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The Old Republic : Avant la Volonté

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Messagepar Sheon Mistera » Ven 06 Jan 2017 - 15:27   Sujet: The Old Republic : Avant la Volonté

Bon, je ne sais pas si ça intéressera grand-monde, mais me revoilà !

Avant-propos

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Après l’écriture de La Volonté de Vel, j’ai assez rapidement pris la décision de m’atteler à un deuxième tome. Mais, suite à certains retours concernant le style un peu trop lapidaire du premier tome, et écoutant ma propre frustration de n’avoir pas tellement pris le temps de développer mes personnages, j’ai décidé d’écrire en parallèle une série de nouvelles détaillant certains moments clés du passé des personnages du premier tome.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que je commence à me lasser du jeu The Old Republic et que je stoppe mon abonnement. Cette lassitude a assez logiquement atteint mes écrits en cours, qui ont été laissés à l’abandon. Quoi de plus normal que de me voir reprendre la plume lorsque je suis revenu sur le jeu il y a deux semaines ! Et puis, je me suis aussi dit qu’il était un peu dommage de laisser traîner ces nouvelles, écrites il y a presque quatre ans, sans les partager, même au risque que le topic finisse un jour dans la partie des textes inachevés (il faut dire que le principe même de la chose est un recueil n’ayant jamais vraiment de fin).

Trêve de bavardages, voici déjà les quatre nouvelles que j’ai écrites à l’époque. J’ai mis en scène les personnages d’autres joueurs de la guilde impériale SWU, sans leur demander leur avis, parce que j’ai la flemme et que je ne suis pas sûr qu’ils passent encore tous sur le forum. De toute façon, ce n’est qu’une fan fiction donc ça a peu d’importance.


Liste des nouvelles (je vais mettre cette liste à jour au fur et à mesure des publications)
Sheon
  • Arrivée
  • Je le ferai.
Valine & Lasairfhina
  • Divergences
Teccen
  • Un entraînement à la dure
Modifié en dernier par Sheon Mistera le Ven 06 Jan 2017 - 16:55, modifié 2 fois.
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Messagepar Sheon Mistera » Ven 06 Jan 2017 - 15:39   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Arrivée

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« Je suis blessé ! Ne m’abandonnez pas ! »

Sheon leva les yeux au ciel devant la nouvelle plainte du Sith qui l’accompagnait. Leur objectif n’était pas loin, mais il était prêt à baisser les bras si ce dernier se faisait encore toucher.

« Arrête donc de te placer en plein milieu, essaie d’éviter les tirs ! » lui lança le cyborg d’un ton énervé.

Pour toute réponse, le Sith fut de nouveau atteint par un tir adverse et s’écroula en se tenant la jambe. Sheon se cacha derrière un container et activa son holocommunicateur. L’image de son officier supérieur, Kellt’aine’rodo, s’afficha rapidement.

« Qu’y a-t-il, opérateur ? J’espère que c’est important car je suis occupé.

- Monsieur, je demande à être déchargé de la mission. L’équipe qui m’a été attribuée n’est pas à la hauteur. On dirait des enfants qui font leurs dents de lait, sauf votre respect, monsieur. »

Dès que Sheon avait commencé à parler, Tainer s’était mis à secouer la tête.

« Non. Votre mission vous a été affectée, aussi la mènerez-vous jusqu’au bout. Il n’y a pas de discussion possible. »

L’officier coupa la conversation. Le tireur d’élite commença à penser que ce groupe d’incapables était un test. La mission reprit tant bien que mal. Le cyborg parvint à atteindre l’ordinateur de contrôle républicain, d’où il put extraire les données confidentielles qu’ils étaient venus chercher. À peine le transfert arrivait à son terme qu’il entendit, dans son dos, un bourdonnement familier. Il se retourna à temps pour apercevoir un Jedi mettre en pièce ses coéquipiers.

Sheon sourit : sans ces gêneurs, il s’en sortirait beaucoup mieux. Il laissa le Jedi s’approcher, confiant. Puis, alors qu’il était presque à portée de son sabre laser, il lança une grenade aveuglante et se couvrit les yeux de la main. Le Jedi ne put réagir à temps et la violence de l’éclair lumineux le fit chanceler. Sheon en profita pour bondir sur lui et l’égorger d’un coup de couteau à vibration.

Essuyant sa lame sur la cape du Jedi, il enclencha son holocommunicateur et se dirigea vers la sortie. L’image de Tainer réapparut.

« Opérateur, j’espère que vous me contactez pour me dire que la mission est accomplie ! répondit-il d’un ton irrité.

- C’est le cas, monsieur. J’ai les données avec moi.

- Très bien, fit le chiss sans se départir de son froncement de sourcils habituel. Et vos coéquipiers ?

- Ils n’ont pas survécu, évidemment. »

Un sourire sembla effleurer les lèvres de Kellt’aine’rodo.

« Bien. Ils aspiraient à rejoindre la Section. Étant donnée leur réputation, je suis presque heureux qu’ils aient échoué. Une équipe vous attend à la Planque. Remettez-leur les plans. »

L’officier coupa la communication. Sheon sortit du complexe tranquillement : les alarmes ayant été coupées, il n’avait rien à craindre. Il héla un taxi et partit pour le Casino Superama.

