de sécurité avaient été désactivés quand Hunter 6 – Ashira Jarpa – avait coupé le courant dans le bâtiment et laissé uniquement en marche les portes automatiques et quelques lumières, alimentées par le générateur auxiliaire. Aucune tourelle laser ne s'activa donc pour massacrer les intrus. Ils arrivèrent ensuite dans la grande salle d'accueil au public du bureau administratif. Les droïdes de protocole éteints s'alignaient le long d'un mur, derrière les guichets, que les quatre vétérans dépassèrent. Leurs objectifs étaient plus loin. Ils s'enfoncèrent dans le bâtiment, allant à l'étage par un escalier de secours et restant groupés. Ils trouvèrent finalement à ce niveau le poste de sécurité principal. Une porte blindée verrouillée en gardait l'accès.
– Hunter 2, à vous de jouer ! lança Fohn.
L'ex-commando Hain commença à pirater les commandes de la porte. Dix secondes plus tard, il déclara froidement :
– C'est bon.
Tous se tinrent prêts. Askae Hain appuya sur un dernier bouton. Les portes s'ouvrirent, donnant sur une pièce pleine de moniteurs et d'ordinateurs. Quatre hommes et deux femmes en uniforme de soldat républicain se tenaient là. Ils semblaient vraisemblablement inquiets, activés à tenter de faire fonctionner leurs machines. Les résistants impériaux ne prirent pas le temps de s'en assurer. Un déluge de lasers frappa les gardes. Ils ne réalisèrent sans doute même pas ce qui venait de se produire. Les quatre intrus entrèrent, puis fermèrent la porte derrière eux. Zeerva s'exécuta sans perdre de temps à pousser les corps dans un coin. Les autres se mirent aux commandes des terminaux. Fohn contacta le commandant.
– Hunter 1, ici Hunter 3. Nous sommes au poste de sécurité au premier étage. Résistance minime éliminée. Aucun mort ni blessé de notre côté.
– Parfait ! Les renforts arrivent. Poursuivez votre mission et tenez bon.
– À vos ordres, chef.
Il se tourna vers Askae et Ladrica.
– Vous avez commencé le téléchargement des données ?
– Affirmatif, Hunter 3, répondit Ladrica. Nous prendrons tout ce qui pourrait nous servir plus tard.
– Okay ! Hunter 5, partons en avant sécuriser l'étage.
– Bien compris.
Fohn et Zeerva quittèrent la pièce, blasters au poing. Ils avancèrent dans le couloir qu'ils venaient d'emprunter, puis revinrent à l'escalier de secours.
– Garde ta position. Je vais voir les ascenseurs principaux.

Seul, Fohn avança encore quelques temps. Enfin, il atteignit un hall sur lequel donnait trois cages d'ascenseur. Il entendit de l'agitation dans celle de gauche. On tambourinait à la porte depuis l'intérieur et on pouvait également entendre quelques appels à l'aide. Tous les ascenseurs avaient été une première fois coupé par Hunter 6, puis avait été relancé avec les portes automatiques, puisant leur énergie sur le générateur auxiliaire. Les idiots ! Ils n'ont même pas la présence d'esprit de relancer l'élévateur quelques secondes après la panne. Les fonctionnaires de la République, je vous jure... Vérifiant de tous les côtés qu'il ne s'agissait pas d'un piège, Hunter 3 s'approcha de la cage de droite. Une fois certain qu'il n'y avait aucun danger dans son dos, il pointa son arme sur les portes , la tenant d'une main ferme, puis appuya sur le bouton de l'ascenseur de l'autre. La cage s'ouvrit alors, dévoilant la cabine légèrement décalée vers le bas. Ses occupants, un homme et une femme en uniforme de gardes républicains, affichèrent d'abord une expression de soulagement. Puis, ils notèrent l'arme et le visage légèrement amusé de l'intrus. Avant qu'ils n'aient pu crier, Fohn eut tirer une longue salve de plasma dans la cabine. Il lança ensuite dans son comlink :
– Accès aux ascenseurs sécurisé.
– Bien reçu, répondit Ladrica.
Fohn attendit quelques instants dans le hall ou à côté, vérifiant que chaque pièce environnante soit vides. Rien à cette heure de la nuit. Puis, Hunter 2, 4 et 5 arrivèrent.
– Nous avons toutes les données ! s'écria la femme ex-capitaine. Hunter 8 et 9 sont entrés au rez-de-chaussée.
– Alors nous pouvons commencer à faire nos petites courses ! Prenons l'ascenseur du centre, celui de gauche est occupé par deux cadavres.
