Retour au sommaireChapitre précédentChapitre suivantChapitre VIII :Navette mandalorienne, sortant de l'orbite de Klavus VIIScaroc était assis dans le siège de copilote aux côtés de Stell et l'aidait à préparer le saut, à la demande de ce dernier. Toujours légèrement sous le choc après son épreuve face au Chiss, l'adolescent s'était un peu ressaisi, grâce aux propos du Mandalorien. Il n'avait pas tout compris sur le moment, mais le ton y était. Cela lui avait redonné suffisamment de volonté pour remonter dans le vaisseau sous les regards ébahis de ses deux compères, avec le soutien de Stell. Laissant le toit dévasté derrière eux, ils étaient repartis en quelques minutes. Scaroc avait alors voulu prendre un peu de repos, mais Stell avait insisté pour qu'il l'accompagne. Ce n'était pas une si mauvaise idée, au final, car il pourrait le questionner en toute tranquillité, même s'il se doutait que Stell devait vouloir la même chose. Toujours plongé dans ses pensées, ses mouvements étaient presque machinaux en ajustant les instruments. Il sortit de sa rêverie lorsque Stell entra les coordonnées hyper-spatiales dans l'ordinateur de bord.
« Allez,
Sc'ika, encouragea Stell. Nous sommes sortis du puits de gravité de la planète, à toi l'honneur. Fais nous quitter cette
shabla planète et ramène-nous à la maison. »
Le jeune Chiss ne se fit pas prier et abaissa la manette des propulseurs tout en réfléchissant à la fin de la phrase du Mandalorien.
À la maison... Les étoiles s'allongèrent devant leurs yeux et le vaisseau plongea dans le tunnel bleuté de l'hyperespace.
« Stell, vous ne m'avez toujours pas dit ce que signifiaient les termes que vous avez prononcé tout à l'heure. Sur le moment, cela n'avait pas tellement d'importance, mais maintenant j'aimerais bien le savoir, interrogea Scaroc.
-Eh bien, tu as mis le temps. Mais ce n'est pas surprenant, vu l'état dans lequel tu te trouvais. C'était la cérémonie du
Gai Bal Manda. Cela signifie « nom et âme. »
-Une cérémonie ? Ce n'est pas possible, c'était bien trop court.
-Une cérémonie mandalorienne, c'est toujours court. On n'aime pas s'éterniser, nous autres
Mando'ade.-Et quel en était le but ?
-C'est la pratique traditionnelle de l'adoption, Scaroc. Je suis ton père, désormais. Ta vie prend un nouveau départ à partir d'aujourd'hui. Tu dois laisser ton passé derrière toi, mais sans oublier ton but. Ne laisse plus tes émotions te contrôler.
-Cin vhetin... murmura Scaroc, comprenant le sens des derniers mots. Mais... le gai bal manda...
Stell sourit en voyant l'air médusé de l'adolescent.
-C-C-C'est... balbutia le Chiss.
Les pensées se bousculaient à grande vitesse dans l'esprit de Scaroc.
Adopté par Stell...Il aimait beaucoup le Mandalorien, et il savait que ce dernier l'aimait bien. Mais il ne se serait jamais attendu à cela, malgré sa conversation avec Skes et Jef lors du premier voyage.
Un Mandalorien...-J'aurais peut-être dû attendre que tu sois remis, s'excusa Stell. Je ne suis pas doué pour les sentiments.
-Non, ça ira très bien. Je m'en remettrais. Je pense que c'est ce que je voulais au fond...
-C'est l'armure, ça fait toujours de l'effet, plaisanta Stell pour détendre un peu l'atmosphère.
L'adolescent esquissa un sourire timide, avant de fixer le Mandalorien dans les yeux.
-Mais pourquoi pleures-tu ?
Scaroc posa la main sur sa joue et constata qu'en effet, de fines larmes coulaient le long de son visage. Il ne les avait pas senties !
-Je n'en ai aucune idée...
-Allez, j'ai de quoi te faire sourire ! lança Stell en se levant. Il attrapa son casque et s'approcha du Chiss.
Scaroc le regarda en lui lançant un regard vaguement surpris.
-Je croyais que tu ne voulais pas que je l'essaie.
-J'ai changé d'avis depuis. Et tu as tout de même beaucoup changé depuis la fois où tu m'as demandé de te montrer mon casque. Quoiqu'il en soit, c'est moi qui décide de ce que je fais, tu ne crois pas ?
