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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Nov 2016 - 19:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

L2-D2 a écrit:Et là, j'ai peur de passer pour un lecteur qui oublie ce qu'il a lu mais a-t-on déjà rencontré Osvalt ou bien est-ce sa première mention dans le récit ?


Non, Narghom Osvalt n'a jamais été mentionné. Mais il y a des indices sur sa destination quelques chapitres plus tôt. :D

Ve'ssshhh a écrit:Il n'y aurait pas une histoire de taupes derrière tout ça? :wink:


:siffle: :ange:
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Messagepar mat-vador » Sam 12 Nov 2016 - 23:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bonsoir Jagen!

Je viens de finir de lire tous les extraits de la Fédération Impériale et je voudrais t'adresser toutes mes félicitations :oui: !
Sur la forme, le style d'écriture est très agréable à lire, l'interraction entre les personnages et les péripéties est bien amorcée.
Sur le fonds, j'ai tout de suite accroché à cet univers Legends que tu as adapté 8) . Même si quand tu as raccroché au wagon de la Croisade Noire du Jedi Fou, j'ai eu quelques doutes un moment mais cela n'a pas duré longtemps.
Le personnage de Thrawn est vraiment très fidèle à celui que l'on retrouve dans l'oeuvre de Zahn. Et l'apparition de nouveaux protagonistes comme le Moff Poldrei est très rafraichissante.
Ce qui rend aussi ton histoire très attrayante, est que tu connais sur le bout des doigts l'univers dans lequel tu nous fait évoluer. Mention spéciale à la planète Polcaphran que j'ai découvert :wink: !

Voilà, continue comme ça, c'est du bon travail :jap: .
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 18 Nov 2016 - 10:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ce comm' qui me fait vraiment plaisir ! :jap:

Je suis content que l'histoire te plaise tant sur la forme que sur le fond. J'essaie de rendre hommage à l'Univers Legends dans mon récit, à travers une multitude de références - que j'explique aussi quand c'est nécessaire - et surtout une certaine ambiance que j'ai vraiment apprécié dans ces vieux bouquins.

Ravi aussi que Polcaphran te plaise autant ! J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir avec la création de cette planète et de son histoire, autant qu'avec mes deux personnages fétiches que sont Carth Poldrei et Celric Tavill. :cute:

Allez, la suite !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 74

— Alors ? demanda Tycho en voyant Wedge contempler d’un air dubitatif la salle où il se trouvait.
— C’est pas exactement une suite impériale sur Vorzyd V, mais on a connu pire, se résigna le commandant en haussant les épaules.
— Hoth, par exemple, approuva Wes Janson. Moi, ça me va. On décharge les affaires ?
— Allons-y ! approuva Corran en sortant du réduit qui allait lui servir de chambre.
Il sortit le premier de leurs nouveaux quartiers pour rejoindre le hangar où se trouvaient leurs chasseurs. La station spatiale des chantiers navals de Sluis Van n’était en rien comparable avec l’immense anneau artificiel entourant Kuat, mais elle comportait tout de même de nombreuses sous-sections avec leurs entrepôts et leurs espaces d’amarrage.
— C’est bon ! annonça Wedge aux autres pilotes qui les attendaient depuis près d’une demi-heure. On s’installe là.
Ceux qui étaient assis se levèrent et entamèrent le déchargement de leurs appareils. Les X-Wings T-65 disposaient d’une capacité de chargement confortable d’un peu plus de cent kilos, ce qui permettait aux Rogues d’emporter avec eux tout ce qui leur était nécessaire.
Corran se rapprocha du Vol Trois, rassemblé dans un coin du hangar : Asyr et Ooryl s’attelaient déjà à sortir leurs uniformes de rechange de la soute. Grimpant dans son chasseur, il récupéra ses quelques effets personnels : le médaillon Jedi qu’il avait trouvé dans les ruines du Musée de Coruscant, identique à celui de son père, le sabre-laser de son grand-père et quelques holos de Mirax. Whistler en profita pour quitter le compartiment droïde du X-Wing.
En redescendant, le jeune homme réalisa qu’il avait vu Ooryl et Asyr, mais pas Siveline. Inquiet, il la chercha du regard. Il n’eut aucun mal à la retrouver : elle était près du champ de contention d’atmosphère, appuyée contre la paroi du hangar, fixant l’espace avec un regard indéchiffrable.
Il s’approcha doucement d’elle ; son expression l’inquiétait.
— Tout va bien ? demanda-t-il à voix basse.
Elle acquiesça.
— Qu’y a-t-il ?
— Regardez, répondit-elle sur le même ton en désignant d’un coup de menton ce qu’elle observait.
Il se plaça à côté d’elle et la vit enfin ; Sluis Van, qui n’était visible que sous cet angle précis, se trouvait presque perpendiculairement au hangar. On ne voyait qu’un morceau de la sphère, mais Corran se souvenait de leur approche quelques minutes plus tôt : ce monde aux reflets bleus et verts lui avait paru familier. De fait, les Sluissis avaient veillé à la préservation de la majeure partie de leurs sols, comme les Corelliens dans leur propre système ; les industries navales étaient entièrement situées en orbite, au milieu d’autres usines. Ces mondes étaient vraiment différents des immenses chantiers de Fondor ou de Raxus Prime ; ils étaient vivants.
— C’est magnifique, admit-il avec un sourire.
— Ma famille vit là, expliqua-t-elle, mélancolique.
— Ta famille ? Tu es née là ?
— J’ai grandi sur Corulag, mais ma mère nous a emmenés ici au début de la guerre civile. Elle y vit toujours, avec mon frère.
— Et ton père ?
Ce fut aussi soudain que brutal : une vive poussée de colère dans l’esprit de la jeune femme, qui pourtant ne fit rien de plus que serrer les dents.
— Je préfère ne pas en parler, lieutenant.
— Corran.
Elle se tourna légèrement pour le regarder droit dans les yeux. Même s’il était plus grand qu’elle, la lueur qu’il distingua dans ses iris gris le fit frissonner : aussi froide que l’espace, aussi dure que le titane, elle était capable de le piétiner sur place.
— Si c’est une tentative maladroite de séduction, autant abandonner tout de suite. Lieutenant.
— Eh ! Je suis marié ! se défendit-il. Et j’aime ma femme.
Le souvenir d’un œil cybernétique rougeoyant lui vint à l’esprit.
— En plus, j’ai peur de mon beau-père. Non, vraiment… En-dehors des missions, il n’y a pas de grades dans l’escadron. C’est important que nous puissions tous communiquer librement.
Après quelques instants, il ajouta :
— Tu détestes l’Empire, n’est-ce pas ?
Elle frissonna.
— Plus que tout au monde. Il a détruit ma famille.
— L’escadron Rogue est ce qui s’en éloigne le plus. Leurs pilotes n’ont que des grades et des numéros ? Nous avons des noms, et nous les utilisons.
— Je suis désolée, répondit-elle finalement. J’ai encore un peu de mal à m’y faire.
— C’est normal, au début, lui assura-t-il avec un sourire d’encouragement.
— Toutes les unités n’ont pas la même liberté. Notamment…
Voyant qu’elle ne finissait pas sa phrase, il le fit pour elle :
— Notamment chez l’amiral Barton ?
Elle acquiesça.
— Je vous dérange ? demanda alors une troisième voix.
Wedge s’approchait d’eux, la sangle de son bagage sur l’épaule. Les autres avaient déjà quitté le hangar avec leurs affaires.
— Ce serait bien de ne pas trop traîner, poursuivit-il avec entrain. Je veux que nous soyons tous en forme pour la mission de demain, d’accord ?
— Bien sûr, approuva Corran. 
— À vos ordres, commandant, répondit machinalement Siveline.
Voyant que les deux autres la regardaient bizarrement, elle reprit :
— Euh… D’accord, Wedge.
— Bien ! approuva le Corellien. Nous pourrons…
Il s’interrompit soudainement, le regard fixé sur l’espace.
— Pour une coïncidence… marmonna-t-il alors, visiblement heureux.
— Que se passe-t-il ?
— Regarde !
Il pointait du doigt deux vaisseaux légers : un yacht SoroSuub manifestement luxueux, et un cargo ayant beaucoup moins d’allure, qui semblait hors d’âge.
— Euh… Ce n’est quand même pas…
— Si.
— Wedge, tu sais combien de vaisseaux de ce genre existent ?
— Celui-ci est unique.
— De quoi parlez-vous ? demanda Siveline, décontenancée.
— C’est le Faucon Millenium, expliqua Antilles. Accompagné du Lady Luck !
— Ils vont se poser dans le hangar d’à-côté, remarqua Corran.
— Bien vu ! Venez, je vais vous présenter.
En allant vers le sas qui les séparait de leurs visiteurs de prestige, Wedge sortit son comlink.
— Ty, tu me reçois ?
— Oui ? répondit Celchu à travers le petit appareil.
— On a de la visite.
— Des Impériaux ? demanda l’aldéranien, tendu.
— Mieux : Han, Chewie et Lando. Ramène Wes et Hobbie, d’accord ?
— Bien reçu ! On pose nos affaires et on arrive !
Après avoir traversé les installations séparant les deux hangars, ils entrèrent dans celui où venaient à peine de se poser les deux vaisseaux. Les rampes étaient déjà abaissées, et des éclats de voix résonnaient dans le vaste espace dégagé.
— Oh, je t’en prie, Han ! s’exclama l’un des hommes d’une voix suave. Je suis sûr qu’elle aurait déjà pu joindre Coruscant et prévenir…
— Pas question, mon vieux ! se défendit le dénommé Han, au pied de la rampe du Faucon. Je veux bien t’aider, mais pas si ça menace Leia et les enfants. Tu vois, je préfère être discret quand je me déplace, et ne pas crier les coordonnées de mon vaisseau à tout l’Empire !
Les deux hommes qui se disputaient étaient au pied du cargo corellien ; à côté d’eux, un imposant wookiee les chaperonnait silencieusement.
— Mais tu pourrais quand même… Hé, Wedge !
— Lando ! s’exclama Antilles en approchant. Han, Chewie !
— Qu’est-ce que tu fiches là ? s’exclama Solo après avoir salué son compatriote.
— Nouvelle affectation, répondit le commandant en serrant la main de Calrissian. Les Rogues doivent escorter les convois d’approvisionnement de Sluis Van. J’en ai deux là… Han, tu te souviens peut-être de Corran ?
— Eh bien…
— Heureux de vous revoir, général, déclara le jeune homme avec un sourire. J’ai perdu une semaine de solde contre vous, sur le Mon Remonda.
— Ah, ça !
— Han, c’est Corran Horn.
Le sourire du légendaire contrebandier fondit d’un coup.
— Ah. Et vous m’en voulez pour cette semaine de solde…
Le Wookiee émit un grognement.
— Mais non, Chewie, pas besoin de lui arracher les bras. Les oreilles suffiront. Je plaisante ! ajouta-t-il brusquement en voyant l’expression d’horreur sur le visage de Corran.
— Heureux de vous rencontrer, dit Lando Calrissian avec sa légendaire courtoisie. Je connaissais votre père de réputation. Il paraît que vous avez suivi ses traces ?
— Au début, oui. Mais j’appartiens à l’escadron Rogue, à présent… 
— Je pense que tout le monde s’en souvient, lança alors une nouvelle voix, féminine celle-là.
Une jeune femme à la chevelure brune, vêtue de blanc, descendait la rampe du Faucon. Elle avait un léger embonpoint et avançait prudemment.
— Bonjour, Leia, dit Wedge avec un grand sourire.
— Bonjour, Conseillère, salua Corran avec déférence. C’est un honneur.
— Ravie de vous rencontrer enfin, répondit la princesse en venant se placer aux côtés de son époux. Wedge m’a beaucoup parlé de vous, surtout lors de votre enlèvement. Tu n’as que deux pilotes avec toi ? demanda-t-elle à son ami.
— Les autres sont aux dortoirs, il n’y avait plus que Corran et Siveline avec moi.
La jeune femme sortit timidement de l’ombre du lieutenant Horn.
— C’est intimidant… admit-elle doucement.
— Je ne crois pas vous connaître, lança alors Lando en lui prenant la main. Vous êtes ?
— Siveline Jaderan, répondit-elle, hésitante, alors que l’homme d’affaires embrassait sa main.
Corran ressentit alors un sentiment de choc, se répandant dans la Force. Et il venait de la conseillère Organa, qui, pourtant, n’en laissait rien paraître.
Le timing ne laissait aucune place au doute : elle connaissait déjà Siveline, au moins de nom.
Un mystère de plus à résoudre… se lamenta-t-il intérieurement.
— Alors, que faites-vous dans le coin ? demanda Wedge.
— C’est juste pour rendre service à ce vieux requin, lança Han en désignant son ami.
— Laisse-moi parler, d’accord ? Bon, Wedge, tu as entendu parler de mes installations sur Nkllon ?
— La Cité Nomade ? J’ai eu quelques images sous les yeux. Beau projet.
Corran ne pouvait que l’approuver. Booster avait évoqué le pari fou de Lando lors de leur voyage sur Tatooine. Un ancien cuirassé, converti en cité mobile grâce aux quarante quadripodes impériaux démilitarisés installés sous la coque pour mouvoir les installations sur la surface de Nkllon de façon à éviter les rayons incandescents de l’astre tout proche. Le tout pour récupérer des quantités faramineuses de métaux précieux.
Il n’y a que Calrissian pour avoir des idées pareilles, avait déclaré son beau-père. Et le pire, c’est que ça marche !
— Nous avons subi une attaque des Impériaux, expliqua le célèbre joueur en perdant la jovialité qu’il avait manifestée jusqu’à présent. Un raid. Ils se sont emparés de cinquante taupes minières flambant neuves.
— Et de minerais ? s’enquit Wedge.
— Non.
— Ils n’ont peut-être pas eu le temps, suggéra Solo. Leur vaisseau-mère a sans doute subi d’importants dégâts à cause du rayonnement solaire…
— Pourtant, ils ont monté une opération parfaitement orchestrée, rappela Leia. La coordination entre les équipes au sol et leur couverture aérienne était parfaite.
— Ce n’est pas la première opération du genre ces derniers temps, déclara Antilles. On dirait qu’ils s’enhardissent. Tu veux demander à Coruscant de t’aider à retrouver tes engins ? ajouta-t-il en s’adressant à Lando.
— Ce serait bien, oui… Au moins pour que les Impériaux ne les utilisent pas.
— Booster Terrik est déjà à la recherche de son destroyer volé. Il a peut-être des pistes.
— Et il te tient au courant ? s’étonna Han.
— De temps à autre.
— Il sait qui tu as comme pilote ?
La remarque arracha un sourire à Corran, qui s’empressa de répondre :
— Absolument.
— Corran a épousé la fille de Booster, Mirax, dit Wedge.
— Par l’Enfer ! Et moi qui croyais avoir eu droit à la belle-famille la plus explosive de la Galaxie…
— Il y a peut-être un lien, en effet, approuva Leia. Nous travaillons dessus.
— En fait, j’aurais bien aimé enquêter du côté des voies parallèles, admit Calrissian. Peut-être avec Karrde. Il paraît que son réseau a considérablement grandi, ces derniers mois.
— Il a absorbé une partie de la succession de Jabba, confirma Wedge. Et son influence a augmenté depuis qu’il a aidé les Vratix pour la distribution du bacta après la chute d’Isard. Je crois qu’il a cédé cette activité depuis…
— Il a complètement disparu, confirma Han.
— Tu as essayé du côté de l’astéroïde de Quelev Tapper ? suggéra le commandant. C’est là qu’il travaillait, pendant que nous nous occupions de Thyferra.
— Aux dernières nouvelles, ce sont les pirates Cavrilhu qui occupent la base, indiqua Lando. Aucune chance de ce côté-là.
— Et rien non plus sur Tatooine ! renchérit Solo. C’est à se demander s’il ne s’est pas retiré des affaires pour vivre planqué comme un Jedi…
Wedge fronça les sourcils.
— C’est drôle que tu parles de ça, Han. Il y a justement une étrange rumeur, en ce moment… On parle d’un survivant de la Grande Purge Jedi qui aurait refait surface dans la Bordure…
— Où ça ? demanda immédiatement Leia.
Cette fois, la tension de la conseillère était visible, et elle ne semblait guère s’en préoccuper.
— Gomdark, ou un nom comme ça.
— Jomark, corrigea Siveline. J’en ai entendu parler, moi aussi.
Corran écoutait avec attention. En raison de son héritage Jedi, il manifestait toujours beaucoup d’intérêt pour les rétrospectives, expositions ou documentaires que la Nouvelle République produisait pour racheter la mémoire des anciens protecteurs de la liberté ; il avait ainsi l’impression de pouvoir se rattacher peu à peu à ses ancêtres. Toutefois, cette rumeur qui était parvenue aux oreilles de Wedge et Siveline lui était totalement inconnue.
— Luke est parti à la recherche d’un maître Jedi qu’il pense avoir senti dans la Force, expliqua la conseillère, visiblement inquiète. Il s’agit peut-être du même.
— C’est étrange, cette affaire, remarqua Corran. Je pensais que l’Empire les avait tous tués.
— Obi-Wan Kenobi a survécu pendant près de vingt ans en se cachant sur Tatooine, rappela Leia. Il n’est pas impossible que d’autres chevaliers aient agi comme lui. Peut-être sortiront-ils de l’ombre, maintenant que la Nouvelle République est installée…
— Ça me rappelle l’histoire du Vol vers l’Infini, déclara Lando. Cette expédition Jedi qui a disparu un peu avant la Guerre des Clones…
— Nous pourrions demander à Karrde s’il a aussi des renseignements là-dessus, suggéra Han. On dit qu’il est bien informé… Il ne reste plus qu’à le trouver.
Calrissian fronça les sourcils, pensif.
— Nous devrions peut-être aller sur Abregado Rae. Les choses ont bien changé là-bas, mais nous y trouverons peut-être quelqu’un capable de nous renseigner.
— Je dois regagner Coruscant, signala la conseillère. J’ai été trop longtemps absente…
— Nous allons peut-être rejoindre Farramand pour escorter un convoi de minerai et de pièces détachées, indiqua Wedge. Nous pourrions faire un détour jusqu’à Coruscant…
— Ce serait une solution, approuva Solo.
— Je vais voir avec le superviseur si je peux arranger ça, promit le commandant. Je reviens de suite…
Il s’éloigna de quelques pas, mais s’interrompit quand Leia l’interpella :
— Wedge ?
— Oui ? répondit-il en se retournant.
— Est-ce que la rumeur que tu as entendue mentionnait le nom du Jedi ?
Il réfléchit quelques instants avant de répondre :
— Il s’appelle C’Baoth. Jorus C’Baoth. 
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Messagepar L2-D2 » Lun 21 Nov 2016 - 12:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 74 lu !

Je devrai avoir l'habitude maintenant : tu commences habilement par un dialogue sympathique qui lance une piste ou deux... avant d'embrayer rapidement sur autre chose qui lance, là aussi, la suite de l'histoire. Et bien, ce Chapitre ne fait pas exception ! Si la discussion entre Corran et Siveline est intéressante, c'est l'arrivée du Faucon Millenium qui rebat les cartes ! Ainsi, la rumeur et le nom de C'baoth se répandent, Luke est déjà parti à sa recherche, le nom de Talon Karrde est maintes fois mentionné (nul doute qu'il ne va pas tarder à se manifester, vu que Han et Lando sont à sa recherche)... :sournois:

Comme d'habitude, j'attends la suite avec impatience ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 30 Nov 2016 - 0:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' !

