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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Dark Sheep » Dim 08 Mai 2016 - 13:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon, ok… j'avais loupé deux chapitres :pfff:
Mais voilà ! C'est rattrapé, et les deux d'affilée pour m'imprégner comme il se doit dans ton ton vaste univers !
Je dois dire que j'ai bien aimé le chapitre Rogue, je commence à mieux cerner Corran et a apprécier davantage l'escadron.
Le coup de la simulation au début est sympa, et la volée de Défenseurs à laquelle ils se frottent en fin de simu est effrayante :transpire:
La dénommée " Siveline " est bien mystérieuse, et j'ai hâte d'en apprendre plus à son sujet.
Le sentiment de Corran lorsqu'ils approchent de la bataille ne laisse aucun doute : méditation de combat en cours :diable:

Et du coup… le chapitre d'après semble se dérouler après une bataille dont on ne sait rien :shock:
Ça fait un choc, je dois le dire !
Le C'Baoth est effectivement bien fêlé :paf:
En tout cas, il a détecté Corran dans la bataille, et j'ai dans l'idée que notre jeune Celric risque de se retrouver entre ses griffes… :chut:

J'ai hâte de découvrir le bilan du combat, et la suite de l'aventure !
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar L2-D2 » Dim 08 Mai 2016 - 17:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 63 lu !

Effectivement, découvrir les conséquences de la bataille sans avoir trop vu de la dite-bataille, ça a de quoi surprendre ! :shock: Mais comme un Chapitre entre Thrawn, C'Baoth et Pellaeon ne se refuse pas, on te pardonne aisément !

En plus, les choses avancent, notamment l'idée de recruter des Forceux qui serviraient de larbins à C'Baoth (du moins selon lui) ou d'armes pour l'Empire (plutôt dans l'optique de Thrawn). Avec Celric qui se révèle être sensible à la Force et Corran Horn qui a bien détecté la Méditation de Combat du clone - et que le clone a détecté lors de la bataille - les choses risquent de prendre dangereusement forme pour la Nouvelle République... :sournois:

Et puis tu en profites pour teaser le prochain Chapitre avec Poldrei, au détour d'une ligne de dialogue : joli !

Comme d'habitude, vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 11 Mai 2016 - 10:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos commentaires ! Je vais y répondre en fin de message... Après un nouveau chapitre ! ;)

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 64

— Excellence, nous allons quitter l’hyperespace, déclara l’officier de navigation.
— Merci, Lieutenant, répondit Poldrei.
Installé dans un siège à l’arrière du poste de pilotage, il posa son datapad et s’adressa à l’officier le plus haut-gradé.
— Capitaine Rikers ?
— Oui, Excellence ? répondit le concerné, un homme solidement charpenté d’une quarantaine d’années.
— Activez la balise de neutralité dès que nous serons repassés dans l’espace réel.
L’officier hésita.
— Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, c’est très risqué. Nos armes seraient désactivées et il nous sera impossible de les remettre en marche dans un délai convenable.
— Quelle importance ? répliqua Poldrei. Notre hôte est un ancien officier de l’Empire, après tout… Et un homme honorable par-dessus le marché. Même s’il est devenu Seigneur de Guerre, il respectera à la lettre les coutumes impériales. Seul Vador pouvait donner l’ordre d’attaquer un vaisseau plénipotentiaire, et cela parce qu’il ne craignait pas les représailles. Non, vraiment, nous ne risquons rien.
— Les Rebelles pourraient vouloir vous capturer, tenta Rikers.
— Des Rebelles, ici ? Nous sommes au cœur des territoires encore contrôlés par nos forces, Capitaine. Ils ne s’y risquent pas. À présent, faites ce que je vous ai ordonné, ajouta le Moff d’une voix plus dure.
— Oui, Excellence, pardonnez-moi.
L’alarme de proximité du poste de pilotage se déclencha alors, rappelant tous les pilotes pour la manœuvre de sortie de l’hyperespace. Le capitaine entama le décompte. Arrivé à zéro, il abaissa la manette.
Sartinaynian, l’une des nombreuses perles du secteur du Braxant, se trouvait à présent devant eux.
La couleur orangée de la sphère planétaire était loin de refléter la diversité des panoramas présents au sol. Sartinaynian offrait un habitat idéal pour les mammifères, avec une atmosphère de type 1 et une gravité normale. Ses paysages se composaient à la fois de grandes forêts et de plaines désolées dans lesquelles étaient construites les quelques villes autrefois fondées par les premiers colons. Elle ne différait pas fondamentalement de Polcaphran, si ce n’est de par l’importance de son dirigeant.
Les cieux de la planète suffisaient à en témoigner. En plus d’une grande diversité de plateformes défensives, une flotte d’assaut complète croisait entre l’Iron Consular et Sartinaynian. Poldrei dénombra pas moins de vingt Destroyers Impériaux, soit plus du triple de ce qu’il avait pu obtenir jusqu’à présent pour Thrawn. Il distinguait également un certain nombre de vaisseaux plus petits, de type Enforcer, ainsi que des Vindicator, tous deux semblables aux croiseurs Immobilizer, à l’exception exception faite des puits de gravité. C’étaient de petits vaisseaux remarquablement bien conçus, très appréciés dans la Bordure Extérieure.  
Mais tous étaient éclipsés par la gigantesque silhouette effilée qui restait en retrait. C’était un Cuirassé Stellaire, un des derniers mastodontes de l’espace en service. Sur chacun de ses flancs, une immense étoile bleue cyan à douze branches reliées les unes aux autres par un polygone de la même couleur indiquait avec fierté son allégeance.
— Monsieur, le Reaper nous invite à accoster, annonça Rikers.
— Très bien, allons-y, répondit Poldrei sans quitter le spectacle des yeux.
Un tel déploiement de forces était inhabituel pour l’Empire, en particulier depuis le fiasco d’Endor. Mais la personne qui le convoquait était de ceux qui avaient l’autorité nécessaire pour l’organiser. Après tout, c’était l’un des rares Seigneurs de Guerre à avoir été intégré au Haut Commandement par Palpatine lui-même, à l’inverse d’usurpateurs comme Zsinj ou Krennel.
L’Iron Consular traversa le déploiement aussi vite que possible ; Poldrei ne souhaitait pas faire attendre son hôte.
La corvette, offerte par Jan Stefside au nom du Diktat Corellien, s’avança sous la gigantesque superstructure du Reaper et s’approcha du plus grand hangar ventral. Là, un rayon tracteur prit le relais des réacteurs et rapprocha le vaisseau avec une précision quasi-millimétrique, le plaçant de sorte que la proue et la rampe de débarquement soient à l’intérieur du champ de force.
L’Iron Consular semblait massif au milieu de ce hangar pourtant plus large que le standard impérial, mais il n’impressionnait pas autant que le grand détachement de stormtroopers qui se positionnait à ses pieds. Il devait y avoir près d’un demi-millier de soldats accompagnés d’un détachement conséquent d’officiers ; dans le sas d’accès à la corvette, Poldrei ravala sa salive et vérifia son uniforme. Il ne tenait pas à commettre d’impairs…
Il descendit la rampe d’un pas soigneusement maîtrisé, ni trop rapide ni trop lent, à la rencontre de l’homme qui l’attendait en bas. Légèrement plus petit que Carth, il lui ressemblait néanmoins ; un regard intelligent, rusé même, de fins cheveux grisonnants et des traits secs. Sa taille ne l’empêchait pas d’être solidement bâti ; bien qu’il approche de la soixantaine, comme son invité, il était en très bonne forme.
— Bienvenue dans l’Alignement de Pentastar, déclara Ardus Kaine quand Poldrei arriva face à lui.
— Merci de m’y accueillir, répondit Poldrei avec enthousiasme. Je suis ravi de voir que les Douze Étoiles vont toujours aussi bien. Votre cérémonie d’accueil était comme toujours : parfaite.
— J’aime les vieux rituels, les défilés et les parades, surtout quand ils sont bien exécutés, admit le Grand Moff avec un léger sourire. Cela faisait longtemps, Carth…
— Trop longtemps, en effet.
Lorsque Poldrei était devenu Moff suite à la trahison de son prédécesseur, il avait été placé sous les ordres de Kaine, l’homme fort de la Bordure Extérieure depuis la mort de Tarkin à la bataille de Yavin. Les deux hommes n’avaient travaillé que peu de temps ensemble ; après la bataille d’Endor, Kaine avait rejeté la mascarade mise en place par Sate Pestage et Ysanne Isard pour remplacer l’Empereur et avait fondé l’Alignement de Pentastar dans la région du Braxant, l’une des plus impérialistes de la Galaxie. Poldrei, lui, était resté fidèle au pouvoir de Coruscant, malgré de nombreuses réticences ; il se trouvait coincé là à cause de sa position isolée du reste de l’Alignement. Les deux hommes avaient toutefois maintenu le contact pendant de longs mois, jusqu’à la chute de Coruscant et l’établissement d’un Conseil Intérimaire paranoïaque rejetant toute idée d’alliance avec des Seigneurs de Guerre.
— Alors, que me vaut ce plaisir ? demanda Kaine après qu’ils se soient installés dans la salle de conférences principale du Reaper.
— Au risque de vous décevoir, Ardus, ce sont les affaires, répondit Poldrei avec un soupir forcé. Le Conseil Intérimaire manque de vin muun et est d’accord pour lever l’embargo si vous nous le fournissez à un tarif avantageux.
— Avec plaisir ! rigola le Grand Moff. Apportez-moi la tête d’Ars Dangor sur un plateau et je vous fournirai un vaisseau-citerne entier !
— On peut s’arranger… Plus sérieusement, j’ai réellement besoin de certains produits que vous seul pouvez encore me fournir.
— Intéressant. Le Conseil est d’accord ?
— Le Conseil n’a pas son mot à dire. J’agis en toute autonomie, comme j’aurais dû le faire depuis longtemps.
— Bienvenue dans l’ère post-Palpatine ! Que vous faut-il ?
— Deux stations Golan Mark Trois pour protéger les voies hyperespatiales de Polcaphran, déclara Poldrei. Et… Tout le surplus de vos chantiers navaux.
— C’est une demande audacieuse ! jugea Kaine en arquant les sourcils. Vous voulez vraiment devenir Seigneur de Guerre, Carth ? Ma proposition tient toujours. Polcaphran aurait toute sa place dans l’Alignement…
— Je vous en remercie, Ardus, mais je ne peux toujours pas accepter. Je bâtis quelque chose d’autre… Pas forcément incompatible avec l’Alignement, mais il est encore trop tôt pour en parler.
— Alors, les rumeurs sont vraies, lâcha le Grand Moff.
Son regard se fit plus dur, plus inquisiteur.
— Thrawn est de retour, et vous travaillez pour lui.
— Nous travaillons ensemble, corrigea Poldrei. Il gère la guerre contre les Rebelles, et je m’occupe des relations diplomatiques – principalement avec le Conseil Intérimaire.
Voyant que Kaine ne répondait pas, il poursuivit :
— Ardus… Je ne peux pas croire que vous préfériez la clique de Dangor à cet homme.
— Cet homme ? répéta le Grand Moff. Ce n’en est pas un…
— Je sais, mais…
— Et c’est un Grand Amiral. Le treizième Grand Amiral.
— Le remplaçant de Zaarin.
— Vous savez qu’Octavian Grant était mon ami ?
— Je sais surtout qu’il nous a tous trahis, répliqua durement Poldrei. Le « dernier Grand Amiral »… Il s’est montré indigne de cette fonction.
— Il s’est retrouvé piégé par la Nouvelle République et il a préféré capituler, corrigea Kaine. C’est lâche, mais le courage n’est pas la qualité la plus répandue dans cette galaxie… Grant a toujours été quelqu’un de très logique. Très… tactique. Il savait que les Grands Amiraux n’étaient qu’une mascarade de l’Empereur pour empêcher un soulèvement généralisé de la flotte. Il l’a toujours su. Et il a accepté le marché.
— Ils avaient quand même des capacités stratégiques…
— Grant, oui. Teshik, oui – enfin, ce qu’il en restait après cet incident dans l’Amas de Hapès. Batch, Zaarin ? C’étaient des scientifiques, des concepteurs, plus que des militaires de génie. Ishin-Il-Raz était un fanatique illuminé… Vous voulez que je continue ?
— Thrawn appartient à la première catégorique, martela le polcaphréen. Il a sauvé l’Empereur et vaincu…
— Il ne peut pas représenter l’Empire ! gronda Kaine en se levant.
Poldrei retint son souffle ; il connaissait de réputation le tempérament volcanique du Grand Moff et ses emportements dévastateurs.
— Je pense que vous vous trompez, Ardus, dit-il le plus posément possible. Cela fait plus d’un an que je suis membre du Conseil Intérimaire, et, croyez-moi, c’est suffisant pour vous miner le moral. Quand j’ai rencontré le Grand Amiral, j’ai découvert quelque chose que je n’attendais plus, que je n’espérais plus…
Son regard se perdit dans le souvenir de ses rencontres avec le non-humain.
— Une vision du futur. Et les capacités pour la réaliser.
— Si cela suffisait à faire un bon dirigeant, cela se saurait… marmonna Kaine en se rassayant. Si Leight Barton avait ces talents, lui confieriez-vous les rênes de la Flotte ?
Le sang de Carth s’échauffa en entendant le nom maudit. Discrètement, il serra le poing, en se servant de cette sensation comme une ancre dans le domaine de la raison.
— Cela n’a absolument rien à voir. Vous connaissez Barton. Vous savez ce qu’il a fait à l’Empire, et ce qu’il m’a fait. Ainsi que ce que j’ai l’intention de lui faire si la Providence le place un jour sur mon chemin. On ne peut pas comparer Thrawn à ce traître, cette crapule, ce voleur… Le Grand Amiral est un génie. Il a une ambition pour le renouveau de l’Empire, sur le plan militaire. Et il m’offre la possibilité de contribuer à celui de notre société.
— Vraiment… marmonna le  Grand Moff, peu convaincu.
— Vous savez que j’ai beaucoup d’admiration pour ce que vous avez bâti avec l’Alignement… Mais je pense qu’il souffre encore de certaines failles qui ont réduit l’Empire à ce qu’il est.
— Le spécisme, devina Kaine.
— Exact.
— C’est le fondement de l’Ordre Nouveau. Vous en êtes conscient ?
— Le spécisme, la terreur perpétuelle, l’égoïsme et l’avidité – ce sont autant de failles qui ont amené des milliards de personnes à rejeter l’Empire – y compris des humains.
— Palpatine avait compris la nécessité d’une galaxie unie autour de la Haute Culture Humaine.
— Mais il a tenté de le faire par la force, en écrasant tout ce qui allait à son encontre. Et cela, alors que le processus se déroulait naturellement, petit à petit… Et sans les immenses pertes, physiques et immatérielles, que nous avons dû subir.
Kaine, l’air ennuyé, ne répondit pas, et Poldrei choisit de ne pas pousser cette discussion plus loin.
— J’ai besoin de quelque chose d’autre, reprit-il alors.
— Je vous écoute.
— Si je me souviens bien, quelques vestiges de l’Inquisitorius vous ont rallié après Endor. Avez-vous encore leur matériel ?
Le Grand Moff posa un regard consterné sur lui.
— Après les Grands Amiraux, les Inquisiteurs ? dit-il doucement. Vous vous attaquez à des domaines qui vous dépassent, et de loin. Les utilisateurs de la Force ont été la cause de la ruine de l’Empire…
— Palpatine en était un, rappela Carth.
— Et ça lui a réussi ! répliqua Kaine avec un rire sans joie. Les pouvoirs mystiques ne devraient pas intervenir dans les affaires des gens comme vous et moi. Je sais que vous étiez un admirateur de Vador, mais permettez-moi de vous dire que nous nous portons tous mieux sans lui. Et sans les Jedi…
— La Force devrait servir l’Empire et non l’asservir. Et c’est ce que j’ai l’intention de mettre en place.
— Je vous souhaite bien du courage. Mais vous finirez par échouer… Ils se retournent toujours contre vous.
L’amertume qui perçait dans le regard du Grand Moff saisit Carth, ranimant les doutes qu’il éprouvait sur son projet si original, si ambitieux…
Si téméraire.
— Des membres de l’Inquisitorius ont effectivement rejoint le Braxant à la mort de Palpatine. Enfin… Disons plutôt qu’ils se sont invités. Leur leader, Jerec, est arrivé avec un énorme vaisseau mal entretenu, auquel il manquait la moitié de l’équipage… Et il m’a demandé de l’aide. Je lui en ai apporté. Il a eu les hommes, le matériel et bien d’autres choses encore. Je pensais qu’il pourrait diriger les campagnes de l’Alignement contre les Seigneurs de Guerre de plus en plus ambitieux, tels que Zsinj, qui menaçaient alors mes frontières. Je me trompais. Jerec était obsédé par une seule chose : un secret Jedi. Pour le retrouver, il a impliqué toutes ses ressources. Cela n’a pas suffit. Il m’en a demandé d’autres, et j’ai refusé, faute de résultats. Comme vous pouvez vous en douter, ça ne lui en a pas plus… Il m’a menacé, comme le faisait Vador avec les officiers sous son contrôle. Vous avez déjà assisté à ce genre de scènes ?
— Oui, répondit laconiquement Poldrei, les images de l’exécution de son ancien supérieur, le colonel Xafeniu, lui revenant en tête.
— Alors vous comprenez de quoi je parle. Et à quel point c’est humiliant, pour moi, Ardus Kaine – successeur de Wilhuff Tarkin à la tête de la Bordure Extérieure, fondateur de l’Alignement de Pentastar, commandant du Reaper, l’un des hommes les plus puissants de la Galaxie – d’être ainsi menacé et dominé par un être abject qui a acquis son pouvoir à la naissance et n’a jamais rien fait pour le mériter.
— Je le comprends tout à fait, répondit Poldrei.
Et il le pensait. À ses débuts dans la flotte, son statut d’enfant de la classe moyenne polcaphréenne lui avait valu de nombreuses railleries de la part de ses collègues issus de vieilles familles militaires, proches du pouvoir, plus influents grâce aux relations et aux parentés. Il avait dû batailler dur pour prouver à ces gens-là qu’il était tout aussi digne qu’eux – et même plus encore – de devenir un officier d’exception.
Et au premier rang de ces prétentieux… Il y avait Barton. Déjà lui. C’était ainsi qu’il l’avait remarqué… Ainsi qu’il avait commencé à le haïr… Pourtant, avec le recul, il réalisait à présent que c’est à ce moment-là que l’anaxsi lui avait fait le moins de mal.
— Qu’est-il arrivé à ce Jerec ?
— Il a disparu, et ma flotte avec lui. D’après les rumeurs, un mercenaire du nom de Katarn, travaillant pour la Rébellion, s’est occupé de lui. Depuis, j’ai décidé de fermer l’Alignement pour le renforcer, peu à peu… Et me préparer au jour inéluctable où je serai le chef de la dernière force impériale de la Galaxie. Ce jour-là, je serai prêt.
— Il ne viendra peut-être jamais.
— Nous verrons. J’ai toujours le matériel des Inquisiteurs… Il est stocké ici-même. Je vais donner des ordres pour le transférer dans votre vaisseau, ajouta-t-il à la grande surprise de Poldrei.
— Vous me le donnez ?
— Je n’en avais plus l’utilité, éluda Kaine. À mes yeux, cela n’a jamais été rien de plus qu’un tas de bibelots poussiéreux et d’instruments de torture ancestraux.
— Eh bien… Merci.
— Prenez ça comme un gage d’amitié… Octius !
Une porte de la salle s’ouvrit et un jeune lieutenant accourut l’air paniqué.
— Oui, Excellence ? demanda-t-il en se mettant au garde-à-vous.
— Faites transférer le contenu de la soute 32-A dans le hangar principal pour chargement à bord du vaisseau du Moff Poldrei ; le capitaine de bord vous dira où le mettre. Ordonnez ensuite aux chantiers navals de Yaga Minor, Ord Trasi, Jaemus et Entralla de me fournir un compte-rendu détaillé de leur planning de production pour les neuf mois à venir. Je veux également que toutes les usines locales de Sienar me donnent ces informations. Avez-vous tout bien noté ?
— Euh… Oui, je crois, lâcha le jeune homme, fébrile. Soute 32-A, Sienar, Yaga Minor, Ord Trasi, Entralla.
— Vous oubliez Jaemus, remarqua Kaine d’une voix aigre.
— C’est corrigé ! répliqua immédiatement le lieutenant, paniqué.
— Rompez, alors.
Il salua une dernière fois et repartit aussi vite qu’il était entré.
— Ce qu’il est difficile d’avoir du personnel de qualité de nos jours… marmonna le Grand Moff. Enfin…
Son regard se posa sur Poldrei.
— Vous aurez immédiatement l’équipement de l’Inquisitorius, mais il faudra attendre pour le reste. Je vous recontacterai prochainement pour convenir d’un nouveau rendez-vous…
— Entendu.
Kaine se leva, l’air content de lui.
— Nous verrons alors pour les modalités du rapprochement entre l’Alignement et les forces du Grand Amiral.
— Voilà une excellente nouvelle, répondit Poldrei en l’imitant.
Et c’est plus que ce que j’espérais…

************


Dark Sheep a écrit:La dénommée " Siveline " est bien mystérieuse, et j'ai hâte d'en apprendre plus à son sujet.

Oh, on en apprendra plus, ne t'en fais pas... Mais je vais faire durer le suspense. :sournois:

Dark Sheep a écrit:En tout cas, il a détecté Corran dans la bataille, et j'ai dans l'idée que notre jeune Celric risque de se retrouver entre ses griffes… :chut:

C'est possible qu'ils se rencontrent, en effet... Mais attention à ne pas sous-estimer le jeune polcaphréen !

L2-D2 a écrit:En plus, les choses avancent, notamment l'idée de recruter des Forceux qui serviraient de larbins à C'Baoth (du moins selon lui) ou d'armes pour l'Empire (plutôt dans l'optique de Thrawn). Avec Celric qui se révèle être sensible à la Force et Corran Horn qui a bien détecté la Méditation de Combat du clone - et que le clone a détecté lors de la bataille - les choses risquent de prendre dangereusement forme pour la Nouvelle République... :sournois:

C'est possible, en effet... :siffle:
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Messagepar L2-D2 » Mer 11 Mai 2016 - 17:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 64 lu !

Ah, un Chapitre avec Poldrei ! :love:

Encore une fois, pas de déception au programme : et avec l'entrée en scène d'une "nouvelle" faction Impériale qui semble accepter de se rallier au panache blanc de Thrawn (ou plutôt à son uniforme de Grand Amiral), voilà des ressources conséquentes pour le Chiss et ses alliés... avec la confirmation de la doublette Thrawn/Poldrei, l'un aux commandes de l'armée, l'autre gérant la diplomatie, le relationnel et la refonte du modèle social Impérial (là, comme ça, on se croirait dans un parti politique ! :lol: ).

Comme d'habitude, j'adhère totalement aux discussions des personnages, on sent vraiment à quel point Poldrei souhaite convaincre son interlocuteur du bien-fondé de ses action, face à un Ardus Kaine qui en a tellement soupé des manigances politiques qu'il a du mal à imaginer l'Empire capable de se ressaisir.

Comme d'habitude, un mot d'ordre : la suite ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 11 Mai 2016 - 20:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:avec la confirmation de la doublette Thrawn/Poldrei, l'un aux commandes de l'armée, l'autre gérant la diplomatie, le relationnel et la refonte du modèle social Impérial (là, comme ça, on se croirait dans un parti politique ! :lol: ).

