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Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

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Messagepar NeroKyusi » Ven 26 Juil 2013 - 14:24   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 11/25]

J'ai lu, et ça me plaît beaucoup :D

Déjà, le fait que ta FanFic ne soit pas orienté sur un Jedi mais sur un simple capitaine de vaisseau du moins, au début est rafraîchissant. J'apprécie beaucoup Jagen, son côté partisan de la République prêt à beaucoup mais qui a encore beaucoup à apprendre, en témoigne la bataille aux côtés des Mandos (qui m'a bien plus d'ailleurs), le rend attachant et facilite l'identification du lecteur au personnage.

Les batailles spatiales sont géniales, mon coup de coeur allant au crash du vaisseau de Jagen les voir de l'intérieur est super interressant et change des traditionnels duels de sabres laser :)

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Pour le lien avec Revan, franchement, Chapeau ! C'est osé :)
D'ailleurs, découvrir ça m'a fait tilté sur l'arbre généalogique que tu avais fait pour le RP de Leight sur TOR. Tu m'avais spoilé sans que je m'en aperçoive en fait :paf:


Au départ, le nouveau format de publication (parties de chapitre) m'avait déplu car cela cassait l'immersion dans le récit, mais je me suis rendu compte qu'il avait des points positifs, en effet, cela te permet d'accélérer le rythme de publication :)

Bref, pressé de voir la suite :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 05 Aoû 2013 - 9:17   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 11/25]

Merci pour ta lecture et ton comm. :jap:

NeroKyusi a écrit:Déjà, le fait que ta FanFic ne soit pas orienté sur un Jedi mais sur un simple capitaine de vaisseau du moins, au début est rafraîchissant. J'apprécie beaucoup Jagen, son côté partisan de la République prêt à beaucoup mais qui a encore beaucoup à apprendre, en témoigne la bataille aux côtés des Mandos (qui m'a bien plus d'ailleurs), le rend attachant et facilite l'identification du lecteur au personnage.


Ravi que tu dises ça, c'est vraiment le point qui me dérangeait le plus dans la première mouture, je suis content que ça passe mieux à présent.

NeroKyusi a écrit:Les batailles spatiales sont géniales, mon coup de coeur allant au crash du vaisseau de Jagen les voir de l'intérieur est super interressant et change des traditionnels duels de sabres laser :)


D'autres arrivent bientôt... :sournois:

NeroKyusi a écrit:
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Pour le lien avec Revan, franchement, Chapeau ! C'est osé :)
D'ailleurs, découvrir ça m'a fait tilté sur l'arbre généalogique que tu avais fait pour le RP de Leight sur TOR. Tu m'avais spoilé sans que je m'en aperçoive en fait :paf:


Exact. J'espère que ce que je vais en faire te plaira aussi. :cute:

Au départ, le nouveau format de publication (parties de chapitre) m'avait déplu car cela cassait l'immersion dans le récit, mais je me suis rendu compte qu'il avait des points positifs, en effet, cela te permet d'accélérer le rythme de publication :)


En fait, la découpe suit des parties déjà prédéfinies dans le récit. Je travaille par arcs narratifs, généralement d'un chapitre, mais qui peuvent s'étendre (je crois que le plus gros prévu pour ce tome fait quatre chapitres). Mes parties suivent le rythme de l'histoire, via des "moments marquants", et fonctionnent donc comme des mini-chapitres. :wink:

NeroKyusi a écrit:Bref, pressé de voir la suite :love:


Elle arrive maintenant. :jap:


Chapitre 12 - Partie 1

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« Les Forces Armées de la République n’ont d’armée que le nom et les grades. Je tiens à rester catégorique à ce sujet : il s’agit d’une branche du Département Judiciaire dédiée à la sécurisation des voies hyperspatiales et à la protection des planètes-membres, en aucun cas d’une force offensive. Sénateur Tarkin, je refuse d’employer ces hommes pour soumettre la Bordure encore non-affiliée à la République. Ce serait contraire à nos principes. »

Le Chancelier Kalpana, répondant à une proposition du Sénateur du Secteur Seswenna, Ranulph Tarkin, également chef des Militaristes.

Destroyer Knight's Blade, en patrouille sur la voie Hydienne, cent quatre-vingt-douze jours AK.

L’aube se levait sur Coruscant. Une aube rouge du sang qui avait coulé au cours de la nuit écoulée. Les épaves de vaisseaux gisaient çà et là, provoquant d’immenses incendies que les équipes de sécurité avaient du mal à atténuer.
Jagen voyait le Sénat en flammes. Le bâtiment plurimillénaire, dont le blindage surpassait n’importe quel autre alliage de la Galaxie, était resté en un seul morceau, mais il avait souffert et gisait sur le flan, arraché à sa base. À l'intérieur de la Rotonde, les plateformes sénatoriales étaient pour la plupart détruites, ayant été malmenées durant la chute.
Dans les cieux écarlates, des vaisseaux d’une forme étrange – ressemblant au
Knight’s Blade tout en étant différents – surplombaient les étendues dévastées.
Tant de morts… Tant de destructions…