(En fait, j'avais prévu de répondre à ton message quand je l'ai vu, sauf que je pensais alors poster le chapitre mardi... Mais mardi, il était pas prêt, alors j'ai repoussé à mercredi, et ainsi de suite jusqu'à aujourd'hui.
Moralité : à présent, je répondrai à tous mes lecteurs aussi vite que possible :transpire: )

Donc, la suite tant attendue ! Il y a des morceaux de Zahn dedans, à vous de les repérer... :D

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 75

L’alarme de proximité résonna sur le pont ; c’était le signal qu’attendait l’équipage du Chimaera pour mettre sa démonstration en branle. Une fois de plus, Gilad Pellaeon s’émerveilla devant le sens du timing de son supérieur non-humain : les Impériaux n’étaient en place que depuis quelques minutes.
Skywalker venait de débarquer, avec son X-Wing, et il cherchait sans doute actuellement à comprendre ce qui pouvait bien se produire. Le jeune Jedi avait mis quelques heures de plus que ses amis à quitter Nkllon, un retard que le Grand Amiral avait attribué à la nécessité pour lui de se renseigner sur les rumeurs touchant à l’éventuelle résurgence d’un membre de son Ordre. Il avait finalement découvert les bruits répandus par les Renseignements Impériaux, indiquant que C’Baoth avait refait surface sur Jomark.
De fait, le Jedi Noir était pour l’heure en route vers son nouveau domaine, et il ne se doutait pas du coup que Thrawn jouait contre lui. Le Grand Amiral voulait capturer Skywalker, mais sans le livrer au clone dément ; une sorte de garantie pour la suite des événements.
Pour que Skywalker ne se doute de rien, le Grand Amiral avait imaginé une véritable mise en scène. Un cargo presque à l’état d’épave flottait à quelques centaines de mètres du destroyer, pris dans l’étau de quelques rayons tracteurs – les autres étant prêts à attraper le X-Wing du Jedi. Plus loin, un destroyer Interdictor avait déployé ses puits de gravité. De quoi attirer le héros rebelle hors de l’hyperespace… Et l’empêcher d’y retourner.
Le piège était en place ; il ne restait plus qu’à hameçonner leur proie.
— Chasseur non identifié, gronda-t-il dans le communicateur. Ici le destroyer impérial Chimaera. Veuillez transmettre votre code d’identification.
Il venait à peine de couper quand un bruit de souffle retentit sur le pont en effervescence. Il se retourna brièvement pour confirmer par la vue ce qu’il avait pressenti : le Grand Amiral Thrawn venait de faire son entrée, suivi par son indispensable garde du corps noghri.
— Amiral, salua-t-il avec un signe de tête. Nous le tenons.
— Poursuivez la procédure, ordonna le non-humain, flegmatique.
Le capitaine acquiesça et réactiva le communicateur.
— Chasseur non identifié, répéta-t-il avec une voix plus menaçante. Je répète : transmettez votre code d’identification ou préparez-vous à être arrêté.
Il laissa passer quelques secondes, puis reprit :
— Chasseur non identifié, stoppez vos réacteurs et désactivez vos armes. Toute vaine tentative de rébellion sera sévèrement punie.
— Capitaine ! l’interpella alors l’un des opérateurs des senseurs. Il tente de s’enfuir !
Pellaeon jeta un coup d’œil à Thrawn, qui répondit à son regard.
— Un chasseur contre un destroyer, déclara le Grand Amiral. Un véritable suicide… Sauf quand on dispose des capacités de Skywalker. Verrouillez-le ; nous devons l’empêcher d’atteindre les limites de la zone d’attraction gravitationnelle de notre Interdictor.
Le capitaine suivit sur son écran la trajectoire du chasseur, qui utilisait à présent la masse du cargo pour se protéger des rayons tracteurs du destroyer.
Le Chimaera manœuvrait de telle façon que cette ruse serait bientôt sans effet…
Soudain, le vaisseau-leurre explosa en une multitude de débris, masquant une nouvelle fois le X-Wing aux yeux des Impériaux. Pellaeon lança un juron.
— Autant pour le respect des civils prônés par les Rebelles ! tonna-t-il ensuite. Il a détruit le vaisseau !
— Bien sûr, répondit Thrawn, toujours aussi calme. C’est à Skywalker que nous avons affaire… Il savait parfaitement qu’il n’y avait personne à bord. Ce qui est intéressant, c’est cette technique de combat… Il n’a pas activé sa torpille. Il l’a guidée avec la Force.
La main sur le menton, il semblait réfléchir aux possibilités ouvertes par ce genre de capacités.
— Il va nous échapper, s’alarma Pellaeon.
Le Grand Amiral acquiesça.
— Ouvrez le feu.
Le capitaine se tourna vers les responsables de l’artillerie, qui avaient déjà communiqué les ordres aux batteries légères. Il serra les dents, inquiet de la tournure que prenaient les événements.
Thrawn approcha pour regarder l’écran.
— Préparez les rayons tracteurs, ordonna-t-il calmement.
— Il est hors de p…
Pellaeon s’interrompit en voyant la trajectoire de Skywalker se modifier brusquement. Il connaissait le risque : les puits de gravité de l’Interdictor étaient dirigés vers le rebelle pour le retenir le plus longtemps possible, mais la nouvelle direction impulsée par le Jedi à son chasseur allait lui permettre d’échapper à cette emprise. Les puits allaient être trop longs à recalibrer, et il pourrait s’échapper plus facilement.
Le capitaine faillit le signaler à son supérieur, mais Thrawn parla en premier :
— Maintenant.
Le vétéran se concentra sur son écran, perplexe… Et vit le chasseur de Skywalker apparaître sur les scopes.
Pour être presqu’aussitôt illuminé d’un halo vert.
— Nous le tenons ! jubila-t-il.
Le Grand Amiral acquiesça.
— Poursuivez les procédures.
— Oui, amiral, répondit Pellaeon avant d’enclencher le communicateur. Chasseur non-identifié… (Il laissa planer ces mots pour renforcer leur effet) Vous n’avez aucune chance de vous échapper ; toute autre tentative ne ferait qu’endommager votre véhicule. Vous avez ordre de couper vos réacteurs et de vous préparer pour l’amarrage.
Fermant la ligne, il se retourna vers le non-humain.
— Amiral, doit-on dégager le hangar des navettes ?
— Non. Le principal fera l’affaire. Envoyez-y immédiatement une brigade équipée d’ysalamiris, avant qu’il ne soit…
Une voix suraiguë les interrompit soudainement.
— Commandant ! Il vient de lancer des torpilles ! Il échappe à notre contrôle !
Thrawn se retourna alors vers la source de l’alerte, si vif que le capitaine aperçut à peine le mouvement – ou était-ce la fatigue de ces dernières heures qui commençait à se faire sentir ?
— Il va échapper à notre contrôle… maugréa Pellaeon en consultant les scopes. Feu ! Abattez-le ! Vite !
Une alarme d’impact retentit alors sur la passerelle, couvrant la rumeur des ordres échangés d’un poste à l’autre.
— Et je veux un rapport des dégâts dans les plus brefs délais ! compléta l’officier, furieux.
Les yeux toujours fixés sur son écran, il serra les dents. Le signal du chasseur de Skywalker venait de s’évanouir.
Le temps d’une fraction d’éternité, Thrawn s’attarda devant la baie, le regard fixé sur le point précis où le X-Wing s’était trouvé avant de disparaître. Le capitaine l’observait à la dérobée, tendu, guettant l’explosion inévitable. Il écoutait d’une oreille le rapport de dommages sur le projecteur de rayon tracteur touché par les torpilles.
C’était une perte assez minime comparée à celle de Skywalker.
Thrawn se retourna enfin. Pellaeon était prêt.
— Capitaine, venez avec moi, dit calmement le Grand Amiral en quittant la passerelle.
— Oui, amiral, murmura Pellaeon.
Il lui revint en mémoire la façon dont Dark Vador, naguère, avait traité certains de ses subordonnés défaillants. Les histoires à ce sujet étaient particulièrement abondantes peu après la bataille de Hoth ; au moment où l’escadron de la Mort tout entier avait échoué à retrouver un misérable cargo corellien – étrangement lié au pilote qui venait de glisser entre leurs doigts.
Un calme inhabituel régnait sur le pont. Thrawn gagna l’escalier de poupe et descendit dans la fosse accueillant l’équipage. Il passa derrière les hommes installés devant les consoles, devant les officiers au garde-à-vous, avant de s’arrêter devant le poste de contrôle des rayons tracteurs.
— Votre nom, demanda-t-il avec un calme menaçant au jeune homme qui se trouvait là.
— Cris Pieterson, amiral.
L’homme avait un regard méfiant.
— C’est vous qui étiez le servant de ce rayon tracteur durant notre engagement avec le chasseur.
— Oui, amiral – mais ce qui s’est produit n’est pas ma faute.
Thrawn haussa les sourcils, très brièvement.
— Expliquez-vous.
— Je n’ai pas été préparé à une telle situation, amiral. L’ordinateur l’a perdu, puis l’a retrouvé immédiatement. Je ne pouvais pas savoir qu’il s’était verrouillé sur un autre objet jusqu’à ce que…
— Jusqu’à ce que les torpilles protoniques explosent sur le projecteur ?
Pieterson soutint le regard de Thrawn, tant bien que mal.
— Oui, amiral.
Thrawn le dévisagea un instant.
— Qui est votre officier ?
Le regard de Pieterson se porta sur la droite.
— L’enseigne Colclazure, amiral.
Lentement, Thrawn se tourna vers un personnage de haute taille figé dans un garde-à-vous rigide.
— Vous êtes responsable de cet homme ?
Colclazure déglutit péniblement.
— Oui, amiral.
— Et aussi de sa formation ?
— Oui, amiral.
— Et, durant cette formation, avez-vous étudié des scénarios similaires à celui que nous venons de connaître ?
— Je… je ne m’en souviens pas, amiral. Mais la formation standard comporte des scénarios sur de possibles déverrouillages de rayon et les confirmations de rétablissement subséquentes.
Thrawn posa brièvement les yeux sur Pieterson.
— Et c’est aussi vous qui l’avez recruté, enseigne ?
— Non, amiral. C’est un conscrit.
— Cela justifie-t-il qu’il soit moins bien formé qu’un volontaire ?
— Non, amiral. (Colclazure jeta un regard à Pieterson.) Je me suis toujours efforcé de traiter mes subalternes en toute égalité.
— Je vois…
Le ton qu’employait le non-humain était proche du mépris ; jamais Pellaeon n’avait vu le Grand Amiral dans une telle colère. Il restait calme, parfaitement policé, mais ses mots exprimaient une fureur glaciale qui fit frémir le capitaine.
Vous pensez que le Grand Amiral fait une erreur.
Les mots de Carth Poldrei lui revinrent à l’esprit, et il put enfin mettre le doigt sur ce qui le dérangeait.
— Rukh…
Il prit sa décision.
— Amiral, intervint-il en portant une main à son oreille gauche – où était dissimulé son oreillette branchée sur les transmissions de la flotte – pour simuler l’écoute. Un nouveau rapport express requiert votre attention.
— Plus tard, renvoya le non-humain, irrité d’être dérangé en pleine démonstration d’autorité.
— C’est le Moff Poldrei, tenta Pellaeon.
Il croisa mentalement les doigts pour que son coup de bluff réussisse ; il s’inquiéterait des conséquences ensuite.
Le Grand Amiral ferma les yeux, visiblement agacé.
— Très bien, lâcha-t-il finalement d’un ton sec. Restez ici, ajouta-t-il à l’attention de l’opérateur et de l’enseigne. Cette conversation n’est pas terminée.
Tout en s’efforçant de maîtriser sa nervosité, Pellaeon remonta l’escalier de la fosse pour se rendre dans la petite salle des communications adjacente à la passerelle de commandement, Thrawn à moins d’un mètre de lui. Le noghri, aux aguets, suivait les pas de son maître.
Quand la porte se referma derrière eux, Pellaeon se retourna. En apparence, le Grand Amiral était absolument placide. Mais, bien qu’on puisse parfois le confondre avec un homme maquillé, c’était un non-humain avec des caractéristiques physiologiques qui l’étaient également, et, au fond de son cœur, le capitaine savait que son supérieur avait rarement été aussi enragé.
— J’écoute, capitaine.
Priant pour que cette colère ne s’abatte pas sur lui, il se lança :
— Je crains que vous ne fassiez une erreur d’appréciation, Amiral.
Thrawn posa son regard incandescent sur son subalterne, le fixant comme si ce dernier avait perdu la raison.
— Une erreur d’appréciation. Vraiment…
— Amiral, je…
— Il n’y a jamais eu de rapport du Moff Poldrei, n’est-ce pas ?
— Je…
— Non, bien sûr. Vous l’avez inventé.
Il soupira ostensiblement.
— Mais pas de toutes pièces… J’ai l’impression, capitaine, que vous avez oublié quelques fondamentaux. Je dirige la Flotte impériale. Pas Carth Poldrei.
— Oui, amiral. Mais…
— Je ne tolérerai pas que vous m’espionniez pour son compte. Suis-je clair ?
— Oui, mais…
— Et si vous pensez être incapable de vous tenir à cette ligne, je ferai appel à un second plus loyal, plus obéissant. Il existe d’autres hommes et d’autres vaisseaux capables de vous remplacer. Les capitaines Dorja ou Brandei…
— Alors, pourquoi moi ? répliqua Pellaeon, plus violemment qu’il ne l’aurait voulu.
— Parce que je pensais que vous disposiez de ces qualités, répondit calmement le non-humain. Et avec plus de talent que vos semblables. Mais le talent, voyez-vous, n’excuse pas tout…
— J’en ai conscience, monsieur.
Indirectement, Thrawn lui avait fait un compliment. Il se concentra sur cette idée et poursuivit :
— Amiral, souhaitiez-vous demander à votre noghri d’exécuter l’un de ces hommes ?
Le non-humain le regarda étrangement, gardant le silence quelques instants avant de répondre.
— Et si c’était le cas ?
— Je pense que ce serait une mauvaise idée, amiral. Avec tout le respect que je vous dois…
— Vraiment…
— Oui. Pour l’image de l’Empire. Le Moff Poldrei…
— Cessez de vous cacher derrière cette excuse.
Thrawn n’était pas dupe ; il sentait que Pellaeon avait d’autres motivations qu’il taisait encore.
— Oui, amiral. Je pensais en fait à Jace Dallin.
— Jace Dallin.
— Le vainqueur de la bataille de…
— Je sais qui était Jace Dallin.
— C’est au sujet de sa mort.
— D’après les archives, elle a eu lieu au combat contre les restes de l’armée séparatiste. Je ne vois pas le rapport avec notre situation actuelle.
— C’est un faux. Jace Dallin a été le premier officier impérial exécuté par Dark Vador.
Voyant que Thrawn ne réagissait pas, il poursuivit :
— Dallin était l’aide de camp de Ranulph Tarkin quand la guerre de Stark a éclaté. Quand la paix est revenue, il a poursuivi sa carrière au sein des forces paramilitaires de sa planète. Pour beaucoup d’officiers de la République, c’était un modèle. Quand l’Empire a été proclamé, tous les commandants de vaisseau en service dans le Noyau ont été convoqués sur Coruscant pour être fixés sur leur avenir au sein de la Flotte. C’est là qu’ils ont été présentés à l’Empereur… Et à Dark Vador.
Pellaeon tenta de rendre son propos le plus percutant possible.
— Je n’étais pas présent, mais les récits que j’ai entendus sont cohérents. Dallin a remis en cause la culpabilité des Jedi dans la tentative d’assassinat contre l’Empereur… En s’appuyant sur ceux qu’il avait connus. Et Vador l’a exécuté pour ça. Pendant quelques mois – tant qu’il restait quelques fanatiques séparatistes pour continuer le combat – ça a suffi pour garder le calme dans les rangs ; mais très vite, l’Empereur s’est attiré l’inimitié d’une partie des héros de la guerre des Clones. Sagoro Autem a disparu ; Jan Dodonna et Adar Tallon ont même rejoint la Rébellion.
— Donc vous jugez qu’une exécution serait contre-productive.
— Oui, amiral. Et il y a autre chose…
— Je vous écoute.
— Le Jedi que Dallin connaissait le mieux était lui aussi un vétéran de la guerre de Stark. Il s’agissait de Plo Koon.
Thrawn comprit immédiatement le message.
— L’ami de Carth Poldrei.
Pellaeon acquiesça.
Le non-humain réfléchit quelques instants, puis ressortit, sans un mot. Le capitaine le suivit, doutant encore de la décision qu’allait prendre son supérieur.
Il rattrapa le Grand Amiral dans la fosse, alors qu’il s’adressait à Pieterson et Colclazure.
— Savez-vous quelle est la différence entre une erreur et une faute, enseigne ? demanda-t-il.
Tous s’étaient figés. Colclazure avait pâli.
— Non, amiral.
— N’importe qui peut commettre une erreur, enseigne. Mais cette erreur devient une faute si vous vous refusez à la corriger.
Pieterson semblait sur le point de s’évanouir.
— Vous allez quitter le Chimaera, annonça Thrawn d’une voix glaciale. Vous serez affecté à l’équipage d’un transport de troupes bien moins prestigieux que ce navire. Il vous faudra longtemps pour retrouver un poste aussi honorable que celui que vous occupiez jusqu’à présent, mais si vous faites preuve de courage, de travail et de détermination, vous y parviendrez.
Le jeune homme, tétanisé, ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait. Il balbutia néanmoins son acquiescement :
— Oui, amiral.
— Quant à vous, enseigne Colclazure, reprit le Grand Amiral en se tournant vers sa nouvelle cible, vous devrez former un nouvel opérateur. Convenablement, cette fois.
Il s’éloigna, Rukh toujours sur ses talons.
Pellaeon le rattrapa près de son poste ; tourné vers la baie vitrée, Thrawn observait à nouveau les étoiles. Le capitaine s’approcha.
— Merci, monsieur, dit-il doucement.
— Je ne l’ai pas fait pour vous, capitaine, répondit son supérieur sur le même ton. Mais pour l’Empire. Toutefois… Comme c’est vous qui m’avez conduit à envisager cette solution, il est juste que vous soyez lié à son succès – ou son échec.
La gorge serrée, l’officier acquiesça.
— Capitaine, ajouta-t-il en revenant à une voix plus martiale, je veux un affichage technique et tactique des dernières secondes de cet engagement. Son vecteur luminique m’intéresse tout particulièrement.
— J’ai déjà tout cela, amiral, intervint un lieutenant d’un ton quelque peu hésitant en lui présentant un bloc de données.
— Merci.
Thrawn y jeta un simple coup d’œil avant de le tendre à Pellaeon.
— Capitaine, nous l’aurons. Très bientôt.
Il s’éloigna et Pellaeon se précipita sur ses talons.
— Oui, amiral. Je pense que ce n’est qu’une question de temps.
Thrawn le dévisagea.
— Vous m’avez mal compris. Je voulais dire littéralement. Car il est là, tout près. (Et il ajouta avec un sourire rusé.) Et sans défense.
— Je ne comprends pas, amiral.
— Cette manœuvre qu’il a utilisée a un effet secondaire qu’il doit ignorer, selon moi. Inverser un compensateur d’accélération ainsi qu’il l’a fait endommage sérieusement l’hyperdrive. Il nous suffit de chercher au long de son vecteur initial, ou encore de persuader d’autres unités de le faire à notre place, et il est à nous. Vous me suivez ?
— Oui, amiral. Dois-je contacter la flotte ?
Thrawn secoua la tête.
— Pour l’heure, l’attaque des chantiers de Sluis Van est prioritaire pour la flotte. Non, je pense que nous allons sous-traiter cette opération. Je veux que vous envoyiez des messages à tous les chefs contrebandiers importants qui opèrent dans le secteur : Brasck, Karrde, Par’tah et tous ceux que nous avons dans nos dossiers. Utilisez leurs fréquences privées et leurs codes cryptés – en leur rappelant ce que nous savons sur eux de façon à nous assurer plus facilement leur coopération. Donnez-leur le vecteur hyperspatial de Skywalker et offrez une prime de trente mille pour sa capture.
— Oui, amiral.
Pellaeon tourna la tête vers les hommes qui continuaient de s’activer aux postes de contrôle des rayons tracteurs. Pieterson était déjà parti.
— Amiral, si vous saviez que la fuite de Skywalker n’était que temporaire… ?
— Capitaine, l’Empire est en guerre, fit le Grand Amiral d’un ton froid. Nous ne pouvons nous permettre d’employer des hommes dont le cerveau est limité au point qu’ils ne puissent s’adapter à des situations inattendues. Nous verrons s’il se conduit mieux à ce nouveau poste plus adapté à ses capacités. Dans le cas contraire…
Il adressa un regard lourd de sens à Rukh avant de revenir à Pellaeon.
— Exécutez les ordres, capitaine. Skywalker sera bientôt à nous. Vivant ou pas…
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Messagepar L2-D2 » Jeu 01 Déc 2016 - 8:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 75 lu !

Ah ah ! J'ai bien cru que Thrawn allait arriver à ses fins... et bien non ! Ou peut-être que si, tiens, on verra par la suite... :sournois:

Tu as su alterner dans ce Chapitre les phases de tension, d'abord avec "l'affrontement" superbement narré (c'est assez rare qu'une telle scène soit narrée du point de vue Impérial, et tu le fais bien ! :oui: ) puis avec les conséquences de cet affrontement pour certains des membres du Chimaera. Et là, c'est la tension monte, monte... Thrawn est-il un nouveau Vador ? Quelle influence Pellaeon peut-il avoir sur le nouveau maître de l'Empire ? Le tout enrobé de liens avec les derniers numéros de la série Republic. La classe. :love:

La suite !

(d'ailleurs, j'en viens à me demander s'il n'y a pas un peu d'eau dans le gaz entre Thrwan et Poldrei... ou du moins si chacun ne commence pas à se méfier de l'autre, là où jusqu'à présent, ils semblaient former un partenariat solide.)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 01 Déc 2016 - 13:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et voila! Poldrei a encore frappé! Même absent, il réussit à changer le cours de l'histoire! Pieterson saurait-il jamais quelle fière chandelle il lui doit?
Quant à Luke, va-t-il être sauvé par une contrebandière rouquine? :love: Celle qui n'a qu"un but dans la vie: le tuer?
Ou, cette fois encore, devons-nous nous préparer à une de ces "divergences" dont tu as le secret?
Oui, je sais: :chut: , je le saurai au prochain épisode.

L2-D2 a écrit: d'ailleurs, j'en viens à me demander s'il n'y a pas un peu d'eau dans le gaz entre Thrwan et Poldrei... ou du moins si chacun ne commence pas à se méfier de l'autre, là où jusqu'à présent, ils semblaient former un partenariat solide.)

Je me demande s'il ne se méfie pas aussi de Pellaeon, qui semble avoir fait allégeance à Poldrei.


ah, un petit détail:

Le signal du chasseur de Skywalker venait de s’épanouir.
.... s'évanouir?
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 01 Déc 2016 - 14:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

L2-D2 a écrit:(d'ailleurs, j'en viens à me demander s'il n'y a pas un peu d'eau dans le gaz entre Thrwan et Poldrei... ou du moins si chacun ne commence pas à se méfier de l'autre, là où jusqu'à présent, ils semblaient former un partenariat solide.)


Ve'ssshhh a écrit:Je me demande s'il ne se méfie pas aussi de Pellaeon, qui semble avoir fait allégeance à Poldrei.


Ils restent des Impériaux : la confiance pleine et entière envers l'autre, ils ne connaissent pas. :D

Ve'ssshhh a écrit:Pieterson saurait-il jamais quelle fière chandelle il lui doit?


Sans doute pas (D'autant que Poldrei lui-même l'ignore), mais on le reverra une fois ou l'autre, j'en suis sûr. :cute:

Ve'ssshhh a écrit:Quant à Luke, va-t-il être sauvé par une contrebandière rouquine? :love: Celle qui n'a qu"un but dans la vie: le tuer?
Ou, cette fois encore, devons-nous nous préparer à une de ces "divergences" dont tu as le secret?