Normal ; c'est une fan-fic très politique... Et nous n'en sommes qu'à la deuxième partie ! :cute:

Le but, après tout, c'est d'assister à la naissance de cette "Fédération Impériale", d'où ce premier tome, L'Aube de la Reconquête, qui nous permet de suivre les étapes de la gestation du projet. Pour l'heure, Poldrei sait juste qu'il veut bâtir quelque chose de nouveau, sans le spécisme, sans la terreur propres à l'Empire de Palpatine... Il lui reste encore beaucoup à définir pour son nouveau régime !
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Ven 13 Mai 2016 - 0:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Attention, champagne (jus d'orange pour moi) et confetti, j'ai enfin réussi à finir la première partie (même si tu t'es acharné sournoisement à rajouter fréquemment des nouveaux chapitres pour me compliquer la tâche ! :wink: )

Donc petit résumé de mes impressions avant de me lancer dans la deuxième partie.

chap 28 : J'ai trouvé très intéressant que l'annonce de l'existence d'un treizième Grand Amiral ne soit pas une surpris pour tous et que cela n'étonne pas plus que cela Carth. Tu évites un topos de révélation extraordinaire/pavé dans la mare en continuant à jouer sur les nuances des gens.

chap 30 : La réflexion des bothans sur l’hégémonie humaine est très intéressante, er de prendre la "dynastie" Skywalker comme point de départ, c'est très pertinent !
La façon dont ils perçoivent la grossesse de Leia a aussi attiré mon attention. Elle me semble à la fois très politiquement stratégique et un peu sexiste... Son état biologique prend désormais, pour eux, une place prépondérante, au détriment de son état d'esprit. Si elle n'avait pas été enceinte, ils auraient peut-être pensé de la réaction de Han qu'il voulait la calmer... Cette façon de la penser la réifie, la rend simplement utilitaire : Beny'lya ne conçoit pas que Han se soucie de ce qu'elle pense, mais uniquement qu'il se soucie de ses enfants...

chap 32 : petit bémol, à cause d'un certain manque de cohésion du chapitre à mes yeux : le mauvais pressentiment du début et le revers de la fin me semblent mal liés. Pas d'un point de vue logique, bien sûr, mais à la lecture, j'ai eu l'impression qu'il y a avait trois phases, un peu hermétiques les unes aux autres... Peut-être est-ce parce que la partie centrale (le "strike" sur les Impériaux) est assez neutre : plus de mauvais pressentiment ou d'anxiété, mais pas non plus de joie ou de soulagement/satisfaction face à la réussite. Cette phase est très factuelle, et du coup on (je en tout cas) perd(s) l'implication émotionnelle de la première phase....

chap 34 : Excellent chapitre ! Une conférence passionnante, et une avancée d'intrigue très prometteuse !

chap 36 : comme l'a dit L2, les intrigues se rejoignent ! Youpi !

chap 37 : chapitre sympathique, un peu court, mais assez drôle, comme l'a dit L2.

chap 38 : Quel @#><*%# de cliffhanger !

J'aime beaucoup les chapitres avec Corran, peut-être parce qu'il y a beaucoup de dialogues. J'aime bien l'ambiance qu'ils créent.

chap 39 : Très bon Thrawn, comme d'habitude. Et cette intrigante liste...

chap 40 : Le passage où Carth serre les poings n'est peut-être pas assez amené... Il a semblé jusqu’ici bien calme. Sa réaction colle très bien avec ce qu'il vient de dire, mais peut-être aurais-tu pu faire monter la sauce un peu plus tôt...
Par exemple quelque chose comme :
Le Virulence progressait progressait lentement mais sûrement, au grand dam de la formation ennemie.
— Le Virulence a été construit par l’Empire. Ces chantiers ont été construits par l’Empire, s’exclama Carth en le désignant du plat de sa main droite, légèrement tremblante. Par conséquent...
Ce n'est, bien sûr, qu'une suggestion... :)

Sinon, j'ai particulièrement apprécié la mise en abîme de la bataille, la façon dont les enjeux sont augmentés par les discussions du Conseil. C'est une excellente façon de faire monter la pression !
Le retournement de situation est effectivement bien ficelé.

chap 41 : J'ai trouvé ce chapitre moins enthousiasmant que les autres. Même si j'étais contente pour Celric, le chapitre m'a semblé assez convenu. Enfin ça reste bien, hein !

chap 43 : le colonel Wassisdaz ? Sérieux ? :D
Ahlala... Ces fameux dossiers M et W...

chap 44 : Très très très très sympathiques retrouvailles, tant pour les personnages que pour le/la lect.eur.rice.
J'en profite pour m’inscrire en faux par rapport aux ressentis d mes collègues lecteurs de débarquer au milieu d'une bande de potes. Bien que n'ayant lu aucun X-Wings, je n'ai pas du tout eu cette sensation-là. Certes, je me perds encore un eu dans les noms, mais l'ambiance est suffisamment réussie, suffisamment évocatrice, je trouve, pour m'intégrer à ce type de groupe e de scène, dont les dynamiques sont bien connues mais bien aimées... Par exemple, ce droïde, je ne l'avais jamais vu, mais j'étais quand même bien contente de le "retrouver"...

Ah oui, et MARAAAAAAA !

chap 45 : L'analyse de Poldrei par Thrawn est très intéressante et très bien écrite.

chap 46 : Encore une fois, une scène intéressante et bien menée. La faiblesse et les difficultés de Poldrei sont également une agréable nouvelle facette du personnage.

chap 47 : très bon chapitre, comme d'habitude, passionnant et bien mis en scène (même si j'avoue être un peu paumée, parfois, dans les enjeux intergalactiques). Comme le disait L2, on continue d'en savoir plus sur Poldrei, sur des plans et de façons différentes !

chap 48 : Aaaaah !
J'ai beaucoup aimé le subtil changement de point de vue, qui passe à un narrateur omniscient. C'est trop teasiiiing ! (voix de fan-girl)
Très bonne façon de clôturer la partie.
Bon suspens, avec l'angoisse qui monte, et n ne sait toujours pas de que sont ces M et W !!!!!

Voilà.
En avant pour la partie 2, maintenant !

Ah oui, et tu as un petit MP pointilleux aussi... :cute:
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Messagepar Dark Sheep » Ven 13 Mai 2016 - 11:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Un bon chapitre dans lequel Carth n'est pourtant pas sûr de l'emporter !
On se demande d'ailleurs ce qui a bien pu convaincre Kaine.
Quoi qu'il en soit, avec ses forces armées en plus, ça va devenir compliqué pour la Nouvelle République :transpire:
Petit clin d'œil à Jedi Knight et Kyle Katarn, pas mal :wink:
Je suis curieux de voir ce qui va découler de tout ça.
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 14 Mai 2016 - 11:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

Rine, ravi de te revoir dans le coin ! :cute:

Rine Œil-de-panda a écrit:La façon dont ils perçoivent la grossesse de Leia a aussi attiré mon attention. Elle me semble à la fois très politiquement stratégique et un peu sexiste... Son état biologique prend désormais, pour eux, une place prépondérante, au détriment de son état d'esprit. Si elle n'avait pas été enceinte, ils auraient peut-être pensé de la réaction de Han qu'il voulait la calmer... Cette façon de la penser la réifie, la rend simplement utilitaire : Beny'lya ne conçoit pas que Han se soucie de ce qu'elle pense, mais uniquement qu'il se soucie de ses enfants...


Effectivement, la conception des Bothans (enfin, surtout de ces deux-là) est très "biologique" ; ce sont des prédateurs, ils pensent par l'instinct... En négligeant totalement les sentiments.

Rine Œil-de-panda a écrit:chap 32 : petit bémol, à cause d'un certain manque de cohésion du chapitre à mes yeux : le mauvais pressentiment du début et le revers de la fin me semblent mal liés. Pas d'un point de vue logique, bien sûr, mais à la lecture, j'ai eu l'impression qu'il y a avait trois phases, un peu hermétiques les unes aux autres... Peut-être est-ce parce que la partie centrale (le "strike" sur les Impériaux) est assez neutre : plus de mauvais pressentiment ou d'anxiété, mais pas non plus de joie ou de soulagement/satisfaction face à la réussite. Cette phase est très factuelle, et du coup on (je en tout cas) perd(s) l'implication émotionnelle de la première phase....

Je relirai le chapitre pour voir si je peux légèrement améliorer l'effet... Après, pour les Rogues, le combat en lui-même n'est rien de plus qu'une journée classique de travail. :transpire:

Chapitre 40 --> Je prends note de ta suggestion, je vais regarder comment améliorer ça. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'en profite pour m’inscrire en faux par rapport aux ressentis d mes collègues lecteurs de débarquer au milieu d'une bande de potes. Bien que n'ayant lu aucun X-Wings, je n'ai pas du tout eu cette sensation-là. Certes, je me perds encore un eu dans les noms, mais l'ambiance est suffisamment réussie, suffisamment évocatrice, je trouve, pour m'intégrer à ce type de groupe e de scène, dont les dynamiques sont bien connues mais bien aimées... Par exemple, ce droïde, je ne l'avais jamais vu, mais j'étais quand même bien contente de le "retrouver"...


Eh bien, ravi que ça marche pour tout le monde... C'était le but de l'histoire entière, une sorte d'hommage à l'UE Legends. ^^

Et merci pour le MP, je vais reprendre tout en détail prochainement. ;)

Dark Sheep a écrit:Un bon chapitre dans lequel Carth n'est pourtant pas sûr de l'emporter !
On se demande d'ailleurs ce qui a bien pu convaincre Kaine.


Mais est-il vraiment convaincu ? :siffle:

Dark Sheep a écrit:Petit clin d'œil à Jedi Knight et Kyle Katarn, pas mal :wink:

C'est pas le dernier... J'aime beaucoup cette série de jeux. ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 30 Juin 2016 - 11:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon, il est temps de reprendre l'écriture, après un mois et demi d'interruption... Pour la bonne cause ! Mes concours étant achevés (et fructueux :D ), je peux reprendre un rythme de parution aussi régulier que possible, et ça commence dès maintenant !

(Il peut être utile de relire ce chapitre avant celui d'aujourd'hui)

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 65

— Il devrait arriver, annonça la laborantine sans lever le nez de son écran. Il a toujours quelques minutes de retard…
— Merci, répondit vivement Celric. Je peux attendre…
Il parcourait du regard la vue qui s’offrait à lui au-delà de la fenêtre qui ouvrait cette salle du Bâtiment des Sciences Organiques sur le reste de l’Université de Polcaphran. Les formes épurées des amphithéâtres devant lesquels attendaient quelques étudiants matinaux contrastaient avec la rigueur naturelle des édifices d’Heduris visibles dans le lointain. Les couleurs pâles et métalliques des revêtements visibles, associés à la verdure environnante et à la lumière légèrement violacée de l’aube polcaphréenne, offraient une sensation étrangement apaisante.
J’aurais sans doute aimé étudier ici… songea le jeune homme en se focalisant sur les jeunes qu’il voyait arpenter les allées de pierre.
J’ai fait mon choix, s’asséna-t-il mentalement. J’ai décidé de suivre mes convictions et de me battre pour elles. De venger mes parents…
Mais maintenant ? murmura une petite voix dans un coin de son esprit.
À présent, il doutait de tout. Le message posthume de ses parents le hantait ; l’idée d’avoir prêté serment pour défendre ce qu’ils avaient tenté de détruire au prix de leur vie le traumatisait. Comment vivre avec ce poids sur la conscience ? Comment avancer alors que toutes ses certitudes s’étaient effondrées devant lui ?
— Bonjour, Professeur, dit alors la laborantine dans son dos.
Celric se retourna brusquement et le vit qui entrait dans la pièce : un homme d’une cinquantaine d’années, le crâne couvert de cheveux grisonnants en bataille. Il portait une large blouse ouverte sur un ventre légèrement bedonnant ; et pourtant, malgré cet aspect peu engageant, il brillait dans ses yeux une lueur de sagesse que le jeune Tavill reconnut aussitôt.
— Bonjour, Lana, répondit-il avec un signe de tête. Qu’avons-nous…
Il s’interrompit en voyant son visiteur.
— Bonjour, professeur Vandrens, lança celui-ci en s’approchant. Vous vous souvenez de moi ?
— Celric ? murmura Vandrens. Celric Tavill ?
— C’est bien ça.
— Que fais-tu ici ?
— Je souhaitais vous parler de…
Le scientifique l’interrompit d’un geste de la main.
— Lana, quelle heure pour mon rendez-vous avec Gallagher ?
— C’est demain, répondit immédiatement la jeune femme. En milieu d’après-midi.
— Parfait. Vous pouvez prendre votre matinée…
Comprenant qu’il s’agissait moins d’un conseil que d’un ordre, elle rassembla rapidement ses affaires et prit congé.
— Dans mon labo, dit Vandrens, lapidaire, en désignant une salle qui était restée fermée jusque-là.
En y entrant, Celric fut saisi par le contraste avec l’ambiance qui régnait sur les parties publiques du campus ; des écrans et des terminaux aux multiples contacteurs couvraient les murs, tandis que d’immenses et imposantes machines occupaient le centre de la pièce.
— Whaouh… lâcha Tavill sans avoir pu s’en empêcher.
— Impressionnant, n’est-ce-pas ?
Le chercheur paraissait assez fier de son matériel, et désigna plusieurs appareils.
— Celui-ci, c’est un séquenceur d’ADN… Et ce machin-là permet d’en synthétiser grâce à des biomagnétiseurs qui réarrangent les segments que nous sommes parvenus à décoder… Et ça, bien sûr, c’est mon bureau.
Il désigna un petit meuble d’aspect très banal, couvert de papiers, autour duquel étaient installées quelques chaises dépareillées. Celric en tira une et s’installa face au scientifique, qui prit aussitôt la parole.
— Donc, tu voulais me parler de tes parents.
— Comment avez-vous deviné ? fit Tavill, surpris.
— Tu n’es pas étudiant ici, donc je suppose que c’est un sujet personnel… Et qu’il s’agit d’un des rares points dans ce domaine où je peux t’apporter quelques informations.
— C’est ce que je veux, en effet, confirma le jeune homme, solennel.
Face à l’air inquiet du généticien, il détourna le regard de celui de son interlocuteur pour le poser sur le seul objet décoratif posé sur le bureau – une sorte de sablier à l’aspect archaïque. Vandrens s’enfonça un peu plus dans son fauteuil, l’air embêté.
— Cette conversation est dangereuse, signala-t-il à voix basse. À qui d’autre t’es-tu adressé ?
— Vous êtes le premier…
— Tant mieux. Par où commencer… marmonna-t-il en cherchant quelque chose dans son fatras.
Sa main se posa sur un holoprojecteur qu’il sortit et prit dans le creux de la paume. Quelques instants plus tard, l’image éthérée de deux adolescents rieurs apparut au-dessus de l’appareil. Celric en reconnut un rapidement.
— Ton père et moi, au début de la Guerre des Clones, expliqua-t-il, la voix chargée d’émotion. Ce cliché a été pris la veille de la Marche d’Heduris… Et nous y étions.
Le cœur du jeune Tavill se serra. Il connaissait de nom cet évènement, l’un des plus effroyables de toute l’histoire de sa planète : le massacre de milliers de manifestants pacifiques défilant contre l’occupation séparatiste, suivi d’exécutions de masse dans toute la ville. Mais son père ne l’avait jamais évoquée… Il n’avait même pas sous-entendu qu’il y avait pris part.
— Nous étions jeunes, Celric. Beaucoup trop pour voir ça. Nous en avons réchappé, mais il y avait tellement de morts autour de nous… On a décidé de se battre pour que ça n’arrive plus jamais. Et on l’a fait. Tu sais ce qui s’est passé ensuite… Les Séparatistes écrasés, l’Empire proclamé. Ton père et moi avons gardé contact, mais il se trouvait à la tête de l’entreprise familiale, tandis que je devais reprendre mes études là où je les avais laissées la veille de la Marche. Peu à peu, nous nous sommes perdus de vue.
— Et ensuite ? demanda Tavill, impatient.
— Il est venu me trouver, quelques mois avant ta naissance, pour que je lui rende un service. C’est là qu’il m’a présenté ta mère. Nous avons sympathisé… Nous partagions un même point de vue sur la galaxie, devrais-je dire. C’est pour cela qu’elle a pensé à moi quand elle a créé la cellule rebelle de Polcaphran.
— Ma mère ? répéta Celric, stupéfait.
— Oui… Elle faisait partie de la Réb…
— Ça, je l’ai découvert, coupa-t-il. Mais elle a installé une cellule ici ?
— Oui, confirma Vandrens. Ton père était plus hésitant, mais il a fini par la soutenir de toutes ses forces. Pendant des années, ils se sont occupés de toute la logistique. Avec son trafic et sa quiétude, Polcaphran était idéale pour abriter les combattants blessés du secteur, que je soignais avec quelques collègues triés sur le volet. Grâce à leur usine, tes parents pouvaient me fournir tous les composants chimiques nécessaires. Ils ont fait beaucoup pour la cause…
— Et c’est ce qui a causé leur mort, insista Tavill. Pour mes parents. Ils sont morts pour la Rébellion.
— Oui.
— Comment est-ce arrivé ?
Vandrens parut hésiter.
— Je ne sais pas précisément, finit-il par avouer. Ils sont partis sur Coruscant pour fournir au général Cracken des renseignements sur les défenses en place ; la Rébellion avait déjà quelques agents, mais aucun qui puisse évoluer en toute tranquillité dans les hautes sphères… Malheureusement, ils ont été démasqués. Ou peut-être n’était-ce que la paranoïa d’Isard… Toujours est-il qu’ils ont été arrêtés, et qu’on ne les a jamais revus.
— Alors, ils ne sont peut-être pas morts ! s’exclama le jeune homme avec un espoir ravivé.
— J’en doute. Isard a rarement fait des prisonniers… Enfin, des prisonniers qu’elle a gardés intacts. Honnêtement, Celric, l’amitié et le respect que j’ai toujours éprouvé pour tes parents me poussent à espérer qu’ils sont morts vite et sans douleur. C’est ce qui aurait pu leur arriver de mieux, dans leur malheur…
Le jeune homme ferma les paupières, écrasant une larme. Pendant près d’une minute, ni l’un ni l’autre n’osèrent parler. Mais Tavill n’en avait pas encore fini avec ses questions – et il se trouvait en face de celui qui était sans doute le seul à y répondre.
— Ma mère… dit-il doucement.
Il ne put aller plus loin, et ce fut Vandrens qui compléta :
— Lysie. Qu’y a-t-il ?
— Était-elle… C’est idiot, mais j’ai besoin de savoir… Était-ce une Jedi ?
Il s’attendait à de nombreuses réactions de la part du docteur : surprise, colère, peur peut-être, mais certainement pas un large sourire.
— Ça s’est manifesté ? demanda-t-il, enjoué. Tes talents ?
— Que…
— D’accord, je vais tout reprendre depuis le début, promit Vandrens. Tallisibeth – Lysie – n’a jamais fait véritablement partie de l’Ordre… Pas en tant que chevalière. À ce qu’elle m’a dit, elle a eu deux maîtres, tous deux tombés pendant la Guerre des Clones… Et elle risquait de ne plus pouvoir être formée, à cause de son âge. Elle se trouvait sur Coruscant quand l’Empire a été proclamé, quand les Jedi ont été exterminés. Et elle a survécu grâce à d’autres fugitifs qui lui ont permis de se cacher. Je ne sais pas comment elle s’y est prise, mais elle a fini par atterrir sur Mandalore, où elle a pu trouver un abri sûr pendant quelques années.
Il eut un sourire, et ajouta :
— C’est là qu’elle a rencontré ton père.
— Quoi ? s’exclama le jeune homme, surpris. Qu’est-ce qu’il faisait là ?
— L’Empire tentait alors de faire de Mandalore un exemple de « politique impériale de développement ». Leur calcul était simple : la planète disposait de nombreuses terres vierges, et elle avait un nom et une réputation déjà établis. Pour les sociétés voulant s’établir dans le secteur, c’était l’idéal, une publicité assurée ! Bien plus prestigieux sur un produit que « Fabriqué sur Trucmuche III ». Seulement, ils avaient oublié une variable dans leur projection… Les Mandaloriens.
— Elle a enlevé Papa ? demanda Tavill avec un sourire.
— Ta mère a toujours suivi les préceptes des Jedi... Elle ne lui aurait jamais fait le moindre mal. Mais elle est parvenue à le convaincre de revoir sa position concernant un investissement sur Mandalore… Son retrait en a entraîné d’autres, au grand dam du gouverneur impérial local. Et ceux qui ont persévéré ont tout perdu quand les Mandaloriens ont pris les armes aux côtés de la Rébellion.
— Comment avez-vous su ce qu’elle était ?
— Je te l’ai dit… Quelques mois avant ta naissance, ils sont venus me trouver pour un service. Il y avait à ce moment-là la peur d’une pandémie de peste gravosienne, et plusieurs secteurs ont décidé de rendre obligatoire les contrôles sanguins pour toute la population. Edwin et Lysie sont alors venus me trouver pour demander que j’occulte certains éléments du contrôle sanguin de ta mère… Des éléments comme le taux de midichloriens, qui auraient pu indiquer à l’Empire qu’il y avait là une Jedi, ne serait-ce que potentielle.
— Vous les avez protégés. Et moi aussi…
— J’ai fait ce que j’estimais juste.
— Et moi, j’ai tout foiré, lâcha amèrement Celric.
La rancœur et le dégoût qu’il éprouvait pour lui-même ne pouvaient plus être contenus.
— J’ai compris qu’il y avait quelque chose d’étrange en moi sur Ord Mantell. Ce que j’ai fait là-bas, je n’aurais jamais dû en être capable… Puis j’ai découvert cette pièce secrète, dans la cave de la maison familiale. Ces équipements de la Rébellion. Et ce message… Quand elle a dit que je faisais partie de gens traqués par l’Empire… À cause d’elle… Eh bien, les pièces du puzzle se sont mises en place.
Il eut un petit rire sans joie.
— En fait, j’aurais dû m’en douter bien plus tôt. Quand j’étais petit, elle me racontait de vieilles légendes sur les Jedi du passé ; c’était tellement différent de ce que l’école nous enseignait… C’étaient des héros nobles, courageux, doués d’abnégation. Des modèles. Et moi, j’ai tout foiré.
— Celric… dit doucement Vandrens.
— Je me suis enrôlé dans l’armée de l’Empire pour venger mes parents. Aujourd’hui, je comprends qu’ils n’auraient jamais voulu que je décide de ma vie en fonction d’eux… Que je la sacrifie parce qu’ils l’ont perdue. Ceux que je prenais pour leurs meurtriers – les partisans de la Rébellion – étaient en fait leurs alliés… Et ça, depuis le début, j’aurais dû le comprendre. Isard a lâché Krytos, c’est elle qui a provoqué cette épidémie, ces émeutes. Même ici, on a fini par le savoir. Et au lieu de m’en prendre à elle – à ce qu’elle a toujours défendu – j’ai fait honte à la cause pour laquelle sont morts mes parents.
Il se tut, et pendant quelques secondes le silence régna.
— En fait, reprit prudemment le docteur, s’ils t’avaient entendu, tes parents auraient sûrement été très fiers de toi.
— Je vais quitter l’Empire et Polcaphran, décida le jeune homme. Partir loin d’ici… Trouver un nouveau foyer.
Il fixa Vandrens.
— Vous avez des contacts au sein de la Rébellion ? Du genre, qui pourraient me trouver un bon poste dans un escadron ?
— Tu vas trop vite, le raisonna le généticien.
— Je vais faire ce que mes parents auraient voulu.
— Faux.
Le scientifique soupira, et une lassitude nouvelle apparut sur son visage.
— Ils auraient surtout souhaité que tu vives dans un monde en paix, déclara-t-il doucement.
— Mais ils ont donné leur vie à la Rébellion…
— Parce qu’ils y croyaient. Et maintenant… Il se passe des choses sur Coruscant. Cette attaque bothane que nous avons subie sur Polcaphran a réveillé les spectres d’un passé très douloureux pour tous les survivants de la Guerre des Clones. Le massacre des civils de la station spatiale, la menace du bombardement… Ça n’a rien à voir avec les tactiques de la Rébellion, et c’est même contraire à ses valeurs. Je pense que la Nouvelle République est minée par des luttes d’influence entre modérés et extrémistes… Sans penser aux conséquences… Bref, qu’elle retombe dans les mêmes torts que l’Ancienne République.
— Mais face à l’Empire…
— Quand la cellule a été fondée, c’était Hiertuj qui dirigeait la planète. Aujourd’hui, c’est Carth Poldrei… Et on murmure qu’il a de plus en plus d’influence dans la hiérarchie impériale. Personnellement, je n’ai pas envie de lui nuire.
— Drôles d’états d’âme, pour un rebelle… commenta Celric.
— Tu dis ça parce que tu es jeune. Tu ne réalises pas ce qu’il a pu représenter pour ton père ou pour moi, quand nous étions jeunes… Le héros qui s’est dressé contre l’oppression. Même s’il a été dur, même s’il a commis des actes terribles, il reste le héros de tout notre peuple. Depuis la fin de la Guerre des Clones, personne ici n’a jamais agi contre lui ou contre les Garind. C’est comme ça…
— Alors, qu’est-ce que je dois faire ? s’énerva Tavill. Laisser l’Empire continuer à m’utiliser sans rien dire ?
Cette frustration qu’il sentait grandir en lui ne demandait qu’à s’échapper, se déchaîner…
Une fissure apparut soudainement sur la paroi de verre du vieux sablier de Vandrens. Le savant jeta un coup d’œil sur l’objet puis revint immédiatement vers Celric, qui, lui, ne l’avait pas quitté des yeux. Une peur nouvelle naquit dans les entrailles du jeune homme ; ce pouvoir dont il avait hérité… Était-il seulement capable de le dompter ?
— Tu dois agir en ton âme et conscience, lâcha finalement le généticien. Parce qu’au final… Tu es le seul à pouvoir décider de ton destin.
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Messagepar L2-D2 » Jeu 30 Juin 2016 - 13:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Quel plaisir de retrouver la Fédération Impériale ! :oui:

Chapitre 65 lu !