On frappa à la porte et Jagen émergea avec difficulté du sommeil.
Ce n’était pas un rêve banal. Il était si réaliste, si prenant, si terrible également qu’il fallut quelques instants au jeune colonel pour se ressaisir. On frappa alors à nouveau.
Il grommela en regardant son chrono. Il avait à peine dormi trois heures depuis la fin de son quart, et il lui en aurait fallu quatre de plus pour bien récupérer. Mais cela attendrait, à présent.
On frappa une nouvelle fois alors qu’il enfilait rapidement le premier uniforme sur lequel il put mettre la main. J’espère que c’est important, au moins !
Il descendit à toute vitesse les marches qui séparaient sa cabine du rez-de-chaussée de ses quartiers personnels. Ouvrant la porte, il se trouva nez-à-nez avec l’impeccablement peigné Mell Tinor.
- J’espère que c’est important, Mell, dit-il d’emblée. Je n’aime pas être dérangé pendant mes rares heures de repos.
- Toutes mes excuses, Capitaine, mais nous avons une demande de communication en urgence.
- Vraiment ?
- C’est un appel de détresse, Monsieur. Cela concerne la Brigade Stellaire.
- Il semblerait donc que mon plan commence à porter ses fruits… Bien. Allons voir ce que ça donne.
Il sortit et se dirigea à la suite de son second vers la salle d’holocommunication, à la gauche du pont. Sur le court chemin, il passa les mains dans ses cheveux de façon à ne pas paraître négligé.
Le caporal Rodan attendait déjà dans la pièce, assise devant un terminal qui lui permettait de gérer les communications.
- Suis-je présentable ? lui demanda Jagen en se plaçant sur le transmetteur.
- Vous êtes très séduisant, répondit-elle en rougissant.
La jeune femme allait droit au but, et cela plaisait au colonel, même si cela avait tendance à le désarçonner également. Il allait répondre, mais elle lui fit signe pour lui indiquer le début des communications.
La silhouette d’un homme qui devait avoir une vingtaine d’années également apparut au centre de la pièce, face à Jagen. Il était plutôt grand, avec des cheveux blonds travaillés, de grands yeux bleus et un visage que l’on pouvait objectivement considérer comme séduisant.
- Mes hommages, Colonel, déclara-t-il à l’intention de Jagen. Je suis le capitaine Iaco Stark, de la Garde Gouvernementale de Cademinu V, représentant du Gouverneur Général Carpj.
- Ravi de faire votre connaissance, Capitaine Stark. En quoi puis-je vous être utile ?
- Je vais aller droit au but, Colonel : Cademinu V fait l’objet d’un blocus depuis trois jours. D’après nos premiers renseignements, les vaisseaux impliqués appartiennent à la Brigade Stellaire de Korsteck. Le Sénat m’a donc demandé de m’adresser à vous.
- Un choix judicieux. Pouvez-vous transmettre toutes les données nécessaires à mon vaisseau ? Nous pourrons ainsi intervenir dans de meilleures conditions.
- C’est en cours, Colonel, déclara Stark. Nous craignons également qu’ils ne se préparent à nous envahir ou tout du moins à tenter une opération contre nos industries d’armement. Les conséquences seraient catastrophiques, d’autant que la récente interdiction de l’exportation d’armes a rempli nos entrepôts.
- Ne vous inquiétez pas, nous ne les laisserons pas les emporter. Y-a-t-il des transports de troupes au sein de leur Flotte ?
- Mes hommes ont identifié deux vaisseaux qui s’en approchent. Ils restent en retrait pour l’heure, mais cela ne durera probablement pas.
- Dans ce cas, activez vos défenses antiaériennes et arrangez-vous pour qu’ils ne puissent pas poser le pied au sol.
- J’ai déjà pris des dispositions dans ce sens.
- Excellent. Eh bien, dans ce cas, je vous dis à bientôt, Capitaine. Le temps de rassembler mes forces, et nous nous dirigerons sur Cademinu V.
- J’ai hâte de vous voir arriver.
La silhouette disparut, laissant Jagen seul avec ses deux aides.
- Mell, vous avez entendu ? Avertissez Hurieegh, Helaw et Convarion sans plus tarder. Nous partons sur le champ.
- Bien, monsieur.
- Il y a cinq heures de trajet d’ici à Cademinu V. Pendant ce labs de temps, je vous transmets le commandement. Réveillez-moi trente minutes avant le retour dans l’espace normal, compris ? Et évitez de tambouriner, je préfère qu’on sonne.
- Entendu.
Il faudra vraiment le décoincer, celui-là, songea Jagen avec amusement en voyant Tinor passer la porte qui menait au pont.
- Quand à vous, Caporal Rodan, j’aimerais que vous envoyiez un message à destination du Sénat. Inutile que le Chancelier se fasse du mauvais sang plus longtemps.
- Je m’en occupe immédiatement.
Jagen hésita à sortir. Pouvait-il pousser sa chance un peu plus loin, ou… ?
Il décida de tenter le tout pour le tout.
- Syal, vous pensiez réellement ce que vous avez dit tout à l’heure ?
La jeune femme le regarda droit dans les yeux et sourit.
- Du fond du cœur, Colonel.
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Messagepar Red Monkey » Lun 05 Aoû 2013 - 13:38   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 11/25]