Scaroc hocha la tête en guise de réponse.
Le Mandalorien posa alors délicatement son
buy'ce sur la tête du jeune Chiss qui ne broncha pas.
-C'est plutôt lourd en réalité, constata l'adolescent d'une voix légèrement étouffée par le casque.
Stell haussa les épaules.
-On s'y fait vite, lança-t-il avec nonchalance. Et puis, tu n'es pas encore assez grand ni assez fort pour supporter le poids d'une
beskar'gam. Ce n'est pas très étonnant que tu aies du mal à le porter.
Scaroc s'agita soudain et brusquement, la visière changea de couleur, passant du noir mat à un bleu lumineux.
-Que se passe-t-il ?
-Le casque répond au mouvement des yeux, répondit Stell d'une voix calme. Reprends ton souffle et contrôle-toi. L’utilisation de ces fonctions vient avec l'habitude, ne t'en fais pas.
-Eh, vous deux ! interpella soudain Scaroc en se tournant vers la porte.
Stell afficha un air stupéfait en comprenant que le Chiss venait d'utiliser une des fonctions principales du casque. La visière redevint alors noire et l'adolescent retira le casque avant de le tendre au Mandalorien, qui lui lança un sourire satisfait. Intelligent le gosse !
Scaroc se leva et alla ouvrir la porte du cockpit, découvrant Skes et Jef qui tendaient l'oreille devant la porte.
-On ne vous dérange pas trop ? lança-t-il.
Sans dissimuler leur gêne, les deux jeunes Mandaloriens s'éclipsèrent rapidement vers les cabines.
-Et maintenant, que va-t-il se passer pour moi, Stell ?
-Tu vas m'accompagner sur Mandalore. Et tu resteras avec moi désormais.
-Je continuerai à voir Skes et Jef ?
-Jusqu'à ce qu'ils deviennent plus autonomes, je devrais sûrement m'occuper d'eux de temps à autre, alors il me semble évident que tu feras encore équipe avec eux. Vous formez une sacrée équipe, soit dit en passant.
Avec un sourire timide, il demanda :
-Donc je suis un Mandalorien maintenant ? Je vais avoir une armure comme vous ? Je vais pouvoir aller me venger des autres Chiss ?
Stell lui lança un regard vaguement surpris.
-Tu es bien un Mandalorien, par adoption. Cela dit, je vais devoir t'apprendre différentes choses au sujet des
Mando'ade. En ce qui concerne l'armure, il va te falloir attendre,
Sc'ika. De toute manière,
Verd ori'shya beskar'gam – un guerrier vaut plus que son armure. Et pour cette histoire de Chiss... nous allons devoir reparler de certaines choses ; mais tu te rends bien compte que tu ne prendras pas ta revanche en claquant des doigts ?
-Je suis navré, je me suis un peu emporté... fit Scaroc d'un air penaud.
-Je te comprends, tant de changements dans ta vie en si peu de temps. N'importe qui en serait bouleversé. Et pourtant tu es bien plus fort que ce à quoi on pourrait s'attendre, c'est surprenant.
-Ce n'est pas l'impression que j'ai...
-Depuis quand les Chiss sont-ils aussi humbles ? lança le Mandalorien, en toute franchise.
-Ce n'est pas drôle, Stell !
-Maintenant,
Sc'ika, tu peux arrêter de me vouvoyer. Je suis ton père tu sais.
Scaroc éprouva une sensation étrange à ces mots.
-Mon père... C'est si irréel... Vous savez, je vouvoyais mon père sur Csilla.
-Les Mandaloriens sont différents des Chiss. Tu peux m'appeler
buir. -Buir ? -Cela signifie père en
Mando'a. Ou mère. Il n'y a pas de notion de genre dans la langue mandalorienne. Hommes et femmes sont traités de la même manière.
-Je vais devoir apprendre la langue ? Le
Mando'a ? -C'est certain. Pour devenir un vrai Mandalorien, tu devras respecter le
Resol'nare. Les six tenants de la vie d'un Mandalorien.
-Les six tenants ?
-En effet. Il va te falloir un très long cours sur la culture mando à ton retour. En attendant, je peux au moins te citer ceux-ci :
Parler le
Mando'a ; porter la
beskar'gam ; toujours être prêt à répondre à l'appel du
Mand'alor ; défendre sa famille ; élever ses enfants dans la tradition mandalorienne et participer à la richesse et à la vie du clan.
