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[Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

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Messagepar Dark Sheep » Jeu 17 Jan 2013 - 17:03   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pour ce qui est du "cliché" c'est à toi de juger en fonction de l'ambiance et du style de ton histoire ; si tu l'as enlevé parce que tu es convaincu que c'est mieux sans alors très bien. Les deux avis que nous t'avons donnés ne sont pas forcément représentatifs :transpire:
Enfin, je connais ton sérieux alors je pense que tu as dû bien peser les choses avant de choisir de l'enlever ;)

À part ça, nouveau chapitre ! :)
Cette fois-ci nous sommes à bord du Defiance, avec les équipiers d'Isil. C'est de nouveau un passage très descriptif, tu détailles bien les choses et c'est intéressant de lire tes explications sur cet équipage hétéroclite que tu as mis en place. En revanche le modeste spectateur qui lit ton texte peut se demander où se trouve Hiivsha :D
En plus de ça je me demande comment les protagonistes de tes deux tableaux vont se rencontrer ! :lol:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 17 Jan 2013 - 17:14   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Dark Sheep a écrit:En revanche le modeste spectateur qui lit ton texte peut se demander où se trouve Hiivsha :D


A cette date-là, Hiivsha ne faisait pas partie du Defiance, ayant refusé, à la fin du tome précédent, la proposition que l'amiral lui a faite de faire partie de son équipe ;)

Maître Torve nota que les épaules de l'amiral s'étaient légèrement affaissées comme sous l'effet d'une lourde charge. Était-ce ses moustaches ou ses cheveux grisonnants, mais il paraissait subitement plus vieux que la veille.
— Et moi… il faut que je prévienne un vieil ami de ce qui vient d'arriver à Isil, murmura le commandant du Defiance avant de se diriger vers son bureau
:wink:
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Messagepar Dark Sheep » Jeu 17 Jan 2013 - 17:16   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

On peut donc s'attendre à le voir apparaître dans le prochain chapitre non-centré sur Isil, j'imagine... :sournois:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 17 Jan 2013 - 17:32   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Disons, qu'il va falloir encore un tout petit peu de patience. J'ai d'autres personnes à présenter encore dans les prochains chapitres, pour tout mettre en place. ;)

En ce moment, j'écris bien, un peu tous les jours et l'inspiration m'est revenue. j'ai pratiquement toute l'histoire en tête et sur papier en synopsis.

Je suis en train d'achever le chapitre 5, mais je vais conserver le rythme d'une publication tous les 10jours, vu que mes chapitres représentent en moyenne 12 pages A5, pour vous laisser le temps de les lire et de les commenter... si ce rythme là vous convient. :jap:
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Messagepar Hiivsha » Dim 20 Jan 2013 - 20:51   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hum... devant le silence assourdissant troublé seulement par notre ami Dark Sheep :jap: , (même si j'imagine que parfois vous avez d'autres chats à fouetter (les pauvres) que de lire les FF)... une question vient de frapper mon esprit... aïe :paf:

Est-ce que par hasard, mes chapitres étant un peu longs (entre 12 et 15 pages A5), vous préférez :
1°/ Que je poste un chapitre tous les 10/15 jours ?
2°/ Que je fractionne mes chapitres en 4 ou 5 et que je les poste tous les 4/5 jours ?
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Messagepar Notsil » Dim 20 Jan 2013 - 21:13   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pour ma part ce début d'année a été assez chargé ^^ J'ai parfois plusieurs chapitres de retard mais ça reste largement rattrapable.
Disons que je sais qu'il me faut prendre un petit moment pour lire tes suites et non aller voir en passant en coup de vent ^^

En tout cas, j'ai beaucoup aimé la description des habitants de la planète inconnue. Je me demande si le mystérieux magicien n'est pas un Sith...
Pour le débat équidé / cheval... bah, c'est un cornival, et pour ma part, si on refuse cheval, autant refuser aussi équidé : c'est également un terme purement terrien... :)

Contente de voir que les recherches commencent de l'autre côté, j'espère qu'ils pourront trouver des pistes. J'attends aussi avec impatience le retour de Hiivsha :)

Sinon, j'ai l'impression que tu oublies des virgules dans tes dialogues, vu qu'il me semble qu'on en place systématiquement avant les prénoms / grades quand on s'adresse à quelqu'un. Hâte de lire la suite :)
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Messagepar Yorkman » Dim 20 Jan 2013 - 22:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Hum... devant le silence assourdissant troublé seulement par notre ami Dark Sheep :jap: , (même si j'imagine que parfois vous avez d'autres chats à fouetter (les pauvres) que de lire les FF)... une question vient de frapper mon esprit... aïe :paf:

Est-ce que par hasard, mes chapitres étant un peu longs (entre 12 et 15 pages A5), vous préférez :
1°/ Que je poste un chapitre tous les 10/15 jours ?
2°/ Que je fractionne mes chapitres en 4 ou 5 et que je les poste tous les 4/5 jours ?

Personnellement, les longs chapitres ne me rebutent pas quand ils sont bien écrits...et c'est le cas :oui:
Il faut aussi que l'histoire m'intéresse et, même si ce n'est que le début, ça me semble bien parti.
Par contre, l'ambiance de et les habitants de la planète inconnue....tu m'excuseras mais j'ai eu l'impression de lire un compte Disney où tout le monde il est heureux et gentil, où la princesse s'ennuie et où le mâle protecteur sur son cheval (pardon, son cornival)doit la protéger.
Enfin, j'ai quand même réussi à m'y habituer :transpire:

Niveau taille des chapitres, c'est comme tu le sens et surtout comme tu aimes faire. :neutre:

Je n'ai pas encore lu le chapitre 3 mais je m'y mets de suite :wink: :oui:
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Messagepar Hiivsha » Lun 21 Jan 2013 - 12:15   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Tu sais ce qu'on dit : au début, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil... malheureusement, la paix et la félicité n'ont qu'un temps ! :diable:
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Messagepar Hiivsha » Lun 21 Jan 2013 - 14:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Notsil a écrit:Pour le débat équidé / cheval... bah, c'est un cornival, et pour ma part, si on refuse cheval, autant refuser aussi équidé : c'est également un terme purement terrien... :)


Tu as raison, autant rester sur la même logique. j'ai donc supprimé les deux occurrences de "équidé" et décrit le corinal ainsi :
"C'était un animal bien plus élancé que le bordok de la lune d'Endor, plus haut sur des pattes plus fines, la tête plus allongée, possédant une crinière et une queue aux crins longs et bien fournis et dont le front était ornée d'une petite corne. C'était en outre un coursier robuste, capable de galoper toute une journée sans s'arrêter à une vitesse très élevée, qui finissait par avoir son monteur à l'usure. "
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Messagepar Hiivsha » Lun 21 Jan 2013 - 22:49   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Notsil a écrit:Sinon, j'ai l'impression que tu oublies des virgules dans tes dialogues, vu qu'il me semble qu'on en place systématiquement avant les prénoms / grades quand on s'adresse à quelqu'un. Hâte de lire la suite :)


J'en prends note et j'ai corrigé ce chapitre, mais sur le PDF uniquement... après tout, c'est le PDF qui servira plus tard pour la publication... éventuelle ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 21 Jan 2013 - 22:53   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:J'en prends note et j'ai corrigé ce chapitre, mais sur le PDF uniquement... après tout, c'est le PDF qui servira plus tard pour la publication... éventuelle ;)


Ne nous avançons pas trop, ce sont les mystérieux membres de l'Incroyable Jury qui décideront... :siffle:
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Messagepar Hiivsha » Lun 21 Jan 2013 - 23:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

... devant lesquels je me prosterne bien bas, qui qu'ils soient ! Image
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Messagepar Hiivsha » Mar 22 Jan 2013 - 17:38   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

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4 - La main dans le sac



Sali avançait nez au vent, radieuse, au milieu de la foule bigarrée et cosmopolite qui se pressait dans les rues animés d'Édinu, la capitale d'Édena. Elle marchait incognito, habillée d'une ample tunique de coton blanc qui masquait tant bien que mal ses formes éloquentes et d'un pantalon bouffant de la même couleur. Ses longs cheveux disparaissaient sous une sorte de chèche dont elle avait rabattu un pan sur le bas de son visage, ne laissant apercevoir que ses yeux azur. Ainsi accoutrée, elle pouvait aisément passer pour l'un de ces gens de la bordure du désert, qui venaient de temps en temps en caravane à la capitale, afin de ravitailler leur village éloigné. Une large ceinture pendait à sa taille et soutenait une petite sacoche du côté droit ainsi qu'une jolie escarcelle de tissu finement brodé du gauche.
À trois mètres derrière elle, Jarval, lui aussi habillé comme tout le monde, la suivait comme son ombre, essayant de ne pas en avoir l'air. Il avait le front plissé sous l'inquiétude qui le taraudait. Si jamais il devait arriver quelque chose à la princesse, le roi, tout ami qu'il était, lui ferait sans doute couper la tête. Tout en marchant, le capitaine priait le ciel que le roi n'entende jamais parler de la petite escapade citadine de sa fiancée.

La population était étrangement variée. Un observateur venu de la proche galaxie aurait pu jurer pouvoir y retrouver toutes les créatures intelligentes peuplant les centaines de planètes habitées et connues et, peut-être, en aurait-il trouvé qu'il ne connaissait pas. L'ensemble aurait très certainement représenté pour lui un véritable melting pot culturel absolument inédit.
— Un zoli bizou, mam'zelle ? proposa avec moult courbettes une créature au long cou qui n'était pas sans évoquer les gungans de Naboo. Voussa zieuter celui-là, ajouta-t-il en présentant un magnifique collier d'argent soutenant une pierre bleue finement taillée en forme de cœur. À ravir il va à voussa mam'zelle et porter bonheur tout plein pour toute sa vie, déclama-t-il en faisant de grands moulinets avec les longs bras.

Sali sourit sous son étoffe. Il n'avait pas hésité une seconde à s'apercevoir qu'elle était une femme. Du bout des doigts, elle caressa le bijou.
— Voussa entrer dans ma boutique pour essayer bizou… discrètos, mam'zelle ? invita-t-il en clignant d'un de ses gros yeux.

Sali fit non de la tête.
— Je n'ai pas besoin de l'essayer pour savoir que ce collier est très joli.

Le marchand lui posa dans les mains.
— Soupeser, allez-y, constater en arzent duros il est.
— Combien coûte-t-il… juste pour savoir ?

La créature leva cinq doigts de ses deux mains. Sali secoua négativement la tête.
— Non, fit-elle, c'est bien trop cher… dommage, ajouta-t-elle en faisant semblant de soupirer, son sourire toujours masqué par son accoutrement.

Le marchand s'ébroua bruyamment en repoussant les mains de la jeune fille qui tentait de lui rendre son bien.
— Non, non, pas trop cher… bizou fait pour voussa… pour voussa mam'zelle, seulement…

Il baissa la voix et s'approcha de l'oreille de Sali pour lui murmurer un nouveau prix.
— Trois, et je vous le prends… mais c'est ma dernière offre, répondit celle-ci en faisant mine de reposer le collier.

Le marchand joignit ses mains et leva ses grands yeux au ciel.
— Oh là là, dure en affaire voussa mam'zelle… daccodac, Peppi Loo-Loo d'accord il est avec voussa. Le zoli collier est à mam'zelle.
— Merci, répondit Sali satisfaite de sa transaction, tout en sortant de son escarcelle trois pièces d'or rutilantes qu'elle posa dans une main de son vendeur.

Puis elle glissa le collier dans un pli de sa ceinture.
— Au revoir Peppi Loo-Loo, fit-elle avec un petit geste de la main à l'adresse de la sympathique créature.
— Byou mam'zelle, à bientôt ! répondit-il en chantonnant.

Sali reprit sa lente marche dans la foule en s'attardant à chaque devanture de boutique, détaillant soigneusement chaque étal avec un ravissement non feint, au grand dam de son garde du corps qui commençait à trouver le temps long. Jarval observait à droite et à gauche, chaque personne qui frôlait la princesse, une main sur le pommeau de son sabre, prêt à devancer le moindre geste menaçant qui aurait pu mettre en péril la vie de sa protégée. Le cœur battant, tous ses sens étaient en alerte.

Dans le recoin d'une ruelle, une paire d'yeux n'avait rien perdu de la transaction qui venait de s'accomplir chez le bijoutier, et les prunelles vertes s'étaient agrandies lorsqu'elles avaient aperçu les trois pièces d'or qui avaient un instant brillé au soleil. La silhouette prit en chasse la jeune fille, sinuant dans la masse des gens, pour ne pas la perdre de vue.

Le brouhaha ambiant s'intensifia lorsqu'ils parvinrent sur la grand place du centre, véritable foirail hétéroclite, rendez-vous de tous les marchands ambulants du pays. L'esplanade était immense et encadrée par d'impressionnantes colonnades de pierre blanche. La colline supportant la cité royale se trouvait à l'est des lieux. Sali imagina Calem dans son palais dont le dôme doré éclatait à présent sous le soleil qui montait vers le zénith, et pensa qu'il serait fort mécontent s'il la savait là, avec Jarval pour seule escorte.

La jeune fille soupira. Voilà deux semaines à peine qu'elle était arrivée à Édinu, et déjà le lointain royaume d'Austra lui manquait. Un vent de nostalgie s'insinua dans son âme. Elle commençait à regretter cette tradition qui voulait que la princesse d'Austra épouse le souverain d'Édena afin de conserver unis les deux principaux royaumes de la planète. Et même si le fait de devenir reine d'Edena, devait faire d'elle l'épouse du souverain de la planète toute entière, au-dessus des autres rois et princes, ducs et comtes, qui s'en partageaient le peu de surface habitable, elle n'en concevait aucun plaisir. Elle avait conscience que ce mariage allait hypothéquer cette liberté qui lui était si chère. Plus rien ne serait comme avant. Finies les longues escapades en solitaire, montée sur son fougueux corinal pie qui la transportait d'une rive à l'autre de l'immense île fertile — véritable grenier à grains de la planète — qu'était le royaume d'Austra. Elle ne galoperait plus cheveux au vent jusqu'à la mer pour se plonger dans les vagues tièdes avant de s'allonger nue sur le sable fin des immenses plages désertes de son pays.

Une silhouette furtive, diluée dans la foule des badauds, se rapprocha d'elle, subrepticement.

Nouveau soupir. Sali pensait à présent à Calem. Son cousin était certes très bien fait de sa personne et montrait à son égard plein de gentillesse et de compréhension. Il était attentionné, et faisait sa cour avec tact et délicatesse. Mais elle ne se rappelait rien du temps où, enfants, ils aimaient à jouer ensemble dans les jardins du Palais. Calem affirmait l'avoir toujours aimée et tout portait à croire que c'était vrai. Mais Sali n'était pas certaine de la réciprocité de la situation. Quelque chose d'indéfinissable, enfouie au plus profond d'elle-même, refrénait son ardeur et provoquait une sorte de blocage inexplicable. Alors, que faire ? pensait-elle. Pouvait-elle devenir la femme d'un homme qu'elle n'aimerait peut-être jamais ? Comment se forcer à aimer quelqu'un ?

Posément, elle passait en revue toutes les qualités du roi en essayant de se convaincre que, rassemblées ainsi chez un même homme, beaucoup de femmes auraient bien aimé être à sa place. Après tout, avec le temps et un peu de bonne volonté, elle finirait bien par l'aimer sincèrement, son Calem !

Une main se posa sur son épaule.
— Tout va bien princesse ? demanda, avec une pointe d'inquiétude dans la voix, Jarval qui avait fini par se rapprocher d'elle en constatant son immobilité prolongée.

Sali émergea de sa rêverie et tourna légèrement la tête vers lui.
— Hum, oui… ça va Jarval. J'étais juste absorbée par mes pensées.
— Des pensées agréables, je l'espère, princesse.

Les yeux bleus se posèrent sur ceux noisette du capitaine de la Garde. Il y décela une pointe de mélancolie qui lui brisa le cœur lorsqu'elle répondit.
— J'ai bien peur que les pensées agréables soient pour celles à qui on n'essaie pas d'imposer leur avenir.

Malgré le brouhaha ambiant, il y eut un silence entre eux, puis Jarval reprit.
— Vous m'en voyez navré Sali. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous…
— Je sais Jarval, je sais… vous m'êtes un ami proche et loyal depuis toujours. Même lorsque nous étions enfants, vous preniez sans cesse ma défense.

À cette évocation, le capitaine sourit doucement.
— C'était le bon temps, princesse.

Sali hocha la tête.
— Sans doute… un temps passé bien trop vite qui s'est perdu dans l'obscurité de mes souvenirs.

Elle soupira pour la troisième fois et posa délicatement sa main sur la joue de son garde du corps occasionnel. Ce dernier reçut la caresse avec un immense sentiment de bonheur et ferma un instant les yeux. Puis Sali sembla se reprendre.
— Il ne faut pas… je n'ai pas le droit… Jarval, promettez-moi de rester un ami pour moi… et rien qu'un ami.