Pas de divergence sur ce point précis, mais il pourrait y en avoir d'autres autour de cette intrigue. :D

Ve'ssshhh a écrit:ah, un petit détail:

Le signal du chasseur de Skywalker venait de s’épanouir.

.... s'évanouir?


Non non, il s'épanouit, dans sa relation passionnante et fusionnelle avec l'hyperespace...

Comment ça, c'est pas crédible ? :paf:

(Merci :jap: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 20 Jan 2017 - 16:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Allez, c'est la reprise !

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 76

La deuxième rencontre entre Carth Poldrei et le Grand Moff Ardus Kaine eut lieu à la surface de Sartinaynian, et non plus sur le Reaper qui croisait toujours en orbite. Le protocole était plus simple, la rencontre plus formelle – des signes que le polcaphréen jugea pour le moins encourageants.
— C’est une belle planète, commenta-t-il en observant les collines boisées qui s’étendaient de part et d’autre de la route où avançait le speeder blindé de son hôte.
— Très, confirma Kaine avec un regard presque amoureux. J’y suis profondément attaché. Nous avons cela en commun, je crois.
— C’est certain.
Il vit dans le lointain se dresser une des immenses tours turbolasers installées pour protéger ce monde de tout assaut orbital.
— Polcaphran est un peu différente. Les lumières naturelles sont davantage rouges, bleues ou violacées selon l’heure… Quand j’ai commencé à voyager dans le cosmos, je me suis rendu compte de la rareté de ce genre d’environnements.
— Oui, de ce côté-là, Sartinaynian est plus commune, confirma le Grand Moff. Elle dégage ce sentiment familier de solidité et de pureté, de retour aux racines… En fait, je pense qu’elle ressemble énormément aux mondes du Noyau, avant que l’Ancienne République ne les consume. Vous avez déjà visité Corulag ?
— Je suis allé à Curamelle, une fois. Il y a longtemps.
— Alors vous avez manqué les véritables joyaux de la planète. On trouve là-bas des arbres absolument magnifiques, immenses et vénérables, parmi lesquels on peut se promener pendant des heures sans penser à autre chose qu’aux merveilles de la nature.
Il fronça les sourcils.
— Et maintenant, ce sont les Rebelles qui en profitent…
— Pour l’instant, tempéra Poldrei.
Kaine acquiesça silencieusement et sembla se détendre, mais toute trace de poésie avait disparu de son regard.
Quelques instants plus tard, ils franchirent un imposant portail stylisé à l’ancienne qui s’était ouvert à leur approche. Carth repéra quelques systèmes de boucliers dernier cri installés à proximité ; il nota cela bien précieusement dans un coin de sa tête. L’apparence presque archaïque des lieux n’avait sans doute rien à voir avec leur perfectionnement réel.
La route déboucha finalement sur une vaste cour pavée. Elle était encadrée de deux pavillons reliés à un corps de logis central, le tout bâti en pierre rose ; des éléments métalliques encadraient les fenêtres. Le toit, en ardoise véritable, contrastait magnifiquement avec la couleur des murs. Un imposant escalier de marbre montait vers deux portes ouvertes.
Au pied de cette demeure tant classique qu’élégante, un homme habillé d’un uniforme impérial tiré à quatre épingles les attendait. Quand le speeder tourna et s’arrêta à quelques mètres des marches pour les laisser descendre, Carth parvint à le distinguer un peu mieux. Son visage était sec, avec un crâne dégarni et un nez à la fois haut et busqué. Son expression, maussade, renforçait l’impression quelque peu désagréable qui se dégageait de lui. Mais au-delà de cet aspect peu engageant, il y avait en lui une ténacité qui n’avait rien à envier à Kaine ou Poldrei. Le polcaphréen sentit d’emblée qu’il avait à faire à un politicien chevronné.
Il sortit du véhicule, suivi par le Grand Moff, et l’homme s’approcha d’eux.
— Bienvenue dans le domaine d’Armeval, salua-t-il avec une déférence toute relative. J’espère que vous avez fait bon voyage.
— Ah, Vilim ! s’exclama Kaine. Carth, permettez-moi de vous présenter le Moff Disra, qui gère pour moi Sartinaynian. C’est mon meilleur négociateur.
— Ravi de vous rencontrer, déclara Poldrei en serrant la main de l’homme.
— Tout le plaisir est pour moi, répondit Disra, suivant les convenances.
L’échange était poli, mais plus formel que sincère ; Carth s’inquiétait des raisons qui avaient pu convaincre Kaine de faire appel à un Moff comme négociateur. Il s’y serait davantage attendu lors de leur première rencontre.
 — Le repas est prêt, poursuivit leur hôte. Peut-être devrions-nous attendre d’avoir le ventre plein pour parler affaires…
Poldrei ne put qu’acquiescer de bon gré.
 
*  * 
*  
  Ce n’est qu’au moment du dessert que la discussion commença vraiment, suivant un angle auquel Carth Poldrei ne s’attendait vraiment pas.
— J’ai eu des échos de ce qui s’est passé sur Bpfassh, lança Kaine après avoir avalé une bouchée de gratin de bamrell ondérian. Thrawn a frappé fort.
Poldrei, qui avait une cuillère du délicieux plat en main, jugea plus prudent de la reposer dans l’assiette.
— C’est vrai, répondit-il en observant la réaction du Grand Moff. Il a été très efficace. Comme je m’y attendais, d’ailleurs.
Kaine se contenta d’une moue dubitative, sous le regard perplexe de Disra.
— Il a été efficace… Pour cette fois, dit-il d’un ton légèrement méprisant. Qui sait combien de temps cela durera ?
— Nos analystes pensent que la Nouvelle République a été ébranlée par cette attaque, indiqua le Moff de Sartinaynian.
— Oui, comme par Krytos ou le projet Funérailles, et cela n’a pas empêché Isard et Zsinj d’être balayés par les Rebelles ! gronda Kaine.
Il prit une gorgée de Plaines d’Abraxan – un vin sucré des plus raffinés – et reprit :
— Thrawn est de retour depuis moins d’un an. Moi, je prépare l’Alignement depuis le lendemain d’Endor. Vous savez ce que ça représente comme effort ?
— Mieux que quiconque, répliqua Poldrei avec une sérénité de façade.
Intérieurement, le polcaphréen était partagé entre l’inquiétude et un profond agacement. Kaine n’avait pas été très favorable au Grand Amiral non-humain lors de leur première entrevue, mais cette fois-ci, il basculait dans l’hostilité pure et – aux yeux de Carth – complètement infondée.
— Et vous ne dites cela qu’au bout de quelques mois ! Avec la structure de l’Empire derrière vous ! Moi, j’ai créé une structure neuve sur des principes anciens. J’en ai fait l’avatar post-Palpatine de l’Ordre Nouveau. Oui, Carth. L’héritier de l’Empire, le véritable héritier, c’est moi.
Poldrei et Disra échangèrent un bref regard, que Kaine ne remarqua même pas tant il était transcendé par son projet – par la vision qu’il en avait.
— Vous refusez donc d’apporter votre soutien au Grand Amiral Thrawn ? résuma le polcaphréen.
— Je ne me risquerai pas dans une guerre ouverte avec la Rébellion, confirma le Grand Moff. Tôt ou tard, elle connaîtra une crise majeure, des divisions, une instabilité chronique, en somme tout ce qui a conduit à la chute de l’Ancienne République. La galaxie comprendra alors que seule la domination de l’espèce humaine – la Haute Culture Humaine – peut lui apporter la stabilité nécessaire à son bonheur. Alors, l’Alignement de Pentastar atteindra le firmament et occultera tant les pathétiques Vestiges Impériaux que l’impuissante Rébellion.
— Donc, vous n’apporterez aucune aide, répéta Poldrei.
— Vous aurez ce que je vous ai promis. Quelques fonds. Des vaisseaux à prix coûtant. Mais aucun homme sous mes ordres, aucun vaisseau portant l’étoile à douze branches ne combattra sous les ordres de votre pathétique Grand Amiral. Est-ce suffisamment clair pour vous ?
Carth respira doucement, tentant d’évacuer sa colère avant de répondre. Il n’y parvint pas.
— Il y avait un accord, lança-t-il d’une voix aussi dure que l’acier. Un accord. Vous m’avez promis un rapprochement entre l’Alignement et l’Empire. Et maintenant, vous revenez sur votre parole ?
— Ma parole n’appartient qu’à moi, Poldrei, répondit aigrement Kaine. Vous feriez bien de vous en souvenir. Je vous ai promis que j’y réfléchirai. Ma réponse ne vous convient pas ? Vous voudriez peut-être que j’en change ? C’est non. J’y ai longuement réfléchi. Peut-être Thrawn a-t-il une chance contre la Nouvelle République, en effet. C’est possible. Ou peut-être va-t-il se faire écraser et que l’Histoire retiendra son nom comme celui de l’être ayant emporté l’Empire dans sa chute. Ça ne serait pas le premier dirigeant à agir ainsi, n’est-ce pas ? Vous vous souvenez de vos cours d’histoire, je pense. L’Empire Sith de Vitiate… La Confrérie de Kaan… Ou, plus récemment, la Confédération de Dooku. Et s’il gagne… S’il gagne… Alors l’Empire est aussi condamné. Thrawn n’est pas l’Empire, parce qu’il ne peut pas être, il ne pourra jamais être l’Ordre Nouveau… Ce n’est qu’un sinistre individu, un misérable non-humain qui pense que ses traits similaires aux nôtres permettront d’oublier sa couleur repoussante et ses yeux de démons. C’est lui que vous voulez comme symbole de l’Empire ? Vous le pensez vraiment, Carth ?
— Non, répondit le polcaphréen avec conviction. C’est lui que je veux comme chef de guerre. Parce qu’il est le meilleur, tout simplement. Le symbole de l’Empire – l’Empereur – viendra plus tard.
Il se leva, fixant toujours le Grand Moff dans le blanc des yeux.
— Pendant un temps, j’ai même pensé que vous pourriez être cet Empereur. Le guide spirituel de l’Empire. Aujourd’hui, je comprends que cela ne sera jamais le cas… Et vous voulez que je vous dise ? Votre spécisme causera votre perte. Vous êtes incapable de dépasser vos haines et de chercher l’intérêt là où il existe vraiment. Ce qui sauvera l’Empire – ou, du moins, l’idéal impérial –, c’est le talent. Et Thrawn en a à revendre. Je l’ai vu comme je vous vois. Mon choix est fait.
   — Alors, puisse-t-il vous emporter dans sa chute ! gronda Kaine. Jaddar !
Il attendit quelques secondes, puis cria à nouveau :
— Jaddar !
Un bruit de pas rapides se fit entendre, quelques secondes avant qu’un jeune officier, visiblement essoufflé, face son entrée en courant.
— Oui Excellence ! salua-t-il, le visage écarlate.
— Où étiez-vous encore passé ? demanda le Grand Moff, acerbe.
— Je m’occupais du rapport sur les mines d’aurodium de…
— Foutaises ! Vous étiez encore à rêvasser, comme toujours ! Raccompagnez le Moff Poldrei à sa voiture, et plus vite que cela !
Kaine se leva et ajouta :
— Et je veux ce rapport sur mon bureau dans cinq minutes !
— Oui Excellence, tout de suite ! répondit le jeune homme, suant à grosses gouttes.
Le dirigeant de l’Alignement s’éloigna sans un mot de plus, et repartit vers ses quartiers, claquant la porte derrière lui.
— Je vais raccompagner le Moff, assura Disra à l’aide de camp de Kaine. Vous feriez mieux d’achever ce rapport…
Il avait presque l’air compatissant.
 
*  * 
  Le voyage de retour vers la piste où attendait l’Iron Consular commença en silence. Ce fut Disra qui le rompit, après qu’ils eurent passé le haut portail marquant les limites du domaine personnel de Kaine.
— Je suis désolé que vous ayez eu à assister à cela, lança-t-il à Carth, toujours plongé dans de sombres pensées.
— Hein ? Oh, ça, répondit le polcaphréen avec une pointe d’agacement. Oui, moi aussi. Je m’attendais à mieux de Kaine.
— Le Grand Moff a… Comprenez-vous… Quelques problèmes.
— De quel ordre ?
— Cela concerne sa santé. Vous avez peut-être entendu parler de son altercation avec l’inquisiteur Jerec, il y a quelques années ?
— Il a évoqué le sujet lors de notre dernière rencontre.
— Mais il n’a pas tout dit. Un homme de cet âge, lâchement étranglé à distance par ce… Ce Jedi… Son corps n’a pas supporté. Après le départ de Jerec, il a été victime d’une rupture d’anévrisme. Nous avons failli le perdre.
— Je l’ignorais, en effet. Quel est le rapport ?
— Depuis lors, il est sujet à… Des sautes d’humeur, expliqua Disra, apparemment mal à l’aise. Il a des jours difficiles… C’était malheureusement le cas aujourd’hui. Il commence par être jovial, il paraît normal, tout se passe bien, et d’un coup il s’emporte. Il est complètement désinhibé et n’hésite pas à s’en prendre à tous ceux qui lui sont sous la main.
— Quitte à oublier les intérêts de l’Alignement ? devina Poldrei, impavide.
— Exactement. C’est devenu un véritable problème. Il n’arrive pas à garder ses aides de camp, par exemple. Il s’emporte contre eux pour des broutilles…
— J’imagine que ces pauvres jeunes gens sont ensuite ravis de retrouver les corvées militaires…
Disra le regarda d’un air grave.
— Kaine leur confie tout, dit-il d’une voix sombre. Vous croyez qu’il les laisse ensuite retourner dans la nature, avec des informations si précieuses.
Le sang de Poldrei se glaça. Il avait déjà été témoin du comportement de Vador avec ses subordonnés – il en avait observé les effets de près –, mais ça… Ç’était nouveau, et plutôt inquiétant.
— Et il n’y a personne pour l’arrêter ?
— Non. Les autres podestats de l’Alignement n’ont pas été informés de son état. Je l’ai découvert par hasard (Poldrei fronça les sourcils) et j’ai gardé cette information pour moi-même. Le Grand Moff n’a pas de successeur, pas même un héritier « naturel »… S’il venait à mourir, l’Alignement le suivrait dans la tombe.
Il soupira, puis reprit aussitôt :
— Nous sommes dans une situation dangereuse. Je pense que l’attaque bothane sur Polcaphran était un essai… Le général Beny’lya est un ambitieux, même si ce n’est qu’un pion dans les intrigues de palais de la Nouvelle République. Le véritable cerveau de l’attaque est sans doute son cousin, Borsk Fey’lya. Je pense qu’il veut s’emparer de l’Alignement et se servir de cette conquête pour faire la démonstration de ses compétences. S’il y parvient, de nombreux membres influents de la Nouvelle République lui seront acquis.
— Donc, si on suit votre raisonnement, Thrawn, en sauvant mon monde… A sauvé l’Alignement ?
— Sans doute. Mais le Grand Moff refuse de l’admettre, sans doute par fierté personnelle… Et par conviction intime.
— Son spécisme.
— Exactement. C’est un fervent partisan de la Haute Culture Humaine.
— Fey’lya aurait-il pu réussir s’il s’était emparé de Polcaphran ?
— Ce n’est pas impossible. Les podestats ne sont pas particulièrement attachés à la personne de Kaine ; ils soutiennent l’Alignement parce qu’il leur permet de maintenir leurs acquis dans ce secteur de la galaxie. Je suis sûr qu’un bothan aussi habile de Borsk Fey’lya serait capable de s’offrir le soutien de, disons, six ou huit podestats. Dix s’il rendait publique l’état de santé du Grand Moff. De quoi s’assurer le contrôle de l’Alignement sans trop de combats. Notre gouvernement ne repose que sur l’équilibre des forces, après tout.
— Alors, qu’est-ce qui permet à Kaine de s’imposer ? Qu’est-ce qui pourrait permettre à son successeur de garder le contrôle ?  
— Je pense que vous le savez déjà.
— Vous voulez dire…
— Oui, confirma Disra. La clé de voûte de l’Alignement, c’est le Reaper. Si vous contrôlez le cuirassé stellaire… Pentastar est à vous.
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Messagepar L2-D2 » Dim 22 Jan 2017 - 23:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Quel plaisir de retrouver la Fédération Impériale après un hiatus d'un mois et demi ! :oui:

Chapitre 76 lu !

Il m'a fallu un peu de temps pour me replonger dans les intrigues de ton récit, et j'avoue avoir dû retrouver le précédent Chapitre où Poldrei se rend dans l'Alignement de Pentastar... mais finalement, ce n'était pas si nécessaire que ça, vu que Carth lui-même fait référence à sa précédente visite ! :paf: Une nouvelle fois, j'ai adoré cette nouvelle cuvée, avec un Kaine à la limite de la bipolarité, un Disra bien connu des lecteurs de Timothy Zahn et, peut être, une nouvelle cible pour Thrawn. Ou pour Poldrei lui-même.

Et qu'en est-il de cette référence à un nouvel Empereur ? Poldrei agite-t-il ce titre pour convaincre Kaine, ou bien a-t-il réellement l'intention de mettre un nouvel homme sur le trône. Et le cas échéant... pourrait-il s'agir de lui-même ? :sournois:

Rah là là, la suite ! :x

Jagen Eripsa a écrit: — Très, confirma Kaine avec un regard presque amoureux. J’y profondément attaché. Nous avons cela en commun, je crois.

Il manque "suis". :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Jan 2017 - 10:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Il m'a fallu un peu de temps pour me replonger dans les intrigues de ton récit, et j'avoue avoir dû retrouver le précédent Chapitre où Poldrei se rend dans l'Alignement de Pentastar... mais finalement, ce n'était pas si nécessaire que ça, vu que Carth lui-même fait référence à sa précédente visite ! :paf: Une nouvelle fois, j'ai adoré cette nouvelle cuvée, avec un Kaine à la limite de la bipolarité, un Disra bien connu des lecteurs de Timothy Zahn et, peut être, une nouvelle cible pour Thrawn. Ou pour Poldrei lui-même.


Oui, le chapitre en question datait un peu (Merci mon rythme d'écriture...), mais je ne pensais pas qu'il serait vraiment nécessaire pour comprendre celui-ci... ^^

Kaine n'est pas vraiment bipolaire, c'est un trouble du comportement consécutif à sa pathologie. Et ça existe vraiment ! (Cinquième page du document)

Quant à Disra, il n'est apparu que tardivement dans la rédaction du chapitre. Je savais que je voulais revoir ce personnage, mais j'ignorais comment l'introduire... C'était l'occasion ! En plus, il est dans un rôle assez différent de celui qu'il a dans la duologie de la Main de Thrawn. :cute:

L2-D2 a écrit:Et qu'en est-il de cette référence à un nouvel Empereur ? Poldrei agite-t-il ce titre pour convaincre Kaine, ou bien a-t-il réellement l'intention de mettre un nouvel homme sur le trône. Et le cas échéant... pourrait-il s'agir de lui-même ? :sournois:


Le grand titre de ma série, c'est bien La Fédération Impériale, non ? :D
Je sais depuis assez longtemps (disons, deux ans) qui montera sur le trône. Mais il y aura encore de nombreux chapitres avant que vous ne puissiez tous le découvrir ! :cute:
(Et, non, il n'y aura pas de dragons.)
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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 23 Jan 2017 - 21:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre lu!

Tiens, voila un nouveau protagoniste: le Moff Disra en personne, vu sous un meilleur jour que dans les romans. Quoique toutes ces informations qu'il a transmises à Poldrei, l'air de rien, laissent entendre qu'il n'est guère attaché à son patron. Disra, un comploteur-né?
Une chose est certaine pour moi: Kaine n'aurait pas dû dire non à Poldrei. Du moins, pas sur ce ton.
Je ne sais pourquoi, mais j'ai comme l'impression que ses problèmes de santé pourraient s'aggraver rapidement.
Mais non, mais non, Poldrei n'est pas comme ça, n'est-ce pas?


Comme l'a écrit L2-D2, la suite, la suite!

PS: avec deux récits menés en parallèle, on risque d'attendre un peu je suppose? Tant pis, je m'occuperai en suivant ta fulgurante carrière dans la Flotte républicaine ( enfin, celle de ton homonyme)!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar mat-vador » Lun 23 Jan 2017 - 21:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à toi Jagen de développer et de faire perdurer avec passion cet UE Legends que j'affectionne tant. Je ne connaissais de Kaine et de son alignement que ce que j'avais lu sur des fiches encyclopédiques mais j'ignorais tout de son euh comment dire petit problème.
Il m'a l'air particulièrement instable et nul doute qu'un bouleversement politique de taille :sournois: se profile à l'horizon.
Le rôle de Carth devient de plus en plus central, on sent qu'il pourrait avoir une réelle influence.

Bon courage et vivement la suite.
Modifié en dernier par mat-vador le Lun 23 Jan 2017 - 21:48, modifié 1 fois.
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Messagepar L2-D2 » Lun 23 Jan 2017 - 21:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

mat-vador a écrit:de faire perturber avec passion cet UE Legends que j'affectionne tant.

Perdurer, peut-être, non ? :wink:
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Messagepar mat-vador » Lun 23 Jan 2017 - 21:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Oui, bien sûr :transpire: ! Faut vraiment que je me relise :siffle: !

C'est juste que le titre de l'épisode VIII m'a sérieusement perturbé :x !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Jan 2017 - 22:39   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

Ve'ssshhh a écrit:Tiens, voila un nouveau protagoniste: le Moff Disra en personne, vu sous un meilleur jour que dans les romans. Quoique toutes ces informations qu'il a transmises à Poldrei, l'air de rien, laissent entendre qu'il n'est guère attaché à son patron. Disra, un comploteur-né?