-C'est très construit pour un peuple qui a une réputation de sauvage, remarqua le Chiss.
-C'est on ne peut plus exact, admit Stell sans broncher. Bien, maintenant que j'ai répondu à la plupart de tes questions, il serait temps que tu répondes aux miennes, ajouta-t-il sur le ton de la conversation.
-Quel genre de questions ? s'inquiéta le nouveau Mandalorien.
-Tu vas vite le comprendre, dit Stell avec malice. Cette fois, il est temps de passer aux choses sérieuses. Pour commencer, qui était ce Chiss qui a pu te troubler autant ?
-Chaf Cal'fir'nuruodo, c'est lui qui a prononcé la sentence d'exil à mon père. C'était aussi l'oncle de mon meilleur ami de l'académie.
-Je vois... cela explique bien des choses, marmonna pensivement Stell. Mais ce n'est pas suffisant. Pourquoi as-tu essayé de le tuer, et pourquoi as-tu échoué ?
Scaroc écarquilla les yeux.
-Je n'en suis plus très sûr... Sur le moment, j'ai voulu me venger et cela me semblait juste. Puis j'ai repensé à ce que ferait mon père et au fait que je n'ai jamais tué de ma vie.
-Il y a une première fois à tout,
Sc'ika. Était-ce la répugnance à éliminer un membre de ton espèce qui t'a fait reculer ? Vos belles valeurs t'auraient-t-elles rendu faible ?
-Je ne suis pas faible ! s'indigna Scaroc.
-Alors c'était l'occasion de le prouver. Je comprends ce que tu ressens, mais en t'accrochant ainsi au passé, tu ne fais que t'obstruer l'avenir. Tu n'es pas prêt à te venger, en es-tu conscient ?
-Je...
-Tout va bien. Maintenant dis-moi : ce cube. As-tu une idée de la raison pour laquelle tes congénères le désiraient tant au point de ne pas laisser de témoins? interrogea Stell.
-Je l'ignore. Je n'avais jamais vu ce cube avant aujourd'hui. Mais ce n'est pas important, n'est-ce pas ? Nous en sommes débarrassés désormais ?
-Bien sûr.
Tu ne me dis pas tout, Stell. Pourquoi ce cube étrange te tracasse-t-il autant ?-Alors il n'y a pas à s'en soucier, à mon avis, conclut Scaroc.
-Si tu le dis... acquiesça Stell. Bien, que dirais-tu d'un
uj'alayi ? Il me semble vous en avoir promis un. J'en ai un dans ma réserve de secours. Puis tu iras te reposer avant notre arrivée à
Manda'yaim, Gar shuk meh kyrayc.-Quoi ?
-Tu ne sers à rien mort. C'est une vieille expression. J'ai beaucoup à t'apprendre, fiston.
Csilla, Régions Inconnues.Assis à son bureau immaculé, le consultant militaire Tijo'sse'nuruodo étudiait les derniers rapports en provenance des frontières de l'espace Chiss. La mission sur Klavus VII était une semi-réussite. La famille Nuruodo avait récupéré le cube, mais le frère aîné de Jossen avait été tué par le Mandalorien qu'il avait engagé.
Quelle bande de sauvages, ces soldats de métal.Néanmoins, la mort de Lfirnu avait servi ses intérêts, lui offrant une position enviable au sein de l'Empire. Il avait déjà trouvé l'excuse parfaite pour justifier la mort de son frère ; sa curiosité notoire l'aurait enfin perdu. Quelle idée pour un haut dirigeant de visiter des mondes non-civilisés !
Pour la perte de l'unité spéciale, l'affaire allait être plus corsée. Mais il trouverait bien une parade pour continuer à agir dans l'ombre de l'élite dirigeante. Très bientôt, il atteindrait son but. La première étape avait été l’éviction de Johth'ess'csapla, une réussite totale. Il avait été forcé à l'exil loin de l'espace Chiss, et ne pourrait donc plus lui mettre des bâtons dans les roues.
Il eut une réaction de surprise en voyant la mention d'un jeune Chiss dans le rapport. Un Chiss avec deux jeunes humains accompagnant le Mandalorien, Reevdan. De qui pouvait-il bien s'agir ? Le rapport des survivants au massacre perpétré par le Mandalorien n'était pas en mesure de fournir des éléments assez précis pour identifier ce jeune individu.
