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Messagepar Red Monkey » Jeu 05 Déc 2013 - 18:05   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

J"ai bien aimé ce chapitre !
Alors, il m'a fallu du temps pour repiger pourquoi il était en taule mais la suite était super.
Je comprends le "tu m'as inspiré pour la suite" :D
Mij Gilamar !!! (par contre il me semble mal accroché ? C'est quelle époque déjà ce chapitre ? Pour la situer dans son histoire perso, savoir si tu as ridiculisé le mando ou le pas encore mando :D A moins que... :idea:
Et Jango !! Haha Cool !
La suite vite !!!!!!!
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 05 Déc 2013 - 18:07   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Merci pour ta lecture. :jap:

Mij Gilamar !!! (par contre il me semble mal accroché ? C'est quelle époque déjà ce chapitre ? Pour la situer dans son histoire perso, savoir si tu as ridiculisé le mando ou le pas encore mando :D A moins que... :idea:


A moins que. :D

Revan Bane a écrit:La suite vite !!!!!!!


Elle viendra... Je tiens à bien la travailler. :sournois:
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Messagepar Joysstar » Jeu 12 Déc 2013 - 20:25   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

J'ai rattrapé mon retard dans ta fic.
Toujours aussi bon et aussi captivant.
J'aime bien le côté explosif du personnage de Jagen Eripsa.
Il est du genre à démarrer au quart de tour et j'aime bien son côté incisif par moment.
Sinon, c'est bien rythmé, bien dosé, j'adhère.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 12 Déc 2013 - 22:13   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Content que cela te plaise. :jap:

Joysstar a écrit:J'aime bien le côté explosif du personnage de Jagen Eripsa.
Il est du genre à démarrer au quart de tour et j'aime bien son côté incisif par moment.


J'ai voulu lui donner un genre "Corellien", avec un peu de Han Solo pour l'insolence et l'imprudence, mais aussi un peu de rigueur militaire et quelques autres traits de caractères. :cute:
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Messagepar Yorkman » Ven 20 Déc 2013 - 17:37   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

J'ai rattrapé tout mon retard... et je me souvenais pas que c'était aussi bien! :jap:

Je ne veux pas faire de comparaisons, mais je peux dire que c'est une des fics les mieux écrites de la section. :oui:

Je pense que tu as un talent naturel pour écrire ce genre d'histoire... Où est-ce le fruit d'un intense travail d'écriture quotidienne ? (si c'est le cas il faudrait que je fasse de même)
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Messagepar Red Monkey » Ven 20 Déc 2013 - 18:00   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Yorkman a écrit:Je pense que tu as un talent naturel pour écrire ce genre d'histoire... Où est-ce le fruit d'un intense travail d'écriture quotidienne ?


Je pense que c'est un peu des deux. Parce que je trouve aussi que c'est une des mieux écrites :jap: (si on met Piejs hors-concours :whistle: )
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Messagepar Yorkman » Ven 20 Déc 2013 - 19:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Enfin j'ai bien précisé une des meilleures et pas la meilleure :wink:

Ne soyons pas sectaires, toutes les fics valent le détour et je ne pense pas qu'on puisse mettre Piejs sur un piédestal comme on ne peut pas ne pas reconnaître la grande qualité de son travail.

Enfin je dis ça, je n'ai jamais lu :paf: , et de plus en plus j'ai l'impression de rater quelque chose vu les commentaires dithyrambiques qu'on en fait.
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Messagepar Red Monkey » Ven 20 Déc 2013 - 19:33   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

C'était une petite vanne sans réelle arrière pensée :lol:
On peut pas mettre une fic au devant des autres. Chaque style est différent. Et chaque auteur sait séduire son lectorat différemment, avec son propre style. Car si un seul style valait le détour, y'aurais pas autant de mouvements dans cette section :P
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 20 Déc 2013 - 20:33   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Merci Yorky, content que ça te plaise. :jap:

Yorkman a écrit:Je pense que tu as un talent naturel pour écrire ce genre d'histoire... Où est-ce le fruit d'un intense travail d'écriture quotidienne ? (si c'est le cas il faudrait que je fasse de même)


Beaucoup d'entraînement, que ce soit en lisant des œuvres - scolaires ou non - ou en écrivant. Après tout, c'est ici la deuxième version de ma fic... Mais un travail quotidien, non, sans doute pas. D'ailleurs, si je n'ai pas posté hier, c'est parce que la suite n'est toujours pas achevée... J'ai mes périodes Terre du Mileu et mes périodes Star Wars, et comme La Désolation de Smaug vient de sortir, je reste à fond là-dessus, notamment au niveau musical... Et la musique m'inspire. :D
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Messagepar Yorkman » Ven 20 Déc 2013 - 20:56   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Ah La Désolation de Smaug, je l'ai bien aimé celui-là.

Moi je suis dans ma période métaphysique, tu crois que ça pourrait m'inspirer ? :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 20 Déc 2013 - 20:59   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

A moins que tu veuilles faire du Hambly sur la métaphysique des moeurs des Gamoréens... :paf:
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Messagepar Joysstar » Sam 21 Déc 2013 - 20:15   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Jagen Eripsa a écrit:A moins que tu veuilles faire du Hambly sur la métaphysique des moeurs des Gamoréens... :paf:

Restons-en là pour les pauvres incultes que nous sommes... :paf:

Sinon, on ne peut pas comparer les fics, certains le font pour rire d'autres pour s'améliorer... D'autres le font par passion. Mais si chacun trouve son compte, c'est bon pour moi. ;)

Sinon, la suite ça vient ? Jagen on t'attend là.
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Messagepar Red Monkey » Sam 21 Déc 2013 - 21:26   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Joysstar a écrit:Restons-en là pour les pauvres incultes que nous sommes... :paf:


Eh bien, y'a que toi qui connait pas cette référence :paf: :transpire:
Non pas qu'on soit fiers de la connaître :chut:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 22 Déc 2013 - 11:50   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Joysstar a écrit:Sinon, la suite ça vient ? Jagen on t'attend là.


Une bonne histoire, c'est comme un bonne pâte : il faut la laisser reposer un peu. :transpire:

Promis, je vais achever au plus vite la partie qui vient. :paf:
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Messagepar Darkantus » Mar 07 Jan 2014 - 21:04   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Yop je viens de lire le 1er chapitre, et j'ai trouvé ça excellent :)
Les apparitions de Convarion ( Que l'on voit dans la saga des x-wing sous les ordres d'Isard), et de l'amiral Ozzel sont savoureuses

Et le coté militaire académie j'adore :)

Bref il me reste plus qu'a lire le 2nd chapitre :)
Côtoyez contrebandiers, chasseurs de primes, impériaux, et bien plus... Ressentez la vengeance d'un jeune homme. Et parcourez la galaxie dans sa quête de justice...
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 08 Jan 2014 - 15:09   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Merci pour ta lecture. :jap:

Darkantus a écrit:Les apparitions de Convarion ( Que l'on voit dans la saga des x-wing sous les ordres d'Isard), et de l'amiral Ozzel sont savoureuses


Merci. ^^

Par contre, je me suis rendu compte avec le recul que mon Convarion ne pouvait pas être celui d'Isard, puisqu'il aurait dans les quatre-vingt ans lors de la Guerre du Bacta... Et qu'il semble beaucoup plus jeune sur les illustrations. :neutre:

Sinon, j'ai quasiment achevé la suite, qui devrait bientôt arriver.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 09 Jan 2014 - 11:08   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Allez, nouvelle année, reprise du rythme régulier ! :)

Chapitre 14 - Partie 4

Spoiler: Afficher
Dans le champ de ruines immense qui s’étendait autour du District Central et entre les bastions des Proteras et Tyrenos, il n’était pas rare de voir des bâtiments à moitié détruits et des caves éventrées donnant sur les ténèbres. Aussi, lorsque Jango activa la vieille porte en duracier et que celle-ci s’ouvrit en grinçant, Jagen pensa qu’il ne s’agissait que d’une planque temporaire ou d’un raccourci.
Il se trompait.
La base des Rebelles se trouvait dans les tréfonds de la ville ravagée, camouflée par la dure réalité du terrain. La porte donnait sur une sorte de petit bunker lourdement défendu par une poignée de gardes cachés derrière des parois en béton ; après qu’ils eurent vérifié l’identité des arrivants, ils leur ouvrirent une porte camouflée dans le mur du fond.
La salle sur laquelle elle donnait, après une trentaine de marches assez hautes, était si vaste qu’on aurait cru un hangar. Du matériel, majoritairement emballé dans des caisses, était stocké là, sous un éclairage cru qui ne remplissait qu’à moitié son office. Plus loin, une passerelle conduisait à plusieurs salles annexes ainsi qu’à un couloir qui semblait s’enfoncer dans les profondeurs du monde. La rouille qui recouvrait les murs donnait à l’endroit un aspect vieilli qui n’était sans doute pas éloigné de la réalité. Quelques hommes en armes – dont plusieurs non-humains – discutaient dans un coin.
— Et ils cachent tout ça sous terre ? lança Jagen en écarquillant les yeux, stupéfait de l’ampleur de l’installation dans ces conditions.
— D’après ce que j’ai compris, il s’agit d’un vieil entrepôt, expliqua Jango en lui donnant une tape dans le dos. Ils l’ont investi il y a plusieurs mois ; il y a tellement de décombres sur cette planète que personne ne s’en est aperçu.
— Bizarrement, ça ne m’étonne pas.
Les Mandaloriens – Jagen avait du mal à penser à eux sous ce nom, car ils paraissaient très différents sans leurs armures – les emmenèrent vers l’endroit qui servait de salle de conférence.
— Alors ? dit-il si bas que seul Jango pouvait l’entendre. Les « Fils et Filles de la Liberté » ?
Le Mand’alor fit une moue exaspérée.
— Vizsla a réussi – sans doute avec quelques pots de vin, si tu veux mon avis – à me coller sur le dos une paire d’avis de recherche. Le genre viande froide, si tu vois ce que je veux dire.
— Je peux m’arranger pour qu’ils disparaissent à mon retour sur Coruscant…
— Même toi tu ne peux pas influer les Hutts. Vos Jetiise sont sans effet sur eux.
— D’accord, d’accord. Mais eux sont impuissants sur le territoire de la République…
— Tu serais surpris.
— Donc, le nouveau nom ?
— Une couverture. Nous sommes officiellement des mercenaires commenoréens révoltés contre le laisser-aller républicain.
— Merci pour le beau rôle…
— Y a pas de quoi.
Ils arrivèrent finalement à l’endroit où se réunissaient les officiers rebelles. C’était une salle assez basse de plafond, avec un holoprojecteur montrant la grande vallée d’Opah Settis où flottaient des informations sur les forces en présence et leur position. Jagen profita des quelques instants où ils passèrent inaperçus pour examiner les hommes présents ici. Il y avait un duro au regard de braise où couvait la rage du combat, avec un visage buriné marqué de plusieurs cicatrices, dont certaines semblaient fraîches. Deux humains, d’une quarantaine d’années sans doute, mais dont les cheveux étaient déjà blancs, étaient penchés sur l’holoprojecteur, en compagnie d’un troisième sortant à peine de l’adolescence qui devait être leur assistant.
Jango s’éclaircit la gorge et tous se tournèrent vers lui. Jetant un coup d’œil dans son dos, Jagen s’aperçut qu’ils n’étaient entrés qu’à quatre ; ils n’étaient accompagnés que du docteur Gilamar et de Kal, qui les avait rejoints à mi-parcours.
— Je vous les ai amenés, lança Jango en désignant du doigt les deux « aruetiise ». Il y a aussi un troisième homme, un prisonnier qu’ils ont dû neutraliser au cours de l’opération.
— Très bien, lança le duro. Nous allons l’interroger au plus vite.
— Vous êtes donc le colonel Eripsa ? lança l’un des quarantenaires.
Il avait des yeux vairons, l’un bleu et l’autre gris, et respirait l’autorité.
— En effet, répondit Jagen avec assurance. Vous êtes donc le fameux Commandant ?
— C’est moi, fit une autre voix.
Le colonel reconnut celui qui s’était exprimé avec stupeur ; il s’agissait du jeune homme qu’il avait pris pour un assistant.
— Un gamin ? lâcha-t-il avant même d’avoir réfléchi à ce qu’il allait dire. C’est un gamin qui contrôle les Rebelles ?
Le Commandant s’approcha, et regarda Jagen droit dans les yeux. Il avait un de ces regards durs explorant plus l’âme d’une personne que son apparence, et un rictus sévère barrait sa bouche. Après quelques instants de réflexion, Jagen comprit que ce n’était pas invraisemblable. Sa barbe naissante et ses cheveux étaient noirs de jais, et encadraient un visage assez long et pâle, où les iris d’un brun-vert particulier brillaient de détermination. Une fine cicatrice montait en diagonale au-dessus de son sourcil droit et barrait son front.
— Je me bats sans doute depuis plus longtemps que vous, dit-il d’une voix glaciale, et je connais mon travail. Je sais comment faire pour que mes hommes restent en vie.
— Très bien, très bien, admit Jagen. Mais j’ai le droit de me poser des questions… Au sein de la République, on a rarement des chefs de quinze ans.
— Dix-huit. Je me fiche de ce qu’il y a au sein de la République ; je fais ce que j’ai à faire, c’est tout.
— Et est-ce que vous le faites sans débordements ? Sans exactions ?
L’autre serra les dents, puis répondit.
— Si nous procédions ainsi, nous ne vaudrions pas mieux que nos ennemis.
Il soupira.
— Cela fait neuf ans que je me bats ici contre des tyrans, et le premier représentant de la République que je rencontre ne me considère pas mieux qu’un vulgaire terroriste…
— Calme-toi, Rahm, intervint l’homme aux yeux vairons. Personne ici ne remet ton rôle en question. Le colonel est juste surpris…
— Nous avons choisi Kota comme commandant parce qu’il a fait la preuve de ses capacités, expliqua l’autre homme mûr. Aucun d’entre nous n’a jamais suivi de formation stratégique ; tout s’apprend sur le terrain, ici…
— Mes parents sont morts quand j’avais cinq ans, et j’ai dû me débrouiller dans un monde en guerre depuis lors, dit amèrement Kota. Cela forge le caractère.
— Je connais ça… marmonna une autre voix, que Jagen reconnut comme étant celle de Kal.
Le colonel se sentait à présent mal à l’aise, bien trop heureux par rapport à ces orphelins devenus guerriers. Kota, Kal, Jango… Tous avaient été marqués par le prix du sang.
Et Thyrs, alors ? C’était un frère pour moi. Comme Kenth. Le prix du sang, je connais aussi.
— Désolé si je vous ai vexé, ce n’était pas intentionnel, s’excusa-t-il alors. Mais il faut que vous compreniez que je me pose des questions… Les explosions de ces derniers jours…
— De ces derniers mois, corrigea le duro. Oui, nous savons, mais pour ce qui est de les provoquer… Nous n’y sommes pour rien.
— Alors, qui, quoi ?
Personne ne répondit, et les échanges de regards se firent lourds de sous-entendus.
— Écoutez, s’emporta Jagen, la situation est plus grave que vous ne le croyez ! Fierruj et Hagas ont au moins deux coups d’avance, et je ne sais pas pourquoi. Ils ont été informés pour la présence de ma flotte dans la Nébuleuse des Trois Triangles… Pire encore, ils comptent s’en servir ! Kal, vous avez réussi à contacter l’opérateur du secteur Alpha-64 ?
— La première fois seulement. Je vous avais bien dit qu’ils s’y attendaient… Ils ont ensuite coupé toutes les communications entrantes et sortantes. Nous sommes isolés.
— À quand remonte le second rendez-vous fixé ?
— Une quinzaine d’heures environ. C’était juste après que nous ayons reçu la confirmation de Gilamar pour ton évasion.
— Dix-sept heures donc, précisa l’intéressé. J’ai envoyé le message à la fin de mon quart.
— Ce qui signifie que dans une soixantaine d’heures, la flotte sera ici… Et qu’ils feront tout pour qu’elle bombarde Opah Settis.
— Vos hommes seraient prêts à ça ? demanda Kota avec une lueur mauvaise dans le regard.
— Si ces explosions se poursuivent, ils n’en auront même pas besoin…
Le Commandant se pencha sur l’holoprojecteur tout en s’appuyant dessus. Il paraissait fatigué – sans doute les séquelles d’années gâchées par le conflit – mais la détermination qui brûlait dans ses yeux frappa une nouvelle fois Jagen.
— Dans ce cas, oui, nous allons devoir agir vite. Comme vous l’avez sans doute remarqué, les Proteras et les Tyrenos ne sont pas encore tout à fait coordonnés – même si ce n’est qu’une question de temps, j’imagine. Et ils ont d’autres soucis que la Rébellion ; votre évasion, bien entendu, et les ennuis posés par vos deux amis Jedi dans toute la vallée.
— Il n’y en a qu’une seule, répondit le colonel avec tristesse. Maître Pomvaliou a été assassiné…
— Les rapports interceptés datent de cette nuit et sont assez clairs là-dessus. En somme, cela nous permet de détourner temporairement l’attention… Depuis longtemps, nous envisagions une opération contre le centre de communications, en plein cœur du District Central. L’heure est peut-être venue…
— Pourquoi ne pas viser un autre transmetteur moins protégé ? demanda Jagen.
— Parce qu’il n’y en a qu’un, expliqua Gilamar. Opah Settis était à l’origine une colonie agricole de la Techno-Union, et nos installations sont héritées de cette époque. Nous n’avons obtenu notre indépendance que lorsque les Ulvrades, soutenus par les industries de luxe qui commençaient à croître, se sont soulevés contre le Directoire. Et ils ont conservé les installations intactes.
— Il est d’ailleurs fort probable que ces fameuses explosions viennent d’une ancienne installation de la Techno-Union. Une usine d’engrais ou de matériel agricole redécouverte depuis peu… Mais nous ignorons tout de sa localisation.
Encore un coup dans l’eau.
À moins que…
La solution.
— Peut-être pas.
— La République a des informations qui nous auraient échappées ? demanda l’un des subalternes humains de Kota.
— La République, non. Mais lorsque maître Pomvaliou a été… Enfin, il a tenté de me dire quelque chose. « La solution »… Et il pointait le sol en-dessous de lui.
— Des grottes sous le District Central, souffla le duro. Oui, ça se tient.
— Nous nous demandions depuis longtemps où les civils capturés pouvaient être détenus, expliqua l’homme aux yeux vairons. Ça se tient.
— Les Proteras pourraient se servir d’anciennes mines pour y accéder… suggéra Kota.
— Dans ce cas, les accès sont lourdement gardés. Y entrer ne sera pas une mince affaire.
— Il y a peut-être des galeries annexes non surveillées. On peut toujours essayer.
— Alors, que fait-on ? demanda Jagen en croisant les bras d’un air décidé.
Il voulait donner aux autres l’impression que tout irait bien, mais il ne pouvait pas se mentir à lui-même. Il leur restait peu de temps avant que la catastrophe ne soit irrémédiable.
Il va donc falloir régler ce problème vite et bien, et je n’ai pas toutes les cartes en main. Je lance une expédition sur les dires d’un mourant, donc je ne suis même pas sûr qu’il ait été franc avec moi. Qui est ce troisième Jedi ? Pourquoi le Conseil s’intéresse-t-il tant à Opah Settis – sans en avertir le Sénat ni même le Chancelier ?
Et la Brigade a trop d’informations. Toujours un coup d’avance… Mais d’où vient la fuite ? L’administration du Chancelier ? Le Service d’Information Stratégique ? La Flotte ?
Mon vaisseau ?

— Je suis certain qu’ils s’attendent à vous voir du côté du transmetteur, lâcha alors Kota. Il faut donc que vous en restiez éloigné. Jango et vous irez explorer les souterrains.
Jagen entendit à côté de lui un soupir contrarié.
— Mauvaise idée, Kota, répondit son ami. Je me bats mieux à l’air libre.
— Eh bien, vous apprendrez à faire aussi bien dans les profondeurs.
— C’est une erreur…
— Il y a un début à tout, coupa Jagen. Qui s’occupera des communications ?
— Je m’en charge, dit Rahm en serrant le poing droit. Une fois qu’ils vous auront repérés sous terre, nous pourrons agir sans trop de risques…
— Dans ce cas, il faut préparer les groupes sans tarder.
— J’en serai, dit Gilamar en bougonnant. Mes accès au réseau n’ont peut-être pas encore été révoqués.
— Excellent.
Kota appuya sur quelques contacteurs, et la table de projection holographique changea de représentation pour afficher une vue de la planète tout entière, quelques vaisseaux épars, dont plusieurs semblaient armés, patrouillaient à présent.
— Nous n’avons que quelques heures, reprit-il en s’appuyant sur l’objet. Mais nous allons en tirer parti. Ce sera l’occasion de changer le destin d’Opah Settis, de son peuple…
— Et de la République, acheva Jagen. Allons-y. Nous avons une guerre à éviter.
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Messagepar Darkantus » Jeu 09 Jan 2014 - 12:09   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

j'attend d 'être a jour pour le lire :)
Côtoyez contrebandiers, chasseurs de primes, impériaux, et bien plus... Ressentez la vengeance d'un jeune homme. Et parcourez la galaxie dans sa quête de justice...
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Messagepar Red Monkey » Jeu 09 Jan 2014 - 12:55   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Voilà lu !
Excellent encore. Tu nous fais intervenir des célébrités la. Et j'en adore plusieurs, cest parfait !