On retrouve Celric qui fait face aux douloureuses révélations le concernant. Tu parviens bien à retranscrire toutes les interrogations du personnage, notamment sur ses parents et sa raison d'avoir intégré l'Empire ? On s'attend à ce qu'il prenne une décision radicale, le Chapitre semble aller dans ce sens... et aussi vite que cette idée est apparue, elle disparaît. Ou plutôt, elle est mise de côté, au profit d'une autre, plus subtile mais peut-être aussi plus prometteuse. A voir... Mais Celric va définitivement avoir un rôle à jouer, la question qui se pose est : auprès de qui ? Thrawn et Poldrei ? C'Baoth ? La Nouvelle République ? On verra ! :sournois:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 30 Juin 2016 - 13:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm ! :jap:

L2-D2 a écrit:On s'attend à ce qu'il prenne une décision radicale, le Chapitre semble aller dans ce sens... et aussi vite que cette idée est apparue, elle disparaît. Ou plutôt, elle est mise de côté, au profit d'une autre, plus subtile mais peut-être aussi plus prometteuse. A voir... Mais Celric va définitivement avoir un rôle à jouer, la question qui se pose est : auprès de qui ? Thrawn et Poldrei ? C'Baoth ? La Nouvelle République ? On verra !


Le début de la réponse devrait apparaître dans quelques chapitres : :sournois:
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Messagepar Beron » Jeu 30 Juin 2016 - 17:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Le retour de La Fédération Impériale ! :love:

Ça m'avait vraiment manqué ! Et tu reprends sur l'histoire de Celric, celle qui nous avait laissé avec une grande question : Qu'est-ce que Tavill va faire après cette découverte ? Ce chapitre donne des éclaircissements sur les parents de Celric. L'introduction du personnage du Professeur Vandrens est exactement ce qu'il faut pour ramener Celric à la réalité après le choc. Je ne sais pas si on le reverra ou pas par la suite, mais il donne un point de vue très intéressant : celui des Rebelles de Polcaphran - en l'occurrence, un vétéran de la Guerre des Clones qui a suivi Carth Poldrei et les Garind dans le combat contre les Séparatistes -, qui ont vu l'attaque des Néo-Républicains bothans sur leur planète, dont le massacre de civils. J'étais certain que ce massacre aurait des conséquences et je suis content de voir que j'avais raison. :D

Son point de vue est, au-delà, celui des Rebelles en territoire impérial et qui voient comment évolue la Nouvelle République, avec leurs réjouissances et leurs déceptions. Après je ne pense pas qu'on puisse vraiment le comparer à un Rebelle twi'lek sur une planète contrôlé par Dangor et Quest.


À part ça, j'ai relu entièrement La Fédération Impériale il y a quelques jours. Je voulais revoir cette fan-fic après avoir bien avancé dans La croisade noire du Jedi fou (j'ai presque fini La bataille des Jedi). Et bien, les deux œuvres sont très bonnes ! Encore une fois, je sais que je me répète, mais ton récit est excellent !
Tu as très bien transformé la scène d'action sur Bimmisaari en débat idéologique/discussion sur l'Empire entre Carth et le Big Three. Jusque là, je pense que c'est mon chapitre préféré de la Partie 2.
La différence que j'ai trouvé la plus notable entre ton récit et La croisade noire du Jedi fou est le personnage de Thrawn. Chez Zahn, c'est clairement un méchant. Différent de Palpatine et Vador, mais un méchant tout de même.
Chez toi, Thrawn est tout aussi froid, intelligent et charismatique, mais il est plus neutre que méchant, bien qu'il se batte pour l'Empire. C'est très bien, par contre ça soulève des questions pour l'avenir du personnage, surtout concernant les Noghri.

C'boath est, je pense, le premier "méchant" (plus fou que mauvais en fait) avec qui Thrawn s'allie directement (le Conseil Intérimaire est plein de méchants, mais Thrawn ne s'allie qu'à moitié avec eux ; il les exploite pour leurs ressources plutôt). L'ajout d'un utilisateur du Côté Obscur risque de chambouler les beaux projets de Carth. Celui-ci arrive bien à gérer la situation, je trouve, osant tenir tête à Thrawn ! :shock:

Bref, vivement la suite ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 30 Juin 2016 - 18:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ce commentaire très fourni ! :jap:

Beron a écrit:L'introduction du personnage du Professeur Vandrens est exactement ce qu'il faut pour ramener Celric à la réalité après le choc. Je ne sais pas si on le reverra ou pas par la suite, mais il donne un point de vue très intéressant : celui des Rebelles de Polcaphran - en l'occurrence, un vétéran de la Guerre des Clones qui a suivi Carth Poldrei et les Garind dans le combat contre les Séparatistes -, qui ont vu l'attaque des Néo-Républicains bothans sur leur planète, dont le massacre de civils. J'étais certain que ce massacre aurait des conséquences et je suis content de voir que j'avais raison. :D


Premier point : Vandrens sera de retour, et bien plus tôt qu'on ne pourrait le penser. :D

Comme tu le soulignes, on a ici le point de vue d'un membre de la Résistance Polcaphréenne qui a plus tard soutenu la Rébellion. En fait, il s'est passé pendant la Guerre des Clones des actes atroces sur Polcaphran, et cela a donné naissance à... Disons, plusieurs "dynamiques" du récit. J'ai bien l'intention de lever le voile sur ces évènements un jour... Mais pas tout de suite, pour ne pas gâcher quelques mystères soigneusement élaborés. :D

Beron a écrit:Son point de vue est, au-delà, celui des Rebelles en territoire impérial et qui voient comment évolue la Nouvelle République, avec leurs réjouissances et leurs déceptions. Après je ne pense pas qu'on puisse vraiment le comparer à un Rebelle twi'lek sur une planète contrôlé par Dangor et Quest.


C'est certain. :jap:

Beron a écrit:Tu as très bien transformé la scène d'action sur Bimmisaari en débat idéologique/discussion sur l'Empire entre Carth et le Big Three. Jusque là, je pense que c'est mon chapitre préféré de la Partie 2.


C'est sans doute le mien également. Celui-ci, et peut-être au même niveau la rencontre avec Kaine, un moment que j'attendais de longue date (l'intro du chapitre était rédigée avant le début de la publication de la Fédération sur SWU). Poldrei est sans doute mon personnage favori, même si j'apprécie de plus en plus Celric, grâce aux modifications apportées à son background originel. :cute:

Beron a écrit:La différence que j'ai trouvé la plus notable entre ton récit et La croisade noire du Jedi fou est le personnage de Thrawn. Chez Zahn, c'est clairement un méchant. Différent de Palpatine et Vador, mais un méchant tout de même.
Chez toi, Thrawn est tout aussi froid, intelligent et charismatique, mais il est plus neutre que méchant, bien qu'il se batte pour l'Empire. C'est très bien, par contre ça soulève des questions pour l'avenir du personnage, surtout concernant les Noghri.


Ce changement est parfaitement voulu... Et, de fait, mon Thrawn est sans doute plus proche du portrait qu'en fait Zahn depuis vingt ans que l'emblématique antagoniste de La Croisade Noire ! :transpire:
Dans ses trois premiers livres, Zahn a effectivement fait de Thrawn un méchant. Un type brillant, mais aussi cruel. Après... Il a créé un mythe. D'abord dans la duologie de La Main de Thrawn puis dans les récits subséquents où le Grand Amiral devient un alien courageux luttant contre les forces du Chaos...
Le premier Zahn à mon palmarès de lecture était Vol vers l'Infini, et c'est sans doute celui qui a le plus influencé ma vision du personnage. Dans la Fédération, c'est un être intelligent mais cynique, déterminé mais aussi découragé par la bêtise de ses congénères impériaux. La rencontre avec Poldrei lui insuffle un nouvel élan, et, oui, il est possible que cela modifie l'avenir du personnage, comme tu l'as suggéré avec beaucoup de perspicacité. :siffle:

Beron a écrit:C'boath est, je pense, le premier "méchant" (plus fou que mauvais en fait) avec qui Thrawn s'allie directement (le Conseil Intérimaire est plein de méchants, mais Thrawn ne s'allie qu'à moitié avec eux ; il les exploite pour leurs ressources plutôt). L'ajout d'un utilisateur du Côté Obscur risque de chambouler les beaux projets de Carth. Celui-ci arrive bien à gérer la situation, je trouve, osant tenir tête à Thrawn ! :shock:


Disons que la Fédération risque de donner tout son sens au titre francophone de la trilogie Thrawn... :sournois:
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Messagepar Ve'ssshhh » Sam 02 Juil 2016 - 22:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Enfin, le retour de la Fédération impériale!

Celric va de révélation en révélation. L'impérial bon teint va-t-il rejoindre les rebelles? Cela me semble maintenant peu probable, mais on ne sait jamais...
En tout cas, je le vois mal devenir un apprenti d'un Joruus C'baoth pro-impérial, encore que C'Baoth me semble surtout pro C''Baoth ( je me trompe où il déraille encore plus vite que dans "la croisade noire du Jedi fou?').

Quant à notre jeune forceux, le professeur pourra-t-il l'aider à échapper aux instruments que ramène Poldrei?

J'ai l'impression que le récit va bientôt s'éloigner encore plus de l'univers canon ( euh, pardon Legends :sournois: ).

P.S: c'est drôle, même quand je lisais l'héritier de l'Empire, je n'ai jamais considéré Thrawn comme un vrai méchant. Plutôt comme un alien pour qui la fin justifie les moyens, mais qui croit que son combat est juste.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar mat-vador » Sam 02 Juil 2016 - 22:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ve'ssshhh a écrit:P.S: c'est drôle, même quand je lisais l'héritier de l'Empire, je n'ai jamais considéré Thrawn comme un vrai méchant. Plutôt comme un alien pour qui la fin justifie les moyens, mais qui croit que son combat est juste.


et un partisan de plus pour le gentil Empire! un :diable: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 02 Juil 2016 - 23:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Ve'ssshhh a écrit:En tout cas, je le vois mal devenir un apprenti d'un Joruus C'baoth pro-impérial, encore que C'Baoth me semble surtout pro C''Baoth ( je me trompe où il déraille encore plus vite que dans "la croisade noire du Jedi fou?').


Oh, je vais essayer de suivre le même rythme que dans la Croisade... Cela dit, toutes les surprises restent envisageables. :D

Ve'ssshhh a écrit:Quant à notre jeune forceux, le professeur pourra-t-il l'aider à échapper aux instruments que ramène Poldrei?
:sournois:

Ve'ssshhh a écrit:P.S: c'est drôle, même quand je lisais l'héritier de l'Empire, je n'ai jamais considéré Thrawn comme un vrai méchant. Plutôt comme un alien pour qui la fin justifie les moyens, mais qui croit que son combat est juste.


mat-vador a écrit:et un partisan de plus pour le gentil Empire! un :diable: !


Malgré toutes les qualités de Thrawn, dans la Croisade Noire, il est quand même présenté comme un méchant. Il y a ce monde qu'il dit avoir détruit, les tentatives d'enlèvement d'enfants à peine nés...
Je dirais donc plutôt que c'est un antagoniste qui ne fait pas usage de cruauté pour le plaisir, comme le ferait par exemple un Palpatine. C'est une personnalité qui est en fait très proche de celle d'un autre personnage apprécié du fandom : Revan, conquérant plutôt que destructeur. C'est toute la différence qu'il peut y avoir, selon les points de vue, entre un César ou un Napoléon et les atrocités nazies du siècle dernier.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 14 Juil 2016 - 16:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et on replonge dans le monde de la politique, d'une manière un peu particulière...

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 66

— Je déteste ça, grommela le général Beny’lya en observant le plateau à travers la paroi sans tain d’un sas dans les coulisses.
La scène, placée au milieu de gradins semi-circulaires, était sous le feu des projecteurs et les objectifs des holoenregistreurs depuis une vingtaine de minutes. 
— Je ne vous demande pas d’apprécier, répliqua Tav Brei’lya. Contentez-vous d’y exceller.
Les deux bothans se tenaient dans l’ombre, attendant le signal qui annoncerait l’arrivée du général sur le plateau pour son interview très attendue.
— C’est plus facile à dire qu’à faire. Je suis un militaire, après tout ! Ces causeries ne sont pas pour moi.
— Pensez à cette émission comme à une bataille. Il s’agit ni plus ni moins que de traverser les arguments ennemis pour imposer notre version…
— Sauf que d’habitude, j’ai des canons pour me frayer un chemin ! tempêta le général. Pas des tirades que j’ai même honte de répéter !
— Pensez ce que vous voulez, mon oncle, murmura Brei’lya. Ces tirades, comme vous dites, peuvent être plus efficaces que votre destroyer pour parvenir à nos fins.
Beny’lya voyait mal comment. Il comprenait le fonctionnement de la politique bothane, l’influence des clans et le pouvoir des insinuations et autres sous-entendus, mais manipuler un public hétéroclite était pour lui un défi tout à fait nouveau.
Qui plus est en direct sur l’Holonet…
— Insinuer que Cracken complote contre nous est une chose, déclara-t-il finalement. Renvoyer la faute vers Mon Mothma en est une autre. Et c’est ce que Borsk et toi voulez faire…
— Le conseiller Fey’lya ne souhaite pas mettre directement en accusation la présidente du Conseil Provisoire, expliqua son neveu. Il sait que cela aurait des conséquences catastrophiques pour l’avenir de Bothawui… Et pour sa carrière. Et nous ne voulons pas nous aliéner les autres espèces, n’est-ce pas ? Votre intervention peut faire bien plus. En vous attaquant à ses soutiens, en dénonçant une possible dérive autoritaire, vous affaiblirez la position de Mon Mothma – et de Cracken par la même occasion. Par ailleurs, ce discours nous sera très utile pour obtenir l’appui de soutiens opposés à notre chère dirigeante… Y compris chez les humains.
— Vraiment ? dit Derth, dubitatif.
— Oh, oui, assura Tav en masquant à peine un sourire ironique. Vous n’imaginez pas le nombre d’ennemis qu’on se fait en prenant la tête d’un mouvement de résistance… Y compris chez ses alliés potentiels.
Une lumière verte s’alluma au-dessus d’eux ; le compte à rebours venait de commencer.
— Bon courage, lui souhaita Brei’lya. Gash palov mir’jiatarn !
Que vos lames soient affûtées. Un salut martial bothan qui convenait étrangement à la situation.
Des projecteurs de fumée lâchèrent quelques volutes d’épais brouillard au moment où le sas s’ouvrit. Les derniers cris de la voix off de l’émission résonnèrent autour du général.
— …Deeeeeeeerth… BENY’LYA !
Il avança d’un pas ferme, le menton levé, le regard fier, vers le centre de la pièce où attendait un immense anx étonnement calme. Favel Dovinder était déjà l’interviewer vedette de l’Holonet trois décennies avant la Guerre des Clones. Il avait interviewé tous les Chanceliers en exercice, des centaines de sénateurs et même le comte Dooku quelques jours avant la proclamation de Raxus, qui devait donner naissance au mouvement séparatiste. Ce dernier entretien avait d’ailleurs valu de lourds ennuis à Dovinder, alors relégué à des heures de faible écoute. Après Géonosis, il s’était retiré parmi les siens sur Anx Minor, pour y rester pendant toute l’ère pro-humaine de Palpatine. Ce n’est qu’après la chute de Coruscant que des agents rebelles l’avaient exfiltré du territoire des Vestiges pour lui offrir cette nouvelle émission politique, envisagée comme un lien entre l’Ancienne République et la Nouvelle, en perpétuelle quête de légitimité.
— C’est un honneur, déclara Derth en tendant sa main à l’anx.
— Honneur réciproque. Prenez place, je vous en prie, répondit le présentateur en désignant le fauteuil rouge face à lui. Cet entretien, je le rappelle, est de votre initiative. Vous avez souhaité vous exprimer sur les accusations qui pèsent sur vous – malgré les risques que vous encourez pour cette prise de parole en public. Est-ce exact ?
— Tout à fait, répondit gravement Beny’lya, confortablement assis.
Il ne se faisait aucun souci à propos des éventuelles représailles de la Nouvelle République. Certes, il brisait le secret de l’instruction… Mais les graines qu’il allait semer aujourd’hui empêcheraient ses adversaires de réagir ; les anciens Rebelles ne voulaient pas qu’on prétende qu’ils entravaient la liberté d’expression, ou masquaient des secrets d’État…
— Très bien, approuva Dovinder en se penchant légèrement en avant – le haut de sa tête se rapprochant malgré tout d’un mètre. Général, l’opinion publique est choquée. Vous avez agi indépendamment du commandement central de la Nouvelle République en attaquant la planète impériale Polcaphran sans en avertir vos supérieurs militaires ou politiques. Au cours de l’assaut, vous avez sciemment détruit une station spatiale civile avec l’ensemble de ses occupants. Est-ce exact ?
— À un détail près.
— Lequel ?
— Ce « sciemment » qui me dérange. Oui, j’ai détruit sciemment une station. Non, je ne savais pas qu’il s’agissait d’un complexe civil.
— Il s’agissait pourtant d’un quai de commerce commun…
— …Au-dessus de Polcaphran. N’oubliez pas cette variante, M. Dovinder. C’est un point-clé de notre affaire. Polcaphran abrite de nombreuses installations de recherche militaire, et les équipements de mon vaisseau étaient –malgré leur perfectionnement – incapables de certifier que cette station ne recelait pas d’armes.
Ce premier mensonge lui titilla les nerfs. Les senseurs de l’Ar’kai avaient parfaitement analysé la structure… Et il savait ce qu’il faisait en ouvrant le feu. Mais Brev’lya préférait qu’il joue la carte du bothan empathique, alors…
—  Je tiens à mes hommes, je ne voulais pas prendre de risques inutiles.
— Les pertes civiles…
— Des dommages collatéraux. C’est le terme que nous employons hélas dans ce genre de cas. L’Alliance Rebelle a toujours tout fait pour les limiter, mais admettait néanmoins leur triste existence. Jamais une opération n’a été annulée pour préserver des citoyens impériaux… Si cela avait été le cas, nous aurions perdu la guerre.
— Peut-être, mais là n’est pas la question. La Nouvelle République n’est pas la Rébellion…
— Eh bien, justement, c’est là qu’est le problème, attaqua Beny’lya. La Rébellion ambitionnait de libérer la Galaxie toute entière de la tyrannie pro-humaine de l’Ordre Nouveau. Même après Endor, après la fondation de la Nouvelle République, cet idéal a perduré. Mais maintenant ? Depuis la libération de Coruscant, nous nous sommes endormis. Nous avons perdu cet entrain irrésistible qui a balayé la majeure partie de l’Empire en quelques mois. Pourtant, des milliers de systèmes demeurent sous la coupe de criminels de guerre. Mais nous n’agissons plus.
— Vous omettez la chute du seigneur de guerre Zsinj.
— Un épiphénomène. Il était trop ambitieux pour être négligé. Mais ses homologues plus modestes continuent de sévir. Après la chute de Coruscant, c’était l’ancienne dictatrice impériale, Ysanne Isard. Finalement abattue par un escadron Rogue resté fidèle aux convictions de la Rébellion, et qui a dû pour cela démissionner de nos forces armées.
Au nez et à la barbe de Borsk Fey’lya. Derth se rappelait très bien l’énervement extrême de son cousin après le pied-de-nez que lui avaient adressé ces foutus pilotes.
— Aujourd’hui, ce sont des cibles moins connues mais tout aussi nuisibles. Des Impériaux de la première heure, des fidèles du régime. Le Moff Poldrei, dirigeant de Polcaphran, est l’un d’entre eux.
— Pourtant, il était jusqu’à votre intervention classé parmi les leaders impériaux modérés, à ménager en vue d’une sortie pacifique du conflit…
— Et c’est pour cette raison que je suis intervenu. Je refuse de laisser ce meurtrier échapper à la justice. Qui peut réellement croire que celui qui fut un des principaux lieutenants de Dark Vador pendant dix ans est un homme de paix, un gouverneur modéré ?
— Vous pensez qu’il a pris part aux crimes reprochés à l’ancien bras-droit de l’Empereur ?
— C’est mon intime conviction. Il est de notoriété publique qu’il a assassiné le leader politique de son monde à la fin de la Guerre des Clones. C’est un homme dangereux…
— On dit la même chose de vous, Général, rappela paisiblement Dovinder.
— Pas que je suis un homme ! s’exclama Beny’lya avec un rire forcé – Il se sentait réellement insulté. Mais je suis effectivement dangereux. La grande différence entre Poldrei et moi, c’est que je me bats pour l’Alliance, alors qu’il sert l’Empire.
La référence à la Rébellion était voulue ; ce rattachement aux « racines glorieuses » de la Nouvelle République était l’un des artifices de langage que Brev’lya tenait absolument à entendre dans le discours du général.
— Vous n’avez donc aucun regret concernant l’attaque de Polcaphran ?
— Seulement d’avoir payé un si lourd tribut – J’y ai perdu de nombreux hommes – sans l’emporter pour autant. Mais mes soldats connaissaient mon but et mes principes. Ils étaient prêts à donner leur vie pour que l’Empire soit anéanti. Je déplore seulement que tous au sein de la Nouvelle République n’aient pas ce même état d’esprit.
Il y arrivait enfin : le vif du sujet, l’attaque politique contre Cracken et les siens.
— Général, estimez-vous que des leaders de notre régime ont pu pactiser avec les Impériaux ?
— J’espère de tout cœur le contraire, répondit Beny’lya avec gravité. En fait, je penche plutôt pour une forme de désintérêt, qui pourrait se révéler tout aussi dangereuse à long terme.
— Les raisons de ce désintérêt ?
— Coruscant est libérée. On pense à tort que l’Empire est fini. Pourtant, il existe encore, et il opprime des milliards de non-humains qui ont le malheur de vivre aujourd’hui sous son joug.
— Insinuez-vous que la Nouvelle République pratique la même discrimination raciale que l’Empire ?
— Ce que je constate avant tout, c’est que les habitudes sont longues à changer. Nous parlons d’un régime plus représentatif, mais c’est encore une illusion. Notre direction est assurée par un Conseil Provisoire non-élu et composé pour moitié de dirigeants humains qui ne peuvent pas – par nature – comprendre quelles vexations nous avons subies pendant l’ère impériale.
— C’est une accusation…
— Plutôt un constat, une fois encore ! Les Humains constituent la première force pensante de la Galaxie en termes de nombre, de puissance de feu et d’influence. C’est un fait. Pour autant, ils ne sont pas encore majoritaires. Alors, pourquoi n’avons-nous pas eu de dirigeant galactique autre qu’humain depuis plus d’un siècle ? Les non-humains seraient-ils incapables de gouverner ? Non ! Je suis persuadé qu’aujourd’hui la galaxie est prête à changer, à aller de l’avant et à rompre définitivement avec l’ère impériale.
— Vous venez pourtant de dire que l’Empire reste une menace.
— Et je le pense. C’est ce que dit aussi notre gouvernement, pour justifier de la lenteur de la transition démocratique que nous attendons depuis si longtemps. Pourtant, il n’agit pas contre les dernières forces impériales. Moi, je souhaite que nous fassions l’inverse : organiser des élections libres tout en détruisant ce qui subsiste de l’Empire.
Il imaginait aisément Brev’lya acquiesçant depuis les coulisses, jubilant sur pied : c’était mot pour mot le discours que son neveu avait écrit.
— Vous êtes le cousin de Borsk Fey’lya, conseiller de Bothawui, qui fait partie des favoris pour l’investiture suprême et aurait donc de fortes chances d’être élu si les élections que vous appelez de vos vœux avaient lieu. Pensez-vous qu’il ferait un dirigeant efficace ?
— Son action pour Bothawui le prouve, affirma Derth, confiant.
— Est-ce lui qui vous a demandé d’attaquer Polcaphran ?
La question prit Beny’lya au dépourvu, et il sentit son cœur s’emballer : que devait-il répondre ?
— J’ai agi en mon âme et conscience.
— Général, Borsk Fey’lya vous a-t-il ordonné d’attaquer Polcaphran ?
La détermination froide du célèbre anx était déroutante. Il voulait obtenir ses réponses et ne reculerait devant rien pour y parvenir.
— Non.
C’était un mensonge, évidemment, mais il avait de bons espoirs que la vérité ne ressorte jamais des limbes.
— Gardez bien cela à l’esprit, M. Dovinder, ajouta-t-il avec sa plus féroce détermination. J’agis uniquement selon mes convictions et ma volonté. Personne ne me donne d’ordres.
Il se retint de sourire en pensant à la réaction que devaient avoir Borsk et Tav en cet instant.
— Et ceux qui pensent pouvoir le faire l’apprendront à leurs dépens. 
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Messagepar mat-vador » Jeu 14 Juil 2016 - 22:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

j'ai beaucoup aimé cet extrait: car cela parle d'intrigue politique visiblement et j'ai toujours eu un petit faible pour ça! je n'ai pas encore lu les précédents extraits, il va falloir que je m'y mette :whistle: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar L2-D2 » Sam 16 Juil 2016 - 13:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 66 lu !

