Informations

IMPORTANT : pour que la participation de chacun aux discussions reste un plaisir : petit rappel sur les règles du forum

[Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Retrouvez ici toutes les Fan-Fictions publiées sur le forum achevées par leur auteur. N’hésitez pas à laisser un commentaire !

Retourner vers La Bibliothèque (textes achevés)

Règles du forum
CHARTE & FAQ des forums SWU • Rappel : les spoilers et rumeurs sur les prochains films et sur les séries sont interdits dans ce forum.

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 06 Avr 2013 - 22:21   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Trèèès bien :) Mais je vais t'embêter encore un peu : mets une virgule quelque part, ça peut servir^^
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Sam 06 Avr 2013 - 22:27   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Y'a même mieux à faire : :idea:

"Malheureusement il n’y avait que le droïde d’Isil qui faisait de son mieux pour lui répondre. Mais il n’était pas programmé pour lui remonter le moral, comme aurait éventuellement pu le faire un droïde de protocole à défaut d’un ami." :D
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 06 Avr 2013 - 22:30   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

J'aurais mis un point-virgule à la place, moi... Oui, bon, ça va, je sais :paf:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 


Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 06 Avr 2013 - 22:36   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Dommage, je trouve que ça évite de casser complètement la présentation d'une même idée tout en laissant le lecteur respirer ; ce sont justement les points que je n'aime pas, on bute dessus :D
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Sam 06 Avr 2013 - 22:52   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bon eh bien, pour te remercier de ta lecture attentive et de tes précieux commentaires, j'ai mis un zoli point-virgule ! :ange:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Hiivsha » Ven 12 Avr 2013 - 18:33   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bon, si on entrait dans le vif du sujet ? Avec un chapitre un peu plus actif que les précédents ! ;)
Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent

Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)


16 - Les gravures du Temple en ruine



Le lieutenant Lyynx n’aperçut la duchesse de Tamburu qu’au moment où elle bondissait au-dessus des colonnes les plus proches de la bordure du champ de ruines, et demeura saisi de perplexité. Oui, c’était bien la duchesse qui venait vers lui, mais comment et pourquoi bondissait-elle ainsi, semblant flotter dans l’air au-dessus des vestiges de la cité ? Cela lui paraissait impossible et pourtant il ne pouvait pas remettre en question ce que ses yeux lui montraient. Un peu sur sa gauche, cinq hommes rassemblés en un petit groupe, discutaient une timbale à la main quand l’un d’eux s’exclama en pointant du doigt la Sith qui entamait l’avant dernier des bonds qui devaient la porter jusqu’au milieu du camp. Les autres tournèrent la tête et leur visage afficha la même surprise que celui de leur officier.
Dans un saut phénoménal, Diva quitta la dernière colonne, tournoyant plusieurs fois dans l’air, et atterrit souplement juste devant le lieutenant médusé.
— Votre Grâce… parvint-il à articuler après plusieurs secondes utilisées à reprendre le contrôle de sa pensée, mais que… enfin, comment faites-vous un truc pareil ?

Lyynx regardait sans comprendre la theelin qui lui souriait et s’était rapprochée de lui jusqu’à le frôler de tout son corps. Son visage était à présent si proche du sien qu’il en sentait le souffle chaud sur sa peau. À cet instant précis, il la trouva très belle, d’une beauté étrange et envoûtante, presque hypnotique. Il sentait qu’il n’avait plus le contrôle de lui-même, que quelque chose allait se produire qu’il ne saurait maîtriser parce que justement, il ne comprenait pas ce qui arrivait. Son cœur battait à présent plus rapidement et son souffle s’accéléra lorsque la duchesse posa son index sur sa bouche comme pour l’engager à ne plus dire un mot. Il n’y avait plus qu’un centimètre ou deux entre ses lèvres et celles de la créature qui venaient de s’entrouvrir sensuellement. Au même instant, il ressentit dans son ventre une chaleur intense qui s’amplifia à la vitesse d’un éclair. Cette chaleur éprouvée au plus profond de sa chair, se transforma en une douleur intolérable qui fit se révulser ses yeux alors que sa gorge cherchait à hurler sans y parvenir, muette expression d’horreur et d’incompréhension mêlées. Alors que ses neurones submergés d’influx nerveux essayaient d’analyser une situation qui lui échappait totalement, il sentit ses pensées s’embrumer et pénétrer un nuage cotonneux dans lequel il ne se mouvait déjà plus qu’au ralenti, et qui allait en s’obscurcissant. Ses oreilles commencèrent à bourdonner et le battement de ses artères dans ses tempes se mit à résonner de plus en plus fort. Puis ce fut le silence. Un silence total couplé à une vision grotesque du visage de la Sith qui se déformait en dansant devant ses yeux sur un décor inondé de rouge. La douleur était à son paroxysme mais il ne la ressentait déjà plus, son cerveau ayant été court-circuité sous l’intensité de la vague de souffrance. Enfin, sa vision plongea dans un trou noir sans fin dans lequel il bascula et, sans comprendre pourquoi, il rendit l’âme.

Diva retira la lame du sabre laser avec lequel elle venait de lui transpercer le ventre, et le pauvre Lyynx s’effondra silencieusement. La scène n’avait duré que quelques secondes, trop courtes pour que les hommes puissent comprendre ce qui venait d’arriver à leur chef. Profitant de cet instant de flottement, Diva se propulsa d’un bond vers eux, allumant le temps d’un salto groupé son deuxième sabre laser, avant d’atterrir au milieu de leur groupe. Les lames rouges fouettèrent vivement l’air dans toutes les directions avec célérité découpant sans effort les gardes en morceaux. Un peu plus loin, un jeune soldat cria, trouvant enfin en lui les ressources nécessaires pour vaincre la paralysie et l’incompréhension qui s’étaient tout d’abord emparées de lui.
— Alerte ! On nous attaque ! Alerte !

Lui-même tenta de saisir fébrilement le fusil qu’il portait autour de son torse, essayant maladroitement de se dégager de la bretelle de cuir qui le maintenait dans son dos. Il n’en n’eut pas le temps. Un éclair rouge franchit en tournoyant l’espace qui le séparait de la Sith et sa tête tomba à ses pieds pendant que le sabre laser revenait, comme mû par un élastique invisible, dans la main de sa propriétaire. Sortant des tentes dans lesquelles ils se reposaient, deux gardes qui s’étaient emparés instinctivement de leur arme, cherchaient des yeux à appréhender la situation cependant que deux autres qui patrouillaient non loin du camp arrivaient en courant.
— Qui nous attaque ? demanda le premier sorti de la tente en regardant tout autour de lui.
— Je ne sais pas, répondit l’autre, un rouquin.

Puis apercevant Diva au milieu des cinq gardes morts, il ajouta.
— Elle, la duchesse !
— La duchesse ? T’es fou !

Déjà le rouquin mettait la theelin en joue.
— Hé, Ray, tu vas pas lui tirer dessus ? s’écria son camarade incrédule, une duchesse, tu n’y penses pas ?

La Sith s’avança vers eux d’un pas tranquille. Instinctivement, ils firent un pas en arrière.
— Tire donc ! s’exclama Ray à l’adresse de son camarade tout en ouvrant le feu.

La Sith décrivit un cercle rapide avec l’un de ses sabres et l’impulsion bleutée à peine visible dans la lumière du jour, sembla rebondir sur elle pour aller percuter le tireur qui tomba en arrière en laissant échapper un cri, cependant que sa tenue absorbait une partie de l’énergie produite.
— Ah ! cria-t-il à l’adresse du second, tire, mais tire donc !

Son camarade obtempéra et pressa sur le bouton de l’arme. Plusieurs décharges partirent mais la Sith les intercepta de la même façon que la première et le soldat s’effondra sous l’intensité des impacts multiples. Les deux gardes de la patrouille jaugèrent rapidement la situation et sans plus attendre ouvrirent le feu. Diva déjoua leurs tirs d’un bond latéral qui l’entraîna à plusieurs mètres de sa position initiale. Remettant un sabre laser dans ses vêtements, elle tendit la main libérée vers les soldats pour les frapper d’une puissante vague de Force qui les catapulta vingt mètres plus loin sur un gros rocher contre lequel ils s’écrasèrent en se brisant la nuque. Se retournant vers le rouquin qui venait de se relever, elle lui arracha d’un geste le fusil des mains, puis se mit à l’étrangler à distance, pantin misérable secoué au bout de ses fils invisibles. Ses mains crispées autour de son cou essayant de se libérer de l’insaisissable étreinte et ses jambes gigotant comme celle d’un animal affolé pris dans un collet, il lutta désespérément pendant plusieurs longues secondes avant de trépasser et de retomber comme une masse lorsque l’emprise de la Sith sur son corps cessa.

Situés à deux cents mètres de là, les deux derniers hommes de garde auprès des dragonnaux, avaient vite pressenti que quelque chose ne tournait pas rond au campement lorsqu’ils avaient perçu le bruit des impulsions des fusils énergétiques, et ils s’étaient immédiatement emparés de leurs jumelles pour voir ce qui se passait. Après un instant de doute légitime, ils avaient compris. C’est pour venir en aide à leurs camarades qu’ils arrivaient à toutes jambes, arme au poing face à la Sith qui, sa besogne accomplie au campement, fondait elle-aussi sur eux, sabres en main.
Lorsqu’elle ne fut plus qu’à une cinquantaine de mètres d’eux, les soldats stoppèrent et ouvrirent le feu sans pour autant que la Sith ne ralentisse sa course. Bien au contraire, elle fit appel à la Force et, tout en déviant chaque tir susceptible de la toucher à l’aide de ses sabres laser, elle accéléra comme un boulet de canon et passa en trombe entre les deux gardes pour ne s’arrêter que vingt mètres plus loin après les avoir dépassés. Puis elle se retourna calmement en rangeant ses armes et observa un moment les deux corps tranchés en deux au niveau du bassin, qui gisaient dans une mare de sang sur la rocaille du sol. Ceux-là non plus ne danseraient plus avec de jolies filles ! Puis elle laissa échapper un léger soupir en songeant au lieutenant Lyynx qui l’avait si galamment invitée à danser la veille au soir. Dommage, elle l’avait trouvé si mignon qu’elle aurait bien pris en d’autres circonstances, le temps de s’amuser avec lui !

Sortant d’une de ses poches un petit communicateur qu’elle porta à sa bouche, elle énonça.
— Serpent rouge de vipère noire.
Un petit grésillement plus tard, une voix rauque répondait.
Vipère noire, ici serpent rouge, j’écoute.
— Terrain dégagé. Vous pouvez prendre vos positions.
Bien reçu, vipère noire, nous arrivons dans cinq minutes.
— Reçu. Terminé.

Elle rangea l’appareil dans ses vêtements, et reprit en sens inverse le chemin qu’elle avait emprunté cinq minutes plus tôt. Revenue au bord de la fissure du toit du bâtiment où les jeunes filles s’étaient séparées, elle se laissa tomber avec le silence d’un chat, s’accroupissant dans l’ombre des murs le temps de s’assurer que ni Iella ni Sali n’étaient encore revenues. Puis elle se glissa de plusieurs mètres dans le couloir du centre et attendit que ces dernières refassent surface.


Ce fut Iella qui revint la première en appelant.
— Dolmie ? Sali ? Vous êtes là ?

La Sith fit semblant de revenir d’une longue marche précipitée et répondit en feignant d’être hors d’haleine.
— Oui, je suis là… bon sang, ces marches ont failli avoir ma peau.
— Des marches ?
— Oui, un long escalier qui mène dans des cryptes.
— Des cryptes ? Ça c’est intéressant ! Moi je n’ai découvert que ce qui devaient être des lieux d’habitation… tiens, voilà Sali.

Effectivement, la princesse débouchait de son couloir.
— Rien de très intéressant par là, fit-elle avant même qu’on le lui demande, des salles vides, ce qui devaient être les cuisines et d’autres pièces pour les repas et vous ?
— Je disais à Dolmie que je n’ai vu que des lieux d’habitation, d’anciens jardins entourés d’arcades en ruines et une multitude de petites pièces qui devaient servir de chambres… plutôt des cellules vu leur taille exiguë. Rien de bien palpitant. Mais notre duchesse a découvert des cryptes !
— Des cryptes ?
— Oui, reprit Diva, des souterrains qui mènent à des chambres mortuaires et à une grande salle toute sphérique remplie de signes et de dessins gravés sur les murs.
— Qu’est-ce qu’on attend alors, déclara Sali, allons-y, on te suit !

Le couloir débouchait rapidement sur un étroit escalier en colimaçon qui plongeait dans les entrailles de la terre. Dans l’obscurité la plus opaque, il leur eut été impossible d’y pénétrer sans les lampes électriques. L’air y était chaud et lourd, oppressant.
— Ça manque d’aération, observa Iella, j’espère que vous n’êtes pas claustrophobes.

L’escalier était suivi par un long tunnel rectiligne sur lequel s’ouvraient des deux côtés, de courts passages donnant tous sur le même style de pièce : une étroite salle rectangulaire au centre de laquelle trônait un sarcophage de pierre dont la dalle de dessus était systématiquement enlevée et posée contre un mur. L’intérieur était vide.
— J’ai comme l’impression qu’ils ont déménagé en emportant leurs morts, remarqua Sali en se penchant au-dessus de l’un d’eux.
— Je les comprends, fit la Sith, ils n’ont pas voulu les laisser exposés aux sévices du temps et des pilleurs de tombes.
— Brrr, c’est lugubre, laissa tomber Iella en se frottant les bras, j’en ai la chair de poule.
— Tu crains quoi ? ricana Diva, puisqu’il n’y a plus personne.
— Oui, mais quand même, les tombeaux m’ont toujours donné cette impression.
— Quelle impression ?
— Celle que la mort rôde.
— Mouais, rétorqua la Sith d’un ton moqueur, eh bien, au moins, si elle était là, ça ferait quelqu’un à qui parler !

Elles reprirent leur marche dans le long couloir qui paraissait ne jamais devoir finir puis elle débouchèrent dans une vaste salle complètement sphérique.
— Hallucinant ! s’exclama Sali, pourquoi cette salle est-elle ronde ?

Au centre de la pièce s’élevait un piédestal qui servait de socle à une grosse boule de plusieurs mètres de diamètre recouverte d’une mosaïque de petits carreaux colorés.
— C’est magnifique, articula la princesse au comble de l’étonnement, c’est…
— Édéna ! déclara Iella, c’est notre planète et cette mosaïque est tout simplement un chef-d’œuvre.
— Alors si cette salle est ronde, c’est qu’elle représente l’univers ?
— Sans doute, murmura Diva qui se rappelait que son Maître avait eu la même réflexion quelques années auparavant, et Édéna est en son centre.
— Regardez les murs, fit la princesse avec une légère excitation dans la voix, ils sont recouverts de dessins et de symboles colorés. Il faudrait un spécialiste pour les déchiffrer.
— Bien souvent, il suffit de les laisser parler d’eux-mêmes, répondit la Sith dont les explications de Dark Zarek résonnaient encore dans sa tête. Voyez, ici, c’est le début, la genèse…
— C’est un nuage ? interrogea Sali.
— Plutôt une immense nébuleuse aussi vaste que l’univers lui-même, compléta Iella. Et ici, on dirait un vaisseau… il transporte quelque chose…
— Oui je vois, murmura la princesse, et ce quelque chose… là, regardez ce trait… émet comme un rayon dans le nuage… et puis voyez, ça a créé une étoile à l’endroit où le rayon s’est arrêté… et là encore, ça évolue, on dirait qu’il donne naissance à une planète et son satellite… voyez ce symbole au centre de la planète…
— C’est le même symbole qui est gravé sur le piédestal qui supporte cette boule… c’est le symbole d’Édéna, continua Iella en montrant du doigt une gravure. C’est la création d’Édéna ! Et puis, là… ça continue… on dirait que cette chose…
— Un artéfact ? proposa innocemment Diva puisque Dark Zarek avait employé le même mot à cet endroit précis.
— Un artéfact, répéta Iella machinalement en dévorant des yeux les dessins qui, effectivement, parlaient d’eux-mêmes. Il est placé au centre d’Édéna.
— Ici, fit Sali en effectuant deux pas sur la droite dans le sens où l’histoire racontée par les dessins semblaient se dérouler, on dirait que du vaisseau sort toute une foule d’individus… des créatures…
— … toutes différentes, compléta Iella, de toutes espèces…
— Et là, à présent, des rayons partent d’Édéna dans le nuage… continua de nouveau Sali reprise aussitôt par son double.
— … et ces rayons semblent créer d’autres étoiles… et d’autres planètes… regardez, là et là… et au fur et à mesure le nuage diminue…
— Passionnant, s’exclama Diva goguenarde, vous faites un duo de professeurs remarquable.
— Mais tu te rends compte ce que racontent ces dessins ? s’exclama la princesse. Ils signifient qu’un univers aurait été créé depuis Édéna à partir d’un artéfact et d’un nuage gazeux !
— Et alors, reprit la Sith en haussant les épaules, c’est de la mythologie comme on en trouve dans toutes les civilisations. Chaque race de créature a toujours eu l’impression d’avoir été la première dans l’univers voire d’avoir donné naissance à toutes les autres.

Elle dressa ses longs bras vers le ciel en un geste théâtral.
— Rien de nouveau sous le soleil, s’écria-t-elle. C’est d’une prétention et d’une mégalomanie désespérantes… c’est à pleurer !

D’un geste vif elle se rapprocha des dessins et, le bras tendu, leva son index vers les symboles suivants.
— Lisez la suite… de ces rayons naissent les étoiles et les planètes d’une galaxie. Ensuite le vaisseau transporte les êtres sur les planètes nouvellement créées…
— On dirait même qu’il le fait espèce par espèce, objecta Iella.
— Parfaitement, reprit la Sith. Il peuple l’univers… ou du moins la galaxie.
— Mais il n’y a pas de galaxie ! Ce ne sont que des légendes transmises par les générations. Les personnes sensées le savent.
— Qui te dis, ma chère Iella, qu’il n’y a pas vraiment quelque chose au-delà de la nébuleuse qui nous entoure et qui interdit toute observation du ciel ?
— Je ne sais pas, admit la jeune fille… il nous faudrait des machines pour aller voir. Certains intellectuels prétendent qu’il y a très longtemps, à une autre ère technologique, les Édéniens étaient capables d’explorer l’espace au-delà de la nébuleuse dans des vaisseaux… mais il n’y en a aucune trace écrite dans les livres…
Ou alors, ça a été effacé depuis longtemps de la mémoire collective, pensa la Sith, et même si tu avais un vaisseau, tu ferais comme nous, tu subirais la puissance électromagnétique de la nébuleuse qui réduit tous les astronefs à l’état d’épaves.
— Sans doute, continua Diva à haute voix, donc pour l’instant on suppose, ma chère… on suppose et on continue notre délire mythologique.
Délire mythologique auquel mon Maître croit… en partie du moins.
— Donc un peu plus loin, après cet ode à une hypothétique création issue d’Édéna, le vaisseau repart d’où il est venu… c'est-à-dire qu’en fait, on n’en sait rien… et du nuage initial ne subsiste plus qu’une nébuleuse autour du système initial… le nôtre. En fait, le vôtre, ajouta-t-elle in petto. Notez que le nuage a diminué au point qu’il n’en reste presque plus rien par rapport à sa taille initiale.
— Donc quelque part sur la planète se trouverait un… objet… une machine… commenta Sali en hésitant, capable de créer des mondes à partir de la nébuleuse ?
— La machine de la création, ricana la Sith, la toute puissance d’Édin ! Capable de créer ou je suppose, de détruire.
— De détruire ?
— Ma foi, si le rayon est capable d’amalgamer les gaz de la nébuleuse pour former une étoile, de quoi serait-il capable s’il était dirigé sur une planète déjà existante ?
— C’est effrayant, intervint Iella. Vous pensez qu’une telle arme peut exister ?
— Qui sait ? répondit Diva.
Mon Maître le pense bien lui ! Une machine capable de se servir de la Force Vive de l’univers pour créer des mondes ou les détruire !
— Et où serait caché une telle monstruosité ? s’inquiéta Sali qui entrevoyait déjà la puissance incommensurable d’une telle chose.
— Pourquoi pas au sein du Temple d’Édin ? avança la Sith. Cela expliquerait pourquoi les prêtres ont déménagé de cet ancien Temple. Un jour ils ont découvert l’artéfact de la création et ils ont décidé de le cacher aux yeux de tous au sein d’un nouveau Temple dont l’accès est depuis jalousement gardé secret.
Au point qu’ils préfèrent mourir plutôt que d’en révéler l’accès, songea-t-elle.

Il y eut un silence, puis soudain, la Sith éclata d’un grand rire qui fit sursauter ses deux compagnes.
— Qu’est-ce qui te prend, Dolmie ? demanda Sali d’un ton agacé.
— Vous n’allez tout de même pas gober une histoire pareille ? Il est évident qu’un tel artéfact ne peut exister. Ce ne sont rien que des propos mystiques, de la mythologie, de la religion, rien de plus !
Pourtant, mon Maître m’a parlé plusieurs fois d’artéfacts Sith dont la puissance étaient inimaginable !
— Et pour la suite ? demanda Iella en désignant de la main les autres dessins qui continuaient de courir sur les murs.

Diva, improvisée maître de conférence, se plongea un moment dans leur analyse, l’air pensif et le menton dans le creux d’une main.
— C’est difficile à dire… ça semble raconter des phases de l’histoire de la planète… guerres… catastrophes… l’éternelle rengaine, une guerre, un sauveur, un règne de prospérité… regardez ici, une femme qui tombe du ciel… elle a de longs cheveux dorés… ça pourrait être l’une d’entre vous, ajouta-t-elle dans un rire moqueur.
— Une cité prise par des hommes à tête de serpent, continua Sali.
— Tu crois ? demanda Iella en s’approchant, ah oui… et cette femme semble venir sauver la cité en massacrant tous ces reptiles sur jambes à l’aide d’un bâton lumineux. Et là, elle est sur un Temple et semble combattre contre une silhouette noire… qui représente peut-être le mal ?
— C’est l’éternelle lutte du bien contre le mal, railla Diva en interrompant leur rêverie. C’est le passé pour les uns, le futur pour les autres… et des histoires à dormir debout pour ceux qui ont la tête sur les épaules. Rien de moins, rien de plus. Dites, ça fait des heures qu’on est là… vous n’avez pas faim ?

Iella ouvrit de grands yeux.
— Nous sommes au milieu d’un trésor archéologique fabuleux, et toi tu ne penses qu’à manger ? Incroyable !
— Eh bien quoi ? Mon estomac ne se nourrit pas de dessins lui… pas comme votre imagination. De toute façon, cela fait des millénaires que ces runes sont là et vous aurez tout loisir de revenir les apprendre par cœur quand vous le voudrez… ça vous fera votre petite escapade annuelle avec bivouac, danse avec la piétaille et grillades au feu de bois !

Elle éclata de rire entraînant avec elle ses deux compagnes de visite.
— Bon, fit Sali, comme vous voulez… faisons demi-tour alors et ressortons au grand air… c’est vrai qu’on respire mal ici quand même.

Elles refirent sans se presser le chemin inverse, flânant devant les innombrables statues du bâtiment principal avant de revenir à la lumière du jour qui leur fit cligner des yeux. Sali et Iella étaient devant et Diva à la traîne à plusieurs mètres derrière.
— Alors, prête pour tes fiançailles ? demanda Iella sur un ton mi-figue mi-raisin.

Sali soupira.
— Franchement ? J’en sais rien. Lier sa vie à un homme n’est pas une chose à prendre à la légère, même si je sais que mon père désire par-dessus tout cette union.
— Tu as quand même de la chance… Calem est un beau jeune homme, il a du charme, il est gentil, attentionné… il ne manque pas d’humour… bref, il a ce que toute femme bien dans sa tête recherche chez un mari, non ?

Sali regarda son double du coin de l’œil.
— Tu n’as qu’à l’épouser, toi, tant que tu y es, s’exclama-t-elle.
— Ça ne me dérangerait pas, affirma Iella le plus sérieusement du monde. Je suis certaine qu’il ferait un très bon mari… et de plus, je l’apprécie énormément.

La princesse fronça les sourcils.
— Énormément… c'est-à-dire ? Tu as des sentiments pour Calem ?

Son double hésita visiblement sur la réponse qui convenait de faire à cette question.
— C'est-à-dire… en fait, tu n’as rien à craindre de moi… je ne compte pas te le voler… il lui faut une princesse et moi je ne suis rien.
— Ne dit pas cela, s’insurgea Sali, d’abord tu es mon amie, ensuite tu es quelqu’un de très bien et ton avis est très important pour moi… j’ai besoin de savoir s’il y a quelque chose entre Calem et toi… et j’ai besoin d’entendre la vérité.

De plus en plus embarrassée, Iella concentra son regard sur les pierres du chemin et observa quelques secondes de silence. Ce fut alors que Sali remarqua quelque chose qu’elle ressentait sourdement depuis plusieurs minutes.
— Tu sens ce silence ?
— Oui, il n’y a aucun bruit… pourtant le campement n’est plus très loin, voilà la sortie des ruines.
— J’ai un drôle de pressentiment, avoua Sali en pressant le pas.

Les deux jeunes filles accélèrent leur marche et finirent le chemin au petit trot, assaillies par une crainte indéfinissable. Lorsqu’elle contournèrent le dernier muret qui leur masquait la vue sur le camp, elle s’arrêtèrent muettes d’horreur. Au milieu de larges nappes de sang coagulé, gisaient les cadavres de leur escorte, dont certains étaient affreusement découpés.
— Non ! cria la princesse en se ruant vers le corps du lieutenant Lyynx, suivie de Iella.

Affolées, elles s’agenouillèrent pour se pencher sur sa dépouille, espérant qu’il était encore en vie.
— Que s’est-il passé ? demanda Iella.
— Il est mort, confirma Sali, le ventre perforé par quelque chose de brûlant… ses chairs sont noircies et la plaie est comme cautérisée… qu’est-ce qui a pu faire une chose pareille.

Alors que les deux jeunes filles jetaient tout autour d’elles des regards effarés, deux longues silhouettes surgirent du champ de ruines en se précipitant vers leur position. Ils avaient l’allure d’un homme, mais leur tête ressemblait à celle d’un lézard et leurs mains ne portait que trois doigts écailleux et griffus. Ils étaient vêtus d’une sorte d’armure noire, mélange de métal et de matière synthétique et brandissaient une arme fine et longue comme une lance, dont le bout entrouvert en quatre parties symétriques étincelait d’éclairs.
Comme ils arrivaient à quelques mètres d’elles, ils pointèrent leur arme vers les jeunes filles encore à genoux pour tirer.
— Non ! crièrent-elles en tendant leurs bras vers leurs agresseurs en un geste de protection bien futile.

Au même moment, une force invisible souleva les deux hommes-serpents et les projeta en arrière avec une force inouïe, qui les catapulta à plus de dix mètres contre un muret. Sous l’impact, le mur s’effondra sur eux en les ensevelissant.
Muette d’étonnement, Sali regarda Iella avant de balbutier.
— Co… comment as-tu… fait cela ?

Les yeux écarquillés, son double écarta les mains devant elle pour les regarder curieusement.
— Je n’en sais rien… tu crois que c’est moi qui ai fait ça ?
— Ben, c’est quand même pas moi ! Tu as des… pouvoirs magiques, c’est ça ? Tu es une sorte de sorcière ?

Mais l’heure n’était pas à la discussion et la princesse reprit aussitôt en se relevant.
— Où est passée Dolmie ?
— Elle était derrière nous tout à l’heure. Il a dû lui arriver quelque chose.
— Va chercher Kro’Moo, vite ! Moi, je vais voir où elle est, on se retrouve ici. Ramassons leurs armes !

Sali s’empara du pistolet du pauvre lieutenant qui n’en aurait plus jamais besoin tandis que Iella se ruait en direction du corral, attrapant au passage l’une des armes du groupe de soldats taillés en pièces par la Sith.
Comme elle courait, deux autres hommes-serpents surgirent des ruines un peu derrière elle et tirèrent avec leur lance. Iella effectua un roulé-boulé pour se cacher derrière un rocher et ouvrit à son tour le feu sur les assaillants. L’un d’eux tomba. L’autre imita la jeune fille, et s’abrita derrière un amoncellement de pierres. Iella jaugea la distance qui la séparait des animaux. Une centaine de mètres.


Sali avait rebroussé chemin et s’était précipitée dans le champ de ruines sur le chemin qu’elles avaient emprunté quelques minutes plus tôt, en appelant.
— Dolmie ! Dolmie, où es-tu ?

Un peu plus loin, elle aperçut une silhouette sortir de ce qui devait être un mausolée et qui lui faisait de grands gestes de la main.
— Houhou, Sali, Iella, venez voir cette décoration !

La princesse arriva hors d’haleine sur elle et l’attrapa par le bras.
— Pas le temps, il faut déguerpir d’ici le plus vite possible.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Toute notre escorte a été massacrée…
— Mais par qui ?
— Je ne sais pas, mais il faut filer alerter Calem, vite !
— Regarde ! Attention ! cria Diva en pointant du doigt quelque chose dans son dos.

Sali se retourna et vit trois hommes-serpents qui fondaient sur elles.
— Abrite-toi, cria-t-elle à l’encontre de la duchesse en la tirant par le bras vers le bas pour qu’elle s’accroupisse comme elle venait de le faire.

Elle marcha en canard jusque à l’abri d’une grosse pierre et ouvrit le feu. Sous la redoutable précision de son tir, les trois hommes tombèrent aussitôt. Comme elle allait se relever, une dizaine d’ennemis arrivèrent à travers les ruines, en arc de cercle, tout en tirant sur elle. Sali baissa la tête comme une salve d’impulsions énergétiques passait juste au-dessus de son abri de fortune. Puis, repassant la tête au-dessus de la pierre, elle fit feu à son tour plusieurs fois. Chaque tir fit mouche et quelques secondes plus tard, la moitié du groupe d’assaillants mordait la poussière. Les autres s’abritèrent de leur mieux. Des ordres furent aboyés dans un langage incompréhensible. Leur chef semblait vouloir que ses hommes avancent vers les jeunes femmes, mais ceux-ci hésitaient devant la rigueur des tirs qui leur étaient opposés.
Diva soupira et songea. Bande d’incapables ! Elle est seule et vous êtes dix ! Il faut vraiment que je fasse le boulot toute seule ?
Sali lui tournait le dos. Elle ne comprendrait probablement pas ce qui lui arrivait et penserait que leur position avait été contournée par d’autres ennemis. Étendant ses bras, elle inspira dans la Force pour y puiser l’énergie nécessaire, et lança une bordée d’éclairs qui prirent en traître la princesse d’Austra. Celle-ci se redressa en tressautant sous les convulsions de ses muscles. Sans hésiter, les hommes-serpents firent feu tous ensemble, et la jeune fille s’écroula.