Le capitaine déglutit car il avait la gorge nouée. Avec effort il répondit d'une voix au timbre particulièrement grave.
— Je resterai votre ami, Sali, jusqu'à ma mort… je vous le jure.

Au même instant, quelque chose au fond de la jeune fille, une sorte de sixième sens, lui fit poser la main gauche au niveau de sa ceinture. Elle sentit la chaleur d'une peau douce, et les phalanges d'une main. Elle ne put retenir un "oh" de surprise quand en baissant les yeux, elle aperçut une jeune personne se tenant à genoux et qui venait de dégrafer son escarcelle. C'était un enfant, ou plutôt, un jeune adolescent. Ce dernier marqua une seconde en la dévisageant, et sourit de toutes ses dents avant de tourner les talons, butin en main, et de prendre la poudre d'escampette. Sali cria.
— Eh toi ! Reviens ici, voleur !

Sans hésiter, elle se mit à courir à sa poursuite, bousculant plusieurs personnes qui lui lancèrent quelques mots bien sentis en brandissant leur poing. À son tour, Jarval les suivit en criant.
— Écartez-vous ! Écartez-vous ! Arrêtez cet enfant !

Un tumulte s'éleva autour d'eux tandis que le capitaine cherchait du regard des gardes en service pour les appeler en renfort.
Sans se préoccuper de savoir si son garde du corps la suivait, Sali filait le train au petit voleur avec l'agilité et la rapidité d'une panthère. Deux gardes alertés par les cris de Jarval, s'avancèrent à la rencontre du fuyard pour lui barrer la route au bout de l'esplanade.
— Eh toi, halte !

L'adolescent, de petite taille, ne ralentit pas sa course mais parvenu devant les gardes qui l'attendaient leur lance baissée, en le dominant de toute leur hauteur d'adulte, il dérapa, les pieds en avant, en se couchant en arrière et passa entre les jambes écartées de celui de gauche avant de se redresser et de repartir de plus belle. Les gardes se retournèrent l'air hébété. Au même moment, Sali arriva lancée comme un boulet de canon et passa en force entre les deux hommes qui tournoyèrent sur eux-mêmes avant de se retrouver les fesses sur le sol. Comme ils se relevaient, une masse imposante les envoya s'étendre à trois mètres de là tandis que Jarval passait en coup de vent à son tour.

Le voleur avait maintenant quitté la grand place et s'élança dans une rue bordée d'étalages. Passant devant une devanture de fruits, il en profita pour en voler lestement un, bien rouge et bien juteux, sans ralentir une seconde.
— Sale petit voleur ! lança le commerçant en levant ses poings tout en lâchant une flopée d'injures.

Sali et Jarval passèrent en trombe dans la foulée. L'adolescent courait vite, mais Sali était sportive et ses enjambées plus grandes et elle gagnait progressivement du terrain. Alors qu'elle arrivait à sa hauteur et tendait la main pour lui attraper le col de son vêtement, le petit voleur saisit une corde qui pendait d'une enseigne et s'envola de plus de deux mètres pour attraper une barre métallique horizontale, qui servait sans doute à pavoiser la rue les jours de fêtes. Avec la légèreté d'un acrobate, il tournoya sur lui-même par trois fois et se propulsa dans les air sur la corniche d'une maison d'où il gagna les toits plats qui s'étiraient sur le côté droit de la voie.

Ses poursuivants s'étaient arrêtés, ahuris devant une telle adresse. Jarval était essoufflé et en profita pour reprendre une profonde inspiration. Immédiatement, Sali avisa dans une ruelle à sa gauche, un escalier en colimaçon qui s'élevait vers les toits. Sans hésiter, elle s'y engouffra et en grimpa les marches quatre à quatre pour arriver à son tour sur les terrasses qui couvraient les habitations.
— Là-bas, cria-t-elle à Jarval, il longe la rue vers l'est.

Puis elle se remit à courir parallèlement au fuyard, mais de l'autre côté de la rue. Un peu plus loin, celle-ci se rétrécissait légèrement autour d'un kiosque rond qui trônait en son centre et destiné sans doute à accueillir des danses ou des musiciens les jours de fête. Sali redoubla d'effort et accéléra dans sa direction cependant que Jarval, qui avait compris son intention, lui criait.
— Sali non, vous êtes folle, ne sautez pas !

Trop tard. Obliquant vers la rue, la princesse d'une remarquable impulsion de ses jambes, avait sauté sur le toit du pavillon et sans s'arrêter, le traversa en quatre longues enjambées pour récidiver d'un bond prodigieux qui la propulsa dans les airs vers la façade des bâtiments d'en face. Malheureusement, le saut fut trop court de quelques centimètres. Jarval hurla.
— Sali ! Nooon !

La jeune fille accusa le choc contre le mur, protégeant son visage en plaçant sa tête de côté, et réussit à s'agripper du bout des doigts à l'arrête du muret protégeant la terrasse de l'immeuble. Elle resta suspendue dans les airs quelques secondes, le temps que son cœur se calme. Puis, avec une énergie décuplée par l'adrénaline qui avait envahi son corps, elle se hissa à la force des bras jusqu'au rebord, qu'elle parvint à enjamber avant de rouler sur elle-même et de se laisser tomber sur le sol carrelé de la terrasse. Malgré son souffle coupé par le choc qu'elle avait reçu en s'écrasant contre le mur, elle se releva sans attendre et avisa plus loin la petite silhouette qui bondissait par-dessus les toits. Elle reprit la folle course-poursuite en criant à l'adresse de Jarval.
— Il se dirige au sud, vers la manufacture !

Une femme qui se trouvait là, à balayer les carreaux, en lâcha son balai de surprise et se mit à lever les bras au ciel en criant toutes sortes de choses que Sali, déjà loin, n'entendit pas. Bondissant à son tour comme une gazelle, au-dessus des petits murets qui séparaient les habitations, Sali recommença à gagner du terrain sur le voleur, décidément infatigable. En bas, Jarval avait tourné à droite dans une large rue, pour se retrouver à gauche de Sali qu'il apercevait de temps en temps, à l'occasion de l'escalade éclair d'un mur ou d'un toit plus haut que les autres. Enfin, l'adolescent s'arrêta soudain en brassant l'air de ses bras étendus à l'horizontale, comme les ailes d'un oiseau. Il se trouvait devant une impasse trop large pour être sautée. À sa droite le haut mur lisse de la manufacture de porcelaines de la ville, infranchissable. À sa gauche, la grand rue dans laquelle courait Jarval et derrière lui, Sali qui arrivait à la vitesse d'un corinal au grand galop. La jeune fille le vit disparaître. Il avait sauté. Parvenue à son tour au bord du cul-de-sac, elle n'y vit plus personne. Au même moment, Jarval arrivait de la rue à l'entrée de cette impasse, suivi par huit gardes armés de cette sorte de lance métallique et épaisse qui équipait tous les gardes de la ville.
— Où est-il ? cria le capitaine à l'adresse de la princesse.

Celle-ci écarta les bras en geste d'impuissance. Avisant l'auvent en tissu d'une boutique juste au-dessous d'elle, elle s'y laissa choir les fesses les premières. À l'aide d'un fort joli rebond, elle se propulsa sur la terre battue de la ruelle en cul-de-sac, en retombant légèrement sur ses deux jambes. Vraisemblablement, l'enfant avait suivi le même chemin juste avant elle. Jarval, qui avait posté deux gardes à l'entrée de l'impasse, arriva tout essoufflé.
— Il ne peut pas être loin ! Fouillez l'impasse ! ordonna-t-il aux gardes.

L'air résolu, il entra, suivi de la princesse, dans la boutique d'antiquaire sur l'auvent de laquelle, Sali avait fait du trampoline. De petites clochettes tintèrent à leur entrée et les trois personnes qui se trouvaient à l'intérieur tournèrent leur visage vers eux.
— Bonjour, firent-ils poliment.

Un vieil homme à longue barbe blanche se précipita en s'inclinant.
— Bonjour, bonjour, et bienvenue dans mon honorable boutique. Vous trouverez ici tous les trésors que vous cherchez… et même ceux que vous ne cherchez pas.

La boutique, de taille plutôt imposante, était un capharnaüm de vieilleries en tous genre. Jarval fit non de la main.
— Désolé, mais nous sommes juste à la recherche d'un enfant ou d'un jeune adolescent, de cette taille.

Il montra du plat de la main la hauteur à laquelle il avait estimé celle du petit voleur.
— Quelqu'un est-il entré à l'instant dans votre boutique, juste avant nous ?
— Non messire, personne n'est entré ici.

Les deux clients qui s'étaient rapprochés par curiosité, affirmèrent la même chose. Personne, avant le capitaine et la jeune fille, n'était entré. Jarval et Sali ressortirent l'air perplexe et observèrent la ruelle déserte. Au fond à droite, le mur lisse et sans ouverture de la manufacture ne permettait aucune ascension. Quelques containers reposaient bien contre les murs, mais les gardes venaient de les fouiller et affirmèrent que l'enfant ne s'y trouvait pas. Aucune fenêtre, aucune porte ne donnait sur les lieux, hormis un vieil entrepôt en face d'eux.
— Et la porte de cette réserve ? demanda Jarval.
— C'est la remise de l'antiquaire, mais elle est fermée à clé, capitaine, répondit un garde.

Sali s'était rapprochée des grands battants de bois et les examinait. Au bas de l'un d'eux, il y avait une petite ouverture masquée par un abattant qui oscilla sous la pression de ses doigts.
— Il y a une chatière, observa-t-elle. Peut-être le gosse a pu se faufiler par là ?
— Vous croyez ? Le trou est bien trop petit, même pour un enfant, commenta l'un des gardes d'une grosse voix.
— Hum, il a l'air agile et très souple… je me demande s'il n'aurait pas pu quand même y passer, objecta la princesse.
— Dans ce cas, il est fait comme un rat, s'exclama Jarval avant de rentrer dans la boutique pour demander la clé.

Quelques instants plus tard, il pénétrait dans le hangar après avoir posté deux autres gardes à l'entrée. L'entrepôt était éclairé par de hautes vitres toutes protégées par de fines grilles métalliques.
— Il ne pourra pas s'enfuir par là, commenta le capitaine en désignant les ouvertures du doigt. Sauf s'il s'est changé en insecte.

Les gardes ricanèrent. À l'intérieur se trouvait une multitude d'objets en tout genre, de vieilleries pour la plupart, un véritable bric-à-brac d'antiquaire, formé sans doute du surplus qui ne tenait pas dans la boutique du vieil homme. Après une rapide inspection des murs, il s'avéra qu'aucune ouverture ne permettait à quelqu'un de s'échapper, fut-il petit et leste comme l'enfant qu'ils pourchassaient.
— Eh bien, dit Jarval en s'adressant aux quatre gardes qui lui restaient, il faut fouiller cet endroit de fond en comble. La moindre jarre permettant à un enfant de se glisser dedans, chaque carton, caisse, tout doit être inspecté.
— Bien capitaine, répondirent les soldats en confiant leur lance aux deux factionnaires de la porte avant de se mettre au travail.

Sali, quant à elle, s'assit sur un petit coffre de bois bleu, richement orné d'or et de pierres colorées incrustées, en soupirant.
— Que voilà une matinée bien mouvementée.
— Ne vous inquiétez pas princesse, s'il est ici, nous le trouverons, fit Jarval en écho.

Puis haussant la voix pour parler à la cantonade.
— Allez mon gars, on sait que tu es là. Tu ne peux pas nous échapper, alors, s'il te plaît, évite-nous l'effort de te trouver… sois sympa et sors de ta cachette. On ne te fera pas de mal, tu m'entends ? Je suis le capitaine Jarval, de la garde royale et la dame que tu as volée, c'est la princesse Sali du royaume d'Austra… ta future reine ! Alors, obéis et nous saurons nous montrer magnanimes avec toi !

Alors que les gardes farfouillaient de leur mieux, en ratissant méthodiquement les lieux, le vieil antiquaire fit son apparition sur le seuil.
— C'est un enfant que vous recherchez ?
— Un voleur, rectifia l'un des gardes, qui a volé la princesse Sali.
— La princesse Sali ? répéta le vieil homme en lissant sa longue barbe grise terminée en pointe. Je vois, je vois…

Il fit quelques pas en direction de la jeune fille et s'inclina bien bas.
— Je suis très honoré, princesse Sali, de vous accueillir dans mon modeste entrepôt… même si ce sont des circonstances ennuyeuses qui vous ont amenées ici. Je m'appelle Haz In'Tamsek, pour vous servir.

Sali sourit avec gentillesse.
— Merci Haz. Ne vous inquiétez pas, il n'y a pas de mal. Simplement, je tiens beaucoup à l'objet qu'on m'a dérobé… et puis, j'avais envie de faire un peu de sport ce matin… c'est plutôt réussi.

Le vieil homme rendit le sourire à la princesse.
— Je réclame votre indulgence pour ce jeune si vous lui mettez la main dessus, votre grâce. Souvent, c'est la nécessité qui transforme ces jeunes malheureux en voleurs à la tire. La plupart sont des orphelins qui n'ont guère le choix pour survivre. C'est pour eux cette vie misérable ou se faire capturer par des marchands d'esclaves pour être vendus comme tels.

Sali frissonna malgré elle. L'esclavage existait depuis toujours sur Edena malgré le fait qu'il obéissait à des lois très strictes. Pourtant, il était notoire qu'elles étaient trop souvent contournées par des trafiquants peu scrupuleux qui n'hésitaient pas à organiser des razzias sur des villages lointains, dans lesquels l'absence de garnison de soldats se faisaient cruellement sentir. Les pauvres créatures ainsi capturées étaient revendues à l'aide de faux certificats ou pire, de certificats de complaisance délivrés par des représentants corrompus de l'administration royale. Quant aux soi-disant esclaves qui osaient se rebeller pour dénoncer ces faits répréhensibles, on leur coupait prestement la langue, quand on ne les tuait pas sommairement. Il ne restait plus à ces miséreux qu'à accepter leur sort en se taisant, renonçant ainsi à leur liberté de naissance.

Quand bien même les lois auraient été respectées, il était légal de transformer un orphelin non majeur, s'il n'avait aucune famille pour le recueillir et s'occuper de lui, en esclave pour le vendre. Une enquête devait être, en principe, diligentée par l'administration royale et aboutissait alors à un certificat d'esclave en bonne et due forme. Il en était de même pour les va-nu-pieds et mendiants sans ressource, quelle que soit leur espèce, leur âge et leur sexe. Aussi ne trouvait-on que peu de vagabonds à arpenter les routes et les rues du royaume, pour le plus grand plaisir des gens "comme il faut".

Le vieillard secoua la tête tristement.
— Ce qu'il faudrait, princesse, c'est un monarque qui abolisse définitivement l'esclavage. Voyez-vous, c'est contraire à la dignité des créatures intelligentes et c'est une honte pour une civilisation qui compte presque un million d'années. Aucun être humain doué de raison ne devrait appartenir à un autre comme un animal ou un meuble.

Lentement, Sali avait saisi les mains du vieillard entre les siennes et lui adressa un sourire de réconfort qui venait du plus profond de son cœur.
— J'essaierai, vieil homme, quand je serai reine… je vous promets d'essayer.

Haz In'Tamsek se pencha vers elle et lui embrassa le front. Sali sentit les vieilles mains trembler dans les siennes.
— Vous êtes la bonté même, princesse. Je lis votre cœur dans votre regard comme dans un livre ouvert. Et j'y lis des choses étonnantes que peut-être vous ignorez…

Au même moment, Jarval revint vers eux les bras ballants avec un air de désappointement évident.
— Rien Sali, nous avons tout fouillé, le moindre recoin, la moindre jarre, la moindre caisse, et rien. Envolé. Ce sale gamin s'est volatilisé. Je suis navré pour votre escarcelle, princesse.

Sali eut un geste fataliste tandis que le vieil homme libérait ses mains des siennes pour se redresser.
— Le petit oiseau veut rester libre et s'envole dans le vent.
— Ce n'est pas grave, répondit la jeune fille en souriant. Vous avez de fort belles choses dans votre réserve, Haz. De véritables œuvres d'art. Certaines ont été merveilleusement travaillées par des mains si délicates…

Elle caressa du bout des doigts le coffre sur lequel elle s'était assise.
— Ce petit coffre est magnifique. J'adore sa couleur et les sculptures dont il est orné.
— C'est une pièce rare, princesse Sali, précisa le vieil homme, elle a plus de deux mille ans. On dit qu'elle renferma les bijoux de la reine Asara II, à l'époque où Edena n'était formée que d'un unique royaume. Malheureusement, il n'y a plus de bijoux dedans. Le coffre est vide. Mais s'il vous intéresse, je puis vous faire une offre très intéressante.