Belle manipulation médiatico-politique de la part de Beny'lya ! Beau détournement de la vérité, malheureusement trop crédible... :wink:

Je crains fort pour la Nouvelle République que les récentes actions du Général aient plus de conséquences qu'elle ne le croit. Au point de faire en sorte que Borsk Fey'Lya en devienne le dirigeant ? :sournois:

La suite !

Sinon, deux petites coquilles :

Jagen Eripsa a écrit:Certes, il brisait le succès de l’instruction…

C'est le secret de l'instruction.

Jagen Eripsa a écrit: La détermination froide du célèbre anx était

La phrase est coupée net ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 17 Juil 2016 - 20:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Pour un militaire préférant les canons aux discours, le général Beny’lya se débrouille bien. Même s'il récite sa leçon, le final prouve qu'il a parfaitement compris comment tirer parti de ce nouveau champ de bataille. Bientôt, le quatrième pouvoir n'aura plus de secrets pour lui!

P.S:
Son neveu et Borsk Fey'lya feraient mieux de se méfier:
— Gardez bien cela à l’esprit, M. Dovinder, ajouta-t-il avec sa plus féroce détermination. J’agis uniquement selon mes convictions et ma volonté. Personne ne me donne d’ordres.

Son message est on ne peut plus clair! :diable:


Tant que j'y suis, j'ai moi aussi remarqué une coquille:
la paroi sans teint
Je suppose que c'était " sans tain" ( comme un miroir dont la face arrière est transparente)
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 28 Juil 2016 - 23:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous pour vos lectures et vos commentaires ! :jap:

L2-D2 a écrit:C'est le secret de l'instruction.


Effectivement. ^^

L2-D2 a écrit:La phrase est coupée net !


Ouais, c'est pas bien d'écrire ses récits en plusieurs fois... Hélas, en ce moment, je n'arrive pas à tout rédiger d'un trait comme je l'ai fait à d'autres moments, et je crains que cela ne s'en ressente par endroits. :transpire:

Ve'ssshhh a écrit:Je suppose que c'était " sans tain" ( comme un miroir dont la face arrière est transparente)


Alors là, tu m'as appris un truc ! J'ai toujours cru que c'était "sans teint" ! :shock:
Mille mercis ! :jap:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 67

Pour entraîner les troupes placées sur son commandement, Grodin Tierce se fiait à sa propre expérience.
Et la première leçon qu’il contentait de leur inculquer était sans doute la plus simple et la plus difficile à mettre en œuvre : aller toujours plus loin, plus vite, plus fort.
— Vous devriez déjà être en haut ! hurla-t-il à l’adresse du groupe qui s’entraînait à l’escalade. C’est un exercice chronométré, pas un moment de détente !
Mais derrière ces paroles hargneuses, il éprouvait une admiration teintée de stupéfaction pour les capacités de ses hommes. Ils viennent à peine de naître, et ils se débrouillent mieux que moi à l’époque où j’étais au meilleur de ma forme, songea-t-il alors.
Pourtant, le matériel de base était le même : ils partageaient un même génome. Alors, d’où la distinction venait-elle ? Il n’aurait su le dire. Il aurait voulu consulter un spécialiste du clonage…
Son attention fut attirée par une silhouette qui observait les soldats depuis la pénombre, sous une des corniches naturelles de cette immense caverne du Mont Tantiss qui servait à l’entraînement des nouvelles troupes du Grand Amiral Thrawn. Un spécialiste du clonage… Ou un clone.
Prenant rapidement sa décision, il s’approcha à grands pas du visiteur.
— Daiven, l’interpella-t-il.
L’autre ne réagit pas.
— On peut parler ?
— Si tu veux, répondit machinalement Carson, l’air blasé.
Cette humeur maussade l’accompagnait depuis leur arrivée sur Wayland, avant même le discours aux troupes et cette terrible révélation sur la nature de son ami.
— Ça va ?
— Ouais, éluda l’ancien stormcommando. Ils sont doués, ajouta-t-il en désignant les soldats d’un signe de tête.
— Très, confirma Tierce.
— Le matériel d’origine est bon.
— Merci !
Il faillit en profiter pour poser une question, mais se retint pour ne pas indisposer son ami. Carson s’aperçut malgré tout de ce moment de gêne.
— J’imagine que je te dois quelques explications…
— Pas si ça te… Enfin…
— Non, ne t’en fais pas. C’est juste que… Je n’ai pas l’habitude de parler de ça. Je ne l’ai fait qu’une seule fois, il y a longtemps.
L’émotion qui transparaissait dans le regard de Daiven incita Grodin au silence.
— Mais tu m’as accordé ton amitié… Et il y a peu de gens qui peuvent en dire autant. Donc, ouais, voilà. Je suis un clone.
— C’est… Eh bien, je ne m’en serais jamais douté, avoua Tierce.
— Si j’avais été si transparent, je n’aurais rien eu à faire chez les Stormcommandos, n’est-ce pas ? fit malicieusement remarquer Carson.
— C’est pas faux. Mais ce qui m’a troublé, c’est que j’ai déjà vu des clones… Je veux dire, des vieux clones. Et tu n’as pas leur visage.
— Les clones de Fett. Ceux de Kamino. Ceux qui ont servi la République.
— Ouais, voilà.
— Ce n’est pas de là que je viens. Je suis comme ces hommes… Né adulte, dans une cuve.
— Ici ?
— Non. Je crois que cet endroit était une installation de secours de l’Empereur… J’ignore la localisation du premier centre de clonage. Mais je me souviens des maîtres cloneurs… Des Arkaniens.
Il poussa un long soupir.
— Il y a deux écoles dans le clonage. Les Kaminiens sont des perfectionnistes. Ils manipulent l’ADN comme nous entretenons nos armes… Rapidité, dextérité, efficacité. Ce sont eux qui ont conçu l’armée clone à partir du génome de Jango Fett.
— Un rapport avec le chasseur de primes ?
— C’est son père… Et peut-être même plus, selon certaines rumeurs. Bref, les Kaminiens manipulent l’ADN pour créer les meilleures unités possibles, mais cela prend du temps, parce que les clones issus de leurs installations naissent au même stade d’évolution que les humains normaux. Ils les font juste grandir plus vite… Et ils vieillissent plus vite aussi, d’ailleurs.
— Drôle de vie…
— Les Arkaniens font pire. Pour dix abominations génétiques dans la galaxie, neuf passent par leurs laboratoires à un moment ou un autre… Leurs « modèles » sont créés en un an, naissent déjà adultes, et sont tout de suite prêts à se battre grâce à une « mémoire flash » comprenant des réflexes préprogrammés… De la chair à canon premier prix.
La voix remplie d’amertume de Carson déclencha un frisson le long de la colonne vertébrale de Tierce.
— C’est de là que je viens. D’une usine à clones.
Un silence lourd de sens s’installa.
— Colonel ! interpella soudainement une voix forte loin au-dessus d’eux.
Les clones de Grodin étaient arrivés au sommet de l’installation et les regardaient devant un surplomb.
— Nous y sommes arrivés !
— Il était temps ! cria Tierce, ses mains en porte-voix. Redescendez, maintenant, et plus vite que ça !
Puis, revenant vers Carson, il ajouta :
— Ils sont vraiment excellents. Mais je veux les pousser au bout…
— De leurs capacités, Grodin. Pas des tiennes.
— Nos gênes sont les mêmes.
— Mais tout le reste est différent.
Daiven n’en dit pas davantage.
— Qui était ton modèle ? demanda finalement Tierce.
— Je l’ignore.
— Comment est-ce possible ? demanda l’ancien Garde, surpris.
— Je n’ai aucun souvenir de sa vie à lui… Je me suis réveillé, un jour, il y a vingt-cinq ans environ, dans une salle assez semblable à celle-ci. Couvert de bacta... Je voyais, j’entendais, je sentais. J’avais conscience de ce qui m’entourait… Mais aucun souvenir.
— Rien ?
— Des automatismes. Le langage ne me posait aucun problème, tout comme la coordination des mouvements… J’étais en pleine forme, mais au-delà de ça…
— Et tu n’as jamais appris qui était…
— Non. J’ai rencontré des « frères » – des clones partageant ce même patrimoine génétique – mais ils ne le savaient pas non plus.
Il marqua une pause, puis ajouta :
— Je crois qu’il avait un rapport avec Vador.
— Vador ? répéta Tierce, surpris.
— Je me suis trouvé une fois en sa présence, et j’ai eu l’impression de le connaître… C’était une sensation très étrange.
— Je vois ce que tu veux dire… L’Empereur et lui dégageaient un sentiment de puissance incroyable… Je me souviens, quand j’étais dans la garde…
— C’est plus que ça.
Quelques débris tombèrent près d’eux ; un des clones venait de dévisser et était hissé par ses camarades pour reprendre sa place dans la cordée. Grodin n’y prêta guère attention.
— Je pense que mon modèle travaillait pour Vador, et que c’est un souvenir tellement fort qu’il a survécu au processus de clonage.
— Tu n’as jamais éprouvé ça depuis ? En voyant un autre visage, une planète…
— Rien d’aussi significatif.
— Et ton nom ? insista Tierce. Je n’ai jamais connu de clones qui en aient un. D’où vient-il ?
— C’est une longue histoire, soupira Carson. Je suis né avec un matricule, et j’ai… Disons, gagné mon nom.
Comme Daiven ne semblait pas souhaiter s’étendre sur le sujet, Grodin enchaîna avec une autre question qui le tourmentait.
— Et l’Empire ?
— Quoi, l’Empire ?
— Eh bien… Comment te positionnes-tu face au régime ? Tu lui dois ta vie…
— Rectification : l’Empire m’a créé pour le servir, ce que je fais depuis vingt-cinq ans. L’expérience de vie d’un clone stormtrooper exposé aux combats est en moyenne de quatre à sept ans… En ce qui me concerne, ça fait longtemps qu’il est mon débiteur.
— Alors, pourquoi n’as-tu pas déserté ?
Daiven lui lança un regard amusé.
— C’est un ancien Garde de l’Empereur qui me demande ça ?
— Je me pose des questions, c’est tout, assura Tierce. Donc ?
— Pour aller où ? Je n’ai rien, Grodin. Ni famille, ni argent, ni même une véritable identité. Je me ferais avoir au premier contrôle… Et leurs analyses génétiques révèleraient vite ma nature. La Rébellion – Enfin, la Nouvelle République – accepte peut-être les non-humains de toutes les espèces de la création, mais les clones n’ont pas cette chance.
Les soldats en exercice étaient sur le point d’atteindre le sol ; Tierce se saisit de cette occasion pour échapper au malaise qu’il ressentait. La rancœur de Carson était une donne nouvelle pour lui. C’était tellement éloigné de cette vision idéale de l’Empire qu’on lui avait inculquée depuis son engagement, tant d’années plus tôt…
— Je vais m’occuper d’eux, dit-il en désignant ses hommes d’un signe de tête. J’ai encore trois groupes qui passent ici aujourd’hui, et les autres s’entraînent au tir.
— Ce qui ne servira absolument à rien tant que les storms garderont leur casque actuel…
— C’est pas faux !
Le colonel fit quelques pas en direction de ses clones, mais Daiven l’interpella :
— Grodin ?
— Oui ? répondit celui-ci en se retournant, presqu’à contrecœur.
Carson était solennel et le fixait droit dans les yeux.
— Pour Brentaal… Si je suis resté en arrière, ce n’est pas parce que j’estimais que ma vie de clone valait moins que celle d’humains naturels. Je l’ai fait pour protéger mes amis, les personnes qui m’ont offert une nouvelle chance. Tu comprends ?
— Oui, bien sûr, l’assura Tierce.
Le regard tourmenté de son ami provoquait en lui une douleur sourde, et renforçait sa confusion. Quel était donc cet Empire qu’il avait servi, du temps de Palpatine ? Celui qu’il idéalisait depuis sa jeunesse, ou l’autre, plus cynique, plus pragmatique, décrit par Daiven et qui portait déjà en lui les gemmes de la situation catastrophique post-Endor ?
— Je comprends parfaitement.
Il repartit lentement, le cœur serré, la tête pleine de ces questions dont il ne pouvait admettre les réponses. 
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Messagepar L2-D2 » Ven 29 Juil 2016 - 21:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 67 lu !

Retour avec Grodin Tierce, et la suite des révélations de Daiven Carson... avec un sacré indice sur son identité ! Serait-il issu de la lignée de clones deErv Lekauf ? :sournois: Du coup, Chapitre de transition, certes, mais c'est une nouvelle fois bien fait, et il éclaire au passage d'un jour nouveau l'attitude de Carson sur Brentaal. Sans doute que, tôt ou tard, cette révélation aura des conséquences à plus large échelle... On verra bien ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 30 Juil 2016 - 7:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Serait-il issu de la lignée de clones de Erv Lekauf ? :sournois:


Je suis vraiment devenu trop prévisible... :transpire:

Pour les conséquences, je serais bien en peine de t'en dire plus... Cette "nature" de Carson est une trouvaille relativement récente. J'ai une trame générale plutôt bien définie, mais si une idée que je trouve bonne me vient à l'esprit, je l'intègre comme possible. C'est ce qui s'est également passé avec les origines de Celric, et je ne suis pas mécontent du résultat ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Sam 30 Juil 2016 - 19:45   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Mais non, tu ne deviens pas prévisible ! Le hasard a voulu que je lise la nouvelle A son image la semaine dernière... du coup, j'ai très vite fait le lien !

En tout cas, c'est le genre de lien que j'apprécie, je trouve que cela intègre vraiment ton récit dans l'univers Star Wars ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 05 Aoû 2016 - 10:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Allez, retour aux Rogues... Même si nous n'en verrons pas beaucoup dans ce chapitre ! :sournois:

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Chapitre 68

— Les forces impériales se sont retirées à votre approche ? insista Cracken.
Le chef des Renseignements de la Nouvelle République était assis de l’autre côté de la table, accompagné des amiraux Drayson et Nantz, pour interroger les officiers de l’escadron Rogue de retour dans au Quartier Général de la Flotte sur Coruscant : le commandant Antilles, son second Celchu et les lieutenants en charge des vols Deux et Trois, Janson et Horn.
Pour l’heure, Wedge avait été le seul à parler, et c’est lui qui répondit une fois de plus à la question de Cracken.
— Nous venions d’arriver à portée de tir du Stormhawk quand nos capteurs ont détecté une forte poussée sur les propulseurs luminiques.
— Vous avez tenté de le détruire ? demanda Nantz.
— Comme nos ordres l’indiquaient, confirma Wedge. Nous aurions dû attaquer les chasseurs, mais ils avaient déjà regagné les hangars. Nous avons donc tenté une frappe de la dernière chance, sans succès malheureusement.
— Comment avez-vous procédé ? interrogea Drayson.
Le compatriote et homme de confiance de Mon Mothma paraissait encore plus soucieux que ses deux collègues. Il n’était pas le plus doué des officiers de la Nouvelle République, mais sa loyauté absolue à l’égard de la dirigeante du nouveau régime en avait fait l’un des trois interrogateurs de ce débriefing sous tension.
— Deux torpilles par chasseur, toutes ciblées sur le secteur des réacteurs. Mais il n’y a eu aucun dégât.
— Précisez, ordonna froidement Nantz.
— Les torpilles se sont écrasées sur les boucliers.
— Alors, vous avez tiré trop tôt.
— Mon escadron a respecté les consignes habituelles pour ce genre de situations… Les Impériaux se sont simplement révélés bien meilleurs que d’habitude. Plus que je ne l’aurais cru possible.
— Avez-vous une estimation du laps de temps entre la levée des boucliers et le passage en luminique ? questionna Drayson.
— Une à cinq secondes.
— C’est impossible, souffla le chandrilien.
— À moins qu’ils n’aient mis en application le théorème de Kal’ragt, rappela Nantz.
— C’est ce que je disais : impossible.
— Peut-être pourriez-vous nous éclairer ? suggéra Cracken, agacé par sa mise à l’écart.
— C’est assez simple, commença Drayson. Les boucliers énergétiques que nous utilisons sur nos vaisseaux de guerre sont inefficaces dans la dimension luminique, et deviennent même très dangereux pour la navigation à cette vitesse. Ils sont donc désactivés avant chaque saut… D’autant que les générateurs d’énergie ne sont généralement pas conçus pour alimenter à la fois les boucliers et l’hyperpropulsion. L’énergie est donc basculée entre les deux secteurs avant chaque saut. Mais pour éviter des instabilités potentiellement dévastatrices, on coupe d’abord les boucliers avant de commencer à charger les réacteurs luminiques… Pour un chasseur, c’est l’affaire de quelques secondes. Mais sur un destroyer de la taille du Stormhawk, c’est une opération qui prend souvent une demi-minute au moins.
— Pendant laquelle les vaisseaux sont vulnérables, comprit le général.
— Exactement.
— C’est là qu’intervient le théorème de Kal’ragt, poursuivit Nantz.
Les traits durs du visage de l’amiral, encadrés par ses longs cheveux gris qui lui donnaient l’air d’un vieux fauve aigri, soulignaient sa concentration et sa détermination.
— Ce physicien twi’lek a déterminé qu’il était possible de rendre cette bascule d’énergie parfaitement stable, à condition que la procédure soit parfaitement synchronisée. La quantité d’énergie doit être parfaitement reportée d’un secteur à l’autre, sans pertes…
— Ce qui signifie ?
— C’est absolument impossible à obtenir avec des capacités humaines. Des systèmes informatiques ont tenté d’y parvenir, mais la précision exigée est immense. Après le désastre de l’Iruani Galanter, l’Empire a abandonné les recherches dans ce domaine.
— Ils ont testé un système expérimental sur un ferry stellaire ouvert au public ?
— Ce genre de considérations n’a jamais arrêté les Impériaux.
Tycho leva alors le bras, à la grande surprise des trois interrogateurs qui semblaient avoir oublié sa présence.
— Qu’y a-t-il, Celchu ? grommela Nantz.
— Amiral, vous avez parlé de capacités humaines. Mais qu’en est-il de capacités non-humaines ?
Le vieil homme regarda l’aldéranien avec intérêt.
— C’est rudement bien pensé, approuva-t-il avec pour la première fois un signe d’approbation sur son visage rugueux. Oui, il existe un moyen d’application reconnu de la théorie. Peut-être pourrez-vous me dire lequel ?
— Les peuples insectoïdes.
Corran comprit immédiatement ce qu’il voulait dire par là. Pendant la campagne de Thyferra, les pilotes de l’escadron – alors renégats – avaient travaillé avec les Vratix producteurs de bacta. L’esprit de ruche – la conscience collective de l’espèce – avait permis l’établissement d’une ligne de communication inviolable entre les résistants thyferriens et l’équipe de Wedge.
— Bonne réponse. La synchronisation innée des Verpines a permis à notre flotte de tenter cette manœuvre à quelques rares occasions. J’ai eu l’occasion d’y assister, une fois. C’était impressionnant.
— Et cela répond aussi à ce problème de triple attaque, intervint Corran. Si les Impériaux ont employé cette technique, ils ont aussi pu coordonner leurs forces dans trois systèmes différents.
Le regard de Nantz se posa sur le jeune corellien, qui se rendit alors compte qu’il aurait peut-être mieux fait de suivre la même procédure que Tycho pour ne pas fâcher le stratège néo-républicain.
— Vous avez des pilotes intéressants, Antilles, dit-il en se tournant vers Wedge. Ils savent réfléchir.
— Presque tous, confirma Wedge avec un signe amusé en direction de Janson.
— Moi, je sais parfaitement déstabiliser l’ennemi, s’offusqua Wes. Le lieutenant Kettch, c’était mon idée, et il a coûté très cher à Zsinj !
— Horn, c’est ça ? dit Nantz en revenant vers Corran.
— Oui, Amiral.
— J’ai entendu parler de vous. Un ancien CorSec… Un rapport avec ce bon vieux Rostek ?
— C’est mon grand-père, répondit fièrement Corran.
Bien qu’il sache à présent qu’il n’avait aucun lien du sang avec le vieil enquêteur – ami de son grand-père biologique Nejaa Halcyon –, il était fier de représenter son héritage, plus encore aujourd’hui qu’avant de savoir la vérité à son sujet. Après la guerre des Clones, Rostek avait déployé des trésors d’ingéniosité pour sauver la veuve et le fils de Nejaa en en faisant sa propre famille.
— Nous avons travaillé ensemble à l’époque de l’Ancienne République, expliqua Nantz. Une affaire de contrebande d’armes entre Balmorra et Corellia… Bref, inspecteur, je suppose que vos talents d’enquêteur vous permettent de comprendre la faille de cette théorie.
— L’emploi de non-humains par l’Empire.
— Exactement.
— J’y ai songé, mais ça ne m’a pas paru déterminant. L’Empire est capable d’employer des non-humains s’il l’estime nécessaire ; de nombreux givins ont été employés comme navigateurs par la flotte…
— C’est une piste. Bien sûr, la réponse pourrait être tout autre…
— Des expérimentations biologiques, devina Janson.
Quand Nantz se pencha finalement sur lui, il ajouta :
— Je déstabilise l’ennemi, mais je sais aussi réfléchir. L’Empire a des laboratoires de recherche biologique ; après Endor, certains ont été récupérés par Zsinj et capturés depuis, mais il doit en exister d’autres… L’un d’eux s’est peut-être spécialisé dans l’élaboration de modules télépathiques.
— C’est une bonne hypothèse, concéda l’amiral. Mais nous ne pouvons pas encore la vérifier. La seule certitude que nous ayons, c’est que l’Empire dispose d’un nouveau commandant doué, et que nous ignorons toujours de qui il s’agit.
— Et le Moff Poldrei ? demanda Wedge. Si je me souviens bien, il n’est pas particulièrement spéciste… Il pourrait avoir voulu recourir aux services de non-humains.
— Poldrei était notre principale hypothèse, confirma Drayson. Mais il n’est pas impliqué dans l’affaire de Bpfassh. D’après nos informateurs, il se trouvait dans l’Alignement de Pentastar.
— Ce n’est pas Poldrei, confirma Nantz. Mais il est lié de près à ce nouveau commandant. Cette visite dans l’Alignement n’avait sans doute rien d’une promenade de touriste… L’Empire se prépare à reprendre la guerre. Il va exploiter notre surplus de confiance pour reconstruire ses forces et préparer une offensive contre laquelle nous risquons d’avoir bien du mal… C’est un stratège de haut niveau.
— Attention à ne pas surinterpréter les faits, glissa son homologue chandrilien avec agacement.
— Je ne surinterprète rien, Hiram, répliqua le balmoréen. Je constate. Jusqu’à présent, les leaders impériaux n’hésitaient pas à revendiquer la moindre petite victoire pour renforcer leur position dans la course au trône… Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Et je suis sûr que même un inspecteur de police peut comprendre ce que cela signifie.
Corran mit quelques instants à réaliser que Nantz parlait de lui. Il fit la réponse qui lui semblait la plus logique, en accord avec quelques affaires complexes qu’il lui avait fallu traiter jadis :
— Eh bien… Le temps que nous passons à tenter de découvrir l’identité de notre adversaire, nous ne l’employons pas à élaborer des tactiques pour le contrer…
— Exactement, approuva Nantz. C’est une vieille tactique de pirates.
— Et ça marche, ajouta Cracken, fataliste. Pour l’heure, nous n’avons aucune information exploitable sur ce nouveau commandant… Il embrouille les pistes.
— L’Empire a toujours privilégié la force à la subtilité. S’il en est réduit à utiliser des méthodes pareilles, c’est qu’il est au bout du rouleau, commenta Drayson avec dédain.
— N’en soyez pas si sûr, répondit l’amiral balmoréen – et, pour la première fois, Corran décela une lueur d’inquiétude dans son regard, constat qui le fit frissonner tant il ne cadrait pas avec la personnalité de Nantz. J’ai le sentiment que nos problèmes ne font que commencer… 
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Messagepar L2-D2 » Ven 05 Aoû 2016 - 11:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 68 lu !

