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[Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

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Messagepar Hiivsha » Ven 07 Juin 2013 - 17:28   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Totalement pertinent ! :jap:
Difficile de faire un sans faute hein ? :paf:

PS : Pour finir, heureusement que tu lis ma fic parce que sinon je n'aurai aucun retour sur celle-ci ces derniers temps ! :(
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 07 Juin 2013 - 17:31   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

En effet :/ Je crois que tu as eu la malchance de commencer à poster au mauvais moment, les nouveaux ont peut-être peur de s'attaquer à une fic déjà bien entamée, tandis que Notsil paraît avoir disparue :(
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Messagepar dark alexiel » Ven 07 Juin 2013 - 18:03   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Totalement pertinent ! :jap:
Difficile de faire un sans faute hein ? :paf:

PS : Pour finir, heureusement que tu lis ma fic parce que sinon je n'aurai aucun retour sur celle-ci ces derniers temps ! :(



Hiivsha, je comprend que tu dois être déçu que peu de monde lise ta fic !
C'est vrai que c'est un sacré morceau !
Pour ma pars, je n’oublie pas de commencer à lire ton premier tome, mais je manque de temps. Mais j'y pense, j'y pense ! :)

Tu ne pourrais pas faire un résumé de ton premier tome au début de ton post pour le deuxième ? Tu caches en spoilers, et peut être que cela permettrai à des nouveaux de commencer au lire ton tome 2. Peut être qu'ils liraient la tome 1 plus tard.
Cela te permettra de toucher plus de lecteur potentiel. :wink:

Ne te décourages pas , ta fic, pour le peu que j'ai lu, et très riche et bien écris, elle est un modèle pour moi et je pense que c'est pareil pour d'autres auteurs :wink:
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Messagepar Red Monkey » Ven 07 Juin 2013 - 18:47   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

T'inquiète pas Hiivsha, ton travail chez les autres ne sera pas vain ! On viendra tous te lire !
Quand on aura le temps :transpire: Pour moi ce sera en Juillet après les Epreuves Anticipées. :jap:
Y'a quand même du morceau quoi. :lol:
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Messagepar Hiivsha » Ven 07 Juin 2013 - 19:17   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

dark alexiel a écrit:Tu ne pourrais pas faire un résumé de ton premier tome au début de ton post pour le deuxième ? Tu caches en spoilers, et peut être que cela permettrai à des nouveaux de commencer au lire ton tome 2. Peut être qu'ils liraient la tome 1 plus tard.
Cela te permettra de toucher plus de lecteur potentiel. :wink:


En fait, c'est plutôt l'inverse.
Je pense qu'on peut lire le tome 2 sans avoir lu le tome 1... il peut manquer quelques références, genre "pourquoi Isil est-elle à bord du croiseur "Defiance"", ou la genèse de l'amour que le contrebandier Hiivsha Inolmo nourrit pour elle, mais dans l'ensemble l'histoire du 2 est indépendante de celle du 1.

Quand je dis que c'est l'inverse, c'est juste que quelques passages du 2 font référence au 1 pour expliciter certaines choses et que du coup, ça peut spoiler quelqu'un qui n'aurait pas lu le premier mais qui voudrait le lire. :wink:
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Messagepar dark alexiel » Ven 07 Juin 2013 - 19:36   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ah d'accord.

Dans ce cas il ne me reste plus qu'une chose à faire ! Commencer à lire le Tome 1.

Ah moins que tu préfères que je commence par le tome 2 pour avoir mon commentaire sur tes écris plus récents ?
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Messagepar Hiivsha » Ven 07 Juin 2013 - 20:09   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Peut-être oui, des commentaires sur le tome 2 en cours me seront plus utiles... non pas que pour le 1 cela ne le soit pas, car j'ai toujours pris et je prends toute critique de façon constructive en essayant de les garder à mon esprit lorsque j'écris pour continuer à m'améliorer. Mais il est vrai, qu'hormis les corrections d'usage et quelques retouches de "mots répétitifs" dans le tome 1, j'aurais plus de facilité à modifier le 2 que le premier ;)

PS : mais en même temps, le tome 1 est peut-être pus ancré dans Star Wars au niveau histoire que le tome 2... du coup, c'est toiq ui voit :paf:
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Messagepar dark alexiel » Ven 07 Juin 2013 - 20:28   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Peut-être oui, des commentaires sur le tome 2 en cours me seront plus utiles... non pas que pour le 1 cela ne le soit pas, car j'ai toujours pris et je prends toute critique de façon constructive en essayant de les garder à mon esprit lorsque j'écris pour continuer à m'améliorer. Mais il est vrai, qu'hormis les corrections d'usage et quelques retouches de "mots répétitifs" dans le tome 1, j'aurais plus de facilité à modifier le 2 que le premier ;)

PS : mais en même temps, le tome 1 est peut-être pus ancré dans Star Wars au niveau histoire que le tome 2... du coup, c'est toiq ui voit :paf:


ok ! je vais voir alors.

Bonne continuation :)
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Messagepar Hiivsha » Jeu 13 Juin 2013 - 16:28   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

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22 - Ça ne tient qu'à un fil


Le cri inhumain qui jaillit simultanément de la gorge de Sali et de celle de Iella, déchira le silence étouffant qui suivit le geste fatal de Dark Zarek. Ils étaient tous à terre, et l’instant d’après sous la menace des armes des hommes serpents qui s’étaient précipités pour les empêcher de se relever. Mais leurs yeux exorbités étaient rivés vers le gouffre qui venait d’avaler deux d’entre eux. Le bras tendu de Iella était éloquent. Pétrifié, rigidifié en direction de l’endroit où venait de disparaître Calem, il projetait des doigts crispés inutilement vers le vide, réflexe ultime d’autant plus vain qu’elle se trouvait à bonne distance du bord.
Seul Gil avait pu bouger après sa chute, avant qu’un garde ne parvienne jusqu’à lui pour l’immobiliser, et il s’était projeté en glissant à plat ventre jusqu’à l’emplacement où Calem était tombé. Son torse suspendu dans le vide, il avait immédiatement aperçu le roi. Ce dernier était désespérément agrippé d’une main gantée à une petite saillie pierreuse, quelques dizaines de centimètres plus bas. Ses doigts s’étaient verrouillés sur elle, et ce geste instinctif lui avait momentanément sauvé la vie. Mais ce moment de rémission ne pouvait durer que quelques secondes car Calem n’était pas capable de se maintenir plus longtemps du bout de ses phalanges, à une aspérité d’à peine quelques millimètres de large.
Au moment où ses doigts lâchaient, les mains de Gil enserrèrent fermement son poignet, stoppant net la chute mortelle.
Jusqu’à ce moment, tout s’était joué en quelques secondes. Gil cria en grimaçant sous l’effort.
— Je vous tiens, Votre Majesté !

L’adolescent grimaça de douleur lorsqu’il voulut tracter vers lui la masse de Calem bien trop lourde pour lui. Avancé comme il l’était dans le vide jusqu’aux abdominaux, il lui était impossible de se redresser sans une aide extérieure ou sans lâcher le roi.
Du coin de l’œil, il aperçut le sergent Galiano qui avait imité son souverain en agrippant une sorte de racine qui dépassait du vieux mur de pierres à environ un mètre du sommet du puits.
— Je vous tiens, répéta Gil les dents serrées à s’en faire éclater la mâchoire. Aidez-moi ! essaya-t-il de crier sans parvenir à tourner suffisamment la tête pour pouvoir évaluer la situation derrière lui.

D’un mouvement de leur arme, chaque homme-serpent fit comprendre à son prisonnier qu’il était vain de vouloir bouger. Rendu à l’impuissance, chacun observait le cœur battant l’évolution de la situation.
— Le… le sergent… il faut l’aider aussi ! s’époumona vainement Gil en constatant les efforts inutiles que le commando effectuait pour tenter d’attraper une bordure trop éloignée de lui.

Dark Zarek s’avança lentement au milieu des corps étendus et de ses gardes jusqu’au bord du gouffre, à mi-distance entre l’endroit où l’adolescent tenait Calem suspendu dans le vide, et celui où Galiano gigotait au bout de sa racine. Là, il se retourna solennellement et écarta ses bras en regardant vers Gil.
— Nous voilà dans la plus cornélienne des situations. Je vois deux personnes à sauver. Malheureusement, le pauvre garçon à ma gauche, ne pourra pas hisser à lui tout seul notre bon roi pour le mettre en sécurité, et je gage que la situation ne pourra pas s’éterniser trop longtemps. Je sens…

Il s’interrompit et huma l’air frais de la prison comme s’il cherchait à déceler un infime parfum très particulier.
— … je sens glisser la main de Sa Majesté dans le gant qui l’emprisonne. Dans quelques secondes et malgré le dévouement du jeune homme qui vient de lui sauver provisoirement la vie, je crains fort que la chute mortelle ne reprenne ses droits un instant interrompus.
— Non, gémit Iella au bord des larmes.

Le Sith tourna lentement sa tête vers la droite et observa en plissant les yeux le commando qui s’était immobilisé.
— D’un autre côté, la racine miraculeuse qui a permis au vaillant soldat de s’octroyer un bienheureux sursis, est en train de craquer… je peux l’entendre d’ici. Il ne s’en faut là aussi que de quelques secondes avant qu’elle ne casse.

Le lieutenant Rigo lança un regard de haine à l’homme en noir qui n’en fit aucun cas, ses yeux s’étant à présent portés sur le visage de Sali.
— Ma belle princesse… pour vous, je vais en sauver un. Il vous suffit de me dire lequel.

Sali reçut la déclaration comme un coup de poing à l’estomac et en resta la bouche béante et le souffle coupé.
— Il s’agit là d’un acte royal, continua Dark Zarek. Une décision de vie ou de mort comme souvent seul un monarque ou un général peut avoir à prendre. Une vie dépend de vous princesse d’Austra. C’est votre bon vouloir que je sollicite humblement de Votre Altesse Royale.

Aucun son ne sortait de la bouche de la jeune fille qui se contentait de dodeliner de la tête, hébétée.
On entendit les gémissements de Gil qui transpirait malgré la fraicheur ambiante sous l’effort surhumain qu’il accomplissait. Ses yeux trahissaient un profond désarroi. Il sentait imperceptiblement mais inexorablement, la main de Calem glisser dans son gant de combat, comme l’avait si bien anticipé le démon noir qui se tenait tout droit au milieu d’eux comme un prêcheur parmi ses ouailles.
— No… non, finit par lâcher Sali en proie à une réelle terreur, je vous en prie… sauvez-les tous les deux !
— Pas question, répondit le Sith avec un mouvement négatif de la tête, vous devez choisir, faire acte de Reine. Soit vous sauvez votre gentil futur époux et par la même occasion les nombreux enfants qu’il ne manquera pas de vous donner pour vous remercier de lui avoir conservé la vie, soit vous accordez une longue existence au soldat si méritant qui est venu vous délivrer de votre prison, délaissant pour cela…

De nouveau, le Sith s’interrompit et parut chercher l’inspiration autour de lui avant de continuer d’une voix toujours aussi calme mais les yeux brillants.
— … ses deux enfants et sa jeune épouse enceinte du troisième.
— Salaud ! hurla le lieutenant Rigo hors de lui en tentant de se saisir de l’arme du garde qui le tenait en joue.

Aussitôt, Dark Zarek tendit ses bras vers lui, et le frappa durant plusieurs secondes d’une volée d’éclairs bleuâtres qui crépitèrent sèchement dans l’air. Une série de cris s’échappèrent du gosier de l’officier dont le corps de convulsa le temps que dura sa punition. Lorsque les décharges cessèrent, une légère fumée s’échappait de son corps accompagnée de quelques gémissements de douleur. Les bras du Sith retombèrent lourdement le long de son habit sombre.
— Ne sous-estimez pas mon pouvoir, et ne surestimez pas ma patience, aboya le Sith dont la voix tranchante claqua comme un coup de fouet avant de se radoucir aussitôt qu’il eut reposé ses yeux sur Sali.
— Le temps passe, jolie princesse et si vous ne vous décidez pas, les deux vont mourir… il ne vous reste que quelques maigres secondes pour vous décider.

À ce moment précis, on entendit deux exclamations presque simultanées. La première s’était échappée de la gorge de Calem qui avait crié :
— Galiano ! Sauve-le Sali !

Et la seconde avait été lancée par le sous-officier :
— Le roi ! Sauvez le roi !

Sali lançait des regards affolés autour d’elle mais Iella baissait les yeux, des larmes s’échappant le long de ses joues pour aller mourir sur les pavés froids et humides et Jarval ne disait rien. Réduit à l’impuissance, il paraissait comme hypnotisé par la situation.
La voix de Calem reprit, plus dure.
— Sali ! Je t’adjure de sauver le sergent Galiano ! C’est un ordre ! Zarek, écoutez-moi ! Laissez-moi tomber mais sauvez ce soldat, pensez à sa famille !

Allongée sur le sol, la princesse secouait la tête d’un air désespéré, complètement perdue et affolée.
— Je ne peux… pas… je ne peux pas choisir…

Gil sentit s’accélérer le glissement de la main dans le gant et son cœur bondit dans sa poitrine. Il cria.
— Ne lâchez pas, Sire, accrochez-vous par pitié !

Le Sith les toisait, imperturbable.
— Les secondes passent, Princesse Sali… tic, tac… tic, tac… tic, tac… votre choix vite ou vous les condamnez tous les deux.

Puis une voix se fit entendre. Forte et claire, comme apaisée. Elle provenait du sergent Galiano qui malgré la pénombre, braquait ses yeux brûlants sur ceux du monarque.
— Ça a été un honneur de vous servir, mon Roi !
— Que faites-vous ? cria Calem anticipant le geste du commando.
— J’élimine une branche de l’alternative, Sire ! Longue vie à Édéna !

Puis il lâcha délibérément la racine qui le maintenait encore en vie.
— Nooon ! hurla Calem entraînant à sa suite plusieurs cris de la part fr ses compagnons qui comprirent aussitôt.

Sali porta les deux mains à sa bouche pour étouffer l’horreur que son corps voulait vomir à l’adresse de l’ignoble créature en noir.
— Il va lâcher ! cria à son tour Gil qui ne sentait plus que le bout des doigts du roi à travers le gant.
— Calem ! Non !

C’était Iella qui semblait sortir de sa torpeur. Sali lança un regard de haine au Sith et lâcha dans un sanglot.
— Je vous en prie, sauvez-le !

Au même moment, la main de Calem quitta définitivement le gant que tenait Gil et l’adolescent hurla sa terreur en voyant disparaître dans l’obscurité le corps du jeune monarque. Dans un dernier effort, il se cambra et parvint à reculer son corps avant de rouler sur le dos, en pleurs.
Les deux jeunes filles avaient compris que le roi était tombé et hurlèrent de nouveaux à l’unisson. Jarval laissa choir lourdement sa face contre le pavé humide et le lieutenant se mit à secouer sa tête de désespoir entre ses mains.
Dans cet étonnant tableau vivant, d’une violence dramatique extrême, le Sith écarta théâtralement ses longs bras qu’il éleva lentement vers la voûte de la prison, et alors qu’ils dépassaient l’horizontale, le corps de Calem apparut progressivement au-dessus du vide. Lévitant dans l’air, membres ballants, le roi avait l’air hébété d’une personne qui ne parvenait pas à comprendre ce qui lui arrivait. Sali étouffa un cri et un frisson glacé parcourut son échine comme si elle contemplait un spectre.
— Mon dieu ! s’exclama de son côté Iella incrédule.

Le jeune monarque flottait maintenant deux bons mètres au-dessus du sol et se déplaçait insensiblement vers eux. Son corps effectua un arc de cercle qui le transporta jusque devant Dark Zarek devant lequel il descendit progressivement, jusqu’à ce que ses pieds touchent le sol. À ce moment, le Sith interrompit la lévitation et, ses jambes se dérobant sous lui, Calem s’effondra comme une poupée de chiffon à ses pieds.
— Moi aussi, je suis ravi de vous revoir, Sire, articula le Sith, sarcastique. Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais laisser tomber un invité si précieux comme… comment dit-on déjà ? Ah oui… comme une vieille chaussette ?

Vaincu, Calem se souleva sur ses bras et leva la tête vers Zarek.
— Vous… cet homme avait une famille… vous n’êtes qu’un monstre…

Ce dernier ricana.
— Oui, c’est un effet que nous faisons souvent aux autres, nous autres, Seigneurs Sith ! Allons, relevez-vous, Votre Majesté, vous n’allez pas rester prostré à mes pieds tel un vulgaire manant ! Vous êtes le roi que diable, assumez-vous pleinement !

Calem reçut la remarque comme un soufflet et puisa en lui les ressources nécessaires pour faire front. Il se releva et se redressa de toute sa stature.
— Vous paierez pour le sergent Galiano, Zarek, j’en fais ici le serment !

Le Sith balaya l’air d’un revers de main.
— Oui, oui, Sire, nous verrons tout cela plus tard… l’ardoise, les arriérés, les intérêts si vous le souhaitez… d’ailleurs, à propos de souhaiter, laissez-moi vous glisser un protocolaire souhait de bienvenue dans ma modeste demeure… même si en ayant choisi de commencer votre visite par les bas-fond, vous vous privez d’en admirer les plus belles parties. Mais nous verrons tout cela demain… pardon, non, tout à l’heure, la nuit étant bien avancée. Toutefois, le programme risque d’être… comment dire… légèrement bouleversé par votre venue anticipée et je ne sais finalement, à quelle table je vous recevrai…

Sali frissonna en pensant aussitôt à une table de torture. Comme s’il avait intercepté sa pensée, Dark Zarek dévia son regard vers la jeune fille avec un sourire en coin et lui dit.
— Ce n’est pas bien de lire dans l’esprit des gens, princesse.

Puis revenant au roi.
— Ceci étant, la nuit n’est pas finie et je vous prie de disposer de mon aimable hospitalité. Sire, vous qui êtes au centre de la vie planétaire, je vous prie de regagner l’endroit d’où vous avez tiré votre fiancée à l’instant… et pour ne pas que vous vous sentiez seul, les deux jeunes femmes daigneront vous accompagner.

Il fit signe à ses hommes de relever et rassembler les prisonniers autour de lui.
— C’est extraordinaire, quelle ressemblance, s’exclama-t-il en dévisageant tour à tour Iella et Sali. Comment un visage aussi parfait peut-il exister en deux exemplaires ! Fascinant !

Il traversa le groupe et s’éloigna de trois pas avant de se retourner vers eux.
— Quand aux autres, je suis bon prince, je vous laisse de loisir de choisir votre cellule d’accueil.

Il désigna d’un large cercle du bras toutes les geôles barreaudées qui entouraient le gouffre, sauf dans la partie de l’entrée sur laquelle ils se trouvaient.
— Elles vous tendent les bras. Bien entendu, mes hommes vont vous délester de vos armes et de tous votre équipement… tous ces petits gadgets de commando qui ne vous serviront désormais à rien.

Les hommes-serpents s’exécutèrent aussitôt et confisquèrent aux prisonniers leurs armes, leur ceinture et tout ce qu’ils avaient dans les poches de leur tenue de combat, déposant le tout dans la première cellule sur leur gauche.
Puis dans le silence le plus complet, Calem et les deux jeunes filles furent poussés vers la passerelle qu’un garde rétracta dès qu’ils eurent atteint le pilier central du gouffre. Quant aux autres prisonniers, soumis, ils se dirigèrent chacun vers l’une des geôles. Gil tout d’abord, entra dans la première à droite, Jarval et Rigo choisissant les deux suivantes. Un garde s’avança vers le groupe de leviers qui se trouvait sur le mur, à droite de la porte en entrant dans la prison, et en releva trois, verrouillant aussitôt les cellules des prisonniers.
— Vous êtes tous bien installés ? Parfait. Alors je vous souhaite une bonne fin de nuit, lança le Sith d’une voix forte. À tout à l’heure !

Il quitta la prison suivi de ses hommes. La lourde porte blindée se referma en claquant de façon sinistre et un silence pesant retomba sur les lieux. La plupart des lumières s’éteignirent, ne laissant que quelques ampoules éclairer faiblement les lieux.


Quelques minutes plus tard, Zarek se déshabillait et se glissait dans la soie des draps en exhalant un léger soupir. Allongé sur le dos, il réfléchit un moment à la façon dont se présentaient les événements. Avec le roi à sa merci ainsi que les deux jeunes femmes auxquelles il semblait plus qu’attaché, il tenait tous les atouts entre ses mains. Le jeune monarque ne ferait pas le poids face à lui et devrait bien tôt ou tard le conduire au Temple d’Édin. Son esprit vagabonda un instant sur la nature de l’artéfact décrit sur les gravures du temple en ruine. Il ne doutait pas un instant qu’il y ait « quelque chose » que les prêtres d’Édin protégeaient, mais c’était plus sur l’essence de ce « quelque chose » qu’il hésitait. Ce dont il était persuadé était que cet artéfact avait un lien étroit avec la Force. Cette dernière était plus présente sur la petite planète que sur n’importe quelle autre où il avait pu mettre les pieds. Une puissance extraordinaire émanait d’Édéna dans la Force, il le sentait. Cette question de la nature même de l’artéfact était devenue au fil du temps une obsession dont il ne parvenait pas à se débarrasser. Il y pensait sans cesse, même la nuit, rêvant à un pouvoir insoupçonné, ici, sur cette planète perdue à la marge de la galaxie. Et si cela lui permettait un jour de prendre la place de l’Empereur et de mettre à genoux la République Galactique ?
Il laissa ses poumons se dégonfler lentement comme pour évacuer les idées de son cerveau et se tourna sur le flanc pour contempler la silhouette qui respirait lentement à son côté, endormie en chien de fusil et qui lui tournait le dos. Posant une main sur le flanc dénudé, il effleura la peau si douce et continua son chemin jusqu’à envelopper le dôme ferme et souple à la fois d’un sein dont il pinça le bout entre le pouce et l’index. La Theelin gémit sous la douleur.
— Aïe, vous me faites mal.

Elle roula sur elle pour se mettre sur le dos, offrande vivante à son Maître qui souffla.
— Je croyais que tu aimais ça, apprentie.

La jeune femme grimaça mais ses yeux se mirent à briller dans l’obscurité de la chambre.
— J’aime ça parce que vous aimez ça, Maître.
— Tu es une disciple exemplaire, Diva, la seule créature de cette planète qui mérite mes attentions. Tu es d’une race de dominateurs invincibles. Toi et moi allons asservir ce monde misérable pour servir notre dessein.
— Oui, Maître, murmura-t-elle cependant qu’il s’allongeait sur elle.
— J’ai capturé le roi et son équipe, poursuivit-il en s’activant, il n’a pas pu résister à l’idée de voler au secours de sa faible fiancée… comme tu l’avais prévu.
— C’était logique, Maître, laissa échapper Diva entre deux gémissements. Croyez-vous qu’il cèdera ?
— J’ai de quoi lui forcer la main avec les deux femelles, et pour faire bonne mesure, j’ai envoyé l’armée vers Édinu. L’absence de son roi va déstabiliser le gouvernement.
— Il y a le prince pour le remplacer, objecta la Theelin dans un soupir.
— Ce jeune homme faible à qui tu donnes tes faveurs ? Garce, grinça le Sith en donnant plusieurs coups de reins brutaux. Tu vas retourner là-bas et l’amener à tes vues le plus rapidement possible, compris ?
— Oui… Maître.

Diva poussa plusieurs cris tandis qu’au loin le tonnerre grondait toujours en perdant progressivement de l’intensité.
Quelques minutes plus tard, Dark Zarek s’allongeait en sueur au côté de son apprentie, vaincu par l’ambiance moite de l’orage et de ses efforts.
*
* *

Gil regarda autour de lui. La cage dans laquelle il se trouvait était nue, hormis un banc de pierre sans dossier, scellé au sol, qui servait visiblement de lit. Il croisa les bras autour de son corps pour se réchauffer.
— Brrr, fit-il plus pour lui que pour les autres, c’est pas le grand confort ici. J’ai connu mieux.

Au centre des lieux, Sali et Iella s’étaient instinctivement rapprochées de Calem contre lequel elles s’étaient blotties sans rien dire. Le roi ne disait rien. Devant ses yeux défilaient en boucle les images du sergent Galiano lâchant prise pour éviter à la princesse un choix impossible à faire et sauver ainsi la personne du monarque. Jarval s’était assis sur son banc et avait pris sa tête entre les mains pour réfléchir… si toutefois, il y avait encore quelque chose à considérer dans leur situation. Quant au lieutenant Rigo, il portait sur ses épaules voûtées tout le poids de l’échec de leur mission de sauvetage. Ils avaient sous-estimé leur adversaire qui visiblement les attendait, et avait joué avec eux comme un chat avec une souris. Et le piège avait fonctionné. La mort amère de son sous-officier laissait une veuve et trois orphelins qu’il connaissait bien. Mais le plus grave était sans doute que le mystérieux Seigneur en noir détenait à présent le roi d’Édéna qui était à sa merci. Qu’allait-il décider de faire de lui… et d’eux ? Il pensa fugitivement que dans le cas où le roi était empêché de gouverner, c’était son frère qui devait prendre les rênes du gouvernement. Le prince Taimi. Rigo soupira. Il n’avait jamais accordé aucune confiance au cadet du monarque qu’il jugeait trop jeune, trop impétueux et trop irresponsable, pour assumer la charge d’un royaume et a fortiori d’une planète entière. Le pire pouvait à présent se produire.
— Je suis désolée, murmura Sali au centre de la prison.

Calem caressa ses longs cheveux.
— Ce n’est pas ta faute, répondit-il d’une voix pleine d’indulgence, s’il y a un responsable pour ce fiasco, c’est moi. J’assume pleinement mes responsabilités dans tout ce qui nous arrive.
— Mais si je n’avais pas voulu me rendre aux ruines…
— Cet individu aurait trouvé autre chose pour m’attirer ici. Non, Sali, ne culpabilise pas. La partie n’est pas finie. Ce Zarek a besoin de moi. Je saurais bien trouver le moyen de le neutraliser d’une façon ou d’une autre.

Le cœur du roi battait la chamade pour une toute autre raison. Sentant contre lui le corps des deux jeunes femmes dont l’odeur parvenait jusqu’à ses narines, son esprit s’embrouillait à l’idée qu’il lui faudrait, si les choses se normalisaient, en choisir une. Or, si son enclin naturel le portait vers Iella, il ne pouvait se résigner à malmener celle qui devait officiellement devenir sa fiancée et à lui causer le moindre chagrin. Sali était l’incarnation de la bonté et de la compassion et ne méritait en aucun cas de souffrir. À cet instant, il sut qu’il ne pourrait jamais choisir entre l’une ou l’autre.
Ce fut Gil qui le tira de ses pensées complexes.
— Bon, fit le garçon, c’est bien beau tout ça… mais si nous pensions à nous tirer d’ici ?

Son effet étant réussi, il savoura avec un plaisir juvénile les regards qui convergeaient vers lui, tous empreints d’une lueur d’interrogation. Ce fut Jarval qui répondit.
— Bonne idée, Gil… mais si tu comptes sur moi pour le réaliser… je suis un peu à court d’idées, là.
— Ce n’est pas grave, capitaine Jarval, il suffit d’ouvrir ces portes et se barrer d’ici au plus vite… comme prévu en fait.
— Je ne doute pas que tu puisses crocheter une serrure avec peu de chose, mais je te rappelle que ces grilles n’en ont pas.
— Je sais, capitaine, elles sont électromagnétiques. Il suffit donc d’abaisser l’un de ces leviers là-bas pour les ouvrir.

Il montrait du doigt le groupe de leviers encastrés dans le mur à une bonne quinzaine de mètres de lui.
— Tout à fait, Gil, continua le chef de la Garde royale, mais ne me dis pas que tu es capable de passer entre ces barreaux… ni que ton bras peut s’étendre à l’infini comme un élastique.

Gil secoua la tête en découvrant ses dents éclatantes.
— Ça non, capitaine, ces barreaux sont trop serrés, mon crâne ne passe pas… c’est la seule chose que je ne peux pas réduire… et mon bras est bien trop court… quoique ce serait rudement pratique s’il pouvait s’allonger. Il va falloir trouver autre chose.

La bonne humeur de l’adolescent parut détendre les prisonniers et leur insuffler courage et espoir. Au centre du puits Calem se leva et s’approcha du bord pour examiner plus attentivement les lieux, suivi par les deux jeunes filles.
— Je suppose que ce précipice est trop large pour qu’on puisse sauter par-dessus… même pour une championne de varappe ?
— Totalement, soupira Iella qui s’était fait la même réflexion. Encore, si nous connaissions sa profondeur et la nature du sol en bas, j’aurais pu tenter une descente et une remontée… certaines saillies de ces pierres sont bien tentantes pour une givrée de l’escalade comme moi.

Elle laissa échapper un petit rire nerveux. Gil reprit de l’autre côté de la fosse.
— Vous aimez la pêche ?
— Moi, j’aime bien, répondit de façon surprenante le lieutenant Rigo. C’est un passe-temps qui demande de la patience, qui requiert du calme et de la maîtrise de soi.
— Et la pêche à la mouche, lieutenant ?
— J’adore… ça exige en plus de tout cela, une précision et un toucher impeccables.
— Ouais… moi aussi… tous les moyens sont bons pour exercer ma dextérité, continua Gil en enlevant sa tenue de commando.

Puis il se tourna vers le centre de la prison.
— Je vais demander aux demoiselles de regarder ailleurs, s’il vous plait… ce coup-ci, je vais devoir effectuer un vrai strip-tease !

Ce disant, il ouvrit la longue fermeture éclair latérale qui fermait le collant noir dans lequel il avait rampé à l’intérieur de la bouche d’aération de la tour.
Amusées, Iella et Sali pivotèrent à regret, essayant de résister à l’envie de tourner la tête pour savoir ce qui se passait dans leur dos.
Le garçon fit descendre son collant jusque sur ses hanches. De son emplacement, Calem ne comprenait pas où Gil souhaitait en venir. L’adolescent se rapprocha de la grille qui le séparait de Jarval.
— Je vais avoir besoin d’un coup de main, capitaine, annonça-t-il en s’activant des doigts sur son torse en apparence nu.

On entendit une exclamation provenant du lieutenant Rigo.
— Gil, tu es un garçon surprenant !

La curiosité fut la plus forte pour Iella et Sali qui tournèrent leur tête. Elles virent un étrange ballet se dérouler dans la cellule du garçon. Celui-ci, les bras levés, tournait sur lui-même telle une toupie pendant que Jarval effectuait des moulinets avec ses mains, comme s’il entortillait quelque chose sur lui-même. Il leur fallu un peu de temps avant de comprendre que le garçon déroulait une très fine corde qu’elles ne pouvaient distinguer, peut-être un gros fil de pêche, qu’il portait enroulée autour de son corps à même la peau, pendant que Jarval en faisait une bobine. Sa finesse lui avait permis d’échapper à la palpation en règle à laquelle les gardes s’étaient livrés sur eux après les avoir dépouillés de leur équipement. Tandis qu’il tournait, son collant avait glissé le long de ses jambes fines, le laissant pour ainsi dire nu, à l’exception d’un fin maillot sombre qui cachait juste la partie la plus impudique de son anatomie.
Iella et Sali étouffèrent un petit rire et tournèrent de nouveau le dos au spectacle.
— Tu nous diras quand il se sera rhabillé ? fit Sali à Calem qui ne cachait pas lui-aussi son amusement malgré la sévérité de leur situation.

Lorsqu’il eut terminé, Gil remonta son maillot dans lequel il se renferma avant de repasser sa tenue de combat.
— Je crois que c’est bon, laissa échapper le jeune monarque avec un grand sourire. Votre pudeur peut désormais souffrir de nouveau le spectacle.

L’adolescent ôta l’une de ses chaussures qu’il attacha solidement à une extrémité du fil.
— Excellente idée ! lâcha le lieutenant Rigo qui avait compris les intentions du garçon. J’espère que tu es adroit à la mouche !
— Je suis adroit pour plein de choses avec mes longs doigts, répondit Gil suffisamment fort pour que Iella et Sali puissent entendre.

Un gloussement étouffé provenant du centre du gouffre lui apprit que le message avait été entendu et décodé. Gil s’approcha de l’angle de la grille le plus proche des leviers et passa son bras au travers.
— Je viens de comprendre, avoua Calem.
— Moi aussi, répondit Sali, en espérant qu’il y parvienne.
— Il peut le faire, j’en suis certaine, ce garçon a une adresse prodigieuse, s’enthousiasma Iella.