Deux autres hommes-serpents étant venus en renfort de celui sur lequel elle tirait, Iella se trouvait à présent dans l’expectative. Soit elle restait là à échanger des tirs avec ses agresseurs et s’il y en avait encore d’autres disséminés dans les ruines, elle risquait vite d’être débordée, soit elle tentait sa chance vers l’enclos naturel dans lequel les dragonnaux attendaient paisiblement. La seconde solution à cette alternative était la plus sage bien que la plus périlleuse. Si elle voulait s’enfuir de ce traquenard avec ses amies, il lui fallait arriver à s’emparer d’une monture.

Respirant à fond, elle lâcha une série de tirs bien ajustés qui eut pour effet de faire rentrer la tête aux assaillants avant de se relever et de sprinter vers les animaux en zigzagant pour éviter l’inévitable riposte. Elle n’était plus qu’à une quarantaine de mètres de son but lorsque subitement, deux nouvelles silhouettes noires surgirent de derrière un rocher à environ vingt mètres devant. La jeune fille stoppa net sa course et posa un genou à terre pour viser soigneusement avant de tirer. Les deux créatures s’effondrèrent. Sans perdre du temps à se retourner, Iella se remit à courir. Elle n’était plus qu’à dix mètres de l’enclos quand elle ressentit une onde de choc qui parcourut tout son corps et elle s’immobilisa, ses jambes refusant de la porter plus loin. Ses muscles se contractèrent et elle s’écroula en battant l’air des mains, étourdie, dans un état second. Du coin des yeux, qu’elle tentait tant bien que mal de conserver ouverts, elle aperçut comme dans un rêve les trois assaillants s’avancer avec le pas tranquille du chasseur qui vient de terrasser sa proie. Luttant pour ne pas s’évanouir, elle essaya de ramper mais son corps paralysé ne répondait plus à ses sollicitations. Même les sons ne parvenaient plus jusqu’à son cerveau engourdi et elle comprit que tout était perdu. Elle ne savait pas ce que ces créatures leur voulaient, mais vu l’état dans lequel elles avaient mis les soldats de leur escorte, il ne fallait rien en attendre de bon. Une larme coula du coin d’un œil encore entrouvert, en songeant que sa liberté n’aurait duré qu’une dizaine de jours. La seule chose qui lui fit garder un espoir bien mince, c’était que ses agresseurs avaient tiré en mode paralysant, non pour la tuer, mais pour la neutraliser, ce qui lui donnait une chance de survivre. Mais pourquoi ? La seule idée qui lui traversa l’esprit ce fut qu’ils étaient venus pour enlever la princesse, future reine, pour une rançon. Ensuite, tout se brouilla et se mélangea dans son cerveau malmené. Il lui sembla distinguer une ombre noire qui bousculait les hommes-serpents, puis elle se sentit comme enlevée dans les airs par une main invisible et vit avant de s’évanouir le sol s’éloigner d’elle.


Diva se releva et poussa Sali du bout du pied afin de vérifier qu’elle avait bien sombré dans l’inconscience, avant de faire un signe aux hommes-serpents qui s’empressèrent d’accourir auprès d’elle.
— Bande de nuls, vous êtes vingt contre elle et vous êtes incapables de la neutraliser ? Je me demande bien pourquoi je vous ai fait venir. Avez-vous eu l’autre, sergent Krrol ?
— Je ne sais pas, répondit celui qui était le chef du groupe d’une voix rocailleuse. Il amena son avant-bras gauche devant lui et l’un des doigts de son autre main appuya sur le bouton d’une sorte de bracelet métallique.
— Arrakk krra lokktra mastrra, rugit-il presque.

La réponse ne fut pas plus intelligible puis il aboya encore quelque chose et dévisagea la Sith avec une lueur de crainte dans ses yeux.
— Elle s’est enfuie !
— Enfuie ? Comment a-t-elle réussi à s’enfuir ?
— Je ne sais pas Maîtresse.

Diva sentit la rage monter en elle et ses doigts se crispèrent. L’idée de foudroyer ces êtres vils et incapables lui vint spontanément à l’esprit et elle fit un effort pour se convaincre que ce n’était pas une bonne idée. Pendant qu’elle réfléchissait, trois autres hommes-serpents arrivèrent en courant, vite apostrophés par leur chef. Avec force gestes, l’un d’eux sembla expliquer ce qui s’était passé puisque Krrol se tourna ensuite de nouveau vers la Sith pour préciser.
— Ils l’ont paralysée, mais un dragonnal tout noir s’est abattu sur eux et les a jetés à terre, puis il a pris le corps de la femme avec ses pattes et l’a emporté.
Kro’Moo ! L’animal s’est montré intuitif et intelligent ! Il va certainement retourner à Édinu et il est trop tard pour tenter de le rattraper d’autant que d’après sa maîtresse, il est l’un des plus rapides de son espèce, songea Diva.

Voilà qui modifiait ses plans.
— Il va falloir que vous rameniez la princesse à Dark Zarek sans moi, décida promptement la Sith. Calem va être informé de cet enlèvement avant que vous ne regagniez la forteresse. Il faut que je retourne à Édinu pour savoir comme le roi va réagir. Retournons au campement et ramenez-moi l’un des dragonnaux de l’escorte !

Un homme-serpent partit en courant pendant que les autres suivaient Diva qui quitta le champ de ruines. Une fois près du feu éteint, elle se tourna vers le chef de l’escouade.
— Il faut que j’ai l’air blessée… prends une pierre et frappe-moi avec, sur la joue puis tire-moi dessus avec une décharge paralysante que mes vêtements et mon corps en portent la marque.

Krrol la regarda rondement.
— Vous voulez que je vous frappe, Maîtresse ?
— Oui, imbécile, il faut que j’ai le visage en sang pour accorder du crédit à ce que je dirai.
— Vous êtes sûre ?
— Oui, faut-il que j’utilise les grands moyens pour te convaincre ?

Le chef de l’escouade secoua négativement la tête et ramassa une pierre en laissant transparaître un sourire sur sa gueule. Il se campa devant la Sith, prit son élan et lui asséna un grand coup qui lui fit éclater la pommette et la tempe. Le sang se mit à couler sur la joue meurtrie et Diva, qui n’avait laissé échapper aucun cri ni aucun gémissement, l’essuya d’une main qui se macula de rouge.
— Tire-moi dessus… à faible puissance !

Toujours souriant, le sergent à qui l’exercice commençait à plaire, pointa sa lance sur la Sith, effectua un réglage et obtempéra. Diva s’était préparée au choc en faisant appel à la Force pour résister à l’onde énergétique et maîtrisa tant bien que mal la réaction musculaire qui s’ensuivit sous les yeux admiratifs de ses troupes. Ensuite, elle ramassa de la terre poussiéreuse avec ses mains et en macula ses vêtements des pieds à la tête avant de faire un signe de la main à celui qui tenait un dragonnal par les rênes. Le soldat s’empressa de lui amener l’animal qui s’abaissa docilement sur le ventre. Diva monta sur son dos et le fit se redresser.
— Ramenez la princesse et attachez-là bien. N’oubliez pas ! Il la faut vivante au Maître, et en bon état !
— Oui, Maîtresse, acquiesça le sergent.

Comme il se retournait pour rejoindre leurs montures qui attendaient à l’écart du site, Diva l’interpela du haut de son dragonnal.
— Et… Krrol ?

L’homme-serpent se retourna vers la Sith d’un air interrogateur.
— Oui, Maîtresse ?

Celle-ci étendit ses bras et des éclairs fusèrent de ses doigts, projetant Krrol par terre. Avec un sourire presque sadique, la theelin lança des décharges d’énergie durant plusieurs secondes, se réjouissant visiblement de voir tressauter et se convulser le corps de la créature. Puis elle s’arrêta et lança à sa victime.
— J’ai horreur qu’on me frappe avec le sourire… même quand c’est moi qui l’ai demandé ! Compris ?

Serrant les dents, Krrol se releva douloureusement et répondit humblement.
— Compris, Maîtresse, je vous demande pardon.

Sans plus un mot, Diva tira les rênes de sa monture qui se mit à courir et s’envola presqu’aussitôt pendant que deux hommes-serpents emportaient le corps toujours inanimé de Sali. Les survivants de l’escouade se dirigèrent vers leurs propres montures qui attendaient à environ cinq cents mètres de là, derrière une petite falaise. Dix minutes plus tard, ils faisaient route vers la forteresse du lointain désert de Sang.



Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 17:27, modifié 6 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 14 Avr 2013 - 10:58   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bah dis-donc, on dirait que tu t'es retenu de mettre de l'action jusqu'à exploser ici :lol: Bwarf, pourquoi pas, c'était assez sympa. Hum, pour la mitth'ologie d'Edinu, c'est bien pensé et ça m'a plu, mais heureusement qu'on est dans un Infinities, quand même^^ Il n'y a qu'un seul truc qui m'a un peu gêné : la princesse qui flingue les reptiloïdes les uns après les autres, je passe sur le fait qu'elle est seule parce que la duchesse le fait déjà remarquer, mais quand même, on ne s'attendait pas à la voir se servir d'un blaster sans un brin de panique supplémentaire, ce ne sont pas des situations dont elle a l'habitude si c'est une jeune fille bien élevée^^

— Mouais, rétorqua la Sith d’un ton moqueur, Eh bien, au moins, si elle était là, ça ferait quelqu’un à qui parler !


Une majuscule en trop, ou un point en moins^^

La seconde solution à cette alternative


Ce n'est pas que ce soit faux, mais sachant qu'on pourrait tout aussi bien dire "la seconde alternative", voire très bêtement "la seconde solution", c'est quand même un peu tordu, comme formulation :perplexe:

Elle ne savait pas ce que ces créatures leur voulaient, mais vu l’état dans lequel ils avaient mis les soldats de leur escorte,


On parle des créatures, donc elles avaient mis :wink:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Dim 14 Avr 2013 - 12:22   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

alternative n. f. 1. (Plur.) Succession d’états qui se répètent. Passer par des alternatives de richesse et de pauvreté.
2. Situation dans laquelle on ne peut choisir qu’entre deux solutions possibles. Il se trouve devant une cruelle alternative. (Improprement: l’une de ces solutions.) . LOG Système de deux propositions dont une seule est vraie.

Donc "l'une des solutions" suffit, je suis d'accord mais je voulais insister sur le fait qu'il n'y en avait pas plus de 2 ;
"le seconde alternative" est un emploi impropre du mot. :wink:
Modifié en dernier par Hiivsha le Dim 14 Avr 2013 - 12:31, modifié 3 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 14 Avr 2013 - 12:25   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

OK, je l'ignorais.
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Dim 14 Avr 2013 - 12:27   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Pour la princesse dans l'action, no comment ;) sinon je rappelle que la princesse d'Austra a eu une enfance plutôt "garçon manqué" encouragée par son père : grandes chevauchées à cheval, indépendance d'esprit... je spoile un peu, mais elle a eu un très bon maître d'armes, c'est une sportive accomplie avec un esprit d'aventure très développé... excellente en varappe par exemple... :siffle:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 14 Avr 2013 - 12:29   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord, je préfère, parce que là, c'était bizarre :transpire:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Dim 21 Avr 2013 - 16:39   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je suis content, je viens d'avoir mon premier commentaire sur le TOME 1, depuis CALAMEO :
"lolidu52
J'adore !
J'ai lu une centaine de pages et je suis vraiment fan. L'histoire est intéressante et on y retrouve tous les codes de Star Wars sans tombé le cliché ou le déjà vu. Le style est riche mais épuré, juste ce qu'il faut. J'apprécie particulièrement les descriptions des paysages etc. on est vraiment dans l'histoire.
A dévorer ! "


C'est plutôt cool ! :)
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 21 Avr 2013 - 16:59   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Il n'a pas tort, en plus :)
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Red Monkey » Dim 21 Avr 2013 - 17:01   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

C'est la rançon du succès :lol:
Red Monkey
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 10236
Enregistré le: 14 Juin 2012
 

Messagepar Hiivsha » Dim 21 Avr 2013 - 22:25   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent


Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)


17 - Tous les chemins sauf un



Le rugissement des réacteurs s’estompa progressivement dès que les patins eurent touché le sol en permabéton de la plateforme d’atterrissage. Hiivsha bascula quelques interrupteurs, ramena deux manettes sur leur position neutre et les moteurs s’éteignirent.
— Tu restes à bord, adressa-t-il à P2-A2 qui acquiesça en séquence de bips. J’espère que je n’en ai pas pour trop longtemps.

Au pied de la rampe de sortie patientait un droïde d’accueil auprès duquel il s’enregistra avant de s’éloigner. L’astroport, perché au sommet d’un promontoire et situé au bord d’un précipice, était de taille modeste et s’ouvrait sur le haut d’une vallée verdoyante encaissée entre de hautes montagnes. Sur la droite, il emprunta un petit sentier qui cheminait le long de la falaise, avant de s’enfoncer dans une gorge rocheuse sur les hauteurs de laquelle quelques créatures poilues l’observèrent passer. Elles ne paraissaient pas hostiles, et pourtant le contrebandier étreignit d’instinct la crosse de son pistolet durant quelques minutes avant de se relaxer. Sur son chemin il croisa un groupe de Jedi qui interrompirent brièvement leur discussion le temps de le saluer poliment puis, un peu plus loin, deux charmantes novices qui lui adressèrent de non moins charmants sourires. En passant sous l’arche de pierre qui marquait l’entrée du sanctuaire, il s’arrêta pour profiter de cette vue toujours magique qui s’imposait à ses yeux à chacune de ses visites. Le Temple était lové au creux d’un vallon qui ressemblait à un immense jardin avec ses arbres fleuris et ses parterres de fleurs multicolores. Ses trois grandes structures arrondies, sans angle, ajoutaient à la douceur des lieux. Entièrement construit en matériaux locaux, il voulait symboliser de par la pureté et la simplicité de ses formes, l'humilité, la sérénité et la patience en reprenant à son compte les lignes dépouillées des châteaux alderaanais. Sur les étendues herbeuses qui se répartissaient devant l’édifice de part et d’autre d’un torrent écumeux, des groupes de personnes s’exerçaient au maniement des armes, avec un sabre d'entraînement pour les plus jeunes ou un vrai sabre-laser pour les autres. Certains combattaient même les mains nues, avec la seule Force pour arme, dans de petites arènes prévues à cet effet dont quelques-unes étaient équipées de droïdes d’exercice. L’ensemble respirait la vitalité et l’énergie de la Force vive. Le contrebandier laissa inconsciemment son regard planer sur la colline qui surplombait les bâtiments sur leur arrière et d’où s’élançait une cascade qui plongeait dans un lac qu’elle éclaboussait gracieusement. Il soupira bruyamment. C’est au sommet de ce promontoire qu’il avait étreint et longuement embrassé la jeune fille dont il était épris avant de la quitter, et ils ne s’étaient pas revus depuis. Une bouffée d’émotion remonta en lui, très vivace, à la mesure de l’effort qu’il lui fallut accomplir pour s’arracher à cet instant de contemplation et ainsi reprendre sa route. Le chemin descendait de façon presque abrupte jusqu’aux pelouses qui ceignaient le Temple Jedi de Tython et il s’écarta avec précaution pour laisser passer une motojet montée par un jeune Jedi dont la cape volait au vent.
— Ah, ces jeunes ! marmonna un vieil homme assis sur une pierre à deux mètres de lui, toujours aller vite… peuvent pas marcher un peu non ? C’est pourtant sain, la marche à pieds !

Enfin il arriva devant l’imposant édifice qu’il connaissait déjà pour y être venu plusieurs fois depuis sa rencontre avec la Padawan. C’était là qu’il avait décidé de venir chercher une aide hypothétique dont lui-même ne savait pas la forme qu’elle pourrait prendre. Remontant la grande allée blanche qui menait aux puissantes portes d’entrée, il continua d’observer de droite et de gauche l’animation qui régnait en ces lieux.
Un vrai tableau champêtre, pensa-t-il avec un peu d’ironie en considérant que tous ces enfants étaient formés à l’art de la guerre mais qu’on les appellerait les « défenseurs de la Paix ». Enfin, beaucoup moins à présent que les temps avaient changé, et que les Jedi s’étaient réfugiés sur leur planète « historique » pour fuir en partie l’opprobre jetée sur eux, par une faction importante du peuple républicain, après la signature désastreuse du Traité de Coruscant et le sac de la ville éponyme perpétré par l’Empire Sith.
Les gardes à l’entrée l’arrêtèrent.
— Où allez-vous ?
— Je suis le capitaine Inolmo, et je souhaiterais m’entretenir avec le Grand Maître Shan.

L’un des gardes fronça les sourcils.
— On ne peut pas déranger le Grand Maître pour un oui ou pour un non. Vous n’êtes pas Jedi.
— Je sais, répondit Hiivsha en écartant les mains. Cependant, Maître Shan me connaît et ne refusera pas, j’en suis certain, de m’écouter.

Après un bref échange de regards, le garde conclut.
— Entendu, adressez-vous au premier bureau en entrant à droite. Un employé du Temple verra ce qu’il peut faire pour vous.
Le contrebandier remercia et, sous le regard vigilant des deux gardes, se dirigea vers la pièce qu’on lui avait assignée.
Derrière un comptoir se dressait un droïde de protocole qui le dévisagea de ses grands yeux ronds.
— Bonjour, messire, puis-je vous être utile en quelque chose ?
— Je souhaiterais une audience avec Maître Shan.
— Êtes-vous attendu ?
— Non, mais si vous m’annoncez, je suppose qu’elle consentira à me recevoir dès que son emploi du temps le lui permettra.
— Bien, veuillez attendre, messire, je vais me renseigner.

Le droïde quitta le comptoir pour passer dans une pièce à côté et disparut à la vue du contrebandier durant deux ou trois minutes avant de réapparaître.
— Le Conseil est en séance, mais si vous voulez bien attendre, elle vous recevra dès que celle-ci sera terminée.

Hiivsha fit oui de la tête.
— Dans ce cas, si vous voulez bien monter la rampe et attendre en haut à droite devant la grande porte du Conseil…
— Merci, répondit le contrebandier, je connais les lieux.
— Alors, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne fin de journée, messire.

Hiivsha répondit d’un petit signe de l’index et quitta la proximité du comptoir pour se diriger vers l’imposante double rampe qui montait symétriquement en arc de cercle vers le niveau supérieur du Temple. Celle-ci entourait un immense holocron qui lévitait au-dessus d’un socle de marbre et de métal, et cette vision fascinait le contrebandier à chaque fois qu’il pénétrait dans le hall du Temple. Il suivit l’objet des yeux un long moment alors même qu’il gravissait le côté droit de la rampe. Parvenu en haut, il avisa un banc libre sur lequel il s’assit pour attendre.

Mais au fond, qu’attendait-il de sa visite sur Tython ? Une aide ? Sous quelle forme ? Était-il là parce qu’il avait l’impression que ces êtres surnaturels qui maîtrisaient la Force et pliaient les lois universelles à leur volonté, avaient réponse à tout, qu’ils savaient tout et voyaient tout ? Il secoua sa figure qu’il avait enfouie dans le creux de ses mains pour réfléchir. Non, il se faisait de fausses idées sur les Jedi et il le savait. Si les Jedi avaient été omniscients, ils auraient prévu le traquenard d’Alderaan qui avait vu l’attaque de Coruscant par la flotte Sith, alors que les diplomates se trouvaient sur cette planète — considérée comme l’âme de la République — pour y signer un traité de paix. Mais ils n’avaient rien vu venir ce qui montrait que leur pouvoir de vision n’était pas aussi grand qu’on pouvait l’imaginer. Alors, quelle aide allaient bien pouvoir lui apporter les Jedi ?

Occupé à ruminer des idées plus ou moins sombres, il n’entendit pas les portes qui menaient à la salle du Conseil, s’entrouvrir pour laisser la place à une femme brune d’une extrême beauté, qui s’avança silencieusement vers lui.
— Vos idées sont bien noires pour un lieu aussi lumineux, lui dit-elle à voix basse lorsqu’elle fut tout proche. Ravie de vous revoir capitaine Inolmo.

Le contrebandier sortit de sa rêverie et leva la tête vers le Grand Maître de l’Ordre avant de se lever.
— Bonjour Maître Shan, vous me voyez navré de ternir votre Temple avec mes pensées… il est vrai qu’en ce moment, elles ne sont pas des plus réjouissantes.
— Je sais… répondit Satele en le prenant par le bras pour l’emmener plus loin. Je crois savoir pourquoi vous êtes ici.
Hiivsha leva les sourcils.
— Je n’en attendais pas moins de vous… en même temps, cette déduction ne demande pas énormément de clairvoyance non plus.
— C’est exact, capitaine. Quand on connaît l’amour que vous portez à une certaine Padawan et qu’on sait que celle-ci a été portée disparue par les autorités militaires, il n’est pas difficile de penser que vous êtes venu chercher ici, sinon des réponses, du moins une certaine forme d’aide.
— On ne peut rien vous cacher, Maître Jedi.

Ils avaient emprunté un couloir orné de tentures et Satele Shan le fit entrer dans un salon de taille modeste, plus propice à une discussion privée.
— Dans quelle mesure pouvons-nous vous aider, capitaine ? demanda Satele en s’asseyant dans un fauteuil de velours vert imitée par son hôte qui écarta les bras en geste d’impuissance.
— À vrai dire, je n’en sais rien moi-même, avoua le contrebandier. J’ai parcouru la partie de la galaxie dans laquelle Isil a disparu pendant plusieurs semaines sans aucun succès. J’espérais détecter l’émission de sa balise de détresse dont son vaisseau est équipé, mais rien. J’ai interrogé des centaines de responsables de spatioports, sans plus de réussite. Je ne sais plus à qui ni à quoi me vouer et j’espérais qu’à travers la Force vous pourriez… enfin, essayer de…
— Vous pensez qu’en nous concentrant nous pourrions tenter d’entrer en contact avec la Padawan si elle est toujours vivante ? Ou au moins de la localiser dans l’espace ?

Hiivsha plissa la bouche dans un sourire gêné.
— En fait, je ne sais pas si… mais oui… quelque chose comme ça.

Satele Shan croisa les doigts et posa les mains sur ses genoux.
— Et qui vous dit que nous n’avons pas essayé lorsque nous avons appris sa disparition ?

Le contrebandier laissa une expression de surprise glisser sur son visage.
— Je n’avais pas envisagé cette possibilité, en effet.
— J’ai essayé de trouver un indice dans la Force, entourée des meilleurs voyants Jedi… mais hélas, nous n’avons rien trouvé, aucune connexion nous emmenant vers elle. Soit elle nous a quittés, soit elle n’est plus en contact avec la Force… et pourtant Isil avait une grande présence dans celle-ci…
— Alors tout est perdu ? laissa-t-il tomber avec un geste d’abattement.

Le Grand Maître ne répondit pas tout de suite. Mais elle reprit quelques longues secondes plus tard.
— Comment le Defiance et vous-même avez-vous organisé vos recherches ? Selon quels critères ?

Hiivsha fit un rapport détaillé à ce sujet au terme duquel Satele Shan se plongea dans un état de méditation avancé qu’il n’osa pas interrompre. Pour passer le temps, il détailla les lieux du regard. Ce n’était pas précisément la décoration qu’il envisageait pour chez lui, si un jour il en avait un de « chez lui ». Il voyait plutôt quelque chose de plus rustique, du bois sans doute, peu de métal et pas de couleur dorée qu’il avait toujours trouvée trop prétentieuse. Soudain, le Grand Maître sembla reprendre vie.
— Mon Maître disait que si on éliminait le possible, il restait l’impossible mais qu’il y avait toujours des possibilités.

Hiivsha pensa que l’amiral lui avait dit la veille quelque chose du même acabit.
— Et donc ? fit-il d’un ton dubitatif.
— Vous devriez aller voir le Maître Go Xilopartha, un grand spécialiste de la géophysique, de la galaxie et de tout ce qui touche à l’hyperespace. Il réétudiera avec vous ces fameuses possibilités… peut-être que quelque chose vous aura échappé… à vous et à l’ordinateur du Defiance ?
— Et où puis-je trouver ce savant ?
— Maître Go se tient habituellement dans l’aile nord des archives, au milieu de ses holocartes et des représentations en trois dimensions de tous les recoins de la galaxie.

Hiivsha se leva en cachant de son mieux une expectative mitigée.
— Merci Maître Shan, je m’en vais de ce pas trouver Maître Go.
— Que la Force soit avec vous, capitaine.
— Et avec vous, Grand Maître, répondit poliment le contrebandier avant de prendre congé.


Quelques minutes plus tard il arpentait un dédale de couloirs qui menaient à l’aile des archives dans lesquelles il pénétra. Il n’y avait pas grand monde. Seules quelques personnes assises devant des tables de lecture, étudiaient silencieusement des documents, un écouteur dans l’oreille pour ne pas déranger leurs voisins. Une vieille femme aux cheveux gris, d’aspect revêche, s’avança vers lui, les mains croisées dans les manches d’une bure terne.
— Je peux vous aider ? chuchota-t-elle d’une voix sèche.
— Je cherche… commença Hiivsha.
— Chut, plus bas ! le coupa-t-elle d’un ton d’institutrice effarouchée.

Le contrebandier obtempéra penaud.
— Veuillez m’excuser… Je cherche Maître Go… je-sais-plus-quoi.
— Maître Go Xilopartha, corrigea-t-elle en lui faisant les gros yeux comme s’il avait dit une insanité. Il est dans le hall des cartes, mon garçon.
— Et où se trouve-t-il ce hall… s’il vous plaît, madame ?
— Vous pouvez me dire « Maître », répliqua-t-elle vertement. Vous traversez la salle et au fond, la porte de gauche, puis vous suivez le petit couloir de gauche et à l’intersection à droite, puis la deuxième porte à gauche.

Hiivsha se gratta énergiquement la tête en répétant.
— Au fond, gauche, gauche, droite deuxième gauche… merci Maître, je crois que j’ai tout retenu.
— Tant mieux, c’est que vous avez une bonne mémoire… et c’est important une bonne mémoire. Il faut la faire travailler régulièrement et lire… lire beaucoup !

Le contrebandier hocha plusieurs fois la tête en s’éloignant.
— Merci… merci…

Puis il tourna les talons et marcha d’un pas rapide vers le fond de la salle en maudissant le peu d’amabilité de l’archiviste. Exécutant de son mieux les consignes qui lui avaient été données, il arriva effectivement devant une porte sur laquelle un écriteau indiquait : planétarium.
Discrètement il poussa l’un des battants et pénétra dans un couloir sombre et feutré duquel partaient deux escaliers en opposition. Il choisit celui de droite et gravit lentement les marches en écoutant la musique lente et majestueuse qui emplissait les lieux. L’escalier tournait sur la gauche et à son sommet, il débouchait sur une passerelle qui courait tout autour d’une salle complètement sphérique, et qui était située exactement à mi-hauteur de celle-ci. L’intérieur de la sphère était plongé dans la pénombre mais ce qui remplissait les yeux, c’était la myriade de points lumineux qui paraissaient flotter à travers tout l’espace du planétarium. Une représentation en trois dimensions de la galaxie ! C’était magnifique et fascinant.
Le contrebandier resta un long moment à contempler ce spectacle féérique, les mains appuyées sur la rambarde de sécurité. La galaxie se mouvait au gré d’une personne se tenant au bout d’une autre passerelle, qui partait de celle sur laquelle se trouvait Hiivsha, et s’avançait dans le vide jusqu’au centre de la pièce. Cette personne, dont il ne distinguait que la silhouette, se tenait debout devant un pupitre de commande qu’elle manipulait, faisant bouger la projection holographique, zoomant et dézoomant selon qu’elle voulait afficher une petite portion de l’espace galactique ou une partie plus importante. Parfois, les planètes semblaient faire plusieurs mètres de diamètre et à d’autres moment, elles n’étaient plus que des petits points perdus au milieu d’une infinité d’autres points.
S’arrachant avec effort à cette contemplation quasi hypnotique, Hiivsha se déplaça jusqu’à l’avancée de la passerelle pour s’approcher de l’opérateur des lieux. Il remarqua alors que celui-ci, de fort petite taille, était juché sur un tabouret pour pouvoir atteindre les commandes du pupitre.
— C’est magique, s’exclama le contrebandier d’un ton admiratif, c’est une perspective différente de celle qu’on a lorsqu’on est réellement dedans.

La silhouette se retourna et à la lueur des boutons du tableau de commande, Hiivsha put apercevoir le visage ridé d’un vieillard chauve arborant une très longue moustache et une non moins longue barbe, blanches et filandreuses qui lui masquaient tout le bas du visage. C’était le même vieil homme qui râlait contre les jeunes une heure plus tôt, assis sur une pierre le long du sentier qui menait au Temple. Ce dernier le regarda derrière de grosses lunettes très épaisses qui grossissaient ses yeux d’une façon presque comique.
— Vous êtes pilote ? N’est-ce pas que vous n’aviez jamais vu la galaxie sous ce jour ?
— Je dois l’admettre…
— Bien entendu, les jeunes courent partout à tout-va sans prendre vraiment le temps d’observer ce qu’il faut. Ils foncent tête baissée sans réfléchir et sans apprendre à connaître l’univers.
— La sagesse leur viendra avec l’âge, observa le contrebandier plein d’indulgence dans la voix.

Le vieux se racla la gorge en le dévisageant soigneusement.
— Où êtes-vous né, mon garçon ?
— Sur Adarlon, pourquoi ?

L’homme se retourna vers son pupitre et ses doigts s’agitèrent. Il marmonna.
— Hum, amas de Minos…

Aussitôt, la galaxie commença à tournoyer, les étoiles et les planètes à défiler puis à ralentir pour finalement s’arrêter de nouveau. Sous l’effet du zoom que le vieillard activa, les objets célestes se mirent à grossir tout en avançant vers eux et Hiivsha eut l’impression que c’était lui qui était projeté au cœur de la galaxie. Il s’accrocha à la rambarde pour vaincre le mouvement involontaire de son corps réagissant à la sensation visuelle induite. Il vit arriver vers eux une planète verte et bleue qu’il identifia aussitôt, et qui se figea à deux mètres de lui en tournant lentement autour de son axe. Il n’eut aucun mal à en reconnaître les continents et les océans et retint difficilement l’envie qui le taraudait d’étendre son bras pour la toucher de la main. Évidemment, il ne s’agissait que d’une holoprojection et le contrebandier savait bien que ses doigts n’auraient rencontré que du vide… et pourtant, c’était tellement réaliste qu’il serra le poing pour se dissuader de le faire.
— Votre planète, fit le petit vieux, l’une des plus belles de la galaxie connue.