Le groupe ouvrit les portes et entra. Fohn appuya sur le bouton indiquant le cinquième étage. L'élévateur monta pendant quelques instants. Quand les portes s'ouvrirent à nouveau, les résistants impériaux avaient leurs blasters pointés vers l'extérieur. Cependant, aucune cible valide ne se présenta à eux. Le hall qui se trouvait devant eux était aussi désert que celui du première étage. Ils ne perdirent pas de temps et poursuivirent leur chemin. Au bout de quelques secondes, ils atteignirent une porte semblant plus épaisse que les autres. Les Impériaux se placèrent de part et d'autre, puis l'ouvrirent et lancèrent une grenade aveuglante. Un bruit suraigu se fit entendre et un flash illumina jusqu'au couloir. Des personnes crièrent à l'intérieur. Les résistants entrèrent alors en force, tirant sur tous ceux qu'ils voyaient. Les baraquements des gardes avaient de nombreuses tourelles de défense automatiques à l'extérieur – désactivées par Hunter 6 –, mais rien à l'intérieur. Ce fut un carnage. À quatre vétérans bien équipés contre une douzaine de gardes non-armés et se réveillant douloureusement ou aveuglés par la grenade, le rapport de force était pour une fois clairement du côté des Impériaux. Un Républicain, blessé à la jambe, eut toutefois le temps d'activer l'alarme avant que Zeerva Parr ne l'exécute d'un tir dans la colonne vertébrale.
– Biiiiip ! - Biiiiip ! - Biiiiip !
– C'est maintenant qu'il faut se dépêcher, les gars ! lança Fohn Kaer.
Le groupe d'intrus entra dans une pièce adjacente, gardée par une autre porte blindée : l'armurerie. Bien que ce bâtiment n'était qu'un bureau administratif local, il disposait d'une réserve d'armes assez impressionnante. En voyant cela, de nombreux souvenirs de guerre revinrent en tête à Fohn. Lors de la destruction d'une station militaire républicaine dans la Bordure Médiane, anéantie au nom du Seigneur Malak, Fohn secondait le chef de sa section. Ce jour-là, les commandos impériaux-sith avaient également fait une entrée meurtrière dans des baraquements, puis investi l'armurerie. Deux carnages, deux armureries. L'histoire se répétait. Le souvenir de l'explosion des munitions et par conséquent de toute la station arracha un sourire nostalgique à Fohn. Mais aujourd'hui, ils n'allaient pas faire sauter cette pièce. Pas le temps pour un petit feu d'artifices improvisé.
– Vite ! lança-t-il, plus pour lui-même que pour les autres.
Ils trouvèrent facilement ce qu'ils étaient venus chercher : quatre lance-roquettes et encore quatre missiles pour chacun d'entre eux. Des modèles compactes, faciles à cacher.
– Hunter 1, nous avons les colis, dit Fohn dans son comlink. Nous partons.
– Bien compris, les gars. Grouillez-vous ! Les patrouilles ne vont pas tarder à arriver !
Le groupe de résistants quitta l'armurerie et la caserne jonché de cadavres, puis s'élança le plus vite possible dans les couloirs. Le poids des armes les ralentissait et le cri de l'alarme leur cassait les oreilles. Ils entrèrent dans l'ascenseur et Ladrica Rohv pressa violemment le bouton du rez-de-chaussée. L'attente parut bien plus longue qu'à la montée. Une simple impression. L'élévateur n'avait qu'un étage supplémentaire à parcourir. Les portes s'ouvrirent enfin. Deux seconde auparavant, Askae Hain pointait son fusil à répétition sur la sortie. Personne. Le groupe s'élança dans la salle d'accueil. Derrière les guichets, près de la porte principale, Hunter 8 et 9 – Eirin Derimas et Iajim Madd – les attendaient. C'était bon signe. L'équipe les rejoignirent.
– Vous avez placé les charges ? demanda Fohn.
– Affirmatif, Hunter 3 ! répondit Eirin. Nous n'avons plus qu'à sortir d'ici.
– Excellent ! Commandant, la zone est-elle dégagée ? dit-il au communicateur.
– Oui, Hunter 2, mais nous voyons quatre airspeeders de patrouille se diriger vers vous depuis le nord. Vous devez dégager de là maintenant !
– Reçu ! Vous avez entendu, les gars ? On fonce !
Les six résistants sortirent précipitamment du bureau de l'administration.