Il se pencha à l'oreille de Sali et murmura quelque chose. Celle-ci regarda l'antiquaire.
— Je ne marchanderai pas avec vous, vieil homme, car votre sagesse ne le mérite pas. Je sais que vous ferez bon usage de cet argent. Soit, j'accepte votre prix… mais vous devez me trouver un cadenas assorti, pour que je puisse à mon tour y déposer mes bijoux.
— Un cadenas hein ? Hum…

Le marchand lissa pensivement sa longue barbe et s'éloigna entre les hautes étagères de l'entrepôt. On l'entendit marmonner.
— Un cadenas… voyons voir… non, pas ici… pas celui là, il ne va pas du tout… ni celui-là, il n'est pas digne d'une reine… non… non…

Puis il s'exclama.
— Ah oui ! Celui-ci est magnifique et parfaitement assorti au coffre.

Il revint tenant entre ses mains un gros cadenas bleu et or, aussi soigneusement sculpté que le coffre lui-même. S'agenouillant devant Sali, il abaissa la plaque de fermeture autour de l'anneau de force et passa dans ce dernier l'anse du cadenas qu'il referma d'un coup sec.
— On dirait qu'il a été fait pour lui ! proclama-t-il en se relevant avant de tendre une grosse clé à Sali. Elle était toute d'or et avait la forme d'un oiseau qui aurait eu les ailes repliées.
— Et voici pour l'ouvrir.
— Merci vieil homme. Vous voyez, Jarval, finalement, vous ne m'aurez pas suivie ici pour rien. Ce joli petit coffre va faire un bel ornement dans ma chambre.
— Je suis ravi qu'il vous plaise, fit Haz In'Tamsek. J'espère vous revoir bientôt dans ma modeste boutique.
— Et pourquoi pas, déclara Sali toute joyeuse. J'aurai peut-être encore l'occasion d'y dénicher un objet rare.

Elle tendit une main que le vieil antiquaire baisa en posant un genou à terre. Jarval fit signe à deux des gardes de prendre le coffre.
— C'est qu'il pèse son poids, remarqua l'un d'eux en s'emparant d'une des poignées qui se trouvaient sur les côtés.
— C'est du bois massif de bamada des forêts tropicales, commenta l'antiquaire, un bois très rare et très dense. Songez que ce coffre a des millénaires derrière lui et qu'il ne porte aucune trace du temps. Le reste est en or massif, d'où son poids.
— Et en pierres précieuses… compléta Sali. Mais dites-moi, pourquoi laisser un pareil trésor dans une vieille remise mal fermée ?

Haz In'Tamsek leva les bras et les yeux au ciel.
— C'est le destin de ce coffre que de choisir son propriétaire. Qui suis-je pour le lui interdire en le camouflant à la vue de tous ? S'il ne s'était pas trouvé là, vous ne l'auriez sans doute pas trouvé… et adopté.

Sali, toujours souriante, inclina la tête.
— Merci vieil homme. À bientôt.

L'antiquaire s'inclina profondément à son tour.
— Edena vous garde, princesse Sali.

Jarval et Sali sortirent. Les gardes se rassemblèrent à leur suite pour prendre avec eux la direction du Palais.


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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:25, modifié 8 fois.
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Messagepar Notsil » Mar 22 Jan 2013 - 22:54   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Intéressante cette petite poursuite... et les sentiments ambiguës de la princesse :)

Le coffre étant lourd, le petit voleur y serait-il caché à l'intérieur ? ^^
En tout cas, je pense que les gens l'ont protégé ce brave petit :p
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Messagepar Yorkman » Mar 22 Jan 2013 - 23:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bien, un bon chapitre :oui:
Si on se demande si on lit bien Star Wars ça reste plaisant à lire et c'est surtout très bien écrit, comme tu nous y habitues depuis un certain temps :wink:
Le seul problème c'est que...ben c'est que je me demande vraiment où tu vas nous emmener avec tes personnages du royaume d'Édinu et surtout comment ils vont interagir avec les personnages d'Isil(d'ailleurs elle se fait très discrète en ce moment :whistle: ) et de la galaxie lointaine. Je me demande vraiment quel rôle ces personnages vont pouvoir jouer dans l'intrigue (et aussi si tu te penches peut-être un peu trop sur eux au lieu de nous parler d'Isil et - je suis obligé de le dire - de Star Wars :transpire: )
Mais tout ceci m'intrigue au plus au point et c'est avec plaisir que je continuerais à te lire. :oui:

J'ai tout de même décelé quelques coquilles, des ponctuations mal placées et...un mot sans majuscule après un point :paf:
De ta part, c'est intolérable! :grrr:
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Messagepar Hiivsha » Mer 23 Jan 2013 - 11:28   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

N'hésitez surtout pas à me signaler les coquilles...
J'ai beau me relire plusieurs fois, hier encore, en relisant ce chapitre une ultime fois, juste après l'avoir posté, j'ai bien dû trouver encore une quinzaine d'erreurs et rectifié effectivement, des placements de virgules.

Je me demande combien de relecteurs il faut pour rendre un livre clean à 100%. Même dans les livres du commerce que je lis, je trouve des coquilles (pas beaucoup, mais 4 ou 5 dans l'ouvrage).

Sur l'aspect SW du livre, l'action se déroulant sur une planète isolée, la relation "directe" à SW va être forcément ténue... sans doute un peu plus évidente vers la fin quand tu verras plus clair dans mon jeu, jeune Padawan :D . Mais au prochain chapitre, je t'enverrai une petite bouée de sauvetage à laquelle te raccrocher ;)
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Messagepar Yorkman » Mer 23 Jan 2013 - 13:05   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je ne demande pas mieux :wink:
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Messagepar Hiivsha » Mer 23 Jan 2013 - 15:23   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

J'ai une question à trancher : Dark ou Darth dans un roman SW français ?
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Messagepar Yorkman » Mer 23 Jan 2013 - 15:43   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Darth. En tout cas c'est comme ça que je ferais.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 23 Jan 2013 - 16:27   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Dans un roman français, c'est Dark, traduction généralement acceptée par tous.

Dans une Fan-Fic, tout dépend de l'auteur ; Darth Piejs par exemple refuse l'emploi du titre "Dark" dans son histoire... :neutre:
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Messagepar Dark Sheep » Mer 23 Jan 2013 - 16:42   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Chapitre bien sympathique dans le bazar d'Edinu :D
Comme Notsil j'imagine que le palais aura droit à un invité surprise !
En tout cas la princesse cache bien son jeu, c'est une véritable ninja :transpire:
J'admets qu'on a l'impression d'être sur une planète qui baigne dans l'univers SW et la Force, mais coupée de la civilisation galactique connue.
Enfin "coupée" pour l'instant !
Sinon je remarque aussi que tes héroïnes sont toutes des nanas sorties des pubs axe ! Isil va se faire disputer le devant de la scène là avec Sali :siffle:

En ce qui concerne ta question "Dark" ou "Darth", pour ma part j'utilise "Dark" parce que cette traduction avait bercé mon enfance. Après je peux comprendre les puristes qui utilisent "Darth", à condition de rester cohérent et d'employer des noms anglais tout du long bien entendu.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 25 Jan 2013 - 11:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pour ma part, je préfère Darth : on est plus en 1978, tout le monde comprend et utilise trop bien le mot "Dark" pour qu'il puisse passer pour extraterrestre...

Chapitre 3

Désolé, mais j'ai trouvé ça franchement laborieux... On se noie dans les noms et les fonctions de trente-six officiers qui nous submergent d'un coup, impossible d'en retenir plus de deux ou trois sur le moment...

Nous vous tiendrons au courant si besoin.


Si besoin est, non ?

Le second était en vigueur en mission C'était le niveau standard de la routine tranquille


Une majuscule de trop.

— Il ne détectent aucune présence amie, ni ennemi,


Ennemie.

Chapitre 4

Ah, mieux ! On découvre donc les joies du mariage arrangé et un peu plus de ce mystérieux monde... Bien, pressé de voir la suite.

Elle marchait incognito, habillée d'une ample tunique de coton blanc qui masquait tant bien que mal ses formes éloquentes


Hiivsha toujours égal à lui-même, ça fait plaisir :lol: Non, rien à signaler en fait, ça m'a amusé^^

Dans le recoin d'une ruelle, une paire d'yeux, n'avaient rien perdu


C'est la paire le sujet, non ? Donc c'est "n'avait"^^
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Messagepar Dark Sheep » Ven 25 Jan 2013 - 11:33   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je reviens un instant sur la "paire d'yeux" en question.
Pas sur les accords, en fait je tenais simplement à dire que pour ma part, et même après avoir lu le chapitre complet, je ne suis pas convaincu que cette "paire d'yeux" soit celle de l'enfant qui commet le larcin. Je m'attendais à voir apparaître une créature dangereuse à tout moment, prête à enlever la princesse sous les yeux de son protecteur.
Alors c'est peut-être moi... je vais relire ce passage plusieurs fois pour voir.
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Messagepar Hiivsha » Ven 25 Jan 2013 - 12:27   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

"une paire d'yeux n'avait rien perdu de la transaction qui venait de s'accomplir chez le bijoutier, et les prunelles vertes s'étaient agrandies lorsqu'elles avaient aperçu les trois pièces d'or qui avaient un instant brillé au soleil. "

C'est un regard de convoitise... :wink:
... celle du petit voleur, qui s'insinue dans la foule jusqu'à elle. :)
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Messagepar Hiivsha » Ven 25 Jan 2013 - 13:09   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Chapitre 3

Désolé, mais j'ai trouvé ça franchement laborieux... On se noie dans les noms et les fonctions de trente-six officiers qui nous submergent d'un coup, impossible d'en retenir plus de deux ou trois sur le moment...


Bon puisque tu a eu la gentillesse de me corriger, je mets, rien que pour toi, l'organigramme du Defiance :wink:

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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 25 Jan 2013 - 13:10   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Très gentil :D
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Messagepar Hiivsha » Dim 27 Jan 2013 - 18:11   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bon, je vais essayer de me discipliner et de poster tous les dimanches :D

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5 - Razzia au bord du fleuve



Les cheveux coupés en une très haute brosse formant une superbe crinière rouge vif autour de son crâne, la jeune theelin dévisagea son maître lorsque celui-ci parut en haut du sombre escalier qui remontait des souterrains de la forteresse. Ses paupières et ses lèvres étaient mises en relief sur la pâleur rosée de sa peau par une peinture noire, et ses dents, d'un blanc immaculé, étincelaient en un sourire carnassier. La poitrine généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette moulante et largement échancrée au niveau du corsage, c'était une splendide humanoïde dont les formes sensuelles ne pouvaient laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature. D'ailleurs, la theelin savait en profiter et en jouait habilement autant que de besoin, sans aucune retenue ni vergogne, s'habillant perpétuellement d'une façon voyante et si provocante qu'elle ne cachait pratiquement rien de sa superbe anatomie. Prête à tout pour arriver à ses fins, il lui était déjà arrivé de passer une nuit torride avec un humain ou une créature, mâle ou femelle, avant de le décapiter au petit matin d'un coup de sabre laser. Assise nonchalamment dans un fauteuil, elle jouait du bout des doigts avec ses petites cornes réparties en groupe de trois de chaque côté de ses tempes.
— À voir votre air sombre et tourmenté, j'en déduis que votre entretien avec le prêtre ne s'est pas déroulé comme vous l'auriez souhaité, Maître.

Zarek grogna son mécontentement en fusillant du regard son apprentie et claqua plusieurs fois des mains pour appeler un serviteur qui accourut aussitôt.
— Sroot, sers-nous à manger et à boire, et vite !

L'étrange et haute créature, au corps rond recouvert d'une épaisse fourrure bleue et aux longues jambes fines, ouvrit sa large bouche garnie de dents proéminentes, de laquelle sortit une sorte de mélodie, non articulée, de tonalité grave.
— Ce que tu voudras, pourvu que ce soit bon ! répondit Zarek.

La créature sortit.
— Il est mort, l'imbécile, s'écria l'homme avec colère, mort sans dire un mot. Ces prêtres sont des fanatiques qui endurent tout plutôt que de trahir le secret dont ils sont les gardiens. Et moi, Darth Zarek, seul Sith sur cette misérable planète, je ne parviens pas à leur arracher ne serait-ce qu'un indice qui pourrait me mettre sur la voix.
— Peut-être devriez-vous changer de stratégie, Maître ?

Le Sith se laissa tomber dans un grand siège qui tenait plus du trône que du fauteuil et ferma un instant les yeux pour se calmer. Cela ne dura que quelques secondes. Lorsqu'il les rouvrit, son visage s'était détendu et un sourire faussement affable était revenu sur ses lèvres. Il prit un air sarcastique.
— Diva, la fidèle apprentie que j'ai ramenée du sombre gouffre de l'oubli dans lequel son imprudence l'avait fait glisser, va apprendre à son Maître, c'est-à-dire moi, comment mener sa barque !

La theelin tiqua à ce rappel et prit un air renfrogné.
— J'étais encore une enfant ! D'ailleurs, si je n'avais pas bu l'eau de l'oubli avant vous, c'est vous qui auriez fini dans ce gouffre, Maître. En d'autres termes, je vous ai sans doute sauvé la mise.
— C'est une façon de voir les choses, apprentie. Il est vrai que l'eau de cette planète semble avoir un effet… indésirable, la première fois qu'on en boit. Ainsi que me l'a expliqué la vieille guérisseuse chez qui je t'avais emmenée, elle absorbe les souvenirs comme une éponge absorbe un liquide, remettant à zéro la mémoire de l'imprudent qui en a ingurgité. Celui-ci est ensuite plongé dans une forme de coma superficiel durant plusieurs jours pendant lesquels il est réceptif à toute parole capable de lui reforger des souvenirs artificiels, quels qu'ils soient. Tout ce qu'on lui dit, il se l'approprie comme ses propres souvenirs… nouveaux souvenirs, devrais-je dire. C'est extraordinaire et inédit à ma connaissance dans la galaxie.
— Je me suis toujours demandée si vous m'aviez redonné les bons souvenirs ou si vous en aviez inventés d'autres ? Finalement, après cette expérience, je ne sais plus si je suis moi ou quelqu'un d'autre.
— Apprends à me faire confiance, apprentie. Je t'ai rendu tout ce que je connaissais de toi… et c'est largement suffisant pour ton apprentissage de Sith.

Zarek croisa les mains derrière sa tête et s'enfonça dans son siège l'air rêveur. Le passé remonta à ses yeux.

Darth Zarek n'avait jamais été bien vu à la cour de l'Empereur malgré sa descendance Sith. Il n'avait qu'un goût modéré pour les intrigues et la politique tordue auxquelles s'adonnaient tous ceux qui rêvaient de prendre la place de quelqu'un d'autre, plus haut placé qu'eux dans la hiérarchie Sith. Il prisait peu la guerre, et lorsqu'il était sorti de l'académie Sith de Korriban, il était classé parmi les derniers dans la catégorie "combat au sabre laser". Zarek était plutôt un scientifique, explorateur dans l'âme, géographe, astrophysicien et spécialiste des langues et des artéfacts. Il parlait un nombre impressionnant de dialectes en tout genre dont certains n'avait plus cours dans la galaxie, ce qui l'exposait à la risée de ses détracteurs qui trouvaient ses efforts inutiles et vains. Néanmoins, ses travaux finirent par s'avérer payants lorsqu'il découvrit, à force de recherches, calculs et explorations solitaires, plusieurs nouveaux systèmes habités que l'Empire s'empressa d'annexer "pour leur bien". Il reçut à cette occasion le titre de Darth et fut autorisé à former un apprenti en la personne d'une jeune theelin de onze ans nommée Diva Shaquila, qui l'accompagna à compter de ce jour partout dans la galaxie.

Un jour, Zarek avait découvert l'existence d'une anomalie extra galactique qui n'intéressait personne, une nébuleuse géante de la taille d'un petit système stellaire, et il avait intrépidement mais logiquement décidé d'aller l'explorer. Les nébuleuses recélaient parfois de grosses surprises, comme les neebray mantas qui vivaient dans la nébuleuse de Kaliida, et leur traversée était toujours délicate, voire dangereuse. Zarek pécha par excès de confiance et s'engagea dans cette exploration en solitaire, hormis son apprentie, et en secret, ne voulant pas hypothéquer le mérite d'une possible découverte inédite dont l'Empereur saurait bien le récompenser. Il y avait à la cour, bien trop de gens qui étaient passés maîtres dans l'art de s'approprier les découvertes des autres pour les dépouiller de leur gloire. Il ne réalisa son erreur que lorsqu'il s'écrasa sur Édena, les circuits électriques de son vaisseau ayant été court-circuités par le champ électromagnétique de la nébuleuse. Cela faisait dix ans déjà.

