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Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

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Messagepar Red Monkey » Mar 24 Juin 2014 - 23:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Ah !
Les derniers chapitres sont bien meilleurs, surtout le dernier. Très très intéressant :oui:
Vivement la suite, sortiront-ils de cette situation ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 29 Juin 2014 - 9:40   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour ta lecture. :jap:

Quant à ta question... Réponse d'ici une semaine, si tout se passe bien. :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 02 Aoû 2014 - 19:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Un mois plus tard. :paf:

Chapitre 17 - Partie 2

* *
*


Une grande taille n’est pas toujours un avantage.
Les concepteurs de vaisseaux spatiaux connaissaient bien les règles en la matière. Les Wookiees, immense espèce arboricole, étaient très sensibles à la claustrophobie. Les Togoriens n’appréciaient guère être enfermés dans des espaces restreints.
Pas plus, d’ailleurs, que les hommes de grande taille.
Jagen avançait plié en deux dans la conduite d’aération. La tâche était ardue ; ils n’avaient pas un instant à perdre, mais ils ne devaient pas non plus signaler leur présence par une avance trop rapide. Il fallait donc trouver un équilibre.
Et le confort n’entre pas dans les données de calcul, malheureusement.
Par chance, ils étaient presque arrivés, sans ennui jusqu’ici.
Un des hommes de Vanya ouvrait la marche – ou, en l’occurrence, le convoi rampant. Venait ensuite Jagen, puis Vanya, qui avait insisté pour prendre cette place. Le colonel ne savait pas vraiment comment comprendre cette exigence. Le reste du commando avançait lentement derrière eux, en prenant garde de rester groupés.
— C’est ici, chuchota soudain l’homme de tête.
Jagen avança légèrement pour parvenir à sa hauteur. Le soldat avait raison ; il pouvait distinguer le sas principal sous eux, à travers la grille. Par chance, personne ne gardait l’accès au Champion de Rendili.
— Allons-y, répondit Jagen.
— Non ! intervint Vanya.
Elle aussi était parvenue à leur hauteur.
— Regardez, dit-elle. Rien ne vous choque ?
— Visiblement, ils sont trop sûrs d’eux, déclara le colonel.
— Le sas est fermé.
Jagen regarda à nouveau.
— On peut le déverrouiller manuellement. Ce n’est pas un problème.
— Pourquoi auraient-ils verrouillé le sas, s’ils pensaient contrôler le vaisseau ?
— Peut-être n’aiment-ils pas laisser la porte ouverte derrière eux…
Il s’interrompit. Quelque chose avait détourné son attention.
Le bruit d’un objet métallique rebondissant sur le sol de la pièce s’ouvrant sous eux.
— Grenade ! hurla-t-il aux autres.
Impossible de nous mettre à couvert, impossible de…
L’engin explosa, provoquant un maelstrom de feu dans la salle. Malgré sa combinaison de protection, Jagen pouvait sentir la chaleur extrême et la pression induite par l’air dilaté.
Puis, aussi soudainement qu’il était apparu, le phénomène retomba et disparut.
Mais le mal était fait. Les plaques de métal et les grillages du plafond, pris entre l’explosion et le poids des Républlicains, cédèrent dans un concert de grincements et de craquements.
Jagen se promit d’en dire deux mots à Filnis Kuat s’il en réchappait.
Il s’écrase sur le sol du sas, accompagné par Vanya et quatre autres républicains. L'un d'eux parvint à se réceptionner assez habilement et à se relever aussi tôt… Pour être immédiatement fauché par deux salves tirées de l’extérieur du sas, probablement par le lanceur de grenade.
La rage de la bataille était à présent de retour dans l’esprit du colonel. Cette vieille compagne qu’il avait trop souvent fréquentée au cours des six interminables mois de campagne qu’il venait de subir lui donnait la force de se battre, et les réflexes nécessaires à la survie. Toujours allongé au sol, il se saisit de son blaster et le sortit du holster accroché à sa ceinture.
Les autres soldats de son groupe d’assaut avaient réagi extrêmement vite. Ceux au sol se mirent à couvert et laissèrent la place aux hommes indemnes qui émergeaient du conduit aération, hors de l’angle de tir restreint permis par la porte du sas. Fort heureusement pour les Républicains, leurs adversaires ne semblaient plus disposer de grenades et se contentaient de répliquer irrégulièrement, avec des armes de poing de faible capacité.
Plongé au cœur de l’affrontement, et malgré son blaster en main, Jagen ne put qu’observer et prier la Force pour éviter les tirs perdus. Lorsque la situation se calma et qu’il osa enfin relever la tête, trois hommes étaient encore au sol. Deux respiraient toujours, bien que difficilement, et recevaient déjà des soins. Le troisième, que Jagen reconnut comme étant la première victime de l’échange de tir, ne respirait déjà plus.
— Sergent ! appela Jagen en voyant l’un des hommes de la sécurité, qui se précipitait vers le refuge de leurs adversaires.
— Dallin, le colonel vous demande ! cria Vanya au même.
À l’instar de Jagen, elle semblait légèrement secouée, mais sa condition physique et son entraînement accentuaient ses capacités de récupération et sa lucidité.
— Désolé, Colonel, déclara le dénommé Dallin en s’approchant d’eux au garde-à-vous. Que puis-je pour vous ?
— Est-ce qu’ils se sont rendus ?
— Je… Je l’ignore, monsieur. Dans les derniers instants, peut-être… Mais nos propres hommes ne les ont pas épargnés.
Jagen hocha la tête en soupirant. Ils sont excédés, épuisés… Et voir un de leurs camarades tomber sous leurs yeux n’arrange rien à la situation.
— Je comprends, bien sûr… Veillez quand même par la suite à ce que ces bavures ne prennent pas trop d’ampleur. Nous ne sommes pas des sauvages.
— Oui, Colonel.
— Et sinon, quel est le bilan de notre côté ?
— Fyrkas ne respirait plus quand nous sommes arrivés pour le secourir… Polnis et Stad devraient en réchapper. Ah, et il reste Calvater, qui s’est fait toucher au bras. Sa combinaison est déchirée, mais il dit qu’il peut continuer. On lui a posé un spray au bacta.
— Bonne initiative, Jace, approuva Vanya.
— Merci, Madame, répondit l’homme. Mais nous avons tout de même des problèmes. Sans parler du bruit provoqué par l’affrontement, il se peut que l’ennemi sache que nous sommes ici.
— Ils ont appelé des renforts ?
— Non, Colonel, pas que nous sachions, mais ils devront sans doute faire leur rapport à un moment ou un autre. Et leur réaction – la grenade, l’embuscade... – semblent indiquer qu’ils s’attendaient à cela.
Jagen acquiesça, d’un air grave, et sortit de la pièce sans ajouter un mot de plus. Pris au dépourvu, Vanya et Dallin prirent sa suite et le suivirent dans une pièce annexe. L’endroit était un petit hall d’attente, une pièce d’apparat dont la seule utilité était sa baie en transparacier s’ouvrant sur l’espace.
La silhouette faussement amicale du Champion de Rendili était visible par-delà la vitre. Son immobilité et le manque d’entretien évident dont il avait été l’objet donnaient à l’appareil de la Brigade Stellaire un air de vaisseau fantôme fort peu rassurant. L'immense proue qui donnait son nom à la classe Hammerhead était le seul endroit où l’on pouvait apercevoir un peu de lumière venant des entrailles du croiseur. Cette partie vitale de l’appareil abritait la passerelle de commandement, les principaux systèmes offensifs et les sas d’accès.
Mais aucune rampe visible ne reliait le Champion au Knight’s Blade.
— Ils ne craignent rien, parce que l’accès est impossible… murmura Jagen, consterné, en promenant son regard sur le vaisseau.
— Nous pourrions déployer les rampes du Knight’s Blade, proposa Dallin.
— Il nous faudrait remettre le système en route, répondit Vanya. Et même ainsi, nous n’aurions aucune chance. Ils auraient le choix entre la fuite et d’autres tactiques qui seraient forcément un échec pour nous…
Elle se tourna vers Jagen.
— Colonel, cette partie m’a toujours paru être la plus délicate. Même si la rampe avait été déployée, nous aurions pu facilement être repérés.
— Je crois savoir que nous avons des grappins magnétiques à disposition ? demanda Eripsa en ignorant totalement la remarque.
— Il y en a un stock dans une réserve près d’ici, répondit Vanya, décontenancée.
— Quelle est leur portée ?
— Cent mètres, si tout se passe bien.
Jagen serra les dents. Un plan commençait à naître dans son esprit… Risqué, certes, mais qui représentait désormais leur seule chance.
— Ça fera l’affaire.
Il se détourna de la baie pour faire face à ses deux subalternes.
— Allez chercher suffisamment de grappins pour toute l’équipe, et retrouvez-moi dans la zone de maintenance des moteurs.
— Colonel… balbutia Dallin. Est-ce vraiment ce à quoi je pense ?
— Oh que oui, approuva Jagen avec un sourire carnassier – une façon comme une autre de reprendre confiance en soi. Nous allons passer à l’abordage.
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Messagepar Fabien Lyraud » Ven 15 Aoû 2014 - 19:56   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

J'aime bien. Plein de caméos des personnages des films. Un héros sympathique.
Ce que j'aime moins. Tu en fais un descendant d'un personnage de l'UE et un cousin des Skywalkers. C'est un peu too much je trouve. :)
C'est bien écrit, bien raconté.
J'attends l'apparition de Dooku. Etant donné qu'on a eu droit à Django et à Palpy, une rencontre avec Dooku encore Jedi s'imposerait. Je ne sais pas si tu l'as prévu.
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Messagepar Red Monkey » Ven 15 Aoû 2014 - 19:59   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Fabien Lyraud a écrit:Django


Jango ! Jango ! :o :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 15 Aoû 2014 - 20:18   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour ta lecture et ton comm' ! :jap:

Fabien Lyraud a écrit:Ce que j'aime moins. Tu en fais un descendant d'un personnage de l'UE et un cousin des Skywalkers. C'est un peu too much je trouve. :)


J'avoue... ^^ En fait, pour Revan, il s'agissait à la fois d'un hommage appuyé à ce personnage que j'adore et d'une façon d'expliquer les "pressentiments" de Jagen. Comme pour le lien (lointain, il ne faut pas l'oublier, on parle de 4000 ans de divergence) avec les Skywalkers, cela aura par la suite son importance au niveau scénaristique. ;)

Fabien Lyraud a écrit:J'attends l'apparition de Dooku. Etant donné qu'on a eu droit à Django et à Palpy, une rencontre avec Dooku encore Jedi s'imposerait. Je ne sais pas si tu l'as prévu.


Reste à l'affût, tu seras très bientôt satisfait ! :cute:
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Messagepar Fabien Lyraud » Sam 16 Aoû 2014 - 10:02   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

J'ai une petite idée de qui est vraiment Isak Korta.

Spoiler: Afficher
Maul avant qu'il ne soit l'apprenti de Sidious.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 16 Aoû 2014 - 10:16   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Bien essayé, mais ce n'est pas ça ! Mais effectivement, Isak Corta est un pseudo... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 03 Sep 2014 - 14:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

C'est fou comme trois jours sans Internet peuvent redonner l'inspiration... Et aider à terminer un chapitre. :D

