Retour au sommaireChapitre précédentChapitre suivantChapitre XI :Mandalore, Bordure extérieureS’il y avait des choses immuables dans la galaxie, l’
Oyu’baat en faisait certainement partie. Le vieux bar de Keldabe n'avait pas changé d'un iota depuis que Scaroc le connaissait, et même depuis l'époque de son père, à ce qu'il semblait. Être le seul bar de la capitale avait ses avantages, comme celui d'avoir le monopole des clients.
La salle était bondée lorsque Scaroc y entra, comme presque tous les jours. Des dizaines de Mandaloriens y passaient pour parler affaires ou se détendre en sirotant une bonne
Ne'tra gal. Il se fraya un chemin à travers ses confrères, sans se préoccuper des armures qui s'entrechoquaient régulièrement. Le voyage depuis l'astéroïde n'avait pas été très long, mais il brûlait d'envie de siroter une des boissons exquises dont Cham avait le secret.
L'oncle de Jef était le barman de l
'Oyu'baat depuis des années déjà, et s'en tirait remarquablement bien, à tel point que tout Mandalorien savait où aller pour se détendre rapidement. Scaroc ne l'appréciait guère au début, notamment en raison du refus de Cham d'adopter son neveu. Mais depuis que son ami lui en avait expliqué les raisons, Scaroc s'était fait à l'idée que Jef était de toute manière mieux chez les Skirata.
« Mais qui voilà ? Ne serait-ce pas notre petit Reevdan ? s'exclama le barman en le voyant arriver.
-
Su'cuy gar, Detta. Ce sera un Bantha Blaster pour moi, fit Scaroc en retirant son casque.
-À ta place j'attendrais un peu, souffla Cham en désignant l'autre bout du comptoir.
Suivant le regard du Mandalorien, le Chiss aperçut la personne en armure gris-bleu qui s'apprêtait à sortir de l'établissement. Lieyn.
-Oh ! Je vois.... » murmura Scaroc, les yeux pleins d'envie.
Quittant son tabouret, il remit son casque lentement et s'assura qu'il tenait bien en place, puis rattrapa rapidement la Mandalorienne à l'extérieur, avec l'intention de la surprendre...
Mais elle n'était pas là.
Levant la tête, il eut juste le temps de voir une paire de bottes envahir son écran avant de chuter sur le sol, percuté à la poitrine. Alors que son adversaire se penchait pour l'immobiliser, il activa son jetpack et fila en glissant, hors de sa portée. Il remonta dans les airs en vitesse avant de plonger sur elle, tel un rapace chassant sa proie. Au moment où il allait l'attraper pour la plaquer au sol, elle l'esquiva. Agile comme un félin, elle roula sur elle-même avant de lui appliquer une prise en ciseaux aux jambes pour le jeter à terre.
Pas cette fois, ma jolie.Son jet pack toujours activé, il glissa de nouveau à quelques centimètres du sol, mais cette fois vers elle. Il faucha à son tour ses jambes en passant puis se retourna vivement pour l'immobiliser.
En vain.
Déjà remise sur pieds, elle réalisa l'une de ces nombreuses acrobaties dont elle avait le secret, bondissant autour de lui si vite que même les systèmes de son casque se révélèrent inefficaces. Il sentit le choc – un coup puissant porté dans son dos – et se retrouva presque instantanément projeté de nouveau à terre. Il eut juste le temps d'effectuer une roulade avant d'être cloué au sol par son adversaire. Impossible de se dégager de sa prise. Le combat se terminait encore par une défaite de Scaroc.
J'aurais peut-être mieux fait de rester bricoler avec Skes, songea le perdant.
L'armure argentée de son adversaire miroita au soleil de Mandalore lorsqu'elle se releva, tendant la main au Chiss.
« J'ai encore gagné on dirait, joli cœur.
-J'ai failli t'avoir, cette fois.
-Et puis quoi encore ? Tu n'arriveras jamais à me battre !», décréta Lieyn en retirant son casque, laissant tomber en cascade sa chevelure flamboyante.