Certes, peu de Rogues, mais bien exploités... et surtout, la montée du "mystère Thrawn" du côté de la Nouvelle République, qui se demande bien qui est ce mystérieux nouveau dirigeant Impérial ! On sent un net basculement dans les réflexions des officiels Républicains dès lors que leurs esprits s'emballent et que les hypothèses se croisent, se confirment, les éléments de doute s'ajoutant les uns aux autres. Thrawn devient vraiment l'épouvantail de cette Nouvelle République, celui dont elle ignore encore l'existence mais dont elle sent déjà les effets. Bien joué ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 31 Aoû 2016 - 22:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après un mois d'absence, le grand retour... Et, normalement, un rythme un peu plus régulier. :transpire:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 69

L’écran principal de la passerelle de commandement privée du Chimaera venait de passer en configuration tactique ; l’opération était sur le point de commencer.
— Amiral, le Judicator est en place, annonça Pellaeon après avoir vérifié les coordonnées du destroyer. Les chasseurs et les transports sont prêts à être largués.
— Alors, c’est à vous d’agir, maître C’Baoth, annonça Thrawn au Jedi Noir.
Sans un mot, le vieillard acquiesça. Il était d’humeur toujours plus sombre ces derniers jours ; le plan du Grand Amiral, qui visait à l’installer sur la planète Jomark pour lui offrir un refuge sûr où il pourrait former ses futurs apprentis, lui déplaisait en partie. C’Baoth s’était révélé très attaché à Wayland ; mais les Impériaux ne pouvaient pas permettre qu’il apprenne l’existence de l’usine de clones Spaarti cachée sous le Mont Tantiss.
Assis en tailleur sur un siège circulaire, au-delà de la zone d’influence des ysalamiris entourant le Grand Amiral, il plongea dans sa transe méditative pour coordonner l’opération en cours.
— Parfait, commenta le non-humain. À présent, intéressons-nous à nos autres affaires en cours.
Voyant que Pellaeon éprouvait un léger malaise à ce sujet, il ajouta :
— Même s’il manque d’imagination, le capitaine Brandei est un bon élément. Pour notre mission actuelle, son aptitude à obéir aux ordres est la principale qualité requise…
— Oui, Amiral, répondit le capitaine.
Le détachement qu’avait Thrawn vis-à-vis du présent le saisissait toujours autant. Le Grand Amiral était serein, alors même que l’assaut sur Nkllon était capital pour la suite des opérations.
Il chassa ses inquiétudes d’une pichenette mentale et passa aux sujets qu’il devait présenter à son supérieur.
— Nous avons récupéré les enregistrements de vol du KDY-CN-2675 concernant l’accrochage que nous avons eu avant-hier sur Linuri, commença-t-il alors. Hélas, ils ne sont pas plus détaillés que nos propres données. L’identité de nos assaillants est toujours inconnue.
— Transmettez les images sur ma console.
Pellaeon s’exécuta ; aussitôt, les trois mystérieux cuirassés qui avaient détruit le croiseur de fret avant l’intervention du Chimaera apparurent sur l’écran du terminal devant Thrawn. Les yeux écarlates du Grand Amiral disséquèrent le mouvement de la force de frappe, le placement de chaque vaisseau et la coordination dont ils faisaient preuve.
— C’est un mystère fascinant que nous avons là… commenta-t-il à voix basse. Voyez-vous, Capitaine, l’absence des balises fournies par le Bureau des Vaisseaux et des Services n’est pas rare… La Rébellion désactivait ces indicateurs par moments, et les pirates le font très souvent. Mais la prétendue Nouvelle République se veut plus respectueuse des règles ; et des pirates auraient sans doute tenté de s’emparer de la cargaison.
— Peut-être ont-ils simplement manqué de temps, suggéra Pellaeon.
— Non. À aucun moment ils n’ont fait preuve d’une volonté de récupération des métaux et des conteneurs que nos cargos transportaient. C’était un raid de guerre, pas de pillage… Et il n’était pas mené par la Rébellion traditionnelle.
Il eut un léger sourire.
— C’est une nouvelle pièce qui entre dans la partie. Une pièce fascinante. Avez-vous examiné ces vaisseaux ?
— Ce sont de vieux cuirassés. Il y en avait beaucoup, avant la Guerre des Clones… La Rébellion en a récupéré un certain nombre au début du conflit, avant que les Calamaris ne se joignent formellement à eux. Ils les transformaient en frégates dans leurs installations secrètes.
— Mais cette transformation est avant tout survenue parce que les Rebelles n’avaient pas les hommes nécessaires pour faire naviguer ces navires en toute sécurité. Et la situation n’a que peu changé.
Ses yeux se posèrent une nouvelle fois sur les images enregistrées par le cargo détruit.
— À moins que…
Il n’acheva pas sa phrase. Mal à l’aise, Pellaeon l’interpella :
— Amiral ?
— Cette escarmouche sur Linuri pourrait revêtir une importance bien plus considérable que nous le pensions. Quoi qu’il en soit, j’ai hâte d’en savoir plus sur ce nouvel adversaire…
Le capitaine acquiesça, bien qu’il soit loin de partager le même enthousiasme que l’amiral.
— Mais pour l’heure, reprit Thrawn, nous avons d’autres priorités. Notamment ces précieuses taupes minières que vont gracieusement nous fournir les installations de Nkllon.
— Justement, Amiral… hésita Pellaeon. Pourquoi avoir attaqué cette planète en particulier ? Est-ce à cause de Calrissian ?
Le comparse de Han Solo était le propriétaire de l’étrange cité itinérante qui servait de base minière sur cette planète ardente.
— En partie, admit l’amiral.
Il entra quelques commandes sur le terminal intégré à l’accoudoir de son siège, et plusieurs portraits de Calrissian apparurent.
— C’est un égocentrique doublé d’un joueur compulsif – les deux font souvent la paire. Vous savez qu’il a démissionné du Haut Commandement rebelle après la proclamation de cette soi-disant Nouvelle République… Il ne s’intéresse pas à la « cause ». Seulement à ses profits, et à de rares amis. Il pourrait représenter une gêne inconfortable pour nos ennemis.
— Je dois avouer que je ne comprends pas.
— C’est pourtant simple, Capitaine. Calrissian va prétexter qu’il a été attaqué en raison de son soutien largement médiatisé à la cause rebelle – ce qui est en partie vrai. Il va faire valoir que les taupes minières perdues permettront d’accroître les ressources de l’Empire – ce qui, une fois encore, est vrai, même si ce n’est pas de la façon qu’il l’imagine. Il va donc détourner une part de l’attention de la part du gouvernement de Mon Mothma… Et sans doute mobiliser quelques forces de l’amiral Ackbar. De petits gains pour nous, mais qui pourraient se révéler décisifs dans l’avenir. 
Il n’ajouta rien de plus, et Pellaeon ne laissa plus rien paraître de ses doutes. Pendant les minutes qui suivirent, ils réglèrent d’autres affaires courantes, laissant C’Baoth à sa méditation ; le vieux clone s’acquittait consciencieusement de sa tâche, son visage reflétant les difficultés qu’il rencontrait par moment. Enfin, après une demi-heure environ, ils apprirent la retraite du Judicator, accompagné de son précieux butin. 
Pellaeon consulta son datapad et rapporta immédiatement ce qu’il venait d’apprendre au Grand Amiral.
— Notre unité a quitté le système d’Athega, l’informa-t-il alors. Le Judicator arrivera à portée dans trente minutes. Il doute avoir été suivi.
— Parfait, commenta Thrawn. Les taupes seront-elles chargées à temps ?
— Ça devrait être fait d’ici deux heures.
— Combien d’appareils ont-ils pu être récupérés ?
— Cinquante-et-uns, Amiral.
— Excellent. Maître C’Baoth, auriez-vous eu quelques difficultés pour les ramener ?
Le vieux Jedi venait de sortir de sa transe et se relevait doucement ; il attendit quelques secondes pour répondre.
— Aucune, dit-il d’une voix doucereuse qui inquiéta Pellaeon davantage que ses habituelles menaces. Pourquoi y en aurait-il eu ?
— L’espace d’un instant, j’ai déchiffré de l’inquiétude sur votre visage. Comme si vous affrontiez des ennuis.
Pellaeon avait bel et bien vu le visage du Jedi Noir se tendre, mais il avait considéré cela comme un simple effet de cette technique méditative ; apparemment, un détail lui avait échappé, détail que son supérieur avait lui repéré.
— Mais je n’ai affronté nul ennui, Grand Amiral Thrawn, fit C’baoth d’un ton hautain. J’étais en fait en conversation.
Il fit une pause, avec un léger sourire.
— Je conversais avec Luke Skywalker.
Le capitaine ne cacha pas son scepticisme.
— Et à propos de quoi ? fit Pellaeon. Les rapports de nos services de renseignements indiquent que Skywalker est…
Mais Thrawn l’interrompit.
— Expliquez-vous, maître C’baoth.
Le Jedi se tourna vers l’écran.
— Il est là en ce moment même, Grand Amiral Thrawn. Il est arrivé sur Nkllon juste avant le Judicator.
Les yeux rouges de Thrawn se rétrécirent.
— Skywalker est sur Nkllon ? fit-il avec un accent menaçant.
— Oui, au centre de la bataille, insista C’baoth, qui savourait visiblement le désarroi du Grand Amiral.
— Et vous ne m’en avez rien dit ?
Le sourire de C’baoth s’évanouit.
— Grand Amiral Thrawn, je vous l’ai dit auparavant : laissez Skywalker de côté. C’est à moi de m’occuper de lui – quand je le voudrai, et comme je le voudrai. Tout ce que j’attends de vous, c’est que vous me conduisiez jusqu’à Jomark, comme promis.
Thrawn dévisagea longuement le Maître Jedi. Ses yeux étaient réduits à deux fentes de braise, son visage figé, indéchiffrable. Pellaeon retenait son souffle. La voix du Grand Amiral sonna alors, dure, froide, comme un châtiment.
— C’était stupide, maître C’Baoth. Et vous le savez parfaitement.
Le vieil homme, le regard empli d’un mélange instable d’amusement et de haine, leva alors sa main droite et fit jaillir de ses doigts en forme de serres une volée d’éclairs.
— Vous disiez, Grand Amiral Thrawn ?
— Appeler Skywalker sur Jomark maintenant est stupide. Je le maintiens. Votre demeure n’est pas encore prête.
— Ma prison, grinça le Jedi Fou.
— Votre demeure, répéta Thrawn.
— Je n’ai pas dit à Luke où me trouver, indiqua alors C’Baoth. Je lui ai simplement ordonné de venir. La Force est puissante en lui. Il saura quoi faire.
— En êtes-vous sûr ? Peut-être la Force lui conseillera-t-elle au contraire de s’éloigner de vous…
— Vous blasphémez, Grand Amiral Thrawn. C’est arrogant de votre part. Et cela vous perdra.
— Je suis un rationnel, rappela le non-humain. J’envisage toutes les possibilités. Et Skywalker n’est pas un Jedi de l’ancien temps comme ceux que vous connaissiez jadis. Il a grandi sans avoir conscience de son pouvoir, il l’a longtemps utilisé de façon inconsciente. Il a une expérience poussée de la guerre et s’est extirpé de toutes les chausse-trappes que l’Empire a pu dresser sur son chemin. Il risque de repérer ce piège bien trop longtemps à l’avance.
— Ce n’est pas un piège, Grand Amiral Thrawn, dit-il en prononçant le nom de l’officier avec moquerie et dédain. C’est le destin de la Force.  
— Oui, oui, si vous voulez. Toujours est-il qu’il se demandera pourquoi vous choisissez d’avoir un seul élève, alors que vous ambitionnez de reconstruire l’Ordre Jedi.
— C’était jadis notre tradition, dit C’Baoth avec un zeste de tristesse. Un maître, un padawan. Unis dans leur destinée jusqu’à l’adoubement. Mais l’ancien Ordre a failli. J’accueillerai tous ceux ayant du potentiel… L’aptitude du pouvoir… Et ensemble, nous ressusciterons les Jedi, nous ranimerons le feu sacré de la Force des cendres froides qu’a laissées l’Empire.
— Alors peut-être devriez-vous commencer par enseigner à ces hommes les voies de la Force.
— Il n’y en a pas. Il n’y en a plus. Ils sont perdus. Vador et l’Empereur les ont exterminés…
— C’est inexact. Mes spécialistes pensent que des jeunes gens disposent de ce potentiel – notamment au sein des forces impériales.
Le front du vieillard se plissa.
— Vous voulez que j’entraîne vos troupes ? demanda-t-il, menaçant. Que je les initie aux voies de la Force ?
— Exactement, répondit Thrawn sans se laisser impressionner. Voyez les avantages : depuis combien de temps n’avez-vous pas enseigné ?
Le Jedi parut réfléchir, puis déclara, de son habituel ton hautain :
— Je vous ai prouvé que je maîtrisais la Force. Je suis aussi capable de transmettre ce savoir. Les années ne comptent pas ; j’ai inculqué mes leçons à de nombreux élèves, parmi les éléments les plus brillants de l’Ordre. Tous m’ont remercié de ce don que je leur avais fait.
Pellaeon songea à simuler un bâillement pour signifier son ennui dû aux propos ampoulés du vieil homme, mais son côté rationnel l’emporta : le Grand Amiral Thrawn risquait de ne pas apprécier un tel manquement à l’étiquette.
Et il n’aurait pas toujours un ysalamir à côté pour le protéger de la folie vengeresse d’un clone de Jedi inconscient de sa condition… Et particulièrement dérangé.
— Venons-en au fait, voulez-vous ? dit alors Thrawn. Je vous donne l’occasion de retrouver des élèves, et une offre de liberté.
— De liberté ?
— Quand Skywalker sera à vos côtés, vous vous consacrerez entièrement à lui, comme nous en avions convenu.
— Ainsi qu’à sa sœur et aux enfants de celle-ci.
— Oui, exactement. Enseignez votre technique de méditation de combat et vous aurez ce que vous souhaitez le plus : Skywalker, sa famille et le temps nécessaire pour les « former ».
C’Baoth toisa durement le Grand Amiral pendant de longues secondes. Puis, se détournant, il lança :
— C’est d’accord.
Il fit quelques pas vers la sortie, puis se retourna une fois encore et ajouta :
— Je n’ai pas donné à Skywalker le nom de Jomark. Il devra le trouver lui-même… Et c’est la Force qui jugera du moment opportun.
Sur ces paroles sibyllines, il quitta la cabine qui faisait office de pont auxiliaire pour rejoindre ses quartiers.
— La Force… répéta Thrawn.
— Un véritable nid à ennuis, commenta Pellaeon. Totalement incontrôlable.
— Mais qui peut être influencé, décida le Grand Amiral. De quel vaisseau pourrions-nous nous séparer dans l’immédiat ?
Le capitaine consulta le registre de la flotte, et repéra vite un nom en particulier.
— Le Siragune, Amiral. Un croiseur de classe Carrack qui assiste l’Inexorable.
C’était l’un des plus vieux vaisseaux de leur groupe de combat, et l’un des moins utiles aux yeux du capitaine.
— Excellente idée. Il devra être prêt à appareiller pour Jomark dans quatre heures.
— Amiral ?
— Joruus C’Baoth estime qu’il peut nous dicter ses conditions ; nous allons lui prouver le contraire. Si Skywalker est sur Nkllon et qu’il a effectivement eu vent de la présence de notre Jedi sur Jomark, c’est là qu’il se rendra en quittant Calrissian… Vous déploierez des sondes dans le système d’Athega, au niveau du dépôt des vaisseaux-boucliers indispensables pour rejoindre la cité minière. Skywalker sera forcé d’y passer, et nous pourrons alors découvrir s’il compte bien rejoindre C’Baoth.
— Et dans ce cas ?
— Nous l’intercepterons, mort ou vif.
Envisageant la réaction du clone en apprenant cela, Pellaeon s’efforça de tempérer le Grand Amiral.
— Vous devriez peut-être reconsidérer cette option. Si C’Baoth est capable de communiquer à distance avec Skywalker, il pourrait sans doute ressentir sa mort. Et arrêterait sans doute toute collaboration avec nous, précisa-t-il dans un magnifique euphémisme.
Et, avec une soudaine inspiration, il ajouta :
— Cela déplairait au Moff Poldrei.
— Où en est-il, d’ailleurs ?
— D’après le colonel Garind, les tests pourront commencer d’ici trois jours. Il ne reste que peu de détails à régler…
— Parfait. Je veux que les candidats soient prêts le plus vite possible.
Le Grand Amiral se leva, et fit quelques pas en direction de la baie d’observation, au-delà de laquelle s’étendait l’infini étoilé.
— Nous tenterons au mieux de prélever Skywalker, décida Thrawn. Donnons une chance au projet du Moff… S’il aboutit, ce sera une pierre de plus pour la restauration impériale. Mais les fondations, elles… Les fondations viendront de ces taupes que nous venons d’arracher à Calrissian. L’une des pièces de notre opération sur Sluis Van…
Il se retourna, plongeant ses yeux ardents dans le regard du capitaine ; sa détermination était clairement visible.
— Et le début de la reconquête. 


* *
*


Quid de la suite ? Comme dit au début du message, j'ai l'intention de reprendre un rythme de publication un peu plus régulier, avec pour objectif final 1 chapitre/semaine. Par ailleurs, je prépare une petite surprise - qui me tient à coeur depuis longtemps - pour les deux ans du lancement de l'histoire. :jap:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 01 Sep 2016 - 16:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 69 lu !

Ce n'est certes pas la première fois que je le dis, mais tout de même : quel plaisir de retrouver la Fédération Impériale ! :oui:

Voilà donc un nouveau lien d'établi avec la Croisade Noire du Jedi fou (que je n'ai pas toujours pas lu mais qui, dans le même temps, ne me tente pas plus que ça, préférant découvrir l'histoire de "ton" point de vue ! :wink: ) avec un envers du décor plutôt sympathique. Sans compter que, derrière tout ça, il y a le plan du Moff Poldrei, visant sans doute à recenser les Forceux présents dans la flotte du Grand Amiral. J'ose à peine imaginer ce que pourraient donner plusieurs maîtres de la Méditation de Combat sous le commandement de Thrawn ! :sournois:

Par contre, pour le nouveau joueur dans la partie, je ne vois pas de qui il s'agit à part la flotte bothane... mais bon, je ne me souviens plus vraiment de l'évolution les concernant ! :transpire:

Comme d'habitude, je suis impatient de lire la suite !

Jagen Eripsa a écrit:Quid de la suite ? Comme dit au début du message, j'ai l'intention de reprendre un rythme de publication un peu plus régulier, avec pour objectif final 1 chapitre/semaine. Par ailleurs, je prépare une petite surprise - qui me tient à coeur depuis longtemps - pour les deux ans du lancement de l'histoire. :jap:

Chouette ! (x2) :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 01 Sep 2016 - 20:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Voilà donc un nouveau lien d'établi avec la Croisade Noire du Jedi fou (que je n'ai pas toujours pas lu mais qui, dans le même temps, ne me tente pas plus que ça, préférant découvrir l'histoire de "ton" point de vue ! :wink: )


Ah, là, je me vois dans l'obligation de te dire que tu loupes quelque chose ! Zahn est un très bon auteur, et c'est particulièrement sensible sur sa première trilogie. Par ailleurs,

L2-D2 a écrit:Par contre, pour le nouveau joueur dans la partie, je ne vois pas de qui il s'agit à part la flotte bothane... mais bon, je ne me souviens plus vraiment de l'évolution les concernant !


Si tu avais lu la trilogie, tu aurais peut-être compris ! :sournois:

L2-D2 a écrit: Sans compter que, derrière tout ça, il y a le plan du Moff Poldrei, visant sans doute à recenser les Forceux présents dans la flotte du Grand Amiral. J'ose à peine imaginer ce que pourraient donner plusieurs maîtres de la Méditation de Combat sous le commandement de Thrawn !


Ah, mais ne serait-ce pas un peu trop simple ? :siffle:
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 01 Sep 2016 - 22:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 69 lu!

Encore une fois, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver dans les coulisses de " l'héritier de l'empire" , ou dans une scène que la production aurait "coupée au montage"; du moins jusqu'à ce que cette "réalité" familière dérape vers... autre chose quand le facteur "Poldrei " entre en scène.
Habile, très habile... :jap:

PS: Ayant lu et relu ( re-relu, etc.) la trilogie je sais évidemment ( comme beaucoup d'autres) à qui appartiennent ces trois cuirassés. :wink:
Et pourquoi leur apparition fascine autant le Grand Amiral. :chut:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 02 Sep 2016 - 5:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' !

