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Un Jedi, un Sith, une cible

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Messagepar Darth Palladane » Dim 04 Jan 2015 - 0:31   Sujet: Un Jedi, un Sith, une cible

PROLOGUE



Le Côté Obscur.

Siphys Kaarn pouvait le sentir, emplissant la pièce. Cette sensation était un délicieux paradoxe : il respirait et s'étouffait à la fois. Le Côté Obscur lui rongeait les poumons, mais il en tirait un sentiment de plaisir inqualifiable. Etait-ce la Force qui le rendait ainsi, ou tout simplement la puissance qui se dégageait de son maître ? Il l'ignorait. Mais cela le rendait fou. Cela n'était pas comparable aux Jedis : c'était quelque chose de plus primal, de plus antique, de plus brutal. C'était le doux parfum de la mort.
Une caverne. Ils se trouvaient dans une simple caverne, tapis dans l'ombre, forcés de se réfugier, de voyager à travers toute la galaxie sans vraiment avoir une tanière. Mais ça allait changer. Les Siths allaient ressurgir, encore et encore, toujours plus violemment qu'avant. Il n'y avait qu'à attendre, ou du moins c'est ce que disait le maître de Kaarn, et de tout les autres.
Darth Exyon fascinait le jeune homme. En plus de cette puissance jouissante se dégageait également une aura de roi, qui imposait le respect mais aussi et surtout la peur. "Un jour, cette aura disparaîtra", lui avait assuré le Sith. "Alors, à cet instant, tu devras me tuer, car ce sera signe que le Côté Obscur a décidé qu'il était temps pour moi de disparaître". Il attendait ce moment avec excitation.
Le moment où il dépasserait et tuerait son maître, comme le voulait les anciennes coutumes. A cet instant, il deviendrait un Darth.
Mais il en était loin encore. De nombreux apprentis s'étaient crus prêts à affronter Exyon. Tous avaient failli, et étaient passés sous le fil du sabrelaser du maître Sith. C'était là une leçon importante qu'avait enseigné Exyon aux autres : il ne servait à rien de se précipiter vers une mort certaine, mieux valait attendre, attendre une occasion. Ainsi, une année plus tard, le maître Sith avait été la cible d'un piège tendu par plusieurs de ses élèves, qui avaient cependant échoué à le tuer. Amusé et étonné par leur prestation, il les avait épargné. Telle était la philosophie d'Exyon, qui inspirait à tous un profond respect. "Que m'importe de mourir ou non", leur avait-il dit, "tant que la lignée Sith se poursuit et que je meurs dignement, et non pas assassiné lâchement."
"C'est ainsi qu'il mourra", avait songé Kaarn. "Dans un duel au sabrelaser, face à moi".

Exyon se trouvait au centre du repaire, assis en tailleur, en pleine méditation. Il se trouvait en robe noire, aux motifs rouge sang, son sabre laser sur ses genoux, prêt à être utilisé. Même s'il semblait inoffensif ainsi, Kaarn savait pour l'avoir vu qu'il avait des réflexes surhumains, et qu'il aurait largement pu le tuer lui ainsi que les autres sans même se lever. Il murmurait quelque chose, et, même si Siphys ne pouvait l'entendre, il se doutait qu'il s'agissait du Code Sith ou d'anciennes litanies datant d'Ajunta Pall. Il portait aussi son fameux masque d'assassin, qui ne laissait voir que des cheveux d'un bleu si foncé qu'il paraissait noir, ainsi que deux yeux rouges. Kaarn n'avait jamais vu le visage de son maître, mais il savait que c'était un Chiss, de son propre aveu. Il ne connaissait pas son enfance, mais, toujours d'après Exyon lui-même, il avait été enseigné au Côté Obscur par un dénommé Darth Videlys, un ancien Jedi déchu, dans cette même optique d'honneur particulier qu'il enseignait à présent à ses propres élèves.

- C'est bientôt l'heure, Siphys, murmura d'une voix morne Darth Exyon.

L'apprenti Sith sentit un frisson qui lui parcourait l'échine. Il sentit l'excitation le gagner, referma sa main sur son sabrelaser, avec une folle envie de l'activer. Il pouvait sentir la Force qui l'appelait. "Tue-le", lui murmurait-elle à l'oreille. "Tue-le". Mais le respect qu'il avait pour Exyon le refréner, ainsi que la peur. Elle s'était amoindrie au fil du temps, mais demeurait toujours présente, signe qu'il n'était toujours pas prêt. Il finit par rire nerveusement. L'impulsivité était son plus gros défaut, et il le savait. Alors que les Siths se terraient, il n'avait qu'une envie, c'est combattre jusqu'à la mort. Après des années d'entraînement auprès d'Exyon, il avait réussi à refouler une partie de cette excitation, la repoussant sans parvenir à la freiner. Il craignait le moment où elle exploserait, mais il savait qu'un combat contre son maître, à mort, l'aiderait à la calmer. Mais il savait également que, pour l'instant, ce serait également du suicide pur et simple. Alors il attendrait. Encore et toujours.

- Tu es le plus prometteur de mes élèves, Siphys, avec Lorna. Mais il n'y a qu'un seul de vous deux qui pourra prétendre me succéder. Je sais que tu as envie que nous nous affrontions. Je peux sentir ton désir à travers la Force. Libérer tes émotions est une bonne chose, mais n'oublie pas que cela te rend plus prévisible. Si j'étais un ennemi, j'aurais senti ta présence et j'aurais compris sans même te voir que tu étais un ennemi. Bien entendu, si tu étais un ennemi, je t'aurais déjà tué.

- Pourquoi m'avoir appelé, maître ? Répondit machinalement Siphys.

- Tu n'es qu'un apprenti, mais ton pouvoir est grand. Lorna est bien meilleure que toi dans la manipulation du Côté Obscur, mais tu es un redoutable guerrier, et nul doute que tu me surpasseras un jour au combat de sabrelaser. Je pense que tu es capable de rivaliser avec Chevaliers voir des Maîtres Jedis en duel. Malgré ça, la mission que je vais te confier sera difficile, et nul doute que tu risques de périr. A vrai dire tu es le seul apprenti que je crois suffisamment fort pour la mener à bien, et je ne suis pas sûr que tu parviennes à l'accomplir. Mais je ne peux compter que sur toi, Lorna est chargée de l'assassinat d'une grande tête de l'Echange.

- Quelle est ma tâche, maître ? Je la mènerais à bien, si la Force le veut, répondit Siphys en s'agenouillant respectueusement.

- Il existe un maître Jedi du nom de Ryce Daloma. Il a été exclu de l'Ordre Jedi il y a quinze ans de cela. La cause est qu'il ne parvenait pas à contrôler ses émotions, après le meurtre de son apprenti par un Sith. Il est devenu ultra violent, massacrant ses cibles avec une horreur inhabituelle pour un "gardien de la paix". De plus, il usa de tortures à de multiples reprises, parfois contre des innocents pour traquer le Sith responsable de la mort de ses élèves. Finalement, dans sa folie, il rassembla de nombreux Jedis déchus et autres mercenaires pour former une armée ayant pour objectif l'éradication complète des Siths, en usant de tout les moyens disponibles pour cela.

- Qui est le Sith responsable de la mort de ses élèves ?

- Moi-même, répondit Exyon en se relevant. Il agissait avec la même impulsivité que toi, sans réfléchir, ce qui a coûté la vie à son Padawan. Son meurtre par ma main fut sa sanction pour avoir été si stupide. Je lui ai laissé la vie pour qu'il puisse y réfléchir. Visiblement, il n'a toujours pas compris. Je pensais le tuer moi-même, mais je me dis qu'il pourrait faire pour toi un défi à ta hauteur. Si tu le tue, alors tu gagneras le droit d'affronter Lorna. Dans un duel à mort. Si tu échoues et que tu lui survis, alors dans ce cas tu ne pourras jamais m'affronter, et tu finiras dans la honte d'avoir échoué ton entraînement.

- Maître, je n'échouerais pas. Je ne peux échouer. Le seul échec que je tolérerais sera face à vous. Je tuerais Ryce, puis je tuerais Lorna, et enfin je vous tuerais vous, maître. Et le Côté Obscur s'incarnera en moi.

- Nous verrons, sourit enfin Darth Exyon. Daloma se trouve sur une planète du nom d'Harid. J'ai déjà préparé un chasseur pour toi. Accomplis ta mission ou meurs, Siphys Kaarn.


******************************************************************************************************************

- Ryce Daloma était un membre éminent de notre ordre, tenu en haute estime par bon nombre de Jedis.

Le maître Jedi Derran Kin hocha la tête.
En cercle autour de lui se trouvait le Conseil Jedi. Ce dernier lui confiait une nouvelle mission, et non des moindres : il devait arrêter un ancien Jedi, déchu, du nom de Ryce Daloma. Derran en avait déjà entendu parler : Daloma était considéré comme l'un des meilleurs éléments de l'Ordre, ayant une grande maîtrise de la Force. Cependant, sa haine des Siths était comme un poison pour lui. Il haïssait ces derniers, les considérant comme le mal absolu. Combien d'anciens Siths ayant décidé de changer de vie avait-il traqué, dans toute la galaxie ? Kin l'ignorait, mais il savait que pas un mal n'avait survécu. Il n'en laissait jamais aucun survivre.
Cette violence, cette haine se traduisait aussi par l'utilisation d'un double sabrelaser par le Jedi, une arme dangereuse dont le choix avait laissé sceptique le Conseil. Daloma s'était opposé à eux à de nombreuses reprises.
Derran Kin, lui, était bien plus discret que sa cible. Il avait formé un Padawan, une jeune femme aujourd'hui Chevalière Jedi, avant de devenir ce que nombre de ses collègues appelaient "la Lame Noire du Conseil". Derran Kin était chargé de toutes les affaires délicates, des missions à haut risques, autant pour sa vie que pour l'Ordre Jedi en lui-même. Il était devenu spécialiste de l'élimination de Jedis Noirs, et n'avait jamais raté une seule tâche du Conseil jusqu'à présent.

Kin était un redoutable combattant, manipulant le sabrelaser avec une aisance et un style lui étant propre. "La danse de la mort", comme il avait été surnommé par les Jedis du temple connaissant la réputation de Derran. En tant que "Lame Noire du Conseil" il usait autant du Côté Lumineux que du Côté Obscur, sachant utiliser des éclairs de Force ou un étranglement si nécessaire. Tout ces éléments contribuaient à encenser la réputation d'ange de la mort qu'avait Derran Kin. A cela s'ajoutait son tempérament : Kin était solitaire, peu bavard, se contentant souvent d’acquiescer silencieusement. Sola Thorne, son apprentie, avait dit de son maître qu'il était plus dur, plus sec que les autres maîtres Jedis, mais qu'il avait déjà mis sa vie en danger pour sauver la sienne, et qu'elle lui vouait une confiance aveugle. De plus, Kin était entêté à appliquer la justice absolue : il ne laissait aucune chance à ses cibles, sans mettre dans ces dernières la haine de Daloma. Il se contentait d'effectuer la tâche qu'on lui avait confié, avec une efficacité monstrueuse. Ce comportement était la raison de pourquoi le Conseil avait recours à lui pour toutes les affaires sensibles, à la morale plus que douteuse. Il n'en tirait aucune fierté.

- Daloma fait douter des Padawans, et les entraîne sur une voie qui peut les mener jusqu'au Côté Obscur. De plus, si l'on apprend qu'un maître Jedi monte une armée dans le but d'éradiquer les Siths et leurs alliés, la population va s'alarmer. Vous allez devoir le tuer rapidement et sans faire de vagues, maître Kin, débuta le maître Jedi Ako Nuray, un Quarren.

- Je sais faire, répondit froidement Kin. Daloma aura sans doute des alliés. Quel sera leur sort ? Si ce sont des Padawans, je peux peut-être les ramener vers le temple. Le Côté Obscur n'est peut-être pas encore bien ancré dans leurs esprits pour certain.

- Tuez-les, répliqua le maître Jedi Rodien Gerubo. Nous ne pouvons pas les laisser entacher la réputation de notre Ordre. Pour ceux qui s'écartent du chemin du Côté Lumineux, nous ne pouvons offrir que la mort, pour préserver les autres.