Hiivsha laissa transparaître un plaisir évident en entendant la réflexion du géographe.
— Êtes-vous Maître Go ?
— Maître Go ? C’est bien moi, oui.
— Je m’appelle Hiivsha Inolmo… Maître Shan m’a dit que peut-être vous pourriez m’aider.
— Vous aider ? Hum… si je le puis…

Le Jedi fronça les sourcils en attrapant une canne discrètement posée contre le pupitre pour s’appuyer dessus les mains croisées, et leva la tête vers son visiteur qui le dépassait de plus d’une tête et demi malgré son tabouret.
— J’ai perdu une amie dans la galaxie, commença Hiivsha maladroitement.
— Dans la galaxie ? répéta le Maître de sa voix éraillée par les années, la retrouver va être bien difficile, j’en ai peur. Dites m’en plus jeune homme.
— Voilà, elle se trouvait à ces coordonnées…

Il avait tout en parlant sorti d’une poche son datapad et affiché le début du rapport que l’amiral Narcassan lui avait communiqué.
— Cela aurait dû lui permettre d’arriver jusqu’à son point de rendez vous… celui-ci…

Il montra de nouveau la tablette.
— Mais elle y n’est jamais parvenue. Et toutes les recherches pour la retrouver sont restées vaines. Le Defiance
— Le Defiance ? interrompit Maître Go.
— Oui, c’est son bâtiment d’affectation.
— Votre amie, elle a un nom je présume ?
— Pardon, bien entendu… elle s’appelle Isil Kal’Andil.

Les yeux du Jedi s’agrandirent démesurément derrière ses lunettes.
— La Padawan de Maître Mahr ? La petite Isil ?
— Oui… enfin… petite, elle a bien grandi avec le temps.

Le contrebandier avait placé une main à la hauteur estimée de la taille de la jeune fille.
— Bien sûr, bien sûr, fit le vieil homme… mais la taille ne fait pas tout. Il y a des années que je ne la vois plus flâner dans ce planétarium… une enfant curieuse des choses, très studieuse… elle voulait devenir une grande consulaire… mais je suis certain qu’elle était une guérisseuse née. Continuez jeune homme !
— Je disais que le Defiance, enfin, l’ordinateur du bâtiment, a calculé toutes les routes hyperspatiales envisageables par le calculateur de bord de son vaisseau depuis ce point de départ. Ceci dans le cas où un tir l’aurait embrouillé dans ses calculs.
— Un tir vous dites ?
— On lui tirait dessus au moment où elle a activé son hyperdrive.

Maître Go secoua la tête.
— Toujours fourrés là où il ne faut pas ces jeunes… enfin, si ce n’est pas la guerre, ça lui ressemble. Continuez.
— Toutes ces routes ont été vérifiées mais personne n’a pu localiser Isil ni sa balise de secours. J’ai personnellement passé les dernières semaines à sa recherche…

Son abattement était visible et le vieil homme lui tapota l’épaule avec le bout de sa canne.
— Allons, Inolmo, ne perdez pas espoir. Puis-je voir l’ensemble des routes que… l’ordinateur du bâtiment a proposé ?
— Bien sûr, tout est enregistré ici.

Le Jedi prit la tablette et la posa sur le pupitre pour s’y connecter. La galaxie reprit vie et se déplaça en tournoyant jusqu’à ce que le secteur en question soit visible devant eux.
— C’est la bordure extérieure de notre galaxie, commenta le géographe. De cet endroit en effet, peu de routes hyperspatiales sont envisageables.

Il pianota sur les nombreuses touches de son poste de commande, et passa des doigts secs sur le grand écran translucide qui se tenait verticalement devant lui, en affichant de multiples données et schémas complexes pour qui ne savait pas les déchiffrer. À chacune de ses sollicitations, la galaxie réagissait dans le planétarium et des traits lumineux de différentes couleurs apparaissaient, partant tous d’un même point. Quand il eut terminé, il se retourna vers Hiivsha.
— Ces routes que vous avez explorées… les voilà toutes.

Le contrebandier contempla longuement les traits lumineux qui couraient entre les étoiles et les planètes et hocha la tête.
— C’est cela même, en effet.
— Savez-vous, jeune homme, qu’un ordinateur aussi puissant soit-il, ne fait que résoudre les problèmes qu’on veut bien lui poser ?
— Heu… sans doute, oui, j’imagine.
— Si vous demandez à une machine de vous tracer toutes les routes hyperspatiales de la galaxie qu’a pu emprunter une personne depuis un point donné, elle le fera consciencieusement.
— Ben oui, encore une fois… c’est ce qu’on a fait.

Le Jedi baissa la tête pour la secouer avant de se remettre à pianoter sur son pupitre, sa canne sous le bras. Alors qu’il finissait ses manipulations compliquées, un nouveau trait naquit au départ du centre de convergence de tous les autres et traversa la vaste salle jusqu’à butter contre son mur sphérique.
— Qu’est-ce que… commença le contrebandier.
— Une possibilité, répondit le Jedi.
— Mais ce trait sort de la galaxie ! s’exclama Hiivsha.
— Certes, acquiesça Maître Go souriant sous cape. Cela n’a rien d’impossible.
— Mais l’ordinateur…
— La machine a fait ce que vous lui aviez demandé, le coupa malicieusement le vieux Jedi, c'est-à-dire qu’elle vous a donné toutes les routes possibles de la galaxie… pas celles en dehors de celle-ci. Moi, je viens de lui demander de les afficher… toutes.

Il paraissait satisfait de lui-même comme un enfant qui vient de jouer un bon tour à quelqu’un.
— Mais il n’y a rien au bout ! persista Hiivsha. Pourquoi y aurait-il une route ?

De nouveau, le vieux Maître baissa la tête qu’il secoua de droite à gauche en marmonnant quelque chose d’incompréhensible. Puis saisissant sa canne, il en tapota le torse de son interlocuteur en martelant.
— S’il y a une route, c’est qu’il y a quelque chose au bout !

Puis il s’affaira une nouvelle fois sur ses boutons et son écran tactile.
— Je vais réduire notre petite galaxie… face à l’univers, elle n’est pas grand-chose de toute façon, n’est-ce pas ?

Pendant qu’il parlait, les étoiles devinrent de plus en plus petites et de rapprochèrent considérablement les unes des autres comme si elles avaient voulu s’amalgamer. Subitement, semblant sortir du mur que frappait le dernier rayon, apparut une masse orangée qui flottait dans l’air de la salle. On aurait dit des nuages informes constituant un amas aux contours flous.
Hiivsha, bouché bée, ne put s’empêcher de dire.
— Une nébuleuse !
— Un amas de gaz et de poussières interstellaires, oui.
— Mais il n’y a aucun système stellaire !
— Qui sait… lâcha Maître Go en prenant un air mystérieux. Si cette route existe dans les archives, c’est que quelqu’un l’y a introduite… même si cela remonte à plusieurs milliers d’années. Peut-être alors y a-t-il quelque chose là-dedans.
— Quelque chose ? Vous voulez dire, des étoiles ? Des planètes ?
— Compte-tenu de l’étendue estimée de cette nébuleuse, pourquoi pas ? murmura le vieil homme appuyé sur sa canne.
— Mais dans ce cas, si quelqu’un a inscrit cette route dans vos archives… pourquoi n’aurait-il pas marqué également les corps astraux qui existeraient dans ce secteur ?
— Hum… je ne sais… peut-être ont-ils été effacés volontairement… si jamais ils ont existé…

Hiivsha remarqua les symboles qui gravitaient autour de la forme orangée.
— HX 107, c’est son nom ?
— Son code de référencement oui. Mais si vous voulez lui donner votre nom, il faudra y aller et y découvrir quelque chose d’inconnu à ce jour, suggéra malicieusement le Jedi en cachant son sourire dans ses mains toujours croisées sur sa canne.
— Y aller ? Pourquoi pas.
— Périlleux… très périlleux… comme voyage. Les nébuleuses sont connues pour abriter des forces électromagnétiques puissantes qui peuvent endommager irréversiblement n’importe quel vaisseau non préparé pour cela.

Hiivsha réfléchissait intensément.
— Et si on prépare le vaisseau ? fit-il en se frottant les cheveux de ses mains.

Maître Go le regarda du coin de l’œil.
— Hum… possible… mais ça reste dangereux, oui.
— Si Isil a été projetée là-bas, je dois y aller… je ne pourrais plus fermer l’œil de la nuit si je n’allais pas vérifier… penser que peut-être je l’aurais abandonnée à son sort si loin de chez elle…
— Si proche d’elle êtes-vous ? demanda le vieil homme en tendant son cou pour regarder son interlocuteur dans les yeux.

Hiivsha sourit maladroitement et fit une grimace de gêne.
— Tout porte à le croire.

Le vieux Jedi prit un air préoccupé en secouant la tête.
— Amoureux d’une Padawan… quelle drôle d’idée vous avez eu là, Inolmo.

Le contrebandier esquissa un geste d’excuse avec ses mains.
— Que voulez-vous, Maître Go, on ne choisit pas toujours là où ça frappe.
— Et ça va vous mener où, hein ? L’Ordre n’est pas fait pour cela…

Hiivsha grimaça.
— Je sais… on n’arrête pas de me le répéter… je vais finir par le croire, ajouta-t-il avec un rire forcé.

Le vieil homme le frappa de nouveau doucement avec sa canne.
— Allons, allons… vous avez tout le temps pour penser aux conséquences de votre inconséquence, oui. Et puis, il y a bien des Jedi qui se marient…

Hiivsha souleva ses deux sourcils avec étonnement.
— Ah oui ? J’ignorais.
— Mais ils ne sont pas bien vus de l’Ordre… tenez par exemple, les Jedi Corelliens… on les appelle aussi les Jedi verts à cause de leur uniforme…
— Je ne connaissais pas ce groupe… ils se marient vous dites ?
— Oui, et ils peuvent même former leurs propres enfants à l’utilisation de la Force… mais…

Il baissa la voix et regarda machinalement à droite et à gauche comme un enfant coupable de quelque faute, qui s’assure que personne ne l’a vu.
— Ne répétez pas ce que je viens de vous dire… et surtout ne dites pas que c’est moi qui vous ai raconté un truc pareil !

Puis il lui adressa un clin d’œil rassurant.
— C’était pour vous remonter le moral et vous rappeler qu’il y a toujours…
— Des possibilités ! s’exclama Hiivsha en riant. Je vais commencer à connaître cette maxime par cœur !

Puis plus sérieusement.
— Vous pensez qu’un vaisseau bien préparé a une chance de traverser la nébuleuse ?

Le vieillard pinça les lèvres d’un air dubitatif.
— Je ne suis pas spécialiste des vaisseaux spatiaux, biaisa-t-il, ma spécialité, c’est la cartographie. Quelqu’un de compétent dans ce domaine, il va vous falloir trouver.
— C’est que, sur Tython, je ne connais pas grand monde.
— Dans ce cas, essayez auprès de Maître Jal Pallus. Le connaissant, il doit être dans son atelier de prédilection à l’astroport. C’est un grand spécialiste de ces engins spatiaux que vous aimez tant à piloter. D’aucuns prétendent que grâce à la Force, il parvient à communiquer avec eux.
— Avec eux ? Vous voulez dire, avec les vaisseaux ?
— Plutôt avec leur calculateur, oui…

Maître Go haussa les épaules avec un sourire malin et conclut.
— Ce ne sont que des galéjades destinées à mystifier les visiteurs trop crédules et colportées par des apprentis facétieux, sans aucun doute. Mais vous aider… il devrait pouvoir, oui.
— Je ne sais comment vous remercier, Maître Go, fit Hiivsha en s’inclinant poliment devant le vieil homme.
— Retrouvez la Padawan, Inolmo… pas plus… pas moins.

Après s’être assuré que les coordonnées du saut hyperspatial menant jusqu’à la nébuleuse était enregistrées sur son datapad, Hiivsha se retira alors même que Maître Go s’était replongé dans les commandes de son pupitre comme un chef d’orchestre dans sa partition.


Pensivement, le contrebandier quitta le Temple Jedi et retourna d’un pas pressé à l’astroport situé sur le plateau à flanc de falaise. S’étant renseigné, on lui indiqua un atelier où plusieurs droïdes s’affairaient autour d’un chasseur de classe Defenseur sous la maîtrise d’œuvre d’un grand gaillard blond aux cheveux coiffés en une courte brosse.
— Pas comme ça, K12, tu montes ce truc à l’envers ! Y’a quoi qui cloche dans ta programmation ?

Le contrebandier s’approcha pour interpeler l’homme au bleu de travail recouvert de taches de graisse.
— Pardon de vous déranger, je cherche le Maître Jal Pallus.

Son interlocuteur se retourna, les sourcils froncés, en s’essuyant les mains dans un vieux chiffon presque aussi noir que ses doigts.
— C’est moi, qui le demande ?
— Je m’appelle Hiivsha Inolmo et c’est Maître Go qui m’a adressé à vous.
— Vous avez toute mon attention… tant que ces droïdes ne recommencent pas à faire des âneries.

Hiivsha montra les droïdes du doigt.
— Ces modèles ne valent pas un bon astromécano.
— Je ne puis qu’être d’accord avec vous et vous êtes le plus heureux des pilotes d’avoir la chance d’en posséder un.
— Comment savez-vous que je suis pilote ?
— Je vous ai vu arriver dans votre YT-1100… j’ai vu aussi une série P2 bichonner votre carrosse spatial, et j’en ai conclu qu’il était avec vous.
— C’est exact. Il s’appelle P2-A2 et c’est l’astromécano de la Padawan Isil Kal’Andil.

À l’évocation de ce nom, Jal jeta négligemment son chiffon sur un bidon au milieu d’un tas d’outils avant de se diriger l’air préoccupé vers une caisse de laquelle il sortit deux bières corelliennes.
— Vous en voulez une ? proposa-t-il en tendant une boite vers le contrebandier.
— Volontiers, accepta Hiivsha en prenant la canette.

L’homme s’assit sur les marches d’un escabeau au sommet duquel trônait une boite à outils et décapsula sa bière dont il but une longue gorgée avec une évidente satisfaction.
— Ah, fit-il en claquant la langue, je commençais à avoir un goût de liquide hydraulique dans le gosier. Isil Kal’Andil avez-vous dit ? Oui, je vois qui c’est. Une Padawan… blonde, cheveux longs… et élancée… peut-être est-elle chevalier à présent non ?

Hiivsha fit non de la tête. Jal reprit.
— Je vis un peu à l’écart du Temple, ma passion…

Il montra les chasseurs répartis dans le hangar.
— … est ici, parmi ceux que certains appellent des tas de ferraille volants. Peuh !

Il ramena sa bière à la bouche et la vida en à peine trois larges gorgées avant de s’essuyer les lèvres d’un revers de main.
— Ainsi c’est son astromécano... voilà pourquoi il me disait quelque chose ce droïde. Il n’y en a pas beaucoup par ici. Il était à Maître Beno Mahr, si ma mémoire est fiable avant qu’il ne se fasse tuer. J’aimais bien Beno… un Jedi un tantinet anticonformiste comme il en faudrait plus dans l’Ordre.

Hiivsha ne répliqua rien. Le grand gaillard paraissait être un drôle de Jedi. Ses muscles saillants prouvaient une forme physique exceptionnelle et les tatouages sur ses biceps indiquaient à n’en pas douter qu’il avait fricoté avec certaines unités spéciales des commandos de la République. En le dévisageant, il pensa qu’il devait avoir entre quarante et quarante-cinq ans.
— Vous n’êtes pas venu me voir pour débattre sur un comparatif de modèles de droïdes je suppose, monsieur Inolmo.
— Appelez-moi Hiivsha, ce sera plus court.
— Comme vous voulez. Une autre bière ?

Le contrebandier regarda celle qu’il tenait dans la main et qu’il n’avait pas encore entamée.
— Merci… je n’ai pas tout à fait fini la mienne.
— Pas de problème, marmonna Jal en se saisissant d’une autre canette qu’il décapsula dans la foulée.
— À dire vrai, j’ai besoin d’avoir votre avis éclairé sur la possibilité de traverser une nébuleuse avec Choupy, mon vaisseau.

Pallus qui était en train d’avaler sa bière se mit à tousser violemment et en recracha une partie sur le sol bétonné du hangar.
— Sérieusement ? parvint-il à articuler d’une voix éraillée.
— Oui, totalement.

Le Jedi montra du pouce le YT-1100 qu’on apercevait plus loin dans un autre hangar.
— Vous avez sérieusement appelé votre vaisseau Choupy ?

Il se mit à rire et à tousser en même temps en tapant de la main sur un de ses genoux. Hiivsha prit un air vexé.
Choupy quatrième du nom… le premier cargo de ce modèle que j’ai piloté s’appelait déjà comme ça… pourquoi auriez-vous voulu que je change de nom ? Je m’y suis habitué et à présent, je ne me vois pas lui en donner un autre !

Là-dessus, il vida sa bière d’un trait sous l’œil étincelant du Jedi qui riait toujours.
Choupy… elle est bien bonne !

Ce dernier s’essuya les yeux avec un bout de sa manche le temps de se calmer.
— Bon, après tout, vous avez le droit de lui donner le nom que vous souhaitez… alors pourquoi pas Choupy !

Avec un immense sourire il tendit une nouvelle bière à son visiteur le temps pour lui d’en prendre une troisième.
— Donc, vous voulez traverser une nébuleuse avec… Choupy.

Cette fois-ci il maîtrisa le rire qui ne demandait qu’à sortir en se mordillant les lèvres.
— Quelle nébuleuse ? demanda-t-il en redevenant plus sérieux.
— Une nébuleuse codifiée HX107.

Le Jedi eut une moue de dépit.
— Connais pas.
— Elle est située en dehors de la galaxie et nous ne savons rien d’elle sinon qu’elle est immense. Je veux aller en son sein voir s’il elle masque un système stellaire et même une ou plusieurs planètes.
— Pourquoi ?
— Pour savoir si dans pareil cas, le vaisseau d’Isil ne s’y serait pas égaré.

Pour le coup Maître Pallus redevint totalement sérieux.
— Il lui est arrivé quelque chose ?
— Elle a été portée disparue à la suite d’un saut hyperspatial qui a mal tourné. La seule route que nous n’avons pas explorée c’est celle qui mène dans cette nébuleuse. Aussi, je ne dois rien négliger… même si les chances de la trouver là-bas sont quasiment nulles.
— Et je ne vous demanderai pas pourquoi vous tenez tant à la retrouver… ce sont pas mes affaires.

Le Jedi se gratta le cou d’un air pensif en émettant un léger sifflement.
— Pfiou… une nébuleuse… en théorie pourquoi pas… mais c’est bourré de champs électromagnétiques qui vont bousiller vos circuits électroniques.
— Et si je les isole ?
— C’est un boulot considérable.
— D’accord. Supposons que j’éteigne toute l’électronique de bord sauf les circuits essentiels que j’aurais au préalable isolés.
— Hum… moui… pourquoi pas… mais même bien isolés, vous risquez de les griller en traversant, et alors, adieu le billet retour ! Vous avez drôlement intérêt à la retrouver là-bas sur un petit paradis où vous pourrez vivre le reste de votre vie en élevant vos nombreux enfants !

Il se mit à rire imité par le contrebandier à qui cette idée plaisait fortement.
— Ne me tentez pas, Maître Pallus.
— De grâce, appelez-moi Jal plutôt que de me donner pompeusement du « Maître par-ci », « Maître par-là ». Laissez cela à ceux du Conseil qui se jettent du « Maître » à la figure à longueur de journée. Évidemment, vous pouvez toujours doubler les circuits essentiels de… Choupy — il ne put s’empêcher de sourire largement en le disant — pour espérer revenir ou même emporter des pièces de rechange en priant pour que le circuit qui cramera ne soit pas celui auquel vous n’aurez pas pensé. Si vous voulez, je peux vous aider à le préparer votre vaisseau !

Ce fut au tour du contrebandier d’arborer un immense sourire.
— Je n’en demandais pas tant, Jal, et j’accepte avec grand plaisir.
— Mettons-nous au travail sans tarder alors, il va nous falloir plusieurs jours de boulot avant que vous soyez prêt pour votre sauvetage suicide !

Le Jedi donna à son visiteur une grande bourrade sur l’épaule qui lui fit renverser le reste de sa bière, avant de crier vers les droïdes.
— Laissez tomber tout ça et suivez-moi ! On a un vaisseau à mettre en ordre de bataille de toute urgence !


Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 17:27, modifié 7 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 25 Avr 2013 - 23:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

OK, j'ai craint un passage inutilement long, mais au final, la galerie de personnages hauts en couleur du Temple vaut le détour^^ Je n'ai pas grand chose d'autre à dire, sinon que maintenant que tu as basculé du côté de la phrase longue, il faut faire attention à mettre plus de ponctuation^^ Il y avait peu de fautes du reste.

Sur la droite, il emprunta un petit sentier qui cheminait le long de la falaise, avant de s’enfoncer dans une gorge rocheuse sur les hauteurs de laquelle quelques créatures poilues l’observèrent passer. Ils ne paraissaient pas hostiles


Qui ça, "ils" ? Je sais bien que leur pilosité rehausse leur virilité, mais ça reste des "créatures"^^

Entièrement construit en matériaux locaux,


Les Jedi adeptes de la démondialisation, j'en étais sûr !

s’entrainaient au maniement du sabre — arme préférée des Jedi —


Hum, tant qu'à faire dans la précision inutile, autant dire "sabre-laser", non ? Surtout au sortir d'une planète où on ne peut justement pas lire avec^^

C’est là qu’il avait décidé


C'était, non ?

Celle-ci entourait un immense holocron qui lévitait au-dessus d’un socle de marbre et de métal et cette vision fascinait le contrebandier à chaque fois qu’il pénétrait dans le hall du Temple.


Mettre une virgule à la place du "et" pourrait sauver des vies^^

— Mon Maître disait que si on éliminait le possible, il restait l’impossible mais qu’il y avait toujours des possibilités.


Pour être honnête, j'ai rien compris, là :lol:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Ven 26 Avr 2013 - 11:22   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:OK, j'ai craint un passage inutilement long, mais au final, la galerie de personnages hauts en couleur du Temple vaut le détour^^ Je n'ai pas grand chose d'autre à dire, sinon que maintenant que tu as basculé du côté de la phrase longue, il faut faire attention à mettre plus de ponctuation^^ Il y avait peu de fautes du reste.

Sur la droite, il emprunta un petit sentier qui cheminait le long de la falaise, avant de s’enfoncer dans une gorge rocheuse sur les hauteurs de laquelle quelques créatures poilues l’observèrent passer. Ils ne paraissaient pas hostiles


Qui ça, "ils" ? Je sais bien que leur pilosité rehausse leur virilité, mais ça reste des "créatures"^^


Tout à fait mon cher ! :siffle:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
Entièrement construit en matériaux locaux,


Les Jedi adeptes de la démondialisation, j'en étais sûr !


J'ai repris ça d'une encyclopédie SW en ligne sur le temple de Tython :wink: Sur Anakinworld :diable:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
s’entrainaient au maniement du sabre — arme préférée des Jedi —


Hum, tant qu'à faire dans la précision inutile, autant dire "sabre-laser", non ? Surtout au sortir d'une planète où on ne peut justement pas lire avec^^


Euh, non, les novices n'utilisent pas le sabre-laser d'emblée. Ici, ce sont des sabres d'entraînement.

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
C’est là qu’il avait décidé


C'était, non ?



Cela va de soi :jap:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
Celle-ci entourait un immense holocron qui lévitait au-dessus d’un socle de marbre et de métal et cette vision fascinait le contrebandier à chaque fois qu’il pénétrait dans le hall du Temple.


Mettre une virgule à la place du "et" pourrait sauver des vies^^


Tu as le souffle court ? Ok, je ne voudrais pas être suspecté d'homicide par écriture ! :lol:
D'ailleurs, cette virgule, je l'ai ajoutée hier soir en relisant ce chapitre (relecture par erreur, je croyais que c'était celui-là que je devais poster ce w.-e. jusqu'à ce que je me rende compte à la fin que je l'avais déjà fait) :oops:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
— Mon Maître disait que si on éliminait le possible, il restait l’impossible mais qu’il y avait toujours des possibilités.


Pour être honnête, j'ai rien compris, là :lol:


Si on élimine ce qui nous paraît possible, il reste ce qui ne nous a pas paru possible et donc qu'on a pas encore exploré.
Mais, comme dirait Kirk reprenant une phrase de Spook, "j'aime à croire qu'il y a toujours des possibilités"... c'est un hommage à Star Trek que je fais ici. :wink:
En gros, c'est pas parce que ce qui parait possible ne contient pas de solution, qu'il n'y a pas de solution parmi ce qui peut paraître de prime abord impossible.

Après, on adhère ou pas à la pensée du jour ! :diable:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 26 Avr 2013 - 11:50   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord^^
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Ven 26 Avr 2013 - 11:57   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

J'ai amélioré ma phrase sur le sabre pour être plus clair.

"des groupes de personnes s’exerçaient au maniement des armes, avec un sabre d'entraînement pour les plus jeunes ou un vrai sabre-laser pour les autres. Certains combattaient même les mains nues, avec la seule Force pour arme, dans de petites arènes prévues à cet effet dont quelques-unes étaient équipées de droïdes d’entrainement."
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 26 Avr 2013 - 12:03   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

OK, je trouve ça d'autant mieux vu la variété de sabres dans cette fan-fics, merci^^ Ceci dit, tu devrais parler de "droïdes d'exercice" pour ne pas répéter "entraînement" :wink:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Sam 27 Avr 2013 - 14:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent

Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)


18 - Le puits sans fin



Kro’Moo était bien trop rapide pour n’importe quel autre dragonnal, aussi eut-il été impossible de le rattraper même si cette idée avait effleuré les hommes-serpents. Au bout d’une dizaine de minutes, il se cacha intelligemment au fond d’un canyon en posant délicatement la jeune fille sur un lit de verdure. Puis il alla jusqu’à un torrent tout proche pour prendre de l’eau dans sa gueule et revint pour la laisser s’écouler sur le visage de la jeune fille inconsciente. Le liquide frais rappela Iella à la vie et elle ouvrit péniblement les yeux en se tenant le front.
— Aïe, ma tête, se plaignit-elle en regardant tout autour d’elle pour essayer de bien comprendre sa situation.

Le dragonnal remuait la queue et dodelinait de la tête en poussant de petits cris rauques.
— Calme-toi Kro’Moo… je sais… ils ont dû enlever ta maîtresse.

L’animal gémit tristement comme s’il avait saisi la portée de ses paroles.
— Mais ne t’inquiète pas, reprit-elle aussitôt en lui caressant le bout du museau, je suis certaine qu’ils nous voulaient vivantes. Ils ne lui sera fait aucun mal.

Avec une évidente impatience, le saurien se coucha sur le ventre pour inviter Iella à monter sur lui, visiblement désireux de reprendre la route.
— Oui, tu as raison, il faut aller chercher du secours, prévenir Calem de ce qui vient de se passer.

Elle s’installa sur lui, s’harnacha solidement, se couvrit chaudement avec le vêtement spécial qui se trouvait sous chaque siège et mit son masque pour respirer.
— Allez Kro’Moo, aussi haut et aussi vite que tu peux ! Rentrons à Édinu !

Une demi-douzaine d’enjambées plus tard, les puissantes ailes les arrachaient du sol et l’animal montait en flèche dans le ciel bleu au maximum de l’altitude qu’il pouvait atteindre et qui lui permettrait de donner toute la vitesse dont il était capable.
*
* *

Ficelée comme un saucisson et solidement attachée sur le ventre en travers du siège du milieu, étroitement surveillée par l’homme-serpent qui se tenait derrière elle, Sali eut un voyage pour le moins douloureux et inconfortable qui dura jusqu’à la tombée du jour. Dans les couleurs flamboyantes que jetait l’étoile d’Édéna sur le désert de Sang, le paysage, à l’arrivée sur la sinistre forteresse encastrée dans la montagne en bordure d’un étroit précipice, était sublime. Les dragonnaux amorcèrent un large virage et descendirent pour disparaître comme absorbés par l’imposante construction de métal et de pierre.
À peine étaient-ils posés à l’abri des hautes murailles qu’on la traîna sans ménagement, les mains liées dans le dos, par de longs couloirs et d’étroits escaliers, jusqu’à une grande salle. Au fond de celle-ci, une silhouette encapuchonnée dans un habit noir se tenait debout devant une grande cheminée dans laquelle crépitait un feu, sans doute en prévision de la fraicheur qui emplissait les nuits du désert. L’une des deux créatures qui la tenaient par les bras, la projeta violemment à terre à peine arrivés à quelques pas du maître de céans. Elle gémit en se recevant rudement sur une épaule.
— Sauvages ! grimaça-t-elle en tentant de se remettre d’aplomb.

L’homme se retourna et Sali vit briller ses yeux gris clair.
— Sergent Krrol, où sont les autres ? questionna-t-il à l’adresse d’un des deux hommes-serpents.
— Elles se sont enfuies, Maître, grogna le sous-officier en baissant ses yeux globuleux.

Le Sith serra les poings et les dents. Comme d’habitude, pensa-t-il rageusement.
— Est-ce bien la princesse, pas son double, que vous me ramenez ?

Le sergent fit oui de la tête.
— Sûr et certain, Maître !

Diva ayant supervisé l’opération, il n’avait pas lieu d’en douter. Il aurait quand même préféré détenir les deux sosies pour donner plus de poids à ses revendications.
— Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda avec morgue Sali parvenue à se remettre sur ses jambes. Vous savez que je suis la future reine d’Édéna, je présume donc que vous savez également à quoi vous vous exposez pour m’avoir enlevée et avoir massacré mon escorte ?
— Ne prenez pas ce ton avec moi, ma petite, répondit l’homme d’une voix étonnamment pleine de retenue, ici, vous n’êtes rien qu’une jeune femme sans défense soumise à mon bon vouloir. Sachez que je peux vous écraser d’un seul geste de cette main.

Tout en prononçant ces paroles, il leva un poing qu’il serra dans le vide, et immédiatement elle ressentit une impitoyable étreinte lui écraser la gorge. Instinctivement, elle voulut porter ses mains à son cou mais elles étaient liés dans son dos. Alors qu’elle commençait à étouffer dans un râle, elle se rendit compte que ses pieds ne touchaient plus le sol. Sali se débattit un instant en remuant les jambes dans le vide puis lentement, elle se sentit revenir sur le marbre froid de la pièce et l’étreinte se desserra pour disparaître petit à petit. L’homme ouvrit son poing et laissa son bras retomber le long de son corps. Sali toussa plusieurs fois, le temps de reprendre son souffle, le cœur battant. Quel est donc le pouvoir de cet homme qui peut tuer d’un geste si simple ? pensa-t-elle. Elle se sentit perdue et vulnérable dans cette forteresse, si loin de tout ce qui lui était cher.
— Ce n’est qu’un petit échantillon de mon pouvoir, reprit calmement le Sith avec un léger sourire tout en abaissant sa capuche sur ses épaules, dégageant ainsi l’intégralité de sa tête. Veuillez donc ne pas abuser de ma patience et tout ira bien pour vous.
— Qu’est-ce donc ? De la magie ?