Il faisait à présent des moulinets dans l’air avec sa chaussure comme un tireur à la fronde, puis lâcha. Le soulier décrivit un arc de cercle et rebondit sur le mur un mètre au-dessus des leviers avant de retomber sur le sol suintant d’humidité.
— Désolé, grinça Gil en ramenant son projectile vers lui. Il faut que j’ajuste mon lancer.
— Ce n’est pas grave, répondit Calem, prends ton temps et ne t’énerve pas.
— Moi m’énerver ? Peuh, c’est mal me connaître. Vous avez déjà essayé de voler un diamant tombé dans un trou rempli de serpents venimeux ? Le but du jeu c’est de ne pas faire de geste brusque…
— J’en déduis que ça t’es déjà arrivé ? demanda Rigo, la tête collée aux barreaux pour mieux voir.
— P’têt ben… mais je vous dirai pas où… histoire de pas énerver à son tour le capitaine Jarval.

L’adolescent laissa échapper un petit rire et reprit son exercice. Cette fois, la chaussure atterrit sur les leviers baissés et glissa sur eux pour retomber.
— Tu y es presque, l’encouragea le capitaine, juste un peu plus à droite et c’est bon.

Le moulinet reprit du service.
— À la mouche, tout est dans la précision, marmonnarr Gil entre ses dents tout en se concentrant un maximum. Il faut savoir délivrer la bonne longueur de fil et maîtriser son fouet pour poser son leurre au bon endroit.

Le godillot effectuait de larges cercles dans l’air de la prison. Subitement, il s’envola lorsque l’adolescent le libéra, décrivit un arc gracieux dans la pénombre et retomba au-dessus des leviers levés, entre le mur et eux.
— Bravo ! s’exclama Jarval, tu y es. Du doigté à présent, ne tire pas trop fort, hein ?
— Vous voulez le faire à ma place ?
— Non, non, tu te débrouilles très bien tout seul, continue.

La langue de l’adolescent s’immisça entre ses lèvres tandis qu’il se concentrait et abaissait son fil au maximum avant de le tendre délicatement. Il sentit aussitôt la résistance des leviers qui coinçaient maintenant la chaussure.
— Le fil va tenir ? s’angoissa le capitaine.
— Le fil de pêche peut tracter des dizaines de kilos voire plus, répondit le lieutenant Rigo qui ne perdait pas une once du spectacle.

Les leviers offraient plus de résistance que prévu et Gil commençait à redouter qu’ils n’aient un cran de sûreté qui les empêcha de bouger. Il tractionna avec plus d’insistance, la respiration bloquée. Puis insensiblement, il sentit la résistance diminuer. L’un des leviers bougeait.
— Ça vient, gémit-il en tirant plus fort tout en priant pour que sa ligne ne casse pas.

Lentement le levier s’abaissait.
— Le problème, se plaignit l’adolescent, c’est que si le déclencheur est plus bas que l’horizontale, il va libérer le soulier sans que rien ne se produise.
— Dans ce cas, tente un coup sec, proposa le lieutenant, en espérant que dans l’élan, le levier s’abaisse plus bas.
— Vous en pensez quoi, capitaine ?
— Comme Rigo, il faut tenter le tout pour le tout ! déclara fermement Jarval les yeux rivés sur le levier et la chaussure perdus dans la pénombre.
— On fait comme ça alors !

Et joignant le geste à la parole, il tira d’un coup sec sur son fil. L’instant d’après la grille de la cellule du lieutenant s’ouvrait.
— Bravo ! Tu as réussi, Gil ! s’écria-t-il en sortant aussitôt pour se précipiter sur les autres leviers.

Les deux autres cellules s’ouvrirent puis il déploya la passerelle ce qui permit à Calem de revenir vers eux, suivi de Iella et de Sali. Le roi frotta vigoureusement le sommet du crâne de l’adolescent.
— Bravo, Gil ! Après m’avoir sauvé la vie, tu viens sans doute de la sauver à nous tous !

Le garçon rougit sous le compliment pendant que le roi continuait.
— Ne perdons pas de temps ! Reprenons notre équipement et filons d’ici. Tirez sur tout ce qui bouge ! L’important est de sortir de cette tour par n’importe quel moyen !

En quelques minutes ils furent rééquipés et réarmés.
— Bien, fit Calem, à présent comment ouvre-t-on cette porte ?
— C’est la mauvaise nouvelle, Sire, répondit d’une voix désolée un lieutenant Rigo perplexe, j’ai comme l’impression que le seul levier qui puisse le faire se trouve à l’extérieur.

Jarval jura tout haut avant de se reprendre.
— Pardon ! Ce que je veux dire…
— On a bien compris ton point de vue, Jarval, laissa tomber le roi en donnant une claque sur l’épaule du capitaine. Reste à savoir ce que nous pouvons faire ?
— On peut faire du bruit pour attirer les gardes, proposa Rigo, et dès que la porte est ouverte, on tire dans le tas.
— Ça me paraît une bonne idée, répliqua Jarval en prenant son arme dans la main.
— À condition qu’ils ne sonnent pas l’alarme générale, remarqua Calem avec une moue. Nous avons bien vu que nous n’étions pas de taille à lutter contre ce… Sith.
— J’ai peut-être une idée, intervint Sali, vous allez me prendre pour une folle mais…
— Tout idée est bonne à prendre, soupira le jeune monarque.

Sali se tourna vers son sosie et lui posa une main sur l’épaule.
— Iella, tu te souviens de ce qui s’est passé aux ruines lorsque les deux hommes-serpents nous ont attaquées ?
— Euh, oui, je crois… tu veux dire lorsqu’ils se sont… comme… envolés ?
— Exactement. Ce Zarek m’a parlé de ce pouvoir. Il appelle ça la Force. C’est comme une chose… une énergie qui nous entoure et qui régie l’univers et certaines personnes ont le don de s’en servir.
— Tu crois que c’est ce qui est arrivé ?
— J’en suis persuadée… tu dois pouvoir contrôler cette Force.
— Mais je ne sais pas comment faire, protesta Iella.
— Je sais, mais ça vaut le coup d’essayer non ?
— Comment ?

La princesse passa dans le dos de son sosie et l’entoura de ses bras.
— Essaye de te concentrer sur le levier qui ouvre cette porte, murmura-t-elle à son oreille, de l’autre côté du mur… tu l’as vu en entrant ?
— Oui, je le vois encore dans ma tête…
— Bien… fais comme moi, ferme les yeux, et visualise-le…
— C’est ce que je fais…

Gil et les trois hommes retenaient leur souffle sans trop comprendre ce qui se passait, ni de quoi parlait Sali même s’ils avaient pu avoir un aperçu des pouvoirs de l’homme en noir.
— Concentre-toi avec moi, continuait Sali à voix basse, laisse ton esprit traverser le mur, canalise toute l’énergie que tu peux trouver autour de toi pour atteindre ce levier et le faire bouger…
— Je… je ne sais pas comment faire, gémit Iella.
— Fais confiance à ton instinct… si vraiment tu peux te servir de cette Force, alors tu y arriveras, continue à te concentrer… le mur… traverser… le levier…

Les deux jeunes filles fermaient les yeux, immobiles comme des statues. Une ou deux minutes s’écoulèrent ainsi. Le silence était à son comble lorsque après un déclic, la porte se mit à pivoter lentement sur ses gongs.
— Ça par exemple, s’exclama Calem au milieu des « oh » de surprise du reste du groupe.
— Tu as réussi ! s’écria Sali en embrassant son sosie sur la joue.

Iella, quant à elle, ne parvenait visiblement pas à croire qu’elle avait fait ce qu’elle venait de réaliser.
— C’est… c’est impossible, murmura-t-elle.
— Mais si, ça l’est ! s’emballa Sali toute joyeuse, j’en étais sûre, tu arrives à te servir de cette énergie !
— Je… j’ai du mal à l’imaginer…
— L’essentiel, c’est que tu aies pu le faire, fit Calem en prenant son arme, imité par les autres.

C’est pistolets et fusil d’assaut au poing qu’ils franchirent la lourde porte blindée qui celait la prison. Sans attendre de savoir si d’autres gardes occupaient la petite salle proche de l’escalier, ils s’engouffrèrent dans celui-ci le plus silencieusement possible et grimpèrent les marches deux à deux.
Ils ne furent pas longs à atteindre le rez-de-chaussée du donjon. Entrouvrant précautionneusement la porte, le lieutenant commenta.
— Deux nouvelles sentinelles ont été postées à l’entrée… vous êtes prêts ?

Chacun fit un signe de la tête.
— Ok, alors, allons-y !

La porte s’ouvrit et ils chargèrent sans laisser aux deux hommes-serpents la moindre chance. Quelques tirs bien placés eurent raison d’eux en quelques secondes. L’instant d’après, toute l’équipe était dehors et sautait à gauche sur les rochers en contrebas du pont-levis.
— J’espère que personne n’a trouvé notre corde, maugréa Rigo en rejoignant l’aplat rocheux sur lequel Iella avait achevé son escalade.
— Non, la voilà ! s’écria Jarval en se penchant dans le vide pour attraper le bout qu’ils avaient caché.

Comme il disait ces mots, une trompe sonna à l’intérieur de la tour.
— Par Edin, ils se sont aperçus de notre fuite. Nous n’aurons pas le temps de descendre les uns après les autres avec le treuil, avertit le lieutenant en réajustant la corde au piton que Iella avait enfoncé dans la falaise. Voilà comment on va procéder, écoutez-moi bien, le temps presse. Sire, vous allez vous attacher à la corde avec la princesse et Gil et vous allez descendre sur le frein du treuil. Dès que vous serez en bas, gardez la corde bien tendue et nous suivrons en rappel, Iella, Jarval et moi dans l’ordre, compris ?

L’heure n’était pas à la discussion et les priorités de l’officier étant claires, personne ne répondit. Aussitôt, il relia les boucles des ceintures du roi, de Sali et de Gil et les amena au bord du vide.
— Allez-y, invita-t-il en enclenchant le frein du treuil, vous allez descendre rapidement mais pas trop vite et sans accélération. Le jour se lève, vous n’aurez aucun mal à voir arriver le sol. Ne vous arrêtez pas sur la corniche de laquelle nous sommes partis. La corde est assez longue pour atteindre le fond du canyon, donc une fois atteint la corniche, vous continuez la descente jusqu’en bas. Ensuite nous suivrons.
— Compris, fit Calem avant d’entraîner Sali et Gil avec lui dans le vide.

Sitôt qu’ils eurent disparu, le lieutenant se cala à l’ombre d’un rocher, fusil en position en direction de la tour. Jarval et Iella en firent de même.
— Restez dans l’ombre de ces rochers et ne tirez pas tant que nous ne sommes pas découverts. N’oubliez pas que chaque minute gagnée joue en notre faveur.

De leur position, ils ne pouvaient pas voir la porte du donjon et ne distinguaient dans l’aube naissante que l’extrémité extérieure du pont-levis. Mais ils remarquèrent bientôt les silhouettes longilignes de plusieurs hommes-serpents qui s’avançaient sur la passerelle en observant dans toutes les directions. Ils auraient tôt fait de comprendre que les fugitifs n’avaient pu s’échapper en longeant les remparts vers l’arche de pierre qui surplombait le canyon au niveau des portes d’entrée de la forteresse. Le chemin entre la muraille et le précipice était à découvert et rien ne permettait de s’y cacher. C’était pareil pour le pont naturel. S’il y avait des sentinelles sur les remparts, elles sauraient que personne n’était passé par là. De fait, l’un des gardes qui se trouvaient sur le pont-levis revint sur ses pas, disparut un instant à leur vue derrière l’arrondi du donjon, puis réapparut en contrebas sur les rochers qui menaient vers eux. Rigo fit signe de rester à couvert. Le garde s’avançait toujours en furetant de droite et de gauche à la recherche d’un indice de passage. Quelques mètres de plus et il pourrait les apercevoir. Avec précaution, il s’approcha du vide et essaya de voir vers le fond à la faveur de la luminosité qui croissait à vue d’œil. De là où il se tenait, il ne pouvait apercevoir les trois fugitifs qui descendaient à cause d’une avancée de la falaise qui lui masquait la vue. L’homme-serpent demeura un instant immobile, debout dans une flaque d’eau que l’orage qui grondait toujours mais de façon plus lointaine, avait laissé sur la roche. La pluie ne s’était visiblement arrêtée que récemment.
Allez, va-t-en ! souffla intérieurement le lieutenant dont le doigt était crispé sur le bouton de son fusil.

Lentement, le garde pivota et fit deux pas en direction du donjon lorsque deux autres saurocéphales s’approchèrent à leur tour pour le rejoindre. S’ensuivit une discussion de raclements de gorges et de craquètement incompréhensibles, puis, se retournant vers l’endroit où les évadés se dissimulaient, ils se remirent en marche.
Ce ne fut pas long pour que celui qui ouvrait la marche ne parvienne à distinguer une partie de la silhouette agenouillée de Rigo planqué contre un rocher.
— Feu ! ordonna ce dernier en donnant l’exemple.

L’échange de tirs fut bref entre les gardes à découvert et les fugitifs à l’abri. Au même moment, une voix s’échappa du communicateur du commando. C’était le roi indiquant qu’ils étaient arrivés au bord du torrent.
— C’est bon, ils sont en bas, cria Rigo, Iella, à vous !

La jeune fille se leva et saisissant la corde la passa dans un mousqueton frein qu’elle accrocha à sa ceinture. L’instant d’après, elle s’élançait dans le vide comme plusieurs autres gardes surgissaient sur les rochers près de la tour en tirant vers elle. Jarval et Rigo ripostèrent et la virent disparaître dans le vide.
— On ne peut pas attendre qu’elle soit en bas, cria le lieutenant à son supérieur, il va falloir tous y aller. Après vous, je vais les retenir !

Dans l’action, une fois admis le principe de qui est qualifié pour commander, on ne perd pas de temps à discuter car chaque seconde de perdue est un risque supplémentaire qu’on fait courir à une équipe. Jarval acquiesça donc sobrement de la tête.
— Je vais vous couvrir, capitaine, à trois vous y allez ! Un, deux… trois !

Rigo se redressa légèrement pour passer la tête par-dessus les rochers et ouvrit le feu de son fusil d’assaut. Là-bas, deux saurocéphales tombèrent et les autres se jetèrent à plat ventre ou à l’abri des aspérités de la roche. Profitant de ce bref répit, Jarval imita Iella et après s’être assuré sur la corde, se jeta à son tour dans le vide. Lançant un coup d’œil sous lui, il constata que la jeune fille effectuait sa descente en vrai professionnelle à une vitesse bien supérieure à celle qu’il pourrait adopter sans risquer la chute.
Le lieutenant tira encore plusieurs rafales en direction des assaillants puis recula jusqu’au piton qui tenait la corde dans la falaise et l’enroba d’une pâte molle sur laquelle il plaça un petit appareil. De nouveaux tirs firent éclater des morceaux de roches tout près de lui et aussitôt, il riposta en lâchant de longues rafales qui clouèrent de nouveau les hommes-serpents au sol. Décidément, ces créatures n’étaient pas des plus téméraires et c’était tant mieux !
Cela lui laissa le temps d’ajuster à son tour le frein à la corde puis à sa ceinture avant de se jeter dans le vide.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


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Modifié en dernier par Hiivsha le Jeu 20 Juin 2013 - 17:40, modifié 3 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 13 Juin 2013 - 18:21   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mais quelle perversion dans ce chapitre ! :D Entre Darth Zarek qui tire tous les avantages de son Apprentie, Calem qui termine sa nuit avec deux canons pour lui seul à se demander comment il peut envisager de s'échapper, et pour finir, le gosse qui fait un strip-tease et des allusions dans mon genre, ça devient préoccupant :transpire:

Trêve de plaisanteries, chapitre intéressant, suspense bien dosé et réaliste à la fois, là encore, je n'ai pas grand chose à y redire :oui: Ça faisait un bout de temps que j'attendais que Iella utilise la Force, je m'attendais même à ce que ce soit elle qui ait sauvé le roi, était-ce volontaire ?^^ Je note en revanche que Darth Zarek est un TOCARD, bien de laisser les affaires des prisonniers avec eux ? :transpire: Je sais bien qu'il n'avait aucune raison de penser qu'ils puissent s'échapper, mais quand même, faut être un peu méticuleux^^

— Ne sous-estimez ni mon pouvoir, ni ma patience, aboya le Sith


Hein ? S'agit-il vraiment de sous-estimer sa patience ou justement de la surestimer, de la surestimer par rapport à l'éventualité d'une sanction ? c'est pourquoi je dirais plutôt "Ne sous-estimez pas mon pouvoir, ni ne surestimez ma patience", ou un truc dans ce goût-là.

Ce dont il était persuadé, était que cet artéfact avait un lien étroit avec la Force.


Sans virgule, je n'aurais rien dit, mais là je dirais plutôt c'était, pour clarifier le lien avec la première partie de la phrase.

C’est un passe-temps qui demande de la patience et requiert du calme et de la maîtrise de soi.


C'est un passe-temps qui demande de la patience, qui requiert du calme et de la maîtrise de soi éviterait de laisser s'accumuler ces foutus "et", d'autant que ça me paraît plus logique, car calme et maîtrise de soi font partie intégrante de la patience demandée.
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Messagepar Hiivsha » Jeu 13 Juin 2013 - 19:50   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je plussois à la pertinence des 3 remarques. :jap:

Bien évidemment, c'est "surestimer la patience". La "sous-estimer" reviendrait à dire qu'on pense qu'il en a moins qu'en réalité... alors que là on pense qu'il en a plus qu'en réalité ! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 13 Juin 2013 - 19:52   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Voilà, je cherchais un truc tordu du genre la patience de les torturer, quelque chose comme ça, c'était bizarre^^
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Messagepar Hiivsha » Jeu 20 Juin 2013 - 17:39   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

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23 - Fuite mouvementée


Le lieutenant Rigo, visiblement plus à l’aise que son supérieur dans l’exercice du rappel, se vit obligé de ralentir sa cadence alors qu’il se rapprochait de ce dernier. Jarval s’en aperçut et tenta d’augmenter de son mieux sa vitesse de descente sans perdre le rythme des bonds auxquels il se livrait sur la paroi. Il ne fallut pas longtemps pour que des silhouettes s’agitent au sommet de la faille à l’aplomb de leur chemin de fuite, et que quelques tirs ne déchirent l’aurore sombre. Le tonnerre ne claquait plus mais roulait dans le lointain comme le grondement d’un troupeau au galop. La tempête poursuivait sa route vers le nord-est.
— Prenez la corde et gardez-la tendue ! ordonna Calem à Iella et Sali avant de saisir son arme et de se reculer pour ouvrir son angle de tir.

Avec son pistolet, il n’avait quasiment aucune chance de toucher les hommes-serpents dont les formes se détachaient en haut de la falaise, mais au moins pouvait-il espérer les faire reculer un peu pour gagner du temps et permettre aux deux hommes de parvenir en bas.
Une pensée traversa l’esprit du lieutenant Rigo alors qu’il se lançait dans un long bond rapide : pourvu que l’ennemi ne sectionne pas la corde !
La même pensée avait effleuré l’esprit du roi cependant qu’il observait les deux silhouettes sombres qui avaient déjà effectué la moitié du chemin. Il s’attendait à tout moment à les voir dégringoler le long de la roche. Pourtant, ce n’était visiblement pas l’objectif des hommes-serpents. Peut-être avaient-ils reçu l’ordre de les ramener vivants ? En tout cas, loin de trancher le fil qui retenait encore Jarval et Rigo à la vie, trois d’entre eux entreprirent de se laisser glisser à leur tour le long de la fine corde, couverts par les tirs de plusieurs de leurs congénères qui obligèrent Calem à se mettre à couvert derrière un rocher, tout en ripostant pour focaliser l’attention des créatures sur lui.
Dans un ultime saut, Jarval sauta sur les galets en effectuant une roulade acrobatique, suivit un instant plus tard par l’officier commando qui se reçut beaucoup plus adroitement.
— C’est bon, cria Calem en les rejoignant, partons d’ici fissa !
— Un instant, répliqua le lieutenant, encore un petit détail.

Il leva les yeux vers les trois saurocéphales qui descendaient plutôt adroitement le long de la corde et appuya sur le bouton d’un petit boitier. Aussitôt une forte explosion embrasa le sommet de la paroi expulsant le python de la roche dans laquelle il était solidement ancré. Dans un cri rauque, les trois hommes-serpents chutèrent dans le vide, et les fuyards entendirent le bruit mat de leur corps se désarticuler non loin d’eux sur les rochers.
Iella refréna un haut-le-corps. Le lieutenant reprit.
— Cette fois, on peut y aller… si ces créatures veulent une corde pour descendre, il faudra qu’elles empruntent la leur, non mais…

Il se mit à courir sans plus se soucier des tirs trop imprécis des gardes, sur la grève qui s’était singulièrement réduite comme peau de chagrin du fait de la montée des eaux. Les orages en amont avaient considérablement fait enfler le torrent qui grondait à présent comme une charge de corinals. À l’approche des gorges aval, la plage de galets disparaissait complètement tant les eaux s’étaient étalées en se heurtant à l’étroit défilé et ils eurent vite de l’eau jusqu’aux genoux. Force leur fut de constater que le corps du soldat Cano tué par le sprax avait disparu, sans doute emporté par le courant. Devant l’air ennuyé du lieutenant Rigo, Calem se crut obligé d’intervenir.
— Je sais ce que ça représentait pour vous de ramener son corps, mais je vous promets qu’on enverra une expédition pour tenter de le retrouver et le ramener à sa famille.

L’officier se tourna vers le monarque avec une moue embarrassée.
— À vrai dire, Sire, je ne m’attendais pas à ce que nous le ramenions avec les hommes-serpents à nos trousses… cela nous aurait ralentis… non, voyez-vous, j’aurais voulu récupérer sa veste et son casque.
— Dans quel but, s’étonna Jarval qui avait entendu la conversation.
— La princesse, capitaine ! Il va nous falloir descendre le courant en nous laissant porter par les flots à travers la gorge et ce n’est pas sa chemise qui va la protéger des heurts contre les rochers.

Tout en expliquant le fond de sa pensée à ses deux supérieurs, il avait ôté son casque ainsi que sa veste de combat qu’il tendit à Sali.
— Tenez, princesse, enfilez cela, vite !

La jeune fille avança les mains pour refuser.
— Il n’en est pas question, vous devez garder votre équipement, lieutenant.
— Nous n’avons pas le temps de discuter, et sauf le respect que je vous dois, ceci n’est pas une prière mais un ordre, princesse. Ce casque peut vous sauver la vie et cette veste amortira les chocs si vous êtes projetée contre les rochers.
— Mais vous…

Il lui posa de force le casque sur la tête en le serrant fortement.
— Je vous demande pardon, Votre Altesse, mais nous n’avons pas le temps de discuter et notre mission est de vous ramener à Édinu en un seul morceau… et en bon état si possible !

Le ton était ferme et respectueux à la fois. Elle ne put refuser de passer les bras dans la veste renforcée. Calem intervint.
— C’est à moi de lui donner mon équipement et…
— Sire, coupa le lieutenant, pardonnez-moi, mais je vous en conjure, ne compliquez pas la situation… nous avons aussi besoin qu’il ne vous arrive rien ! Je suis ici celui qui a le plus d’expérience au combat et le plus entraîné pour ce genre de situation et le capitaine Hor’Gardi m’a donné la direction de cette expédition.

Jarval acquiesça.
— Vous avez raison, Rigo, c’est vous qui commandez.
— Alors, allons-y ! Essayons de ne pas trop nous éloigner les uns des autres pour pouvoir nous entraider en cas de besoin.

Il porta son communicateur à ses lèvres.
— Davoc, Larci… vous me recevez ?

Une voix répondit aussitôt.
— Fort et clair, lieutenant, caporal Davoc au rapport.
— Le torrent est en crue. Nous allons nous laisser porter par le courant pour traverser la gorge. Je veux que vous preniez l’air avec deux dragonnaux pour assurer une couverture aérienne à notre arrivée. Il n’est pas exclu que nous ayons rapidement de la visite.
— Compris, lieutenant, nous décollons immédiatement jusqu’à votre arrivée.
— À tout de suite. Rigo, terminé.

Puis se tournant vers son équipe.
— Inutile de lutter contre le courant, il va falloir nous en servir. Ces vestes vont vous permettre de flotter un tant soit peu grâce à leurs alvéoles. Gardez toujours vos pieds dans le sens du courant et protégez votre tête au maximum. Laissez-vous porter par l’eau et tâchez de rester au centre du torrent, le plus loin possible des parois. Celles-ci peuvent se révéler piégeantes et induire un effet d’aspiration en profondeur. Évitons de nous perdre de vue. Je passe devant, essayez de me suivre. Dans l’ordre, Gil, Votre Majesté, Votre Altesse, mademoiselle Iella et le capitaine Hor’Gardi. Une fois sortis de la passe, nous reviendrons au plus vite sur la rive gauche toujours en nous servant du courant. Dans les rapides, allongez-vous un maximum pour vous laisser porter…

Chacun fit un signe de tête indiquant qu’il avait bien compris les consignes. Les cœurs battaient à l’unisson sur un rythme effréné sous l’effet de l’inévitable poussée d’adrénaline qui accompagnait un tel moment.
— Allons-y ! cria Rigo en entrant dans l’eau plutôt calme sur les bords de la retenue naturelle.

Quelques pas l’amenèrent vers le milieu de la rivière qui écumait en entrant dans le défilé. Il s’assura que l’adolescent était bien derrière lui et s’enfonça dans l’eau en laissant le courant s’emparer de lui.

La difficulté était de ne pas se laisser projeter contre les rochers. Il leur fallu nager vigoureusement par endroits pour rester dans le lit du torrent, là où l’eau était la plus profonde, et s’allonger les pieds devant dès que le fond remontait. Il était en effet impossible de progresser debout avec la force du courant. Gil avait l’impression d’être un bouchon de liège balloté par les flots, plongeant et remontant aussitôt au gré des tourbillons plus ou moins anarchiques. Dans l’ensemble, l’exercice ne lui déplut pas. Devant lui, le lieutenant Rigo tentait de choisir les passages les plus faciles entre les gros rochers et disparaissait parfois à la vue de Gil avant de resurgir dans l’écume blanche un peu plus loin. Aussi, quand en abordant un virage serré et étroit entre deux parois verticales, il ne le vit pas réapparaître, il donna aussitôt l’alerte en criant et en agitant les bras.
Lui, avait déjà dépassé l’endroit où le lieutenant avait disparu et il n’était pas question de pouvoir revenir en arrière. Calem comprit de suite et s’agrippa à un rocher pour dévier sa course et se rapprocher de la falaise, laissant passer Sali sur son côté tout en lui faisant signe de continuer.
Jarval réussit également à obliquer sa course vers le roi.

À cet endroit, la paroi plongeait dans l’eau en reculant brutalement entre les rochers et formait ainsi un surplomb complètement immergé par la crue. Cette configuration provoquait un tourbillon qui venait d’aspirer le lieutenant. Il s’était subitement senti comme happé par une main invisible et avait juste eu le temps d’emmagasiner de l’air dans ses poumons avant que sa tête ne s’enfonce. Il attendit d’être arrivé au fond, puis il donna une forte impulsion avec ses pieds pour repartir vers la surface. Malheureusement, il ne s’était pas rendu compte de la saillie que formait la falaise à cet endroit-là et sa force musculaire additionnée de l’effet du courant le propulsa tête la première contre la roche. S’il avait eu son casque, la collision n’aurait pas prêté à conséquence, mais sans protection, le choc l’assomma à demi, ouvrant une large plaie dans le cuir chevelu. Sous l’impact, il sentit ses idées se brouiller et sa conscience s’éloigner. Sous l’effet de la douleur, il expira et relâcha l’air emmagasiné dans ses poumons qu’il eut toutefois le réflexe instinctif de bloquer avant d’avaler de l’eau en retour. Ne sachant plus trop où il se trouvait, ni dans quelle position, il tendit, dans sa semi-conscience, les mains au-dessus de lui et trouva la roche. Une forme de panique s’empara de lui car ses idées ne parvenaient pas à s’éclaircir et ses gestes perdaient de leur coordination. Sa cage thoracique prête à exploser sous le manque d’oxygène, il fut un instant convaincu que sa dernière heure venait de sonner et son ultime pensée se dirigea vers les deux hommes qu’il venait de perdre au cours de cette mission.
Soudain, il se sentit pris par deux étaux qui le tirèrent en arrière, un au niveau de chaque bras, deux poignes fermes qui eurent tôt fait de le remonter à la surface bouillonnante du torrent en crue. Il était temps, car il réapparaissait à peine à l’air libre que sa bouche s’ouvrait malgré lui pour emplir ses poumons avec avidité. Ce faisant, il aspira involontairement une bonne quantité d’eau qui le fit violemment tousser. Jarval et Calem, qui avaient plongé ensemble dans le trou, l’avaient fort heureusement localisé dans la pénombre au bout d’à peine quelques secondes, et sorti de l’aspirateur aquatique, protégés des chocs par leur tenue et leur casque.

La descente reprit de plus belle et ils passèrent enfin les derniers rapides pour parvenir dans le canyon où le torrent s’étalait en perdant de son intensité. Ils eurent rapidement pied de nouveau et purent, tout en se laissant porter par le courant, regagner la rive gauche où ils s’étaient posés quelques heures plus tôt.

Toussant, crachant, le lieutenant Rigo que le capitaine et le roi n’avait pas lâché sur cette dernière partie du trajet, se laissa tomber face contre terre sur la grève de galets mouillés afin de reprendre ses esprits. Il pouvait à présent sentir sur son visage un liquide tiède glisser le long de ses joues et qui ne pouvait être que du sang provenant de sa blessure au front.
Jarval s’était à peine remis sur ses pieds, qu’il cherchait du regard les silhouettes des autres membres de l’équipe. Un peu plus loin il distingua avec soulagement les deux jeunes filles accompagnées de Gil, qui venaient vers eux en pointant du doigt le ciel rosé de l’aube. Elles criaient quelque chose qu’il ne parvenait pas à entendre. Instinctivement, il se retourna et aperçut aussitôt la formation de dragonnaux qui fonçaient vers eux en piqué. Ils devaient être huit ou neuf et il ne s’écoula pas trois secondes avant que de petites lueurs ne sortent des fins canons qui les équipaient.
— Attention ! cria Jarval en saisissant le lieutenant Rigo par l’aisselle afin de l’aider à se relever.

Calem identifia tout aussitôt la menace et vit l’impact des tirs d’énergie faire éclater les galets à quelques mètres de lui en progressant dans sa direction. D’un mouvement souple, il effectua une roulade sur le côté pour éviter la rafale, avant de se mettre à genoux et de dégainer son arme. Il riposta, alignant un ennemi alors qu’il venait de passer au-dessus de sa tête. L’un de ses tirs toucha le chevaucheur du dragonnal dans le dos et celui-ci s’écroula sur lui-même, dans son harnachement. L’animal désorienté, rompit la formation. Calem se hâta vers les deux officiers de la Garde.
— Vite, il faut partir d’ici !

Ils eurent tôt fait de rejoindre Sali, Iella et Gil et le petit groupe reconstitué se mit à courir sur les cailloux en direction du lieu où les dragonnaux les attendaient.
L’escadrille animalière revint à la charge, canons crachant de rapides éclairs bleutés qui sillonnèrent l’espace dans leur direction. Ils se retournèrent pour mieux évaluer le danger et la zone d’impact, et s’éparpillèrent pour se mettre à couvert derrière les rochers disséminés sur la rive. Jarval prit le fusil d’assaut en bandoulière dans le dos du lieutenant, et ouvrit le feu. Deux dragonnaux touchés reprirent de l’altitude avec des battements d’ailes anarchiques et disparurent à leur vue. Les cinq assaillants restants, effectuèrent un rapide demi-tour pour revenir à la charge. Mais leur tir était trop imprécis sur les silhouettes tapies derrière leurs abris. Iella se dressa fièrement en bandant son arc au moment où un animal passait à quelques mètres d’elle. La flèche siffla dans l’air et alla se ficher en plein dans la poitrine du chevaucheur. Au même moment, deux formes sombres arrivèrent du ciel en piqué dans le dos du groupe d’assaillants en ouvrant le feu à leur tour. C’étaient Davoc et Larci que le lieutenant avait placés en surveillance aérienne pour couvrir leur retour. Deux dragonnaux ennemis allèrent s’écraser contre les flancs du canyon.
Le premier rayon de soleil illumina soudain le théâtre de la bataille d’un éclat flamboyant qui déchira le halo rosé de l’aube finissante. Une nouvelle silhouette se détacha dans le ciel, montée par un homme en noir brandissant une sorte de bâton lumineux rouge sang.
— C’est Zarek ! cria Sali à l’attention du groupe.
— Hâtons-nous, les dragonnaux sont là-bas, derrière ce promontoire ! répondit d’une voix puissante Jarval qui soutenait toujours l’officier commando.

Le groupe se remit à courir sur le rivage caillouteux tandis que dans les airs, l’engagement continuait.