Chapitre 17 - Partie 4

Dans l’espace, personne ne vous entend crier.
Jagen n’eut donc qu’à couper son haut-parleur pour pouvoir insulter en toute tranquillité le tuyau contre lequel il venait de se cogner la tête.
Colonel, que se passe-t-il ? demanda l’un des soldats devant lui, qui venait sans doute de s’apercevoir de la rupture de communication.
Jagen rouvrit son canal.
— Rien de grave, juste… Enfin, ne perdons pas de temps.
Il jeta un dernier regard à l’élément qu’il venait de heurter. C’était une des multiples conduites à la fonction inconnue qui parsemaient les flancs verticaux du Knight’s Blade. Entre le dos et le ventre du gigantesque navire se dressait cette falaise de métal, dont on mesurait rarement la taille fantastique. Plus loin vers la proue, on y trouvait les hangars des navettes et transports ; mais ici, à l’arrière du vaisseau, il n’y avait pas d’ouverture, hormis quelques sas épars.
L’équipe d’intervention empruntait un itinéraire de maintenance balisé pour rejoindre une zone encore plus reculée de la coque. Ils étaient sortis du croiseur par un sas isolé, accessible uniquement depuis les espaces de maintenance du vaisseau, et progressaient en direction des zones de câblage. Il s’agissait en fait d’énormes prises destinées au ravitaillement du vaisseau, que ce soit en air, en carburant, en énergie ou en eau. Le système était réversible, ce qui permettait à deux vaisseaux standards de procéder à des échanges sans avoir besoin d’un quai spécialisé.
En l’occurrence, le Champion de Rendili était relié au Knight’s Blade par quelques-uns de ses câbles. Avant de se lancer à l’abordage du vaisseau, les pirates de la Brigade Stellaire avaient réactivé les systèmes de survie – notamment le recyclage de l’air et la gravité artificielle – au moyen d’une de ces immenses prises reliées directement au cœur du vaisseau. De là où ils étaient, les hommes de la République pouvaient difficilement apercevoir ces câbles branchés quelques dizaines de mètres au-dessus d’eux. Mais les relevés énergétiques offerts par les capteurs des combinaisons ne laissaient aucun doute sur l’intense échange d’énergie qui se déroulait au-dessus d’eux.
Mais ces câbles n’étaient pas ce qui intéressait Jagen. Son regard était tourné vers le Champion de Rendili, espérant y découvrir la clé de leur victoire.
Tinor au colonel Eripsa, vous me recevez ?
La voix du lieutenant tira Jagen de ses rêveries et le ramena à la dure vérité de sa situation actuelle – capitaine d’un vaisseau assailli, meneur d’une équipe d’infiltration coincée dans l’espace.
— Je vous écoute, Mell.
Nous avons neutralisé plusieurs patrouilles, mais ils se sont apparemment aperçus de notre présence. Nous allons nous regrouper autour des centres de commandement et des générateurs. Le capitaine Salussa et le lieutenant Rodan vont tenter de contenir les renforts.
— Les renforts, dites-vous ?
Il pivota brusquement en prenant garde de s’accrocher aux aspérités de la paroi pour ne pas dériver. Le tube qui assurait la communication entre le Champion de Rendili et le Knight’s Blade était à nouveau déployé, et on y distinguait à grand-peine du mouvement.
Jagen ravala un juron.
— Eh bien, de toute façon, on ne peut rien y faire… Mell, tenez le plus longtemps possible. Nous progressons toujours vers notre objectif.
Bien reçu, Colonel. Bon courage.
— À vous aussi, Mell. À vous aussi.
Pressé par l’inquiétude, il fit signe aux autres de reprendre la marche à une cadence plus élevée. C’était un exercice périlleux ; ici, sur la coque, le générateur de survie ne créait qu’un semblant de pesanteur, tout juste assez pour qu’ils ne flottent pas continuellement. Un faux mouvement risquait de les expédier dans le vide aussi sûrement que s’ils y sautaient à pieds joints. Mais les troupes d’assaut de la République connaissaient les exercices en gravité zéro, et Jagen avait lui-même connu quelques expériences de ce genre. Ils arrivèrent bientôt à leur objectif.
Au-dessus d’eux se trouvait une immense valve blindée destinée à l’approvisionnement en carburant du vaisseau. Plusieurs autres orifices de petite taille étaient présents autour, indiquant des sas de maintenance hors d’accès. De l’autre côté du vide béant qui s’ouvrait entre le Knight’s Blade et le Champion de Rendili, le croiseur Hammerhead présentait des caractéristiques fort similaires. Jagen décrocha le grappin magnétique de sa ceinture et invita ses hommes à faire de même.
— Voici notre objectif, annonça-t-il en désignant l’autre paroi.
La conduite de carburant ? demanda avec étonnement l’un des hommes.
— Presque ! Il y a là-bas le sas secondaire du navire.
Comment pouvez-vous en être sûr ? murmura Vanya.
— C’est un système particulier, mis au point par Walex Blissex. Pour un vaisseau à la fois militaire et consulaire, avoir une sortie discrète a ses avantages… Les techniciens ont un code différent pour chaque navire, mais il en existe un autre plus discret, capable de bypasser toutes les sécurités. Voilà notre clé d’entrée.
Vous ne m’avez pas compris, reprit la mandalorienne. Comment être sûr qu’ils n’ont pas changé le code ?
Jagen marqua un temps d’arrêt.
— Hem… Eh bien, il n’y a qu’un seul moyen de le savoir, de toute façon.
Il arma son grappin et visa la coque de l’autre navire. Un bref appui sur la gâchette, et l’objet jaillit du canon, emportant dans son sillage un filin fin mais solide. Enfin, après quelques secondes qui parurent une éternité, le projectile atteint son but. Le bouton-voyant destiné à ranger le dispositif s’éclaira d’une douce lumière orangée.
— Je vais y aller, annonça Jagen. Cette mission est mon idée, et je n’ai pas l’intention de renoncer.
Il tourna légèrement la tête, de façon à voir son équipe – et Vanya au centre de celle-ci. Son côté corellien l’empêchait de partir sur une note aussi pessimiste.
— Qui m’aime me suive ! lança-t-il avec un grand sourire.
Il appuya sur le bouton.
S’il avait fait la même chose sous gravité normale, Jagen aurait sans doute rendu son estomac et perdu ses bras dans la première seconde de la traction vertigineuse qui l’attira vers le Champion de Rendili.
Sans pesanteur pour orienter son corps, la sensation était grisante. Elle lui rappelait les vols en jetpack qu’il avait effectués par le passé. La liberté de mouvement était totale, dans toutes les directions possibles, même s’il était irrémédiablement attiré vers le croiseur Hammerhead en face de lui. C’était une sensation incroyable, inoubliable même, qui lui fit oublier quelques instants durant la dure réalité de sa situation.
Puis ce fut l’arrivée sur la coque du croiseur. Malgré l’absence de gravité, le choc fut rude et Jagen ressentit une vive douleur dans son avant-bras droit, qui le premier avait touché le vaisseau. Mais il se remit rapidement sur pied, s’accrochant tant bien que mal à quelques tuyaux avant d’enclencher ses semelles magnétiques. Le dispositif électronique n’était pas aussi sûr que la gravité, mais il se révélait malgré tout bien utile en cas de faux pas.
— Ici Eripsa, la voie est dégagée, annonça-t-il alors.
Bien reçu, Colonel, répondit Vanya sur la fréquence de l’équipe.
Dans un premier temps, Jagen ne distingua rien dans la direction du Knight’s Blade. Puis apparut un large groupement d’étincelles qui grossirent peu à peu. Dans le noir de l’espace, les harpons magnétiques reflétaient la lumière émise par les feux des deux croiseurs en position stationnaire.
Les grappins se fixèrent à la coque du Champion quelques mètres au-dessus de Jagen, preuve s’il en fallait que ses hommes savaient ce que viser signifiait.
Reportant son attention sur le vide qu’il venait de franchir, il commença à distinguer quelques silhouettes qui approchaient à vitesse constante. Il faisait quelques calculs dans sa tête – la probabilité qu’on remarque un tel mouvement à deux cents mètres de distance, ce qui était plus ou moins la distance entre leur position actuelle et la proue du navire – lorsqu’il remarqua qu’une fois de plus, quelque chose n’allait pas.
Gardez votre cap, Statchson, lança alors la voix de Vanya sur l’intercom.
J’essaie, mais le filin… Attention !
Pétrifié par l’horreur, Jagen ne pouvait que regarder la scène qui se jouait sous ses yeux. Un de ses hommes était parti en vrille pour une raison inconnue, et venait de heurter un autre soldat à la trajectoire rectiligne. Les deux étaient à présent en train de dévier de leur direction initiale et se dirigeaient…
Par les Neuf Enfers…
— Statchson, gardez le contrôle de la situation !
Je… Je n’y arrive pas…
— Vanya, nous pouvons faire quelque chose ?
Je n’arrive pas à arrêter ce grappin suffisamment longtemps pour les attraper, si vous voulez tout savoir !
— Ils se dirigent vers…
Je sais.
La voix de la jeune femme était empreinte d’un mélange de colère brûlante et de résignation glacée. Un cocktail détonnant, qui fit perdre à Jagen ses dernières lueurs d’espoir.
Les deux soldats liés dans une danse de la mort arrivèrent à la hauteur des réacteurs.
S’ils avaient dévié plus tôt, ils auraient sans doute passé la zone de poupe sans encombre et atterri sur la face bâbord du Champion de Rendili ; plus tard, et ils n’auraient jamais atteint le bloc réacteur. Malheureusement pour eux, le filin avait la longueur nécessaire pour les expédier de vie à trépas – après une agonie ardente.
Jagen espéra de tout cœur que ce dernier moment ne serait pas trop long pour les deux pauvres hères.
Ils… Ils ne sont plus, annonça Vanya.
Le colonel se détourna un instant de la contemplation de la zone funeste, surpris qu’il était par ce qu’il entendait.
Des sanglots. Chez Vanya.
Peut-être n’était-elle pas aussi insensible qu’elle se plaisait à le faire croire.
Le maigre soulagement qu’apportait cette constatation ne parvint cependant pas à effacer le chagrin que Jagen éprouvait à présent. Deux morts de plus… Deux morts, dont il était directement responsable ! C’était son idée, après tout, c’était lui qui avait privilégié la capture du Champion, lui qui avait suggéré cette approche, lui qui…
Ce n’est pas votre faute, murmura Vanya sur une fréquence privée.
Ce qui surprit Jagen une fois encore.
— Vous êtes télépathe ?
Je ne me fie qu’à l’expérience. Je vous ai déjà vu réagir ainsi sur Korda.
— Il s’agit de ma mission…
Il s’agit d’une bataille, Colonel, reprit-elle d’une voix plus ferme. Nous sommes en guerre. Nous avons perdu Statchson et Vinder, mais nous ne pouvons pas laisser la tristesse nous envahir. Des hommes meurent en ce moment, et ils seront plus nombreux encore si nous échouons. Ne doutez pas de votre choix, assumez-en seulement les conséquences.
— C’est un peu contradictoire, non ?
Seulement si vous décidez que ça l’est.
Le jeune homme acquiesça. Oui, il y avait une certaine logique dans les propos de la mandalorienne, qui témoignaient clairement d’une expérience des combats qu’il n’avait fait qu’effleurer pour l’heure.
— Vanya, voudriez-vous prendre le commandement à ma place ? Pour le moment au moins ?
Non. D’une, vous seul connaissez vraiment la structure de ces Hammerheads. D’autre part, je ne voudrais pas vous priver d’une telle occasion de grandir un peu et de sortir de la sécurité infantilisante de la Tsad Droten.
— Les Républicains ne trouvent donc aucune grâce à votre égard ? demanda Jagen avec un léger sourire.
Si c’était le cas, je ne serais pas à vos côtés.
Le colonel acquiesça et se tourna vers l’un des hommes qui approchait. Celui-ci tenta tant bien que mal de se mettre au garde-à-vous, mais sa tentative avait un air pathétique qui manqua de faire rire Jagen.
— Oui, soldat Darstin ?
Dallin, Monsieur. Je venais juste aux nouvelles. Devons-nous poursuivre la mission ?
Jagen jeta un bref coup d’œil à Vanya, qui acquiesça.
— Oui. Nous ne pouvons pas perdre cette occasion.
De plus, poursuivit la lieutenante, nous devons à présent nous dépêcher. Il est possible qu’ils aient détecté… une brève poussée d’énergie au niveau du réacteur.
De nouveau ce timbre atténué qui avait tant surpris le colonel. La jeune femme prêchait visiblement des leçons qu’elle n’appliquait pas parfaitement.
Libérant son esprit de toutes ces idées parasites qui l’empêchaient de se concentrer, Jagen s’approcha pas à pas du sas secret.
De l’extérieur, l’illusion était parfaite. Qu’il est pratique de disposer toujours d’un atout dans la manche…
Le colonel s’approcha du clavier masqué et appuya sur l’activateur. Un minuscule écran noir s’illumina alors, avec un texte en lettres blanches sans équivoque.
CODE ?
Jagen se souvenait sans peine de l’amusement qu’il avait ressenti la première fois qu’il avait entendu le mot de passe. Ce n’était pas une référence obscure au Troisième Conflit Alsakan ou le nom d’un chancelier des Croisades Pius Dea, mais ni plus ni moins que la devise du Service d’Information Stratégique, le cœur du dispositif secret de la République !
On peut arrêter un homme, mais les idées ne meurent jamais.
Le sas s’ouvrit dans un léger chuintement rendu audible par l’air qui s’en échappait.
Les idées ne meurent jamais. La République a pu survivre à l’ensemble de ses crises grâce à cette devise. Statchson et Vinder sont morts, mais nous continuons leur mission.
L’ouverture était étroite, et ils ne pouvaient pas tous y tenir ; aussi durent-ils s’y prendre à trois fois. À chaque décompression et pressurisation, Jagen regardait son chrono, avec toujours plus de nervosité ; le processus leur faisait perdre un temps précieux. Enfin, après un moment qui parut infini, le dernier groupe – dont Vanya faisait partie – émergea du sas. Le colonel sortit alors un holoprojecteur de poche et présenta l’image réduite d’un croiseur Hammerhead en tout point similaire au Champion de Rendili.
— Pour l’heure, nous nous trouvons ici, expliqua-t-il en désignant un point sur le bloc réacteur. La salle des machines principale se trouve derrière cette cloison – il montra du pouce le mur derrière lui. Nous allons longer ce couloir pour parvenir à la coursive centrale inférieure. De là, nous aviserons.
Leur progression lui sembla fulgurante, en comparaison du long moment qu’ils avaient mis à entrer dans le vaisseau. Fort heureusement pour les Républicains, ils ne faisaient face à aucun obstacle ; comme ils l’avaient espéré, le vaisseau était pratiquement désert. Ils mirent à peine une minute, sans déroger aux règles de la progression assurée, pour rejoindre le corridor désigné.
— Nous devrions trouver un terminal, suggéra Vanya en arrivant dans la coursive. Avec un peu de chance, nous pourrions accéder aux holocams du navire entier – ce qui nous permettrait de mieux anticiper la résistance que nous aurons à affronter dans les niveaux inférieurs.
— La logique est bonne, admit Jagen.
Il regarda autour de lui. Bien qu’il n’ait pas mis les pieds dans cette section sur le Forte Tête depuis au moins six mois, il ne tarda pas à reconnaître les portes qui s’ouvraient sur le corridor – ainsi que les couloirs annexes qui en partaient.
— Suivez-moi, finit-il par dire.
Il avança jusqu’à l’un des embranchements et remonta la coursive qui arrivait là jusqu’à une porte des plus banales, qui semblait avoir été vulgairement forcée. Sans aucun mal, Jagen écarta les deux panneaux qui barraient l’accès à la salle derrière.
Comme il l’espérait, les pirates de la Brigade Stellaire n’avaient pas eu besoin du terminal de maintenance des droïdes. En vérité, ils ne semblaient pas avoir eu besoin des droïdes non plus, puisqu’un certain nombre d’unités de maintenance et un protocolaire gisaient là, visiblement désactivés depuis un certain temps.
— C’est le Jour de la République avant l’heure… murmura-t-il en souriant.
La chance tournait enfin de leur côté !
— Ce ne sont que des droïdes, rappela Vanya avec une moue dubitative.
— Vous avez un terminal, là-bas, dit-il en désignant le fond de la pièce, et j’ai les droïdes. Plus rien ne peut nous arrêter !
Shab, Colonel, qu’est-ce qui vous prend ?
— Le plus simple pour accéder à la passerelle de commandement sans encombre serait de mettre en place une diversion, et les droïdes peuvent nous y aider, expliqua-t-il. Imaginez qu’on les équipe avec quelques blasters de rab…
— Mauvaise idée, les astromechs n’ont pas de systèmes de visée dignes de ce nom. Et je ne parle pas du protocolaire ; il serait capable de se rendre avant d’avoir tiré.
— D’accord, d’accord ! Mais un sabotage ? Un incident mineur mais suffisamment grave pour envoyer les pirates à l’autre bout du navire ?
— C’est mieux. Encore faut-il trouver l’incident.
— Nous pourrions leur demander de s’attaquer aux systèmes de renouvellement de l’air, suggéra Dallin derrière eux. Grâce à nos combinaisons, nous garderions l’avantage même si les droïdes vont trop loin.
— Bonne idée, Jace, approuva Vanya. Une fuite fera l’affaire.
— Une fuite ? demanda Jagen en pâlissant légèrement. Y-a-t-il besoin d’aller si loin ?
— Vous voulez une diversion, oui ou non ?
Le colonel ne répondit rien. Se battre était une chose, mourir au combat en était une autre, mais tuer des êtres en les exposant au vide revenait à s’abaisser à leur niveau…
Et cela, Jagen n’en avait guère envie. Il frissonna en repensant aux images visionnées pendant son entraînement – et aux autres qu’il avait eu le malheur de voir depuis son entrée dans le service actif.
— Entendu, dit-il finalement. Mais rien de létal, tant que nous pouvons l’éviter.
— Avec un peu de chance, peut-être se rendront-ils en criant grâce dès que nous apparaîtrons sur le pont… déclara la jeune femme avec une voix grinçante.
Jagen soupira. Il y avait peu de chances qu’une solution pacifique soit possible…
Laissant la jeune femme s’atteler à ses manœuvres informatiques, Jagen entreprit de réactiver les droïdes abandonnés, pendant que ses soldats investissaient l’armurerie à deux portes de là. Le matériel, comme ils pouvaient tous le constater, était en bien meilleur état qu’on ne pouvait l’espérer ; ils se trouvaient après tout dans le bloc de poupe du Champion de Rendili, relativement épargné par les Républicains depuis la capture du croiseur.
De l’armurerie, ils ne purent récupérer qu’une douzaine de pistolets de poche, ainsi qu’un petit stock de grenades. Vanya arriva à ce moment-là et en réquisitionna quelques-unes pour son usage personnel, sans trop vouloir s’étendre là-dessus.
Ils disposaient donc à présent de quatorze droïdes en état de marche et préparés pour le combat, commandés par un quinzième, bipède désarmé qui devait servir d’intermédiaire entre les deux groupes. La puissance de feu de cette seconde formation automatisée était dérisoire, mais elle augmenterait la confusion régnant dans l’autre camp – ce qui était, après tout, le but de cette opération.
— Tu as bien compris ? demanda une nouvelle fois Jagen au droïde protocolaire.
— Oui, Monsieur, répondit N-3PO en inclinant légèrement la tête.
C’était un modèle de catégorie 3PO issu des chaînes de production de Cybot Galactica, un droïde de protocole à la coque cuivrée habituellement réservé au service des élites qui séjournaient à bord du croiseur. Il avait montré un certain soulagement à l’idée d’être exempté d’armes, ce qui avait rassuré Jagen dans son choix de ne pas lui en confier.
— Je dois mener mes camarades à la section bâbord des capsules de sauvetage, reprit-il de sa voix métallique, et leur demander de procéder à l’ouverture d’une conduite d’aération sur le vide spatial. Une fois l’opération achevée, je me mets à couvert, ils prennent position et tirent sur tous les êtres vivants qui arrivent, jusqu’à réception du signal d’annulation des ordres.
— C’est cela, en effet, approuva Jagen. Bonne chance.
— Je ne comprends pas ce concept, Monsieur.
Le colonel fut le seul à ne pas rire devant l’absurdité des propos du droïde. Il était plutôt pris d’une soudaine envie de le fracasser contre le premier mur venu.
— C’est sans importance.
Une fois l’étrange convoi de droïdes parti, Jagen se tourna vers ses hommes, en les évaluant du regard. Ce qu’il voyait était encourageant ; malgré les pertes, ils tenaient bon et semblaient prêts pour l’épreuve qui les attendait.
— Nous allons rejoindre la section tribord, expliqua-t-il à la petite assemblée, et rejoindre de là l’infirmerie qui est au niveau supérieur, à l’horizontale de la passerelle de commandement. Nous attendrons le signal de N-3PO pour quitter l’infirmerie et rejoindre la proue, en neutralisant systématiquement toute l’opposition que nous rencontrerons. Des questions ? Non ? Alors, allons-y !
Leur trajet vers les ascenseurs tribord confirma le constat que Jagen avait fait d’emblée : il n’y avait personne dans les niveaux inférieurs. Les Hammerheads NG-2 originels, tels que le Forte Tête, avaient été conçus avec des systèmes d’automatisation extrêmement poussés issus de ceux de la Flotte Katana qui limitaient le besoin d’équipage ; et, même alors, il restait toujours au moins deux techniciens de garde dans le bloc réacteur. Après le désastre qui avait eu lieu quelques mois plus tôt, les contraintes de sécurité avaient été renforcées, quintuplant le personnel nécessaire sur les nouveaux croiseurs. Le Champion de Rendili était de ceux-là, et aurait normalement dû comporter une dizaine d’hommes à ce niveau. Leur absence confirmait le laisser-aller en matière de sécurité des pirates de la Brigade Stellaire, qui pourtant ne laissaient rien au hasard lors de leurs assauts contre la République.
Pour l’heure, cependant, cela ne semblait pas avoir eu d’incidence sur l’état de fonctionnement du navire. Bon, pour la propreté, c’est une autre affaire… constata Jagen en observant les recoins de l’ascenseur qui les emmenait vers le niveau suivant. Son impression se renforça lorsqu’ils pénétrèrent dans l’infirmerie ; des tâches de sang émaillaient les murs, et la plupart des couches étaient sales. Une odeur fétide émanait des lieux.
— Ils ont dû oublier un cadavre quelque part… lança un soldat en sortant de l’ascenseur.
— Mets ton filtre à odeurs !
— Non, je…
— Taisez-vous ! murmura Vanya.
— Dés…
Elle lui fit un signe équivoque qui mit un terme aux excuses. À présent, Jagen entendait lui aussi ce que la jeune femme avait tout de suite repéré : de légers bruits de pas qui semblaient prendre de l’importance.
Génial…
Pourquoi ne pouvaient-ils pas bénéficier de la chance plus de dix minutes d’affilée ?
— Position d’embuscade ! ordonna-t-il à ses hommes en murmurant. Il ne faut pas qu’ils puissent nous voir de l’extérieur !
Ils eurent à peine le temps de se mettre en place avant que la porte ne s’ouvre. Deux hommes de la Brigade Stellaire en portaient un troisième inconscient, avec une plaie béante sur le flanc.
— Quelle infection ! maugréa l’un des pirates en entrant.
— Ne t’plains pas… Au moins, on est à l’abri, pour le moment, répondit l’autre en aidant son camarade à installer le blessé sur l’un des rares lits propres.
De là où ils étaient, il leur aurait fallu se pencher à au moins quarante-cinq degrés pour espérer distinguer un des républicains cachés dans le bloc opératoire. Jagen garda néanmoins son arme au poing, prêt à réagir à toute éventualité.
— Ça canarde autant qu’on l’dit là-bas ?
— Pire que ça. Ils nous ont roulés dans l’épice, j’te l’dis. Y paraît qu’ils ont lancé les capsules vides, rien que pour ça ! Puis… Pop ! Y surgissent de nulle part, et nous barrent l’accès au pont… Des durs, j’te l’dis !
— J’veux bien t’croire !
Derrière Jagen, un bruit de verre brisé se fit entendre.
— T’as entendu ?
Autant pour l’effet de surprise…
Il jeta un rapide regard à Vanya, qui approuva.
Il jaillit du bloc opératoire, blaster au poing.
— Rendez-vous ! ordonna-t-il sans conviction.
Pour toute réponse, il y eut un déchaînement de tirs dans leur direction, suivi par une réponse plus forte encore du côté des Républicains. L’espace d’un instant, le croiseur fut violemment secoué de bout en bout, et le suivant, les deux pirates étaient à terre, criblés d’impacts de blaster.
Jagen était aussi au sol, et serrait les dents pour ne pas hurler de douleur. Un tir avait éraflé son flanc, à deux centimètres à peine de l’endroit où le pirate blessé avait sans doute été touché. Il n’y avait sans doute aucun organe vital de touché ; mais la douleur était telle que cela n’avait que peu d’importance. Les couleurs dansaient dans ses yeux, et il dût les fermer pour ne pas avoir en plus la nausée. Tout son esprit était empli par la douleur – et il avait l’impression qu’elle ne le quitterait plus jamais.
Puis la sensation omniprésente décrût peu à peu, jusqu’à ce que Jagen puisse se concentrer sur quelque chose d’autre.
Une grande douceur.
Il se risqua à ouvrir les yeux.
Vanya était penchée sur lui et appliquait des bandages au bacta sur son flanc meurtri.
— Je comprends mieux pourquoi les Corelliens se fient tant à la chance, dit-elle en le voyant la regarder. Être touché dans l’infirmerie d’un vaisseau qui a visiblement pillé quelques cargaisons de bacta récemment ! Vous auriez pu moins bien tomber !
— J’étais comment ? demanda-t-il avec une grimace.
— Ridiculement courageux. Qu’est-ce qui vous a pris ? Je voulais leur envoyer une grenade aveuglante pour les abattre ensuite !
— Je pensais… Eh bien, que vous aviez compris.
— J’ai compris que vous me donniez l’ordre de les neutraliser !
— Mais vous avez quand même envoyé la grenade, non ?
— Non, répondit-elle, une ombre sur le visage. Si vous pensez à l’explosion que nous avons ressentie, elle ne venait pas d’ici.
— Alors, que… Houmpf !
Sa première tentative pour se relever échoua lamentablement, et il ne parvint à se mettre assis qu’avec l’aide de Vanya.
— Je suis foutu ?
— Nous le sommes peut-être tous…
Elle l’adossa à un mur et alla parler à des soldats qui inspectaient l’équipement à deux pas de là.
Elle en revint avec une grande seringue entre les doigts.
— Je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire, lança Jagen précipitamment en blanchissant à vue d’œil.
— C’est un stim ubese, expliqua-t-elle. Je n'en suis pas fan, mais ça vous permettra de tenir debout sans grimacer pendant quelques heures. Espérons que nous en aurons fini d’ici là, parce que vous risquez d’avoir bien besoin d’une cuve bacta ensuite.
Elle lui enfonça l’aiguille au creux du bras, sans qu’il puisse faire un geste pour l’en empêcher. En temps normal, la sensation lui aurait arraché un bref cri de douleur, mais ce qu’il venait de subir l’avait anesthésié…
Une vague de chaleur emplit peu à peu son corps, chassant pour de bon la douleur, et il put se relever sans vertige quelconque.
— Efficace… murmura-t-il.
— N’est-ce pas ? Alors, arrêtez de vous plaindre.
— Oui, chef !
— Bien dit, puisque je prends le contrôle de l’opération.
— Je croyais que vous n’en vouliez pas.
— Je ne voulais pas vous en décharger alors que vous en étiez capable, corrigea-t-elle. À présent que vous n’êtes plus au maximum de vos capacités, c’est mon rôle de mener cette mission à bien.
Elle désigna le bloc opératoire où ils s’étaient cachés un peu plus tôt.
— Une combinaison de rechange vous y attend. Faites attention, il y a un peu de verre brisé.
— J’avais compris, merci, grogna-t-il.
— Si vous voulez savoir le nom du coupable…
— Allez-y.
— Garthwan. Il ne supportait pas l’odeur des lieux, mais il est aussi allergique aux composants des filtres à air.
Jagen leva les yeux au ciel devant l’absurdité de la situation.
Lorsqu’il ressortit de la pièce, un peu plus frais et surtout de nouveau hermétique, il se dirigea immédiatement vers ses hommes. Sa blessure leur avait fait perdre quelques précieuses minutes, et il ne pouvait pas se permettre de prendre davantage de retard.
— Où sont les autres ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, car il manquait près de la moitié de l’effectif.
— Ils ouvrent la voie, répondit Vanya. Nous avons du nouveau. L’explosion en était bien une, et ce sont vos droïdes qui l’ont provoquée.
— Je ne leur ai pas dit…
— Je sais, je sais ! D’après le bavard cuivré, c’est un astromech qui a touché une conduite de gaz en voulant accéder à celle d’air, mais je pense plutôt qu’il les a convaincus d’agir ainsi pour éviter de s’exposer au feu. Ils sont à couvert pour le moment, mais leurs capteurs indiquent deux douzaines d’hommes à proximité de la section d’évacuation bâbord.
— Deux douzaines… C’est plus que nous…
— Je leur ai demandé de les prendre à revers, histoire de réduire l’écart.
Jagen acquiesça distraitement.
— Nous devons accéder au pont le plus vite possible.
C’était évidemment la meilleure chose à faire, compte tenu de la situation actuelle. Le groupe républicain se remit donc en marche, à une allure soutenue que le colonel suivait sans trop de mal. Vanya était à présent à la tête de l’opération, et prenait son nouveau rôle très à cœur. Déchargé de ses responsabilités, Jagen pouvait se permettre de repenser aux évènements précédents, et à l’étrange comportement de la jeune femme.
Elle me comprend, elle m’observe, elle tient à moi…
Non ! Tout ce qu’elle veut, c’est gagner la bataille pour sauver la vie de Salussa. Si nous échouons à présent, il mourra lorsque les renforts de la Brigade Stellaire arriveront.
Elle aurait très bien pu me laisser mourir un peu plus tôt… Elle n’a pas vraiment d’attachement à la République. Alors, si ce n’est pas par loyauté… Disons, au moins, de l’amitié ?
C’est une mandalorienne. Une tueuse. Tu n’es qu’un moyen pour elle d’atteindre ses objectifs, et tu le sais.
Faux. Il y a… Ce petit quelque chose, unique, entre nous…
Tu te fais des idées.