Comme il venait de l'évoquer devant Diva, cette dernière avait été la première à s'abreuver de l'eau pure de la planète et en avait subi un effet surprenant autant qu'étrange. Dans le village où il avait l’amenée, une vieille femme lui avait exposé la raison pour laquelle son apprentie était tombée en léthargie. Si l'eau de l'oubli n'altérait pas les facultés apprises, comme la parole, le sens de l'écriture, de la lecture, ou les compétences innées… elle effaçait le reste des souvenirs, rendant la personne malléable et sensible à la moindre forme de suggestion orale qu'elle s'appropriait immédiatement en tant que nouveau souvenir. Le Sith avait fait de son mieux pour "récupérer" son apprentie telle qu'elle était avant de boire l'eau. Mais elle avait beaucoup perdu de ce qu'elle avait appris, notamment l'usage de la Force, et il avait dû reprendre une grande partie de l'enseignement Sith dont notamment le maniement du sabre laser. Pour autant, elle récupéra très vite la plupart de ses acquis, en beaucoup moins de temps qu'il ne lui avait fallu pour les acquérir initialement.

Darth Zarek sourit à l'idée que depuis son arrivée, il n'avait jamais pu boire une seule gorgée d'eau pure, n'assimilant que du vin, de la bière qui était fort bonne, et toutes sortes de jus de fruits… tout, sauf de l'eau.
Précautionneux au possible, il avait même enregistré l'intégralité de ses souvenirs et l'essentiel de l'enseignement Sith, dans l'un des holocrons qu'il emmenait toujours avec lui dans ses explorations, à seule fin que Diva puisse le lui faire écouter si par malheur, un jour, il absorbait de l'eau par accident.

Il avait un jour découvert les ruines de l’ancien temple d'Édin, vaste ensemble de monuments dédiés à la divinité primitive d'Édena, au cœur de la vallée des Mille Eaux, sanctuaire inhabité depuis des dizaines de millénaires. Là, il avait déchiffré une partie des runes gravées dans les salles obscures du Temple et en avait acquis la conviction qu'Édena recélait un secret immense qui dépassait de loin tout ce qu'il avait rêvé de découvrir un jour.

Ensuite, il avait trouvé la vieille forteresse noire qui se dressait au centre du désert de Sang, occupée par des saurophales, des créatures bipèdes à tête de reptile et au corps recouvert d'écailles. Les hommes-serpents, comme on les appelait, était des êtres sans coordination, sans conscience collective, n'ayant aucune idée que leur nombre pouvait représenter un véritable pouvoir. Zarek n'eut aucun mal à les fédérer autour de lui, usant de ses pouvoirs de Sith sur leur faible psychisme et se les attacha rapidement pour qu'ils deviennent ses disciples. La forteresse, restaurée par des esclaves, avait retrouvé au fil des ans sa puissance d'antan, et les hommes-serpents étaient devenus une véritable armée dont il avait le contrôle.

Coincé à jamais sur cette planète, il ne lui restait plus qu'à concevoir un plan habile pour en prendre le contrôle total et créer son monde à lui.
Mais auparavant, il lui fallait percer le mystère de ce qu'il avait découvert dans le temple d'Édin.

Sroot revint de son pas nonchalant avec des plats qui dégageaient un fumet appétissant. Diva changea de place pour s'asseoir autour d'une longue table. Deux créatures, en tout point semblables à des twi'lek femelles, arrivèrent en baissant les yeux. Elles portaient de quoi dresser la table pour les maîtres, ce qu'elles firent en silence. Lentement, Darth Zarek se leva de son trône et traversa la salle pour rejoindre son apprentie. À peine assis en face d'elle, il demanda.
— Soit, Diva, dis-moi ce que tu as derrière la tête.

La jeune theelin le regarda avec un grand sourire, et ses yeux intelligents pétillèrent de malice sous les paupières peintes en noir.
*
* *

Les insectes nocturnes arrêtèrent leur chant en entendant le cri qui déchirait la nuit. Il provenait de la maison située en haut de la colline émergeant à la lisière du grand village, blotti dans le delta que formait la rivière qui descendait des montagnes, avec le fleuve qui courait jusqu'à Édena pour se jeter dans la mer.
— Où suis-je ? cria en sueur la jeune fille, qui est là ?

Elle s'était à demi assise sur son lit. Une longue mèche blonde collait à son front trempé de sueur et ses bras battaient le vide de l'obscurité de la chambre.
La porte s'ouvrit et une silhouette se détacha sur le seuil. Une femme s'approcha d'elle et s'assit à son côté.
— Qui êtes-vous ? récidiva la jeune fille dans un demi sommeil.

La femme la saisit par les épaules et la força à se recoucher en murmurant d'une voix douce.
— Chut, mon enfant. C'est ta maman. Calme-toi, tu as juste fait un cauchemar.

Toujours à moitié endormie, la jeune fille balbutia, les yeux clos.
— Maman ? J'ai si peur… je ne me rappelais plus… où j'étais… ni qui j'étais… j'étais perdue…

Dans la pénombre, la femme grimaça d'un air ennuyé.
— C'est ce que tu as fait qui te travaille trésor, les rêves mélangent souvent réalité et souvenirs… mais n'aies plus peur maintenant. Toi, tu es à présent…

Elle hésita un instant avant de reprendre visiblement contrariée.
— … Iella, ma fille. Nous sommes à Meriik, au bord du fleuve Pishon, dans notre maison. Rendors-toi tranquille et tâche de faire un joli rêve…
— Maman… murmura la jeune fille d'une voix à peine audible qui indiquait qu'elle replongeait dans un profond sommeil.
— Chut… mon ange. Rappelle-toi quand tu étais petite, quand ton père nous emmenait en barque dans les marais fleuris de…

Sa voix se perdit dans la nuit et les insectes purent reprendre leur chant nocturne. Un oiseau hulula depuis le creux d'un vieil arbre tordu avant de prendre son envol à la recherche de quelque proie inespérée, s'élevant majestueusement dans l'air tiède et caressant qui soufflait du désert tout proche, après être passé par-dessus les montagnes.


Un volatile chanta plusieurs fois pour saluer le soleil qui s'élevait au-dessus des prairies de l'est. Son reflet rosé dansait sur la surface du fleuve, ridée ça et là par les bonds de quelques poissons sautant hors de l'eau pour attraper au vol les insectes aquatiques qui effleuraient l'onde de leurs ailes. Petit à petit, le village s'anima paresseusement. L'air était doux et la campagne paisible.

Iella s'étira dans sa chemise de nuit en baillant fortement. Le cauchemar qu'elle avait fait cette nuit-là, lui laissait dans la bouche un goût amer et un poids au niveau de l'estomac. Machinalement, elle s'empara d'une brosse et se mit à coiffer ses longs cheveux blonds bouclés qui lui descendaient jusque dans le dos. Ses grands yeux bleus, un peu rêveurs, errèrent durant tout ce temps en s'attardant sur les éléments de sa chambre, sans but apparent. Lorsqu'elle eut achevé son coiffage, elle enfila ses chaussons et sortit de la pièce pour descendre l'escalier qui menait au rez-de-chaussée en direction de la cuisine, d'où montait une bonne odeur de pain grillé. Une femme se tenait près de l'évier en train d'éplucher des légumes. Elle se nommait Yaduli et avait une cinquantaine d'années. Un peu plus grande que la jeune fille, ses cheveux, d'un blond très foncé faisant penser à du vieil or, formaient un chignon composé à partir d'une longue tresse enroulée sur elle-même. Son visage doux et régulier, même ridé par l'air de la campagne, trahissait qu'elle avait dû être une très belle femme dans sa jeunesse.
— Bonjour Iella, fit celle-ci sans se retourner. As-tu passé une bonne deuxième partie de nuit ?
— Oui maman, j'ai fini par dormir comme un nooba(1).

Se collant contre le dos de sa mère, la jeune fille l'enlaça tendrement et posa une joue sur sa nuque.
— Je t'aime maman, je suis heureuse d'être là avec toi.

Yaduli ne put retenir un sourire ému et son épluchage se fit plus rapide.
— Moi aussi je t'aime, mon trésor. Allez, va déjeuner, il est déjà tard. Si tu veux entrer au Temple et devenir un jour prêtresse d'Édin, il va falloir apprendre à te lever plus tôt.

Iella sourit en obtempérant.
— Oui maman.

Le déjeuner pris, elle se leva et sortit sur le seuil de la porte.
— Il fait un temps magnifique. Un temps à aller se baigner dans le fleuve.
— N'y pense pas, il n'est pas convenable qu'une femme se baigne dans une rivière aux yeux de tous.
— Ne t'inquiète pas, j'irai assez loin d'ici pour qu'il n'y ait personne. Vers le désert.
— Hum, je n'aime guère te savoir toute seule dans cette contrée depuis quelque temps. Les rumeurs qui font part de troupes de pirates errant à la recherche de butin et d'esclaves, s'amplifient. Le Conseil du village doit envoyer des représentants au roi pour lui demander d'installer une petite garnison ici, à Meriik, afin que ses habitants se sentent plus en sécurité.
— Bon, dans ce cas, je vais rester ici.

Elle fit quelques pas dans la cour de la maison en contemplant les blanches maisons du village qui s'étendait jusqu'au bord du fleuve entre les branches du delta. Les nombreux petits ponts qui sautaient les bras de la rivière, et les jardins fleuris qui entouraient les habitations, donnaient à l'ensemble un cachet tout particulièrement douillet.

Sa mère parut sur le seuil et contempla la silhouette élancée de la jeune fille qui transparaissait sous la chemise de nuit. N'était-elle pas magnifique ?
— Ne te promène pas dehors dans cette tenue, lui cria-t-elle. Si quelqu'un te voyait… viens t'habiller. Je suis la prêtresse des lieux et je ne peux me permettre d'avoir des remontrances du Conseil des Anciens à cause de ma fille qui se promène presque nue dehors et les cheveux au vent.

Iella rentra dans la maison avec un petit sourire.
— Oui maman, je ne voudrais pas que tu aies des ennuis à cause de moi. Je vais aller m'habiller…

Elle prit une grosse voix comique.
— … sobrement, les épaules couvertes et les cheveux attachés et cachés sous un turban.

En montant les escaliers elle ajouta.
— Ainsi ces vieilles peaux du Conseil n'y trouveront rien à redire.

Lorsqu'elle redescendit, elle portait une longue robe bleu marine qui tombait jusqu'aux pieds et remontait jusqu'au cou. Ainsi habillée, elle paraissait plus âgée.
— J'espère que comme ça, je suis assez correcte ?

Elle tenait dans ses mains une longue bande de tissu léger qu'elle tendit à sa mère, avant de s'asseoir en lui tournant le dos.
— Tu es parfaite. Évidemment, du coup, tu serais trop habillée pour te rendre à un bal de la cour du roi mais…
— De toute façon, je n'aurais pas envie d'y aller.
— Je sais, répondit la mère en enroulant savamment le chèche autour de la tête de la jeune fille, après lui avoir noué les cheveux en chignon.

Lorsqu'elle eut terminé, elle rabattit le pan de tissu qui pendait encore, sur le bas du visage de Iella, bout du nez compris et le fixa solidement de l'autre côté.
— Voilà, fit-elle. Tu peux sortir en ville.

Sa fille leva les yeux au ciel et répéta en minaudant.
— Voilà, tu peux sortir en ville… pourquoi devons-nous être transformées en momie à chaque fois qu'on veut mettre le nez dehors ?
— C'est la coutume d'ici. Si tu veux sortir en vêtements légers, ce n'est pas dans cette région qu'il fallait venir mais plus à l'est, ou au nord… mieux encore, à Édinu où certaines femmes se promènent dans des tenues qui ne cachent rien de leur corps… mais pas aux portes du désert.
— Mais toi, tu ne te couvres pas comme ça quand tu sors.
— Moi je suis une femme, pas une jeune fille. J'ai été mariée et j'ai eu des enfants… mon statut social et mon âge font que… les hommes me regardent moins et pas de la même façon que toi. Quand tu seras vieille, tu ne seras pas contrainte de t'habiller ainsi.
— Oui mais je serai vieille, donc moins jolie… je ne pourrai plus séduire les beaux hommes que je croiserai.

Yaduli leva les yeux au ciel.
— Iella ! Sois prudente avec les hommes, s'il te plaît. Il y en a de bien, certes, mais beaucoup ne sont pas dignes de confiance lorsqu'il s'agit d'une jeune et très jolie fille comme toi.

Elle lui prit la figure entre ses mains et l'embrassa sur les paupières.
— Allez, va faire un tour de corinal, je sais que tu en meurs d'envie. Mais pas trop loin. Et si tu vois des groupes suspects, tu reviens ici au grand ga…

Elle n'avait pas achevé sa phrase que les trompes d'alerte de la ville l'interrompirent. Le son glaça le sang des deux femmes qui retinrent un instant leur respiration.
— Mon dieu, c'est quoi ? demanda Iella d'une voix transpercée par l'inquiétude.

Sa mère lui posa une main sur l'épaule.
— Ne bouge pas, reste ici, je vais voir.

Yaduli sortit devant la maison, s'emparant au passage du couteau à éplucher posé près de l'évier, et observa l'horizon tout autour d'elle. Dans les trois directions qui ne menaient pas au fleuve, elle distingua des nuages de poussières comme en soulèvent une troupe nombreuse, et son cœur s'arrêta de battre. Non, ce n'était pas possible, ce ne pouvait pas arriver ici, à Meriik !

Du haut de la colline, elle put voir des gens affolés courir dans les rues pour se mettre à l'abri chez eux, cependant qu'un groupe d'hommes un peu plus intrépides que les autres, se rassemblaient sur la petite place du centre, armés de lances identiques à celles qui équipaient les gardes d'Édinu.

La femme se retourna vers sa fille et lui cria d'une voix tendue.
— Iella, monte dans ta chambre et cache-toi ! Ne te montre sous aucun prétexte !

La jeune fille obtempéra et gravit quatre à quatre les escaliers, mais au lieu de se cacher, elle ouvrit une malle de laquelle elle sortit une épée qu'elle extirpa de son fourreau.

Pendant ce temps, un flot de corinals montés par des hommes revêtus pour la plupart d'une sorte de veste grise d'apparence molletonnée, déferlait dans les rues du village tel un raz-de-marée humain. À peine étaient-ils arrivés au centre de celui-ci, que les lances des défenseurs pointées vers l'envahisseur, se mirent à cracher de courts éclairs bleutés, sortes d'impulsions électriques, en direction des pirates qui ripostèrent de même avec des armes de poing. Celles-ci étaient composées d'un tube rectiligne qui sortait d'une espèce de cube noir, le tout monté sur une poignée. Sans cesser de galoper autour de la place, les bandits lancèrent des cris farouches tout en tirant vers le petit groupe de résistants. Quelques pirates tombèrent de leur monture mais le camp des défenseurs s'amenuisa rapidement. En effet, si les lances semblaient plus efficaces que les armes de poing, ces dernières se rechargeaient visiblement plus vite car leur fréquence de tir était bien plus élevée. Par ailleurs, la veste molletonnée que portaient les brigands paraissait absorber l'énergie propulsée vers eux, du moins en partie.
Le manège durant cinq minutes au terme desquelles plus aucun habitant ne resta debout au centre de la place. Leurs cris redoublèrent et les pirates mirent pied à terre avant de commencer à enfoncer les portes des maisons, de l'intérieur desquelles des hurlements de terreur s'élevèrent bientôt.

Cachée derrière la vitre de sa chambre, Iella observait elle aussi la scène en serrant la garde de son épée si fort que les articulations de ses mains se mirent à blanchir. En bas, sa mère s'était reculée dans l'entrée de la maison pour éviter de se faire voir des groupes qui sillonnaient à présent l'ensemble du village.

Soudain, un groupe de très jeunes enfants qui s'étaient cachés dans une grange, sortirent affolés et se mirent à courir vers la colline où s'élevait la maison de la prêtresse.
— Non, non ! s'exclama Yaduli en agitant les mains, partez les enfants, cachez-vous !

Trop tard. Une douzaine d'hommes montés sur des corinals les aperçurent et lancèrent leur monture à leur poursuite. Yaduli sortit à la rencontre des enfants et ceux-ci vinrent se jeter dans ses jupes en se cachant derrière elle, comme on se cache derrière un rempart pour se protéger. Les bandits s'arrêtèrent à l'entrée de la propriété et trois d'entre eux descendirent de corinal. Celui du milieu, qui semblait être le chef du groupe, s'approcha, raccrochant son pistolet à sa ceinture pour tirer de son fourreau le sabre qu'il portait de l'autre côté, suivi par les deux autres. Les enfants tremblaient en pleurnichant derrière la prêtresse et leurs petites mains s'agrippaient aux plis de sa robe.
— Laissez-les ! fit Yaduli d'une voix ferme et résolue, ce ne sont que des enfants, ajouta-t-elle en pointant son couteau devant elle.