Les deux soldats de la Garde manœuvraient intelligemment entre les trois derniers assaillants, et ils n’avaient pas aperçu le nouveau péril qui arrivait dans leur dos. Placés derrière leurs ennemis, ils ouvrirent le feu, abattant deux hommes-serpents qui s’effondrèrent dans leur siège et dont les animaux rompirent la formation. Le dernier, pourtant indemne, en fit de même, et vira à gauche pour reprendre de l’altitude dans l’intention évidente de s’éloigner de la zone d’engagement. Davoc et Larci ne cherchèrent pas à le poursuivre et viraient à leur tour pour revenir vers les autres quand le dragonnal que montait le Sith arriva dans leur dos.


Le petit groupe contourna le promontoire. Visiblement, les deux gardes en couverture s’occupaient efficacement des assaillants et leur avaient octroyé le répit nécessaire pour revenir jusqu’à leur lieu de départ. Mais quand il y parvinrent, il n’y avait plus qu’un seul animal qui attendait nerveusement le retour de ses maîtres.


Davoc et Larci sentirent la menace derrière eux et tournèrent la tête. Le premier eut le temps d’apercevoir une forme lumineuse allongée tournoyer dans les airs en venant à sa rencontre avant que le sabre laser ne lui tranche la tête. Incrédule, Larci vit l’arme rougeoyante revenir comme un animal bien dressé dans la main de l’homme en noir et un frisson glacé, proche de la terreur, parcourut son échine. Il vira brusquement de bord pour tenter de s’éloigner de ce mystérieux chevaucheur mais une onde de choc invisible balaya son dragonnal qui parut perdre la coordination de ses ailes et partit en vrille vers le sol.


Jarval réfléchit en un quart de seconde.
— Iella, Sali et Calem, partez d’ici ! ordonna-t-il en constatant que seulement trois personnes pouvaient monter sur l’animal qui trépignait d’impatience.
— Hors de question ! cria Calem qui observait la déroute de ses hommes dans le ciel. Il n’y a aucune chance d’échapper à ce Sith si nous prenons les airs ! Il faut l’attendre ici et le tuer !

Le lieutenant Rigo était assis contre un rocher, le visage pâle et ensanglanté, et Sali, qui avait déchiré une bande de tissu prélevé sur la partie inférieure de sa tunique, essayait de lui faire un bandage pour arrêter le saignement. Iella, arc bandé, se tenait prête à toute éventualité. Après s’être débarrassé du dernier garde, Zarek fonçait vers eux. Jarval et Calem ouvrirent le feu. Le Sith effectua de savantes embardées jumelées à d’efficaces moulinets de son sabre laser qui éparpilla les décharges d’énergie autour de lui.
Subitement, tombant du ciel, une masse toute noire le percuta, lui et son animal qui perdit l’équilibre. Le choc lui brisa une aile et le dragonnal du Sith effectua un quatre-vingt-dix degré à droite, passant maladroitement entre deux aiguilles de roche qui s’élevaient puissamment vers le ciel avant de disparaître à la vue de tous.
— Kro’Moo ! cria Iella.

Le dragonnal noir reprit un peu d’altitude en lançant un cri guttural et se précipita vers eux en atterrissant à quelques mètres du groupe.
Sali se releva et courut jusqu’à lui. L’animal émit une sorte de roucoulement en frottant son museau contre sa poitrine tandis qu’elle caressait son front.
— Cet animal a une intelligence hors du commun, commenta Jarval qui cherchait sans succès une trace encore active de l’ennemi.
— On dirait, en effet, répondit le roi. Il semble que notre ami Zarek ne soit pas à l’épreuve de tout malgré ses pouvoirs surhumains.
— Ne nous attardons pas, reprit le capitaine, nous ne savons pas où il a pu passer et d’autres ennemis peuvent surgir à tout moment. Allons, embarquons !

En toute hâte, Sali, Iella et Gil prenaient place sur Kro’Moo quand une autre silhouette volante surgit en planant au-dessus d’eux. Jarval leva son arme et visa.
— C’est Larci ! Ne tire pas, lança Calem à son encontre.

Le soldat leur fit un signe de la main pour indiquer que le ciel était dégagé et se mit à décrire des cercles pour surveiller la zone.
Jarval harnacha solidement Rigo sur son siège avant de prendre les commandes de l’animal restant tandis que Calem montait à l’arrière. Une minute plus tard les trois dragonnaux, Kro’Moo en tête, s’envolaient dans un ciel encore foncé éclairé, à travers une trouée des nuages, par le soleil qui montait au-dessus des pics tourmentés du désert de Sang. Iella observa longuement les lieux en pensant aux trois hommes qui ne rentreraient pas avec eux et ses yeux se figèrent sur les deux aiguilles de roche qui s’élevaient au milieu du canyon. Et elle se souvint.
Dans le micro de son casque, elle annonça.
— Calem, je crois savoir comment localiser le repaire des Kiathes !

Une voix lasse lui répondit.
— C’est parfait, Iella, nous verrons cela dès demain.


Alors qu’ils avaient pris la direction du nord-est, Calem qui scrutait le ciel sur leur arrière poussa une exclamation.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda aussitôt Jarval.
— À cinq heures, au sol.

Le capitaine regarda par-dessus son épaule et après un instant de recherche, parvint à distinguer au loin, sur un plateau ocre une multitude de taches noires qui s’agitaient telles des fourmis aux abords de leur colonie.
— Qu’est-ce que ça peut être ?
— Allons voir, proposa le roi.
— Tu crois que c’est prudent ? Rigo est blessé et il doit être soigné au plus vite.
— D’accord, on continue avec Kro’Moo. Larci ?
— Oui, Sire.
— Allez jeter un coup d’œil là-bas, mais ne vous approchez pas de trop. Dès que vous aurez identifié la chose, revenez vers nous au plus vite.
— Bien, Sire !

Le dragonnal du garde décrocha de la formation et s’éloigna vers le sud. Inspectant soigneusement le ciel, il s’assura de l’absence de danger et prit de l’altitude pour conserver l’avantage en cas d’engagement non souhaité.
Au bout de quelques minutes, sa voix se fit de nouveau entendre dans les écouteurs des casques.
— C’est une armée, Sire.
— Une armée ? s’étonna Calem alors qu’un sombre pressentiment s’insinuait en lui. Quel type d’armée ?
— Des hommes-serpents… ils sont nombreux… difficile à estimer… deux ou trois mille, peut-être plus… ils courent vite et avancent nord-nord-est… c’est une véritable marée humaine…
— C’est plus ou moins la direction d’Édinu, observa Jarval un trémolo dans la voix.
— Larci, vous pouvez estimer leur vitesse ? demanda faiblement le lieutenant Rigo, preuve qu’il avait suivi toute la conversation.
— Difficilement, lieutenant, je dirais aux alentours de quinze kilomètres heure…
— Si ces créatures sont aussi endurantes qu’on le dit, elles peuvent être en vue des murailles de la ville dans trois ou quatre jours, marmonna Jarval.
— À condition qu’elles se dirigent bien vers Édinu, observa le roi, ce qui équivaudrait à une déclaration de guerre de la part de Dark Zarek. J’ai quand même un doute là-dessus.
— Vous voulez que je les suive, Sire ?
— Non, Larci, vous en avez déjà assez fait, rejoignez-nous au plus vite. Nous allons mettre Édinu et les provinces en état d’alerte et organiser la surveillance aérienne de cette armée.

Le dragonnal du garde effectua un long virage pour rejoindre le chemin du reste de l’équipe envoyée sauver la princesse d’Austra la veille au soir.
*
* *

Diva comprit aussitôt que quelque chose n’allait pas et se dressa sur son séant à l’entrée du Sith dans la chambre, repoussant les draps d’un geste.
— Qu’y a-t-il, Maître ?
— Ils se sont enfuis ! s’écria Dark Zarek dans un flot de rage. Ces imbéciles de saurocéphales écervelés n’ont même pas compris comment ils avaient fait pour sortir de la salle du puits !
— Vous n’avez pas pu les rattraper ? insista Diva d’une façon plus rhétorique qu’intéressée puisque la réponse semblait évidente à ses yeux.
— Je les ai sous-estimés ! s’exclama son Maître. Il y a un je-ne-sais-quoi qui m’a échappé… comme si l’un d’eux pouvait finalement se servir de la Force. C’est un sentiment diffus que je ne parviens pas à analyser clairement. Et puis, il y a cet animal… ce dragonnal noir…
— Kro’Moo ? Le dragonnal de la princesse ?
— Sans doute ! Cet animal est prodigieusement intelligent, il m’a abattu en plein vol alors qu’il n’était même pas monté… de sa propre initiative, avant même que je puisse l’apercevoir ou même le sentir. Ma monture s’est écrasée sur les rochers. Grâce à la Force j’ai pu m’en sortir indemne, mais trop tard, ils s’étaient envolés. Et le roi retourne à Édinu.

Sa colère avait été éphémère. À la fin de sa tirade, il avait repris le contrôle de lui-même et retrouvé ce calme qui le caractérisait. Le regard perdu par la fenêtre, il tournait le dos à la Theelin qui se rhabillait en silence, évaluant les suites possibles que cette fuite pourrait avoir sur les événements à venir.
— Nous allons passer à ton plan B, Diva, laissa-t-il tomber froidement.
— Vous voulez dire… tuer le roi ?
— Oui.
— Mais le secret ?
— Si le roi Calem meurt, c’est son frère qui en héritera… et tu contrôles bien le prince Taimi, non ?
— Oui, Maître. Je pense qu’il peut se joindre à nous… c’est qu’il a des rêves de grandeur.
— Parfait. Je vais envoyer Harkass pour mener à bien cette tâche. Inutile que tu t’en charges au risque de te faire découvrir.
— Harkass, l’empoisonneur ? Pourquoi lui ?
— Parce que j’aime sa façon de régler les problèmes, et je n’oublie pas que ma propre mère usait du poison en véritable scientifique pour se débarrasser de ses ennemis. C’est quelque chose que je prise plus qu’un simple coup de pistolet à énergie. Voir quelqu’un partir vers la mort lentement, sans qu’on ne puisse rien y faire, frappe les imaginations et perturbe l’entourage mieux qu’une mort subite. Cela te laissera deux ou trois jours de flottement pour persuader le prince de jouer de notre côté… et à mon armée d’arriver.
— Pour ma part, je préfère l’arme blanche ou une bonne strangulation… quoique les éclairs de Force me plaisent tout autant. Mais Harkass est un assassin sûr et fiable, Maître, c’est un bon choix dans son genre.
— Je sais. Quant à toi, tu dois retourner au plus vite à Édinu pour contrôler les événements à venir. Allez, va !
— Vous comptez vraiment attaquer la cité ?
— Un siège en règle ? Tu n’y penses pas. Pas avec une armée de saurocéphales abrutis. En tout cas, pas sans d’abord avoir agi de l’intérieur de la ville, ma petite apprentie. Et si nous en arrivons là, je compte sur toi pour neutraliser les points clés de sa défense… et aussi pour ouvrir en grand les portes à notre armée. Mais nous n’en sommes pas encore là. Disons que pour le moment, mon geste doit être considéré comme un élément d’intimidation destiné au futur roi Taimi… mon futur vassal, le premier d’une longue série !
— Bien, Maître.

La Theelin acheva de s’apprêter, puis sortit de la chambre sans rien ajouter.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


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Modifié en dernier par Hiivsha le Mer 26 Juin 2013 - 17:19, modifié 3 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 20 Juin 2013 - 21:34   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

OK, c'est lu ! C'est toujours très soigné, mais j'ai trouvé ça un peu moins dantesque que les précédents du fait que, eh bien, c'est manifestement un chapitre de transition, l'action ne surprend pas malgré un certain suspense quant à savoir si un personnage va survivre, on se doute de ce qui va se passer à ce stade, et ça sert à introduire les développements suivant de l'intrigue, donc par vocation, c'est un moins plaisant que les autres chapitres "infiltration". Par ailleurs, j'ai trouvé que le point de vue omniscient finissait par en devenir un peu confus et pas assez immersif pour bien suivre le suspense -mais je ne suis pas fan du point de vue omniscient de toute façon, donc avis à prendre avec des pincettes.

Le lieutenant Rigo, visiblement plus à l’aide


:o

Avec son pistolet, il n’avait quasiment aucune chance de toucher les hommes-serpents dont les formes se détachaient en haut de la falaise mais au moins pouvait-il espérer les faire reculer un peu pour gagner du temps et permettre aux deux hommes de parvenir en bas.


Une fois de plus, une petite virgule avant le "mais" serait appréciable^^

si ces créatures veulent une corde pour descendre, il faudra qu’ils empruntent la leur


Ils ? Elles :oui:

Je passe devant, essayer de me suivre.


Essayez !

sur un plateau ocre une multitude de taches noires qui s’agitaient telles des fourmis aux abords d’une fourmilière.


Aux abords de leur colonie ? "Fourmis" et "fourmilière" aussi près l'un de l'autre, je ne trouve pas ça très classe :neutre:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 20 Juin 2013 - 22:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Que veux-tu dire par "point de vue omniscient" ?
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 20 Juin 2013 - 22:17   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je veux dire qu'on entre dans la tête de chacun des personnages sans changer de paragraphe, le narrateur a les points de vue de tout le monde en même temps, contrairement à un point de vue interne -sans parler du point de vue externe qui n'est que l'œil de la caméra.
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Messagepar Hiivsha » Ven 21 Juin 2013 - 9:58   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Oulà... :shock:

Est-ce que tu pourrais juste copier-coller un ou deux passages pour m'expliquer ta pensée s'il te plait, que je puisse y voir plus clair.

le narrateur a les points de vue de tout le monde en même temps :

sans parler du point de vue externe qui n'est que l'œil de la caméra :


Est-ce quelque chose de particulier à ce chapitre ou quelque chose que je fais en permanence et donc lié à mon style d'écriture ?

Merci de ta lecture et de tes précisions qui m'intéressent fortement. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 21 Juin 2013 - 10:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hum, si tu insistes, mais ça fait un peu long pour un copié-collé :transpire: Par exemple, quand le lieutenant se fait aspirer, on le voit perdre conscience, et puis on voit ses compagnons venir le chercher sans qu'il y ait changement de point de vue, ce n'est donc pas le point de vue de Rigo, ni même celui de ses compagnons venus le chercher, mais celui d'un narrateur omniscient. Et c'est comme ça un peu tout le long du passage jusqu'à ce qu'on revienne avec Darth Zarek : on sait ce que font les personnages positifs même quand ils sont éloignés les uns des autres, et on se glisse parfois un peu dans leurs pensées. Ce n'est pas la première fois que tu fais des incursions hors du point de vue d'un seul personnage, mais sur cette scène d'action précise, j'ai eu un peu de mal à me fixer, du coup, il y en a plus que d'habitude ; mais peut-être était-ce indispensable pour décrire l'action :neutre:

Pour être plus théorique, on peut adopter trois points de vue en écrivant : le point de vue interne, c'est à dire qu'on voit les choses à travers les yeux d'un personnage, même si c'est à la troisième personne, et ce qu'il ne sait pas, on ne le sait pas non plus ("Sev'rance était persuadée que...") ; le point de vue omniscient, là, on a un narrateur au-dessus des personnages qui peut suivre le déroulement de l'action et de leurs pensées ("Sev'rance était persuadée que... elle l'ignorait à ce moment-là, mais de son côté, Gorlan avait bien l'intention de...") ; le point de vue externe, auquel cas, on n'a accès aux pensées d'aucun personnage, juste le visuel comme s'il s'agissait d'un film, on ne connait pas leurs noms tant qu'ils ne les ont pas donnés, on ne peut que décrire leurs expressions faciales pour savoir ce qui se passe dans leur tête, sans certitude ("À son regard intense, la jeune femme à la peau bleue paraissait persuadée que... Néanmoins, l'expression résignée du Mandalorien indiquait qu'il avait plutôt l'intention de..."). Je suis un peu surpris que tu me demandes ça, ce sont juste mes cours de français de collège :transpire:
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Messagepar Hiivsha » Ven 21 Juin 2013 - 10:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mes cours de français remontent quant à eux... à environ 38 ans :paf:
J'avais jamais particulièrement fait attention à ce genre de distinctions en écrivant, mais c'est bien que tu me l'explique... comme ça je pourrai me poser la question de savoir ce que donne un même passage d'un point de vue "omnicient" et du point de vue "interne" pour faire la différence et éventuellement choisir volontairement. Là, c'est plutôt au feeling.

Je dirais qu'instinctivement, j'ai l'impression que dans des scènes d'action, pour mettre le lecteur justement au cœur de cette action et avoir le rendu d'un film en quelque sorte, le style "omniscient" s'impose. Dans l'action on est dans l'action et moins dans les pensées des personnages ou en tout cas, dans les pensées "d'un seul personnage à la fois", puisqu'il faut suivre l'ensemble de la scène. Dans ma pensée, en écrivant les deux scènes des rapides et du canyon avec l'attaque aérienne, la caméra était plus sous un plan "large" et prenait de l'altitude pour décrire l'action... ceci parce que dans les films d'action, je suis de ceux qui n'aiment pas les gros plans (en plus des ralentis :paf: ) :D

Je ne dis pas qu'une scène d'action vécue de l'intérieur d'un personnage n'a pas son intérêt, non... mais à mon sens, ce doit être exceptionnel pour dégager quelque chose de particulier que je n'avais pas en tête dans ce chapitre.

Mais en tout cas, tes précisions m'apportent un plein éclairage sur ce que tu voulais dire, et je comprends mieux en effet ta remarque. Merci.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 21 Juin 2013 - 11:13   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je comprends tout à fait ce point de vue, disons que c'est mieux pour la description, mais moins immersif :)
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Messagepar Den » Ven 21 Juin 2013 - 14:14   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Voilà! J'ai lu le prologue du tome 2 (j'ai juste un tout petit retard, n'est-ce pas :paf: ).

Si tu savais à quel point tu m'as fait plaisir avec cette bataille spatiale! J'adore les batailles spatiales! Et en plus, celle-ci est très bien écrite. Dans la plus pure tradition Star Warsienne! Les dialogues sont percutants et on se demande bien vers quelles régions lointaines tu vas nous emmener.

Tout cela me semble bien prometteur! Je sens que ce tome 2 va être dantesque!

Bonne continuation!
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 21 Juin 2013 - 14:24   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Marrant, elle m'avait ennuyé, moi :transpire: Je trouve le reste de cette histoire infiniment mieux, mieux même que le tome 1 :oui:
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Messagepar Den » Ven 21 Juin 2013 - 15:10   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ah bon? Etrange...^^

En tout cas, si tu as préféré la suite, je vais sûrement être aux anges, moi qui ai déjà beaucoup aimé le prologue :)
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Messagepar Hiivsha » Ven 21 Juin 2013 - 16:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ça, ça dépend... :diable:

La suite est bien différente du prologue et comme tu n'as pas les mêmes goûts que Mitth :lol:
Enfin, tu me diras :wink:
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Messagepar dark alexiel » Ven 21 Juin 2013 - 18:46   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Hum, si tu insistes, mais ça fait un peu long pour un copié-collé :transpire: Par exemple, quand le lieutenant se fait aspirer, on le voit perdre conscience, et puis on voit ses compagnons venir le chercher sans qu'il y ait changement de point de vue, ce n'est donc pas le point de vue de Rigo, ni même celui de ses compagnons venus le chercher, mais celui d'un narrateur omniscient. Et c'est comme ça un peu tout le long du passage jusqu'à ce qu'on revienne avec Darth Zarek : on sait ce que font les personnages positifs même quand ils sont éloignés les uns des autres, et on se glisse parfois un peu dans leurs pensées. Ce n'est pas la première fois que tu fais des incursions hors du point de vue d'un seul personnage, mais sur cette scène d'action précise, j'ai eu un peu de mal à me fixer, du coup, il y en a plus que d'habitude ; mais peut-être était-ce indispensable pour décrire l'action :neutre:

Pour être plus théorique, on peut adopter trois points de vue en écrivant : le point de vue interne, c'est à dire qu'on voit les choses à travers les yeux d'un personnage, même si c'est à la troisième personne, et ce qu'il ne sait pas, on ne le sait pas non plus ("Sev'rance était persuadée que...") ; le point de vue omniscient, là, on a un narrateur au-dessus des personnages qui peut suivre le déroulement de l'action et de leurs pensées ("Sev'rance était persuadée que... elle l'ignorait à ce moment-là, mais de son côté, Gorlan avait bien l'intention de...") ; le point de vue externe, auquel cas, on n'a accès aux pensées d'aucun personnage, juste le visuel comme s'il s'agissait d'un film, on ne connait pas leurs noms tant qu'ils ne les ont pas donnés, on ne peut que décrire leurs expressions faciales pour savoir ce qui se passe dans leur tête, sans certitude ("À son regard intense, la jeune femme à la peau bleue paraissait persuadée que... Néanmoins, l'expression résignée du Mandalorien indiquait qu'il avait plutôt l'intention de..."). Je suis un peu surpris que tu me demandes ça, ce sont juste mes cours de français de collège :transpire:


Hiivsha a écrit:Mes cours de français remontent quant à eux... à environ 38 ans :paf:
J'avais jamais particulièrement fait attention à ce genre de distinctions en écrivant, mais c'est bien que tu me l'explique... comme ça je pourrai me poser la question de savoir ce que donne un même passage d'un point de vue "omnicient" et du point de vue "interne" pour faire la différence et éventuellement choisir volontairement. Là, c'est plutôt au feeling.

Je dirais qu'instinctivement, j'ai l'impression que dans des scènes d'action, pour mettre le lecteur justement au cœur de cette action et avoir le rendu d'un film en quelque sorte, le style "omniscient" s'impose. Dans l'action on est dans l'action et moins dans les pensées des personnages ou en tout cas, dans les pensées "d'un seul personnage à la fois", puisqu'il faut suivre l'ensemble de la scène. Dans ma pensée, en écrivant les deux scènes des rapides et du canyon avec l'attaque aérienne, la caméra était plus sous un plan "large" et prenait de l'altitude pour décrire l'action... ceci parce que dans les films d'action, je suis de ceux qui n'aiment pas les gros plans (en plus des ralentis :paf: ) :D

Je ne dis pas qu'une scène d'action vécue de l'intérieur d'un personnage n'a pas son intérêt, non... mais à mon sens, ce doit être exceptionnel pour dégager quelque chose de particulier que je n'avais pas en tête dans ce chapitre.

Mais en tout cas, tes précisions m'apportent un plein éclairage sur ce que tu voulais dire, et je comprends mieux en effet ta remarque. Merci.


Intéressante votre discutions.
J'ai moi même quelques vague souvenirs des cours maintenant que tu en parles !
Je suis concerné par ce que vous venez de dire car je suis en train de revoir un chapitre de ma fic avec de l'action, et c'est pas facile de tout retranscrire comme dans un film ! Facile pour l'auteur car la scène est dans ça tête :D Mais pour l'écrire sur papier c'est autre chose. Il faut être suffisamment précis dans les descriptions, mais pas trop s'attarder, voir les différents point de vue du persos, si on veut, ou simplement voir la scène de loin avec le point de vue "omniscient" comme tu dis Mitth'raw.
C'est tout un art !
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
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Messagepar Den » Dim 23 Juin 2013 - 14:37   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Chapitre 1 lu!

J'avais trouvé le prologue bien cool, mais ce chapitre 1 est encore meilleur! Mitth', tu avais raison!

On ressent bien la solitude d'Isil, on n'a aucun problème pour se mettre à sa place. On peut d'ailleurs dire qu'elle n'est pas dans une situation très... confortable.

Je sens beaucoup de potentiel sur la planète sur laquelle Isil se trouve. J'ai hâte de tout savoir sur cette mystérieuse planète. Je suis sûr qu'Isil va nous faire rêver à nouveau!

Vraiment, c'est du beau boulot! Vivement que j'ai le temps de lire la suite! :)
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Messagepar Hiivsha » Mer 26 Juin 2013 - 17:17   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

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24 - Sur les traces d'Isil


Le service médical, alerté par Calem qui s’était décidé à rompre le silence radio avec la capitale, attendait sur les pelouses de la Cité Royale, à l’arrière du Palais. Dès qu’ils eurent atterri, deux brancardiers, un médecin à barbe grisonnante et une infirmière prirent en charge le lieutenant Rigo qui protesta pour la forme.
— Mais je vous dis que je vais bien, capitaine… un pansement et ça ira ! s’exclama-t-il en tentant de se dresser sur son séant.
— Hors de question, répliqua le docteur, homme d’un certain âge, après l’avoir rapidement examiné, au vu du choc que vous avez reçu, mieux vaut passer un scanner pour éviter toute surprise par la suite ! D’autant qu’il va vous falloir un certain nombre de points de suture pour vous recoudre le cuir chevelu.

Il fit signe aux brancardiers de prendre la direction du centre médical aménagé sous les bâtiments de la cité. Sali adressa un signe amical de la main au lieutenant qui se rallongea sur sa civière avant de fermer les yeux. En réalité, il se sentait moins bien qu’il ne voulait le laisser paraître et il plongea dans une semi-inconscience au cœur de laquelle les bruits environnants devinrent des murmures diffus.
— J’espère qu’il n’y aura aucun traumatisme grave, murmura la princesse.
— Je connais Rigo, intervint Jarval, il a la tête dure… ce ne sera rien ! À présent, Sire, il vous faut prendre des mesures sans tarder !

Calem, qui accusait la fatigue d’une nuit sans sommeil et des efforts physiques qu’ils venaient tous d’accomplir, poussa un profond soupir.
— Entendu, réunissez d’urgence le Conseil de Sécurité… disons dans deux heures… profitez-en pour prendre une bonne douche et reprendre une allure civilisée.

Jarval sourit devant le visage décomposé du jeune monarque.
— Je crois que nous en avons tous bien besoin, Sire. Dans deux heures… ce sera fait !

Il salua et s’éloigna en compagnie du soldat Larci pendant que des gardes prenaient en charge les dragonnaux pour les emmener dans leur corral. Avant qu’ils ne s’en aillent, Sali caressa affectueusement le front de Kro’Moo qui lui rendit son geste de plusieurs frottements du museau.
— Tu as été courageux, murmura la princesse, je suis certaine que tu es très intelligent.

L’animal hocha plusieurs fois la tête en poussant une sorte de bramement.
— Je crois qu’il est d’accord avec toi, traduisit Iella avec un petit rire. Je sais que les dragonnaux sont parmi les animaux les plus intelligents de la planète, mais je crois que Kro’Moo les surpasse tous… je suis presque certaine qu’il nous comprend lorsqu’on lui parle.

Le dragonnal acquiesça en réitérant son cri puis se décida à suivre les gardes vers le bâtiment qui hébergeait ses confrères.
— Je ne sais comment vous remercier, tous, d’être venus à mon secours, commença Sali d’une voix pleine d’embarras. J’étais vraiment désespérée…

Iella passa un bras autour de ses épaules.
— N’y pense plus, Sali, nous devions le faire, c’est tout.
— Mais des hommes y ont laissé leur vie…
— Ce n’est pas ta faute… dans une guerre, il y a toujours des victimes.
— Nous ne sommes pas en guerre.
— Ça… nous risquons de le savoir très vite ! C’est le lot des militaires d’exposer leur vie pour en sauver d’autres.
— Mais toi… pourquoi es-tu venue ?
— Moi ? Parce que… je me sens un peu responsable de toi.
— Responsable ? Je ne comprends pas.
— Ça viendra… il va falloir que je vous parle… à toi et à Calem et le plus tôt sera le mieux. Mais pour l’instant, je crois que nous avons besoin d’un bon bain, d’un bon repas et d’un peu de repos. N’est-ce pas, Gil ?

L’adolescent découvrit largement ses dents blanches comme il savait si bien le faire.
— Oui, Iella, j’ai une faim de loup… et un bon bain me fera le plus grand bien… je suppose que je ne peux pas venir le prendre avec vous ?

Iella ouvrit de grands yeux.
— Non, petit voyou… tu as largement passé l’âge de prendre le bain avec les dames… en tout cas, tu le feras désormais dans d’autres circonstances, avec d’autres filles… quand le moment sera venu.

Gil fit semblant d’être peiné et baissa la tête en jetant un petit regard triste par-dessous ses sourcils.
— Pourtant, je proposais ça en toute innocence… en toute amitié…
— C’est ça... continua Iella en riant, qui est-ce qui se pavanait l’autre jour en criant haut et fort qu’il était un homme accompli en pleine possession de sa virilité ?
— Je ne sais pas, mentit l’adolescent en se laissant gagner au rire de son amie.
— Eh bien, tu n’avais qu’à te taire. Un bain pour les dames, un bain pour Gil.
— Compris, bougonna ce dernier en emboîtant leur pas vers le palais.


Namina les accueillit des larmes au bord des yeux. Elle s’était fait un sang d’encre depuis leur départ et n’avait pas fermé l’œil de toute la nuit, s’attendant aux pires nouvelles. Sa joie de revoir Iella fut aussi grande que celle de serrer la princesse dans ses bras.
Aussitôt le personnel du palais s’activa pour préparer un repas digne de ce nom ainsi que les piscines privées qui servaient aux ablutions des uns et des autres. Ce fut avec un évident plaisir quasi charnel que les deux sosies retrouvèrent la vaste salle de bain des appartements privés de la princesse d’Austra pour entrer dans d’eau chaude et parfumée, à la surface de laquelle une couche de mousse frissonnante ondulait paresseusement.

Calem eut moins de temps pour se prélasser car la journée était déjà à son apogée et le temps paraissait se rétrécir sous le pas de course de l’armée d’hommes-serpents qui convergeait peut-être vers la capitale. Alors que les deux jeunes filles étaient étendues, l’une à côté de l’autre en se tenant la main comme deux sœurs, dans leur bain régénérant, les yeux mi-clos repassant en revue les événements douloureux des dernières heures, le monarque, après une douche rapide et un repas frugal, se dirigeait vers la salle du Conseil où l’attendaient déjà les principaux responsables de la sécurité du royaume.

Ce fut Orn Mitra qui tira la première salve sans même attendre que les personnes présentes s’assoient autour de la longue table de réunion.
— Sire ! Quelle inconscience ! Sauf le respect que je dois à Votre Majesté, il me faut vous dire combien je suis en désaccord avec ce genre d’initiative… cette façon inconsidérée que vous avez de mettre en péril votre personne ! Je me dois de vous rappeler que vous appartenez au Royaume… vous n’êtes pas un vulgaire soldat qui peut se permettre de risquer ainsi sa vie… quelle qu’en soit la raison !

Le twi’lek était pâle d’une colère rentrée qui refusait de s’extérioriser par respect pour la personne à qui il s’adressait. Ses reproches n’en étaient pourtant pas moins explicites et directs ce qui lui attira immédiatement une réflexion cinglante du prince Taimi.
— Vous semblez oublier que vous vous adressez au roi, monsieur le Ministre, gardez votre rang !

Calem posa une main sur le bras de son cadet comme pour lui demander de se calmer.
— Je dois dire que je soutiens totalement monsieur le ministre de la Sécurité, affirma Proo Rabo’Par pourtant laconique par nature lors de telles réunions. Vous n’aviez tout simplement pas le droit de vous lancer dans une pareille aventure. Nous avons des structures et des unités pour faire face à de telles situations…
— J’avais le droit moral de le faire, le coupa Calem qui semblait accepter avec patience les admonestations dont il était la cible. Il s’agissait de ma future épouse et le temps pressait. Vous ne savez pas à qui nous avons à faire… pour ma part, je commence à peine à le comprendre.
— Un commando bien entraîné aurait pu mener l’opération à bien, sans risquer votre royale personne, reprit à son tout le général Pardo. Je suis d’accord avec ces messieurs, un roi ne peut pas agir à sa guise lorsque sa sécurité est en jeu.

Taimi ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose avant de se raviser. Le monarque inspira profondément et échangea un rapide coup d’œil avec le capitaine Hor’Gardi qui se tenait silencieusement, un peu en retrait du groupe qui se serrait autour du roi.
— Prenons place, invita le souverain désireux de clore la conversation en montrant la table ovale. J’ai entendu vos reproches et ne croyez pas que j’en fais fi… mais nous avons un tout autre ordre du jour à explorer, bien qu’il soit directement relié à l’expédition à laquelle vous me reprochez tant d’avoir participé.

Dans un léger brouhaha feutré, chacun prit place autour de la table. Il y avait là une douzaine de personnes, dont quelques-unes en uniforme, toutes en lien avec la sécurité du Royaume. Deux gardes armés fermèrent les grandes portes et se figèrent de chaque côté à l’extérieur de la pièce.
— Mesdames, messieurs, permettez-moi de vous remercier d’être accourus aussi vite de façon totalement imprévue, commença le monarque en préambule, mais la situation l’exige… situation qui risque de se complexifier dans les heures à venir.