Le conflit qui faisait rage entre le cœur et l’esprit de Jagen manqua de lui donner un mal de tête carabiné. Visiblement, le stim ubese ne protégeait pas contre les blessures sentimentales.
Ils progressaient toujours, traversant à présent ce qui était jadis les quartiers des invités. Sur le Forte Tête, Jagen avait emprunté une coursive similaire avec le chancelier Kalpana et les amiraux Corona et Willspawn, des siècles plus tôt… Il se souvenait des grandes suites, de leur mobilier luxueux…
Les difficultés commencèrent lorsqu’ils arrivèrent à la hauteur du sas qui reliait le Champion de Rendili au Knight’s Blade. Plusieurs pirates stationnaient là, et réagirent promptement une fois la surprise passée. Fort heureusement, les Républicains ne subirent là aucune autre perte qu’un fusil d’assaut.
Au-delà du hall d’accès se trouvait le pont.
— Ils se sont enfermés, constata Vanya en essayant d’ouvrir la porte. Je pense que vos droïdes ont été trop zélés…
— Maintenant que nous contrôlons le sas, nous pourrions faire venir des renforts…
— Non ! Nous ne pouvons pas encore attendre, Colonel ! Nos amis sur le Knight’s Blade ne tiendront pas indéfiniment…
Elle posa la main sur une des sacoches accrochées à sa ceinture et en sortit une des grenades capturées plus tôt.
— Verrouillez vos casques, leur dit-elle. Jace, faites-moi la courte échelle.
— Avec plaisir…
Elle se hissa sur les épaules du soldat et lui fit signe de se rapprocher d’une des parois.
Jagen comprit alors ce qu’elle avait repéré depuis le début : une petite grille d’aération, qui menait sans doute directement vers le pont.
J’aurai deux mots à dire à Blissex si je m’en sors…
Un court rebond métallique se fit entendre, puis le silence retomba.
Jagen crut tout d’abord que la tentative de Vanya avait échoué, mais un petit sifflement le détourna vite de cette idée.
Le bruit s’amplifia, et sa cause devint manifeste ; de grandes volutes de gaz gris et vert s’échappaient de la bouche d’aération sabotée. Le colonel ignorait ce qu’était cette substance, mais cela ne lui plaisait pas du tout.
De l’autre côté de la porte, des cris atroces commencèrent à jaillir. Cela allait du hurlement strident au râle d’agonie, musique de mort et de douleur qui pétrifia les Républicains.
Tout à coup, la porte s’ouvrit en grand, et d’autres volutes de fumée vinrent s’ajouter à ceux qui tournaient déjà autour d’eux. Un pirate jaillit de ce brouillard en hurlant et en courant, et mourut avant de les avoir tous dépassés.
Moins d’une minute plus tard, tout était fini. Le gaz était retombé, la porte ouverte et l’équipage pirate du Champion de Rendili refroidi.
Les senseurs de la combinaison de Jagen lui indiquèrent que l’air était de nouveau respirable.
— Au nom de la Force, Vanya, qu’avait-vous fait ? s’exclama-t-il dès que son casque fut enlevé.
— Le nécessaire, répondit la jeune femme avec fermeté. Nous sommes en possession du Champion de Rendili.
— Mais… Ce gaz… Ce n’est pas…
— Juste ? Honorable ? Éthique ? demanda-t-elle dans un murmure en se rapprochant, de sorte qu’il soit le seul à pouvoir l’entendre. J’en suis bien consciente. Parfois, il faut se mettre au niveau des adversaires pour pouvoir l’emporter. Je n’en suis pas fière, mais je l’accepte. Ce gaz est du dioxys. C’est une invention neimoïdienne, qui mélange une toxine issue de leurs propres ruches avec du monoxyde de carbone. Les filtres à air de la plupart des vaisseaux modernes savent l’aspirer et le stocker en sécurité – mais généralement trop tard pour que l’équipage s’en sorte. Je me suis servi de mes connaissances, voilà tout. À présent, si vous voulez bien vous presser, nous avons encore du travail…
— Je… Oui, je vous suis.
Elle le mena vers la console de commandement du pont. Jagen ne put s’empêcher de sentir une bouffée de nostalgie en arpentant cette structure familière. L’endroit, ouvert sur l’espace par de vastes baies, était presque similaire à celui du Forte Tête qu’il avait tant apprécié.
La seule différence étant les cadavres à l’expression horrifiée qui jonchaient le sol.
— Dallin, ça se présente comment ?
— Ils n’ont pas eu le temps de verrouiller l’ordinateur, Madame, répondit le jeune concerné. Je viens d’y entrer quelques commandes qui nous garantiront un accès total à l’ensemble des sections du vaisseau.
— Alors, c’est à vous de jouer, Colonel, si vous vous en sentez la force.
Jagen acquiesça lentement et se plaça dans le siège du commandant. À présent, en effet, c’était à lui de jouer.
Et à la Brigade de perdre.
— Vanya, prenez place sur le poste de contrôle des réacteurs… Voilà, celui-ci. Dallin, vérifiez si le sas d’accès est bien verrouillé de notre côté.
— On dirait, mais il ne va pas le rester longtemps ! Je crois qu’on a de la compagnie !
— Quel genre ?
— Une dizaine d’hommes qui remontent le sas déployé par le Champion.
— Paix à leur âme. Vanya, enclenchez les réacteurs subluminiques, décalage horizontal zéro, vertical zéro, avancée de cent quatre-vingt mètres.
Aussitôt, Jagen ressenti la poussée des moteurs du vaisseau. Dans un premier temps, le bras-couloir déployé maintint le Champion sur sa position initiale ; mais malgré sa solidité, le dispositif ne pouvait pas résister aux puissants réacteurs de l’Hammerhead.
Le bras se rompit, entraînant les pirates paniqués qui tentaient d’y échapper dans le vide stellaire.
— Un point pour la République ! s’écria un soldat derrière lui.
— Mais il en reste encore d’autres dans le vaisseau.
— Nous pouvons les contacter, suggéra Vanya.
— Voyons d’abord avec Tinor… Mettez-moi en communication avec lui.
Assez vite, le visage de l’officier en second du Knight’s Blade apparut sur la console de Jagen. Il avait l’air épuisé mais indemne, ce qui rassura le colonel.
Au rapport…
— Quelle est la situation, Lieutenant ?
Je… La situation. Oui. Eh bien, nous les avons repoussés de tous les endroits stratégiques. Ils ont attaqué le réacteur il y a quelques minutes, mais ça n’a pas duré.
— Ils ont sans doute reçu des rapports sur la situation ici…
Ce qui expliquerait bien des choses. Ils se dirigent vers les hangars. Pouvons-nous rallumer les systèmes ?
— Évidemment ! Mais surtout, empêchez-les à tout prix de s’enfuir !
À vos ordres !
— Mell, intervint Vanya, est-ce que Rihad va bien ?
— Qui ça ? demanda Jagen.
Le capitaine Salussa a été légèrement touché, mais il souhaitait vous indiquer que votre plan a été mis en application.
— Excellent. Remerciez-le de ma part, d’accord ?
Bien sûr.
Jagen attendit que le visage de Tinor ait disparu pour se tourner vers la jeune femme.
— Quel plan ?
— Vous allez le découvrir très bientôt. Je me doutais de leur réaction une fois que nous serions en possession du Champion.
— Vous m’en direz tant…
Elle fit quelque pas pour s’éloigner, mais Jagen n’en avait pas terminé.
— Rihad ?
— Vous m’appelez bien Vanya, non ? répondit-elle avec plus d’agacement qu’il ne l’aurait espéré.
— C’est votre supérieur hiérarchique…
— Et un très bon ami.
Sans ajouter un mot, elle poursuivit son chemin, laissant Jagen seul avec ses pensées – pas franchement agréables.
Il étudiait le contenu de l’ordinateur de bord lorsque de nouveaux signaux apparurent sur l’écran.
De très nombreux signaux.
— Quoi, encore…
— Ce sont les nôtres, constata Dallin, qui s’était rapproché. Nos chasseurs.
— Mais ce sont les hommes de la Brigade Stellaire qui les pilotent, ajouta Vanya.
— Génial, maugréa Jagen.
— Ne vous inquiétez pas, j’ai fait transférer toute la puissance sur les boucliers.
Il y avait pourtant de quoi avoir peur. Les escadrons ne pouvaient pas faire grand-chose contre la coque du Knight’s Blade, mais le Champion risquait de subir des dégâts critiques. Et il y avait déjà une brèche, grâce aux droïdes…
Alors qu’il songeait aux ordres à donner, le ciel s’illumina de mille éclats.
Puis les lumières se dissipèrent, laissant le vide reprendre sa place.
— Boum, dit une voix derrière lui.
Jagen se retourna si brusquement que son flanc meurtri lui envoya une vive douleur, malgré les stims.
— Vous… C’était ça, votre plan ?
— Je crains qu’il ne faille commander de nouveaux chasseurs, Colonel, déclara Vanya d’un air impassible.


* *
*


Quelques chiffres :
- C'est la partie la plus longue que j'aie publié pour l'heure, avec vingt pages.
- Avec ces vingt pages, on dépasse les trois cents pour l'ensemble du livre.
- Et avec ce chapitre, on dépasse les deux cents heures d'édition pour tout le document de travail. :transpire:

Voilà, j'espère que ça vous a plu !
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Messagepar Yorkman » Dim 07 Sep 2014 - 19:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Bon alors j'ai rattrapé tout mon retard et je n'ai pas été déçu! C'est vraiment l'une des meilleures fictions du forum.

Mais la fin de ton post me laisse perplexe : c'est la fin du Tome 1 ? ça veut dire qu'on aura pas la suite avant longtemps ? :(
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 07 Sep 2014 - 19:18   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Non, non, je faisais juste référence à ma description de la bataille. Ne t'inquiète pas, il reste quelques chapitres. :transpire:

Sinon, merci pour ta lecture et ton comm' ! :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 11 Sep 2014 - 11:21   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Chapitre 18
 
« Nous n’avons aucune nouvelle du Champion de Rendili. Faute de mieux, nous devons estimer qu’il a été détruit corps et bien. Cette perte est un coup dur pour nous et une grande victoire pour l’ennemi, mais cela ne doit pas abattre notre moral. J’ai de grands projets pour notre organisation, et ils prendront bientôt effet. Faites-moi confiance. »
 
Isak Corta, dans un message adressé aux autres chefs de la Brigade Stellaire.
 
Base Centrale des Forces Armées de la République, Centax, quatre cent quarante-trois jours AK.
 
— Un mois.
Jagen prononça ces deux mots comme un juge le ferait pour une sentence. Et c’en est une.
Une sentence de mort pour la Brigade Stellaire.
Il ne quitta pas du regard la grande ouverture devant laquelle il se tenait. Depuis son bureau, situé dans la partie supérieure de la tour centrale du complexe de Centax – l’une des rares parties de la base flambant neuve à être pressurisée –, il pouvait observer à la fois le splendide panorama qu’offrait Coruscant dans le lointain et le sol même de la lune, ainsi que les bâtiments qui se trouvaient dans cette zone. À une centaine de mètres à peine en contrebas, une gigantesque baie de hangar horizontale s’ouvrait sur un quai de maintenance de taille moyenne, le premier en service de la nouvelle installation. Comme son nom l’indiquait, cette structure était habituellement destinée aux vaisseaux abîmés ; pourtant, le vaisseau qui y trônait à présent était en plutôt bon état, mis à part quelques arrangements hétéroclites hérités de sa courte carrière au service de la piraterie.
— Pourquoi un tel délai ? demanda dans son dos l’amiral Willspawn d’un air intéressé.
Le colonel se retourna pour faire face à ses invités. Le Commandeur Suprême était assis de l’autre côté de la table de conférence, en compagnie du Chancelier Kalpana. Tous deux avaient bien changé depuis la dernière fois que Jagen les avait vus. Le chef de la République, usé avant l’heure par ses fonctions exigeantes, s’était vu infliger par le temps quelques rides supplémentaires qui lui donnaient un air de sage vieillard, toujours vigoureux mais plus las qu’avant. Pourtant, cette évolution n’était rien comparée à celle de Willspawn, qui s’était réellement métamorphosé en quelques mois. Ses cheveux étaient désormais coupés court, et son visage, rasé à la perfection, ne laissait plus apparaître qu’une fine moustache de la même blondeur et un bouc court sur le menton. Il avait revêtu un uniforme gris sombre, à la coupe assez semblable à celui des officiers du groupe de Jagen, la couleur exceptée, puisque le colonel avait privilégié un haut bleu sombre accompagné d’une pantalon gris-beige. Willspawn semblait sevré, à présent ; son regard avait en tout cas perdu un peu de sa folie initiale, pour gagner en sévérité. Ce n’était plus le même homme.
Jagen se demandait ce qui avait bien pu arriver à l’amiral, qui s’arrangeait à présent pour entretenir des relations cordiales avec lui. La disparition d’un ou d’une proche ? Un rappel à l’ordre ? Une soudaine prise de conscience ?
Quoi qu’il en soit, il préférait mille fois ce nouveau Willspawn à l’ancien.
— J’ai tenté de déterminer la date idéale en partant de deux critères, expliqua Jagen aux deux hommes. Tout d’abord, il faut que la Brigade Stellaire croie que le Champion de Rendili a été détruit ou perdu, ce qui impose de ne pas intervenir tout de suite. Ensuite, il ne faut pas que sa capture s’évente, ce qui finira inévitablement par arriver. Pour l’heure, le vaisseau qui se trouve dans mes docks est identifié comme étant le Forte Tête. Mais un jour ou l’autre, son nom véritable ressurgira, et à ce moment-là nous aurons perdu une chance de les arrêter pour de bon.
Il regarda plus précisément Willspawn.
— Vous et moi avons détruit trois de leurs neuf chefs ; j’ai capturé Fierruj et tué Hagas, et vous vous êtes chargé de Hassius Stafjorn sur Kevalon IV. Il en reste six, que nous traquons depuis des mois sans succès. Je pense qu’ils sont en sécurité sur Korsterck – ou Lok, puisque nous savons à présent que ce sont les deux mêmes planètes. Je pense que dans un mois, leur surveillance sera suffisamment relâchée pour que nous puissions les détruire par surprise… Une bonne fois pour toutes.
— Le temps presse, approuva Kalpana.
— Et mes estimations correspondent aux vôtres, Colonel, indiqua Willspawn avec un signe de tête.
Il se leva et fit quelques pas vers la carte holographique de la galaxie que Jagen avait fait installer dans une alcôve du bureau.
— Depuis la capture de Fierruj, nous recoupons toutes les informations qu’il nous a données avec celles de nos services de renseignement. Nous avions ainsi déterminé, grâce au témoignage de prisonniers libérés, qu’il s’agissait bel et bien d’une planète désertique, habitable mais éloignée des routes commerciales habituelles, ce qui expliquait que la localisation de la base n’ait pas encore fuité. Nous penchions pour la quatrième planète du système Cauld, mais Lok correspond également, ce qui renforce mon approbation.
Il revint lentement vers le Chancelier.
— En outre, nous avons intercepté un message du dénommé Isak Corta.
— Quand ? demanda immédiatement Jagen.
— Il y a trois jours, mais mes experts ne sont parvenus à le décrypter qu’il y a cinq heures à peine. Corta veut rassembler les chefs de la Brigade Stellaire sur Lok pour décider de la conduite à tenir. Il veut intensifier la guerre, et il semble confiant.
Une douleur s’éveilla dans le flanc de Jagen. Malgré les trois jours passés en cuve bacta, sa blessure n’était pas totalement guérie, et l’idée d’une phase plus brutale encore du conflit réveillait de vieilles appréhensions.
— Nous devons à tout prix éviter cela.
— J’ignore encore ce qui met Corta de si bonne humeur… avoua Willspawn d’un air songeur. Mais même si mes hommes ne parviennent pas à le découvrir, nous devons attaquer. Dans vingt-sept jours, ils seront rassemblés sur Lok. C’est une occasion que nous ne pouvons pas rater.
— Je suis d’accord, approuva Kalpana en se levant lui aussi. Il faut malheureusement que je prenne congé ; les obligations du Sénat… Mais avant, je tiens à être clair. Messieurs, vous avez carte blanche pour agir. Détruisez cette menace à tout prix. Et, comme disent les Jedi, que la Force soit avec vous.
Serrant la main de Willspawn puis de Jagen, il s’éloigna et sortit de la pièce.
— Je vais m’atteler à la mise au point d’un plan, déclara le jeune homme avec enthousiasme. À moins… Que vous ne vouliez vous en charger vous-même, Amiral ?
— Sans façon, merci. Ce qui me fait penser… Peut-être vous souvenez-vous de notre conversation, lors du Jour de la République.
 Jagen se sentit soudainement mal à l’aise.
— Oui, en effet.
— Le Chancelier se sent d’humeur très militaire, ces temps-ci… Et je dois avouer que cela m’impressionne. J’ai toujours pensé que Kalpana voulait imposer sa volonté à l’armée pour renforcer son image, à la manière de Darus et de ses stations orbitales, de Frix et de son amour des arts… Peut-être me suis-je trompé. Et sur lui, et sur vous.
— J’en suis ravi.
— Au cours des derniers mois, nous avons tous été soumis à rude épreuve. Le Sénat se plaint de la lenteur des progrès, mais il ne peut rester insensible à ce que nous avons vécu. Bientôt, nous leur prouverons notre compétence.
— Certains en sont déjà convaincus. Le sénateur Tarkin…
— …Est un ambitieux, coupa Willspawn. Il peut être utile pour notre cause, mais n’oubliez jamais que c’est un simple politicien. Il sert ses intérêts personnels, et il se trouve qu’ils coïncident pour l’heure avec les nôtres. Mais si demain le peuple se prononce en faveur d’une démilitarisation totale de la République, soyez assuré qu’il sera le premier à confisquer nos blasters.
— Je vois. Mais… Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est convainquant. Dans ses propos, et dans ses actes… Cette Force de Sécurité des Confins Ouest qu’il est en train de créer…
Une ombre passa sur le visage de Willspawn.
— S’il venait à trahir, il serait difficile à arrêter.
— Trahir ! Je n’ai jamais dit que…
— La première leçon qu’un officier doit retenir, Eripsa, c’est d’être prêt à tout. Parce que de tels actes se sont déjà produits, et surviendront encore.
— Oui, Amiral.
— Bien. Je… Ah, les voilà.
Jagen tourna son regard vers l’endroit que regardait Willspawn, au-delà de la baie vitrée. Une formation de croiseurs consulaires armés quittait Coruscant en direction de la Voie Hydienne.
— Il s’agit de vos forces ? demanda le jeune homme.
— Effectivement. Mais pour le moment, elles sont sous les ordres du Conseil Jedi.
— Je me souviens que vous les avez traités d’illuminés.
— J’ai mes raisons, et, pour certains d’entre eux, c’est sans doute vrai. Mais il y en a d’autres… Des êtres avisés. Peut-être pourrons-nous les avoir à nos côtés pour la bataille de Lok.
— Je l’espère.
— Celui qui est venu me voir ce matin a été d’une grande clarté dans ses propos. Et d’un calme admirable ! Personnellement, si je devais partir combattre les Mandaloriens, je me ferais plus de soucis que lui…
Le cœur de Jagen manqua quelques battements, et il lui fallut s’appuyer sur le dossier d’un siège pour tenir debout. Willspawn le regarda d’un air inquiet.
— Vous allez bien, Eripsa ?
— Les… Les Mandaloriens… Ils vont combattre les Mandaloriens…
— Oui, c’est ce que j’ai dit. Le gouverneur de Galidraan a demandé l’assistance du Conseil contre des mercenaires mandaloriens apparemment engagés par des mercenaires politiques. Apparemment, le chef des voyous, Feet, est activement recherché.
— Fett. C’est Jango Fett…
— Si vous le dites, soupira Willspawn en levant les yeux au ciel.
Jagen prit son courage à deux mains et retrouva le contrôle total sur lui-même.
— Amiral, ils vont commettre une grave erreur. Fett est un allié de la République, et l’homme à qui nous devons la capture de Fierruj.
Willspawn regarda fixement Jagen, les yeux dans les yeux.
— Vous êtes sûr de ce que vous dites ?
— Certain.
L’amiral pinça les lèvres et jeta un dernier coup d’œil en direction de la Flotte.
Elle avait déjà disparu dans l’hyperespace.
— J’espère pour vous que le Knight’s Blade est prêt au départ. 
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Messagepar Yorkman » Jeu 11 Sep 2014 - 15:56   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:Feet


Jagen Eripsa a écrit:Jagen prit son courage à demain


On fatigue ? :roll:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 11 Sep 2014 - 16:03   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Pour le "demain", oui. Pour l'autre, c'est fait exprès. :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 18 Sep 2014 - 11:45   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

La suite !