Ah, un chien ne fait pas un chat ! :D

Ve'ssshhh a écrit:Une chose est certaine pour moi: Kaine n'aurait pas dû dire non à Poldrei. Du moins, pas sur ce ton.
Je ne sais pourquoi, mais j'ai comme l'impression que ses problèmes de santé pourraient s'aggraver rapidement.
Mais non, mais non, Poldrei n'est pas comme ça, n'est-ce pas?


Bien sûr que non. :whistle:

Ve'ssshhh a écrit:PS: avec deux récits menés en parallèle, on risque d'attendre un peu je suppose? Tant pis, je m'occuperai en suivant ta fulgurante carrière dans la Flotte républicaine ( enfin, celle de ton homonyme)!


Je pense que ça ne sera pas pire que depuis septembre... :transpire:
Je vais quand même tâcher de garder un rythme convenable. ;)

mat-vador a écrit:Merci à toi Jagen de développer et de faire perdurer avec passion cet UE Legends que j'affectionne tant. Je ne connaissais de Kaine et de son alignement que ce que j'avais lu sur des fiches encyclopédiques mais j'ignorais tout de son euh comment dire petit problème.


C'est normal, je l'ai inventé. :transpire:

Kaine est juste cité dans les oeuvres Legends, il n'intervient pas comme personnage... Il fallait donc que je lui crée une personnalité. ;)

mat-vador a écrit:Il m'a l'air particulièrement instable et nul doute qu'un bouleversement politique de taille :sournois: se profile à l'horizon.


...À l'horizon... :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 25 Jan 2017 - 18:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Et voilà un chapitre que j'ai commencé à écrire l'été dernier... Faut dire que je l'attendais avec impatience ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 77

L’entrée dans la couche supérieure de l’atmosphère provoqua une secousse qui ébranla le Z-95. Inquiet, Celric consulta les écrans de son chasseur et s’assura que tout fonctionnait normalement. Il ne remarqua rien d’inquiétant.
Depuis sa sortie de l’hyperespace, le vaisseau du jeune homme plongeait vers la surface verte et brune de l’unique continent de Jomark. Les coordonnées fournies par le colonel Garind le dirigeaient vers un vaste lac circulaire, sans doute d’origine volcanique, qui concentrait sur ses berges la majeure partie des installations planétaires. Les balises d’une dizaine de transporteurs légers étaient déjà indiquées sur son ordinateur de vol, à proximité de sa destination.
Je suis sans doute le dernier, songea-t-il avec une pointe d’agacement. Poldrei lui ayant permis de conserver son chasseur, il avait retardé au maximum son départ de Polcaphran. Ce temps, il l’avait essentiellement passé à méditer : sur sa nature récemment découverte, bien sûr, mais aussi sur le rôle qu’il devait à présent jouer. Les paroles du Moff l’avaient ébranlé. SI les prévisions de Poldrei venaient à se réaliser… Celric pouvait sauver ce qui restait de l’Empire.
Un Empire que ses parents avaient tenté de renverser. Un Empire qui les avait tués.
Le Moff lui avait ordonné de garder le silence, mais le jeune homme avait rapidement découvert que le docteur Vandrens était déjà informé des intentions de Poldrei ; il avait même tenté d’avertir Celric de ce qui se tramait, sans succès. Ils en avaient secrètement discuté, même si Tavill avait occulté sa mission secondaire occulte. Il était ressorti de cet entretien plus incertain que jamais.
Il hésitait toujours sur la voie à suivre, même s’il savait qu’elle passait par Jomark. Il avait accepté de tenir à l’œil ce C’Baoth et les autres étudiants ; il savait que ses parents l’auraient approuvé. Quant à savoir pour qui il le faisait… C’était une autre histoire. S’il restait fidèle à l’Empire, alors sa présence et son rôle d’agent loyal à Poldrei étaient indispensables. Et s’il décidait de rejoindre la Nouvelle République… Ses informations pourraient peut-être changer le cours de la guerre.
Dans tous les cas, ma vie est fichue…
Mais il acceptait cette responsabilité. Il avait la possibilité de changer les choses, un don que la plupart des êtres pensants de la Galaxie ne pouvaient qu’espérer. Il devait s’en montrer digne. C’est ce que ses parents auraient voulu. C’est la voie qu’il avait choisie.
Il posa son chasseur près des autres vaisseaux, au pied d’un château aux formes élégantes qui se dressait sur la crête surplombant le lac. À l’ombre des hautes tourelles, devant les grilles de métal forgé qui, comme le reste de la bâtisse, étaient davantage esthétiques que fonctionnelles, un petit groupe d’hommes était installé dans un campement de fortune ; il les rejoignit.
On lui apprit que le maître du château n’avait pas encore daigné se montrer, et que certains attendaient ainsi depuis trois jours. Le crépuscule tombant, ils partagèrent un repas et firent connaissance.
— Alors ? lui demanda Flynn Tharon quand ce fut au tour de Celric de se présenter.
C’était un garçon de son âge environ, bien bâti. Sa chevelure blonde et ses yeux bleus étaient toujours accompagnés d’un sourire roublard, un peu arrogant. Il était originaire de Corulag ; né dans une famille aisée, il se destinait à l’Académie de Curamelle, l’une des plus prestigieuses de l’Empire. Mais son manque de discipline l’avait empêché d’y accéder. Repêché de justesse par la Chasse grâce au soutien de sa mère, membre d’un important consortium planétaire, il avait été affecté au contingent de pilotes du Judicator et y était resté quand le destroyer avait fui ce monde face à l’avancée des forces rebelles.
Il avait l’air de se montrer un peu trop taquin avec ceux paraissaient moins imposants que lui. Tavill décida qu’il le surveillerait de près.
— Oh, moi, ce n’est pas très compliqué, répondit Celric. Je suis polcaphréen, j’ai toujours passé ma vie sur ce monde.
— Allez, il doit bien y avoir un truc extraordinaire ! insista Livv Adonsen.
Vingt-six ans, blonde, avec de beaux yeux bleu-vert. Le genre de fille pour qui Celric se serait damné… Autrefois. C’était une analyste, formée par les Renseignements dès son plus jeune âge. Originaire de Coruscant, elle était pourtant capable de se fondre dans les environnements d’un demi-millier de mondes différents grâce à son entraînement. Celric sentait que derrière sa naïveté de façade se cachait une volonté implacable.
À surveiller, elle aussi.
— Eh bien… J’ai été capturé par une bande de Bothans.
— Whaouh ! s’exclama Piotr Paveller. Des Bothans ! Et tu as survécu ? J’ai entendu dire qu’ils mangeaient leurs prisonniers en ragoût !
Piotr était le benjamin du groupe ; en fait, il n’était même pas majeur. Du haut de ses presque vingt ans, Celric le trouvait plutôt « gamin ». Mais cette insouciance n’était peut-être qu’une façade… Né sur Galidraan, Piotr y avait grandi dans une relative quiétude jusqu’à peu. Après la mort du seigneur de guerre Zsinj, des émeutes avaient éclaté sur ce monde retiré à la situation depuis longtemps tendue. Les parents de Piotr y avaient perdu la vie… Et leur fils, pour survivre, s’était enrôlé dans l’armée des Vestiges de l’Empire, venue pacifier la situation. Alors âgé de quatorze ans, il avait menti sur son âge pour passer le recrutement. Évidemment, la supercherie avait été finalement dévoilée ; mais les talents de Piotr, tireur remarquable, étaient tels que l’Empire ne voulait pas le laisser repartir.
Celric avait également perdu ses parents. Il se souvenait très bien de la douleur ressentie, des envies de vengeance… Et il soupçonnait les yeux bruns-verts et ambrés du jeune Galidréen de cacher un tempérament instable et potentiellement explosif. Ce qui explique son comportement immature. C’est une carapace qui l’aide à affronter la réalité.
Je vais sans doute le placer en tête de liste.
— C’est complètement faux, lui répondit Naghor Osvalt en tisonnant le feu de camp. Les Colicoïdes le feraient. Les Bothans, eux, préfèrent « cuisiner » leurs prisonniers.
Il parlait en spécialiste. Osvalt n’était pas sensible à la Force. C’était un vétéran des StormCommandos, un barbouze habitué à se salir les mains… Et le mentor du jeune Piotr. Entré dans les forces spéciales peu de temps avant la chute de la République, il avait atteint un niveau de compétence reconnu par ses pairs. Il était devenu colonel à l’époque de la bataille de Hoth.
Piotr et lui avaient refusé de parler de leurs précédentes missions. Si le jeune homme était présent du fait de ses aptitudes, Osvalt, lui, se trouvait là sur commande. Un ordre du Grand Amiral Thrawn. Son objectif ? Former les jeunes disciples au maniement des armes et assurer leur protection en cas d’attaque républicaine.
Il fronça les sourcils.
— Ce n’est pas la première fois que j’entends parler des Bothans ces temps-ci. Deux de mes collègues y ont été confrontés sur Brentaal…
— Brentaal… C’est de là que venait Daiven Carson…
— Tu le connais ?
— Je l’ai rencontré en prison, expliqua Celric. Il a organisé notre évasion.
— C’est bien son genre, confirma Osvalt avec un léger sourire.
À la lueur du feu, au cœur de l’obscurité nocturne, cette évocation faisait briller dans ses yeux la nostalgie de vieux souvenirs.
D’autres apprentis en devenir étaient également présents : deux jumeaux epicanthix à l’air sinistre, qui refusèrent de dire leur nom et se contentèrent de donner leurs matricules de pilote, ORD-12-25 et 26, ainsi qu’une jeune femme issue des Renseignements Impériaux, Gladys Sarn.
La conversation porta ensuite sur l’entraînement qu’ils allaient subir, mais Celric n’écouta à moitié. Son attention se portait plutôt vers le château, qu’il contemplait avec inquiétude. Serait-il assez habile pour faire face à ce qui s’y terrait ?  
Ils se couchèrent finalement près du foyer, sur des matelas de fortune. Le silence régna rapidement, mais Celric mit plus de temps que les autres à s’endormir. Il contempla pendant de longues minutes les étoiles, l’esprit chargé de questions, avant de sombrer dans le sommeil.
Il en fut tiré quelques minutes avant l’aube, quand les répulseurs d’un vaisseau en phase d’atterrissage se firent entendre. L’esprit alerte, il se redressa aussitôt et s’approcha d’Osvalt, qui vérifiait déjà ses armes.
— Le code transpondeur est bon, dit-il en voyant Tavill approcher. Mais je préfère ne pas prendre de risques.
Celric ne put s’empêcher de penser à sa conversation avec Vandrens. Le professeur avait-il parlé du projet de Poldrei à ses contacts sur Coruscant ? S’était-il arrangé pour le faire suivre ?  
Fort heureusement pour eux, il s’agissait bien d’une navette impériale, venue tout droit du Chimaera avec les derniers aspirants sélectionnés pour cette mission pas comme les autres. Venant de régions éloignées de la Galaxie – celles où, au même moment, le Grand Amiral Thrawn préparait sa campagne contre la Nouvelle République –, ils avaient mis plus de temps que les autres pour être sélectionnés puis acheminés jusqu’à Jomark. Ils descendirent avec leurs bagages. Celric les observa, et réalisa à sa grande surprise qu’il connaissait l’un d’eux.
— Jovan ! s’exclama-t-il alors.
Surpris, le colonel Colmiss chercha du regard celui qui l’avait interpellé. Son regard s’illumina lorsqu’il vit le jeune polcaphréen.
— Celric ! Alors, tu es aussi embarqué dans cette joyeuse sauterie !
Ils s’étreignirent chaleureusement.
— Ce n’est pas le seul ! intervint un troisième homme.
Flynn Tharon s’approcha et salua Jovan à son tour. En les écoutant parler, Celric comprit qu’ils se connaissaient déjà. Ils venaient, après tout, du même monde et fréquentaient le même milieu.
Ils échangèrent rapidement quelques nouvelles, alors que les premiers rayons du soleil de Jomark perçaient le ciel.
— C’est vraiment incroyable, commenta Colmiss. J’ignorai tout de ce pouvoir en moi… Sans ce test, je ne l’aurais sans doute jamais su.
— Pareil, approuva Flynn. Je pense que je serais passé à côté de quelque chose.
Celric hésita à évoquer son expérience.
— Ben, moi…
Quelqu’un lui tapota sur l’épaule. Il s’interrompit immédiatement et se retourna : c’était Piotr, le Galidréen. D’un signe de tête, il désigna le château.
Un homme s’avançait, seul, sur l’allée menant au portail. Occultant les premières lueurs matinales, il marchait d’un pas lent. Au début, à contrejour, ils n’en virent qu’une haute silhouette ; mais, à mesure qu’il approchait, ils distinguèrent sa toge en bure, modeste d’aspect, et sa longue barbe blanche hirsute. Mais ce qui les frappa, ce fut le regard de cet être étrange : ses yeux bleus perçants qui semblaient les foudroyer sur place.
Il approcha du portail et leva la main. Alors, lentement, les battants s’écartèrent devant lui, sans un bruit.
Il s’avança et les fixa d’un air dur.
— Je suis le maître Jedi Joruus C’Baoth, déclara-t-il alors d’une voix caverneuse. Et vous êtes à présent mes élèves.



* *
*


Petite info bonus, les noms des nouveaux personnages sont tous inspirés d'une même saga... :D
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Messagepar mat-vador » Mer 25 Jan 2017 - 21:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ah Ce bon vieux C'Baoth! Il m'avait tellement manqué!

J'ignore pourquoi mais je ne voudrais pas être à la place de ses nouveaux élèves :diable: .
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Messagepar L2-D2 » Jeu 26 Jan 2017 - 11:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 77 lu !

Ah ah ! Celric sur Jomark, avec une magistrale entrée en scène finale de C'Baoth ! Le lecteur ne peut qu'apprécier ! :love: Plusieurs nouveaux personnages sont introduits, j'imagine qu'ils sont amenés à revenir et qu'il auront un rôle certain ; ils sont, pour l'instant, suffisamment bien caractérisés pour qu'on les différencie. :oui:
En tout cas, on sent que c'est un Chapitre qui te tenait à cœur.

Jagen Eripsa a écrit:Petite info bonus, les noms des nouveaux personnages sont tous inspirés d'une même saga... :D

Je vais passer pour un inculte, mais je n'ai pas trouvé ! :transpire:

Au niveau des coquilles :
Jagen Eripsa a écrit:Ils en avaient secrètement discuté, même si Tavill avait occulté sa mission secondaire occulte. Il était ressorti de cet entretien plus incertain que jamais.

Petite répétition d'occulte. :wink:

Jagen Eripsa a écrit:Il devait s’en montrer digne. C’est ce que ses parents auraient voulu. C’est la voie qu’il avait choisie.

J'aurais mis les deux dernières phrases au passé : C'était ce que ses parents auraient voulu. C'était le voie qu'il avait choisie. :neutre:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 26 Jan 2017 - 12:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

mat-vador a écrit:J'ignore pourquoi mais je ne voudrais pas être à la place de ses nouveaux élèves :diable: .


Disons qu'ils ne vont pas avoir la vie facile. :D

L2-D2 a écrit:Je vais passer pour un inculte, mais je n'ai pas trouvé ! :transpire:


Pourtant, par rapport à ce que je me souviens de tes lectures en-dehors de Star Wars, tu pourrais trouver ! :cute:

L2-D2 a écrit:Petite répétition d'occulte. :wink:


Effectivement, merci, je corrige ça !

L2-D2 a écrit:J'aurais mis les deux dernières phrases au passé : C'était ce que ses parents auraient voulu. C'était le voie qu'il avait choisie. :neutre:


Je crois que je vais plutôt en faire des pensées. ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 03 Fév 2017 - 16:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Une suite, plutôt courte mais néanmoins nécessaire ! :cute:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 78

Depuis trois décennies, Coruscant était réputée pour ses nombreuses installations de loisirs destinées aux soldats en permission. À l’origine, il s’agissait d’offrir un lieu de permission agréable aux clones, dépourvus de foyer. Plus tard, sous l’Empire, les troupes venues des mondes éloignés de la Bordure y passaient souvent quelques jours pour boire, jouer, s’amuser ou assouvir quelque autre plaisir inavouable.
Lorsque la Nouvelle République s’était emparée du monde-capitale, près de trois ans plus tôt, les tripots militaires avaient continué d’exister. Toute la galaxie n’avait pas encore été libérée, et, pour de nombreux volontaires ayant tout perdu, les pauses sur Coruscant étaient souvent le seul répit dans leur lutte contre l’Empire.
Derth connaissait les bonnes adresses des militaires. Il s’y rendait à chaque passage sur Coruscant : dans ce genre d’endroits, il pouvait nouer des liens solides avec ses collègues militaires. Malgré sa répugnance pour les humains, il savait que ces relations pouvaient servir ses objectifs… Et ceux de Borsk.
Mais ce soir, il ignorait tout ou presque du lieu dans lequel il se rendait. Tout juste savait-il qu’il se trouvait dans le Quartier Masterran, lieu de résidence des émigrés de Masterra, un monde de la Bordure Médiane. Les agents du clan Alya avaient appris qu’un allié potentiel s’y rendait pour une fête privée ; Derth s’était donc proposé pour lui rendre une visite « amicale ». Avec la procédure qui lui collait au train, c’était tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant.
Arrivé devant le restaurant qu’on lui avait indiqué, il s’arrêta pour examiner les lieux. Il était dans les niveaux médians, ceux où les grands axes étaient encore sûrs. Quelques centaines de mètres plus bas, c’était l’anarchie ; et ni l’Ancienne République, ni l’Empire n’étaient parvenus à y mettre un peu d’ordre.
La Nouvelle République échouera à le faire, elle aussi¸ songea Derth avec amertume.
Il détestait plus que tout la vermine. D’autant qu’elle était bien souvent humaine, en plus…
Mais ce bâtiment-là avait l’air plutôt bien tenu. L’enseigne fonctionnait, et le panneau de transparacier qui servait de porte semblait plutôt propre. Aucune trace de blaster dans les environs immédiats.
Lorsqu’il entra, sa fourrure fut parcourue par un frisson de dégoût ; l’endroit empestait l’humain ! Il tenta de se reconcentrer malgré tout, et se dirigea vers l’accueil où attendait un maître d’hôtel mécanique de classe 3PO.
— Bienvenue à la Halte de Masterra. Vous avez réservé ?
— Je cherche le capitaine Sarin Virgilio, annonça-t-il au droïde.
— Salle 3, mariage Ardinan – Levaric.
Beny’lya repéra la porte numérotée, un peu plus loin dans le hall, entre deux colonnes de marbre rose ou d’un matériau de synthèse y ressemblant. Il avança et le panneau marqué d’un grand « 3 » coulissa pour qu’il puisse entrer.
C’était une salle assez spacieuse, d’une centaine de mètres carrés, au centre de laquelle s’ouvrait une piste de dance. Quand Derth apparut, personne ne se retourna ; il passa inaperçu tant le volume de la musique était élevé. Il ne s’agissait pas d’un morceau à la mode – il devait bien dater de l’Ancienne République – mais il était joué fort et les danseurs se trémoussaient dessus.
Les danseurs. Des couples. Tous humains. Beny’lya fut parcouru d’un frisson incontrôlable qu’il tenta tant bien que mal de masquer. À sa droite, il vit quelques tables dressées avec le service des grands jours, où s’attardaient encore quelques convives qui discutaient ou observaient la piste de dance. À gauche, une estrade, pour l’heure vide, qui accueillait sans doute de temps à autre un petit orchestre venu animer le repas. Au fond, enfin, il repéra un bar élégamment décoré devant lequel se trouvaient quelques hommes – dont sa cible.
Il avança précautionneusement, prenant garde d’éviter danseurs et danseuses comme s’ils étaient recouverts d’une matière visqueuse particulièrement répugnante – ils étaient humains après tout. Il finit par approcher du bar et s’installa sur un des hauts tabourets à côté de l’homme qu’il était venu voir.
— Capitaine Virgilio, salua-t-il alors pour attirer l’attention du militaire. Le Masterran se tourna vers lui, lentement. C’était un homme plutôt grand, aux alentours du mètre quatre-vingt-dix, sans pilosité faciale à l’exception de sa crinière brune – que les humains nommaient « chevelure » – tirée vers l’arrière de son crâne.
— Je vous attendais, Général, répondit-il d’un signe de tête. Devons-nous nous en tenir au protocole militaire ?
— C’est une rencontre informelle. Mon cousin Borsk m’a indiqué que vous vouliez nous transmettre des informations. Me voilà. Alors ?
— Vous êtes direct. Fidèle à votre réputation… Il y a des enquêtes. Mes hommes ont été interrogés sur mes activités.
— Qu’ont-ils répondu ?
— La vérité. Je suis toujours resté dans le cadre légal. Mais j’ai le sentiment qu’on cherchait à me prendre en défaut à cause de mes convictions politiques.
Beny’lya acquiesça.
— Votre soutien à Borsk est connu ?
— Je n’ai jamais caché mon admiration pour le peuple Bothan. Le courage de vos agents, je l’ai vu. J’ai participé aux opérations de Kothlis, lorsqu’il a fallu récupérer les plans de l’Étoile de la Mort. Votre courage, celui de vos semblables, je le respecte.
— Je parlais d’opinions plus…
— Ancrées dans le moment présent ?
— Voilà.
— L’amiral Ackbar est un officier respectable, un stratège hors-pair, mais il a commis une erreur majeure : il n’a pas su imposer sa position. Il est inféodé aux intérêts du Conseil Provisoire.
Virgilio semblait mal à l’aise. Il fit signe au droïde-barman de leur apporter des boissons ; Derth choisit un léger whisky qui semblait être l’une des spécialités de Masterra. Ce n’est qu’après avoir avalé la première gorgée de son propre verre que le capitaine retrouva sa loquacité.
— Les Renseignements. Ce sont eux qui ont posé les questions à mes hommes. Ils sont à cran. Votre arrestation, votre inculpation… Tout cela devait vous démolir, et au final le soutien des militaires est pour vous.
— Vraiment ? s’étonna Derth.
Et, pour une fois, il était réellement surpris. Borsk avait fait des allusions dans ce sens, il avait essayé de jouer là-dessus… Mais jamais il ne se serait attendu à ce que cela produise des effets perceptibles, pas si vite.
— Nous avons une Nouvelle République, mais pas de démocratie. L’argument qu’y oppose le Conseil Provisoire, c’est la menace impériale toujours présente. Mais que se passe-t-il quand un de nos généraux s’en prend à une planète ennemie ? Ils l’arrêtent et le traînent dans la boue. Tant que nous n’aurons pas vaincu l’Empire, la guerre continuera… Et nous serons toujours empêchés de reprendre une vie civile.
Il fit un signe de tête en direction de la piste de danse.
— C’est un de mes hommes qui se marie. Il le fait pendant une permission, et dès la semaine prochaine il reprendra le service. J’aurais aimé qu’il profite de vraies vacances, mais le Haut Commandement a refusé. Parce que la guerre continue. Et ceux qui s’attaquent à vous… Ceux-là ont intérêt que la guerre continue.
— Vous avez conscience que seul Borsk aura la détermination nécessaire pour aller jusqu’au bout ?
Virgilio acquiesça, avant de boire une nouvelle gorgée. Il s’essuya alors les lèvres d’un revers de main et fouilla sa poche, d’où il sortit une carte de données.
— Nous ne sommes peut-être pas les seuls à lutter contre l’Empire en dépit des ordres, expliqua-t-il en tendant l’objet à Beny’lya. Il y a quelques semaines, les Impériaux ont subi un accrochage à Linuri. Le Quenfis a été envoyé sur les lieux, mais il n’y avait plus que des débris… Dont un qui a attiré notre attention. Un enregistreur secondaire que l’Empire n’a pas récupéré. Les données étaient corrompues, mais mes hommes ont pu les décrypter… Et je pense que ce qu’ils ont trouvé intéressera le conseiller Fey’lya.
Derth prit le disque et l’examina. Des informations inconnues de Cracken…
— Vous pouvez être plus précis ?
— Des relevés de senseurs sur les attaquants. Peut-être que le Réseau Bothan pourra retrouver ces vaisseaux ?
— C’est possible, en effet…
— L’Empire en a sans doute une copie. Ils sont sans doute aussi sur la piste de ces cuirassés.
— Des cuirassés ? répéta Beny’lya, surpris.
— Trois. Classe Rendili, je pense. Peut-être modifiés.
— Entendu. Je vais ramener cela à nos agents.
— Si seulement cela pouvait accélérer la résolution de cette guerre… marmonna Virgilio. J’aimerais vraiment qu’on revienne à l’époque de la République. Vous savez, mon grand-oncle Renator animait une émission sur l’Holonet… Un programme politique qui a été annulé à l’avènement de l’Empire. Il pouvait parler librement. C’était le bon temps… Le bon temps…
Le capitaine n’avait plus l’air très frais. Derth le contempla avec mépris : il n’avait jamais supporté cette faiblesse des humains pour l’alcool. Elle affaiblissait leur corps, débilitait leur esprit et les rendait plus faciles à manipuler. Même les plus sérieux d’entre eux – et Virgilio semblaient en faire partie – étaient sensibles aux effets de la boisson. Derth, lui, ne s’y était jamais laissé prendre. En bon stratège, il traquait la moindre faiblesse. En bon Bothan, il savait qu’un moment d’inattention pouvait signer sa perte.
Il remercia le capitaine ; autant ménager cet allié potentiel, malgré toute la répulsion que lui inspiraient les humains. Puis il s’en alla d’un pas vif et quitta le restaurant aussi vite que possible.
L’air frais de la rue le raviva ; il était artificiel, sentait le métal et une quantité d’autres agents chimiques, mais les effluves humaines étaient moins présentes. Beny’lya contempla la carte de données qu’il avait en main ; si Virgilio avait dit vrai, elle pouvait les mener à de nouveaux alliés… Et à leurs cuirassés.
Il ne put s’empêcher d’éprouver un peu de dépit ; avec sa chance, il s’agirait encore d’humains. 
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Messagepar L2-D2 » Mer 08 Fév 2017 - 17:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 78 lu !