Intéressant chapitre, mise en place d'une situation... :oui:
Cademinu V, tiens donc :sournois: faut arrêter de jouer à TOR, petit.
Syal, et le capitaine Stark, c'est le jeu des références ? :paf:
Sinon, le rêve prémonitoire au début c'est pas mal, ca à un rapport avec les Vong ? Faut juste éviter d'en faire un Jedi de ton Jagen, d'accord Jagen ? :whistle: Un soldat c'est bien, un Jedi c'est mal :o
Pas mal, pas mal, j'attend la suite. :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 05 Aoû 2013 - 13:42   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 11/25]

Revan Bane a écrit:Sinon, le rêve prémonitoire au début c'est pas mal, ca à un rapport avec les Vong ? Faut juste éviter d'en faire un Jedi de ton Jagen, d'accord Jagen ? :whistle: Un soldat c'est bien, un Jedi c'est mal :o


Rien à voir avec ces bébêtes-là. :D
Et mon personnage reste un soldat, j'avais juste besoin d'un beau cauchemar prémonitoire pour introduire le chapitre... :diable:

Et j'étais sûr que le fait que ça se déroule sur Cademinu V te ferait réagir. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 24 Aoû 2013 - 8:01   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Tout de suite, la suite !

Chapitre 12 - Partie 2

Spoiler: Afficher
L’Arsenal de la Bordure Extérieure.
C’était ainsi que l’on appelait la glorieuse Cademinu V, planète sacrifiant tout à son industrie, et qui jouait dans les régions reculées des confins de la République le même rôle que Balmorra pour le Noyau.
Pas étonnant que la Brigade Stellaire en ait fait sa cible.
Toutefois, il ne s’attendait pas à une réaction si rapide des pirates de Korsteck. Leur armement avait vraiment dû s’épuiser très vite pour qu’ils aient besoin de monter une opération de cette envergure vingt-sept jours à peine après la mise en place de l’embargo galactique sur les armes. Ou peut-être étaient-ils simplement prévoyants. Quoi qu’il en soit, le stock présent sur Cademinu était suffisamment important pour équiper la Flotte de la République pendant un an entier ; la Brigade Stellaire ne devait donc pas s’en emparer.
- Ils sont en train de débarquer leurs troupes, Colonel, déclara le capitaine Salussa. Ils nous ont pris de vitesse.
- Je suppose qu’ils ont prévu notre intervention…
- Un traître ?
- Plutôt un espionnage des communications. Vous ne trouvez pas étrange que le capitaine Stark ait pu nous contacter si facilement ?
- Ils préféraient faciliter la prise de contact pour pouvoir avoir une longueur d’avance sur nous.
- Bien évidemment. C’est intelligent de leur part, mais tellement prévisible… Et cela peut être utilisé à leur encontre.
- Je prépare mes hommes ?
- Dites-leur de se tenir prêts pour un largage rapide en atmosphère.
- Ah…
- Oui, j’ai décidé d’innover. Nous verrons ce que cela donne assez rapidement…
Sur ces mots, le capitaine s’éloigna et quitta le pont, laissant Jagen seul sur l’avancée. Il était temps pour lui de passer à l’action.
- Mell, venez voir.
- Oui, Colonel ? répondit le lieutenant en montant les marches.
- Avez-vous lu le document-source concernant les modifications que j’ai demandées à Kuat ?
- Je crois que oui, Commandant.
- Bien. Il est temps d’exécuter une manœuvre du Bothan Fou en Cavale.
Tinor le regarda avec des yeux ronds.
- Une manœuvre du Bothan Fou ? Avec un vaisseau de cette taille ?
- Vous avez lu, oui ou non ? J’ai fait installer les dispositifs qui conviennent.
- Je commence à comprendre, Monsieur.
- Bien. Lancez les procédures d’arrimage de la cargaison pendant que nous nous approchons du blocus.
- Compris. Est-il nécessaire d’activer les semelles magnétiques ?
- Quand nous serons à destination.
- Entendu.
Jagen s’assit dans son siège et boucla sa ceinture, avant d’activer le terminal qui lui permettait de suivre la bataille.
La République était clairement en sous-nombre pour l’heure, avec son unique destroyer et ses quelques frégates. Mais elle pouvait compter, une fois de plus, sur des appareils de meilleure qualité, tant au niveau du blindage que de l’armement.
Une fois de plus, Jagen se demanda comment la Brigade Stellaire pouvait disposer de tant de vaisseaux. Ce n’est pas seulement la question de l’acquisition – on dirait qu’ils ont dévalisé la moitié des casses de la Galaxie –, mais aussi celle de l’entretien : l’équipage, les pièces de rechange, le carburant… D’où viennent leurs fonds ? Comment ont-ils obtenu un tel financement ? Tant de questions auxquelles il faut trouver des réponses… Je n’aime pas ça.
Il activa le comlink intraflotte.
- Ici le colonel Eripsa. Déclenchement immédiat de la procédure Aurek-27.
Un concerto de variations autour du thème « Bien reçu » se firent entendre sur le canal général, tandis que les vaisseaux prenaient chacun la place qui leur était attribuée.
Les corvettes, rapides, prirent la tête du groupe de combat. Leurs moteurs disproportionnés leur permettaient une vitesse de pointe enviable, ce qui rendait possible une attaque courte suivie d’une retraite, tel que ça allait à présent se produire. Elles prirent la direction d’un vieux cuirassé en bordure du champ de bataille ; le nombre compensait la faiblesse de l’armement.
Les chasseurs se répartirent en deux vagues. Les Z-95 ouvraient la voie aux bombardiers en les protégeant des escadrons hétéroclites de la Brigade Stellaire. Les appareils, bien qu’ayant déjà de nombreuses années, étaient toujours aussi performants, et disposaient à présent d’hyperdrives installés par les ingénieurs d’Incom. Une fois la voie dégagée, les lanceurs d’engins pouvaient faire des ravages sur les coques des vaisseaux pirates.
La dernière formation était celle du Knight’s Blade et des frégates de classe Hammerhead qui l’accompagnaient. Ce groupe-là fonçait droit vers le cœur du blocus.
- Parfait, dit Jagen. Maintenant, Mell, observez.
Le lieutenant se tourna vers la baie vitrée. Les appareils de soutien se désolidarisèrent du destroyer pour s’en prendre aux vaisseaux périphériques.
- Monsieur, ne risque-t-on pas d’avoir… Enfin, affronter tout le groupe à nous seuls…
Comme pour soutenir l’argumentation du lieutenant, le groupe principal de la Brigade ouvrit le feu en direction du croiseur de commandement. Les boucliers absorbèrent les projectiles, mais les impacts faisaient trembler la superstructure.