Ve'ssshhh a écrit:Encore une fois, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver dans les coulisses de " l'héritier de l'empire" , ou dans une scène que la production aurait "coupée au montage"; du moins jusqu'à ce que cette "réalité" familière dérape vers... autre chose quand le facteur "Poldrei " entre en scène.
Habile, très habile... :jap:


Visiblement, j'ai bien réussi mes effets... ^^

Ve'ssshhh a écrit:PS: Ayant lu et relu ( re-relu, etc.) la trilogie je sais évidemment ( comme beaucoup d'autres) à qui appartiennent ces trois cuirassés. :wink:
Et pourquoi leur apparition fascine autant le Grand Amiral. :chut:

Comme il nous manque les points de vue des trois héros du "Big Three", je préférais introduire cette intrigue un peu plus tôt. Au contraire de l'intrigue Karrde, quelque peu raccourcie, elle devrait prendre peu ou prou la même importance que dans l'oeuvre d'origine. ;)
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Messagepar L2-D2 » Ven 02 Sep 2016 - 19:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Si tu avais lu la trilogie, tu aurais peut-être compris ! :sournois:

Ah ben voilà, ça c'est de l'argument ! :D

Ve'ssshhh a écrit:PS: Ayant lu et relu ( re-relu, etc.) la trilogie je sais évidemment ( comme beaucoup d'autres) à qui appartiennent ces trois cuirassés. :wink:
Et pourquoi leur apparition fascine autant le Grand Amiral. :chut:

Ah ben voilà, ça c'est de l'argument (bis) ! :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 11 Sep 2016 - 17:42   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon, la semaine n'est pas finie, donc le rythme est toujours respecté... Non ? :paf:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 70

— Alors ? demanda Poldrei, sûr de lui.
— Je persiste à croire que c’est une mauvaise idée, déclara Ahris Garind sans se départir de cette assurance dérangeante qu’il manifestait si souvent. Kaine est trop puissant. Il n’aurait dû être contacté qu’en dernier, une fois les autres seigneurs de guerre convaincus ou annexés. Pour l’heure, il est en position de force.
— Il y a du vrai là-dedans, admit le Moff. Mais nous ne pouvions pas faire autrement, à cause de ce précieux matériel dont lui-seul disposait… Et puis, après tout, le plus important, c’est qu’il nous a quand même apporté son soutien.
— Rien n’est encore définitif, tempéra le jeune colonel. Il peut encore changer d’avis. Il n’a rien à envier aux Bothans en matière de ruses…
— J’imagine qu’on ne devient pas le successeur de Tarkin en gardant les mains propres… reconnut Carth.
— Vous risquez gros en vous frottant à lui.
— Nous en rediscuterons plus tard, s’agaça le Moff alors qu’ils entraient dans le hall du bâtiment administratif de l’Université de Polcaphran.
Le jeune homme attendit qu’ils aient atteint l’ascenseur au fond de la salle d’accueil pour lui répondre.
— Vous êtes tendu, constata-t-il alors.
— Vraiment…
— C’est à cause de Beny’lya ?
Garind avait une fois de plus visé juste.
— Se faire traiter de criminel de guerre par un fou qui n’a pas hésité un seul instant avant de détruire une station spatiale civile – et qui, au passage, a menacé de bombarder ma planète –, ça a de quoi énerver le plus placide des Jedi.
— Vous savez qu’il ne s’agit pas de Palder Jaderan.
Carth le regarda sans montrer le moindre amusement.
— Bien sûr que je le sais, répondit-il. C’est moi qui l’ai exécuté… Et avant que tu ne me poses la question, je n’ai jamais regretté ce geste-là.
— Pour certains juristes, ça s’apparente à un crime de guerre…
— Laissons-les où ils sont, d’accord ? J’ai eu de nombreuses occasions d’y repenser depuis trente ans. À chaque fois qu’on me l’a reproché. Et je sais que si je devais le refaire, je le referais. La question est close.
— Comme vous voudrez.
— Je vais te dire la même chose qu’à Leia Organa : jamais je ne me suis retrouvé avec des ordres contrevenant à mes valeurs. J’ignore ce qui se serait produit si cela avait été le cas… Je ne sais vraiment pas comment j’aurais réagi. Mais, de toute façon, la situation ne s’est jamais présentée – et j’ose espérer qu’elle ne se présentera jamais.
— Et mes parents ? demanda soudainement Ahris.
Une lueur de douleur transperçait son regard vif.
— De quoi parles-tu ?
— Ils étaient à bord de l’Étoile Noire. À l’époque, je n’ai pas compris ce que cela signifiait… Aujourd’hui, je le sais. Comment ont-ils réagi quand Tarkin a détruit Aldérande ? Est-ce qu’ils l’approuvaient ?
Ces questions semblaient tourmenter le jeune homme depuis bien longtemps, mais Carth ne le découvrait qu’à présent ; et il comprenait cette tourmente mieux que personne, parce qu’il s’était lui aussi demandé ce que son vieil ami avait pensé de cette arme lui ayant finalement coûté la vie.
— Thalas, Lyn et moi… commença-t-il, hésitant. À l’époque de Yavin, nos liens s’étaient un peu distendus. Nous n’avions plus autant de contacts qu’avant. En fait, j’ignorais même leur affectation sous les ordres de Tarkin… Je n’ai appris leur mort que trois semaines après la bataille.
Voyant que cette tentative maladroite d’explication ne suffisait pas à son protégé, il reprit :
— Ton père était comme un frère pour moi, et je te considère comme mon fils, dit-il en parlant avec son cœur. C’est pour cela que je t’ai recueilli à ce moment-là, que je t’ai envoyé à l’Académie et qu’aujourd’hui je soutiens ta carrière. Tu es destiné à de grandes choses, Ahris. Ton père l’était aussi, et il a accompli son destin en libérant Polcaphran du joug séparatiste. Je l’admirais. Je ne peux avoir aucune certitude sur ce qu’il pensait et éprouvait au moment de sa mort ; mais je sais que l’homme que j’ai connu n’aurait jamais accepté le destin d’Aldérande. Il aurait trouvé un moyen, une façon ou une autre de réagir et d’empêcher le destin de se répéter. Et ta mère avait le même tempérament. C’était une femme extraordinaire qui m’a sauvé la vie plus d’une fois. Je suis convaincu qu’elle ne serait pas restée insensible à un tel drame… Maintenant, le plus important, c’est que tu cesses d’y penser et que tu ailles de l’avant. D’accord ?
Le jeune homme acquiesça, d’abord silencieusement, puis ajouta :
— Merci.
Carth se permit un sourire. Il ne reprit la parole que quelques instants plus tard :
— Cet ascenseur est étrangement long…
Pour toute réponse, Garind enfonça le bouton du troisième étage, qu’ils rejoignirent en quelques secondes.
Quelques instants plus tard, ils entrèrent dans la grande salle de réunion où les attendaient déjà trois professeurs de l’université ; le Moff alla les saluer les uns après les autres.
— C’est un honneur, déclara Garcinthe Limar en lui serrant la main.
— Et il est partagé, répondit Carth, qui connaissait le philosophe de réputation.
Il enchaîna avec Marl Whirren, généticien de renom spécialiste des théories du clonage, mais qui avait d’autres domaines de prédilection qui aujourd’hui l’intéressaient davantage.
Puis il se tourna vers le dernier, qu’il connaissait déjà.
— Cela faisait longtemps, Ardin…
— Effectivement, confirma le docteur Vandrens en le saluant solennellement. C’est un plaisir de vous revoir, Excellence.
— Nous pourrions peut-être prendre place ? suggéra Garind.
Nul ne s’y opposant, ils s’installèrent dans les confortables fauteuils capitonnés de velours argenté.
— Vous devez être assez surpris par ma convocation, commença Poldrei. Surtout vous, Limar – Votre domaine ne recoupe pas vraiment celui de vos deux collègues…
— J’imagine que vous avez vos raisons.
— C’est exact.
Il regarda les trois professeurs, à tour de rôle.
— Parlez-moi du serveur fantôme d’Heduris.
Limar et Whirren échangèrent un regard surpris, mais Vandrens resta impassible.
— Le serveur fantôme ? répéta Whirren. C’est…
— Une base de données cachée qui est accessible aux chercheurs de l’université, déclara Vandrens. Elle a été conçue pour héberger tous les travaux en cours, afin d’éviter l’espionnage…
— C’est un secret, intervint Limar.
— Mais que le Moff connaît déjà. Ai-je tort ?
— Vous étiez au courant ? répliqua Carth, légèrement amusé.
— Je me suis toujours demandé comment vous étiez parvenu à communiquer avec le recteur de l’époque sans que les Séparatistes vous interceptent. Quand j’ai obtenu mon poste… La réponse est venue d’elle-même.
— Et vous aviez juste, confirma Poldrei avant de revenir vers Limar et Whirren. Je connais l’existence de ce serveur depuis longtemps. Pendant la Guerre des Clones, il a permis à la Résistance de coordonner plusieurs opérations au nez et à la barbe de Palder Jaderan. À l’époque, j’ai découvert que de nombreuses études sensibles étaient cachées dans un dossier d’apparence anodine, au cœur des méandres de la mémoire de cette machine… Des recherches tournant toutes autour d’un seul et même sujet sensible. Vous voyez de quoi je parle ?
Il enchaîna immédiatement :
— J’ai gardé en mémoire l’existence de ces données… Et, quand je suis revenu sur Polcaphran, voilà dix ans, j’ai installé un petit logiciel me permettant de détecter les utilisateurs y ayant accédé. Trois d’entre eux se détachaient du lot.
Il les regarda à tour de rôle, puis reprit :
— Maintenant, je veux des réponses franches. Êtes-vous prêts à les donner ?
Ils acquiescèrent.
— Bien. J’ai besoin de savoir ce que vous avez appris sur les Jedi en consultant ces fichiers.
Les coudes posés sur la table de conférences, les mains jointes devant son visage, il attendit.
Une fois encore, ce fut Vandrens qui prit la parole en premier.
— L’Ordre Jedi est associé à un principe mystique suprême, la « Force », dont il tire ses pouvoirs, expliqua-t-il sereinement. Il est composé d’individus ayant une certaine affinité avec cette essence… Pendant de nombreux millénaires, l’Ordre a pensé que ce lien avec la Force était le fruit d’un « destin » difficile à prévoir. Cela a changé en l’an 2202 avant la Grande Resynchronisation, suite aux recherches d’une équipe de généticiens menée par les professeurs Middin et Chloren.
Il jeta un coup d’œil en direction de Whirren, qui acquiesça et poursuivit :
— Middin et Chloren étaient deux rodiens passionnés par l’Ordre. Ils avaient remarqué l’importance des dynasties Jedi, et le fort potentiel de certaines espèces. Ils ont donc émis l’hypothèse qu’il y avait une traduction physique… Un point commun entre tous les utilisateurs de la Force. Ils ont par conséquent mené, en secret, des expérimentations qui leur ont permis d’isoler des femto-organismes – les seuls jamais découverts. Ces « midi-chloriens » – c’est le nom qu’ils leur ont donné – étaient présents dans toutes les cellules vivantes et à un taux beaucoup plus élevé chez les Jedi potentiels. Ils en ont déduit qu’il y avait un rapport, chose que l’Ordre a confirmé plus tard.
— De quels taux parlons-nous ? demanda Poldrei.
— On peut fixer un seuil autour de deux mille midi-chloriens par cellule, estima Vandrens. La majorité des Jedi tournaient autour de trois mille cinq et ceux ayant le plus d’affinités pouvaient monter jusqu’à huit mille.
— Comment les Jedi ont-ils réagi devant cette découverte ? Mal, je suppose ?
— Là, c’est mon domaine, intervint Limar. Quand les deux rodiens ont prévenu les Jedi de leur découverte… Cela a chamboulé toutes les croyances du Haut Conseil au sujet de la Force… Et cela a même failli déclencher un schisme. Finalement, l’Ordre a choisi de taire la découverte, et il a été le seul à disposer des outils pour repérer les midi-chloriens, jusqu’à sa destruction.
— Vous vous y connaissez bien, pour un philosophe, remarqua le Moff.
— C’est un sujet sensible. À travers les âges, de nombreux Jedi ont réfuté l’existence des midi-chloriens. C’est un principe que beaucoup considèrent comme contraire à ce qu’ils désignent sous le nom de « voies de la Force ».
— D’accord, écourta le Moff. Bien. Passons à ma question suivante. Comment les Jedi étaient-ils identifiés ? Par des prises de sang ?
— Jusqu’à la découverte des midi-chloriens, seul le repérage effectué par un autre Jedi comptait, expliqua Limar. C’était une méthode hasardeuse et qui nécessitait que le sujet testé ait déjà pris conscience de sa singularité. Je ne parle pas d’un usage conscient des pouvoirs, mais de manifestations étranges qui pouvaient survenir – ce que certaines cultures primitives prenaient, à tort, pour de la magie.
— Les appareils accessibles capables de mesurer des femto-organismes tels que les midi-chloriens sont relativement récents, ajouta Vandrens. Les Jedi se sont équipés de modules de contrôle sanguin au début du siècle dernier. Aujourd’hui, les centres de soins les plus modernes le peuvent également – même si rares sont les médecins à comprendre à quoi correspond ce taux. Auparavant, il était calculé par d’autres moyens, qui mesuraient l’aura du sujet.
— « L’aura » ?
— Les émanations de Force qui entouraient l’être testé. Des machines sophistiquées permettaient de le relever… Mais elles étaient très rares et extrêmement coûteuses.
Poldrei acquiesça, pensif.
— Ahris, amenez le chariot, ordonna-t-il soudainement.
Son second acquiesça et sortit immédiatement, laissant le Moff seul avec les scientifiques.
— Il se trouve que j’ai récemment mis la main sur un lot d’équipements qui auraient pu servir à détecter de potentiels Jedi, expliqua-t-il aux trois hommes. J’aimerais savoir ce que vous pouvez m’en dire… Et si vous savez comment s’en servir.
Garind revint bientôt avec un chariot en suspension gravitationnelle, sur lequel étaient posés deux objets. Le premier, assez menu, ressemblait à une grosse carte de données à brancher sur un comlink, tandis que le second, d’apparence infiniment plus complexe, consistait en un enchevêtrement de fils reliés à des plaques de cristal, le tout branché à un terminal portatif.
Les professeurs s’approchèrent avec révérence et une légère méfiance.
— C’est bien un module de contrôle sanguin, confirma Whirren. Il n’existe qu’une vingtaine d’appareils compatibles… Mais une fois configuré, son usage est enfantin.
— Vous transmettrez à mon bureau la liste de ces machines, ordonna Poldrei.
— Comme vous voudrez.
Vandrens était déjà penché sur le terminal et effectuait quelques réglages. Manipulant les feuilles de cristal, il les orienta un instant vers le Moff ; Garind faillit réagir violemment, mais Carth l’en empêcha.
— Je n’ai jamais vu ce modèle de capteur d’aura, affirma le généticien. Mais j’en ai entendu parler. C’est une version compacte des énormes machines que l’Ordre tenta un moment d’utiliser sur les planètes les plus reculées de la Galaxie… Là où il n’y avait pas de Veilleur Jedi présent en permanence pour tester de potentielles recrues. C’est un système qui n’a jamais eu un franc succès auprès des chevaliers, qui préféraient souvent s’en remettre à des méthodes plus traditionnelles – et donc ésotériques. Mais là…
— Ce modèle portable existait avant la Guerre des Clones ? demanda Carth.
— Il a été élaboré pendant, rectifia Vandrens. Pour pallier au manque de Jedi dans les opérations de recrutement. C’est plus rapide qu’un test sanguin…  Et sans doute moins effrayant. Seulement, les Jedi n’eurent pas le temps d’en profiter, et c’est l’Inquisitorius qui récupéra les trois exemplaires existants.
Le docteur semblait gagné par l’émotion.
— Il s’agit peut-être du dernier appareil de ce genre dans la Galaxie… Son étude pourrait nous redonner accès à des pans entiers de la connaissance perdus à la chute de l’Ordre…
— Plus tard peut-être, déclara Poldrei. Pour l’heure, j’en ai besoin.
— Oui, bien entendu, marmonna Vandrens.
Il était néanmoins manifeste que cela ne lui plaisait guère.
— J’ai une dernière question à vous poser, reprit le Moff. Si j’ai bien compris, les midi-chloriens sont ce qui permet à un être d’interagir avec la Force. Serait-il… Eh bien, disons… Possible de les implanter à un sujet ?
— Non, répondit catégoriquement le généticien. Ils n’aiment pas qu’on les manipule… C’est pour cette raison d’ailleurs que les Jedi ne donnaient pas leur sang autrefois. Administré trop vite, il peut provoquer une réaction menant dans certains cas à la mort.
— C’est pour cette même raison que le clonage des Jedi est impossible, renchérit Whirren.
Carth faillit lui conseiller de mieux se renseigner, mais il parvint à se retenir de justesse.
— Vraiment ? dit-il poliment.
— Tous les essais ont échoué. Avec de nombreux morts… Et pour ceux qui ont survécu… En fait, il semblerait que les sujets avec un fort taux de midi-chloriens développent plus aisément et plus rapidement les symptômes de la psychose clonique… Les notes parlent d’un « écho de Force », mais j’ignore totalement de quoi il peut s’agir.
— Ces connaissances vous ont-elles éclairées, Excellence ? demanda alors Vandrens.
— Absolument, affirma le Moff.
Il se retint de sourire trop ostensiblement.
— En fait, Ardin, j’ai trouvé cet entretien très… Instructif.  

*  * 
 

 
 
  — C’était très instructif, répéta Carth quand il se retrouva enfin seul avec Ahris Garind. Et frustrant, par moment… Frustrant de ne pas pouvoir en savoir plus sur cette mystérieuse Force. Enfin… Au moins, nous pouvons commencer le repérage.
— Vous savez par où commencer ?
— Non, avoua le Moff. Mais j’imagine que toi si ?
— Les pilotes. Le seul Jedi que nous connaissons, Skywalker, s’est fait connaître lors de la destruction de l’Étoile Noire…
— Plo Koon était un excellent pilote, approuva Poldrei. D’accord. On commence là.
— Je suppose que la Force leur donne un surplus de concentration, de précision, un instinct qui leur permet de savoir où mener leur appareil et quand frapper l’adversaire. Aussi, je suggère que nous incluions les tireurs d’élite aux tests. Ils font appel aux mêmes compétences…
— C’est entendu. Autre chose ?
— Le passage sur le clonage… Cela vous a fait tiquer…
Le Moff acquiesça distraitement.
— Whirren s’est trompé là-dessus.
— C’Baoth.
— Oui, oui, bien sûr… Cela m’a rappelé le problème que nous pose C’Baoth… Mais je songeais surtout à un autre souvenir, plus lointain. En fait, il y a bien eu des clones Jedi, tous gagnés par cette folie furieuse, et l’un d’eux a bien failli détruire l’Empire. C’était une drôle d’affaire… Mais j’y ai gagné mes galons d’amiral.
— Leur folie était au même stade que celle de C’Baoth ?
— Non, bien pire.
Il fronça les sourcils.
— En fait, C’Baoth n’est peut-être pas fou – Enfin, je veux dire que le clone ne l’est pas davantage que l’original. Je me souviens de la démarche qu’il avait : fière, hautaine – très différente de celle de Plo. Et d’après les rumeurs, il se comportait ainsi avec tout le monde. Il estimait que son pouvoir le plaçait au-dessus des autres hommes…
— Alors, son comportement n’est pas le fait de cette psychose de Force, comprit Garind. Il y a peut-être une raison…
— Une maturation plus longue ?
— Je songeais plus tôt au fait que l’original est sans doute mort des années avant que sa copie ne soit réalisée. S’il y a bien une sorte « d’écho de Force » qui fragilise l’esprit des clones, due aux midi-chloriens, alors peut-être ne s’est-elle pas manifestée parce que le C’Baoth original avait disparu depuis longtemps.
— C’est une possibilité, admit Poldrei. Notz-la dans un coin, pour nos amis scientifiques, s’ils veulent poursuivre leurs recherches une fois que la guerre sera achevée…
— Entendu. Vous comptez vraiment leur céder le capteur d’aura ?
— Combien en avons-nous, Ahris ?
— Douze au dernier comptage.
Carth hocha la tête, perplexe.
— Vandrens était persuadé qu’il n’en existait que trois… Et nous savons tous deux qu’il est bien informé. Ce qui signifie que les Inquisiteurs ont trouvé le moyen de les reproduire.
— C’est inquiétant ?
— Pas dans l’immédiat. Assure-toi d’en transmettre un exemplaire à chacun des dix vaisseaux les plus proches. Gardons-en deux ici, par sûreté… Transmets à Thrawn les informations sur les tests sanguins ; les installations médicales des destroyers devraient être suffisamment performantes pour détecter ces midi-chloriens.
— Bien, Excellence. Ce sera fait. Autre chose ?
Poldrei releva les yeux et fixa son filleul avec fierté.
— Comme d’habitude, Ahris. Fais de ton mieux. 
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Messagepar L2-D2 » Lun 12 Sep 2016 - 8:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 70 lu !

Un Chapitre une nouvelle fois sympathique, qui lance visiblement pas mal de choses au niveau du "recrutement" des futurs Forceux de l'Empire... :sournois: Belle explication de la notion de "midi-chloriens", d'ailleurs, c'est le genre de petites choses qui font plaisir à la lecture ! En revanche, j'avoue avoir tiqué à ce moment :

Jagen Eripsa a écrit:Mais je songeais surtout à un autre souvenir, plus lointain. En fait, il y a bien eu des clones Jedi, tous gagnés par cette folie furieuse, et l’un d’eux a bien failli détruire l’Empire. C’était une drôle d’affaire… Mais j’y ai gagné mes galons d’amiral.

Alors là, je ne vois pas à quoi tu fais référence... à moins que ce ne soit une sorte de teaser pour la suite ? :sournois:

En revanche, j'ai relevé quelques coquilles ici et là :

Jagen Eripsa a écrit: — Bien sûr que je le sais, répondit-il. C’est moi qu’il l’ai exécuté… Et avant que tu ne me poses la question, je n’ai jamais regretté ce geste-là.

qui l'ai.

Jagen Eripsa a écrit:— Vous transmettrez à mon bureau la liste de ces machines, ordinna Poldrei.

ordonna.

Jagen Eripsa a écrit:— C’était très instructif, répéta Carth quand il se retrouva enfin seul avec Ahris Garind. Et frustrant, par moment… Frustrant de ne pas pouvoir en savoir plus sur cette mystérieuse Force. Enfin… Au moins, nous pouvons commencer le repérage. — Vous savez par où commencer ? — Non, avoua le Moff. Mais j’imagine que toi si ?