Retour de Beny'lya aux affaires. Voilà donc qu'on apprend que ses collègues militaires le soutiennent, au point presque de douter de la Nouvelle République et d'Ackbar étant donné qu'ils cherchent à le faire passer pour un va-t-en-guerre, un coupable... alors que le commandement s'estime toujours en guerre au point de refuser certaines permissions ! :shock: Voilà un bon ressort sur lequel jouer !

Dans a foulée, voilà qu'on mentionne (à nouveau ? ma mémoire me joue des tours...) de mystérieux cuirassés, sur lesquels, j'imagine, notre retors Bothan va s'empresser d'enquêter. Pour quel résultat ? On le saura sans doute plus tard !

Je suis, une nouvelle fois, impatient de lire la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 08 Fév 2017 - 18:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Retour de Beny'lya aux affaires. Voilà donc qu'on apprend que ses collègues militaires le soutiennent, au point presque de douter de la Nouvelle République et d'Ackbar étant donné qu'ils cherchent à le faire passer pour un va-t-en-guerre, un coupable... alors que le commandement s'estime toujours en guerre au point de refuser certaines permissions ! :shock: Voilà un bon ressort sur lequel jouer !


Attention, Virgilio est un fana des Bothans, sa vision n'est pas partagée par tout le monde, loin s'en faut... Mais effectivement le procès de Beny'lya est mal vu par les jusqu'au-boutistes.

Dans la foulée, voilà qu'on mentionne (à nouveau ? ma mémoire me joue des tours...) de mystérieux cuirassés, sur lesquels, j'imagine, notre retors Bothan va s'empresser d'enquêter. Pour quel résultat ? On le saura sans doute plus tard !


Ils ont été mentionnés à l'avant-dernier chapitre de Pellaeon, en fait... Mais vu que ça remonte à plusieurs mois, c'est normal que tu ne t'en souviennes pas. ^^
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 09 Fév 2017 - 21:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu!
Encore une fois, l'histoire officielle (et néanmoins Legends) et ta propre version se mêlent intimement. Cela pourrait être une "scène coupée au montage" de l'Héritier de l'Empire :oui:

Jagen Eripsa a écrit:
Attention, Virgilio est un fana des Bothans, sa vision n'est pas partagée par tout le monde, loin s'en faut...

Et, avec les bons arguments, il pourrait même réviser sa position. Mais peut-être as tu prévu de modifier ce chapitre?
Oui, je sais: je n'ai qu'à attendre la suite. :chut:

Jagen Eripsa a écrit:
Il ne put s’empêcher d’éprouver un peu de dépit ; avec sa chance, il s’agirait encore d’humains.

Bah, ça pourrait être pire: il pourrait avoir affaire à des corelliens :siffle:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 09 Fév 2017 - 21:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Bon, je vois que j'ai à faire à un connaisseur... Donc je me contenterai de dire, comme tu l'as deviné, qu'il te faudra attendre la suite. :D
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Messagepar mat-vador » Dim 12 Fév 2017 - 0:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale

L'irruption de cuirassés provenant de la Flotte Katana :P risque d'éxacerber les tensions internes chez les Républicains et de provoquer une petite course à qui mettra la main sur le plus de vaisseaux.

Miam, miam je me délecte d'avance. :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 13 Fév 2017 - 11:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Oh, la course aura bien lieu... Mais elle pourrait être différente, bien différente... :sournois:

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 79

D’un bref coup sur le gouvernail, Grodin ramena le cargo à tribord et évita ainsi de justesse l’astéroïde. En temps normal, il aurait sans doute lâché un ou deux jurons bien sentis, mais il était trop concentré pour le faire en ce moment.
— Cible en vue, annonça son copilote – un stormtrooper lui aussi habillé de l’imposante combinaison Zéro-G.
— Je la vois, répondit-il.
C’était une plateforme étroite, à peine de la taille de son vaisseau. Il n’allait pas avoir droit à l’erreur ; il lui fallait en viser le centre… Et l’atteindre.
Et avec ces astéroïdes un peu partout…
— Doucement. On ralentit le régime des réacteurs…
— Oui, colonel.
— Encore…
Ils étaient presque à la vitesse idéale pour une approche.
— C’est bon ! s’exclama-t-il sans quitter de l’œil les senseurs. Maintenant, il faut qu’on se positionne convenablement avec l’aide des répulseurs.
Plus qu’une cinquantaine de mètres…
Quarante…
— Déployez le train d’atterrissage…
— Tout de suite.
Vingt…
Allez… On y est presque…
Dix… Neuf… Huit… Sept… Six…
Tout devint soudainement noir.
— Échec de la mission, annonça une voix synthétique dans son casque.
— Bordel de merde ! lâcha Tierce pour évacuer sa rage.
Il y était ! Il y était presque !
— Foutu programme ! lança-t-il en sortant du cockpit du simulateur avec sa lourde armure. Conçu comme un pied !
Le superviseur de l’entraînement ne se démonta pas, même s’il faisait trois têtes de moins que Grodin – sans l’armure.
— Les paramètres sont conformes aux critères définis par le Grand Amiral, répondit-il, impassible.
— Les astéroïdes vont dans tous les sens ! Ce n’est pas logique !
— Non, en effet. Mais c’est un bon entraînement pour ce que vous allez devoir faire lors de la mission.
— D’habitude, un simulateur sert à répéter la mission, pas à se préparer pour tout à fait autre chose !
— Je vous le répète, les paramètres…
— Au diable les paramètres !
— J’ai trouvé ça intéressant, moi, fit une nouvelle voix.
Grodin se tourna lentement – Aussi vite que le lui permettait l’armure – vers le nouvel arrivant.
— Ris autant que tu veux, Daiven. Tu n’aurais sans doute pas fait mieux !
— C’est même certain, approuva Carson. Armure ou pas armure, je n’aime pas piloter.
Il s’approcha alors que Grodin et son coéquipier retiraient l’équipement de spacetrooper. Tierce activa la procédure d’éjection. Gigantesque exosquelette de métal, la carapace se sépara et il put s’en extraire tant bien que mal. Des droïdes de maintenance approchèrent pour reconduire les deux armures dans les réserves.
— Je n’aimerais pas avoir ça sur le dos, commenta Daiven en suivant les chariots à répulseurs des yeux.
— Oh, il y a des servomoteurs pour la mobilité, ce n’est pas aussi lourd que ça en a l’air… Et puis, vu l’usage, c’est mieux d’être bien protégé.
— Tu peux bien avoir un mètre de blindage, s’il y a une microfissure laissant passer l’air, tu es fichu…
— Merci pour l’optimisme.
— De rien !
Le responsable de la salle, après avoir débriefé le copilote, revint vers eux.
— Colonel Carson, salua-t-il à l’attention de Daiven. Colonel Tierce… Dans l’ensemble, vos exercices sont plutôt satisfaisants.
Grodin le regarda avec un mélange de mépris et de scepticisme. Il avait servi l’Empereur Palpatine en personne, après avoir survécu à Yinchorr… Il ne s’était jamais contenté de « plutôt satisfaisant ». Surtout après avoir échoué à une simulation… Il voulait être le meilleur.
Et, en cet instant, il n’y arrivait pas.
— Il faudrait peut-être faire appel à quelqu’un d’autre. Je n’ai pas beaucoup d’expérience pour le pilotage des cargos.  Je suis plutôt…
— Ce ne sera pas un cargo que vous piloterez.
Daiven haussa les sourcils.
— Un transport de troupes ? Pauvres gars…
Grodin lui fila un coup de coude « amical » pour le faire taire.
— Comment ça, « pas un cargo » ? Je viens de passer deux semaines à m’entraîner sur votre putain de simulateur et c’est maintenant que vous m’annoncez ça ?
— Je vous ai dit que le Grand Amiral avait donné des consignes. « Un vaisseau petit et peu maniable en danger de destruction permanente, dans le cadre d’une bataille de grande envergure ». C’est ce qu’il a noté… Et ce que j’ai interprété, expliqua le petit homme en s’excusant presque.
Tierce laissa échapper un soupir audible.
— J’ai été franc avec vous, colonel, reprit-il aussitôt. Vous pourrez au moins reconnaître cela.
— J’aurais préféré le savoir plus tôt, marmonna l’ex-Garde. Mais je vous remercie.
— Vous partez dans douze heures. Je vous conseille de vous reposer d’ici là, le voyage vers Dekanon risque d’être inconfortable.
Il s’éloigna aussi soudainement qu’il était apparu. Grodin le suivit des yeux pendant quelques instants, puis revint vers Daiven.
— Alors, quoi de neuf ?
— Marchons un peu, suggéra Carson.
Ils quittèrent la salle où s’entassaient les simulateurs et prirent la direction de l’entrée du complexe. Les abords du Mont Tantiss étaient à présent sécurisés, même si cela restait un bien grand mot pour un monde majoritairement sauvage. Ils montrèrent leurs cylindres d’accréditation et sortirent des tunnels pour enfin respirer l’air libre. Après le confinement de l’armure Zéro-G, c’était un véritable soulagement pour Grodin.
— Des souvenirs en vue ? demanda Daiven en voyant son air satisfait.
— Non, pas vraiment, répondit Tierce après quelques instants de réflexion. J’ai toujours été citadin… La dernière fois que je me suis retrouvé dans un environnement de ce genre, c’était sur Magagran et ça ne m’a pas vraiment porté chance. J’étais en service chez les stormtroopers, et l’Empereur est mort…
— Tu le regrettes ?
— Pourquoi cette question ?
— Il y avait beaucoup de Gardes Royaux à bord de l’Étoile de la Mort. Et de nombreux autres se sont suicidés en apprenant la nouvelle. Isard et Pestage ont même recruté des soldats classiques pour porter l’armure rouge. Et ce qui restait de la Garde sur Yinchorr a disparu, à ce qu’on dit. Alors ?
Grodin acquiesça lentement ; repérant un carré d’herbe qui n’avait pas encore été piétiné par les walkers en patrouille, il fit signe à Daiven pour qu’ils aillent s’y asseoir.
— C’est compliqué, commença-t-il quand ils furent assis. Palpatine imposait le respect, et, contrairement à Thrawn… Je comprenais ses décisions. Mais il était cruel. En fait, l’embrigadement qu’il exigeait de nous n’a pas vraiment marché, sur moi.
Il s’interrompit pendant une poignée de secondes.
— Je t’ai déjà parlé de Sevvion ?
— Qui ça ?
— Sevvion Xanxsi. C’était mon partenaire sur Yinchorr.
Carson le regarda fixement, l’air gêné.
— Il y a des rumeurs, sur l’entraînement de la Garde…
— Elles sont vraies. Cela fonctionne par binômes. On étudie ensemble, on s’entraîne ensemble, on vit ensemble… Et, parfois, la proximité crée des tensions. De… De différentes natures.
— Tu veux dire qu’il… ?
— Oui. Il m’aimait.
— Et toi ?
— Il ne m’attirait pas, et… J’étais obsédé par l’Empire, l’Empereur, le devoir… Pas si différent de ce que je suis maintenant, en fait. Mais le fait que ça soit à sens unique ne le dérangeait pas.
— Que s’est-il passé ?
— Le dernier jour de l’entraînement se faisait en présence de l’Empereur. On sentait que c’était l’aboutissement, que rien ne serait plus pareil, mais le… Le duel à mort… Quand ils nous l’ont annoncé… J’ai échangé un regard avec Sevvion. Furtif, rapide. Mais j’ai compris qu’il renonçait. Il préférait que je le tue, plutôt que de me tuer moi. Tu réalises ce que ça représente ?
— Oui, je comprends parfaitement, répondit Daiven avec un regard étrange.
— Et moi, je l’ai tué. Nous nous sommes battus pour la forme… C’était facile, nous connaissions chacun les parades de l’autre… Puis à un moment il ne s’est pas protégé. La lame qui pénètre dans son corps… C’était… Il est tombé. Et je l’ai achevé. Un coup. Bref. Fatal.
Il se tût, observant le paysage. La grande vallée boisée qui s’étendait devant eux semblait ne pas avoir de fin. Il y avait bien, au loin, quelques hauteurs visibles, mais rien n’ayant la majesté du Mont. Sur leur gauche, en contrebas, le village où continuaient à habiter les indigènes, sous la surveillance constante des forces impériales. Il n’y régnait qu’une faible activité ; Grodin se concentra sur quelques-uns de ces êtres étranges et les observa vaquer à leurs occupations.
— Je suis désolé de t’avoir rappelé ça, murmura Carson.
— Il faut que je m’en rappelle, contra Tierce. Je suis en vie grâce à lui, après tout. Il était bon – très doué même. Je n’ai gagné que parce qu’il m’a laissé faire. Après… J’imagine que tu as connu ça, toi aussi ? Le sentiment que l’Empire est tout. Il absorbe ta vie, ton esprit. Ta conscience.
— Je le sais plus que quiconque. Je lui dois mon existence…
— Donc tu comprends mon schéma de pensée pendant les années qui ont suivi. Le visage de Sevvion a peu à peu disparu de mon esprit… Mais je crois que la mort de Palpatine a agi comme un électrochoc. J’ai recommencé à me poser des questions que j’avais occultées, à penser par moi-même. Une véritable libération. J’ai arrêté d’obéir aveuglément aux ordres et je me suis mis à penser aux miens, à ceux aux côtés desquels j’ai combattu… Et à Sevvion.
Daiven resta silencieux pendant quelques instants, puis il lui demanda :
— Tu penses aussi à ceux qu’on a perdus sur Brentaal ?
— Bien sûr.
— Moi aussi. Et à ceux qui sont morts pendant l’évasion de la prison bothane… C’est toujours dur de perdre des proches. C’est ce que je disais au p’tit Tavill, l’autre fois… Il faut se souvenir d’eux, de leur sacrifice pour la cause…
— Attends un instant.
Grodin était resté pensif, jusqu’à ce qu’il entende un mot – un nom qu’il espérait avoir mal compris.
— Tu l’as dit à qui ?
Daiven le regarda bizarrement.
— Eh bien, à Celric… Tu sais, Celric Tavill, le gamin qui a piloté notre navette pour la mission sur Ord Mantell.
— Ah… Et il vient d’où ?
— De Polcaphran, répondit Carson, au grand dam de son ami.
Ses souvenirs commençaient à ressurgir… Un événement qu’il aurait préféré oublier.
— Ses parents…
— Ils sont morts, à ce qu’il m’a dit. Tués lors des émeutes du virus Krytos sur Coruscant…
— Non.
Ses craintes se confirmaient.
— Si ce sont bien ceux auxquels je pense… Edwin et Lysiane Tavill… Ils n’ont pas été tués par des non-humains malades.
— Tu as quelque chose à voir avec ça ? demanda calmement Carson, perspicace.
— C’étaient des Rebelles… Mais ça n’excuse pas vraiment, en fait…
Il regarda son ami dans le blanc des yeux.
— Le gamin risque de m’en vouloir s’il l’apprend… C’est moi qui les ai livrés à Ysanne Isard. 
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Messagepar XeNoM » Mar 14 Fév 2017 - 13:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je viens de me faire les 20 premiers chapitres (oui, j'ai un peu de retard :whistle:) J'adore la manière dont tu écris, c'est fluide et agréable à lire. Je ne vais pas pouvoir dire grand chose de plus avec 50 chaps qui m'attendent, mais c'est vraiment l'une des meilleures fics qu'il m'a été donné de lire ! :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 15 Fév 2017 - 21:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! J'espère que le reste te plaira également. :jap:
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Messagepar mat-vador » Jeu 16 Fév 2017 - 21:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Pour le coup, j'ai ressenti un intérêt pour ce Grodin! Et son histoire personnelle de Garde Royal surtout avec Sevvion (je le connaissais pas celui-là :shock: ) est vraiment prenante.
Je me demande comment Celric va réagir en apprenant le rôle de Grodin dans la mort de ses parents :sournois: . je crois que j'ai ma petite idée étant donné qu'il va être entraîné par un certain Jedi Fou :diable: ..
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 16 Fév 2017 - 22:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

mat-vador a écrit:Sevvion (je le connaissais pas celui-là :shock: )


En même temps, je viens de le créer... :paf:

Et pour le reste, je te laisse imaginer. :D
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Messagepar L2-D2 » Dim 19 Fév 2017 - 18:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 79 lu !