Quelques murmures intrigués répondirent indirectement à son introduction avant qu’il ne reprenne la parole.
— Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, le capitaine Hor’Gardi va vous brosser un bref topo de ces dernières heures.

Puis il fit signe à Jarval de continuer. Ce dernier s’empara d’une télécommande posée à côté de lui et activa une holoprojection qui s’éleva au centre de la table depuis un projecteur fixé au plafond.
— Voici le désert de Sang et la forteresse tenue par ce Zarek… commença le capitaine qui brossa ensuite un rapide résumé de la situation telle qu’ils avaient pu la découvrir le matin même.


Lorsqu’il eut terminé, le général Pardo prit la parole.
— Capitaine Hor’Gardi, a-t-on une idée précise de la direction prise par ce… rassemblement de créatures ?
— J’ai personnellement pris sur moi d’envoyer une escadrille de reconnaissance dans la région, il y a une heure de cela, répondit Jarval. Dès qu’elle aura un contact visuel, nous en serons informés pour pouvoir faire un point plus précis. Mais la direction qu’ils avaient lorsque nous les avons aperçus laisse à penser qu’ils viennent sur nous.
— Pour l’instant nous devons agir comme si leur cible était Édinu, remarqua le roi.
— Mais enfin, qui est ce Zarek qui les commande et quel but poursuit-il ? intervint d’une voix aigrelette une femme d’une soixantaine d’année qui n’était autre que Falori Gaudru, gouverneur militaire de la capitale.
— Difficile à dire, répondit le roi. Il semble poursuivre un but plutôt personnel pour lequel il a besoin de moi : accéder au Temple d’Édin.

Des murmures suivirent la déclaration du monarque.
— Le Temple ? s’indigna un homme à la tête soigneusement poncée, affublé d’une longue tunique blanche et or. Pourquoi n’en ai-je pas été prévenu, Sire ?

C’était Hasgroth, le Grand-Prêtre d’Édinu, représentant le Temple auprès du souverain. Calem répondit avec un geste d’agacement.
— Vous l’auriez été… mais tout cela s’est passé si vite… et le plus grand secret était de mise pour la sécurité de la princesse d’Austra. Mais voilà, maintenant vous êtes au courant. Et ce fait est classifié au plus haut niveau et ne doit pas sortir de cette salle.
— Le Temple doit rester vierge de tout étranger à l’Ordre d’Édin, rappela le Grand Prêtre. Seul le roi peut déroger en cas de besoin avéré à cette règle en tant que Grand Maître de l’Ordre !
— Et je ne compte pas accéder à la demande de ce Seigneur Sith, affirma Calem… surtout pas alors qu’il tente de me forcer ainsi la main !
— Mais peut-être pourrions-nous discuter avec cet homme ? suggéra Taimi. Après tout, il est peut-être possible d’éviter un conflit ouvert avec lui et son armée d’hommes-serpents. Proposons-lui une rencontre en terrain neutre afin que nous puissions savoir exactement quel but il poursuit.
— C’est une excellente idée, approuva le général Pardo. Il vaut toujours mieux connaître son adversaire avant d’avoir affaire à lui.
— Mais cet homme a enlevé la Princesse Sali et fait prisonnier notre roi ! s’exclama Orn Mitra. Si on doit discuter avec lui, ce sera lorsqu’il aura été fait prisonnier pour s’expliquer devant la justice !
— J’approuve ! s’exclama Far-Dur, une grande créature de près de deux mètres dont la tête était recouverte de petites cornes. Nous ne pouvons traiter avec un criminel !
— Monsieur le ministre de la Justice préfère sans doute traiter avec une armée de peut-être cinq mille hommes alors que la garnison d’Édinu n’en compte que les deux-tiers ? railla le général en frappant du poing sur la table.
— Calmez-vous, messieurs, intima Calem qui sentait sa patience s’amenuiser.
— Qu’attendons-nous pour faire venir des renforts de nos provinces ? clama la gouverneur de la ville.
— Ce sera fait dès que nous aurons une certitude, précisa une autre créature en uniforme qui portait élégamment un antique monocle sur l’œil gauche.

Elle ressemblait en tout point aux habitants de la lointaine planète Bothawui. C’était le commandant militaire de la place.
— Quelle certitude, colonel Fey’Lark ? demanda Falori Gaudru.
— La certitude que d’autres régions ne sont pas menacées, répondit Orn Mitra en coupant la parole à l’officier supérieur. Nous ne pouvons dégarnir nos provinces sans en étudier l’impact. Mais ne vous inquiétez pas, notre garnison saura bien défendre la ville derrière ses hautes murailles devant une bande de sauvages incultes et indisciplinés. N’est-ce pas, colonel ?
— Affirmatif, monsieur le Ministre, il n’y a aucune crainte à avoir de ce côté-là ! répliqua le bothan sur un ton péremptoire qui ne souffrait pas la contradiction. Toutes les mesures seront prises pour assurer la sécurité de la ville et de ses habitants, aussitôt que nécessaire.
— Je persiste à dire que nous devrions contacter ce Dark Zarek pour connaître ses intentions, persista le prince Taimi.


L’après-midi était bien avancée lorsque le Conseil s’acheva. Le cadet du roi boudait comme à son habitude, n’ayant eu gain de cause sur aucun des points qu’il avait soulevés, et il s’éloigna en compagnie du général Pardo sous l’œil inquiet de Calem.
— Le général prête trop l’oreille aux dires de mon frère, se plaignit-il auprès de Jarval.
— Peut-être ont-ils raison ? Ne devrions-nous pas trouver un terrain d’entente avec Zarek plutôt que de le combattre ?
— Je ne sais pas… mais si le problème avec ce Sith s’aggrave, je le mettrai à l’ordre du jour du Conseil Planétaire.

Le soir même, toutes les garnisons du royaume étaient placées en état d’alerte tandis que les observations aériennes faisait état d’une rapide avancée de la masse désordonnée d’hommes-serpents vers la capitale.
— Ne devions-nous pas attaquer les premiers avec des frappes aériennes préventives ? avait proposé Jarval lors du repas du soir auquel il était invité, comme souvent. Nous pourrions peut-être les stopper dans leur élan et leur faire rebrousser chemin ?
— Je me refuse à être l’agresseur initial, avait simplement répondu Calem qui avait détourné la conversation sur un autre sujet.


Le lendemain avait vu une certaine fébrilité dans les états-majors où les rapports ne cessaient d’affluer. Des mouvements de troupes avaient été initiés en fonction des différentes stratégies élaborées. La plupart des portes de la ville avaient été fermées et les autres placées sous surveillance, et un plan d’évacuation des faubourgs hors murailles vers l’intérieur de la cité avait été mis au point par les autorités en cas d’attaque avérée. Pourtant Calem ne pensait pas que Zarek irait jusqu’à une véritable déclaration de guerre. Selon lui il s’agissait plutôt d’une manœuvre d’intimidation visant sans aucun doute à négocier ce qui lui tenait tant à cœur, c'est-à-dire l’accès au Temple d’Édin. Le roi prit des nouvelles du lieutenant Rigo, toujours en observation à l’hôpital de la Cité Royale, et Jarval s’était occupé du renforcement de la sécurité du Palais, celle de la ville revenant au colonel Fey’Lark.

Enfin, malgré la menace extérieure qui pesait sur la capitale, Calem avait tenu à entendre Iella au sujet des Kiathes. Il l’avait fait amener par Jarval dans la salle des cartes de l’état-major enterré où elle avait recommencé l’examen minutieux de la zone dans laquelle elle supposait avoir été gardée prisonnière.
— C’est en voyant ces deux grandes aiguilles dans le canyon, hier, que ça m’est revenu, expliqua-t-elle. Deux grands pics jumeaux, comme deux cheminées rougeâtres qui se dressaient au-dessus de la forêt. Je les ai clairement vus lorsque Jazor m’a emmenée chez Gau’Am-Soor alors que nous nous envolions.
— Deux pics jumeaux, répéta le militaire qui manipulait les cartes, zoomant et dézoomant avec une aisance remarquable, voyons… tout me porte à croire que vous parlez du massif de l’Aurin. C’est un ensemble de montagnes entouré de vastes maquis labyrinthiques et sillonné d’innombrables gorges très étroites et de vallées d’altitude. Je ne serais pas surpris que nous puissions trouver là, ce que nous cherchons.

Inlassablement, il faisait défiler des kilomètres carrés de terrain, affinant sa recherche en saisissant de multiples critères au fur et à mesure que les souvenirs de Iella se précisaient.
— Vallée… forêt… quel type d’arbres ? demanda-t-il.
— Ils étaient grands, très hauts, une centaine de mètres… avec de grandes branches tombantes à aiguilles…
— Des méléacés ?
— Je pense, oui, ça y ressemblait en tout cas.
— Une forêt de méléacés avec deux pics jumeaux…
— Comme deux cheminées ocres…

L’image se figea sur une zone de montagnes.
— Comme les pics de Zapestre ? fit le militaire avec une lueur d’espoir dans les yeux.

Ceux de Iella s’agrandirent et elle pointa le doigt vers deux colonnes rocheuses qui se dressaient au centre de l’holocarte.
— Oui, c’est ça ! s’exclama-t-elle, c’est totalement ça !

Une exclamation parcourut le petit groupe. Iella continua.
— Voyez, là… la plaine forestière et ici la vallée d’où nous avons décollé.
— Formidable, commenta Calem. Il ne reste plus qu’à situer la gorge qui donne accès au repaire.
— Nous avons marché sous la terre environ trente minutes, pas très vite mais d’un bon pas tout de même, précisa la jeune fille.
— Disons quatre kilomètres heure, calcula Jarval à haute voix, soit deux kilomètres sous la montagne… le parcours était sinueux ?
— Non plutôt rectiligne, dans des galeries larges et des escaliers bien entretenus…
— Tracez un cercle de deux mille mètres depuis le haut de cette vallée, suggéra le capitaine au militaire qui s’exécuta promptement.

Tous les regards convergèrent vers la ligne lumineuse qui traversait le décor. D’un côté des monts, la vallée puis la plaine, de l’autre un relief torturé, haché par de nombreuses gorges.
— Ici, fit Iella en interrompant leur quasi rêverie. Je crois que c’est cette vallée… avec la cascade et le petit lac… les grottes doivent se trouver à peu près ici !

Elle avait plongé le bras dans la lumière holographique pour préciser sa pensée.
— Tu en es sûre ? interrogea Calem doucement.
— Oui, pratiquement… à quatre-vingt-quinze pour cent.
— Bien, coupa Jarval, dans ce cas messieurs, nous allons travailler sur cet objectif.

Il s’était tourné vers les deux officiers des services de renseignements qui avaient assisté silencieusement à la séance de recherche. L’un deux, un commandant, prit la parole.
— Je propose d’envoyer tout d’abord sur place un petit commando spécialisé pour recueillir le maximum d’information. Si réellement il s’agit du repaire dont mademoiselle Budhaasio nous a parlé, il y aura des traces repérables. Ensuite, nous envisagerons une opération de plus grande envergure pour un assaut coordonné entre l’entrée principale du repaire et la vallée située derrière les monts, afin d’éviter que les bandits ne puissent s’échapper par là.
— Je vous laisse faire, commandant Kalker, reprit Calem. Même si pour l’instant, cette opération n’est pas notre principale préoccupation, je vous charge de la préparer minutieusement pour la mener à bien au moment le plus opportun…
— Bien entendu, Sire, d’autant plus qu’avant de donner l’assaut, il nous faudra être certains que les oiseaux soient dans leur nid… ce serait dommage de gâcher un si beau coup de filet.
— C’est exact, il ne nous faudra agir que lorsque les Kiathes seront dans leur repaire. Je veux avoir la bande au grand complet !
— Bien sûr, Sire. Je vous tiendrai au courant.
— Entendu, commandant, mais seulement le capitaine Hor’Gardi ou moi et personne d’autre. Agissez en toute discrétion… je ne serais pas étonné que ce Jazor ait des accointances avec du personnel de l’administration du palais.
— Compris, Votre Majesté.

Comme le petit groupe se disloquait, Calem se tourna vers Iella et lui prit les mains.
— Je te remercie de ton aide et je te promets de tout faire pour mettre cette bande hors d’état de nuire.

Les doigts de la jeune fille accentuèrent leur pression sur ceux du roi.
— Je sais… il faudra faire attention à leurs éventuels otages, Calem.
— Nous prendrons ce fait en compte lorsque nous établirons notre plan d’action. Je…

Il s’interrompit alors que leurs phalanges s’entremêlaient doucement. Ce fut la jeune fille qui retira sa main la première en baissant la tête.
— Je ferais mieux d’y aller, fit-elle l’air confuse.
— Sans doute, murmura Calem, Jarval va te raccompagner.

Ce dernier toussota. Il leur avait discrètement tourné le dos pendant ce bref moment embarrassant.
— Ça va de soi, répondit-il sobrement en prenant Iella par le bras pour la guider vers la sortie des bureaux de l’état-major.
*
* *

Il avait coupé tous les circuits non nécessaires à l’avancée du vaisseau dès qu’il était entré dans la nébuleuse irisée qu’il considérait d’un œil admiratif. Hiivsha était pris d’un doute. Se pouvait-il réellement qu’Isil fut venue se perdre dans cet endroit isolé, loin des derniers systèmes connus de la galaxie ?
Des éclairs traversaient silencieusement ce ciel coloré dont la beauté était comparable aux aurores boréales qui avaient lieu dans le nord d’Adarlon à certaines époques de l’année.
— C’est magnifique, murmura le contrebandier entre ses dents.

Une pléiade de sons modulés accueillit son commentaire.
— Qu’est-ce qui cloche avec le motivateur d’hyperdrive ? Il marchait bien quand on l’a coupé.

P2-A2 répondit d’un ton impatient.
— Ok, ok, je vais voir dans la galerie technique.

Hiivsha se leva et s’enfonça dans les entrailles du YT-1100 jusqu’à une sorte de placard sans plancher dont l’échelle descendait dans les gaines techniques. Il ne fut pas long à comprendre. Une multitude d’éclairs sillonnaient l’étroite galerie en jouant avec les composants et les cartes électroniques.
— De l’électricité statique ! s’écria-t-il en retirant violemment la main qu’il avait posée contre l’un des appareils, sous l’effet d’une décharge fort heureusement modérée.

Il n’y avait malheureusement rien à faire, et il revint précipitamment dans le cockpit pour se jeter dans son siège de pilote.
— Cette nébuleuse va finir par nous faire frire ! Je l’ai sous-estimée. Elle ne s’en prendra pas seulement aux circuits sous-tension. Son potentiel électrique est capable d’endommager même les circuits éteints.

Le droïde trépigna bruyamment.
— Je ne sais pas, répondit le contrebandier, il est hors de question de faire demi-tour. Espérons que l’isolation que j’ai installée permettra de récupérer un maximum de circuits lorsque nous serons sortis d’ici.


Les heures qui suivirent furent angoissantes mais le Choupy IV semblait encaisser le choc. Les moteurs subliminiques tenaient en tout cas le coup et l’appareil finit par sortir du champ de l’étrange nébuleuse. Aussitôt, le système d’Édena apparut d’abord sur leur écran, puis à leur vue.
— Incroyable ! murmura Hiivsha, ainsi, il y a donc bien un soleil… et une… deux planètes… en tout cas, une planète et sa lune.

P2-A2 protesta de nouveau.
— Oui je sais, ce système n’est pas répertorié… comme l’a supposé Maître Go… peut-être a-t-il été réellement effacé des bases de données galactiques ?

Nouvelle émission de bips en tout genre de l’astromécano.
— Je ne sais pas, soupira le contrebandier, par quelqu’un qui voulait préserver son existence… ou cacher un secret ? Qui sait ? En tout cas, on va pas tarder à entrer dans son atmosphère.

À l’approche de la planète, ils purent découvrir les colorations variées reflétées par sa surface, distinguer ses océans, ses déserts, des forêts, ses montagnes, son atmosphère nuageuse… Hiivsha exultait.
— Voilà une magnifique planète… que je sois damné s’il n’y a pas de la vie là-dessus avec un environnement aussi riche et varié ! P2, branche les scanners, nous allons effectuer un cycle orbital afin d’en étudier les moindres recoins… et recherche en particulier tout signal sur la fréquence d’émission de la balise du vaisseau d’Isil.

Le cargo commença sa révolution autour de l’astre toutes antennes dehors tandis que les données affluaient vers l’ordinateur de bord. Progressivement, une planète holographique se dessinait au-dessus du plan d’une console réservée au navigateur, et dessus s’inscrivaient une multitude de points lumineux de différentes couleurs indiquant les zones rassemblant de la vie animale.
— Il y a de nombreuses villes, commentait Hiivsha fasciné, il ne peut s’agir que d’une civilisation évoluée. C’est tout simplement fantastique ! Si Isil est arrivée ici, elle doit être sûrement quelque part… à nous de la retrouver… P2, active les brouilleurs pour éviter que leurs radars, s’ils en ont, ne nous détectent…

Il fut interrompu par une tirade quasi-musicale de son droïde qui le sortit de sa rêverie.
— Quoi ? Où ? fit-il en revenant s’asseoir sur son siège. Tu es certain qu’il s’agit de sa balise ?

Il manipula plusieurs interrupteurs jusqu’à ce qu’un signal de modulation s’affiche sur un écran, accompagné d’un code républicain qui indiquait bien l’immatriculation du vaisseau qu’Isil pilotait lorsqu’elle avait disparu.
— Localisation ?

P2-A2 connecté à l’ordinateur central du cargo, frétillait comme un enfant impatient de revoir quelqu’un de cher. Mais Hiivsha ne s’étonnait plus des réflexes de son droïde qui lui paraissait souvent plus humain que bon nombre de créatures qu’il avait rencontrées dans ses pérégrinations galactiques.
— Oui, je vois, voici les coordonnées… attend, on va les afficher sur la carte que l’ordinateur vient de composer… ici !

Il posa son doit sur un écran, sur une zone colorée en jaune.
— En plein désert, souligna-t-il une pointe de déception et une once d’anxiété dans la voix.


Un nuage de sable s’éleva dans l’azur du désert comme le Choupy IV se posait à un jet de pierre du chasseur à demi enseveli, source du signal que P2-A2 avait repéré quelques heures plus tôt depuis l’espace.
Le bruit des moteurs s’estompa et la rampe s’affaissa doucement jusqu’à se poser sur le sol brûlant. Hiivsha jeta un coup d’œil sur son databracelet et sut que c’était le début de l’après-midi. L’air suffoquant du désert s’engouffra dans la carlingue lorsqu’il déverrouilla l’écoutille de sortie et du sable encore en suspension s’engouffra à l’intérieur du sas. La chaleur ambiante le décida à abandonner sa veste de cuir qu’il lança sur un strapontin, et il descendit la rampe en bras de chemise. Le sable était très fin et ses pieds s’enfoncèrent légèrement dès qu’il marcha dessus. Un regard circulaire le convainquit qu’il n’y avait pas âme qui vive dans le coin et, d’un geste satisfait, il tapota la crosse de son blaster avant de s’élancer d’un pas vif vers le petit vaisseau.

Il ne s’attendait évidemment pas à y trouver Isil mais il fut pourtant presque soulagé de ne voir personne à l’intérieur du cockpit, signe qu’elle s’en était extraite vivante. Naturellement, il n’y avait aucune trace de pas autour du chasseur, le vent ayant largement eu le temps de les effacer. Se hissant sur l’aile de l’appareil, il parvint jusqu’au niveau de l’habitacle mais n’y décela rien d’anormal. Sur le baquet se trouvaient un casque de pilote et une combinaison de vol qu’Isil avait abandonnés avant de se mettre en route. Inconsciemment, il attrapa cette dernière et la tripota un instant entre ses doigts sans même savoir pourquoi. Peut-être voulait-il retrouver des effluves familières sur le vêtement ? Assis sur le rebord du cockpit, il laissa son regard errer longuement au-delà des dunes jaunes pour ressentir le profond sentiment de découragement que la Padawan avait sûrement éprouvé quelques semaines plus tôt au même endroit. Où était-elle partie ? Était-elle arrivée quelque part ou devait-il s’attendre à retrouver, peut-être par hasard, un squelette blanchi par le soleil enfoui dans une bure de Jedi ?

Le contrebandier secoua la tête pour chasser de son esprit ces sombres pensées. Non ! Isil était un Jedi et la Force était avec elle ! Il était évident qu’elle avait su triompher d’une telle situation !
Il n’y avait plus rien à faire sur place et il s’en retourna jusqu’au cargo pour faire le point. Le petit droïde l’accueillit bruyamment.
— Non, mon vieux, répondit-il, elle n’est pas là… et c’est tant mieux. Je ne vois pas comment elle aurait pu survivre deux mois dans cet enfer.

Il se rendit au carré de l’équipage et se servit une grande tasse de café brûlant avant de se raviser et de prendre une bière glacée dans le réfrigérateur.
— Reste à établir un plan pour la retrouver, fit-il tout haut en décapsulant la canette avant de verser le liquide moussant dans sa vieille timbale. Impossible de savoir par où elle est partie. Allons examiner les lieux de plus près.

Il changea de pièce et s’arrêta devant la console des cartes pour afficher la représentation du pays dans lequel il avait atterri. Vers le nord s’étendaient des steppes et des montagnes présentant peu ou pas de population. Vers le sud l’erg était immense et si Isil était partie par là, elle n’avait aucune chance d’avoir survécu. Restait l’ouest et l’est. À l’ouest, au-delà du désert se trouvaient des villes de moindre importance mais elles-mêmes fort éloignées, tandis qu’à l’extrême est, le désert devenait progressivement rocheux à une distance sans doute accessible à un serviteur de la Force. Au-delà de faibles montagnes, s’étendait ensuite une vaste région fertile irriguée par un grand fleuve et ses affluents et qui se terminait en bordure d’un océan où se dressait une grosse ville qui, au vu de son importance comparée aux autres, devait être la capitale des lieux.

Hiivsha regardait pensivement la projection holographique de la planète perdue au cœur de la nébuleuse HX107. La densité de population était très faible mais régulièrement répartie sur l’ensemble de sa surface ce qui tendait à prouver que la civilisation qui l’habitait avait suffisamment évolué pour exploiter l’ensemble de l’astre qui l’accueillait.
Comme l’astromécano l’interrogeait impatiemment, Hiivsha éteignit la projection et vida sa bière.
— Nous partons pour cette ville. Si la Force a su guider Isil et si elle a pu regagner la civilisation saine et sauve, c’est sans doute là qu’elle sera allée pour demander de l’aide. Peut-être y’a-t-il un astroport ? Bien que maintenant que j’y pense, je n’ai décelé aucun trafic aérien conséquent.

Rangeant la timbale dans un compartiment après l’avoir rincée dans l’évier, il regagna son siège de pilote et ralluma les moteurs, soulevant de nouveau un énorme nuage de sable autour de lui dont il ne tarda pas à s’extirper.
Passant en revue la carte des environs de la ville vers laquelle son choix s’était porté, il commenta à l’intention de son droïde.
— Comme nous ne savons rien des autochtones, et que Choupy représente malgré tout notre seule chance de repartir d’ici, nous n’allons pas nous poser trop près de cette cité. Il va falloir trouver un endroit isolé pour le cacher. Je propose de passer par le nord. Il y a une chaine de hautes montagnes qui vont nous permettre de nous dissimuler un maximum à des regards indiscrets et à d’éventuels radars. Nous trouverons bien une vallée isolée pour nous poser en toute sécurité, vu la faible densité de population des lieux.

Visiblement l’astromécano approuva dans une série de bips et de tonalités ondulatoires.
Volant au raz des montagnes, le cargo continua sa route jusqu’à ce que son pilote finisse par trouver ce qu’il souhaitait. Une étroite vallée perdue entre les monts et, selon le scanner, vierge de toute présence humaine, l’ordinateur n’ayant identifié que quelques animaux classiques de ce type d’environnement.
Le YT-1100 se posa en douceur sur une prairie verdoyante à l’herbe rase.
— Un vrai petit coin de paradis, s’exclama Hiivsha en descendant la rampe du vaisseau. Rien n’y manque, hormis peut-être une petite ferme là-bas, près de la rivière.

P2-A2 émit des bruits éloquents.
— Bien entendu, lui répondit le contrebandier, il y aurait une joie terrasse fleurie, avec deux chaises longues pour prendre le soleil, moi et Isil, en sirotant un bon cocktail que tu nous aurais apporté.

Le droïde se trémoussa au bout de ses bras-roulettes.
— J’aime les histoires qui finissent bien, laissa encore échapper l’adarlonien avec un gros soupir.

Puis il fit descendre de la soute une petite motojet.
— Tu vas rester ici, ordonna Hiivsha au droïde et t’enfermer dans le vaisseau. Personne ne doit y pénétrer. En cas d’urgence, s’il y avait des complications qui nécessitent que tu déplaces Choupy, fais-le et envoie-moi les nouvelles coordonnées sur mon communicateur. Je compte sur toi P2 !

L’astromécano frétilla en émettant ses habituels sons électroniques.
— Oui, je vais essayer de revenir avec elle. Sois sage mon grand, j’espère ne pas en avoir pour trop longtemps.


Il avait dit ces deux dernières phrases dans le seul but de rassurer son compagnon électronique, ne sachant pas lui-même par quel bout il allait bien pouvoir prendre cette quête. Ayant enfourché son speeder bike, il lança le moteur et s’éloigna à travers la prairie laissant le pauvre P2-A2 tout dépité de se retrouver seul dans ce territoire inconnu. Son dôme pivota vers des animaux qui paissaient à une centaine de mètres de lui et qui levèrent le museau pour le regarder fixement en beuglant. Sans attendre, le petit droïde remonta la rampe du cargo et referma l’écoutille derrière lui.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


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Messagepar AJ Crime » Mer 26 Juin 2013 - 20:24   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Salut Hiivsha,

J'ai téléchargé les pdf de tes deux premier tome des aventures d'une jeune jedi depuis ton site parce que les liens dans le tome un sur ce forum ne donne rien.

Si je commente, je te les retransmettrai par MP sur ce forum.

Je ne te promets même pas de lire en fait. Il me faudra en avoir le temps dans les semaines à venir, ce qui est plus probable que d'habitude, mais pas évident.
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Hiivsha » Mer 26 Juin 2013 - 20:30   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Tu as bien fait ;)
Y'avait une erreur dans les liens pour le tome 1 mais uniquement sur le prologue... les autres liens dans les chapitres sont bons.

L'essentiel, c'est que tu aies fini par les trouver :)
Et si tu arrives à les lire, ce sera avec un grand intérêt que je lirai ce que tu en penses. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 27 Juin 2013 - 17:57   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

C'est lu. Halala, j'ai hâte que les deux pans de l'histoire se rencontrent :)

L’adolescent découvrir largement ses dents blanches comme il savait si bien le faire.


Découvrit.

— C’est ça, continua Iella en riant…


Pourquoi ces points de suspension ? :transpire: Tu ne veux pas plutôt dire — C'est ça... continua Iella en riant. ?

— Je me refuse à être l’agresseur initial, avait simplement répondu Calem qui avait détourné la conversation sur un autre sujet.


Il n'aurait pas du sang chiss, par hasard ? :D

— Nous avons marché sous la terre environ trente minute


Minutes.

Mais Hiivsha ne s’étonnait plus des réflexes de son droïde qui lui paraissait souvent plus humain que bon nombre de créatures qu’il avait rencontrées dans ses pérégrinations galactiques.


Plus vivant ne mettrait-il pas mieux en valeur le contraste, les créatures n'étant pas forcément humaines ?

— En plein désert, souligna-t-il avec une pointe de déception et une once d’anxiété dans la voix.


Je vais chipoter : on utilise énormément "avec", ne serait-il pas plus sage de le remplacer ici par une simple virgule ?

Un nuage de sable s’éleva dans l’azur du désert comme le Choupy IV se posait à un jet de pierre du chasseur à demi-enseveli


Arrête-moi si je dis une connerie, mais il me semble qu'on dit chasseur demi-enseveli ou chasseur à demi enseveli, non ? :?
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
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Messagepar Hiivsha » Jeu 27 Juin 2013 - 20:10   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:C'est lu. Halala, j'ai hâte que les deux pans de l'histoire se rencontrent :)


Ton vœu va être exhaussé dans 2 chapitres ! :jap:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
— C’est ça, continua Iella en riant…


Pourquoi ces points de suspension ? :transpire: Tu ne veux pas plutôt dire — C'est ça... continua Iella en riant. ?


Rien ne t'échappe :paf:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
Mais Hiivsha ne s’étonnait plus des réflexes de son droïde qui lui paraissait souvent plus humain que bon nombre de créatures qu’il avait rencontrées dans ses pérégrinations galactiques.


Plus vivant ne mettrait-il pas mieux en valeur le contraste, les créatures n'étant pas forcément humaines ?


"Humain" est à prendre ici dans un de ces deux sens :
3. Qui a tous les caractères de l’homme, avec ses forces et ses faiblesses. Personnage profondément humain.
4. Bon, généreux, compatissant à l’égard d’autrui. Se montrer humain.

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
— En plein désert, souligna-t-il avec une pointe de déception et une once d’anxiété dans la voix.


Je vais chipoter : on utilise énormément "avec", ne serait-il pas plus sage de le remplacer ici par une simple virgule ?

Un nuage de sable s’éleva dans l’azur du désert comme le Choupy IV se posait à un jet de pierre du chasseur à demi-enseveli


Arrête-moi si je dis une connerie, mais il me semble qu'on dit chasseur demi-enseveli ou chasseur à demi enseveli, non ? :?


Absolumineusement !
On peut effectivement se passer parfois de mots comme "avec" sans même mettre une virgule, on ne le fait pas assez.
Et oui, c'est "à demi enseveli"... je ne vois pas ce qu'est venu faire le tiret ici :paf:

Merci de ta lecture, ô fidèle lecteur ! :jap:
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Messagepar Hiivsha » Mer 03 Juil 2013 - 16:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

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25 - Le visiteur


La vallée montagneuse descendait vers une plaine fertile et arborée où se découpaient au loin de nombreux champs, preuve d’une présence civilisée. Si ses calculs étaient exacts, il se trouvait à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la métropole que les scanners avaient repérée. Sur terrain plat et en ligne droite, cela aurait représenté moins d’une demi-heure de trajet.

Les environs étaient peu peuplés mais il passa au large de quelques villages de maisons blanches aux toits plats et finit par rejoindre une route plus large que les chemins sinueux qu’il avait empruntés jusque-là. Une chose l’interpelait : c’était l’absence de véhicules motorisés. Tous les gens qu’il croisait se déplaçaient sur le dos d’animaux, ou sur des véhicules tractés par des animaux et flottant à quelques dizaines de centimètres du sol en suspension sur quelque coussin d’air invisible. Dans les airs, même constatation. Il avait bien vu au loin d’étranges créatures d’une impressionnante envergure qui lui avait rappelé en miniature les neebray mantas de la nébuleuse de Kaliida, et d’autres plus petites ressemblant à des sauriens volants avec des ailes de chauves-souris géantes ; mais il n’avait observé aucun aéronef mécanique aussi loin que portait sa vision dans le ciel. Quant aux autochtones, ils ressemblaient aux créatures de la galaxie mais ils étaient très mélangés, comme si un grand nombre d’espèces intelligentes se côtoyaient au quotidien dans les mêmes lieux. Il nota parmi eux un fort pourcentage de personnes d’apparence humaine.
Leur point commun était la façon dont il le dévisageaient à son passage, s’arrêtant de marcher ou de parler et le suivant des yeux avec une expression hébétée sur leur visage. Le contrebandier pensa qu’à l’évidence, c’était sa motojet qui produisait cet effet sur une civilisation en apparence non mécanisée.
Ce n’est pas la meilleure façon de passer inaperçu, songea-t-il légèrement angoissé de cet environnement inconnu et un peu étrange à ses yeux.


Le contrebandier s’arrêta au sommet d’une colline qui surplombait la plaine et prit ses puissantes jumelles qu’il porta à ses yeux pour observer minutieusement l’horizon. Vers l’est, il pouvait distinguer l’étendue d’une métropole qui flirtait avec le rivage d’une étendue d’eau ressemblant fort à une mer. Elle se trouvait à environ une trentaine de kilomètres au bord d’un fleuve aux rivages fertiles et verdoyants. La densité de population de la campagne environnante augmentait à son approche ainsi que la circulation sur des axes routiers plutôt rudimentaires.
Inspirant un grand coup, il remit le contact de sa machine et se dirigea vers la ville à vitesse réduite, captant tous les regards sur son passage.
Cette attention de tous les instants est vraiment très gênante, grommela-t-il in petto. J’ai vraiment l’impression d’être une bête échappée d’un zoo.