La suite !!
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 17 Jan 2014 - 12:39   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Avec quelques petites minuscules ridicules infinitésimales heures de retard, le début du chapitre 15 !

Chapitre 15 - Partie 1

Spoiler: Afficher
« La situation est simple, Excellence, et se résume en deux points ;
1/ Le colonel Eripsa a donné des instructions précises en cas de pertes de contact.
2/ La situation présente – son emprisonnement et la rupture des communications – correspond exactement aux paramètres d’exécution de la mission.

En conséquence, la force militaire composée pour l’opération Diamant d’Airain passera en hyperespace à 0800, avec pour cap Opah Settis.

J’ai parfaitement conscience des risques présentés par une confrontation directe, aussi, je vous prie de transmettre les informations à l’amiral Willspawn, afin qu’il puisse nous prêter main forte dès qu’il en aura l’occasion.

Avec mes salutations respectueuses les plus sincères,

Ait Convarion – Capitaine intérimaire du
Knight’s Blade »

Message à destination du chancelier Kalpana, reçu à 0900 le même jour.

Un grondement sourd, suivit d’une nouvelle secousse, retentit tout autour d’eux.
Poussant un grognement lorsqu’une pierre dégringola du plafond et rebondit contre son casque, Jagen s’appuya contre la paroi à sa gauche. Elle était très saillante et semblée coupée au couteau, comme si rien n’était jamais venu émousser son tranchant.
— C’est la troisième fois depuis que nous sommes descendus, dit-il à Jango qui, juste devant lui, s’était également arrêté. Tu penses qu’ils font les derniers essais ?
— Possible, répondit le Mand’alor. J’en étais à espérer qu’ils avaient fini.
Il n’y avait rien eu au cours des dernières heures.
— Le calme avant la tempête.
— Ton casque tient bon ?
— Ouais. Je n’aurais jamais cru que du matos ubese tiendrait aussi bien le coup.
Même s’il ne pouvait pas voir le visage de son ami, Jagen était sûr que celui-ci souriait sous son casque.
— Ceux-ci sont à la mode Mando, Jag’ika ! Et j’ai de bons ingénieurs, même s’ils manient mieux le blaster que le fer à souder.
— Et comment as-tu eu le matériel d’origine ?
— Un contrat, il y a deux ans. On est tombés sur un groupe de mercenaires ubese qui pensait naïvement pouvoir nous arrêter. Alors, quand ils ont vu qu’ils étaient encerclés… On leur a fait une offre qu’ils ne pouvaient pas refuser.
— Que leur est-il arrivé ?
— Oh, ils ont dû apprendre à respirer l'oxygène en quelques secondes.
Jagen rit brièvement, en se félicitant qu’il n’y ait aucun Jedi à proximité pour leur faire une leçon de morale.
— Où en est-on ? demanda Jango dans son comlink.
Fausse piste, le boyau part dans la mauvaise direction, et il est obstrué.
— Bien reçu, Myles. Reviens, on t’attend.
Le colonel laissa échapper un soupir de soulagement. La progression devenait de plus en plus difficile, en partie à cause de la lourdeur de l’air, rendu pesant par la chaleur des profondeurs. Le dos contre la paroi, il jeta un coup d’œil à leur expédition.
Ils étaient accompagnés par une trentaine d’hommes, tous mandos, dont vingt étaient ici présents ; dix autres étaient partis avec Myles pour explorer un tunnel annexe qui aurait pu les mener à leur objectif. Il s’agissait de l’ensemble de l’effectif qui accompagnait Jango sur Opah Settis ; les autres hommes impliqués dans l’opération, qui se dirigeaient en ce moment même vers le centre de communications, étaient des Rebelles, natifs d’Opah Settis. Les deux groupes avaient leurs chefs distincts, et fonctionnaient indépendamment.
Le groupe de Myles ne tarda pas à arriver. Jango fit alors un bref signe de la main, et l’ensemble des combattants se remit en marche. Jagen appréhendait la longue descente vers les profondeurs de la planète, mais il la savait nécessaire, et, pire encore, urgente.
Ils arrivèrent bientôt à un nouvel obstacle : une paroi de pierre noire, lisse et luisante qui barrait nettement la progression du tunnel.
— Est-ce que le chemin se poursuit au-delà de ce truc-là ? demanda Jango en appuyant sa main gantée sur la muraille naturelle.
— On dirait, oui, dit l’un des mandaloriens équipés de détecteurs. Il y a un mètre d’épaisseur, pas plus.
— Kyvst, tu peux t’en charger ?
— Pas de problème, répondit l’intéressé, qui disposait à sa ceinture d’une panoplie d’outils hétéroclites, allant du tournevis d’appoint au marteau pneumatique de poche. Il sortit une petite vibrolame et attaqua la paroi.
Bien entendu, Jagen ne pouvait pas voir le visage de Jango, masqué par un horrible casque ubese, mais lorsqu’il l’entendit parler, il ne put s’empêcher de l’imaginer en train de hausser les sourcils.
— Je pensais à quelque chose de plus rapide.
— C’est du fragile, Mand’alor, répondit le technicien. De l’obsidienne. J’aimerais éviter de faire s’écrouler le plafond de la caverne sur nous, pas vous ?
— Dans ce cas-là, dépêche-toi de travailler.
Il se retira à l’écart, en compagnie de Myles ; Jagen les suivit.
— …n’aime pas ça, Jango, déclara le lieutenant à voix basse. Si tes soupçons se confirmaient ?
— Je ne vois pas pourquoi Kota ne nous en aurait pas parlé, trancha Fett.
— Que se passe-t-il ? intervint Jagen.
Les deux hommes mirent quelques secondes de réflexion avant de répondre.
— Jag, tu as vu la température de l’environnement ? dit finalement Jango.
La question sembla hors de propos au colonel, puisque les systèmes de survie de l’armure intégraient des cellules de refroidissement, mais il vérifia ses données malgré tout.
— 84°C, finit-il par dire. Mais c’est normal, non ? Tous les endroits souterrains sont chauds...
— Je l’ignore, avoua Jango.
— Cela dépend des planètes, précisa Myles. De leur âge, de leur configuration… Elles ne sont pas toutes semblables, loin de là. Il y en aurait même certaines qui disposeraient d’un noyau creux… Enfin, c’est ce qu’on raconte.
Ses propos plongèrent Jagen dans une lourde réflexion silencieuse sur la nature des astres et la diversité des objets stellaires, qui s’interrompit seulement quand un bruit semblable à celui du verre brisé vint troubler la quiétude pesante des lieux.
— On bouge, dit immédiatement Jango. Vite.
Il n’eut pas besoin de le dire deux fois ; la compagnie s’était déjà relevée et passait aussi vite que possible dans l’ouverture dégagée par Kyvst dans la paroi. Lorsque Jagen s’y faufila, il sentit le tranchant de la pierre et la chaleur qu’elle laissait passer.
Le tunnel s’infléchissait à présent vers le haut et semblait les conduire à la surface – ou, au moins, dans une cavité de moindre profondeur.
Ils étaient remontés d’une quarantaine de mètres lorsqu’une nouvelle secousse, plus forte que les précédentes, les jeta à terre. Plusieurs sections du plafond s’écroulèrent ; l’une d’elles, plus imposante que les autres, s’effondra derrière le gros du groupe, coupant Kyvst, qui était resté en arrière, du reste de ses congénères.
— Kyvst, tu me reçois ? hurla Jango dans le comlink en se précipitant vers la masse de roche.
Ses efforts pour déplacer les pierres semblèrent aussitôt vains à Jagen ; il y en avait trop, et le plafond avait l’air si instable qu’ils feraient mieux de se mettre à l’abri avant que le reste ne s’abatte sur eux.
… ais bi… ssage blo…
— Fais demi-tour, ordonna Jango, qui répéta plusieurs fois cette instruction.
Le technicien avait dû acquiescer au bout d’un moment, puisque Jango revint vers ses autres hommes avec des gestes qui se voulaient apaisants.
— Il va passer par l’autre côté, déclara-t-il pour couper court à toute discussion.
— Si le passage existe encore, marmonna Kal.
— Tu ferais mieux de t’inquiéter pour nous, répliqua Myles. Notre voie d’évacuation est bloquée.
— Tant mieux ! Je préférerais affronter une armée de ces pirates que de replonger une nouvelle fois sous terre.
— En parlant de pirates, nous ne devons plus être loin de leur base, indiqua Jango qui regardait les données transmises par ses capteurs. Ne nous attardons pas ici…
Il jeta un coup d’œil inquiet au plafond.
Les ravages causés par la secousse étaient visibles sur leur chemin, mais fort heureusement aucun obstacle infranchissable n’avait entravé leur voie ; c’eût été leur mort, puisque Kyvst avait avec lui les meilleurs outils.
Ils arrivèrent finalement à une section plane du tunnel, puis à ce qui semblait être un entassement de rochers, dont le plus gros, sphérique, était suffisamment large pour laisser passer deux hommes de front une fois dégagé.
— Espérons qu’il n’est pas bloqué derrière… dit Myles en le voyant. Kal, avec moi.
Les deux hommes s’appuyèrent contre la masse de pierre et s’employèrent autant que possible à la faire bouger. Toutefois, malgré l’appui de deux autres Mandos, ils n’y parvinrent pas.
Jango sortit alors un petit objet sphérique de sa ceinture à sacoches.
— Je gardais ça pour une situation désespérée, et nous y sommes…
C’est un détonateur sonique, portée cinq mètres, ajouta-t-il en précédant la question de Jagen par la même occasion. Je vais le faire glisser de l’autre côté – ou au moins au cœur du rocher –, et nous reculerons dans le boyau.
— On a combien de temps ?
— Dix secondes. C’est une arme de lancer, pas un dispositif de sabotage.
Jagen soupira ; pourquoi fallait-il que leurs timings soient toujours aussi serrés ?
— Vas-y, lâcha-t-il en reculant prudemment.
Jango s’exécuta.
Les dix secondes s’égrenèrent bien plus rapidement qu’il ne l’aurait espéré. La détonation fut d’autant plus forte qu’elle était basée sur des ondes sonores, que même leurs filtres auditifs avaient du mal à diminuer ; elle fragilisa un peu plus le plafond de la cavité, déjà mis à mal par les secousses, et de nouveaux nuages de gravillons s’en dégagèrent et tombèrent sur les combattants.
Leur état n’avait d’égal que la surprise des deux militaires Proteras en uniforme intégralement noir qui se tenaient de l’autre côté de la paroi éventrée.
Ils n’eurent pas le temps de lever leurs armes : les Mandaloriens, combattants aguerris, s’étaient bien vite remis de leurs émotions et abattirent les ennemis en visant la tête. Les cadavres fumants n’étaient même pas tombés à terre que l’alarme de la base se déclencha ; ils étaient découverts avant même d’être réellement entrés.
— Pour la discrétion, on repassera, grommela Kal en se massant son épaule droite – un caillou plus gros que les autres l’avait frappé là.
Il se pencha sur les corps des miliciens et examina leurs armes.
— Des Verpines, dit-il en les montrant à Jango. Belles pièces.
— Je me demande qui les finance…
Jagen lâcha un grognement mécontent en reconnaissant certaines des marques ; malgré le vacarme causé par l’alerte, les autres l’entendirent.
— Ce sont les emblèmes de la Garde Royale d’Aldérande, dit-il en désignant les insignes rouges. Je suis prêt à parier qu’il s’agit d’une partie du chargement de Denon. Ce sont des pirates, Jango, ne l’oublie pas.
— Au moins, nous avons à présent une preuve du lien entre les Opah Settiens et la Brigade Stellaire.
— Qui sera sans intérêt si nous ne parvenons pas à accomplir notre mission, rappela le colonel. Alors, gauche ou droite ?
— Si vous voulez mon avis, prenons la gauche, déclara Myles. Les marques indiquent clairement que la sortie est à droite, les ateliers doivent donc être de l’autre côté.
— Logique imparable, fit Jango. Allons-y.
Ils ne rencontrèrent pas d’autre patrouille dans les couloirs, et ce malgré l’alerte, ce qui leur remonta légèrement le moral ; la confrontation avait été uniquement le fruit du hasard, et non d’un piège. Mais ils savaient que d’autres problèmes les attendaient, maintenant qu’ils étaient repérés.
Ils débouchèrent finalement dans une vaste salle, mais ce n’était pas celle qu’ils cherchaient.
Contrairement aux couloirs qu’ils avaient traversés jusqu’alors, cette pièce laissait entrevoir un haut plafond hérissé de stalactites, dont certains étaient brisés, sans doute à la suite des récentes secousses. Toutefois, ce n’était pas ce spectacle, commun dans les profondeurs, qui surprit les combattants, mais bien le millier d’hommes, de femmes et d’enfants qui s’entassaient tant bien que mal par-dessus les gravats.
Grâce aux filtres de son casque, Jagen ne sentait rien des effluves nauséabondes qui se dégageaient des lieux. Mais la seule vision des conditions de vie de ces pauvres hères suffit à lui donner la nausée. Heureusement pour son casque, il parvint à se retenir.
Soucieux de quitter le couloir trop exposé, ils entrèrent pour de bon dans la salle.
— Y-a-t-il un chef parmi vous ? demanda Jango.
— Moi, fit une voix au cœur de la masse.
Un vieil homme se détacha du groupe. Décharné, les yeux sortant presque des orbites, il semblait être là depuis plus de temps que les autres. Comment avait-il fait pour supporter les mauvais traitements ? Jagen l’ignorait, et ne voulait pas le savoir. Cet endroit lui rappelait de mauvais souvenirs, et il se souvint qu’il avait failli finir comme ces gens – en tant qu’esclave.
— Vous êtes venus nous aider ? demanda le vieil homme, suspicieux.
— En effet, acquiesça Myles. Mais nous cherchons aussi l’usine d’armements.
L’homme ne semblait pas comprendre.
— Vous n’avez pas entendu parler d’une usine d’armement ? demanda Jagen.
— Il y a bien les entrepôts d’armement, à la surface… Les gardes y sont, à l’heure actuelle. Je les ai entendu en parler tout à l’heure. Ils s’attendaient à une attaque.
— Voilà qui explique le peu de patrouilles… comprit Jango. Vous savez où est l’armurerie.
Le vieillard hocha la tête en signe de dénégation.
— Cela fait deux ans que je suis ici, et je n’ai pas encore pu sortir.
— Dans ce cas, Jango, nous devons les sortir d’ici, déclara Jagen. Nous pouvons les escorter.
Le Mand’alor réfléchit à la proposition quelques instants durant.
— Jusqu’aux speeders, dit-il finalement. Et nous partons avec.
— Mauvaise idée, dit alors une voix grave derrière eux.
Jagen, comme les autres, se retourna si brusquement qu’il lui fallut quelques secondes pour que la tête cesse de lui tourner. Dans l’encadrement se trouvaient deux personnes ; un homme vêtu d’une grande toge beige, avec une peau d’ébène et de longs cheveux noirs noués en chignon, accompagné d’une menue jeune femme qui n’était autre que Melena Nash. Les Mandaloriens levèrent leur arme, mais Jagen les arrêta d’un geste de la main.
— Vous êtes le troisième Jedi, devina-t-il. Pourquoi le Conseil n’a-t-il rien dit de votre présence ?
— Parce qu’il l’ignore encore, tout comme il ignore la situation réelle ici, répondit l’autre. Et il n’en saura rien si vous quittez immédiatement la base. Ils vous attendent.
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Messagepar Joysstar » Ven 17 Jan 2014 - 13:17   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Toujours aussi bon. ;)
Beaucoup de dialogues ce qui permet de faire vivre le texte. :)
C'est une situation toujours aussi tendue pour le colonel Eripsa.
J'aime bien les Mandaloriens de ta fic, ils sont bien faits. ;)
J'ai hâte de lire la suite. ;)
Rien de tel qu'une bouffée d'air frais, un cahier et un stylo à côté, un livre à portée de main, et de la musique... pour un moment de paix.
Cliquez...
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 17 Jan 2014 - 13:19   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Merci bien ! :cute:
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Messagepar Red Monkey » Ven 17 Jan 2014 - 15:45   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Je profite de mon heure de sph pour te lire (je sais, bacs blancs dans une semaine mais bon...)

J'ai bien aimé , encore un passage sympa.

Et j'aime toujours autant ton utilisation des mandos ! Pas étonnant sous certains aspects... :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 17 Jan 2014 - 18:37   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

:jap:

Et même pas une remarque sur ma célébrité non nommée ? :D
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Messagepar Darkantus » Mar 21 Jan 2014 - 3:21   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

yop j'en suis a la moitié du chapitre 8 :) pour l'instant c'est super , très bien écrit , mais je regrette ( pour 'linstant) un tantinet le manque de continuité entre tes chapitres , mais c'est en meme temps un excellent moyen de voir les persos dans différentes positions
Spoiler: Afficher
( par exemple willspawn) aura t-on des new de corona? de la flotte katana?
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 21 Jan 2014 - 18:59   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Content que ça te plaise. :)

Darkantus a écrit:mais je regrette ( pour 'linstant) un tantinet le manque de continuité entre tes chapitres , mais c'est en meme temps un excellent moyen de voir les persos dans différentes positions


En fait, cela tient au format. J'ai voulu faire des chroniques, qui au final se dérouleront sur deux ans de temps. Raconter tout ce qui se produit serait bien trop dur (et chiant... :transpire: ), donc je limite aux moments marquants. ;)

Spoiler: Afficher
( par exemple willspawn) aura t-on des new de corona? de la flotte katana?