L’homme ricana.
— Allons, nous ne sommes pas dans un conte pour enfant. Il s’agit ici de la Force, celle qui a créé l’univers et qui l’habite. Elle est partout autour de nous et les êtres qui y sont sensibles peuvent la plier à leur volonté. Cela peut leur octroyer des pouvoirs incommensurables. Songez donc… une vague de force invisible qui dévaste tout sur son passage ; une poussée qui propulse dans les airs son ennemi…

Comme quand les hommes-serpents nous ont attaquées Iella et moi, pensa aussitôt la jeune fille qui revoyait les deux créatures s’envoler pour s’écraser sur les rochers.
— Et une personne… sensible… comme vous dites à cette Force, comment doit-elle faire pour apprendre à s’en servir ? s’enquit-elle d’une petite voix intéressée.

Dark Zarek prit l’air satisfait de quelqu’un qui parle à un auditoire éminemment attentif à ses propos.
— Le mieux évidemment, c’est d’avoir un enseignant, un Maître qui enseignera au disciple la voie de la Force, comment intérioriser ses sentiments, les canaliser dans la Force pour pouvoir l’employer. C’est une maîtrise très difficile à acquérir même s’il est des exemples de personnes ayant appris seuls à s’en servir… des autodidactes si j’ose dire.
— Mais en pratique, ça se passe comment ?
— On se concentre et on essaye de sentir la Force vivante autour de soi pour ne plus faire qu’un avec Elle… il faut ressentir son énergie et la canaliser selon ce qu’on veut qu’elle fasse. Quand on est puissant dans la Force, on repousse les limites de l’impossible, on peut voir l’avenir, lire dans les pensées, influencer les esprits faibles, bouger des objets immenses… j’ai envie de dire qu’il n’y a pas de limites à ce qu’on peut faire accomplir à la Force !

Il s’était enflammé tout seul au fil de sa tirade comme un professeur passionné qui répond à des élèves curieux de tout savoir. Mais il s’arrêta, et le silence retomba autour d’eux quelques instants.
— Que voulez-vous de moi ? s’enquit la jeune fille d’une voix qui ne tremblait pas.
— De vous ? Rien ! laissa tomber l’homme avec un rictus sarcastique en s’éloignant pour se rapprocher du repas, qu’une étrange créature bleue était en train de servir dans leur dos sur une grande table.
— Je ne comprends pas alors… pourquoi m’avoir fait enlever ? interrogea la princesse en le suivant mais de l’autre côté de la table.

L’homme ricana sans répondre en s’asseyant, avant d’attraper une coupe dorée pour se servir du vin d’une carafe visiblement en or. Tranquillement, il en but une gorgée qu’il prit soin d’apprécier en le roulant dans sa bouche, avant de reposer délicatement le récipient.
— Le royaume d’Édinu vous a toujours laissé en paix depuis que vous habitez cette…

Sali montra les hauts murs des yeux.
— … forteresse inhospitalière. Pourquoi briser maintenant le statu quo au risque d’inciter le roi à venir avec son armée pour raser ces murailles ?

Dark Zarek se mit à rire en s’essuyant élégamment la commissure des lèvres à l’aide d’une serviette brodée.
— Mais ma petite, le roi voudrait le faire qu’il ne le pourrait pas…

Il s’enfonça dans son fauteuil et croisa négligemment les jambes sur lesquelles il posa ses mains.
— Enfin, je devrais plutôt dire, qu’il ne le pourrait plus, continua-t-il. Il aurait fallu qu’il me déloge de ce caillou il y a plusieurs années… avant que mon armée ne devienne aussi puissante que la sienne. Sans compter que les forces de cette dernière sont éparpillées sur tout le territoire du royaume alors que la mienne est tangible et cohérente, prête à répondre à mes ordres. Aujourd’hui, cette forteresse est inexpugnable et toutes les forces du royaume ne suffiraient pas à la prendre d’assaut. Il se pourrait même qu’un jour ce soit moi qui abatte les murs de votre chère capitale.
— C’est donc la guerre que vous désirez ? demanda Sali sceptique.
— Hum… pour l’instant, non, princesse. Je cherche quelque chose de différent auquel je me suis mis à tenir de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait.
— Quelle est donc cette chose ?

Le Sith se mit à rire avec retenue et adressa un geste à Krrol.
— Détachez-la, sergent, qu’elle puisse se joindre à moi pour le repas. Sroot ! lança-t-il à l’adresse de la créature bleue qui apportait les premiers plats aidé par deux esclaves twi’lek, un couvert pour notre charmante invitée !

Le sergent saurophale s’empressa d’exécuter les ordres et ôta les entraves de la prisonnière. Celle-ci frotta ses poignets douloureux avant de s’assoir, acceptant implicitement l’invitation silencieuse que lui adressa le Sith en lui désignant d’un geste de la main, le siège situé en face de lui.
Une twi’lek s’approcha d’elle et versa du vin dans la coupe que le serviteur venait de poser devant elle. Sali n’avait rien bu depuis le matin et ne put résister. Une quinte de toux succéda à l’absorption du breuvage qui irrita sa gorge desséchée.
— Ce vin ne vous convient pas ? demanda l’homme en fronçant les sourcils.

Sali toussa encore deux ou trois fois avant de pouvoir répondre.
— Non, il est délicieux… mais fort… je n’ai pas l’habitude.
— Pardonnez-moi, j’en ai un plus doux et plus fruité si vous le désirez.
— Vraiment merci, mais celui-ci fera l’affaire… c’est la première gorgée la plus difficile.
— C’est ce qu’on dit.

La twi’lek posait à présent devant la princesse une assiette de crudités des plus vives couleurs qui semblaient de première fraicheur.
— Je suppose qu’il ne s’agit pas là de légumes de votre jardin ? observa-t-elle en pensant à l’aridité des lieux.
— Détrompez-vous, il y a ici des crevasses au fond desquelles coule de l’eau cristalline et que j’ai fait recouvrir de terre riche pour en faire mon potager… j’adore les légumes frais… de la bonne terre, de l’eau… le soleil et l’humidité font le reste. J’en dispose toute l’année.
— Un tyran jardinier, railla malgré elle Sali, décidément, on gagne à vous connaître. Vous ne m’avez toujours pas dit ce que je faisais ici.
— C’est vrai, je ne vous l’ai pas dit. Mais finissons d’abord notre repas en bavardant comme des gens civilisés. Vous savez ce que Lama Arti’N disait sur les conversation de repas ?
— Qui ?
— Lama Arti’N voyons, le poète universel d’Édéna… il est mort il y a deux mille…

Il calcula en marmonnant de façon inintelligible.
— trois cent cinquante… quatre ans… tous les écoliers connaissent ses poésies… « l’Astre du jour », « le chemin rouge », « la fleur fanée »…

Sali secoua négativement la tête.
— Je suis désolée…
— C’est impensable, une femme de votre rang qui ne connaît pas le grand Lama Arti’N … même moi qui ne suis pas d’Édéna, j’ai appris son existence en étudiant votre histoire littéraire. Vous me voyez surpris.

Sali s’étonna.
— Pas d’Édéna ? Que voulez-vous dire ?
— Ah, c’est vrai, s’exclama Zarek, vous ne connaissez rien de ma petite histoire. Bah, après tout, il faudra bien que vous l’appreniez tôt ou tard… Je ne suis pas né sur Édéna.
— Mais alors, vous venez d’où ?

Il montra le haut avec son index.
— De la proche galaxie.
— Vous voulez dire qu’il y a autre chose au-delà de la grande nébuleuse ?
— Bien entendu… l’univers, ses galaxies innombrables, avec des milliards de milliards de systèmes stellaires, de planètes, d’astéroïdes, de nébuleuses, etc.… des corps astraux en tout genre. Et pas très loin d’ici, si je puis me permettre ce raccourci, ma galaxie de naissance.
— Mais comment êtes-vous arrivé ici ?
— Avec un vaisseau pardi… qui n’a pas apprécié son passage à travers votre nébuleuse. Il s’est écrasé il y a dix ans… et depuis, je suis prisonnier de cette fichue planète sans espoir d’en repartir. Si seulement, vous n’aviez pas abandonné l’ère technologique que vous avez connue il y a des milliers d’années… peut-être aurais-je pu le réparer. Mais non, vous avez, si j’en crois mes lectures, régressé à tout va… quelle stupidité !

Sali ne trouva rien à répondre et resta un moment la bouche entrouverte.
— Alors, je me suis dit qu’il faudrait que je me trouve un petit travail dans le coin… genre, prendre possession de la planète, asseoir mon pouvoir dessus… dans ma galaxie, on connaît les gens de mon espèce sous le nom de « Sith ».
— Sith ? répéta Sali, ça signifie quoi ?
— Ce terme désigne une caste de puissants guerriers qui savent utiliser la Force vivante de l’univers pour en tirer des pouvoirs extraordinaires.
— Et il y a beaucoup de ces personnes qui savent utiliser cette… Force ?
— Trop… si vous voulez mon avis. Évidemment, à l’échelle de la galaxie, ce trop se traduit en un tout petit groupe d’êtres de différentes espèces. Il y a aussi une secte d’empêcheurs de tourner en rond qu’on appelle des chevaliers Jedi.
— Jedi ? Comme des Sith ?
— En moins puissants, je dois bien l’avouer en toute modestie… mais je suppose que vous expliquer la différence entre les uns et les autres prendrait trop de temps. Je dois dire que sur votre petite planète, j’ai bien l’impression d’être le seul à savoir utiliser la Force ce qui me donne par conséquence, un net avantage sur ses habitants.

Il n’était pas encore temps pour lui d’ajouter qu’il avait une apprentie qui avait les mêmes pouvoirs que lui. Chaque pièce du puzzle viendrait en son temps.
— Je ne… comprends pas… balbutia Sali en réfléchissant, vous voulez vous servir de ce pouvoir pour asservir toute une planète ? C’est démentiel ! Il ne peut pas être assez puissant pour vaincre tous les pays, toutes leurs armées, toutes les populations qui se dresseront contre vous ? Quel bénéfice en retireriez-vous ?

Dark Zarek laissa échapper un rire plutôt mondain.
— C’est que vous ne connaissez pas l’ivresse que procure le pouvoir, ma belle. Il n’y a rien de plus… jouissif que d’asservir les êtres faibles à ses désirs. La faiblesse ne mérite qu’une chose : l’esclavage. Moi, Dark Zarek, je deviendrai ainsi le Maître incontesté d’Édéna. L’Empereur Dark Zarek !

Comme il avait dit tout cela sur un ton presque badin, Sali se demanda un instant si somme toute, l’homme ne plaisantait pas. Mais même si ses yeux pétillaient de malice en parlant, il paraissait tout de même sérieux.
Sérieux, il le devint encore plus lorsqu’il reprit.
— Sous mon impulsion, nous reprendrons le développement technologique perdu il y a trop longtemps. Nous construirons des vaisseaux capables de traverser votre nébuleuse et je retournerai sur Korriban avec ma nouvelle puissance… à moins que je ne la détruise avant, et l’Empereur avec, pour mieux prendre sa place. Tout dépend de la réalité de ce que je cherche et de sa puissance réelle.
— Mais enfin, de quoi s’agit-il ? s’inquiéta Sali qui avait du mal à suivre le Sith dans son délire.

Dark Zarek observa minutieusement sa prisonnière avec une curiosité palpable et aussi, un sentiment diffus qu’il ne savait expliquer. Cette jeune femme le fascinait, mais il n’aurait pas su dire pourquoi.
— Vous avez été visiter le Temple en ruines de la vallée des Milles Eaux, n’est-ce pas ?

La princesse hésita un instant avec de répondre.
— Heu… oui… en effet… puisque c’est là que vos sbires nous ont attaqués.
— Vous avez vu la crypte ?
— Bien entendu…
— Vous avez étudié les gravures et les dessins qui en ornent les murs ?

Sali fit oui de la tête en se taisant.
— Rien ne vous a frappé dans ce que vous avez vu ?

Sa prisonnière réfléchissait intensément en se demandant où l’homme voulait en venir. Puis, subitement, elle crut avoir compris et exprima son idée à voix haute.
— Le rayon ? L’artéfact ? C’est ça que vous voulez ?

Le silence qui suivit, jumelé au large sourire de satisfaction que Dark Zarek afficha sur son visage, fut assez éloquent pour qu’elle considère avoir eu sa réponse. Elle reprit dans un souffle.
— Mais voyons, ce ne sont que des dessins, de la mythologie… le symbole d’une création remontant à des temps antiques… ça n’a jamais existé !

Le Sith prit le temps de boire une coupe de vin et d’avaler quelque bouchées d’une viande que Sroot venait de lui servir avant de se décider à reprendre la conversation.
— Si vous saviez tout ce que j’ai pu découvrir comme puissance dans certains artéfacts oubliés… dans certains holocrons… vous seriez surprise ma petite. Si ce que dit cette légende a un fond de vérité, il y aurait quelque part sur cette planète un engin extragalactique dont la puissance ferait frémir l’Empereur Sith lui-même ! Une machine qui utiliserait la Force et les composants d’une nébuleuse pour créer des étoiles et des planètes… ou, pourquoi pas, pour les détruire ! Imaginez le résultat si on projetait de la matière créatrice d’une étoile directement sur une planète habitée.

La princesse pensa que, curieusement, la duchesse de Tamburu avait eu la même réflexion devant les gravures du Temple.
— C’est horrible, gémit Sali en posant une main sur ses lèvres, ce serait un génocide.
— Non pas, mais un renouveau. La vie à la place de la vie. Une nouvelle vie dont je serais le Maître incontesté. Si un tel pouvoir existe, l’Empire Sith, la République Galactique et même Mandalore devront plier le genou devant moi.

Paradoxalement, il n’y avait aucune exaltation dans sa voix alors qu’il énonçait ce qui pour lui était simplement une éventualité. C’était comme un scientifique expliquant un phénomène plausible et ses conséquences logiques. Sali ne décela ni haine, ni colère, ni excitation dans son discours au ton plus que mesuré, presque badin, et elle se fit la remarque qu’il n’en était que plus effrayant.
— Voyez-vous, ma petite, je suis persuadé qu’un tel artéfact ne peut être dissimulé que dans le Temple d’Édin, et je ne parle pas des ruines que nous évoquions il y a un instant, non. Je parle du Temple actuel, celui dont personne ne connait l’emplacement. Celui que les prêtres ont rallié il y a des millénaires lorsqu’ils sont partis de la vallée des Mille Eaux. Et, tenez, je suis également persuadé qu’ils ont quitté ce lieu lorsqu’ils ont découvert cet artéfact… peut-être même, le temple qui abritait cet artéfact, ce qui expliquerait leur décision de déménager subitement sans aucune raison historique… qui justifierait aussi le secret dont a été dès lors entouré l’emplacement du nouveau Temple alors que l’ancien était accessible à tous.

Le silence éloquent de Sali prouvait que les mots du Sith sonnaient juste à ses oreilles et l’expression sidérée de son visage était plus qu’expressive en cela.
— J’ai donc juste besoin qu’on me mette dans le secret en me disant comment me rendre jusqu’au Temple, conclut Dark Zarek d’un ton volontairement naïf, qu’il appuya d’un geste en présentant les paumes de ses mains à son invitée forcée.
— Et seul le roi peut vous mettre sur le bon chemin… murmura Sali qui commençait à comprendre les raisons de sa présence dans les lieux.

Zarek avait achevé son assiette que Sroot s’empressa d’enlever. Il observa la princesse en soulevant un sourcil de reproche.
— Vous n’avez guère touché à votre repas… vous n’avez donc pas faim ?
— Je dois dire que vous m’avez plutôt coupé l’appétit, si tant est que le fait de me retrouver prisonnière de quelqu’un comme vous ne me l’ait pas coupé avant ! persifla Sali.
— Oh, je décèle une pointe d’agressivité dans votre jolie voix, releva Dark Zarek d’un ton goguenard, pourtant, comme vous semblez l’avoir compris, il n’y a rien de personnel contre vous dans ma démarche.
— Cela change-t-il quelque chose à ma situation ?

Le Sith se leva de table en laissant tomber négligemment sa serviette à côté de l’assiette après s’être soigneusement essuyé la bouche.
— Évidemment non, j’en ai bien peur. S’il ne s’agissait que de moi, je vous aurais offert une hospitalité à la hauteur de votre rang, mais malheureusement, afin de faire plier votre cher futur époux, je vais devoir prendre des mesures qui vont, à mon grand regret et sans nul doute, vous déplaire.

Il frappa des mains pour attirer l’attention du sergent Krrol qui se tenait à l’entrée de la pièce.
— Oui, Maître ? demanda-t-il en se précipitant dans la salle.
— La princesse a fini de manger. Désormais, elle n’aura plus droit à rien tant que je n’aurai pas obtenu satisfaction. Conduisez-là au puits perdu !
— Bien Maître.

Le premier geste de Sali fut de se débattre lorsque les deux soldats l’attrapèrent par le haut des bras pour l’arracher à sa chaise, mais devant la fermeté de la poigne qui l’enserrait, elle fut vite convaincue de l’inutilité de lutter. Elle lança un dernier regard de défi à ce fameux « Sith » dont elle n’appréhendait pas encore tous les contours, avant d’être poussée vers la sortie. Les gardes lui firent descendre un escalier de pierre en colimaçon et à sa grande surprise, elle se rendit compte que Zarek les suivait.
L’escalier n’en finissait plus de tourner sur lui-même comme s’il avait voulu s’entortiller jusque dans les entrailles de la planète. Il était éclairé à intervalles réguliers par des spots encastrés dans la pierre humide. Puis ils arrivèrent dans une salle d’où partaient trois couloirs. Ils prirent l’un d’eux et marchèrent en silence environ deux cents mètres avant de déboucher dans ce qui semblait être un corps de garde. En passant, Sali aperçut une pièce dans laquelle elle put apercevoir des hommes allongés sur des lits superposés, et d’autres qui jouaient aux cartes autour d’une table. Ce fut ensuite un nouveau couloir, puis encore un escalier et un corridor plus sombre. Leurs pas résonnaient dans le silence qui les accompagnait et Sali pouvait entendre son cœur battre puissamment dans sa poitrine. Plus ils descendaient, plus elle avait l’impression qu’elle ne sortirait jamais vivante de cet endroit. C’était comme un sombre pressentiment qui l’oppressait et qui s’ajoutait au contact mortifiant des mains des deux reptiles qui enserraient ses bras comme des étaux.
Au bout de longues minutes de marche dans les souterrains, ils arrivèrent dans une salle rectangulaire où débouchait un autre escalier. Mais ce ne fut pas vers lui qu’ils continuèrent. Face à eux se trouvait une lourde porte blindée que le sergent Krrol ouvrit par l’intermédiaire d’un levier dans le mur.
— Vous êtes arrivée, dit-il de sa voix éraillée en la poussant dans le dos.

Ils débouchèrent dans une vaste salle ronde au plafond voûté qui devait culminer à plus de vingt mètres de hauteur. Tout en haut sur une petite portion de sa circonférence, deux ouvertures barreaudées donnaient à penser que durant la journée, un peu de lumière pénétrait dans les lieux. C’était l’arrivée de deux conduits d’aération qui débouchaient à l'extérieur à flanc de falaise.
— Nous sommes au fond du donjon primitif de la forteresse, expliqua soudain Dark Zarek qui n’avait pas prononcé une parole durant tout le trajet depuis la salle à manger. Cette partie des fortifications est la plus ancienne, construite vraisemblablement, il y a cinq ou six mille ans lors de la Guerres des Races qui ensanglanta la planète durant plus de trente ans.

À l’entendre parler de sa voix calme et dépassionnée, on aurait pu croire à un simple guide commentant une visite historique à quelques touristes venus visiter les lieux. Les yeux de Sali errèrent un instant tout autour d’elle. Ce qui frappait tout d’abord, outre la rotondité de l’immense pièce, c’était le gouffre rond qui en occupait le centre. Il devait bien faire une trentaine de mètres de diamètre. Une masse noire qu’on devinait profonde et peut-être, pour un esprit imaginatif, sans fin. C’était comme un œil gigantesque qui regardait vers le haut. Au centre de ce gouffre, il y avait une colonne de pierre qui s’arrêtait à la même hauteur que le trou béant. Elle avait une largeur qui ne devait pas excéder cinq mètres et aucune rambarde ne la protégeait du vide. Tout autour de la salle s’ouvraient ce qui était visiblement des cellules fermées par des grilles, en renfoncement par rapport au gouffre de deux ou trois mètres, ce qui laissait une sorte de chemin de ronde qui permettait de faire le tour du trou tout en donnant accès aux cellules. Il n’y avait personne à l’intérieur.
— Ce chef-d’œuvre architectural, continua Dark Zarek, est, comme vous pouvez le constater, une prison de forme plutôt originale. Je vous laisse imaginer combien de prisonniers récalcitrants ont pu être précipités dans la noirceur de ce gouffre, dont les profondeurs se perdent dans les soubassements de la montagne contre laquelle est érigée la forteresse. Quelle profondeur a-t-il ? Je n’en sais rien moi-même. On n’entend pas le bruit d’une pierre jetée dedans… c’est tout dire. Vous avez remarqué la plateforme circulaire formée par la section de la colonne qui en occupe le centre. Il s’agit tout bonnement d’une cellule sans barreaux où l’on pouvait sans doute entasser une poignée de prisonniers…

Il se tourna vers la princesse d’Austra pour achever sa phrase.
— Ou une seule.

Sali ne put maîtriser un geste involontaire de recul qui l’amena contre le sergent Krrol.
— Non, fit-elle en secouant la tête, vous n’allez pas…

Sans répondre, Dark Zarek s’approcha d’un autre levier qui saillait d’entre deux pierres à droite de la porte blindée par laquelle ils étaient entrés. Aussitôt, un bruit de métal qui frotte et grince se fit entendre presque sous leurs pieds et une passerelle métallique sortit de la bordure du gouffre, en saccadant, pour s’avancer vers la colonne centrale. Quelques secondes plus tard, elle reliait l’endroit où ils se tenaient avec cette dernière.
— Non, répéta Sali visiblement terrifiée.

Le sergent Krrol la poussa dans le dos d’un geste qui enlevait toute ambiguïté à la situation et qui traduisait les intentions du Sith qui ne put s’empêcher de dire d’un ton sarcastique.
— Si vous avez le vertige, essayez de bien rester au centre.

Sali sentait ses jambes se dérober sous elle en tremblant, mais la main de fer de l’homme-serpent la poussait inexorablement vers le bord du gouffre. De là où elle se trouvait, la passerelle paraissait si étroite qu’elle pensa ne jamais pouvoir la traverser sans tomber. Sa résistance fut vaine et sous la poigne impérieuse du soldat, ses pieds finirent par se poser sur le métal qui oscilla légèrement sous son poids.
— Pitié, lança-t-elle en tournant son visage ravagé par la peur vers le Sith.

Dark Zarek lui adressa un petit geste d’encouragement avec la main.
— Allez-y, vous ne risquez rien. Ça paraît fragile comme ça, mais en fait c’est suffisamment solide. Ça ne s’écroulera pas. Restez bien au centre et ne regardez pas en bas… surtout ne regardez pas en bas.

Sali inspira profondément pour puiser en son for intérieur les forces suffisantes pour faire front. Ne cède pas à la peur, se dit-elle en avança une jambe. La peur occulte l’esprit et empêche de raisonner. Laisse tes sentiments de côté et va de l’avant. Pour le reste, on verra plus tard.
Lentement, en fixant ses yeux au centre de la plateforme à atteindre, elle avança presque comme un automate, le cœur et la respiration à l’arrêt, pour traverser le vide noir qui semblait vouloir l’aspirer. Ce n’est que lorsqu’elle fut parvenue de l’autre côté qu’elle sentit de nouveau son cœur battre dans sa poitrine et elle exhala longuement en s’asseyant, les jambes flageolantes, au centre de sa prison sans barreaux.
Aussitôt, accompagnée de son bruit métallique, la passerelle se rétracta pour disparaître dans la pierre de l’autre côté du précipice, rappelée par le sergent Krrol qui venait d’abaisser le levier.
— Vous vous sentirez ici comme chez vous, lança Dark Zarek d’une voix puissante pour être sûr qu’elle entende bien ses paroles. Mais cet endroit recèle d’autres surprises. Voulez-vous que je vous montre ?

Si les yeux pouvaient tuer, il serait sans doute tombé raide mort, foudroyé par le regard que lui lança sa prisonnière. Mais aussi durs que furent ses yeux, il continua d’un ton léger.
— Voyez-vous ces quatre boules suspendues autour de l’endroit où vous vous tenez, très chère ? Elles ont une fonction très particulière. Je vais vous montrer.
— Ce n’est pas la peine, répondit Sali, je vous crois sur parole.
— Oh, mais vous semblez ne pas avoir perdu votre sens de l’humour… ou est-ce de la morgue que je sens dans votre voix ? Je sais que vous êtes une personne curieuse… même si vous ne connaissez pas Lama Arti’N, railla-t-il avec un sourire moqueur. Une personne de votre rang, de votre classe, se doit de connaître les choses, aussi ne voudrais-je pas vous laisser sans vous offrir la lumière de la connaissance.
— Par pitié, grinça Sali, vous êtes désespérant. Finissons-en avec ce petit jeu et épargnez-moi vos sarcasmes. Plus vite vous en aurez fini, plus vite je serai débarrassée de votre pitoyable présence.

Le Sith émit un petit rire.
— Pitoyable ? Ce n’est pas très gentil tout ça… Bon, je suis sûr que ça va vous plaire.

Il s’était rapproché d’un autre levier qui cette fois, se trouvait à gauche de la porte d’entrée.
— Êtes-vous prête, ma jolie ? lança-t-il avant d’abaisser légèrement ce dernier.

Aussitôt, des éclairs jaillirent des quatre sphères en direction de la plateforme sur laquelle se tenait Sali. Elle ondulèrent dans l’air, se tortillèrent en progressant jusqu’à la jeune fille sur laquelle elle se rejoignirent. Un hurlement de douleur retentit dans la prison comme la prisonnière était traversée par les champs électriques. Elle sentit ses muscles se tétaniser douloureusement et une onde la ravager de l’intérieur. Son corps fut pris de convulsions incontrôlables et il lui sembla que ses yeux allaient être éjectés de leur orbite. Puis soudain tout se calma et elle se retrouva étendue à terre, les bras en croix.
Dark Zarek avait relevé le levier et était revenu vers le bord du précipice.
— Ce n’était là qu’une petite décharge de démonstration. On peut aller beaucoup plus loin… mais tout le monde ne le supporte pas. Nos ancêtres étaient imaginatifs, n’est-ce pas ?

Il se tut quelques secondes comme on attend une réponse de politesse dans une conversation courtoise. Mais rien ne vint, hormis le regard haineux que lui adressa sa victime après s’être rassise de nouveau.
— Bon, reprit-il, fin de la conversation je présume ? Je reviendrai vous voir sous peu… il ne faudrait pas que votre fiancé… ou presque fiancé, ne puisse jouir du spectacle. J’imagine qu’il se montrera plus loquace que vous lorsque je lui aurai fait ma petite démonstration avec sa promise comme vedette du spectacle.

Sans rien ajouter de plus, il quitta les lieux suivi des deux sauriens bipèdes et la lourde porte se referma dans un écho sinistre.
Complètement choquée, Sali se recroquevilla sur elle, passant ses bras autour de ses genoux fléchis contre sa poitrine et demeura là, prostrée et perdue au centre de cette étrange prison, en frissonnant à cause du courant d’air frais qui remontait du puits sans fin.
*
* *

Les trois breeay mantas se posèrent lourdement sur l’endroit le plus dégagé du plateau, alors que le crépuscule pointait à l’horizon. Un groupe de personnes descendit de la première pendant que de la seconde jaillissaient une vingtaine de commandos de la Garde royale lourdement armés qui sécurisèrent immédiatement le site. La troisième, configurée en centre de soins mobile, était vide et attendait de recevoir les corps des soldats tués le matin même à défaut de survivants à soigner.


L’alerte avait été donnée à peine Kro’Moo posé dans les jardins du palais. Un garde qui l’avait aperçu avait aussitôt été prévenir le monarque que quelque chose d’anormal se passait : le dragonnal de la princesse Sali revenait sans escorte. Iella avait alors sauté de l’animal et couru à la rencontre d’un petit groupe qui arrivait vers elle. S’écroulant dans les bras du roi, elle put faire un bref récit de ce qu’elle avait cru comprendre : comment le campement avait été attaqué par des hommes-serpents qui, après avoir massacré leur escorte, lui avaient tiré dessus alors qu’elle courait vers les dragonnaux, et comment Kro’Moo lui avait vraisemblablement sauvé la vie ou du moins épargné d’être elle-même enlevée.
Jarval n’avait pas perdu de temps. Il avait aussitôt fait préparer trois breeay mantas dont une sanitaire, et une escorte armée pour partir le plus rapidement possible sur les lieux du drame, pendant que Iella recevait quelques soins légers pour panser les plaies qu’elle s’était faites en tombant. Alors que l’expédition de secours allait s’envoler pour l’aéroport de la ville où attendaient les mantas, un autre dragonnal en approche fut cause d’un nouveau remue-ménage. Cette fois, c’était la duchesse de Tamburu qui arrivait, le visage ensanglanté par du sang coagulé. Elle était visiblement mal en point. Elle raconta comment elle avait été frappée par ses agresseurs et laissée inanimée, et comment lorsqu’elle avait repris ses esprits, il n’y avait plus personne sur les lieux. On l’emmena à l’hôpital du palais pour la soigner, et l’expédition partit rejoindre les breeay mantas, avant de prendre l’air à bord des immenses créatures volantes qui firent le trajet en haute altitude bien plus rapidement que des dragonnaux.


Jarval progressa rapidement vers le campement qu’on apercevait à une bonne centaine de mètres, suivi du roi et du détachement composé d’enquêteurs et de médecins légistes. Lorsqu’ils furent arrivés à l’aplomb des tentes, le capitaine de la Garde porta une main à sa bouche.
— Quelle horreur ! laissa-t-il échapper en contemplant quatre corps mutilés, taillés en pièces.
— Capitaine, le lieutenant Lyynx est ici ! cria une femme en combinaison blanche intégrale qui transportait une trousse médicale.

Aussitôt, Calem et Jarval convergèrent vers l’endroit où le corps du lieutenant gisait dans la pâleur de la mort.
— Pauvre Jim, murmura le capitaine, qu’est-ce qui a pu le terrasser ainsi ?

La femme examina soigneusement le corps sans vie, le retournant précautionneusement avant de répondre prudemment.
— À première vue, je dirais qu’on lui a transpercé l’abdomen avec… je ne sais pas trop quoi… une lame brûlante qui aurait cautérisé la plaie ? Mais… pas une lame… en tout cas, pas quelque chose de tranchant comme une épée… c’est autre chose… je n’ai jamais rien vu de tel comme blessure.
— C’est peu ou prou le discours qu’a tenu le légiste qui a examiné le corps des gardes du Comte de Fartia, observa Jarval qui décidément se tenait informé de bien plus de choses que ne l’exigeait son poste.
— Ah oui ? fit le roi pensivement. Ce pourrait-il que ce soit le même assassin ?