~~ ~~

La Planque était un salon V.I.P. réservé de manière permanente au sein du Superama, le plus important casino de ce secteur de Nar Shaddaa. Elle était principalement occupée par les chasseurs de primes de la Section, car ceux-ci étaient souvent en mission sur la Lune des Contrebandiers. La pièce principale, de forme ovale, était ornée de plantes grimpantes ithoriennes. Une fontaine s’écoulait au centre, produisant un petit son de cascade qui berçait les plus fatigués. Quelques portes donnaient sur d’autres pièces ; l’une d’entre elles, à gauche de l’entrée, était entrouverte et semblait donner sur un bureau.

En entrant dans le salon, Sheon sentit clairement qu’il était un intrus. Les conversations se turent, tous dévisageant le nouveau venu. Deux mandaloriens reprirent leur discussion, dans leur langue. Un mercenaire, à la chevelure argentée, le menton orné d’une barbichette et le visage aussi sale qu’un mécanicien local, donna un coup de coude à son voisin, le sourire aux lèvres. Celui-ci était vêtu d’une impressionnante armure noire à liseré blanc, et ne retira son casque que sur invitation de son ami. Il avait un regard sûr, le genre d’expression qui montrait, au premier coup d’œil, qu’il avait vu un nombre incalculable de batailles et qu’il en était toujours sorti vainqueur.

« Eh, Akoon, regarde : ils engagent des crevettes, maintenant, chez les commandos ! Dis, mon petit, tu t’es perdu ? Tu cherches tes parents ? » ajouta le barbu en riant à l’adresse de Sheon.

Le tireur d’élite le fixa sans ciller.

« Allez, fais pas la tronche, mon vieux ! On n’est pas tombés sur un marrant, dis-donc. Alors, on peut te renseigner ?

- Je viens voir mon officier de commandement, répondit Sheon d’un ton guindé, et je doute que vous puissiez m’aider à le trouver. »

À peine avait-il achevé sa phrase que le mercenaire se tourna vers la porte entrebâillée, en lançant :

« Kell ! Y a quelqu’un pour toi, on dirait ! »

Sheon écarquilla les yeux. L’impression qu’il avait eu de Kellt’aine’rodo, depuis qu’il était observé par la Section XXI, était celle d’un officier autoritaire et attaché aux différences hiérarchiques. Ce mercenaire était-il lui aussi un haut gradé ? Ou bien venait-il d’arriver, et pensait-il pouvoir s’adresser à tout le monde comme à son ami ?

Du bureau adjacent surgit le chiss, en train de lire une tablette de données. Sans jeter un regard au tireur d’élite, il s’arrêta devant les deux chasseurs de primes qui lui faisaient face et leur serra la main.

« Salut, Dar’stricen ! Comment va la famille ? Ton père est un sith toujours aussi médiocre ?

- Toujours, toujours, mais ne t’en fais pas, il n’est pas aussi mauvais dans sa maîtrise de la Force que toi dans tes fonctions de gradé.

- ‘Faut dire, poursuivit Akoon, si Kell passait moins de temps sur l’holonet à regarder des twi-leks et plus de temps à gérer ses troupes, on serait invincibles. »

Le chiss éclata d’un rire franc. Ne sachant s’il devait rire aussi, ou bien si cela serait jugé comme une moquerie mal placée par son officier, Sheon resta impassible. L’officier reprit la lecture de son bloc de données. Au bout d’un temps qui parut infiniment long au tireur d’élite, il releva finalement la tête et le regarda droit dans les yeux.

« Eh bien, opérateur. Avez-vous quelque chose à m’apporter ? »

Sheon remarqua alors que Tainer avait la main tendue vers lui depuis plusieurs minutes déjà. Il hésita à la serrer, puis se rappela soudain le disque de données qu’il avait enregistré tantôt et l’y déposa rapidement. Le chiss fit immédiatement demi-tour et repartit vers son bureau, non sans lancer par-dessus son épaule : « Attendez-moi, j’en ai pour cinq minutes ! »

Le jeune cyborg ne savait pas si cet ordre s’adressait à lui ou aux deux mercenaires ; dans le doute, il préféra rester.

« Bon, il y a quoi, dans cet holodisque, alors ? »

Sheon sursauta. Il avait presque oublié la présence de Dar’stricen et d’Akoon à ses côtés. Il jaugea le mercenaire du regard, pensant que celui-ci plaisantait, mais son regard paraissait sérieux.

« C’est confidentiel, s’entendit-il répondre. Ca ne concerne que l’officier Tainer et moi-même. »

Mais les deux compères ne l’écoutaient déjà plus, partis en conjectures sur le contenu du disque en question.

« Sûrement des infos compromettantes sur Piejs. Ca expliquerait tout ce secret, et pourquoi le grand manitou n’est pas au courant.

- Ou alors les coordonnées holocom de la danseuse twi-lek de la semaine dernière. Il avait l’air d’en être tombé fou amoureux.

- Ah, c’est pour ça qu’il boit comme un trou depuis une semaine ? Un bête chagrin d’amour ?

- En partie : il picole déjà d’habitude, je te rappelle. »

Leur conversation fut interrompue par le retour de Kellt’aine’rodo, un sourire aux lèvres.