« Toujours aussi faible, bleusaille. Tu sais, c'est pas parce que c'est ta petite copine qu'il faut te montrer coulant, c'est une Mando, elle a son caractère » lança l'un des types qui avaient assisté à la scène.
Se renfrognant, Scaroc retira lui aussi son casque avant de plonger son regard dans les yeux bleus de la Mandalorienne, tandis que son teint de peau fonçait rapidement. Depuis le temps, il était toujours aussi timide avec elle. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Lieyn le fit bascula au sol et s'empara de ses lèvres avant qu'il n'en ait le temps.
C'était toujours la même chose avec elle.
Elle était agile et experte en teräs kasi. Assez petite pour son âge, elle était également incroyablement légère, ce qui pouvait paraître étonnant pour une guerrière, mais elle n'avait pas besoin de recourir à la force pour gagner. N'étant pas immobilisé par l'une de ses prises, il la saisit par les épaules pour la relever en même temps que lui.
« Alors, Lieyn, qu'y a-t-il de si urgent ?
-Toujours aussi peu romantique, on dirait.
-Il est comme son père, celui-là, ricana un Mandalorien à proximité. Excellent en chasse mais zéro pointé aux sentiments.
-On t'a pas demandé ton avis, Gilamar, lança Scaroc à brûle-pourpoint.
-Allez viens, joli cœur, murmura Lieyn. Laisse le dire. Ces Gilamar sont des petits frustrés.
-Je t'ai entendue ! s'exclama le Mandalorien tandis qu'ils s'éloignaient.
Ils retournèrent à l'Oyu'baat où Cham avait préparé deux Bantha Blaster, comme prévu. Il les attendait avec un sourire entendu, et retourna à ses affaires après avoir récupéré la plaque de crédits que lui tendait Scaroc.
-Reprenons, joli cœur. Si tu es venu, c'est que tu n'as rien de prévu pour le moment, pas vrai ?
-Exact. J'ai juste deux trois détails de ma dernière mission à régler. Un partage de crédits et un Jedi.
-Un Jedi ? fit-elle en poussant un sifflement de surprise mêlé de mépris. Comment ça un Jedi ?
-C'est une longue histoire, répondit le Chiss en sirotant sa boisson. Pourquoi suis-je ici ?
-Eh bien, j'ai une petite affaire à régler sur Sullust. Je me disais que tu pourrais m'y accompagner. Tu ne viens pas souvent avec moi. On forme une sacrée équipe, pourtant !
-Sullust... Ce n'est pas loin de la Voie Hydienne ?
-En effet, et alors ?
-J'ai... remonté l'origine d'une transmission jusqu'à Malastare, sur la voie Hydienne. Ce serait l'occasion d'y passer, si tu es d'accord pour faire un petit arrêt sur le chemin.
-Bien sûr, quel genre de transmission ?
-Ce serait un peu long à expliquer....
Sullust, c'est assez éloigné de Coruscant et de New Dogmar pour ne pas attirer trop de soupçons... Je pourrais y déposer Keed. Mais ça impliquerait...-Et il faudra aussi que nous fassions un petit détour.
-Explique-moi tout ça. J'ai tout mon temps, joli cœur, murmura Lieyn en vidant son verre. J'ai toute la nuit si tu veux...»
Destroyer de classe Ice Le Défense, Régions Inconnues.Le commandant Stalfis marchait d'un pas résolu le long des coursives d'un blanc immaculé de son vaisseau amiral, en direction de la salle des communications. Les deux soldats en uniforme noir et gris se raidirent à son arrivée et firent le salut officiel de la flotte. Le commandant leur rendit le salut tout en faisant passer sa carte d'accès dans le système, puis entra dans la salle avant que la porte ne se referme derrière lui.
« J'espère que vous avez de bonnes nouvelles à m'annoncer, commença Stalfis. J'étais en pleine inspection à l'autre bout du navire.
-C'est très urgent, commandant. Maraudeur 5 a été découvert. C'est le troisième espion que nous perdons en deux mois ! Sans Ob 2 et Rap4, nous sommes presque sourds et aveugles sur le plan militaire en ce qui concerne Jossen.