A chaque fois, je me fais avoir : je commence un dialogue entre deux de tes personnages... et on part dans complètement autre chose. Et le pire, c'est que ça marche à chaque fois ! :x

Pour le coup, ta dernière nouvelle en date est parfaitement en lien avec ce Chapitre (ami lecteur, si tu ne l'as pas encore fait, rue-toi dessus !), où on apprend énormément sur Tierce, son passé, sa psychologie... et ses "doutes" envers Thrawn ? Après Poldrei, voilà un second personnage qui n'est un soutien sans failles du Grand Amiral mais qui commence à se poser deux-trois questions... :sournois:

Comme d'habitude, quoi : la suite, vite !
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 02 Mar 2017 - 22:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je me rends compte qu'à force de prendre du retard dans mon chapitre j'ai même pas répondu à ton post... :transpire:
Je le ferai à la fin de ce message-ci. :jap:



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Chapitre 80

Au cours des semaines qui suivirent leur réaffectation sur Sluis Van, les Rogues effectuèrent plusieurs missions d’escorte sans histoire. Une fois seulement ils se retrouvèrent face à un groupe de pirates un peu trop téméraire, qui s’enfuit en voyant l’escorte du convoi ciblé.
Résultat, la surveillance s’était un peu relâchée, et cela inquiétait vraiment Corran. Heureusement, il n’était pas le seul.
— C’est toujours le même problème, lâcha Wedge, fataliste. La Nouvelle République a encore du mal à tenir le rythme… Nous manquons d’hommes et de matériel, comme du temps de la Rébellion. Mais aujourd’hui, nous contrôlons des milliers de mondes qu’il faut protéger des Impériaux, des seigneurs de guerre et des criminels. Nous sommes sur tous les fronts.
— Nous n’utilisons pas la conscription, ni la réquisition, rappela Tycho. Donc nous ne disposerons jamais des mêmes forces que l’Empire.
— On croirait entendre un regret ! s’exclama Corran.
— C’est juste un constat, indiqua l’Aldéranien. Nous ne pouvons pas nous battre à armes égales.
— C’est sûr. L’avantage, c’est que nous savons comment nous débrouiller avec trois fois rien. Nos adversaires, eux, ont toujours eu des ressources presque illimitées… Et ils doivent composer avec une nouvelle donne, bien moins favorable.
— Tu as raison, Wedge.
— Mais c’est justement ce qui m’inquiète, intervint Horn. Ce qui s’est passé sur Ord Mantell correspond précisément à cette évolution que nous redoutons.
— Exact, sauf que ça ne s’est pas reproduit depuis. Pourquoi, je n’en ai aucune idée…
— J’ai hâte de reprendre l’offensive, avoua Tycho. Pour l’heure, nous sommes cantonnés à la protection de cargos… Et pendant ce temps-là, le conflit n’avance pas. Quand retournerons-nous sur le Sewell ?
— Je l’ignore, répondit Wedge. Peut-être quand…
Il s’interrompit. Des éclats de voix provenaient d’une pièce voisine ; Corran en distingua trois, distinctes, dont deux particulièrement vives.
— …pas à toi de me dire ce que je dois faire ! lança la seule tonalité qu’il parvint à reconnaître.
— Ah oui ? Parce que tu penses que tu peux le savoir toute seule ? répliqua un homme.
Wedge leur fit signe de s’arrêter ; ils écoutèrent.
— Les enfants, calmez-vous… dit une troisième voix, de femme cette fois, qui se voulait apaisante.
— Non, maman, non ! s’emporta la jeune femme. Il n’a pas le droit de parler ainsi !
— Tu as vu ce qu’elle fait ? Elle est manipulée et elle ne s’en rend même pas compte ! Tu crois quoi ? Tu penses que tu te bats contre l’Empire ?
— Parfaitement !
— Faux : tout ce qui t’intéresse, c’est d’exercer ta petite vengeance insensée ! Tu ne vaux pas mieux que lui¸ finalement !
— Retire ce que tu viens de dire !
— Tu n’es qu’un pion ! Ils se servent de toi ! Tu le sais !
Siveline jaillit de la pièce comme un cyclone, et s’éloigna du même pas sans leur accorder le moindre regard. Deux silhouettes apparurent dans l’encadrement de la porte.
— Rattrape-la, Thalas, dit une voix douce.
Un jeune homme d’une vingtaine d’années sortit en courant à son tour ; une fois encore, les trois pilotes passèrent inaperçus. Enfin la troisième personne apparut à son tour. C’était une femme d’âge mur, aux cheveux châtains courts. Elle regarda dans la direction où Siveline était partie, l’air mi-peinée mi-amusée ; puis, après quelques secondes, elle s’aperçut de la présence de Corran Wedge et Tycho.
— Désolé pour ce vacarme. Je suppose que vous avez entendu ?
— Malgré nous, s’excusa Wedge. Vous êtes la mère de Siveline ?
— Effectivement, commandant Antilles. Si je me souviens bien, vous êtes le capitaine Celchu… Et le lieutenant Horn ? demanda-t-elle en leur serrant la main tour à tour.
— Nous serions-nous déjà rencontrés ?
— Non, mais j’ai suivi le procès qui a suivi la prise de Coruscant il y a deux ans. J’aime me tenir au fait de l’actualité galactique.
— Je vois.
Elle les regarda en silence, pendant quelques secondes, comme pour les jauger.
— Je souhaiterais vous remercier pour avoir protégé ma fille jusqu’ici. Je sais à quel point le combat peut être difficile, que rien n’est assuré, mais jusqu’ici… Merci.
— Nous faisons notre devoir, rappela Tycho.
— Et nous protégeons les nôtres, renchérit Corran. Et elle ne manque pas de talents…
— Sans être au niveau de l’escadron Rogue, devina Mme Jaderan.
— Elle compense par son entrain, assura Wedge. Elle est très motivée…
— Seulement motivée ?
— Un peu obstinée, il faut l’avouer, s’amusa Horn. Elle déteste viscéralement l’Empire et elle le fait savoir…
La remarque arracha un sourire à la mère de Siveline.
— Elle a hérité du caractère de son père.
Elle hésita, puis reprit :
— Commandant, je dois vous demander… Savez-vous qui est à l’origine de l’intégration de ma fille dans votre escadron ?
Wedge s’apprêtait à répondre, mais il n’en eut pas le temps :
— Il n’a pas le droit de te le dire.
Corran se retourna brusquement. Au bout de la coursive se tenait un homme de grande taille, vêtu d’un uniforme parfaitement bien ajusté. En le voyant, le Corellien ne put s’empêcher de penser à son ennemi défunt, Kirtan Loor ; le nouveau venu avait le même maintien raide et le menton relevé, une posture caractéristique des officiers impériaux.
De fait, Leight Barton en avait longtemps été un. Ce natif d’Anaxes était l’héritier d’une des plus vieilles familles de ce monde traditionnellement militaire ; les Barton se targuaient d’être issus de la petite noblesse martiale de l’Empire d’Azure, qui dominait ce secteur avant la naissance de la République. Comme ses ancêtres avant lui, il avait étudié à l’académie d’Anaxes. Son père, le colonel Theran Barton, avait commandé le siège de Foerost au début de la guerre des Clones et y était mort au combat contre la flotte Bulwark. Leight, lui, était entré au service de l’Empire dès son avènement en devenant l’aide de camp de l’amiral Adar Tallon. Comme son mentor, sa réputation était née sur le champ de bataille : pendant la campagne de pacification des Confins Ouest, il était devenu l’un des officiers les plus en vue de l’Ordre Nouveau.
Mais c’est près de vingt ans plus tard qu’il avait gagné en notoriété, de façon inattendue, en devenant le premier commandant de destroyer à déserter avec vaisseau et équipage. La défection de Barton avait sonné l’Empire et encouragé de nombreux autres ralliements à la cause rebelle.
Pourtant, tout au long de la Guerre Civile Galactique, l’amiral était resté loin des combats. Pour ses partisans, sa notoriété et celle de son vaisseau étaient un danger pour la toute jeune Alliance, ce qui justifiait cette discrétion longue durée. Pour ses détracteurs, évidemment, c’était une toute autre histoire.
Depuis la mort de l’Empereur, il s’était davantage investi auprès de la Nouvelle République, mais les nombreuses tensions avec le Conseil Provisoire l’avaient gardé à l’égard des principales offensives. Leight Barton n’était pas apprécié par ses pairs ; mais cette popularité, de toute façon, ne l’intéressait guère.
— Que fais-tu là ? demanda aussitôt Mme Jaderan, agacée. Tu savais que je venais ?
— Bien sûr, répondit-il en avançant vers eux. Nous sommes sur une station militaire, tu as donc dû demander une autorisation… Et j’en ai été averti.
— Tu me surveillais ?
— Je me doutais que tu viendrais, dit-il en arrivant à leur hauteur.
— Et si Siveline avait demandé une permission ?
— Allons, Athalée. Je la connais.
— Amiral Barton, salua Wedge, circonspect.
— Oui, je vous ai remarqué, Antilles, répondit l’Anaxsi. Qu’y-a-t-il ?
— La question de Mme Jaderan était légitime. Pourquoi ne pas y répondre ?
Wedge tentait de garder un ton respectueux, mais Corran sentit que son ami était partagé entre l’agacement et le mépris.
— Je voudrais savoir pourquoi Siveline a été affectée à notre escadron.
— Oh, vraiment ? dit Barton d’une voix grinçante. Vous « voudriez » savoir. Eh bien, commandant, sachez que vos désirs ne m’importent guère. Le dossier de Mlle Jaderan remplissant les critères d’affectation, j’ai jugé utile de l’affecter à votre escadron, et l’État-Major de la Nouvelle République m’a approuvé. Point.
— C’était toi ? réagit vivement la mère de Siveline.
Barton ferma les yeux, comme sous le coup de l’agacement.
— Maintenant, Antilles, veillez à quitter cette zone. Je dois m’entretenir avec mon ex-femme pour régler cette affaire.
Le regard de l’amiral était si glacial que les Rogues ne songèrent pas, pour une fois, à contester cet ordre. Mais c’était aussi dû au choc qu’ils ressentaient à cause de ce sous-entendu.
— Je n’aime vraiment pas ça… marmonna Wedge alors qu’ils s’éloignaient.
— Vous pensez comme moi ? demanda Corran.
— Ça me paraît la seule explication plausible, approuva Tycho. Siveline est la fille de l’amiral Barton.
— C’est lui qui a visé son dossier, rappela Antilles. Pourquoi l’envoyer dans un escadron aussi dangereux que le nôtre ?
— Il y a bien eu Pash Cracken…
— Mais il n’était pas là sur recommandation de son père, contra Wedge. Et c’était déjà un pilote aguerri.
Corran ne put qu’acquiescer. Une fois de plus, il avait le sentiment de se retrouver au cœur d’une magouille politique aux fondements insoupçonnés.
Et il détestait ça.



Donc, comme à l'accoutumée, merci pour la lecture et le comm' ;)

L2-D2 a écrit:Pour le coup, ta dernière nouvelle en date est parfaitement en lien avec ce Chapitre (ami lecteur, si tu ne l'as pas encore fait, rue-toi dessus !), où on apprend énormément sur Tierce, son passé, sa psychologie... et ses "doutes" envers Thrawn ? Après Poldrei, voilà un second personnage qui n'est un soutien sans failles du Grand Amiral mais qui commence à se poser deux-trois questions...


Mes personnages doutent tous pas mal. Je pense qu'au coeur d'une guerre c'est normal de douter, que tous les camps sont soumis à cela (sauf peut-être les fanatiques ultimes). Pour l'Empire, il y a aussi l'effondrement du régime et la disparition de Palpatine qui est un facteur important. C'est évoqué dès la sortie de la Croisade Noire en 1992... Les Impériaux perdent beaucoup en assurance après Endor.
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Messagepar mat-vador » Sam 04 Mar 2017 - 22:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu!!
C'est drôle maisje m'attends à voir débarquer sous peu ce cher Thrawn pour faire son marché au milieu de ces jolis croiseurs Mon Calamari tout jolis tout mignons qui ne demandent qu'à être cueillis :sournois: .
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 05 Mar 2017 - 15:45   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

C'est apparemment vers ça qu'on se dirige... Apparemment... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Lun 06 Mar 2017 - 8:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 80 lu !

Tonnerre, j'ai mis du temps à me rapeller de Siveline et du peu que l'on savait d'elle, histoire de mieux appréhender ce Chapitre ! :transpire:

Comme d'habitude, la qualité d'écriture est là, le rythme dans les dialogues aussi. Et comme Corran, j'en viens à craindre un nouvel assaut de la part de Thrawn, qui pourrait être encore plus dévastateur que la perte de l'Aventurier Errant... A moins que la "magouille politique" que craint le personnage en fin de Chapitre n'éclate au grand jour. Manquerait plus que Leigh Barton soit en réalité au service de Thrawn, tiens !

Toujours aussi impatient de lire la suite, en tout cas ! :oui:

(et pas de problèmes pour les réponses tardives, je préfère largement que ce temps-là soit consacré à la rédaction du prochain Chapitre ! :D )
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Messagepar Alfred M. » Mar 07 Mar 2017 - 12:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon j'arrive un peu sur le tard, je viens de lire le Ch. 3. Si c'est pour montrer que Fey'lya comprend rien en stratégie militaire en le faisant designer Borosk comme cible, ben ça marche super bien :D
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Messagepar Alfred M. » Mer 08 Mar 2017 - 12:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:- J'ai repris pour la composition de l'Escadron Rogue un mélange entre celles des tomes 8 et 9 de la série des X-Wings, tous les pilotes sont d'Allston ou de Stackpole. :cute:


C'est la fin de la grande époque, Nawara Ven et Rhysati Ynr sont déjà partis, l'un pour reprendre sa carrière d'avocat, l'autre pour travailler pour Xucphra (l'entreprise familiale de sa défunte wingmate, Erisi Dlarit. Coïncidence ? Je ne crois pas :sournois: ). Mais bon on est dans une uchronie donc, si la situation se fait sentir ils pourraient revenir :x .

Jagen Eripsa a écrit:- La localisation du chapitre et les récits autour sont inspirés par l'excellent jeu Rogue Leader, un "must to have" où c'était l'un des missions les plus exaspérantes ! Je n'ose imaginer combien d'autres joueurs ont eu envie de lancer un plaid à Mon Mothma qui s'exclamait toutes les trente secondes 'Leader Rogue, où est notre couverture ?!?" :D


J'ai fait immédiatement le rapprochement avec le jeu :D
D'ailleurs ce n'est pas Mon Mothma mais la capitaine du Redemption qui réclame qu'on protège son vaisseau, comme à Endor.
Alfred M.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 09 Mar 2017 - 1:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos commentaires, je vais y répondre après ce nouveau chapitre. :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 81