« Merveilleux, ce sont exactement les données que je cherchais. Et, ajouta-t-il en voyant que Dar’stricen allait parler, non, ce n’est pas une vidéo des dernières frasques de Piejs, Stricen. Ce sont les plans d’une machine-outil républicaine qui devrait accélérer notre production d’armes. Bref, c’était du bon boulot, bravo !

- Merci, Monsieur, répondit Sheon en s’inclinant.

- Oh, pas de ça entre nous, maintenant. Tu fais désormais partie de la Section, donc tu peux m’appeler Kell et me tutoyer. Garde les courbettes pour les Sith, ils adorent ça. Quant à ton air outré de tantôt, il va falloir que tu intègres rapidement que les « non-initiés à la Force » doivent se serrer les coudes, dans l’Empire. Alors considère ces gros crasseux de chasseurs de primes comme tes égaux, même si je sais qu’ils puent et salissent tout ce qu’ils touchent. »

Dar’stricen rit en entendant ces mots.

« Nous, on salit tout, et toi, tu bois le reste ! Je ne sais pas ce qui est le pire, tout compte fait…

- Et le nouveau, on le bizute, du coup ? demanda Akoon. On pourrait l’envoyer voir Piejs sans le prévenir, c’est toujours marrant de le voir improviser quelque chose pour se donner l’air occupé.

- Peut-être un peu trop violente, comme mission, rit Tainer. Bon, j’ai réellement du travail, par contre, donc je vous le confie, vous avez quartier libre pour le reste de la journée. »

Le chiss tourna les talons, laissant Sheon seul aux mains des mercenaires.

« On peut aussi simplement l’emmener boire un coup, pour voir ce qu’il vaut ! lança Dar’stricen.

- Ça marche ! Les gars, Dar’stri paye sa tournée ! cria Akoon à la cantonade.

- Compte-là-dessus et bois de l’eau, j’ai envie de dire… »

Sheon n’eut même pas le temps de protester qu’il était déjà accoudé à un bar, un verre plein dans la main. Il n’avait jamais très bien tenu l’alcool. Cette mission s’annonçait plus difficile que prévu.


Pour la petite anecdote, cette histoire s'inspire de faits réels (une mission à 4 que j'ai faite sur Nar Shaddaa au début du jeu, mes coéquipiers étaient désespérants :paf: Me prenant en pitié, DarkyVady m'a proposé de jouer ensemble après ça, et ce fut le début d'une belle histoire :love: )
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Messagepar Sheon Mistera » Ven 06 Jan 2017 - 16:51   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Je le ferai.
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« Non. »

La réponse du Seigneur Piejs était sans appel. Tainer jeta un coup d’œil discret à Dar’stricen, jusqu’ici resté en retrait, afin de quêter son soutien. Mais le mercenaire semblait peu concerné par l’enjeu de la discussion : il n’avait jamais été passionné par les stratégies militaires. Pour lui, un bon blaster suffisait à régler tous les problèmes.

Mais Kellt’aine’rodo ne pouvait baisser les bras. Il était persuadé d’avoir raison. Certes, jusqu’ici, les faits avaient toujours plaidé en la faveur du Chef de la Section, mais il était temps que le vent tourne. Attendre davantage ne serait qu’un aveu de faiblesse de leur part. Le chiss prit une inspiration et revint à la charge.

« Seigneur Piejs, écoutez-moi. Nous n’avons pas le choix. Si nous n’intervenons pas maintenant, nous sommes certains de perdre nos hommes. Ces rebelles ne sont pas venus négocier, vous le savez comme moi.

- Tainer, j’apprécie votre valeur en tant qu’officier. Vous avez toujours été de bon conseil. Mais il est hors de question que j’envoie ma Section dans un assaut suicidaire pour sauver quelques hommes. »

Le chiss fit un geste d’agacement devant les termes choisis par son supérieur. Il ne supportait pas que Piejs le remette ainsi à sa place. La situation était critique, et ils étaient encore ici à palabrer, alors qu’une partie de leurs meilleurs éléments étaient retenus en otage par ces rebelles !

« Vous me surprenez, Tainer, ajouta cyniquement Piejs. Vous êtes rarement si attachés à la vie de nos hommes pour ainsi insister dans le sauvetage de quelques-uns d’entre eux. Vous ramolliriez-vous donc ? »

Le sourire de Piejs s’élargit en constatant que ses paroles avaient davantage assombri son subordonné. Leurs disputes faisaient depuis longtemps partie du folklore de la Section, et il était de notoriété publique que le chiss briguait la place du Sith. Aussi chacun profitait de la moindre occasion pour rabaisser l’autre. Néanmoins, Piejs retrouva rapidement son sérieux devant la situation critique qu’ils affrontaient : cela faisait maintenant une semaine que cinq membres de la Section, parmi lesquels ses amis Tyrus et Vel’Cheran, étaient retenus en otage par des rebelles balmoréens. Ils risquaient d’être exécutés à tout moment, mais la diversion proposée par Kellt’aine’rodo était jugée trop risquée par le Sith pour en valoir la chandelle.