-Nous avons toujours notre atout secret dans la manche, n'est-ce pas ?
-C'est exact, commandant. Mais sa situation est proche de la précarité. Si nous perdons un autre agent, il sera à découvert en cas d'enquête poussée. Même lui sera exécuté. La trahison n'est pas pardonnée chez les Chiss. Et depuis Jossen...
-Inutile de me rappeler ce détail sensible, Graspp. J'ai rejoint cette rébellion à cause des agissements de ce fumier. Le Général me fait confiance pour obtenir les renseignements qui nous conduiront à la victoire, et je n'ai pas l'intention de le décevoir. Infiltrez d'autres agents à des postes éloignés de celui de l'agent C, mais qu'ils restent utiles.
-Une diversion, commandant ?
-En quelque sorte.
-Vous sacrifieriez nos agents pour la survie de l'agent C et votre vengeance ?
-C'est la guerre, caporal. Il serait temps de vous y faire. Notre vendetta prend de l'ampleur, et il n'est pas question de relâcher la pression. Jossen finira par faire une erreur cruciale et nous l'attendrons au tournant ! »
HyperespaceSeize heures après le passage à l'
Oyubaat, Lieyn, Scaroc et Keed étaient installés dans la cabine principale de l'
Adenn, et la tension était à son comble.
Lieyn méprisait Keed au plus haut point car elle en voulait aux Jedi d'avoir laissé Mandalore combattre seule les Yuuzhan Vong, provoquant ainsi la mort de sa mère. Quant à Keed, il semblait avoir ressenti la colère de cette jeune humaine rousse et paraissait plutôt effrayé de se retrouver seul avec elle. Cette ambiance ne plaisait pas beaucoup à Scaroc mais il fallait faire avec.
Il avait donné les coordonnées de l'astéroïde à Lieyn et ils s'y étaient rejoints, chacun dans son chasseur, avant de se poser dans le hangar. Skes étant occupé ailleurs, le Chiss en avait profité pour aller chercher Keed sans se soucier de répondre aux questions de son ami. Le Twi'lek était là où il l'avait laissé, somnolant – ou méditant – dans la petite chambre de la base.
« Alors, ça y est ? Tu vas me laisser quelque part ? Lui avait demandé le Jedi.
-Tout à fait, après notre petite virée, je ne t'aurais plus dans les pattes. N'oublie pas notre marché.
-Je n'ai pas accepté.
-Tu n'as pas vraiment le choix.
-Les autres ne viennent pas ?
-Les intrus venaient pour moi. Et je n'ai pas besoin d'eux pour te maîtriser en cas de besoin. Cette virée est personnelle.
Après ce bref échange et sans plus discuter, Keed s'était décidé à suivre le Mandalorien dans le vaisseau où attendait déjà Lieyn, à qui le Chiss avait expliqué brièvement la situation. Scaroc fut légèrement déçu. Il s'attendait presque à voir Keed essayer de s'échapper, ou faire plus d'efforts pour changer son sort. Mais il semblait vide, vaincu. Le Chiss laissa un petit message sur la fréquence com interne de l'astéroïde pour que Skes ne s'inquiète pas de l'absence du Jedi, avant de repartir très rapidement.
Depuis ce moment, ses deux nouveaux compagnons de voyage n'avaient cessé de se jauger du regard, sa petite amie prenant rapidement l'avantage sur le Jedi. Heureusement, ils allaient bientôt sortir de l'hyperespace dans le système de Malastare où Lieyn pourrait enfin se défouler sur autre chose que le pauvre Jedi. La Mandalorienne avait été d'accord pour passer par Malastare, mais la présence de Keed l'avait manifestement beaucoup refroidie. Elle l'avait été d'autant plus lorsqu'elle avait su qu'il resterait jusqu'à Sullust. Sentant le voyage arriver à sa fin, Scaroc retourna dans le cockpit pour préparer le vaisseau à la sortie d'hyperespace.