Chapitre 18 - Partie 2

— Non, Mell, c’est vous qui allez m’écouter ! Je me fiche du protocole de sortie d’hyperespace, vous comprenez ?
Jagen parlait tellement fort que les personnes qu’il croisait – à cet instant, il s’agissait de deux humains, d’un duro et d’un twi’lek qui étaient tous en tenue de mécaniciens, ce qui était courant dans cette partie du vaisseau proche des hangars – se retournaient dans sa direction. En temps normal, il aurait respecté les convenances.
Mais la situation n’était en aucun cas normale, et il ne pouvait pas se permettre de perdre la moindre seconde.
— Monsieur, reprit Tinor d’une voix où laissait poindre un léger agacement, même si nous passions à travers ces mesures – qui, je le répète, ont pour but la sécurité du navire et de son équipage –, nous n’avons pas le moindre vaisseau à disposition…
Le colonel stoppa si brusquement son avancée qu’un gran qui le suivait faillit le percuter.
— Vous pouvez répéter ?
— Nous n’avons pas un seul chasseur armé à bord. Le raid des pirates…
— Vous voulez dire que vous n’avez pas pris la peine d’en faire parvenir de nouveaux ? coupa Jagen, dont la tension montait de seconde en seconde.
— Bien sûr que si, mais les services d’intendance n’ont tout simplement pas eu le temps de…
— Une seconde, coupa une nouvelle fois le jeune homme. Vous avez dit qu’il n’y avait pas de chasseur armé. Qu’avons-nous d’autre ?
— Un Z-95 d’entraînement. Mais il est hors de question que…
— C’est moi qui donne les ordres, ici, rappela Jagen. Il est dans quel hangar ?
— Le numéro 6, Monsieur.
De tête, Jagen visualisa le plan du vaisseau. Le Hangar 6 était à tribord – où il se trouvait à présent – à deux cents mètres de lui vers la proue.
— Parfait, dit-il alors. Faites-le préparer, et nous procéderons comme je vous l’ai dit.
— Monsieur, si vous prenez un appareil de ce genre, vous n’avez que très peu de chances de parvenir au sol en cas d’intervention ennemie.
— Mell, vous travaillez avec un Corellien. Et vous savez ce qu’on dit : les Corelliens rient au nez des probabilités. Nous sommes meilleurs que des chiffres.
— Ce n’est pas une question de chiffres ! Ils vont vous abattre comme un rat-womp !
— Dans ce cas, je ferai en sorte d’être le rat-womp le plus rapide depuis la création de la République !
— Je ne plaisante pas.
La réponse fusa de la bouche de Jagen avant même qu’il n’y ait réfléchi.
— Je sais, Mell. Je m’en doute bien. Vous ne plaisantez jamais, contrairement à moi. Seulement, là, je suis très sérieux. Je veux éviter une catastrophe qui toucherait aussi bien les Mandaloriens que les Jedi et la République. J’ai une autorisation de l’amiral Willspawn en personne. Si vous contrevenez une nouvelle fois à mes ordres, je vous ferai passer en conseil de guerre. Ai-je été clair ?
La voix qu’il entendit alors était profondément dépitée.
— Oui, Monsieur. Votre appareil vous attend. Nous serons dans le système Galidraan dans dix-sept minutes. Ici Tinor, terminé.
Satisfait, Jagen se dirigea à grands pas vers le Hangar Six. Lorsqu’il y entra, l’impression de vide qui y régnait le choqua. De dimensions standards, il ne comportait qu’un unique chasseur, celui que Jagen allait emprunter. Le Z-95 reposait au centre de la pièce, avec autour plusieurs techniciens et des droïdes astromécanos. La présence de ces derniers surprit Jagen, puisque le chasseur d’entraînement ne comportait pas d’emplacement pour les accueillir. Ses modifications lui permettaient toutefois de disposer de deux places ; une pour l’instructeur et l’autre pour l’élève.
En le voyant arriver, l’un des techniciens releva la tête, et Jagen le reconnut avec surprise.
— Kol’yan ! s’exclama-t-il en se dirigeant en direction du twi’lek au lekku manquant. Que faites-vous là ? Vous n’êtes plus sur le Forte Tête ?
— Je suis aussi content de vous revoir, Colonel, répondit le technicien en serrant la main que lui tendait Jagen. Ne vous inquiétez pas, je suis toujours sous les ordres de Galieet… Enfin, du capitaine Hurieegh. Mais j’étais en mission exceptionnelle sur le Knight’s Blade lorsque vous avez lancé la procédure d’urgence. Du coup, j’ai décidé de me rendre utile. Il paraît que c’est en rapport avec nos amis de Korda ?
— C’est exact, confirma Jagen. Ils sont dans une fâcheuse posture…
— Bon courage, dans ce cas, dit le twi’lek avec une tristesse évidente. Nous leur devons beaucoup.
— C’est aussi mon avis. Donc, vous avez préparé le Z-95 ?
— Le plein est fait, et vous avez même reçu cette tenue polaire, dit-il en désignant un paquet standardisé posé à côté de l’appareil. Il paraît que c’est assez frisquet, là-bas…
— Merci, répondit le colonel.
En y regardant de plus près, il s’aperçut qu’un deuxième colis se trouvait là. Il s’apprêtait à demander à qui il était destiné quand le bruit du sas du hangar le fit se retourner dans cette direction.
Vanya Cadera se dirigeait vers lui en dégageant autant de vitalité et de fureur qu’une tempête ionique.
— Qu’est-ce que vous faites ici ? demanda Jagen, en colère. Vous êtes affectée à la passerelle de commandement, pas aux hangars !
— Je suis affectée à la sécurité du vaisseau, corrigea la jeune femme. Et que cela vous plaise ou non, cela signifie que je peux me trouver ici.
— Je n’apprécie pas ce ton, déclara le colonel.
— Je suis aussi mandalorienne, et si cela peut aider mon peuple, je suis prête à démissionner. Cela vous rassure-t-il sur mes intentions ?
— Je n’en ai jamais douté.
— Ce n’est pas le cas de votre petite amie. Le caporal Rodan a essayé de me cacher l’information.
— Syal n’est pas ma petite amie.
— Je m’en fiche totalement, répondit-elle avec un mépris affiché qui démentait ses propos.
Jagen eût un léger sourire, vite interrompu par l’arrivée du capitaine Salussa, qui suivait la même approche que Vanya.
— Oui ? demanda-t-il d’une voix glaciale à l’officier qui approchait.
— Je viens aux nouvelles, Monsieur, répondit l’homme. Faut-il préparer les troupes présentes à bord ?
— Il pourrait y avoir quelques coups rudes très bientôt, admit Jagen à regret. Tenez-vous prêt à toute éventualité.
Il enfila par-dessus son uniforme la veste thermique et le pantalon adapté, Vanya faisant de même à l’écart. Une fois habillé, il grimpa dans le chasseur à la place du pilote, laissant à la jeune femme celle de l’instructeur.
— Nous allons dépressuriser le hangar avant la sortie d’hyperespace, afin de faciliter le décollage, expliqua Jagen à tous ceux qui attendaient en contrebas de l’appareil. Réfugiez-vous tous derrière les sas blindés et attendez les ordres du pont pour agir !
Puis il ferma la verrière du chasseur, Vanya s’étant à son tour faufilée dans le cockpit. Pas un son ne troublait la quiétude qui régnait à l’intérieur de l’appareil ; les voyants étaient éteints et les pilotes silencieux, le regard fixé sur leurs chronomètres respectifs.
Une minute avant la sortie d’hyperespace, Jagen reconnecta le générateur. L’engin s’activa dans un vrombissement assourdissant qui s’atténuait à mesure que l’air du hangar était aspiré par des pompes destinées à ce genre de procédure de dépressurisation. Quand il n’entendit plus rien venant de l’extérieur, le colonel activa le haut-parleur virtuel, qui permettait de synthétiser les sons manquants et de renforcer par la même occasion l’immersion du pilote dans sa tâche.
Le premier bruit qu’il distingua fut un grincement lourd, celui de la porte blindée du hangar qui s’ouvrait sur l’hyperespace. Le tourbillon d’étoiles et de lumière avait un côté hypnotique, et de nombreuses personnes ne le supportaient pas. Jagen, au contraire, appréciait ce spectacle unique en son genre, lui trouvant un côté poétique qui était l’un des attraits de l’espace.
Le mouvement parut un instant se ralentir, puis s’interrompit totalement pour laisser place au noir de l’espace, à peine agrémenté de quelques astres lointains. Jagen vérifia ses moteurs, et, rassuré par leur niveau de chauffe, il lança son chasseur dans l’espace. S’éloignant du Knight’s Blade, qui se tenait entre Galidraan et lui, il contacta le pont du destroyer.
— Mell, vous avez des infos ?
— Un bon nombre, oui. Le palais du gouverneur de Galidraan nous envoie un message d’accueil – automatisé, je suppose. Ah, et des traces de carburant Telklon-64 semblable à celui utilisé par les CR-20 ont été repérées non loin de nous. Ils sont déjà arrivés, je le crains.
— Nous ferons avec, soupira Jagen. Envoyez-moi mon itinéraire supposé et essayez de faire parvenir un message à nos collègues au sol, je me charge du reste.
— Bien reçu. Bonne chance.
Il a l’air d’avoir revu sa position, constata le colonel avec satisfaction. Tant mieux. Je n’aimerais pas avoir à me séparer d’un élément de qualité comme lui.
— Vanya, vous avez la trajectoire ? demanda Jagen en se retournant pour tenter d’apercevoir sa coéquipière.
— Oui, Colonel, répondit-elle sans quitter des yeux son écran. Suivez le cap G-Aurek-Delta, nous devrions les repérer assez vite.
Jagen obéit sans tarder et fit plonger le Z-95 sous le Knight’s Blade, en direction de la planète aux reflets pâles. Galidraan connaissait quelques zones tempérées, mais la majorité des terres émergées de la planète restaient soumises à des températures extrêmement froides. Et la situation ne s’arrangeait pas avec l’hiver planétaire, qui connaissait à ce moment-même son plus rude moment.
L’atmosphère franchie, ils survolèrent des landes blanches et des forêts enneigées d’une vive beauté, à la recherche de la zone qui avait servi de piste aux CR-20 des Jedi. Il repéra bien vite les vaisseaux sur ses écrans ; mais il n’avait même pas besoin de lire les données.
En harmonie avec son vaisseau, rassuré par la présence de Vanya à ses côtés, Jagen sentit quelque chose de nouveau en lui. La perception qu’il avait de son environnement était décuplée, et il savait quoi faire avant même que ses capteurs le lui indiquent. Il percevait un groupe de Jedi, avançant sous le couvert des arbres vers le nord. Sachant pertinemment qu’il trouverait dans cette direction le campement de ses amis, il mit les pleins gaz, ignorant au passage les protestations de son équipière. Il se sentait… On ne peut mieux.
C’est donc cela, la Force. Un nouvel éveil, un autre monde…
La sensation était des plus agréables, mais il y avait plus que ces bénéfices dans tout cela. Il sentait également que d’autres volontés étaient à l’œuvre, et cela ne lui plaisait pas du tout. Cette idée du refus d’être manipulé par des forces « supérieures » lui emplit l’esprit…
Et la connexion disparut.
Elle avait néanmoins rempli son office. Jagen n’eut qu’à peine le temps de constater ce changement, puisqu’il repéra aussitôt le camp mandalorien, qui ressemblait de façon assez surprenante à celui qu’ils avaient érigé sur Korda VI quelques mois plus tôt. Situé dans une carrière, il semblait assez fort pour résister aux bêtes sauvages et aux locaux, mais totalement inefficace face à une bande de Jedi.
— Il faut que nous nous posions, ordonna-t-il à Vanya.
— Impossible ! répondit-elle. Il n’y a pas assez de place, ni au campement, ni à côté, avec ces arbres…
— Il doit y avoir une clairière ! Quelque part !
— Oui, à deux kilomètres, mais…
— Alors, éjectons-nous !
C’était autant par agacement que par plaisanterie qu’il avait dit cela. Mais lorsqu’il sentit une brusque pression sous son siège, Jagen découvrit que cela n’avait pas été compris comme tel.
Toujours assis sur son siège, Jagen changea brusquement de direction de vol. Il vit devant lui le Z-95 perdre de l’altitude, pour finalement s’abîmer dans les arbres, qu’il embrasa en touchant le sol.
Commença alors la chute. Atténuée par les répulseurs du siège, elle fut toutefois assez forte pour provoquer quelques douleurs. Une fois dans la neige, il se releva en grommelant, Vanya à ses côtés.
— Je disais ça pour rire… dit-il d’un air bougon.
— Si vous voulez mon avis, ce n’est pas le moment, répondit sèchement la jeune femme. Venez, c’est par ici.
Elle avait déjà dessanglé son harnais, et Jagen dut courir pour la rattraper. Il ne s’arrêta pas une fois à sa hauteur, puisque la jeune femme se mit à l’imiter.
Lorsqu’il émergea sur un aplomb surplombant la bordure de la carrière, il vit un groupe d’hommes et de femmes encapuchonnés à sa gauche. Pendant un instant aussi bref que douloureux, il crut avoir échoué ; mais celui qui semblait être le chef des assaillants s’avança vers les commandos situés à la droite de Jagen. Il parla d’une voix forte et grave, pleine de noblesse et de dédain.
— Mandaloriens, je suis Maître Dooku. Vous êtes accusés de meurtres. Rendez-vous et vous aurez droit à un traitement équitable.
Une jeune femme prit place à ses côtés et poursuivit :
— Mais résistez, et nous ferons justice sur-le-champ !
L’esprit de Jagen tournait à la vitesse de la lumière. Il n’est peut-être pas trop tard, ils ne m’ont pas repéré…
Et, soudain, la Force lui souffla ce qu’il fallait faire.
Fermant les yeux, il bondit de son abri et retomba aux pieds du maître Jedi qui avait parlé.
— STOP ! hurla-t-il d’une voix forte. ARRÊTEZ TOUT !
C’était autant un commandement qu’une supplication, et il espérait bien que les deux camps le comprendraient ainsi.
Le bourdonnement de lames qu’on activait et de blasters que l’on chargeait lui retira tout espoir. Décidant que la situation ne pouvait plus empirer, il se décida à ouvrir les yeux.
D’un côté, il aperçut les Mandaloriens, leurs fusils pointés vers lui, prêts à le transformer en carbone poussiéreux à la moindre incartade. De l’autre, une trentaine de Jedi avaient dressé leurs sabres lasers vers lui. L’une des lames – celle de la jeune femme qui avait parlé après Dooku – était à moins de trois centimètres de sa trachée. Il déglutit.
Mais son cœur recommença à battre lorsqu’il vit les Mandaloriens abaisser leurs armes. Les Jedi – à l’exception de la jeune femme – firent de même, et le maître s’avança vers lui.
— Eh bien… Si je m’attendais… Un militaire de la République, sur Galidraan, soutenant les Mandaloriens !
— Un officier, apparemment, remarqua la jeune Jedi.
— Effectivement, Komari. Et je sais lequel. Mace m’a beaucoup parlé de vous, colonel Eripsa.
Dooku le toisa.
— Un point de rupture, vraiment… dit-il d’un air pensif.
— Euh… Il a dit quelque chose comme ça, effectivement, répondit prudemment Jagen.
— Mais cela n’explique pas votre présence ici.
Un bruit de pas écrasant la neige se fit entendre. Jango.
— Cet homme est notre ami, Jedi, annonça le Mand’alor. Il sait que nous ne tuons pas sans raison.
— C’est vrai, ajouta une autre voix derrière Jagen.
Vanya. Dans la précipitation, il avait oublié la présence de la jeune femme.
— Vous êtes très présomptueux, ajouta-t-elle en direction de Dooku. Sur quelle base accusez-vous mon peuple ?
— C’est le résultat d’une plainte de M. le Gouverneur, répondit le Jedi d’une voix posée. Validée par le Conseil de Sécurité… Et le Conseil Jedi.
— Et depuis quand ces deux organismes sont-ils omniscients ?
Jagen comprit qu’il avait visé juste.
— Ce serait bien la première fois, murmura Dooku si bas que Jagen fut le seul à entendre.
— Les Mandaloriens ont montré plusieurs fois leur soutien à la République dans notre combat contre les esclavagistes de la Bordure. Sans eux, le sénateur Valorum serait mort sur Korda, ainsi que tous les membres de mon équipage et moi-même. C’est également grâce à nos amis que la mission d’Opah Settis a pu être menée à bien.
— Intéressant… admit le maître Jedi. Les idéalistes commenoréens ?
— C’est à Jango que revient cette invention pitoyable.
— Voilà de nouvelles données qui méritent qu’on y prête attention.
Il se tourna vers le Mand’alor, toujours debout en posture de défiance.
— Il semblerait que nous ayons été abusés.
— Nous sommes deux dans ce cas, approuva Jango. Le gouverneur s’est joué de nous tous. Il nous a engagés pour éliminer des terroristes – et les a transformés en militants pacifiques. Il devait nous livrer les Death Watch, et il nous a vendus à la République.
— C’est un acte de sédition, rien de moins.
— Je suis d’accord pour qu’on aille tous s’occuper de lui, lança Jagen, nerveux, mais, s’il vous plaît, Maître Dooku, pourriez-vous demander à votre padawan de bien vouloir éloigner son sabre de ma gorge.
Dooku fit un signe de la main, et la dénommée Komari rengaina son arme, imitée en cela par les autres Jedi.
— Merci, répondit le colonel, soulagé.
Vanya s’approcha pour l’aider à se relever.
— Vous avez réussi à désarmer l’affrontement in extremis, lui chuchota-t-elle dans l’oreille.
— Vous savez ce qu’on dit sur les Corelliens ? Là où ils vont, tout le monde s’entend pour leur taper dessus ensemble. C’est dans notre nature… 
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Messagepar Yorkman » Jeu 18 Sep 2014 - 12:08   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

ça fait du beau monde tout ça :)

Par contre tu enchaînes les intrigues sans vraiment les lier entre elles, et j'ai l'impression que pour l'instant cette histoire n'a pas vraiment de fil directeur...enfin, c'est l'impression que j'en ai.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 18 Sep 2014 - 12:20   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

Yorkman a écrit:Par contre tu enchaînes les intrigues sans vraiment les lier entre elles, et j'ai l'impression que pour l'instant cette histoire n'a pas vraiment de fil directeur...enfin, c'est l'impression que j'en ai.


Ce chapitre est directement issu de la première version de l'histoire, qui, elle, n'avait vraiment aucun autre fil directeur que l'ascension de Jagen au poste d'amiral... Et encore, les deux derniers chapitres - que j'ai retirés de cette version - se déroulaient onze ans plus tard.

Cette fois-ci, néanmoins, il existe un fil directeur. C'est une part de l'intrigue mandalorienne, autour de l'amitié qui naît entre Jagen et Jango, et de l'intrigue de la Brigade Stellaire ; les Death Watch, qui étaient déjà le prétexte de la venue de Jango sur Opah Settis, sont des soutiens de la Brigade Stellaire ! Et Jagen s'est donné un mois pour éradiquer cette menace. ;)

Et, dans un sens... Il s'agit du chapitre le plus important du tome I pour son impact sur la suite des événements. :ange: :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 25 Sep 2014 - 21:57   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Juste dans les temps pour suivre le rythme que je me suis imposé ! :D