Il manque deux retours à la ligne dans ce dialogue. :wink:

Comme d'habitude, impatient de lire la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 12 Sep 2016 - 10:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Alors là, je ne vois pas à quoi tu fais référence... à moins que ce ne soit une sorte de teaser pour la suite ? :sournois:


Je pourrais rédiger une nouvelle sur l'implication de Poldrei dans cet évènement, à la limite... Mais il s'agit surtout d'une référence à The Force Unleashed II. ;)

Et merci pour les coquilles, je vais corriger ça de suite ! ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 25 Sep 2016 - 22:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai l'impression de faire de pire en pire au niveau des horaires de publication... Comme un certain Sky de la grande époque de YODA... :transpire:

Pour ceux qui l'auraient loupée, je conseille la lecture de ma toute récente nouvelleAu nom des siens à laquelle il y a quelques références dans ce passage. ;)

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 71

Il régnait une impression de déjà-vu dans le hangar de la base d’Heduris, avec ces files de pilotes patientant près de chasseurs à l’arrêt. Celric repensa avec une pointe de nostalgie à cette sélection qui lui avait permis de s’arracher à l’attraction de Polcaphran pour gagner les étoiles…
J’ai l’impression qu’il s’est écoulé une éternité depuis ce moment, et pourtant cela fait moins d’un an !
— Je déteste ça, lui murmura Nash en se retournant. Vraiment.
Son ami était juste devant lui, et s’apprêtait à passer dans la salle annexe où entraient tous les pilotes appelés dans l’ordre alphabétique.
— Ouais, ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable, confirma Celric.
Sa nervosité était telle qu’il frappait incessamment le sol du pied. Quelque chose clochait, il le savait mais n’arrivait pas à déterminer de quoi il s’agissait. Autrefois, il aurait pris cette inquiétude pour du stress malvenu, mais maintenant… Maintenant…
Et Vandrens qui n’arrêtait pas de l’appeler… Depuis la veille au soir, le professeur avait tenté de le joindre une vingtaine de fois au moins sur son comlink. Malheureusement, quand il s’en était aperçu ce matin au réveil, la nouvelle de la convocation de tous les pilotes sur la base planétaire leur était parvenue et il n’avait pas pu rappeler le généticien.
— Tarsin, Nash, annonça le garde de faction devant la porte, d’une voix fatiguée et monotone.
Le jeune capitaine se retourna, leva le pouce avec un sourire de vainqueur et entra dans la pièce.
Celric attendit en tentant de se changer les idées. Mais il était toujours préoccupé par ce qu’il avait découvert sur ses origines. Le fils d’une Jedi. L’enfant de rebelles.
Et, aujourd’hui, un pilote de l’Empire…
Son trouble ne passait pas et il ignorait quoi faire pour l’arrêter.
— Tavill, Celric.
Il prit une grande inspiration et avança d’un pas aussi assuré que possible.
Sans grand succès d’ailleurs. Il était toujours nerveux.
— Par ici, l’interpella un homme au moment où il entra dans la pièce.
Il suivit la voix. Ils étaient trois, à s’affairer autour d’un terminal auquel étaient connectés une multitude de câbles, reliés à deux plaques de cristal.
— Ne vous inquiétez pas, poursuivit celui qui l’avait accueilli. C’est indolore.
Il fit signe à un de ses collègues, qui prit les deux plaques et les orienta vers Celric. Le troisième activa quelques commutateurs, et un rai de lumière cuivrée s’abattit sur le jeune homme.
Il se passa alors un phénomène qui tira les techniciens de leur torpeur. Un hologramme de Celric était apparu autour de la console, entouré d’une aura bleue parcourue de symboles.
— Incroyable… murmura l’un des opérateurs.
— Que se passe-t-il ? s’inquiéta Tavill. Quelque chose ne va pas ?
— Tout va très bien, l’assura le premier homme en tapant quelques codes sur son comlink.
Il se pencha un instant sur son appareil, puis revint vers son interlocuteur.
— Prenez l’ascenseur à droite, lui dit-il en désignant une porte au fond de la pièce. Quatrième étage.
Puis il ajouta :
— Bonne chance.
Pas rassuré le moins du monde, Celric suivit les indications.
Il se retrouva dans un sas de maintenance donnant sur une sortie de secours, laquelle avait sans doute été utilisée par la plupart des autres pilotes – sinon tous. Il fut un instant tenté de les suivre, car un mauvais pressentiment était né dans son esprit. Mais il tourna à droite et prit le turboélévateur.
Quand les portes de la cabine s’ouvrirent, il retint son souffle : il connaissait cette pièce. L’Observatoire. Ses immenses baies vitrées donnant sur la capitale. Ses terminaux permettant de réguler la circulation aérienne au-dessus de tout Polcaphran.
C’était là qu’il avait appris son affectation à bord du Némésis, de la bouche du colonel Garind.
Mais en lieu et place de l’assistant du Moff de Polcaphran…
C’était Carth Poldrei lui-même qui attendait, observant ces plaines vertes et cette ville qui avaient tant comptées dans sa vie.
Entendant les bruits de pas derrière lui, le Moff se retourna.
— Vous ! s’exclama-t-il, écarquillant les yeux en voyant le jeune homme approcher. Eh bien, pour une surprise…
— On m’a dit de venir ici… bafouilla Celric.
— Effectivement, répondit le Moff en descendant les trois marches qui séparaient le corridor circulaire de l’espace central.
Il approcha d’une petite table que le jeune homme n’avait pas remarquée jusque-là. Avec sa nappe de velours rouge, sa bouteille et ses quelques verres, elle était parfaitement incongrue au milieu de l’univers de travail métallique de l’Observatoire.
— Un verre ? proposa Poldrei. C’est un cocktail aldéranien sans alcool. À vrai dire, je pensais trouver plus de candidats potentiels, mais vous êtes le premier… Et sans doute le seul. Enfin… Vu ce dont nous avons discuté, mieux vaut avoir l’esprit clair.
— Je veux bien, merci, dit Tavill avec circonspection.
Le Moff remplit deux verres du liquide ambré et lui en tendit un avant de goûter à l’autre.
— Délicieux, commenta-t-il.
Celric acquiesça et prit une gorgée. La boisson avait un goût sucré sans être écœurant, avec un parfum de fruits mélangés bien prononcé.
— Alors, comment allez-vous ? demanda Poldrei.
— Euh… Ça va, répondit le pilote, tendu.
— Hmm. Vous vous êtes remis de votre captivité ?
— Oui, oui, sans problème.
Cet échange de banalités provoquait en lui un malaise croissant ; il devait trouver le moyen d’y mettre un terme.
Il rassembla tout son courage et prit l’initiative :
— Excellence… Qu’est-ce que je fais là ?
Le Moff ne répondit pas immédiatement. Il observait le contenu de son verre, le faisant tourner entre les doigts pour jouer avec les variations de lumière que cela provoquait. Enfin, il déclara :
— Vous avez un don, Celric.
Il ressentit un frisson le long de son échine dorsale : ses pires craintes venaient d’être confirmées.
— Je ne vois pas de quoi vous parlez, bredouilla-t-il en cherchant à tout prix une échappatoire.
— Vraiment ? répondit Poldrei en fronçant les sourcils. Il ne s’est jamais passé de choses bizarres, de choses inexplicables, des moments où une sorte de volonté supérieure semblait avoir pris l’ascendant sur la vôtre ?
— Je…
— C’est la manifestation d’un pouvoir émanant de l’univers tout entier ; une essence spirituelle nommée « Force » qui était la source de pouvoir des anciens Jedi. Vous disposez de ce pouvoir, Celric. C’est un don immense.
— Non… Je n’ai pas la… Ce truc, là…
— Je vous assure que si, assura le Moff, catégorique.
— Non…
— Mais si ! s’énerva-t-il. Bon sang, pourquoi refusez-vous d’admettre…
Il se calma soudainement, ses yeux d’un gris d’acier posés sur son interlocuteur. Tavill eut l’impression qu’une cage de fer venait de se refermer sur lui.
— Vous le saviez, comprit alors Poldrei. Vous le saviez déjà.
Je suis perdu.
— Combien de temps ? demanda-t-il, les yeux emplis d’une dureté nouvelle.
— Quelques jours.
Le Moff ferma les yeux et baissa la tête.
— Votre visite à Vandrens. Bien sûr.
Celric ressentit un nouveau choc en entendant ces mots.
— Vous me suivez ?
— Je garde un œil sur Ardin Vandrens, corrigea Poldrei. Si vous étiez à ma place, ne garderiez-vous pas un œil sur les agents rebelles en faction sur votre planète ?
Le jeune homme paniquait de plus en plus. Le généticien était lui aussi pris dans la toile du Moff, sans même le savoir… Il n’avait plus de porte de sortie…
— Je suppose qu’il vous a dit la vérité au sujet de la mort de vos parents ? ajouta Poldrei avec un calme glacial.
Celric ne savait même plus quoi répondre ; voyant son état, le Moff reprit :
— Je suppose que nous aurions dû avoir cette conversation depuis bien longtemps, dit-il en soupirant. Mais nous la poursuivrons dans mon bureau, ajouta-t-il en consultant son comlink. Les tests sont achevés ; vous êtes officiellement le seul pilote polcaphréen disposant du don des Jedi…
Celric laissa partir sa tête en arrière, implorant silencieusement le ciel de trouver une solution à son problème.
 
*  * 
  — Cela fait longtemps que je garde un œil sur vous, Celric, commença Poldrei quand il fut installé dans son fauteuil. Très longtemps, même.
Le jeune homme mit quelques instants avant de répondre. Avant ce jour, il n’avait jamais mis les pieds dans le cœur du gouvernement impérial de Polcaphran ; aussi l’architecture majestueuse du palais de pierres volcaniques, ses ornements métalliques et ses teintures bleues l’impressionnaient-ils tout particulièrement.
— Je l’ignorais, dit-il finalement.
— Je m’en doute bien. Votre père vous a-t-il parlé de sa jeunesse ? Avant la guerre ?
— Rarement.
Il s’ingénia à imprimer une dureté particulièrement visible sur ses traits.
— Il est mort trop tôt pour ça.
— Comme vous le savez déjà, reprit le Moff sans se laisser démonter, il était déjà ami avec Ardin Vandrens. Mais dans leur groupe, il y avait un troisième garçon, un ado de leur âge nommé Jeyran.
— Jamais entendu parler.
— C’est un souvenir douloureux. Il est mort lors du massacre de la Marche d’Heduris.
Puis, après quelques instants, Poldrei ajouta :
— C’était mon frère.
Celric prit une grande inspiration. Le comportement passif du docteur s’expliquait mieux…
— Je suis désolé, dit-il sincèrement.
— C’était il y a longtemps, expliqua le Moff, le regard perdu dans le lointain. Trente ans… Peu ou prou l’âge que j’avais à l’époque. Mon frère avait insisté pour m’accompagner à la Marche. J’ai accepté. Il y est mort.
Il eut un rire sans joie.
— Cela ne lui a peut-être coûté que quelques heures de vie, ajouta-t-il avec dureté. Si je n’avais pas accepté qu’il vienne, il serait sans doute rentré à la maison, après les cours… Le soir même, les Séparatistes massacrèrent toute ma famille ; en fait, tout un quartier d’Heduris. Et moi, blessé dans ma chair et dans mon âme, je rejoignais la Résistance de Thalas Garind. Votre père et Vandrens l’ont fait quelques temps plus tard… Ils étaient à la Marche, eux aussi, mais suivaient le cortège sur les toits. C’est Edwin qui nous a rapporté les images du massacre, permettant de révéler la vérité sur les agissements de Palder Jaderan.
Les coudes posés sur le bureau, il joignit ses mains devant son menton et poursuivit :
— Quand je suis revenu sur Polcaphran, il y a dix ans, j’ai décidé de les garder à l’œil pour les aider en cas d’ennui… En mémoire de mon frère. Malheureusement, vos parents sont quand même morts, loin d’ici.
— Tués par l’Empire.
— Oui.
Celric acquiesça lentement ; le Moff avait au moins l’honnêteté de confirmer la version de Vandrens.
— Vous le saviez. Comment ?
— La version officielle des Rebelles. Le couple Tavill, pris dans une foule de fuyards impériaux, les deux époux tués par des non-humains en révolte… Ça ne collait pas. Votre père était agoraphobe.
— Comment…
— La Marche. Encore elle… Il était aux premières loges pour voir des milliers de personnes agglutinées se faire massacrer comme des nerfs à l’abattoir. C’est le genre de choses qui laissent des cicatrices. C’est le détail qui m’a mis la puce à l’oreille, et d’autres ont suivi : qu’auraient-ils fait dans les bas-fonds de Coruscant, par exemple ? Ensuite, ce n’était qu’un travail de déduction.
— Qui est le responsable ?
— La responsable. Ysanne Isard. Psychopathe sociopathe devenue légèrement monomaniaque sur les bords avec le temps. Pas très sympathique. J’ai eu quelques démêlés avec elle par le passé… Et cela a failli me coûter la vie.
— De la pure politique impériale, lança Celric avec dédain.
À son grand étonnement, la remarque arracha un bref rire au Moff Poldrei.
— Il y a un peu de ça, admit-il. Mais ça tient aussi à son caractère. Elle a fait exécuter son propre père pour prendre sa place… Bref, la coupable idéale. Et pourquoi les Rebelles auraient-ils camouflé l’un de ses crimes, si ce n’est pour protéger leurs agents ?
Il s’enfonça dans son fauteuil, soupirant doucement.
— Dès que j’ai compris que Vandrens était membre de l’Alliance, je me suis arrangé pour le faire surveiller. Des agents ont infiltré sa cellule et m’ont révélé tout ce que je voulais savoir. D’autres gardent directement un œil sur lui et me tiennent informé ; sa secrétaire, par exemple, qui m’a rapporté votre récente visite.
Celric ferma les yeux. Il se souvenait parfaitement de la jeune fille, congédiée avant que ne commence l’entretien. Il se sentait pris dans une nasse inextricable, sans la moindre issue en vue…
— Et vous n’avez pas agi.
— Pourquoi le ferais-je ? Vandrens ne m’est pas hostile. C’est un pacifiste, comme je l’étais jadis… Comme je le suis encore par moments. Je sais que tant qu’il sera là, les Rebelles n’attaqueront pas la planète, qu’il n’y aura pas d’atteinte à ma personne ou quelque autre désagrément. Plus encore, je reste informé de leurs faits et gestes et je contrôle les informations qui leur parviennent. Comme lorsque j’ai fait fuiter les enregistrements de l’assaut de Polcaphran… De la destruction de notre station spatiale civile…
— Détruite par la Rébellion.
— Vous savez déjà que ce n’est pas le cas. N’est-ce pas ? Vandrens a bien dû laisser échapper à un moment ou un autre que c’était une initiative bothane…
— Quelle importance ?
Poldrei le fixa d’un regard intense, ses yeux couleurs d’argent sondant le visage du jeune homme pour en décrypter les expressions.
— Je sais ce que tu ressens, dit-il à voix basse en passant au tutoiement. Plus que tu ne l’imagines. Nous sommes semblables, Celric.
— Vous m’en direz tant…
— Ton cœur a été brisé quand tu as appris le décès de tes parents. Tu t’es retrouvé sans attaches, tes buts anéantis. Et tu as voulu les venger. C’est pour ça que tu t’es engagé dans la Chasse ; tu voulais affronter les Rebelles. Tuer les meurtriers de tes parents. Et c’est pour ça que tu es à présent sur tes gardes, et que tu haïs désormais l’Empire autant que tu haïssais la Rébellion.
— Je n’éprouve pas de haine, corrigea le pilote. Seulement de la détermination.
— Alors, ton cœur est plus sage que le mien, admit le Moff. Moi, j’ai toujours ressenti une colère ardente à l’encontre de ceux qui m’ont fait souffrir ou ont menacé ceux que j’aime. Palder Jaderan. Leight Barton. Derth Beny’lya… Mais je respecte ton choix et ton attitude.
— Qu’allez-vous faire de moi ? demanda Celric d’une voix dure. J’imagine que vous ne pouvez pas me laisser repartir librement, avec tout ce que j’ai appris…
— Ce serait problématique, en effet… Je serais sans doute obligé de prendre des mesures contre Ardin Vandrens pour éviter que tu ne le préviennes… Avec le moins d’effusions de sang possible, bien sûr ; mais je ne pourrais pas garantir son intégrité s’il résiste. Bien sûr, il existe une autre solution.
— Impliquant mon don ?  Ma capacité à utiliser la Force ?
— Oui, confirma simplement Poldrei. Que sais-tu des Jedi ?
Celric décida qu’il n’avait plus rien à perdre ; l’impérial savait trop de choses, avait trop d’avance sur lui. Il décida donc de le prendre en défaut.
— Je sais que ma mère en était une, lança-t-il d’une voix aussi claire que possible.
À sa grande satisfaction, il constata que cette révélation avait décontenancé le Moff, qui ne s’attendait pas du tout à une réponse de ce genre.
— Lysie Tavill ? dit-il doucement. Une Jedi ?
— Je sais aussi que l’Ordre dont elle faisait partie, issu d’une tradition vieille de nombreux millénaires, réputé pour sa sagesse et son altruisme, a été détruit par traîtrise par l’Empire – votre Empire. Que ses membres ont été traqués et exterminés par vos congénères… Et peut-être même par vous.
Poldrei avait perdu de son aplomb, et mit un certain temps avant d’encaisser tout cela ; mais il finit par acquiescer.
— Oui, c’est vrai.
Celric croisa les bras et attendit que le Moff reprenne contenance.
— L’Empire a fait tout cela, reprit le vieil homme avec lassitude. Nous l’avons fait… Et je n’en connais même pas les véritables motifs. Pendant des années, j’ai cru à la version officielle du coup d’֤État manqué… Je m’y suis accroché. Depuis, j’ai vu le sommet de l’Empire. La corruption qui y règne. Des hommes promus par Palpatine, nourrissant leurs ambitions personnelles… Et le pire, c’est que ce n’est pas la mort de l’Empereur qui a changé leur nature ! Non, ils étaient déjà comme ça avant ! Muselés par la peur, mais voraces quand même. Des kaths en cage, et la serrure explosée… Cet Empire-là, Celric, je veux le voir détruit. Peux-tu me croire quand je te le dis ?
Le jeune homme hésita. Une lueur nouvelle, bien moins affirmée que la précédente, brillait dans les yeux du Moff. Comment pouvait-il s’assurer de sa sincérité ?
Vous avez un don, Celric. C’est ce que Poldrei lui avait dit au début de leur entretien. Peut-être que le moment d’en faire un bon usage était enfin venu…
Il ignorait comment s’y prendre, et choisit donc de s’en remettre à son seul instinct. Il visualisa ce qu’était sa conscience ; cette perception du moindre sentiment, de la plus infime variation d’humeur de son être profond, et imagina qu’il l’étendait autour de lui.
Il sentit le bois précieux du sol, des planches taillées au laser pour ne pas présenter la moindre aspérité, renforcées par une couche d’enduit translucide protecteur. Il perçut la dureté de la roche volcanique, ces pierres noires couvrant les murs, ici dépourvues d’aspérités ; il frissonna en touchant mentalement le métal froid qui les décorait ou soutenait le bureau.
Et il perçut la conscience du Moff Poldrei.
C’était un sentiment étrange ; il percevait l’essence d’un autre, avec ses certitudes et ses contradictions. Si Poldrei se montrait plus hésitant qu’avant sur la forme – la façon de présenter ses idées à Celric –, ses convictions, elles, étaient solidement ancrées. Il pensait chacun de ses mots, il y croyait fermement.
— D’accord, admit-il. Qu’est-ce que je viens faire dans tout ça ?
— J’ai les moyens nécessaires pour faire renaître l’Ordre Jedi. Des ressources financières, bien sûr. L’accès à de vastes connaissances stockées pendant toutes ces années dans les archives secrètes de l’Empereur. De quoi détecter les chevaliers potentiels. Le problème, c’est le professeur. Celui que le Grand Amiral Thrawn a déniché est… Instable. Il risque de poser problème et de jeter les apprentis dans les bras du Chaos. S’il y parvient… Cela risque d’avoir des conséquences désastreuses pour toute la Galaxie.
Il ne mentait pas. Celric retint son souffle.
— Si j’accepte… Que devrai-je faire ?
— J’ai besoin d’un homme de confiance qui agirait en mon nom sur Jomark – la planète d’élection de ce « professeur ». Effectuant des tâches simples mais essentielles. Surveiller les autres apprentis, repérer ceux qui montreraient des tendances… Comment disent-ils, déjà ? Ah, oui. Ceux qui utiliseraient le Côté Obscur. Haine, colère… Les sentiments négatifs… La recherche du pouvoir… Tous ceux-là seront dangereux. Pour en venir à bout, il faudrait que tu te rapproches des autres, tout en ne leur révélant tes motivations qu’une fois certain de leur fidélité.
— Vous voulez un espion.
— Cet homme – ce « Jedi » – est un clone, même s’il semble l’ignorer. Il est mentalement instable et potentiellement dévastateur. Mais il possède une aptitude que Thrawn semble considérer essentielle : la méditation de combat. C’est une arme qui pourrait retourner complètement le cours de la guerre et assurer la victoire à nos forces avec des pertes minimum… Des deux côtés.
— C’est ce que vous dites… Pour me ménager.
— Je n’ai aucun intérêt à ce qu’il y ait beaucoup de morts, répliqua Poldrei avec virulence. Je ne suis pas sadique. Si je veux la victoire, c’est parce qu’elle sert d’onction pour les dirigeants qui veulent aller plus loin. Pour jeter à bas l’ancien Empire et en fonder un autre, plus juste et moins oppressant, il me faut une victoire sur la Rébellion. Thrawn la veut aussi… Mais il sous-estime la dangerosité de la Force. Il ne comprend pas ce qu’il a réveillé…  Alors, je t’en conjure, Celric, accepte.
Le jeune homme prit le temps de la réflexion. Il percevait la sincérité du Moff et sa réelle volonté de changer les choses. Il y avait aussi, derrière ces nobles sentiments, une part plus sombre que Poldrei n’avait guère exprimée, mais qui restait présente et influente dans le cœur du dirigeant polcaphréen ; le tableau n’était donc pas aussi absolu qu’il l’aurait souhaité. Il ne pouvait pas se fier entièrement au Moff, et ne devait donc s’en remettre qu’à lui-même.
Que désirait-il ? La vengeance ? Les paroles échangées avec Vandrens l’avaient écarté de ce chemin, il en avait maintenant conscience ; la discussion avec Poldrei lui avait ouvert les yeux. Isard étant morte, il n’avait plus de raisons de se venger, si ce n’est de l’Empire lui-même. Et, pour cela, il n’avait que deux options : ou rallier la Rébellion, comme l’avaient fait ses parents, entraînant leur perte, ou adhérer au projet du Moff et contribuer à le miner de l’intérieur jusqu’à son remplacement final. Poldrei lui offrait la possibilité de devenir un Jedi, l’un de ces héros de ses rêves d’enfance, un légendaire chevalier de l’ancien temps déterminant par ses actes le destin de la Galaxie.
Il pensa à ces autres hommes qui allaient également être sélectionnés et n’auraient peut-être pas les mêmes scrupules que lui vis-à-vis du pouvoir ou des sentiments obscurs ; et à ceux qui, voulant suivre la même voix que lui, auraient besoin d’un guide.
Alors il put enfin prendre sa décision.
— Entendu, lâcha-t-il avec un creux au ventre.
Il ressentait dans tout son être l’importance de cette décision.
— J’accepte.  
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Messagepar L2-D2 » Lun 26 Sep 2016 - 12:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 71 lu !

Alors là, je ne m'attendais pas à cette discussion entre Poldrei et Celric, du moins pas si tôt. Vu que ce sont tes deux créations préférées, tu as du bien t'éclater à écrire ce Chapitre ; en tout cas, moi, j'ai apprécié de le lire !

Les liens avec ta nouvelle Au nom des siens sont bien placés, faisant référence sans trop en dévoiler, et c'est plutôt bien joué d'avoir le point de vue du "vieux" Carth là-dessus après avoir lu la nouvelle, où on était aux côtés d'un Carth deux fois plus jeune. Le parallèle entre les deux hommes a été bien dressé ! :oui:

Et puis, bien sûr, il y a la proposition de Poldrei et la décision finale de Tavill, chacun d'eux jouant l'air du "je te dis ce que tu veux entendre et je garde certaines informations pour moi". C'est, encore une fois, finement joué, même si le plan de Poldrei risque fort de se retourner contre lui... après tout, il ne faudrait pas oublier Joruus C'baoth dans l'affaire ! :sournois:
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Messagepar Enginox » Lun 26 Sep 2016 - 13:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je vais simplement résumé mon avis d'un seul mot : GENIAL .

J'adore cette Fan-Fiction et peut-être que j'en suis qu'au chapitre 1 , je vais prendre un malin plaisir à lire la suite (oui j'ai du travail :transpire: )

Ah et j'aimerai te remercier de m'avoir inspiré pour ma bande-annonce et pour tes précieux conseils ! :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 26 Sep 2016 - 14:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! :jap:

L2-D2 a écrit:Alors là, je ne m'attendais pas à cette discussion entre Poldrei et Celric, du moins pas si tôt. Vu que ce sont tes deux créations préférées, tu as du bien t'éclater à écrire ce Chapitre ; en tout cas, moi, j'ai apprécié de le lire !


En toute honnêteté, j'ai aimé écrire ce passage (j'y songeais depuis très longtemps) mais il a été long... Au format SWU (+/- A5) il fait dix pages, quand mes chapitres tournent d'habitude autour de 6/8 !

L2-D2 a écrit:Les liens avec ta nouvelle Au nom des siens sont bien placés, faisant référence sans trop en dévoiler, et c'est plutôt bien joué d'avoir le point de vue du "vieux" Carth là-dessus après avoir lu la nouvelle, où on était aux côtés d'un Carth deux fois plus jeune. Le parallèle entre les deux hommes a été bien dressé ! :oui:

Les deux ont été écrits (enfin, entamés) en parallèle, donc c'était assez facile à mettre en place. Le principal apport a été l'introduction du frère de Poldrei et de sa relation avec Edwin Tavill et Ardin Vandrens. ;)

L2-D2 a écrit:Et puis, bien sûr, il y a la proposition de Poldrei et la décision finale de Tavill, chacun d'eux jouant l'air du "je te dis ce que tu veux entendre et je garde certaines informations pour moi". C'est, encore une fois, finement joué, même si le plan de Poldrei risque fort de se retourner contre lui... après tout, il ne faudrait pas oublier Joruus C'baoth dans l'affaire ! :sournois:

Justement, Poldrei, lui, ne l'oublie pas... :sournois:

Enginox a écrit:J'adore cette Fan-Fiction et peut-être que j'en suis qu'au chapitre 1 , je vais prendre un malin plaisir à lire la suite (oui j'ai du travail :transpire: )

Soixante-et-onze chapitres, quelques nouvelles... Ouais, ça fait beaucoup. :transpire:

Enginox a écrit:Ah et j'aimerai te remercier de m'avoir inspiré pour ma bande-annonce et pour tes précieux conseils !

C'est mon job. :jap:
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Messagepar Enginox » Lun 26 Sep 2016 - 17:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Soixante-et-onze chapitres, quelques nouvelles... Ouais, ça fait beaucoup. :transpire:


Je sais ce que je ferais ce soir ... :idea:
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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 26 Sep 2016 - 20:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu!