- Modérez vos propos, maître Gerubo, intervint la maître Jedi Twi'lek Aleera Belari. Ne vous montrez pas si...Sec.

- Je comprends, l'interrompit Derran. Ryce Daloma et ses apprentis sont ma cible. Conformément à la volonté du Conseil, ils cesseront de respirer sous peu. C'est suffisamment clair ainsi, je n'ai pas besoin que vous me le formuliez autrement. Je suis habitué à cela, au cas où le Conseil l'aurait déjà oublié. Exécuter des traîtres est ma profession, et je ne compte pas en changer.

C'était un discret avertissement. Derran Kin savait qu'un jour ou l'autre il deviendrait gênant pour le Conseil, qu'il en saurait trop. A ce moment il serait doucement écarté vers la porte de sortie, et on lui demanderait de bien vouloir se ranger et prendre un apprenti comme tout le monde. Qui sait, peut-être qu'un jour ce serait lui, la cible d'un futur "Jedi assassin". Il avait eu à tuer son prédécesseur, qui commençait à révéler trop de choses à la cantina du coin, passant son temps à se saouler jusqu'à que les secrets sortent tout seul. Kin espérait qu'il ne finirait pas un jour comme lui, comme ce dernier, avant de mourir, l'avait souhaité, le maudissant dans une dernière bribe de mots dénués de sens, et noyés sous le flot de l'alcool et du sang.
Il dévisagea les membres du Conseil. Il connaissait la personnalité de chacun, les tics trahissant leurs émotions, leurs sentiments même. Ainsi, si Aleera était modérée, Gerubo faisait partie de ces Jedis qui considèrent que, pour préserver la justice et l'intégrité de la République, tout les moyens sont bons, à savoir le meurtre, la torture, la corruption et autre.
Il était à l'image d'une République vieillissante qui peinait à se relever après les deux terribles coups durs qu'elle avait encaissé : les Guerres Mandaloriennes, auxquelles avait succédé l'émergence de Revan puis de Malak, et la grande purge qui avait bien manqué de détruire l'Ordre si l'Exilée Meetra Surik n'avait pas été là. Beaucoup avaient cru que la République ne se relèverait pas. Mais aujourd'hui, à peine dix-neuf ans après ces évènements, elle s'était redressée, et avait entamé sa lente résurrection. A l'heure actuelle, dans ce qui serait plus tard connu comme l'année - 3.933 avant la bataille de Yavin, elle n'avait toujours pas réussi à s'imposer. La vérité était qu'elle avait été dépassée par l'Echange, par les Hutts, par toute les organisations criminelles existantes, qui dominaient à présent la galaxie. Les Jedis, autrefois gardiens de l'équilibre, s'étaient mus en sorte d'agents de l'ombre, agissant dans le plus grand secret, dans le risque de ne pas tout embraser. Et, parmi eux, le meilleur était sans aucun doute Derran Kin. Pour le moment.

- Daloma commence à se faire des contacts avec l'Echange et les Hutts, intervint le maître Jedi Wookie Wrrroghar. Ce n'est pas une bonne chose. Assassinez-le discrètement, sans qu'on ne découvre que ce sont les Jedis qui en sont responsables. Si vous devriez par malheur être démasqué, alors...

- ...J'userais de mon sabrelaser à bon escient, compléta Kin. Si vous doutez de ma détermination, vous vous trompez. Je suis prêt à mourir pour l'Ordre. Je pensais que mes précédentes missions étaient suffisantes comme preuves.

- Harid, maître Kin, intervint Gerubo. C'est là que Ryce Daloma se trouve. Vous partirez seul, comme d'habitude. Tuez tout le monde, mais surtout, ne laissez pas Daloma en vie. Et n'oubliez pas que si vous êtes capturés, vous disposez malgré tout d'une capsule empoisonnée au fond de votre palais. Pressez-la avec votre langue et...Ils ne pourront extirper aucune information de vous. A vrai dire, normalement, elle devrait les emporter avec vous.

- Vous pensez sincèrement que j'en aurais besoin ? Je vais tuer Daloma et revenir, comme d'habitude. Sur ce, je me retire.

Derran Kin fit une révérence aux membres du Conseil avant de tourner les talons et de partir.
Quelque chose ne tournait pas rond. Leurs précautions. Leurs visages. Aleera se mordillait les lèvres, signe habituel de stress chez elle. Gerubo semblait mal se tenir sur sa chaise, comme si elle le gênait. Enfin, il y avait l'absence d'Amos Garrid, dernier membre du Conseil, un homme qui avait auparavant formé Derran aux arts Jedi. Les relations entre le vieil homme et son apprenti étaient froides, voir glaciales. Garrid était plutôt semblable à Gerubo au niveau de la philosophie : pour préserver l'équilibre, il n'y avait aucune limite.
Derran, lui, avait un avis plus mitigé sur la Force et la voie des Jedis en général. Des membres du Conseil se dégageait diverses émotions en son égard : Aleera semblait effrayée par lui, par ses compétences d'assassinat. Gerubo, lui, considérait Kin comme un pion, n'ayant pour lui aucun égard, à part celui de suivre ses ordres. Nuray avait tout du lâche qui savait pertinemment que ce que le Conseil faisait était loin de suivre le credo des Jedis, mais qui fermait les yeux. Enfin, Garrid, lui, n'avait que mépris pour son élève.
Il le jugeait trop faible, et l'avait toujours entraîné dans l'optique de devenir toujours plus fort. Ainsi, là où la plupart des maîtres tissaient une relation de confiance voir même paternelle ou maternelle avec leurs apprentis, Kin n'avait jamais eu que du mépris.
L'absence de ce dur maître intriguait le Jedi. Que se passait-il ? Pourquoi le Conseil lui rappelait tout le protocole ?
Quelque chose ne sentait pas bon. Cette mission, c'était plus qu'un simple assassinat.
Il en avait désormais la certitude. On lui cachait quelque chose. Mais bon. Il était habitué.

De longues minutes de silence s'installèrent après le départ de la Lame Noire du Conseil.
Aucun membre n'osa prendre la parole pendant un long moment, jusqu'à qu'Aleera Belari rompe finalement le silence pesant.

- Je persiste à penser que nous aurions du lui dire. Nous risquons de le perdre, et...Nous avons besoin de lui.

- Il y arrivera, répliqua Wrrroghar. Cela n'aurait rien changé à la difficulté de sa tâche. Vous savez très bien, maître Belari, qu'il est sans aucun doute le Jedi le plus efficace pour ce genre de mission. Il reviendra. Victorieux.

- Je n'en suis pas si sûre, répondit, lasse, la Twi'lek. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi lui avoir caché...

- C'était une information trop énorme pour un seul homme, justifia Gerubo. L'Ordre n'est pas prêt pour cela. La République n'est pas prête pour cela. La galaxie entière non plus. C'est la preuve que l'Exilée n'a pas réussi à totalement éliminer nos ennemis, ni elle, ni Revan, parti on ne sait où.

- Mais serait-ce possible ? Grommela finalement Nuray dans ses tentacules. Ryce Daloma aurait chuté à un tel point dans le Côté Obscur qu'il en serait venu à s'associer à...Des Siths ? Cela ne fait aucun sens ! Il a juré de les exterminer. Ces informations sont forcément erronées.

- Les Siths se sont dispersés, après la défaite de Traya, Sion et Nihilus, en plusieurs ethnies, plusieurs clans, plusieurs groupes. Peut-être que Daloma ne ciblait que l'un d'entre eux. Dans tout les cas, il semblerait effectivement que des Siths se soient alliés avec lui. Cela ne doit pas sortir de ces murs. Si l'Ordre apprenait qu'il y en avait toujours en vie...Le fragile équilibre que nous avons peiné à instaurer s'effondrera.

- Il y en a, mais il n'y en aura bientôt plus, s'entêta Wrrroghar. Il va les tuer. Tous.

- Il est la Lame Noire du Conseil, répéta Gerubo. Il a été créé ainsi, vous semblez l'oublier, maître Belari. Le monde a changé, les Jedis doivent en faire de même. Nous ne pouvons plus nous exposer, mais rester dans l'ombre. Derran Kin n'est jamais qu'un précurseur, croyez-moi. Pour vaincre nos vieux ennemis, nous n'avons qu'un seul moyen : opérer dans le plus grand secret, comme eux. Que les Siths nous pensent affaiblis, ils réaliseront leurs erreurs quand une armée de Jedis leur tombera dessus.
Modifié en dernier par Darth Palladane le Mar 21 Avr 2015 - 14:07, modifié 1 fois.
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Messagepar Darth Palladane » Lun 05 Jan 2015 - 22:00   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

CHAPITRE 1



Orius Logia ne se sentait pas à l'aise.

Le jeune Sith jouait nerveusement avec son sabrelaser à la lame rouge incandescente, s'amusant à le lancer et le rattraper. Il le regardait avec amour, se disant qu'il se sentait nu sans, et que le plus cadeau que son maître avait pu lui faire était de lui avoir donné une telle arme. Elle semblait faite pour lui, s'adaptant parfaitement à sa main. Pourtant, malgré son attachement à son sabrelaser, Orius était loin d'être un guerrier d'exception : il avait de multiples fois manqué de se faire tuer lors de duels. Non, bien que sa faiblesse dans ce domaine le peinait, Orius Logia était bien plus efficace dans un autre : la maîtrise de la Force.
Il était l'un des meilleurs dans celui-là, ne cessant d'impressionner son maître de jour en jour. Tout les autres apprentis de Darth Loyran se souvenaient le jour où Orius, alors enfant, avait tué une de ses camarades avec de puissants éclairs de Force. Un exploit que certains peinaient encore aujourd'hui à effectuer. Mais le plus grand défaut de Logia était la paresse qui avait découlé de son génie naturel. Ainsi, alors que d'autres s'entraînaient sans cesse, avec une volonté d'acier, Orius n'avait jamais fait que le strict minimum. Il aurait sans doute pu devenir un bon combattant au sabrelaser, mais quel intérêt, après tout ? A quoi cela pouvait-il bien servir ? Il n'avait qu'à étrangler son adversaire avec aisance. De plus, Loyran déplorait que son apprenti n'utilise jamais ses sentiments. Orius restait toujours calme, ne sachant libérer ses émotions comme le faisaient les Seigneurs Siths. Il n'avait jamais eu aucun désir de quoi que ce soit, aucune volonté. En raison de cela, au fil du temps, le fossé entre lui et ses camarades avait, sans qu'il ne se rende compte, rétréci.

Loyran l'avait alors envoyé ici, sur Harid, une planète dont il ne connaissait rien, abandonnée. Autrefois colonisée, elle avait été dévastée par la Guerre de l'Hyperespace, et plus personne ne s'aventurait aujourd'hui en ces lieux, considérés comme maudits. Personne, sauf l'homme que son maître l'avait envoyé défendre. Un certain Ryce Daloma. Un Jedi déchu.
C'était la première tâche que lui confiait Loyran. Avant cela, Orius était toujours resté à Korriban, passant ses journées à apprendre l'histoire d'anciens seigneurs Siths, des recherches et des théories sur la Force et sa manipulation, et autres secrets bien conservés sur la planète mère des Siths. Ce revirement soudain de situation l'avait inquiété, désorienté, avant de laisser rapidement place à son orgueil et sa confiance en soi habituelle. C'était facile. Il avait juste à protéger Daloma d'éventuels assassins. Les plans de l'ancien Jedi servaient les Siths de Korriban. Mais la grande surprise n'était pas là : Daloma pourrait être la cible d'autres Siths. Cette nouvelle avait choqué Orius : d'autres Siths ? Il pensait pourtant que Loyran était le dernier véritable d'entre eux. Qu'importe, il les tuerait si nécessaire. Ces autres Siths ne le connaissaient pas. Ils ne pourraient rien face au grand Orius Logia.