— Capitaine, nous sommes parés, annonça le lieutenant Tschel à son supérieur. Liaison établie.
Pellaeon acquiesça.
— Bien, approuva-t-il en remerciant le jeune homme d’un signe de tête avant de se tourner vers sa console. Ici le capitaine Pellaeon du Chimaera. Je souhaite parler au chef contrebandier Talon Karrde. Ici le capitaine Pellaeon du Chimaera
L’écran du poste se troubla brusquement avant d’afficher les traits d’un humain d’âge moyen.
— Ici la base de Talon Karrde, répondit-il. Bien reçu, Chimaera. Nous allons prévenir le capitaine Karrde… Patientez s’il vous plaît.
Il disparut aussi vite qu’il était apparu ; au même instant, le Grand Amiral Thrawn entra sur la passerelle de commandement, en compagnie de l’amiral Rogriss.
Depuis leur retour dans cette partie de la Galaxie, proche des territoires impériaux, il était leur invité à bord du Chimaera. C’était une demande expresse du Moff Poldrei, qui souhaitait faire de l’amiral son conseiller militaire personnel et espérait donc qu’il pourrait améliorer ses capacités stratégiques aux côtés de Thrawn.
Mais aujourd’hui, il allait se retrouver seul…
— Alors, capitaine ?
— Nous venons de les contacter, amiral, dit-il au non-humain qui approchait. Leur opérateur va prévenir Karrde.
— Parfait… Je veux un rapport sur l’activité au sol avant notre départ, ordonna-t-il aux techniciens présents sur le pont. Capitaine, notre navette nous attend.
Pellaeon acquiesça et, après avoir confié le commandement du vaisseau à Rogriss, il rejoignit le Grand Amiral. Ils se dirigèrent ensemble vers le hangar où attendaient trois navettes de classe Lambda. L’une d’elles avait encore sa rampe abaissée, n’attendant plus que ses passagers… Et les ordres de vol.
Karrde n’avait pas encore répondu.
Ils s’installèrent dans le compartiment des voyageurs de la Lambda, attendant que le contrebandier les recontacte. Ce qu’il fit au bout de quelques minutes.
Le visage de Karrde apparut sur l’écran portatif qu’avait emporté Pellaeon. Avec son bouc noir et ses cheveux mi-longs tirés en arrière, il avait l’apparence d’un pirate d’holofilm. Sa voix chaleureuse était celle d’un séducteur-né.
— Commandant Pellaeon, ici Talon Karrde. Je vous prie de m’excuser pour cette attente. Que puis-je faire pour vous ?
— Je vais lui répondre, annonça Thrawn avant d’activer la connexion. Bonsoir, capitaine Karrde. Je suis le Grand Amiral Thrawn.
 Bonsoir, amiral, répondit le contrebandier sans se laisser impressionner. C’est un honneur inespéré. Puis-je vous demander le motif de cet appel ?
— Vous l’aurez déjà deviné en partie. Nous avons besoin d’un supplément d’ysalamiri, et nous aimerions votre permission pour une nouvelle récolte.
Pellaeon tiqua en entendant ces mots. Il ne comprenait toujours pas pourquoi le Grand Amiral prenait autant de précautions vis-à-vis de rebuts comme Karrde.
Les troupes du Chimaera pourraient détruire sa misérable base en un rien de temps. Et nous n’aurions plus besoin de nous prosterner devant lui…
— Mais certainement. Cependant, si je puis me permettre… Vous les usez plutôt rapidement. Auriez-vous des difficultés à les garder en vie ?
Thrawn afficha une expression de surprise polie.
— Mais aucun d’eux n’est mort, capitaine. Il nous en faut simplement d’autres.
— Oh, je vois.
— J’en doute. Mais peu importe. Capitaine, je me disais que, puisque nous sommes sur place, le moment serait opportun pour que nous ayons un petit entretien.
 Quel genre d’entretien ?
— Je suis convaincu que nous avons des sujets d’intérêt communs, dit Thrawn. Par exemple, le marché des nouveaux vaisseaux de guerre.
— Des vaisseaux de guerre ? répéta Karrde, hésitant.
— Mais oui, répondit le Grand Amiral avec un sourire furtif. Ne vous inquiétez pas : je ne pense pas que vous ayez des bâtiments de guerre intéressants en stock. Mais un homme qui dispose de tous vos contacts pourrait être à même d’en acquérir, non ?
— Je ne crois pas que je dispose d’autant de contacts, amiral, fit Karrde sur un ton d’excuse polie. Je ne pense pas que nous soyons en mesure de vous aider.
L’expression de Thrawn ne changea pas, mais son ton se fit plus menaçant.
— Mais vous allez quand même essayer. Et puis, vous nous avez déjà refusé votre aide dans notre recherche de Luke Skywalker.
 Je suis désolé de n’avoir pu être d’aucun secours, amiral. Ainsi que je l’ai expliqué sur le moment à votre représentant, nous étions sous de sévères contraintes de délais. Et nous ne pouvions nous passer du moindre vaisseau.
Thrawn haussa brièvement les sourcils.
— Sur le moment, dites-vous ? Mais, capitaine, nous cherchons toujours Luke Skywalker.
Et sans succès, pour le moment. Pellaeon avait personnellement réceptionné une vingtaine de rapports d’échec de la part de « prestataires privés » ; d’autres contrebandiers à qui Thrawn avait demandé leur aide.
— Encore ? Mais votre représentant m’a dit que Skywalker était à bord d’un X-Wing Incom. Si vous ne l’avez toujours pas trouvé, il est impossible que son système vital ait pu tenir aussi longtemps.
— Ah, je vois pourquoi nous ne nous comprenons pas, dit Thrawn en hochant la tête. Oui, normalement, ce que vous dites serait juste. Mais Skywalker est un Jedi, et les Jedi, au nombre de leurs tours, ont la capacité de se mettre en transe.
Il s’interrompit, faisant discrètement signe au pilote de décoller.
— Donc, vous avez encore largement le temps de vous joindre à nous.
— Je comprends. C’est intéressant. Je suppose qu’il s’agit encore d’une de ces nombreuses choses que les êtres normaux ignorent à propos des Jedi.
— Nous aurons peut-être le temps d’en discuter quand je serai sur Myrkr, dit Thrawn.
— Je crains que nous n’ayons guère de quoi vous distraire, répondit Karrde, les lèvres rigides. Nous n’avons pas été prévenus suffisamment à l’avance.
— Mais nous ne sommes pas là pour nous distraire, l’assura le non-humain. Ainsi que je vous l’ai dit, je désire seulement avoir un entretien avec vous… Et votre lieutenante, Mara Jade.
— Ma lieutenante… ? Mais…
— Très bref. Je sais à quel point vous êtes occupé.
— J’apprécie ces égards, fit Karrde. Mais si vous voulez bien m’excuser, amiral, il faut quand même que je fasse le nécessaire pour vous recevoir.
— À très bientôt.
Pellaeon interrompit la communication et regarda le Grand Amiral ; son regard écarlate semblait quelque peu absent, comme si ce génial esprit était perdu dans ses pensées.
— Amiral… ? dit-il, hésitant.
— Voilà une conversation intéressante, commenta Thrawn à voix basse.
— Je n’y ai vu que de bonnes manières, mais pleines d’hypocrisie. Ce n’est qu’un contrebandier.
— C’est là que vous vous trompez, capitaine. Karrde n’est pas qu’un simple hors-la-loi. L’argent ne l’intéresse pas, ou du moins pas autant qu’il ne le prétend.
— Vraiment ?
— C’est évident. Il a montré à nos troupes comment s’occuper des ysalamiris, sans rien exiger en retour. Un véritable mercenaire saurait en tirer profit. Non, il voulait observer nos actions. Je suis persuadé qu’il réfléchit à l’usage que nous pouvons faire des créatures ; il l’a encore manifesté aujourd’hui. C’est en cela qu’il est dangereux ; parce qu’il cherche à collecter le maximum d’informations.
— Je vois.
— Le savoir, capitaine. Voilà la richesse la plus inestimable de la galaxie.
— Oui, amiral.
Le convoi de navettes entrait dans l’atmosphère, encadrée par une escorte de chasseurs TIE.
— Amiral, j’ai une autre question, reprit Pellaeon après quelques instants de silence.
— Je vous écoute.
— Vous avez parlé de vaisseaux de guerre. Pensez-vous vraiment que Karrde dispose d’informations nous intéressant ?
— Mais oui. Souvenez-vous du raid sur Linuri, capitaine. Notre assaillant inconnu et ses mystérieux cuirassés…
— Je m’en rappelle, assura Pellaeon.
— S’il ne s’agit pas d’une filière rebelle, alors cette flotte doit s’alimenter quelque part. Sans doute au marché noir. Et Karrde dispose peut-être d’informations sur ce sujet.
— Entendu, amiral. Merci.
Thrawn se permit un nouveau sourire.
— Souvenez-vous, capitaine, que les questions peuvent avoir des valeurs constructives. Le tout est de savoir quand les poser… Aussi, j’entends que vous me laissiez mener la discussion avec Karrde et son associée à ma façon. Sans intervenir.
— Bien sûr, monsieur.
Ils approchaient à présent du sol, et la navette décélérait à présent pour préparer son approche. Thrawn se leva doucement et Pellaeon l’imita ; avec un dernier sursaut, le vaisseau se posa et la rampe s’abaissa.
Ils en descendirent et virent le petit groupe de contrebandiers – majoritairement des hommes, à l’exception d’une femme à l’abondante chevelure rousse – qui venait vers eux depuis l’entrée de leur base à moitié enterrée sous l’immense forêt visible à perte de vue. Le plus grand de tous s’avança et prit la parole :
— Grand Amiral Thrawn, je vous souhaite la bienvenue sur ce petit coin de planète qu’est Myrkr. Je suis Talon Karrde.
— Ravi de vous rencontrer, capitaine, fit Thrawn avec une brève inclinaison de tête.
— Je dois vous demander d’excuser cet accueil peu cérémonieux. Il est rare que nous recevions des personnes de votre rang.
Thrawn haussa un sourcil noir bleuté.
— Vraiment. Je pensais qu’un homme dans votre position avait l’habitude de traiter avec l’élite. Et tout particulièrement avec les représentants haut placés des différentes planètes dont la coopération lui est, je dirais, nécessaire…
Karrde sourit avec légèreté.
— Oui, nous avons affaire à l’élite de temps à autre. Mais pas ici.
Il risqua un regard lourd de sens vers les commandos.
— Ici, je dois le dire… C’est notre base privée. C’était, ajouterai-je.
— Bien sûr, fit Thrawn. Et je vous prie de bien vouloir excuser cette intrusion sur votre territoire, mais la situation l’exigeait, comme vous le comprendrez.
— Évidemment.
Ce n’était là que politesses futiles : tous savaient que si l’Empire avait besoin de quelque chose, il s’en emparait. Accord ou pas accord. Mais Karrde jouait le jeu du Grand Amiral, et il invita la jeune femme à ses côtés à s’avancer.
— Je vous présente mon adjointe, Mara Jade.
— C’est un honneur, répondit Thrawn en inclinant légèrement la tête. Puis-je vous l’emprunter quelques minutes ? Je n’aime guère l’idée de vous faire attendre, mais mes services ont découvert quelques irrégularités de mademoiselle Jade et j’aimerais tirer cette situation au clair avec elle.
Karrde risqua un regard envers sa lieutenante, qui semblait contrariée.
— C’est d’accord, répondit-elle pourtant.
— Merveilleux. Capitaine… ?
Pellaeon acquiesça et leur ouvrit la voie, remontant la rampe jusqu’au compartiment passagers dont les portes se refermèrent derrière eux.
— Bien, nous y voilà, reprit Thrawn. Si je vous dis Hapspir, Barrini… ?
— Corbolon, Triaxis, répondit-elle d’une voix dure.
— Parfait.
Il se dirigea vers un compartiment de stockage que Pellaeon n’avait pas encore remarqué ; sous leurs yeux, il entra un code de déverrouillage, révélant une petite boîte qu’il ouvrit.
— C’est une reproduction, dit-il en la tendant à Jade. D’une épaulette Xyquine. Peut-être pourrez-vous m’indiquer où vous l’avez déjà vu ?
Elle réfléchit pendant quelques longues secondes, puis rendit sa réponse :
— J’ai porté une breloque comme celle-ci. Lors d’une cérémonie intime, au Palais Impérial.
— Dont l’objet était… ?
— Votre nomination au rang de Grand Amiral.
Pellaeon regarda la jeune femme d’un œil nouveau. Pour être invitée à ce genre de fêtes, elle devait être placée à un haut niveau dans la hiérarchie impériale…
Thrawn sourit et confirma son hypothèse.
— Je suis content de vous revoir, Main de l’Empereur.
Le capitaine ne put s’empêcher de ressentir un frisson le long de sa colonne vertébrale. Main de l’Empereur. Dans la Flotte, ce nom sonnait comme un mythe ; celui de la colère vengeresse de Palpatine.
Jamais il n’aurait imaginé qu’elle prendrait la forme d’une si belle jeune femme.
— Comment m’avez-vous retrouvé ? demanda-t-elle, visiblement mécontente.
— Vous pensiez donc vraiment qu’entrer au service de l’un des plus puissants contrebandiers de la Galaxie suffirait à faire disparaître vos traces ?
— J’ai longtemps agi sous pseudonyme.
— Bien sûr. Seulement, après la chute d’Ysanne Isard, vous avez cru cette époque révolue. Elle morte, plus personne ne risquait de découvrir vos origines et votre ancienne allégeance.
— Cela m’a traversé l’esprit, admit la jeune femme. Rares étaient ceux connaissant mon nom.
— Et vous n’escomptiez pas me voir revenir dans l’Espace Connu.
— Je jugeais cela possible. Pas forcément probable. Et même ainsi, jamais je n’aurais pensé que vous vous intéresseriez à moi.
— Vous sous-estimez la valeur d’un agent tel que vous. Qui plus est, vous êtes la seule Main à laquelle je pouvais faire appel.
À la grande surprise de Pellaeon, cette dernière phrase semblait avoir déstabilisé Mara Jade, qui cligna plusieurs fois des yeux avant de reprendre la parole.
— Je suis l’unique Main de l’Empereur, affirma-t-elle.
— Cette fois, vous vous surestimez… répliqua Thrawn avec un petit rire ironique.
Jade jeta un coup d’œil au capitaine, qui hocha la tête en signe de dénégation. Il ne comprenait pas où le Grand Amiral voulait en venir.
— Au contact de l’Empereur, j’ai découvert un politicien sans égal ainsi qu’un tacticien rusé, mais aussi un maître incontestable des manœuvres occultes. Je pense qu’au cours de ses premières années de pouvoir, alors que la mémoire de l’Ancienne République était encore forte, il a cru utile de créer des agents entièrement dévoués à sa cause pour neutraliser les menaces internes à l’Empire. Le nom s’est imposé de lui-même.
Il tendit devant lui sa main droite d’un bleu sombre.
— Tout est là, dit-il d’une voix plus basse de quelques octaves. Une main. Elle donne, elle prend…
Il tendit l’index vers le sol.
— Elle signale…
Et ramena tous ses doigts vers la paume.
— Elle forme un poing.
Ses yeux ardents étaient plongés dans ceux verts de Mara Jade.
— Un outil fantastique, n’est-ce pas ? murmura-t-il.
— J’étais plus que ça, affirma-t-elle avec défiance. J’incarnais la volonté de l’Empereur.
— Mais c’est lui qui vous tenait lieu de conscience. J’ignore peut-être la nature du lieu que vous aviez avec lui – peut-être était-il lié à la Force – mais je sais qu’au final, il vous considérait comme un outil. Je vous offre autre chose.
Elle le contempla avec une forme de mépris hautain qui acheva de convaincre Pellaeon : oui, cette femme avait bien été investie de la puissance par le dirigeant de la Galaxie. Elle en montrait l’arrogance.
— Vous, Thrawn ? Et comment est-ce possible ?
— Je vous connais, Mara Jade. Plus que vous ne l’imaginez. Il y a autre chose, au fond de cette boîte…
Elle fixa quelques secondes encore, puis regarda dans le coffret, soulevant l’épaulette. Elle sortit alors un holoprojecteur, qu’elle activa.
Quatre portraits d’hommes apparurent. Jade sembla alors complètement déstabilisée, plus encore qu’elle ne l’avait été quelques instants plus tôt.
— C’est impossible…
— Non. Au cours de mes recherches, il m’est apparu que nous avions déjà collaboré ensemble par le passé, bien qu’à notre insu, et pour les meilleurs résultats. Ces quatre hommes me servent à présent, de leur plein gré. Vous pourriez faire de même.
Elle revint vers lui, la colère imprégnant à nouveau ses traits.
— Vous pensez que je vais devenir votre agent juste parce que vous me montrez des hologrammes ?
— J’espérais que cela vous convaincrait de m’apporter votre soutien, répondit Thrawn, avant de reprendre, d’un ton plus menaçant :
— Mais nous pouvons aussi envisager les choses sous un autre angle. Vous vous attachez aux gens avec lesquels vous servez, une qualité que le défunt Empereur ne devait guère apprécier. J’imagine que le groupe de Talon Karrde et ses contrebandiers représente aujourd’hui à vos yeux ce que LaRone et ses hommes ont été autrefois… Des alliés, peut-être même des amis.
Il laissa peser ce dernier mot pendant une seconde, et poursuivit aussitôt :
— Songez que je connais la localisation de la base principale de Karrde… Où nous nous trouvons actuellement. Et que je dispose dès maintenant d’un destroyer en orbite. Vous connaissez l’efficacité des turbolasers d’un vaisseau tel que le Chimaera ?
Elle semblait toujours furieuse, mais quelque chose semblait brisé en elle.
— Oui.
— Bien. Je m’en voudrais d’arriver à de telles extrémités, alors que nous disposons d’un terrain d’entente potentiel. Je veux faire appel à vos talents particuliers pour une mission essentielle à la reconstruction de l’Empire sur des bases plus saines.
— J’ai cessé le combat, affirma-t-elle. Cette guerre ne me concerne plus.
— Je suis pourtant certain que le modèle impérial suscite toujours autant de nostalgie en vous. Peut-être avez-vous eu vent de récentes rumeurs, sur le retour d’un ancien maître Jedi…
Alarmé, Pellaeon tendit encore davantage l’oreille.  
— Jorus C’Baoth. Oui, j’en ai entendu parler.
— Parfait. C’est un agent de l’Empire.
Elle ne sembla pas surprise.
— Pour distraire les Rebelles ?
— Je crois que nous nous sommes mal compris. Il dispose réellement de pouvoirs liés à la Force. Des techniques précieuses en temps de guerre, telles que la méditation de combat…
— Je vois ce que vous voulez dire.
— Il enseigne actuellement ces méthodes à quelques étudiants triés sur le volet. Cette solution a été suggérée par l’un de mes alliés, le Moff Poldrei, que vous connaissez peut-être.
Le capitaine songea que le Polcaphréen n’aurait sans doute guère apprécié de se voir qualifié de simple « allié ».
— Ce n’était qu’un petit Moff à la mort de l’Empereur, répondit Mara Jade sur un ton d’excuse.
— Bien sûr. Le problème est que maître C’Baoth présente quelques… Disons, des troubles de la personnalité qui pourraient mettre à mal ce projet. J’aurais donc besoin d’un agent sur Jomark prêt à agir au cas où la situation se détériorerait.
— Et vous avez pensé à moi ?
— Il me fallait un élément d’élite, précisa Thrawn. Disposant déjà d’une formation aux techniques de la Force, et capable de remplir cette mission sans se faire repérer. Comprenez-vous ?
— Oui.
— À terme, nous devrions pouvoir nous passer des services de maître C’Baoth – définitivement. Mais en attendant, son expertise est indispensable. Par ailleurs, sa présence pourrait attirer des éléments perturbateurs… Tels que Luke Skywalker.
Une étrange lueur brilla alors dans les yeux de la jeune femme.
— Je vois.
— C’Baoth s’est montré totalement obsédé par lui et sa sœur. Je suppose qu’en tant que pupille de l’Empereur, vous ne ressentez aucune affection pour lui.
Elle eut un rire sans joie.
— C’est évident.
— Alors vous pourrez en faire ce qu’il vous plaira.
Elle hocha lentement la tête, intriguée par cette perspective.
— Autre chose ?
— Oui, un dernier point. Il se trouve que le Moff Poldrei ressemble à votre ami Karrde, sur certains points… Comme son obsession pour l’information. Je pense qu’il a des yeux et des oreilles sur Jomark. Vous devrez les repérer et vous arranger pour qu’ils ne compromettent pas l’entraînement.
— Entendu. Qu’est-ce que je gagne ? Je veux dire, à part votre clémence pour Karrde…
— Au minimum l’abandon de toutes les charges lancées par Ysanne Isard à votre encontre. Nous pourrons négocier crédits et honneurs selon le succès de la mission.
Elle réfléchit pendant près d’une minute, sous le regard inquisiteur de Thrawn et celui plus curieux de Pellaeon. Elle semble déchirée par un conflit intérieur, pensa-t-il en la voyant si hésitante.
— Vous pourrez me donner votre réponse plus tard, dit finalement le Grand Amiral. D’ici deux semaines.
— Entendu, répondit-elle, soulagée.
— Et maintenant, peut-être devrions-nous cesser de faire attendre notre hôte… ?
Quand ils quittèrent la navette, ils virent que Karrde les attendait toujours avec ses hommes. Les stormtroopers qui montaient la garde au pied de la rampe n’avaient pas bougé d’un iota et n’avaient sans doute pas taillé le moindre brin de causette avec les contrebandiers.
— Bien, capitaine Karrde, lança Thrawn avec un entrain presque joyeux. Maintenant que cette affaire est réglée, peut-être pourriez-vous me faire visiter votre base ? 



L2-D2 a écrit:Tonnerre, j'ai mis du temps à me rapeller de Siveline et du peu que l'on savait d'elle, histoire de mieux appréhender ce Chapitre !


C'est le problème avec ce système de rotation des chapitres, surtout quand je prends du retard... :transpire:

L2-D2 a écrit:Comme d'habitude, la qualité d'écriture est là, le rythme dans les dialogues aussi. Et comme Corran, j'en viens à craindre un nouvel assaut de la part de Thrawn, qui pourrait être encore plus dévastateur que la perte de l'Aventurier Errant... A moins que la "magouille politique" que craint le personnage en fin de Chapitre n'éclate au grand jour. Manquerait plus que Leigh Barton soit en réalité au service de Thrawn, tiens !


Barton, au service de Thrawn ? Non. C'est un Rebelle, même s'il n'en a pas vraiment l'âme. Il est trop impliqué pour pouvoir changer de camp...
Cela dit, ses méthodes peuvent être celles des Impériaux.

Alfred M. a écrit:Bon j'arrive un peu sur le tard, je viens de lire le Ch. 3. Si c'est pour montrer que Fey'lya comprend rien en stratégie militaire en le faisant designer Borosk comme cible, ben ça marche super bien :D


Les Bothans envisagent la stratégie militaire comme un des leviers de leur puissance politique, rien de plus. Et c'est dit tel quel ou presque dans Dark Force Rising. :D
Cela dit, Borosk est une bonne cible militaire, je vois pas pourquoi tu penses que c'est une mauvaise idée. :transpire:
(D'autant que la planète ne dispose pas encore de toutes les fortifications qui font sa réputation dans l'univers Legends)

Alfred M. a écrit:l'autre pour travailler pour Xucphra (l'entreprise familiale de sa défunte wingmate, Erisi Dlarit. Coïncidence ? Je ne crois pas :sournois: )


Jamais entendu parler de ça... Et ce n'est même pas sur le Wookiee (Et, comme dirait Jocasta, si une info n'est pas sur le Wookiee...)
Tu es sûr de ce que tu avances ? :

Alfred M. a écrit:D'ailleurs ce n'est pas Mon Mothma mais la capitaine du Redemption qui réclame qu'on protège son vaisseau, comme à Endor.


J'ai toujours considéré que le doublage était celui de Mon Mothma et que c'est elle que nous devions absolument protéger... Ça avait le mérite d'expliquer l'importance de ce vaisseau somme toute assez médiocre sur le plan militaire, que je n'ai jamais apprécié dans Empire At War (Vive la frégate d'assaut Mk.II !). :D
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Messagepar Alfred M. » Jeu 09 Mar 2017 - 10:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Cela dit, Borosk est une bonne cible militaire, je vois pas pourquoi tu penses que c'est une mauvaise idée. :transpire:
(D'autant que la planète ne dispose pas encore de toutes les fortifications qui font sa réputation dans l'univers Legends)


Tu as raison pour les fortifications mais ses habitants sont dévoués à la cause impériale une conquête puis une occupation serait de toute façon très couteuse. Et puis qui a envie d'offrir un casus belli à l’Alignement de Pendestar ? :transpire:

Jagen Eripsa a écrit:Jamais entendu parler de ça... Et ce n'est même pas sur le Wookiee (Et, comme dirait Jocasta, si une info n'est pas sur le Wookiee...)
Tu es sûr de ce que tu avances ?


C'est dans un livre de FotJ, l'auteur est évidement Aaron Allston. Je te chercherais le passage exacte et désolé y a que moi pour relever ce genre de détails :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 09 Mar 2017 - 11:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 81 !

Thrawn ! Pellaeon ! Karrde ! Mara Jade ! :love:

Voilà, une nouvelle fois, un excellent Chapitre, qui établit un lien entre les premiers écrits de Zahn et les plus récents de l'Univers Légendes, grâce notamment à une mention de LaRone et de son groupe de stromtroopers renégats d’Allégeance et de Choix décisifs ! Et comme d'habitude, la structure de la double situation : premier dialogue entre Thrawn et Karrde, puis le cœur du Chapitre, la passionnante discussion entre Thrawn et Mara Jade, qui augure du meilleur pour la suite...

D'ailleurs, il semble que très clairement, Thrawn et Poldrei se méfient réellement l'un de l'autre... Est-ce une méfiance Impériale "classique", ou cela cache-t-il une future scission entre les deux hommes ? En tout cas du monde commence à se réunir sur Jomark, il ne manquerait plus que Skywalker y débarque !

Tiens, je viens de remarquer que, mine de rien, le Chapitre 100 commence à approcher... doit-on s'attendre à quelque chose ? Si oui, des indices sont-ils glissés ici ou là ?

Bon, en attendant le 100, vivement le 82, déjà ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 09 Mar 2017 - 14:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos commentaires !

Alfred M. a écrit:Tu as raison pour les fortifications mais ses habitants sont dévoués à la cause impériale une conquête puis une occupation serait de toute façon très couteuse. Et puis qui a envie d'offrir un casus belli à l’Alignement de Pendestar ? :transpire:


Envahir l'Alignement de Pentastar peut être très tentant pour un conquérant ambitieux... :sournois:

Alfred M. a écrit:C'est dans un livre de FotJ, l'auteur est évidement Aaron Allston. Je te chercherais le passage exacte et désolé y a que moi pour relever ce genre de détails :sournois:


OK, je vois de quel passage tu parles. Ça doit être dans le premier bouquin de la série. ;)
(Mais qui se déroule 34 ans après ma fic quand même :whistle: )

L2-D2 a écrit:D'ailleurs, il semble que très clairement, Thrawn et Poldrei se méfient réellement l'un de l'autre... Est-ce une méfiance Impériale "classique", ou cela cache-t-il une future scission entre les deux hommes ? En tout cas du monde commence à se réunir sur Jomark, il ne manquerait plus que Skywalker y débarque !


Bonne question ! De mon point de vue, cette méfiance perpétuelle à la limite de la paranoïa est en partie due à leur passé impérial. Dans un régime totalitaire promulguant la dénonciation et les luttes de pouvoir, il vaut mieux toujours assurer ses arrières...

Tiens, je viens de remarquer que, mine de rien, le Chapitre 100 commence à approcher... doit-on s'attendre à quelque chose ? Si oui, des indices sont-ils glissés ici ou là ?


Ce sera un chapitre dans la continuité des autres ; si mon décompte est exact (et que je ne change pas de trame d'ici là) il sera consacré à Carth Poldrei. Mais on sera déjà dans la troisième partie, L'Avènement de la Force Sombre. ;)
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Messagepar Alfred M. » Ven 10 Mar 2017 - 15:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'arrive à la quarantaine de chapitre et on rentre vraiment dans l'uchronie avec l'Aventurier Errant... euh le Virulent :transpire: qui change de proprio. Le premier gros événement qui diffère avec l'histoire Legends.

Bon par contre que le Virulent embarque les docks au passage, même en hyperespace, je reste dubitatif. Ca me semble vraiment trop facile.

Pour le Z-95 modifié, j'ai pensé direct à Mara et ça c'est confirmé :D
Abattre deux Rogue (et des plutôt coriaces) à sa deuxième mission de guerre, c'est plutôt pas mal, surtout avec un Z-95. J'attends de voir ce qu'il va donner avec un Defender entre les mains :sournois: .

J'ai pas trop envie de faire de "critique" au peur de me répéter mais bon c'est très bien écrit, l'histoire est prenante, les personnages bien choisi (Tierce et Corran sont des must have dans cette période) et leurs caractères bien rendus. Y a tout ce que j'aime dans SW : de la géopolitique (d'une période intéressante), des batailles spatiales (du point de vue de pilotes et de stratèges), des spec ops (coté Empire en plus, seul Zahn l'a fait dans l'UE Legends), de l'humour et le tout sans se perdre et en gardant une cohérence, c'était pas gagné mais tu t'en sort avec brio.

Allez une autre quarantaine de chapitres avant d'être à jour :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 10 Mar 2017 - 17:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Alfred M. a écrit:Bon par contre que le Virulent embarque les docks au passage, même en hyperespace, je reste dubitatif. Ca me semble vraiment trop facile.