Jarval esquissa un geste d’ignorance pendant que le légiste se relevait pour aller examiner les autres cadavres. Calem et le capitaine suivirent.
— C’est pareil pour les autres… d’évidence c’est la même… arme… chose… qui les a tués. Quelque chose dégageant une énergie redoutable, comme un laser… ou du plasma… capable de découper un corps sans effort en brûlant tout sur son passage… regardez ces chairs calcinées au niveau de la découpe… et celle-ci est droite, elle n’a pas failli en buttant sur les os, non, tout est découpé de façon rectiligne.

Jarval maîtrisa un haut-le-cœur et détourna son regard en cherchant un peu plus loin une profonde inspiration d’air non vicié.
— Ou les assassins utilisaient tous le même modèle d’arme, ou il n’y avait qu’un seul tueur, observa Calem en le rejoignant.
— Pourtant, mademoiselle Budhaasio a précisé que les hommes-serpents qui les ont attaquées utilisaient des lances à énergie comme nous en possédons, objecta le chef des enquêteurs qui centralisait les informations que ses hommes venaient lui transmettre au fur et à mesure de leurs découvertes. Ce ne sont donc pas eux qui ont tué ces soldats.
— D’autres agresseurs ? Bizarre, remarqua Jarval. Pourquoi d’abord un groupe d’assaillants aurait-il neutralisé les gardes pour qu’ensuite un autre groupe s’en prenne à trois jeunes femmes non armées ? Ça ne tient pas debout.
— Je suis de votre avis, Capitaine, reprit le chef enquêteur. Il n’y avait peut-être qu’une seule personne parmi les assaillants qui utilisait ce… cette arme à plasma ou à quoi qu’elle soit…
— Quelqu’un de bien redoutable si à lui tout seul il a pu tuer treize soldats de la Garde royale pourtant bien entraînés, objecta le roi en jetant un regard de biais vers son ami. Qu’en penses-tu Jarval ?
— Il a pu les avoir par traîtrise… peut-être que les hommes le connaissaient et ne se sont pas méfiés jusqu’au moment où il a été trop tard ?

La circonspection se lisait sur leur visage et chacun savait bien qu’ils conjecturaient en vain en l’absence d’éléments tangibles à se mettre sous la dent.
La nuit commençait à tomber, et les corps furent ramenés vers la troisième manta à la lueur de puissants projecteurs qui inondaient les lieux de leur lumière crue.
— Aucune trace de la princesse Sali, Sire, commenta le chef enquêteur alors qu’ils se dirigeaient vers les énormes animaux. Il est évident que c’était elle l’objectif de leur mission.
— Venus pour l’enlever ? Mais dans quel but et qui sont ces créatures ?
— Peut-être pour obtenir une rançon, Votre Majesté… c’est votre future épouse après tout… Quant à savoir qui ils sont, il va nous falloir attendre qu’ils se manifestent… et ils se manifesteront, vous pouvez en être certain, Sire…
— Est-ce un coup de la forteresse du Désert de Sang ? On dit qu’il y a une forte concentration de ces créatures là-bas et qu’un mystérieux magicien est à leur tête.
— Je ne sais pas, Sire, si tel est le cas, nous avons affaire à un fou, car enfin, il se doute bien que nous n’allons pas rester les bras croisés sans rien faire.
— Oui mais encore faudrait-il avoir des certitudes pour pouvoir agir. Il y a longtemps que j’aurais dû me rendre là-bas pour voir à qui nous avions affaire. Peut-être n’est-il pas trop tard ?
— Ça pourrait être dangereux, intervint Jarval, si cet homme est derrière ce qui vient de se passer… ce serait se jeter dans la gueule du loup.
— Mais enfin, que se passe-t-il ? explosa Calem. Cela fait des siècles sinon plus que nous sommes en paix et que l’harmonie règne sur le royaume !
— Il s’en faut des bandes de Kiathes qui mettent certaines contrées en coupe réglée, objecta le capitaine.
— Ils n’en ont plus pour longtemps, répliqua le roi. Ils doivent à mon père d’avoir pu se renforcer, mais à partir de maintenant, nous allons les traquer jusqu’à les exterminer ! S’il faut mener une guerre, je la mènerai, quoiqu’en pense les autres chefs d’états du Conseil planétaire ! Rentrons à présent, il y a des décisions à prendre et peut-être aurons-nous des nouvelles de ces mystérieux agresseurs une fois revenus à Édinu.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 17:27, modifié 7 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Hiivsha » Dim 05 Mai 2013 - 14:14   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent

Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)


19 - Invitation à déjeuner



Jal Pallus s’essuya le front avec un chiffon sale qui dessina une barre noirâtre au-dessus de ses sourcils.
— Pff, je crois qu’on devrait être bons. Voilà qui permettrait de traverser une nébuleuse ordinaire comme celles que nous connaissons. Maintenant, si celle que vous visez est plus turbulente, vous n’éviterez pas les problèmes, mais vous pourrez peut-être en revenir.

Hiivsha l’observa refermer le dernier compartiment technique d’un air préoccupé.
— C’est gentil à vous de me rassurer. Votre « peut-être » me réconforte tout particulièrement.

Maître Pallus se hissa à la force des bras pour s’extirper du conduit dans lequel il ne tenait que courbé en deux.
— Il vaut mieux savoir à quoi s’attendre pour ne pas être déçu, fit-il en replaçant une grille sur le sol de la coursive. Ne jamais sous-estimer les difficultés qui nous attendent. Comme ça, quand elles se présentent, on est prêt à les affronter.
— Vous êtes un puits de sagesse pour un homme qui a travaillé avec les Forces Spéciales, railla le contrebandier.

Le Jedi s’arrêta dans le couloir du vaisseau et se retourna.
— Qui vous a dit ça ?
— Vos tatouages parlent d’eux-mêmes… et de façon éloquente pour celui qui connaît les symboles que ces cocos aiment à se dessiner sur leurs biceps… et autres endroits musclés.

Jal ricana.
— Touché, capitaine. On voit que vous avez aussi bourlingué avant de devenir un honnête commerçant.

Les deux derniers mots avaient été prononcé avec une pointe d’ironie plutôt saillante.
— On a tous un passé qui n’appartient qu’à nous, ajouta-t-il en reprenant son chemin vers la rampe de sortie du YT-1100.
— Tout à fait d’accord, admit Hiivsha, je ne voulais pas être indiscret. D’ailleurs, cela ne me choque pas. Les FS sont de sacrés combattants même si leurs méthodes diffèrent parfois grandement du standard militaire que j’ai eu l’occasion de pratiquer en tant que pilote.
— Guerre propre, guerre sale… tout un débat en perspective, persifla Jal. Vous devez pensez qu’un Jedi ne se salit jamais les mains même lorsqu’il fait la guerre ?
— Ce n’est pas le cas ?
— En théorie et si on en croit les rhétoriciens de l’Ordre, c’est effectivement le cas. N’importe quel maître qui enseigne expliquera à son disciple qu’il ne doit tuer qu’en dernier recours et qu’il ne doit pas faire inutilement souffrir sous peine de se perdre et de s’obscurcir l’âme et l’esprit.
— Vous voulez parler du côté obscur ?
— Je veux parler de la perversion qui menace chacun de nous si nous adoptons de telles méthodes. Celui qui torture finira, ou par perdre l’esprit, ou par aimer ça. Il se perdra dans les deux cas. Celui qui tue à tort et à travers sans respect pour l’adversaire, finit inéluctablement par ne plus accorder de prix à la vie humaine et perd la notion du bien. C’est ça le côté obscur. Si on en croit nos amis Sith, cet état d’esprit, libéré du carcan de la morale, du bridage de la retenue que l’humanité aime à cultiver, décuple la puissance de la Force lorsqu’on l’utilise…

Il tapota plusieurs fois sa tempe avec son index avant de finir sa phrase.
— … parce qu’il n’y a plus de barrière à l’esprit.
— Expliqué comme ça, je comprends mieux pourquoi les Jedi évitent de s’en approcher.
— Il faut une force de caractère peu commune pour y mettre le pied et s’en sortir indemne… ou à peu près. C’est comme une drogue. Goûtez-y de trop, et vous finirez par ne plus pouvoir vous en passer sauf à accepter un sevrage des plus douloureux. En outre la drogue détruit le corps lentement mais sûrement pour qui en abuse. Il en va ainsi du côté obscur. Les Sith les plus puissants en portent tous les stigmates.

Hiivsha se prit à penser que maître Pallus devait en savoir quelque chose pour en parler ainsi avec tant de passion dans la voix. Sans doute son passage chez les Forces Spéciales y était-il pour quelque chose ? Mais le Jedi ne semblait pas disposé à en parler plus avant et après tout, ce n’était pas ses affaires. À présent qu’ils avaient fini d’armer Choupy contre la nébuleuse, il lui fallait ne plus penser qu’à une chose : retrouver Isil.
— Allez, je vous paye un dernier verre à la cantina avant que vous nous quittiez, invita le Jedi en prenant Hiivsha par l’épaule.
— Un « dernier » verre ? Vous avez décidément l’art de remonter le moral aux gens, plaisanta ce dernier.
— Et vous celui de tout prendre de travers, rétorqua Jal en riant. Une bière ou deux vous feront le plus grand bien… et ne vous feront pas basculer pour autant du côté obscur de la Force !

Il poussa vivement la porte de la cantina du spatioport, espace clos et enfumé qui ressemblait à n’importe quelle cantina de spatioport, à la grande surprise du contrebandier qui présumait, sans savoir pourquoi, qu’un tel lieu sur la planète-refuge des Jedi ne pouvait pas être semblable à tout autre.
Jal commanda deux demis corelliens en passant devant le comptoir, avant même de se diriger vers le fond de la salle où les attendait une table déserte. Il n’y avait pas grand monde, l’essentiel de la clientèle étant vraisemblablement composé de mécanos ainsi que de livreurs ou de pilotes en transit qui reprenaient leur souffle avant de repartir.
Un instant plus tard un droïde-serveur arrivait sur son unique roulette portant un plateau avec deux grands verres remplis d’un liquide ambré, surmonté d’une épaisse mousse frissonnante.
— À votre réussite, Hiivsha, énonça sentencieusement Pallus en levant son verre devant lui avant de le cogner contre celui du contrebandier. Puissiez-vous retrouver la Padawan Isil saine et sauve… que la Force vous aide et vous accompagne !

Il avala une grande gorgée avant d’essuyer d’un revers de main la mousse qui décorait ses lèvres.
— J’espère que votre toast me portera chance, souligna Hiivsha en l’imitant. Je m’en voudrais le restant de ma vie si je ne la retrouvais pas.

Jal secoua la tête.
— Vous êtes trop sentimental, capitaine, il vous faudra pourtant bien accepter l’inéluctable.
— Qui est ?
— Que tôt ou tard, vous perdez tout être cher… soit que la vie vous reprenne avant lui, soit l’inverse… soit que vos chemins se séparent de votre vivant… mais tout a une fin. Le bonheur est éphémère et grand tort a l’inconscient qui s’y accroche car il ne vit plus. Il vit dans la crainte permanente de la perte de ce bonheur qu’il a si chèrement conquis à ses yeux… et du coup, il ne vit plus… enfin, il ne vit pas vraiment.

Ce fut au tour d’Hiivsha de désapprouver d’un geste de la tête.
— Je ne dis pas que vous avez entièrement tort, Jal, mais je ne dis pas non plus que vous avez raison. Les sentiments font partie intégrante de la vie. Sans ces sentiments, vous ne vivez pas non plus vraiment, selon mon point de vue évidemment… Sans eux, vous n’êtes qu’une machine qui traverse la vie froidement, en obéissant aux ordres pour se vouer à une quête sans fin, celle d’une paix durable et au final inaccessible, mais sans rien construire pour vous-même. Sans les sentiments, personne ne peut se targuer d’être complètement humain.
— Est-ce ainsi que vous voyez les Jedi ? Des êtres déshumanisés, froids et insensibles ?
— Je ne sais pas… sans doute pas totalement. Mais je persiste à penser que l’entraînement du Jedi devrait plutôt consister à assumer pleinement ses sentiments, à les vivre sans les refouler, tout en assumant courageusement leurs conséquences. À faire avec, pour résumer, plutôt que de faire sans.
— Et vous pensez que finalement, le Jedi a peur de ses sentiments ?
— Quelque part, oui, il en a peur, à tel point qu’on lui enseigne à les oublier, à les effacer, à les bannir de son esprit. Il les craint comme s’il avait peur de ne pas savoir les contrôler ni faire la part des choses s’il tombait sous leur emprise.

Maître Pallus vida le restant de son verre en silence avant de répondre.
— Peut-être que vous avez raison… d’un certain point de vue naturellement. L’Ordre recherche un idéal dans lequel l’individualisme n’a pas forcément sa place. C’est le principe de tous les Ordres constitués… en religion également. L’inverse d’une société plurielle comme celle dans laquelle nous vivions et où tout commence d’abord autour de soi avant de continuer autour des autres.

Jal Pallus sourit énigmatiquement et d’un doigt levé, commanda une autre tournée.
— Mais vous prêchez évidemment pour votre paroisse… vous n’êtes pas complètement désintéressé à ce que l’Ordre mette plus de… souplesse aux relations que ses membres ont avec les autres.

Il appuya sa remarque d’un léger clin d’œil qui en disait long. Hiivsha sourit en plongeant son regard au fond de son verre vide.
— Je suis fait comme un rat, je l’avoue… comment lutter contre la perspicacité d’un Jedi ?
— Je n’ai pas de conseil à vous donner à ce sujet, Hiivsha… et je suppose en plus que certains n’ont pas manqué de vous en donner, qui ne vous ont pas satisfait le moins du monde… à commencer peut-être par Satele Shan ?
— Entre autre… et maître Melvar notamment, il y a quelques mois.

Jal pinça ses lèvres sans qu’on sache vraiment le fond de sa pensée à ce moment précis de la conversation.
— À vous de voir, conclut-il en se redressant contre le dossier de sa chaise, tout en attrapant lestement l’un des verres du plateau du droïde serveur qui était revenu avec la seconde commande. Enfin… quand je dis à vous, je veux dire… à vous deux.
— J’avais compris, marmonna le contrebandier en portant son deuxième verre à la bouche… s’il y a encore quelque chose à voir.
— Allons, ne faites pas grise mine avant d’avoir tout essayé.
— Non, vous avez raison, il faut que je garde espoir.

Hiivsha but sa bière d’un seul trait sous le regard admiratif de Pallus.
— Vous auriez fait un fameux commando ! s’exclama ce dernier.
— Et vous un fameux contrebandier… Vous ne pensiez tout de même pas que les contrebandiers ne savaient pas boire ? Comment parviendraient-ils à rouler leurs clients dans ce cas ? rétorqua Hiivsha en se levant tout en jetant quelques crédits républicains sur la table. C’est ma tournée, ajouta-t-il alors que Jal protestait d’un geste, pour vous remercier de m’avoir aidé à bricoler Choupy… vous me paierez la suivante lorsque je reviendrai avec Isil !

Le Jedi se leva aussi et donna une tape familière sur l’épaule du contrebandier.
— Vous me plaisez, capitaine, et votre vaisseau aussi…

Comme ils sortaient de la cantina, il ajouta.
— J’ai noté que vous l’aviez largement amélioré… efficacement d’après ce que j’ai pu en juger.
— Vous l’avez dit, il est plus rapide, plus manœuvrable, mieux armé et mieux protégé que la plupart des vaisseaux de sa catégorie… et de beaucoup d’autres !
— Vous vous débrouillez bien en astromécanique ! Je vous souhaite bonne chance.

Ils étaient parvenus au pied de la rampe du YT-1100. Hiivsha se retourna et serra la main tendue du Jedi avec une certaine émotion.
— Merci encore, Jal. Je reviendrai avec elle.
— J’en suis certain, répondit Pallus. Que la Force soit avec vous deux !

Le contrebandier hocha la tête avant de se retourner et d’entrer dans son vaisseau dont le sas se referma. Cinq minutes plus tard le Jedi regardait le Choupy IV s’élever dans le ciel de Tython et se perdre dans l’immensité du ciel.
*
* *

Chacun avait passé une mauvaise nuit, empreinte de tourments différents selon chacun, mais qui avaient tous un point commun : Sali. Calem se tournait et se retournait dans son lit, essayant d’imaginer où elle pouvait se trouver et pourquoi on l’avait enlevée ; Jarval se faisait du souci de la savoir seule dans un endroit qu’il imaginait sinistre et froid - et en cela il ne se trompait pas - et Iella se reprochait de l’avoir laissée seule pour se défendre, convaincue que si elles avaient été toutes les deux, peut-être qu’elles auraient pu s’enfuir ensemble. Elle se reprochait également de l’avoir amenée là où elle se trouvait à présent. Gil angoissait en ce demandant ce qu’on allait pouvoir lui faire et Namina se rongeait les ongles de désespoir en ressassant des souvenirs pas si vieux que ça, et en se demandant si, quelque temps auparavant, elle avait fait le bon choix.
L’aube les trouva marqués des stigmates d’un manque évident de sommeil et il ne se passa rien de toute la matinée. Le repas de midi fut froid et soucieux, encore que chacun se félicita de ce que Dolmie fut rétablie et que ses blessures n’aient été au final que superficielles, hormis une profonde entaille sur la tempe que les médecins avaient soignée efficacement. Elle en gardait un pansement imbibé d’un produit destiné à favoriser une cicatrisation qui ne laisserait pas de marque. Taimi ne parlait plus à son frère et conservait un air boudeur qui alourdissait l’atmosphère. Au final, Calem ne resta que très peu de temps à table et s’en retourna très vite dans son bureau où Jarval le suivit pour y retrouver le général Pardo et le twi’lek Orn Mitra.
— Quoiqu’il se passe dans les heures à venir, j’exige le plus grand secret, avait imposé d’emblée le roi en tapotant la table avec ses doigts. Rien de ce que nous dirons ne devra sortir de ce groupe… cela inclut tout le monde, y compris le prince et son amie la duchesse. Compris ?

Chacun effectua en silence un signe d’assentiment.
L’attente infernale se termina enfin avec l’entrée précipitée d’un officier d’ordonnance qui salua rapidement l’assistance.
— Sire ! Une communication extérieure pour vous… c’est au sujet de la princesse d’Austra.
— Quel type de communication ?
— Holographique, Sire.
— Bien, relayez-la sur mon holocommunicateur privé, en code.
— Oui Sire !

L’homme claqua des talons, salua de nouveau et sortit de la pièce comme il y était entré : en coup de vent.
— Suivez-moi messieurs !

Le monarque se rendit dans une autre pièce au centre de laquelle se trouvait un appareil circulaire sur pied d’apparence complexe. Il s’avança jusqu’à un pupitre sur lequel il manipula quelques boutons. Aussitôt, une lueur bleuâtre se fit jour, composant sur le plateau du dispositif une forme indistincte. Ils patientèrent quelques instants, puis la lueur fluctua maladroitement avant que la silhouette d’un homme ne se détache. Il était vêtu d’un long manteau noir à amples manches, surmonté d’une capuche qui lui masquait l’intégralité de la tête. On pouvait à peine distinguer le contour de sa bouche et la pointe de son nez.
— Bonjour, Votre Majesté, fit l’inconnu avec une pointe d’impertinence dans la voix. J’espère ne pas trop vous avoir privé de sommeil en vous empruntant votre promise.

Calem serra les poings et ses mâchoires saillirent.
— Qui êtes-vous ? Comment avez-vous osé porter la main sur la future reine d’Edéna ? Pourquoi avez-vous fait cela et que voulez-vous ?

L’homme se mit à rire.
— Holà, tout doux, Sire, une chose à la fois si nous voulons débrouiller l’écheveau de cette affaire. D’abord les présentations, politesse oblige. Je suis le Seigneur Sith, Dark Zarek, énonça-t-il d’une voix claire en s’inclinant légèrement, le bras droit plié à hauteur de son estomac.
— Seigneur Sith ? s’étonna Calem comme subjugué par l’assurance de l’inconnu. Qu’est-ce donc ? De quel royaume vous réclamez-vous ?
— D’aucun de cette planète, Votre Majesté, mais d’ailleurs, dans la galaxie, et il ne s’agit pas d’un royaume mais d’un ordre puissant et d’un empire commandés par un Empereur, en passe de devenir le Maître incontesté de tous les mondes connus.
— Empereur ? Galaxie ? Vous venez d’une autre planète ?
— En êtes-vous surpris ?
— À dire vrai, je savais que les voyages dans l’espace étaient possibles, mais je croyais que la nébuleuse qui nous entoure les interdisait.
— En fait, elle est quand même responsable de la destruction de mon vaisseau… vaisseau qui s’est écrasé quelque part sur Édéna il y a dix ans. Quoiqu’il en soit, je suis venu au monde bien loin d’ici.
— Eh bien, seigneur d’un autre monde, s’il y a de la noblesse en vous, pourquoi avoir enlevé la princesse d’Austra ?

Son interlocuteur se mit à rire.
— De la noblesse ? C’est un mot à vous ça. Moi, il n’y a que le pouvoir qui m’intéresse. La noblesse est l’un des reflets de la faiblesse… je laisse cela aux chevaliers Jedi.
— Jedi ? Décidément, j’ai du mal à vous comprendre…
— Cela n’a guère d’importance, il n’y en a pas non plus sur cette planète. Je suis l’actuel propriétaire de la forteresse du Désert de Sang.

Un murmure courut autour de l’holocommunicateur.
— Vous vous y êtes installé sans autorisation, ne put s’empêcher de corriger Orn Mitra, cette citadelle en ruine n’est pas à vous !
— Qui parle ? demanda sèchement Dark Zarek.
— Je suis le ministre chargé de la sécurité du Royaume.
— Le chef de la police ? railla le Sith, permettez-moi de vous contredire à mon tour. Lorsque je suis arrivé sur Édéna, cette propriété était pour ainsi dire vacante et oubliée… squattée seulement par quelques hommes-serpents qui m’ont presque spontanément offert leurs services. Ainsi donc, elle était abandonnée et je me la suis légitimement appropriée après y avoir fait de nombreuses réparations. J’en suis donc selon mes critères l’actuel propriétaire.
— Vos critères ne sont pas les nôtres ! s’emporta le twi’lek.
— Vous m’en voyez navré… pour vous. Mais le sujet n’est pas là. Comme l’a dit un célèbre Sith après avoir conquis une planète durant les Guerres Mandaloriennes, j’y suis, j’y reste. Si vous voulez m’en déloger, il faudra bouger votre tas de graisse et venir sur place.

Une exclamation outrée ponctua sa phrase mais cela ne parut pas l’émouvoir outre mesure. Il continua de pérorer comme si de rien n’était.
— Voilà pour les présentations, Votre Majesté. Venons-en maintenant au sujet du jour… si je ne suis plus interrompu grossièrement par l’un de vos sbires : ma prise de possession de la jeune et jolie princesse d’Austra, promise du roi, c'est-à-dire de vous-même, Sire.
— Que lui voulez-vous ? Où est-elle ? J’espère que vous ne lui avez pas fait de mal !

Il était évident que le roi était tendu. Son visage était blême et sa rage palpable. Le ton détendu voire impertinent de cet homme lui était insupportable.
— Elle n’est pas très loin de moi en ce moment, je dirais même que quelques mètres seulement nous séparent.
— Je veux lui parler !
— Pas tout de suite, Votre Majesté, parlons plutôt affaire.
— Ainsi c’est donc pour cela que vous l’avez enlevée ? L’argent ? Soit, combien voulez-vous ?

Un grand éclat de rire lui répondit.
— Votre jeunesse vous égare, Sire, sauf le respect que je vous dois, c’est faire offense à ma personne que de penser que je puisse agir pour quelque chose d’aussi vil que l’argent ! Non, ce que je veux est bien plus intéressant.
— Mais que voulez-vous enfin ? cria presque Calem, voulez-vous cesser de tourner autour du pot ?
— Oh, Sire, votre conversation est si plaisante que je resterais des heures à bavarder avec vous… mais soit… droit au but si c’est ce que vous voulez. J’ai besoin d’un guide touristique.

Le roi regarda ses ministres et Jarval qui marquèrent autant d’étonnement que lui.
— Je ne vous suis pas… évitez de parler en énigmes !
— J’ai besoin de vous, Sire. Il faut que vous veniez me voir à la forteresse… seul de préférence… je dis cela parce que si je puis garantir votre sécurité, je ne peux rien promettre pour ceux qui vous entoureraient.

Il fallut plusieurs secondes au monarque pour se remettre de la surprise due à l’énorme incongruité de la demande.
— Impossible, s’indigna Jarval, le roi ne peut aller se mettre volontairement entre les griffes d’un bandit !
— Voulez-vous vous identifier ? demanda Zarek avec une pointe d’agacement dans le ton.

Comme Jarval paraissait ne pas vouloir répondre, ce fut Calem qui reprit la parole.
— C’était le capitaine Jarval, le chef de la Garde royale.
— Ah bon… votre chien de garde en quelque sorte… mais non, si tout le monde se mêle de notre petite conversation privée, on ne va pas s’en sortir, Sire. Essayez donc de museler vos troupes, je vous prie ! protesta le Sith d’une voix faussement offensée.
— Vous parliez d’un guide ? En quoi, puis-je vous servir de guide ? demanda Calem.
— Voilà la bonne question, s’écria Zarek. Pourquoi vous ? Tout bonnement, parce que vous êtes le seul à pouvoir me conduire jusqu’au Temple d’Édin !

Une nouvelle exclamation parcourut le petit groupe. Le Temple d’Édin ? Voilà qui était inattendu et inquiétant ! Dans quel but cet homme voulait-il se rendre dans l’endroit le plus sacré de la planète ?
— Pourquoi commettrais-je pareille folie ? reprit le roi.
— Parce que sinon, voilà ce que je réserve à votre si jolie princesse en guise de traitement quotidien. Je vais vous montrer.

Lentement, le champ de projection s’élargit pendant que la silhouette du Sith rétrécissait, comme si la caméra à l’origine de l’image prenait de la hauteur. L’instant d’après, on put distinguer les lieux dans lesquels il se trouvait. La prison circulaire, le gouffre, la colonne sur laquelle se trouvait une autre silhouette à genoux.
— Sali, gémit Calem en maîtrisant un mouvement de la main vers la représentation en trois dimensions de la jeune fille.
— Quel endroit sinistre, laissa tomber Jarval. Mais quel est donc ce triste individu ?

Curieusement, le général Pardo gardait un silence et un calme exemplaires ; personne n’aurait pu deviner à cet instant le fond de sa pensée… qui aurait peut-être surpris ceux qui étaient avec lui.
— Comment trouvez-vous mon donjon ? s’écria le Sith en écartant les bras pour embrasser l’espace autour de lui. N’est-ce pas des plus intimes ? Rien que moi et votre princesse. Je vais maintenant vous montrer ce qui se passera à intervalles réguliers tant que vous ne serez pas devant mes portes.

Les participants à cette bizarre vidéoconférence regardèrent la silhouette se diriger jusqu’à un mur pour y abaisser un levier. Le résultat fut immédiat : des décharges d’énergie convergèrent vers la malheureuse captive et s’emparèrent de son corps, qui se tortilla dans tous les sens sous l’effet de convulsions, pendant que ses cris déchirants traversaient l’espace jusqu’à leurs oreilles. Tous, autour de l’appareil, paraissaient également tétanisés par l’horrible spectacle sadique qui leur était offert.
— Ça suffit ! hurla Calem, arrêtez, on a compris !

Les éclairs cessèrent. Le Sith reprit sans s’émouvoir.
— À présent que vous savez à quoi vous en tenir, j’espère avoir non seulement votre attention, mais aussi toute votre coopération.

Ils pouvaient entendre les gémissements de la malheureuse victime du mystérieux seigneur Sith. Calem et Jarval en eurent le cœur brisé tandis que Orn Mitra affichait un visage scandalisé. Le général Pardo quant à lui, observait le roi avec un regard pétillant.
Ce dernier, visiblement désemparé par la tournure que prenaient les événements, passa et repassa les mains dans ses cheveux en tournant plusieurs fois sur lui-même. La voix de Dark Zarek reprit, sur le même ton désinvolte.
— Dorénavant, voilà ce qui sera réservé à votre future épouse toutes les heures. Dans un premier temps, évidemment, les décharges ne seront pas létales… non, juste douloureuses… très douloureuses… mais leur durée ira en augmentant. Si dans vingt-quatre heures vous n’êtes pas devant moi, ce sera la puissance qui ira en augmentant… et je vous laisse imaginer l’effet que cela aura sur une si fragile personne.
— Monstre ! cria Calem hors de lui.
— Monsieur est connaisseur sans doute ? ironisa le Sith. Sachez que vous ne m’atteindrez avec aucune parole. Inutile donc de gaspiller votre salive. Tout ce que je demande c’est que vous veniez me rendre visite.

Orn Mitra prit la parole.
— Quel gage avons-nous qu’il ne sera pas fait de mal au roi s’il accède à votre requête ?
— Aucun, bien entendu. Mais sachez tout de même qu’il n’y a rien de personnel contre votre souverain dans ma démarche. Je dois me rendre au Temple d’Édin, voilà tout. Mettez donc ça sur le compte d’une envie pieuse et soudaine… imaginez que j’effectue mon pèlerinage obligatoire, quelque chose comme ça.

Il laissa entendre une série de petits rires. Les uns et les autres se regardèrent.
— Vous ne pouvez pas y aller, décida le twi’lek après avoir coupé le son. Vous êtes le roi ! Vous ne pouvez vous remettre entre les mains de ce scélérat !
— Qu’en pensez-vous général ? demanda le monarque au chef des armées.
— Oh moi, Sire, si on m’avait écouté avant, j’aurais rasé depuis longtemps cette forteresse et la menace potentielle qu’elle représentait. À présent, nous avons les mains liées. Il est évident que si nous utilisons la force, il mettra votre fiancée à mort. Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux composer avec lui plutôt que de s’en faire un ennemi… comme vous le savez, nos forces armées sont disséminées dans le royaume et…

Un geste impératif de son suzerain le fit s’arrêter net. Le général lui lança alors un regard peu amène. De son côté, la grimace que fit Calem ne cacha rien de son appréciation plus que modérée, quant à la remontrance à peine voilée que le général venait de lui adresser. Ses yeux se portèrent ensuite sur son ami Jarval mais ils n’échangèrent aucun mot, juste un long regard plein de signification, au terme duquel le roi hocha imperceptiblement la tête. Puis il se retourna vers la silhouette bleutée qui patientait en bordure du sinistre décor et remit le son.
— Puis-je avoir un délai de réflexion ? Il faut que je prenne des mesures gouvernementales si je viens vous voir… ce n’est pas que je manque de confiance en vous ‒ quoique pensa-t-il ¬¬‒ mais en tant que roi d’Édéna, je ne fais pas ce que je veux n’importe comment.