Eh bien, non, pas de nouvelles de la Flotte Katana pour l'heure, elle est perdue pour de bon. :cute:
Quant à Willspawn, il reviendra dans toute sa splendeur dès le prochain chapitre... :sournois:
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Messagepar Darkantus » Mar 21 Jan 2014 - 19:32   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

je l'ai compris jagen, mais comme je l'ai dit ca a ses avantages et ses défauts :) , parce qu'il y a une legere frustration car des passages sont vraiment sympa et j'aimerai en savoir plus sur certains chapitres, etc etc.. mais bon je n'ai pas tout lu donc bon wait and see :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 27 Jan 2014 - 17:33   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Rien n'est désespéré, j'ai fini ma partie ! :paf:

Chapitre 15 - Partie 2

Spoiler: Afficher
Le cercle de métal aux bords incandescents, partie centrale de ce qui était encore quelques secondes plus tôt une porte blindée, tomba à l’intérieur de la pièce encore sombre.
— Alors ? demanda le Jedi avec un sourire.
— Fantastique, répondit Jango sans la moindre note de joie.
Il passa le premier, sans se retourner. Jagen soupira. L’opération s’était passablement compliquée avec les nouvelles données qu’ils avaient en leur possession, sans qu’ils aient besoin de rajouter de nouveaux ennuis. Or, Jango ne faisait pas le moindre effort.
La conversation qu’ils avaient eu quelques minutes plus tôt n’avait rien arrangé. Le Mand’alor refusait catégoriquement toute tentative de médiation de la part de Jagen, et préférait affirmer qu’il n’était qu’un idéaliste commenoréen. Pour l’heure, cela semblait fonctionner ; aucun des deux Jedi qui les accompagnaient ne semblait avoir de doute. Un résultat qu’ils devaient sans doute en partie aux filtres vocaux des casques.
Au loin, des bruits de blaster se firent entendre.
— Ils vont bientôt atteindre l’armurerie… dit le Jedi à voix basse. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, ajouta-t-il en voyant Jagen se retourner à ce bruit.
Le colonel fut incapable de dire s’il s’agissait de prémonitions dues à la Force ou d’une simple tentative d’auto-conviction.
— C’est vous qui le dites… On est encore loin ?
— Une trentaine de mètres. Dites-moi, votre ami n’a pas l’air d’apprécier les Jedi…
— Il est juste très fier de ses capacités de piratage des systèmes de sécurité. C’était bien sympathique de votre part d’avoir proposé de gagner du temps, mais je crains que cela n’ait entamé son amour-propre…
— J’imagine qu’il s’en remettra.
— Oh, oui, c’est un dur à cuire.
Comme tous les Mandos, faillit-il rajouter. Ses pensées se tournèrent brièvement vers Vanya.
Elle doit être en route vers ici, en ce moment… Accompagnée d’une flotte de guerre qui va faire l’effet d’un rancor dans un centre d’archivage.
Ils poursuivirent leur chemin en courant. La distance était courte, mais le temps pressait ; ils ne disposaient que de peu de temps pour déclencher les systèmes de sécurité des entrepôts d’armement lourd et détourner ainsi l’attention de l’armurerie où se dirigeaient à présent une vingtaine de Mandos accompagnés de l’ensemble des esclaves en état de se battre – les autres n’étant pas loin derrière. Les autres combattants, Jango à leur tête, suivaient à présent les Jedi et Jagen et tentaient de rejoindre le poste de contrôle, dont ils connaissaient à présent la localisation.
— Ici ! dit Melena en désignant une porte d’apparence banale à une centaine de pas du précédent sas.
Elle appuya sa paume contre le panneau de métal.
— Il y a cinq hommes à l’intérieur, dit-elle après avoir fermé les yeux. Ils n’ont pas l’air inquiets.
— C’est ce que je sens aussi, confirma l’autre Jedi. Nous procéderons donc comme prévu.
Il se tourna vers Jango.
— C’est le moment de mettre vos talents en pratique, Steinberg, dit-il d’une voix grave.
Devant l’absence de réaction, Jagen changea la fréquence et désactiva les hauts-parleurs.
— Eh, Steinberg, lança-t-il à son ami, ça serait bien de réagir quand on t’appelle.
— Quoi ? répondit-il à voix haute.
— La porte, signala le Jedi.
— Oh, oui, très bien…
Il se mit au travail.
Jag’ika, dit-il sur une fréquence privée, si tu m’appelles encore une fois Steinberg, je te jette dans le premier sarlacc venu.
— C’est toi qui as voulu une fausse identité…
— Je voulais m’appeler Beneth, pas Steinberg !
— Tu choisis la technique, je choisis le nom, point.
— Tu me paieras ça.
Il sortit l’une de ses pinces de la ceinture et l’inséra dans une des fentes du verrou central.
— Mais pas aujourd’hui, ajouta-t-il en tournant l’appareil.
Les Jedi raffermirent la prise sur leur arme de la main droite et levèrent la gauche.
La porte s’ouvrit alors d’un coup, révélant une pièce de taille moyenne aux murs couverts d’écrans et qui était effectivement occupée par cinq hommes avachis sur leurs fauteuils. Ils n’esquissèrent même pas un geste pour se lever.
— Alors, c’est ce que ça fait… dit pensivement Jagen en regardant tour à tour les gardes et les Jedi en pleine concentration. Steinberg, vous et vos hommes, attachez-les bien solidement.
Jango passa, non sans asséner un coup de coude dans les côtes de Jagen, qui grâce à l’armure ne ressentit qu’une légère pression.
Les mercenaires entravés, les Jedi purent relâcher leur effort. Aussitôt, les hommes reprirent vie et commencèrent à se débattre, bien que ce soit totalement vain.
— Stase… parfaitement réussie, déclara le Jedi, qui semblait fortement affaibli par l’effort de concentration. Beau travail, padawan.
— Vous… Je n’avais jamais… Merci, maître Windu.
— Je croyais que vous n’étiez que chevalier, signala Jagen.
Le Jedi eut un petit sourire.
— En effet. Mais comme je suis d’un rang supérieur à elle, elle doit s’adresser à moi sous le nom de maître. Toutefois, je ne suis pas encore maître.
— Je ne saisis pas…
— En fait, je suis son maître, mais pas un Maître Jedi. Est-ce plus clair ainsi ?
— Et moi qui croyait que les grades militaires étaient compliqués…
— Au lieu de causer des Lanniks et des Bothans, vous pourriez venir nous donner un coup de main !
— J’arrive, Steinberg.
La vision d’une bouilloire de la forme d’un casque ubese se forma dans l’esprit de Jagen, qui apprécia immédiatement cette idée.
Il ne devait pas être loin de la vérité, comme le lui apprit le nouveau coup de coude, plus fort cette fois-ci, qu’il reçut en approchant du poste de contrôle principal.
— Alors, mon jeune ami, dit-il en se penchant sur le garde qui était attaché là, aimes-tu ton travail ?
— N… Non, répondit l’autre avec difficulté. J’vous… Euh… J’vous jure.
— Tu n’aurais donc aucun scrupule à envoyer tes petits copains dans un secteur totalement isolé de la base, juste pour rire ?
— Si… S’il faut…
— Bonne réponse ! Maintenant, nous allons te détacher et nous éloigner un peu. Ne t’inquiète pas, tes collègues ne te dérangeront pas – ils étaient effectivement bâillonnés un peu plus loin. Par contre, si jamais tu faisais mine de vouloir nous causer le moindre problème, je devrais laisser mon ami jouer avec son canif – Il désigna du doigt Skirata, qui avait effectivement un couteau à trois lames accroché à sa ceinture –, et, crois-moi, je n’aimerais pas être à ta place à ce moment-là.
Les Jedi firent mine d’intervenir, mais un geste de Jagen hors du champ de vision de leur nouvel ami les invita au silence.
— B…Bien.
— Parfait.
— Jagen, intervint Jango, s’il bégaye ainsi, personne ne va le croire !
— Tu as raison, admit le colonel. Bon, écoute-moi. Si jamais tu devais bégayer trop, je m’arrangerais pour que tu n’aies plus de problèmes avec ta langue. Définitivement. Ai-je été bien clair ?
— Oui, répondit l’autre, soudainement calmé. Oui, très clair.
— Parfait. En scène, messieurs !
Il s’éloigna des systèmes en direction de la pénombre qui régnait dans un coin de la salle, le seul sans écrans. Les Jedi l’y rejoignirent.
— Vous seriez prêt à le faire ? demanda Melena Nash.
— Ai-je une tête de meurtrier ? répliqua Jagen en gardant son sang-froid.
— Vous portez un casque, rappela Windu.
— Ah. J’avais oublié.
Il plaça l’index sur le côté du casque, appuya sur le bouton de déverrouillage en même temps qu’il activait le processus avec les yeux sur l’écran, et souleva ensuite son casque des deux mains. Le contact de l’air légèrement rafraîchi lui redonna un peu de vigueur, mais une légère odeur de sueur rance lui donna immédiatement envie de remettre son couvre-chef intégral.
— On ne dirait pas comme ça, mais c’est vraiment confortable, ces machins… Alors ?
— Vous ressemblez à votre père, constata Windu d’une voix posée.
— Vous le connaissez ? demanda Jagen, surpris.
— Il a été invité sur l’Holonet il y a deux jours, à propos d’une loi sur la sécurisation des transactions bancaires.
— Content de l’apprendre.
Un des gardes entravés s’agita en voyant que la transmission commençait.
— Je vais m’en occuper, déclara le Jedi à voix basse.
— Drôle de type, dit simplement Jagen en le voyant s’éloigner.
— Maître Windu est l’un des meilleurs combattants de l’Ordre, malgré son jeune âge, signala Melena d’un ton légèrement réprobateur. C’est une chance pour nous de l’avoir ici.
— Il vous a trouvé par hasard ?
— Il était en route vers Coruscant et faisait étape dans un système voisin quand il a senti que quelque chose se jouait sur Opah Settis. Il est… Disons qu’il a un talent particulier pour repérer les points de rupture.
— Les quoi ?
— Les moments, les lieux, les gens qui influent le destin de la galaxie. Lorsque je l’ai rencontré ici, j’ai tout de suite supposé qu’il avait senti quelque chose… Maintenant, avec vos informations, j’en suis sûre.
— Content d’avoir été utile. Sinon, simple curiosité, vous l’avez croisé comment ? Grâce à votre sens Jedi ?
— J’ai été idiote, avoua-t-elle. Je me cachais dans les bas-quartiers du District Central quand j’ai entendu des cris… Une bande de brutes qui s’acharnait sur des enfants. J’ai accouru et j’ai voulu régler la situation…
— Vouloir protéger les autres n’est jamais une idiotie, remarqua Jagen.
Melena le regarda d’un air étonné.
— Merci, chuchota-t-elle. Mais j’ai tout de même compromis ma couverture et celle de maître Windu.
— Je suppose qu’ils ont voulu abuser de vous ?
Devant son silence, il poursuivit :
— Les abrutis sont tous les mêmes.
— Je… Oui, en effet. Au final, j’étais seule contre cinq types faits pour la violence… Il ne me restait plus qu’une seule solution, celle qui gâchait tout. J’ai sorti mon sabre laser.
— Et ensuite ?
— Une autre bande dans une rue adjacente a entendu le bruit, et m’aurait tiré dans le dos… Mais maître Windu est alors arrivé et les a mis hors de combat. Ensuite, nous avons fuis les quartiers peuplés et nous nous sommes enfoncés dans les ruines. Il a réussi à apprendre où étaient les esclaves, et nous sommes venus.
Jagen regarda en direction du poste de transmission ; la communication se poursuivait dans les règles, malgré la tension extrême qui régnait ici.
— Au final, ça a peut-être permis à de nombreuses vies d’être sauvées.
— La Force veille sur nous.
Le colonel acquiesça pensivement.
— Peut-être même que…
Il s’interrompit ; la Jedi s’était soudainement figée, et ce n’était pas le genre de comportement propice à le rassurer.
Comme pour confirmer ses pressentiments, une nouvelle secousse remua la salle dans tous les sens. Elle était moins forte que les précédentes, sans doute grâce aux dispositifs antisismiques de l’installation, mais il y en eut quelques-uns qui tombèrent au sol, surpris par la soudaineté du mouvement.
— Dépêchons-nous de quitter ce trou, commenta sombrement Jango.
La transmission avait visiblement été interrompue par la secousse.
— On l’emmène avec, déclara Jagen en désignant le garde qui les avait « aidés ».
— Ce n’est pas… commença Jango.
— Un problème, acheva le colonel pour lui. Effectivement, et tu vas t’en charger. J’ai donné ma parole à ce gars-là, je tiens à la respecter.
Dans un coin de son champ de vision, il vit Windu acquiescer avec un léger sourire.
Il ne fallut pas longtemps à l’équipe pour se remettre en route. Accompagnés de leur nouveau membre, ils sortirent de la salle en direction des hangars à speeders.
Avançant prudemment dans les couloirs sombres, Jagen menait la marche, accompagné de Jango et des deux Jedi, nerveux, qui échangeaient sans arrêt des regards pleins de sous-entendus.
La progression se fit sans heurts, du moins durant les trois premières minutes. Lorsqu’il s’arrêtait pour choisir le chemin ou attendre les autres, Jagen sentait sous ses pieds le sol qui tremblait légèrement, comme si la précédente secousse ne s’était pas achevée. Dans le lointain, des bruits de blasters les incitaient à presser le pas ; l’autre groupe devait sûrement avoir atteint les speeders.
Leur ascension s’achevait presque – Ils voyaient le hangar à speeders à une cinquantaine de mètres devant eux, tâche de lumière au fond d’un couloir d’obscurité – quand deux hommes débouchèrent soudainement d’une coursive annexe et se plantèrent devant eux.
Jagen bénit sa chance vengeresse lorsqu’il reconnut les deux compères, les « ambassadeurs » Fierruj et Hagas.
Mais avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, il ne restait déjà plus que Fierruj. Hagas avait en effet eu la mauvaise idée de lever son arme, sans savoir qui il affrontait ; et les Mandaloriens prenaient très, très mal ce genre de comportement.
— Pitié ! cria le diplomate déchu en s’agenouillant aussi vite que possible à côté du cadavre lardé d’impacts de son collègue. Pitié !
— Comme vous en avez manifesté à mon maître ? demanda Melena en allumant son sabre-laser.
— Calme-toi, ordonna sèchement Windu.
— Je suppose qu’il est temps que vous goûtiez à vos propres prisons, déclara Jagen en retirant son casque. Si possible après avoir ordonné à vos troupes de vous rendre.
— Je… Non ! Vous ne comprenez pas !
— Ce type nous mène en bateau, lança Jango de but en blanc. Finissons-en.
— Nous ne tuerons pas un prisonnier désarmé, dit calmement le maître Jedi.
— Et j’ai besoin de lui, précisa le colonel. Et de ses informations.
— Tout ce que vous voudrez ! dit l’autre. Mais faites-moi sortir d’ici, vite ! Opah Settis se réveille !
— Cela, nous le savons. Les Rebelles vont vous donner la leçon que vous méritez, grâce à l’appui républicain…
— Ce n’est pas ça… Je parle du mont Opah Settis.
La décharge que ressentirent les deux Jedi fut suffisamment forte pour que Jagen la perçoive, malgré ses sens peu affûtés.
— C’est exactement ce que je craignais, soupira Jango.
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Messagepar Red Monkey » Lun 27 Jan 2014 - 17:39   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

:shock: :shock: C'te personnage !!!

Chapitre bien sympa !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 27 Jan 2014 - 17:47   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

:jap:

Les piques entre Jango et Jagen t'ont plu ? Et le rebondissement de fin ? :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 13 Fév 2014 - 21:21   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Une petite partie pour reprendre :

Chapitre 15 - Partie 3

Spoiler: Afficher
— Je ne comprends toujours pas, déclara Jagen, assis sur un speeder de combat semblable à ceux qui l’avaient pourchassé quelques heures plus tôt.
— Tu n’as jamais fait de géologie ? l’interrogea Jango en haussant les sourcils.
Il avait à présent retiré son casque, malgré la présence des Jedi. Le colonel avait craint que leur stratagème soit éventé – le Mand’alor, après tout, n’avait pas vraiment un visage commun – mais leurs amis n’y avaient vu que du feu.
Kota et ses aides de camp les avaient rejoints quelques minutes plus tôt. L’annonce du cessez-le-feu avait été diffusée sur tous les réseaux de la planète dès que Fierruj avait accepté d’obtempérer, mais il y avait toujours de grands mouvements de troupes qu’il ne comprenait pas.
— Pour info, je suis né sur une cité flottante en orbite au-dessus d’un monde gazeux, et j’ai aussi grandi sur une planète entièrement urbanisée. Alors excuse-moi si la géologie n’a pas fait partie de mes options à l’Académie…
— Tu as déjà entendu parler des volcans, tout de même ?
— Ces sortes de grands types aux oreilles pointues ?
— Non… Les montagnes cracheuses de feu.
— Ah, oui, à l’occasion… Il y a quelques années.
— Et de quoi te souviens-tu ?
— Des dégâts. Beaucoup de dégâts.
— Voilà, tu vois où je veux en venir.
— Donc, il y a un volcan sur Opah Settis ? Mais où ?
— Nous sommes à l’intérieur, déclara sombrement Kota.
— Attendez… dit lentement Jagen, qui ne comprenait toujours pas.
Mû par un mauvais pressentiment, il tourna son regard vers la grande ouverture du hangar, qui s’ouvrait vers les falaises entourant la vallée.
Non. Pas les falaises.
La paroi du cratère.

— En plein dedans… dit-il d’une voix aiguë qui ne lui ressemblait pas.
Il regarda Fierruj, menotté, qui était à quelques pas d’eux et écoutait avec attention leur conversation.
— Vous avez tout planifié ! dit-il avec colère. Vous vouliez que ces gens meurent dans l’explosion !
— Tu t’attendais à quoi ? demanda Jango en croisant les bras. Nous aurions dû le tuer, je l’ai déjà dit.
— Arrêtez de jacasser… soupira Fierruj. Nous n’avons pas le temps pour ça. Il faut que nous quittions la planète !
— Nous pourrions déplacer les civils sur l’autre face, suggéra Kota. En débarrassant les speeders de leur armement, nous les transférerons plus vite…
— Il n’y a pas d’infrastructures, protesta l’homme aux yeux vairons. Et il reste toujours…
— Arrêtez ! les coupa impérieusement l’ancien ambassadeur. Vous faites fausse route. Si vous voulez sauver la plèbe, grand bien vous fasse, mais l’autre face ne vous aidera pas.
Windu et Nash échangèrent un bref regard, chargé d’un mélange de tension et de détermination. Suite à ce contact instantané, Windu leva la main.
— Dites ce que vous savez, ordonna-t-il à Fierruj.
— Je vais dire ce que je sais, répliqua le pirate d’une voix monotone.
Pratique pour se faire obéir, ça. Faudrait que j’essaye à la prochaine réunion…
— Vous pouvez le faire sur tout le monde ? demanda-t-il discrètement à Melena.
— Ça ne marche que sur les esprits faibles, chuchota en réponse la jeune Jedi.
Jagen acquiesça. Dans ce cas, je peux tenter sur Willspawn, ça devrait fonctionner.
— Hagas et moi avons décidé de venir ici dès que nous avons appris le conflit, commença Fierruj. Nous disposions d’anciens rapports qui révélaient la nature volcanique du terrain – datés du temps de la Techno Union et que les autochtones avaient oublié. Notre tâche consistait à attiser les braises du conflit, le temps que nous trouvions comment en tirer profit. Cela a pris deux ans au cours desquels nous avons financé nos opérations avec la vente d’esclaves. Une fois les deux camps sous notre contrôle, nous pouvions poursuivre les recherches plus sereinement ; nous avons donc rapidement grimpé dans les échelons pour asservir nos anciens supérieurs… Puis nous avons utilisé des engins de minage pour provoquer une activité sismique à la verticale du cratère. Nous voulions nous servir de ces dégâts pour accuser la République. Le plan avançait bien, jusqu’à hier, où nous avons procédé à de nouvelles modélisations à partir des données recueillies dans le volcan. Nous avons alors découvert que ce que nous appelions jusque lors les « Parois » n’étaient pas le cratère, mais la caldeira.
Windu soupira.
— Un stratovolcan. Au moins, nous savons tout, à présent.
— Une seconde, l’interrompit Jagen. Il a été bavard, d’accord, mais je n’ai pas tout compris…
— La caldeira est le bouchon de la cheminée du volcan. Qu’elle fasse cette taille… signifie que nous ne sommes pas sur un petit barbecue.
— Mais sur un réacteur à fusion ?
— Plutôt, oui, répondit Jango. J’ignorais qu’un volcan d’une telle taille existait…
— Qu’est-ce qui a pu le créer ?
— Comment le gaz tibanna est-il produit ?
— Via le système digestif des beldons, répliqua Jagen du tac au tac. Mais je ne vois pas le rapport…
— Comment sait-on cela ?
— Je suppose qu’il y a eu des études.
— Eh bien, ici, nous n’en avons pas eu.
— Ce n’est pas le principal problème, intervint Kota. Nous devons évacuer la planète avec tous les vaisseaux disponibles.
— Je suis d’accord, renchérit l’homme aux yeux vairons. Quand l’éruption se déclenchera, le volcan émettra un nuage de cendres capable d’isoler la planète de l’espace. Les personnes coincées au sol en mourront.
— Dans ce cas…
— Colonel ! l’interpella alors une jeune femme – probablement une des Rebelles de Kota.
— Qu’y a-t-il ?
— La flotte vient d’arriver, monsieur, et…
— Ils veulent me parler.
— Oui.
— Sans quoi ils débuteront le blocus.
— Oui.
— Eh bien, dans ce cas, allons-y.
Elle le mena à un relais de l’antenne principale installé dans un coin du hangar, qui avait été réactivé lorsqu’ils avaient pris possession des lieux. Une silhouette floue s’élevait du projecteur holographique, mais Jagen n’eût aucun mal à la reconnaître.
— Content de te voir, Ait ! Le voyage s’est bien passé ?
Mais c’est pas vrai… grommela Convarion. Tu ne pourrais pas être en danger, enfermé dans une cellule obscure, pour une fois ?
La réponse de son ami surprit Jagen.
— Eh bien…
S’il te plaît, Jag, sors de l’écran, ou un truc dans le genre…
Ah ! Tu vois ! fit une autre voix, reconnaissable entre toutes.
— Jaim ? demanda Jagen, qui commençait à comprendre.
C’est bien moi, confirma Helaw. Merci beaucoup, Jag. Ait, tu connais le numéro de compte…
Tu auras tes crédits, bougonna l’autre. Quand j'aurai touché ma solde...
— Vous aviez parié sur mes ennuis ? demanda le colonel, qui se demandait s’il ne rêvait pas.
Et j’ai gagné, confirma Helaw. Mauvaise compréhension des comms, Ait. Rien de plus.
Mais il aurait dû être dans une cellule ! Et…
— Vous n’avez rien gagné du tout, tous les deux, le coupa Jagen, qui savait combien de temps ce genre de joutes verbales pouvait durer. J’ai été enfermé, oui, on m’a fait évader et à présent la situation est… Disons qu’il n’y a plus à s’en faire pour moi.
On te fait confiance, le rassura Jaim.
Il asséna un léger coup de coude à Ait.
Oh… Euh, oui. Et je ne parierai plus jamais contre toi.
— Quelle déclaration d’amour, dit sarcastiquement Jagen. Bon, il faut que vous nous envoyiez les transports au plus vite.
Pas de problème, les troupes…
— Ne viennent pas avec, acheva le colonel. Ce n’est plus une intervention, c’est une évacuation. Vous tombez pile à l’heure…
Tu sais bien que la ponctualité est mon point fort…
— Suffit, Ait. Voilà ce que vous allez faire…