Le pirate la regarda droit dans les yeux et soutint son regard un long moment. Il n'y lut qu'une farouche détermination et se mit à rire en regardant ses hommes.
— Voilà une femme qui en a ! Prenez-en de la graine, tas de mauviettes, cette femme me plaît ! Au moins, elle ne se terre pas chez elle comme un lapal(2) apeuré !

Puis à l'adresse de la prêtresse.
— Comment t'appelles-tu femme ?
— Yaduli. Je suis la prêtresse d'Édin de ce village.

L'homme s'inclina, un grand sourire aux lèvres.
— La prêtresse d'Édin ? Honneur à toi prêtresse. Tu es de celles qu'il ne faut pas toucher. Ton statut et ton courage méritent le respect. Je dois donc renoncer à te passer la lame de ce sabre au travers de ton corps ou à te livrer à mes hommes pour qu'ils s'amusent un peu avec toi.

Il se retourna vers sa troupe et déclama avec de grands gestes théâtraux en désignant Yaduli.
— Vous voyez cette femme ? Interdiction de lui faire du mal… une prêtresse d'Édin aussi courageuse ne mérite pas de souffrir !

D'un grand geste circulaire appuyé par un demi-tour de son corps, il balaya l'air de sa lame qui siffla.
Il n'y eu aucun cri. Juste le bruit mat que fit la tête de Yaduli en touchant le sol aux pieds des gamins qui restèrent un instant muets d'horreur. Au moment où le corps de la prêtresse s'effondrait à son tour au milieu des enfants pétrifiés, un hurlement mêlant rage et désespoir, déchira le silence pesant qui avait suivi le geste du bandit. Ce dernier tourna les yeux vers la porte de la maison, essayant de déchiffrer la source du cri. Puis, une silhouette parut sur le seuil, drapée dans sa robe et son chèche qui lui masquait presque tout le visage, brandissant une épée devant elle. Haussant les sourcils, il fixa ce regard bleu acier qui le transperçait de sa haine, sans trop savoir quoi dire.
— Assassin ! Je vais te tuer ! dit froidement une voix de jeune femme.

Les hommes braquaient déjà leurs armes vers elle, mais l'homme les arrêta d'un geste de la main, tandis que les deux hommes qui se trouvaient à ses côtés s'avançaient vers Iella en l'encadrant. Lorsqu'ils furent à deux mètres d'elle, celle-ci se tourna vers le premier de façon imprévisible et donna un coup d’épée, si rapide que l'homme n'eut pas le temps d'esquisser une parade, lui tranchant la gorge d'un geste sec et précis. Ensuite, dans le même mouvement, elle fit virevolter son arme vers l'arrière et l'enfonça dans l'abdomen du second, avant de se retourner pour accompagner le pommeau de la lame du plat de sa main gauche. Dans un bruissement de boyaux déchirés, l’acier traversa le corps du pirate et ressortit de l'autre côté. L'attaque n'avait duré que deux secondes. D'un pied elle repoussa le pirate pour dégager l’épée de son corps. Dans le silence, on entendit le gargouillis du flot de sang qui jaillissait de la gorge largement ouverte du premier bandit, puis il y eut deux bruits mats lorsqu'ils s'affaissèrent sur le sol en tombant l'un et l'autre comme une masse. Des pleurs s'élevèrent du petit groupe de jeunes enfants et un murmure passa sur les lèvres des pirates pendant que Iella s'avançait vers leur chef.

Ce dernier se mit en garde.
— Dis-moi ton nom, demanda-t-il, avant que je te tue.
— Iella.
— Je m'appelle Marco et je suis ton serviteur.

Il se signa avant de montrer Yaduli du menton.
— Ta mère ?

Les yeux de la jeune fille brillèrent en retenant leurs larmes.
— Oui.
— Tu as donc le même courage qu'elle ? Rends-toi, et je te laisse la vie sauve.

Pour toute réponse, Iella se fendit et porta un assaut qui fit reculer Marco de deux pas avant qu'il ne riposte et balayant l'air à droite puis à gauche. Iella para et les lames s'entrechoquèrent avec un tintement métallique. Les deux adversaires s'observèrent mutuellement, cherchant à découvrir la faille dans la garde de l'autre. La jeune fille chargea de nouveau au grand dam des sbires du pirate qui murmurèrent entre eux pour prendre des paris sur le résultat du duel. Le choc des armes remplit les lieux d'un bruit surréaliste alors qu'aucun des deux duellistes ne parvenait à prendre le dessus sur l'autre. Les fers s'engagèrent de plus près et Marco se trouva soudain tout contre le corps de la jeune fille qui venait de parer une attaque en force. Derrière les lames croisées, le pirate souffla à son visage.
— Tu te bats bien pour une femme, Iella. Renonce à ta vengeance et suis-moi, je te ferai une place auprès de moi !

La jeune fille serra les dents qui crissèrent sous la pression des mâchoires.
— Jamais, répondit-elle, je jure que je vais te tuer.

Elle tenta de le repousser mais de sa main gauche, il lui assena un coup de poing dans la figure qui la fit reculer de quelques pas. D'un geste, Iella arracha le chèche de sa tête et le jeta à terre avant de passer la paume de sa main sur sa joue endolorie sans souffler mot. Une exclamation parcourut l'assistance lorsque ses cheveux tombèrent en cascade sur ses épaules et que son jeune visage se dévoila.

Iella se remit en garde plus rapidement que Marco ne l'avait prévu, et l'attaque qu'il porta dans la foulée se heurta à une savante parade de la jeune fille qui rompit et esquiva le coup de façon acrobatique. La pointe de celle-ci entailla la joue du pirate qui se recula à son tour, furieux. Il essuya d'un revers de main le sang qui s'était mis à couler de sa pommette meurtrie avant de cracher par terre.
— Tu vas le regretter, garce ! lança-t-il l'air mauvais avant d'attaque derechef.

Il frappa de taille mais la lame de son adversaire bloqua son élan, puis d'estoc, mais là encore la jeune fille dévia sa pointe et esquiva le coup avant de relancer. Le combat paraissait vouloir s'éterniser et Marco ne parvenait pas à prendre l'avantage sur la jeune fille qui faisait preuve d'une forme physique étonnante. Plus d'une fois elle effectua un double saut par renversement arrière pour se mettre momentanément hors de portée de la lame du pirate. Sur leurs montures, les bandits commençaient à ricaner de la prestation de leur chef lorsqu'un autre groupe d'hommes montés, arrivèrent à leur tour en haut de la colline.
— Que se passe-t-il ici ? demanda un colosse au crâne rasé surchargé de tatouages, avec l'autorité évidente du commandant.
— C'est Marco, capitaine, répondit l'un d'eux avec un mouvement de menton vers le lieu du duel, il a quelques soucis avec cette fille.
— Si cet imbécile ne peut pas venir à bout d'une pucelle armée d'un cure-dent, on va lui donner un coup de pouce.

Les hommes s'esclaffèrent. L'homme au crâne rasé dégaina l'espèce de pistolet qu'il portait à la ceinture, effectua un rapide réglage sur un interrupteur situé au sommet du cube noir et, visant Iella, appuya avec l'index sur le bouton qui servait de déclencheur. Un trait bleuté parcourut l'air et frappa la jeune fille qui s'immobilisa, agitée par une série de convulsions. Marco en profita pour lui faire sauter l'épée de la main du bout de la sienne et s'approcha d'elle, jusqu'à ce que la pointe de sa lame soit appuyée contre le bas de son cou.
— Maintenant, tu es à moi la belle.
— Laisse-la ! ordonna d'une voix sèche celui qu'on avait appelé "capitaine". Une fille qui se bat mieux que toi, tu ne la mérites pas !

Marco lança à Iella un regard assassin en rengainant son arme d'un geste rageur puis, levant la main, il la gifla avec violence trois fois. La jeune fille ne laissa entendre ni cri ni gémissement et se contenta de soutenir son regard fixement. Le capitaine des pirates fit avancer sa monture tout près d’elle, passant derrière son dos et l'empoigna vivement par les cheveux avec une force phénoménale qui la souleva dans les airs. Cette fois-ci, la jeune fille ne put retenir un cri de souffrance ni les larmes qui inondèrent ses yeux. Elle porta les mains à sa tête avec l'impression que son cuir chevelu allait s'arracher de son crâne. Le capitaine la hissa vers lui comme un fétu de paille et la jeta en travers de sa monture, devant lui, sur le ventre. Comme Iella tentait de se défendre, il lui asséna trois grands coups sur la nuque avec son gros poing fermé, jusqu'à ce qu'elle cesse de bouger.
Sa vision se brouilla et le son s'estompa à ses oreilles, puis la jeune fille sombra lentement dans un trou noir sans fin.
— Qu'est-ce qu'on fait des mioches ? demanda Marco de mauvaise humeur.
— Ils sont trop jeunes pour être vendus et nous retarderaient. Débarrassez-vous en !
— Tous ?
— Ça te pose un problème Marco ?
— Absolument pas, capitaine.

Sans plus un regard pour ses futures victimes, le capitaine des pirates fit tourner bride à son corinal et redescendit la colline en ordonnant à l'un de ses hommes.
— Sonne le rassemblement. Nous repartons.

Le son de la trompe couvrit les hurlements des enfants que Marco, avec une ivresse sanguinaire, s'empressa d'éliminer.
Lorsqu'ils quittèrent le village, un grand nombre de maisons était la proie des flammes et les cadavres jonchaient la terre des rues et le sol des habitations dans de sinistres mares de sang. Derrière les pirates, attachés par les mains, suivaient une cohorte de prisonniers, essentiellement, des adolescents et des jeunes femmes en pleurs, qui marchaient en traînant des pieds vers leur sombre destin.


_________________________
(1) Sorte de loir vivant sur Édena
(2) Rongeur à fourrure épaisse marron et blanche, très craintif, vivant dans de trous creusés dans la terre, sur Édena.


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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 28 Jan 2013 - 11:52   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

OK, ben dis-donc, j'ai l'impression que tu évolues, toi ! Sur le style, tout d'abord, on voit que tu rallonges les phrases et surtout, fais attention à enrichir l'écriture. tant mieux, ça devient moins fade ; fais gaffe à ne pas surcharger quand même, c'est courant quand on s'y essaye. Sur l'histoire, le coup de l'eau de l'oubli, j'ai envie de dire waw ! impressionnant, là tu nous surprend :) Par contre, sur le développement de l'intrigue, attention à ce que ça ne parte pas dans tous les sens non plus, parce que la cohésion commence à se réduire avec l'attaque des esclavagistes, j'ai l'impression :transpire:

C'était une splendide humanoïde aux formes sensuelles dont la poitrine généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette, moulante et largement échancrée au niveau du corsage, ne pouvaient laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature.


Mais tu commences à faire de longues phrases, toi, on dirait moi :transpire: La phrase, hein, pas la fille^^ Euh, honnêtement, l'emboîtement de propositions est un peu lourd à la lecture... Je propose de varier la ponctuation pour qu'on s'y retrouve : "C'était une splendide humanoïde aux formes sensuelles ; sa poitrine était généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette moulante et largement échancrée au niveau du corsage, ne pouvait laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature." Ou encore : "La poitrine généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette moulante et largement échancrée au niveau du corsage, c'était une splendide humanoïde dont les formes sensuelles ne pouvaient laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature."... Voire casser la phrase, parler de ses formes puis ajouter "Le regard s'attardait particulièrement sur sa poitrine qui...", enfin bref, tu vois ?

La pointe de celle-ci entailla la joue du pirate


Pirate ?

(1) Sorte de loir vivant sur Édena
(2) Rongeur à fourrure épaisse marron et blanche, très craintif, vivant dans de trous creusés dans la terre, sur Édena.


Est-il bien nécessaire d'expliciter immédiatement les références, surtout par un procédé aussi voyant que les notes de bas de page ? :neutre:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
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Messagepar Hiivsha » Lun 28 Jan 2013 - 12:59   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:OK, ben dis-donc, j'ai l'impression que tu évolues, toi ! Sur le style, tout d'abord, on voit que tu rallonges les phrases et surtout, fais attention à enrichir l'écriture. tant mieux, ça devient moins fade ; fais gaffe à ne pas surcharger quand même, c'est courant quand on s'y essaye. Sur l'histoire, le coup de l'eau de l'oubli, j'ai envie de dire waw ! impressionnant, là tu nous surprend :) Par contre, sur le développement de l'intrigue, attention à ce que ça ne parte pas dans tous les sens non plus, parce que la cohésion commence à se réduire avec l'attaque des esclavagistes, j'ai l'impression :transpire:


Rassure-toi, ça ne devrait pas se compliquer plus. Là, on joue sur quatre fronts d'histoire :
- le roi/Sali
- Zarek/Diva
- les pirates/Iella
- le Defiance/Hiivsha
pas plus. C'est pas non plus énorme. :wink:

Je ferais gaffe de "quitter un front" avant d'en introduire un nouveau. :wink:

Quand au style, oui, je fais attention compte-tenu de vos remarques sur le premier tome :
- arrivé au chapitre 6 par exemple, j'ai commencé à faire des sondages sur mes "tics" d'écriture. Il y avait déjà plus de 20 "tandis que" et 33 "Alors" dont certains inutiles en début de phrase (style SdA). J'ai donc passé en revue chacune de ces occurrences pour les supprimer ou les varier comme tu m'avais suggéré par des "comme", "cependant que", "pendant", "en même temps que" etc...
- j'ai essayé de pas faire trop court... avec le risque que tu décris de faire, du coup, trop long ;
- j'ai supprimé pas mal de virgules dont un nombre considérable de mal placées et inutiles ;
- j'ai essayé de mettre quelques métaphores/comparaisons
- j'ai essayé de mettre de la profondeur à mes personnages pour décrire ce qu'ils sentaient au fond d'eux-même. Particulièrement au chapitre 7 qui paraître dans 2 dimanches.

Et cela grâce à vos retours précieux ! :jap:

C'était une splendide humanoïde aux formes sensuelles dont la poitrine généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette, moulante et largement échancrée au niveau du corsage, ne pouvaient laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature.


Mitth'raw Nuruodo a écrit:Mais tu commences à faire de longues phrases, toi, on dirait moi :transpire: La phrase, hein, pas la fille^^ Euh, honnêtement, l'emboîtement de propositions est un peu lourd à la lecture... Je propose de varier la ponctuation pour qu'on s'y retrouve : "C'était une splendide humanoïde aux formes sensuelles ; sa poitrine était généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette moulante et largement échancrée au niveau du corsage, ne pouvait laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature." Ou encore : "La poitrine généreusement galbée, enserrée dans une tenue violette moulante et largement échancrée au niveau du corsage, c'était une splendide humanoïde dont les formes sensuelles ne pouvaient laisser insensible toute personne qui appréciait la féminité chez une créature."... Voire casser la phrase, parler de ses formes puis ajouter "Le regard s'attardait particulièrement sur sa poitrine qui...", enfin bref, tu vois ?


Je préfère ta seconde proposition qui me paraît très bien et ne commence pas par le trop classique "C'était". S'il n'y a pas de copyright, je la prends telle quelle ! :wink:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
La pointe de celle-ci entailla la joue du pirate


Pirate ?


Bah non, c'est pas un nom propre. Si j'ai mis ailleurs une majuscule à ce mot, c'est une erreur de ma part (sauf en début de pharse évidemment :whistle: )

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
(1) Sorte de loir vivant sur Édena
(2) Rongeur à fourrure épaisse marron et blanche, très craintif, vivant dans de trous creusés dans la terre, sur Édena.


Est-il bien nécessaire d'expliciter immédiatement les références, surtout par un procédé aussi voyant que les notes de bas de page ? :neutre:


Je ne sais pas. Perso, ça me choque pas. La précision n'est pas essentielle au texte, donc rejetée en commentaire. On pourrait aussi la mettre dans le corps du texte entre deux "—" mais j'avais l’impression de surcharger. Y'a aussi la solution de ne rien mettre, mais comme ce sont des mots inventés... j'ai eu peur des "ronchonnades" de certains ! :paf:

Merci de tes remarques ! :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 28 Jan 2013 - 18:25   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

- le roi/Sali
- Zarek/Diva
- les pirates/Iella
- le Defiance/Hiivsha
pas plus. C'est pas non plus énorme. :wink:


Non, en effet, je disais ça au cas où tu aurais l'intention de continuer^^

Quand au style, oui, je fais attention compte-tenu de vos remarques sur le premier tome :
- arrivé au chapitre 6 par exemple, j'ai commencé à faire des sondages sur mes "tics" d'écriture. Il y avait déjà plus de 20 "tandis que" et 33 "Alors" dont certains inutiles en début de phrase (style SdA). J'ai donc passé en revue chacune de ces occurrences pour les supprimer ou les varier comme tu m'avais suggéré par des "comme", "cependant que", "pendant", "en même temps que" etc...
- j'ai essayé de pas faire trop court... avec le risque que tu décris de faire, du coup, trop long ;
- j'ai supprimé pas mal de virgules dont un nombre considérable de mal placées et inutiles ;
- j'ai essayé de mettre quelques métaphores/comparaisons
- j'ai essayé de mettre de la profondeur à mes personnages pour décrire ce qu'ils sentaient au fond d'eux-même. Particulièrement au chapitre 7 qui paraître dans 2 dimanches.