Pour toute réponse, le Sith abaissa de nouveau le levier et les terribles cris de Sali emplirent de nouveaux les lieux.
— Assez ! Cria Calem, assez ! Je vais venir ! Demain midi je serai là… mais arrêtez de la torturer ! Laissez-moi au moins le temps d’arriver !

Les éclairs cessèrent et les gémissements étouffés succédèrent aux cris.
— Demain midi ? répéta Dark Zarek qui parut réfléchir un instant. Soit, je vais me montrer bon prince… je consens à reporter jusque-là le début de mes séances d’énergie-thérapie. Je vous attends pour le déjeuner. Je vais mettre pour vous les petits plats dans les grands… ce n’est pas tous les jours que je reçois une Altesse Royale ! Mais inutile de vous expliquer ce qui attend votre douce princesse si vous êtes en retard ! Je n’aime pas les invités qui se font attendre… c’est impoli et ça laisse refroidir les plats !
— Inutile… je serai à l’heure, grinça Calem entre ses dents.
— Bien, puisque tout est arrangé, on se dit à demain. Bonne soirée et bonne nuit, Sire ! Dark Zarek, terminé !

La transmission cessa aussitôt. Un lourd silence succéda à cette étrange conversation, rompu au bout d’un long moment par le ministre Orn Mitra.
— Vous n’êtes pas sérieux, Sire ? Vous n’avez pas le droit d’y aller !
— Et que voulez-vous que je fasse ? s’emporta le jeune homme, que je laisse indûment torturer ma fiancée jusqu’à la mort ?
— Non, évidemment, murmura le twi’lek en regardant ses souliers. Mais l’intérêt supérieur du royaume doit passer avant toute chose… hélas, et…

Il n’eut pas le temps d’achever sa pensée.
— Sortez maintenant, laissez-moi seul ! ordonna le roi aussitôt obéi par les trois hommes. Jarval, reste, s’il te plaît !

Le capitaine interrompit ses pas pendant que le général et le ministre quittaient le bureau en murmurant entre eux à voix basse.
— Qu’allons-nous faire ? demanda le capitaine de la Garde. Tu ne peux y aller, ni laisser Sali à la merci de cet ignoble individu !

Calem secoua la tête.
— Suis-moi !
— Où ça ?
— Tu verras.

Avec étonnement, Jarval emboîta le pas de son royal ami. Alors qu’ils sortaient à leur tour du bureau, ils se heurtèrent à Iella qui venait aux nouvelles, l’inquiétude toujours peinte sur ses joues pâles.
— Calem ? Alors ? Tu as des nouvelles ?

À les regarder tous les deux, embarrassés comme deux écoliers cachant quelque chose, elle comprit que oui et lui prit le poignet.
— S’il y a quelque chose, il faut me le dire, je t’en supplie.

Il la prit par le bras et l’entraîna avec lui.
— Viens avec nous.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 17:26, modifié 4 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Hiivsha » Ven 17 Mai 2013 - 21:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Comme c'est la saison des partiels et autres examens, je fais une petite pause en espaçant un peu mes posts qui effectivement, sont longs (vu que je le fais par chapitres entiers)... étant donné également que, ayant peu écrit ces dernières semaines, je me suis "mangé" l'avance que j'avais ce qui va m'obliger pratiquement à écrire en live. :siffle:
Or, je préfère poster avec toujours un peu d'avance, ce qui me permet souvent de rectifier certains "tirs" à temps. :neutre:
Il faut donc que je m'y remette. C'est pas que je sèche niveau histoire, je sais à présent où je vais... c'est surtout un problème de temps.

Je me suis également demandé la chose suivante : est-ce que la longueur de mes posts ne décourage pas la lecture ? J'ai l'impression que si on coupe plus une FF (en plus petits morceaux) on a plus de chance d'avoir des lecteurs. :perplexe:

Bon... faut que je me mette à la suite ! :ange:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Nicravin » Ven 17 Mai 2013 - 21:39   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Je me suis également demandé la chose suivante : est-ce que la longueur de mes posts ne décourage pas la lecture ? J'ai l'impression que si on coupe plus une FF (en plus petits morceaux) on a plus de chance d'avoir des lecteurs. :perplexe:

Personnellement je regarde la longueur totale de la fic plutôt que la taille des chapitres. :neutre:
Je ne dis pas que la femme est méchante, je dis que l'homme est con.
Jacques Brel
Nicravin
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3826
Enregistré le: 17 Juin 2011
Localisation: Entre kikoo et boulayland
 

Messagepar Hiivsha » Ven 17 Mai 2013 - 21:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mouais... disons que là aussi, 450/500 pages, ça motive pas les lecteurs "occasionnels"... :pfff: mais du coup, là j'y peux pas grand chose... c'est mon format de roman. :neutre:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Hiivsha » Lun 20 Mai 2013 - 18:32   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Bon, bon, on va pas se décourager devant l'absence de commentaires... je sais que Mitth bosse dur ses partiels et les autres... :neutre:
Voici donc le chapitre suivant : action commando pour sauver la princesse Sali.

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent

Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)


20 - Intervention nocturne



Les couloirs défilaient rapidement sous les pas du roi, flanqué de ses deux amis qui le suivaient sans parvenir à savoir où il se rendait. Iella reconnut pourtant au bout d’un moment le chemin qu’elle avait suivi quelques jours auparavant, lorsqu’on l’avait emmenée pour tenter de repérer sur des cartes le repaire des bandits Kiathes.
D’un geste décidé, Calem poussa la porte de l’immense bibliothèque souterraine du Palais et d’un geste, interpela un vieil homme bedonnant dont les lunettes étaient accrochées à un front dégarni.
— Oui, Sire ? Que puis-je faire pour vous ?
— Monsieur Hedelbran, vous qui êtes la mémoire vivante d’Édéna, sauriez-vous si nous avons les plans détaillés de la forteresse du Désert de Sang ?

Levant des yeux ronds vers Calem, l’archiviste descendit ses lunettes sur le nez et se prit le menton des deux mains pour réfléchir.
— La forteresse… hum… elle a dû être bâtie lors des grandes guerres écologiques et délaissée il y a environ cinq cents ans… hum… oui… le maître d’œuvre a bien dû déposer ses plans quelque part… et ils devraient se trouver ici… suivez-moi, Sire.

Le petit homme s’engagea dans les rayonnages, tourna dans une galerie sous voûte, traversa une autre salle puis emprunta un nouveau couloir qui déboucha dans une énième pièce, entre les hautes étagères de laquelle il slalomma.
— Voyons, plutôt à la section architecture… ou constructions militaires…
— N’avez-vous pas une base de données ? suggéra Calem.

Le vieil homme se retourna vers lui d’un air offensé et le contempla par-dessus ses lunettes.
— Cela prendrait beaucoup plus de temps d’interroger l’ordinateur, Sire ! Non, voyez… c’est sûrement par ici…

Il parcourut des yeux les rayonnages, puis subitement, courut jusqu’à un petit appareil à roulettes muni d’un plateau, qu’il poussa jusqu’à eux. Il monta sur la plateforme et appuya sur un bouton pour qu’elle s’élève jusqu’à ce qu’il atteigne le rayon visé, dans lequel il attrapa une boite translucide perdue au milieu de ses sœurs.
— Voilà, annonça-t-il fièrement. En deux temps, trois mouvements !

Il fit redescendre son support et tendit son trophée au monarque.
— Venez avec moi, Sire, il y a une cabine de consultation pas loin d’ici.

La petite salle noire était libre et le vieil homme introduisit la datacarte contenue dans la boite à l’intérieur de la fente d’un appareil de projection.
— C’est… confidentiel, précisa Calem d’un air embarrassé, je vous remercie infiniment, monsieur Hedelbran.

Le vieillard s’inclina.
— Je comprends… à votre service, Votre Majesté. Lorsque vous aurez fini votre consultation, laissez tout en place, je passerai pour ranger derrière vous.

Puis il s’éclipsa laissant Calem, Iella et Jarval devant l’holoprojection qui ne tarda pas à s’élever devant eux au centre de la pièce. Des schémas se succédèrent longuement sous les impulsions que donnait Calem sur les interrupteurs du pupitre de commande, jusqu’à ce qu’une représentation en trois dimensions de la forteresse apparaisse devant leurs yeux.
— La partie la plus ancienne de la forteresse a été réhabilitée par ce Sith et peut-être des changements ont-ils pu avoir lieu. Mais, la prison où est enfermée Sali est bien singulière et doit dater des origines de la construction. On devrait facilement la retrouver.
— Ici, fit Jarval en montrant du doigt le donjon à l’est de la citadelle. On peut zoomer sur cette partie ?

La forteresse formait une sorte de rectangle encastré dans la falaise sur trois de ses côtés. Le quatrième bordait un précipice et était constitué d’un haut et solide mur d’enceinte orienté au sud, percé en son centre par deux énormes portes de métal blindé en face desquelles un large pont de roche enjambait le canyon. Quand on regardait l’entrée de l’édifice depuis ce pont, le donjon se trouvait à l’extrême droite, au bord du gouffre, adossé lui aussi à la falaise. On ne pouvait en faire le tour. Il était attenant sur son flanc ouest au reste de la forteresse et bordé par la montagne sur son arrière ainsi que son côté droit. Un étroit sentier cheminait le long de la muraille en bordure du ravin, depuis l’entrée de la forteresse jusqu’à une petite porte de service située au pied du donjon, devant laquelle le chemin mourait. On ne pouvait aller plus loin. Cette porte était protégée par un pont levis surplombant une ravine qui se jetait dans le canyon.
— Le donjon abrite les cuisines, commenta le roi en consultant les plans. Cette entrée doit servir au ravitaillement et aux livraisons. C’est le point faible de l’ensemble.
— Faible… faible… marmonna Jarval. Avec un sentier aussi étroit, aucune troupe digne de ce nom ne peut tenter de s’y attaquer, ce serait du suicide.
— Exact. À part cette porte, comment peut-on entrer dans la tour ?

Ils examinèrent de nouveau longuement les plans, les coupes et l’hologramme en trois dimensions. Ce fut Iella qui répondit au bout de plusieurs minutes très intenses.
— Par ici, il y a une bouche d’aération au pied du donjon, juste au bord du précipice et contre la falaise. Tu peux zoomer ?

La projection s’agrandit. Calem eut une grimace.
— Ce passage fait à peine plus d’une trentaine de centimètres de large. Personne ne pourrait y passer.
— C’est à voir, répondit malicieusement la jeune fille.
— Et quand bien même ? protesta Jarval, comment voulez-vous y arriver ? Il faudrait passer le long des remparts après avoir traversé le pont !
— Non, objecta Calem, on peut escalader la paroi de ce canyon pour arriver au pied de la tour… de nuit…
— C’est de la folie… et en admettant que des cinglés de l’alpinisme puisse le faire, que feront-ils une fois en haut ?
Les yeux de Iella se mirent à briller.
*
* *

Les silhouettes glissaient silencieusement dans le ciel nocturne, ombres fugaces dans les rares rayons de lune qui transperçaient ici et là une dense couverture nuageuse. Les écouteurs des casques restaient muets. Chacun était perdu dans ses pensées cependant que les quatre dragonnaux volaient de conserve, à vive allure dans la nuit. Kro’Moo en tête, emportait sur son dos Calem, Iella et Gil. Les trois autres emmenaient outre Jarval, cinq commandos, dont un officier, le lieutenant Rigo, soigneusement sélectionnés dans le plus grand secret par le capitaine de la Garde Royale.


Il leur avait fallu faire vite pour monter l’opération « Sali ». C'était Calem qui l'avait annoncé à peine avaient-ils regagné les appartements de la princesse d’Austra.
— Un petit groupe de personnes décidées, a plus de chance de réussir qu’une armée tout entière dont l’intervention n’aboutirait qu’à la mise à mort de Sali, avait-il déclaré. Par ailleurs, je suis persuadé qu’il y a une taupe de ce Sith au palais.
— Tu crois qu’il a un espion ici ? s’exclama Iella.
— Réfléchissez un instant, s’exclama Calem. Comment ce Seigneur Sith a-t-il su que vous vous trouveriez aux ruines précisément hier ? Ce voyage n’était pas prévu, c’est Sali qui l’a décidé subitement le soir du bal, il y a trois jours à peine et tous les préparatifs ont été effectués en grande discrétion. Quelqu’un l’a donc prévenu, j’en mettrais ma main à couper.
— Tu as probablement raison, approuva le capitaine, mais laisse-moi constituer un commando pour mener à bien cette opération. Tu ne peux y aller, tu es le roi.
— Écoute-moi bien, Jarval, si nous montons une opération dans les règles de l’art, rien de nous dit que ce Zarek ne le saura pas avant même que le commando ait quitté les lieux. Et puis, si cela échoue, je devrai être devant la forteresse demain midi… autant que je m’y rende à l’avance. Ce chevalier Sith ne peut s’attendre à ce que nous nous y rendions dès cette nuit. Il a l’air bien trop sûr de lui et pense m’avoir maté. De toute façon, comme tu l’as dit, je suis le roi, et c’est moi qui décide.
— Comme tu voudras, Calem, mais…

L’entrée dans la pièce de Gil l’interrompit. Le garçon se précipita vers eux.
— Dites-moi que vous avez des nouvelles ! s’exclama-t-il des larmes dans les yeux.

Iella lui ouvrit ses bras et le prit un instant contre elle pendant que le roi brossait un bref résumé de la situation.
— Nous allons avoir besoin de toi, fit Iella sous le regard étonné des deux hommes. Il faut que tu nous aides à délivrer Sali.

Gil leva vers elle un regard d’abord surpris, puis une lueur farouche s’empara de lui.
— Je suis prêt à tout pour Sali, annonça-t-il d’un accent ferme, même mourir pour la sauver, s’empressa-t-il d’ajouter avec une touchante sincérité.

Ce disant il s’était redressé de toute sa hauteur en bombant le torse, les poings serrés, comme s’il voulait prouver qu’il était de taille à affronter les pires dangers.
Calem jeta un regard interrogateur à la jeune fille, qui la sommait de s’expliquer, ce qu’elle fit sans plus attendre.
— Gil est contorsionniste, il passera là où nul adulte ne le pourrait.
— Tu veux faire entrer Gil dans le conduit ?
— Oui, Calem.
— Mais si la porte est gardée de l’intérieur, comme se débarrassera-t-il des gardes ?
— Oh ça, s’écria Gil soudain tout excité, j’ai ce qu’il faut !

Il sortit de la pièce en courant laissant les trois adultes médusés et perplexes. Jarval demanda.
— À supposer que Gil parvienne à se débarrasser d’éventuels gardes et à ouvrir la porte, reste à escalader le précipice. Vous l’avez vu vous-même tout à l’heure, on ne peut arriver jusqu’au pied de la forteresse avec les dragonnaux à cause de l’étroitesse des gorges en amont et en aval de cette portion du canyon.
— Et on ne peut y arriver par les airs parce que si ce Sith a des guetteurs ou pire, des systèmes de détection, nous serions repérés, argumenta Iella en renfort. Du coup, il faut arriver au plus près des gorges aval avec les dragonnaux, et se glisser à pied à travers elles jusqu’à l’aplomb du donjon. De là, il faut escalader la paroi.
— C’est plutôt raide et trop haut pour qu’on puisse lancer des grappins, même avec un fusil à air comprimé, objecta Jarval… sans compter le bruit de la détonation si on utilise un autre moyen plus puissant, qui risque nous faire repérer.
— J’ai gagné le championnat national de varappe d’Austra, annonça très fièrement la jeune fille, je suis une vraie monte-en-l’air. Je peux y arriver en un temps record et j’emmènerai une corde que je fixerai au sommet. Il suffira d’un treuil électrique pour vous faire monter rapidement.
— Mmm… je n’avais pas l’intention de t’emmener, observa le roi, c’est dangereux.
— Écoute, Calem, je peux arriver en haut de cette falaise avant le meilleur de tes hommes et je sais parfaitement me battre. Je suis un vrai garçon manqué. Mon père m’a initiée au tir de précision, au fusil et à l’arc. Je peux enlever une mouche d’une moustache à deux cents mètres sans même la défriser… et j’ai eu comme maître d’armes l’un des meilleurs escrimeurs de mon pays. Je vous suis indispensable pour sauver Sali.

La farouche détermination qui brillait dans ses yeux acheva de convaincre le monarque qu’il tenterait en vain de l’écarter de l’opération envisagée. Et il ne voulait pas perdre de ce temps précieux qui leur était compté.
— C’est bon, capitula-t-il, Jarval, trouve cinq hommes sûrs et prépare les équipements dans le secret le plus strict. Personne ne doit savoir que nous partons, ni a fortiori, où nous allons. Et quand je dis personne… c’est personne. Pas même mon frère, ni Pardo, ni même Orn Mitra.

Jarval acquiesça de la tête.
— J’ai compris. Personne.

À ce moment, Gil revint dans la pièce tenant dans ses mains un petit sac et un long tube sombre.
— Regardez, je m’en sers pour chasser depuis que je suis tout petit.

Il introduisit dans la sarbacane une petite aiguille dont la queue était terminée en forme de cône et montra du doigt le nœud d’un cordon de rideaux. Puis, dans un mouvement rapide, il porta le tube à sa bouche et souffla. Le dard alla se ficher sans bruit au milieu de la cible désignée.
— Joli, commenta Calem sobrement. Jarval, trouve également un petit flacon de poison… Madame Flober t’en trouvera certainement au laboratoire… dis-lui qu’il faut un produit qui agisse instantanément en paralysant la victime pour qu’elle ne puisse crier ni bouger.
— Entendu… et très beau tir, Gil, répondit Jarval, tu es un manieur de sarbacane redoutable.

Il lui frotta affectueusement les cheveux avant d’ajouter.
— Faut-il autre chose ?
— Oui, un arc court pourrait nous être utile, intervint Iella d’une voix affermie. C’est précis et silencieux.

Calem approuva de la tête à l’intention du capitaine.
— Nous partirons un peu avant la tombée de la nuit, précisa-t-il. Les hommes nous attendront à l’orée du bois aux esprits avec les dragonnaux. Nous les y rejoindrons par les souterrains histoire de ne pas nous faire repérer. Je donnerai des ordres pour ne pas être dérangé jusqu’à demain.

Le bois en question était situé au nord-est de la colline de la cité royale et était un endroit désert, qui donnait sur une petite plaine tranquille faisant encore partie du domaine réservé au roi.
— C’est entendu, répondit Jarval avant de partir pour organiser l’expédition au plus vite.
*
* *

Les montagnes s’approchaient d’eux à grande vitesse, hautes et menaçantes formes fantomatiques qui semblaient se dissoudre dans l’ombre du sol. Les animaux volaient bas pour échapper à d’éventuels moyens de détection. La lune d’Édéna était à présent complètement masquée par les lourds nuages noirs qui roulaient dans le ciel opaque et un vent tiède chargé de sable s’était levé du sud.
— C’est parfait, songea Calem en activant un écran encastré dans le devant de son siège, et censé lui donner l’imagerie du sol calculée par un petit radar situé sous la gorge de Kro’Moo. Plus il fera sombre, moins nous aurons de chances de nous faire repérer.


Les dragonnaux avaient plongé à présent dans les ténèbres de la faille du long canyon qui menait au précipice de la forteresse, et se dirigeaient adroitement entre les formations rocheuses qui saillaient, aidés par leur faculté à voir dans l’obscurité. Le silence de leur vol laissait toute sa place au décor sinistre qui les enveloppait et dans lequel sifflaient les rafales d’air chaud empoussiéré. Gil était impressionné et serrait les dents en priant pour que l’animal n’aille pas s’écraser sur l’une des nombreuses aiguilles de roches qui s’élevaient du sol. Iella pensait douloureusement à Sali en se reprochant de l’avoir amenée là où elle se trouvait. Jarval passait en revue tous les aspects de ce plan hâtivement élaboré et tentait d’en discerner les contours hasardeux pour se tenir prêt à faire face à toute éventualité. Quant à Calem, qui ressentait la proximité de Iella derrière lui, il était en proie à ses éternels sentiments contradictoires qui étaient nés en lui depuis leur rencontre chez son Excellence Gau’Am-Soor.

Le passage infranchissable pour les dragonnaux était constitué par un resserrement des parois du canyon, à un endroit où la plaie béante du gouffre semblant vouloir se cicatriser, formant une gorge étroite et sinueuse qui atteignait tout au plus à certains passages, quelques mètres de large. Les animaux se posèrent sur une grève de galets en bordure du torrent qui courait au centre de la faille, et aussitôt après avoir sauté à terre, chacun se prépara en silence. Calem ne put s’empêcher d’admirer la longue silhouette de Iella enserrée dans un collant intégral noir, dans lequel elle ressemblait à l’un de ces félins qui vivaient dans la jungle de Ruhnca. La jeune fille enfila une cagoule qui fit disparaître dans l’obscurité l’éclat blond de ses cheveux, et se noircit méticuleusement le visage avec une crème qu’un des commandos venait de lui proposer sans dire un mot. Chacun en fit de même, les hommes ayant opté pour une tenue d’assaut noire également, mais équipée de multiples poches remplies d’objets constituant les éléments de survie standard chez les forces spéciales. Iella asservit autour de sa taille une ceinture multifonction, passa autour de son buste un arc et un carquois souple maintenu fermement dans son dos. Elle accrocha pour finir à sa ceinture, une paire de chaussons d’escalade et, comme tous les autres, un casque destiné à les protéger d’éventuelles chutes de pierres, lors de l’ascension.

Comme ils s’affairaient avec des gestes précis qui cherchaient d’évidence à optimiser le temps, un rugissement se fit entendre quelque part dans les alentours. Aussitôt, chacun redressa la tête et tendit l’oreille, fouillant de sa vision périphérique l’obscurité des rochers et des buissons qui parsemaient les rives caillouteuses du canyon.
— Vous croyez que c’est quoi ? demanda au lieutenant Rigo l’un des hommes tout en chargeant sur son dos un épais rouleau d’une corde très fine, soigneusement emballée.

L’officier, qui avait instinctivement posé la main sur la crosse de son pistolet, haussa les épaules.
— Rien de plus qu’un gros sprax qui chasse dans la nuit, sergent. Restez vigilant. En principe, il ne devrait pas s’attaquer à nous mais sait-on jamais.

Puis l’officier donna rapidement ses ordres d’une voix basse mais claire.
— Davoc et Larci, vous êtes de garde aux dragonnaux.

L’un d’eux risqua un geste de protestation, qui manifestait la déception de ne pas « être de la partie », mais qui fut vite interrompu par le regard impérieux de Rigo.
— Pas de discussion ! Vous vous amuserez une autre fois. Veillez à être prêts à décoller en cas d’urgence et, compte-tenu du territoire hostile sur lequel nous évoluons, protégez les animaux. Ce sont nos billets de retour une fois la mission accomplie.

Comme pour lui donner raison, un autre rugissement retentit dans la nuit.
— Oui, lieutenant ! répondirent-ils en chœur d’une voix assourdie.

Lorsque tout le monde fut prêt, la petite colonne se mit en route, ouverte par le lieutenant et l’un des deux commandos restant, l’autre fermant la marche, fusil d’assaut en main. Comme leur groupe s’approchait de l’étranglement rocheux qui formait des gorges hautes de plusieurs centaines de mètres, ils purent entendre plus distinctement le sifflement du vent qui s’engouffrait entre les parois pour se précipiter vers eux. Il était chaud et chargé de l’humidité du torrent qui mugissait à voix basse sur leur gauche. Progressivement, ils entrèrent dans les ténèbres du défilé, plus noires que la nuit pourtant nuageuse qui oppressait la région. Leur avancée les ramena inéluctablement vers le cours d’eau tumultueux qui sortait de la faille en écumant. Fort heureusement, en cette saison, il n’y avait pas de profondeur et sa puissance était réduite à sa plus simple expression.

Un nouveau rugissement plus proche se fit entendre suivi par un bruit qui roula longuement dans les entrailles de la montagne. Jarval se rapprocha de Calem qui le précédait et lui posa une main sur l’épaule.
— C’est le tonnerre, je n’aime pas ça. Les orages ici peuvent transformer les ruisseaux en torrents impétueux en moins d’une heure. Il ne serait pas bon que celui-ci soit en crue à notre retour.
— Nous y penserons en temps voulu, répondit sobrement le monarque en épiant du regard les crêtes des rochers autour d’eux.

Le lieutenant Rigo pénétra dans l’eau tiède pour se diriger vers le premier virage de la gorge et leva un instant la tête. L’à-pic au-dessus d’eux était impressionnant tant les parois du défilé paraissaient se toucher par endroit. Il se retourna et fit un geste de la main pour signifier aux autres de faire attention au risque de chutes de pierres et de mettre leur casque de protection. Chacun acquiesça silencieusement d’un petit geste de la main avant d’obtempérer.

Ils avaient à présent de l’eau jusqu’à la ceinture. Celle-ci bouillonnait autour d’eux mais le courant n’était pas fort et le remonter ne constituait pas un obstacle insurmontable. Ils sinuèrent à travers le canyon sur plusieurs centaines de mètres, les armes portées à bout de bras au-dessus de leur tête. Gil, qui était le plus petit du groupe, avait été pris en remorque par Calem à l’aide d’un bout de corde et Jarval le soutenait sous les épaules pour passer les endroits les plus profonds.
Graduellement, les parois s’élargirent de nouveau et le lit du torrent s’étala devant eux dans une eau plus calme. Contournant les derniers rochers, ils purent revenir sur la rive qui à cet endroit-là offrait une petite plage, de sable et de graviers mêlés, formée des sédiments stoppés par l’engorgement. Le groupe prit quelques minutes de repos et en profita pour s’égoutter un peu. Un nouveau roulement de tonnerre fit écho dans le canyon et Calem leva la tête d’un air inquiet.
— J’espère qu’il ne va pas se mettre à pleuvoir. Ça risquerait de rendre l’ascension impossible.

Iella eut une grimace.
— Avec ou sans pluie je grimperai. Je ne peux oublier que Sali est retenue prisonnière non loin d’ici et qu’elle sera torturée à moins que tu ne te livres à ce fou dangereux.
— Mais je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, Iella, tu m’entends ?

Sans y réfléchir il avait pris ses joues dans le creux de ses mains et approché sa figure de la sienne. Du bout de ses pouces, il lui caressa délicatement les lèvres. Troublée, la jeune fille lui saisit doucement les poignets et retira ses mains de son visage. Seul Jarval les observait du coin de l’œil. Gil était au bord de l’eau et les trois militaires tenaient un petit briefing un peu plus loin.
Calem résista à l’envie de l’embrasser.
— Je… commença-t-il.
— Oui, je sais, souffla-t-elle, mais pour l’instant, il faut sauver Sali.

Elle effectua un pas en arrière pour rompre le charme. Au même instant, Rigo revenait vers eux.
— Le pied de la tour est à cinq cents mètres d’ici. La nuit est avancée, il nous faut faire vite, Sire.
— Bien sûr, admit le roi, allons-y.

Sur un geste du lieutenant, la colonne se remettait en route quand, sans avertissement, une masse noire se jeta sur le dos de l’homme fermant la marche. Il y eut un cri étouffé, un grondement rauque, un combat confus.
— Qu’est-ce que… lança Rigo qui revint sur ses pas l’arme au poing.

Dans les formes qui roulaient à terre, le lieutenant reconnu l’un de ses hommes aux prises avec un gros animal. Un sprax. Instinctivement, il mit en joue l’animal mais les deux corps qui luttaient en s’entremêlant l’empêchaient de viser convenablement.
— La lueur d’un tir peut nous trahir, fit Jarval d’une voix assez haute pour être entendue de tous.

Tout en disant cela, il avait dégainé un grand couteau lacé sur un de ses mollets et s’approcha du combat, décidé à se lancer sur le dos de l’animal. Il fut précédé par Rigo qui plongea dans la mêlée essayant de saisir le cou du félin. Ce dernier, surpris de cet assaut, se redressa un instant et d’un mouvement brusque du corps, éjecta le lieutenant contre un rocher. Ramassé sur ses pattes arrières, il frémit une seconde en montrant ses longs crocs aiguisés qui saillaient de la mâchoire supérieure, avant de bondir sur sa nouvelle proie. Il y eu un léger sifflement dans l’air et l’animal retomba aux pieds de Rigo. Plusieurs tressautements agitèrent le sprax, puis son corps se raidit et son souffle s’arrêta. Le lieutenant se pencha sur lui. Une flèche plantée à la base de son cou avait sectionné la moelle épinière en le foudroyant instantanément. Comme les autres s’approchaient, il lança un regard à Iella.
— Louée soit votre dextérité à l’arc, mademoiselle. Je n’ai jamais vu un tir aussi précis et dans l’obscurité qui plus est.

La jeune fille esquissa un sourire.
— Je crois bien que la chance m’a un peu aidée.
— Tant mieux, souffla Rigo, tant mieux.

Jarval s’était penché sur l’homme allongé sur la grève. Son corps était victime de soubresauts.
— Ça va aller ? demanda Calem.

Le lieutenant s’agenouilla à son tour et examina rapidement le blessé après lui avoir ôté le casque, puis secoua négativement la tête vers eux.
— Le sprax lui a sectionné la carotide.

Tant bien que mal, il appuya de toutes ses forces sur l’endroit du cou d’où jaillissait un flot de sang qui giclait entre ses doigts, par à-coups. Le visage de l’homme était livide.
— Je suis… désolé… lieut…
— Chut, taisez-vous, Cano, ça va aller, ne vous inquiétez pas.

Le commando lui saisit le poignet de sa main droite.
— Je suis… foutu, c’est… ça ?

Rigo avala sa salive et parvint à articuler.
— Ça va aller.

Il n’avait pas fini de répéter ces paroles, qu’un spasme plus violent secoua le soldat dont les yeux se révulsèrent. Il sentit aussitôt tout son corps se ramollir et la tête de Cano roula sur le côté.
— C’est fini, murmura l’officier.
— Bon sang ! ragea le sergent Galiano en crachant par terre. Putain d’animal de merde !
— Il nous pistait depuis un bout de temps, commenta le capitaine, nous étions sur son territoire.

Un éclair sillonna le ciel et le tonnerre craqua sèchement.
— Il ne faut pas nous attarder ici, fit Calem, nous récupèrerons son corps à notre retour.
— Allons-y, ordonna en écho le lieutenant, en route. Sergent, fermez la marche et ouvrez l’œil que vous avez dans le dos.

Le sous-officier se saisit de son fusil et l’arma.
— À vos ordres, lieutenant ! Il n’y aura pas d’autres surprises !
— J’y compte. Allez, en avant !

Le groupe se remit en marche, Iella tenant Gil devant elle par les épaules pour le réconforter.
Il ne leur fallut que quelques minutes pour parvenir au pied de la falaise de la forteresse. Sa masse noire se découpait tant bien que mal sur le ciel sombre, dans lequel les nuages galopaient. De temps à autre un éclair déchirait l’obscurité de la nuit en laissant apparaître plus clairement la silhouette fantomatique de l’édifice et celle élancée de la tour.
— Nous y sommes, commenta Jarval.