L'apprenti Sith s'arrêta soudainement. Face à lui se trouvait un vieil homme, âgé de soixante ans environ, encapuchonné. Un double sabrelaser - une arme fascinante qu'Orius avait étudié, sans en avoir jamais vu de vrai - se trouvait à sa ceinture. Ses traits, dissimulés par sa tenue, révélaient toutefois un visage dur, aux traits fatigués, ridés, mais aussi d'une extrême sévérité.
Le premier réflexe d'Orius fut de l'analyser via la Force, guettant la moindre petite émotion qui pourrait se dégager de lui, le moindre scintillement dans la toile complexe qu'était la Force. Mais Daloma était visiblement entraîné, et il ne se dégageait absolument rien de lui, de la même façon que les pensées de Loyran restaient secrètes à Orius. Ce dernier aurait sans aucun doute pu pousser cette capacité plus loin encore en s'entraînant, mais ne l'avait, comme toujours, pas jugé nécessaire.

- Qui es-tu ? Souffla Ryce Daloma.

- Je me nomme Orius Logia, répondit fièrement l'apprenti Sith. Êtes-vous Ryce Daloma ?

Il sentit alors une pression autour de sa gorge, coupant court sa phrase. Ses pieds furent quelque peu soulevés du sol, sans le quitter complètement. Le jeune Sith avait du mal à respirer, la bouche ouverte, haletant. L'étranglement de Force. Il ne s'attendait pas à ce qu'un Jedi, aussi déchu soit-il, puisse l'utiliser. Il tituba, jetant un regard de colère à Daloma. Mais ce n'était pas là une colère de Sith, un simple agacement d'enfant gâté.

- Je ne t'ai pas autorisé à me répondre, et je me fiche de ton nom. Je veux juste savoir qui t'as envoyé.

Rassemblant ses forces, Orius leva le bras droit, en direction de Daloma.
Ce dernier eut alors la surprise de sentir quelque chose, un étau se resserrant autour de son cou, de la même manière qu'il le faisait à l'apprenti Sith. Il voulut durcir son emprise sur Orius, mais, à une vitesse effrayante, la tendance s'inversa : la pression sur le Sith disparut pour se reporter sur le Jedi. Ainsi, au bout de quelques secondes, Daloma se mit à suffoquer, soulevé de terre par son jeune ennemi. Orius Logia poussa un petit rire sarcastique, jouissant de sa supériorité. Il garda le Jedi dans cet état quelques minutes, avant de se lasser et de le lâcher.
Face à lui, Daloma était en état de choc. Il s'était passé quelque chose. Plus qu'un simple étranglement de Force.
La vitesse à laquelle il avait réussi à inverser la cadence. Cette sensation, d'être aspiré, entraîné. Comme si la gravité changeait. C'était comme si Orius Logia avait tiré la toile d'araignée qu'était la Force vers lui, attirant ses ennemis piégés comme des mouches vers lui. Daloma avait senti la Force qui l'habitait le quitter pour gagner son adversaire. Comme si c'était plus la Force que lui qui était aspiré par le jeune Sith. En toute une vie, Ryce Daloma n'avait jamais vu.
Il regarda quelques instants Logia avec un air incrédule et quelque peu effrayé, ce qui arracha un sourire d'orgueil et de satisfaction au jeune apprenti. Cependant, après quelques secondes dans cet état, Daloma se reprit, et arbora même un sourire similaire.

- Il semblerait que je te sous-estimais, "Orius Logia". Es-tu un des élèves de Darth Loyran ?

- Le meilleur, prit plaisir à répondre le Sith. J'ai cru comprendre que vous aviez peur de la mort. Alors je suis là.

- Ton arrogance et ta confiance sont aussi amusantes que ta capacité à manier la Force est déconcertante. Ne t'inquiète pas, je saurais te remettre à ta place si le besoin en est. En attendant, je dois dire que tu feras l'affaire. Nul ne sait à quel point le Conseil peut se montrer fourbe et retors. J'ignore si ils savent que j'existe, mais je sais qu'un jour ils l'apprendront. Et ce jour là, mieux vaut être prêt. Je ne compte pas mourir.

- Me remettre à ma place ? Et bien, faites donc, je ne vous laisserais aucune chance, continua, sous le ton de la provocation, Orius.

- Je ne suis pas sûr que Darth Loyran serait content si tu t'en prenais à l'homme qu'il t'a demandé de protéger, sourit Daloma.

Cette remarque jeta un froid, détruisant toute envie de poursuivre ce petit jeu pour l'apprenti. Darth Loyran. Il ne savait pas quoi penser de son maître. Alors que Siphys Kaarn tenait Darth Exyon en haute estime, et éprouvait pour lui un étrange respect, Orius Logia, lui, n'éprouvait absolument rien pour Darth Loyran. Pas le moindre respect, ni la moindre redevance. Pas une once d'attachement, ni de haine. A vrai dire, il devait admettre le craindre quelque peu. Il était incapable de savoir pourquoi, mais Loyran l'effrayait, et il essayait tant bien que mal de ne pas l'énerver. Son calme apparent en était sans doute la raison : tout le monde savait que les plus grands calmes étaient en vérité les plus redoutables une fois enragés. Orius n'avait jamais provoqué son maître, de peur de réveiller l’hypothétique bête qui sommeillait en lui.

- Tu n'es pas le seul à avoir été envoyé, continua Daloma. Tu vas devoir faire la rencontre de mes autres gardes. Tous ne manipulent pas la Force comme toi et moi. Je ne veux pas d'embrouilles avec. Crois-moi, si tu t'amuses à te battre avec eux, Darth Loyran en sera averti. J'ai cru déceler en toi comme un petit sentiment de peur en ayant mentionné cette possibilité. Je saurais l'exploiter.

Orius garda le silence.
Quelques minutes plus tard, il arriva dans une autre salle du quartier général de Daloma, où l'attendaient visiblement les autres gardes du corps du Jedi déchu. Comme à son habitude, plutôt que de les dévisager, le jeune Sith chercha une émotion, n'importe laquelle, qui se dégagerait d'eux. Ce fut bien plus aisé que pour Daloma, et il arriva, en quelques minutes, à dresser un rapide portait de personnalité pour chacun d'entre eux, en silence.
Il y avait tout d'abord le droïde. De lui ne se dégageait bien entendu aucune émotion. Il s'agissait d'un modèle HK, comme le célèbre HK-47. Sans doute l'un des derniers. Ils avaient été dépassés par de nouvelles générations plus performantes. Orius fut impressionné d'en voir un ici, les croyant lui-même tous détruits ou disparus. Il y avait ensuite le Mandalorien, un dénommé Ross. Il avait une certaine expérience guerrier, et de lui se dégageait du mépris envers le jeune Sith. Sans doute le considérait-il inexpérimenté, et il avait raison, bien qu'Orius ne l'admettrait jamais. Après le Mandalorien venait la femme, au nom de code "Nyra", envoyée par l'Echange. Visiblement elle était autant là en tant que garde du corps qu'en tant qu'espionne : l'Echange voulait sans doute garder un oeil sur Daloma. Et, enfin, en dernier, le plus surprenant : un Jedi. Ou du moins, il s'agissait d'un ancien Jedi. Le dénommé Halden expliqua qu'il n'existait pas aux yeux de l'Ordre, ayant été "tué" lors d'une bataille contre les Siths de Revan. Il subsistait désormais en vendant ses services, mettant son sabrelaser et sa maîtrise de la Force au service du plus offrant. Un moins que rien.

- Et toi, t'es qui ? Lança Ross à Orius d'un signe de la tête.

- Un Sith, répondit simplement l'apprenti. Envoyé par le seigneur Loyran. C'est tout ce que vous avez besoin de savoir.

- Un Sith, grommela Halden. Tes camarades ont tué mon apprenti. On va pas s'entendre.

Cette remarque glaça l'assemblée. Orius sentit alors quelque chose, dans la Force : la toile se concentrait à présent sur Ryce Daloma. Logia fut surpris. Du vénérable maître Jedi se dégageait une colère, une colère d'une violence inouïe, une colère inédite pour le jeune apprenti. Jamais il n'avait ressenti pareille haine, pareille envie de destruction. Du maître Jedi n'émanait que des idées noires, des idées de sang, de massacre. Il semblait perdre son humanité, rempli de ce sentiment, qui se propageait et empestait l'air de la salle. Cette odeur si nauséabonde, si sale, déconcerta une fois de plus Orius Logia. Son petit monde s'effondra une fois de plus.
Il avait déjà lu des choses au sujet de la colère, de la haine, mais n'avait jamais vu ça. C'était effrayant. A quel point de tels sentiments pouvaient changer un homme, et en faire un monstre.

- Pas ses camarades, le reprit Daloma, ivre de rage. Loyran est un ancien Jedi, comme moi. Ce n'est pas un véritable Sith. Il n'est pas comme ceux que je veux détruire. N'oubliez pas qui sont nos adversaires.

Loyran, un ancien Jedi ? Orius l'ignorait, et cette information le surprit. Pourtant, cela n'avait rien d'étonnant : Revan avait profondément bouleversé l'Ordre. Combien de Jedis avaient ensuite douté du bien-fondé du Conseil par la suite, combien de Jedis s'étaient détournés du chemin doré et s'étaient aventurés dans les bois dangereux. Mais Orius avait toujours que Loyran était un "vrai Sith", un digne successeur de ceux dont il lisait les exploits avec fascination, des maîtres du Côté Obscur.

- Nos adversaires sont les Jedis, souffla Ross.

- Nous n'en sommes plus aux Guerres Mandaloriennes, répliqua Daloma. Vous avez perdu. Non, nos ennemis ne sont pas les Jedis, mais ceux qui les manipulent. Ceux qui se trouvent au sommet. Nos ennemis, ce sont les membres du Conseil. Ils disent que je me suis écarté du droit chemin, mais ce sont eux, les traîtres. Ils ont trahi les fondements même de l'Ordre. Dans leur tentative désespérée de rétablir la gloire de ce dernier, ils n'ont fait que le détruire. Je vais exterminer les Siths, je vais venger tout ceux morts par leur mains, mais je vais aussi détruire le Conseil Jedi. Je tuerais chacun de ses membres avec le même plaisir qu'en tuant le Sith responsable de la mort de mon apprenti. Le même plaisir intense.


******************************************************************************************************************

- Je vais te détruire.

Siphys Kaarn eut un sourire de satisfaction en entendant ces mots, jaillissant de son comlink. A l'autre bout, et en même temps à côté de lui, se trouvait sa vieille amie : Lorna Velara, une autre des innombrables apprentis du seigneur Exyon. Mais elle n'était pas comme les autres : Siphys nourrissait pour elle un respect particulier, proche de celui qu'il vouait à son maître. Depuis leur plus jeune enfance, ils étaient en permanente compétition, étant tout les deux les protégés d'Exyon, ceux en qui il nourrissait tout ses espoirs. La jeune Twi'lek s'était imposée de par sa maîtrise de la Force, notamment par la télékinésie ou de puissants éclairs, là où Kaarn, lui, avait plutôt appris à manier son sabrelaser, mais aussi à savoir utiliser ses émotions et son impulsivité.
Elle faisait tout dans la finesse, assassinant ses adversaires avec brio. Il les massacrait. Deux méthodes. Deux brillants élèves.
Dès le départ, tout deux avaient rapidement compris que l'autre serait leur plus grand adversaire. Ils avaient alors entamé une course effrénée jusqu'à Exyon, cherchant toujours plus à l'impressionner pour gagner le droit de l'affronter.

- Je vais briser ton pauvre petit corps avec la Force, continua Lorna dans le comlink. Tu entends, Siphys ? Je vais te briser. Tu peux sentir l'odeur de la mort autour de moi ? Il n'y a rien de mieux que de méditer au milieu de ses victimes. Tu m'as interrompu pour m'annoncer une mauvaise nouvelle. Tu vas le regretter.

- Me briser ? Petite fille, répondit Kaarn en riant. Nous nous reverrons bientôt. Je ne sais pas si je pourrais refréner cette envie de te transpercer le ventre avec ma lame. Nous y sommes bientôt, tu dois le savoir, non ? Notre maître m'a dit que cette mission serait la dernière. Une fois que je l'aurais achevé, nous devrons nous affronter.

- Cela t'attriste ? Le questionna-t-elle, connaissant parfaitement la réponse.

- Bien sûr que non, reprit Siphys, riant de nouveau. J'ai hâte. Je sens mon corps entier qui bouillonne à cette idée. Je ne peux plus me retenir. Seigneur Exyon m'a dit qu'il y avait une bête en moi, il y a longtemps. Je vais la libérer. Et toi, Lorna Velara, tu auras l'honneur d'être la première à rencontrer cette bête.