L'expérience ne peut qu'être enrichissante :)

Bah non, c'est pas un nom propre. Si j'ai mis ailleurs une majuscule à ce mot, c'est une erreur de ma part (sauf en début de pharse évidemment :whistle: )


Non mais ça je sais :transpire: Je demande pourquoi tu emploies ce mot, qui s'applique a priori à des gens de mers, par extension à des personnages utilisant des navires spatiaux, voire à des informaticiens mal intentionnés, mais là, je ne vois pas :x
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Messagepar Hiivsha » Lun 28 Jan 2013 - 20:11   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ah tiens oui, tu as raison... je l'avais pas vu sous cet angle... peut-être parce qu'initialement, j'avais pensé qu'ils avaient leur repaire sur une île et qu'ils faisaient des razzias sur la terre ferme... effectivement, il faudra que je me repenche sur le terme. :wink:
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Messagepar Hiivsha » Lun 28 Jan 2013 - 20:17   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pour revenir à ce terme de "pirate", j'admets que c'est un usage "extensif" du sens initial, comme "un pirate de la route" que cite Wikipédia qui mentionne aussi : "le Moyen Âge et l'époque moderne ont repris une formule de Cicéron selon laquelle le pirate est « l'ennemi commun à tous »". c'est dans ce sens là qu'il faut le prendre. D'ailleurs, j'utilise indiféremment "pirate", "brigands", bandits"... ceci étant il faut que je me replonge dans mes notes parce qu'il me semble que je leur avait donné un nom... :x

EDIT : J'ai éradiqué le terme de "pirate" dans le PDF (pas dans le texte du forum, par fainéantise). Et ils s'appellent les Kiathes, terme que je n'avais employé qu'une fois au tout début de l'histoire, et dont je me suis servi pour remplacer quelques occurrences de "pirate" afin qu'on retienne bien comment ils s'appellent.
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Messagepar Yorkman » Mar 29 Jan 2013 - 0:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Lu et j'ai bien aimé :wink:

Tu maîtrises toujours aussi bien la Langue de Molière et même je trouve que tu t'améliores chapitre après chapitre, l'action est bien retranscrite et c'est vraiment agréable à lire (hormis les phrases trop longues :diable: ).
Je ne peux qu'approuver ta décision de mettre plus d'espaces entre les paragraphes, ça fait moins mal aux yeux (Kehor si tu passes par ici :hello: :diable: ) et c'est plus confortable.
Et un bel effort sur la ponctuation :jap:

Passé sur la forme, je vais maintenant m'attarder sur le fond :
J'ai lu le mot "Sith", donc on est bien dans du Star Wars j'avais pas rêvé :diable:
Sinon le problème c'est que je ne vois pas en quoi tu fais avancer l'histoire, déjà je trouvais que tu t'attardais un peu trop sur des personnages trop éloignés du canon Star Wars à mon goût, tu nous présentes encore un autre personnage "que-je-sais-pas-qui-c'est-et-ce-qu'il-vient-faire-là-dedans" alors que pendant ce temps là, Isil fait on-ne-sait-quoi de son côté, précisément de par le fait qu'elle a disparue dés le chapitre 1 ( :perplexe: :shock: ) et qu' Hiivsha...ben, on attend toujours son apparition :transpire:
Pour un nouveau chapitre je m'étais attendu à un retour sur Isil ou à la limite sur le Défiance et son équipage mais...
Pourtant j'ai envie d'en savoir plus sur cette planète et ses habitants et je vais m'armer de patience pour découvrir de ce qu'il en est de nos héros "starwarsiens". En tout cas, si c'est dépayser le lecteur que tu cherchais, alors c'est une franche réussite :oui:

Quoiqu'il en soit, c'était quand même un bon moment à passer et c'est avec impatience que j'attends la suite :wink:

Et y a un Sith...un Sith, quoi :love:
"Luke, we are what they grow beyond. That is the true burden of all masters."
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Messagepar Hiivsha » Mar 29 Jan 2013 - 9:44   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Yorkman a écrit:je m'étais attendu à un retour sur Isil

:siffle:

:diable:
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Messagepar Yorkman » Mar 29 Jan 2013 - 12:23   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bon alors je me tais :paf:
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Messagepar Hiivsha » Mar 29 Jan 2013 - 14:32   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Yorkman a écrit:Je ne peux qu'approuver ta décision de mettre plus d'espaces entre les paragraphes, ça fait moins mal aux yeux


Oui, sur un forum, c'est indispensable parce que les lignes sont trop longues. (Ces interlignes ne se retrouvent pas sur la version "livre numérique").
C'est d'ailleurs pour cela que je mets le PDF à jour en même temps que je poste les chapitres, parce que , sur des textes longs, personnellement je préfère laaaargement lire sur écran un PDF qu'un forum. (Seul inconvénient que je mentionne à chaque fois, pour RE-télécharger le PDF à jour, il faut vider le cache du navigateur, sinon, on a l'ancienne version déjà téléchargée qui tape l'incrust... :diable: en tout cas, moi je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour télécharger la dernière version. :neutre: )

[EDIT]
Yorkman a écrit:Sinon le problème c'est que je ne vois pas en quoi tu fais avancer l'histoire, déjà je trouvais que tu t'attardais un peu trop sur des personnages trop éloignés du canon Star Wars à mon goût, tu nous présentes encore un autre personnage "que-je-sais-pas-qui-c'est-et-ce-qu'il-vient-faire-là-dedans"


Déjà, c'est un roman que j'écris. Dans les romans, il y a des scènes d'action - il y en aura aussi dans celui-ci ImageImageImage- et des descriptions ainsi que des dialogues permettant de présenter les protagonistes, ainsi que d'approfondir le caractère de ces derniers. Ce n'est pas non plus une étude de caractères, hein ? :whistle: Mais parfois ça peut aller vite, il peut aussi y avoir des ellipses, et d'autres fois c'est plus lent.
Ensuite, j'ai dit que mon roman était "à la limite des canons de SW". :wink: Pour ce que j'ai pu en juger, les canons de SW, c'est : Sith + Jedi + batailles spatiales + combats au sabre laser + méga baston (souvent droïdes/humains mais pas toujours). Sauf que parfois c'est un peu répétitif et téléphoné. Bon après on aime ou on aime pas. J'aime à toute petite dose.
Disons que ce n'est pas plus loin de SW que "Perle Rouge" de Mitth ! :diable:

Et tous les personnages que je présente en détail, ont une grande importance pour la suite de l'histoire... :ange: et il faut aussi savoir lire entre les lignes. :siffle:

Pour en revenir à Isil, tu sais bien qu'un auteur aime surprendre le lecteur. :wink:
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Messagepar Notsil » Jeu 31 Jan 2013 - 22:16   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Intéressante cette eau qui efface les souvenirs... notre Isil adorée en aurait-elle bu ? ^^

Juste un détail que je viens de relever sur le chapitre d'avant :

Jarval, lui aussi habillé comme tout le monde,

-> donc tout le monde s'habille, c'est une bonne chose pour lutter contre les coups de soleil :p

Plus concrètement, un truc "passe-partout", qui se fond avec les tenues locales, irait mieux je pense que "comme tout le monde" (car personne ne s'habille tout à fait pareil, à mon sens ^^).

Marrant, ce monde sur lequel un Sith se retrouve paumé sans technologie (le pauvre, obligé de boire tout sauf de l'eau ^^), et une Jedi qui s'ignore qui par pure coïncidence se retrouve sur la même planète ^^

Question, l'eau qui fait oublier, c'est typique seulement d'une partie de la population / planète ? Nan parce que Sali and co, ils font comment pour vivre au quotidien ? (ou alors personne ne boit d'eau sur cette planète car "c'est un poison" ?).

Ca nous laisse tout plein de questions pour la suite !
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Hiivsha » Jeu 31 Jan 2013 - 22:30   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Notsil a écrit:Intéressante cette eau qui efface les souvenirs... notre Isil adorée en aurait-elle bu ? ^^

Juste un détail que je viens de relever sur le chapitre d'avant :

Jarval, lui aussi habillé comme tout le monde,

-> donc tout le monde s'habille, c'est une bonne chose pour lutter contre les coups de soleil :p

Plus concrètement, un truc "passe-partout", qui se fond avec les tenues locales, irait mieux je pense que "comme tout le monde" (car personne ne s'habille tout à fait pareil, à mon sens ^^).

Marrant, ce monde sur lequel un Sith se retrouve paumé sans technologie (le pauvre, obligé de boire tout sauf de l'eau ^^), et une Jedi qui s'ignore qui par pure coïncidence se retrouve sur la même planète ^^

Question, l'eau qui fait oublier, c'est typique seulement d'une partie de la population / planète ? Nan parce que Sali and co, ils font comment pour vivre au quotidien ? (ou alors personne ne boit d'eau sur cette planète car "c'est un poison" ?).

Ca nous laisse tout plein de questions pour la suite !


Il est vrai que l'eau de cette planète semble avoir un effet… indésirable, la première fois qu'on en boit


En d'autre terme, un habitant qui naît, bébé, boit de l'eau pour la première fois alors qu'il n'a pas encore "construit" ses souvenirs, ce qui est donc un moindre mal. Quand ça se passe sur un adulte, ben... c'est plus gênant. :wink:

PS : Oui, "comme tout le monde" voulait dire, "sans son uniforme" mais j'aurais dû mettre "en civil" :D (je corrigerai dans le PDF) :jap:
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Messagepar Hiivsha » Dim 03 Fév 2013 - 13:14   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

C'est dimanche aujourd'hui, alors voici le chapitre suivant de mon roman.
Faisons connaissance avec un personnage sympathique qui aura son heure de gloire dans l'histoire. :wink:

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Chapitre précédent
Image
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(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
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6 - Un voleur nommé Gil



Loin de se douter du sinistre sort réservé aux habitants du village de Meriik situé plusieurs jours de voyage à l'ouest de la capitale, Sali détaillait en silence du regard le petit coffre qu'elle venait de faire déposer dans la chambre de sa suite, tout en enfilant une robe bleu pâle, légère, qui dénudait joliment ses épaules. Debout devant sa glace, elle arrangea longuement l'échancrure de son corsage avant d'attraper sur le lit le collier d'argent qu'elle avait acheté au sympathique Peppi Loo-Loo et de le passer autour de son cou. La couleur du cœur s'accordait parfaitement avec celle de ses yeux ainsi qu'avec le ton de sa robe. Elle posa ensuite sur sa tête un diadème en forme de demi-couronne, symbole de son titre de princesse d'Austra, qu'elle ajusta au sommet de son front.
Ainsi parée, elle revint près du coffre et frappa plusieurs fois dessus avec l'un de ses talons avant de retourner s'asseoir dans un fauteuil.
— Si tu restes trop longtemps là-dedans, tu vas mourir asphyxié, lança-t-elle à la cantonade.

Il n'y eut pas de réponse. Elle insista.
— Bon, si tu ne réponds pas, je m'en vais et te laisse là-dedans à tes risques et périls.
— Vous ne feriez pas cela, votre grâce, répondit une voix étouffée qui venait de l'intérieur du coffre. Vous êtes, j'en suis certain, la bonté incarnée. Et puis que feriez-vous de mon misérable cadavre ?
— Je le donnerai aux poissons du lac pour qu'ils engraissent.
— Je n'ai que la peau sur les os, gente dame. Je ferai un bien piètre repas et si vous me jetiez dans un trou, du bien mauvais engrais, j'en ai peur.

Sali sourit en entendant ces paroles.
— Tu respires bien ?
— Ma position n'est pas forcément idéale pour emplir mes poumons, mais fort heureusement ce coffre quoiqu'inconfortable, n'est pas étanche et laisse passer suffisamment d'oxygène pour que j'y survive.
— Soit. Mais si tu y restes, tu mourras de faim… non, d'abord de soif. Tu sais comment ça se passe quand on meurt de soif ?
— Non, je dois l'avouer. J'ai toujours trouvé suffisamment d'eau pour me désaltérer lorsque j'en avais besoin.
— Eh bien, c'est une mort affreuse. Ta bouche devient sèche, tellement que tu ne peux plus avaler, ta langue gonfle dans ta bouche et tu…
— C'est bon, gémit la voix, épargnez-moi les détails, votre altesse, je vous en prie. Vous voulez bien me laisser sortir ?

Sali attendit quelques instants avant de répondre.
— Sous certaines conditions.
— Lesquelles, madame ?
— D'abord, tu t'engages à me rendre l'escarcelle que tu m'as prise.
— Dommage, elle est fort jolie et bien remplie pour un misérable voleur comme moi. Mais entendu, je vous la rendrai. Sur mon honneur… enfin, si vous voulez bien vous en contenter.
— Je pense que je vais m'en satisfaire. Ensuite, tu ne t'enfuis pas et tu ne repartiras que lorsque je t'en donnerai la permission, pas avant.

Il y eut un silence, puis la voix reprit.
— C'est d'accord, je serai votre esclave tant que vous le souhaiterez, je vous le jure sur ma tête mais par pitié, ne me faites pas jeter en prison… mes pauvres rhumatismes ne supporteront pas l'humidité des cachots.
— Tes rhumatismes ? s'étonna la princesse en s'esclaffant. Je ne t'avais pas vu si vieux sur la grand place. Ils ne te gênaient pas pour courir non plus d'après ce que j'ai pu constater, ni pour te livrer à toutes sortes d’acrobaties fantaisistes.
— C'était façon de parler, votre majesté. Puis-je ajouter que votre grâce court elle-même à la perfection et avec quelle légèreté ! Vous êtes une athlète accomplie.
— Je te remercie du compliment.
— Alors, marché conclu ?

Sali fit semblant de prendre un ton embarrassé.
— Hum, je ne sais pas… il faut que je réfléchisse. D'ailleurs, j'ai du mal à croire que tu peux tenir là-dedans sans user d'une certaine forme de magie.
— Il n'y a aucune magie pour moi à tenir dans un si petit coffre. Ouvrez et vous pourrez le constater.
— Soit, dit Sali en se levant pour aller jusqu'au coffre devant lequel elle s'agenouilla.

Elle inséra la clé, la tourna et le cadenas s'ouvrit en faisant un petit clic. La princesse le dégagea de l'anneau de fermeture et leva la plaque de la serrure avant de se relever pour ouvrir le couvercle du coffre. Elle ne put retenir un "oh" de surprise puis se mit à rire à gorge déployée.
Incrédule, elle regardait l'adolescent tout contorsionné à l’intérieur de cet endroit dans lequel il paraissait impensable qu'il ait pu entrer complètement. Tournant la tête dans tous les sens, elle demanda.
— Comment diable peux-tu tenir là-dedans ? Je ne comprends pas du tout comment tu es positionné.

En effet, si on pouvait voir dans un coin une main dépasser de la masse vivante à côté d'un pied, l'autre main était à l'autre bout du coffre, la tête entre deux cuisses, un autre pied par-dessus elle. Sali ne pouvait s'arrêter de rire. L'adolescent fit une grimace expressive.
— S'il vous plaît, princesse, ne vous moquez pas de moi comme ça, c'est déjà fort embarrassant de me montrer à vous dans un pareil état. Si vous vouliez bien m'aider à m'extirper de cet endroit si inconfortable, je vous en serai éternellement reconnaissant.

Sali se frotta les cheveux l'air terriblement amusée.
— Par quoi faut-il que je commence pour te sortir de là ? Sur quoi dois-je tirer en premier ? Une main, un pied ? C'est que je ne voudrais pas faire un nœud avec ton corps si élastique… des fois que je ne parviendrais plus à le défaire.
— Je vous propose de tirer à la fois ma main que voilà — il agita des doigts dans un coin du coffre — et le pied qui est là, acheva-t-il en remuant les orteils qui se trouvaient dans le coin opposé.

La jeune fille se remit à rire en s'appuyant des mains sur ses cuisses pour reprendre son souffle.
— Je vais essayer, parvint-elle enfin à articuler, mais je ne promets nullement de ne rien casser.
Inspirant un grand coup, elle saisit la main puis le pied et souleva la masse de chair de toutes ses forces. L'adolescent, plutôt maigre, se révéla plus léger qu'elle ne l'aurait pensé de prime abord, et elle parvint à le soulever aisément avant de le déposer à terre comme un paquet de linge sale.