Iella s’était emparée de jumelles à vision nocturne pour examiner la paroi rocheuse, imitée par les autres.
— Il y a une sorte de corniche un peu plus haut mais je ne sais pas quelle largeur elle peut avoir, observa Rigo. Je pense qu’on peut y accéder avec nos grappins.
— Oui, et au-dessus, la falaise est sillonnée de fissures montant jusqu’à une faille qui forme comme une demi-cheminée. Je ne devrais pas avoir trop de mal à monter, ajouta Iella d’une voix confiante qui se perdit en partie dans une rafale de vent.
— J’aimerais avoir votre enthousiasme sinon votre courage, mademoiselle, lui glissa le lieutenant près de l’oreille. Je serais incapable de faire une pareille ascension à mains nues.

La jeune fille se força à sourire et le regarda dans les yeux.
— C’est pas compliqué. Il suffit d’un peu de technique et de bénéficier d’un poids plume par rapport à la force de ses doigts et de ses orteils, lieutenant.

Rigo hocha la tête en lui rendant son sourire.
— Bonne chance, en tout cas. Quand vous aurez réussi cet exploit, toute notre escouade sera votre plus fervente admiratrice, vous pouvez m’en croire !
— Ok, fit Jarval, préparez les grappins. Gil, Iella, observez-moi et faites exactement comme moi, ce sera pas compliqué. En plus, Gil, toi tu es très léger, tu arriveras sans doute le premier en haut !

Il appuya son conseil d’un clin d’œil destiné à rassurer l’adolescent. Puis il sortit d’une poche un tube dans lequel il enfonça un petit grappin qui pendait à sa ceinture et dont il écarta les crochets. À la base du tube, il enfonça un autre tube plus court et tendit les bras vers le ciel en visant la corniche repérée un instant plus tôt. Lorsqu’il appuya sur le petit bouton situé à la base de cet ensemble il y eut un « plop » étouffé, et le grappin s’envola en tirant derrière lui un fil transparent très fin, qui se déroula d’une bobine fixée à un petit appareil arrimé à sa ceinture. Le grappin se perdit dans le noir. Jarval tira lentement sur le fil et ressentit une forte résistance. Aussitôt, tout le monde l’imita. Iella et Calem durent s’y reprendre à deux fois pour réussir à faire accrocher leur grappin à la roche. Gil était tout fier d’avoir réussi du premier coup. Dès que le capitaine lui eut montré comment actionner son treuil, il s’éleva dans les airs en silence, s’aidant des jambes pour éviter de pendre dans le vide. Chacun fit de même. Un instant plus tard, ils s’agrippaient au bord de la corniche qui se révéla être plus large que prévu et se hissèrent dessus.

Sans attendre, Iella enfila ses chaussons d’escalade et ajusta son casque au plus serré. D’une petite poche de sa ceinture, elle sortit un peu de poudre dont elle se frotta les mains. Le sergent Galiano s’approcha d’elle pour accrocher dans son dos un bout de la fine corde qu’il venait de déballer à terre.
— Il devrait y en avoir largement assez, commenta-t-il. Elle est si légère qu’elle ne vous gênera pas dans votre escalade. Mais elle est très solide et peut supporter facilement trois ou quatre cents kilos… ça devrait le faire pour chacun de nous, ajouta-t-il avec un petit rire nerveux. Quand vous serez en haut, fixez solidement un python dans la falaise à l’aide de cet appareil. Il est totalement silencieux et l’enfoncera suffisamment dans la roche pour résister à la traction d’un corinal. Attachez-y solidement le bout de cette corde et prévenez-nous. Le reste sera notre affaire.

Il testa le communicateur qu’elle portait en bracelet autour du poignet gauche.
— Ça fonctionne, conclut le militaire.
— C’est parti, dit-elle d’une voix qu’elle tenta vainement de maîtriser.

Jarval lui adressa un clin d’œil et leva le pouce de sa main droite. Calem se retint de nouveau pour ne pas la serrer contre lui.
— Sois prudente, parvint-il à articuler en maîtrisant son élan.

Gil lui passa les bras autour de son torse et l’étreignit.
— Tu vas y arriver, j’en suis certain.

Le sergent Galiano vint poser une main sur son épaule pour lui souhaiter bonne chance. Le lieutenant Rigo passa en dernier.
— Vous méritez de faire partie de notre escouade, mademoiselle. On se retrouve là-haut.

Le cœur serré, Iella inspira un grand coup comme un autre éclair jaillissait dans le ciel, et au moment où le tonnerre retentissait, elle s’éleva vers la première prise qu’elle avait repérée dans la paroi.
Les premières gouttes de pluie se mirent alors à tomber.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 17:26, modifié 5 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Tenebrae » Lun 20 Mai 2013 - 18:48   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Juste pour signaler que j'ai commencé la lecture du tome 1 (vu qu'on ne peut répondre sur le topic de ce premier tome).
Comme tu as été le premier à critiquer et à lire le début de ma fan-fiction, j'estime que c'est la moindre des choses de lire ton oeuvre... :wink:
Dés que j'ai fini, je reviens livrer mon opinion.
Tous mes textes passés, à présent et à venir sont dédiés à ma fille Sharleen.
Puisses-tu être heureuse où que tu sois désormais...
Tenebrae
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 274
Enregistré le: 20 Mai 2013
Localisation: Villeurbanne; là où je suis et serais hier
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 20 Mai 2013 - 19:56   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Allons, allons ! Mes partiels sont finis, mais c'est malin, tu postes un troisième chapitre pendant que je lis le premier, le tonneau des Danaïdes :lol:

Eh bah dis-donc, c'est tellement bien qu'à certains moments, c'est tout juste si je n'avais pas envie de monter sur mon Dragonnal pour aller chercher Sali :x C'est très bon, l'histoire est prenante et bien rythmé, de surcroît on ne sait pas trop à quoi s'attendre, ce qui est un bonus appréciable par rapport au tome 1. Tu prends de bien décrire les choses, d'y mettre de la couleur, bref, c'est top ! Mention spéciale aux dialogues du Seigneur Sith, c'est typiquement le genre de répartie que j'aime chez mes personnages^^ Ah, j'ai bien aimé la conversation avec le Jedi bricoleur, aussi ! Le seul point négatif dont j'ai eu l'impression concerne la description de la forteresse, j'avoue que je me suis un peu perdu, mais c'est peut-être moi, aussi, je ne suis jamais très à l'aise avec ce genre de descriptions. Je me suis senti mal pour Sali, j'ai le vertige :transpire:

Chapitre 18

Sali eut un voyage pour le moins douloureux et inconfortable qui dura jusqu’à tombée du jour


La tombée ?

— Je ne comprends pas alors… pourquoi m’avoir faite enlever ?


Euh, alors ce n'est pas une correction mais une vraie question : c'est faite enlever ou fait enlever ? :/

La twi’lek posait à présent devant la princesse une assiette de crudité


Crudités ?

Vous savez ce que Lama Arti’N disait sur les conversation de repas ?


Non mais :lol:

et elle se fit la remarque qu’il n’en n’était que plus effrayant.


Une négation de trop^^

Celui que les prêtres ont rallié il y a des millénaires lorsqu’ils sont partis de la vallée des Mille eaux.


Eaux, si j'ai bien compris^^

Cette partie des fortifications est la plus anciennes


Ancienne.

S’écroulant dans les bras du roi, elle put faire un bref récit ce qu’elle avait cru comprendre :


De ce qu'elle avait cru comprendre.

Pourquoi d’abord un groupe s’assaillants


D'assaillant, à moins qu'ils ne s'en prennent à eux-mêmes, mais dans ce cas, il n'y aurait pas de "s" :lol:

Chapitre 19

— Que tôt ou tard, vous perdez tout être cher… soit que la vie vous reprenne avant lui, soit l’inverse… soit que vos chemins se séparent de votre vivant… mais tout a une fin.


:cry:

Les sentiments font partie intégrale de la vie.


Euh, intégrante, hein, sinon, je ne vois pas ce que ça veut dire :lol:

C’est le principe de tous les Ordres constitués… en religion également.


Pas le satanisme laveyen :o

plus manœuvrant,


Manœuvrable ne serait-il pas un peu moins, comment dire, actif ? :lol:

Comme l’a dit un célèbre Sith après avoir conquis une planète durant les Guerres Mandaloriennes, j’y suis, j’y reste.


"C'est vous, le Twi'lek ? C'est bien, continuez !"
:lol:

Chapitre 20

Chacun était perdu dans ses pensées cependant que les quatre dragonnaux volaient de conserve,


Euh, de concert, hein ? 0_o

Il leur avait fallu faire vite pour monter l’opération « Sali ». Ce fut Calem qui l’annonça à peine eurent-ils regagné les appartements de la princesse d’Austra.


Dis-moi, le passage qui va avec cette phrase ne serait-il pas mieux au passé composé, histoire qu'il soit clair que ça passe avant le moment où tu montres l'expédition déjà sur les dragonnaux ?

— Mais je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce sois


Soit :lol:

Jarval s’était penché sur l’homme allongé sur la grève. Son corps était victime de soubresauts


Point !
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Lun 20 Mai 2013 - 20:46   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Un grand merci à Tenebrae de bien vouloir me lire, ça me fait plaisir... c'est effectivement dommage que le tome 1 soit verrouillé ! :siffle: N'est-ce pas Jagen ? :whistle:

Merci de tes corrections Mitth... décidément, difficile de faire un sans faute ! :pfff:

Pour répondre à deux ou trois trucs :

"pourquoi m'avoir faite enlever ?"

"c'est faite enlever ou fait enlever ? :/" => c'est "fait enlever" effectivement car "m'" est COD de "enlever" et pas de "faire" :pfff:

"Chacun était perdu dans ses pensées cependant que les quatre dragonnaux volaient de conserve," => eh non, ce n'est pas "de concert" mais bien "de conserve" :paf: ... j'ai appris ça aujourd'hui en me relisant. j'avais d'abord écrit "de concert" et comme je vérifie beaucoup de choses sur le dico, je suis tombé là-dessus :

conserve n. f. 1. Vx Substance alimentaire préparée de manière à se conserver longtemps (salée, fumée, sucrée).
2. Mod. Substance alimentaire qui peut se garder longtemps dans un récipient hermétiquement clos. Ouvrir une boîte de conserve ou une conserve. ­ En conserve: en boîte, en bocal. Des haricots en conserve.
3. MAR Naviguer de conserve: se dit de navires qui font route ensemble. ¶ Loc. adv. Fig. De conserve: ensemble, en accord. Aller de conserve au cinéma. Prendre une décision de conserve.

ce qui présente une nuance intéressante avec "de concert" :

concert [ks&R] n. m. 1. Accord, entente pour parvenir à une même fin. Le concert européen. ¶ Loc. adv. De concert: d’intelligence. Agir de concert avec qqn.
2. MUS Harmonie formée par plusieurs voix ou plusieurs instruments, ou par une réunion de voix et d’instruments; séance musicale. Aller au concert. Donner un concert. ­ Association musicale. Les Concerts Colonne.
3. Sons ou bruits, généralement harmonieux, qui se font entendre ensemble. Les concerts des oiseaux. ­ Un concert de louanges.

Or là, ils naviguent (volent) ensemble, donc "de conserve"... je me rappelle m'être déjà posé la question il y a pas mal de temps et avoir été surpris également du résultat ;)

"Dis-moi, le passage qui va avec cette phrase ne serait-il pas mieux au passé composé, histoire qu'il soit clair que ça passe avant le moment où tu montres l'expédition déjà sur les dragonnaux ?" => et je dirais même plus : au plus-que-parfait ! :oui:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 20 Mai 2013 - 21:02   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

3. MAR Naviguer de conserve: se dit de navires qui font route ensemble. ¶ Loc. adv. Fig. De conserve: ensemble, en accord. Aller de conserve au cinéma. Prendre une décision


Ah :shock:
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Lun 20 Mai 2013 - 21:10   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

On le comprend mieux en lisant ceci :

"Le verbe conserver signifiait au XVIe siècle « naviguer en gardant à vue ». Le mot désignait alors un navire qui en escortait un autre pour le protéger. De conserve signifie donc « suivre la même route »." (Wikitionnaire)

En gros, ils se conservaient l'un et l'autre au sens de se protéger.
Et ceci détaille un peu plus la chose entre "de concert" et "de conserve" :

"Le terme 'concert' n'a ici rien à voir (ni à entendre) avec la musique.
Il reprend en effet une ancienne signification de ce mot qui désignait un accord de personnes qui poursuivent un même but.
Vous avez des doutes ? Pensez au mot 'concertation'.
D'ailleurs, est-ce que les musiciens qui participent à un concert n'oeuvrent pas ensemble, en harmonie, avec un même but, celui de vous régaler les oreilles tout en se faisant plaisir ?
Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout à fait travailler ou voyager de concert.

Et qu'en est-il de notre conserve ? Soyez rassurés, je ne cherche pas à vous mettre en boîte !
Il faut remonter dans la marine du XVIe siècle, une époque où les pirates sévissaient, pour le comprendre. A cette période, selon Furetière, les navires allaient de conserve lorsqu'ils voyagaient ensemble dans le but de s'escorter, se défendre et se secourir. Autrement dit, leurs capitaines faisaient jouer leur instinct de conservation et s'associaient temporairement à des collègues suivant la même trajectoire pour se protéger mutuellement des méchants pirates.
Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout à fait travailler ou voyager de conserve.

Si on tient vraiment à faire une différence entre les deux, on peut toujours associer à de conserve cette notion de défense, de protection qu'elle avait à l'origine.
Ainsi, on traversera la forêt amazonienne de conserve et on ira au concert de concert. Et comme je suis bon, je vous laisse le choix si jamais vous décidez d'aller assister à un concert dans la forêt amazonienne."
(expressio.fr)
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 20 Mai 2013 - 21:16   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

D'accord, merci ! À vrai dire, je me doutais dans les deux cas que ça devait être quelque chose comme ça, l'étymologie est claire, mais la proximité entre les deux expressions fait que j'ai cru à une faute^^
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Lun 20 Mai 2013 - 21:26   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Une précision à Tenebrae : au cas où tu aurais une liseuse ou une tablette et que tu voudrais lire le tome 1 au format epub, tu peux le télécharger à l'adresse suivante :
http://romans.charrazac.fr/epub/Les%20Aventures%20d'une%20Jeune%20Jedi%20-%20Tome%201.epub
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar dark alexiel » Mer 22 Mai 2013 - 18:31   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Je passais par là et pour m’instruire des récits des autres fans, j’ai commencé à lire ton chapitre 17 complètement au hasard. Je ne connais pas du tout de quoi parlait ton histoire mais, d’un coté je me suis dis que ça n’avais pas trop d’importance car je voulais surtout faire attention à l’écris en soit. :transpire:
Eh bien j’ai bien aimé, je me suis pris dedans ! Le simple résumer en une phrase de Satele (le contrebandier qui est à la recherche de la Padawan qu’il aime) m’a suffisamment éclairé.
J’adore le temps que tu prends pour faire les descriptions, c’est magnifique, j’avais vraiment l’impression d’y être dans le Temple. Quand je compare à celle dans ma fic… C’est autre chose ! :D

Il ne se passe pas grand-chose dans ce chapitre mais c’est tellement bien détaillé que limite on s’en fou. On passe un bon moment. C'est ça aussi que j'aime dans les fan-fiction c'est se balader dans l'univers qu'on aime tant, pour le faire revivre en dehors des films, romans, etc.

D’ailleurs j’ai juste deux petites remarques à faire :
Je trouve que Hiivsha prend un peu vite la décision de se lancer dans ce périple. Il ne prend à peine le temps de la réflexion.

Deuxième, lorsque le Jedi dans le planétarium lui conseil d’aller voir un autre Jedi, ça fais un peu beaucoup. Je me suis dis « encore ? Il va de nouveau raconter tous ces problèmes… » Ca fait un peu long,je trouve, mais d’un coté je ne voie pas comment tu pourrais changer.

Et j’ai adoré :

— Amoureux d’une Padawan… quelle drôle d’idée vous avez eu là, Inolmo.
Le contrebandier esquissa un geste d’excuse avec ses mains.
— Que voulez-vous, Maître Go, on ne choisit pas toujours là où ça frappe.
— Et ça va vous mener où, hein ? L’Ordre n’est pas fait pour cela…


— De grâce, appelez-moi Jal plutôt que de me donner pompeusement du « Maître par-ci », « Maître par-là ». Laissez cela à ceux du Conseil qui se jettent du « Maître » à la figure à longueur de journée.


j'étais explosé de rire devant mon ordinateur ! :lol:

Et surtout Choupy ! trop mignon ! :cute:

Bref j’ai beaucoup appris en lisant tes descriptions, je vais essayer d’améliorer les miennes ;-) et je lirai très prochainement la suite de ton histoire !


PS: As –tu pensé à publier sur le site fanfiction.net ?? tu ferais un carton !
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 22 Mai 2013 - 18:34   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Tu devrais le prendre le temps de tout lire de cette histoire, si tu veux lire une fan-fic entière ici, à part peut-être le prologue que je n'aime pas trop mais qui est indispensable, elle vaut le coup :)
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Mer 22 Mai 2013 - 18:51   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

dark alexiel a écrit:Je trouve que Hiivsha prend un peu vite la décision de se lancer dans ce périple. Il ne prend à peine le temps de la réflexion.


Je suis heureux que mon style te plaise. C'est toujours agréable de savoir qu'on peut faire rêver d'autres que soi :jap:

Pour la remarque ci-dessus, c'est parce que tu prends l'histoire au milieu ;)

Il y a entre Isil et Hiivsha tout un tome d'histoire (Tome 1 - le Cercle Sombre) et dans ce chapitre 17 du tome 2, Hiivsha est déjà en train de la rechercher (sans succès) depuis des semaines. :)
Il poursuit donc logiquement ses recherches "jusqu'au boutistes" :D
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar dark alexiel » Mer 22 Mai 2013 - 19:26   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Pour la remarque ci-dessus, c'est parce que tu prends l'histoire au milieu ;)

Il y a entre Isil et Hiivsha tout un tome d'histoire (Tome 1 - le Cercle Sombre) et dans ce chapitre 17 du tome 2, Hiivsha est déjà en train de la rechercher (sans succès) depuis des semaines. :)
Il poursuit donc logiquement ses recherches "jusqu'au boutistes" :D


J'y ai passé aussi ! :transpire: Mais il vient juste d’apprendre qu'Isil pourrait être dans un endroit dangereux, avec une possibilité de retour faible... c'est pas grave il y va quand même. j'ai dû louper pas mal de chose... il doit vraiment être amoureux ! :cute:

Tu devrais le prendre le temps de tout lire de cette histoire, si tu veux lire une fan-fic entière ici, à part peut-être le prologue que je n'aime pas trop mais qui est indispensable, elle vaut le coup :)


J'ai mille choses à faire quand je rentre le soir, dont celle d'apporter des corrections à ma fic, c'est pour ça que je voulais juste voir ce que les autres faisait en terme d'écriture. Je n'ai pas le temps de lire un roman en entier ! (il faut bien le prendre je précise ^^). Mais, félicitation vous avez éveillé ma curiosité, alors je vais essayer de caser un moment pour lire ton histoire. :)
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 22 Mai 2013 - 19:29   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

j'ai dû louper pas mal de chose... il doit vraiment être amoureux ! :cute:


Ou idiot :paf: Enfin, comme tous les personnages de Star Wars et de tous les autres univers à part le Grand Amiral Thrawn, de toute façon :)

J'ai mille choses à faire quand je rentre le soir, dont celle d'apporter des corrections à ma fic, c'est pour ça que je voulais juste voir ce que les autres faisait en terme d'écriture. Je n'ai pas le temps de lire un roman en entier ! (il faut bien le prendre je précise ^^).


C'est très compréhensible :) Il est plus facile ce prendre les histoires au début, d'ailleurs, c'est certain.
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

Messagepar Hiivsha » Mer 22 Mai 2013 - 21:33   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
j'ai dû louper pas mal de chose... il doit vraiment être amoureux ! :cute:


Ou idiot :paf: Enfin, comme tous les personnages de Star Wars et de tous les autres univers à part le Grand Amiral Thrawn, de toute façon :)



On dit que l'amour rend aveugle... mais je pense que ça rend un peu idiot aussi, dans le bon sens. :love:
Et puis "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime"... et oui, Hiivsha est vraiment amoureux de "sa" padawan, ce qui n'est pas sans lui compliquer sa vie :oui:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar dark alexiel » Mer 22 Mai 2013 - 23:28   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Et puis "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime"


Tu n'es pas en train de nous dévoiler la fin de ton histoire ?? ! :D
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar Hiivsha » Mer 22 Mai 2013 - 23:32   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Non :-) c'est juste une citation de la Bible de la part d'un éternel romantique toujours amoureux fou de sa petite elfe d'épouse après presque 30 ans de mariage :wink:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar dark alexiel » Jeu 23 Mai 2013 - 17:57   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Hiivsha a écrit:Non :-) c'est juste une citation de la Bible de la part d'un éternel romantique toujours amoureux fou de sa petite elfe d'épouse après presque 30 ans de mariage :wink:


ooooooh... c'est mignon ! :)
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar dark alexiel » Lun 27 Mai 2013 - 22:15   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

dark alexiel a écrit:Je passais par là et pour m’instruire des récits des autres fans, j’ai commencé à lire ton chapitre 17 complètement au hasard. Je ne connais pas du tout de quoi parlait ton histoire mais, d’un coté je me suis dis que ça n’avais pas trop d’importance car je voulais surtout faire attention à l’écris en soit.
Eh bien j’ai bien aimé, je me suis pris dedans ! Le simple résumer en une phrase de Satele (le contrebandier qui est à la recherche de la Padawan qu’il aime) m’a suffisamment éclairé.


Après avoir lu le chapitre 17, j'ai commencé le 18... ben j'étais été perdu, forcement ! :transpire:
Je vais reprendre ton roman depuis le début, je pense que se sera plus sage.

Je peux toujours écrire mes commentaires sur le sujet de ton tome 1 ? :)
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar Hiivsha » Lun 27 Mai 2013 - 22:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

si l'ami Jagen l'a laissé dans la section Fan-Fic oui tu peux mettre des commentaires... dans la section archives on peut pas :neutre:
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Jagen Eripsa » Lun 27 Mai 2013 - 22:30   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Il y est, et donc ouvert aux commentaires. :jap:
“Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien
Jagen Eripsa
Administrateur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23604
Enregistré le: 07 Fév 2012
Localisation: Aunis Prime
 


Messagepar dark alexiel » Mar 28 Mai 2013 - 18:41   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

ok, cool ! :D
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
dark alexiel
Jedi SWU
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 298
Enregistré le: 30 Aoû 2012
Localisation: sur Dorin... avec un masque
 

Messagepar Hiivsha » Jeu 30 Mai 2013 - 21:41   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

Calameo, PDF et EPUB mis à jour évidemment, pour ceux qui n'aiment pas lire sur forum. ;)

Retour au sommaire
Chapitre précédent

Image
Lire sur CALAMEO
Télécharger au format EPUB ou PDF
(N'oubliez pas de vider le cache de votre explorateur
pour recharger la version la plus récente)

21 - Dans le donjon



La visière du casque amplifiait la lumière et permettait à Iella de voir les aspérités de la roche aussi bien qu’en plein jour sinon mieux. Mais la pluie qui commençait à tomber risquait de rendre la paroi rapidement glissante si elle s’accentuait. Fort heureusement, pour l’instant, les gouttes n’étaient qu’éparses et sporadiques au gré des nuages qui défilaient dans le ciel.
Une prise après l’autre, tout en conservant soigneusement trois points d’appui, Iella s’élevait régulièrement, comme un insecte sur le mur d’une maison. D’en bas, ses compagnons de mission ne la perdaient pas des yeux à travers leurs jumelles, frissonnant d’impuissance à chacune de ses hésitations, à chaque dérapage, à chaque fois qu’elle s’immobilisait, pour chercher d’un regard aigu la prochaine prise à portée de main. Le temps paraissait s’étirer à l’infini au fur et à mesure que la frêle silhouette s’amincissait jusqu’à ne plus faire qu’un petit point noir, qui saillait régulièrement à la faveur des éclairs étincelant dans le ciel.

La prise n’était plus qu’à une dizaine de centimètres de ses doigts qui effleuraient la paroi, avec le toucher d’une amante caressant la peau de son partenaire. Elle s’étira de son mieux tout en équilibrant son effort musculaire entre ses jambes et sa main gauche. En varappe, l’essentiel reposait sur la capacité à solliciter au maximum les muscles des membres inférieurs, bien plus endurants que ceux des bras. Elle se sentait bien. Elle avait toujours adoré l’altitude et cette sensation d’être seule au monde. Son cœur battait lentement dans sa poitrine malgré le stress que sa situation aurait engendré chez un profane. C’est qu’elle n’avait pas peur et économisait le moindre de ses efforts ! Chacun de ses gestes était soigneusement étudié pour répondre au strict besoin de son élévation, centimètre après centimètre. Lentement mais sûrement, elle s’approchait du sommet, but ultime de son défi. Rien d’autre ne comptait à ses yeux. Ses doigts palpèrent la roche et elle sentit l’aspérité de celle-ci puis la petite fissure qu’elle avait repérée un moment auparavant. Elle y glissa ses premières phalanges et commença à transférer son effort sur son bras droit pour se hisser. Soudain, le morceau de roche qu’elle agrippait se détacha de la falaise, sa main ripa et son bras tomba dans le vide. Une exclamation lui échappa.

Calem sursauta et étouffa un cri d’alarme.
— Non !

De ses jumelles à fort grossissement, il n’avait pas perdu une seconde de la longue escalade de la jeune fille, au plus près d’elle avec ses yeux mais si loin de corps. De là où il se tenait, légèrement sur la droite de la ligne ascensionnelle, il vit très distinctement le drame qui se joua en un instant. D’instinct il ôta ses jumelles, comme pour mieux englober la scène dans son entièreté, et il la vit tomber dans le vide, sa silhouette noire rebondissant comme une poupée de chiffons contre la paroi meurtrière qui la lacérait, tournoyant encore et encore avant de plonger dans l’abîme et de s’écraser sur les rochers tranchants. Il imagina aussitôt le corps mutilé et désarticulé de celle qu’à cet instant précis, il était sûr d’aimer. La mort seule pouvait révéler aussi brutalement une réalité qu’il avait tenté de fuir depuis des jours et des jours.

Quand il le vit, pâle comme la mort malgré son maquillage sombre, la tête penchée vers le fond du gouffre, Jarval se rapprocha de lui et le secoua.
— C’est bon, fit-il, elle s’est raccrochée. Qu’est-ce que tu as, Calem ? Tu regardes quoi ?

Il était évident pour le capitaine que son ami avait vu la mort passer devant ses yeux, non pas la sienne, mais celle de la jeune fille qui là-haut luttait pour retrouver une prise plus solide. Comme sortant d’un cauchemar, le roi secoua sa tête et regarda Jarval d’un air hagard. Il avait du mal à sortir de la vision qu’il venait d’avoir. Il lui fallut plusieurs secondes pour retrouver ses esprits et replacer des jumelles tremblotantes devant ses yeux. Il retrouva ainsi la silhouette rassurante qui avait prudemment repris son ascension, après cette alerte plus que chaude qui venait de lui rappeler, si besoin était, que malgré toutes les précautions, seule la montagne décidait de qui pouvait la vaincre ou pas.


Cela faisait presque deux heures qu’elle montait et la fatigue commençait insidieusement à s’installer. Ses mouvements étaient plus difficiles et certains de ses muscles commençaient à la tirailler. Elle se demanda si elle n’avait pas présumé de ses forces et tout à coup, Iella eut peur de ne pas pouvoir arriver au bout. Or, une chose que la jeune fille savait, c’est qu’il ne fallait en aucun cas, dans sa situation, laisser la panique la gagner. La moindre hésitation, la moindre faiblesse de sa part conduirait inéluctablement à une chute mortelle. Comme son cœur venait de s’emballer sous ces sombres pensées, elle fit un effort sur elle-même pour inspirer et expirer profondément plusieurs fois en essayant de faire le vide dans son esprit. Cet exercice fonctionna puisque presqu’aussitôt, son rythme cardiaque s’abaissa et les palpitations qu’elle commençait à éprouver dans sa poitrine s’estompèrent. Ayant retrouvé sa concentration, elle reprit une ascension plus sereine.


Iella commençait à entrevoir la fin de cette escalade et ce fut presque à regret qu’elle se hissa une dernière fois de son bras droit pour parvenir à poser son autre main sur l’aplat du sommet. Sur sa gauche, à une cinquantaine de mètres, la haute silhouette noire du donjon semblait la contempler d’un silence menaçant. Avant d’effectuer un rétablissement sur le bord d’un petit plateau, elle observa attentivement à droite et à gauche pour s’assurer de l’absence de tout ennemi. Il n’y avait personne et quelques secondes plus tard, elle se trouvait assise au bord du précipice, les jambes ballantes.

L’endroit où elle se trouvait était relativement plat, mais ne mesurait que quelques mètres de large sur deux mètres de profondeur. Au-delà, la montagne reprenait ses droits et s’élevait, en pente moins raide que le précipice qu’elle venait d’escalader, vers l’arrière de la forteresse. Sur sa gauche, en regardant le ravin, la roche rejoignait la paroi du précipice et n’offrait aucun accès. Sur sa droite, les rochers qui mouraient au pied de la tour permettaient d’accéder jusqu’à elle, en longeant sa muraille arrondie. De l’endroit où elle était, elle ne pouvait pas voir le pont levis qui donnait accès au sentier longeant les murs de la forteresse. Silencieusement, elle se faufila vers le donjon et contourna une partie de sa base en passant sur les quelques rochers qui s’avançaient jusqu’au bord du canyon. Elle put enfin apercevoir la passerelle de bois qui franchissait la faille repérée sur les schémas consultés dans la salle des archives. Cette ravine se jetait dans le précipice en laissant s’y écouler un petit ru qui descendait de la montagne, et passait probablement sous les murailles qui collaient à la tour de l’autre côté de sa position. Elle ne vit aucun garde à l’extérieur. Plus loin, elle distinguait la ligne de fuite des puissants remparts et l’étroit chemin qui longeait leur pied jusqu’aux portes principales, pour donner accès au pont naturel qui traversait le gouffre protecteur. S’avançant un peu plus, elle parvint en contrebas de la porte close. C’était une porte étroite et massive, qui devait avoir juste la largeur d’un véhicule de livraison et c’était elle que Gil devait leur ouvrir de l’intérieur. Au moins, elle n’était pas gardée de l’extérieur et rien sur les remparts de la forteresse ne semblait indiquer une ronde quelconque à cet instant précis.