- Il y en a une en moi aussi, répondit la Twi'lek. Et elle mangera la tienne.

Siphys reconnaissait bien là sa vieille rivale. Une bête en elle. Il n'en doutait pas. Et Siphys savait que la bête dont il était question, autant la sienne que celle de Lorna, était la même qui dormait en Exyon. La même qui provoquait cette sensation de peur et de respect émanant du seigneur Sith. L'apprivoiser était l'une des étapes les plus importantes dans l'apprentissage Sith. Mais il fallait aussi savoir la libérer, et savoir l'arrêter. C'était là ce qui faisait toute la différence entre seigneurs Siths. Exyon avait enseigné à Siphys que savoir maîtriser ses émotions n'était pas un signe de faiblesse, comme certains Siths l'avaient prétendu, mais au contraire une marque de force. C'était là le plus grand défi pour Siphys : apprendre à se maîtriser. Dans ses élans de rage, il faisait bon nombre d'erreurs, et contre Exyon, il savait que cela lui serait fatal. Même contre Lorna, à vrai dire.
Car il savait que le combat contre la Twi'lek serait tout sauf facile. Tout deux se connaissaient depuis longtemps. Tout deux connaissaient les forces et faiblesses de l'autre. Tout deux connaissaient leurs habitudes. Mais tout deux savaient aussi qu'un tel affrontement était inévitable, et que toute leur relation de rivalité avait été soigneusement construite par Darth Exyon. "A la tête d'un Empire ou d'un Ordre, il ne peut y avoir que le meilleur", avait dit le Chiss. "Si deux sont du même niveau, alors ils s'entretueront. Il ne peut en rester qu'un". Le duel était bien le plus grand et le plus beau de tout les arts, selon Siphys et son maître.

Toutes les émotions devaient être converties en l'envie de combattre. C'était ce qu'avait dit Exyon à son élève. L'amitié, le respect, tout cela devait être converti en envie de combattre, de même que le désir physique qu'avait Siphys pour Lorna, et inversement. Tout deux se désiraient ardemment, mais cette envie s'était simplement mue en envie de se battre. Pour eux, le duel était la plus grande marque d'amour qui pouvait exister, et de respect. C'était là le tour de force de Darth Exyon. Un tour de force directement tiré des traditions Siths. Le duel était le plus bel art, l'expression des sentiments par le biais de l'arme, et de la Force. Les émotions n'étaient faites que pour être relâchées dans un duel. C'était leur unique intérêt.
Siphys sourit, amusé par la remarque de Lorna, avant de s'arrêter brutalement.

- Ne bouge plus, lui intima une voix familière.

Six. Il y avait six de ses camarades Siths qui venaient de jaillir de l'obscurité, habillés d'un manteau aux mêmes motifs sanglants que celui d'Exyon. Il y avait de tout : deux humains, un Mon Calamar, un Rodien, un Zabrak et même un Ewok. Siphys avait appris le nom de chacun d'entre eux, mais n'avait pas jugé nécessaire de les retenir. Ils n'étaient pas ses adversaires. Ils étaient faibles. Eux ne méritaient aucune émotion en leur égard, pas même du mépris. Il les regarda s'affubler autour de lui, l'encerclant, et tenant fermement leurs sabrelasers. Avaient-ils l'intention de le tuer ? Cela fit doucement sourire le Sith.
Un des deux humains s'avança face à lui. Visiblement, il était le chef de cette petite fratrie d'apprentis. Il était plus petit de deux têtes que Siphys - qui était d'ailleurs un géant, du haut de ses quasiment deux mètres - ce qui le rendait difficilement effrayant.

- Je suis Garn Lakuan, se présenta-t-il. Je représente notre groupe. Je suis désolé, Siphys Kaarn, mais tu vas mourir. Nous n'avons pas le choix, mais nous devons te tuer pour continuer notre formation. Ne rends pas les choses difficiles, lâche ton sabrelaser et lève le cou, que je te tranche la gorge.

- Ne sois pas ridicule, sourit Siphys. Hors de ma route. Le seigneur Exyon m'a demandé de mener à bien une tâche. Si vous pensez pouvoir m'en empêcher, vous êtes stupides.

- Tu penses être en situation de nous insulter ? Répliqua Lakuan. Nous sommes six, et tu es tout seul.

Ses cinq compagnons dégainèrent leurs sabrelasers rougeoyants, arrachant à Garn un sourire triomphal.
Sourire qui fut brisé quand il se prit un magistral coup de poing de la part de Siphys Kaarn, assez puissant pour lui faire faire un vol plané jusqu'au sol, lui briser le nez et lui déformer le visage en une gerbe de sang.

- Idiots, lâcha juste le Sith en direction de ses adversaires, en éteignant son comlink.
Modifié en dernier par Darth Palladane le Mar 06 Jan 2015 - 23:19, modifié 1 fois.
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Messagepar Minos » Mar 06 Jan 2015 - 23:16   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

J'aime bien ce début d'histoire, plutôt bien écrit.

Je suivrai l'évolution^^
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
Blaise Pascal.
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Messagepar Darth Palladane » Mar 06 Jan 2015 - 23:34   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Merci pour le commentaire ^^


CHAPITRE 2



Les cantinas.

C'était là où Derran Kin passait la plus grande partie de son temps. Quand il n'était pas en mission au service du Conseil, il venait ici pour boire, boire et oublier. C'était sa façon à lui de décompresser. L'homme redoutable et impitoyable qu'il pouvait être laissait la place à un homme plus fragile, seul et légèrement dépressif. L'assassin disparaissait, remplacé par ce pauvre type, qui doutait du bien fondé de ses actions, qui doutait de la justice, qui doutait de l'Ordre, qui doutait de lui-même. Kin entamait un sixième verre de l'alcool le plus fort pouvant être trouvé dans la cantina, comme à son habitude, tout en regardant nerveusement autour de lui, ne pouvant s'empêcher de voir des choses que les autres gens ne voyaient pas. Les bâtons de la mort que s'échangeaient discrètement deux Rodiens, les crédits qui circulaient d'un homme seul à une table à un autre...Tout ces petits détails n'échappaient pas à Derran Kin. Une mauvaise habitude qu'il avait pris en tant que Lame Noire du Conseil.

- Maître, vous allez bien ?

La voix de Sola Thorne était reconnaissable entre mille pour Derran Kin.
Son apprentie. Il la regarda en souriant, un sourire qui n'avait rien de sincère. Il aurait voulu lui dire. Mais il ne pouvait pas. Ses activités au service du Conseil, ses missions demeuraient secrètes pour tous, y compris son ancienne élève. La pauvre. Sola avait toujours été naïve, convaincue que les Jedis incarnaient le bien, que leur justice était irréfutable. Derran l'avait cru, à un moment, lui aussi. Alors qu'Amos Garrid lui faisait vivre en enfer en tant que son Padawan, il s'agrippait à cet espoir, à cette conviction.
Mais depuis qu'il était devenu la Lame Noire du Conseil, toute sa vision de la justice et de l'Ordre s'était effondrée. L'ancien Jedi qu'il fut n'était désormais plus qu'un assassin passant son temps à se saouler pour oublier tout ce qu'il faisait, comme pour justifier ses actions.
Parfois, des souvenirs lui revenaient. Que ce soit lui, enfant, s'entraînant avec Garrid, ou des meurtres bien plus récents. Il ne pourrait jamais oublier la façon dont il avait tué ce vieux mercenaire engagé par le Conseil et qui avait fini par révéler des informations confidentielles. Il avait été aperçu par l'enfant de sa victime, et avait eu le temps de croiser son regard. Cela l'avait bouleversé.
Qu'était devenu ce gosse, désormais sans père ? Derran ne le savait pas, et se doutait qu'il ne le saurait sans doute jamais.

- Oui, mentit-il. Et toi, Sola ? La vie de Chevalier Jedi est celle à laquelle tu aspirais ?

- Sans aucun doute. Au départ le Conseil ne m'envoyait que dans des missions que je jugeais ennuyeuses, où l'on faisait davantage appel à moi comme traductrice ou autre que comme Jedi. Finalement, ils m'ont envoyé en tant que garde du corps d'un ancien trafiquant de drogues endetté auprès de l'Echange. Je pensais qu'ils ne viendraient pas. Ils sont venus.

Elle remonta alors légèrement sa tunique, dévoilant qu'une de ses jambes, la droite, n'était plus, remplacée par une prothèse artificielle. Cela horrifia Derran, qui n'était pas au courant que son élève avait subi un tel choc. Il se pencha pour voir la jambe, et ne put s'empêcher de culpabiliser. Un défaut qu'il tenait de son apprentissage avec Garrid, où ce dernier, par le biais de ses incessantes critiques, lui avait enseigné l'art de douter de lui-même. Kin baissa la tête, et poussa un long soupir, comme si il était responsable.
Sola, le connaissant et voyant vite qu'il était touché par cette nouvelle, lui adressa un sourire de réconfort et posa sa main sur son épaule.

- Les mines, ça ne pardonne pas, commenta-t-elle simplement. Je me suis montrée trop impulsive. Heureusement, le Rodien que je devais protéger n'est pas mort. C'est déjà ça. Un type sympathique, décidé à tirer un trait sur son passé et à vivre une nouvelle vie sans être en permanence avec un couteau sous la gorge.

Le passé. Si ce Rodien pensait pouvoir lui échapper, il se trompait. C'est ce que pensaient généralement les cibles de Derran. Elles ne réalisaient leurs erreurs qu'en sentant le doux froid de la mort qui venait les envelopper de ses bras. N'était-ce pas justice ? Ils devaient payer pour leurs erreurs. Malgré cela, ces meurtres laissaient un goût amer dans la bouche de Derran Kin. Il but donc une nouvelle gorgée d'alcool, espérant que cela lui change les idées.

- Sola, je vais retourner en mission pour le Conseil, lança le maître Jedi après avoir reposé son verre.

- Encore ? Fit en se mordillant les lèvres l'apprentie. Vous savez, maître, ces tâches mystérieuses que le Conseil vous confie sont une source d'inquiétude pour tout vos proches. On ne vous voit plus, au temple. Ni moi, ni vos amis. Qol me l'a encore fait remarquer, tout à l'heure. A vrai dire, il se demande si cela a un lien avec la disparition de Garrid. Cela fait des mois qu'il a lui aussi disparu...

- Cela n'a rien à voir, rétorqua violemment Kin. Tu sais bien que je n'ai jamais aimé Amos Garrid. Je me fiche d'où il se trouve, de ce qu'il fait. Qu'il meurt, cela ne m'importe guère. Dis à Qol que je vais très bien. Je suis juste un peu fatigué, en ce moment...

Garrid. Malgré ce qu'il disait, Kin pensait effectivement à son maître, et à vrai dire, cela l'agaçait. Il en voulait terriblement à Garrid de ces années d'entraînement douloureuses et froides, mais aussi et surtout de ce que le maître Jedi appelait à l'époque "ses cours spéciaux". En y pensant, Kin frissonna et voulut boire une nouvelle fois, mais son verre était vide, et il était à court de crédits.
Les cours spéciaux. Il se souvenait de la peur qu'il éprouvait quand ils avaient lieu. De sa proximité avec la mort. Contrairement aux autres Padawan, il ne voyait pas en son maître une figure amicale, mais un véritable bourreau. Et pourtant...Et pourtant, il avait toujours cherché sa reconnaissance, son approbation, sa fierté. Mais à aucun moment il ne lui avait accordé ce à quoi il aspirait. Pas de félicitations. Juste un regard froid, parfois assorti d'un "Pas mal". Au fond de lui, Kin cherchait toujours cette reconnaissance qui ne viendrait sans doute jamais, et cela lui pesait terriblement.

- Bon, acheva Sola. Je pense que...Vous avez besoin d'être un peu seul. Mais n'oubliez pas, maître...Si vous avez besoin d'aide...Je suis là.

Bien sûr que oui il avait besoin d'aide. Bien sûr que non il ne pouvait pas lui demander. Il devait porter ce fardeau tout seul, car elle ne pourrait pas comprendre, pas plus que Qol et les autres. De la même façon, il devait garder le silence sur ses missions pour le Conseil, et cela aussi lui pesait.