- Encore quelques secondes…
La cadence de tir augmentait. Ils pensent sans doute que nous allons les éperonner, parce que c’est ainsi qu’ils agiraient, d’autant plus que les machines et le pont sont situés à l’arrière, et donc protégés d’une telle collision…
- Maintenant !
Tinor enclencha le dispositif surprise de Jagen. L’effet ne se fit pas attendre.
Des gerbes de feu et des morceaux de métal surchauffé jaillirent des flancs du destroyer comme des gouttes de sang et des morceaux de chair d’un animal blessé. Les réservoirs factices s’enflammèrent, et une fumée diffuse s’éleva dans le vide spatial, faisant croire que le croiseur avait été touché.
- Coupez les moteurs ! ordonna Jagen.
Le vaisseau ralentit, mais ne s’arrêta pas ; l’inertie lui permettrait d’atteindre le champ gravitationnel sans les utiliser plus longtemps.
Comme prévu, la Brigade ne s’attendait pas à un tel piège.
- Vous avez remarqué, Lieutenant ? demanda le colonel.
- Ils pensent réellement nous avoir touchés, constata Tinor avec effarement. Aussi facilement…
- Retournons l’ego de nos ennemis contre eux. Y-a-t-il d’autres vaisseaux en-dessous de nous ?
- Plus le moindre, déclara Rodan en observant son écran.
- Très bien. Vanya, dites à Salussa que la voie est dégagée.
- Oui, colonel, répondit la mandalorienne.
Jagen concentra à nouveau son attention sur la bataille. Les stocks de carburant destinés à la diversion allaient bientôt s’épuiser… Et la rouerie du colonel serait mise à jour.
Il était donc temps de prendre les devants.
- Monsieur, ils sont sortis ! cria Rodan.
- Parfait. Tinor, transmettez l’ordre de feu à toutes les batteries. Concentrons les tirs sur leur vaisseau lourd, en espérant que le blindage ventral soit moins résistant qu’ailleurs.
- Bien, Colonel.
Le lieutenant avait à peine prononcé ces mots dans son comlink que les tourelles sur la coque du Knight’s Blade se tournèrent vers ce qui semblait être leur vaisseau de commandement.
- Feu à volonté.
Les salves jaillirent simultanément et partirent en direction de leur cible commune. Si un laser ne pouvait pas grand-chose généralement contre un blindage en duracier renforcé, une multitude de tirs touchant le même point causaient des dommages considérables. Les dégâts furent immédiatement visibles.
- Laissons les chasseurs s’occuper du reste, ordonna Jagen. Affaiblissons les autres de la même façon.
À l’évidence, les commandants de la Brigade Stellaire n’avaient pas compris tout de suite ce qui se passait et continuaient de concentrer leur attention sur les frégates. Leurs lignes de chasseurs souffraient sous les assauts rapides des corvettes. Un des escadrons pirates prit la direction du Knight’s Blade pour fuir ; une des CR-50 lui barra la route et ouvrit le feu. Deux des chasseurs, touchés, se percutèrent et explosèrent à une cinquantaine de mètres de la passerelle où se trouvait Jagen. Celui saisit son comlink et composa la fréquence d’appel des troupes terrestres.
- Eripsa. Capitaine, tout se passe comme prévu ?
- Nous sommes en train de débarquer sur le toit des usines, répondit Salussa, avec en fond des bruits de bataille. Il y a un comité de réception, mais ne vous inquiétez pas, les stocks sont en sécurité. Stark défend l’entrée principale avec deux de nos escouades.
- Bien. Ici, ça chauffe un peu mais nous avons l’avantage. Si le blocus est brisé, les pirates n’auront d’autre choix que se rendre.
- Entendu. Nous allons…
Il s’interrompit soudainement, et Jagen n’entendit plus que des paroles diffuses et incompréhensibles.
- Salussa ? lança-t-il. Salussa ? Que se passe-t-il ?
- Nous avons un problème, monsieur.
- Cela faisait longtemps…
- Trois groupes de combat se sont détournés des usines pour prendre la direction du siège gouvernemental.
- Interceptez-les dès que possible.
- Compris.
- Ils veulent sans doute prendre le gouverneur en otage, supposa Tinor après que Jagen ait raccroché.
- Sans doute, admit celui-ci. Peut-être espèrent-ils que cela leur permettra de quitter la planète avec les armes.
Alors qu’il disait ces mots, le premier vaisseau visé explosa sous la pression d’une nuée de projectiles explosifs. Les bombardiers républicains se détournèrent alors de leur cible et partirent à la recherche d’autres victimes.
- Colonel, d’autres forces arrivent, déclara Rodan.
Jagen se tourna vers la zone indiquée. Plusieurs appareils venaient effectivement de jaillir de l’hyperespace, en bordure de la zone de combat. L’un d’eux était reconnaissable entre mille, rien que par sa taille gigantesque.
- Un Cuirassé de classe Invincible, dit le colonel en serrant le poing. Voilà qui va nous compliquer la tâche.
Longs de plus de deux kilomètres, armés d’un grand nombre de batteries laser et de lance-missiles, les Invincibles avaient été conçus par Rendili StarDrive et les Chantiers Vafthau suite à la Grande Guerre. Retirés progressivement du service au fil des siècles, il n’en existait plus qu’une poignée, certains appartenant à l’Autorité du Secteur Corporatif et d’autres croupissant sur les mondes-décharges de la Bordure Médiane.
- Envoyez les chasseurs à leur rencontre, ordonna Jagen à ses officiers de transmission.
- Monsieur, le lieutenant Ternesi demande à vous voir, lança Syal.
- Cela ne peut pas attendre ?
- Apparemment non.
Le colonel soupira.
- Très bien. Mell, prenez les commandes. En cas d’urgence, avertissez-moi sans tarder.
- Bien, monsieur.
- Assurez-vous qu’aucun vaisseau ne décolle de la planète.
- Ce sera fait.
- Je l’espère, conclut Jagen.
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Messagepar Red Monkey » Sam 24 Aoû 2013 - 11:58   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Sympa, sympa tout ça :oui:
On continue sur la lancée...
Que dire de plus ? :lol: Chapitre cool, avec du joli combat !
La suite !! :diable:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 27 Aoû 2013 - 9:31   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Chapitre 7, c'est fait, un bon combat spatial où on ne s'ennuie pas :oui: Je vois surtout que Willspawn a quintuplé son niveau de subtilité depuis la première version :lol:

mais qui n’exigent pas de pertes nécessaires. »


"Exigent" et "nécessaires", ça fait un peu doublon :neutre:

- Il est peut-être temps de calmer nos différents avec l'amiral


Différends.

- Espérons que tout va bien se passer comme prévu.


Là encore, "bien" et "comme prévu"... Il ne doit en rester qu'un :sournois:

- Alors, ce sera les dix minutes les plus longues de nos vies, déclara laconiquement Jagen.


Ce seront ?^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 27 Aoû 2013 - 9:42   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Chapitre 7, c'est fait, un bon combat spatial où on ne s'ennuie pas :oui: Je vois surtout que Willspawn a quintuplé son niveau de subtilité depuis la première version :lol:


Et ce n'est que le début... :sournois:

Sinon, je suis d'accord avec tes corrections ^^
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Messagepar NeroKyusi » Mer 28 Aoû 2013 - 10:46   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Miam, une bonne bataille spatiale comme je les aime :love:
Bien sympa, comme d'habitude. En plus, on sent bien à quel point les pirates sont devenus puissants par rapport à leur nombre de vaisseaux.

Cademinu V? Etrange référence pour quelqu'un qu'on voit presque jamais sur TOR :diable:

Sinon, je me demande bien ce que le lieutenant Ternesi a à dire pour déranger Jagen en pleine bataille :?
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Aoû 2013 - 11:22   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

NeroKyusi a écrit:Cademinu V? Etrange référence pour quelqu'un qu'on voit presque jamais sur TOR :diable:


J'ai fait l'opération avec Revan Bane au début de l'été, et la planète correspondait peu ou prou à ce que je cherchais comme endroit. Et comme l'occasion fait le larron... :D

NeroKyusi a écrit:Sinon, je me demande bien ce que le lieutenant Ternesi a à dire pour déranger Jagen en pleine bataille :?

En fait, Ternesi est l'ingénieur en chef de la section Armements du Knight's Blade, comme cela va être expliqué ensuite. :wink:

Sinon, la suite est en cours d'écriture, mais j'ai un chapitre fini pour après et la trame jusqu'à la fin du roman, à peu de choses près. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 10 Sep 2013 - 19:04   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Je suis toujours en train d'écrire le chapitre suivant, mais j'ai une petite surprise pour mes lecteurs : une première fiche encyclopédique intra-fiction, pour tout savoir sur les destroyers de classe Arrow, dont fait partie le Knight's Blade ! :)

Spoiler: Afficher
Destroyer de classe Arrow

Image


Long de mille deux cents mètres, le destroyer de classe Arrow est un produit des Chantiers Navals de Kuat (Kuat Drive Yards) destiné à l’usage exclusif de la République Galactique. Ce modèle, dessiné par Walex Blissex, est entré au service des Forces Armées de la République lors de la Campagne de la Brigade Stellaire (964 – ? R.R.). Le premier des appareils construits, le Knight’s Blade, a été placé sous le commandement du colonel Jagen T. Eripsa, qui a supervisé de près sa conception.