Il atteignait les premiers faubourgs lorsqu’il avisa dans un terrain vague une série de hangars délabrés. Les environs immédiats étant déserts, il s’engouffra entre deux portails de bois à moitié démolis pour se glisser entre les murs défraîchis et les poutres métalliques entrelacées, zigzagant pour se frayer un chemin parmi les débris qui encombraient le sol. Lorsqu’il fut hors de vue de la route principale, il contourna deux bâtiments et entra dans ce qui restait du troisième. C’était un entrepôt désaffecté depuis longtemps au vu de la poussière qui hantait les lieux. Derrière de vieilles caisses vides, il gara son véhicule qu’il recouvrit de morceaux de bâches mitées qui traînaient ça et là avant de ressortir.
Hiivsha scruta attentivement les environs pour savoir s’il avait attiré l’attention de quelqu’un, mais tout lui parut calme et totalement silencieux. Après un moment de réflexion, il ôta sa veste avant de détacher la ceinture à laquelle pendait son étui de blaster qu’il passa en bandoulière afin d’installer l’arme sous son aisselle gauche. Puis il remit sa veste par-dessus le tout. Retraversant l’ensemble des bâtiments en ruines, il revint sur la route et, les mains dans les poches, prit le chemin des murailles qu’il pouvait distinguer à un ou deux kilomètres de là.

Il put ainsi prendre le temps d’observer ce curieux melting-pot où se croisaient le plus grand rassemblement d’espèces différentes qui lui avait été donné de voir. De ce fait, les tenues les plus variées et les plus excentriques se côtoyaient et il en conclut qu’il ne ferait pas tache dans le décor avec ses vêtements. Par ailleurs, il se rendit vite compte avec étonnement que, même si différents dialectes se côtoyaient, les autochtones paraissaient pour la plupart parler le basic utilisé dans la galaxie. La tête remplie de questions, il atteignit bientôt l’une des grandes portes de la cité fortifiée de laquelle la ville avait depuis longtemps débordé.
Il régnait une certaine activité militaire aux alentours de ces portes. Des hommes en uniforme, humains pour la plupart, passaient et repassaient en courant et au milieu du court tunnel qui permettait d’accéder à la ville intérieure, une patrouille de six soldats semblait filtrer des yeux toute personne qui entrait.
Le regard fuyant, baissant légèrement la tête, Hiivsha s’incorpora à un groupe d’individus qui allaient dans la même direction que lui en discutant bruyamment. Il sentit sur sa nuque le coup d’œil inquisiteur dont le chef de la patrouille le gratifia, mais à sa grande surprise, il passa sans problème en évitant soigneusement de se retourner.
La cité paraissait de grandes dimensions conformément aux calculs qu’avait établis l’ordinateur de bord sur la foi des mesures effectuées par les scanners du vaisseau.

L’impression qu’elle dégageait était étrange aux yeux du contrebandier. Quelque chose d’indéfinissable s’en dégageait comme un mélange de modernisme au cœur de l’âge primitif d’une civilisation, ou l’inverse. Ce qu’il voyait dans les rues, l’absence de tout véhicule motorisé, les charrettes tractées par les animaux, certains bâtiments et échoppes manifestement construits de façon totalement artisanale, paraissait démenti par d’autres traces d’une évidente modernité qui était ou avait été présente dans le passé. Certains immeubles, la rectitude des avenues, l’équipement même de la cité, luminaires, trottoirs, présence d’égouts… dénotaient que cette civilisation était bien plus avancée qu’on pouvait le penser de prime abord.
Il faisait chaud et l’approche d’une cantina lui donna soif. Mais comment payer une bière ou quelle que soit la boisson locale, sans monnaie du cru ? La mort dans l’âme, il dut s’abstenir et avisa une très jolie fontaine publique qui marquait l’entrée d’un jardin municipal. Avidement il en tourna le robinet mais rien n’en sortit. Dépité il marmonna.
— Je vais finir par mourir de soif sur cette planète.

Une pensée s’imposa à son esprit : comment allait-il faire pour savoir par où commencer son enquête ? Il décida qu’il était temps d’entrer en communication avec les autochtones. Apercevant une vieille femme sur un banc, à l’ombre d’un bel arbre en fleurs, il s’assit à côté d’elle et dévisagea le petit animal qui lui tournait autour.
— Il est adorable, dit-il de l’air le plus sincère qu’il put composer compte-tenu de la laideur de la bête à trois yeux dont les dents inférieures passaient par-dessus la mâchoire supérieure.

La dame le gratifia d’un sourire reconnaissant peu gâté par la nature, un peu à l’image de sa « chose domestique », et répondit sur un ton un peu niais.
— Vraiment, vous trouvez ? Comme c’est gentil ! Tout ne monde ne sait pas apprécier mon trésor à sa juste valeur, vous savez ?

Hiivsha prit un air compatissant.
— C’est injuste, il est adorable comme tout. Comment s’appelle-t-il ?
— Croc.
— On se demande pourquoi, ironisa le contrebandier en surveillant du coin de l’œil la bête qui reniflait ses bottes. Il a vraiment une bonne bouille… c’est quoi comme race ?
— Un caillanis dentus, une espèce peu commune du caillanis qu’on voit habituellement dans les maisons et qui n’ont que deux yeux… les pauvres.
— Ah ben oui… je comprends, avec deux yeux, ça doit pas être très pratique pour voir correctement, approuva Hiivsha en hochant sentencieusement la tête. Tandis que le vôtre doit avoir une vision totalement exceptionnelle.
— Vous pouvez le dire… il peut apercevoir un chagoutant à un kilomètre en rase campagne.
— Vous m’en direz tant…

Il observa ostensiblement le ciel et les nuages qui montaient du sud.
— On dirait que le temps va tourner.
— Oui… la météo a annoncé des orages pour cette nuit. C’est de saison. Vous êtes étranger ? Monsieur… ajouta-t-elle à brûle-pourpoint en laissant intentionnellement sa phrase en suspens.
— Inolmo, Hiivsha Inolmo, enchanté madame…
— Appelez-moi Gerba.
— D’accord, Gerba… sinon, sur le côté étranger… oui, pourquoi, ça se voit ?
— C’est à cause de votre accent… vous venez de loin ?
— Oh oui, soupira Hiivsha en levant les sourcils, vous pouvez le dire. En fait, j’ai fait un très long chemin à la recherche d’une amie.

Un sourire entendu naquit sur les lèvres ridées de la femme.
— Une amie ? Hé, hé… un problème de cœur ?
— On peut le dire… quelque chose comme ça.
— Et je parie qu’elle est jolie ? continua la vieille en lui adressant un clin d’œil espiègle.

Hiivsha opina du chef. Son interlocutrice reprit sans se décourager.
— Et vous n’auriez pas une petite photo à me montrer par hasard ? Vous savez, moi aussi j’étais jolie lorsque j’étais jeune et tous les beaux mecs me couraient après !

Elle avait réitéré son clin d’œil en prononçant les mots « beaux mecs » et lui avait donné un coup de coude complice dans les reins. Le contrebandier sortit d’une des poches de sa veste un petit appareil circulaire. Le regard acéré de la vieille dame eut le temps d’apercevoir la crosse du blaster qu’il portait sous l’aisselle.
— Oh, vous êtes armé ? Seriez-vous un espion, monsieur Inolmo ? interrogea-t-elle avec malice tout en lui posant sa main desséchée sur le poignet.

Hiivsha sourit avec indulgence.
— Non, ne vous inquiétez pas, je bosse dans… euh… dans la sécurité des personnes.
— Vous êtes une sorte de « privé » alors ?
— Si on veut… voilà la demoiselle en question.

Il alluma l’appareil placé sur la paume de sa main et joua un instant avec les boutons jusqu’à ce qu’apparaisse le visage d’Isil. Aussitôt une exclamation s’échappa de la vieille.
— Qu’y a-t-il ? s’alarma Hiivsha, ne me dites pas que vous la connaissez !
— Justement si, s’exclama Gerba, tout le monde la connaît ici !

Le contrebandier sursauta et ne put cacher son extrême surprise.
— Tout le monde ? Mais enfin, c’est impossible !
— Évidemment que non ! Voyons, vous ne savez pas que c’est la princesse d’Austra ? Sali d’Austra, la future reine !

Hiivsha souffla comme un ballon qui se dégonfle. Il eut l’impression que quelqu’un venait de lui asséner un coup de poing dans l’estomac.
— Mais enfin, madame Gerba, ce que…
— Pas « madame Gerba », voyons ! l’interrompit la femme. « Gerba » tout court ou « madame Fricaste » si vous y tenez.

Le contrebandier cacha mal son agacement.
— D’accord, d’accord, Gerba… revenons à cette jeune fille. Il doit s’agir d’un malentendu, peut-être que votre princesse lui ressemble, mais ça ne peut être elle.
— Pourtant, c’est trait pour trait la princesse…

Subitement elle héla une autre femme d’une soixantaine d’années qui se promenait non loin de leur banc.
— Madame Blando, madame Blando !

Comme l’autre ne se retournait pas, elle cria plus fort.
— Perlamine !

Ce coup-là, la personne en question s’arrêta et regarda dans leur direction. Reconnaissant celle qui l’interpelait de façon aussi cavalière, elle fit un geste de la main et s’approcha d’eux.
— Oh, Gerba, je ne vous avez pas vue ! fit-elle en arrivant.
— Tu parles, grommela la vieille à l’oreille d’Hiivsha, je sais qu’elle m’avait vue… mais elle faisait semblant cette pimbêche !

Puis avec un large sourire qui suintait l’hypocrisie bon marché.
— Madame Blando, s’il vous plait, regardez cette holophoto !

La femme se pencha vers la main d’Hiivsha en plissant des yeux.
— C’est une photo de la princesse Sali ! affirma-t-elle sans hésiter.
— Ah, vous voyez, Hiivsha ! s’exclama madame Fricaste en redressant son dos contre le dossier du banc. Quand je vous le disais !
— Comment se fait-il que ce monsieur se promène avec une photo de la princesse dans sa poche ? interrogea la seconde femme.

Hiivsha soupira de nouveau en rangeant l’appareil là d’où il l’avait sorti.
— Je ne sais que vous dire, mesdames. Apparemment, la jeune femme que je cherche, soit ressemble étrangement à votre princesse, soit « est » cette même princesse… et ce, par je ne sais quel caprice et raccourci du destin. Mais j’en aurai le cœur net. Tant que j’y suis, pouvez-vous me dire quel est le nom de cette ville ?

Les deux femmes se regardèrent l’air étonné.
— Vous plaisantez ? répondit Gerba, vous ne savez pas où vous vous trouvez ?
— Ma foi, non, pas encore, je viens d’arriver.
— Mais mon garçon, vous tombez du ciel ou quoi ?
— Y’a de ça, répondit le contrebandier impatient. Vous pouvez répondre à deux ou trois questions sans vous interroger vous-mêmes ?

De nouveau les deux femmes se regardèrent.
— Oui, bien sûr, reprit madame Fricaste, on vous écoute.
— Le nom de la ville ?
— Édinu, la capitale du royaume d’Édinu.
— D’accord… le nom de cette planète ?
— Cette… commença l’autre femme.
— J’ai dit sans que vous vous posiez de questions, rappela Hiivsha.
— Bien, bien… eh bien, ici… enfin cette planète comme vous dites, c’est Édéna.
— Édinu… Édéna… au moins pour l’instant c’est simple… c’est le seul pays ?
— Oh non, il y en a plein d’autres, expliqua Gerba qui avait l’impression de répondre aux questions d’un enfant, mais notre roi Calem d’Édéna, outre le fait qu’il est le monarque du royaume d’Édinu, est le souverain de la planète… c’est évidemment plus ou moins un titre honorifique bien que cela lui donne la présidence de fait du Conseil Planétaire.
— Je comprends… et cette princesse… Sali ?
— C’est la fille du roi Tyendal d’Austra, un autre royaume par delà la mer. Elle doit épouser le roi Calem prochainement.
— Je vois, je vois… laissa tomber Hiivsha qui ne voyait pas vraiment mais essayait de se raccrocher à cette nouvelle réalité le plus rapidement possible. Et la princesse… loge où ?
— Et où voulez-vous qu’elle loge, intervint Perlamine, au Palais pardi ! Là-bas, ajouta-t-elle en pointant le doigt, à la Cité Royale qui se trouve au sommet de cette colline.

Le contrebandier se leva.
— Mesdames, vous êtes adorables ! Malheureusement, je dois vous quitter pour des affaires urgentes, mais je vous remercie infiniment de votre coopération.

Tour à tour, il leur fit un baisemain qui les laissa toutes pantoises, avant de s’éloigner précipitamment dans la direction indiquée.
— Que voilà un drôle d’oiseau, commenta madame Blando.
— Oui… mais un charmant garçon, ajouta madame Fricaste, il me rappelle mon défunt époux, Gastor… vous l’avez connu ? Il avait ce même sourire ravageur et ces yeux brillants d’une insolence pleine de douceur quand il prenait son ton moqueur, et… asseyez-vous, Perlamine, vous me donnez le torticolis à vous regarder…


Hiivsha n’eut aucun mal à trouver le chemin de la Cité Royale dont la splendeur éclatante se remarquait de loin. Chemin faisant, ses pensées tournaient follement dans sa tête. Un espoir insensé saupoudré d’une dose d’incompréhension mélangés d’un soupçon de doute, composaient une recette dont les ingrédients se mélangeaient en s’imposant tour à tour à son esprit. Finalement, il opta sagement pour une ressemblance entre la princesse et Isil, mais il savait que pour en avoir le cœur net, il devait rencontrer cette princesse Sali.

D’un pas hâtif, il remonta la large avenue en admirant la longue perspective de ses palmiers. Les trottoirs recouverts de cailloux crayeux concassés, resplendissaient sous le soleil que les premiers nuages d’altitude annonciateurs d’une perturbation prochaine commençaient à voiler. Au fur et à mesure qu’il s’approchait des murs blancs, les passants se faisaient de plus en plus rares. Il faut dire que l’avenue menait exclusivement aux portes de la Cité Royale fièrement défendue par ses murailles crénelées, aux tours surmontées de dômes dorés étincelants.
Quelques minutes plus tard, il parvenait devant les portes et les inévitables gardes, statues de marbre indéboulonnables et impassibles.
Comme il s’y attendait, lorsqu’il s’approcha, les deux gardes croisèrent en travers de son chemin les curieuses lances dont ils étaient équipés. Une sorte de long javelot épais, dont l’extrémité semblait contenir un dispositif qu’il ne parvint pas à identifier. Il se demanda si l’objet était vraiment destiné à être enfoncé dans le corps de quelqu’un ou s’il s’agissait d’une sorte de long fusil rectiligne dont la tête recélerait un mécanisme de tir. Une arme qu’il n’avait en tout cas, jamais vu auparavant.
— Halte ! s’écria l’un des gardes tandis que d’une porte s’ouvrant à l’intérieur du court tunnel qui traversait la muraille, un autre soldat, sans doute un gradé, sortait pour se diriger vers lui.

Le militaire se plaça à deux pas et salua.
— Bonjour monsieur, puis-je vous être utile à quelque chose ?

Hiivsha prit son air le plus aimable et répondit.
— Certes, je souhaiterais voir la princesse Sali.

Le sous-officier cacha mal un air étonné.
— Vous avez rendez-vous ? Je n’ai rien vu de tel noté sur le registre des visiteurs.
— À vrai dire, elle ne m’attend pas.
— Dans ce cas, puis-je vous demander votre carte d’identité ?
— Je crains de ne pas en avoir…
— Et moi je crains de ne pas pouvoir faire grand-chose pour vous, reprit sèchement le militaire.
— Mais c’est très important, il faut que je la voie coûte que coûte !
— Écoutez, monsieur, nous avons été placés en alerte de niveau deux et personne ne peut pénétrer dans la Cité s’il n’en a reçu l’autorisation… a fortiori sans papiers d’identité !
— Pouvez-vous au moins essayer de la contacter ? Dites-lui que Hiivsha Inolmo est là.

Le soldat hésita un instant. L’homme paraissait vraiment désireux de voir la princesse et il ne voulait pas risquer de faire un impair.
— Bon, suivez-moi au poste de garde !

Hiivsha lui emboita le pas et entra à sa suite par la porte s’ouvrant depuis le tunnel. Il y avait là une salle d’attente où on le pria de s’asseoir, puis le sous-officier gagna un bureau et saisit un appareil de communication. Le contrebandier sentit sur lui les regards pesants des soldats présents dans le corps de garde.
Il s’écoula presque dix minutes avant que le militaire ne revienne vers lui.
— Je suis désolé, exposa-t-il sèchement, mais le secrétariat de Son Altesse Royale a répondu que cette dernière ne vous connaissait pas. Je vais donc en conséquence vous prier de repartir.
— Mais enfin, s’impatienta Hiivsha en se relevant, puisque je vous dis que c’est important ! Il doit bien y avoir quelqu’un de suffisamment censé ici pour me permettre d’avoir une audience avec la princesse ?

Le soldat posa sa main sur l’épaule du visiteur.
— Je vous en prie, monsieur, qui que vous soyez, si vous souhaitez une audience, il vous faudra contacter le service visiteurs du Palais et revenir avec vos papiers.

D’un geste agacé, Hiivsha dégagea son épaule découvrant brièvement la crosse de son blaster.
— Il est armé ! cria quelqu’un.
— Monsieur, donnez-moi cette arme ! intima le sous-officier en dégainant nerveusement une sorte de pistolet d’un modèle inconnu du contrebandier.
— Ne vous en faites pas, essaya de temporiser ce dernier, je n’ai aucune intention de m’en servir et…

Puis il reçut un coup sur la tête, asséné par derrière, et sombra dans l’inconscience.
*
* *

Le lieutenant frappa à la porte du bureau de son supérieur et entra dès qu’il en reçut l’invitation formelle, puis s’avança et salua.
— Capitaine, vous avez demandé à être tenu au courant de tout fait anormal survenant au Palais ou aux alentours ?
— C’est exact, Xaul, je vous écoute.
— Eh bien voilà… le sous-officier du poste de garde a signalé il y a de cela maintenant quatre heures un incident qui a eu lieu à l’accueil des visiteurs… mais vous n’étiez pas joignable et…
— J’étais en réunion… mais parlez-moi de cet incident.
— Un homme, capitaine, environ trente, trente-cinq ans, grand, brun… un accent étranger… a demandé à voir la princesse Sali.
— La princesse ? s’étonna Jarval qui dressa l’oreille. Continuez, je suis tout ouïe.
— L’individu en question n’avait pas de rendez-vous et n’a pu présenter au factionnaire aucun papier d’identité. Il a insisté pour qu’on prévienne Son Altesse Royale, mais son secrétariat a répondu que celle-ci ne le connaissait pas.
— Il a donné son nom ?
— Oui, capitaine, il a dit s’appeler Hiivsha Inolmo.
— Ça ne me dit rien, continuez…
— Alors que le sous-officier de permanence le priait de repartir, il a eu un geste menaçant et a tenté de s’emparer d’une sorte d’arme qu’il portait sous l’aisselle gauche. Un garde arrivant de l’extérieur a pu le maîtriser et l’a assommé.
— Et où est ce monsieur à présent ?
— En cellule de détention dans le bloc préventif numéro deux. Voici, heu… l’arme qu’il portait sur lui.

Le lieutenant tendit à son supérieur le pistolet blaster confisqué au contrebandier ainsi qu’une petite carte.
— On a également trouvé cette datacarte sur lui… ça ressemble à un pass d’identité, mais aucun appareil n’a pu la lire… son format n’est pas standard. Je n’en ai jamais vu de tel.

Jarval s’empara des deux objets qu’il examina attentivement.
— A-t-on fait des tests sur l’arme ?
— Oui, capitaine, un armurier l’a expérimentée. Rien de compliqué, il faut pousser cet interrupteur qui est une sûreté et appuyer tout simplement sur cette pièce avec l’index… mais je vous déconseille de le faire ici.

Jarval faillit demander à son subordonné s’il avait l’air d’un imbécile mais il ne voulut pas le brusquer et se contenta de se lever pour gagner la terrasse qui donnait sur son bureau, côté parvis d’honneur. Là, pointant l’arme vers le ciel, il appuya sur la détente. Une courte rafale de traits lumineux rouges en sortit aussitôt.
— Je ne connais pas cette technologie, commenta le capitaine, sait-on ce que c’est ?
— D’après nos spécialistes, ce sont des décharges de gaz à l'état de plasma. Eux non plus n’ont jamais rien vu de tel.
— Intéressant, marmonna Jarval en retournant s’asseoir. A-t-on interrogé le prisonnier ?
— Pas encore, capitaine.
— Parfait, je vais le faire moi-même, vous pouvez disposer.

Comme le subordonné allait partir, le capitaine le rappela.
— Lieutenant ?
— Oui, capitaine ?
— Je vous demande de la discrétion sur cette affaire, tâchez qu’elle ne s’ébruite pas !
— Reçu, capitaine ! répondit l’officier en saluant de nouveau avant de quitter le bureau laissant derrière lui un Jarval songeur qui se mit à tourner et retourner l’arme et la datacarte entre ses doigts.
*
* *

La douleur revint lentement au fur et à mesure qu’il émergeait de l’inconscience. Lentement, il passa la main derrière son crâne et sentit une zone algique à la pression et légèrement enflée sous ses cheveux. Sa tête résonnait comme un tambour battant la charge et il eut du mal à se mettre assis au bord du lit sur lequel il était allongé. Maîtrisant une nausée, il inspira profondément afin de reprendre ses esprits. Le tour d’un horizon bien restreint lui apprit qu’il se trouvait enfermé dans une cellule. Celle-ci était propre et nette, les murs blancs éclairaient agréablement les lieux sous l’effet d’une lumière diffuse générée par d’invisibles lampes placées derrière des plaques translucides fixées au plafond. Le mobilier était des plus restreints. Il y avait un lit sur lequel il était assis, une table avec deux chaises et une armoire, le tout en matière plastique blanche.
Lorsqu’il fut certain de pouvoir le faire sans perdre l’équilibre, il se leva laborieusement pour faire quelques pas puis retourna s’asseoir pour attendre.
Un long moment plus tard, un déclic lui apprit que la porte venait d’être déverrouillée et un homme entra dans la pièce, portant à la main une mallette, suivi par un gardien.
— Bonjour, fit le premier homme qui portait une blouse blanche sur un costume gris. Je suis le docteur Mazel. Vous avez subi une commotion cérébrale et je viens m’assurer que tout va bien et que vous n’en garderez pas de séquelles.

Hiivsha sourit aimablement avec une légère grimace.
— C’est aimable à vous, docteur… ça a l’air d’aller… j’ai juste l’impression que ma tête est entrée en contact avec un marteau-pilon.

Le praticien sourit à son tour. Il avait un certain âge et portait une barbichette grisonnante. Après avoir posé sa mallette sur la table, il l’ouvrit et prit un appareil.
— Je vais vous demander de remonter votre manche gauche.

Puis il posa le boitier sur l’avant-bras du prisonnier, attendit quelques secondes avant de l’enlever et commenta.
— Les constantes sont normales…

Il attrapa ensuite une sorte de petite lampe allongée et l’alluma en projetant le faisceau dans chacun des yeux de son patient.
— Mmm… bon… pas de traumatisme… bons réflexes… Vous avez mal à la tête ?
— Un peu, derrière… là où le traître a frappé, répondit Hiivsha avec une grimace.

Le médecin se pencha sur l’arrière de son crâne.
— Voyons voir… hum… bon… juste une égratignure de surface… le cuir chevelu n’est pas endommagé. Croquez ce comprimé, ça fera disparaître les élancements, ajouta-t-il en tendant une pilule qu’il venait d’extraire d’un tube sorti de sa mallette.
— Merci… marmonna le contrebandier en s’exécutant.
— Bon, rien de cassé… demain il n’y paraîtra plus… sauf le bleu qui restera sensible pendant quelques jours… il n’y aura qu’une bosse légère qui ne se verra pas avec votre tignasse.

Il passa la main sur son crâne dégarni en souriant, puis rangea ses appareils.
— Bien, fit-il à l’adresse du gardien, si vous avez fini d’assommer vos visiteurs, je retourne à l’hôpital m’occuper des patients qui ont vraiment besoin de moi. Je vous souhaite une bonne soirée, lança-t-il à l’adresse du prisonnier avant de sortir.
— Puis-je voir un responsable ? interrogea Hiivsha avant que le garde ne sorte à son tour.

Ce dernier répondit.
— Vous en verrez un, ne vous inquiétez pas… un peu de patience.

Puis la porte se referma.

Plusieurs heures s’écoulèrent lentement. Allongé sur le lit, Hiivsha s’était endormi, fatigué par tant de jours de tension durant lesquels il ne s’était guère reposé correctement.
Un nouveau déclic au niveau de la porte le tira de sa léthargie et deux gardes se présentèrent à lui.
— Suivez-nous !
— Pour aller où ? demanda le prisonnier en se redressant lourdement.
— Vous vouliez voir un responsable ? fit l’un deux. Eh bien, votre souhait va être exaucé.
— Dans ce cas, répondit le contrebandier qui se leva et ramassa ses affaires, je vous suis.

Deux autres soldats attendaient dans le couloir pour se placer derrière lui. Ainsi encadré, ils parcoururent une longue galerie qui lui fit penser qu’ils devaient changer de bâtiment en empruntant des souterrains. Ils marchèrent plusieurs centaines de mètres jusqu’à arriver à un point de contrôle protégé par des grilles. Ses gardes parlementèrent avec leurs homologues et ils purent continuer leur chemin à travers d’autres couloirs suivis par des escaliers d’abord étroits, puis plus larges et plus cossus. Hiivsha en déduisit qu’ils se trouvaient à présent dans un bâtiment plus officiel. Ils débouchèrent à l'intérieur d'un grand hall somptueusement décoré, grimpèrent l’une des rampes d’un double escalier en arc de cercle qui débouchait sur une galerie ouverte sur les lieux. À travers les larges baies vitrées, il put constater que le soir tombait et que le ciel s’était obscurci sous l’effet de la perturbation orageuse évoquée par madame Fricaste quelques heures plus tôt. Puis ils empruntèrent d’autres couloirs richement moquettés et s’arrêtèrent devant une grande double porte aux dorures éloquentes. L’un des gardes frappa, puis ouvrit l’un des battants et annonça.
— Voici la personne que vous souhaitiez voir, capitaine.
— Faites-la entrer, répondit une voix.

Le garde se tourna vers Hiivsha et l’invita à obéir d’un geste de la tête.
— Voulez-vous que nous restions, capitaine ?

L’homme en uniforme assis derrière un beau bureau de bois laqué eut un petit signe de la main en direction des soldats.
— Attendez dans le couloir.
— Bien, capitaine, acquiesça le militaire en refermant la porte sur lui.

Un court silence eut lieu entre les deux hommes pendant qu’ils se jaugeaient d’un regard, puis, sans se lever, l’officier désigna d’un doigt une chaise de l’autre côté du bureau.
— Asseyez-vous, monsieur Inolmo.

Hiivsha remercia en s’exécutant. Jarval posa les coudes sur le bord du bureau, puis le menton sur ses poings fermés.
— Je suis le capitaine Hor’Gardi, commandant de la Garde Royale du Palais, commença-t-il d’une voix que le contrebandier jugea agréable quoiqu’au ton très légèrement moqueur. On m’a expliqué que vous avez brandi une arme dans la salle de service ?
— C’est exagéré, protesta faiblement Hiivsha avec un sourire indulgent. Il est vrai que je portais une arme sous le bras, mais je n’ai ni tenté de m’en saisir, ni eu l’intention de le faire. Je crains que vos hommes ne soient allés un peu vite en besogne.
— Dans ce cas, je vous demanderai de bien vouloir les en excuser… nous sommes en état d’alerte et quelqu’un se présentant au Palais sans rendez-vous et armé leur a paru, à juste titre, suspect. Puis-je vous demander l’objet de votre visite ?
— Bien entendu… je voulais rencontrer la princesse de… d’Austrie ?

Ce fut au tour de Jarval de sourire et il se carra au fond de son fauteuil.
— Vous ne savez pas vraiment de quoi vous parlez, n’est-ce pas monsieur Inolmo ?

Le contrebandier bafouilla quelque chose d’inintelligible accompagné d’un geste embarrassé.
— Il s’agit de la princesse Sali d’Austra, reprit Jarval sans quitter des yeux son étrange visiteur. Avez-vous la moindre idée d’où se trouve le royaume d’Austra ?

Nouveau signe d’embarras d’Hiivsha qui répondit.
— En fait… je n’en ai pas la moindre idée.
— Vous n’êtes pas de chez nous, je présume.
— Vous ne savez pas à quel point vous présumez bien.
— Et… boit-on du dhalma chez vous ? demanda Jarval en se levant.
— Ça dépend ce que c’est, répondit prudemment son interlocuteur.
— De l’alcool produit avec certaines céréales, maltées ou non…
— Ah ? Chez nous on appelle ça du whisky… et oui, on en boit… surtout quand on a besoin d’un remontant… ce qui est mon cas en ce moment précis.

Le capitaine se rendit jusqu’à un meuble-bar et se saisit d’une carafe ainsi que de deux verres en cristal avant de revenir s’asseoir dans son fauteuil. Il versa ensuite du liquide ambré dans chacun des verres et en poussa un du doigt vers son visiteur.
— Du… whisky, répéta-t-il lentement comme s’il en savourait la prononciation, jamais entendu ce mot.

Il leva son verre en direction d’Hiivsha puis avala une gorgée de dhalma, imité aussitôt par le contrebandier qui mourait de soif. Il ouvrit ensuite l’un des tiroirs de son bureau et se saisit du blaster et de la datacarte que son lieutenant lui avait amenés un moment auparavant pour les poser devant son visiteur.
— Que pouvez-vous me dire de ces objets ? demanda-t-il.
— Que voulez-vous que je vous en dise ? répondit poliment Hiivsha.
— Je ne sais pas… par exemple, dites-moi ce que je pourrais lire sur cette datacarte si nous avions les moyens de le faire ?

Le contrebandier sourit. Nous y voilà, pensa-t-il.
— La vérité ? proposa-t-il. Je me demande si vous êtes prêt à l’entendre.

Les yeux de Jarval brillèrent.
— Peu importe… pourvu que ce soit la vérité. Je vous écoute.
— Soit… sur la carte, vous liriez mon nom, Hiivsha Inolmo, trente-trois ans, natif de la planète d’Adarlon dans le système de Shesharile, ancien capitaine pilote de chasseur de la flotte de la République Galactique, actuellement transporteur à son compte. Dernier domicile connu : son cargo, un YT-1100 plutôt ancien mais entièrement rénové par mes soins.
— Ancien militaire, hein ? murmura Jarval. C’est bien. Comment êtes-vous arrivé jusqu’ici ?
— À bord de mon vaisseau depuis la proche galaxie, à travers votre nébuleuse si capricieuse que je ne suis pas certain de pouvoir repartir… j’espère que mon droïde est aussi bon astromécano qu’il le prétend.
— Un droïde ? Vous voulez parler d’un robot ?
— Si vous voulez… même si vous le vexeriez en le traitant comme tel, assura le contrebandier avec un large sourire. P2-A2, c’est son nom, a un caractère plutôt susceptible.
— D’accord. Donc vous venez d’une galaxie que nous ne pouvons observer, d’une autre planète qui appartient à une République Galactique… qui fédère j’imagine toutes les planètes habitées de votre galaxie ?
— Si seulement, soupira Hiivsha. Les choses sont chez nous aussi compliquées que partout ailleurs. Il n’y a pas qu’un seul parti dans la galaxie, ce serait trop simple, c’est pourquoi il est difficile d’y trouver des siècles sans guerre… locales ou générales.
— Moui… marmonna Jarval qui réfléchissait intensément. Est-ce que vous connaissez le mot… Sith ?

Le contrebandier sursauta de surprise.
— Évidemment ! Ne me dites pas que les Sith sont déjà sur votre planète ?
— Les Sith… non… mais un homme, qui se fait appeler Dark Zarek et se dit… Sith. Ça vous parle ?
— Dark ? Avec un titre comme ça, oui, c’est sans doute un seigneur Sith. Et il vient probablement de notre galaxie. Peut-être a-t-il fait comme Isil et s’est-il accidentellement écrasé sur votre sol.
— Isil ?
— Oui, pardon… je ne vous ai pas dit ce que je suis venu précisément faire sur votre planète…


Et Hiivsha se lança dans un topo détaillé sur les raisons de sa présence. Le capitaine Jarval déploya une évidente intelligence de compréhension des choses et le questionna longuement sur une multitude de points. Inversement, son visiteur se montra très curieux de la planète sur laquelle il venait d’atterrir et l’interrogea à son tour abondamment, abreuvant l’officier de questions auxquelles ce dernier répondit avec complaisance et force détails.
Quand ils s’interrompirent, la nuit était déjà tombée depuis un bon moment.
— Je dois vous remercier, monsieur Inolmo, j’avoue que j’y vois à présent un peu plus clair. Soit, je vais accéder à votre souhait. Nous allons nous rendre d’abord auprès de Sa Majesté pour vous présenter à lui et demander à Son Altesse Royale et princesse d’Austra de vous recevoir afin que vous puissiez vous aussi, y voir plus clair… même s’il est certain que vous allez être déçu.