C'est vrai que c'est un coup de chance... Mais faut voir ce qu'on entend par docks du coup. ^^

Moi je vois un genre de truc assez léger, du genre de ceux qu'on détruit à Kuat dans la première mission de la campagne rebelle d'Empire At War. Donc ça ne me paraissait pas irréaliste... On est loin de l'anneau planétaire en somme. :D

Alfred M. a écrit:J'ai pas trop envie de faire de "critique" au peur de me répéter mais bon c'est très bien écrit, l'histoire est prenante, les personnages bien choisi (Tierce et Corran sont des must have dans cette période) et leurs caractères bien rendus. Y a tout ce que j'aime dans SW : de la géopolitique (d'une période intéressante), des batailles spatiales (du point de vue de pilotes et de stratèges), des spec ops (coté Empire en plus, seul Zahn l'a fait dans l'UE Legends), de l'humour et le tout sans se perdre et en gardant une cohérence, c'était pas gagné mais tu t'en sort avec brio.


Merci beaucoup. :jap:

Et vu ce que tu mets en avant dans ce paragraphe, je pense que les chapitres que je m'apprête à sortir devraient pleinement te satisfaire... :D
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Messagepar Alfred M. » Mar 14 Mar 2017 - 15:45   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ayé j'ai rattrapé mon retard. Du très très bon. Par contre va falloir attendre pour avoir la suite maintenant. Discutons du fond :

Je pense que les Rogues se trompent en estimant qui est le père de Siveline :siffle:

Je trouve que Pelleaon s'enhardi au contact de Poldrei.

J'avais un peu de mal à l'idée que Scout puisse se faire avoir par random imperial mais bon ça c'est bien corrigé :cute:

C'était marrant d'avoir la première rencontre entre Corran et Han qui normalement n'arrive que dans Moi, Jedi.

Jagen Eripsa a écrit:La clé de voûte de l’Alignement, c’est le Reaper. Si vous contrôlez le cuirassé stellaire… Pentastar est à vous.


Coup d'état en perspective :love:

Sinon Thrawn a pas prévu de faire appel à son ancien subordonné, celui du coté de Ciutric ? Ciutric qui pourrait d'ailleurs abriter des prisonniers que tout le monde croyait morts (Dodonna et une ancienne Jedi déjà citée dans ce message).

Le Correllien va t'il s'allier aux Bothans ? Après tout ils ont des ennemis en commun :D

Je ne peux m’empêcher de penser aux gros joueurs (présumés morts, pas encore prêts ou en isolement) et leurs réactions face à la Fédération Impériale. Je vois très loin mais je pense que la guerre civile impériale est loin d'être finie :diable:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 14 Mar 2017 - 16:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :D

Alfred M. a écrit:Je pense que les Rogues se trompent en estimant qui est le père de Siveline :siffle:


Vraiment... ? :sournois:

Alfred M. a écrit:Je trouve que Pelleaon s'enhardi au contact de Poldrei.


C'est certain. Dans la Croisade Noire, Pellaeon n'est que le subordonné... Cette fois il est aussi l'allié de circonstances du Moff.

Alfred M. a écrit:J'avais un peu de mal à l'idée que Scout puisse se faire avoir par random imperial mais bon ça c'est bien corrigé :cute:


Il fallait bien expliquer pourquoi on ne la voyait pas... :cute:

Alfred M. a écrit:C'était marrant d'avoir la première rencontre entre Corran et Han qui normalement n'arrive que dans Moi, Jedi.

...Que j'ai relu plus d'une fois en raison des éléments qui en sont extraits !

Alfred M. a écrit:Sinon Thrawn a pas prévu de faire appel à son ancien subordonné, celui du coté de Ciutric ? Ciutric qui pourrait d'ailleurs abriter des prisonniers que tout le monde croyait morts (Dodonna et une ancienne Jedi déjà citée dans ce message).


Avoue-le, tu as lu mes brouillons ! :o
Loupe pas le prochain chapitre. :D


Alfred M. a écrit:Le Correllien va t'il s'allier aux Bothans ? Après tout ils ont des ennemis en commun :D


Mystère... :sournois:

Alfred M. a écrit:Je ne peux m’empêcher de penser aux gros joueurs (présumés morts, pas encore prêts ou en isolement) et leurs réactions face à la Fédération Impériale. Je vois très loin mais je pense que la guerre civile impériale est loin d'être finie :diable:


On n'en est qu'au tome 1... :D
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Messagepar Alfred M. » Mar 14 Mar 2017 - 17:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:
Alfred M. a écrit:Je pense que les Rogues se trompent en estimant qui est le père de Siveline :siffle:


Vraiment... ? :sournois:


J'étais étonné que personne ne le relève mais j'ai l'avantage d'avoir lu tout d'un coup :D .

Jagen Eripsa a écrit:
Alfred M. a écrit:C'était marrant d'avoir la première rencontre entre Corran et Han qui normalement n'arrive que dans Moi, Jedi.

...Que j'ai relu plus d'une fois en raison des éléments qui en sont extraits !


J'ai même pas besoin de ce genre d'excuse pour le relire :lol:

Jagen Eripsa a écrit:Avoue-le, tu as lu mes brouillons ! :o
Loupe pas le prochain chapitre. :D


J'avoue qu'en voyant les suppositions de L2-D2 (aka le gars qui a tout lu sauf la Croisade Noire du Jedi Fou :D ) que tu confirmais ensuite, j'étais là : "Comment il fait pour deviner ça ? :perplexe: "
Je ne saurais l'expliquer c'est un don, il a ce don et j'ai ce don :whistle:

Jagen Eripsa a écrit:
Alfred M. a écrit:Je ne peux m’empêcher de penser aux gros joueurs (présumés morts, pas encore prêts ou en isolement) et leurs réactions face à la Fédération Impériale. Je vois très loin mais je pense que la guerre civile impériale est loin d'être finie :diable:


On n'en est qu'au tome 1... :D


Vu ta façon de faire, j'imagine que tu ne va rien mettre de coté et que le tout va s'imbriquer dans ta fantastique épopée :cute:
Oui parce que la façon dont tout se met en place jusque là c'est vraiment génial :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 17 Mar 2017 - 11:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Voilà la fameuse suite en question... :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 82

— C’est une catastrophe.
Les mots du Moff Poldrei tombèrent comme une sentence de mort. Ils étaient lourds de sens, et, surtout, complètement désabusés.
— Kaine manque de discernement, il a perdu l’esprit… expliqua-t-il en faisant les cent pas au milieu de son bureau. Sans lui, nous ne ferons pas le poids contre la Nouvelle République.
— Il nous apporte son soutien financier, non ? rappela Ahris Garind, appuyé contre un mur. En nous vendant le matériel à prix coûtant…
— Ce n’est rien, rien, trois fois rien ! s’emporta Carth.
Il serra le poing.
— L’Alignement de Pentastar contrôle tout le Braxant, l’une des régions les plus riches de la Galaxie, le seul secteur de la Bordure Extérieure où l’on trouve des mondes comparables à ceux du Noyau. Kaine a mis la main sur les ressources de l’ancien Clan Bancaire Intergalactique… Du matériel datant de la Guerre des Clones, mais aussi des infrastructures, beaucoup d’infrastructures… Et des fonds… 
Il relâcha sa main et s’enfonça plus profondément dans son fauteuil.
Il était rentré quelques heures plus tôt de son voyage dans le Braxant et se trouvait à présent dans le palais en pierre volcanique jadis édifié par le Moff Hiertuj. Un lieu où il ressentait le poids de cette tâche irrésoluble qui était la sienne : restaurer l’Empire.
À présent, il n’était même pas sûr d’en avoir encore envie.
— Il n’y a pas que les fonds, Ahris, dit-il d’une voix dure. Il y a aussi le symbole. Je crois bien que j’idéalisais Kaine, que je pensais à Pentastar comme à une forme d’Empire ayant réussi. De toute évidence, ce n’est pas le cas.
— Que voulez-vous dire ?
— D’après Disra, le Grand Moff est par moments désinhibé… Il perd son vernis. Et qu’y a-t-il en-dessous ? Spécisme, cruauté, ambitions personnelles. Comme partout. Je vais finir par croire que c’est inhérent à l’Ordre Nouveau… se lamenta-t-il.
Il avait tant sacrifié à la « cause » que cette idée le pouvait que le désoler.
—  C’est peut-être vrai, admit Garind. À l’Académie, c’était partie intégrante de l’embrigadement… Maintenant, il faut peser le pour et le contre. Entre la restauration de l’Empire et la victoire de la Rébellion.
— Tu sais ce que ton père aurait répondu à ça ? dit Poldrei avec un sourire nostalgique.
— « Quand aucune solution ne te plaît, crée ton alternative ! »
— Il adorait dire ça quand je lui présentais un de mes plans ! Je passais des heures à consulter des registres, à rassembler des informations, à simuler des alternatives… Et là-dessus, il arrivait, jetait un coup d’œil et proposait quelque chose de totalement neuf, qui fonctionnait toujours ! C’est ce dont nous aurions bien besoin à présent…
Après quelques instants à naviguer dans ses souvenirs d’une époque dure mais heureuse, Carth se leva pour rejoindre la fenêtre coulissante qui ouvrait le bureau sur cette grande terrasse pavée où il aimait tant se détendre. Il attrapa un pot de graines sur le meuble installé à côté de la baie et sortit à l’air libre.
Une légère brise soufflait sur les hauteurs d’Heduris, un de ces petits vents vivifiants qu’il aimait tant. Il alla vers la balustrade et retrouva la coupelle qu’il avait laissé là à sa dernière visite. Il prit une poignée de graines et les fit tomber dans le petit récipient.
Attirés par le bruit des germes de céréales s’écrasant contre le métal, les becs-mauves installés dans les arbres aux alentours s’envolèrent pour gagner ce repas attendu.
Carth les contempla en souriant, et se permit même de caresser l’un des oiseaux avec délicatesse.
— Des alternatives, il en existe, dit alors Ahris Garind.
— Je t’écoute, répondit Poldrei en versant une nouvelle poignée de graines dans la coupelle.
— Il existe d’autres alliés potentiels. Même si Kaine est le plus puissant des seigneurs de guerre, il y en a d’autres qui pourraient être intéressés… Et pas seulement. Des Moffs de secteurs épargnés par l’avancée rebelle, des capitaines isolés…
— Tu as des noms ? demanda Carth, qui connaissait déjà la réponse.
— Bien sûr. J’y pense depuis un petit moment, alors j’ai demandé à Derran Fahl de mettre quelques-uns de ses hommes sur l’affaire.
J’imagine que ça lui a plu, songea Poldrei avec une pointe d’amusement. Le chef des Renseignements Impériaux éprouvait une rancœur particulièrement tenace à l’égard des protagonistes des luttes de pouvoir qui avaient conduit l’Empire dans le gouffre.
— Je t’écoute.
— Le plus évident serait Delak Krennel. Bien qu’elle ne soit pas aussi puissante que l’Alignement, l’Hégémonie de Ciutric constitue un secteur riche… Et il a quelques vaisseaux…
— Il est surtout connu pour sa cruauté, grommela Carth. On dit qu’il a exécuté Pestage lui-même avant de s’autoproclamer « Prince­-Amiral » ?
— C’est la rumeur, en effet. Apparemment, il a servi sous les ordres du Grand Amiral Thrawn quand il se chargeait des Régions Inconnues.
— Mais il n’y est pas resté.
— Non. Il a été révoqué en raison de son comportement.
Poldrei siffla, presqu’admiratif.
— Rappelé pour cruauté dans les Régions Inconnues ! Diable ! Un vrai gentleman, à n’en pas douter.
Il s’interrompit alors que deux becs-mauves s’envolaient, effrayés par son éclat de voix. Lorsqu’il reprit, son ton était plus grave :
— Je ne veux pas rebâtir l’Empire avec des psychopathes. Et Krennel a trahi plus d’un maître, ce qui montre bien qu’on ne peut lui faire confiance. Qui d’autre ?
— Les seigneurs de guerre du Noyau Profond. Notamment Delvardus, Harrsk et Teradoc… Le dernier en particulier contrôlait le Greater Malrood jusqu’à peu.
— On ne peut pas parler d’éminences grises, commenta Carth. Laissons tomber.
— L’amiral Gaen Drommel. Aux dernières nouvelles, il disposait d’un cuirassé stellaire.
Ces mots titillèrent la curiosité du Moff qui se retourna.
— Un classe-Executor ?
— Exactement.
— Étrange que je n’en aie pas entendu parler plus tôt… Je croyais que seuls le Reaper et le Lusankya étaient encore en service…
— D’après Fahl, le Guardian a été gravement endommagé à la bataille de Tantive V. Drommel tenterait de le réparer sur un monde isolé de l’Espace Sauvage…
— Fantastique, grommela Poldrei en retournant à ses oiseaux. Une épave.
— Il y avait également le Whelm, mais il a disparu assez récemment, avec l’ensemble de la force de défense du secteur Axum.
Carth se retourna à nouveau, alarmé.
— La flotte du Marteau d’Azure ?
— Elle-même. Nos services s’en inquiètent, parce que ce n’est pas la seule disparition mystérieuse ces dernières années. Plusieurs équipes de Kuat Drive Yards ont disparu au lendemain d’Endor en emportant leurs archives avec elles… Plusieurs centres de recherches ont été vidés…
— Ce sont les aléas de la guerre. Rien à voir avec une flotte entière. Sinon ? Un autre nom peut-être ?
— Léonia Tavira.
— Ce nom ne me dit rien, admit Poldrei.
— Ancienne Moff d’Eiattu. Elle était au service de Treuten Teradoc, mais elle lui a volé un destroyer et son équipage. Il paraît qu’elle s’est lancée dans la piraterie…
— Eh bien…
— En plus, elle serait amatrice de chair fraîche. Des beaux mâles, si vous me permettez l’expression. Je suis sûr que nous pourrions la convaincre de se rallier à nous au prix d’un seul raid dans l’espace Hapien. Les hommes que nous capturerions nous assureraient de son soutien pour plusieurs années.
Carth regarda Ahris avec suspicion.
— Tu me fais marcher, là ?
— Évidemment, répondit Garind avec un léger sourire.
— Donc j’en conclus que tu n’as plus rien à me proposer.
Après un dernier regard aux becs-mauves, il retourna dans son bureau et reprit place dans son confortable fauteuil. Son aide de camp le suivit et referma la baie coulissante derrière eux.
— Vous préférez sans doute des nouvelles de nos opérations ? demanda Ahris, redevenu impassible.
— Vas-y, soupira Carth.
— La construction du Refuge est presque achevée. Les derniers disques de données seront acheminés la semaine prochaine et installés dans les heures suivantes.
— Parfait.
— Si je peux me permettre…
— Oui ?
— Nous devrions recruter des analystes et leur confier l’examen des banques de données secrètes. Des gens de confiance qui éplucheraient toutes les informations contenues dans les sections diplomatiques ou militaires des archives de l’Empereur…
Carth réfléchit à cette proposition. La masse de données dont il avait hérité lors de la redécouverte de Wayland était considérable, il le savait ; jamais il ne pourrait en faire le tour à lui seul. Pourtant, il y avait peut-être là de quoi bâtir l’avenir. L’Empereur avait construit le sanctuaire du Mont Tantiss pour stocker ses trésors ; d’autres lieux tels que celui-ci pouvaient exister. Peut-être même plus fantastiques encore. Qui sait ce qu’ils y trouveraient ? Des crédits, des armes… Des flottes ?
Mais il fallait quelqu’un de sûr pour superviser ces informations ; en aucun cas un homme des Renseignements de Fahl. Ce serait donner trop de pouvoir à cet allié de circonstances.
Un nom lui vint à l’esprit.
— Bonne idée, approuva-t-il. Je crois tenir celui qu’il nous faut.
— Entendu. Cademimu a achevé les travaux de remise en état de ses installations orbitales, reprit Garind alors que Poldrei se penchait sur son terminal, ne l’écoutant que d’une oreille. Nous pourrons bientôt y reprendre l’assemblage de vaisseaux lourds… À ce propos, l’assemblage du prototype de la classe Helecosme devrait commencer dans la semaine à venir.
Il s’interrompit, guettant une réaction de la part de son supérieur. Voyant qu’elle ne venait pas, il reprit :
— Le délégué Storpiln nous informe également que Sienar est prêt à installer une nouvelle usine préfabriquée sur le monde de notre choix. Nous pourrions…
— Des criminels, lâcha Carth d’une voix sourde. Des voleurs. Des assassins.
Il regarda son assistant.
— Je viens de consulter les profils des seigneurs de guerre que tu as évoqués. Krennel est encore pire que je ne l’imaginais. C’est un véritable psychopathe et je comprends mieux pourquoi Thrawn n’en voulait plus. Drommel est un traître. Il était chargé de la défense de Coruscant et il a préféré s’enfuir pour se tailler un petit royaume qu’il a perdu aussitôt. Tavira a assassiné une paire de gens pour obtenir son rang et tout perdre face à un escadron de pilotes.
— Il s’agissait de l’escadron Rogue…
— Peu importe. Ce sont des incompétents, tous autant qu’ils sont. Comme leurs homologues du Noyau Profond. S’ils sont retranchés là-bas, c’est bien parce qu’ils ont été incapables de conserver leurs possessions ! Des incompétents et des criminels… Je ne veux pas construire l’avenir avec eux. Je crois que nous devons arrêter de chercher leur soutien.
Il jeta un coup d’œil à l’extérieur puis reprit :
— J’y ai beaucoup réfléchi ces derniers mois… Je pense que l’état actuel de l’Empire ne nous permet pas de gagner. Pour cela, nous aurons besoin de bases saines… Et, pour l’heure, elles sont impossibles à obtenir. Il nous faudra aussi revoir complètement notre organisation. Rétablir de nombreuses libertés pour améliorer notre image, favoriser le commerce, les recherches, renforcer l’adhésion de la population… Déléguer des pouvoirs. Nous perdons notre temps avec des centaines de problèmes mineurs qui pourraient être réglés au niveau des systèmes. C’était déjà un problème avant même que la guerre civile n’éclate. Comment un type lambda, investi d’une quelconque fonction, qui n’a jamais Coruscant de sa vie sauf une fois ou l’autre pour se dorer la pilule sur Spira pourrait décider au mieux du quotidien de colons fermiers sur une planète paumée de la Bordure Extérieure ? Et il faudrait aussi revoir complètement notre chaîne de commandement. Que les fonctionnaires territoriaux cessent d’être des chefs de guerre. Ce qui nous a perdu, après Endor, c’est l’absence du Sénat et l’omniprésence de ces Moffs aux pouvoirs étendus bourrés d’ambitions. Moi, je n’y ai pas cédé… Mais combien d’autres l’ont fait ? Il faut séparer définitivement politiques et militaires, sauf peut-être au plus haut niveau. Une direction bicéphale ; un leader civil, un autre issu de l’armée. Ou même tricéphale ; un « arbitre » entre les deux. Oui, ça pourrait être le rôle d’un nouvel Empereur. Une tâche symbolique mais essentielle : celle d’assurer l’équilibre interne, l’unité de l’Empire.  
Ahris acquiesça lentement. Puis, fouillant une de ses poches, il en tira un morceau de flimsiplast qu’il tendit au Moff.
— Vous devriez jeter un coup d’œil à ça, lui conseilla-t-il.  
Poldrei attrapa la feuille. Il ne put s’empêcher de sourire en lisant le contenu du rapport.
— Honnêtement, Ahris… Tu savais que je choisirais ce plan-là depuis le début ?
La remarque sembla amuser le jeune homme.
— Comme disait mon père, « quand aucune solution ne te plaît, crée ton alternative » !  
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Messagepar Alfred M. » Ven 17 Mar 2017 - 12:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Très bon chapitre avec de la géopolitique, je me sens obligé d'y aller de ma petite analyse géopolitique de comptoir :
Krennel faut laisser ça à Thrawn, il le connait et si il l’apprécie pas trop, il sait comment il fonctionne.
Les seigneurs du noyau, ce sont déjà des co-belligérants (ils mobilisent des forces républicaines, c'est deja ça). Les amener à s'allier ça semble pas possible. Faut pas s'en occuper tant que la jonction est pas faite.
Tavira fout la merde dans le quart sud-est de la Galaxie et la présence seule de son Destroyer mobilise des forces républicaines loin de la ligne de front. Impossible de la contrôler mais collaborer est dans le domaine du possible. Et le pirate opportuniste devient Corsair (un peu le concept du buccaneer). Ce qui serait particulièrement intéressant alors que la Nouvelle République souffre de problème de logistique/ravitaillement.
Le seul gros joueur qui reste (visible) à ce moment-là, c'est Kaine. Commencez à réfléchir à ce coup d'état au lieu de glander :D

Sinon classe Helequoi ? :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 17 Mar 2017 - 13:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Ton analyse est intéressante... Mais il faudra pas mal de temps avant qu'on sache si ça va se concrétiser ainsi. :sournois:

Alfred M. a écrit:Sinon classe Helequoi ? :D


Classe Helecosme, déjà évoquée il y a une cinquantaine de chapitres. Comme quoi, même en relisant tout d'un coup, j'arrive à garder des détails cachés dans le texte ! :paf:

Il y a deux ans, en cours d'histoire antique, on a parlé des hélépoles grecs... J'ai trouvé le nom classe et les caractéristiques impressionnantes pour l'époque, alors j'ai voulu rendre hommage à ces formidables machines de guerre ! D'où la racine "hele" conservée et "pole" pour "polis" (cité) remplacé par "cosme" pour "cosmos" (monde). :jap:

C'est inspiré pour la forme et le principe par la classe Tyrant du mod Conflict In Space... J'ai d'ailleurs une illustration sympatoche ci-dessous :D :
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