******************************************************************************************************************

- Oui, désolé de ne pas t'avoir répondu.

La voix de Siphys Kaarn résonna à nouveau dans le comlink de Lorna Velaria.
Elle s'était demandé pourquoi ce silence, après sa remarque. Normalement, son rival aurait du lui répondre. Il ne lui laissait jamais le dernier mot, surtout pas après ce qu'elle avait. "Ma bête mangera la tienne". Pourtant, il n'avait pas répondu.
Elle avait alors entrevu l'enfer. L'enfer d'un monde sans rival, d'une galaxie sans défi, sans danger. Cela détruisit ses convictions, ses rêves, et elle se trouva désemparée à l'idée de ce qui avait pu arriver à Siphys. Elle le voyait déjà mort, étendu au sol. Et en elle naissait déjà ce sentiment de haine, de colère, de rage : la vengeance. En l'espace de quelques minutes.
Quand la voix de Siphys Kaarn retentit de nouveau, tout ça disparut, en un instant. De telles "crises" arrivaient fréquemment : Lorna envisageait toujours le pire pour l'autre protégé d'Exyon, et rien qu'y penser lui donnait froid dans le dos. Il était à elle, et ce, depuis le début. Ils étaient promis à s'affronter jusqu'à la mort. Personne n'avait le droit de lui prendre ce droit. Personne.
La Twi'lek poussa un soupir de soulagement.

- Tu as eu si peur ? Fit-elle en souriant. Ne t'inquiète pas. Tu as encore un peu de temps.

- J'allais te répondre, se justifia Siphys, mais j'ai eu à m'occuper de quelque chose.

De l'autre côté du comlink, Siphys Kaarn poussa un soupir.
Autour de lui se trouvaient les cadavres des six apprentis Sith qui avaient cru pouvoir le tuer. Tout s'était déroulé très vite, trop peut-être. Il n'avait pas activé son sabrelaser. Inutile. Ces insectes ne méritaient pas de mourir ainsi. Il réservait sa lame aux Jedis, à Lorna et surtout à Darth Exyon. Ainsi, après son magistral coup en direction de Garn Lakuan, le Rodien s'était jeté sur lui, son sabrelaser brandi en l'air. Le genou de Siphys s'était calé dans son ventre, faisant chuter l'apprenti Sith en arrière. Le Mon Calamari avait alors tenté de transpercer Kaarn par derrière, mais c'est le coude du Sith qu'il se prit dans le visage.
Le Zabrak avait deux sabrelasers, et pensait visiblement que cela lui assurerait la victoire. Il avait été le premier à mourir. Siphys lui avait broyé la gorge avant qu'il ne puisse dégainer ses armes, sous les yeux horrifiés du Rodien, toujours à terre. Ce dernier avait tenté de se relever, mais Siphys l'avait tué d'un coup de pied d'une telle puissance que son crâne fut littéralement broyé par un tel choc. Garn et l'Ewok s'étaient rués vers leur adversaire, mais Siphys repoussa le premier d'un coup de tête si puissant qu'il vola en arrière, avant de repousser l'autre d'un coup de pied circulaire.
Le second humain et le Mon Calamari tentèrent également leur chance. Alors qu'il repoussait le second, Siphys saisit le premier par la tête et le plaqua contre le sol, avec une violence inhumaine, laissant son sang se répandre sur le sol, avant d'achever le Mon Calamari d'une véritable rafale de coups. L'Ewok tenta de prendre la fuite, mais Kaarn s'empara d'un blaster que possédait l'un des apprentis, et fit feu à volonté sur le fuyard, qui s'effondra rapidement au sol.
Garn Lakuan se trouvait toujours au sol, le souffle haletant, la bouche ouverte. Terrorisé. Incapable de comprendre ce qu'il venait de se passer. Comme il le faisait la plupart du temps avec des adversaires de moindre estime, Siphys Kaarn avait achevé l'apprenti Sith avec son propre sabrelaser, estimant qu'il n'était pas assez digne de connaître le sien.
Tout cela n'avait duré qu'une poignée de minutes.

- Des imbéciles, s'expliqua Siphys. Ils ont tenté de me tuer. A six, ils n'avaient aucune chance.

- Comment les as-tu tués ? S'immobilisa Lorna, les yeux écarquillés, attendant qu'on lui raconte.

- Ecrasés, sourit Kaarn. Comme les insectes qu'ils sont. Ils étaient lents, si lents, et surtout faibles. Ma bête n'aime pas manger de tels faibles. Il lui faut quelque chose de plus fort. Quelque chose comme toi. Alors, elle acquérera la force nécessaire pour manger le maître.

Elle pouvait la sentir. La force en lui. Sa puissance. Cela comblait Lorna. Cela lui donnait envie de se battre, plus qu'à n'importe quel moment. Elle tremblait. Lâcha le comlink, avant de le reprendre, et de se mettre à rire. Un rire dément. Bientôt ! Bientôt. Elle allait enfin vaincre Siphys Kaarn, et, quand son sang serait sur ses mains, ce serait pour elle un plaisir sans équivalent. Quand elle l’achèverait d'un coup de sabrelaser, ce serait comme faire l'amour avec lui, un acte d'une grande pureté et surtout jouissif.
Et alors elle partirait accomplir son rêve, le rêve de Siphys, de tout les apprentis : tuer Darth Exyon.
Et alors elle deviendrait réellement une Sith. Ayant triomphé de son rival, de son maître.

- A bientôt, Lorna Velaria, conclut Siphys Kaarn, dans le même état à l'autre bout du comlink.

Elle continua de rire.
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Messagepar Den » Jeu 08 Jan 2015 - 16:15   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Elle est bien sympa, cette fic. Ce début semble prometteur.

Au départ, en lisant le titre, je ne m'attendais pas à cette période. Je suis agréablement surpris. De plus, ton style est fluide, ça se lit facilement et ça se mange sans faim!

J'ai hâte de lire la suite! ;)

Bonne continuation!
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Darth Palladane » Sam 10 Jan 2015 - 13:00   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Merci ^^


CHAPITRE 3



Le Rodien savait que ça allait mal tourner.

Cela faisait cinq jours qu'il faisait route pour Harid. Il avait un contrat avec Ryce Daloma et ses compagnons, leur fournissant continuellement des vivres, parfois des armes. Le maître Jedi le terrifiait, de même que ses gardes du corps. Le Mandalorien, la mercenaire, le droïde assassin et le Jedi déchu. Il détestait ce métier, et souhaitait arrêter le plus vite possible, c'est pourquoi il révéla tout ce qu'il savait sur Daloma aux Jedis, avec l'espoir qu'ils puissent faire quelque chose.
Mais ils n'avaient rien arrangé. Au contraire, il y a cinq jours, alors qu'il devait partir, on lui avait amené un Jedi. Un dénommé Derran Kin. Sans qu'il puisse savoir pourquoi, Kin lui expliqua qu'il devait se rendre sur Harid, selon la volonté du Conseil. Devant le scepticisme du Rodien, il lui avait promis que ce voyage serait le dernier. Le marchand n'avait pas compris ce qu'il voulait dire par là.
Au cours de son trajet vers Harid, il avait appris à connaître son "invité", qui n'avait cessé de le surprendre jour après jour. Lui, un Jedi ? Il passait son temps à se saouler en buvant les bouteilles d'alcool entreposées à l'arrière du vaisseau. Il se posait alors à côté du Rodien, assis par terre, une bouteille à la main, dans un piteux état, racontant des inepties sans queue ni tête.
Etait-ce une blague ? Les "gardiens de la paix", les combattants de l'Ordre, n'étaient donc que de simples ivrognes ?

Pourtant, le Conseil lui avait dit que ce "Derran Kin" était un de leurs meilleurs agents. Alors le Rodien gardait espoir. Il espérait que ce Jedi parvienne à stopper Daloma. Qu'il parvienne à mettre un terme à cette terrifiante routine qu'il vivait.
Il n'empêche qu'il diminuait fortement sa cargaison d'alcool. Ainsi, c'est la peur au ventre, doutant plus que jamais des compétences de son compagnon, que le marchand se posa sur Harid, à proximité du quartier général de Ryce Daloma. C'était une vaste bâtisse, renforcée par des couches et des couches de métaux de diverses origines, conçus pour résister à quasiment tout. Il y avait même, apparemment, du cortosis. Et le tout était farouchement gardé par de nombreux soldats, en armure, portant tous l'emblème de Daloma : celui de la République, avec de longues trainées rouge, évoquant du sang. Une République agonisante.

- Monsieur, s'adressa le Rodien à Kin, alors qu'il venait d'atterrir, vous devriez vous cacher quelque part. Ils vont venir fouiller le vaisseau, à coup sûr. S'ils vous voient...Je crains qu'ils ne vous tueront.

- Je les tuerais avant, sourit Derran Kin, encore quelque peu ivre.

Le marchand aurait bien voulu prier quelconque dieu, mais il n'était pas croyant.
Il vit Kin se lever, titubant, partant se terrer quelque part. Il l'imita alors, sortant du vaisseau pour faire face aux soldats de Daloma qui déjà s'avançaient vers lui. Il avait l'habitude de ce rituel, mais aujourd'hui était un jour particulier.
Il y en avait deux, comme toujours. Il leur avait déjà parlé, à plusieurs reprises. Deux types sympathiques, se contentant de suivre les ordres du maître Jedi. A chaque fois qu'il venait, ils se sentaient obligés de lui parler de leurs soucis personnels. Ainsi, le marchand connaissait le nom de leurs femmes, de leurs enfants, et cela le gênait quelque peu, d'autant plus qu'il avait un maître Jedi dans son vaisseau. L'un des deux soldats lui donna un tape au dos, comme à un vieil ami. Puis ils entrèrent.

Le Rodien expira lentement. Il avait un blaster, sur lui, au cas où, sans vraiment savoir pourquoi. Il n'aurait pas le temps d'abattre un garde qu'il serait déjà criblé de tirs, et qu'il s'effondrerait au sol, mort. Sans doute suivi de ce foutu Jedi ivrogne.
A l'intérieur du vaisseau, les deux gardes exploraient chaque pièce, chaque recoin, vérifiant chacune des caisses contenant nourriture, boissons, sans savoir que dans l'une d'entre elles se trouvait un Jedi, sabrelaser prêt à être activé.
Les minutes qui suivirent furent d'une longueur atroce. Les gardes attendaient que leurs deux camarades reviennent. Ce qui, bien qu'il l'ignorait, n'arriverait pas. Plus jamais. Finalement, au bout d'un moment, un troisième garde se porta volontaire pour voir ce qu'il se passait dans le vaisseau. Il fut vite arrêté par le marchand Rodien.

- J'y...J'y vais, sourit-il nerveusement.

Il revint ainsi dans sa propriété, à la recherche autant du Jedi que des deux gardes. Il les trouva finalement à l'arrière du vaisseau...Là où se trouvait l'alcool. Sauf qu'à la couleur vermeil de ce dernier se mêlait du sang, en abondance. Le Rodien manqua de faire un malaise. Il y avait là les deux gardes qu'il connaissait bien, gisants dans leur sang, étendus au sol. L'un d'eux avait été décapité, l'autre avait un bras en moins. Et, debout, sabrelaser en main, se trouvait Derran Kin.
Quand ce dernier se retourna, et que le Rodien croisa son regard, il fut surpris de constater qu'il n'y avait plus une once d'humanité en lui. Plus ce côté dépressif et ivrogne. De ce regard se dégageait une froideur extrême, mais aussi un aspect qui rappela au marchand le droïde assassin. Une machine. Le Jedi n'était pas un ivrogne, mais une machine à tuer. En quelques instants, le Rodien comprit ce que le Conseil lui avait envoyé. Un tueur. Et sans doute le meilleur de l'Ordre.

- Qu'avez-vous fait...Commença à paniquer le marchand.

- Et bien, j'ai tué le premier, puis le second. Vous semblez surpris, répondit avec le même ton terriblement indifférent Derran Kin.

- Je pensais que...Que vous vous contentiez de les assommer...Vous êtes un Jedi, bordel ! Jura le Rodien. Vous n'êtes pas censés...Pas censés...Faire ça ! Vous êtes...Les gardiens de la paix...Pas des assassins !