Une rencontre qui m'a également surpris: je ne l'attendais pas si tôt, moi non plus.
Je me doutais que Celric allait être confronté au fameux test et je me demandais si Vandrens n'allait pas trouver un moyen de lui éviter ça!
Mais Poldrei est très bien renseigné, apparemment. Son attitude pragmatique vis à vis des cellules rebelles ne me surprend pas trop, finalement: c'est bien dans son personnage de garder un œil sur ses ennemis potentiels plutôt que de les détruire systématiquement. Et, d'une certaine façon, il est fidèle à ceux qu'il considère comme les siens, même s'ils sont dans l'autre camp.
En tout cas, Celric Tavill s'est engagé sur une voie honorable, mais risquée.
J'imagine qu'il pourrait rencontrer bientôt un autre Jedi, sur Jomark peut-être? Entre Luke et C'Baoth, qui choisira-t-il de suivre?


PS
et Mara Jade? Elle sera dans le coup, au moins? Non? :cry: Si? :love:
... :D
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Sep 2016 - 10:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ce retour ! :jap:

Ve'ssshhh a écrit:Je me doutais que Celric allait être confronté au fameux test et je me demandais si Vandrens n'allait pas trouver un moyen de lui éviter ça!

Il a tenté, en tout cas... Mais sans succès. ^^

Ve'ssshhh a écrit:Mais Poldrei est très bien renseigné, apparemment. Son attitude pragmatique vis à vis des cellules rebelles ne me surprend pas trop, finalement: c'est bien dans son personnage de garder un œil sur ses ennemis potentiels plutôt que de les détruire systématiquement. Et, d'une certaine façon, il est fidèle à ceux qu'il considère comme les siens, même s'ils sont dans l'autre camp.


C'est exactement ça. Contrairement au stéréotype du dirigeant impérial moyen dans l'UE, il n'est pas assoiffé de sang et reste extrêmement réfléchi... La plupart du temps. :sournois:

Ve'ssshhh a écrit:J'imagine qu'il pourrait rencontrer bientôt un autre Jedi, sur Jomark peut-être? Entre Luke et C'Baoth, qui choisira-t-il de suivre?


PS
et Mara Jade? Elle sera dans le coup, au moins? Non? :cry: Si? :love:


Il ne sera pas le seul apprenti impérial... :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 03 Oct 2016 - 23:03   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 72

Assis sur le banc des accusés, le museau dressé, Beny’lya regarda les juges entrer par la porte du fond de la salle d’audience et prendre place sur l’estrade au milieu de la salle. Ils étaient trois militaires-magistrats, habitués de ce type d’audiences.
Derth ne connaissait que de réputation le général Salm, un ancien pilote de Y-Wings ; cet humain bedonnant avait obtenu son grade lors de la prise de Brentaal, lorsqu’il avait neutralisé le meilleur pilote de l’Empire, Soontir Fel. Crix Madine, également général, lui était davantage familier. En tant que responsable des Opérations Spéciales, Madine avait longtemps travaillé avec les réseaux bothans pour le compte de l’Alliance. Malgré son antipathie pour les humains, Beny’lya respectait le général, ancien impérial qui n’hésitait guère à se salir les mains quand la situation l’exigeait.
Quant au troisième… C’était exactement celui que le bothan espérait.
Gial Ackbar, amiral de son état, et rival politique de Borsk Fey’lya au Conseil Provisoire.
Le calamari était tombé dans le piège.
Réprimant un sourire, il regarda le procureur qui arrivait à son tour ; avec son pelage impeccablement brossé et sa tenue soignée, Eramuth Bwua’tu, bothan dans la force de l’âge, offrait indéniablement un meilleur tableau que ne le faisait Beny’lya avec ses poils ras et son uniforme sobre. Plus important encore, il traînait derrière lui une excellente réputation soulignant sa probité et son efficacité.
Habituellement, lors des procès militaires de l’Alliance, le réquisitoire ne pouvait venir que d’un membre du corps d’armée en conflit avec le prévenu. Toutefois, quelques mois plus tôt, la Nouvelle République avait annoncé sa volonté d’ouverture et de « normalisation » des procédures ; les nouvelles lois adoptées en matière judiciaire avaient permis de faire appel à Bwua’tu pour ce rôle, malgré son appartenance à la société civile.
Le décor neuf de la Cour de Justice Centrale de la Nouvelle République, bâtie à l’emplacement des anciennes infrastructures impériales, était étrangement apaisant. Les couleurs froides de la salle d’audience tendaient à calmer les ardeurs, et l’effet était renforcé par les lignes claires entrelacées qu’arboraient les murs pour briser la monotonie des tons.
Derth souhaitait pourtant aller contre cette tranquillité : il voulait briser les lignes et provoquer un véritable séisme politique. Il avait refusé de prendre un avocat : il voulait apparaître isolé, seul contre tous, face à un parquet hostile cherchant à provoquer sa perte.
La stratégie était risquée, sa marge de manœuvre réduite, mais il se savait capable d’y arriver.
La séance d’aujourd’hui n’était qu’une audience préliminaire ; il n’y aurait ni témoins – à supposer que ses adversaires puissent en trouver un qui ne soit ni impérial ni bothan –, ni soutiens. En revanche, des observateurs étaient installés dans les gradins derrière lui, enregistrant des images qui seraient ensuite retransmises sur l’Holonet. Ses propos sur le plateau de Favel Dovinder lui avaient valu une certaine popularité qu’il envisageait bien évidemment d’exploiter.
Voyant que tout le monde était en place, Bwua’tu se leva, avança vers la barre et s’adressa à Ackbar.
— L’audience peut-elle commencer ? s’enquit-il avec une voix de velours.
— Elle est ouverte, confirma Ackbar. Je vous en prie, Maître, allez-y.
Le procureur acquiesça d’un signe de tête, puis se tourna vers Derth avec une expression indéchiffrable sur le visage.
— Vous êtes bien Derth Beny’lya, général de la Nouvelle République ?
— C’est exact, confirma l’intéressé.
— Bothan natif de Kothlis, fils de Kor Stra’lya et de Mellyn Dra’benyth ?
— Tout à fait.
— Votre identité étant vérifiée, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Avez-vous pris connaissance des faits qui vous sont reprochés ?
— Oui.
— Niez-vous avoir mené une attaque non-autorisée par vos supérieurs hiérarchiques, dans le système de Polcaphran, il y a de cela six mois ?
— Non.
— Reconnaissez-vous avoir caché la tenue de cette opération et les pertes subies par vos forces à votre hiérarchie ?
— Oui.
— D’après le rapport des Renseignements du général Cracken, vous auriez fait état, au cours de l’affrontement, de votre volonté de bombarder la planète Polcaphran si celle-ci ne se rendait pas à votre personne dans un délai de dix heures. Pire encore, vous auriez ordonné la destruction d’une station spatiale non-armée, malgré la présence à bord de civils. Niez-vous ces deux assertions ?
— Je ne nierai rien, répondit Derth, l’air bravache. Je les assume et j’en suis fier.
La fourrure faciale de Bwua’tu frémit en entendant l’assurance qui transpirait de la voix de Beny’lya ; il était visiblement déstabilisé par la réponse de son compatriote.
— Avez-vous conscience que ces actes vont à l’encontre de la Charte des Valeurs adoptée par le Conseil Provisoire lors de la création de la Nouvelle République ?
— Oui.
— Amiral, dit le procureur en se tournant vers les militaires-magistrats, j’ai le sentiment que le prévenu n’a pas conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés.
— Retenu, répondit Ackbar. Général, il s’agit d’un procès pour insubordination.
— C’est inexact, répondit Beny’lya. C’est un procès politique, et vous le savez très bien.
La remarque provoqua quelques murmures dans l’assistance. Il imaginait déjà les gros titres de l’heure à venir : « Face à l’amiral Ackbar, le général bothan maintient ses accusations de cabale ».
Il allait faire mieux que de simplement « maintenir »…
— La cour n’a que faire de vos allégations, gronda le calamari de sa voix râpeuse. Vous pouvez poursuivre, ajouta-t-il à l’adresse du procureur.
— On ne me fera pas taire ainsi, reprit Derth avant que Bwua’tu ne puisse s’exprimer. Ce que j’ai fait était nécessaire, et c’est à ce titre-là que je suis fier de l’acte accompli. Tant que nous transigerons avec l’Empire, nous trahirons la mémoire de ceux qui sont morts au nom de l’Alliance Rebelle.
— Vous n’avez pas la parole, rappela l’amiral. Procureur Bwua’tu…
— Par ailleurs, alors que votre opposition au projet d’avenir de mon cousin Borsk Fey’lya est bien connue, vous avez été choisi pour présider cette cour. Quelle légitimité pensez-vous…
— Taisez-vous ! dit sèchement Ackbar.
L’interjection lui avait échappé par mégarde ; voyant qu’il s’était emporté, il invita Madine à prendre la parole.
— Général Beny’lya, commença le corellien, j’éprouve un certain malaise en vous voyant ainsi… Fier de vos actes, comme vous l’admettez… Pourtant, ils tiennent plus de la doctrine Tarkin – celle de la peur à outrance – que des méthodes de l’Alliance Rebelle. Avez-vous conscience du problème que cela pose à cette cour ?
— Il y a pourtant une différence fondamentale entre l’Empire et moi, répliqua le bothan.
Sentant qu’ill devait ménager Madine, il ajouta :
— Je suis sûr qu’un transfuge tel que vous la saisit mieux que quiconque.
— De quoi parlez-vous ?
— L’Empire massacrait des populations parce qu’elles étaient non-humaines. J’ai attaqué Polcaphran pour ses idées, non pour sa nature. L’Empire était spéciste, alors que je suis… Disons, déterminé.
— C’est absurde ! tonna Salm, à deux doigts de se lever. Un tel raisonnement pourrait justifier les pires crimes !
— Ou nous faire gagner la guerre, répliqua Beny’lya avec une moue légèrement moqueuse. Je suis persuadé que le peuple de la Nouvelle République ne veut plus de l’Empire. Les non-humains ont trop longtemps subi l’oppression de l’Ordre Nouveau pour vouloir le connaître à nouveau… Alors que les habitants de Polcaphran, eux, semblent l’apprécier… Je crois savoir qu’il n’y a eu aucune révolte sur la planète ces dernières années ?
— Ce tribunal n’est pas là pour juger les polcaphréens, rappela Madine. Là n’est pas la question.
— Mais si, justement, répondit Derth d’une voix doucereuse. C’est exactement là que se situe le cœur du problème. Vous savez autant que moi que la Nouvelle République ne pourra pas avoir d’avenir tant que la galaxie ne sera pas débarrassée des derniers vestiges de l’Empire. Mais cela fera bientôt cinq ans que l’Empereur est mort… Ceux qui souhaitaient se révolter ont eu le temps de le faire. Ceux qui restent ont choisi leur camp. Nos diplomates parviendront peut-être à convaincre une poignée de mondes de changer d’avis, mais les autres ? Que ferons-nous des caridiens, des braxantois ou des colons du Noyau Profond ? Allons-nous les laisser s’en tirer à si bon compte ?
Madine échangea un regard entendu avec Salm ; Ackbar, lui, restait impassible et observait Beny’lya d’un œil inquisiteur.
— Intransigeant, jugea finalement le calamari. Oui. C’est le mot qui convient.
— Je prends cela pour un compliment.
— En démocratie, cela n’en est pas forcément un.
— Je suis un militaire dans l’âme.
L’amiral le fixa encore quelques secondes, puis se tourna vers son procureur.
— Maître Bwua’tu, souhaitiez-vous aborder un autre point ?
— Pas aujourd’hui, Amiral.
— Bien. La séance est levée. Inutile de poursuivre ce cirque plus longtemps, marmonna-t-il en se levant.
Et pour Derth Beny’lya, c’était là la plus grande des victoires.
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Messagepar L2-D2 » Mar 04 Oct 2016 - 10:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 72 lu !

Et bien, Beny'lya a bien mené sa barque ! Il joue avec les règles de la démocratie, retourne les arguments de ses adversaires contre eux tout en jouant les héros martyrs victimes de la paix. Je ne l'imaginais pas si retors... mais bon, c'est un Bothan, j'aurai dû m'en douter ! :D

En toute honnêteté, je dois avouer que cette partie de l'intrigue n'est pas forcément celle qui me passionne le plus, mais j'adore ce genre de joutes verbales, donc ça passe très bien à la lecture ! Vivement la suite ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Tigre12 » Mar 04 Oct 2016 - 13:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bonjour, j'ai lu le résumé et je suis intéressé mais j'ai une question : serait-il possible de télécharger la texte en PDF.
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Messagepar CRL » Mar 04 Oct 2016 - 13:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Une fois la fan fiction terminée surement, oui. =)

[Ps : Pourquoi en pdf ? c'est assez restreint comme format de lecture.]
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 04 Oct 2016 - 15:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Tigre12 a écrit:Bonjour, j'ai lu le résumé et je suis intéressé mais j'ai une question : serait-il possible de télécharger la texte en PDF.


Bonjour ! Comme l'indique CRL, je n'ai pas créé de PDF pour l'heure, et je ne pensais pas le faire pour l'heure. Maintenant, si tu veux un fichier, signale-le moi par MP et je te l'enverrai, avec la plupart des chapitres (Je complète mon fichier central tous les six chapitres, après le texte sur Celric). :wink:

L2-D2 a écrit:Chapitre 72 lu !

Et bien, Beny'lya a bien mené sa barque ! Il joue avec les règles de la démocratie, retourne les arguments de ses adversaires contre eux tout en jouant les héros martyrs victimes de la paix. Je ne l'imaginais pas si retors... mais bon, c'est un Bothan, j'aurai dû m'en douter ! :D

En toute honnêteté, je dois avouer que cette partie de l'intrigue n'est pas forcément celle qui me passionne le plus, mais j'adore ce genre de joutes verbales, donc ça passe très bien à la lecture ! Vivement la suite ! :)


Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Tu n'imaginais pas Beny'lya si retors ? Fichtre ! Pourtant, je ne l'ai pas vraiment rendu sympathique, ce bougre... :transpire:

Ce n'est pas non plus ma partie préférée de l'intrigue, mais elle a son importance pour la suite... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 31 Oct 2016 - 21:38   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après quasi un mois d'absence - J'ai une formation très, très chargée :D -, le retour de la Fédération !
Au programme : un petit chapitre sur Grodin Tierce, mais qui laisse quelques indices sur la suite... :sournois:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 73

La décharge écarlate jaillit du canon à la vitesse de la lumière et s’écrasa sur le panneau de transparacier trente mètres plus loin, manquant d’une dizaine de centimètres la silhouette holographique ciblée.
Le clone, voyant son échec, se tourna lentement vers son instructeur.
— Ce n’était pas mauvais, jugea Grodin Tierce.
Blessé, les yeux fermés, il aurait sans doute mieux visé.
— C’était très mauvais, reprit-il. Concentre-toi ! Ton tir est raté parce que tu es stressé et que tu trembles. Tu dois évacuer toute la tension, et fixer ton objectif. Ne voir que lui. Compris ?
— D’accord, acquiesça le novice.
Il se remit en position, un genou à terre, un œil fermé et l’autre fixé sur sa cible.
Il appuya sur la détente et le coup partit. Cette fois, le clone avait beaucoup mieux visé ; le tir frôla le flanc de la cible.
— C’est mieux ! s’exclama Tierce. Continue !
L’homme acquiesça et répéta son geste ; il ne fit pas mieux, mais poursuivit encore et encore.
Grodin se détourna de lui et poursuivit sa ronde, examinant tour à tour chacun des soldats présents à l’entraînement. D’ordinaire, il ne se chargeait pas des exercices de tir, mais l’absence impromptue d’un de ses collègues l’avait obligé à changer ses plans pour la journée. Son bataillon était actuellement formé aux méthodes d’infiltration par Carson, et celui-ci avait besoin d’un instructeur – tâche à laquelle il s’était résolu.
Il allait corriger un novice sur le positionnement de ses mains sur l’arme quand son comlink sonna.
— Tierce, annonça-t-il en le portant à hauteur de bouche.
— Identité vocale confirmée, répondit la voix impersonnelle d’un droïde. Colonel Tierce. Convocation immédiate au CCB.
La communication s’interrompit aussitôt. Fronçant les sourcils, il raccrocha l’appareil à sa ceinture.
— Écoutez-moi tous ! cria-t-il d’une voix puissante pour interpeller les clones. L’exercice est suspendu. Rangez vos armes et retournez dans vos dortoirs pour attendre de nouvelles instructions.
Il les observa encore quelques secondes, puis quitta la salle et rejoignit le labyrinthe de coursives courant au cœur de la montagne. Dans les couloirs faiblement éclairés, il avança d’un pas décidé, tout en songeant aux motifs de sa convocation.
Le Centre de Commandement de la Base était au cœur du Mont Tantiss, derrière d’épaisses couches de pierres et de blindage. C’était le quartier général de l’officier en charge des installations, encombré d’écrans et de terminaux contrôlant les défenses planétaires. Dans un coin, derrière une cloison insonorisée, le colonel Selid avait installé son bureau exigu mais fonctionnel.
Jeune et encore un peu hésitant, le superviseur du Mont Tantiss se leva en voyant entrer Tierce. Bien qu’ils aient le même grade, Selid était théoriquement le supérieur de l’ex-garde, puisqu’il gérait l’ensemble des opérations se déroulant sur Wayland. Mais il se montrait très respectueux envers les instructeurs, et envers Grodin en particulier ; une déférence qui n’était sans doute pas étrangère à son ancien uniforme.
— Je suis là, annonça Tierce. Vous vouliez me voir ?
— Désolé de vous déranger, répondit Selid après lui avoir serré la main. J’ai un problème à résoudre, et je crois que vous êtes le seul à pouvoir m’aider.
— Vraiment, commenta Grodin avec une pointe d’ironie.
Comme si je ne m’y attendais pas…
— Allez-y, je vous écoute.
— Le Grand Amiral Thrawn vient de nous faire parvenir de nouveaux ordres nécessitant votre expertise. Connaissez-vous l’armure des spacetroopers ?
— Je m’en suis déjà servi, confirma-t-il, intrigué. L’équipement Zéro-G standard a été mis au point pendant la Guerre des Clones. La République cherchait à combattre les droïdes insensibles au vide, en particulier les vibrodroïdes saboteurs. À la fin du conflit, le corps d’élite a été pérennisé pour la lutte contre la piraterie. C’était l’une des meilleures unités sous les ordres de l’Empereur.
Un souvenir de la vieille époque lui remonta alors à l’esprit.
— La seconde après nous.
Il chassa d’un coup de tête ces pensées tristes.
— Mais c’est le passé. Pendant la guerre civile, ils ont perdu en importance. Les Rebelles… Les Rebelles ont trouvé la parade idéale avec leurs chasseurs. Les dernières unités ont disparu après Endor. Je ne sais même pas s’il existe encore une de leurs armures…
Il avait lancé cette phrase comme un appât ; et Selid y répondit.
Au-delà de ce qu’il imaginait.
— Nous en avons trouvé deux cents.
— Deux cents ?
— Dans les entrepôts de la montagne. Avec d’autres outils technologiques…
— Et vous voulez que je vous montre comment les utiliser.
Il n’aimait guère cette idée. Il ne l’avait pas signalé à Selid, mais sa seule expérience de ce genre d’équipements n’était pas très agréable… Il avait trop combattu sur le front pour ne pas se méfier de la prétendue résistance des armures impériales – surtout en conditions extrêmes.
— Vous partirez dans deux semaines, confirma le commandant de la base. Ordres du Chimaera.
— Deux semaines, répéta Tierce. Ça va être dur à gérer. J’ai mon groupe à former, et depuis que vous avez envoyé Osvalt je-ne-sais-où, on se partage aussi son effectif.
— Je suis désolé, mais les instructions du Grand Amiral n’ont pas vocation à être discutées. Surtout de ce genre.
— Quel genre.
— Hautement stratégiques.
— Selid…
— Je ne fais que déduire, se défendit le jeune colonel. D’ordinaire, Thrawn envoie des ordres plutôt vagues et nous laisse les interpréter au mieux. Là, c’est très ciblé, catégorique – essentiel.
— Vous voulez dire que je représente un pion de choix dans cette stratégie, comprit Grodin.
— Les Spacetroopers ont disparu. Comme évanouis… D’où l’importance de vos connaissances. Vous devez préparer cent hommes pour l’opération.
— Les clones ne seront pas prêts à temps.
— Je ne parlais pas des clones. Vous pouvez faire votre « marché » parmi la garnison et les instructeurs.
— Ce qui ralentira encore l’entraînement…
— La seconde génération de soldats arrivera à maturité dans quelques jours. Ceux de la première participeront à l’entraînement.
— Ils ne seront pas déployés ? s’étonna Tierce.
— Pour le moment, nous les gardons sur Wayland. Quelques exercices autour du Mont, rien de plus. Vous voulez mon avis ?
— Ouais.
— Ils ne seront pas déployés avant un moment bien précis, avança Selid. Et c’est peut-être en rapport avec votre mission. À quoi peut bien servir un spacetrooper ?
— Lutte Zéro-G, énonça Grodin. Destruction de cibles sur une coque ennemie, manipulations techniques en vide intégral…
Son regard s’éclaircit alors en envisageant un troisième objectif potentiel.
— Abordage de vaisseaux.
— Et qu’est-ce qui pourrait nécessiter autant d’hommes en une seule fois ?
— L’armement d’une flotte, comprit Tierce.
Le Grand Amiral comptait s’emparer de vaisseaux rebelles. Ce constat lui coupa le souffle : la Rébellion utilisait de telles méthodes, autrefois, mais l’Empire, lui, se bornait à détruire les vaisseaux ennemis et construisait les siens…
À l’époque où il possédait encore la quasi-totalité des chantiers navals de la Galaxie.
Thrawn retournait les stratégies des Rebelles contre eux. Grodin savait qu’il aurait dû admirer l’audace du Grand Amiral, mais une certaine répulsion l’en empêchait… Il se demanda ce qu’aurait pensé l’Empereur de ces méthodes…
Puis il se rappela qu’il avait lui-même créé une cellule rebelle, sur Brentaal. Lui aussi s’était inspiré de leurs ennemis. Y songer apaisa ses derniers doutes.
— D’accord. Mais que vient faire un tireur d'élite comme Osvalt là-dedans ?
— Je n’en ai aucune idée. Il est parti avec un de ses hommes, pour une destination inconnue. Là encore, des ordres venus directement d’en haut.
Tierce eut un sourire.
— On ne peut pas réussir à tous les coups ?
— Surtout avec un supérieur comme le Grand Amiral Thrawn, soupira Selid, faussement exténué. Je peux transmettre votre accord.
— Allez-y, confirma l’ancien Garde. J’irai. Pas de gaieté de cœur… Mais je suis curieux de voir ce que ce non-humain nous réserve.
Son interlocuteur acquiesça.
— Moi aussi. 
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Messagepar L2-D2 » Mer 02 Nov 2016 - 20:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 73 lu !

Retour sur Wayland mais pas pour longtemps visiblement, étant donné que Tierce est appelé vers d'autres cieux par Thrawn lui-même, c'est dire l'importance de la tâche qui l'attend ! Mais laquelle, étant donné que tu nous donnes trois exemples de ce qu'il pourrait être amené à accomplir ? :sournois:

Et là, j'ai peur de passer pour un lecteur qui oublie ce qu'il a lu mais a-t-on déjà rencontré Osvalt ou bien est-ce sa première mention dans le récit ? Dans les deux cas, le but est atteint : deux références à un personnage parti faire on ne sait pas quoi avec on ne sait pas qui, tout ça on ne sait pas où, ça ne peut que susciter l'intérêt ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 02 Nov 2016 - 21:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 77 lu!
Un chapitre de transition, mais qui ouvre des perspectives:

Son regard s’éclaircit alors en envisageant un troisième objectif potentiel.
— Abordage de vaisseaux.


Noon, c'est vrai? :shock:
Il n'y aurait pas une histoire de taupes derrière tout ça? :wink:


Par contre, Pour Osvalt, je n'en ai pas non plus le souvenir. Un tireur d'élite? Mais que prépare Thrawn? :perplexe:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
Jedi SWU
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