Le jeune adolescent commença à se déplier lentement avec d'infinies précautions, dégageant le pied qui trônait sur son crâne avant de desserrer les cuisses d'entre lesquelles il retira sa tête, puis de détendre son torse pour enfin retrouver une silhouette normale. Il était à présent assis par terre, nu à l'exception d'une culotte blanche. Sali avait posé son menton dans la paume d'une main et essayait tant bien que mal de reprendre son sérieux.
— Comment tu t'appelles voleur ?

L'adolescent se releva avec moult grimaces de douleur tant il était ankylosé avant de s'incliner bien bas, passant son avant-bras droit sous son ventre et pliant l'autre derrière son dos.
— Je suis Gil, princesse, votre humble et tout dévoué serviteur.
— Quel âge as-tu ?
— Dix-huit ans, votre grâce.

Sali toussota et fit une moue éloquente en fronçant ses sourcils.
— Quatorze… je veux dire… je les ai presque… dans deux mois, rectifia-t-il aussitôt avec un sourire embarrassé. Si vous le permettez, je me rhabillerai bien, altesse. Je me sens un peu… diminué de paraître devant vos yeux en cette tenue si… légère. Enfin, ce ne serait pas pareil si c'était pour que nous nous mettions au…

Il n'acheva pas sa phrase mais montra le lit du menton avec un clin d'œil complice. Sali lui fit les gros yeux et prit une attitude faussement altière.
— Petit insolent, lança-t-elle en se maîtrisant pour empêcher tout sourire de paraître sur son visage. Sais-tu bien à qui tu t'adresses ?

L'enfant leva les mains devant lui en guise d'excuses.
— Pardon, pardon, votre grâce, je ne voulais pas vous choquer… je sais bien que vous être la princesse Sali, la future femme du roi Calem, monarque du royaume d'Édinu et de toute la planète et donc, par conséquent, notre future reine… que j'aime déjà comme un fou, ajouta-t-il le regard pétillant de malice.

Sali hocha légèrement la tête et dit d'un petit air pincé.
— Je te rappelle que tu n'es qu'un enfant.

Gil gonfla fièrement sa poitrine en arquant légèrement ses bras pour tenter d'en gonfler les muscles.
— Je ne suis plus un enfant, sauf votre respect, princesse Sali, j'ai bientôt quatorze ans. je suis presque un homme et croyez-m'en si vous le voulez, mais je suis viril et parfaitement bien mis là où il le faut. J'ai beaucoup d'expérience avec les femmes, vous savez et je…

Sali leva à son tour une main pour arrêter son babillage en retrouvant son sourire.
— Stop, Gil, c'est bon… tes exploits de petit homme avec les femmes ne m'intéressent pas. Restons-en là.
— Bien sûr, madame, mais vous me permettrez quand même de louer votre beauté qui n'a aucun égal dans tout l'univers et qui ferait tomber en disgrâce le plus beau des diamants, fût-il accompagné d'une rivière de pierres précieuses toutes plus belles les unes que les autres. Aucune fleur de printemps ne peut rivaliser avec votre teint et le parfum si voluptueux que votre aura dégage tout autour de vous, et je…
— Encore une fois, c'est bon Gil, arrête-toi là, l'interrompit Sali, c'est très gentil tout ce que tu me dis et j'en suis très flattée, mais ce ne sont pas des choses à dire à la fiancée du roi. Si quelqu'un t'entendait, tu risquerais de finir dans les humides cachots que tu sembles tant redouter… ou pire…

L'adolescent passa une main autour de son cou et fit une grimace comique en déglutissant bruyamment.
— Vous voulez dire… couic ?
— Par exemple. Aussi je te prierai de te rhabiller au plus vite avant que quelqu'un n'entre ici et ne se méprenne sur ce que nous faisons.

Il se rapprocha d'elle à tel point qu'elle fut obligé de le repousser d'une main.
— Et que faisons-nous ? demanda-t-il à voix basse.

Cette fois Sali répondit avec un brin d'agacement dans la voix et prit un air autoritaire.
— Justement, nous ne faisons rien. Tu te rhabilles et tu restes à ta place, sinon je te fais donner le fouet.

Gil baissa la tête et pris un air contrit en reculant d’un pas.
— Je vous prie de pardonner mon audace, votre altesse… c'est que, depuis que je vous ai suivie au marché tout à l'heure, mon cœur a décidé de ne plus battre que pour vous. Je serai votre esclave personnel et je vous protégerai. Je vous offre ma vie…

Il posa sa main droite sur son cœur et la présenta à la princesse avant de souffler tout doucement sur sa paume. Sali expira bruyamment pour exprimer sa lassitude.
— Je te trouve bien trop déluré pour ton âge, voleur. Cesse de parler comme ça, tu deviens agaçant !
— Bon, bon, je me rhabille de suite, votre majesté et je vous promets de ne plus vous importuner avec mon amour pour vous. Je saurai conserver ma place.

Sali regagna son fauteuil dans lequel elle s'assit pendant que Gil sortait du coffre des vêtements fripés qu'il enfila prestement. La jeune fille le regarda faire en silence. Il avait le teint mat de ceux qui vivent au soleil et au grand air. Sa petite taille et la minceur de son corps étaient trompeuses car il possédait une musculature fine et nerveuse qui devait dégager une bonne puissance pour son âge. Il avait prouvé son agilité lors de la poursuite sur les toits ainsi que ses talents d'acrobate, qui venaient s'ajouter à ceux de contorsionniste qu'il venait de démontrer à l'instant. Ses yeux presque noirs étaient vifs et intelligents et son regard, rieur comme si tout l'amusait en permanence. Il portait des cheveux d'ébène, raides et mi-longs, formant une mèche rebelle qui tombait entre les yeux.

Il avait fini de se rhabiller : tunique blanche fièrement ouverte sur son torse glabre et pantalon bouffant bleu ciel maintenu par une large ceinture de tissu rouge. Il faisait sauter dans sa main l'escarcelle qu'il avait dérobée une heure plus tôt sur la place centrale à la ceinture de la jeune fille.
— Cette bourse est très jolie, mais chose promise chose due, je vous la rends en vous présentant mes plus profondes excuses pour ce larcin qui ne visait qu'à me permettre de vivre quelques semaines de plus, sans trop de tracasseries au quotidien.

Gil s'avança vers Sali et se mit à genoux pour lui tendre l'objet de son larcin. La jeune fille reprit doucement son bien.
— Merci Gil. Tu sais, ce n'est pas ce qu'elle contient qui m'importait, mais l'escarcelle en elle-même. C'est un cadeau de ma grand-mère et cela représente beaucoup à mes yeux comme souvenir, vu que c'est le seul qui me reste d'elle.

L'adolescent baissa les yeux.
— Je suis désolé de vous avoir pris quelque chose à laquelle vous teniez tant. J'aimerais tellement avoir moi-même quelque chose en souvenir de mes parents…
— Oh Gil, c'est moi qui suis navrée pour toi à présent.

Elle lui prit la main, la tourna vers le haut et déversa sur sa paume les pièces d'or contenues dans la bourse.
— Tu peux en garder le contenu. Considère cela comme un cadeau de ma part.

Gil releva des yeux qui brillaient.
— Vous êtes trop bonne, votre grâce, je ne mérite pas tant de clémence et de gentillesse.
— Qui t'a appris à parler ainsi ? demanda soudain la jeune fille piquée par la curiosité.
— Comment cela ?
— Eh bien, ta façon de t'exprimer est bien étrange pour un enfant qui vit dans la rue ou je ne sais où, sans parents, et qui passe son temps à voler pour survivre.
— Qu'est-ce qu'elle a ma façon de m'exprimer, votre grâce ?
— Elle est… voyons, comme dire ? Ampoulée.
— Je ne sais pas ce que ce mot veux dire, altesse.
— Ça veut dire, pompeuse, extravagante… on dirait presque que tu as été élevé à la cour.

Elle prit un air amusé et se mit à rire doucement. Gil fit une moue de dépit.
— Ah ? C'est un vieil homme qui m'a enseigné l'art de parler… et je sais écrire… et je lis très bien aussi, se dépêcha-t-il d'ajouter.
— Un vieil homme ?
— Oui, celui qui m'a élevé quand il m'a trouvé à quatre ans, après la mort de mes parents. Il vivait dans la montagne dans une curieuse maison, elle-même nichée dans une grande grotte. Quelque chose de curieux, vous pouvez me croire, altesse. C'était un ancien précepteur philosophe à la cour du père ou du grand-père du roi Calem. Un jour, il en avait eu assez des intrigues, des complots, des rumeurs, des duperies auxquels se livraient tous les puissants du royaume et il avait quitté le monde, comme il disait, et s'était retiré loin de tout. Il ne venait dans les villages que rarement, pour y trouver le nécessaire, vendant des drogues dont lui seul avait le secret. Il était passionné de sciences bien que diplômé également de l'université de lettres d'Édinu et possédait un grand savoir en toutes choses. Un homme extraordinaire.
— Comment s'appelait-il ? demanda Sali, intéressée par l'histoire de Gil.
— Je n'en sais rien, avoua l'adolescent. Je l'ai toujours appelé Platos à sa demande, mais je crois que ce n'était pas son vrai nom.
— Et il t'a élevé ?
— Oui, princesse, il a été à la fois mon père et ma mère, mon professeur et mon ami. Il est mort il y a dix mois de cela, d'une mauvaise fièvre que ses drogues n'ont pas pu guérir.
— J'en suis désolée, Gil. C'est depuis que tu t'es mis à voler ?

L'adolescent sourit de toutes ses dents.
— Oh non, madame, je vole depuis l'âge de mes six ans. Cela me permettait de ramener des choses à la maison et de faire à Platos des cadeaux. Il n'était pas content que je le fasse, mais je lui disais que je ne prenais qu'aux gens riches auxquels ce que je volais ne manquerait jamais.

Il haussa les épaules.
— J'avais fini pas l'avoir à l'usure et à la fin, il ne me faisait plus aucune remontrance.
— Je vois, fit Sali en levant les sourcils. Mais il va pourtant falloir que tu cesses cette habitude de voler les choses, si tu restes à mes côtés.

Gil écarquilla de grands yeux étonnés.
— À vos côtés ? cria-t-il presque. Qu'est-ce que vous voulez dire ?
— Je veux dire que tu as juré sur ta tête de rester ici jusqu'à ce que je t'autorise à repartir… j'ai même eu ton honneur en gage.
— C'est vrai, votre grâce… une parole donnée doit être tenue, me disait Platos. Aussi tiendrais-je la mienne… jusqu'à ce que vous me la rendiez.

À ce moment, on frappa à la porte et Namina entra précipitamment en soulevant le jupon de sa robe.
— Qui y'a-t-il nounou ? s'enquit Sali.
— Princesse, le roi… il voudrait vous voir, il est là.

La jeune fille se leva.
— Calem ? Eh bien oui, fais-le entrer, Namina, ne le fais pas attendre.

La femme repartit et un instant plus tard un jeune homme grand, brun, svelte mais bien bâti des épaules, entra avec un large sourire de bonheur.
Le roi venait de fêter ses vingt-sept ans. Il portait un magnifique uniforme blanc et or, orné de deux épaulettes bleu foncé desquelles tombaient de courtes franges jaunes qui s'agitaient sous ses pas, et garni de boutons dorés du plus bel effet. À sa ceinture, bleue elle aussi, pendait une splendide épée à la garde richement décorée de pierres et d'or. Quelques jolies médailles colorées pendant sur sa poitrine, provoquèrent un regard de convoitise chez Gil.
Calem s'avança jusqu'à quelques pas de Sali avant de marquer un arrêt et de s'incliner légèrement. Son regard très vert se fit interrogateur.
— Sali, tu n'es pas seule, je te dérange ?

La jeune fille s'empressa de faire non de la tête et un élan la transporta tout contre le roi.
— Non… non, ce n'est que Gil… un jeune ami.

Elle lui prit les mains dans les siennes.
— Je souhaiterais attacher Gil à mon service, si ça ne pose pas de problème.

Calem réfléchit un instant en examinant l'adolescent. Le contact des mains de Sali lui apporta une bouffée de quiétude apaisante. Pouvait-il aller contre le désir de celle qui venait de quitter son lointain royaume pour devenir son épouse ?
— Il est encore jeune, en quoi te servira-t-il ?
— Il…

La jeune fille hésita et retourna à une folle vitesse dans sa tête toutes les réponses plausibles.
— … à me lire des histoires le soir, avant de m'endormir. Oui, ajouta-t-elle précipitamment devant l'expression de surprise du roi, j'aime qu'on me lise des histoires… ça me berce. Gil lit à la perfection, il a un timbre de voix totalement relaxant et une intonation parfaite.
— Je n'avais pas remarqué qu'il était arrivé avec ta suite l'autre jour, objecta Calem.
— Pour sûr, Gil sait se faire très discret. En outre, il… il a profité de ces derniers jours pour aller rendre visite à… à un vieil oncle dans la banlieue d'Édinu. Ce n'est qu'à l'instant qu'il vient de revenir… je n'ai d'ailleurs pas encore pu l'installer.
— Oh pour ça, il y a encore plein de place dans cette aile du palais. Je suis certain que Namina lui trouvera une petite chambre confortable dans les étages supérieurs.

Pour toute réponse, Sali déposa un baiser sur une des joues du roi.
— Merci Calem.
— Mais une fois que nous serons mariés, pas question que Gil nous accompagne dans notre chambre, ajouta le jeune monarque avec un clin d'œil à sa fiancée qui laissa échapper un petit rire.
— C'est évident, mon futur époux. Je trouverai bien un créneau pour l'écouter me lire des histoires dans la journée.

Une ombre invisible passa devant ses yeux, qui contrastait avec le bonheur qu'elle affichait. Du temps, elle avait bien peur d'en avoir de reste lorsqu'elle serait reine, à traîner dans le Palais au milieu des vieilles rombières qui ne manqueraient pas de s'accrocher à ses basques, au lieu de galoper par monts et par vaux comme elle aimait tant à le faire.
Calem sourit et lâcha les mains de sa princesse avant de s'avancer jusqu'à Gil hébété.
— Eh bien, c'est entendu, Gil, les amis de Sali sont mes amis et en tant que tel, tu voudras bien me serrer la main.

Il lui tendit la main droite que Gil prit après une longue hésitation quasi craintive. Le roi d'Édena lui serrait la main ! Jamais personne ne le croirait si un jour il racontait ça !
Sans trop savoir s'il devait fléchir un genou ou effectuer une courbette, il serra franchement la main tendue en regardant le roi droit dans les yeux et balbutia.
— Je suis ench… je veux dire, c'est un véritable honneur que vous me faites Majesté.
— J'aime une poignée de main et un regard francs mon garçon. C'est signe d'une âme qui n'a rien à se reprocher.

Sali se mit à sourire sous cape en adressant un clin d'œil complice à Gil qui ploya légèrement sur ses genoux.
— Oui, votre Majesté.
— Il faudra que nous fassions plus ample connaissance un de ces jours et j'ai hâte de t'entendre narrer une histoire. Mais pour le moment, je vais te demander de me laisser un moment avec ma fiancée. Il est rare que je puisse me dégager de mes obligations dans la journée et je voudrais bien en profiter un peu.

À son tour, Calem adressa un clin d'œil à Gil qui s'inclina.
— Bien entendu, votre Majesté, je me retire séance tenante.
— Reviens tout à l'heure, Gil, je donnerai des ordres pour qu'on t'installe, lui lança Sali comme l'adolescent se dirigeait vers les grandes portes de la suite de la princesse.


Le roi prit Sali par une main et l'entraîna vers la grande terrasse sur laquelle s'ouvraient toutes les pièces des appartements princiers. De cette terrasse qui courait en arc de cercle le long de la façade de l'une des ailes arrières du palais, on donnait sur le lac et les prairies du nord de la colline et à l'ouest, on dominait une large partie de la ville qui s'étendait à ses pieds. Dans un bruit auquel plus personne ne prêtait attention, le geyser s'éleva au centre du plan d'eau, crachotant tout d'abord comme un tuyau plein d'air avant d'émettre un fort grondement. Au même moment, son jet monta à une dizaine de mètres de haut pour retomber en fine pluie sur la surface du lac, faisant apparaître un très bel arc-en-ciel. Sali commenta.
— C'est magnifique, je ne me lasse pas de l’admirer à chaque fois qu'il se manifeste.
— Sali…

La jeune fille nota l'embarras du roi et leva son tendre visage vers lui.
— Oui Calem, qu'y a-t-il ?

Il la prit par les épaules. Le contact tiède de sa peau si douce le fit frémir intérieurement et fit monter un peu de rose sur ses joues.
— Dis-moi… es-tu heureuse ici ?

La question la prit au dépourvu et Sali chercha une échappatoire en baissant un instant les yeux.
— Oui Calem, finit-elle par répondre doucement, lorsque je suis avec toi, tout me paraît simple et radieux. Ta présence suffit à me combler de bonheur.