« Bon, Malastare est une planète civilisée, annonça soudain Lieyn en arrivant dans le cockpit, peu après leur sortie de l'hyperespace. On ne peut pas se poser n'importe où sinon les défenses planétaires nous feront passer un sale quart d'heure. Le contrôle ne va pas tarder à nous contacter, quelle est l'identification du vaisseau ?
-Comme d'habitude, l'
Adenn. -Tu n'as pas d'autre identifiant ? C'est que tu commences à être reconnaissable.
-Ce genre de petite quête discrète, c'est pas vraiment notre genre. Mais je ne pouvais pas venir en chasseur avec toi et Keed. »
Les yeux de Lieyn s'étrécirent à cette mention.
« Pourquoi t'encombrer de ce Jedi ? Il ne sert à rien !
-Je t'ai expliqué pourquoi.
-Très franchement, je trouve tes raisons ridicules. Ça ne rime absolument à rien. Et puis... »
Elle fut interrompue par le bruit de la console de communication qui s'activait.
« Cargo
Adenn, ici le contrôle spatial de Malastare, vous entrez dans une zone de transit, veuillez vous placer dans une voie de circulation en attendant votre autorisation d’atterrir. N'encombrez pas les voies hyper-spatiales, il y a affluence de touristes pour la célébration de la course de la Nithay.
-Bien reçu, contrôle, répondit Scaroc. Dans combien de temps pouvons-nous espérer obtenir cette autorisation ?
-Regardez devant vous, cargo
Adenn. Il vous faudra bien trois heures d'attente. Terminé. »
-C'est bien trop long, marmonna-t-il en regardant le visage de sa dulcinée. On ne peut pas passer outre toutes ces charges administratives ?
-C'est toi qui voulais venir ici.
-Je sais, mais on aurait pu passer dans un coin tranquille, loin de la file d'attente...
-C'est une période de courses, la sécurité planétaire a été renforcée, le seul moyen de s'y poser est par la voie officielle. Il va falloir apprendre à patienter. Ce n''est pas comme toutes ces petites planètes où tu te posais comme tu le voulais. Mais ce n'est pas non plus comme si tu allais t'ennuyer à rien faire, joli cœur.
-Aie ! S'exclama soudain le Chiss en portant la main à sa joue gauche.
-Buy'ce, di'kut ! »
Sans discuter, Scaroc obéit et remit immédiatement son casque. Les systèmes automatiques se mirent en action en détectant la douleur du Chiss et une petite dose de bacta fut vaporisée sur sa cicatrice, le soulageant aussitôt. Même après toutes ces années, sa blessure continuait de lui faire mal par moments. Des douleurs vives, et intenses. Jef avait eu l'idée d'un système qui détecterait quand Scaroc souffrirait et permettrait à son casque de lui injecter ou vaporiser un produit médical comme du Kolto ou du Bacta. Un rappel désagréable de ce pourquoi il se battait.
Le vaisseau se posa à l'astroport secondaire de la planète, non loin des stades où se déroulaient les fameuses courses de pods. Les Dugs étaient très réputés pour leurs talents dans ce domaine, et ce n'était pas Scaroc qui allait contredire cet état de fait. Le trafic avait été si dense qu'il leur avait fallu trois heures pour obtenir l'autorisation, et trois autres pour se poser. À cette vitesse, sa cible serait partie depuis longtemps quand il arriverait.
L'origine de la transmission qui reliait les intrus Defels à leurs employeurs se trouvait près d'une montagne, pas très loin de la ville en speeder. Le temps que le Chiss repère les lieux et surveille le Jedi à sa sortie du vaisseau – il n'allait sûrement pas laisser ce Padawan seul à l'intérieur ! - Lieyn avait déjà réquisitionné un speeder à un marchand. Et au vu de l'apparence apeurée dudit commerçant, elle ne l'avait probablement pas payé...
« Allez, les mecs ! On y va ou pas ? Je croyais que vous étiez pressés ? » lança-t-elle en s'arrêtant devant eux avec le speeder, non sans leur envoyer une volée de poussière et de graviers au passage.