Il était inutile de se tracasser pour si peu. Aussi étrange que soit cette apparition, il n'avait pas le temps de s'inquiéter d'affaires avec aussi peu d'importance. Et si le Chiss accompagnait les Mandaloriens, il devait se trouver sur Mandalore à l'heure actuelle. Et aucune personne sensée n'oserait s'en prendre à eux sur leur sol. Les derniers à l'avoir essayé – les Vongs en l’occurrence – avaient été repoussés, là où le reste de la galaxie succombait, même les Hutts. Cela en disait très long sur la puissance des Mandaloriens.
Mais les Chiss n'avaient pas été réellement inquiétés par les envahisseurs, et pouvaient désormais se considérer presque comme l'une des grandes puissances de la galaxie ; si bien sûr l'Empire daignait un tant soit peu s'impliquer avec l'Alliance Galactique et les Vestiges de Bastion.
« Assistant ! lança Jossen, interpellant d'une voix forte le stagiaire qui se trouvait devant la porte de son bureau.
-Monsieur !
-Convoquez Etsan immédiatement, quoi qu'il fasse !
-Bien, Monsieur !
-Il est temps que mon fils prenne ses responsabilités. »
Dix minutes plus tard, Tysle'tsa'nuruodo entra dans la pièce, fixant son père avec un mélange de crainte et de fierté.
« Tu es en retard, fils.
-J'étais à l'autre bout du complexe ! Je m'entraînais aux simulations de l'académie, se défendit l'intéressé.
-Peu importe. Je ne t'ai pas convoqué pour une énième querelle. Il est grand temps que tu cesses tous tes enfantillages et que tu te comportes correctement. Tu es de plus en plus dissipé depuis que Scaroc est parti.
-C'est de ta faute! Objecta Etsan. Tu l'as exilé !
-Il l'a cherché en s'opposant à moi ainsi qu'au reste de l'assemblée. Tu l'as vu toi-même, il me semble.
-Mais...
-Suffit ! Le coupa son père. Nous ne sommes pas ici pour parler du fils de Thess. Je t'ai fait venir pour une raison, et il n'est pas question que tu te dérobes à tes devoirs. Je t'expliquerais les détails plus tard, je dois aller voir notre dernière acquisition. Je vais d'abord te présenter la situation générale.
-La dernière acquisition ?
-Cela ne te concerne en rien. Concentre-toi sur ce qui est important. Écoute attentivement... »
Keldabe, Mandalore, Bordure Extérieure.Après une escale sur Concord Dawn, la lune de Mandalore, pour récupérer des vêtements convenables pour les jeunes, ils étaient revenus vers leur foyer. Le
Cuyan se posa délicatement au spatioport de la capitale, et ses passagers en descendirent pour découvrir un comité d'accueil pour le moins singulier. D'un Ruv en colère à un Deves hilare, on pouvait voir quelques-uns des adolescents qui avaient l'habitude de s'entraîner avec Jef et Skes. Skes et Jef se dirigèrent sans hâte vers leurs parents, après avoir salué convenablement Scaroc. Ce dernier demeurant auprès de Stell plus par timidité que par peur.
« Regarde ça,
Sc'ika, les seuls Skirata vivant à Keldabe, commenta Stell en désignant les parents des deux compères. C'est un exploit d'en voir ailleurs qu'à Kyrimorut. Et puis...
-Reevdan ! l'interrompit une voix furieuse. T'ai-je donné la permission d'embarquer mon patient toute une semaine ? Tu m'avais dit la journée, le temps que je m'acquitte d'une courte mission. Tu n'imagines pas à quel point cela m'a mis en rogne de ne pas le retrouver à mon retour.
-
Udesii, baar'ur ! riposta Stell, je n'ai fait que te libérer un court moment de tes soucis. Et puis je suis sûr que Scaroc préfère les quelques jours qu'il vient de passer à une semaine ennuyeuse qu'il aurait passée avec toi.
-Tu me cherches, Reevdan ! Laisse-moi donc l'examiner, qui sait quels traitements tu as pu lui faire subir...
-Il est en parfaite santé, s'interposa Stell. Ne t'inquiète donc pas.
-Si tu le dis, fit Ruv, suspicieux.