Dar’stricen sortit soudain de sa réserve habituelle et s’avança vers les deux hommes. Il pointa un doigt sur l’écran :

« Et en plaçant un tireur embusqué ici ? On pourrait couvrir cette zone du bâtiment. Il y a une ouverture de ce côté, qui permettrait de tenir en joue une bonne partie des rebelles. Si les autres sont occupés à résister à l’offensive de diversion, le tour est joué. »

Piejs et Kell cessèrent un instant leur dispute pour se tourner vers la carte, intrigués.

« Tu veux dire qu’il serait placé à l’est, là ? demanda Tainer.

- Oh, tu sais, moi, l’est et l’ouest… soupira Dar’stricen.

- Bon, à droite sur la carte, si tu préfères.

- Oh, tu sais, moi, la gauche et la droite… »

Piejs étudia la carte en silence pendant quelques instants avant de balayer l’intervention du mercenaire d’un geste de la main.

« Aucune chance. Pour avoir un angle de tir suffisant et être à peu près à couvert, il faudrait se placer sur cette colline, là, indiqua-t-il du doigt. C’est beaucoup trop loin. Restons à des hypothèses un tant soit peu réalistes, sinon nous ne nous en sortirons jamais. »

Le Sith allait se détourner lorsqu’il vit le sourire confiant qui ornait le visage de l’humain. Intrigué, il haussa un sourcil interrogateur.

« Ce n’est pas trop loin. Pas pour tout le monde, en tous cas. »

~~ ~~

Sheon étudiait la carte consciencieusement. Il ne fit pas attention à l’attitude impatiente des officiers qui l’entouraient. Il visualisait déjà le terrain : une petite colline légèrement boisée, à plus de deux kilomètres de l’ancienne usine chimique où avait lieu la prise d’otages. Si le vent n’était pas de la partie, l’opération était faisable. Il lui faudrait du meilleur matériel que le sien, évidemment : son bon vieux fusil de précision, qui lui servait depuis des années, était trop peu précis pour une telle distance. Mais avec un trépied, un fusil sur mesure et un peu de patience, tout était possible.

Au bout d’un temps qui parut infini pour son auditoire, Sheon se tourna vers son ami Dar’stricen et répondit laconiquement :

« Je le ferai. »

~~ ~~

Assembler le fusil. Doucement. Poser le trépied. Installer le fusil dessus.

« Solitaire, êtes-vous prêt ? »

S’allonger. Placer le canon dans la bonne direction. Reposer la crosse sur l’épaule droite.

« Solitaire, m’entendez-vous ? Êtes-vous prêt ? »

Regarder dans le viseur. Repérer la zone de tir. Compter les ennemis.

« Solitaire, répondez ! Je vous ai posé une question ! »

Un. Deux. Trois, quatre. Et deux autres à droite. Trois otages visibles.

« Solitaire, vous…

- Je vous entends très bien, officier. Laissez-moi me concentrer. »

Le viseur va de l’un à l’autre. Tranquillement. Doucement. Dans cet ordre. C’est ainsi qu’il faudra procéder.

« Officier : je suis prêt. »

L’assaut commença. Dar’stricen avait insisté pour combattre en première ligne : malgré son statut élevé dans la Section, il ne se sentait à l’aise que sur le terrain, pour diriger les hommes. Piejs et Tainer, eux, étaient restés dans la salle de briefing pour coordonner les troupes. Le chiss pianota sur un clavier afin d’obtenir la fréquence de communication de Sheon.

« Solitaire, ici Officier. L’assaut a été lancé. Comment se comportent les terroristes ?

- Ils s’agitent. Je pense qu’ils n’avaient pas prévu un assaut frontal et qu’ils attendent la permission d’exécuter un otage en représailles. »

Piejs prit la parole d’un ton agacé, malgré le regard noir de Kellt’aine’rodo.

« Nous ne voulons pas de suppositions, nous ne demandons que les faits. Vont-ils exécuter un otage ou non ? »

Bien qu’ils n’aient aucun moyen de le savoir, les deux officiers sentirent le haussement d’épaules de Sheon.

« Ils ne sont pas en train d’en exécuter un. Désirez-vous savoir autre chose ? »

Si le tireur d’élite s’était trouvé devant le Seigneur Sith, Piejs lui aurait fait regretter ces paroles. Mais, en l’état, il ne pouvait que ruminer sa colère.

« Officier, ici Solitaire. Les terroristes s’agitent. Demande la permission de prendre les mesures nécessaires à la protection des otages s’ils venaient à s’en prendre à eux.

- Solitaire, répondit Tainer, s’en prennent-ils aux otages ou non ? Votre mission est de les dissuader de le faire, n’essayez pas de les abattre directement ou ils deviendront incontrôlables.

- Sauf votre respect, Officier, je demande à nouveau l’autorisation de prendre les mesures nécessaires à la protection des otages. Mon travail n’est pas de tirer dans des vitres mais d’abattre des cibles. De plus, un tir de suppression ne ferait que les énerver davantage et mettre ma position en péril. »

Piejs pianota à son tour sur le clavier pour atteindre la fréquence de Dar’stricen.

« Leader, ici Chef, où en est l’assaut ? »

Des tirs de blasters retentirent dans l’écouteur, tandis que le mercenaire délivrait sa réponse.