Chapitre 18 - Partie 3

Penché sur la carte en papier qui représentait la région – une antiquité bien pratique, car elle pouvait fonctionner sans énergie et cela malgré le froid polaire qui régnait dans cette contrée, Jagen plissa les yeux.
— Tout à l’heure, Jango, tu as dit que le gouverneur devait te livrer les Death Watch. Vizsla est ici ?
— Il m’a lui-même tiré dessus, confirma le Mand’alor.
— Alors c’est bien lui.
— Ce nom me dit quelque chose, déclara Dooku.
— C’est un des plus vieux clans de Mandalore, expliqua Jango. Comment vous expliquer…
Il se détourna de la table et se mit à faire les cent pas.
— La politique mandalorienne est très diversifiée et souvent assez violente, mais il y a des constantes, comme le positionnement de certains clans. Mon père m’a toujours répété que les nôtres avaient soutenu la puissance mandalorienne en tant qu’unité indépendante, depuis des millénaires. Les Cadera sont depuis toujours des soutiens de la doctrine pro-République de Te Taylir Mand’alor, Mandalore le Protecteur, qui a rassemblé les clans après les Guerres Mandaloriennes. Les Vizsla, c’est une autre histoire… Leur idéologie est fondée sur la violence pure. Le clan a acquis sa fortune par le pillage d’autres mondes et par des guerres permanentes. Ils ont soutenu l’Empire Sith et bien d’autres, parce qu’ils estiment que nous devons nous venger de la République qui nous a plusieurs fois vaincus.
Il s’arrêta soudainement et regarda ses deux interlocuteurs dans les yeux.
— Jaster Mereel, mon prédécesseur, était plutôt du même avis que les Fett. Il se fichait pas mal de la République, mais estimait que nous devions nous reconstruire pour pouvoir survivre. Afin d’éviter des bains de sang du même genre que ceux du passé, il a mis en place un code d’honneur réglant le comportement de nos guerriers – autrement dit, des trois quarts de notre peuple. Vizsla a refusé de l’appliquer et a fédéré les dissidents au sein de la Death Watch. C’est cette organisation que nous allons affronter aujourd’hui.
— Il s’agit donc d’adversaires sauvages et sans pitié ? demanda Dooku.
— Oui.
— C’est plus ou moins ce que l’on raconte sur les Mandaloriens.
— Les Vrais Mandaloriens ne sont plus ceux du passé ! tonna Jango. Nous sommes fiers des exploits de nos ancêtres, mais nous savons également quand ils ont dépassé les bornes ! Croyez-moi, je n’ai pas voulu de cette guerre, ni de ce titre !
— Il dit vrai, intervint Jagen. Sur Korda, notre vaisseau a été abattu par les Death Watch, à la solde de la Brigade Stellaire de Korsterck. Je l’ai déjà dit, et je le répète une nouvelle fois, c’est à Jango et à ses hommes que nous devons notre survie…
Il frappa du poing sur la table, envoyant au sol quelques crayons posés dessus.
— Nous devons écraser les Death Watch, ici et maintenant ! Une occasion telle que celle-ci ne se représentera pas. Jedi, Mandaloriens et Républicains. Nous devons nous unir pour éradiquer cette menace !
Il se redressa, les bras croisés.
— Dans moins d’un mois, la Brigade Stellaire sera anéantie. En détruisant Vizsla et ses sbires aujourd’hui, nous rendrons cette défaite encore plus cuisante.
— La République est donc prête à nous venir en aide ? demanda Jango.
— J’ai carte blanche, sur autorisation de l’amiral Willspawn.
— C’est lui qui vous a révélé notre destination ? questionna Dooku.
— Effectivement.
— Intéressant… Il doit avoir une grande confiance en vous.
Jagen eut un petit rire.
— Nous avons eu nos différents par le passé… Mais le combat rapproche les hommes.
Et j’espère que cela se vérifiera encore aujourd’hui.
Dooku se tourna vers Jango.
— Même si nous nous allions contre cette vermine, il restera la question de vos actes passés.
— Et je serai prêt à y répondre, répondit le Mand’alor avec le même pragmatisme que son vis-à-vis. Une fois Vizsla éliminé. 
— Pas d’opposition ? demanda Jagen en voyant que Dooku ne répondait rien.
— Si notre adversaire est tel que vous l’avez décrit, il aura sans doute mérité une mort au combat, répondit le Maître Jedi sans détourner son regard du guerrier. Pas d’exécutions de sang-froid, c’est tout ce que je vous demande.
— Il n’y en aura pas, assura Jango. Comme je vous l’ai dit, nous avons un code d’honneur.
— Il faut que je m’entretienne avec le Conseil, déclara finalement le Jedi. J’en ai pour quelques minutes. Excusez-moi.
Jagen observa Dooku sortir. Il avait une certaine prestance… Un charisme naturel, comme s’il était né pour commander. En d’autres temps, quand les Chevaliers Jedi s’impliquaient dans la conduite de la République, il aurait fait un grand Chancelier.
— Alors, comment ça va ? demanda Jango, tirant Jagen de sa rêverie.
— Hein ? Oh… Plutôt bien. Un peu fatigué, en fait. Je reviens de six mois de campagne dans la Bordure, et j’ai…
— Je ne parle pas de ça, coupa le Mand’alor en levant les yeux au ciel. Je suis suffisamment informé pour tout savoir sur le sujet. Comment ça va avec Vanya ?
— Bof.
— Mais encore ?
— Elle ne veut pas de moi. Je crois qu’elle sort avec Salussa, le commandant de mes troupes d’infanterie. Je les ai surpris ensemble à mon retour d’Opah Settis.
— Surpris comment ? Exercice physique ?
— Conversation orale, plutôt. Des rires communs…
— Alors, rien de perdu !
— C’est plutôt mal parti. Elle est très froide envers moi.
— Vous êtes faits l’un pour l’autre, je peux te l’assurer.
— Comment peux-tu en être aussi sûr ?
— L’instinct ! Tu représentes tout ce que Vanya recherche. Un chef, un homme de combat, mais qui lui apporterait malgré tout la stabilité et la sécurité.
Il s’assit sur une caisse de marchandises, au fond de la tente, et invita Jagen à côté de lui.
— Elle t’a parlé d’elle ?
— Pas vraiment.
— Et qu’est-ce que tu as pu observer par toi-même ?
— Je crois qu’elle a des blessures psychologiques. Elle veut paraître inflexible, sûre d’elle-même, mais, en-dehors de ça… Parfois, sa carapace se brise. Elle peut être impitoyable et en même temps réagir de façon très sensible aux évènements.
— Bonne analyse, et qui correspond aux faits.
— Qui sont… ?
— Pourquoi crois-tu qu’elle s’est engagée pour la République ?
— Tu as demandé à ce que je la prenne comme émissaire…
— C’est elle qui a fait la demande.
Jagen ne sût pas quoi répondre. Il avait fini par se convaincre que la jeune femme ne faisait qu’obéir aux ordres de Jango, et qu’elle avait le mal du pays… Les révélations du Mand’alor changeaient la donne.
— Pourquoi ?
— Je pense qu’elle éprouvait le besoin de participer à quelque chose de plus grand qu’elle, une cause qui pourrait lui servir d’exutoire et de protection contre elle-même. Elle est un peu comme moi, Jagen. Une survivante. Son clan a été l’un des premiers à soutenir Jaster, ce qui en a fait une cible de choix pour Vizsla... Elle avait onze ans à l’époque. Je me souviens du moment où nous sommes arrivés au bastion des Cadera, au sud de Keldabe. De la fumée s’élevait des ruines encore chaudes, et il y avait des corps partout : là des Cadera, là des Death Watch… Un vrai carnage. Les vieillards, les enfants, tous y étaient passés. Seuls trois personnes avaient pu en réchapper. Vanya était l’une des trois, avec ses deux frères.
— Que s’est-il passé ensuite ?
— Jaster les a fait venir avec nous. Des enfants… Mais j’en étais un aussi, à l’époque. Un guerrier débutant. Nous nous sommes entraînés ensemble. Tant qu’elle était avec ses frères, elle débordait de vie… Sans eux, elle semblait aussi triste que la mort.
— Et…
— Oui.
Jagen garda le silence, et attendit que Jango poursuive son récit.
— Le premier a disparu lors d’une expédition commando sur Axxila. Son escouade est tombée dans une embuscade des Death Watch, alors que nous tentions de couper leur approvisionnement en pièces détachées… Vanya était à peine plus jeune que moi et Jaster a été obligé de la consoler. C’est… Elle faisait peine à voir.
— J’ai du mal à l’imaginer ainsi… répondit pensivement le colonel. Quoique… Cette fragilité…
— C’étaient encore des enfants, à l’époque, rappela Jango. Nous l’étions tous. Cela faisait à peine un an que les Cadera nous avaient rejoints. Vanya était la plus jeune des trois, et elle ne se battait pas encore. Mais ces deux drames successifs ont renforcé sa détermination, et, dès qu’elle pût, elle se lança corps et âme dans l’entraînement.
— Et son deuxième frère ?
— Ils formaient une paire de guerriers peu commune. Pendant des années, on a pensé que la malchance s’était éloignée des Cadera… Jusqu’à Korda.
— Oh, laissa échapper Jagen. Pas pendant… Enfin, il était déjà, pendant le combat…
— Il est mort lors du débarquement. Ce devait être une mission de routine… Rien de très dur. Mais nous avons été pris au piège dès la sortie des transports. Vanya se tenait juste derrière son frère quand il a été abattu. Ensuite…
Jango soupira et se leva, faisant à nouveau les cent pas.
— Elle n’était plus la même, reprit-il en regardant droit devant lui, comme s’il voyait des fantômes surgis du passé. Elle ne souriait plus. Très vite, elle a montré des tendances de « tête brûlée », si tu vois ce que je veux dire… Son désir de rejoindre ses frères dans la manda était manifeste.
— Je comprends tout à fait, répondit Jagen en se levant à son tour. J’ai connu des périodes comme ça, pendant mes premiers temps à l’Académie… C’était juste après la mort de Thyrs Onasi. Il n’était que le frère de mon ami, mais je me sentais tellement coupable… Si responsable… En un sens, je suis toujours convaincu d’avoir participé à sa mort.
— Mais ce n’est pas ton seul point de vue, n’est-ce pas ?
Le colonel jeta un regard sombre à son ami. Voilà un homme qui comprenait les vertus libératrices de la vengeance…
— Deux salauds sont plus responsables que moi, dans cette affaire. L’un était un Weequay, Trenik Fehn, qui a déjà payé de sa vie. L’autre un officier de la République qui a refusé de nous prêter assistance et qui a tenté de nous rayer de la carte. J’ignore encore de qui il s’agit…
— Même à ton poste ?
— Le vaisseau était un croiseur d’intervention des douanes comme il en existe des milliers dans toute la galaxie… Pas un foudre de guerre, mais suffisant pour causer de gros dégâts, en particulier à des cibles sans défense. Mais au final, les pertes que j’ai subies n’étaient pas aussi atroces que celles de Vanya…
— Effectivement. Mais tu as suffisamment souffert pour comprendre ce qu’elle ressent.
Le colonel acquiesça.
— Elle veut détruire la Death Watch de ses mains propres.
— Regarde ce qui vient de se passer. Plutôt que de venir discuter stratégie, elle a organisé le déploiement de tes forces et du matériel…
— Allons y jeter un coup d’œil, d’ailleurs.
Sans attendre de réponse, Jagen sortit de la tente et observa l’agitation qui régnait. Le camp retranché des Mandaloriens avait pris l’allure d’une vraie fourmilière, avec des allées et venues dans tous les sens possibles. Les soldats de la République se mélangeaient aux Jedi, qui eux-mêmes frayaient avec les guerriers en beskar’gam. C’était un patchwork éblouissant de couleurs et de cultures, d’armes et d’armures, une vision chaleureuse qui tranchait tant avec les pins enneigés qui couvraient la surface de Galidraan. Quelle étrangeté d’ailleurs que cette nature si préservée, aux yeux de Jagen… Ici comme sur Korda, il sentait bien qu’une force plus puissante que celle des êtres pensants était à l’œuvre. Le spectacle d’une infinie beauté des arbres blanchis par la poudreuse récemment tombée l’inspirait tant et si bien qu’il en oubliait le danger qui les guettait.
Fort heureusement, il n’était pas seul, et le côté pragmatique de Jango lui permit de reprendre ses esprits.
— Nous devrions mettre en place une couverture aérienne pour empêcher Vizsla de s’enfuir, suggéra Jango.
— Excellente idée, approuva le colonel. Le Knight’s Blade s’en charge déjà, mais un peu d’aide ne sera sans doute pas de refus… Capitaine !
Il hélait un officier de la République n’appartenant pas à son contingent, et qui par conséquent était sans doute un des pilotes des Jedi. Le jeune homme l’entendit et se précipita vers lui, manquant de glisser sur la neige lors qu’il se mit au garde-à-vous.
— Capitaine Williams au rapport, Colonel.
— Repos, Capitaine. Vous faites partie de l’escorte de nos amis Jedi ?
— Oui Monsieur. Nos ordres viennent de l’amiral Willspawn…
— Et j’ai carte blanche de sa part, fort heureusement. Williams, avertissez tous les équipages et lancez une procédure d’exclusion aérienne. Tout vaisseau tentant de quitter la planète qui refusera de couper ses réacteurs une fois en orbite stationnaire doit être détruit, c’est compris ?
— Je… Oui.
— Vous êtes déjà en retard. Dépêchez-vous !
Le capitaine, bien que visiblement surpris par l’énervement manifeste dont Jagen venait de faire preuve, se retira sans demander son reste et partit à grandes enjambées en direction de son collègue le plus proche. Très vite, l’ensemble des équipages du Département Judiciaire partit en direction de leurs vaisseaux posés plus loin dans la forêt.
Mais le colonel ne les observait plus. Son regard était posé sur Vanya et Salussa, qui examinaient ensemble un datapad avec une attention qu’il trouva suspecte. Derrière eux, des walkers de combat bipodes se déployaient à partir d’un transport de matériel reconverti pour l’armée.
— Je peux vous aider ? demanda-t-il d’une voix qui se voulait froide en approchant d’eux.
Le regard que lui jeta Vanya n’avait rien de très amical, lui non plus, et il stoppa son avancée sur le coup. Le capitaine Salussa, en revanche, n’avait rien remarqué – sans doute parce que Jagen employait avec lui le même ton depuis plus de six mois.
— Nous sommes en train de vérifier l’approvisionnement en essence des véhicules, Colonel, répondit l’homme en quittant brièvement des yeux son datapad.
— Bien.
— Nous avons eu beaucoup de chance, cela va sans dire… Les soutes où ils étaient entreposés n’ont pas été forcées par la Brigade, et l’ensemble du matériel est intact.
— Enfin une bonne nouvelle !
— Vous pouvez le dire ! Par contre, la température de l’endroit risque d’augmenter la consommation des moteurs, et j’ignore encore à quelle distance nous sommes du palais du gouverneur.
— Quinze kilomètres, lança Jango en arrivant derrière Jagen. À vol de jetpack. Une chance que j’aie eu le mien, d’ailleurs… Tu es parti comme une flèche ! ajouta-t-il en s’adressant à son ami. Je discutais d’un truc avec Myles, et, hop ! Tu n’étais plus là…
— Je préfère m’activer et vérifier que tout se passe bien, répliqua Jagen en ronchonnant.
— Nous sommes compétents, Colonel, lança Vanya en haussant le menton. Tout se passera plus que bien.
— Comme la dernière fois sur Quorma VI ?
— C’est vous qui donniez les ordres, comme lors de l’assaut du Champion !
— D’accord, d’accord, concéda Jagen. Un point pour vous. Mais comme je vais participer au combat, je préfère garder un œil sur tout… Appelez ça de la superstition, si ça vous chante !
— Tout se passera bien, je peux vous l’assurer, intervint Salussa en tentant de désamorcer la situation, sans se douter de sa position inconfortable.
Il désigna les véhicules rangés derrière eux. De là où il se trouvait, Jagen pouvaient en dénombrer vingt, absolument identiques jusqu’au dernier boulon.
— Il s’agit de Transports Personnels Tout-Terrain, expliqua le capitaine en s’approchant du plus proche. Du matériel de combat balmorran, fabriqué depuis une dizaine d’années et suffisamment puissant pour mettre six bataillons d’infanterie hors de combat sans une égratignure. Ce lot-là devait être intégré à la Flotte Katana, mais un retard de fabrication a fait qu’il n’a pas pu être embarqué avant… Bref, je me suis arrangé pour les récupérer. C’est plus solide que les speeders habituels et leurs répulseurs faciles à détruire.
— Et celui-ci ? demanda Jagen en désignant un énorme tank sur roues, à l’opposé de l’endroit où il se trouvait.
— Un Juggernaut ! Le must du champ de bataille. Il acheminera le matériel de secours et abritera l’infirmerie, mais en cas de besoin, ses armes lourdes nous ouvriront le passage.
— Vous vous préparez pour une guerre conventionnelle, Capitaine, déplora Jango. Les Death Watch sont comme nous : des commandos.
— Mais si ce que nous soupçonnons est juste, ils auront avec eux les forces de sécurité du gouverneur, et elles peuvent tenter de nous arrêter.
— Ridicule, répondit Jagen. Ces hommes savent très bien que nous pourrions bombarder le palais… Ils n’oseront pas…
— Tu serais surpris de voir ce que la peur fait faire, par moment !
— Mais les Death Watch le savent, eux, intervint Vanya d’une voix dure. Et ils n’hésitent pas à en faire usage, parfois pour leur propre plaisir.
Il y avait un certain tressaillement dans sa voix, lorsqu’elle prononça ce dernier mot, qui indiqua à Jagen qu’il ne fallait pas vouloir en savoir davantage. Il acquiesça.
— De toute façon, ce sera un combat difficile, à la hauteur de nos ennemis.
Personne ne répondit quoi que ce soit ; de toute façon, il n’y avait rien à ajouter.
La légitimité de l’affrontement aurait pu être remise en cause, bien entendu. Mais si tel avait été le cas, Jagen aurait su quoi répondre ; en premier lieu, qu’il s’agissait de priver la Brigade Stellaire d’un soutien de poids, à quelques jours de la chute programmée de l’organisation. Ensuite, bien sûr, c’était une revanche pour Korda et les hommes tombés là-bas, une façon d’exorciser cette journée terrible de la bataille dans la boue et les feuilles mortes.
Mais même sans ce passif chargé, même sans toutes ces raisons, le colonel Eripsa n’aurait pu rester sans rien faire. Son honneur, ses valeurs – tout le poussait à agir pour que des monstres de sauvagerie comme les Death Watch ne puissent plus semer la terreur où que ce soit.
Maître Dooku revint vers eux d’un pas élégant, sa cape de Jedi soigneusement drapée sur ses épaules. Il avait une aura, un comportement qui n’étaient pas ceux d’un Jedi ordinaire, et Jagen appréciait cela.
J’imagine qu’il est aussi à l’aise un sabre à la main qu’avec une tasse de thé chandrilien dans une conversation polie sur l’économie galactique…
— Nos préparatifs sont terminés, annonça-t-il lorsqu’il fut à portée. Je suppose que vous êtes prêts également.
— Capitaine ? demanda Jagen en se tournant vers Salussa.
— Presque, répondit celui-ci. D’ici dix minutes, ça devrait être bon.
— Les Mando’ade et les Jedi peuvent avancer en premier, suggéra Jango. Le matériel viendra ensuite.
— Bonne idée, approuva Vanya. Nouus ne pouvons pas avancer sans reconnaissance préalable.
— Alors c’est acté, conclut Jagen. En marche !
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Messagepar Yorkman » Ven 26 Sep 2014 - 14:44   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Oh la jolie pitite histoire d'amûûûûr :oops:

Mais je sens que Jagen est le genre de gars qui privilégiera son devoir envers la République aux dépens de son amour pour Vanya, si un choix doit un jour se présenter. Est-ce la même chose pour sa vendetta personnelle ? Je n'en suis pas sûr.

Sinon, Jagen, tu sais que je suis nul en UE Legends pré-TPM, mais ton Jango me perturbe ; j'ai l'impression de voir un tout autre personnage que celui que j'ai vu dans AOTC. :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 26 Sep 2014 - 18:07   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

Yorkman a écrit:Sinon, Jagen, tu sais que je suis nul en UE Legends pré-TPM, mais ton Jango me perturbe ; j'ai l'impression de voir un tout autre personnage que celui que j'ai vu dans AOTC. :paf:


Je te conseille vivement de lire la BD "Jango Fett - Open Seasons" (La Ballade de Jango Fett en VF), tu comprendras mieux la différence sur ce personnage. ;)
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Messagepar Fabien Lyraud » Sam 27 Sep 2014 - 10:05   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Le vaisseau était un croiseur d’intervention des douanes comme il en existe des milliers dans toute la galaxie…


On sait qui va récupérer ce vaisseau plus tard. Bien vu le détail.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 27 Sep 2014 - 10:51   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Hum... Je ne saisis pas de quoi tu parles... C'est un vaisseau anonyme, rien de plus. ^^
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Messagepar Fabien Lyraud » Sam 27 Sep 2014 - 15:13   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

J'avais lu quelque part que le Slave 1 était un ancien vaisseau des douanes Corelliennes. Donc je voyais la connexion avec Jango.
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Messagepar Yorkman » Sam 27 Sep 2014 - 15:25   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Je crois que tu lui as donné une idée :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 27 Sep 2014 - 16:00   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Il me semble que c'est un appareil kuati... Et le vaisseau que j'imaginais était plus grand, plutôt corvette ou frégate. ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 02 Oct 2014 - 12:04   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Pas de chapitre cette semaine, parce qu'il n'est pas encore fini. Les deux textes à venir seront assez longs, et je vais mettre du temps à les finaliser, donc le rythme de publication risque de baisser un peu... Mais c'est en cours de rédaction. ;)
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Messagepar Yorkman » Mer 26 Nov 2014 - 21:26   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Le colonel Jagen Eripsa se morfond bien seul dans son coin depuis que le destin de l'Empire attire toute l'attention de son créateur.

C'est à croire que la République a une nouvelle fois cédée sous les coups de serres de l'aigle impérial !

Tout ce verbe pour savoir : à quand la suite ? :ange:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 27 Nov 2014 - 8:27   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Si tout se passe bien, aujourd'hui.