La fin demain, si tout se passe bien, et on pourra enfin passer à autre chose. :transpire:
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Messagepar Red Monkey » Ven 14 Fév 2014 - 7:10   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Encore un passage excellent ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 11 Mar 2014 - 9:01   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Tout ne s'est pas bien passé, au final... :paf:

Chapitre 15 - Partie 4

Spoiler: Afficher
************


— … et nous avons mis en place une rotation de transports, grâce au soutien de compagnies civiles qui ont reçu le signal de détresse, acheva Jagen.
Quelle est la situation à cette heure ?
— Eh bien, plutôt optimale. La quasi-totalité des habitants survivants ont été embarqués sur la flotte ou les cargos – désarmés, bien entendu, je préfère éviter de prendre des risques – et les derniers arriveront bientôt. J’ai déjà pris contact avec mon cousin Theran, sur Taris, qui est prêt à les accueillir.
Il dispose des infrastructures nécessaires ? s’enquit le chancelier.
— Nous parlons de deux millions de personnes… Il n’a pas encore l’intégralité des logements, mais il y travaille. Je vous certifie qu’ils seront en sécurité, et plus heureux que jamais. De toute façon, ils seront plus à l’aise qu’ici – nous avons dû aménager des dortoirs dans les hangars !
Et du point de vue militaire ?
— Je n’appellerais pas cela une totale réussite, grimaça le colonel. Mais nous avons évité le pire, grâce à la Force… Et nous tenons Fierruj.
Exact. Conduisez-le immédiatement sur Coruscant.
— Coruscant ? Mais…
C’est un ordre, Colonel.
La voix froide de Kalpana choqua Jagen, tant elle tranchait avec la situation. C’était un véritable bain de glace après l’activité des derniers jours.
Cette gêne devait apparaître sur son visage, puisque le chancelier s’interrompit.
Désolé, Jagen, je n’aurais pas dû m’emporter. C’est que… la situation est tendue, ici. L’affaire Opah Settis n’est pas passée inaperçue, et elle a réveillé certaines rivalités au cœur du Sénat… Je vous en parlerai en personne dès votre retour. Conduisez les réfugiés sur Taris, assurez-vous de leur sort, mais envoyez d’abord Fierruj ici sous bonne garde.
— Accompagné des Jedi ?
Pourquoi pas. Je n’ai pas envie d’impliquer l’Ordre plus encore – il l’a déjà bien trop été à mon goût – mais ils dissuaderont d’éventuels attaquants.
— Très bien.
Je vous attends d’ici une semaine. Ici Kalpana, terminé.
Jagen salua une dernière fois l’hologramme et ne quitta sa posture que lorsque la silhouette bleutée disparut. Il regarda alors autour de lui.
Il se sentait à l’aise, ici, dans sa cabine. Il savait qu’au niveau supérieur, son lit l’attendrait, mais il n’était pas encore temps de le rejoindre… Il devait au moins régler deux ou trois questions qui ne pouvaient attendre.
Sa première tâche fut de rendre visite à son équipage de pont : les techniciens qui géraient à ses côtés le bon fonctionnement du navire depuis la passerelle de commandement. Vanya comme Syal étaient absentes, occupées par les affaires qui concernaient les réfugiés ; Jagen prit donc son temps pour discuter avec le lieutenant Tinor et lui résuma la situation.
— Taris, donc… répéta le jeune homme, pensif. Nous y serons assez vite. Quant au reste…
Il hésita, visiblement gêné. Jagen soupira. Quand apprendra-t-il à se libérer ?
— Permission de parler franchement, Lieutenant.
— Eh bien… Je ne suis pas mécontent de vous revoir entier, c’est certain.
— Que dois-je déduire de cette langue de bois ?
— Que je suis content que votre tactique…
Mais il ne poursuivit pas sa phrase, entendant la rumeur d’une dispute qui approchait. Accoutumé à ce bruit, après cinq années passées à l’entendre quasi-quotidiennement, Jagen posa une main sur l’épaule de son second.
— Désolé de vous avoir imposé ça, Mell.
Les portes du pont s’ouvrirent et deux capitaines, dans leur uniforme noir de travail, franchirent les portes sans cesser de se haranguer l’un l’autre.
— …et je suis désolé, Jaim, mais tout n’est pas réglo, non ! Tu n’as pas à exiger une forme de crédit plus qu’une autre !
— Mais voyons ! Je te connais ! Ces credcartes proviennent du stock de ce trafiquant duro que tu as arrêté le mois dernier ! Elles sont fausses !
— Ah, mais je ne dis pas le contraire ! Le problème, c’est que je n’avais aucun moyen de le savoir !
— Ne raconte pas de bêtises, ça se voit comme…
Il aurait sans doute continué s’il n’avait pas vu, lui aussi. Ait, ne comprenant pas ce qui se passait, regarda dans la même direction que son « ami »
— Oh.
— Vous êtes vraiment insupportables, tous les deux, grommela Jagen. Il est vraiment temps que je vous sépare…
— Merci de me comprendre, mon ami, dit Ait en souriant.
— Ne joue pas au Néimie avec moi, répliqua le colonel. Le pari est nul, mais tu vas quand même avoir un gage.
— Jag…
— Inventaire des dépôts d’explosifs, salle 118, niveau B29.
— Jag…
— Si tu ouvres encore une fois la bouche, je te donne aussi les produits d’entretien de la salle 119 à répertorier. Compris ?
Il s’éloigna, visiblement bougon…
— Je gère une colonie de vacances… soupira le colonel. Enfin, ça lui apprendra à parier contre moi. Je l’avais prévenu que ma vengeance serait terrible !
Il partit ensuite en direction des soutes du cargo, là où on avait aménagé des refuges pour les milliers de personnes qui s’entassaient ici. Il devait y rencontrer Jango d’ici une dizaine de minutes ; il lui fallait donc se presser. Mais en empruntant un des raccourcis fermés aux réfugiés, il fit une rencontre à laquelle il ne s’attendait pas.
— Vous ne devriez pas être ici, prévint-il en approchant. Comment diable avez-vous franchi les portes de sécurité ? Pas au sabre laser, j’espère ?
— Non, rassurez-vous, répondit Windu de sa voix grave, qui était cette fois-ci des plus chaleureuses. Votre officier de la sécurité a trouvé pour nous cet endroit.
— Si je vous ai interrompu pendant un moment intime, veuillez m’en excuser…
— Ce n’était pas ce à quoi vous pensez, répliqua Rahm Kota en levant les yeux au ciel.
— Vraiment ?
— J’étais en train de proposer à ce jeune homme de rejoindre l’Ordre.
La phrase fit l’effet d’une bombe dans l’esprit de Jagen. Un Jedi ? À cet âge ?
— Heu… Il n’est pas un peu vieux, pour un débutant ?
— Je croyais que j’étais trop jeune pour me battre…
— Il n’est jamais trop tard pour s’initier aux voies de la Force, quand le potentiel est là, ajouta Windu. Rahm a prouvé ses capacités au cours de ces longues années, et il n’a pourtant pas cédé à la colère…
— Dans ce cas, je vous souhaite bon courage, dit Jagen en serrant la main du jeune homme. Vous avez sans doute raison de vouloir poursuivre dans cette voie ; la galaxie n’aura jamais trop de Jedi… Et à présent, votre peuple sera en sécurité. Que la Force soit avec vous !
Il serra également la main de Windu, puis s’éloigna. La discussion avait été brève, mais elle l’avait retardé pour son dernier rendez-vous.
Il trouva Jango en compagnie de Kal, Myles et Gilamar assis à une table au fond d’une cantine improvisée. La table était en fait une ancienne caisse de torpilles, de même que les bancs qui renfermaient autrefois des pièces de rechange. Il s’agissait en fait d’un des nombreux endroits de stockage de pièces du croiseur, l’un de ceux reconvertis pour l’occasion.
— Tu es en retard, remarqua le Mand’alor.
— J’ai beaucoup à faire. Alors ?
— Quatre morts, au total, répondit Jango en soupirant.
— Heureusement, Kvyst a pu s’en sortir, ajouta Myles. Nous avons pu prendre contact avec lui ; il est sur le Nageur Stellaire de la Voie Hydienne.
Ils avaient perdu toute trace du technicien dans l’effervescence qui avait suivi les révélations de Fierruj.
— J’en suis ravi, répondit Jagen.
— Et nous avons une nouvelle recrue, précisa Kal en désignant Gilamar.
— J’en suis content pour vous, Doc, dit le colonel avec un clin d’œil.
— C’est ce qui allait de soi, indiqua le jeune homme.
— Et en ce qui concerne Vizsla ?
— Rien de nouveau à première vue, dit Jango en serrant le poing.
— Il ne nous échappera plus très longtemps, assura Kal en reposant la chope dont il venait de tirer quelques gorgées. Ses alliés faiblissent, lui aussi. La prochaine fois sera la bonne.
— Comme je l’ai dit sur Opah Settis, je vous tiendrai informé dès que j’en saurai plus sur son compte. Mais ce n’est pas facile ; nous avons à faire à un pro, visiblement.
— Il s’est caché pendant presque vingt ans, la dernière fois, soupira Jango. Je sais de quoi il est capable.
Les Mandaloriens devaient débarquer en toute discrétion sur Taris, aussi Jagen préféra-t-il régler avec eux tous les détails qui les concernaient au plus tôt. Cela lui prit la plus grande partie des quatre heures suivantes ; aussi était-il à bout de forces lorsqu’il prit congé de ses amis.
Lorsqu’il pénétra dans ses quartiers, plongés dans la pénombre, il eut la surprise d’y distinguer une silhouette assez menue qui attendait, appuyée contre un bureau.
— Décidément, vous autres Jedi avez un foutu talent pour vous introduire là où il ne faut pas…
Melena eut un léger sourire.
— Un talent qui demande beaucoup d’entraînement…
— J’en suis sûr. Je peux savoir malgré tout ce qui vous amène ici ? Vous ne cherchez pas à me tuer, j’espère ?
— Si c’était le cas, vous ne l’auriez jamais su.
— Vrai. Alors, que me voulez-vous ?
— Juste parler.
Jagen soupira.
— Je me doutais bien qu’on en viendrait là un jour ou l’autre, dit-il pour se justifier. Après la mort de maître Pomvaliou…
— Ce n’est pas pour cela, répondit-elle d’une voix attristée. Pas tout à fait… En vérité, c’est moi qui aie convaincu mon maître d’accepter cette mission. À cause de vous.
— De moi ?
— Ma mère était une Jedi, elle aussi… Elle est morte en mission, il y a deux mois à peine.
— Toutes mes condoléances, mais qu’est-ce que cela a à voir avec moi ?
— Lors de notre dernier repas, il y a eu un reportage sur le fiasco de Denon…
Jagen grimaça en repensant à son échec.
— …Et, en voyant votre nom, elle m’a demandé de vous contacter si jamais il devait lui arriver quelque chose… Ce qui s’est malheureusement produit.
— Je suis désolé, mais je ne comprends pas. Je ne connaissais pas votre mère. Elle ne vous a rien dit d’autre ?
— Si, avoua Melena. Que vous pourriez m’aider à comprendre qui je suis… Ah, et qu’il fallait que je vous révèle mon véritable nom.
— Ce n’est pas Nash ?
— En théorie, oui. Mais mon véritable nom est Melena Shan.
Le colonel ne répondit rien ; il n’y parvenait plus.
Il ne manquait plus que ça.
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Messagepar Red Monkey » Jeu 13 Mar 2014 - 17:35   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

J'aime bien ce passage, surtout la dernière partie :D
Alors ça y est, fini Opah Settis ? Hâte de voir où tu nous emmènes.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 13 Mar 2014 - 17:45   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour ta lecture ! :)

Revan Bane a écrit:Alors ça y est, fini Opah Settis ? Hâte de voir où tu nous emmènes.


Ça y est, c'est fini, pour de bon. Et le seul indice que je vais donner sur le prochain chapitre est qu'il ne se déroule pas sur un champ de bataille... Mais principalement dans une soirée mondaine. :D
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Messagepar Red Monkey » Jeu 13 Mar 2014 - 17:45   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Pauvre Jag :paf: :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 10 Avr 2014 - 10:08   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Et c'est reparti ! :D

Chapitre 16 - Partie 1

« La capture de Fierruj et la mort d’Hagas sont deux coups durs portés à notre cause. Mais ne désespérez pas. Ils peuvent tuer nos camarades, déjouer nos plans, ou même nous repousser dans nos derniers retranchements, mais ils ne nous vaincront pas. Ce que nous semons est appelé à croître. Ce que nous fauchons ne repoussera pas. Nous sommes ceux par qui la République vacillera, et ceux grâce à qui son système faible et lâche s’effondrera. La victoire sera nôtre. »

Message d’Isak Corta aux autres chefs de la Brigade Stellaire.

Knight’s Blade, en orbite de Kuat, deux cent vingt-cinq jours AK.

En dépit de son jeune âge, Jagen pouvait se targuer d’avoir affronté un grand nombre de dangers aux formes aussi diverses que mortelles. Il avait survécu aux Hutts, aux turbolasers, aux lasers tout courts et même aux épreuves imposées par son père. Toutefois, il ne se serait jamais douté que son plus grand défi arriverait sous la forme d’un message d’invitation de caractère officiel.
Il lui parvint cinq jours avant la date fatidique, envoyé directement par le Bureau du Chancelier. Un texte court, lapidaire même, qui l’invitait à la réception organisée par le chef d’État dans un des dômes stellaires de Coruscant à l’occasion du Jour de la République.
Ils étaient en train d’effectuer les manœuvres d’arrimage à l’une des plateformes d’entretien des Chantiers Navals de Kuat lorsque la sonnerie caractéristique de sa messagerie sortit de sa poche.
— Déployez le sas n°27, ordonna Jagen à son équipage, avant de saisir son datapad.
Sa première impression fut une grande joie et la fierté d’avoir été ainsi honoré ; la cérémonie du Jour de la République, qui marquait dans le Calendrier Galactique Standard – tiré de celui de Coruscant – le début de la Nouvelle Année, était l’évènement le plus important qui soit, et les invités du Chancelier étaient aux premières loges des festivités. Puis vint la désillusion, cruelle et immédiate.
L’invitation était valable pour deux personnes.
— Manœuvre réussie, annonça le lieutenant Tinor à l’ensemble du première navette pour Coruscant décollera à 1025, je répète, 1025 !
La plupart des membres présents sur le pont, pressés de prendre congé et de profiter de leur permission de deux semaines, se dépêchèrent de se lever et d’éteindre leurs terminaux. Jagen savait qu’il devait agir vite pour avoir toutes ses chances.
— Vanya, voulez-vous bien m’accorder un instant ? demanda-t-il à sa chef de la sécurité.
— Oui, Colonel ? demanda la jeune femme en grimpant les marches pour parvenir jusqu’à lui.
— J’ai une proposition à vous faire.
À deux mètres de là, Syal Rodan tendit ostensiblement l’oreille.
— J’aimerais que vous m’accompagniez au repas donné par le Chancelier pour le jour de la République, dit-il sans reprendre son souffle.
Fierfek ! Pourquoi est-il si facile de haranguer ses troupes et si dur de parler en tête à tête à une femme ?
— Puis-je vous demander en quel honneur ? répondit la jeune femme en rougissant légèrement.
Jagen hésita. Devait-il révéler la vérité sur ses sentiments, d’autant plus qu’ils semblaient réciproques, au risque de passer pour ce qu’on appelait vulgairement un « bourrin » ? Cela le gênait de procéder ainsi, en public qui plus est. Tinor n’était pas loin et Rodan montrait pour la poussière sur l’écran de son terminal un intérêt peu ordinaire.
— Eh bien, vous êtes une mandalorienne, et je pense que vous présenter au Chancelier pourrait…
— Le Chancelier sait sans doute très bien ce qu’il en est du peuple mandalorien, coupa brutalement Vanya.
Toute trace de couleur avait disparue de son visage. Aïe. Un coup dans le vide, Jag.
— Mais vous êtes également ma chef de la sécurité…
— Prenez un autre membre d’équipage, lança-t-elle sans détour. Le lieutenant Tinor, par exemple ?
L’intéressé releva brusquement la tête de son rapport, comme s’il était surpris de se trouver là.
— Êtes-vous libre pour le Jour de la République, Lieutenant ? demanda la mandalorienne sans accorder d’autre regard à Jagen.
Ce dernier devait tenter quelque chose. Il n’avait jamais eu recours à la manipulation mentale des Jedi, mais cela apparaissait à présent comme la meilleure des solutions. Il s’imagina projetant son esprit sur Tinor.
Réponds non. Tu ne peux pas venir.
— Hélas non, je retourne auprès de ma famille, répondit-il. Demandez au caporal Rodan, peut-être.
La jeune femme, qui semblait avoir attendu cet instant, se leva et leur fit face, bien qu’étant à quelques pas en-dessous d’eux.
Une surprise glacée apparut dans les yeux de Vanya, vite rejointe par une lueur meurtrière. Jagen n’avait pas envie de perdre d’un coup toutes ses chances avec la mandalorienne.
Réponds toi aussi non. Tu ne peux pas non plus venir.
— Ce sera avec plaisir, si vous le voulez bien, Colonel, dit Rodan en souriant.
J’imagine que cela ne peut pas marcher à tous les coups.
Et à présent, je suis coincé. Si je refuse, Vanya comprendra que je suis attaché à elle, et il vaut mieux ne pas trop lui donner ce genre d’emprises pour l’heure, puisqu’elle pourrait s’en servir pour exiger du soutien à son peuple. Et si j’accepte… Eh bien, je suppose qu’elle risque de ne pas apprécier.
Tant pis.

— Très bien, répondit-il finalement. Je vous transmettrai les coordonnées du point de rendez-vous. Rompez.
La jeune femme n’était même pas au garde-à-vous lorsqu’il énonça cet ordre, mais il ne s’en formalisa pas, se contenant de lancer à Vanya un regard disant « Tu es contente ? ». Mais une part de lui prit en pitié son visage aux beaux traits magnifiés par la tristesse et… Oui, il y avait là de la déception.
Peut-être les choses iront-elles mieux la prochaine fois.
Il ne pouvait que l’espérer.

************


Station Orbitale Perlémienne, en orbite de Coruscant, deux cent trente jours AK.