« Ça canarde dans tous les sens ! On tient le choc, je ne m’attendais pas à une telle résistance de leur part mais ils ont l’air de jeter leurs dernières forces dans la bataille ! À mon avis, ils ne vont pas tarder à tenter un truc désespéré ! »

Piejs et Tainer échangèrent un regard qui en disait long. Il n’était plus temps de s’écharper pour le commandement de la Section : la vie de leurs hommes était en jeu, et ils ne pouvaient plus faire machine arrière. Le Sith hocha légèrement de la tête, et le chiss reprit la communication avec Sheon.

« Solitaire, me recevez-vous ? Ici Officier.

- Je vous reçois cinq sur cinq, Officier. Ça s’agite de plus en plus, ici. Demande autorisation d’ouvrir le feu.

- Autorisation accordée, Solitaire. Ne ratez pas votre coup, la vie de nos hommes en dépend.

- Rater la cible ne fait jamais partie de mes options. Terminé. »

Sheon haussa un sourcil. Une nouvelle cible venait d’entrer dans le périmètre et lui bouchait une partie de sa ligne de tir. Tant pis, il n’avait plus le temps de tergiverser : l’un des terroristes avait braqué son arme sur un otage.

« C’est parti. »

Il fut le premier à tomber. Mécaniquement, Sheon réarma son arme et tira : le nouvel entrant tomba à son tour. Réarmement. Tir. Les terroristes commençaient à réagir. Il n’en restait plus que quatre. Sheon n’entendait pas ce qu’ils disaient, mais ils semblaient crier et ne pas s’accorder sur la marche à suivre. Deux d’entre eux braquèrent leur arme sur des otages. Sheon avait prévu cela. Sa première balle tua le plus proche. En traversant le crâne de la cible, elle projeta une gerbe de sang sur le visage du second, l’aveuglant temporairement. Ce délai supplémentaire fut amplement suffisant pour Sheon, qui réarma et tira sur l’un des deux hommes sur la droite. Tandis que son complice s’essuyait frénétiquement le visage pour y voir clair, le terroriste restant eut la présence d’esprit de se jeter au sol, sortant de l’angle de tir de Sheon.

La situation se compliquait. Le tireur d’élite arma à nouveau son arme et fit feu sur le rebelle aveuglé, mais il en restait encore un. Il porta la main à son oreillette.

« Officier, ici Solitaire. Il reste une cible, qui s’est mise hors de mon champ de vision. Demande autorisation de changer de position.

- Autorisation accordée, lança Tainer sans hésiter. Y a-t-il des pertes ? »

Sheon se leva, abandonna le fusil sur trépied et se mit à courir tout en montant son fusil personnel, plus léger donc plus adapté à la situation.

« Six pertes chez les cibles, aucune chez les otages, mais il faut agir vite. »

Piejs reprit la communication avec le front.

« Dar’stricen, c’est Piejs, fit-il en laissant de côté tout code militaire. Il reste un terroriste avec les otages, où en êtes-vous ?

- On a enfoncé leur ligne défensive, on devrait pouvoir balayer rapidement les survivants. Tiens, goûte ! ‘Scuse-moi, Piejs, y en avait qui m’agaçait depuis tout à l’heure, à se cacher derrière son muret. Il fait moins le malin maintenant qu’il a pris un missile dans la gueule ! »

Sheon courait aussi vite que possible. Son fusil était maintenant monté et il l’avait coincé contre son épaule, prêt à faire feu. Il avait repéré tantôt un point, en surplomb, d’où il pouvait apercevoir le sol de la zone de tir, mais il lui fallait gravir une pente à la vitesse de l’éclair. À tout moment, le terroriste restant pouvait abattre un otage, si ça n’était pas déjà fait. Enfin, le cyborg arriva à son poste de tir : il se retourna et braqua son arme sur le bâtiment, juste à temps pour voir sa cible s’écrouler au sol, surplombé par l’un des otages, la main crépitant d’éclairs.

« Officier, ici Solitaire. La salle est dégagée. Le Seigneur Tyrus s’est occupé du rebelle restant. »

Au même moment, une voix rugit dans l’écouteur de Piejs, lui vrillant les tympans.

« Soon ! Voleur ! Il était pour moi, celui-là ! »

Piejs retira précipitamment l’écouteur, sous l’œil amusé de Tainer.

« Dar’stricen, ici Kell. Avez-vous fini ?

- Ouaip, on a eu le dernier, mais il était à moi ! Genre je le poursuis pendant cinq minutes, je l’accule contre un mur… *raclement de gorge* enfin, je veux dire, je le bloque contre un mur. Et là, l’autre arrive la bouche en cœur et il balance un vieux coup de Force à la noix. Il me prend pour un peintre ou quoi ?

- La salle des otages a été nettoyée, vous pouvez aller chercher nos hommes.

- Ça roule ! J’entre dans la salle. Oh, non, merde… »

Piejs reprit la communication précipitamment.

« Quoi, que se passe-t-il ?

- Les otages… Ils sont… Ils les ont tous… laissés en vie ! Ahahah, j’aurais bien aimé voir vos têtes, ça devait être magique ! Bon, je vous fais un paquet cadeau ou c’est pour les utiliser tout de suite ? »

Ainsi se déroula le premier fait d’armes de Sheon, qui allait lui permettre de se faire un nom au sein de la Section Wampa XXI.