- Je ne suis pas exactement un Jedi, répliqua Kin. Je l'ai été. Mais, à présent...Je suis la Lame Noire.

Bien entendu, le Rodien ne comprenait absolument pas ce que voulait dire Derran. Mais cela n'avait aucune importance.
Le Jedi s'agenouilla alors, et commença par retirer les casques des deux hommes. Leurs visages figés semblaient fixer le marchand, avec un arrière-goût de reproche. En les voyant, et notamment la tête décapitée, le pauvre Rodien tituba, réprimant difficilement son envie de vomir.

- Que faîtes-vous ? Arriva-t-il à articuler.

- Aidez-moi à leur retirer leurs armures. Je vais m'infiltrer ainsi. N'ayez pas peur, tout sera bientôt fini.

- Vous allez tuer Ryce Daloma, comprit le Rodien. Vous n'allez pas le capturer...Mais le tuer.

- A vrai dire, avoua Derran Kin, je vais tuer tout les occupants de cette base, sans exception.

Le Rodien fit un malaise.


******************************************************************************************************************

- Monsieur, nous avons repéré un vaisseau en orbite.

C'était l'un des nombreux soldats de Daloma, qui s'adressait à son général.
Aux côtés du maître Jedi se trouvaient Orius Logia mais aussi Jayn Herris, son nouvel apprenti. Durant les six jours qui s'étaient écoulés depuis l'arrivée d'Orius sur Harid, le jeune Sith avait développé une certaine rivalité avec Herris. Là où il n'avait que mépris pour Halden, il trouvait le jeune apprenti Jedi intéressant. Quelque chose l'attirait vers lui, quelque chose qui l'atteignait au plus profond de son être. Jayn semblait troubler la toile de la Force, comme Logia le faisait.
C'était le premier être qu'il rencontrait possédant cette même capacité que lui. Ce même don inné. Et, en ce sens, pour la première fois de sa vie, Orius Logia s'intéressait à quelqu'un d'autre que lui et son sabrelaser. Il aurait voulu que Jayn le suive sur Korriban, qu'il devienne un Sith, l'apprenti de Darth Loyran. Quelqu'un qu'il souhaiterait voir évoluer, qu'il souhaiterait affronter.
Mais Herris était fidèle à son maître, comme un chien. Il le suivait où qu'il allait, et était prêt, semble-t-il, à mourir pour lui.

- Il ne s'agit que du marchand Rodien, répondit Ryce.

- Non, monsieur. Il y a un autre vaisseau. Et nous ne parvenons pas à l'identifier.

Orius se surprit à écouter la conversation. Un vaisseau ? Serait-ce la République ? C'était du moins ce que semblait penser Ryce Daloma. Logia sentit en lui monter l'excitation du combat. Il aimait cette sensation jouissive de dominer son ennemi, de le forcer à ployer le genou, de le terroriser. Et il était convaincu que rien ni personne ne pourrait l'arrêter.
A côté de lui, Herris pouvait sentir son excitation à travers la Force, et cela, bien qu'il le masquait, l'intriguait. Cette émotion qu'il ressentait. Bannie par le Code Jedi. Elle était inédite pour lui. Logia lui permettait de découvrir des sensations inédites.

- Ce vaisseau a-t-il l'emblème Républicain ? Le questionna Daloma.

- Non monsieur. A vrai dire, nous n'avons aucune idée de ce que ça peut-être. C'est un simple chasseur, pour une personne. La République n'enverrait pas un seul Jedi, ça ne fait aucun sens. Il pourrait être un chasseur de primes, mais là encore, il n'a aucune chance contre nous tous.

- Etrange, fit le maître Jedi en caressant sa barbe. Gardez un oeil sur lui. Espérons qu'il vienne en paix.


******************************************************************************************************************

Dans son chasseur standard, Siphys Kaarn se fendit d'un large sourire.
Harid était en vue. Il était l'heure pour lui de faire face à son ultime épreuve avant son combat contre Lorna.
Ryce Daloma était sa cible, mais il ne laisserait personne en vie.

Alors, à quelques instants de débuter son carnage, Siphys Kaarn répéta le Code Sith dans sa tête.
Modifié en dernier par Darth Palladane le Dim 11 Jan 2015 - 20:18, modifié 1 fois.
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Messagepar Darth Palladane » Dim 11 Jan 2015 - 20:17   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

CHAPITRE 4


Derran Kin tuait.

Il tuait discrètement, sans éveiller l'attention. Il tuait sans faire de bruit. Il tuait dans l'ombre. Mais il tuait.
Il avait réussi à infiltrer la base, équipé de l'armure de l'un des deux hommes qu'il avait brutalement assassiné, et en racontant aux autres gardes que son autre victime avait sans raison agressé le Rodien, l'assommant. Ce dernier l'aurait alors abattu de plusieurs tirs de blasters.
Ce mensonge peu convaincant avait été renforcé par l'usage de la Force de Kin, et c'est ainsi qu'on le laissa passer.
A présent, il avançait au coeur des lignes ennemies, saluant plusieurs autres gardes, avant de les entraîner dans un coin et de les tuer froidement. A chaque fois qu'il tuait, il pensait à Sola. Il se demandait ce qu'elle penserait de lui si elle voyait ainsi, dissimulant un cadavre. Elle qui croyait tant en la justice. Sans doute serait-elle horrifiée. Il soupira. Il espérait qu'elle ne le saurait jamais.
En réalité, il s'effrayait lui-même. Tout ce qu'il faisait était inné, comme gravé dans son sang. Quand il tuait, il ne réfléchissait pas. Et cela, après réflexion, le terrifiait. Pourrait-il tuer Sola, si le Conseil lui demandait ? Qui serait le plus fort ? L'homme qu'il était ou l'assassin que le Conseil voulait qu'il soit ?

Il écarta ces pensées. Elles étaient gênantes, pour le moment. Il devait se concentrer, et accomplir sa mission.
Ainsi continua-t-il à explorer la base de Daloma, innocemment, tout en exécutant quelques gardes au passage, dans le plus grand secret. Quand ils se rendraient compte de quelque chose, il serait déjà trop tard.
Du moins le pensait-il.


******************************************************************************************************************

Jayn Herris s'immobilisa subitement.

Quelque chose n'allait pas. Il se tourna vers Logia. Le jeune Sith ressentait exactement la même chose que lui, à savoir une perturbation dans la toile qu'était la Force. Un endroit où elle se concentrait anormalement.
Logia s'interrogea. Qu'est-ce que cela signifiait ? Est-ce qu'Halden était en train de s'entraîner ?
Non. C'était bien trop fort pour ça. Comme un avertissement. Comme si la Force leur signalait qu'un danger se rapprochait. Un danger sachant la manipuler. Un Sith, ou un Jedi. Serait-ce possible ? Logia se fendit d'un sourire sadique. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas tué quelqu'un, et cette sensation jouissive de suprématie lui manquait. Il voulait tuer à nouveau.
Daloma pouvait aussi sentir cette perturbation, mais à un degré bien inférieur à celui de son apprenti et d'Orius. Quelque chose se tramait, mais il était impossible pour lui de savoir quoi. Il se tourna vers Ross, le fidèle Mandalorien, à sa gauche.

- Va voir ce qu'il se passe, lui ordonna-t-il simplement. Inspecte chaque endroit, chaque recoin.

- Que se passe-t-il ? Demanda le Mandalorien, quelque peu étonné d'une telle demande.

- Je l'ignore, mais cela se passe, et je ne veux prendre aucun risque, répliqua Daloma.

Le Mandalorien s'exécuta, mit son casque sur la tête et partit commencer son inspection des lieux.
Il se dirigea en premier, sans le savoir, vers le couloir où se trouvait le Jedi Derran Kin.
Mais ce qu'il savait, c'est qu'il n'avait peur d'aucun ennemi. Il avait tué toute sorte de personnes. Mercenaires, Jedis, Siths, traîtres...Et il était prêt à recommencer.
C'est alors qu'un choc se fit ressentir. Le sol trembla, légèrement, mais suffisamment pour faire tomber bon nombre des personnes présentes au coeur de la base à genoux, y compris Ryce Daloma et Orius Logia.

- Que s'est-il passé ? Vociféra le Jedi en se relevant.

- Monsieur, c'est à peine croyable, répondit un soldat, en se relevant lui aussi, et en fixant ses tableaux de bords.

- Quoi ? Expliquez ! Lui ordonna sèchement Ryce.

- Le chasseur, il...


******************************************************************************************************************

Derran Kin trébucha et tomba lamentablement.

Il se releva rapidement, ayant l'impression d'être une véritable boîte de conserve avec cette armure sur lui, d'autant plus que son casque lui gâchait une bonne partie de la vision, bien qu'il était nécessaire pour l'accomplissement de sa mission.
Que s'était-il passé ? Il l'ignorait tout autant que Daloma. Le sol avait, semble-t-il, tremblé. Qu'est-ce que fabriquait le maître Jedi ? Une quelconque machine diabolique ? Dans ce cas là, il fallait que Kin intervienne rapidement.

Néanmoins, alors qu'il reprenait sa route, il ne put s'empêcher de penser que, quelques nanos-secondes avant le choc, il avait senti quelque chose. Cette odeur délicieuse. Cette incitation à se plonger dedans. Le Côté Obscur.
Au nom de tout les Jedis, qu'est-ce que le Conseil lui avait caché ?


******************************************************************************************************************

Siphys Kaarn adorait faire ça.

Diriger son vaisseau vers l'ennemi, puis l'abandonner, avant de voir le spectacle.
Il avait laissé son chasseur percuter le vaisseau de commerce "garé" devant la base de Daloma. Le choc avait été terrible, amplement ressenti par le Sith. Plusieurs gardes avaient été fauchés par l'onde, projetés au sol, certains sonnés sur le coup.
De grandes flammes avaient jailli de la carcasse des deux vaisseaux, sous les yeux fascinés de Kaarn. Le feu. Il adorait le feu.
Après avoir touché la terre ferme, amortissant sa chute avec l'aide la Force, il contempla quelques instants le chaos qu'il avait provoqué. Le chaos. Il devait se nourrir de ce chaos, s'en servir pour canaliser ses émotions. Ainsi avait parlé Exyon.
C'était d'une beauté. L'anarchie. Il avait brisé l'ordre en quelques instants.
Ne laisser aucun survivant. Très bien. Il se dirigea vers les gardes de Daloma, parfois sonnés, parfois blessés, cloués au sol pour la plupart. Il ne leur laissa aucune chance, les déchiquetant littéralement à mains nues. Sa force herculéenne lui permettait absolument tout, même les pires horreurs. Ainsi, le sang gicla en abondance devant le repaire de Daloma.
Siphys savait qu'il était repéré, et cela lui donnait des frissons. Il imaginait la peur qu'il provoquait, en cet instant même.
C'est ainsi qu'il entra à son tour dans la base de Ryce Daloma, n'ayant heureusement pas vu le corps d'un Rodien, blessé par l'explosion mais toujours vivant...Et conscient.

A cet instant, le marchand se dit que, finalement, c'était son jour de chance. Malgré la douleur. Malgré les brûlures.
Et il se dit que, s'il survivait à tout ça, il profiterait de chaque jour comme si c'était le dernier, en se disant qu'il avait côtoyé la mort de si près qu'il avait presque pu sentir son odeur. Une odeur de destruction. De carnage.


******************************************************************************************************************

Les images des caméras laissèrent l'assemblée sans voix.

Les flammes qui dévoraient l'entrée. Les cadavres ensanglantés. Et, surtout, l'ombre de ce type, qui venait d'entrer.

- C'est qui...Ce type...Articula difficilement la mercenaire Nyra, de l'Echange.

- Bordel de merde, jura Daloma. Ce n'est pas un Jedi. Je ne sais pas qui c'est, mais ce n'est pas un Jedi.