Cette planète marche sur la tête, constata Jagen avec tristesse en abordant le dôme de réception du Sénat.
Bien qu’ayant passé une grande partie de son enfance sur Coruscant, Jagen ne s’estimait pas coruscanti. Il y avait plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il était issu d’une vieille famille corellienne, et il était inconcevable pour tout Corellien de faire passer Coruscant avant sa planète-mère. Ensuite, il ne considérait pas la capitale de la République comme représentative d’une galaxie toujours plus vaste et étrange, qu’il explorait désormais toujours plus. Ses voyages, aussi bien militaires que privés, lui avaient permis de prendre du recul sur le comportement des habitants de Triple Zéro – C’était son nom dans le jargon de la navigation spatiale – et sur leurs extravagances. Cette station en était une, à coup sûr.
C’était une grande station spatiale, dotée de toutes les installations de confort nécessaires, dont l’attrait principal était un immense jardin situé à son sommet et dont le dôme fait de transparacier permettait d’observer Coruscant et l’immensité de l’espace. Dans cette jungle artificielle de plantes exotiques – mais toutes inoffensives, par peur des accidents – des allées courbes permettaient aux groupes d’invités de circuler d’une clairière à l’autre sans avoir à se frayer un chemin dans les bosquets. Des buffets étaient installés à plusieurs points stratégiques, et des droïdes chargés de coupes de diverses boissons raffinées déambulaient en proposant des rafraîchissements à qui les regardait.
— Pourquoi ne pas faire un jardin au sol et laisser l’espace à des usines orbitales, comme sur Corellia ? demanda Jagen, stupéfait par ce manque de discernement.
— C’est la manière d’être des Coruscantis, répondit son père. La démesure, dans tous les sens du terme, partout et pour tout.
— Je vois ça…
Retenu au sol pendant quelques heures à cause d’une bête affaire administrative qu’il devait régler de toute urgence, Jagen n’avait rejoint la station orbitale que lors de la rotation de navettes suivant celle empruntée par Syal. Parti du Sénat en compagnie de ses parents, ils s’étaient dirigés vers le complexe où Kalpana les attendait déjà.
Jagen jeta un coup d’œil dans un des miroirs du hall. Il conservait quelques traces de ses récents ennuis sur Opah Settis ; s’il était impeccablement rasé de près – comme il en avait l’habitude –, ses cheveux auburn étaient longs, un peu plus en tout cas qu’à l’accoutumée. Il n’avait pas encore eu l’occasion de se les faire couper, et en se voyant à présent, il se demandait si cela valait vraiment le coup. Ils étaient en tout cas impeccablement lissés, ce qui renforçait ce côté sérieux et rigide du port de l’uniforme ; celui de ce soir était une nouvelle fois blanc, la plaque d’identification sur le cœur, comme l’imposait le protocole. La seule concession purement esthétique était une épaulette de tissu savamment pliée sur son côté droit, une pièce bleu sombre où ressortaient les armoiries des Eripsa en argent luisant.
— C’est Darus qui a construit ce dôme orbital, expliqua Saron. C’était un moyen pour lui d’exprimer sa gloire, et autres idioties de ce genre…
— Penses-tu que Theran sera là ? lui demanda Palina.
— Je l’ignore, Maman, répondit Jagen. Peut-être. Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je suis…
— Colonel ? fit une voix à quelques mètres de là.
Il se retourna brusquement en entendant cette voix familière. Syal l’attendait. Mais ce n’était pas le caporal Rodan tel qu’il la connaissait.
Elle était… Ah, quel terme employer ? Belle est un euphémisme. Magnifique ? Éblouissante ? Resplendissante ?
Syal portait une splendide robe écarlate très simple dans sa coupe et son ornement, si bien que la perfection de son corps – oui, on pouvait bien parler de perfection à ce niveau-là – ressortait merveilleusement bien. Ses cheveux, bien coiffés comme à son habitude, étaient passés derrières ses petites oreilles ornées de boucles dorées. Comparée à la plupart des femmes présentes, elle n’avait que peu de maquillage, et cela lui convenait très bien. En fait, tout semblait conçu pour exposer aux yeux de tous ses atouts naturels. Le décolleté, en particulier, paraissait n’exister que pour attirer vers lui tous les regards vagabonds.
Pense que ce sont des larves de hutts, se martela Jagen pour éviter d’en faire le centre de son champ de vision. Pense que ce sont des larves de hutts.
Son père se rapprocha et lui glissa à l’oreille.
— Eh bien, je comprends mieux pourquoi tu veux si vite nous abandonner…
Palina donna à son mari une tape qui se voulait réprobatrice sur l’épaule. Jagen se sentit soudainement gêné.
— Papa, Maman, je vous présente le caporal Syal Rodan, officier des communications du Knight’s Blade. Syal, voici mes parents, Saron et Palina Eripsa.
— Je suis ravie de vous rencontrer, répondit la jeune femme en serrant la main de Palina.
— Moi de même, déclara Saron, qui au lieu de serrer la main qui lui était tendue s’inclina légèrement et la porta à sa bouche pour y déposer un baiser. J’ai toujours su que j’aurais dû m’engager dans l’armée…
La claque de rappel de Palina se fit cette fois-ci plus forte. Jagen faillit éclater de rire devant la scène, et se rendit soudainement compte qu’il avait affreusement chaud. Mais c’est normal, non ? On est dans une serre, après tout, c’est naturel qu’il y fasse chaud ?
Sa gêne devait se voir, puisque sa mère tourna la tête vers lui avec un petit sourire.
— Tu devrais aller boire, Jag, dit-elle d’une voix douce. Même si le rouge et le blanc vont bien ensemble, je ne suis pas sûr que ce soit bon pour toi…
Jagen acquiesça distraitement et invita Syal à le suivre, malgré la moue désapprobatrice de sa mère.
Ils empruntèrent un petit escalier en pierre qui les mena dans une enclave aldéranienne. Là, il y avait plusieurs tables couvertes de rafraîchissements légers. Il offrit une coupe à son invitée, puis en prit une autre pour lui.
— Je suis ravie d’être ici, Colonel, déclara Syal après qu’ils eurent trinqué.
— Appelez-moi Jagen, je vous en prie, déclara-t-il avec un sourire. Nous ne sommes pas en service.
— Je sais, c’est juste… Enfin, vous comprenez ? La difficulté à placer des limites entre la vie privée et la vie professionnelle ? Dans notre métier, c’est terriblement dur à établir.
— J’en suis bien conscient.
Il avala une autre gorgée. Bien que froid, le breuvage ne parvenait pas à baisser sa température corporelle anormalement élevée. Il parcourut des yeux le buffet à la recherche de glaçons.
— Mais il est nécessaire de garder un certain respect de la hiérarchie, ajouta-t-il après un moment de réflexion. Sans cela, nous ne vaudrions guère mieux que les pirates que nous traquons.
— Je suis d’accord, admit Syal. Mais je ne remettais pas en cause cela. Je parlais plutôt du fait que nous devons nous tenir prêts à tout instant…
— Et encore, nous ne sommes pas en guerre.
— Ce n’est pas ce que vous disiez ces derniers temps.
— Je sais. Disons que ce n’est pas une guerre majeure. Nous avons encore des permissions, des fêtes comme celle-ci… Et la plupart des axes de communication ne sont pas menacés, on peut les emprunter sans déployer une flotte d’escorte… Il faut relativiser notre malheur. D’autres avant nous ont connu bien pire.
— Est-ce pour cela que nous ne pouvons aspirer à mieux ?
— Un médecin est-il mieux loti ? Ou un pilote de cargo passant des semaines à bord d’un vaisseau pour le compte de personnes qui n’ont que faire de sa vie ? Et les Jedi, y avez-vous songé ? Nous faisons partie la Marine de la République. Toujours vaillante, jamais vacillante. Cela impose des sacrifices, c’est vrai, mais le résultat vaut largement la peine.
— Pourtant, nous sommes considérés comme vos pilotes de cargo. Nous sommes les instruments de politiciens qui n’ont que faire de nos intérêts et qui nous utilisent pour servir les leurs, lança dans son dos une voix qu’il ne connaissait que trop bien.
Jagen prit le temps d’avaler une autre gorgée avant de se retourner.
— Parce ce que vous pensez que nous devrions prendre les décisions par nous-mêmes, Amiral Willspawn ?
L’intéressé eût un grand sourire ironique. Trevor Willspawn, fidèle à sa réputation, n’était pas en uniforme ; il avait choisi pour ce soir une grande tunique ample crème aux motifs mauves. À son bras, une jeune femme riait distraitement, comme si l’amiral venait de faire une plaisanterie particulièrement drôle qu’elle ne comprenait pas. Il lui adressa un léger signe de tête et elle s’éloigna en direction d’un autre groupe.
— Comme vous l’avez dit à mademoiselle Rodan, nous ne sommes pas en service ; appelez-moi donc Trevor. Et, pour répondre à votre question, oui, j’en suis convaincu. La plupart des politiciens du Sénat ne savent même pas faire la différence entre une batterie quadlaser à impulsion ionique et un turbolaser plasmique, mais ils pensent malgré tout être en mesure de nous dire comment utiliser notre puissance de feu.
— Ils ont en leur possession des données dont nous ne sommes pas informés, risqua Jagen.
— Et ils nous envoient à la mort sans nous tenir au courant. Comment pouvez-vous encore avoir autant foi en eux ?
— Amiral – Enfin, Trevor, si vous préférez -, leur but est de maintenir la cohésion galactique, tandis que le nôtre se résume en une simple appréhension des fauteurs de trouble. Il est naturel qu’ils coordonnent l’ensemble des services – Et, partant de là, la totalité du Département Judiciaire, dont nous ne sommes qu’une branche.
— Une branche, oui, justement. Voilà tout ce que nous sommes. Placés sur le même piédestal qu’une bande d’illuminés aux pouvoirs mystérieux. Vous trouvez ça valorisant, vous ?
— Il y a bien pire qu’être considéré comme l’égal des Jedi.
— Savez-vous pourquoi j’ai demandé votre suspension après l’incident de Denon, Jagen ?
Le jeune colonel serra les dents.
— Vous voulez dire : peu de temps après une opération commune où vous m’avez assuré de vos bons sentiments ? Non, je l’ignore, et j’aimerais bien comprendre. Est-ce parce que vous détestiez Aiden et que je suis son héritier ? Parce que vous n’avez pas accepté ma nomination ?
— Exact, répondit l’amiral. Vous êtes le jouet des politiciens. Aiden courbait l’échine devant eux en échange de sa précieuse flotte. On a vu ce que ça a donné. Quand il a disparu, Kalpana a compris que je ne me plierai jamais comme lui l’a fait. Il vous a donc bombardé second de la Flotte, avec autant de désinvolture et moins de problèmes que s’il nommait son secrétaire particulier. Et cela, voyez-vous, c’est une intervention intolérable du Sénat dans les affaires de la Marine.
— Vous exagérez, Trevor. Vous savez parfaitement dans quel état nous étions il y a cinq mois encore. Je suis loin d’être le seul officier à avoir été promu suite à la crise Katana.
— Vous êtes le fils d’un sénateur rallié à la cause de Kalpana. Faut-il que j’en dise plus ?
— Qu’avez-vous donc contre les sénateurs, Trevor ? lança une troisième voix non loin d’eux. Nous sommes loin d’être aussi terribles que vous le pensez…
Jagen tourna la tête en direction du nouveau venu. Portant une tenue qui n’était pas sans faire penser aux uniformes de la Marine – et qui était bien plus sobre que celles des autres politiciens présents ce soir-là –, Ranukph Tarkin les observait tous deux, un verre à la main.
— Certains d’entre nous sont même les tenants d’une politique plus favorable aux militaires qu’elle ne l’est actuellement.
— Cela reste à voir, Sénateur, répondit Willspawn d’une voix froide comme l’espace. À présent, si vous voulez bien m’excuser…
Il s’éclipsa aussi vite qu’il était arrivé, et Tarkin s’avança pour prendre sa place. Il serra la main de Jagen et celle de Syal avec une certaine distinction qui lui était propre.
— Vous êtes le fils de Saron, n’est-ce pas ? demanda-t-il, puis, sans attendre de réponse, poursuivit :
— Et votre charmante compagne ?
— Il s’agit du caporal Rodan, mon officier en communications, expliqua Jagen avec une certaine gêne.
— Vraiment ? Seigneur, seigneur, l’armée se porte vraiment mieux qu’on ne le dit… Mais nous pouvons faire bien plus. Quoi qu’il en soit, je suis ravi de vous voir ce soir. Vous avez fait forte impression ici, avec cet imbroglio sur Opah Settis !
— J’espère que c’est en bien.
— Naturellement, naturellement. Vous serez sans doute ravi de savoir que j’ai obtenu une subvention pour les réfugiés.
— En effet. C’est une bonne chose ; ils n’avaient pas besoin que leur situation empire.
— Évidemment. Mais les évènements qui se sont produits… J’ai entendu des rumeurs, ces derniers jours... Est-ce vrai que la Brigade Stellaire cherche à déclencher une guerre dans la Bordure ?
— Eh bien…
Jagen hésita sur la conduite à tenir. L’information n’aurait pas dû aller au-delà du bureau du Chancelier ; mais les fuites étaient nombreuses, et Tarkin, en tant que sénateur du système d’Eriadu – l’un des plus puissants de la Bordure – était sans doute l’un des mieux placés pour en être informé.
— C’est effectivement le cas, déclara Syal en le devançant.
— Hmm. Je ne vous cache pas que cela m’inquiète. Vous connaissez la Bordure, Mademoiselle ?
— Je suis originaire de Commenor, expliqua-t-elle tout en chassant une mèche qui lui tombait devant les yeux. En fait, tout ce que je sais de la Bordure, je l’ai appris sur le terrain, depuis que j’ai été affectée au Knight’s Blade. C’est vraiment un endroit étrange… Et sauvage.
— Tout dépend de l’endroit où l’on se trouve, répondit Tarkin en gloussant. Eriadu n’a rien de très sauvage.
— Mais c’est une exception.
— En effet. Donc, pour vous, un conflit est possible ?
Il s’adressait autant à Jagen qu’à Syal, mais une fois encore la jeune femme devança le colonel.
— Ce n’est pas possible, c’est probable et même imminent. Les planètes du Noyau jouissent d’une opulence largement supérieure à celle de la Bordure, et décident pour l’ensemble de la Galaxie. Mais les territoires en marge aspirent également à un semblant de progrès… Vous avez étudié les lois de l’électricité, Sénateur ?
— Cela date un peu…
— Mais vous savez sans doute que lorsque nous avons deux solutions, avec d’un côté des ions positifs et de l’autre des négatifs qui entrent en contact… Il y a réaction, et parfois explosion.
— Une métaphore intéressante. Quel est votre avis, Colonel ?
Jagen, qui avalait à ce moment-là un petit four, attendit quelques secondes avant de répondre.
— Je pense également qu’il faut que nous fassions des efforts pour intégrer ces espaces. Mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous préparer à une riposte d’un autre ordre…
— C’est aussi mon avis. Malheureusement, le Chancelier n’y prête pas attention… Peut-être saurez-vous le convaincre mieux que moi.
— L’avenir nous le dira.
— Tout juste. À présent, si vous voulez bien m’excuser…
Il s’éloigna à son tour, laissant les deux jeunes personnes en tête-à-tête.
— J’aimerais que vous réfléchissiez à ce que vous dites, lança Jagen à sa partenaire en murmurant. Ce ne sont pas des informations de pacotille que nous avons là.
— Il était au courant, de toute façon.
— C’était une rumeur, rien de plus. La perspective d’un conflit étendu est une de ces chimères que ressortent les politiciens de temps à autre… À présent, avec votre confirmation, il dispose de quelque chose de tangible.
— Et alors ? Il veut nous donner plus de moyens. Ce n’est pas une mauvaise chose.
— Plutôt que d’avoir plus de moyens, le mieux serait que nous sachions utiliser ceux dont nous disposons…
Jagen soupira.
— De toute façon, il est trop tard, à présent, reprit-il en baissant les yeux – puis en les détournant aussitôt, comme s’ils avaient été brûlés.
Syal lui répondit avec un sourire.
— Il n’est jamais trop tard.

************


— Jagen !
Le colonel se retourna en direction de celui qui l’appelait, espérant y trouver une aide salutaire. Mais le soupir qu’il poussa était plutôt de dépit que de soulagement.
Ait Convarion avançait vers lui, au bras de deux charmantes jeunes femmes qui avaient l’air de s’amuser, ou du moins Jagen comprit-il ainsi leur sourire. Le capitaine était à la fois radieux et joyeux, ce qui, aux yeux d’Eripsa, ne pouvait être qu’annonciateur d’ennuis.
— Oui, pas la peine de me le faire remarquer, dit-il d’emblée. Je suis perdu…
— Allons, Jag, ce n’est pas correct. Un officier ne se perd jamais dans son navire !
— Au cas où tu serais trop ivre pour le remarquer, nous ne sommes pas sur mon navire.
Ait regarda autour de lui, l’air hagard.
— Ah tiens, oui, en effet. Ça explique les arbres. Enfin bref, je te cherchais, justement.
— Je t’écoute.
— À cent mètres dans mon dos…
— En droite ligne ? Vu ton état, je ne suis pas sûr que tu saches garder le cap d’un speeder automatisé… Alors en marchant…
— Je croyais que tu m’écoutais ?
— Désolé.
— Bon, bref, je suis tombé sur ton père, et il te cherche, apparemment… Va voir de quoi ils causent, ou je ne sais quoi, qu’ils m’ont dit.
Jagen acquiesça.
— J’ai compris ce que tu veux dire, à peu de choses près. Tu viens avec moi ?
— Non, je vais reprendre cette agréable discussion avec ma charmante compagnie. Mesdames, saviez-vous que je suis un expert en artillerie lourde ? Je ne plaisante pas !
— Capitaine ? fit l’un des jeunes filles
— Très chère ?
— Vos techniques de drague sont aussi visibles qu'un gundark dans un massif de fleurs.
L’autre demoiselle gloussa.
— Ce n'est pas très gentil pour le gundark !
Et, lâchant le bras de Convarion, elles partirent toutes deux en riant abondamment. Le capitaine les regarda s’éloigner sans trop savoir quoi dire.
— Ah, les femmes… lâcha-t-il finalement, en partant à son tour.
Jagen se retint à grand-peine de l’approuver à haute voix.
Il se dirigea vers l’endroit indiqué par son ami. Il n’avait pas fait cinquante pas qu’il tomba sur un visage qu’il connaissait bien.
— Sénateur Antilles ! Je suis bien content de vous voir. Je désespérais de retrouver mon chemin…
— Ce dôme stellaire est un véritable labyrinthe, déplora l’aldéranien en serrant la main que Jagen lui tendait. Mais vous tombez bien, nous vous cherchions.
— C’est ce que j’ai cru comprendre, oui…
Le jeune homme suivit le politicien vers une clairière artificielle où étaient rassemblés deux de ses collègues, autour de leur chef, Kalpana. Outre Saron, il y avait Finis Valorum, vêtu d’une toge bleue sombre ressemblant assez à celle du chancelier. Jagen serra les deux mains qui se présentaient à lui.
— Ravi de vous revoir, leur dit-il. Et merci pour votre invitation, Excellence…
— Tout le plaisir est pour moi, répondit Kalpana. J’espère que vous vous amusez…
— Il n’aura pas de mal, vu sa cavalière… remarqua Saron.
Jagen lança un regard exaspéré à son père.
— En fait, je cherchais les… Enfin, les commodités, quoi, et quand je les ai trouvées, j’avais perdu mon chemin. Du coup, je n’arrive plus à mettre la main sur le lieutenant Rodan…
— À quel endroit ?
— Où est passée Maman ? répliqua le colonel à son père.
— Oh… Nous avons croisé le concepteur de ce dôme, et elle s’est mis en tête de lancer une nouvelle gamme de stations spatiales… D’ailleurs, Chancelier, si vous êtes intéressé…
— La folie de Darus me suffit largement, répondit Kalpana.
— Elle n’est pas la seule à avoir fait des rencontres intéressantes… dit Jagen. Je suis tombé sur Trevor Willspawn et Ranulph Tarkin.
En voyant les regards que s’échangeaient les sénateurs, il comprit qu’il les avait mis mal à l’aise.
— J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
— Ce n’est pas contre vous, Jagen… commença Bail Antilles.
— Il faut que vous compreniez que les choses ont beaucoup changées récemment, expliqua Valorum. L’affaire Opah Settis a eu beaucoup de retentissement, par ici… Et le Sénat n’est pas épargné.
— Vois-tu, fils, il y a un nouveau parti qui s’est formé autour de Tarkin, en marge des factions de la Bordure et du Noyau. On les appelle « Militaristes ». Lorsqu’on a eu les premières informations sur la situation d’Opah Settis, Tarkin a fustigé une attaque contre la République, rendue possible par le manque de fermeté du Sénat à l’encontre des dissensions…
Jagen se rappela alors les allusions de Tarkin sur la politique du Chancelier…
— Tarkin veut nous précipiter dans un régime autoritaire, déclara Kalpana avec une amertume qui ne lui ressemblait pas. Lui et ses partisans veulent la constitution d’une nouvelle flotte d’assaut et de troupes terrestres. D’une véritable armée, en somme.
— Ce n’est pas déjà le cas ? demanda Antilles. Trevor est à la tête de quelque chose qui y ressemble fortement…
— Ce sont les Forces Armées de la République, expliqua le Chancelier. Pas l’Armée de la République. La différence peut paraître minime, mais elle est en fait capitale. Les F.A.R. sont une branche du Département Judiciaire, sous contrôle direct du Sénat, tandis qu’une hypothétique Armée de la République serait virtuellement indépendante et ne répondrait qu’au Chancelier lui-même… Et Tarkin veut mon poste, vous pouvez me croire.
— Tarkin est une belliciste, poursuivit Valorum. Il ne conçoit pas votre tâche de la même façon que nous. À ses yeux, les pirates ne sont qu’une partie d’un problème plus global de décadence galactique. Il serait prêt à déclencher une guerre pour faire ce qu’il estime nécessaire.
— Ce qui nous oblige à manœuvrer finement, approuva Kalpana. Notamment sur le budget de la Défense. Il souhaitait attribuer celui de cette année à la mise en place d’une nouvelle force d’intervention, censée remplacer la Flotte Katana.
— Et ? demanda Jagen. Vous avez réussi à le réaffecter.
— C’est toi qui nous a donné l’idée, déclara Saron avec un sourire.
— J’ai officiellement lancé le projet de la base de Centax, expliqua le Chancelier.
Jagen acquiesça sans trop savoir quoi répondre. Dans son esprit, le projet Centax était l’aboutissement d’une centralisation de la Flotte de la République, qui deviendrait ainsi plus autonome qu’autrefois grâce à des installations performantes adaptées à ses appareils. Lorsqu’il avait réfléchi au projet, il avait imaginé une répartition du coût et du chantier sur au moins deux décennies… Et il ne pensait pas en voir l’aboutissement au cours de sa carrière.
Mais savoir qu’il pouvait être autant accéléré pour de simples raisons politiques le mettait mal à l’aise. Les accusations de Willspawn lui revinrent à l’esprit.
Doucement, Jag, doucement. Tu viens d’obtenir ce que tu voulais, ce qui est déjà un bon point. Et si les conditions sont trop restrictives… Eh bien, tu aviseras en temps voulu. Mais pas de précipitation !
— Cette décision me ravit, Excellence, annonça-t-il alors.
— Parfait. Les travaux commenceront d’ici un mois. J’ai l’intention de montrer à Tarkin que non, je ne me désintéresse pas de la protection de notre espace… Ce sera fait rapidement et convenablement.
— Je vous fais confiance, dit Jagen en s’inclinant légèrement en signe de respect. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser…
— Un instant ! intervint Antilles. Iorus, vous avez oublié de lui parler de l’autre affaire.
Jagen regarda le sénateur d’un air perplexe, un court instant, avant de comprendre qu’il s’adressait au Chancelier. Maintenant qu’il y repensait, il n’avait jamais entendu le prénom de Kalpana ; c’était le genre de choses qui importaient peu, dans cette galaxie où les noms prenaient des centaines de constructions différentes. Mais à la réflexion, il ne lui semblait pas étonnant que la plupart des humains en aient un. Ils étaient si nombreux…
— C’est exact, approuva-t-il. Jagen, notre « hôte » est arrivé ici il y a quelques jours, et le Service d’Informations Stratégiques me presse d’autoriser un interrogatoire… Comme vous êtes à l’origine de sa capture, j’aimerais que vous y participiez. Demain, en début d’après-midi, au Temple Jedi.
Le colonel échangea un regard gêné avec son père.
— Pourriez-vous décaler cela dans la soirée ? J’ai… Disons, un empêchement.
— Je n’y vois pas d’inconvénient, répondit Kalpana.
— Alors c’est entendu.
Il fit signe à l’un des droïdes de service qui parcouraient les allées avec des plateaux chargés de rafraîchissements, et chacun prit une coupe. Jagen leva la sienne, et porta un toast.
— À la République, dit-il en les regardant. Demain, à cette heure, nous aurons sans doute en notre possession les informations qui nous permettront d’y remettre de l’ordre !
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Messagepar Lunara » Mer 23 Avr 2014 - 16:28   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Je viens de lire le chapitre 1,2 et 3, et franchement j'ai rien à redire :jap:

Ton style d'écriture est vraiment très agréable à lire, simple et efficace.

Le vocabulaire que tu utilise est riche et diversifié, on apprend des choses nouvelles sur l'univers de SW, particulièrement sur les vaisseaux ( c'est un de tes buts il me semble, enfin si j'ai bien compris ta note en début de discutions ).

Je vais continuer de lire avec plaisir ton histoire :D


Ps : dans le chapitre 1 à cette phrase ; "Le but était de redonner à la Marine Républicaine sa gloire d’antan, afin de pouvoir à la fois impressionner la peuple et vaincre les pirates qui infestaient de plus en plus l’espace républicain." faute de frappe je pense :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 23 Avr 2014 - 19:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour ta lecture, ton comm' et ta correction, que je vais appliquer tout de suite. :jap:

Lunara a écrit:Le vocabulaire que tu utilise est riche et diversifié, on apprend des choses nouvelles sur l'univers de SW, particulièrement sur les vaisseaux ( c'est un de tes buts il me semble, enfin si j'ai bien compris ta note en début de discutions ).


En effet, c'est le cas. :D
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Messagepar Lunara » Ven 25 Avr 2014 - 20:16   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Chapitres 4,5 et 6 lu :D

J'aime beaucoup, l'intrigue de l'histoire se développe de chapitre en chapitre ( qui en passant je trouve sont bien travaillé),
de façon à nous donner envie de lire la suite. :jap:

Cependant je trouve que ton personnage évolue beaucoup trop vite, certes il est doué, mais il sort tout juste l'académie,
tu n'a pas peur qu'il fasse un peut trop "parfait" ? Je dit cela par rapport au passage de grade, il n'a pas encore prouvé sa valeur en situation difficile ( la session de démonstration contre la frégate droïde ne compte pas vraiment )

Dans le chapitre 6 :
"Aiden avait compris la même chose que Jagen, intervint Aiden. Encore qu’il s’en soit aperçu bien plus tard. Mais une fois qu’il en a été averti, il a décidé de profiter du lancement de la Flotte Katana pour remettre les choses à plat."

Je crois bien que se n'est pas la bonne personne qui parle ( à moins que le censé disparu soit revenu entre temps ) :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 30 Avr 2014 - 7:50   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Avec toute cette agitation sur l'UE et le casting, je n'avais même pas vu ton message... :oops: :paf:

Donc, en premier lieu, merci pour ta lecture. :jap:

Lunara a écrit:Cependant je trouve que ton personnage évolue beaucoup trop vite, certes il est doué, mais il sort tout juste l'académie,
tu n'a pas peur qu'il fasse un peut trop "parfait" ? Je dit cela par rapport au passage de grade, il n'a pas encore prouvé sa valeur en situation difficile ( la session de démonstration contre la frégate droïde ne compte pas vraiment )


Bien sûr que l'évolution est rapide... Après tout, c'est une situation de crise dans la hiérarchie. ;)

De plus, nous sommes dans le cas d'une organisation où ce ne sont pas tant les compétences qui comptent que les relations. C'est malheureusement ce qui se produit lorsqu'un Etat n'est confronté à aucune menace ; le népotisme règne...

Et Jagen n'est pas parfait, loin de là ; en plus des travers qui vont apparaître au fur et à mesure de l'histoire, un autre va se montrer au grand jour dans mon prochain morceau. ;)

Lunara a écrit:Dans le chapitre 6 :
"Aiden avait compris la même chose que Jagen, intervint Aiden. Encore qu’il s’en soit aperçu bien plus tard. Mais une fois qu’il en a été averti, il a décidé de profiter du lancement de la Flotte Katana pour remettre les choses à plat."

Je crois bien que se n'est pas la bonne personne qui parle ( à moins que le censé disparu soit revenu entre temps ) :whistle:


J'avoue que je ne sais plus ce que je voulais dire. Va falloir que je revoie ce chapitre en entier... :paf:
Merci. :jap:
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Messagepar Red Monkey » Mer 30 Avr 2014 - 23:55   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Voilà, enfin lu le début de ton chapitre 16.
Autant te dire, c'est pas du tout mon truc. Si je devais avoir une soirée comme ça en vrai, j'irais me pendre avant :paf:
Le début est assez marrant, mais le reste m'a un peu laissé de côté ^^ J'aime bien des intrigues, des moments sans action. Mais les soirées du genre... :transpire:
Espérons que la suite sera plus intéressante :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 01 Mai 2014 - 10:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Revan Bane a écrit:Autant te dire, c'est pas du tout mon truc. Si je devais avoir une soirée comme ça en vrai, j'irais me pendre avant :paf:


A notre âge et dans notre monde, c'est normal... Mais il s'agit là de l'Ancienne République, une sorte d'Ancien Régime qui ne dit pas son nom. D'ailleurs, je n'ai pas inventé ce genre de soirée, puisqu'une autre très, très similaire est citée dans deux ouvrages de l'UE Legends... :whistle: :sournois:

Revan Bane a écrit:Le début est assez marrant, mais le reste m'a un peu laissé de côté ^^ J'aime bien des intrigues, des moments sans action. Mais les soirées du genre... :transpire:


Le but ici était surtout de faire une pause en montrant les enjeux qui se profilent avec les personnages de Willspawn - absent depuis trop longtemps à mon goût - et de Ranulph Tarkin, qui est alors le chef des Militaristes et qui a donc des rapports assez proches avec le Département Judiciaire. ;)

Mais ne t'inquiète pas, on en a fini avec cette soirée. :D

Revan Bane a écrit:Espérons que la suite sera plus intéressante :sournois:


Ce sera à toi d'en juger ! :D
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Messagepar Lunara » Ven 16 Mai 2014 - 21:21   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:le népotisme


Tu viens de m'apprend un nouveau mot :transpire:

Bon chapitre 7 et 8 lu !

J'ai beaucoup apprécier la bataille dans le chapitre 7, elle nous permet de voir le comportement et l'état d'esprit de Jagen
en situation réelle, et la je trouve qu'il fait beaucoup moins parfait, on ressent plus ses émotions comme le stresse par
exemple et le sentiment de culpabilité qu'il éprouve d'avoir perdu des hommes.

Dans le chapitre 8 l'apparition de Jango Fett m'a un peu surprise, pas du faite que se soit un mandalorien, mais plutôt pourquoi l'avoir choisi lui ? Pourquoi ne pas avoir construit un personnage de toute pièce ?
Ceci dit tu l'as bien adapté dans le contexte de ton histoire, par contre se faire battre par Jagen dès le début :paf:
Il perd un peu de sa crédibilité au près de ses hommes je trouve.
Je comprend bien que le personnage de Jagen évolue rapide vu les circonstances, mais de la à battre un mandalorien
du premier coups, il est bien sûr de lui ,sachant que les mandaloriens sont réputés pour être de bon guerrier.

Sinon je ne me lasse pas de lire ton histoire, tes chapitres sont toujours aussi agréable à la lecture :jap:
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Messagepar Lunara » Lun 26 Mai 2014 - 20:43   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:je n'avais même pas vu ton message...


Je suppose que tu n'a pas vu (ou oublié) mon dernier message donc je me permet de faire un double-post ( honte à moi mais bon je ne suis pas la première à le faire et je ne serais pas la dernière ) :whistle:

Chapitre 9 lu,
c'est un chapitre plutôt calme au début avec la description du bureau et l'introduction de deux nouveau personnages,
mais vers la fin ça se corse.
"Nute Gunray" je n'aime pas le personnage dans le film et bien je l'aime toujours pas :paf: Du genre profiteur de la situation
il est champion toutes catégories.
L'amiral Willspawn ne porte vraiment pas Jagen dans son cœur, un échec et c'est la mise à pied direct.

Chapitre 10,
J'aime beaucoup le proverbe corellien au début.
Ce chapitre est vraiment intéressant on en apprend plus sur l'histoire des Erispa.
Beau boulot :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 26 Mai 2014 - 21:28   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci beaucoup pour ta lecture. :jap:

Effectivement je suis pas trop dispo ces derniers temps, donc je n'avais pas vu ton précédent message... Mais j'y réponds à présent. :D

Lunara a écrit:Dans le chapitre 8 l'apparition de Jango Fett m'a un peu surprise, pas du faite que se soit un mandalorien, mais plutôt pourquoi l'avoir choisi lui ? Pourquoi ne pas avoir construit un personnage de toute pièce ?


Jango est un personnage que j'ai toujours apprécié, notamment après avoir lu La Ballade de Jango Fett... Il y a un tel contraste entre Jagen et lui que cela devient intéressant, à la manière du Prince et du Pauvre... Et puis, de toute façon, personne d'autre ne pouvait tenir son rôle. :D

Lunara a écrit:Ceci dit tu l'as bien adapté dans le contexte de ton histoire, par contre se faire battre par Jagen dès le début :paf:
Il perd un peu de sa crédibilité au près de ses hommes je trouve.
Je comprend bien que le personnage de Jagen évolue rapide vu les circonstances, mais de la à battre un mandalorien
du premier coups, il est bien sûr de lui ,sachant que les mandaloriens sont réputés pour être de bon guerrier.


Est-ce que cela est plus compréhensible après la lecture du chapitre 10 ? :D

Sinon, la suite est en cours de rédaction... :transpire:
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Messagepar Lunara » Mar 27 Mai 2014 - 22:44   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Jagen Eripsa a écrit:Est-ce que cela est plus compréhensible après la lecture du chapitre 10 ?


Effectivement c'est plus compréhensible après :jap:

Chapitre 11 partie 1 :

Au début de ton chapitre tu as écrit " Saron, je sais que votre fils devrait arriver à Bespin d’ici quelques jours. Il peut y rester deux jours, mais pas un de plus. J’ai besoin de lui ici ! »

Pourquoi ne pas avoir mis tout simplement "Doit", en utilisant "devrait" j'ai l'impression que Kalpana n'est pas sur de
ce qu'il dit, après c'est peut être voulu de ta part.

Sinon chapitre calme mais plutôt intéressant pour la suite.

Chapitre 11 partie 2 :

Chapitre aussi calme que le précèdent mais toujours intéressant, en général j'ai du mal avec les flash-back dans les histoires
mais dans ton cas ça va, tu précise bien l'action dans le temps au début du chapitre ce qui permet de ne pas nous perdre.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 03 Juin 2014 - 15:53   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Merci pour ta lecture ! :)

Pour le "devrait", l'effet d'imprécision est voulu. Déjà que sur la route, on n'est jamais à l'abri d'un imprévu, alors dans l'espace... :D

Sinon, l'heure est venue de dévoiler la suite !

Chapitre 16 - Partie 2

Cantina L’Enclave de Coronet, le lendemain, début de l’après-midi.

En comparaison du mal-être qu’il avait ressenti en débarquant sur la Station Orbitale Perlémienne la veille, le sentiment qu’éprouvait à présent Jagen en entrant dans la cantina était un véritable soulagement. Le décor était intimiste sans être étouffant, avec une certaine sobriété pratique qui n’excluait pas l’élégance. Les couleurs, majoritairement des nuances de bleu et de jaune, étaient certes un peu criardes, mais l’effet produit était familier : le colonel se sentait ici chez lui, peut-être plus qu’à n’importe quel autre endroit de cette « planète morte », à l’exception sans doute de son propre appartement.
Le soupir de soulagement que laissa échapper son père derrière lui indiquait clairement qu’il éprouvait une sensation assez similaire. Il passa à son tour le pas de la porte, qui se referma derrière eux, coupant les derniers liens avec le monde extérieur. L’endroit portait bien son nom ; ils auraient pu se croire à Coronet ou à Hollowtown.
— Alors, où est-elle ? demanda immédiatement Saron.
Jagen balaya du regard la salle, et repéra une alcôve à l’écart, qui semblait inoccupée.
— Par ici.
Il parvint à cet endroit en quelques pas seulement. Une silhouette familière occupait les lieux ; il ne connaissait la frêle jeune femme assise à cette table que depuis peu, mais c’était le genre de rencontres marquantes qui ne s’oublient pas.
— Je suis ravi que vous ayez pu vous libérer, annonça le colonel en lui serrant la main. Je vous présente mon père, Saron.
— Enchanté… déclara le sénateur. Vous êtes bien mademoiselle Shan ?
— Nash, plutôt, répondit Melena avec un sourire pincé. Je préfère qu’on utilise ce nom-là, si ça ne vous dérange pas.
— Naturellement, dit Jagen.
Le droïde-serveur, programmé pour laisser aux nouveaux clients le temps de s’installer, approcha alors en faisant tourner son unique roue à grande vitesse entre les tables.
— Qu’est-ce que j’vous sers ?
Jagen se retint de rire. Le programmeur avait encodé un accent typique des bas-fonds de Coronet, et le vocalisateur l’exprimait à merveille.
— Un Réserve de Whyren pour moi, annonça Melena.
— Deux ! ajouta Jagen.
— Trois ! surenchérit Saron.
Le droïde devait avoir l’habitude de ce genre de commandes, puisqu’il revint moins d’une minute plus tard avec les trois verres.
— À la République !
Le toast porté, ils burent d’un trait leurs doses. Le whisky corellien était fort en goût, et brûlait le gosier, mais il ne provoquait qu’une légère ivresse qui permettait de poursuivre les affaires immédiatement.
— Je croyais que les Jedi n’avaient pas droit à l’alcool, dit alors Saron.
— C’est inexact, répondit la jeune femme. Il est recommandé de ne pas nous saouler… Mais un verre comme celui-ci, c’est juste du plaisir, n’est-ce-pas ?
— Vous êtes très diplomate, en tout cas, déclara Jagen avec un sourire. Inviter deux expatriés corelliens ici… C’est une touchante attention.
— Navré de vous décevoir… Je suis venue ici parce que le patron était un ami de ma mère, et que je savais que nous pouvions y avoir des conversations discrètes. Il y a un brouilleur sonore sous cette table…
— Sage précaution, approuva Jagen. Alors ? Par où commence-t-on ?
— C’est à vous de le dire, répliqua-t-elle en regardant le sénateur.
Celui-ci eût une petite quinte de toux.
— Très bon, ce whisky ; trop, peut-être… Enfin, bref, si vous voulez savoir ce qu’il en est, je peux vous aider. Je n’ai guère de temps aujourd’hui, et je n’aurais sans doute pas accepté de venir si Jagen ne m’avait pas déclaré que vous l’aviez contacté par vous-même… Je souhaite vous donner quelques réponses rapides, mais il nous faudra aller plus avant une autre fois. Que savez-vous, au juste ?
— Des bagatelles, rien de plus. Ce que m’a dit ma mère, sur mon véritable nom… Deux ou trois informations que le colonel a laissé échapper pendant notre entretien précédent…
Saron regarda son fils avec une pointe de déception.
— Tu laisses échapper des informations, toi ?
— Seulement de façon contrôlée, répondit Jagen tout en portant un intérêt peu conventionnel au numéro de fabrication de son verre.
Saron ne dit rien, et prit quelques secondes pour rassembler et organiser ses pensées.
— Vous avez déjà compris que c’est une information dangereuse, commença-t-il. Les Shan ont été exposés, par le passé… Heureusement pour les Eripsa, leur parenté n’a jamais filtré. Si cela avait été le cas, nous aurions eu à affronter des ennuis assez graves.
— De quel genre ? demanda Jagen.
— Le GénoHaradan, comprit Melena
Saron acquiesça silencieusement.
Jagen les regarda l’un après l’autre. Les regards qu’ils s’échangeaient étaient lourds de sens.
— Très bien, dit finalement le colonel. Qu’est-ce que j’ai loupé ?
— C’est une association de malfrats, expliqua Saron. Des chasseurs de primes, des mercenaires…
— Des contrebandiers ?
— Plutôt des trafiquants.
— Leur but est de protéger les intérêts de la République, indiqua Melena.
— Ah.
Il reprit presqu’immédiatement :
— Et donc, ils estiment que nous tuer est dans les intérêts de la République ?
— Pas exactement, corrigea Saron. Ils ont juste eu… Un petit différent avec Revan.
— Il a tué l’ensemble de leurs chefs lors de sa quête de la Forge Stellaire, expliqua la jeune Jedi.
— Je croyais que vous vouliez des informations, rappela Jagen.
Elle le regarda avec une pointe d’agacement.
— C’est vrai, non ? Vous avez l’air d’en savoir plus que moi !
— Mais je ne sais pas tout, lui répondit-elle avant de se tourner vers le sénateur. Qui sont-ils ? Où se cachent-ils ? Comment les repérer ?
— Je n’ai pas les réponses que vous souhaitez, admit Saron. Les Eripsa ont toujours fait en sorte de ne pas attirer l’attention sur leurs origines. Rechercher des informations sur le GénoHaradan… Cela revient à marquer sa tête d’une cible à guidage laser.
— Je ne l’ai fait qu’au Temple…
— Dans ce cas, les protections de l’Ordre devraient vous protéger. Mais ne vous avisez pas de recommencer.
Il consulta sa montre et se leva. Jagen et Melena l’imitèrent.
— J’ai promis à mes collègues que je participerai au Gala des Associations ; il est donc temps pour moi d’y aller. Ravi de vous avoir rencontré, Mademoiselle Nash. Si vous avez besoin d’autre chose, vous savez où me trouver.
Il serra la main de la jeune femme avec un sourire un peu triste.
— Quant à toi, Jag, je te retrouverai plus tard.
— Je devrais être rentré pour minuit, au plus, assura-t-il.
Saron approuva d’un signe de tête et s’éloigna. Melena esquissa un geste pour se rassoir, mais, voyant que Jagen restait debout, elle s’interrompit.
— Vous devez partir, vous aussi ? demanda-t-elle d’un air suspicieux.
— Nous avions parlé d’un rencontre éclair, rappela-t-il en riant. Je m’en voudrais de manquer à ma parole !
Voyant que cela ne l’amusait pas, il reprit :
— En outre, j’ai des affaires urgentes à régler. M’accompagnerez-vous au Temple ?
— Au… Temple Jedi ? demanda-t-elle, surprise.
— Précisément.
— Et qu’allez-vous y faire ?
— Je vous ai dit que j’avais des affaires urgentes à régler, rappela-t-il.
Devant le regard foudroyant de la jeune femme, il ajouta :
— Bien sûr, en chemin, nous pourrons discuter plus avant de ce… Comment, déjà ?
— GénoHaradan.
— Ah, oui.
Il l’invita à passer devant d’un geste de la main.
— Et nous pourrons aussi parler de notre future coopération, ajouta-t-il pour lui-même.