Iella fit demi-tour et fureta un instant parmi les rochers avant de tomber sur l’entrée du conduit d’aération dans lequel le plan prévoyait que Gil devait se glisser. Effectivement, à part l’adolescent, elle ne voyait personne qui aurait pu se faufiler dans l’étroit conduit et encore, si lui-même y arrivait ce qui, lorsqu’on en considérait l’ouverture, n’était pas forcément une évidence. Il restait aussi à espérer que le passage n’était pas fermé plus loin par des barreaux ou une grille. Revenue à son point de départ, elle prit le bout du fin cordon qu’elle avait tracté derrière elle durant toute son ascension, et qu’elle avait accroché momentanément à un rocher. Puis elle enfonça un piton dans le tube que le sergent lui avait donné et s’approcha d’une anfractuosité de la roche, avant de projeter le crochet d’acier dedans à l’aide de l’appareil qui émit un petit bruit étouffé. Après y avoir attaché la corde et s’être assurée de la solidité de la prise, elle porta à sa bouche le communicateur.
— Vous me recevez ?
— Oui, chuchota une voix qui devait être celle du lieutenant Rigo.
— Je suis en position, vous pouvez venir me rejoindre.
— On arrive.

Le silence retomba. Plus bas, sur la corniche, le sergent avait été désigné pour passer le premier afin d’aider les suivants à se réceptionner une fois parvenus en haut. Accrochant le cordon à un petit treuil électrique assujetti à sa ceinture, il s’éleva rapidement dans les airs en s’aidant des pieds, marchant presque à l’horizontale contre la paroi. Moins de dix minutes plus tard, il apparaissait au sommet et prenait la main que Iella lui tendait avant de se détacher pour renvoyer le treuil en bas. Ce fut au tour de Gil.
— Si tu perds la synchro avec tes pieds, n’essaye pas de te récupérer et laisse-toi tout simplement tirer vers le haut et faisant attention aux aspérités de la roche, expliqua le lieutenant.
— C’est ok, répondit Gil avec un grand sourire insouciant, dans le genre acrobaties je me débrouille plutôt pas mal !
— D’accord, répondit l’officier en lui tapant sur l’épaule, allez, c’est parti !

Gil s’éleva à son tour et se perdit dans l’obscurité. Puis ce fut le tour du roi et de son capitaine de la Garde. Rigo ferma la marche.
Une fois en haut, il regarda sa montre puis l’horizon au-dessus des monts.
— Il ne faut pas traîner. La nuit n’en a plus que pour quatre heures environ. L’opération doit être menée rondement. Gil, à toi de jouer.

Ils s’étaient regroupés autour de la sortie du conduit sauf le sergent Galiano qui s’était posté au pied de la tour, non loin du pont-levis, prêt à toute éventualité.
— Que les damoiselles ferment les yeux, plaisanta Gil en ôtant son casque, ses chaussures et sa tenue sombre.

Il portait en dessous un collant noir qui le moulait parfaitement, taillé dans une étoffe qui glissait sous la main, contre lequel il laça sa sarbacane.
— Où as-tu trouvé pareil accoutrement, s’enquit le lieutenant avec une pointe de curiosité.

Gil prit un air gêné et regarda Calem puis Iella tour à tour.
— Ça faisait partie de ma tenue… de travail… avant… quand j’étais pas trop honnête.

Jarval montra ses dents éclatantes.
— Bon, ça va, on va dire que je n’ai rien entendu.
— Avec ça, je passe presque partout… continua l’adolescent qui mourrait d’envie d’en dire plus, même entre les barreaux de certaines maisons, et…
— Stop, tais-toi, fripon, je ne veux plus rien savoir ! coupa le capitaine avec un sérieux de façade. Fais attention à toi. Si tu vois que tu ne peux pas y arriver, reviens.

Le lieutenant Rigo avait fini de tremper précautionneusement les petites aiguilles dans une fiole de poison. Il les rangea avec délicatesse dans un étui que Gil suspendit à son cou.
— Prends garde de ne pas te piquer avec, recommanda l’officier, ça ne pardonnerait pas !
— Vous inquiétez pas, lieutenant, j’ai l’habitude… je chassais avec des fléchettes empoisonnées quand j’avais à peine dix ans.

Le large sourire insouciant de l’adolescent ne parvenait pas à rassurer son entourage et c’est remplis d’anxiété qu’ils le virent disparaître en rampant, tordu comme un ver de terre, dans le conduit.
— Une prière à Édin ? proposa Iella.
— Si vous voulez, répondit Rigo. Pour ma part, je préfère m’en remettre au courage et à la volonté dont ce petit fait preuve. Allons rejoindre Galiano près de la porte. Si Gil réussit à l’ouvrir…

Il s’interrompit et se reprit.
— Quand Gil l’ouvrira, il nous faudra entrer rapidement pour éviter de nous faire repérer d’une éventuelle ronde inopportune depuis les remparts.


Tel une anguille, Gil se tortillait dans tous les sens pour ramper tant bien que mal dans l’étroit boyau de pierre. Pour réduire la largeur de ses épaules, il avait étendu un bras devant lui, l’autre restant le long de son dos. Il se sentait comme un rat dans une canalisation. Fort heureusement, le conduit n’était pas très long et il ne tarda pas à arriver de l’autre côté. Il n’y avait pas de barreaux.

Restant prudemment à l’intérieur de sa cachette, il s’approcha du bord pour explorer les environs. Le conduit débouchait tout en haut du mur d’un escalier de pierre en colimaçon, qui s’enroulait dans une colonne isolée du reste du donjon. Il se trouvait au ras de la voûte de cette cage d’escalier. La mauvaise nouvelle était la hauteur de ce plafond. Presque quatre mètres entre lui et les marches. Autrement dit, dès qu’il se serait laissé tomber le long du mur, il ne pourrait plus remonter dans le passage en cas de danger ni, a fortiori, repartir par là en cas d’impossibilité d’ouvrir la porte du donjon.
Poussant des reins et des jambes, il parvint à extraire son maigre torse et à dégager le bras serré dans son dos. Il tendit l’oreille. Aucun bruit ne lui parvenait, ni du haut ni du bas. Espérons que tout le monde dort, pensa-t-il en poussant un peu plus pour s’avancer dans le vide.

La seule solution était de se laisser choir la tête la première, car il ne pouvait s’accrocher nulle part à l’extérieur pour laisser ses jambes sortir les premières et se rétablir avant de sauter. J’aurais dû garder mon casque, ça risque de faire mal. Les mains tendus vers le bas, retenu par les pieds, il se laissa glisser le long des pierres comme un lézard sur le mur d’une maison, et calcula au mieux pour viser l’une des marches qu’il trouvait soudainement bien étroites. Ainsi étiré, il lui restait à contrôler pratiquement deux mètres de chute libre, en évitant de se fracasser le crâne ou la figure lors de sa réception.
— J’aurais préféré le faire dans le bon sens, grinça-t-il entre ses dents, les plongeons, je préfère les faire dans l’eau ! Allez, Gil, vas-y, c’est pour la bonne cause… pour Sali !

Il se lâcha des pieds et tomba rudement, amortissant l’impact à la force de ses bras nerveux puis effectua une culbute douloureuse dans le sens de la descente, pour se retrouver assis en train de se frotter les reins, meurtris par les arêtes des marches.
— Aïe… bon, ça s’est pas trop mal passé, je suis encore intact… j’aime mieux faire des galipettes dans mon lit… avec une fille de préférence, marmonna-t-il.

Gil s’assura que sa sarbacane n’avait pas souffert de l’exercice auquel il venait de se livrer et par précaution, attrapa dans l’étui qui pendait autour de son cou une fléchette qu’il inséra dedans. Puis il gravit l’escalier à pas de loup en se tapissant contre la paroi intérieure du virage.

Il déboucha presque aussitôt sur le palier du rez-de-chaussée. Là, les marches continuaient leur ascension dans la cage d’escalier en tournant sur la droite. Sur sa gauche, une ouverture permettait d’entrer dans l’édifice. Celle-ci était fermée par une porte que Gil entrebâilla avec précaution. Face à lui, au bas d’une pente qui menait vers l’extérieur, il aperçut deux gardes dont l’un était assis et paraissait somnoler. Le second se présentait de profil et était appuyé contre le mur. Cette pente était carrelée et assez large pour laisser passer des véhicules de livraison. Elle tournait devant ses yeux sur sa droite pour longer la courbe de la cage d’escalier avant d’effectuer un virage à angle droit par la gauche en direction de la forteresse elle-même. Les relents froids de graisse et de viande rôtie lui donnèrent à supposer que ce chemin s’enfonçait vers les cuisines. Tout doucement, en priant pour que la porte ne grince pas, il sortit de l’emprise de l’escalier et referma la porte derrière lui avant d’effectuer trois bonds pour se cacher dans l’angle du tournant de la rampe d’accès.
Pourvu que personne ne vienne des cuisines !

La partie de cette rampe qui descendait vers les gardes était maintenant à sa droite et en face de lui s’ouvrait une salle qui contournait l’escalier par l’autre côté. Du peu qu’il pouvait en apercevoir de sa position, on aurait dit un endroit servant d’entrepôt. À cette heure, il ne devait y avoir personne. Prudemment il risqua un œil vers les gardes. Effectivement, l’un d’eux était assis sur une chaise adossée contre la cloison de gauche, en équilibre sur les pieds arrières. L’homme-serpent affalé dessus semblait dormir. En face de lui, un autre saurocéphale était nonchalamment appuyé contre le mur, occupé à regarder une tablette qui semblait l’absorber entièrement. Il y avait quinze ou vingt mètres entre Gil et eux. Il avait déjà réussi tir plus délicat et sur des cibles mobiles. Le garçon hésita un instant en se demandant lequel devait être sa première cible. S’il visait l’homme-serpent debout, celui-ci en s’écroulant risquait de faire du bruit et réveiller ainsi son compère. Celui de gauche en revanche, avait toutes les chances de ne pas bouger, passant d’un sommeil léger à un sommeil définitif en l’espace d’un éclair.

Avec grand soin, en prenant tout son temps, l’adolescent visa le long cou du garde endormi et souffla un grand coup. Le trait alla se ficher exactement à l’endroit visé. Rien ne se passa. Gil eut un doute. Le poison avait-il fait son office ? Dans la négative, on pouvait légitimement penser que le garde se serait réveillé sous la piqûre… à moins que son sommeil ne fut très profond. Tant pis, il devait continuer. D’ailleurs, il n’avait guère le choix car il ne pouvait pas rebrousser chemin. Il inséra une autre fléchette dans le tube, visa longuement et souffla. Il vit l’autre saurocéphale porter vivement une main à son cou et retirer l’aiguille qu’il regarda pendant quelques secondes d’un air de grande perplexité. Gil eut soudain peur que le poison n’agisse pas sur ces créatures.
Qu’est-ce que je vais faire, pensa-t-il l’ombre d’un instant.

Au même moment une poigne puissante le saisit par le cou et il se sentit soulevé de terre. Il comprit instantanément que ce qu’il redoutait s’était produit. Un garde avait surgi du couloir des cuisines dans son dos et l’avait surpris dans son recoin pendant qu’il était concentré à tirer sur les sentinelles. De stupeur, il laissa tomber sa sarbacane, gigotant des pieds vainement en essayant de desserrer l’étreinte autour de son cou.
— Qu’est-ce que tu fais là petit curieux ? demanda le lézard bipède qui n’avait pas pu exactement juger à quel jeu le garçon venait de se livrer.

Gil étouffait et seul un gargouillis inaudible émana de son gosier. Il était évident qu’il ne parviendrait pas à desserrer l’étau qui l’asphyxiait lentement et décida de ne pas lutter. Il ferma les yeux et se concentra sur ses gestes. La moindre erreur lui serait fatale, il le savait. Avec précaution, il ouvrit d’une main l’étui qui pendait de son cou et de l’autre, s’empara à tâtons d’une aiguille. Lorsqu’il fut certain de la tenir solidement, il se guida de sa main libre pour bien situer une partie épaisse du saurocéphale qui ne laisserait pas l’aiguille ressortir de l’autre côté. Il visa le poignet et y planta la fléchette. De nouveau, rien ne se passa et Gil paniqua. Perdu, il était perdu et Sali avec lui. Le poison ne faisait pas effet sur ces créatures. Sans doute un problème de métabolisme ou de composition du sang. Que pouvait-il faire de plus ?

Soudain l’étau se desserra et il retomba sur ses pieds. Le garde s’écroula sur le sol. Tout en se massant le cou, le garçon le poussa du bout du pied. Il était bel et bien raide mort. Un sourire s’échappa de ses lèvres et il ramassa sa sarbacane qu’il arma par précaution avant de risquer de nouveau une tête à l’angle du mur. En bas de la pente, la sentinelle assise était toujours comme endormie sur sa chaise, mais l’autre était allongée par terre. Gil souffla pour relâcher la pression montée en lui avant de descendre rapidement vers les deux gardes et la porte de sortie.


En bas des rochers, fondus dans l’ombre de la tour, ils attendaient sous la pluie battante. Les éléments se déchainaient. Des trombes d’eau portées par des rafales violentes ruisselaient en cascades sur les rochers luisants, et les éclairs se succédaient dans le ciel à une allure apocalyptique. Le sergent Galiano qui ne quittait pas la porte des yeux, pensa qu’avec un tel temps, les sentinelles des remparts, si jamais il y en avait, devaient s’être mises à l’abri et ne surveilleraient pas des alentours déserts.
Les yeux abrités derrière la visière de son casque, il perçut instantanément le mouvement d’un des battants qui s’entrouvrit de quelques centimètres. Aussitôt, une silhouette frêle s’approcha du bord de la passerelle vers eux en agitant un bras.
— C’est Gil, souffla le sergent à l’oreille de son lieutenant tout en attirant l’attention de Calem, Jarval et Iella avec un grand geste significatif. Allons-y !

Ils gravirent les rochers glissants pour monter jusqu’au garçon dont les dents luisaient dans la nuit.
— Bravo ! lui lança le sergent en se glissant par l’entrebâillement de la porte, arme au poing, prêt à toute éventualité, suivi par le reste du groupe.

Il jeta un coup d’œil aux deux gardes morts avant de s’avancer prudemment sur la rampe. Calem frotta la tignasse du garçon en le félicitant et lui tendit ses affaires tandis que Iella engageait une flèche sur la corde de son arc.
En haut de la pente ils aperçurent l’autre garde allongé sans vie.
— Qu’est-ce qu’on fait d’eux ? demanda Calem. On ne devrait pas les cacher ?
— Ça ne changera rien, Sire. N’importe quelle patrouille, n’importe quelle personne verra aussitôt que les factionnaires ne sont plus à leur poste et l’alarme sera donnée, analysa Rigo. Nous n’avons pas d’autre choix que de foncer pour délivrer la princesse et remonter le plus rapidement possible afin de dégager d’ici. C’est une course de vitesse dans laquelle il nous faut juste un peu de chance.
— Alors, croisons les doigts pour que personne ne passe par ici dans les prochaines minutes, conclut Jarval. Allez, ne perdons pas de temps en vaines palabres !

Gil s’était promptement rééquipé et les suivit en direction de la cage d’escalier qui s’enroulait au centre du donjon. Une minute plus tard, ils descendaient en silence les escaliers de pierre, crispés sous l’effet d’une tension presque palpable. Le lieutenant Rigo ouvrait la marche, son arme relevée, prête à tirer sur la première personne rencontrée. L’heure n’était plus à la finesse. Il s’agissait de frapper fort si nécessaire en éliminant tout risque de déclencher l’alarme générale.
Ils passèrent devant plusieurs portes, indiquant autant de paliers qui hébergeaient peut-être des corps de garde, des armureries ou d’autres cachots, puis il débouchèrent dans un vaste espace rectangulaire, aux murs nus. L’escalier s’arrêtait là. Ils se trouvaient donc au fond de la tour. À leur droite, une porte blindée à côté de laquelle saillait un petit levier.
— Je parie que cette porte mène au puits, chuchota le lieutenant en inspectant les lieux du regard.

Jarval opina du chef. Au fond de la salle à gauche partait une galerie qui se perdait dans le noir, sans doute en direction de la forteresse. Il désigna une ouverture sur la gauche du mur qui leur faisait face, juste avant le sombre couloir.
— Une salle de garde ? demanda-t-il à voix basse.

Rigo fit osciller sa tête ce qui voulait dire, « peut-être bien que oui, peut-être bien que non ». Levant la main, il leur donna l’ordre de rester sur place tout en s’éloignant lui-même silencieusement dans cette direction. L’endroit était mal éclairé par de vieilles ampoules fatigués insuffisamment nombreuses. Longeant le mur dans sa tenue noire, il s’efforça de bondir de zone sombre en zone sombre jusqu’à ce qu’il soit en mesure de voir l’intérieur de la pièce qui s’ouvrait dans le mur. Il leva quatre doigts d’une main, hésita, puis leva le cinquième avant de rajouter le pouce de son autre main.
— Six gardes sans doute, murmura Galiano. Il faut nous débarrasser d’eux, ce serait trop dangereux de les laisser derrière nous.

Calem eut un geste d’assentiment.
— Je suis entièrement d’accord.

Le sergent attira l’attention du lieutenant et passa son pouce dressé sur la largeur de son cou, de gauche à droite. Rigo fit oui de la tête. Il n’était effectivement pas question de prendre le risque de les laisser là alors qu’ils pouvaient sortir de leur corps de garde à tout moment. Le lieutenant revint vers eux aussi silencieusement qu’il s’en était éloigné.
— On peut les avoir par surprise. Quatre d’entre eux sont allongés sur leur couchette et paraissent assoupis. Les deux autres sont autour d’une table, l’un face à la porte grande ouverte, l’autre nous tournera le dos. Gil…

L’adolescent s’avança fièrement en bombant le torse.
— Tu vas prendre avec ta sarbacane celui qui est de dos et Iella celui qui est de face.
— À vos ordres, lieutenant, répondit Gil en montrant ses dents.

L’officier lui rendit son sourire et se tourna vers la jeune fille qui déjà glissait une flèche entre ses doigts.
— Mademoiselle, vous n’aurez qu’une fraction de seconde pour viser et tirer avant qu’il ne pousse un cri.
— C’est une fraction de trop, assura Iella avec un clin d’œil.
— Ok, alors, Gil, dès que la flèche est partie, tu tires avec ta sarbacane.
— Compris.

Le lieutenant sortit un long couteau effilé d’un étui lié à sa jambe, invitant Calem, Jarval et le sous-officier à faire de même.
— Je ne pense pas qu’il y ait des détecteurs énergétiques, mais dans le doute, le bon vieux coutelas fera son office. Chacun le sien. Ce doit être réglé en deux secondes !
— Pas de problème, affirma le roi d’un air résolu.
— Suivez-moi en silence.

Ils procédèrent comme Rigo venait de le faire, par bonds puis arrivèrent presque à l’aplomb de l’ouverture. Iella risqua un coup d’œil et confirma.
— Prête.

Avec quelques gestes sobres, le lieutenant distribua les cibles restantes puis fit signe à la jeune fille qu’elle pouvait y aller.
Pendant que Iella et Gil se reculaient dans l’ombre jusqu’au mur opposé, les quatre hommes se groupèrent contre l’ouverture de la salle prêts à bondir. La jeune fille banda son arc puis d’un mouvement souple, effectua un pas de côté pour voir sa cible et dans le même temps, lâcha le trait meurtrier. En parfaite coordination, Gil soufflait dans sa sarbacane et propulsait sa fléchette qui arriva une seconde après sa grande sœur. Cette dernière entra par un œil et perfora le cerveau de l’homme-serpent qui, après un recul dans sa chaise dû à l’impact, s’écroula sa face sur la table. Le second n’eut pas le temps de réaliser ce qui se passait. L’aiguille empoisonnée s’était déjà fichée dans son cou et il resta immobile un instant pendant que les quatre hommes surgissaient dans le corps de garde en se précipitant sur leurs victimes. On entendit quelques bruits étouffés, puis la cible de Gil s’effondra à son tour sur le côté et tomba à même le sol. Calem, Jarval, Galiano et Rigo se regardèrent pour s’assurer que chacun avait fait son œuvre. L’assaut n’avait pas duré dix secondes.
— Voilà qui est réglé, commenta le lieutenant. À présent, allons délivrer la princesse.
— En espérant qu’elle se trouve toujours là, précisa Jarval sur un ton lugubre.
— On va vite être fixés ! conclut Calem en traversant la salle jusqu’au levier qu’il bascula.

Sans bruit, la lourde porte pivota sur ses gonds et Calem, bien malgré lui, sentit son cœur accélérer. Fébrilement il pénétra dans l’immense prison ronde et chercha à percer du regard l’obscurité pour discerner le centre des lieux. Jarval remarqua son trouble car le monarque n’avait même pas pensé à utiliser sa lampe torche bien à l’abri dans l’une des poches de sa tenue de commando. Ce fut le capitaine qui alluma la sienne en s’engageant derrière le roi, pour balayer les ténèbres et la braquer sur la petite silhouette, recroquevillée sur elle-même, au centre de la colonne qui se dressait au milieu du gouffre.
Ils étaient arrivés au bord du trou sans fin.
— C’est Sali, murmura Jarval à son ami.

Elle ne paraissait pas bouger. Peut-être dormait-elle malgré le froid et l’humidité qui régnaient dans la prison ?
— Il doit y avoir un moyen d’accéder à elle, mais lequel ? murmura le roi.

Sans dire un mot, le capitaine retourna à l’entrée de la salle et inspecta les murs de son faisceau de lumière. Il y avait de chaque côté de la porte, de nombreux leviers très rapprochés les uns des autres, mais à gauche comme à droite, l’un d’eux était isolé du reste du groupe. Jarval fit un effort de mémoire et se souvint que Zarek avait actionné le levier isolé de gauche pour déclencher ses décharges électriques. Il ne devait donc pas toucher à celui-là. Mais à quoi pouvaient bien servir les autres ?
Le lieutenant Rigo lui aussi était perplexe.
— Nous pouvons lui lancer une corde à laquelle elle s’attachera solidement. Puis il faudra qu’elle se laisse tomber dans le vide pour que nous puissions ensuite la remonter jusqu’à nous.
— Sa chute va la projeter contre la paroi opposée, de notre côté, et risque de la blesser, objecta son supérieur.
— J’en suis conscient, capitaine, si vous avez une meilleure solution.

Jarval revint vers Calem, debout au bord du gouffre et murmura quelques mots à son oreille.
— Essayons de la réveiller, proposa le monarque, elle pourra peut-être nous apprendre comment elle a atterri là ! Sali ! Sali ! appela-t-il en haussant graduellement la voix.

On entendit un murmure ou plutôt un gémissement et la silhouette bougea doucement. Une masse de cheveux blonds émergea de la forme et une tête se redressa. La jeune fille porta instinctivement ses mains au-devant de ses yeux, éblouie par la lumière des torches braquées sur elle.
— Qui… qui est là ? parvint-elle à exprimer d’une voix difficile, sans doute liée au manque d’eau dont elle souffrait.
Elle redressa son torse pour s’asseoir, cherchant à distinguer les silhouettes noires qui s’agitaient derrière le soleil des lampes.
— C’est moi, Sali, s’écria le roi, c’est Calem !

Jarval retourna l’éclairage sur le visage du monarque. Sali poussa une exclamation de surprise et se mit péniblement debout, sans doute ankylosée par une position assise trop prolongée dans les courants d’air.
— Calem ? C’est toi ? Mais comment…
— Sali, ne perdons pas de temps ! Comment pouvons-nous arriver jusqu’à toi ?

Il y eut un silence. La princesse devait être en train d’assimiler la situation et rassemblait très probablement ses idées quelque peu bousculées par ces circonstances imprévues. Puis sa voix reprit.
— Il y a une… passerelle… le levier… à droite je crois…
— Jarval ! ordonna Calem, le levier !

Le capitaine retourna devant le mur d’entrée et inspecta une nouvelle fois l’ensemble des leviers situés à droite de la porte blindée. Et s’il se trompait ? Ne pouvait-il déclencher quelque chose de regrettable ?
D’une main hésitante, il abaissa le levier isolé. Un bruit lui répondit aussitôt, qu’il eut du mal à analyser, sorte de frottements et de grincements d’origine métallique. Il revint vers le groupe rassemblé en bordure du précipice et qui regardait quelque chose sous leurs pieds. Quand il fut suffisamment près, il comprit en apercevant une étroite passerelle qui avançait dans le vide en se dirigeant vers son centre. Puis le pont de métal s’immobilisa et Sali sans plus attendre s’engagea dessus avant même que Calem ait eu le temps de lui dire quoi que ce soit.
— Attends, je vais venir t’aider ! lui lança-t-il.

Mais elle ne s’arrêta pas et quelques secondes plus tard, elle se laissait tomber dans les bras de son futur époux.
— Oh, Calem ! parvint-elle à dire dans un souffle.
— Tout va bien, nous sommes là, on va te sortir d’ici, viens !
— Vite, ne perdons pas de temps, approuva le lieutenant Rigo qui se dirigea vers la sortie.

Il avait à peine atteint le seuil de la porte blindée que les lumières s’allumèrent en grand, inondant de leur clarté éblouissante l’ensemble de la singulière prison ainsi que la salle rectangulaire qui permettait d’atteindre l’escalier du donjon. Stoppé net dans son élan, il distingua une longue silhouette toute de noir vêtue, immobile au milieu de la pièce dans laquelle il s’apprêtait à entrer. Il reconnut immédiatement Dark Zarek derrière qui se tenaient huit gardes lances braquées vers eux. Un coup d’œil rapide vers l’escalier de la tour lui permit de constater que l’issue était elle aussi compromise, quatre saurocéphales armés bloquant également les marches. Rigo recula de deux pas qui le ramenèrent à l’intérieur de la prison. Il avait levé son arme vers le Sith, imité par tous ses compagnons sauf Iella qui avait passé un des bras de Sali sur ses épaules pour la soutenir.

La voix sèche et moqueuse de l’homme en noir éclata dans un silence oppressant.
— Vous êtes en avance, Votre Majesté, ce n’est guère correct de votre part ! Vous me prenez au dépourvu, le repas n’est pas prêt et la réception officielle que je vous avais préparée non plus. Ici, pas de tapis rouge, pas de haie d’honneur… impossible de faire rendre les honneurs à mes hommes !

Il laissa échapper un rire satisfait avant de continuer.
— À défaut de rendre les honneurs… vous voudrez bien rendre vos armes… Sire ?

Le petit groupe s’était placé en arc de cercle autour du roi, pour que chacun puisse avoir le meilleur angle de tir le moment venu. Le Sith se trouvait idéalement dans leur ligne de mire.
— N’y comptez pas trop, Zarek, riposta aussitôt Calem d’une voix forte. Si vous voulez éviter un bain de sang, laisser-nous sortir d’ici avec ma femme !

Le Sith secoua la tête et découvrit ses dents qui luisirent dans la pénombre de la capuche rabattue sur sa tête.
— Tss, tss… vous voulez sans doute dire, votre future femme ?

Les maxillaires du monarque saillirent sous l’effet d’une évidente crispation.
— L’heure n’est pas aux nuances subtiles ni aux conversations mondaines, Zarek.
— Voyons, Votre Majesté, je conserve envers vous une déférence respectueuse à laquelle vous donne encore droit votre titre. Je suis un Seigneur Sith. Vous pourriez me donner du… « Seigneur Zarek » pour me rendre la pareille.
— Est-ce donc si important à vos yeux en pareilles circonstances ? Il me suffit de presser le bouton de mon arme et vous cessez d’être Seigneur.

Le Sith laissa échapper un rire amusé.
— Jeune monarque présomptueux… vous êtes loin de connaître le pouvoir du Côté Obscur de la Force. Que pensez-vous être tous les sept en face de moi ? Je vais vous répondre. Rien. Absolument rien. Vous n’êtes que des insectes que je peux écraser sous mon talon à tout moment.
— Ça suffit à présent, rendez-vous sinon nous ouvrons le feu ! intima le capitaine Jarval qui ajouta à voix basse : à mon commandement...
— Quelle impolitesse ! Vous vous présentez à moi avec plus de six heures d’avance, vous venez accompagné alors que je vous attendais seul, vous entrez chez moi comme un voleur en assassinant mes gens… et vous voulez à présent me tuer. Ah vraiment, nous sommes tombés bien bas.

Il secoua théâtralement sa tête baissée comme dans un geste de désespoir ostentatoire. L’exaspération avait gagné Jarval qui ne voyait pas d’issue à une confrontation qui ne pouvait que tourner à leur désavantage. La seule solution qu’il entrevoyait était d’abattre froidement le criminel en espérant désemparer les gardes qui se retrouveraient sans chef et foncer vers la sortie arme au poing.
— Feu ! ordonna-t-il.

Les armes se redressèrent toutes ensemble pour tirer. Subitement, sans que rien ne le laissât prévoir, elles s’arrachèrent des mains qui les serraient pour s’envoler plusieurs mètres plus loin, laissant le petit groupe abasourdi. La sarbacane que Gil avait portée à ses lèvres en fit de même. L’instant d’après, le Sith étendit ses bras vers eux et une vague de Force balaya leur groupe comme des fétus de paille. Chacun d’eux se sentit soulevé par une puissance invisible et projeté dans les airs avant de retomber brutalement en dérapant sur les pavés humides du sol.

Le sergent Galiano et Calem effectuèrent une glissade plus longue que leurs compagnons, pour arriver jusqu’au bord du gouffre dans lequel ils tombèrent et disparurent à la vue de tous.

(à suivre…
prévisions d’achèvement : 30 épisodes - 480 pages - août 2013)


Chapitre suivant
Retour au sommaire
Modifié en dernier par Hiivsha le Jeu 13 Juin 2013 - 17:29, modifié 4 fois.
Hiivsha
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 3387
Enregistré le: 04 Juin 2011
Localisation: Villenave d'Ornon (33)
 

Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 02 Juin 2013 - 16:02   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 2

C'est lu ! Rrrr, c'est bien, ce suspense tout le long et encore plus à la fin ! Tout est bien décrit, bien dosé, en plus, nickel. C'est bien joué, je me demande sincèrement comment ils vont s'en sortir^^

Il lui fallu plusieurs secondes


Fallut, non ? :perplexe:

— Où as-tu trouvé un pareil accoutrement, s’enquit le lieutenant avec une pointe de curiosité.


Je chipote, mais, le "un" est-il bien nécessaire ?

Il se trouvait au raz de la voûte de cette cage d’escalier.


Au ras, sinon ça a une connotation aquatique :neutre:

Poussant des reins et des jambes, il parvint à sortir son maigre torse


Extraire serait peut-être plus précis ?

elle se laissait tomber dans les bras de son futur époux.


C'est cela, oui^^
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
Mitth'raw Nuruodo
Ancien staffeur
Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 5594
Enregistré le: 16 Sep 2007
Localisation: Plongé dans le monde de l'eau et des ténèbres, bientôt perdu pour celui de l'air et de la lumière...
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers La Bibliothèque (textes achevés)


  •    Informations