La place était encore déserte. Aucune menace ne semblait prêt à leur tomber dessus. Ils gardèrent ainsi leurs blasters baissés et coururent aussi vite que possible. Vers mi-parcours, Fohn risqua un coup d’œil derrière lui. Il vit les lumières des speeders républicains se rapprocher dangereusement des bureaux. Ils ne paraissaient pas les avoir repéré ; ils gardaient une vitesse rapide et égale, en formation large. Mais il ne fallait pas traîner. Aller ! Plus que quelques mètres ! Les lance-roquettes et leurs munitions pesaient lourdement sur leurs dos et dans leurs sacoches. Fohn voyait Hunter 7 – le lieutenant Geth Yr – leur faire un signe. Il gardait l'entrée de la ruelle où ils devaient se réfugier. Si les Républicains les repéreraient, il devait ouvrir le feu en premier et couvrir la retraite du groupe. Askae Hain, qui ouvrait la marche, parcourut les derniers mètres le séparant de la ruelle. Il fut vite suivi par Ladrica, Zeerva et Iajim, puis Fohn lui-même. Eirin fermait la marche. Dans les ombres, ils ralentirent et s'arrêtèrent, pour reprendre leur souffle. Dès que ses poumons le lui permirent, Fohn alla un peu en arrière, retrouvant Geth Yr. Les puissants phares des véhicules de sécurité éclairaient le bureau de l'administration et une bonne partie de la place. Deux airspeeders restèrent en altitude, tandis que les deux autres se posèrent. De petite unité de gardes républicains en émergèrent, arme au poing.
– Fohn ?
– Euh... oui, pardon ?
Askae Hain venait de l'interpeller.
– Nous devons vite quitter cet endroit.
– Oui, allons-y.
À l'exception de Geth Yr, tous les Impériaux-Sith étaient encore un peu épuisés. Mais ils devaient impérativement rejoindre le commandant au plus vite. Le groupe s'avança au pas de course dans la ruelle sombre, guidé par Hunter 7. Ils atteignirent leurs véhicules en même temps qu'Hunter 1, qui venait juste de descendre des toits.
– Bravo à tous ! les félicita-t-il. Mais nous n'en avons pas encore terminé. Fohn, vous êtes celui qui a tué le plus de Républicains cette nuit. À vous l'honneur !
Il lui tendit un appareil reconnaissable entre tous : un détonateur.
– Merci, commandant ! répondit l'ex-commando en le prenant en main. J'adore vraiment ces jouets.
– Allons voir le spectacle depuis là-haut ! Tous en selle !
Ils montèrent sur leurs fonceurs. Fohn enfourcha le sien, Iajim Madd allant derrière lui. Il activa les répulseurs principaux et l'appareil prit de l'altitude. Les autres l'imitaient. Arrivés légèrement au dessus des bâtiments, ils s'arrêtèrent, maintinrent leurs positions et regardèrent tous vers le bureau de l'administration. Fohn tint fermement le détonateur.
– Longue vie à l'Empire Sith !
Il appuya.
L'explosion dévasta le rez-de-chaussée en une seconde. Les piliers et murs porteurs venaient d'être broyés par le choc. Le souffle fit éjecter plusieurs tonnes de gravats depuis les murs les moins épais. Puis, le bâtiment s'effondra, d'abord les trois premiers étages sur eux-mêmes et enfin la structure entière s'abattit sur la place, dans la direction où ils étaient entrés puis sortis. Les pilotes des deux speeders républicains dans les airs eurent suffisamment de réflexes pour s'écarter rapidement. Pas ceux qui avaient atterri. Les deux véhicules furent écrasés et noyés sous un déluge de durabéton et de métal. Quand la structure percuta le sol, l'onde de choc se ressentit dans tout le District Sith. L'air vibra tout autour. Un immense nuage de poussière s'éleva à au moins une cinquantaine de mètres. On entendit encore quelques déflagrations secondaires. Une plus grosse éjecta des flammes en dehors du nuage. Sans doute l'armurerie. Finalement, cette mission s'était bien terminée avec l'explosion de ces réserves de munition !
– C'est beau, hein ! s'écria Iajim.
– Tu l'as dit ! répondit Eirin.
– Allons, les gars ! dit le commandant. Le spectacle est fini. Il est temps de partir d'ici !
Le groupe se détourna du nuage de poussière et s'en retourna vers sa base. En poussant son fonceur au maximum, Fohn se dit que désormais le gouvernement d'occupation de Philos ne négligerait plus jamais l'ancrage impérial dans le District Sith. Et il avait raison.
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