* *
*


Dans une galaxie en perpétuel changement, rares étaient les constantes. Tout allait toujours plus vite et toujours plus loin. Sur Coruscant, il ne se passait pas une journée sans qu’une nouvelle tour émerge du néant et vienne côtoyer les cieux.
Un tel chaos rendait les lieux immuables d’autant plus précieux.
Le public de Coruscant avait droit à la Monument Plaza, où émergeait le dernier vestige vierge des monts Manarai. Les huiles du Sénat et tous ceux qui s’intéressaient à la vie politique pouvaient accéder à la Rotonde, qui malgré quelques évolutions était sensiblement la même qu’à l’époque de la Grande Guerre.
Les Jedi, eux, avaient de loin l’édifice le plus majestueux de tous. Leur Temple.
En déambulant dans le hall, sous les regards surpris des maîtres qui vaquaient à leurs occupations, Jagen avait ressenti le poids des années innombrables où cet édifice avait abrité de nouvelles générations de Jedi. La majesté de la pierre l’impressionnait ; il avait grandi dans un univers fait de métal froid et austère, tandis que les piliers du Temple rappelaient davantage d’immenses arbres soutenant la voûte céleste.
Il parvint bien vite à un endroit plus exigu du Temple. Situé dans les sous-sols du gigantesque bâtiment, les quartiers de détention des Jedi ressemblaient à n’importe quels autres, à l’exception peut-être des chevaliers qui surveillaient le lieu avec attention.
Les hôtes de ces lieux n’étaient pas des criminels de bas étage. L’Ordre avait toujours eu des ennemis puissants, et la doctrine Jedi préconisant la pitié, il se retrouvait souvent dans des situations délicates. Que faire d’un tyran haï mais épargné, que ses partisans souhaiteraient libérer ? Comment gérer un Jedi Noir capable d’asservir les esprits faibles ?
La réponse à ces questions était la Prison du Temple.
Occasionnellement, la République confiait aux Jedi des prisonniers particuliers, généralement pour leur propre protection. C’était le cas actuellement. L’homme en question était assis dans une cellule, de l’autre côté d’un champ énergétique occulteur. À l’extérieur se trouvaient quelques gardes du Temple, accompagnés d’un jeune homme vigoureux à la peau d’ébène.
— Lieutenant Vyn Narcassan, du SIS, se présenta-t-il lorsque Jagen approcha. Je suis ravi que vous ayez pu vous libérer, Colonel.
— Enchanté, Lieutenant, répondit-il en serrant la main qui lui était présentée. J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre ? Il y avait beaucoup de circulation sur les voies menant à ce secteur.
— Rien de grave, rassurez-vous. Vous sentez-vous prêt ?
Jagen jeta un bref regard à l’homme qui les attendait, de l’autre côté de la barrière d’énergie.
— Il faut faire le nécessaire, dit-il sans trop d’entrain.
Narcassan adressa un signe de tête à l’un des gardes, qui désactiva le champ. Jagen pénétra à sa suite dans la cellule, suivi de deux autres hommes. Les protections se rétablirent derrière eux.
L’ex-ambassadeur Fierruj attendait, assis sur sa chaise, une expression d’ennui profond sur le visage. Il n’avait guère changé depuis la dernière fois que Jagen l’avait vu, et c’est bien volontiers qu’il aurait tenté d’oublier ce visage haï. Mais lorsque Fierruj avait fait savoir qu’il était prêt à parler en sa présence, le colonel n’avait eu d’autre choix que de venir, que cela lui plaise ou non.
— Vous en avez mis un temps… maugréa le prisonnier.
— Je ne suis pas à vos ordres, lança Jagen d’une voix acerbe.
— Mais vous avez besoin de moi, affirma Fierruj.
— Ne vous énervez pas, dit Narcassan. Nous allons progresser en douceur. N-7 ?
Jagen s’aperçut alors avec surprise qu’un droïde de protocole modifié les accompagnait. Ses globes oculaires émettaient une pâle lueur bleue qui tranchait avec ses carters d’un noir mat.
— Oui, Monsieur. Interrogatoire du dénommé Fierruj, Renn. Êtes-vous Fierruj, Renn ? demanda-t-il à l’ex-ambassadeur.
— C’est exact.
— Originaire de Joslun II, né le 2/23/915 CRR, âgé de trente-neuf ans et dix mois ?
— En effet.
Jagen fronça les sourcils. Fierruj paraissait bien plus âgé que cela, avec ses cheveux blancs et son visage marqué par le temps. Peut-être avait-il eu une vie difficile…
Ne te laisse pas attendrir. Ce gars est un esclavagiste. Un ancien du Blood Angel.
— Renn Fierruj, reprit le droïde, vous avez été interpellé dans le cadre d’une opération du Département Judiciaire de la République Galactique, notamment pour des faits de haute trahison. Contestez-vous cette accusation ?
— Non.
— Acceptez-vous de dire au cours de cet interrogatoire toute la vérité, et rien que la vérité ?
— Oui.
N-7 s’interrompit et regarda le lieutenant Narcassan.
— il reste une dernière question, déclara l’agent du SIS. L’interrogatoire était prévu lundi dernier, mais vous avez l’avez retardé, après avoir demandé expressément la présence du colonel Eripsa. Pourquoi ?
Fierruj se redressa lentement, un sourire doucereux aux lèvres. Il jeta un coup d’œil à Jagen, puis revint vers Narcassan.
— Je suis un homme pragmatique, Lieutenant, commença-t-il. Sans cela, je ne serais jamais parvenu aussi haut dans la hiérarchie de la Brigade Stellaire. Mes compétences peu communes expliquent pourquoi Trenik Fehn a fait appel à moi lorsqu’il a pris le commandement du Blood Angel.
— Nous ne sommes pas là pour vous entendre vous pavaner, Fierruj, coupa Jagen, toujours aussi excédé par la mention de son éphémère propriétaire.
L’ex-ambassadeur eut un rire amusé qui plût fort peu au colonel.
— Quelle impatience ! Il vous faudra pourtant supporter mon récit de bout en bout si vous voulez tout comprendre. Où en étais-je… Ah oui. Je suis un homme pragmatique. J’aime le plaisir, j’aime le profit, j’aime la vie, et je ne suis pas du genre à risquer ma vie dans une noble opération… J’ai échoué sur Opah Settis, je le reconnais. Je suis donc prêt à coopérer.
— Pourquoi un tel revirement ? demanda Narcassan, soupçonneux.
— J’imagine que ce n’est pas pour la bonne cause, surenchérit Jagen. Que cherchez-vous ?
— Pragmatisme, Colonel, ce n’est que du pragmatisme ! Au sein de la Brigade Stellaire, l’échec signifie la mort, qu’on la trouve au combat ou ailleurs. J’aime trop la vie pour vouloir mourir ; le meilleur moyen pour moi d’en réchapper est donc de vous aider à détruire la Brigade. Grâce à ce que je pourrai vous apprendre dessus.
— Vous voulez passer un marché avec nous, devina le lieutenant.
— Votre coopération ne vous évitera pas la prison, ajouta précipitamment Eripsa.
— Je le sais bien. Je veux simplement obtenir une couverture lorsque l’heure sera venue pour moi de retrouver la liberté. Faux nom, fausse identité… Et tout ce genre de choses.
— Nous porterons votre requête à l’administration judiciaire de la République, assura Narcassan. À condition que vos informations en vaillent la peine.
— Bien ! Dans, ce cas, commençons. Le plus vite sera le mieux.
— Comment fonctionne la Brigade ?
— Ah, vous entrez directement dans le vif du sujet, Lieutenant… J’aime ça. La Brigade est une confédération de pirates. L’organisation a été conçue par Trenik Fehn peu avant sa mort. Fehn avait mis en place tout une stratégie à long terme, qu’il aurait parachevé sans sa mort dans le système Arkanis. Nous étions huit lieutenants sous ses ordres directs. Jarik Hagas, Namys Garriguy et moi-même étions les seuls membres de l’équipage d’origine du Blood Angel à avoir été sélectionnés. Je me souviens que les autres nous ont rejoints au compte-goutte ; bien souvent, il s’agissait de membres d’autres organisations pirates que Trenik débauchait. Nous nous regroupions sur Tatooine assez régulièrement.
— Pourquoi Tatooine ? demanda Jagen.
— Vous devriez vous en souvenir, Colonel. Gardulla était une des associées de Trenik. Je suppose qu’elle comptait affaiblir Jabba Desilijic Tiure, son principal rival Hutt dans le système Arkanis. En vérité, Fehn a toujours méprisé les Hutts et estimait que leur domination devait s’achever. Pour lui, Arkanis était la clé ; le système, isolé de la République, devait être le prochain à intégrer l’Espace Hutt, selon la logique du Cartel. Fehn comptait s’en emparer et y démarrer sa grande entreprise. C’est pour cela qu’il a choisi Tatooine. La planète, malgré l’influence déjà prégnante des Hutts, est un lieu de passage assez fréquenté.
— Que s’est-il passé au moment de mon arrivée ?
— Nous étions donc huit, depuis un mois ou deux, et rien ne laissait présager que notre nombre augmenterait. Puis, la veille de votre… « achat », les choses ont évolué. Hagas et moi étions chargés des négociations avec Gardulla, et nous venions de recevoir l’habituel message informant qu’une transaction devait avoir lieu le lendemain. Lorsque nous sommes allés avertir Trenik… Je ne sais pas. Avec le recul, je pense qu’il venait de recevoir de mauvaises nouvelles, sans doute en rapport avec l’ennemi qui l’a détruit peu après. En tout cas, il nous a déchargés de l’achat du lendemain pour que nous allions négocier avec un nouveau membre potentiel. Et devinez ? Le point de rendez-vous n’était occupé que par un droïde.
— Un droïde ? répéta Narcassan, suspicieux.
— Un intermédiaire. Notre interlocuteur s’est vite révélé être très méticuleux. Il préfère se faire appeler l’Informateur, mais son nom est Isak Corta. Après la disparition de Trenik, il a vite repris la Brigade en main. C’est le plus fieffé salopard que vous rencontrerez jamais… Et j’ai assez d’expérience pour en juger. Corta est celui qui nous a transmis l’ensemble des informations stratégiques de ces cinq dernières années : tactiques républicaines, plannings de convois marchands… Et dernièrement, la position de votre flotte.
— Vous ne l’avez jamais vu ? insista Jagen, pensif.
— Jamais.
— Et Korsterck dans tout ça ? reprit le lieutenant.
— Korsterck est le nom de la planète où Corta a installé son centre d’opérations. Je n’y suis jamais allé.
Une planète ? Voilà qui implique bien des choses…
— Vous devez bien avoir une idée des installations qui s’y trouvent…
Fierruj eut un sourire peu plaisant.
— Hagas m’en a parlé. Il ignorait tout des coordonnées, lui aussi. Corta semble avoir converti un vieil astéroïde minier en une base de premier plan. Les installations secondaires sont localisées sur la planète, mais tout ce qui est stratégique est sur cet astéroïde géant ; installations de maintenance des vaisseaux, casernes… Et défenses. Des turbolasers, en grande partie.
— Et si ce que vous dites de Corta est vrai, probablement d’autres suprises, devina Narcassan.
— Vous avez tout compris.
Le lieutenant acquiesça lentement.
— Vous vouliez parler en particulier au colonel Eripsa, je crois.
— Juste pour donner quelques conseils, précisa Fierruj. Il n’y aura pas de révélations secrètes…
Croisant le regard de Narcassan, Jagen comprit que c’était exactement ce que le lieutenant attendait de lui – et il avait l’air déçu.
— Je vous écoute, déclara Jagen.
— Corta vous craint, Colonel. Vous êtes le seul à lui faire cette impression… Après Opah Settis, je comprends pourquoi. Corta est l’Informateur. Son pouvoir repose sur la connaissance qu’il a de l’ennemi ; aussi, quelqu’un comme vous est un danger pour lui.
— Je suppose que je dois voir cela comme un compliment.
— Vous êtes imprévisible. Les autres officiers de la Flotte suivent les ordres, les procédures standards… Vous savez vous adapter à la situation. Vous n’êtes peut-être pas le meilleur, mais vous réagissez plus vite que les autres, et avec plus de facilités. Corta déteste qu’on le surprenne. Peut-être tenez-vous là votre chance…
— En somme, tout repose sur ma capacité à déjouer les pronostics.
Rien de bien compliqué pour un corellien.
— Nous allons nous retirer, déclara Narcassan.
En sortant des quartiers de détention, suivi de son droïde N-7, le lieutenant ne masquait pas son dépit.
— Un coup dans l’eau, annonça-t-il tristement.
— C’est votre point de vue, corrigea Jagen. Je pense au contraire que nous avons là des informations de première importance.
— Il ne connaît pas la localisation de Korsterck…
— Mais il a fourni des informations sur la Brigade, ce qui nous aidera à terme à la détruire. Nous savons à présent que Korsterck est bien une planète, nous connaissons les autres chefs, en particulier cet Isak Corta…
— L’Informateur.
— Exact.
— C’est curieux que leur principal dirigeant soit aussi leur source de renseignements.
— Je suis d’accord. Une idée là-dessus ?
— Peut-être peut-il décider à ce moment-là de ce que ses alliés ont besoin de savoir ou non…
— Oui, c’est une piste valable. Et il doit être assez haut placé…
— Il peut s’agir de n’importe qui. Un officier de la Flotte, par exemple… Ce serait la position idéale pour avoir livré les codes de sécurité du Champion de Rendili.
— Vous me soupçonnez ?
— Le Chancelier vous fait confiance. Ça me suffit. En revanche, il serait intéressant de voir qui peut être coupable. Commençons par les officiers supérieurs…
— Je me porte garant de mes amis.
— Fierruj a dit qu’il avait été informé de la localisation de votre flotte lors de l’opération Opah Settis.
— Si vous faites le compte des vaisseaux impliqués, on monte à plus de dix mille personnes impliquées. Un espion infiltré dans le navire – même sans faire partie de l’équipage – aurait pu obtenir ces données. Et je suppose, avec le recul, que la disparition d’un cinquième de nos forces actuelles n’est pas passée inaperçue.
— C’est vrai… soupira Narcassan en regardant sa montre. Je dois retourner à la Chancellerie pour faire mon rapport.
— Bonne chance, dans ce cas, lança Jagen en lui serrant la main.
— Nous en aurons tous besoin, répondit le lieutenant en s’éloignant.

* *
*



La nuit était tombée sur la planète-capitale. Jagen marchait lentement sur une des innombrables passerelles piétonnes qui sillonnaient Coruscant. Il avançait sans savoir où aller ; son esprit était tout entier tourné vers l’interrogatoire qui venait de s’achever.
La route serait encore longue d’ici à la chute de la Brigade Stellaire, mais il se sentait plus que jamais prêt à faire son devoir. Cela se traduirait sans doute par des patrouilles ennuyeuses, des offensives risquées, et de nouvelles défaites… Mais au moins connaissait-il mieux à présent son ennemi.
Se pouvait-il qu’Isak Corta soit à l’origine de l’attaque de la flotte républicaine contre le Blood Angel ? Qu’il s’agisse de l’officier ayant délibérément ignoré les appels à l’aide de Carth et Jagen, et dont les intrigues avaient conduit à la mort de Thyrs Onasi ? Fierruj n’avait pas voulu se prononcer sur la question, mais Jagen sentait – et savait – que l’ex-ambassadeur partageait ce point de vue.
De toute façon, Jagen n’avait pas besoin de cette motivation supplémentaire pour savoir où était son devoir. La simple idée de donner du fil à retordre aux esclavagistes de la Bordure l’attirait déjà.
Il se rendit alors compte qu’il surplombait de quelques mètres une place bondée de monde. Les festivités du Jour de la République se poursuivaient encore, ce qui donnait lieu à de nombreuses manifestations de joie comme celle-ci. Il s’appuya sur la balustrade, un sourire aux lèvres, pour profiter de la vue et de l’allégresse ambiante.
Les gens étaient heureux, l’esprit libre des questions qui le taraudaient. Au plus profond de lui, Jagen les enviait. Peut-être qu’un jour, il pourrait aussi…
Il balaya cette idée avant qu’elle ne fasse monter en lui une nouvelle vague de regret. Il avait choisi sa vie, et c’était là une chance que n’avaient pas eu bon nombre de personnes, y compris parmi les fêtards qu’il observait. Son but était que partout dans la galaxie, les gens puissent connaître cette liberté et cette tranquillité qui pour l’instant leur faisait défaut. À côté d’un tel objectif, que représentait le bien-être d’un seul homme ?
Son regard se posa sur deux silhouettes, assises sur un banc, qui riaient aux éclats – de façon assez visible, bien qu’il ne puisse voir que leur dos. Un drôle de sentiment l’envahit...
Oui, il connaissait ces personnes.
Il avança de quelques mètres sur la passerelle, pour se rapprocher du couple.
Si l’on se fiait à leur langage corporel, les deux jeunes gens étaient heureux, cela ne faisait aucun doute. Ils avaient l’air de passer un bon moment, et leur complicité était évidente. L’homme se tourna en désignant quelque chose. Jagen le reconnut alors ; c’était le capitaine Salussa, le commandant des forces terrestres du Knight’s Blade.
Et la femme à ses côtés…
Jagen ressentit une vive douleur en distinguant les traits de Vanya Cadera. Ce n’était pas un simple sentiment ; c’était bien plus profond, physique, charnel même.
Il ne pouvait pas supporter ce spectacle plus longtemps.
Il se détourna de la balustrade et s’enfonça dans la nuit noire de Coruscant. La Brigade Stellaire lui semblait à présent aussi importante qu’un nid d’insectes dans une nébuleuse.
À présent, Isak Corta n’était peut-être pas celui qui avait le plus à craindre de lui.




Le prochain chapitre nous fera faire un bond de six mois dans le temps... :sournois:
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Messagepar Red Monkey » Mar 03 Juin 2014 - 16:58   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Ah, pour une fois tu devras m'attendre :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 18 Juin 2014 - 14:46   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

Nouveau chapitre, et comme promis, un bond dans le temps !

Chapitre 17

« Excellence, je fais de mon mieux.
Chaque jour, les forces sous mon commandement font le maximum pour pousser la Brigade Stellaire dans ses derniers retranchements. Nous savons pourtant de source sûre que ses effectifs n’ont pas diminué. La Brigade a lancé une offensive sur l’Espace Hutt et capturé une partie des armes du Cartel, ce qui compense ses pertes contre nous. Bien entendu, ce mode de renouvellement ne dure qu’un temps, et je pense que celui-ci s’achèvera bientôt. Il n’empêche que cela nous a fait perdre plusieurs mois.
Il nous reste à espérer que la Brigade commette une erreur dont nous puissions tirer parti. »


Colonel Jagen Eripsa, dans un rapport confidentiel au Bureau Exécutif du Sénat.

Espace profond, entre Bolarran IV et Sullust, quatre cent trente-sept jours AK.