C'est pas faute d'y penser, c'est juste que je ne sais pas comment tourner un passage... Ce ne sera pas mon chapitre le plus inspiré, je le crains. :transpire:

Du coup, je pense que je vais modifier un peu la construction.
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 28 Nov 2014 - 13:58   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Chapitre 18 - Partie 4

La nuit était tombée sur les grandes forêts d’épineux de Galidraan, et la chute de la température accompagnait la disparition du soleil. La neige abondante craquait sous les pieds des marcheurs, qui avançaient pas à pas au couvert des arbres.
La présence de véhicules d’assaut les avait obligés à faire un important détour pour rejoindre une piste forestière suffisamment large pour l’imposant Juggernaut. C’est à présent par l’est qu’ils approchaient du Palais du Gouverneur ; les contreforts des monts qui se trouvaient au-delà étaient visibles depuis l’endroit où ils se tenaient.
Sous leurs pieds, la neige gelée craquait à chaque pas. C’était un bruit habituellement agréable, mais qui dans ce climat de tension prenait une toute autre dimension, bien plus inquiétante. Seul le bruit régulier des moteurs des véhicules et de la marche des walkers troublait cette marche sans fin.
Les hommes ne parlaient pas ; les Jedi, les Mandaloriens et les Républicains ne faisaient qu’avancer, comme des machines, vers le combat et, peut-être, la mort.
Jagen marchait aux côtés de Jango, à quelques pas derrière l’avant-garde. Dooku était avec sa padawan, au cœur du groupe des Jedi, qui se scindait par moment pour passer les sapins.
Le colonel portait l’armure offerte par Jango sur Korda. Il l’avait repeinte depuis gris métal, avec un symbole de la République sur le cœur ; en revanche, il n’avait pas pris le buy’ce habituel, mais un casque d’officier ouvert sur le visage, assorti à l’armure. À sa ceinture, deux blasters pendaient, un de chaque côté.
Ils avançaient ainsi depuis près de six heures quand ils arrivèrent au village.
Ce n’était rien de plus qu’un petit centre, au milieu de la forêt, avec quelques ateliers et quelques échoppes ; rien de très significatif. Ils l’auraient évité si le silence ambiant ne les avait pas alertés.
Jagen envoya quelques éclaireurs au milieu des bâtisses. Les hommes avancèrent à couvert et disparurent derrières les maisons.
— Oh… souffla l’un des hommes après quelques minutes. Je les ai trouvés.
Les trois chefs avancèrent, suivis par leurs hommes. Derrière eux, les véhicules se stoppèrent, à l’entrée du village.
Au tournant d’une rue, Jagen découvrit ce qui avait interpellé l’éclaireur. Le spectacle lui retourna l’estomac.
Sur une petite place étaient empilés les corps d’une centaine de personnes, entassés comme des bouts de bois à brûler. Le charnier comportait aussi bien des hommes que des femmes, des enfants que des vieillards, tous morts, mutilés.
Le colonel était révulsé. Il savait bien que la sauvagerie existait dans cette vaste galaxie… Mais le massacre d’innocents, gratuitement, pour le plaisir, il ne pouvait le concevoir. À ses yeux, c’était contre nature, au même titre que l’esclavage.
— Les Death Watch… murmura Jango.
Jagen sursauta. Son attention consacrée sur l’horrible spectacle, il n’avait pas vu approcher son ami.
— Le gouverneur avait parlé de massacres, dit à son tour Dooku en approchant.
— Les corps sont encore chauds, se défendit le Mand’alor.
— Je le sais bien, soupira le Jedi. Nous avons été manipulés, de bout en bout…
— Ils doivent tous payer pour cela, affirma Jagen avec détermination. Reprenons la marche.
Ils laissèrent le charnier derrière eux ; les morts attendraient la fin de la bataille.
L’aube se levait quand ils arrivèrent en vue du palais. Les hommes n’avaient pas dormi, mais les stimulants faisaient leur effet ; tous étaient prêts au combat.
Au-dessus d’eux, à une centaine de kilomètres, le Knight’s Blade survolait le palais. À cette distance, il était invisible à tous ceux qui ne portaient pas de macrobinoculaires, ne laissant qu’une légère ombre ; mais sa puissance n’était pas affectée par la distance.
Jagen envoya le signal convenu à Tinor, et attendit patiemment.
Quelques instants plus tard, le feu du ciel s’abattit sur la bâtisse. Elle n’explosa pas, comme l’aurait fait un bâtiment standard soumis à un tel traitement ; le gouverneur avait fait installer des boucliers de bonne qualité, et malgré le plaquage de pierres, les murs étaient faits de métaux suffisamment solides pour résister à un tel traitement. La démonstration du Knight’s Blade devait avant tout impressionner.
Jango leva le bras et donna le signal pour l’attaque.
De là où ils se trouvaient, le palais semblait être une forteresse inexpugnable, surplombant les forêts d’épineux comme si rien ne pouvait l’atteindre. Il était bâti sur une colline très pentue, séparée de la forêt par un gouffre, au fond duquel coulait sans doute une rivière pendant les beaux jours. Un pont étroit enjambait l’abîme, contrastant avec la large porte qui s’ouvrait au pied de l’escarpement, défendue par quelques bastions. Des tirs en jaillirent quand les combattants approchèrent ; ils virent très vite que leurs adversaires portaient l’armure jaune et verte des combattants Death Watch.
L’assaut devint très vite une bataille équilibrée. Les défenseurs de la porte furent renforcés par l’arrivée d’un nouveau contingent, mélangeant gardes du palais et commandos renégats. Ils pouvaient à présent espérer tenir le pont contre les assaillants.
— Walkers en première ligne ! ordonna alors Jagen, retranché derrière une haute congère.
— Non ! le contra Jango. Ils seront trop exposés !
— Fett, il nous faut une diversion, intervint Dooku.
Son sabre-laser était activé, comme ceux de ses confrères, et il s’employait à renvoyer les salves vers le château en protégeant du même coup les alliés.
— Vous avez des jetpacks. Servez-vous-en pour entrer dans le château ! Prenez-les à revers !
— Bonne idée ! approuva Jagen. Mais ne partez pas d’ici.
Profitant de l’abri, il sortit un projecteur holographique de poche et s’en servit pour afficher une représentation tridimensionnelle des environs.
— Là, dit-il en désignant une zone du gouffre en aval. On dirait un gué. Traversez à cet endroit et revenez au pied du château. Nous tiendrons d’ici là !
— Tu es sûr que ça ira ?
Deux nouvelles salves descendirent du ciel pour s’écraser sur les boucliers de la forteresse.
— Plutôt, oui !
Jango coupa quelques instants les haut-parleurs de son casque pour transmettre à ses hommes toutes les directives nécessaires, puis s’en alla en direction du gué après leur avoir souhaité bonne chance.
Les Républicains et les Jedi étaient donc désormais les seuls à faire face aux Death Watch. Il était peu probable, cependant, que ceux-ci se soient aperçus de la disparition des commandos ; d’une part, parce qu’il régnait un chaos indescriptible sur le champ de bataille de part et d’autre du pont, d’autre part parce que les Républicains se battaient comme dix.
Bien que les Death Watch ne soient que lointainement affiliés à la Brigade Stellaire, les hommes du Knight’s Blade voyaient là une occasion de déchaîner la colère qu’ils éprouvaient pour la mort de leurs frères et sœurs d’équipage. Les Jedi, sabre au clair, assuraient leur protection en renvoyant les salves des Death Watch à leurs propriétaires. Les renégats mandaloriens se battaient bien, mais ils subissaient de lourdes pertes.
Vanya menait l’assaut. Contrairement à Jagen, elle avait enfilé son buy’ce, qui lui permettait de moins redouter un tir facial. Aussi furieuse qu’une nexu, elle déchaînait un feu nourri sur toutes les cibles qu’elle pouvait entrevoir.
Le colonel, lui, était perdu. Tout autour de lui n’était que chaos et désolation. Il se mettait à couvert dès qu’il le pouvait, priant la Force pour qu’une salve perdue ne vienne pas le frapper. Quand une opportunité s’offrait à lui, il décochait quelques tirs, puis revenait à l’abri.
La situation basculait peu à peu à l’avantage de la République. Aux côtés de Jagen, Dooku, son sabre bleu levé, avançait peu à peu, protégeant les abris successifs du colonel. Sa cape était déchirée en plusieurs endroits, mais il était indemne et sa détermination intacte. Ils parvinrent finalement à l’entrée du pont.
À ce moment-là, les walkers entrèrent en action.
C’était un jeu risqué, mais les machines permettraient d’en finir avec des adversaires déjà acculés bien que toujours dangereux. Les TP-TTs aux marquages rouges se positionnèrent par deux et mitraillèrent l’entrée du palais. Plusieurs roquettes jaillirent des rangs des défenseurs, mais elles n’avaient pas été ciblées, faute de répit pour viser ; seule l’une d’elles atteignit un walker, qui explosa instantanément.
Enfin, l’échange de tirs se transforma en simple pilonnage, jusqu’à ce que Jagen donne l’ordre d’arrêter, d’un signe de la main tremblant.
— Vous sentez quelque chose de l’autre côté ? demanda-t-il à Dooku.
— De la peur plus que de l’hostilité, répondit celui-ci.
— Si les choses changent….
— N’ayez crainte, je vous en informerai.
Et, sans attendre un mot de plus, il avança sur le pont, bientôt suivi par sa troupe Jedi et par les Républicains.
Jagen en profita pour inspecter ses hommes. Il y avait eu des pertes, près d’une dizaine de soldats ; mais, pour une bataille de cette ampleur, c’était presque un miracle. Les blessés étaient plus nombreux ; atteints par un tir mortel dévié de justesse par les lames des escrimeurs, ou par l’explosion d’une charge. Tous étaient en cours d’évacuation vers le Juggernaut resté à l’arrière du combat et ses installations médicales de terrain qui éviteraient d’autres morts.
La bataille des portes était gagnée, mais à quel prix ?



* *
*


Bon, c'est loin d'être mon meilleur morceau... La moitié de ce que j'imaginais au début. L'autre partie arrivera... Je ne sais pas quand, mais plus rapidement, c'est sûr. Et il y aura juste un petit morceau en moins que je ne savais pas comment tourner et qui sera intégré différemment. :transpire:
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Messagepar Yorkman » Lun 01 Déc 2014 - 18:13   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Hum, ça manque un peu de peps mais sinon c'est agréable à lire.

En tout cas ravi que les Chroniques soient de retour ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 02 Déc 2014 - 10:27   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci Yorky. :jap:

Une fois que j'aurai terminé ce chapitre, il sera plus facile pour moi de poursuivre l'histoire... Je suis assez inspiré sur la suite. ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 04 Déc 2014 - 11:31   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Eh bien, j'étais plutôt inspiré, ce matin ! :cute:

Chapitre 18 - Partie 5

Le bruit des bottes cloutées sur le sol de marbre blanc avait quelque chose d’infernal et d’angoissant, même après le carnage qui venait tout juste de s’achever devant le palais. C’était un son dur et froid, se répétant encore et encore… Une machine infernale, composée de machines à tuer.
Jagen sentait bien malgré lui le tourbillon de sentiments violents qui animait les Jedi confrontés à l’horreur. Si quelques-uns parvenaient encore à afficher une mine impassible, la plupart ne cachaient pas leur conflit interne, entre les dogmes enseignés et la réalité du terrain. Les soldats républicains arrivant juste derrière, qui n’avaient pas reçu l’entraînement des chevaliers, étaient une véritable tornade obscure. La guerre détruit tout, songea-t-il, à commencer par ceux qui y survivent.
Les gardes du palais qui guidaient le groupe en étaient la preuve. Sur les quelques survivants de l’assaut des portes principales, la moitié environ s’était enfuie au moment d’entrer dans le palais, par peur sans doute de se retrouver entre deux feux ; les autres, cherchant visiblement à compenser leur erreur d’allégeance, s’étaient portés volontaires pour les emmener devant la porte blindée qui séparait les Mandaloriens de Vizsla et du gouverneur. Enfin, trois hommes étaient restés sur place, en état de choc. Ces trois-là s’étaient effondrés en apprenant ce que la force d’intervention avait découvert dans la forêt, et Jagen n’avait pas eu le cœur de les forcer à l’accompagner.
Les walkers intacts et le massif Juggernaut étaient positionnés à divers points stratégiques autour du palais. Vizsla était retranché dans le bureau du gouverneur, au sommet d’une des ailes du palais, sans autre issue qu’une porte blindée et une immense fenêtre ; heureusement pour les Républicains, lui et ses hommes n’avaient pas de jetpacks. Selon les gardes, il n’existait pas non plus de souterrain, mais ils n’étaient pas à l’abri d’une surprise.
Ils grimpaient les escaliers en toute hâte quand une violente explosion secoua le bâtiment. Ils furent nombreux à trébucher, Jagen le premier ; mais les Jedi parvinrent en général à garder l’équilibre. Le colonel, après un instant d’hésitation dû à la surprise, se releva sans difficulté et épousseta son armure, couverte d’une poussière de plâtre libérée par les fissures du plafond.
— Je suppose que le prochain locataire devra refaire la décoration, lança-t-il à Dooku.
Le maître Jedi ne releva pas.
— Vous savez ce que cette explosion signifie, déclara-t-il d’une voix calme.
Jagen acquiesça avec réticence.
— Ils sont entrés.
Ils reprirent leur marche à toute allure vers le bureau du gouverneur. À leur arrivée dans l’antichambre, ce qu’ils virent confirma leurs suppositions ; la lourde porte blindée qui faisait jusque lors obstacle aux Mandaloriens n’était plus d’un panneau éventré et carbonisé en plusieurs endroits. De l’autre côté leur parvenait la rumeur du combat qui faisait maintenant rage, peu intense visiblement.
Sans un mot, l’arme à la main, Jagen enjamba les débris et pénétra dans la vaste pièce. Devant la porte, une mince cloison séparait l’entrée du reste de la salle, en contrebas de quelques marches de part et d’autre. Descendant les escaliers, il put mieux observer la scène : une grande pièce rectangulaire au plafond courbé, avec de larges panneaux vitrés  de chaque côté. L’ensemble, fait de pierre et de verre, alliait majesté et luminosité, avec un arrière-goût chargé d’histoire qui manquait quelque peu aux bâtiments métalliques de Coruscant et autres. Mais son attention fut avant tout attirée par les acteurs de cette tragédie funèbre ; un bataillon de supercommandos mandaloriens, tenant en joue les quelques survivants des Death Watch et un gouverneur tremblant de peur, formant un large demi-cercle coupant la pièce en deux.
Là, au centre de ce demi-cercle, les deux prétendants à l’héritage mandalorien s’affrontaient, dans un duel qui semblait sorti tout droit des anciens temps.
Jango avait retiré son casque, et l’on voyait de loin la sueur qui gouttait de son visage rendu écarlate par l’adrénaline du combat. Face à lui, Vizsla, lui aussi à visage découvert, faisait l’effet d’un véritable puits de haine. Les deux hommes se haïssaient mutuellement depuis des années : Jango pour la meurtre de ses parents et de son mentor Jaster Mereel par les Death Watch, et Vizsla pour les nombreuses cicatrices que les explosifs du jeune homme avaient creusé sur son visage, sur Concord Dawn ou encore Korda VI. Ils brandissaient tous deux une lame brillante que Jagen identifia comme des beskads, des sabres traditionnels mandaloriens.
Il s’apprêtait à descendre pour porter main forte à son ami quand une main se posa sur la poitrine.
— C’est son combat, dit tranquillement Dooku, pas troublé le moins du monde par ce qu’il voyait.
Et pour ce qui est du combat, il y en avait. Les lames s’entrechoquaient régulièrement, avec toujours plus de violence. Les combattants ne les maniaient pas à la façon légère des Jedi, mais à deux mains, mettant d’autant plus de force dans leurs coups qu’il s’agissait non pas là de plasma en fusion, mais de métal solide et tranchant. Leur animosité renforçait la violence du duel ; mais, pour l’heure, personne ne semblait prendre le dessus.
Puis, tout à coup, Vizsla fit une parade et, profitant que la lame de Jango partait à toute allure dans le vide, porta un coup traître à l’entrejambe de son adversaire. Jango poussa un cri rauque où la surprise se mêlait à la douleur et à la colère, et répliqua avec tant de hargne que Vizsla fut pour la première fois obligé de reculer. Mais son mouvement intervint trop tard, et la lame passa entre les jointures de ses plaques ventrales pour le frapper dans les côtes.
Ils saignaient tous deux à présent, mais cela ne les calmait pas, bien au contraire. Vizsla avait pour lui toute la rage du combattant expérimenté qui n’a plus rien à perdre, sachant pertinemment ce qui l’attendait même en cas de victoire. Jango, qui aurait très bien pu laisser intervenir ses hommes, profitait pleinement de ce moment qu’il attendait depuis si longtemps, et poussa l’avantage qu’il commençait à acquérir. Acculé contre une longue table de réception, le chef des Death Watch fit un large mouvement latéral qui devait lui donner tout juste le temps de grimper, afin de gagner un avantage sur son adversaire.
Il ne le conserva pas longtemps, car Jango ne tarda pas à bondir lui aussi sur la table au moyen de son jetpack. Mais en retombant, il perdit l’équilibre, et Vizsla en profita pour lui porter un autre coup aux genoux. L’évitant de justesse, il reprit le duel, revenu à un statu quo qui ne devait pas durer.
Car les deux combattants fatiguaient, et, malgré leur hargne, les coups se faisaient peu à peu moins violents, en particulier du côté de Vizsla, plus âgé que son adversaire. Voyant là une opportunité, Jango abattit verticalement sa lame sur l’arme de son adversaire.
La lame du Death Watch se brisa en deux, mais elle avait endommagé celle du jeune homme, qui la jeta sur le côté sans plus de cérémonie. Cela semblait devenir un combat à mains nues ; mais Vizsla, sentant qu’il ne pourrait pas l’emporter ainsi, attrapa le blaster accroché à sa ceinture et le brandit en direction de Jango.
Le Mand’alor n’avait rien à sa disposition pour arrêter le tir, aussi fit-il de son possible pour l’éviter ; malheureusement, il lui brûla en partie l’épaule gauche.
Vizsla, sûr de lui, semblait vouloir tirer une deuxième fois, quand Jango se lança en avant et alluma son jetpack.
Le chef des Deathwatch, qui ne s’attendait certainement pas à cela, fut frappé au visage par Jango qui le saisit sous les épaules pour le soulever. Il n’arrêta pas sa lancée pour autant et se précipita au travers d’une des baies vitrées.
Au moment où ils brisaient la fenêtre, Vizsla, qui se débattait toujours, arracha sans le vouloir le jetpack du jeune guerrier. L’appareil poursuivit sur sa lancée en laissant derrière lui les deux hommes.
Plongés dans le vide.
S’il y eût des cris lors de cette chute, ils furent occultés par les exclamations de surprise – et peut-être même de panique, si tant est qu’on puisse utiliser ce mot avec des Mando’a – de la part des supercommandos, qui se précipitèrent à la fenêtre pour voir ce qu’il en était. Leurs prisonniers ne firent pas un geste pour se libérer, car leurs gardiens avaient été remplacés par des Jedi pleinement conscients de ce qui se passait.
Jagen, qui avait réussi à se positionner au premier rang au cours du duel, fut l’un des premiers à atteindre la baie fracassée. Il se pencha par-dessus, et vit alors ce qu’il craignait : une masse sombre, étendue à une trentaine de mètres en-dessous sur la neige au milieu d’une mare de sang.
Mais, avant qu’il n’ait pu distinguer convenablement cet amas de chair et de métal, un grognement étouffé par le vent qui régnait en maître à cette hauteur lui parvint aux oreilles. Il se pencha légèrement plus, en prenant garde à ne pas tomber lui aussi.
Accroché au mur du palais par son avant-bras droit, visiblement équipé de lames rétractables, plus pâle que jamais et saignant toujours, se tenait Jango, épuisé, blessé, mais désormais vengé. 
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Messagepar Yorkman » Jeu 04 Déc 2014 - 15:16   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Très bon chapitre, quoiqu'un peu court mais le combat entre Jango et Vizla est très bien écrit. Cela me surprend que tu t'écartes autant du canon, même si je savais que cette histoire était uchronique, je m'attendais à ce que Vizla soit capturé et mis dans un coin en attendant d'être réutilisé je-ne-sais-comment-ni-pourquoi...

Là j'ai quand même l'impression que le sub-plot avec les Mandos et la Death Watch est un peu catapulté avec la mort de Vizla. Il faudrait que je relise les derniers chapitres, comme l'auteur a mis quelques temps avant de délivrer la suite ( :o ) j'ai un peu oublié le pourquoi du comment de l'implication des Jedi dans tout ce schmilblick.

(Pas de Vanya dans ce chapitre :cry: ).
Cette confrontation terrestre était bien sympa, mais j'ai quand même hâte de voir nos héros repartir dans l'espace à bord du Knight's Blade.
Qu'en est-il de la Brigade Stellaire, de l'amiral Willspawn et du manège entre Jagen et Vanya ? Réponses, je l'espère, dans les prochains chapitres. :)

PS : puisqu'en ce moment tu sembles en forme, tu pourrais mettre ton inspiration à contribution par-là. :siffle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 04 Déc 2014 - 17:40   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Yorkman a écrit:Très bon chapitre, quoiqu'un peu court mais le combat entre Jango et Vizla est très bien écrit. Cela me surprend que tu t'écartes autant du canon, même si je savais que cette histoire était uchronique, je m'attendais à ce que Vizla soit capturé et mis dans un coin en attendant d'être réutilisé je-ne-sais-comment-ni-pourquoi...


Eh non ! Je préférais tirer un trait sur cette histoire. Vizsla n'avait plus d'utilité, et mourrait de toute façon dans Open Seasons. Je n'ai fait qu'avancer la date.

Yorkman a écrit:Là j'ai quand même l'impression que le sub-plot avec les Mandos et la Death Watch est un peu catapulté avec la mort de Vizla. Il faudrait que je relise les derniers chapitres, comme l'auteur a mis quelques temps avant de délivrer la suite ( :o ) j'ai un peu oublié le pourquoi du comment de l'implication des Jedi dans tout ce schmilblick.


Je te conseille de (re)lire Open Seasons. ;)

Yorkman a écrit:Cette confrontation terrestre était bien sympa, mais j'ai quand même hâte de voir nos héros repartir dans l'espace à bord du Knight's Blade.
Qu'en est-il de la Brigade Stellaire, de l'amiral Willspawn et du manège entre Jagen et Vanya ? Réponses, je l'espère, dans les prochains chapitres.


Normalement, tous tes voeux seront exaucés très bientôt ! :cute:

Et pour la dernière phrase, je ne dirai rien... :whistle:
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Messagepar Yorkman » Jeu 04 Déc 2014 - 20:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Dans pas trop longtemps j'espère ! (et ça vaut pour l'autre sujet :siffle: )

Mais à mon avis tu gagnerais à faire comme pour la Fédération et écrire des chapitres plus courts, au lieu de les fragmenter. Enfin moi ça ne me gêne pas vraiment, mais comme il s'y passe toujours plein de trucs différents, quand la Partie 3 du chapitre 14 arrive trois mois après la Partie 2, moi j'ai oublié ce qu'il s'y passait. :transpire:

Dépêche-toi de finir ça, que je puisse lire La Fédération impériale. :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 05 Déc 2014 - 11:27   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Yorkman a écrit:Mais à mon avis tu gagnerais à faire comme pour la Fédération et écrire des chapitres plus courts, au lieu de les fragmenter.


Ce n'est pas la même chose. La Fédération est une histoire totalement différente au niveau de l'écriture ; le récit est focalisé sur plusieurs personnages très différents, plusieurs intrigues-phare... Les Chroniques, en revanche, tournent uniquement autour du personnage de Jagen Eripsa. J'ai essayé de donner une unité d'action à mes chapitres... :wink:
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Messagepar Patatos » Mar 09 Déc 2014 - 18:32   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Juste un petit message pour dire que j'ai recommencé la lecture de ta fan-fic que j'avais vraiment beaucoup aimé à l'époque (je n'ai pas pu poursuivre faute de temps malheureusement :( ). Du coup j'en profite pour repartir au début et rattraper lentement mais sûrement mon retard :transpire: (j'en suis au chapitre 13).

