truefaith a écrit:un film évolue toujours au montage et en post prod en général...Pas que chez Lucas, les films réglés en amont que tu décris ca n'existe pas..La post prod c'est une étape dans la fabrication d'un film, pas une excuse pour du révisionnisme...
Pas exactement. Il semble me souvenir que les films de la Prélo étaient tournés de façon "dynamique", différente de la manière habituelle : les rushes numériques étaient montés illico de manière à donner tout de suite une vision de ce que le film serait au final, et si ce n'était pas satisfaisant, les scènes, ou des scènes supplémentaires, étaient retournées sur le champ, les acteur, les décors et les costumes étant toujours là, c'était facile de modifier ou de retourner. Le montage n'était plus une étape séparée mais entrait directement dans le processus de tournage. On pourrait donc dire que le film était réglé en amont. La post-prod n'était là que pour les FX, le montage étant déjà pensé en amont.
PiccoloJr a écrit:Effectivement, la thèse des changements comme arguments "commerciaux" peut à la limite se discuter pour 1997 (même si l'argument premier de la promo était la redécouverte de Star Wars au cinéma)
En effet, je me limitais exclusivement à la version ressortie en 97. Les changements qui ont été introduits ensuite sont vraiment mineurs (mais le simple "Nooo" fait beaucoup parler de lui). Qui plus est, quand je vois la scène finale de
ROTJ (pas la version avec Christiansen, celle de l'ES d'origine
) je ne peux pas m’empêcher de lui trouver au goût très prononcé de Prélogie, bien que
TPM ne soit sorti que plus tard. Les designs sont déjà là, le style visuel, etc.
Qui plus est, je n'ai jamais nié que Star Wars était
avant tout une œuvre artistique, conçue et pensée comme telle. Je disais simplement que sa composante commerciale était indéniable et importante. Même si la resortie de l'ES en 97 n'avait pas un but franchement commercial (quoique, là encore, la volonté de gagner de l'argent ne devait pas être si étrangère que ça, mais bon...) elle servait de tremplin, artistique sinon commercial, à la Prélogie, le fin de
ROTJ sentait le trailer. Je ne peux pas croire que les considérations commerciales ne jouent qu'un rôle limité dans les décisions qui ont été prises. Artistiques, certes, mais quelque part, peut-être inavouées, même, commerciales.
Après, vouloir faire disparaître les versions d'origine, oui, c'est une volonté d'auteur. Remettre l'ouvrage sur le métier, c'est une volonté d'artiste, d'un auteur, du moins, Lucas. D'ailleurs, il y avait un risque, somme toute, ça aurait pu ne pas marcher. Après, modifier une œuvre ça c'est déjà vu par le passé, voilà pourquoi personnellement ça ne m'a pas plus choqué que ça, du point de vue artistique. Je crois me souvenir que "Le Barbier de Séville" de Beaumarchais a été modifié plusieurs fois, joué d'abord comme une pièce en cinq actes, huée par la critique de l'époque et modifiée par l'auteur avant d'avoir la forme qu'on lui connait aujourd'hui.
Ce qui me paraît difficile à cerner, c'est la limite entre volonté artistique et volonté commerciale, sachant que l'artiste fait l’œuvre dont il rêve, mais qu'il doit
aussi faire quelque chose qui se vend bien, faire des concessions commerciales, de manière à pouvoir financer la prochaine œuvre. Où se limite la chose artistique et où la chose commerciale prend-elle le pas ? Jar-jar est-il une volonté artistique de comique, de tendresse, d'enfance, d'innocence, ou une volonté commerciale de faire un truc qui se vendra (et avouons-le, qui s'est bien vendu) ?
Un mensonge peut faire le tour de la terre le temps que la vérité mette ses chaussures — Mark Twain