Secouant la tête en voyant que le but de cette manœuvre était de causer du tort à Keed, puisque Scaroc ne risquait rien avec son armure, le Chiss grimpa dans le véhicule à côté de Lieyn tandis que le Jedi s'installait à l'arrière. Il se doutait bien que la Mandalorienne devait le surveiller avec la vision à trois cent soixante degrés de son
buy'ce.Activant la poussée, Lieyn lança le speeder à vive allure à travers la ville, prenant les virages les plus serrés à une vitesse folle, puis sortit en coup de vent en arrachant la banderole accrochée sur l'arche délimitant l'entrée de la cité.
« Ralentis un peu ! Tu vas nous attirer des ennuis ! Ce n'est pas toi qui voulais faire profil bas et arriver en toute légalité ?
-Ce n'est pas comme si on allait se faire arrêter. On a quitté la ville, et il n'y a plus de lois à l’extérieur.
-Tu connais bien cette planète, on dirait, » intervint Keed sur le ton de la conversation.
Qui s'arrêta là. La Mandalorienne se ferma immédiatement en entendant le Jedi lui parler. Elle accéléra et le petit speeder fila à travers la plaine sauvage de Malastare, croisant parfois quelques Dugs qui venaient en sens inverse pour rejoindre la ville.
En approchant de la montagne d'où provenait le signal, Scaroc aperçut une colonne de fumée argentée, faible mais distinctement visible grâce à son casque.
« Keed, je sais que tu n'as aucune raison de nous aider, mais saurais-tu nous informer du nombre d'êtres vivants à cet endroit ? Demanda Scaroc en se retournant vers son prisonnier.
-Sans souci, ils sont une demi-douzaine.
-Il nous ment, j'en suis sûre, fit Lieyn d'un ton dédaigneux.
-Et quel serait mon intérêt là-dedans ? Si vous tombez dans un piège, ils n'ont aucune raison de me laisser en vie. Et je n'ai pas de quoi me défendre. Je ne tuerais jamais personne à l'aide de la Force, et je ne pourrais pas retenir indéfiniment des agresseurs sans une autre arme.
-Il n'a pas tort, lui concéda Scaroc. Une demi-douzaine, tu dis ?
-Je n'en sais pas plus. Si ce n'est qu'il y a deux présences qui ressortent vraiment du lot à l'intérieur. Elles ont un instinct de leader, un sentiment de... supériorité et de... satisfaction.
-Intéressant. Ils doivent nous avoir vus venir depuis quelques klicks.
-Et leur comportement n'a pas changé. Presque comme si ils vous attendaient, continua le Twi'lek.
-Un piège, ce n'est pas très étonnant. S'ils ne sont que six, on devrait en venir à bout facilement en cas de pépin. Mais je veux des infos, alors pas de massacre gratuit, Lieyn.
-Tu me connais mal, voyons. Je ne suis pas du genre à tirer à tout-va dès que je vois une bande de voyous armés. »
La Mandalorienne arrêta le speeder à quelques pas d'une entrée creusée dans la montagne. Ils venaient de traverser un campement désert, avec juste un feu de camp encore vif au centre. Mais rempli de cadavres.
Vraiment très étrange, songea Scaroc.
Il sauta au bas du speeder et vérifia rapidement son équipement, tout en avançant précautionneusement à travers cette scène de désolation.
Des Rodiens, des Trandoshans, des Nikto... Au moins une quinzaine de cadavres étaient éparpillés dans le camp.
« Et c'est là qu'étaient censés se trouver les chefs de tes assaillants ?
-C'est ce que je pensais... Ils avaient dit qu'ils envoyaient des données à leur employeur sur une certaine fréquence. En la remontant, j'ai trouvé la trace de cet endroit...
-Allons voir à l'intérieur, joli cœur. Toi, le Jedi, tu viens avec nous, je ne veux pas te perdre des yeux. Qui sait ce que tu serais capable de faire.