J'aime toujours autant :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 09 Déc 2014 - 18:47   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Content de te revoir par ici PaTaT0ss ! Mon premier lecteur sur SWU ! ^^

Tu as bien fait de repartir du début, vu que j'ai changé pas mal de détails... Ce qui était parti pour être une simple correction est devenu une réécriture, avec un tome complètement inédit et un meilleur traitement des intrigues... Bref, tu ne devrais pas être déçu ! :cute:
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Messagepar Patatos » Mar 09 Déc 2014 - 19:02   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:Bref, tu ne devrais pas être déçu !


En effet pour le moment je ne le suis pas :D



PS : j'ai rattaqué à travailler tranquillement sur ma fan-fiction (en corrigeant ce que j'vais déjà publié etc...), je suis très loin de sortir quoi que ce soit mais j'avance petit à petit quand j'ai du temps, j'espère pouvoir avancer un peu plus pendant les vacances :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 09 Déc 2014 - 19:43   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

PaTaT0ss a écrit:PS : j'ai rattaqué à travailler tranquillement sur ma fan-fiction (en corrigeant ce que j'vais déjà publié etc...), je suis très loin de sortir quoi que ce soit mais j'avance petit à petit quand j'ai du temps, j'espère pouvoir avancer un peu plus pendant les vacances :cute:


Si tu as besoin de sortir ton ancien topic des Archives, n'hésite pas à me le dire. ;)

Et bon courage pour l'écriture ! :cute:

(J'en profite pour signaler que comme je veux faire un gros, gros, gros chapitre, posté en un seul morceau, y a peu de chance que ce soit pour cette semaine... :transpire: )
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Messagepar Patatos » Mar 09 Déc 2014 - 19:53   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:(J'en profite pour signaler que comme je veux faire un gros, gros, gros chapitre, posté en un seul morceau, y a peu de chance que ce soit pour cette semaine... )


Tant mieux, ça me laisse le temps de rattraper mon retard :paf:


Edit :je t'ai envoyé un MP pour le reste :wink:
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Messagepar L2-D2 » Ven 19 Déc 2014 - 8:57   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Chapitres 1 et 2 lus !

Comme promis, je me lance donc dans la lecture des Chroniques de la Marine Républicaine et j'avoue que dès ces premiers Chapitres, je suis conquis par le style, la forme, et le sujet de l'intrigue. On sent là encore un projet ambitieux, et on sent que le personnage principal, s'il est compétent, n'en demeure pas moins jeune et inexpérimenté. C'est un équilibre à trouver, et pour l'instant, tu l'as. J'ai particulièrement aimé la scène où Eripsa vire l'équipage du Forte Tête ; la scène de recrutement qui s'ensuit me ferait presque penser à du Pirates des Caraïbes ! :lol:

Au niveau du style, une petite inattention : le nom du Forte Tête devrait être en italique dans ces deux premiers Chapitres, et ce n'est pas souvent (jamais ?) le cas. :wink:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 19 Déc 2014 - 22:53   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Ravi de te voir par ici ! :jap:

Je suis content que cela te plaise, d'autant que tu passes de la Fédération Impériale aux Chroniques, dont les premiers chapitres sont largement antérieurs. :cute:

L2-D2 a écrit:J'ai particulièrement aimé la scène où Eripsa vire l'équipage du Forte Tête ; la scène de recrutement qui s'ensuit me ferait presque penser à du Pirates des Caraïbes ! :lol:


Ah oui, effectivement ! Je ne suis pas un grand fan des films, mais ce côté flibustier a pu m'insipirer... Cependant, ma principale référence reste le Star Trek version Abrams. J'ai d'ailleurs retrouvé dans le deuxième opus quelques-unes de mes idées pour ce tome, sans le faire exprès... :transpire:

L2-D2 a écrit:Au niveau du style, une petite inattention : le nom du Forte Tête devrait être en italique dans ces deux premiers Chapitres, et ce n'est pas souvent (jamais ?) le cas. :wink:


C'est bien possible. Je rédige tout sur un document Word, bien entendu, et jusqu'à récemment pour appliquer la mise en page je devais relire tout le chapitre et ajouter les balises à la main. Depuis le lancement de la Fédération Impériale, j'utilise les fonctionnalités d'un autre forum pour que cela le fasse automatiquement. Je gagne énormément de temps, ce qui m'a incité, par exemple, à ajouter les balises "<< Chapitre précédent << Sommaire >> Chapitre suivant >>" avant chaque nouvelle partie.

Je regarderai à l'occasion pour reprendre mes chapitres et faire la correction facilement. ;)
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 23 Déc 2014 - 12:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

J'ai lu les 5 premiers chapitres et pour l'instant, j'adore. Il y a certes parfois un peu moins de maturité que dans la Fédération, mais les "œuvres de jeunesse", c'est bien aussi !
Pour l'instant je trouve que tu maîtrises assez bien la focalisation sur un seul point de vue : il te reste encore des choses à dire sur ton personnage sans qu'on n'ait non plus l'impression d'être face à un complet inconnu. J'ai quand même parfois l'impression que tu manques un peu de recul face à ton personnage. (Dans le chapitre 2, par exemple, quand Jagen -pas toi, lui :x - dit qu'il sait quand les gens mentent, certes on peut mettre ça sur le compte de la confiance excessive de la jeunesse, mais en lisant, ça m'a un peu gênée...)
Par ailleurs, je ne comprends pas bien pourquoi Willspawn fait dès le début une telle fixette sur Jagen. Ozzel, d'accord, mais Willspawn devrait être un peu plus détaché face à une bleusaille...
Cela rejoint une critique plus générale que j'aurais à faire. J'ai l'impression que l'ascension de Jagen est un peu trop précipitée et non justifiée. Entendons-nous : j'adore les ascensions fulgurantes et éclatantes. Mais là je trouve ça un peu trop linéaire. Et il me semble quand même un peu invraisemblable que Corona, et le chancelier lui donne tant de responsabilités alors qu'il n'a pas encore véritablement eu le temps de faire ses preuves... (parce qu'un exercice, même en conditions réelles, reste un exercice.)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 23 Déc 2014 - 21:11   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci. Ton commentaire lève quelques zones d'ombres sur mon histoire qui me paraissaient claires, mais qui visiblement ne sont pas si bien exprimées. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'ai quand même parfois l'impression que tu manques un peu de recul face à ton personnage.


C'est peut-être la chose la plus difficile à avoir, ce recul... :transpire: Mon personnage a quelques points en commun avec ma vraie personnalité (Je ne dirai pas lesquels :P) mais pas tous. Dans un sens, c'est un personnage idéalisé... Mais qui, dans le même temps, a de grands défauts. Tu évoquais la confiance excessive de la jeunesse, effectivement, ça peut en être. Mais aussi l'hubris, le sentiment de la démesure, l'orgueil qui chez les Grecs mène les héros à leur perte. On n'en est pas loin, finalement.

Rine Œil-de-panda a écrit:Par ailleurs, je ne comprends pas bien pourquoi Willspawn fait dès le début une telle fixette sur Jagen. Ozzel, d'accord, mais Willspawn devrait être un peu plus détaché face à une bleusaille...


Ah, là, c'est parce que tu n'as pas encore lu leurs confrontations suivantes ^^

Mais je peux expliquer sans spoiler. Willspawn rejette ce que Jagen représente à ses yeux : un arriviste, un "fils à papa" qui s'est servi de son nom et de son réseau d'influence pour accéder à ses fonctions. Ce qu'il semble être, au début. ;)

Rine Œil-de-panda a écrit:Cela rejoint une critique plus générale que j'aurais à faire. J'ai l'impression que l'ascension de Jagen est un peu trop précipitée et non justifiée. Entendons-nous : j'adore les ascensions fulgurantes et éclatantes. Mais là je trouve ça un peu trop linéaire. Et il me semble quand même un peu invraisemblable que Corona, et le chancelier lui donne tant de responsabilités alors qu'il n'a pas encore véritablement eu le temps de faire ses preuves... (parce qu'un exercice, même en conditions réelles, reste un exercice.)


Cette ascension fulgurante est surtout une ascension "par défaut", après un désastre d'une ampleur considérable pour une si petite armée. Combien comprend-elle d'hommes ? Un million ? Deux, peut-être ? C'est un nombre ridiculement faible en comparaison de la population de la République. Le secteur Défense du Département Judiciaire n'est qu'une branche marginale, symboliquement forte mais guère plus, et qui n'a pas été confronté à une crise depuis si longtemps qu'une sorte de "décadence" s'y est installée.

Que Corona ait confiance en Jagen, c'est plutôt normal : il a été son élève, et c'est un ami de son père. Pour le Chancelier Kalpana, il y a un peu de cette proximité, mais aussi un calcul politique : Il cherche à perpétuer l'équilibre Corona/Willspawn pour garder un contrôle total sur ce secteur, afin de renforcer son prestige.

Et il n'y a pas eu qu'un seul exercice ; il s'écoule plus de six mois entre la prise de commandement de Jagen sur le Forte Tête et la disparition de la Flotte Katana. Même en temps de paix, ça correspond à de nombreuses patrouilles de routine. ;)
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Messagepar Yorkman » Mar 23 Déc 2014 - 21:24   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:Mais aussi l'hubris, le sentiment de la démesure, l'orgueil qui chez les Grecs mène les héros à leur perte.


Un vrai khâgneux aurait mis un "y" :o

Sinon comment il avance ce prochain chapitre ?
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 23 Déc 2014 - 23:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

L'ancienne khâgneuse lettres classiques approuve le "u". :whistle:

Pour en revenir à l'ascension de Jagen, je vois très bien ce que tu veux dire, mais je trouve que ce n'est peut-être pas assez sensible à la lecture... À moins que je n'ai tout simplement pas été assez attentive...
Le recul face à ses personnages chouchous, je sais d'expérience que c'est dur ! :paf: C'est bien pourquoi je t'en ai parlé... :cute:
Quant à Willspawn, je vais lire tour ça avec plaisir... :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 08 Jan 2015 - 11:41   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Chapitre 19

« La détermination est une force.
Nos adversaires ont longtemps fait preuve de paresse et de lâcheté à notre égard, mais c’est terminé. Depuis plusieurs mois, la Brigade Stellaire est battue en brèche dans toute la bordure, au moment même où notre triomphe sur la République devait prendre forme. Ces défaites prouvent que nous devons faire évoluer nos méthodes et renforcer notre cohésion.
Et, comme vous vous en doutez, j’ai un plan.
Notre rencontre sur Korsterck sera un nouveau départ.
Les coordonnées précises et les horaires sont joints à ce message. Soyez tous présents, sans exception. »
 
Message d’Isak Corta aux autres chefs de la Brigade Stellaire, intercepté par les Renseignements Républicains. 