Bon, par contre, cette histoire n'est inspirée par rien d'autre que mon ego :transpire:
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Messagepar Sheon Mistera » Ven 06 Jan 2017 - 16:52   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Divergences

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Tython. Planète luxuriante, berceau de l’Ordre Jedi. La nature y était d’un calme rare. Il semblait qu’elle avait été créée pour accueillir les Jedi, ou peut-être étaient-ce les Jedi qui avaient tiré leur sérénité d’un tel endroit. Valine avait toujours apprécié déambuler dans les forêts entourant le temple Jedi : durant toutes ses pérégrinations, elle n’avait trouvé nulle part d’endroit plus propice à la méditation. Elle fit part de ses réflexions à son Maître, Lasairfhina, qui cheminait près d’elle.

« Ce n’est qu’illusion, Valine, rétorqua celle-ci. Pendant que le Conseil Jedi se complaît dans ce coin de rêve, les gens souffrent de la guerre dans le reste de la Galaxie. C’est le peuple de la République qui mériterait de vivre dans un endroit pareil, et non les garants de la paix que doivent être les Jedi ! »

La conversation partait de nouveau sur un terrain glissant. Valine essayait d’éviter la question autant que possible, mais, quel que soit le sujet, leurs discussions dérivaient invariablement sur le peu d’estime que portait Lasairfhina à l’Ordre.

« Les Jedi ont toujours eu besoin de calme pour méditer sur l’avenir. Il convient de prendre des décisions mûrement réfléchies afin qu’elles soient les plus justes possibles, et non de se précipiter sans penser aux conséquences.

- Ma padawan, tu as encore beaucoup à apprendre, répliqua Lasairfhina. Tu comprendras vite que l’attente et l’inaction ne résolvent rien et n’ont pour conséquence que le malheur du peuple. »

Valine huma l’air vivifiant de la forêt tythonienne avant de répondre. Elle hésitait à contredire son Maître, mais elle ne parvenait pas à se résoudre à baisser les bras. Elle était intimement persuadée d’avoir raison sur cette question qu’elle jugeait cruciale pour l’Ordre Jedi.

« Maître, vous souvenez-vous des Guerres Mandaloriennes, il y a trois cents ans de cela ? »

Lasairfhina fronça les sourcils, commençant à comprendre la tournure que prenait la conversation.

« Bien entendu, je m’en souviens, ma jeune padawan, rétorqua-t-elle.

- Revan et Malak ont mené des Jedi à la guerre, contre l’avis du Conseil, et une partie de ces Jedi, dont Revan et Malak, se sont ainsi tournés vers le Côté Obscur. Vous ne pouvez ignorer ces faits.

- Tu ne comprends pas, Valine. Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé lors de cette guerre, ni ce que le sacrifice de Revan, Malak et Meetra a permis de réaliser. Ces Jedi sont des héros, qui devraient être célébrés comme tel. Sans leur intervention, les Mandaloriens auraient dévasté la Galaxie et écrasé la République.

- Ce n’est pas ce qui m’a été enseigné », risqua Valine, hésitante.

Lasairfhina fit un geste d’agacement.

« Ne te fie pas à ce que raconte l’Ordre Jedi. Souviens-toi des années que j’ai passées parmi les Archives du Temple. Je n’ai pas chômé, pendant tout ce temps. Je sais ce qu’il s’est passé pendant les Guerres Mandaloriennes, ce qu’il s’est passé après, et pourquoi la Guerre Civile a eu lieu. J’ai compris ce qui est arrivé à Revan et Malak, et deviné la cause du mal qui a frappé Meetra. Eux trois ont vaincu les Mandaloriens pour sauver la République, et ils y ont laissé une partie de leur âme. La destruction d’un monde, Malachor V, a été nécessaire pour abattre la menace mandalorienne, qui aurait, sinon, mis les mondes républicains à feu et à sang. Les Mandaloriens ne conquéraient pas les mondes, ils les rasaient ! Un tel ennemi ne pouvait pas être raisonné, il fallait l’exterminer sous peine d’être soi-même exterminé. Tu peux penser que ce n’est pas digne d’un Jedi : moi, je suis persuadé que perdre son âme pour sauver la Galaxie est le plus grand et le plus noble sacrifice qu’un Jedi puisse faire. »

La miraluka reprit son souffle. Elle s’était laissé emporter par sa fougue. Ce qu’il s’était passé alors, elle était probablement l’une des seules Jedi encore en vie à l’avoir compris, à l’instar de Maître Gnost-Dural, gardien des Archives Jedi. Mais sa padawan n’était peut-être pas encore prête à l’entendre.

« Nous reparlerons de cela plus tard. Mais n’oublie pas une chose, Valine : pense par toi-même, et fie-toi à ton instinct, au lieu de prendre pour vérité absolue tout ce qui t’a été enseigné. Même cette leçon », ajouta-t-elle en riant.