-C'est beau, la confiance règne... »
Ils entrèrent donc dans la grotte à travers un orifice naturel et arrivèrent dans une salle presque circulaire, d'évidence naturelle, au cœur de la pierre. Au centre de la pièce se trouvaient une nouvelle demi-dizaine de cadavres avaient été repoussés dans un coin, et les six individus pressentis par Keed. À la grande surprise de Scaroc, l'un d'entre eux était un Mandalorien en armure grise qui les regardait approcher en faisant voltiger une plaque de crédit entre ses mains. Les autres formaient un ensemble plutôt hétéroclite. Un Trandoshan à la peau jaune-vert, peut-être un ami des morts reptiliens dans le camp ; un Duros ; un humain qui portait une tenue débraillée avec des tons oscillants entre le rouge et le bleu ; une humaine dans une combinaison noire moulante et... un Defel ! Ce dernier paraissait d'ailleurs plutôt en mauvaise posture. Il était attaché à un fauteuil qui semblait plutôt confortable et avait perdu conscience.
« Et voilà notre invité d'honneur, s'exclama l'humain en voyant Scaroc arriver. J'espère que ça ne te pose pas de problème que nous soyons arrivés avant toi ?
-Qui êtes-vous ? Lança Lieyn.
-Ah, cette vieille question, soupira la femme. Ce n'est pas important. L'important c'est que vous ayez réussi notre petit test.
-Un test ?
-Pas toi, gamine ! Lança le Mandalorien. Ton copain là. Et ses amis.
-Et que me voulez-vous ? Pourquoi avoir envoyé ces Defels après nous ? rétorqua Scaroc.
-Oh, ceux-là.... fit le Duros d'une voix nonchalante, ils servaient d'appâts.»
Puis il tira en direction du prisonnier. Un unique coup dans la poitrine.
« Voilà qui est réglé.
-Que voulez-vous ?
-J'aurais dit que c'était évident, fit l'homme. Toi.
-Et pourquoi cela ?
-Tu nous intrigues, toi et tes petits camarades. Depuis quelques temps, vous vous êtes fait une bonne réputation dans la Bordure, mais comme vous êtes des petits nouveaux, on s'est dit qu'il fallait vous cadrer avant qu'il ne vous arrive des bricoles, si tu vois ce que je veux dire. Si vous faites trop de bruit, vous allez attirer les gros poissons et vous n'y gagnerez rien ce coup-là, je vous assure.
-Et en quoi notre bien-être vous préoccupe-t-il tant ?
-Patience, petit, patience. Ton papa ne t'a jamais dit qu'il ne fallait jamais contrarier les grandes personnes ? »
Sans crier gare, une fléchette empoisonnée vint se ficher dans le coup du Duros qui s'effondra sur le coup. Mort.
Pratique ces petites armes.« On cherche à jouer les grands ? Ou bien j'ai touché une corde sensible ?
-Chef, je peux aller lui arracher le crâne si vous voulez, grogna le Trandoshan en se léchant les babines.
-Suffit, Soossk. Je suis ici pour faire une proposition à notre ami. Comme tu l'as sûrement deviné, j'ai fait envoyer ces Defels pour t'attirer ici, afin de te faire une offre. Cependant, il semblerait qu'ils travaillaient aussi pour un autre employeur, ce qui explique pourquoi tu étais leur principale cible. Tu les as trouvés en train de fouiller dans tes affaires personnelles ?
-Ce n'est pas votre problème.
-Comme tu veux. De toute manière ce n'est pas important. Il n'aurait rien révélé. Mais il avait pris la précaution d'engager une petite armée pour se protéger de nous, ce qui indique qu'il avait été grassement payé. Mais revenons à ma proposition. J'ai monté une petite guilde de chasseurs de primes. Et ce serait dommage de voir un talent tel que le tien et celui de tes petits camarades gâché par l'inexpérience, non ? Je suis sûr que nous pourrions trouver une place pour ta copine, aussi. Quant à l'autre tentaculaire, il ne nous intéresse pas.
-C'est une blague ? Tout ceci pour une offre de recrutement ?
-Absolument pas. Nous devions te montrer nos moyens et notre portée. Nous savons où tu te caches, désormais. Ta petite base n'est plus secrète du tout. Tu as le choix. Tu nous rejoins, ou tu meurs et tu emportes tous tes amis avec toi ! »