Hiivsha ne répondit pas en se levant à la suite du capitaine qui lui rendit la datacarte, mais conserva le blaster qu’il glissa dans sa ceinture. En sortant, il renvoya les quatre gardes qui attendaient toujours dans le couloir, et invita son visiteur à le suivre.
Hiivsha put admirer les plus belles salles du palais en se rapprochant du bureau du roi. Plusieurs gardes rencontrés se mirent au garde-à-vous sur leur passage. Il arrivèrent ainsi devant une splendide double porte entièrement sculptée à l’or fin et Jarval frappa puis entra.


La pièce était plongée dans une douce pénombre formée par des abat-jours qui diffusaient à différents endroits une lumière tamisée, donnant aux lieux une ambiance feutrée. Ils entrèrent en silence sur l’épais tapis et firent d’un regard le tour de l’immense pièce. Il semblait n’y avoir personne. Mais très vite, Hiivsha remarqua deux silhouettes qui se tenaient dans l’embrasure d’une porte-fenêtre. Celle-ci ouvrait sur une terrasse qui dominait un ensemble de verdure arborée, sans doute les jardins du palais. Un homme et une femme discutaient à voix basse dans l’obscurité de la nuit. Lorsque Jarval s’avança vers eux, Hiivsha suivit et l’homme s’interrompit pour les regarder arriver. La femme leur tournait le dos et on ne voyait que sa longue chevelure claire qui tombait en cascade sur ses épaules dénudées. Elle portait une robe longue serrée au niveau de la taille, qui lui descendait jusqu’aux talons. Le roi sembla surpris de les voir.
— Jarval ? Qu’y a-t-il ?
— Pardon de vous déranger, Sire, répondit protocolairement le capitaine qui ne voulait pas paraître familier devant une tierce personne, mais ça m’a paru important… j’ai ici quelqu’un qu’il va sûrement vous intéresser de connaître.
— Ah oui ? fit le monarque en effectuant deux pas vers eux.

Au même moment, la femme se retourna et une exclamation s’échappa des lèvres du visiteur.
— Isil !


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Modifié en dernier par Hiivsha le Jeu 11 Juil 2013 - 17:10, modifié 2 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 03 Juil 2013 - 17:03   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hinhin, j'ai bien aimé Hiivsha en mode WTF ?! quand on lui explique qu'il parle de la princesse Sali d'Austra :lol: La rencontre avec Jarval était plaisante aussi, forcément -bien que j'aurais aimé les voir parler plus directement de Sisil :) Pour le style, j'ai vraiment eu l'impression d'un manque généralisé de virgules, au milieu de toutes ces phrases longues :/ Et puis, un détail : Yvcha ne s'étonne pas plus que ça de voir les indigènes parler basic ? :neutre:

ils ressemblaient aux créatures de la galaxie mais ils étaient très mélangés, comme si un grand nombre d’espèces intelligentes différentes se côtoyaient au quotidien dans les mêmes lieux


Le "différentes" est-il bien nécessaire ? Ça alourdit la phrase, et c'est assez moche après le "intelligentes"^^

— Oh, vous êtes armé ? Seriez-vous un espion, monsieur Inolmo ? interrogea-t-elle avec malice tout en lui posant sa main desséchée sur le poignet. Hiivsha sourit avec indulgence.


À la ligne, le Hiivsha :P

La douleur revint lentement au fur et à mesure qu’il émergeait de l’inconscience dans laquelle il avait été plongé par le coup qu’il avait reçu.


J'ai l'impression que tu rallonges la phrase pour le plaisir :transpire: On pourrait tout aussi bien s'arrêter à "coup", voire à "inconscience" :neutre:

Le mobilier était des plus restreint.


Restreints, non ? On place le mobilier dans l'ensemble de ceux qui sont les plus restreints :neutre:

Eh bien, votre souhait va être exhaussé.


:shock: Exaucé -"exhaussé" signifie élevé, agrandi et ainsi de suite, j'aurais mieux compris la faute inverse :paf:

Ils débouchèrent dans un grand hall somptueusement décoré,


À l'intérieur d'un grand hall pour remplacer le "dans" surexploité ?

— Il s’agit de la princesse Sali d’Austra , reprit Jarval sans quitter des yeux son étrange visiteur.


Un espace manquant :wink:

Il arrivèrent enfin


Hum^^
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Messagepar Hiivsha » Mer 03 Juil 2013 - 17:46   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord sur tout...

pour le basic... je suppose que je peux ajouter un petit mot pour rendre explicite son "étonnement"... en fait je n'avais pas cru bon de le faire. Mais pourquoi pas en effet !

Le chapitre suivant va être intéressant... j'avoue qu'il me tarde un peu de savoir ce que tu vas en penser... par contre, sur ce chapitre à venir, le mieux sera d'utiliser les balises de spoil pour en parler. ;)
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Messagepar Notsil » Jeu 04 Juil 2013 - 16:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Me revoilà ! :)

Bon bah 11 chapitres d'un coup, ça m'a bien occupée ^^ En plus j'arrive au bon moment pour les révélations finales yeah :)

Reprenons donc du début sur les rares coquilles ou trucs étranges qui m'ont interpellée :

Chapitre 14.
Après s’être assurée que Sali et Iella étaient bien partie, elle se ramassa sur elle-même
-> parties ?

Chapitre 15.
En tout cas, si tel était le cas, le lieutenant Liam n’en laissa poliment rien deviner.
-> y'a un double "cas" moche, mais je pense que 1 seule locution "en tout cas / si tel était le cas" doit suffire.

Le lieutenant Liam vint le tirer de ses songes à l’heure exacte avec une précision toute militaire. Le contrebandier s’était rasé, douché et habillé de propre, puis s’était octroyé une demi-heure de repos qui n’avait pas suffit à effacer ses cernes.
-> suffi

Au passage, l'amiral lui donne RDV pour manger dans 1h, on enlève les 30 min de repos, reste 30 min pour rasage / douche / habillage / visite de la chambre d'Isil + discussion Twi'lek... j'ai trouvé le timing un peu serré ^^

Chapitre 16.
Pourtant, mon Maître m’a parlé plusieurs fois d’artéfacts Sith dont la puissance étaient inimaginable !
-> était ?

Il est mort, confirma Sali, le ventre perforé par quelque chose de brûlant… ses chairs sont noircies et la plaie est comme cautérisée… qu’est-ce qui a pu faire une chose pareille.
-> ? à la fin ?

mais leur tête ressemblait à celle d’un lézard et leurs mains ne portait que trois doigts écailleux et griffus.
-> ne portaient


Chapitre 17.
— Vos idées sont bien noires pour un lieu aussi lumineux, lui dit-elle à voix basse lorsqu’elle fut tout proche. Ravie de vous revoir capitaine Inolmo.
-> une virgule devant "capitaine"

Les discussions sur Choupy !!!!!!! :) (mon chat s'appelant Choupinou, je compatis totalement avec Hiivsha ^^)


Chapitre 18.
Conduisez-là au puits perdu !
-> la ?


Chapitre 19.
Vous devez pensez qu’un Jedi ne se salit jamais les mains même lorsqu’il fait la guerre ?
-> penser


Chapitre 20.
Il leur avait fallu faire vite pour monter l’opération « Sali ». C'était Calem qui l'avait annoncé à peine avaient-ils regagné les appartements de la princesse d’Austra.
-> annoncée parce qu'il me semble que ça faisait référence à "l'opération Sali" ?


— J’ai gagné le championnat national de varappe d’Austra, annonça très fièrement la jeune fille, je suis une vraie monte-en-l’air. Je peux y arriver en un temps record et j’emmènerai une corde que je fixerai au sommet. Il suffira d’un treuil électrique pour vous faire monter rapidement.
-> on parle bien de Iella qui vivait relativement en ermite avec sa mère la prêtresse au fin fond d'une petite vallée ?


et j’ai eu comme maître d’armes l’un des meilleurs escrimeurs de mon pays. Je vous suis indispensable pour sauver Sali.
-> ça c'est juste après, alors je me suis dit que soit j'avais oublié les débuts de Iella, soit j'avais vraiment raté un truc ^^


Un instant plus tard, ils s’agrippaient au bord de la corniche qui se révéla être plus large que prévu et se hissèrent dessus.
-> s'y hissèrent ?


Quand vous serez en haut, fixez solidement un python dans la falaise à l’aide de cet appareil.
-> très belle celle-ci :) Piton ?


Chapitre 21.
Revenue à son point de départ, elle prit le bout du fin cordon qu’elle avait tracté derrière elle durant toute son ascension,
-> Avis tout à fait personnel, mais je préfère dire "extrémité" que "bout" dans bien des cas, et je trouve qu'ici ça sonnerait plus joli ^^


Puis elle enfonça un piton dans le tube que le sergent lui avait donné et s’approcha d’une anfractuosité de la roche, avant de projeter le crochet d’acier dedans à l’aide de l’appareil qui émit un petit bruit étouffé.
-> d'y projeter le crocher
(les formulations avec "dedans" en fin de phrase ou de proposition, je trouve que ça sonne très moche ^^)

— Où as-tu trouvé pareil accoutrement, s’enquit le lieutenant avec une pointe de curiosité.
-> manque un point d'interrogation non ?


Le large sourire insouciant de l’adolescent ne parvenait pas à rassurer son entourage et c’est remplis d’anxiété qu’ils le virent disparaître en rampant, tordu comme un ver de terre, dans le conduit.
-> ce fut remplis ?


et par précaution, attrapa dans l’étui qui pendait autour de son cou une fléchette qu’il inséra dedans.
-> tout pareil que plus haut, qu'il y inséra ou autre formulation rendrait mieux à mon sens.


— Qu’est-ce que je vais faire, pensa-t-il l’ombre d’un instant.
-> point d'interrogation manquant ?


Cette dernière entra par un œil et perfora le cerveau de l’homme-serpent qui, après un recul dans sa chaise dû à l’impact, s’écroula sa face sur la table.
-> il manque possiblement une virgule entre "s'écroula" et "sa face", en même temps, s'il est assis et qu'il s'écroule sur la table, on suppose très logiquement que la tête y est également.


Si vous voulez éviter un bain de sang, laisser-nous sortir d’ici avec ma femme !
-> laissez-nous

Chapitre 22.
Une série de cris s’échappèrent du gosier de l’officier dont le corps de convulsa le temps que dura sa punition.
-> se convulsa

Nooon ! hurla Calem entraînant à sa suite plusieurs cris de la part fr ses compagnons qui comprirent aussitôt.
-> de à la place de fr (ça c'est l'erreur clavier ^^)

— Quand aux autres, je suis bon prince, je vous laisse de loisir de choisir votre cellule d’accueil.
-> le loisir


Bien entendu, mes hommes vont vous délester de vos armes et de tous votre équipement
-> tout ?


Chapitre 23.
Aussitôt une forte explosion embrasa le sommet de la paroi expulsant le python de la roche dans laquelle il était solidement ancré.
-> un autre piton caché ;)

Il leur fallu nager vigoureusement par endroits pour rester dans le lit du torrent, là où l’eau était la plus profonde,
-> fallut


et disparaissait parfois à la vue de Gil avant de resurgir dans l’écume blanche un peu plus loin.
-> ressurgir


Chapitre 24.
le capitaine Hor’Gardi va vous brosser un bref topo de ces dernières heures.
Puis il fit signe à Jarval de continuer. Ce dernier s’empara d’une télécommande posée à côté de lui et activa une holoprojection qui s’éleva au centre de la table depuis un projecteur fixé au plafond.
— Voici le désert de Sang et la forteresse tenue par ce Zarek… commença le capitaine qui brossa ensuite
-> double "brosser"


Le Temple ? s’indigna un homme à la tête soigneusement poncée,
-> hum là j'ai eu mal pour le pauvre homme :) Poncée, polie, je vois plutôt ça à base de papier abrasif pour des cailloux et autres bibelots de bois... Bon, le dico me dit que par analogie ça peut bien s'utiliser comme ici, mais ça m'a surprise ^^


Et pour le chapitre 25, ben j'ai rien vu ^^

J'aime beaucoup le parallèle des aventures Iella / Sali, le tourment intérieur de Calem, et j'ai bien apprécié l'expédition d'Hiivsha sur Tython (ah, le cerveau humain - ou du moins, intelligent ^^ - supérieur à la machine :) ), les différents Jedi aux personnalités bien trempées...

Côté style je trouve qu'il manque parfois un je-ne-sais-quoi pour que ça passe de bon à très bon. Sur les péripéties on est gâté, certes le lecteur n'est pas toujours surpris mais les héros si, ça c'est bien et intéressant de voir leurs réactions.

J'aime beaucoup leurs réactions dans le puits quand il faut choisir entre le roi et le soldat. Je me demandais si l'un des membres du groupe allait penser au fait que seul Calem connaissait pour le Temple et que donc valait mieux sauver l'autre car Calem serait forcément sauvé du coup ? En tout cas, le Sith tient bien son rôle ;) Même s'il se fait doubler au final ^^

Ah, et Hiivsha n'a toujours pas bu, du coup, le pauvre :ange:

Hâte de voir les retrouvailles, le Sith il va moins aimer par contre :diable:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 04 Juil 2013 - 18:09   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ça me fait bien plaisir de te revoir sur ce fil... mais bon, les vacances avant tout hein ? Faut savoir profiter des bonnes choses ! :D

Je vois que ton œil est toujours aussi acéré pour débusquer les quelques fautes qui ont échappées à la sagacité cumulée de Mitth et de moi-même, chapeau bas :jap:

Je me suis empressé de les corriger dans le .doc de référence... sur les posts, tant pis :neutre:

CH15 : Au passage, l'amiral lui donne RDV pour manger dans 1h, on enlève les 30 min de repos, reste 30 min pour rasage / douche / habillage / visite de la chambre d'Isil + discussion Twi'lek... j'ai trouvé le timing un peu serré ^^

c'est parce que t'es une fille, et une fille... ben c'est long à se préparer. Moi je me douche en 5 mn. :diable: (Non, en fait, y'a aussi des garçons très très longs... par exemple mon fils ! :paf: )... tandis que moi, 5mn dans la chambre d'Isi, 5 min de conversation avec la twi'lek, 5 min pour me raser, 5 mn pour me doucher, 5 mn pour me rhabiller... il me reste même 5 mn de rab ! :lol:

Les discussions sur Choupy !!!!!!! :) (mon chat s'appelant Choupinou, je compatis totalement avec Hiivsha ^^)

:love: Nous on a 4 chattes à la maison, mais à Talence, il y a 4 ou 5 ans, on a eu pendant un an et demi un chat noir à longs poils, genre chartreux, qui venait nous rendre visite presque tous les jours. D'abord farouche, on avait fini par l'apprivoiser pour l'approcher et pour finir, le prendre dans les bras. Il était très gentil, un "S" tatoué dans l'oreille mais pas de collier. On s'était pris d'affection pour lui et on l'avait appelé "Choupy". On l'avait même amené chez le véto au début parce qu'il était malade. Et puis un jour, on l'a plus revu... on a jamais su ce qu'il était devenu.

— J’ai gagné le championnat national de varappe d’Austra, annonça très fièrement la jeune fille, je suis une vraie monte-en-l’air. Je peux y arriver en un temps record et j’emmènerai une corde que je fixerai au sommet. Il suffira d’un treuil électrique pour vous faire monter rapidement.
-> on parle bien de Iella qui vivait relativement en ermite avec sa mère la prêtresse au fin fond d'une petite vallée ?

et j’ai eu comme maître d’armes l’un des meilleurs escrimeurs de mon pays. Je vous suis indispensable pour sauver Sali.
-> ça c'est juste après, alors je me suis dit que soit j'avais oublié les débuts de Iella, soit j'avais vraiment raté un truc ^^


C'est finement observé. Dans le fond, on ne sait de Iella que ce qu'elle a voulu dire et le peu qu'elle a dit d'elle, "pourrait" être en contradiction avec ce qu'elle dit là, ou sinon, on peut penser qu'elle est loin d'avoir tout dit de son passé.
Mais au niveau du récit, c'est cohérent... il faut juste attendre le prochain chapitre. ;)

Quand vous serez en haut, fixez solidement un python dans la falaise à l’aide de cet appareil.
-> très belle celle-ci :) Piton ?


Effectivement, elle peut entrer dans le top 10 ! :paf:

Nooon ! hurla Calem entraînant à sa suite plusieurs cris de la part fr ses compagnons qui comprirent aussitôt.
-> de à la place de fr (ça c'est l'erreur clavier ^^)


Oui, mais le pire c'est qu'on l'a pas vu ! :paf:

Ah, et Hiivsha n'a toujours pas bu, du coup, le pauvre


Peut-être que quelqu'un a pensé à lui offrir du jus de fruit ? :ange:

Merci de ta lecture. :jap:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 11 Juil 2013 - 17:03   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

AVERTISSEMENT

Ce chapitre révèle un point essentiel de l'intrigue de ce roman.
Si vous avez l'intention de lire le livre en entier, évitez de commencer ici, et passez outre les commentaires qui risquent de suivre ce post.


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Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

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26 - Qui est qui ?


— Isil !

Ce cri du cœur interpela les différentes personnes présentes tant son intensité véhiculait d’émotion et de sentiments à fleur de peau. Incrédule, Calem dévisagea l’homme sans savoir quoi dire, ni d’ailleurs quoi penser. Jarval, très légèrement en retrait, observait la scène avec une attention soutenue à laquelle il s’était préparée depuis son entretien avec le visiteur.
Visiblement perdue et interloquée, la jeune fille ne répondait rien et paraissait se demander ce qui se passait. Devant son mutisme, Hiivsha reprit en faisant un pas en avant.
— Isil, c’est moi… Hiivsha !

Elle fronça les sourcils dans le silence qui fit écho à cette déclaration et posa les mains sur la base de son cou avec l’air pensif d'une personne essayant de comprendre une situation qui lui échappe.
— Pardon ? finit-elle par répondre. Je suis désolée… je ne vous connais pas… monsieur ?

Le contrebandier s’arrêta dans son élan et demeura bouche-bée en la dévisageant attentivement. De longues secondes s’égrenèrent ainsi durant lesquelles chaque protagoniste parut retenir son souffle. Puis la jeune fille reprit.
— Je m’appelle Iella Budhaasio, monsieur qui-que-vous-soyez… et je pense que vous me confondez avec quelqu’un d’autre.

Un nouveau silence s’ensuivit, presque gênant mais que personne n’osa rompre, puis Hiivsha secoua doucement sa tête en prenant un air désemparé.
— Je suis désolé… j’ai pourtant cru… vous lui ressemblez tellement… vous avez le même visage, enfin, presque le même, et une voix tout à fait similaire mais vous avez raison, ce n’est pas la voix d’Isil. Je vous prie de pardonner mon intrusion.

Il se tourna vers Jarval.
— Je vous présente mes excuses, capitaine… je… je n’y comprends plus rien…

Ce dernier s’approcha de lui et tendit la main vers le monarque dont le silence soulignait l’incompréhension qu’il avait de la scène.
— Je vous présente Sa Majesté Calem d’Édéna. Sire, Iella, permettez-moi de vous présenter le capitaine Hiivsha Inolmo de la flotte de la République Galactique de notre voisine galaxie.

Visiblement satisfait de son effet, Jarval attendit la suite un petit sourire aux lèvres. Ce fut Calem qui réagit le premier.
— Vous venez d’une autre planète ? Comment ?
— Dans un vaisseau, Votre Majesté, un cargo modèle YT-1100 fabriqué par la Corporation Technique Corellienne. Et je suis originaire de la planète Ardarlon. Je suis ici à la recherche d’une amie qui s’est perdue dans l’hyperespace et j’ai retrouvé son vaisseau crashé dans le grand désert à l’ouest de votre région.
— Une amie… cette… Isil ? demanda Iella qui avait subitement pâli.
— Oui, et je dois dire que vous lui ressemblez incroyablement.

À cet instant précis, l’une des portes du bureau du roi s’ouvrit. Un passage sans doute réservé aux familiers car il donnait dans un petit recoin de la grande pièce, et son accès se fondait dans le décor de façon presque invisible. Une autre jeune femme blonde apparut dans la pénombre, qui s’exclama avec un petit rire gêné.
— Oh pardon, Calem, je pensais que tu étais seul, je ne voulais pas te déranger. Tu es occupé ?

Pour la deuxième fois, leur visiteur s’écria.
— Isil ! Isil c’est bien toi ?

La nouvelle venue le regarda comme s’il était fou.
— Excusez-moi ? Monsieur ?
— Oui, Isil, c’est toi ! Ne me dis pas que tu ne me reconnais pas ?

La princesse eut un autre petit rire gêné et regarda fugitivement ses amis.
— Vous reconnaître ? Non, je ne pense pas… je doute que nous nous soyons déjà rencontrés !

Jarval intervint.
— Je vous présente la princesse Sali, fille du roi Tyendal d’Austra.

Hiivsha tourna un regard presque hagard vers le commandant de la Garde.
— Non… non, c’est impossible, cette fois j’en suis certain, c’est Isil ! C’est elle, c’est sa voix, je ne peux pas me tromper… je sais que je ne me trompe pas ! Elle s’appelle Isil Kal’Andil et de son nom de naissance, Valdarra, fille du général Jann Valdarra et de Jaina Zilar sa mère ! Elle est née sur la planète Corellia !

Sali le regardait avec de grands yeux effarouchés.
— Cet homme est fou, Calem ? Je te jure que je ne le connais pas ! Mais qu’est-ce qui se passe ici ?

Le roi fit deux pas pour se rapprocher de son visiteur.
— Monsieur, vous parlez de la princesse Sali, ma future épouse ! Je vous garantis qu’elle ne peux être celle que vous pensez ! Je comprends tout à fait votre désir légitime de retrouver votre amie, mais voyez… déjà, il y a une minute, vous avez pris mademoiselle Budhaasio pour cette amie avant de reconnaître vous être trompé. Vous faites de nouveau fausse route !

Hiivsha secoua obstinément la tête.
— Non, Sire, je ne me trompe pas, croyez-moi. Je connais Isil par cœur, je… je l’aime profondément et je sais quand je me trompe et quand je ne me trompe pas ! Cette jeune femme est mon amie. C’est un chevalier Jedi… je ne comprends pas… Isil, dis-moi que tu me reconnais, je t’en prie.

La princesse eut un geste négatif.
— Je suis désolée… non… je ne suis pas celle que vous croyez… je vous demande de partir d’ici !

Le contrebandier se rapprocha un peu et l’examina soigneusement, ses yeux dans les siens pour tenter d’y déceler une raison à ses dénégations, mais il n’y trouva rien. La princesse ne mentait pas. Il se retourna vers Jarval de l’air de quelqu’un qui ne sait plus quoi faire.
— Elle ne se rappelle plus de rien ? Qu’est-ce que vous lui avez fait ?

Le capitaine répliqua aussitôt d’une voix tranchante.
— Fait ? Que voulez-vous dire ? Nous ne lui avons rien fait ! Il semble évident que cette personne n’est pas celle que vous cherchez, voilà tout. Je voulais juste en avoir le cœur net en vous emmenant ici, voilà qui est fait. Mais si vous voulez…

Sa voix se radoucit un peu.
— … nous pourrons vous aider à retrouver votre amie si elle est encore en vie !

Iella s’avança alors pour venir au niveau du groupe qui s’était constitué autour de la princesse.
— Calem, Jarval… Sali… je suis désolée… je suis sincèrement désolée… mais cet homme dit la vérité !

La foudre tombant au milieu de la pièce n’aurait pas eu plus d’effet sur les personnes présentes que l’intervention de la jeune fille. Un long silence surréaliste accompagna sa déclaration. Iella se mit en face de Sali et posa les mains sur ses épaules.
— Je te demande pardon, Sali… ou plutôt Isil, maintenant que je connais ton véritable nom, je te demande pardon pour ce que je t’ai fait.

La princesse dodelinait lentement de la tête des larmes au bord des yeux et bégaya.
— Non… non… Iella… que veux-tu dire ?
— Je veux dire que tu n’es pas la princesse Sali… c’est… c’est moi… la princesse Sali d’Austra… c’est moi.

Sa voix était aussi douce que possible comme celle qu’une mère aurait prise pour parler à son enfant malade.
— Non… non… répétait Isil, je suis Sali… je le sais bien… je sais que c’est moi… c’est moi Sali…
— Ce sont mes souvenirs que je t’ai donnés, Isil, lorsque on t’a ramenée à ma mère…
— Mais enfin, s’exclama Calem d’une voix où transperçait une certaine exaspération, qu’est-ce que tu racontes, Iella ? Explique-toi, je t’en conjure !

Dans leur dos, le capitaine Jarval s’était reculé jusqu’au bureau du roi et parlait à voix basse dans un appareil de communication, mais personne n’y prêta attention.
— D’accord, Calem, je vais m’expliquer mais asseyons-nous, ça vaudra mieux.

Prenant la princesse par le bras, elle se dirigea vers un coin salon pour s’asseoir à côté d’elle sur un divan tandis que, machinalement, le roi et Hiivsha les suivaient pour faire de même dans des fauteuils installés tout près. Iella reprit en gardant dans ses mains celles de Sali. Sa voix était cassée et elle faisait à présent un effort pour éviter qu’elle se brise complètement.
— Je vous demande pardon à tous… on a retrouvé Isil aux portes du désert, dans une petite bourgade non loin de Meriik. Des paysans l’ont retrouvée dans le coma au bord d’une rivière. Elle avait bu l’Eau de l’Oubli.
— L’Eau de l’Oubli ? interrompit Hiivsha, qu’est-ce que c’est ?

En quelques mots, Iella lui expliqua la particularité de l’eau de la planète. Le contrebandier marmonna.
— Et dire que j’ai moi-même failli en boire cet après-midi ! Il semble que les dieux veillaient sur moi.

Mais cela n’intéressait personne et Iella reprit son histoire.
— Les gens ont compris qu’elle n’était pas d’ici et l’ont amenée à ma mère, Yaduli, la prêtresse du temple de Meriik, comme l’exigent les vieilles coutumes. Moi, je venais d’arriver…

Là, Iella fit une pause en se tournant vers Calem, l’air éplorée.
— Je voudrais que tu me comprennes… on ne s’était pas revus depuis notre enfance et je voulais entrer au Temple, devenir moi aussi prêtresse… depuis que ma mère avait quitté mon père et s’était installée secrètement à Meriik. Quand je suis arrivée sur le sol d’Édinu, à Hiotros, notre caravane a continué par voie de terre vers Meriik. Je voulais voir ma mère et lui demander conseil. Je ne savais pas si je voulais vraiment devenir reine d’Édinu et j’avais peur…
— Peur… de moi ? balbutia le monarque.

Iella baissa les yeux.
— Oui… peur que tes sentiments ne soient plus les mêmes… et je n’étais même pas certaine des miens… cela faisait si longtemps, tu comprends ? Alors la caravane s’est installée en dehors du village, à l’écart pour ne pas qu’on sache à qui elle appartenait, et je me suis rendue discrètement chez Yaduli, ma mère.
— Mais ta mère ne s’appelait-elle pas Mhala ? l’interrompit le roi.
— Si, mais en s’installant à Meriik, elle avait changé son nom pour que père perde sa trace. Il avait fini par croire à sa mort. J’étais là, cachée derrière une tenture, lorsqu’on a amené une jeune femme dans le coma. La ressemblance était frappante… plus que frappante, même ma mère n’en revenait pas. J’avais devant moi un sosie parfait. Il n’y avait que la coupe de cheveux à arranger légèrement. J’ai de suite compris le parti que je pouvais tirer de ce qu’Édin m’envoyait comme cadeau. Pendant trois jours, j’ai reconditionné la mémoire de l’inconnue en lui donnant tous mes souvenirs. Je lui ai appris l’histoire d’Austra, celle d’Édéna, je lui ai appris… notre histoire, Calem, tout ce dont je me souvenais. Les odeurs, les… les sentiments… ma façon de parler… tout ce qu’il fallait pour qu’elle fasse une princesse Sali crédible.

Elle baissa la tête.
— Ma mère était contre et Namina a cru devenir folle lorsque elle a compris ce que je faisais, mais je lui ai fait jurer le secret et je lui ai fait promettre de servir cette inconnue comme elle m’aurait servie moi-même. Avec Namina à ses côtés, l’illusion était parfaite pour tout le monde. Pensez-vous, la nounou ! Les gens ne voient que ce qu’ils veulent voir et croient ce qu’on veut bien leur faire croire.

Sa voix était devenue grave, presque inaudible, mais le silence autour d’elle était total.
— Au bout de ces trois jours, l’inconnue… Isil, était devenue Sali, c'est-à-dire moi. La seule chose que j’ai changée, a été de lui faire croire que sa mère était morte, que Yaduli n’était qu’une proche amie de celle-ci et que c’était pour la voir qu’elle avait voulu s’arrêter à Meriik. Ensuite, la nouvelle princesse d’Austra accompagnée de sa nounou, a rejoint la caravane qui a repris la route d’Édinu. J’étais enfin libre. Libre de devenir prêtresse d’Édin, libérée d’un mariage convenu de tout temps sans même l’accord des intéressés. Namina devait par la suite me tenir informée de ce qui se passerait.

Elle s’arrêta et déglutit bruyamment dans sa gorge sèche.
— C’était sans compter l’attaque de Meriik par les Kiathes, mon enlèvement, ma vente comme esclave et votre venue chez Gau’Am-Soor… les fils du destin que Édin a tissés autour de moi sont bien trop compliqués pour que je puisse les comprendre… quand par la suite, je me suis rendue compte que je t’aimais toujours et que, sans aucun doute, tu m’aimais encore, les choses sont devenues encore plus complexes et plus douloureuses pour moi car je ne savais plus quoi faire.
— Mon dieu, bafouilla le jeune monarque qui essayait d’assimilait ce que ses oreilles entendaient.

La princesse Sali, en passe de redevenir Isil, une inconnue à ses propres yeux, réagit violemment et repoussa les mains de Iella qui tenait encore les siennes.
— Non, ça suffit ! Je ne puis écouter plus longtemps ces folles assertions mensongères ! C’est le délire d’une mythomane qui essaye de prendre ma place et me voler mon fiancé ! Calem, je veux que tu fasses cesser sur le champ cette comédie ! J’exige que Iella quitte le Palais séance tenante pour ne plus jamais y reparaître, fais-la expulser par la garde ou je le fais moi-même !

Elle s’était dressée, toute droite, debout, drapée dans un linceul d’offense qui avait failli l’anéantir. Son regard défiait tour à tour chacun de ceux qui l’observaient. Calem fort embarrassé regardait alternativement sa fiancée et Iella dont l’air éploré faisait pitié à voir. Cette dernière se tourna vers lui.
— Si c’est ce que tu veux, Calem, je t’obéirai et je repartirai… je quitterai ta vie comme j’avais prévu de le faire avant…
— Mais c’est insensé, les coupa Hiivsha qui suivait son idée, Isil ne peut pas avoir ainsi disparu au profit du clone mémoriel de quelqu’un d’autre ! Ne me dites pas que vous avez pu lui donner tous vos souvenirs… tous, intégralement !

Iella sourit pauvrement à l’inconnu. Elle savait ce qu’il ressentait à ce moment précis.
— Je lui ai donné le plus que je pouvais… pas forcément tous, mais suffisamment pour que l’illusion soit crédible… après tous, nous-mêmes, nous oublions les choses au fil du temps…
— Mais si vous n’aviez pas fait ce… travail… ce transfert… enfin, je ne sais même pas quel mot employer, cette reconstruction, que se serait-il passé ?
— D’après les textes, une victime de l’Eau de l’Oubli doit être présentée au Temple et il appartient au prêtre de décider quelle personnalité forger à celui dont la mémoire est vierge. Si passé trois jours rien n’a été entrepris, la personne est perdue, sa mémoire est vide et elle n’a plus de passé… que le néant pour souvenir. C’est souvent fatal à sa raison. C’est pourquoi il vaut mieux lui donner une individualité artificielle que de la laisser sans rien.
— C’est absurde ! coupa celle qui était encore, pour elle en tout cas, la princesse Sali. Mes souvenirs ne peuvent avoir été inventés, pas plus qu’on n’a pu me les transmettre.