Ici, on change de personnages pour un court dialogue, permettant notamment d'étoffer un peu Lasairfhina que j'avais délaissée dans le tome 1.
Michel et Nino, on ne vous oublie pas.
Sheon Mistera
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Messagepar Sheon Mistera » Ven 06 Jan 2017 - 16:54   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Un entraînement à la dure

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Le sergent-instructeur Joris donna le signal de départ ; la troupe de recrues bleue se déploya le long de sa ligne défensive, pendant que le groupe rouge partait à l’assaut. À ses côtés, le lieutenant-colonel Mark Husitil émit un claquement de langue désapprobateur.

« Cet assaut manque singulièrement de discipline, Sergent. La couverture est quasiment inexistante, et ils se mettent trop à découvert. Sur un champ de bataille, l’unité aurait déjà été décimée.

- Je vous présente mes excuses, mon Colonel. Ce sont encore de jeunes recrues, à qui il est toujours malaisé d’apprendre à se battre en ordre, et…

- Il s’agit pourtant de votre travail, Sergent, non ? l’interrompit Husitil. Comment voulez-vous que j’aille faire la guerre avec ça ? »

Sans attendre de réponse, le lieutenant-colonel se tourna vers l’écran en secouant la tête. Son regard se porta sur une recrue restée en arrière couvrir ses camarades. Ceux-ci tombaient comme des mouches malgré tous ses efforts. Néanmoins, le jeune postulant semblait rester optimiste, voire même enthousiaste devant sa situation difficile. Finalement, il se mit à progresser à son tour, n’ayant presque plus d’équipiers à protéger.

« Qui est-ce ? demanda Husitil, intéressé par une telle confiance en soi.

- Un jeune zabrak du nom de Teccen Kola, répondit le sergent en consultant sa fiche personnelle. C’est, euh, le fils du Colonel Kola, Monsieur…

- Le fils de cette chère Kola ? Hmm, ça devrait être intéressant. Voyons si la bravoure est héréditaire ou non, dans cette famille. »

Tandis qu’ils discutaient, le jeune zabrak était l’auteur d’une prometteuse avancée vers l’objectif à atteindre. Il avait réussi à toucher deux recrues adverses, et n’était pas loin de dépasser son coéquipier le mieux loti jusqu’à présent, lorsqu’il tir particulièrement précis frôla son épaule droite. Mitraillant au jugé la provenance de l’attaque, il se jeta derrière une caisse, juste à temps pour éviter un second tir.

Criant des ordres aux recrues rouges encore debout, Teccen réorganisa l’attaque, leur chef ayant été touché. Rapidement, les troupes se déployèrent en arc de cercle, progressant à la même vitesse, implacablement. La situation était tout de suite plus compliquée à gérer pour les défenseurs, qui devaient viser plus précisément désormais pour toucher les assaillants, au lieu de se contenter de tirer dans le tas. Quelques-uns, pris par la frénésie du combat, sortirent à découvert pour tenter de voir leurs adversaires et se firent immédiatement toucher par des tirs croisés. La défense semblait se déliter peu à peu face à cette technique inattendue, et l’une des recrues, une humaine responsable du tir qui avait failli éliminer Teccen, débattait avec le chef du groupe sur la stratégie à adopter. Joris sélectionna la fréquence de leur radio et la redirigea vers les haut-parleurs de son poste d’observation. Aussitôt, une voix féminine retentit :

« Garder la même tactique est suicidaire ! Les assaillants l’ont bien analysée et sont en train de nous contrer ! Il faut absolument les stopper ou ils vont remporter la partie !

- Nous avons déjà abattu la quasi-totalité de leur unité, répliqua une voix grave que Joris identifia comme celle de Harlem, le chef de l’équipe bleue. Ce n’est pas ce ridicule baroud d’honneur qui va les sauver.

- Mais tu ne comprends donc pas ? Ils progressent trop vite et trop facilement, dans quelques minutes ils auront atteint nos lignes sans que nous ne puissions y faire quoi que ce soit !

- Ma tactique est la meilleure, s’entêta Harlem. C’est celle que nous a demandé d’appliquer le sergent Joris, alors c’est celle que nous appliquerons. À moins que tu ne t’estimes plus à même que le sergent de décider quelle tactique adopter.

- Le sergent nous a donné une stratégie élémentaire pour nous guider au début du combat ! Il n’est pas sur le terrain à présent, et il ne pouvait pas savoir comment allaient évoluer les choses ! Tout ceci est un test, idiot, et tu es en train d’y échouer lamentablement en ne réagissant pas pour sauver tes troupes ! »

Sous le coup de l’énervement, Harlem s’avança vers la jeune femme, levant la main pour la gifler, mais celle-ci réagit aussitôt en saisissant son avant-bras. Dans le même mouvement, elle lança son pied droit dans la pliure du genou de son chef qui, déséquilibré et surpris, tomba au sol. Elle se campa alors sur le dos de Harlem, le bras replié dans le dos, et lui glissa à l’oreille :

« Je n’ai rien contre toi, chef, mais tu m’as agressé et tu conduis notre troupe à sa perte. Laisse-moi les rênes du groupe pour que je puisse tenter quelque chose, et je te libère.

- Lâche-moi, crétine ! grinça Harlem. Nous n’avons pas le temps pour ces singeries ! J’ai des troupes à diriger !