Jagen dormait paisiblement, jusqu’à ce que tout aille de travers.
Il s’était couché tôt, ce soir-là – si on pouvait vraiment parler de soir dans l’hyperespace. Il venait d’achever douze heures de service en orbite de Bolarran IV, où ils avaient effectué une opération de contrôle du trafic hyperspatial, et il était exténué. Son lit bien confortable lui avait donc paru être la meilleure destination, et il s’était vite endormi. Rien de particulier n’était à signaler.
Alors qu’il faisait un rêve étrange mêlant labyrinthes et tunnels, il fut brusquement projeté de son lit. La sensation d’apesanteur laissa vite place à une douleur cuisante quand il heurta brusquement le panneau métallique à l’autre bout de sa chambre.
Valdinguant en direction du sol, il s’y écrasa, mais en douceur – le générateur de gravité devait effectivement avoir été coupé. Avant qu’iul ne puisse reprendre tout à fait ses esprits, une alarme stridente retentit par le haut-parleur du couloir devant sa chambre – et vu l’écho qu’il percevait, la situation devait être semblable dans tout le vaisseau.
— Non… parvint-il à gémir en se relevant.
Il connaissait ce son, bien sûr. Deux coups longs, un coup bref, le tout répété sans cesse… N’importe quel cadet débutant était capable de l’identifier.
C’était l’alarme d’évacuation du vaisseau.
Mell, je vais vous tuer.
Désormais sur le qui-vive – Il pouvait difficilement en être autrement, avec cette alarme exaspérante qui devait coller de sacrés maux de tête aux Biths et aux Sullustéens –, il enfila précipitamment un uniforme qui gisait sur le sol (Il s’agissait de celui de la veille, qu’il avait laissé choir sur sa commode à l’origine), récupéra ses chaussures qui faisaient connaissance avec l’applique du plafond et entama la progression vers la sortie.
L’apesanteur était une aide formidable pour qui souhaitait connaître les moindres recoins du plafond des coursives du vaisseau. Mais Jagen n’avait pas la tête à cela, et il entreprit donc de rejoindre le pont, en s’accrochant à tout ce qu’il pouvait. Il était arrivé dans le hall des ascenseurs – celui-là même qui marquait la limite entre les quartiers des officiers et le centre de contrôle, dont il voyait à présent la porte – lorsqu’il entendit un autre son bref et aigu. Sans réfléchir, il attrapa alors un panneau de signalisation au sommet de l’ascenseur, en priant pour qu’il tienne. Avisant un lieutenant ortolan qui semblait paniquer, Jagen lui lança :
— Accrochez-vous !
Ce qu’il fit, naturellement, en attrapant l’un des jambes du colonel. La gravité se remit alors en place, et Jagen se retrouva accroché à un minuscule objet avec un lieutenant d’une centaine de kilos qui tentait sans nul doute de lui arracher un membre.
Il n’eut donc d’autre choix que de tomber.
Heureusement pour lui, l’ortolan maladroit amortit le choc. Il se releva sans attendre, courant en direction du pont, en tentant de ne pas penser à ce qui se serait produit si leur position avait été inversée.
— Je vous confie le vaisseau quelques heures, et voilà ce qui se produit ! rugit-il en passant les portes.
Il était si furieux que sa voix couvrit un instant l’alarme d’évacuation. Tout le monde sur le pont se retourna, Tinor le premier.
— Nous avons un problème, commença-t-il.
— Sans blague ! Vous devriez vous lancer dans la politique ; vous avez le don très rare d’affirmer des évidences. Alors, qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
— Mais je vous assure que…
— Et vous, ne restez pas là ! ordonna Jagen en désignant les gardes en faction près de la porte. Allez vous assurer que tous les membres d’équipage rejoignent les zones d’évacuation ! Portez ces ordres au pont secondaire et au contrôle hangar !
— …Je n’y suis pour rien ! acheva Tinor en criant.
Jagen le regarda d’un air dubitatif.
— Bien essayé, Lieutenant, mais je ne suis pas né de la dernière supernova.
— Le vaisseau est sorti spontanément de l’hyperespace et l’alarme s’est déclenchée immédiatement après, poursuivit Mell, livide. Je… Je ne sais pas ce qui se passe…
— Où est le reste de la Flotte ?
— Je ne sais pas !
— Nous sommes donc seuls…
Le piège de Javan III.
— Je crois que je commence à comprendre… commença-t-il.
Il se tourna vers les autres membres d’équipage.
— Lieutenant Rodan, envoyez un signal de détresse à Coruscant, sur une fréquence d’urgence. Lieutenant Cadera, je veux que vous prépariez les équipes de sécurité du vaisseau. Que tout le monde soit sur le pont secondaire dans vingt minutes. Lieutenant Ohtar, ordonnez l’arrêt de l’évacuation des coursives, mais je ne veux plus personne dans les hangars.
— Au nom de la Force, s’écria Mell, que se passe-t-il ?
— Nous sommes au cœur d’un gigantesque guet-apens, annonça le colonel. Une tactique ancienne. Je vous en prie, ne posez plus de questions et obéissez…
Il s’éloigna en direction de son terminal personnel, mais ne le déverrouilla pas ; il préféra s’asseoir tranquillement dans son siège pour réfléchir.
Quatre ans plus tôt, Aiden Corona, alors directeur de l’Académie d’Anaxes, lui avait présenté un recueil d’informations stratégiques qu’il conservait depuis lors sur son datapad. Peut-être que…
Coupant court à toute réflexion, il alluma son appareil et ouvrit le fichier, puis fit glisser les vues à la suite jusqu’à trouver celle qui l’intéressait.
Il y parvint enfin. Il avait d’assez bons souvenirs de cette manœuvre, car un point l’avait marqué plus que les autres.
Au cours de la Guerre Froide, qui avait opposé une République affaiblie à l’Empire Sith, ces derniers avaient dépêché une flotte pour soutenir les assaillants de Corellia qui s’étaient révoltés contre le gouvernement légitime. Averti par ses espions du SIS, le Haut Commandement avait dépêché un groupe d’élite pour capturer le vaisseau de commandement de la flotte. Un saboteur s’était chargé de détourner le croiseur de sa destination en direction de Jafan III, un système largement éloigné de toute voie de communication, et avait alors simulé une défaillance du générateur pour justifier l’évacuation du navire. Les troupes régulières n’avaient alors eu qu’à s’emparer d’une coque vide tout à fait fonctionnelle, tandis que la République gagnait au passage quelques milliers de prisonniers. La prise du vaisseau avait été commandée par un jeune commando du nom de Tayrili Astrell.
Mais qui s’appelait en réalité Vilian Eripsa.
Ce que mon adversaire ignore sans doute. Je vais donc réagir comme l’impose la procédure – en y ajoutant quelques éléments de surprise qui ne manqueront pas de le déstabiliser.
Il releva la tête en voyant une silhouette approcher. C’était celle du lieutenant Ohtar, le navigateur, qu’il avait chargé d’une des phases essentielles de sa manœuvre.
— Vos ordres ont été exécutés, Monsieur, dit-il d’une voix forte pour couvrir les sirènes d’évacuation.
— Parfait. À présent, faites-moi taire ce truc !
Une étincelle de peur apparut dans le regard du subordonné.
— Colonel, il s’agit d’une alerte de catégorie cinq, commença-t-il. On ne peut l’arrêter qu’en coupant l’alimentation, ce qui rendra le croiseur totalement inerte…
— Il nous restera les systèmes de survie, trancha Jagen.
— Si jamais nous sommes attaqués, nous serons sans défense, rappela Ohtar.
— Précisément. Mais l’ennemi ne s’intéressera jamais à nous. Il préférera détruire les capsules de sauvetage.
— Monsieur ?
— Arrêtez le générateur principal, fermez les portes blindées des hangars et larguez l’ensemble des capsules de sauvetage du vaisseau.
L’homme se mit au garde-à-vous, mais il semblait avoir encore quelques doutes sur la marche à suivre. Il s’exécuta malgré tout, et partit en direction de son terminal. Quelques instants plus tard, Jagen reçut une demande de confirmation de l’ordre sur son terminal.
Advienne que pourra, songea-t-il en posant son index sur la touche de validation.
Les lumières s’éteignirent alors, de même que l’ensemble des terminaux, provoquant la surprise des officiers de pont plongés dans leurs opérations. La gravité s’atténua aussi soudainement, et, après un dernier baroud d’honneur, la sirène s’interrompit également, ce qui plongea le pont dans un silence plus que bienvenue.
— Le calme, enfin ! s’exclama Jagen. Bien, voilà ce que nous allons faire. Je veux que tout le monde ait une arme à portée de main et que chacun porte sa combinaison de survie, d’accord ? Il se pourrait que nous ayons à faire à des conditions difficiles dans les prochaines heures.
— Si l’atmosphère du vaisseau s’échappe, une combinaison de survie ne servira à rien, déclara Tinor d’un air fataliste.
— Je ne pensais pas à une fuite de la coque, plutôt à une ouverture temporaire des sas. Au cas où.
— Ne ferions-nous pas mieux de nous retirer dans les capsules de sauvetage ? demanda Syal, visiblement très agitée.
— Mauvaise idée, corrigea Jagen, qui balaya l’idée d’un revers de main. Nous sommes sans doute déjà repérés par un ennemi qui ne tardera pas à nous aborder, et je suis sûr que le tir aux capsules fait partie de ses activités favorites. Bien entendu, nous allons lui faire ce petit plaisir… Mais sans mettre nos vies en danger.
— Vous avez demandé un signal d’urgence, rappela Vanya. Vous saviez ce qui allait se passer, non ? Nous sommes à présent aussi visibles qu’un Hutt en ballerines, et plus inoffensifs que lui.
— J’apprécie la métaphore. Oui, en effet, j’ai une assez bonne idée de la situation.
Il se leva sans difficulté de son siège ; l’absence de pesanteur avait ses bons côtés.
— Retrouvez-moi dans une demi-heure à l’armurerie avec l’ensemble des officiers et des troupes de sécurité, ordonna-t-il à Vanya, qui flottait tranquillement près de lui. Vous verrez que je sais parfaitement ce que je fais.

* *
*


Lorsque Filnis Kuat et Walex Blissex lui avaient présenté les ébauches de la classe Arrow, Jagen avait remodelé quelque peu la structure pour optimiser au mieux le fonctionnement du vaisseau. Il savait que cela lui servirait un jour.
Et ce jour était arrivé.
Le pont secondaire était le véritable cœur du vaisseau, plus encore que la passerelle de commandement principale qui faisait davantage office de cerveau. Les systèmes y étaient tous connectés, ce qui en faisait un véritable double de la salle d’origine ; mais, plus important encore, l’endroit était connecté avec un certain nombre d’installations stratégiques. Le docteur Ternesi, le chef scientifique du vaisseau, avait son laboratoire à proximité ; à l’opposé – pour des raisons de sécurité – se trouvait l’armurerie, où se rassemblaient à présent les officiers du Knight’s Blade endormi.
Jagen les observa avec intérêt. Certes, il s’agissait de ses officiers, des hommes qui se trouvaient sous ses ordres… Mais il s’agissait de bien plus que cela.
Mell Tinor avait le regard fixé sur l’écran de son datapad personnel, lui-même connecté à un drone-caméra que le lieutenant avait souhaité envoyer dans l’espace en éclaireur. Son visage trahissait une tension extrême, ce qui n’avait rien d’étonnant après la réprimande que Jagen lui avait adressé un peu plus tôt. Le colonel s’en voulait – Enfin, au moins un petit peu. Tinor s’était montré d’une grande aide au cours des six derniers mois. C’était un administrateur efficace et un officier zélé. Il l’était peut-être même trop, d’ailleurs ; il avait tendance à ne jamais rien remettre en ordre, sauf en cas d’intense stress, comme Jagen l’avait découvert un peu plus tôt. Le colonel s’en expliquerait avec lui prochainement ; si Tinor voulait un jour commander son propre vaisseau, il devrait s’affranchir de son conditionnement mental.
Sa relation avec Syal Rodan était plus compliquée. Jagen lui-même ne parvenait pas à la définir. Avait-elle été son éphémère petite amie au cours de cette réception du Jour de la République, ou n’était-elle réellement là que pour faire figuration ? La deuxième solution, malgré sa cruauté, était celle à laquelle Jagen adhérait le plus. Oui, il ressentait une certaine attirance pour Syal... Mais d’ordre physique uniquement. Et une relation exclusivement charnelle ne l’intéressant pas, il avait préféré ne pas poursuivre l’aventure. Si la jeune femme était déçue, elle n’en laissait rien paraître.
Et il y avait Vanya. À chaque fois qu’il croisait son regard, Jagen ressentait un pincement au cœur. Là encore, elle était assise aux côtés du capitaine Salussa. Il avait tout tenté pour les séparer ; suppression des permissions (ce qu’il n’avait guère eu de mal à justifier, d’ailleurs), affectations géographiquement et chronologiquement opposées, missions parallèles… Rien n’y faisait. Les deux se retrouvaient toujours, et il n’y pouvait rien. Il aurait aimé exploser le crâne de Salussa à l’aide de torpilles à protons, mais ce n’était sans doute pas ce qu’il fallait faire pour gagner les faveurs de Vanya.
Il n’avait pas de tels rapports avec les autres officiers, qu’il ne connaissait que dans un cadre strictement professionnel.
Tous ceux qui étaient présents dans l’armurerie portaient déjà leurs combinaisons de survie, Jagen compris. C’était, de l’avis de tous, une « chose hideuse » ; un vêtement de pilote sans forme, d’un gris mat, avec un panneau de commande et quelques connecteurs. Le casque allant avec, de la même couleur, n’était rien de plus qu’une boule de verre teinté.
Comme l’avait fait remarquer Ternesi, ils avaient à présent tous l’air de balises de signalisation défaillantes.
Au moins survivraient-ils quelques minutes en cas de décompression.
— Nous y voilà, dit soudainement Mell Tinor. Ils arrivent. Et…
Il s’interrompit un instant, avant de reprendre :
— Colonel, je crois que vous devriez y jeter un coup d’œil.
Jagen se saisit du datapad que son second lui tendait… Et compris immédiatement où Tinor voulait en venir.
— Par les entrailles de Coruscant, c’est le Champion de Rendili !
La frégate Hammerhead capturée par la Brigade Stellaire croisait à quelques kilomètres du Knight’s Blade. Jagen n’aurait pu confondre ce vaisseau avec aucun autre, même le Forte Tête qui y ressemblait tant. Débarrassé des peintures distinctives de la Flotte de la République, affublé de parties métalliques mal assorties qui indiquaient des réparations tardives, le Champion était à peine plus qu’une épave. Triste sort, pour un vaisseau qui n’avait été volé qu’un an auparavant.
L’Hammerhead était accompagné d’un détachement de chasseurs Z-95 aux marquages oranges ; Jagen devina qu’il s’agissait de trésors de guerre, car cette couleur était généralement celle des appareils Hutts.
L’escadron dépassa rapidement la frégate et se dispersa sans raison apparente.
— Qu’est-ce qu’ils…
Il sursauta. Les Z-95 venaient d’ouvrir le feu sur les capsules de sauvetage qui flottaient autour du vaisseau. Les appareils d’évacuation n’étaient pas équipés de boucliers, et leurs propulseurs étaient dangereusement exposés. En temps normal, cela ne posait guère de problèmes ; à part les tirs perdus, rien n’atteignait les capsules, déclarées neutres depuis les Accords d’Aldérande.
Mais comment espérer une telle mansuétude de la part de pirates esclavagistes ?
— Ils pensent que nous avons abandonné le vaisseau, déclara Jagen.
— Et si nous réactivions nos systèmes maintenant ? suggéra Vanya. Nous pourrions contre-attaquer avant qu’ils ne débarquent sur le vaisseau.
— C’est ce que je pensais faire… admit Jagen.
Il hésita. Devait-il mettre en danger la vie de ses hommes, sans être sûr du résultat ?
— Mais il s’agit du Champion de Rendili, reprit-il. Le SIS a perdu sa trace après la déroute de la Brigade sur Gamorr le mois dernier…
Il regarda à nouveau le vaisseau pirate et ses réparations de fortune.
— Peut-être était-il sur Korsterck depuis.
Il se redressa, de façon à pouvoir observer l’ensemble de ses officiers.
— Nous avons peut-être une chance de localiser cette planète de malheur, leur déclara-t-il. Je pense que nous devons la saisir. Le Champion peut transporter plusieurs centaines de soldats, si la situation l’exige… Mais ils pensent progresser dans un vaisseau vide. Persuadons-les du contraire.
— Si vous avez une idée, dévoilez-la au plus vite, dit Vanya. Ils ne vont plus tarder à s’arrimer.
— Nous devons nous cacher dans les entrailles du vaisseau. L’aération, par exemple… Le système dessert toute la coque. Nous pourrions aussi utiliser les tunnels de maintenance, et les ascenseurs qui vont avec.
— Nous les prendrions à revers, comprit Salussa.
— Oui ! approuva Jagen. Ils vont se diriger vers le pont et les systèmes principaux. Nous pouvons rallumer le générateur au moment opportun pour déclencher les défenses du pont ou des réacteurs ! L’effet de surprise jouera en notre faveur !
— S’ils sont aussi nombreux que vous le dites, nous n’avons aucune chance, objecta Syal. Ce sont des combattants… Pas nous.
— Mais nous connaissons ce vaisseau, insista Jagen. C’est notre foyer.
— Quel serait le bénéfice de ce plan ? demanda Ohtar. Ce serait plus simple de les neutraliser à distance, non ?
— Il faut que j’accède à l’ordinateur de bord du Champion de Rendili. S’il y a un endroit où trouver les coordonnées de Korsterck, ce sera là. Le mieux serait de prendre le contrôle total du vaisseau…
— Nous devons donc tous les neutraliser, devina Vanya.
— Et il y a peu de chances qu’ils acceptent la prison, confirma le colonel d’un air sombre.
Ce serait un combat à mort, pour les deux camps.
— Nous pourrions éjecter l’atmosphère du vaisseau, suggéra une voix.
Jagen se retourna brusquement ; Riarth Ternesi venait de faire son entrée. Le scientifique était lui aussi vêtu d’une combinaison de survie, et subissait comme les autres les effets de l’apesanteur.
— Ça m’étonnerait qu’ils soient préparés à ça ! poursuivit-il, joyeux malgré les circonstances.
— Les réservoirs d’oxygène de secours ne suffiront peut-être pas à rétablir une pression optimale, répondit Jagen, bien moins enthousiaste. Cela pourrait signer notre mort.
À la limite, cela pourrait être la solution du dernier recours. TMM. Tout le Monde Meurt.
Mais tant que je peux l’éviter…
— J’ai mille deux cents personnes sous mes ordres, sur ce vaisseau, reprit-il. Je n’ai pas l’intention de causer leur perte.
— Ils arrivent, signala Tinor. Trois minutes avant arrimage.
— Nous attendons vos ordres, déclara Salussa.
Jagen attrapa le comlink accroché à sa combinaison et l’activa sur une fréquence interne – normalement indétectable pour l’ennemi.
— Ici le colonel Eripsa, dit-il d’une voix qui résonna dans le vaisseau inanimé, retransmise par tous les comlinks de l’équipage. L’abordage des forces de la Brigade Stellaire est sur le point de commencer. Je n’ai pas à vous rappeler ce qui nous attend en cas de défaite ; le sort de nos capsules de sauvetage est sans équivoque. Nous allons les prendre au piège. Chaque homme doit normalement porter sa combinaison de survie ; les retardataires n’ont plus que quelques secondes pour le faire. Rejoignez tous les réseaux secondaires : maintenance et aération. Nous allons les prendre à revers. N’attaquez pas l’équipe principale ; occupez-vous des groupes isolés, en toute discrétion.
Après quelques instants, il ajouta.
— Bonne chance à tous. Que la Force soit avec nous…
Il s’adressa ensuite à ses officiers, présents dans la même pièce.
— Ohtar, Tinor, vous restez ici. Verrouillez le secteur de la passerelle secondaire et tenez-le, à tout prix. Désactivez le pont principal. Salussa, Rodan, vous vous suivrez le groupe principal. Lorsqu’ils atteindront le secteur C, contactez Tinor pour qu’il redémarre le générateur principal, et utilisez le poste de sécurité C-27 pour activer les défenses automatiques. Cadera, vous venez avec moi. Prenez vos meilleurs hommes ; nous allons à l’assaut du Champion de Rendili. Des questions ?
Personne ne broncha ; mais, au grand déplaisir de Jagen, Vanya et Salussa échangèrent un regard qui en disait long.
J’en viendrais presque à espérer que le capitaine échoue… Et paie cela de sa vie.
Il cligna des yeux pour reprendre ses esprits. Ce n’est pas le moment d’avoir des pensées pareilles… Chaque homme va se révéler essentiel dans les prochaines minutes.
Il y eut soudain une secousse, suivie d’un grand grincement. Jagen sortit son blaster léger du holster accroché à sa ceinture.
— Le moment est venu, déclara-t-il. Ils arrivent.
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