-Tu m'excuseras, Fheyla, mais j'ai un événement à fêter. Tous à
l'Oyu'baat ! clama-t-il. Je paye la tournée en l'honneur de Scaroc Reevdan ! »
Trois heures plus tard, au bar
l'Oyu'baat, la
tihaar et la bière coulaient à flots pour fêter l'adoption de Scaroc par Stell. Même les
Mando'ade ignorant tout de l'affaire participaient. Tout le monde acceptait une tournée offerte. Ruv, qui avait de prime abord été sidéré par l'annonce, était désormais l'un des plus éméchés, ce qui n'était pas peu dire, au vu de la résistance des Mandaloriens à l'alcool. De son côté, Deves surveillait la salle sans participer plus avant aux réjouissances.
Jef et Skes étaient revenus pour l'occasion et bavardaient dans un coin avec la vedette de la soirée, tandis que Stell continuait d'offrir à boire à qui le voulait. Les gens qui avaient oublié son amitié avec le patron du bar pensaient qu’il payait réellement toutes les consommations. Et pourquoi s’en priver quand on peut boire aux frais de quelqu’un d’autre ?
Plus tard dans la soirée, Scaroc se retrouva seul avec ses deux comparses. À l'aube de sa nouvelle vie, il lui fallait des bases sûres. Les deux frères étaient devenus ses amis lors de leur semaine d’entraînement.
«Nous avions raison, au sujet de l'adoption, Scaroc. Cela te pendait au nez depuis le début, déclara Skes avec conviction.
-Oui, c'est vrai, admit le Chiss. Malgré tout, j'ai été surpris.
-Rien d'étonnant à cela, je sais exactement ce que tu ressens, intervint Jef. Enfin, nous voilà réunis ici. On forme une sacrée équipe, vous ne trouvez pas ? On devrait continuer à s’entraîner ensemble à l'avenir.
-Excellente idée,
ner vod, et de cette manière, on développera des liens de combats très puissants. C'est un sacré bonus dans cette zone de survie qu'est la galaxie, appuya Skes. Qu'en dis-tu, Scaroc ? Tu es prêt à continuer ton chemin avec nous ?
-Naturellement ! Je sais bien que je ne suis pas prêt à prendre ma revanche, mais ce jour viendra. Et à ce moment-là, j'espère bien être devenu assez fort. Je ne vois pas d'autre moyen que de rester à vos côtés. Et puis, je ne connais que vous ici, ajouta-t-il d'un air hésitant.
-Un
Mando'ade timide, on aura tout vu ! Allez, Sca, c'est le moment d'avancer ! »
À l'unisson, le trio s'exclama :
« Haat, ijaa, haa'it ! »De loin, Stell assista à cette promesse solennelle entre les trois adolescents. Il était déjà fier de Scaroc. Quelle mentalité de fer ce garçon possédait ! Il en ferait un parfait Mandalorien, et il était certain que le Chiss s’épanouirait enfin sous son aile, après le drame qu'il avait vécu. Lorsque son protégé revint vers le bar, laissant ses deux amis rentrer chez eux, le Mandalorien l'attendait.
« Alors,
Sc'ika, on dirait que tu as des projets intéressants.
-J'ai bien l'intention de devenir puissant,
buir. -Je n'aurais pas pu rêver meilleur souhait de ta part, excepté celui d'être un enfant sage, jubila Stell. Mais il faut que je te prévienne, si tu suis mes enseignements, ce sera rude, très rude. Tu dois être sûr de toi. Je connais ton but, mais es-tu prêt à tout pour l'atteindre ? La vie d'un Mandalorien est faite d'épreuves et de combats. Ici, rien ne s'apprend par des cours magistraux ou des simulations. L'enjeu est la survie. Il faut que tu sois bien conscient de ce que cela signifie.
D'un hochement de tête, le jeune guerrier fit signe qu'il comprenait parfaitement ce qu'on attendait de lui. Il ne dit mot, cependant, trop de pensées se bousculaient dans son esprit pour répondre clairement. Puis, il répondit :
-Je comprends,
buir. Je ne vous décevrais pas.
-Parfait ! Demain commencera ton éducation, fiston. Je t'apprendrai à compter !
-Pardon ?
-Je ne vais pas te tuer à la tâche si vite, voyons. Il faut que tu apprennes les bases de la société mandalorienne, à commencer par le
Mando'a. Je vais profiter de ton état de fatigue physique pour faire travailler ton esprit, répondit son père malicieusement. Il est temps de remplacer tous tes mauvais souvenirs par des meilleurs, tu ne crois pas ? Allez, fiston, il est temps de prendre un nouveau départ sur
Manda'yaim, la planète de la seconde chance !