- Très bien, tu ne me laisses guère le choix. Heureusement pour toi, ce n’est pas un vrai champ de bataille. Mais je ne te laisserai quand même pas mener nos hommes à leur perte. »

La jeune femme empoigna alors son blaster et le braqua sur Harlem, avant de presser la détente. En guise de réponse, l’armure du soldat émit un avertissement sonore et se verrouilla, l’immobilisant jusqu’à la fin de l’exercice.

La trahison de la recrue révulsa Husitil, qui se tourna, furieux, vers le sergent Joris :

« Arrêtez immédiatement l’exercice et envoyez-la aux arrêts ! Je ne veux pas de traître dans mes unités !

- Sauf votre respect, mon Colonel, je désirerais poursuivre l’entraînement jusqu’à terme, avant de punir cette personne. Je suis curieux de voir quelles vont être ses décisions en tant que chef d’unité. Après tout, ce n’est pas comme s’il s’agissait de vraies armes, il n’y a donc aucun danger.

- Un soldat qui tire volontairement sur son supérieur est un danger lui-même », répliqua le lieutenant-colonel, mais il n’insista pas. Lui aussi était curieux de voir la suite des évènements, bien qu’il fit tout pour le cacher.

« Quel est son nom, à celle-là ? demanda-t-il vivement.

- Recrue Elin Garza, engagée volontaire. Elle n’a que seize ans, mais elle est particulièrement habile pour son âge.

- Nous verrons cela. En attendant, qu’elle réussisse l’exercice ou pas, j’attends que son attitude soit sévèrement sanctionnée. »

Pendant leur discussion, Garza avait réorganisé ses troupes. Elle avait décidé d’enfoncer la ligne ennemie en un point précis afin de briser leur cohésion et pouvoir les prendre à revers. Le flanc gauche fut ainsi délesté d’une bonne partie de ses hommes afin de renforcer le flanc droit, ceci dans la plus grande discrétion afin que leurs adversaires n’en sachent rien. Les assaillants situés sur leur flanc droit ne purent résister longtemps au feu nourri qui les accueillit, et Garza envoya aussitôt trois hommes dans la brèche afin de contourner l’assaut.

Teccen était de l’autre côté, et il comprit rapidement que la défense avait été réduite face à lui. Il en profita pour canarder les quelques recrues restantes, tout en ordonnant à ses hommes encore debout de charger la défense de tous côtés. Il n’avait pas cru bon de vérifier leur statut, et ne savait donc pas qu’il ne lui restait que trois équipiers. Ceux-ci se firent prendre à revers rapidement, interrompant leur charge héroïque. Seul Teccen était trop éloigné sur le côté pour pouvoir être pris en tenaille, et, son canon d’assaut aidant, il parvint à enfoncer la défense avant de se retrouver dans le camp adverse. Il put alors constater l’échec de son équipe : il était seul, face à l’ennemi. Garza arriva sur ces entrefaites.

« Tes alliés ont été touchés, il ne reste plus que toi. Belle résistance néanmoins : si je n’avais pas pris les choses en main, vous auriez atteint le drapeau dans les temps. Bref, tu as perdu, il est temps de clore la session. »

Garza leva son blaster vers Teccen et tira. Au même moment, le zabrak se baissa : le tir atteignit le soldat qui le tenait en joue. Poussant sur ses pieds, Teccen se projeta en avant et plaqua Garza au sol. L’attrapant par la gorge, il roula sur lui-même et récupéra le blaster de la jeune femme. Tout en se relevant, il montra bien au reste des troupes qu’il la prenait en otage.

« Je vous déconseille de tirer ou vous n’aurez plus de chef ! s’exclama Teccen, qui ne s’était pas départi de son sourire depuis le début de l’entraînement.

- Tu n’es qu’un crétin, grinça Garza.

- Peut-être, mais un crétin qui gagne est un héros.

- Encore faut-il gagner pour pouvoir y prétendre… »

Soudain, la jeune femme donna un violent coup de tête vers l’arrière. Dans un craquement écœurant, le nez de Teccen éclata sous le choc. Sous le coup de la douleur, le zabrak lâcha son otage, qui en profita pour reprendre son blaster et lui tirer dessus.

« La partie est terminée. Tu as perdu. »

Husitil se tourna vers Joris :

« Très bien. Faites-les mettre tous deux aux arrêts, ainsi que le chef de la troupe défensive, là, ce Harlem. Et reprenez en main les recrues restantes, que ce cirque cesse pour de bon. »


Et enfin, les débuts de Teccen dans l'armée, avant qu'il ne réalise que la guerre c'est pas très joli et ça fait mourir.

Voilà, c'est tout pour le moment, on verra si j'ai l'inspiration pour en écrire d'autres (il y a la place, en tous cas).
Michel et Nino, on ne vous oublie pas.
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 06 Jan 2017 - 18:16   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Bon retour dans le coin Sheon ! Je lirai ça à l'occasion. :)
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Messagepar Zèd-3 Èt » Sam 07 Jan 2017 - 11:44   Sujet: Re: The Old Republic : Avant la Volonté

Le retour de Sheon ! Cool !
Tes nouvelles sont sympas et permettent de davantage s'attacher aux personnages que la Volonté de Vel. En tout cas, j'aime bien et j'espère lire d'autres nouvelles très bientôt.
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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