Il se tourna vers ses troupes, et ordonna aux soldats de partir affronter ce nouvel invité imprévu. Ils allaient vers une mort certaine, mais leur respect et leur confiance aveugle envers Daloma les empêcha de douter. Le maître Jedi, demanda à un groupe restreint de le suivre pour assurer sa protection. Il était obligé de diviser son armée. Ce n'était pas un soucis. Il recruterait à nouveau.
Ce qui importait, c'était sa survie, et celle de son apprenti. C'est pourquoi il fit signe à Jayn de le suivre. Nyra et HK firent de même.
Ah. Oui. C'est vrai. Le Sith. Il ne voulait pas entacher ses rapports avec Darth Loyran. De plus, les capacités de ce Orius Logia étaient fort intéressantes, et Daloma réfléchissait déjà à comment les exploiter. Il se tourna pour faire signe à son jeune garde du corps de le suivre, avant de constater avec surprise qu'il n'était plus là.

- Et merde, jura-t-il à nouveau.


******************************************************************************************************************

Orius Logia courait comme un forcené.

Enfin. Enfin, la monotonie s'arrêtait. Enfin, il rencontrait un défi à sa hauteur. Ce type, quel qu'il soit, serait pour lui un bon sujet d'entraînement. Il passerait son ennui sur lui. Il s'imaginait déjà le faire se tordre de souffrance avec ses éclairs de Force, avant de le voir supplier de l'achever. Et lui de refuser, et de voir le désespoir sur son visage. Oh oui, il aimait ça.
C'est pourquoi il se dirigeait à présent vers sa cible. Sabrelaser dégainé, en main. Il n'allait lui laisser aucune chance.
Finalement, il ramènerait quelque chose à Darth Loyran. Une tête.


******************************************************************************************************************

Derran Kin continuait, sans savoir ce qu'il se tramait.

Il avançait avec un sang-froid et un calme sans égal. Il allait massacrer tout le monde dans cette base. Mais pourtant, il restait calme. Il savait qu'il ne réaliserait ce qu'il avait fait que bien plus tard, et qu'il se saoulerait alors durant des jours pour oublier de telles atrocités. Mais, pour l'heure, il devait se concentrer. Oublier ses émotions. Oublier qui il était, et devenir la Lame Noire.
Rien ne pouvait le détourner de son objectif. Rien. C'est alors, en s'avançant, qu'il aperçut, au bout du sombre couloir, une forme humaine, se dessiner. Ce n'était pas un soldat, à en juger par son armure.
Une armure Mandalorienne. Kin sourit. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu pour cible un membre de ce clan. Mais il n'avait pas oublié combien il était jouissif de palier à tout leurs petits gadgets meurtriers.

- Quel est ton nom, soldat ? Débuta le Mandalorien.

- Quel est le tien, Mandalorien ? Répliqua Kin.

Peut-être était-il temps qu'il arrête. C'était ennuyant, à la fin, de s'infiltrer ainsi.
C'est alors que Derran Kin, saisi d'une quelconque folie, décida qu'il était temps de changer. Ce n'était là qu'un des nombreux caprices qu'il lui arrivait de faire lors d'une mission. Des choix stupides, qui mettaient sa vie en danger. Mais il n'en avait cure. Peut-être espérait-il mourir, secrètement. Il l'ignorait. Mais il le faisait. Comme toujours.

- Ross, répondit le garde du corps de Daloma. Maintenant, dis-moi le tien.

- Je suis la Lame Noire du Conseil. Mais on me connaît comme le maître Jedi Derran Kin.

- Très bien, fit Ross en dégainant un magnifique fusil blaster. Adieu, Derran Kin.
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Messagepar Darth Palladane » Mer 14 Jan 2015 - 15:30   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Chapitre 5



"Quand tu te bats, fais-le de toutes les forces. N'envisage pas une seconde d'épargner ton ennemi. Chaque coup que tu donnes doit être conçu comme une façon de tuer, et uniquement comme cela."
"Mais, voyons, maître, c'est contre le Code Jedi !"
"Ce Code ne représente rien pour toi. N'oublie jamais : quand tu te bats, c'est pour tuer."

Derran Kin luttait au corps à corps avec le Mandalorien.
Il se remémorait les enseignements de Garrid. Ne jamais laisser une occasion à l'ennemi de répliquer. Agir vite mais avec une force constante. Chaque assaut devait déconcentrer l'ennemi, le plier, lui faire créer une ouverture. Mais Kin avait là un adversaire d'un tout autre niveau : Ross était adepte du corps à corps. Il avait déjà testé le fameux cercle, et avait déjà vaincu moult de ses confrères.
Ainsi, le Jedi comprit rapidement qu'il devait tenter une autre approche. "Si tu n'arrives pas à atteindre ton objectif en ligne droite, alors, prend un raccourci", disait aussi Amos Garrid. Bien qu'il détestait son maître, ses enseignements lui étaient précieux.
Derran se prit un coup de genou dans le ventre d'une telle force que de la bile jaillit de sa bouche, ainsi qu'un peu de sang.
Il recula, "consommant la douleur", comme on lui avait enseigné. Il ne devait pas la repousser, mais au lieu de cela la ressentir une fois pour toute, puis se remettre rapidement. Bien entendu, Ross ne le laissa pas faire, se jetant sur lui une nouvelle fois.
Un coup de poing fusa en direction du visage de la Lame Noire, mais Derran para habilement le coup, en donnant un autre, qui atteignit sa cible. Ross poussa un grognement de douleur, avant de se faire frapper une nouvelle fois.

- J'ignorais que les Jedis savaient se battre, sourit le Mandalorien en essuyant un filet de sang de sa bouche.

En réalité, Ross savait que l'homme qu'il avait en face de lui n'était pas "normal". Il s'était jeté sur lui car il savait d'expérience que les Jedis se montraient faiblards au corps à corps, sans avoir le temps de dégainer leurs sabrelasers. Mais pas celui-là. Au contraire, il se montrait bien plus redoutable que tout les Mandaloriens que Ross avait affronté. Mais ce n'était pas tout. Il y avait aussi en lui une certaine bestialité qu'aucun Jedi n'avait. Quelque chose de primal, le genre d'émotions que l'Ordre apprenait à réfréner.

- J'ignorais que les Mandaloriens vendaient leurs services, répliqua Kin avec le même sourire.

Cette pique blessa l'estime de Ross, qui répliqua d'un puissant coup de coude en plein visage.
Il était rapide. Trop pour Derran. Il voulut répliquer, mais son pied faucha le vent, alors que déjà celui de Ross se plantait dans son dos, avec l'effet d'un couteau. Le Mandalorien gagnait du terrain, alors que la Lame Noire en perdait.
Les coups se succédaient, avec la même intensité, et le sang du Jedi commençait à le recouvrir. Il chercha son sabrelaser, mais son adversaire l'en empêcha avec de nouveaux coups toujours plus violents.
Bien entendu, Ross ignorait que c'était là la plus grande force de Derran Kin.
Les coups qu'il avait reçu d'Amos Garrid, toujours plus violents, alors qu'il n'était qu'un enfant. Comment il avait appris à les esquiver, à contre-attaquer. Tout ces enseignements, toute cette haine gagnait Derran Kin.
Et, rapidement, le mercenaire de Daloma s'aperçut que quelque chose n'allait pas.
Quelque chose le dérangeait chez ce type. Ses yeux. Ses yeux ! Ils reflétaient...Le vide.


******************************************************************************************************************

Cette sensation.

Cette sensation enivrante. De destruction. Quelque chose arrivait, Siphys Kaarn pouvait le sentir. Quelque chose de plus puissant que ce dont il avait l'habitude. Plus puissant que les déchets qu'il avait massacré à mains nues. Plus puissant que Garn, plus puissant que les autres apprentis de Darth Exyon. Plus puissant que Lorna ? Du même niveau au moins. A l'idée d'affronter quelqu'un de son niveau, Siphys trembla d'excitation. Détruire. Il voulait tout détruire. C'était sa plus précieuse envie, son désir le plus ardent.
Il se souvenait encore de la mort de ses parents, dans les flammes. C'était si beau, le feu. Il dévorait tout, ne laissant derrière lui que des cendres. Les cadavres de sa famille, disparaissant dans cette tempête de chaleur.
Et lui. Au centre de la tourmente, semblant être l'incarnation de la mort, avec son sabre-laser à la ceinture et son masque.
Darth Exyon s'était tenu là, et lui avait tendu la main. Il l'avait sauvé, mais avait également détruit sa vie, en faisant de lui un orphelin. C'était lui qui avait tué sa famille. Mais pas seulement : il avait également tué toutes celles de ses apprentis, y compris de Lorna, avant de les sauver, eux. Combien de gens avaient-ils tués, à la recherche de ceux possédant la colère, la vraie colère, celle qui pourrait faire d'eux des Siths ? Impossible de le savoir.

Il les avait entraîné à contenir leurs émotions, à s'en servir, à manier la Force et les sabrelasers, tout ça dans un unique objectif : la vengeance. Le moment que tous attendaient. Celui où ils seraient capable de venger les leurs. Mais, tous le savaient, un seul d'entre eux aurait le plaisir de profiter de cette vengeance. C'était ainsi. Pour le bien de l'ordre Sith, Exyon mettait sa vie en jeu. La surive de l'Ordre à travers les millénaires était bien plus important pour lui que le reste, y compris sa propre vie.
Et ça, ses apprentis aussi, l'avaient compris.
Siphys Kaarn reprit sa marche, en direction de cette chose approchant vers lui. Il dégaina son sabrelaser, instinctivement.
La personne qui se rapprochait de lui à chaque instant se montrerait-elle digne de périr par sa lame...?


******************************************************************************************************************

Le ricanement d'Orius Logia parvint jusqu'à Kaarn.

Le Sith n'attendit même pas de dévisager l'homme qui lui faisait face pour lui sauter dessus, grotesquement. Kaarn eut juste à faire un pas de côté pour esquiver l'assaut brouillon et stupide de Logia, qui se reprit de justesse, manquant de chuter lamentablement, avant de se retourner vers son adversaire.
Kaarn s'étonna de voir que son agresseur avait dans ses mains un sabrelaser, dont la lame dégainée scintillait d'un rouge aussi sanguinolent que le sien. "Un Sith ?" songea Siphys Kaarn. Il ne s'attendait pas à ça. De la même façon, il semblait bien trop frêle et jeune pour être réellement dangereux. Le souffle du Sith retomba, un peu déçu par cette première impression.
Logia, lui, était hilare. Enfin ! Enfin il allait connaître un peu d'action. Il dévisagea à son tour l'autre Sith - à en juger par son sabrelaser rougeoyant : il était plus grand d'une tête et demie que lui, mais surtout il était une véritable montagne de muscles. Il ne faisait aucun doute qu'il pouvait briser Orius en deux s'il le voulait. Mais cela n'impressionnait pas l'apprenti de Loyran.
"Il a l'air stupide", songea-t-il. "Incapable de comprendre quoi faire de ses deux mains. Peut-être que ce sera plus facile que prévu."
Son rire se mua alors en une moue boudeuse, une expression enfantine qui ne fit que refroidir un peu plus l'excitation de Kaarn.

- T'es qui ? Lui lança Orius, avec mépris, comme il avait l'habitude de faire.

- Siphys Kaarn, répondit l'intéressé, calmement, presque comme un murmure. Je suis ici pour tuer Ryce Daloma, ainsi que ses alliés.

- Alors viens te battre ! Répondit Logia en un sourire provocateur. Je suis Orius Logia, apprenti du seigneur Loyran, et plus grand prodige Sith de tout les temps ! Mon nom résonnera dans l'univers tout entier, et sera gravé dans les livres d'histoire comme le synonyme des m...

Le coup de poing surpuissant qu'il se prit dans le ventre l'empêcha de finir.
Il fut littéralement plié en deux par le coup. La douleur fut telle qu'il pensa d'abord que tout ses organes avaient été écrasés, avant de s'apercevoir qu'en fait tout allait très bien. Il manqua de tomber, avant de se redresser, son expression de douleur changeant en un nouveau sourire fier et carnassier. Devant lui, Siphys Kaarn demeurait impassible. Il s'ennuyait. Ce n'était pas un bon signe.
Il avait voulu tester le niveau de son adversaire avec ce simple coup. Vu comment il avait volé en arrière, c'était un niveau plutôt médiocre. Dommage. Dans ce cas, il allait le tuer rapidement.

- Enfoiré, l'insulta Logia, avant de repartir à l'attaque.