Que pouvait-elle dire d'autre ? Devait-elle lui avouer que ce mariage rituel pesait sur elle comme une entrave à sa liberté de choix ? Qu'elle ne savait même pas au fond d'elle-même si elle aimait vraiment celui qu'on lui avait donné comme fiancé ? Certes, tout lui disait dans ses souvenirs qu'enfant elle en avait été amoureuse, mais là c'était différent, comme si entre ses souvenirs d'enfance et la réalité, il y avait un pas que le temps avait agrandi démesurément.
— Ma présence dis-tu, reprit doucement Calem, son visage imberbe penché à quelques centimètres seulement du sien, et quand je ne suis pas avec toi ?
— Dans ces moments-là, oui, parfois mon pays me manque un peu. Le grand air, les grandes courses sous le vent, les embruns de la mer qui vous fouettent le visage et les vagues qui se fracassent sur le sable doré des plages infinies bordées d'immenses haies de palmiers…

Ce disant, elle avait relevé ses yeux azur et Calem y vit presque se refléter les paysages enchantés qu'évoquait la jeune fille. Celle-ci lui prit une nouvelle fois les mains dans les siennes et les attira contre sa poitrine.
— Oh, Calem, je ne veux pas te faire de la peine… je te promets que je me ferai à cette vie, si tu es près de moi et si tu m'aimes.

Sans qu'elle s'en doute, Calem était en proie aux mêmes sentiments que sa fiancée. Il avait même failli abolir cette coutume qui imposait au roi d'Édena de se marier à la princesse d'Austra afin de conserver les deux royaumes intimement unis et de lui garantir ainsi le contrôle de fait, de toute la planète. Il ne l'avait pas fait à cause des souvenirs qu'il conservait de sa lointaine cousine et qu'il avait eu l'occasion de fréquenter étant enfant. Il se rappelait combien elle était belle et douce, pleine de vie et comment il en était amoureux. Mais là, c'était autre chose qu'il ne parvenait pas à s'expliquer. Certes, sa cousine était en tout point conforme aux souvenirs qu'il en gardait, mais entre elle et lui, il ne sentait pas cet indispensable et inexplicable fluide quasi magique qui pousse deux êtres l'un vers l'autre, comme il se l'était imaginé. Il réprima un soupir en se disant que le temps ferait sans doute son office et saurait bien les rapprocher de façon plus intime.
— Je m'engage à t'aimer autant qu'il est permis à un homme d'aimer sa femme et à être à tes côtés aussi souvent que mes obligations de roi me le permettront. Sali, puisque ton pays te manque, je souhaite te montrer que le royaume d'Édinu possède aussi de magnifiques contrées qui sauront, j'en suis persuadé, conquérir le cœur qui bat dans ta si généreuse poitrine.

Il déposa sur ses lèvres un tendre baiser avant de continuer.
— Si tu le veux, dans quelques jours, nous nous accorderons quelques jours de vacances pour aller te présenter à quelques amis et à mon oncle Nathil qui habite à Aretia sur une presqu'île presqu'aussi paradisiaque que les côtes maritimes d'Austra. C'est le dernier parent de la lignée de mon père qu'il me reste depuis la mort de ce dernier.
— J'en serai ravie Calem, ainsi aurons-nous un peu de temps pour réapprendre à nous connaître ?
— Je suis heureux que l'idée te fasse plaisir.
— Elle me comble de bonheur.

Elle ne lui dit pas que tout ce qui pourrait la faire sortir de ce palais, qui lui apparaissait comme une prison dorée, ne pouvait que lui faire plaisir, mais elle le pensa fortement tandis qu'elle accueillait avec un sourire poli, un nouvel et délicat baiser de la part de son fiancé.
— Il faut que j'y aille à présent, reprit Calem en rajustant son uniforme, j'ai rendez-vous avec mes ministres pour discuter de l'insécurité croissante que les criminels font peser sur la région.

Sali hocha la tête en signe d'assentiment.
— Je comprends, Calem, le devoir t'appelle.
— On se voit ce soir, Sali, répondit-il en lui baisant les mains avant de repartir.

La jeune fille resta seule avec des pensées mitigées qu'elle ne parvenait pas à démêler. Longeant la terrasse, elle se retrouva face à la grande ville et longea des yeux les hautes murailles qui encerclaient autrefois la capitale. Depuis longtemps la ville avait débordé de cette enceinte et les murs crénelés serpentaient dorénavant à travers les faubourgs, séparant la ville de l’intérieur de celle de l’extérieur plus bourgeoise et plus aérée. Sali admira un instant au loin le vol gracieux d'une breeay manta géante qui se posait sur l'aire d'atterrissage d'Édinu. Ces monstres volants qui pouvaient dépasser une trentaine de mètres de longueur pour plus du double d'envergure servaient de transports rapides longue distance, depuis que la quasi-totalité des transports mécanisés avaient été proscrits d'Édena, il y avait de cela plusieurs dizaines de millénaires. Beaucoup plus rapides que les bateaux dont certains faisaient exception à la règle de l'interdiction des véhicules à moteur, ces étranges animaux supportaient le poids d’une cabine pouvant héberger une trentaine de personnes, et étaient capables de voler des jours entiers sans se reposer à des vitesses pouvant dépasser les deux-cents kilomètres à l'heure en haute altitude. Ils pouvaient également plonger au fond de la mer pour aller chercher du poisson qui pullulait dans les océans d'Édena afin de s'en nourrir.

Une sonnerie retentit soudain, celle de la porte principale de la suite. Sali traversa sa chambre, l'antichambre puis le grand salon pour aller ouvrir. C'était le capitaine Jarval qui tenait Gil par l'oreille. L'adolescent se tortillait comme un ver de terre sous la poigne irrésistible du capitaine de la Garde.
— Jarval ? Gil ? Que se passe-t-il ?
— J'ai surpris notre voleur dans le palais, princesse, je suis certain que c'est lui mais je ne sais pas comment il a pu entrer. Ce chenapan prétend qu'il n'est pas celui que je pense qu'il est, et qu'il est de votre suite.

Sali leva les yeux au ciel en écartant les bras et regarda le couloir derrière Jarval pour vérifier que Calem n’était plus dans les parages, mais fort heureusement, elle n'aperçut personne.
— Entrez vous deux, fit-elle sèchement avant d'appeler : Namina, Namina !

Le capitaine poussa Gil à l'intérieur du salon tandis que la nounou accourait en soufflant.
— Oui, Sali, je suis là. Calem est parti ?
— Oui. Jarval, lâchez cet enfant ! Écoutez-moi bien vous deux, fit-elle en regardant Namina et Jarval, je vous présente Gil. Gil, je te présente le capitaine Jarval, capitaine de la garde du Roi et Namina ma gouvernante. Gil est mon ami et oui, il fait désormais partie de ma suite.
— Mais princesse… commença la nounou.
— Il suffit, Namina, répondit Sali plus sèchement qu'elle l'aurait voulu.

Puis se radoucissant, elle se retourna vers le capitaine et prit son sourire le plus attendrissant.
— Jarval, vous ne voulez pas me causer du tort n'est-ce pas ?

Le capitaine prit un air offensé et se raidit.
— Princesse Sali, enfin, comment pouvez-vous me poser une pareille question ! Je donnerai ma vie pour vous !
— Je sais… vous aussi… ajouta-t-elle en lançant un regard en coin vers l’adolescent tout en réprimant un petit soupir, c'est pour cela que je vous demande à tous les deux de passer sous silence un certain nombre de détails concernant Gil. On s'est arrangé lui et moi et il m'a restitué ce qu'il m'a volé tout à l'heure. En échange de ma clémence, il me servira quelque temps et me fera la lecture. Namina, Gil est censé être arrivé avec nous depuis Austra, ensuite il est allé rendre visite à un vieil oncle quelque part en ville et enfin aujourd'hui, il est revenu. Tu vas lui trouver un logement à côté du tien. Jarval, Gil est désormais sous ma protection. Je veux que vous soyez aussi son ami.
— Mais c'est un petit voleur ! protestèrent ensemble la nounou et le capitaine.

Sali croisa les bras et les toisa à tour de rôle d'un regard sans appel.
— Plus maintenant. À présent, c'est mon ami et vous êtes priés de le considérer comme tel si vous voulez rester les miens.
Et je ne veux pas que Calem apprenne quoi que ce soit à son propos, suis-je assez claire ?

Namina hocha la tête avant de la baisser, vaincue. Jarval fit tout d'abord une grimace puis regarda longuement Sali. Son regard azur avait pris de très légères nuances d'acier qui la rendaient encore plus désirable. Il ne voulait la contrarier pour rien au monde et songea qu'il ne supporterait pas de perdre son amitié. Et puis ce petit voleur ne semblait pas bien dangereux. Il décida qu'il le tiendrait tout de même à l'œil, juste au cas où, mais en toute discrétion.
— C'est d'accord Sali, c'est vous qui voyez après tout.
— Je vous remercie à tous les deux. Bien, maintenant que tout malentendu est dissipé, Namina, trouve une chambre à Gil ! Jarval, ça vous dirait d'achever notre promenade matinale dans les jardins ?

Le capitaine eut un sourire immense et son cœur bondit dans sa poitrine.
— Rien ne saurait me faire plus de plaisir, princesse ! répondit-il en lui tendant son bras.


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Modifié en dernier par Hiivsha le Mar 12 Nov 2013 - 11:46, modifié 9 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 03 Fév 2013 - 16:07   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Lu ! J'ai bien aimé le dialogue au début avec le petit voleur, d'ailleurs j'aime beaucoup tes dialogues humoristiques en règle générale :) Et l'héroïne m'a l'air de plus en plus charmante ! Ce qui est moins drôle, c'est qu'on la voit mentir à son futur mari... Et le pire, c'est que lui-même paraît mal à l'aise ! Mais c'est une situation intéressante, rarement traitée dans SW ! Autre truc qui m'a plu, l'interdiction des véhicules mécaniques, hâte de voir pourquoi, ça doit être intéressant !

Loin de se douter du sinistre sort réservé aux habitants du village de Meriik situé à plusieurs jours de voyage à l'ouest de la capitale


Je propose de supprimer le premier "à" pour alléger la phrase :neutre:

— Vous êtes trop bonne, votre grâce


C'est vraiment un obsédé, celui-là :transpire:

Je l'ai toujours appelé Platos à sa demande


Un Platos qui vit dans une caverne, est-ce que par hasard... ? :)

qu'au gens riches


Aux :)

fluide quasi magique


Un trait d'union ne serait-il pas le bienvenu ?

(Oui, j'aime sortir les choses de leur contexte :lol: )

La jeune fille resta seule avec des pensées mitigées qu'elle ne parvenait pas à éclaircir


Non que le "éclaircir" soit faux, mais tu comprends, ça fait un peu bizarre sachant que tu aurais tout aussi bien pu dire "des pensées obscures"... Qu'elle ne parvenait pas à démêler, sinon ?

La jeune fille resta seule


Ça fait quand même bizarre d'entendre parler de jeune fille à son âge... Jeune femme ?
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Messagepar Yorkman » Dim 03 Fév 2013 - 16:18   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Lu, et j'ai bien aimé aussi :)

Sali regagna son fauteuil dans lequel elle s'assit

J'enleverai "dans lequel elle s'assit"

Hâte de découvrir la suite :oui:
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Messagepar Hiivsha » Dim 03 Fév 2013 - 16:20   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Oui Platos, Platon... :wink:

"situé plusieurs jours de voyage à l'ouest de la capitale" ? Ça me fait tout drôle comme expression, je parviens pas à définir pourquoi. Peut-être que je me fais des idées. :neutre: Je vais creuser.

Quasi magique ou quasi-magique ?

Règle :
Quand quasi précède un nom, il est suivi d'un trait d'union. J'ai la quasi-certitude qu'il acceptera le poste.
Quand il précède un adjectif ou un adverbe , il n'y a pas de trait d'union. Je suis quasi certain qu'il acceptera le poste. C'est une solution qui ne marche quasi jamais.


Donc, "quasi magique". Mais merci d'avoir soulevé la question, je ne connaissais pas la règle. :wink:

mitiger démêler : c'est plus parlant en effet. :jap:

Jeune fille / Jeune femme : tout un débat. Jeune femme je le mettrai plus après 25 ans... d'autant que Sali est censée être encore une "fille" et non une "femme" :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 03 Fév 2013 - 16:22   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord ! Connaissais pas cette règle non plus !

Je me basais sur l'âge du roi, pour Sali...
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Messagepar Hiivsha » Dim 03 Fév 2013 - 16:24   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calem en a 27... lui aussi il est encore dans la notion de "jeune homme"... c'est assez subjectif en fait, je n'ai pas trouvé sur le Net de "barème" précis pour ces notions. Je suppose que c'est selon qu'on veut faire ressortir un côté "mature" : "jeune femme" ou un côté adolescent ou "femme pas encore accomplie" : jeune fille. :neutre:

PS : Je vois ce que tu veux dire : mais la connotation "jeune fille" n'est pas la même que "jeune garçon" ;)
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Messagepar Notsil » Lun 04 Fév 2013 - 22:20   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Lu !
Je rejoins Mitth' pour le jeune fille (que je n'ai pas vu donc j'imagine corrigé ^^), pour ma part le terme est adéquat tant qu'elle n'est pas devenue "femme" au sens physiologique du terme. Donc techniquement, si elle est en âge d'être mariée... ^^

Elle s'amuse avec le petit, en tout cas, et le couple qu'elle forme avec le roi semble intéressant ;) Les 2 semblent assez dubitatifs sur l'union quand même, arriveront-ils à un mignon compromis ? ^^
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Messagepar Hiivsha » Lun 04 Fév 2013 - 23:12   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Non pas corrigé :wink:

En fait, on diverge sur le sujet.
Selon comment je lis entre autre Wikipédia, on dit :
- fille pour une enfant ou une adolescente et couramment aussi pour une adulte non mariée. (Sali a à peine 22 ans)
- jeune fille pour une fille pubère (qu'elle soit vierge ou non, pour moi ça ne fait pas de différence)

Une jeune fille mariée sera une jeune femme (rang social).

Pour la notion d'âge, à 22 ans (non mariée) on est encore jeune et une fille donc jeune fille.
Ensuite avec l'âge, les conventions veulent que le terme fille s'estompe pour celui de femme même si la fille n'est pas mariée. Pour moi, une jeune femme sous-entend au moins 25 ans. Ma fille qui a bientôt 26 ans et encore une jeune fille... dans sa tête, son comportement et toussa toussa... :D
Une femme c'est pour moi après 35 ans. ;)

Mais je respecte votre sensibilité différente ;)
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Messagepar Hiivsha » Jeu 07 Fév 2013 - 17:38   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pas taper Jagen pour le doublon... :paf: mais j'ai un truc à demander, et comme cela fait 3 jours que j'ai posté le précédent message, si je l'édite, personne ne va voir que j'ai mis un ajout, et du coup, personne va me lire donc personne va me répondre... ce sont les limites de ces forums qui n'ont pas prévu une forme de "relance" d'un post déjà écrit après modification... sauf si je me goure et qu'il existe un tel mécanisme que je ne connais pas... Image ... dans ce cas, j'accepterai avec humilité le coup de pied au cul !
En ce moment, je produis pas mal et mon roman avance à grand pas : un chapitre de 13/15 pages tous les deux ou trois jours (mais je corrige aussi des fiches hein :ange: ) . Du coup je prends de l'avance sur ma publication ici. Or j'aime bien avoir le retour de mes chapitres pas trop longtemps après les avoir écrits car parfois, je change des choses en fonction de ces retours, qui peuvent se répercuter sur la suite. S'il y a trop de temps qui s'est écoulé, ça peut devenir problématique.

Question : je sais bien que mes chapitres sont longs à lire, mais si de temps en temps j'espace mes publications de... mettons 5 jours au lieu de 7, est-ce que ça va vous poser des problèmes pour suivre ? Je ne voudrais en aucun cas vous décourager de me lire par une surcharge de lecture, auquel cas je préfère rester à 7 jours quitte à creuser le trou entre mon écriture et votre lecture. Donc dites-moi franchement votre position là-dessus. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 07 Fév 2013 - 17:49   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Quand il y a une journée de décalage, je tape pas. Sauf si le premier est à 23h59 et le second à 00h01 le lendemain. :P
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Messagepar Yorkman » Jeu 07 Fév 2013 - 18:32   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Tu ne réponds pas à la question là :o

En général je lis les chapitres juste après leur sortie et je laisse un comm' dans le jour qui suit.
Comme tu le sens alors... :neutre:
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Messagepar Notsil » Jeu 07 Fév 2013 - 20:52   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je ne lis que très rarement les FF le week-end pour ma part ; en général j'essaie de rattraper mon retard le lundi, mais je ne suis pas toujours régulière en fonction des impondérables IRL.
Et en soirée, j'ai souvent aussi d'autres occupations ;)

Après, même avec retard, je suivrai ^^
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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