I. La structure
Les destroyers de classe Arrow sont divisés en trois Zones, nommées A, B et C, réparties approximativement de la façon suivante :
Image


Chaque zone dispose de son propre « Pont 0 » de référence. Celui des zones A et B est commun : il s’agit du niveau des hangars latéraux. Celui de la zone C, en revanche, est calé sur la passerelle de commandement et affiche donc un décalage avec le reste du navire.
Plusieurs endroits sont à examiner de plus près.

1) La tour de commandement (Zone C)
La zone C est réellement le centre névralgique du vaisseau, en particulier sur ses niveaux supérieurs, situés au sommet d’une tour lourdement blindée.

• Zone C >< Pont -1
Image


• Zone C >< Pont 0
Image


• Zone C >< Pont 1
Image


• Zone C >< Pont 2
Image


• Zone C >< Pont 3
Image


Notes complémentaires :

o La Passerelle de Commandement est ouverte sur trois étages, répartis comme tel :
 Pont 0 : Officiers spécialisés
 Pont 1 : Officiers supérieurs
 Pont 2 : Passerelle d’observation

Les deux premiers ponts sont interconnectables par le biais d’escaliers placés entre les postes de la baie des officiers, mais l’accès au dernier ne peut se faire que depuis l’extérieur.
o Les Quartiers du Commandant s’étendent sur deux étages, interconnectés par un escalier.
o Le hangar supérieur n’a pas été pensé à des fins militaires. Son accès, par le toit, et sa faible hauteur de quatre mètres seulement en font une zone de transit uniquement, utilisée lors de la venue d’invités de marque non-importants (Attachés diplomatiques de la République, au contraire du Chancelier, des Sénateurs ou des Gouverneurs Planétaires qui bénéficient d’un protocole plus élaboré). Il doit être impérativement clôt lors du passage dans l’hyperespace ou en situation de combat.

2) La travée centrale

Cet espace, situé au cœur du vaisseau, est long de trois cents mètres et relie la base de la tour de commandement à l’extrémité arrière du hangar dorsal. Cette immense allée est connectée à l’ensemble des hangars du croiseur du même niveau (à l’exception donc des hangars supérieur et ventral) et permet également l’accès aux sas. Haute de trois étages, la travée est le principal axe de transit du vaisseau et regroupe dans sa proximité les installations de loisirs de l’équipage.

3) Les hangars

Ils sont au nombre de neuf (un dorsal, un ventral, un supérieur et six latéraux). Les hangars latéraux sont dédiés aux vaisseaux de ravitaillement (et à l’accueil des passagers), le supérieur aux navettes plénipotentiaires et le ventral aux transports de troupes. C’est donc le dorsal qui regroupe l’intégralité du contingent d’appareils légers du vaisseau, soit huit escadrons (Répartis comme tels : Trois de chasseurs Z-95, trois de bombardiers Y-Wing BTL, un d’intercepteurs Eta Actis-1 IS et un de vaisseaux de reconnaissance Sienar RSF). Le supérieur et les latéraux sont verrouillés en situation de combat.

4) La passerelle secondaire

En cas d’incident sur la passerelle de commandement, l’officier le plus haut gradé encore en état de service prend la direction des opérations depuis cette zone. Le complexe, de taille réduite par rapport à la passerelle principale, dispose néanmoins des mêmes attributs. À proximité, on retrouve les installations du département d’ingénierie expérimentale et l’hôpital de bord.

II. L’équipage

La classe Arrow reprend une partie des améliorations technologiques expérimentées sur la flotte Katana, l’asservissement de l’ordinateur de bord excepté. Cette utilisation de systèmes automatisés est coûteuse mais permet de faire fonctionner le navire avec un effectif réduit en comparaison des autres vaisseaux de l’époque.
Le tableau suivant reprend la composition d’un équipage générique, celui du Knight’s Blade.

Image
Image
Image


III. L’armement et le matériel

1) Armement du croiseur

La classe Arrow est équipée de huit tourelles turbolaser (quatre de chaque côté du vaisseau, sur la face dorsale) et de vingt-huit canons laser (dix sur le ventre, dix sur le dos, deux sur l’arrière et deux sur la tour de commandement), ainsi que de quatre lance-torpilles (deux sur chaque flanc).