Encore une fois, son coup fut trop imprécis, et Kaarn esquiva aisément, avant de répliquer d'un coup de pied dans le dos qui eut un effet aussi dévastateur que le précédent sur Orius. Celui-ci s'effondra au sol, face contre terre, avant de vite se relever, essuyant les quelques égratignures qu'il avait au visage après cette chute ridicule.
Mais cette fois, Kaarn n'avait pas envie de perdre de temps. Alors il enchaîna d'un coup de genou, qui souleva littéralement Logia. Alors même qu'il retombait au sol, il frappa à nouveau, baladant littéralement son jeune adversaire sans lui laisser le temps de répliquer. Les coups étaient de plus en plus violents, et bientôt Orius Logia fut couvert de sang et de bleus, sous les assauts dévastateurs de l'autre Sith. "Si fragile", songea Kaarn. "SI FRAGILE !" explosa-t-il intérieurement. Cela l'énervait.
Ce type se disait être un Sith, alors qu'il était faible. Il déshonorait sa caste. Son clan. Il déshonorait Exyon.
Il ne vit pas le corps d'une de ses victimes, lévitant en l'air, le percuter de plein fouet.

Orius se releva, essuyant le sang sur son visage. Il était concentré. Bordel, c'était pas prévu, ça. A aucun moment il n'avait affronté un adversaire de ce niveau. A vrai dire, il était réellement particulier : là où les apprentis moyens qu'il avait déjà combattu demeuraient à distance, comme des lâches, lui se ruait dans la mêlée, semblant dénué de peur, et de toute forme d'émotions. "C'est quoi ce monstre ?" songea le jeune Sith alors que le cadavre qu'il manipulait semblait faire un placage à son adversaire.
Ce dernier réagit brutalement, comme il avait l'habitude d'en le faire, en perforant la poitrine du corps d'un coup de poing rageur.
Mais Logia avait bien compris la leçon : ne pas le laisser venir au corps à corps. Là, à distance, en usant de la Force, il était certain qu'il avait l'avantage. Alors, avant même que Siphys Kaarn puisse réagir, une salve d'éclairs jaillit du bout des doigts d'Orius.
Douleur. Douleur intense. Les éclairs de Force frappèrent Kaarn avec une violence inouïe. C'était la première fois qu'il subissait un tel choc. La foudre qui se dégageait des doigts d'Orius n'avait rien à voir avec celle des autres apprentis qu'il avait tué. Bien plus puissante, bien plus redoutable, bien plus majestueuse, bien plus...Destructrice.
Modifié en dernier par Darth Palladane le Dim 01 Fév 2015 - 22:49, modifié 3 fois.
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Messagepar L2-D2 » Mer 14 Jan 2015 - 16:14   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Salut !

Voilà une fan-fiction qui a l'air intéressante, mais je ne l'ai pas encore commencée :oops:. En revanche, elle est notée dans un coin pour que je ne l'oublie pas... et je devrais d'ailleurs m'y mettre vite avant d'être débordé par le trop grand nombre de Chapitres ! :D

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Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Darkliser » Sam 17 Jan 2015 - 21:01   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Bonjour Darth,

Petit conseil d'écrivain : Ne poste pas trop vite tes chapitres car ça peut rebuter des lecteurs, moi par exemple :wink:. Je comptais prochainement la lire mais vue le retard que j'accumule... j'ai des doutes :lol:
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Messagepar Darth Palladane » Jeu 22 Jan 2015 - 11:34   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

C'est bon, j'ai ralenti la cadence, profitez-en :lol:
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Messagepar Notsil » Sam 24 Jan 2015 - 17:14   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Ce titre m'intriguait, je découvre une histoire fort intéressante ^^

J'aime beaucoup ce mélange Sith / Jedi vers un même objectif dont ils n'ont même pas connaissance, ces manipulations, ces indices distillés tout au long du récit...

Ca promet du bon, bon courage pour la suite :)
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Messagepar Darth Palladane » Mar 21 Avr 2015 - 14:22   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

CHAPITRE 6



Orius Logia triomphait.

Il riait aux éclats. Cette sensation jouissive, qui emplissait son coeur. Voir la foudre s'abattre sur son ennemi, et le corps de ce dernier, pris de convulsions, semblant sur le point d'exploser. Il pouvait entendre le bruit de la chair en train de brûler, les grommellements de douleur de Kaarn. Et cela le plongeait dans un état inexplicable de jouissance. Il aimait ça, plus que tout. Dominer son adversaire, et le voir souffrir le martyr. Être tel un dieu, possédant le pouvoir. Entendre les supplices de son ennemi, l'enjoignant, misérable, à l'achever. Et dans sa grande bonté, le Sith obéirait. Le pouvoir. Orius Logia ne désirait rien d'autre que le pouvoir, sous toutes ses formes. Il aimait détenir le savoir, il aimait dominer ses adversaires, il aimait pouvoir choisir de les achever ou non.
Pour la première fois depuis bien longtemps, ce type, ce Siphys Kaarn, avait réussi à lui tenir tête. Il avait eu l'insolence de penser pouvoir le battre. Alors il le ferait souffrir, encore et encore, jusqu'à que la fierté de ce pathétique gorille ne s'effondre, en même temps que son mental, brisé par la douleur.

******************************************************************************************************************

Orius Logia triomphait.

Mais alors qu'il triomphait, il ne remarqua pas que Kaarn avançait.
La douleur était en effet insupportable pour l'apprenti d'Exyon. Son corps refusait de l'écouter, et cela l'agaçait profondément. Il se sentit, pendant un bref instant, impuissant, à la merci de son adversaire. Et ce sentiment provoqua en lui la colère, la divine colère, mêlée à la souffrance. Les deux éléments qui faisaient des Siths des Siths. Kaarn se rappela ce que lui disait Exyon, des années auparavant. "La douleur doit devenir ton allié, Kaarn. Tu dois t'en servir pour vaincre. Prendre ton ennemi au dépourvu, et le tuer".
Toutes ses émotions se mêlèrent en une seule : la détermination. La fureur de vaincre. Et, en poussant un rugissement guerrier, il leva le pied droit et avança d'un pas, puis de deux, de trois. Toute son énergie semblait être aspirée par la foudre. La fatigue gagnait ses muscles sévèrement touchés par les éclairs. Sa peau commençait presque à être complètement carbonisée, et certains fragments avaient déjà disparus, laissant voir les muscles et la chair. Mais il continua, inlassablement.

******************************************************************************************************************

Pourquoi avançait-il ?
Orius s'en rendit compte tardivement, mais, quand il réalisa que son adversaire progressait vers lui, son souffle s'arrêta. Comment ? Comment ? COMMENT ? Son être tout entier refusa cette vérité. C'était impossible ! Il aurait du mourir ! Abandonner ! Mais non, son adversaire avançait vers lui. Il avait toujours dans l'optique de se battre, même brûlé ? Qui était ce type ? Etait-il humain ? En un instant, Logia plongea dans le doute. Que pouvait-il faire ? Que DEVAIT-il faire ? Qu'aurait fait Loyran ? La réponse à toutes ces questions fut encore plus impossibles à admettre pour le jeune Sith : il ne savait pas.
Il n'en avait pas la moindre idée. Il lui sembla que, quoi qu'il fasse, ce monstre continuerait à combattre. Et un sentiment encore inconnu vint s'agripper à Orius : la terreur. Il ne savait pas. Son ignorance, sa faiblesse le plongea dans les ténèbres, et de ces ténèbres émergea la peur. Il paniquait. Il ne pouvait pas perdre ! Il était dieu ! Le dieu qui abattait sa foudre sur ses ennemis !
IL NE POUVAIT PAS PERDRE !
IL NE POUVAIT PAS...

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Siphys Kaarn se trouvait face à face avec Logia.
Un mur de muscles se dressant face au jeune Sith. Un monstre. Kaarn était bien plus grand que Logia, et ce dernier devait lever la tête pour fixer son ennemi dans les yeux. Il ouvrit la bouche, les traits déformés par la panique, mais n'eut pas le temps de parler. Kaarn le frappa si violemment à la tête qu'il sembla à Logia que ses yeux allaient jaillir de leurs orbites. Il heurta le sol avec violence, complètement fauché par le coup de Siphys. Ce dernier regarda son adversaire, muet.
Orius était ensanglanté, le nez cassé, le visage fracassé, sa vue se troublant. Il était pitoyable, au sol, incapable de se défendre.
Dans sa colère, Kaarn leva le pied, et l'abattit avec violence sur le ventre de l'autre Sith, lui arrachant un cri de douleur venu du plus profond de son être. Un flot de sang jaillit de la bouche de Logia en même temps que son hurlement. Mais Kaarn n'en avait pas fini.
Il visa ensuite les jambes, et son coup fut assez puissant pour qu'un horrible craquement se fasse entendre. Il brisait le corps de son ennemi, pièce par pièce. Sa bête se nourrissait de chaque effusion de sang d'Orius Logia.
Puis, finalement, il s'arrêta, subitement, et se mit à réfléchir. Ce type avait été un adversaire intéressant. Assez pour attirer son attention. Sa maîtrise de la Force était spectaculaire. "Si Exyon l'aurait entraîné, il aurait fait un formidable ennemi", songea Kaarn. Mais ce n'était pas le cas, et son destin avait donc été scellé.

Siphys Kaarn se redressa, après un dernier regard adressé à Logia, puis se tourna et continua sa route. Daloma n'était plus très loin. Il en était sûr. "Je vais le briser", songea-t-il. "Il nourrira ma bête".
La dernière chose qu'il entendit de la part de son adversaire au sol fut un terrible juron.

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Orius Logia maudissait l'univers tout entier.
Il ne comprenait pas. Toutes ses convictions venaient de s'effondrer devant lui, brisées comme du verre par ce type. Et il le laissait là, à moitié mort, agonisant, sans même prendre la peine de l'achever. Tout ça plongeait Orius Logia dans un état profond de désarroi mais aussi de colère. De la rage. De la haine tenace envers ce dénommé Siphys Kaarn. Celui qui avait osé lui tenir tête.
Comment osait-il le prendre de haut ? Avec cet air si méprisant, si supérieur ? Comme s'il n'était qu'un déchet, un simple insecte. "Je suis le grand Orius Logia," songea-t-il alors qu'il tentait péniblement de se relever, sans succès. "Je ne laisserais personne...Personne...Me traiter comme un déchet...PERSONNE !"
Il maudissait l'univers, il maudissait Siphys Kaarn, il maudissait ses jambes qui ne voulaient plus bouger, et, par-dessus tout, il se maudissait lui-même. Il maudissait sa faiblesse. Il aurait du gagner. Et il était là, condamné à ramper sur le sol, se vidant de son sang.
Mais il allait se venger. Oh oui. Il survivrait à tout ça, et retrouverait ce Siphys Kaarn. Et il déchaînerait l'enfer sur cette enflure.
Cette idée lui donna la force de bouger.

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Derran Kin regarda ses mains, horrifié.

Il n'arrivait toujours pas à comprendre comment il était devenu ça. Un assassin de sang-froid. Un véritable monstre. Lame Noire du Conseil...C'était plus que ça. Parfois, il avait l'impression de perdre connaissance, de plonger dans un état second, de devenir...Quelque chose d'autre. Quelque chose qui ne devrait jamais exister dans la galaxie.
Il se reprit, le sang-froid et le professionnalisme reprenant le dessus sur les émotions. Il avait une mission. Assassiner Ryce Daloma. Il atteindrait son objectif, malgré la difficulté, malgré le mal qui le rongeait de l'intérieur.
Alors Derran Kin continua sa route, tentant d'oublier ce qu'il se trouvait derrière lui.
La tête de Ross le Mandalorien roulait par terre, à côté du cadavre déchiqueté du mercenaire.

La Lame Noire du Conseil était couvert de sang, de la tête aux pieds.
Ce n'était pas un Jedi. C'était un assassin.
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 26 Mai 2015 - 16:06   Sujet: Re: Un Jedi, un Sith, une cible

Ta fiction a l'air très intéressante, sans fautes d'orthographe (ce qui est rare, mais alors...). J'aime beaucoup la dimension psychologique que tu donne à tes personnages. J'attends la suite avec impatience.
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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