  L’heure avait sonné pour la revanche du Knight’s Blade.
Jamais le vaisseau amiral du colonel Eripsa n’avait connu une telle effervescence, pas même lors de la bataille qui avait fait rage dans les coursives un mois plus tôt. Les traces physiques de l’affrontement avaient disparu, mais des séquelles subsistaient chez les membres d’équipage : la douleur causée par la perte de leurs compagnons d’armes, la volonté de venger l’affront subi par leur vaisseau…
Et une immense envie d’en finir.
Trois sentiments partagés par leur commandant.
Une boule de stress se formait peu à peu dans l’estomac de Jagen, à mesure que le chrono projeté sur la verrière égrenait les secondes les séparant du début programmé des opérations. Enfin, après tous ces mois, ils étaient en mesure d’en finir avec la Brigade Stellaire et son cortège d’atrocités. Aujourd’hui, ils pourraient venger leurs frères tombés au combat, et surtout libérer la République d’une menace qui la gangrénait depuis trop longtemps déjà.
Tout avait été méticuleusement préparé. Le Knight’s Blade en particulier avait été l’objet de toutes les attentions. Ses chasseurs flambant neufs avaient été intégralement vérifiés, et son ordinateur de bord remplacé ; c’était à présent un modèle dernier cri de Republic Sienar System en lieu et place du classique Rendili Tech. Les armements avaient tous été démontés pour être revus, puis réassemblés avec soin.
Entendant des bruits de pas sur sa droite, il se tourna vers le nouveau venu. 
— Les autres groupes viennent d’envoyer leurs rapports, annonça  Mell Tinor en se plaçant à la hauteur du colonel. L’Ion Storm et le Sharp Knife sont en position et attendent l’envoi du signal.
— Excellent.
Les forces que commandaient à présent Jaim Helaw et Ait Convarion joueraient un rôle déterminant dans la bataille à venir.
Jagen se détourna de la contemplation du chrono et de l’espace au-delà pour descendre de sa plateforme de commandement. En passant, il jeta un coup d’œil aux écrans des techniciens installés autour du podium central. Tous effectuaient les vérifications de routine avec une minutie confinant à l’obsession du détail, comme pour contrer le mauvais sort qui risquait de les frapper sous peu.
Il se dirigea vers la porte étroite qui reliait la passerelle au centre de communication du Secteur C. Trois hommes s’y affairaient, sous la supervision du lieutenant Rodan.
— Mettez-moi en relation avec l’Oligarque, ordonna-t-il instamment.
Syal acquiesça. Comme tous les autres, elle était empreinte d’une détermination froide et mortelle.
La Brigade Stellaire a forgé la lame glacée qui s’enfoncera dans son cœur, songea-t-il pendant qu’elle initialisait le lien holocom. Le Knight’s Blade a soif de revanche, soif de vengeance, et nous ferons tout pour l’obtenir.
Une silhouette familière s’éleva bientôt de l’holoprojecteur circulaire, les mains croisées dans le dos.
— Colonel Eripsa au rapport, Amiral, annonça d’emblée Jagen.
— Je vous écoute, Colonel, répondit Willspawn.
— Les capitaines Helaw et Convarion sont en position avec leurs groupes de combat, et le Knight’s Blade est totalement opérationnel. Nous attendons vos ordres.
— Excellent. Ils seront simples ; respectez autant que possible le plan de bataille.
— Oui, Monsieur.
— C’est votre opération, Colonel. Vous avez mis au point ce plan d’attaque, et je l’ai validé. J’attends de vous que vous remplissiez les objectifs que nous avons fixés.
— Naturellement.
— Nous approchons du terme, Colonel. La victoire sera bientôt nôtre. 
— Je n’en doute pas, Amiral.
Il salua fièrement, le torse bombé, son interlocuteur, puis se détourna quand l’image disparut, regagnant son poste d’un pas mesuré.
Accédant à sa plateforme, il regarda une nouvelle fois le chrono. Il lui restait encore quelques minutes avant le départ.
Pris par une soudaine inspiration, il sélectionna la fréquence de son groupe d’assaut et prit la parole.
— À tous les membres du Groupe Bleu, ici le colonel Eripsa.
Il hésita. Que dire à des hommes qui allaient affronter la mort d’ici peu ?
Ses pensées se tournèrent un instant vers l’Académie d’Anaxes, qui paraissait à des siècles de là. On n’y apprenait pas de telles choses.
Seule l’expérience comptait.
— Aux yeux de l’Histoire, nos actes de ce jour paraîtront peut-être insignifiants, face à ceux de nos prédécesseurs qui vécurent les grandes guerres. Mais, je vous le dis, nous n’avons pas à rougir face aux héros de jadis. Comme eux, nous accomplissons notre devoir, nous respectons ces valeurs nobles qui ont guidé la vie de milliers de milliards d’êtres. Aujourd’hui, nous écrirons une nouvelle page de l’histoire de la République et de ses défenseurs. Et ce sera une page glorieuse, celle du rétablissement de la paix et de la sécurité pour ceux que nous protégeons ! Vive la République !
Les derniers mots furent repris en chœur par les membres d’équipage présents sur le pont, et Jagen imagina avec émotion que le même phénomène se produisait en d’autres lieux.
Il savait à présent que ses hommes le suivraient jusqu’au bout, quelle que soit la fin, car il serait en première ligne, comme eux, répondant à leur appel comme eux au sien. 
Une alarme stridente indiqua que le compte à rebours du chrono entrait dans ses trente dernières secondes.
Le colonel, stoïque, observa l’écran jusqu’à ce que le décompte atteigne zéro.
À cet instant, le temps sembla s’arrêter et les étoiles s’allonger ; une fois de plus, le Knight’s Blade pénétra dans le magnifique kaléidoscope bleuté offert par cette fascinante dimension parallèle qu’était l’hyperespace.
Lors de la phase de préparation de l’opération, Jagen avait déterminé avec précision les coordonnées des différents points de rendez-vous des groupes de combat. Le sien devant intervenir en premier, il était situé au plus proche de la zone de bataille. Néanmoins, pour limiter les risques de repérage, ils mettraient quinze minutes avant d’atteindre le théâtre de l’affrontement.
Il avait un dernier détail à régler pendant cet intermède. Il descendit les quelques marches à sa droite pour entrer dans la salle stratégique.
Lorsqu’il avait soumis cette idée au reste du commandement, on l’avait pris de haut. C’était effectivement une innovation, dont l’intérêt n’apparaissait pas au premier regard. La passerelle de commandement était effectivement le centre décisionnaire lors des combats, et une annexe isolée n’y changerait sans doute rien. Mais la salle stratégique était davantage que cela. Elle permettait aux officiers qualifiés de coordonner les escadrons de chasseurs et de vérifier l’exécution des manœuvres de combat, ou encore d’avoir une réflexion détachée sur le déroulement de la bataille, coupée de l’agitation et de l’immersion de la passerelle.
Et, parfois, elle pouvait accueillir un hôte bien particulier.
Lors de ses conversations avec l’holocron de Revan, il avait découvert l’existence d’une technique de la Force nommée méditation de combat Jedi. Les premières explications l’avaient laissé sceptique ; puis, avec pragmatisme, il avait commencé à envisager les grands avantages qu’il pourrait en tirer. Les combats, par définition, étaient des situations de chaos et d’imprévisibilité, au cours desquelles les esprits vivants pouvaient aisément flancher. La méditation de combat présentait les attraits d’une coordination d’ordinateur central avec ceux de l’autonomie de la pensée. L’optimisation à son maximum.
— Joli discours, même s’il ne servira pas à grand-chose, lança une voix hautaine à l’arrière de la salle.
Jagen pensa un instant retenir son soupir, mais le laissa finalement échapper. Son « invité » savait de toute façon ce qu’il pensait de lui.
— Vous êtes bien installé ? répondit-il finalement d’un ton neutre.
Le Jedi fit une moue tout aussi mitigée.
— C’est convenable, tant qu’on ne me dérange pas.
Il était assis en tailleur sur un fauteuil sans dossier, le dos légèrement voûté et les mains sur les genoux. L’homme, qui approchait des soixante ans, était d’un brun grisonnant qui s’accordait bien avec sa tenue traditionnelle Jedi. Mais, en-dehors de ses cheveux et de sa barbe en bataille, ce qui frappait le plus était son regard ; deux yeux d’un bleu électrique, qui semblaient plonger au plus profond de l’âme de celui qui les regardait.
— Vous doutez de mes capacités ? demanda-t-il avec un sourire.
— Maître Dooku m’a assuré que vous seriez à la hauteur. Je lui fais confiance…
— C’est dans votre intérêt, Colonel Eripsa. De tout l’Ordre, je suis le seul à avoir accompli deux fusions mentales – une technique infiniment plus compliquée que votre méditation de combat.
Il eut un drôle de regard qui traduisait une pensée soudaine.
— D’ailleurs, vous ne nous avez jamais dit d’où vous connaissez ce procédé…
— Une mention, dans un traité de stratégie militaire, au détour d’une phrase. J’en ai parlé à maître Dooku après la bataille de Galidraan, et il a accepté ma suggestion…
Le Jedi ferma les yeux et fit le silence quelques instants.
— Vous ne dites pas la vérité. Pas toute la vérité.
En son for intérieur, Jagen nota l’information. Ainsi, les Jedi n’étaient pas omniscients… Sans doute ne captent-ils que les émotions diffuses.
— Chacun a droit à ses secrets, maître C’Baoth. Tenez-vous prêt pour la bataille.
Il sortit sans rien ajouter, en respirant lentement pour évacuer la tension. La grande baie vitrée s’ouvrait toujours sur l’hyperespace, aussi profita-t-il de ce répit pour s’affaler sur son siège de commandement.
Son esprit vaqua vers Galidraan. Il se souvenait de la fin de la bataille, de ce terrible duel… Et surtout, de sa discussion avec maître Dooku.
— Les Jedi n’ont pas vocation à intervenir dans les guerres, Colonel.
Jagen, les bras croisés, ne répondit rien, se contentant d’observer les préparatifs du départ. Plus loin en contrebas, les équipes médicales s’affairaient sur les combattants blessés. Il se promit d’aller discuter un peu avec Jango avant leur départ.
— Nous avons évité de peu le désastre. Le Conseil a été mystifié par le gouverneur…. Et je pense que ce n’est pas la première fois qu’une telle chose survient. S’impliquer dans les conflits augmenterait les risques d’un nouveau désastre.
— Maître Dooku, je ne vous parle pas d’une guerre privée mais d’un combat contre un ennemi qui a déjà prouvé sa malveillance.
— C’est le discours qui m’a été servi à propos des Mandaloriens. Vous le savez.
Le colonel se tût une nouvelle fois. Une idée venait de germer dans son esprit.
— Votre avis s’applique uniquement au combat, parce que les Jedi ont vocation à protéger les autres. Mais une assistance d’une autre sorte est-elle envisageable ?
— « Une autre sorte » ?
— Soutien médical… Ou mieux encore.
Et Dooku avait accepté. Jagen aurait préféré avoir un Jedi plus sympathique que Jorus C’Baoth pour coordonner ses troupes, mais c’était en théorie le meilleur de l’Ordre dans ce domaine.
Le calme du voyage s’acheva une minute avant le trajet lui-même. Les alarmes de navigation avertirent l’équipage de l’approche d’un système stellaire, et surtout d’une masse planétaire capable de tirer le vaisseau hors de l’hyperespace. Les techniciens de vol débutèrent alors la procédure de sortie.
Lorsqu’il émergea finalement de l’hyperespace, le Knight’s Blade fit enfin face à Korsterck.
Le monde que les pirates de la Bridage Stellaire désignaient sous ce nom barbare se nommait en réalité Lok. C’était une planète rocheuse, dotée d’une atmosphère respirable de type I ; pourtant, le premier qualificatif qui venait à l’esprit en la voyant n’était pas « habitable ».
À l’instar de Tatooine, sa voisine du système Arkanis tout proche, Lok ne présentait pour toute surface qu’un immense désert brûlant, à peine parsemé de quelques minces cours d’eau et d’oasis clairsemées. Mais les conditions qui avaient permis sur Tatooine le développement d’un écosystème féroce et varié empêchaient Lok d’acquérir un meilleur statut. Ici, on ne trouvait que des plantes épineuses, quelques herbivores téméraires pour les manger et des carnivores émaciés pour rétablir l’équilibre.
Ainsi, bien sûr, que quelques milliers de pirates de la pire engeance, des rebuts qui faisaient frémir jusqu’à la lie de la galaxie elle-même.
— À toutes les unités, au rapport, annonça Jagen.
— Ici le Forte Tête, paré, en position.
— Ici le Vent Stellaire, paré, en position.
— Ici le Fierté de Brentaal
L’appel se poursuivit ainsi, puis ce fut au tour des escadrons. Enfin, quand ils eurent tous terminé, le colonel reprit la parole.
— Ici le Knight’s Blade, paré, en position, et prêt à en découdre. Restez en attente.
Il se tourna vers le lieutenant Tinor, qui venait de se positionner à ses côtés.
— Combien ?
— Deux cent soixante-seize appareils, annonça Tinor d’un air impassible. Allant du simple chasseur à la frégate lourde. Et nous avons même détecté deux croiseurs de combat de classe Petras.
Jagen serra les dents en observant la flotte ennemie positionnée entre la planète et eux.
— L’Hégémonie de Tion en répondra, promit-il à haute voix. La capture de vaisseaux de cette importance n’a jamais été déclarée !
Les Petras étaient des antiquités peu véloces mais dotées d’une puissance de feu à faire pâlir n’importe quel adversaire raisonnable. Fabriqués en faible nombre, ils étaient pour la plupart aux mains de l’Hégémonie de Tion. À ce jour, Jagen n’avait jamais entendu parler de Petras pirate.
— C’est un cuirassé de classe Rendili que je vois ? demanda-t-il en désignant une masse sombre à l’arrière-plan.
— Une ancienne version, apparemment.
— Colonel, l’interpella un contrôleur des senseurs, nous captions un regain d’intensité des échanges de communication. Il semblerait qu’ils nous aient repérés.
— Seulement ! Eh bien, vous voyez, Tinor ; nous sommes sortis de l’hyperespace suffisamment loin pour qu’ils ne puissent pas détecter. Ils sont limités aux moyens de repérage « à l’ancienne », autrement dit, le visuel. Et notre formation compacte les empêchera d’élaborer trop vite une stratégie.
Conformément aux instructions, le Groupe Bleu était sorti de l’hyperespace hors du champ d’interdiction planétaire. Cette manœuvre était coûteuse en temps, mais permettait, en plus d’une certaine discrétion, une préparation bien meilleure avant l’assaut.
— Groupe Bleu, en formation d’attaque, vitesse maximum.
En l’occurrence, il s’agissait de la vitesse de pointe du Knight’s Blade, plus important vaisseau du Groupe Bleu.
Sur l’écran tactique de son terminal, Jagen pouvait observer la progression des deux camps d’après les relevés des senseurs. Le Groupe Bleu formait une sorte de pointe de lance, avec le Knight’s Blade au cœur de la formation. Bien plus imposante, la flotte ennemie semblait également plus dispersée ; du moins en apparence, car la diversité des vaisseaux qui la composait rendait difficile toute approche tactique standard. Mais le plus important était son immobilité. Sûre d’elle, près de trois fois supérieure en nombre aux forces de la République, la Brigade Stellaire se préparait encore au combat.
Ce qui était exactement le souhait de Jagen.
— Escadrons Bleu-Aurek et Bleu-Besh, vitesse maximale en direction de l’adversaire jusqu’à mon signal.
Aussitôt, des signaux se détachèrent de la formation républicaine sur son écran. Revenant vers la baie d’observation, il vit les trainées lumineuses des réacteurs s’éloigner petit à petit.
Aurek et Besh étaient deux escadrons composés de chasseurs légers, des R-19s Incom à la forme de pointe de flèche qui rappelait celle du Knight’s Blade. Faisant partie des appareils les plus rapides jamais conçus pour la navigation subluminique, ils atteignirent vite la zone occupée par l’ennemi.
Et celui-ci avait visiblement l’intention de répondre. Le groupe de combat de la Brigade Stellaire se scinda soudainement, et une nuée d’appareils petits et hétéroclites se portèrent à la rencontre des R-19s.
— Bleu-Aurek et Bleu-Besh, revenez en direction du groupe Bleu, ordonna Jagen sans quitter son terminal des yeux. Vitesse trois quarts.
Les intercepteurs firent immédiatement demi-tour, au moment même où les pirates leur fondaient dessus.
Et soudainement, les échanges de tirs commencèrent.
Les pilotes de la Brigade Stellaire pensaient tenir leur chance en détruisant les chasseurs imprudents qui s’étaient portés en avant de leur groupe de combat. Mais ils n’avaient pas pris en compte la vitesse de ces mêmes appareils, vitesse qui n’avait d’égale que leur manœuvrabilité ; leurs salves se perdirent dans le vide, et les vaisseaux républicains furent à peine secoués.
Pourtant, les pirates reprenaient vite leurs esprits, et fonçaient en direction de l’armada, à la suite des intercepteurs. Ils semblaient les rattraper…
— Bleu-Aurek et Bleu-Besh, vitesse maximale !
La poussée soudaine des chasseurs sembla surprendre une nouvelle fois leurs adversaires, et fit gagner un temps précieux. Désormais, sans même s’en rendre compte, les pirates téméraires qui s’étaient lancés à la poursuite des assaillants avaient signé leur arrêt de mort.
La formation des R-19s n’avait plus grand-chose de professionnel, à présent ; c’étaient de jeunes pilotes, encore peu expérimentés, que les manœuvres hétérodoxes ordonnées par Jagen avait déroutés. Mais cela n’avait plus d’importance ; l’armada de la République était arrivée à portée de tir de l’avant-garde ennemie.
— À tous les chasseurs, déploiement immédiat ! En position d’attaque, et feu à volonté !
C’était le signal qu’attendaient les escadrons restés à l’arrière-garde pour dépasser le cœur de la formation et rejoindre le combat. En l’espace de quelques instants, la baie d’observation du Knight’s Blade offrit un spectacle fascinant ; quinze groupes de chasseurs, soit près de deux cents appareils, qui fondaient sur une opposition ennemie venant de passer du statut de prédateur à celui de proie.
Pour l’avant-garde de la Brigade Stellaire, c’était une débâcle sans nom. Si les pilotes des R-19s n’étaient que des bleus inexpérimentés, ceux des Z-95s « Headhunter » qui menaient désormais l’assaut avaient tout des vétérans. Et le nombre, à présent, était de leur côté, si bien que la seule solution subsistante pour les pirates résidait en une fuite rapide vers leur propre formation.
Ce qu’ils firent vite, d’ailleurs ; le gros de l’engagement avait duré à peine deux minutes lorsque d’importants groupes d’appareils hétéroclites s’en détachèrent et mirent les gaz en direction de la planète.
C’était à présent au tour de la Brigade Stellaire d’avancer ses pions et de passer à l’offensive. Les pirates avaient peut-être dans un premier temps souhaité maintenir un bloc soudé et immobile, mais ils semblaient à présent déterminés à venger l’affront. Les appareils en fuite arrivèrent bientôt à la première ligne de frégates ; ces vaisseaux, aux couleurs de la Guilde des Esclavagistes Zygerriens, semblaient prendre de l’avance sur le reste de la flotte.
Excellent, songea Jagen avec un sourire de contentement et une excitation martiale qu’il n’avait jamais éprouvée jusque lors.
Tout se passait exactement comme il l’avait prévu.
— Combien de temps ? demanda-t-il à Syal Rodan, qui passait son temps à aller et venir entre la salle des communications et le pont.
— Sept minutes ! répondit-elle sans s’arrêter.
— Dites à C’Baoth de commencer, ordonna-t-il à Tinor qui descendit immédiatement les marches pour se rendre dans la salle stratégique.
Quelques secondes passèrent. Il pouvait à présent distinguer précisément les coques des frégates zygerriennes… Le moment était venu.
— Tinor, vous prenez le commandement des chasseurs !  ordonna-t-il à son lieutenant qui venait à peine de sortir de la salle stratégique. Ordres aux frégates ! tonna-t-il en direction de son terminal. Formation barrage !
L’objectif était à présent de briser l’élan de la contre-attaque de la Brigade Stellaire, et d’empêcher une retraite préventive de la part des pirates. Cette stratégie, essentiellement défensive, limitait la puissance de feu, mais convenait bien à un groupe de combat en sous-nombre, ce qui était largement le cas. Les Républicains pouvaient toutefois compter sur leurs escadrons pour mener l’offensive ; la chasse de Korsterck, durement éprouvée par le premier choc, n’avait pas encore rassemblé ses forces.
Le Knight’s Blade se positionna au centre de la ligne, sa proue fièrement dressé vers l’ennemi. Les panneaux de protection du hangar frontal étaient à présent fermés, afin d’éviter une rupture de champ aux effets dévastateurs. Les canons, orientés vers l’avant, ciblaient les frégates qui approchaient toujours plus.
Le silence régnait sur le pont, et Jagen – comme tous les autres – avait les yeux rivés sur la baie d’observation.
La passerelle reprit vie soudainement sous l’effet d’un va-et-vient de lumière rouge accompagné d’un son strident. Le destroyer était à présent à portée de tir de l’ennemi.
La réaction ne se fit pas attendre. Des deux côtés, les armes se déchaînèrent sur les coques adverses. Le Knight’s Blade avait en ligne de mire une frégate lourde en piteux état, qui semblait avoir été récupérée dans une casse et à peine retapée ; néanmoins, le vaisseau tint bon au cours de la première minute du combat. Il semblait de toute évidence prêt à encaisser une seconde bordée.
C’est alors que Jagen nota un changement palpable dans le comportement de ses propres troupes. Les artilleurs visaient mieux et de façon plus coordonnées, les escadrons volaient en formation serrée… Même sur la passerelle, l’évolution était visible : tous étaient concentrés, mais sans une once de stress ; c’était davantage de la détermination… Et de l’efficacité. Le colonel, en se faisant cette remarque, comprit que C’Baoth était passé à l’œuvre.
La méditation de combat Jedi permettait de limiter les dégâts et de briser l’élan adverse, mais ce n’était guère suffisant. La première ligne de frégates ennemie avait souffert, et plusieurs vaisseaux n’étaient plus que débris, au grand dam des artilleurs qui devaient en tenir compte pour viser leurs cibles ; mais déjà les renforts de la Brigade Stellaire arrivaient en position, tandis que pour l’heure les Républicains n’avaient pas cet avantage.
Ces minutes furent parmi les plus longues que vécut jamais Jagen. Seul sur le pont à ne pas subir les effets de la méditation de combat, il sentait des bouffées de stress l’assaillir continuellement.
C’était sa bataille. Son heure de gloire, celle de la destruction de la Brigade Stellaire, ce but qu’il avait poursuivi avec acharnement depuis des mois. Cette pensée ne cessait de lui venir à l’esprit. Mais d’autres images se présentaient à lui : celles de la défaite.
Car les Républicains subissaient à présent de plus en plus de dégâts. Conformément aux instructions qu’il avait données à l’aube de la bataille, les vaisseaux sur le point de flancher se repliaient derrière les lignes. Cependant, le rapport de force était si largement en leur défaveur que les premières pertes ne tardèrent pas à survenir. Un croiseur Hammerhead, le Médiateur d’Aldérande, explosa sous les salves conjointes de trois frégates d’assaut avant même que son équipage ait eu le temps de s’éjecter.
Les boucliers du Knight’s Blade souffraient, eux aussi, car le vaisseau massif offrait une cible de premier choix. Fort heureusement, les lieutenants de Jagen – sans doute sous l’influence de C’Baoth – procédaient à un rééquilibrage progressif de l’alimentation. Chaque fois que cela se révélait nécessaire, ils basculaient une partie de l’énergie offensive vers les déflecteurs, permettant d’allonger l’espérance de vie du croiseur.
Mais ce merveilleux procédé ne suffisait pas, et le vaisseau commença à encaisser des dégâts physiques. Encore légers, mais dangereux, comme de légères rainures sur une couche de glace en train de céder.
Alors que les croiseurs Petras arrivaient à portée de tir, cent douze nouveaux signaux apparurent simultanément sur le terminal de Jagen. *
Les renforts arrivaient.
— Communication en provenance du Sharp Knife, annonça Syal Rodan sans lever les yeux de son écran.
— Passez-la-moi, ordonna le colonel, un grand sourire aux lèvres. Ait ? Je n’ai jamais été aussi content de te voir !
— Vraiment ? Pas même quand j’ai dégoté ces deux étudiantes zeltronnes en stage découverte ? Je suis déçu de voir si peu de reconnaissance !
— Tu es le seul à en avoir profité… rappela la voix de Jaim Helaw depuis l’Ion Storm. On est là, Jag.
— Mais si tu n’as pas besoin de nous, dis-le, on te laissera t’amuser avec tes amis…
— Non merci, ça ira. J’en ai assez soupé d’eux. D’ailleurs, ces vilains garnements cassent mes jouets. Ils ont besoin d’une fessée, si vous voyez ce que je veux dire….
— C’est ma spécialité !
— Ait, je ne suis pas sûr que ce soit une grande gloire….
— Je parlais…
— …sans doute de choses très intéressantes, mais tu pourras poursuivre plus tard, non ? J’ai deux Petras sur le dos et un générateur à deux doigts de la surchauffe…
Les deux mastodontes s’étaient encore rapprochés, et il pouvait à présent distinguer leur coque avec une précision qui l’inquiétait au plus haut point. Il sentait que le Knight’s Blade ne survivrait pas à l’assaut.
Qui ne vint pas.
Les deux Petras changèrent soudainement de trajectoire et se séparèrent, l’un partant à la rencontre des forces de Convarion tandis que l’autre s’occupait d’Helaw.
— Par les Neuf Enfers… laissa échapper Jagen, qui ne croyait pas à sa chance. Mais que diable font-ils ?
— Ils traquent une proie plus intéressante, répondit alors Tinor en faisant sursauter son supérieur.
Il s’était bien vite habitué au silence du pont apporté par la méditation de combat, aussi ne comprit-il pas immédiatement pourquoi le lieutenant avait répondu.
— La méditation de combat pour notre groupe a cessé, reprit-il en fronçant les sourcils. Je m’en rends compte à présent…
— Vraiment ?
— C’est un drôle de sensation. Un calme étrange, malgré l’urgence de la situation… Assurance, détermination, contrôle de soi… Je ne vois pas comment mieux l’expliquer.
— Mais ça ne concerne pas nos hommes, là !
— C’Baoth doit être en train de faire exactement l’inverse sur les pirates. Il les embrouille et modifie leurs perceptions. Je pense qu’ils nous considèrent comme des dangers moindres.
Jagen frissonna en se retournant vers la baie. Au-delà, les Petras commençaient à subir de lourds dommages... Ils se faisaient tailler en pièces par une flotte républicaine toujours plus nombreuse, et qui semblait à chaque minute plus invulnérable.
Mais les implications de ce qu’il venait d’apprendre ne lui plaisaient pas, même si cela devait lui sauver la vie.
Pourtant, les sentiments attendraient. Il avait un triomphe à achever.
— Tentez de repérer le vaisseau de commandement ennemi, ordonna-t-il à ses hommes. Si nous capturons les chefs de la Brigade Stellaire… Cette guerre prendra fin.
Dans le chaos de la bataille, il était difficile de distinguer les différents camps et leurs bâtiments ; mais le Knight’s Blade, à présent épargné par l’ennemi, pouvait mieux se concentrer sur cette tâche. Les senseurs ne tardèrent donc pas à repérer un vaisseau de taille moyenne, à l’arrière de la formation ennemie, et qui ne semblait pas vouloir s’exposer.
Alors que les navigateurs mettaient le cap sur leur nouvelle cible, Jagen reprit sa place de coordinateur de l’attaque et s’adressa aux escadrons.
— Ici le colonel Eripsa. Modification des ordres pour les escadrons de bombardiers stratégiques ; les cibles prioritaires sont à présent les réacteurs. Tirez dès que vous serez à portée.
Il ne vit pas si ses ordres étaient exécutés. Toute son attention était désormais reportée sur le Knight’s Blade et sa dangereuse progression. Les réparations de fortune des techniciens avaient permis au destroyer de récupérer un mince écran bouclier, de quoi limiter les dangers des tirs perdus ; mais une salve concentrée serait dévastatrice, aussi devaient-ils prier pour que C’Baoth garde sa concentration.
Il y avait quelque chose d’irréel dans cette progression ininterrompue au milieu du carnage. Plusieurs escadrons profitèrent du phénomène pour se mettre à l’abri sous la coque du Blade et prendre l’ennemi à revers, causant d’importants dégâts à leurs adversaires confus.
Peu avant qu’ils n’arrivent à portée du tir de leur objectif, Jagen mit la dernière partie de son plan à exécution, sous la forme d’un message codé enrichi de coordonnées spatiales.
Ils émergèrent finalement du chaos à quelques centaiens de mètres de leur proie, qui semblait ne se douter de rien. Les immenses batteries lourdes du Knight’s Blade pivotèrent alors en direction du vaisseau ennemi.
— À l’attention des chefs de la Brigade Stellaire, ici le colonel Eripsa, lança-t-il sur la fréquence générale en masquant avec peine sa jubilation. Vos forces sont en déroute, votre repaire démasqué. Rendez-vous dès maintenant, et vous aurez droit à un procès équitable pour tous les crimes commis par votre organisation. Mais résistez, et nous vous en ferons payer les conséquences.
Il n’y eut aucune réponse pendant près d’une minute. Autour de Jagen, tous retenaient leur souffle. Puis le haut-parleur du pont crépita et une voix rauque en sortit :
— Nous n’avons pas encore perdu.
Il n’aurait pu choisir pire moment pour lancer cette affirmation, car à cet instant précis le destin s’abattit sur eux.
De l’hyperespace émergèrent l’Opportuniste et cinq autres croiseurs de même gabarit, ainsi qu’un grand nombre de vaisseaux plus petits. Utilisant les coordonnées transmises par Jagen, Willspawn et ses hommes avaient quitté la vitesse lumière de façon à arriver sur l’arrière du croiseur ennemi, désormais encerclé.
— Bienvenue, Amiral, lança Jagen au nouvel arrivant. Tout s’est passé comme prévu.
— Je vois ça, répondit Willspawn. Félicitations. À mon tour de parachever la victoire…
Les messages se multipliaient sur la fréquence de combat de la République, tous plus enthousiasmants les uns que les autres, gratifiant les nouveaux arrivants ou signalant la capitulation ou la destruction d’un appareil ennemi.
— Pointez toutes les batteries sur le vaisseau de commandement, ordonna le colonel.
Le navire était encerclé, et ne pouvait plus manœuvrer. Jagen retenait son souffle. Tout s’était exactement passé comme prévu.
La force de frappe de la Brigade Stellaire avait été neutralisée en à peine plus d’une heure de combat.
Il y eut un nouveau crépitement, et la même voix rauque s’éleva du haut-parleur.
— Cessez tout… fit-elle d’un ton lassé, désabusé même. Nous nous rendons.
Le cœur du colonel fit un bond. Plusieurs officiers de pont lancèrent un cri de joie. Regardant autour de lui, Jagen vit les sourires de Vanya, de Syal et même une ombre de contentement sur le visage du lieutenant Tinor.
Enfin. Le retour de la paix.
— Bien reçu, répondit-il. Baissez les armes et désactivez votre générateur, en attente de l’abordage.
— Entendu.
Lentement, les canons qui visaient auparavant le Knight’s Blade se remirent en position de veille. Jagen se tourna vers Rodan.
— Dites à Salussa de…
— Colonel ! le coupa-t-elle en pâlissant.
Il fit volte-face, juste à temps pour voir une des batteries reprendre sa position de tir. Une salve partit en direction du pont…
…Et le rata de peu.
Les pirates n’eurent pas autant de chance. Vingt traits écarlates sortirent des batteries latérales de l’Opportuniste.
La coque qui abritait les chefs de la Brigade Stellaire se fissura dès l’impact, avant de céder dans un immense éclair de lumière. 
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Messagepar Yorkman » Jeu 08 Jan 2015 - 21:30   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Enfin !!

Du très bon comme d'habitude :jap:

Juste une question : Where is Vanya ?!! :grrr:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 08 Jan 2015 - 21:45   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Disons qu'avec la bataille, plus la méditation de combat, je ne savais pas trop comment la faire intervenir... :transpire:
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