2) Vaisseaux embarqués

o Dix transports de troupes
o Cinq transports de matériel
o Quinze chars
o Trente speeders
o Quarante pièces d’artillerie
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Messagepar Red Monkey » Mar 10 Sep 2013 - 19:24   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Tu t'es pas juste inspiré de mon idée de faire des fiches j'espère ? :o J'espère que cette idée vient de toi :P
En tout cas, sacré boulot. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 10 Sep 2013 - 19:35   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

J'ai devancé ton idée d'un an et demi. :P

Et de toute façon, j'ai commencé à faire des fiches avant. Les CdlMR ne sont que l'émulation romanesque de mes vieux dossiers. :cute:
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Messagepar Red Monkey » Mar 10 Sep 2013 - 19:41   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

:lol: :lol: :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 10 Sep 2013 - 21:29   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Au final, l'inspiration est revenue plus vite que je ne le pensais ! :)

Chapitre 12 - Partie 3

Spoiler: Afficher
************


Avec son kilomètre deux cents de longueur, le Knight’s Blade était un vaisseau massif que l’on ne pouvait pas traverser rapidement par ses propres moyens. Pour pallier à ce défaut, Walex Blissex l’avait doté d’un important réseau interne de turboascenseurs verticaux et latéraux, qui permettaient de rejoindre rapidement n’importe quelle zone du destroyer.
Jagen émergea de sa cabine et se retrouva sur la grande travée tribord. Ce large couloir suivait la forme de la coque sur la quasi-totalité de sa longueur et desservait la majorité des postes de tir. Entre deux d’entre eux, Jagen avait tout loisir d’observer l’espace par les baies de transparacier à sa droite. En l’occurrence, il était loin d’être vide ; il ne se passait pas un seul instant sans que des chasseurs jaillissent dans son champ de vision pour en ressortir aussitôt. Des rayons surgissaient de partout à la fois pour se perdre dans la bataille, rarement pour atteindre leur cible. Dans le lointain, le Cuirassé Invincible flottait calmement, comme un sage restant à l’écart du tumulte ambiant.
Toute cette pyrotechnie vaut largement le spectacle du Jour de la République ! songea Jagen avec une pointe d’émerveillement. Malheureusement, se dit-il immédiatement après, ces lasers-là sont loin d’être inoffensifs.
Dépassant la batterie A-5, d’où émanait une odeur de plastique brûlé fort incommodante, il s’engouffra dans un passage latéral qui le conduisit au cœur du croiseur. Il parcourut environ une centaine de mètres dans un calme absolu – interrompu à l’occasion par une ou deux secousses successives de mauvaise augure – avant de parvenir à destination.
- Je vous écoute, Riarth, dit-il d’emblée en entrant dans la pièce. J’espère que cela valait la peine de me faire venir ici en pleine bataille.
- Oh, oui, assura Ternesi avec une pointe d’espièglerie. Cela pourrait nous faire gagner du temps…
Le lieutenant était le chef scientifique du Knight’s Blade, un ingénieur génial et inventif. Ayant été plusieurs fois renvoyé par des sociétés avides de profit qui n’acceptaient pas la moindre fantaisie, il n’avait pas eu d’autre choix que de postuler dans la Flotte pour gagner sa croûte… Et une réputation qui lui faisait encore défaut.
- J’en manque justement. Alors ?
- D’après les simulations, le rayon auxiliaire pourrait nous permettre de percer la coque de ce cuirassé.
- Voilà qui est intéressant. Et les boucliers ?
- Il n’en a pas.
Jagen fronça les sourcils et sortit son datapad.
- Pourtant, reprit-il en parcourant les données qu’il avait à sa disposition, il y a un champ électronique détecté tout autour du vaisseau…
- Électronique, en effet, admit le chef scientifique. Mais ce sont des boucliers plasmiques qui équipaient les vaisseaux avant les Réformes. Interdit depuis pour son instabilité sur les nouveaux vaisseaux, mais toujours en service sur quelques épaves et dans l’espace Hutt…
- Donc il n’y aurait aucune raison qu’ils aient amélioré leur matériel, comprit le colonel.
- Exactement.
- Alors, pourquoi l’ont-ils fait ?
- Ils ne l’ont pas fait.
- Lieutenant, je n’ai pas le temps pour…
- C’est un champ de gaz ionisé, expliqua le scientifique. Suffisamment électrisé pour tromper nos capteurs. Bien moins onéreux qu’un réaménagement…
- Pourquoi diable auraient-ils privé leur cuirassé d’une protection ?
- Excès de confiance ? Impossibilité technique, peut-être ? J’ai entendu dire que l’ASC avait fait retirer tous les boucliers plasmiques sur ses Invincibles. Celui-ci lui appartenait peut-être.
- C’est une bonne piste… reconnut Jagen. Mais nous nous en occuperons plus tard.
Reconnaissant un des meubles qui équipaient le laboratoire, il le désigna à Ternesi.
- C’est une console tactique ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- J’aime me tenir informé sur ce qui pourrait me désintégrer, répondit le scientifique en haussant les épaules.
Jagen soupira. Décidément, il lui restait encore à apprendre bien des choses au comportement militaire et aux restrictions de sécurité…
Néanmoins, il s’en approcha et y entra son identifiant. La console, équipée d’un holoprojecteur assez vaste capable d’offrir une vue étendue du champ de bataille, s’anima alors et leur offrit un résumé de la situation.