Un élan la porta jusqu’au roi devant lequel elle tomba à genoux avant de lui prendre les mains.
— Enfin, Calem, tu ne vas pas croire ce tissu de mensonges ? Ce que nous avons vécu enfants est la preuve que je suis bien moi. Rappelle-toi, quand nous nous promenions en bateau sur le petit lac de…
— … la Dame Blanche, coupa Iella, tandis que nos parents déjeunaient sur l’herbe, assis sur une immense nappe brodée représentant une scène de chasse.

Sali, la foudroya du regard.
— Comment peux-tu savoir ça ?
— Parce que c’est moi qui te l’ai appris.
— Je ne sais pas quel est son truc, Calem chéri, mais elle ne peut pas tout savoir… un jour tu m’as poussée dans les glacis et je suis tombée…
— … dans un grand buisson d’orties, reprit Iella, j’avais le corps recouvert de petits boutons parce que c’était l’été et que j’étais en maillot… j’avais six ans…
— Quand je n’arrivais pas à dormir, reprit Sali, ma mère me chantonnait une berceuse qu’elle avait inventée, rien que pour moi.

Elle se mit à fredonner.
Au bord de l’océan, où les vagues mourantes…

Mais Iella continua, d’une voix douce, mélancolique.
… viennent lécher mes pieds, je vois à l’horizon les voiles d’un navire qui ramènent l’amant, soudain mon cœur soupire…

Elle s’arrêta et soutint le regard furieux de Sali sans broncher. Calem intervint.
— Sali, tu te rappelles, lorsque nous étions sur la plage l’autre jour, je te parlais de cette dernière fois où nous nous sommes vus, enfants… nous étions allongés dans l’herbe au bord d’une petite rivière et nos parents partageaient un pique-nique comme ils aimaient tant le faire… nous voulions nous transformer pour nous échapper loin de tout… en quoi voulions-nous nous changer ?

Sali soupira agacée.
— Je t’ai déjà répondu… je ne m’en souviens plus !

Iella reprit la parole.
— Parce que je ne t’en ai pas parlé… c’était notre secret, notre tout dernier secret et je voulais le garder au fond de mon cœur, rien que pour moi.

Elle se leva et à son tour, vint se mettre à genoux aux pieds du roi, contre Sali autour des épaules de qui elle passa affectueusement un bras. Cette fois, la princesse ne dit rien et Iella continua.
— Nous voulions nous transformer en de jolis papillons… toi en papillon bleu et j’ai insisté pour que tu aies de petites taches jaunes et moi en papillon rose avec des points rouges.

Tout à coup, la princesse se brisa et éclata en sanglots sa face sur les genoux de Calem.
— Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu fais cela ?

Puis redressant son visage baigné de larmes, elle leva vers le roi ses grands yeux bleus éplorés.
— Qui suis-je si je ne suis pas Sali ? Je n’ai rien d’autre en tête que ce qu’on m’a donné et voilà que j’apprends que ce n’est même pas à moi.

Calem, la gorge nouée, ne put rien dire tandis que Iella, princesse d’Austra retrouvée, la vraie Sali, embrassait fortement Isil sur la joue.
— Tu es Isil… je te demande pardon… pardon…

Au même instant, Jarval faisait entrer dans la pièce, Namina, qu’il avait appelée un instant plus tôt par le communicateur. Celle-ci arriva précipitamment en relevant le jupon de sa robe et s’arrêta, interdite, devant le tableau qui s’offrait à ses yeux. Instantanément, elle devina le drame qui était en train de se dénouer.
— Sali… qu’as-tu fait ?

Iella répondit, puisque c’était à elle que la nounou venait de s’adresser ainsi.
— J’ai tout avoué, Namina.

La femme mit ses mains devant la bouche en ouvrant de grands yeux.
— Oh, mon dieu !

Elle se laissa tomber, blanche comme une morte, sur le divan déserté par les deux jeunes filles. Calem la regarda.
— Comment, Mhala et vous, avez-vous pu permettre une chose pareille ? demanda-t-il sèchement.

La nounou tripota le jupon de sa robe un instant, tête basse, avant de répondre.
— Je n’ai pas su l’en dissuader, Votre Majesté, Iella… Sali… était tellement… entêtée… Même sa pauvre mère a cédé à ses arguments. Elle nous a dit que pour elle c’était la liberté d’entrer au Temple en échappant à un mariage qu’elle ne souhaitait pas et que pour cette pauvre jeune fille, c’était une chance inespérée de redevenir quelqu’un et d’être heureuse. Je ne voulais pas…

La femme se mit à sangloter tout doucement.
— Alors Isil est morte ? laissa tomber Hiivsha dans le silence qui s’ensuivit.

Cette dernière leva les yeux vers lui et le regarda fixement.
— Peut-être saurez-vous me réapprendre mon passé ? murmura-t-elle avec une lueur d’espoir dans les yeux.

Calem comprenait mieux à présent ses propres questions qui le taraudaient depuis des semaines et son écartèlement entre Sali et Iella. Il avait toujours été amoureux de la bonne personne, mais il ne s’en était rendu compte que lorsqu’il avait été en face de la vraie princesse d’Austra… de sa vraie cousine.
— Ça ne peut se terminer comme ça, grinça le contrebandier avec une once de colère dans la voix. Je ne peux admettre qu’Isil soit morte… pas elle… pas après l’avoir retrouvée ! Isil, tu es un chevalier Jedi, tu maîtrises la Force, il faut que tu la retrouves !

Celle qu’il convenait à présent d’appeler Sali, regarda à son tour l’inconnu venu d’une autre planète.
— La Force ? répéta-t-elle, Isil sait se servir de la Force ?
— Bien entendu, s’agaça Hiivsha, enfin, elle savait s’en servir avant de boire votre foutue eau !
— Alors cela explique les hommes-serpents fracassés contre le rocher et le levier dans la prison ! s’exclama Sali.

Elle regarda tour à tour Calem et Jarval pendant qu’Hiivsha cherchait vainement le sens de ses dernières paroles. Sali secoua légèrement les épaules d’Isil.
— Tu t’es trompée, ce n’est pas moi qui ai accompli ces deux choses mais toi, Isil. La Force t’a obéi sans que tu t’en rendes compte ! Ça veut dire que ce… Jedi qui est en toi, n’est pas totalement mort !

Le contrebandier intervint d’un ton abattu.
— Quand on est sensible à la Force, on peut s’en servir involontairement… mais ce n’est pas ça qui la fera redevenir ce qu’elle a été.
— Mais on ne te laissera pas tomber, Isil, on va t’aider… je ne sais pas comment, mais je serai toujours là pour toi.

Isil se releva comme un automate, imitée par l’ensemble des personnes présentes.
— Je ne sais plus où j’en suis… j’ai subitement l’impression d’être une étrangère à mes yeux.

Calem fit deux pas dans la pièce. Il semblait réfléchir ardemment. Hiivsha le rejoignit.
— On ne peut rien faire pour elle ? Est-ce irréversible ?

Le monarque fit signe que oui de la tête, en silence. Sali se retourna vers eux et son regard se porta machinalement vers les grandes tentures à moitié tirées devant la baie vitrée qui donnait sur la terrasse.
— Attention ! hurla-t-elle en se jetant sur Calem.

Là, dans l’obscurité, elle avait aperçu une main qui dépassait d’entre les lourds rideaux et le canon d’une arme. L’instant d’après, la fléchette la frappa sous l’omoplate alors qu’elle faisait rempart de son corps au roi. Namina hurla. Isil montra les tentures.
— Ça vient de là !

Hiivsha se rua à travers la pièce tandis que Calem s’effondrait au sol sous le poids jumelé de Sali, dont le corps était devenu inerte, et celui de Jarval qui venait de le plaquer pour le protéger d’un éventuel nouveau tir.
L’ombre furtive repassa l’embrasure des portes-fenêtres comme Hiivsha arrivait aux rideaux, et les bras de ce dernier se refermèrent sur le vide.
— Il s’enfuit ! cria Isil en accourant à son tour.

Le contrebandier passa sur la terrasse au bout de laquelle, dans la pénombre de la nuit, il distingua une forme qui grimpait à une corde le long du mur.
— Il monte vers le toit ! s’exclama-t-il en se lançant à sa poursuite.
— Tout va bien, Calem ? demanda Jarval en se relevant.
— Oui, vas-y ! répondit le monarque.

Le capitaine se rua sur la terrasse à temps pour voir Hiivsha dégringoler d’environ deux mètres, tenant un bout de corde coupée net. Ce dernier se remit debout en se massant les reins et leva la tête. La silhouette noire était déjà presque au niveau des toits du palais.
— Isil ! cria le contrebandier, arrête-le !

La jeune fille hésita, stupéfaite.
— Mais comment ? Je ne sais pas voler !
— Sers-toi de la Force ! En un saut tu peux être là-haut !

Perdue, elle secoua la tête.
— Je ne sais pas comment faire, je suis désolée.

Jarval posa la main sur l’épaule du contrebandier.
— Vite, à l’ascenseur !

Ils partirent en courant, retraversèrent la pièce, ouvrirent les grandes portes en catastrophe et bondirent dans le couloir. Jarval cria à l’adresse des factionnaires stupéfaits.
— Sonnez l’alerte générale ! Bouclez le Palais et la Cité ! Je veux que personne n’en sorte !

Pendant que les gardes se ruaient vers le plus proche communicateur, Jarval et Hiivsha arrivaient devant l’ascenseur qui s’ouvrit aussitôt. D’un doigt fébrile, l’officier appuya plusieurs fois sur le dernier bouton et la cabine démarra. Quelques secondes plus tard, elle s’arrêtait et les portes se rouvraient. Jarval emprunta un petit escalier qui grimpait et enfonça littéralement la petite porte qui donnait sur les toits, cherchant dans l’obscurité la forme de l’assassin. Au même moment, des sirènes se mirent à hurler et, par-ci par-là, des projecteurs trouèrent les ténèbres. Une rafale de vent souleva leurs cheveux. L’orage qu’ils avaient laissé dans le sud la veille venait de rejoindre la capitale.
Les toits du palais étaient immenses et parsemés de nombreux dômes décorant les puits d’aération. Des conduits de climatisation couraient également un peu partout, brisant la ligne de vue des poursuivants. Soudain, à la faveur d’un éclair, une silhouette se détacha sur le ciel à une centaine de mètres d’eux vers l’aile opposée.
— Là-bas, cria Hiivsha en tentant machinalement de remettre de l’ordre dans ses cheveux.

Ils s’élancèrent, sautant par-dessus les conduites et slalomant entre les colonnes érigées comme les stalagmites d’une grotte. Des gouttes de pluie lourdes et chaudes commencèrent à tomber, d’abord doucement puis rapidement en une puissante averse orageuse.
— Là-bas, fit à son tour le capitaine en sautant le muret qui séparait deux blocs de construction. Il ne pourra pas s’échapper !

Les deux hommes se rapprochaient de la silhouette arrêtée au bord d’une façade dominant le bois aux esprits qui s’étendait au nord-est.
— Nous le tenons, prenez garde ! hurla Jarval dans une bourrasque qui le déstabilisa l’espace d’une seconde.

Effectivement, l’homme ne bougeait plus. Il se tenait immobile dans le vent, les jambes écartées et contemplait le ciel. Ses poursuivants n’étaient plus qu’à une cinquantaine de mètres lorsqu’une grande silhouette parut dans le ciel à la faveur d’un autre éclair. Un grand dragonnal s’approchait et un long ruban souple oscillait sous lui.
— On dirait qu’il tire une échelle de corde, cria Jarval, vite !

Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres de la forme sombre lorsque celle-ci s’agrippa au dernier barreau de l’échelle que le capitaine avait fort justement devinée, et s’envola arrachée au toit par l’animal qui vira sur sa gauche en direction des murailles est.
— Il nous échappe ! cracha l’officier en ajoutant une bordée d’injures.

Les deux hommes s’arrêtèrent au bord de la façade et ne purent que regarder impuissant l’homme qui commençait à gravir les barreaux de son échelle.
— Trop loin pour mon pistolet, déplora Jarval rageur en posant la main sur l’étui qui renfermait son pistolet de service.
— Pas pour mon blaster, si vous me permettez, capitaine ! s’exclama Hiivsha en arrachant l’arme de la ceinture de l’officier dans laquelle il était toujours glissé.

Le contrebandier effectua un rapide réglage sur celle-ci et tendit les bras, puis tira. Plusieurs traits rouges rayèrent la nuit en direction de la grosse silhouette qui s’éloignait et qui, subitement, glissa sur le côté en effectuant un virage serré. Elle hésita un instant, puis s’abattit en vrille vers le sol.
Jarval porta à ses lèvres le communicateur incorporé à son databracelet.
— Alerte à tous les gardes. Cible touchée. Renforts demandés dans la cour d’honneur. Appréhendez l’individu qui tentait de s’enfuir avec un dragonnal. J’arrive.

Il se dirigea en toute hâte vers un grand dôme qui saillait au-dessus des toits et passa son bracelet devant une plaque. La porte qui était à côté s’ouvrit et il se précipita dans les escaliers qui se trouvaient derrière.
Quelques minutes plus tard, il débouchait dans la cour d’honneur où plusieurs gardes étaient déjà rassemblés autour d’un gros saurien volant agonisant. Des projecteurs balayaient la zone et un peu plus loin un autre groupe de militaires s’agitait.
— Par ici, capitaine ! cria l’un d’eux.

Jarval et Hiivsha se précipitèrent et aperçurent aussitôt une autre silhouette toute de noir vêtue. Ils surent vite que l’homme n’avait pas survécu à sa chute. Jarval ramassa l’arme qu’il portait sur lui et l’examina.
— Un pistolet à air comprimé, commenta-t-il en ouvrant le boitier chargeur. Équipé de dards empoisonnés !
— Un assassin silencieux, ajouta le contrebandier.

L’officier donnait quelques ordres puis saisit Hiivsha par le bras.
— Venez, retournons vite auprès du roi.


Quand ils entrèrent dans le bureau, il y avait d’autres personnes auprès de Sali et du roi, et des gardes circulaient nombreux dans les couloirs. La princesse était allongée sur le divan et un homme en blouse blanche, qu’Hiivsha reconnut aussitôt comme étant le médecin qui l’avait examiné un peu plus tôt dans la journée, était incliné sur elle. Jarval se pencha à l’oreille du contrebandier pour lui expliquer les choses. C’est ainsi que ce dernier apprit que le jeune homme qui se tenait également aux côtés de Calem était le prince Taimi, le frère du roi, et la jeune femme aux cheveux rouges, la duchesse Dolmie de Tamburu, sa maîtresse.
Dans le couloir un Twi’lek qui venait d’arriver discutait avec un officier de la garde et semblait lui donner des ordres. Hiivsha apprit qu’il s’agissait de Orn Mitra, le ministre de la sécurité du territoire.
Les deux hommes se rapprochèrent doucement du petit groupe de personnes rassemblées autour du roi, parmi lesquelles Isil qui se tenait silencieuse. Jarval murmura à l’oreille du monarque.
— Comment va-t-elle ?

Pour toute réponse, Calem baissa la tête, le visage grave. Le médecin parut avoir fini ses premières constatations et se releva. Lui aussi avait le visage grave et c’est empreint d’une certaine émotion qu’il confia au souverain.
— D’après ce que je peux en conclure immédiatement, elle a été foudroyée par de l’extrait de bantanaï… c’est un poison violent… elle est dans le coma.
— Vous allez la sauver, docteur, n’est-ce pas ?

Le praticien secoua négativement la tête.
— Je suis désolé, Sire, il n’y a pas d’issue heureuse à attendre d’un tel empoisonnement. Elle va rester en vie durant deux ou trois jours, guère plus, puis son cœur va s’arrêter de battre… c’est une toxine contre laquelle, hélas, il n’y a pas d’antidote !


(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


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Modifié en dernier par Hiivsha le Jeu 18 Juil 2013 - 16:57, modifié 1 fois.
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Messagepar Notsil » Jeu 11 Juil 2013 - 21:33   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ah, joli retournement de situation ! Il ne pouvait en effet s'agir que de l'une ou l'autre, et même si mes tous premiers soupçons s'étaient portés sur la bonne personne, tu m'as ramenée sur la fausse piste ^^

Certains détails troublants s'expliquent mieux, en effet ;)

Maintenant, Isil retrouvée va-t-il réussir à renouer son lien avec la Force suffisamment rapidement pour sauver la princesse ?
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 12 Juil 2013 - 9:45   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Oh, par les os noirs de l'Empereur, mais quel bordel :x :lol: Bon, bah contre toute attente, je t'avoue que tu m'as eu : jusqu'à ce que Hiivsha ne la reconnaisse pas, je suis resté persuadé que Isil était Iella :chut: J'sais pas, Sali paraissait trop bien implantée sur son monde, tandis qu'on ne savait pas très bien d'où sortait Iella, sans oublier que leur prénom commence par la même lettre :D Du coup, la révélation en devient double, c'est d'autant mieux :oui: Pauvre Hiivsha^^ Toujours sur l'intrigue, je dois dire que j'ai trouvé ça un peu moyen que ce soit Isil qui se serve de la Force alors même que Iella est persuadée de le faire et que c'est elle qui fait un effort dans la prison... Je sais que ça peut arriver involontairement, mais au point de soutenir mordicus que c'est quelqu'un d'autre qui l'a fait, surtout que c'était beaucoup moins spontané dans la prison... Mouais.

Pour le style, j'ai trouvé que tu avais tendance à trop te décharger de la description sur les dialogues, tu vois ce que je veux dire ? On ne suit pas beaucoup l'état d'esprit d'Hiivsha, ou ne serait-ce que les expressions des autres personnages hormis ce qu'on peut imaginer d'après la discussion :neutre:

J'espère quand même que tu te rends compte que ça fait deux fois que tu réinitialises ton héroïne, tu devrais avoir honte, comment veux-tu qu'elle soit équilibrée ? :cry: (Dixit le mec qui a fait éventrer l'une des siennes^^)

Ce cri du cœur interpela les différentes personnes présentes tant son intensité véhiculait d’émotion et de sentiments à fleur de peau.


Est-ce que la phrase n'est pas un peu surchargée ? On a "du cœur", "tant", "intensité", et enfin "à fleur de peau"... Arrivé à la fin, on se dit qu'on a compris^^ Par ailleurs, le "interpela" paraît étrangement faible au regard de cette débauche d'intensité ! Et puis, pourquoi "émotion" est-il au singulier tandis que "sentiments" est au pluriel" ?

Bref, je verrais plutôt quelque chose comme Ce cri du cœur força l'attention des différentes personnes présentes tant il véhiculait d'émotions intenses et de sentiments à fleur de peau, ce n'est qu'une suggestion parmi d'autres, et je me demande même si le "et de" ne pourrait pas être remplacé par une simple virgule.

— Je lui ai donné le plus que je pouvais…


C'est moi ou ça ne sonne pas très français ? Je lui en ai donné le plus possible ?

après tous, nous-mêmes, nous oublions les choses au fil du temps…


Après tout :P

Je t'interdis de tuer Sali :chut:
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Messagepar Hiivsha » Ven 12 Juil 2013 - 10:35   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord je vais reprendre ces phrases.

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Je t'interdis de tuer Sali :chut:


Ah bon ? Mince :chut: :diable: :diable: :diable:

Merci de votre lecture. :jap:

Si tu veux de l'introspection dans les personnages et notamment Hiivsha, tu seras plus heureux dans le chapitre qui suivra le prochain. :siffle:
Disons que ici, je trouvais la situation et les dialogues assez explicites pour ne pas encore me "fourrer" dans l'esprit des gens. ;)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 12 Juil 2013 - 10:39   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord^^

Disons que ici, je trouvais la situation et les dialogues assez explicites pour ne pas encore me "fourrer" dans l'esprit des gens. ;)


Ah, parce qu'on se fourrait beaucoup dans Isil, dans le tome 1 ! :)
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Messagepar Hiivsha » Ven 12 Juil 2013 - 11:45   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Ah, parce qu'on se fourrait beaucoup dans Isil, dans le tome 1 ! :)


Méééé ! :paf:

En revanche, mon tome 2 est plus sobre la concernant. :oui:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 12 Juil 2013 - 12:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Complètement^^ Non qu'un peu d'érotisme soit malvenu, mais faut savoir doser, quoi^^
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Messagepar Hiivsha » Mar 16 Juil 2013 - 11:42   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:J'espère quand même que tu te rends compte que ça fait deux fois que tu réinitialises ton héroïne, tu devrais avoir honte, comment veux-tu qu'elle soit équilibrée ? :cry: (Dixit le mec qui a fait éventrer l'une des siennes^^)


C'est un peu différent. Dans le tome 1, c'est une amnésie passagère du à un traumatisme psychologique qui ne concerne que son enfance < 12 ans. Ici c'est effectivement un effacement total. ;)
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Messagepar Hiivsha » Jeu 18 Juil 2013 - 16:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Le jeudi, c'est ravioli... bah non, c'est juste le jour de la suite des aventures d'Isil sur la planète Edéna... pour les courageux qui n'ont pas peur d'une Fan-Fiction déguisée en roman... à moins que ce ne soit l'inverse ! :paf:

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27 - Le Temple d'Édin


Le sol se serait ouvert sous les pieds du monarque, qu’il n’en aurait pas paru plus désespéré. Ses joues avaient atrocement pâli et sa lèvre inférieure tremblotait. Ses yeux d’ordinaire si décidés et sûrs d’eux-mêmes, avaient perdu leur éclat et semblaient s’être vidés de toute volonté. Désemparée, Isil s’approcha de lui et vint se blottir contre son torse.
— Elle… elle m’a sauvé la vie, bégaya-t-il, elle… elle s’est… sacrifiée pour moi…
— Je ne sais pas quoi dire, murmura la jeune fille qu’il avait machinalement entourée de ses bras. Il faut trouver un moyen… il doit y avoir un moyen.

Le docteur qui avait entendu secoua de nouveau la tête.
— Hélas, ma pauvre enfant… il faudrait un miracle…

Hiivsha qui s’était lui aussi rapproché, lâcha en soupirant.
— Il faudrait Isil… la Isil que je connaissais…
— Pourquoi dites-vous cela, capitaine Inolmo ? demanda Jarval à voix basse.

Au même moment, Gil entra dans la pièce en courant, s’arrêta, regarda la scène, aperçut celle qui pour lui était toujours Iella et se précipita vers elle en se jetant à genoux.
— Non, non ! Que s’est-il passé ? pleura-t-il en interrogeant ses amis du regard.

Calem parut reprendre vie et s’approcha de l’adolescent pour poser une main sur son épaule.
— Je dois te dire quelque chose, Gil… et toi aussi Taimi, lança-t-il à l’adresse de son cadet qui se rapprocha avec Diva à son bras… vous aussi, monsieur le ministre, ajouta-t-il à l’adresse de Orn Mitra non loin de là.

En quelques mots sobres, Calem expliqua ce qui venait de se passer et comment la jeune femme qui gisait, presque morte, sur le divan, était la vraie princesse d’Austra. Ses explications provoquèrent de vives réactions de la part d’un Taimi incrédule, mais Namina était là et apporta sa caution au roi.
— C’est une histoire incroyable, s’exclama le prince, j’ai du mal à croire tout cela… mais qui est donc réellement cette femme ? ajouta-t-il en désignant Isil de la main.
— Une étrangère à notre monde, répondit Jarval, une pilote d’astronef égarée dans l’hyperespace et victime de la nébuleuse.
— Une amie à moi, intervint Hiivsha qui expliqua à son tour en quelques mots d’où il venait.
— C’est extraordinaire, s’enthousiasma la duchesse Dolmie, ainsi les gravures du temple en ruine disaient vrai ! Et qu’allez-vous faire à présent, monsieur Inolmo?
— Je ne sais pas, admit Hiivsha. Nous devons en parler, Sa Majesté et moi je suppose. Je peux bien entendu ramener Isil chez elle… peut-être que les Jedi de Tython pourront faire quelque chose pour elle.
— Jedi ? souligna Diva dont les yeux se mirent à briller. Qu’est-ce donc ?

De nouveau Hiivsha expliqua… ce que la Theelin connaissait parfaitement.
— Pourquoi avez-vous dit qu’il aurait fallu la Isil que vous connaissiez ? redemanda Jarval avec insistance.
— Parce que Isil était très sensible à la Force et c’était une puissante guérisseuse. Peut-être aurait-elle pu sauver la princesse Sali grâce à son pouvoir… si seulement elle pouvait redevenir ce qu’elle était.
— Je comprends, murmura Jarval.
— Vous dites qu’Isil pourrait sauver Sali ? s’exclama Calem.
— Pas dans l’état où elle se trouve en tout cas. Pourquoi ?

Le roi baissa la tête, comme s’il hésitait à parler plus avant. Puis ses mâchoires se contractèrent et il continua.
— Il existe peut-être une possibilité…

L’écho de cette phrase résonna dans l’oreille d’Hiivsha qui se souvint de ce que lui avaient dit récemment plusieurs personnes. Le roi continuait.
— … un vieux rituel que le Grand Prêtre du Temple pourrait pratiquer, un rituel qui n’est pas exempt de danger pour celui ou celle qui le subit… et qui peut-être n’est qu’une légende…
— Lequel ? murmura Isil.
— Je ne peux le dire ici… mais s’il y a une chance, nous devons la courir… enfin, si tu es d’accord.
— Tu veux dire… une chance pour moi de redevenir celle que j’étais ?
— C’est cela, une chance de recouvrer ton identité… et peut-être une chance pour toi de sauver Sali, si toutefois tu le souhaites.

Isil posa ses mains sur son cœur.
— Oh, Calem, s’il y a une infime possibilité pour moi de pouvoir faire quelque chose pour elle, je le ferai… même si je dois me mettre en péril pour cela !

Le roi s’avança vers elle et prit ses mains pour les embrasser.
— J’ai toujours su que tu étais quelqu’un d’absolument merveilleux, Isil. Tout en toi n’est que compassion. Je te remercie… je ferai tout pour effacer ce qu’on t’a fait.

Il paraissait plus décidé qu’un moment auparavant lorsqu’il se tourna vers le capitaine Hor’Gardi.
— Jarval, je vais emmener Isil et Sali au Temple, prépare Kro’Moo.
— Je viens avec toi !
— Moi aussi, Sire ! ne put s’empêcher de s’exclamer Hiivsha.

Le roi les regarda.
— Non, vous ne pouvez pas, ni l’un ni l’autre. Je dois me rendre au Temple tout seul. Personne d’autre ne peut venir. Le secret doit être conservé.

Hiivsha insista auprès de Calem.
— Sire, laissez-moi venir, je ne suis pas d’Édéna et je repartirai dès que cette affaire sera réglée. Je conserverai votre secret à des milliers de parsecs de votre monde… ce sera comme si j’étais mort et enterré !

Le roi hésita et consulta son capitaine du regard.
— On vient juste d’essayer de t’assassiner, argumenta Jarval. Si c’est Zarek qui est derrière tout ça, il va sûrement recommencer. J’ai confiance dans le capitaine Inolmo, de ce que j’en ai vu, c’est un homme de ressources. Si tu ne veux pas m’emmener, emmène-le à lui.

Le monarque les entraina un peu à part du ministre, de Taimi qui parlait à voix basse avec Isil et de Dolmie qui, dans un coin, s’entretenait avec Gil. Il prit Jarval affectueusement par l’épaule.
— S’il y a bien quelqu’un à qui je confierai ma vie ou un secret, ce serait toi, mon ami. Si je veux que tu restes, c’est pour une tout autre raison. Je peux être absent plusieurs jours et durant cette absence, c’est Taimi qui aura les rênes du pouvoir. Je veux que tu le surveilles lui, ainsi que Pardo. Qu’ils ne fassent rien d’inconséquent. Si la ville est attaquée, j’aime à savoir que tu seras ici aussi pour la défendre.

Jarval inclina la tête.
— Je comprends, Calem.

Le roi haussa la voix.
— Taimi ?
— Oui, fit le cadet en interrompant le dialogue qu’il avait avec Isil pour s’approcher.
— Tu sais que je n’abandonnerais pas Édinu en un moment pareil si la vie de Sali n’était pas en jeu… je vais devoir compter sur toi pour prendre ma place deux ou trois jours… peut-être plus, cela dépendra de beaucoup de choses.
— Compte sur moi, mon frère, affirma le prince.
— Je sais que je peux compter sur toi, et sur Pardo… et Jarval reste avec toi, n’hésite pas à t’appuyer sur lui et à prendre son conseil.

Taimi jeta un coup d’œil vers le capitaine de la Garde.
— Bien sûr, Calem, je te l’ai dit, tu peux compter sur moi. Ne t’inquiète pas… et si la ville est attaquée, nous saurons faire face.
— D’accord, répondit le monarque qui intérieurement n’était pas rassuré.

Il se tourna vers Jarval.
—Va faire préparer Kro’Moo et mon dragonnal.

La capitaine fit oui de la tête. Gil qui était toujours dans un coin en train de discuter avec la duchesse s’écria le visage tendu.
— Je viens avec toi, capitaine Jarval !

Et il accourut pour emboiter le pas du commandant de la Garde qui sortait de la pièce.
Orn Mitra se rapprocha du souverain.
— Sire, vous ne pouvez pas partir ainsi, alors que le royaume est susceptible d’être attaqué d’un jour à l’autre !
— Je n’ai pas le choix, monsieur le ministre.
— Mais enfin, Sire, la princesse, hélas… est morte, ou c’est tout comme. Le médecin affirme lui-même que plus rien ne peut la sauver. Vous vous rendez au Temple sur la foi de je ne sais quelle superstition ou mythologie, pour tenter de restaurer je ne sais comment la mémoire de cette étrangère en espérant qu’elle-même puisse faire un miracle ? C’est insensé, Votre Majesté, vous êtes le roi, agissez en roi !
— Taisez-vous Mitra ! grinça Calem qui avait dû faire un effort pour éviter de s’emporter. Je suis peut-être le roi, mais avant tout je suis un homme qui aime une femme plus que tout au monde ! Et s’il y a une chance sur un million de la sauver, je dois la courir ! Maintenant, j’ai besoin de vous ici, auprès de mon frère, pour assurer la sécurité du Royaume. Puis-je compter sur vous ?

Le Twi’lek se raidit.
— Certainement, Sire, comment pouvez-vous en douter ?
— Je n’en doutais pas, mais je préférais vous l’entendre dire. Je serais de retour dès que possible ! Vous informerez le général Pardo de ce qui s’est passé ici ce soir… mais seulement après mon départ.
— Bien, Sire, accepta le ministre comme à regret.

Calem lui tourna le dos et se dirigea vers une autre pièce adjacente dont l’accès était contrôlé par un boitier à codes, petit réduit équipé d’appareils de communication, dans lequel il s’enferma pour informer le Grand Prêtre du Temple d’Édin de sa venue. Puis il retourna dans le grand bureau.
Deux gardes entrèrent avec une civière sur laquelle le médecin installa la princesse Sali, puis ils quittèrent les lieux accompagnés du médecin, de Namina, d’Isil, de Calem et d’Hiivsha. Le prince et Diva restèrent avec Orn Mitra. Les yeux de la theelin brillaient d’un éclat intense qui révélait une profonde réflexion. Le plan B n’avait pas fonctionné comme il le devait. Décidément, il ne faisait pas bon faire confiance aux subordonnés ! En revanche, la nouvelle situation entrouvrait pour la Sith de nouvelles perspectives fort intéressantes et une occasion à ne pas manquer.
Dans le couloir, Namina arrêta Calem par le bras et lui glissa quelque chose à l’oreille avant de s’éclipser.


Le brancard fut solidement assujetti sur les deux sièges arrière du dragonnal de Calem pour qu’il ne puisse pas bouger et Sali elle-même fut consciencieusement attachée afin de ne pas tomber, et ce quelles que soient les positions que l’animal pourrait prendre en vol. Elle fut soigneusement enveloppée dans une couverture de survie destinée à la protéger du froid de l’altitude et on lui plaqua sur le visage un masque relié à un petit appareil d’oxygène. Isil guida un Hiivsha hautement perplexe vers Kro’Moo.
— C’est réellement un moyen de transport ? demanda-t-il en s’approchant des animaux.

Sa perplexité arracha un pauvre sourire à la Padawan.
— Vous avez peur de l’altitude, monsieur Inolmo ?

Ce dernier se cabra.
— Isil… rien que le fait que tu m’appelles ainsi me donne des frissons d’horreur dans le dos. Je sais que tu n’es pas celle que tu devrais être, mais crois-moi, nous sommes proches, très proches… ou du moins nous l’étions.
— Vous ne voulez tout de même pas dire que nous étions… amants ? s’insurgea presque la jeune fille.

Hiivsha eut du mal à cacher un sourire embarrassé et biaisa du regard pour ne pas l’affronter dans les yeux.
— À vrai dire, les circonstances font que… tout porte à le croire… même plus qu’à le croire… c’est un fait avéré.
— Comment ? Vous et moi ? s’indigna Isil.
— Eh bien quoi ? soupira Hiivsha presque vexé, tu m’as trouvé à ton goût dès que tu as posé les yeux sur moi… pour me voler mon vaisseau, qui plus est !
— Peuh, laissa tomber la jeune fille qui ne voulait pas en démordre… nous en reparlerons, monsieur In…
— En tout cas, cesse de m’appeler comme ça ! s’écria-t-il exaspéré. J’ai horreur qu’on m’appelle ainsi… toi surtout, ajouta-t-il en pointant son index vers elle. D’abord tu ne me vouvoies jamais, et ensuite tu m’appelles Hiivsha…

Puis il ajouta en soupirant.
— … ou mon amour… chéri… mon trésor…

Isil pinça ses lèvres.
— Hiivsha, ça suffira amplement, grinça-t-elle, allez montez !

Le contrebandier obtempéra en grommelant quelque chose. Elle lui montra comment s’harnacher, lui tendit le vêtement de voyage qui se trouvait dans un coffre à ses pieds, et le casque qui comportait également le masque à oxygène, puis à son tour elle grimpa sur l’animal.
— J’aurais aimé venir avec vous, insista Gil en flattant le cou de Kro’Moo.
— Une autre fois, peut-être, lui murmura Isil en lui frictionnant affectueusement les cheveux.

Namina arriva en courant, un peu essoufflée et se dirigea vers Calem à qui elle remit une sorte de sac qu’il rangea dans le coffre de son siège. Puis, la nounou se rendit près d’Isil et lui prit la main.
— Vous me la sauverez, n’est-ce pas ? demanda-t-elle des larmes plein des yeux.

Isil ne répondit rien, parce qu’à cet instant précis, il n’y avait rien à répondre. Elle ne put qu’esquisser un sourire malheureux avant que Calem ne donne le signal du départ tandis que Jarval, en réponse à un geste du roi, levait devant lui le pouce de son poing droit.
*
* *

Ils étaient silencieux, emmurés dans leurs pensées. Calem redoutait que quelque chose d’incontrôlé ne se passe à Édinu, mais il savait également que jamais il n’aurait pu rester là-bas en songeant qu’il y avait une infime possibilité d’empêcher Sali de mourir en se rendant au Temple. Isil était noyée dans des souvenirs que son moi rejetait à présent plus ou moins consciemment, de la même façon que des anticorps luttant contre une substance étrangère. Tous ses efforts pour aller au-delà de la barrière de sa mémoire suggérée restaient vains et ne trouvaient aucun écho. Quant à Hiivsha, il s’efforçait s’assimiler les choses telles qu’elles lui apparaissaient, le cœur serré à la pensée d’avoir perdu, peut-être à jamais, celle qu’il aimait, car le fait d’avoir retrouvé sa personne en vie ne compensait pas la mort d’Isil en tant qu’être pensant. Il était persuadé que ce qui rendait une personne vivante et unique c’était à la fois sa personnalité et ses souvenirs. Privée de l’une des deux choses, celle-ci devenait comme morte à ce qu’elle avait été. Pensivement il porta à ses lèvres une gourde qu’il avait réussi à obtenir pour le voyage, et versa avec délectation un liquide légèrement sucré et fruité au fond de son gosier desséché.
Ce fut le roi qui brisa la glace de leurs songes.
— Capitaine, parlez-moi de votre galaxie.

Le monarque se montra aussi curieux que son capitaine de la Garde et abreuva le contrebandier de mille et unes questions qu’il lia les unes aux autres avec intelligence. Isil écoutait en silence, s’efforçant de retrouver des souvenirs absorbés par l’Eau de l’oubli comme un liquide par un buvard. Mais ses efforts restèrent vains.


Ils survolaient depuis plus de deux heures sous la fade lueur de la lune d’Édéna, l’imposant massif des Montagnes du Nord qui s’étendait à perte de vue quelle que soit la direction vers laquelle pointait le regard. Le ciel au nord était dégagé, la barrière nuageuse de la tempête venue du sud se trouvait derrière eux, ombre menaçante d’un noir d’encre qui pâlissait de temps en temps sous la lumière de l’orage se déversant sur la capitale. Si le Temple d’Édin était perdu dans une telle immensité, il n’était guère étonnant qu’il soit resté caché depuis si longtemps aux yeux du commun des mortels, pensa le contrenandier.
Le roi attira leur attention en se raclant la gorge puis pointa un index en direction d’une montagne bien plus haute que les autres dont la forme était plus qu’évocatrice.
— Le Mont Spectra, annonça-t-il dans son micro, le point culminant du royaume.
— Mais, c’est un volcan ? interrogea Hiivsha en s’efforçant d’en discerner les contours.
— Tout à fait exact, capitaine, un volcan actif. Mais il n’est plus entré en éruption depuis plusieurs millénaires. Son centre abrite un lac de lave encore en fusion qui a la particularité de chauffer les nappes phréatiques de la région.


Lorsque Calem entama une lente descente, Hiivsha observa autour de lui mais ne vit rien de particulier dans la pénombre nocturne. Des montagnes plus serrées que jamais occupaient tout l’espace en dessous d’eux à perte de vue. Le roi s’engagea dans l’une des rares vallées présentes, étendue herbeuse et boisée de hauts sapins, parcourue de petits gaves qui scintillaient sous la lune. Les lieux ne recélaient a priori aucune présence humaine. Quelques instants plus tard, son dragonnal touchait le sol et se dirigeait vers le versant nord de la vallée avant de s’arrêter à l’entrée d’un défilé taillé dans la montagne par un gigantesque couteau.
Comme Calem sautait à terre, une demi-douzaine d’hommes surgirent de l’ombre de la faille, montés sur des corinals et se dirigèrent silencieusement vers eux. Hiivsha posa la main sur la crosse de son blaster, mais vu l’attitude sereine du monarque, il renonça à le tirer de son holster et mit à son tour pied à terre imité par Isil.
Les chevaucheurs étaient tout vêtus de blanc, des pieds à la tête qu’ils avaient emmitouflée dans un chèche qui ne laissait entrevoir que des yeux scrutateurs.
— Ce sont des gardes du Temple, expliqua Calem. Ils viennent pour prendre soin de nos dragonnaux durant notre absence et nous prêter des montures car il est impossible de se poser dans la vallée sacrée… vous comprendrez bientôt pourquoi.

L’heure n’étant pas aux questions, Hiivsha et Isil laissèrent le roi s’entretenir à voix basse avec les hommes. L’un des corinals tractait une sorte de véhicule en sustentation dans l’air, genre de plateau à hauts rebords sur lequel ils installèrent le corps inerte de Sali. On présenta à Isil et Hiivsha une monture pour chacun d’eux, sur laquelle ils furent invités à monter. Cinq gardes restèrent sur place avec les dragonnaux et le reste des montures. Le dernier monta sur le véhicule transportant la princesse puis, Calem en tête, le petit cortège s’enfonça dans le défilé.


L’étroit chemin rocheux sinuait entre les parois de la montagne qui semblaient vouloir les écraser de toute leur hauteur. Hiivsha fermait la marche derrière Isil et scrutait attentivement les ombres que projetaient les quelques taillis et les rares arbres qui occupaient les lieux.
— Un endroit propice à une embuscade, marmonna-t-il à mi-voix.

La Padawan qui avait entendu tourna la tête pour jeter un regard vers lui.
— À condition de connaître cet endroit, objecta-t-elle. Comment trouver un pareil passage au milieu d’un tel massif montagneux ?
— Certes… n’empêche que pour une embuscade…

Le reste de sa phrase resta inaudible.
Le chemin grimpait régulièrement, puis ils parvinrent dans un petit cirque d’une trentaine de mètres de diamètre. Immédiatement, Isil et Hiivsha remarquèrent qu’il n’y avait aucune issue. La paroi de roche faisait le tour de l’endroit sans aucun autre passage que celui par lequel ils venaient d’arriver. Le contrebandier railla à l’oreille de la Padawan.
— On dirait qu’on s’est trompé de chemin, non ?

La voix sarcastique du roi lui répondit.
— Votre moquerie est bien compréhensible, capitaine, mais ne vous fiez pas à ce que voient vos yeux.
— Mais enfin, Sire, il n’y a aucune issue à ce défilé… je veux dire autre que le chemin que vous venons d’emprunter.

Calem, un sourire aux lèvres avait fait faire demi-tour à sa monture laissant le garde prendre la tête avec le véhicule qui transportait Sali, et vint prendre place aux côtés d’Isil et d’Hiivsha.
— Quelle certitude, monsieur Inolmo… Hiivsha… si vous me le permettez - ce dernier acquiesça d’un signe de tête - , laissez-moi alors vous montrer un tour de magie !

L’homme en blanc dirigeait à présent son corinal dans un recoin du cirque, tout droit vers la muraille inébranlable, tranquillement au pas, comme s’il n’avait pas l’intention de s’arrêter.
— Où va-t-il ainsi ? demanda le contrebandier.
— Où nous allons tous, au Temple, répondit le monarque avec un grand sourire devant l’air stupéfait de son compagnon de voyage.
— Mais, il n’y a pas de che… commença Hiivsha comme la monture de l’homme arrivait tout contre la roche.

L’instant d’après, le contrebandier crut perdre la raison. La montagne était en train d’avaler sous ses yeux le véhicule de transport qui disparaissait au fur et à mesure qu’il avançait.
— Mais… c’est…

Puis il cessa complètement d’être visible.
— Impossible ? railla à son tour le souverain le visage amusé.
— Mais… comment ?

La voix posée, presque froide d’Isil lui répondit.
— C’est une projection holographique, un leurre visuel, un holocamoufflage qui dissimule le reste du passage. Très efficace. Qui aurait envie de se cogner la tête à la montagne ?
— Suivez-moi, invita Calem, restez bien derrière moi sinon gare à la bosse !

Il ponctua sa phrase par un petit rire puis fit avancer sa monture vers l’étrange illusion dans laquelle il se fondit à son tour. Hiivsha se força à le suivre en s’obligeant à penser tout autrement que ce que voyaient ses yeux. La paroi se rapprocha de lui jusqu’à être tout près puis l’illusion disparut et il se retrouva à l'intérieur d'un défilé similaire à celui qu’ils venaient de quitter. Quatre gardes blancs les attendaient et prirent en silence la tête du convoi. Le chemin descendait en pente douce à présent et serpentait entre les parois en virages serrés. Puis à la sortie d’un virage, Calem s’arrêta pour donner le temps à ses suiveurs de le rattraper. Une exclamation de surprise s’échappa simultanément de la gorge d’Isil et Hiivsha devant le magnifique panorama qui s’offrait à leurs yeux.
Ils surplombaient une large vallée éclairée par le clair de lune et qui s’étendait vers le septentrion à perte de vue sur des dizaines de milliers d’hectares de forêts et de prairies dont une petite partie paraissait cultivée. Un long serpent scintillant naissant quelque part dans les montagnes du nord, coulait en son milieu pour se perdre ensuite sous le massif montagneux par lequel ils venaient d’arriver. Cette surprenante étendue dont la forme générale évoquait plus ou moins un losange étiré, devait mesurer une bonne trentaine de kilomètres sur une dizaine dans sa partie la plus large. Au centre de cette surface, on pouvait apercevoir un vaste ensemble de constructions géométriques illuminées, posées sur une sorte d’immense dalle circulaire qui devait pratiquement faire un kilomètre de diamètre et sous laquelle passait la rivière. On y distinguait en son centre un dôme éclairé large de plusieurs centaines de mètres, entouré de bâtiments hémisphériques érigés sur la bordure de la zone et reliés entre eux par des galeries concentriques qui de loin paraissaient presque phosphorescentes. Isil s’imagina qu’elles devaient être en transparacier et éclairées de l’intérieur. Dans la vallée, par-ci, par-là, brillaient quelques lumières, isolées ou regroupées. Des fermes ou des hameaux sans aucun doute.
— Incroyable, murmura Hiivsha, incroyable et absolument merveilleux.
— Voici le Temple d’Édin, déclara Calem en désignant la vallée de la main.
— Curieuse architecture basée sur le cercle, pour autant qu’on puisse en juger d’ici, observa Isil. C’est bizarre… je ressens quelque chose d’étrange au fond de moi… comme un frémissement de tout mon être intérieur…
— Peut-être la Force qui se manifeste ? proposa Hiivsha à voix basse.
— Je ne sais pas, avoua la Padawan, je ne me rappelle pas comment elle se manifeste.

Le contrebandier laissa une grimace parcourir son visage avant de se tourner vers le roi.
— J’ai une question, Sire…

Le monarque lui posa une main sur le bras.
— Au diable le protocole… Hiivsha, faites comme Isil, appelez-moi Calem, ça me fera plaisir.
— Bien sûr, agréa son interlocuteur, ce sera avec joie. Comment se fait-il que nous n’ayons rien vu de cette vallée lorsque nous sommes arrivés ? Pour ma part, hormis des montagnes et encore des montagnes, je n’ai rien aperçu de tel.

Le souverain sourit et regarda Isil du coin de l’œil. Hiivsha reprit.
— Vous ne voulez tout de même pas dire que…
— Si, Hiivsha, dit tranquillement la Padawan, il s’agit du même procédé qui masque l’entrée du défilé mais à une taille gigantesque. Un holocamoufflage qui, vu du ciel, ne laisse voir que des montagnes…
— Mais qui de l’intérieur, laisse apercevoir le ciel, les étoiles, la lune et le soleil… bien que légèrement atténués… précisa Calem, je dirais comme… filtrés par le dispositif.
— Cela suppose une énergie considérable et une technologie…
— Vos questions auront chacune leur réponse… en temps voulu, Hiivsha.
— Et pourquoi ne pas nous être posés directement au pied du Temple ? persista le contrebandier.
— Parce que c’est plus qu’un holocamouflage… il s’agit d’un véritable bouclier d’énergie qui interdit toute traversée, que ce soit à un être vivant ou à un appareil.

Sur cette réponse, Calem reprit le chemin au petit trot pour rejoindre le groupe de tête ainsi que le véhicule qui transportait Sali, un peu plus avant dans la longue descente en lacets qui menait vers la forêt couvrant le pied de la montagne, en contrebas. Il leur fallut plusieurs heures pour atteindre ce qui s’avéra être une vraie petite jungle. Hiivsha qui suivait sans rien dire depuis un très long moment, talonna son corinal pour rattraper le roi.
— Cette forêt ne rassemble pas vraiment une végétation qu’on s’attendrait à trouver en montagne, remarqua-t-il en examinant les lianes qui tombaient des grands arbres.
— Rappelez-vous de ce que j’ai dit tout à l’heure, Hiivsha, c’est un massif volcanique en activité. La vallée doit reposer sur un lac ou plutôt des rivières de lave car le sol y est chaud un peu partout dès qu’on y creuse un peu, et sa configuration d’enclave permet à la température ambiante d’y rester plus élevée qu’à l’extérieur de la région, ainsi que vous avez dû vous en apercevoir. Par ailleurs, il y a dans cette vallée plusieurs sources chaudes et l’eau de la rivière elle-même doit se situer aux alentours de vingt-cinq degrés en permanence. Ceci confère aux lieux un microclimat propice à une flore légèrement différente de celle que nous avons pu voir jusqu’à présent.

Le contrebandier fit signe de la tête qu’il avait compris et remit son corinal dans le sillage de celui du monarque alors qu’ils s’engageaient sous les grands arbres. Il y avait dans les sous-bois toutes sortes de plantes, petites et grandes, ces dernières atteignant par endroit plus de trois mètres de hauteur. Des fleurs odoriférantes exhalaient des effluves parfumés et entêtantes voire capiteuses, et on devinait, malgré la nuit, les vives couleurs variées dont la lumière du soleil devait les parer dès la venue de l’aurore.
— Charmant jardin, plaisanta Hiivsha en direction de la Padawan, regarde cette immense fleur, on dirait presque une gueule… combien tu paries qu’il s’agit d’une plante carnivore ?
— C’en est une je pense… mais je ne mettrai pas ma main dedans pour vérifier.
— Et tu fais bien, Isil, l’interpela le roi en se retournant sur sa monture. Ses sucs digestifs sont capables de digérer un petit animal de quelques centaines de grammes en sept jours. Elle ne te mangerait certainement pas la main, mais ses sucs provoqueraient sans doute de sévères brûlures sur ta si jolie peau.

Ils passèrent au large d’un hameau dont quelques maisons étaient éclairées de l’intérieur puis ils quittèrent la forêt pour traverser la plaine parsemée de champs de différentes natures.
— Les prêtres vivent ici en parfaite autonomie, expliqua Calem en se retournant sur son corinal une nouvelle fois. Ils cultivent, pêchent, chassent et pratiquent l’élevage dans le nord de la vallée. Ils ne sortent que rarement de l’enclave. Certains, comme Hasgroth, le Grand-Prêtre d’Édinu, assurent régulièrement la liaison entre le monde extérieur et le Temple. Mais ces derniers temps, certains prêtres ont été portés disparus et à présent, je soupçonne fortement Dark Zarek d’être à l’origine de ces disparitions. Je pense qu’il a essayé de leur extorquer le chemin du Temple.
— Vous croyez qu’il a pu réussir ? demanda Hiivsha.
— C’est peu probable. Les prêtres ont juré sur leur vie de conserver le secret. D’ailleurs, s’il y était parvenu, pourquoi se serait-il attaqué à Sali… enfin, je veux dire… Isil, à présent ?
— Oui, le capitaine Jarval m’a raconté vos déboires avec ce Sith. Vous avez eu de la chance de pouvoir lui échapper, ce sont des gens puissants !
— C’est ce que j’ai cru comprendre, en effet. Voilà, là-bas, c’est le Temple, ajouta le roi en désignant l’horizon de son bras tendu.
— D’où vient cette architecture ? questionna Isil, elle ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir… de mes propres yeux en tout cas, même si les dômes de la Cité Royale pourraient y faire vaguement penser.
— En fait, les historiens ne sont pas tous d’accord là-dessus, précisa Calem. Certains pensent que ce complexe a été construit il y a quelques dizaines de milliers d’années lors de la grande ère technologique mais que ses traces en ont été volontairement effacées pour protéger… ce qu’il protège. D’autres pensent que sa fondation date des origines mêmes d’Édéna et aurait une origine extraterrestre voire divine. Ceux-là croient en des êtres supérieurs, les Édins, qui auraient été à la base de la création de la planète et de la galaxie qui s’étendrait au-delà de la grande nébuleuse… pour ceux qui croient évidemment qu’il y a une galaxie autour de nous… ou proche de nous selon ce que vous avez expliqué à Jarval.
— Je vous assure qu’il y en a une, affirma Hiivsha.
— Mais je vous crois, rétorqua le roi avec un grand sourire, je vous crois.

L’escorte avançait à présent au petit trot sur une route dallée qui traversait une plaine rase peuplée d’arbres fruitiers. Les dômes devenaient de plus en plus visibles au fur et à mesure qu’ils approchaient, ainsi que les galeries éclairées qui les reliaient. Ces dernières couraient d’un bâtiment à l’autre, en arc de cercle, parallèles à la circonférence de la vaste dalle blanche qu’ils avaient aperçue depuis la montagne, et en bordure de laquelle se dressaient les bâtiments qui constituaient le Temple. Puis ils parvinrent enfin sur celle-ci. Cette esplanade était impressionnante tant par sa taille que par sa forme très légèrement bombée. Son revêtement ne rappelait rien de connu à Hiivsha. Ce n’était ni du marbre, ni du permabéton, ni du duracier. C’était une matière blanche, très légèrement veinée de crème, qui paraissait allier la solidité du marbre et la souplesse du plastacier.
— Curieux revêtement, observa-t-il à haute voix. Je ne connais rien de tel.
— Cette matière reste un mystère pour nos savants, répondit Calem. Enfin, je veux dire que si nous avons su la fabriquer, il y a longtemps, ce savoir s’est perdu au fil des millénaires. Des industriels ont bien essayé de synthétiser un tel polymère mais sans succès. Elle n’a même pas de nom mais évidemment, il se trouve toujours des croyants pour la baptiser « la matière d’Édin ».
— Et toi, qu’en penses-tu Calem, demanda Isil qui s’était rapprochée d’eux.
— Je n’ai pas de théorie favorite. Matière d’Édin, savoir ancien perdu… c’est le lot des civilisations très anciennes de se poser ce genre de questions, je suppose. Peut-être que si nous reprenions un essor technologique, nous redeviendrions capables de fabriquer une telle chose.
— Inventez d’abord une industrie non polluante, proposa Hiivsha d’un ton mi-figue, mi-raisin.
— Mmm… le peuple d’Édéna a tout ce qu’il lui faut pour être heureux avec un minimum d’industries. Pourquoi voulez-vous revenir à la course du bien-être forcé d’une société hyper-consommatrice et destructrice des ressources naturelles de la planète ? Nous avons appris à revenir à l’essentiel et à limiter le superflu au strict nécessaire. C’est aussi bien comme ça en ce qui me concerne.
— Je suis d’accord, enchaîna Isil. Tant que chacun y trouve un juste bonheur.

Le contrebandier soupira.
— Eh bien, je vous admire d’avoir trouvé un consensus planétaire pour faire admettre à tous les dirigeants de vos pays cette façon de voir les choses. Cela n’a pas dû être facile.

Le roi avait arrêté sa monture.
— Vous savez, Hiivsha, quand une civilisation a failli être rayée de la surface de sa planète, quand sa population a été divisée par plus de vingt en moins d’un siècle, la façon de voir les choses change dans l’esprit des survivants.
— Mais votre mérite demeure d’avoir pu conserver cet état d’esprit au fil des millénaires suivants.

Le monarque acquiesça d’un signe de tête.
— Sans doute.

Les curieux immeubles hémisphériques devaient avoir au sol une quarantaine de mètres de rayon sur autant de hauteur en leur milieu. Le cœur de la dalle était occupé, à environ deux cents mètres des bâtiments, par un large dôme tout lisse de près de trois cents mètres de large sur environ quatre-vingts de haut.
Du plus proche édifice, une dizaine de personnes venaient de sortir et se dirigeait vers eux.
— Ce grand dôme, demanda Hiivsha, en désignant le centre de la dalle, c’est quoi ?

Le roi sourit mais ne répondit pas et sauta en bas de son corinal pour s’avancer vers le groupe. Hiivsha et Isil en firent autant, imités par le reste de l’escorte. À voir les nouveaux arrivants tous vêtus d’amples vêtements blancs, le contrebandier pensa qu’il s’agissait de prêtres. Lorsque celui qui menait la délégation se fut incliné devant le roi, ce dernier fit les présentations à ses compagnons de voyage.
— Voici, Emon’Ho, Grand Prêtre du Temple d’Édin. Il représente l’autorité religieuse la plus haute dans l’Ordre d’Édin.
— La paix soit avec vous, leur signifia l’homme en s’inclinant vers eux.

Il était grand et mince, le visage émacié à moitié mangé par une grosse barbe blanche qu’il portait sans moustache. Sa longue chevelure de neige tombait en boucles sur ses épaules.
— Votre communiqué annonçant votre arrivée soudaine nous a quelque peu surpris, Sire, reprit-il. Nous avons bien compris qu’il était arrivé malheur à la princesse Sali, mais nous n’avons pas compris quelles étaient vos intentions en menant son corps jusqu’ici.
— Elle a été empoisonnée par une fléchette enduite d’extrait de bantanaï, expliqua le monarque cependant que quatre hommes descendaient le brancard de son plateau.

Le Grand Prêtre secoua la tête.
— Alors, il n’y a malheureusement plus rien à faire, Sire. Nous n’avons aucun remède à ce poison et toutes nos prières ne suffiront pas à la ramener à nous.
— Mais… Calem baissa le ton de sa voix, tout ce qui se trouve ici… le caisson d’Édin ?
— Vous le savez, nous ne maîtrisons pas cette technologie, Grand Maître, le caisson a sa place dans certains rituels que nous n’avons jamais pratiqués, mais là… comme ça… pour un empoisonnement, il sera forcément inefficace.

Le prêtre posa sa main sur le bras du monarque.
— Je suis profondément désolé, Sire. Nous allons exposer le corps de la princesse sur l’autel d’Édin et entrer en prière mais vous devez vous faire à l’idée qu’elle va nous quitter.

Le brancard qui transportait Sali avait été emmené vers l’un des bâtiments escorté par les gardes et les prêtres, et Emon’Ho invita ses visiteurs à le suivre. Calem le retint du bras.
— Je demande le bara’ama, s’exclama-t-il, provoquant l’arrêt de tout le groupe qui les précédait.

Le Grand Prêtre se retourna vers le roi avec stupeur.
— Le bara’ama ? Mais… pour qui ?

Calem désigna Isil de la main.
— C’est une oubliée, elle vient de la galaxie, d’une autre planète et a bu l’Eau de l’Oubli. Elle ne sait plus qui elle est vraiment, et ses souvenirs sont artificiels… mais dans son monde, c’était une grande guérisseuse. Je souhaite qu’on lui rende son esprit pour qu’elle puisse tenter de sauver la princesse Sali.

Emon’Ho regarda longuement Isil qui se tenait devant lui le visage grave et fermé. Le prêtre secoua de nouveau sa tête.
— C’est un rituel trop ancien… commença-t-il.
« Celui qui l’Eau boira, vierge au monde naîtra. Celui qui s’y noiera lui-même renaîtra. » récita Calem.
— Peut-être n’est-ce qu’une légende… continua le prêtre.
— Comment vous, le Grand Prêtre d’Édin, pouvez-vous me dire cela ? faillit s’emporter Calem qui lutta pour garder une certaine sérénité.
— Comprenez-moi, Sire, nous n’avons que quelques écrits sur ce rituel, mais au fond nous ne savons rien de lui. Êtes-vous conscient que pour renaître, il faut d’abord que cette jeune femme meure ?

Puis il plongea son regard dans les yeux bleus de la Padawan et articula lentement.
— Êtes-vous prête à vous noyer dans la piscine sacrée d’Édin ?
— Me noyer ? balbutia Isil.
— Attendez, stop ! Vous allez où comme ça ? s’exclama Hiivsha le visage blanchissant. Vous voulez qu’elle meure ? Pas question que je vous laisse faire !
Bara’ama signifie « la vie dans la mort », cela veut dire que sa renaissance passe par sa mort, expliqua le Grand Prêtre. Ce n’est qu’à cette condition, la fusion de son âme dans l’Eau de l’Oubli, que celle-ci acceptera de lui rendre ses souvenirs.
— Et vous n’êtes pas sûr de votre rituel… c’est ça ? demanda Isil d’une voix grave.

Pour la troisième fois, le Grand Prêtre secoua sa tête en faisant onduler sa longue crinière blanche.
— De mémoire d’Édénien, cela n’a jamais été tenté. Seuls des écrits disent que c’est possible.
— Des écrits ? Juste des écrits ? se révolta Hiivsha, mais enfin… je… vous n’avez rien de plus plaisant à proposer ?

Calem prit Isil par les épaules et, dans un mouvement que personne n’aurait pu prédire, la serra dans ses bras tout contre lui.
— Je n’ai pas le droit de te demander cela, Isil, pas après tout ce qu’on t’a fait. Si tu refuses, je comprendrai et sache que malgré tout et quelle que soit ta décision, je te conserverai la profonde affection que je t’ai toujours portée depuis le jour où tu es arrivée à Édinu.

Cette déclaration fit naître une moue sur les lèvres du contrebandier. Calem relâcha son étreinte et Isil le regarda au fond des yeux en laissant s’échapper un triste sourire émouvant.
— Je ne sais pas si je peux me noyer… déclara-t-elle, il faudra peut-être m’aider.


(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


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Modifié en dernier par Hiivsha le Ven 26 Juil 2013 - 21:01, modifié 4 fois.
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Messagepar Notsil » Ven 19 Juil 2013 - 23:11   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Rah j'ai plus le temps ce soir :(

Bon, je me lis ça lundi en rentrant ce week-end :) (manière d'être à jour avant la suite !)
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 20 Juil 2013 - 9:13   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Ah oui, il est bien, ce chapitre :oui: J'ai pensé à Safera qui vient demander l'aide des Ômus pour guérir Valdie, comme quoi, on utilise les mêmes ficelles^^ Un joli chapitre voyage, tout à fait mon genre. C'est bien !

Le sol se serait ouvert sous les pieds du monarque, qu’il n’en aurait pas parut plus désespéré.


Paru :o

Sali guida un Hiivsha hautement perplexe vers Kro’Moo.


Sali, tu es sûr ? :D

Ils survolaient depuis plus de deux heures sous la fade lueur de la lune d’Édéna,


C'est moi ou "survoler" et "sous", ça va carrément pas ensemble ? :diable:

Son centre abrite un lac de lave encore en fusion qui a la particularité chauffer les nappes phréatiques de la région.


De chauffer.

avant de s’arrêter à l’entrée d’un défilé taillé dans la montagne par un gigantesque couteau.


Comme par un gigantesque couteau ? :whistle:

genre de plateau à hauts rebords


Mouais... Le wiktionnaire a l'air de me donner tort, mais cet usage de "genre" m'a l'air bizarre, "sorte" ne serait-il pas plus à sa place ?

genre de plateau à hauts rebords sur lequel ils installèrent le corps inerte de Sali sur son brancard.


Le "sur son brancard" à la fin est facteur de confusion, je trouve, et pas forcément utile :neutre:

— À condition de connaître cet endroit, objecta-t-elle. Comment trouver un tel passage au milieu d’un tel massif montagneux ?


Remplacer l'un des deux "tel" par un "pareil" ?

Hiivsha se força à le suivre en s’obligeant à penser tout autrement que ce que voyait ses yeux.


Voyaient^^

et il se retrouva dans un défilé similaire à celui qu’ils venaient de quitter


La phrase précédente comprend déjà un "dans"... À l'intérieur de ?
Il leur fallu plusieurs heures


Fallut.

— Les prêtres vivent ici en parfaite autonomie, expliqua Calem en se retournant sur son corinal une nouvelle fois.


Je remarque que le qualificatif de moines serait du coup plus approprié !

— C’est peut probable.


Peu :transpire:

D’autres pense que sa fondation date des origines même d’Édéna


Mêmes, non ?

mais nous n’avons pas compris qu’elles étaient vos intentions


Quelles.
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Messagepar Hiivsha » Sam 20 Juil 2013 - 10:30   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
Sali guida un Hiivsha hautement perplexe vers Kro’Moo.


Sali, tu es sûr ? :D


En effet, damned, c'est Isil ! :paf:
Mitth'raw Nuruodo a écrit:
Ils survolaient depuis plus de deux heures sous la fade lueur de la lune d’Édéna,


C'est moi ou "survoler" et "sous", ça va carrément pas ensemble ? :diable:


"Ils survolaient... sous la fade lueur de la lune... l'imposant massif..." => c'est l'inversion du COD de "survoler" qui te trouble ? Ils sont bien "au-dessus" du massif mais "sous" la lune et sa lueur. C'est comme : "il monta sur la scène sous le feu des projecteurs". ;)
Mitth'raw Nuruodo a écrit:
avant de s’arrêter à l’entrée d’un défilé taillé dans la montagne par un gigantesque couteau.


Comme par un gigantesque couteau ? :whistle:


C'est le "comme" qui te manque ? Je pensais qu'il pouvait être sous-entendu.
Si je mets : "taillé dans la montagne comme par le couteau d'un géant" ça te va ? :whistle:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
— Les prêtres vivent ici en parfaite autonomie, expliqua Calem en se retournant sur son corinal une nouvelle fois.


Je remarque que le qualificatif de moines serait du coup plus approprié !


Ah ? Je ne sais pas... il est vrai qu'il y a des moines-prêtres... bien qu'ici je le vois plus comme une appartenance à une "caste sacerdotale". C'est à réfléchir.

Une fois de plus merci de tes corrections... y'en a quand même qui auraient dû me crever les yeux à la relecture ! :paf:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 20 Juil 2013 - 10:36   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

"Ils survolaient... sous la fade lueur de la lune... l'imposant massif..." => c'est l'inversion du COD de "survoler" qui te trouble ? Ils sont bien "au-dessus" du massif mais "sous" la lune et sa lueur. C'est comme : "il monta sur la scène sous le feu des projecteurs". ;)


Ouais bah c'est confusant :paf:

C'est le "comme" qui te manque ? Je pensais qu'il pouvait être sous-entendu.
Si je mets : "taillé dans la montagne comme par le couteau d'un géant" ça te va ? :whistle:


Oui^^ Parce que sinon, ça pourrait tout aussi bien être pris au premier degré si ce n'était pas ridicule^^
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 20 Juil 2013 - 14:40   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

J'ai une question : quand tu dis que tu prévois trente "épisodes", ça veut dire qu'il ne reste que trois chapitres ?
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