- Lieutenant Tinor, vous me recevez ? demanda le colonel dans son comlink.
Son second mit quelques secondes avant de répondre.
- Quels sont vos ordres, Monsieur ?
- Envoyez tous les missiles…
- Attendez, coupa Ternesi en arrachant l’appareil des mains de Jagen et en le portant à son visage. Ordonnez aux artilleurs frontaux de recalibrer leurs batteries sur faible puissance et cadence continue, lança-t-il à Tinor.
- Colonel, vous confirmez ces ordres ? demanda Mell.
- Allez-y, soupira Jagen. Dites-leur également de se préparer à viser les coordonnées que je leur transmettrai.
Il se pencha un peu plus sur la représentation de la bataille. Le Knight’s Blade, qui était à présent revenu au sein de la force de frappe républicaine, était séparé du cuirassé Invincible par une ligne de petits cargos armés et de frégates dépareillées. Il agrandit la vue du vaisseau ennemi pour pouvoir trouver un point faible.
- Là, suggéra Ternesi en montrant une zone dépourvue de canons.
- Vous êtes sûr ?
- C’est l’endroit le moins armé, répondit le scientifique. Pourtant, on ne peut pas dire qu’il s’agisse du moins exposé… C’est donc qu’ils ne veulent pas attirer l’attention.
- J’espère que votre raisonnement est juste, répliqua Jagen en reprenant son comlink et en le réglant sur la fréquence de l’artillerie. À toutes les batteries frontales, feu sur le cadrant H-Onith-Gamma !
Le sol trembla sous leurs pieds, signe de l’effort intense que devaient faire les générateurs de gravité pour les maintenir en position. Sur l’écran, plusieurs lignes lumineuses surgirent de l’extérieur de la zone représentée pour venir s’écraser contre le cuirassé.
La distance qui séparait le Knight’s Blade de la flotte adverse amoindrissait sérieusement la puissance des salves. En temps normal, viser à une si lointaine distance n’aurait pas été envisageable, car l’énergie se serait dispersée sur les boucliers du cuirassé sans les affaiblir. Mais l’absence de cette protection permettait aux rayons continus d’avoir un effet des plus dévastateurs.
- Il fond ! constata Jagen en écarquillant les yeux. Le blindage fond !
- Une réaction typique pour du métal chauffé à blanc, commenta Ternesi avec un sourire en coin.
Brusquement, une gerbe de flammes jaillit de la structure ; visiblement, l’atmosphère s’échappait du vaisseau, dont la coque se fissurait par endroit. Mais le vieux cuirassé ne semblait pas avoir encore envie de rendre l’âme.
- Il est en train de pivoter, remarqua le colonel en prenant son comlink. Escadron Or, Escadron Argent, Escadron Bronze, un passage chacun avec salve sur la zone exposée.
- Ici le Vol Bombardier. Colonel, nous passons à l’action, terminé.
À cet instant, la superstructure du croiseur fut rudement secouée par de terribles secousses. Plusieurs plaques de métal se détachèrent du plafond et tombèrent sur eux, broyant au passage une partie du matériel de laboratoire. Fort heureusement, ni Jagen ni Ternesi ne furent touchés.
- Colonel Eripsa ? Colonel Eripsa ? Vous me recevez ? demanda une voix paniquée sur la fréquence d’urgence.
- Ici Eripsa. Merci de vous inquiéter, lieutenant, mais vous n’êtes pas encore maître à bord ! Rapport des dégâts ?
- Une de leurs corvettes a explosé un peu trop près de notre coque, et il y a eu des débris…
- Je n’ai pas demandé une description de la situation, mais des dégâts.
- La batterie A-5 a été gravement touchée, et nous craignions que…
- Je vais bien, coupa Jagen. L’A-5 est dans mon secteur. Envoyez les équipes de secours sur place, je les y rejoindrai.
- Bien, Colonel.
- Ternesi, rangez-moi votre bazar, ordonna-t-il au scientifique. Si vous avez d’autres idées géniales dans le genre, dites-les moi, mais pour l’heure, allez vous rendre utile auprès de la maintenance !
- Mais…
- C’est un ordre.
- Bien, monsieur, répondit Ternesi d’un air résigné.
Jagen se précipita hors du laboratoire et courut pour rejoindre la batterie A-5. Depuis qu’il y était passé, le couloir avait été complètement retourné, et il ne put y progresser aussi vite qu’il l’aurait souhaité. Déjà, des droïdes s’affairaient à remettre les plaques de blindage en place pour permettre aux équipes d’évacuation de passer.
Le colonel jura violemment lorsqu’il parvint à la travée tribord ; sur une cinquantaine de mètres, toutes les baies vitrées avaient été brisées, et l’atmosphère ne restait en place que grâce aux panneaux de sécurité en duracier. Plusieurs personnes tentaient de dégager l’accès au poste de contrôle de la batterie.
- Y-a-t-il eu des éjections ? demanda d’emblée Jagen.
- Oui, monsieur, répondit un des hommes en uniforme de maintenance. Trois artilleurs de la batterie A-7 qui tentaient de la rejoindre pour remplacer les blessés.
- Envoyez vite une autre équipe ! ordonna l’officier.
Saisissant une paire de gants et un masque à oxygène qui devrait pouvoir l’aider en cas de décompression brutale, il se mit lui aussi à la tâche, remplaçant l’homme de maintenance qu’il avait envoyé aux casernes des artilleurs. Avec l’aide de trois hommes des services de secours venus en renfort, ils purent déplacer une plaque de blindage aux couleurs de la Brigade Stellaire qui avait dû être projetée par l’explosion de la corvette.
La porte dégagée s’ouvrit sans opposer de résistance.
C’était un spectacle de carnage. La salle de tir était sans dessus-dessous, les écrans de visés explosés et le reste du matériel gisant à terre. Deux des hommes avaient été tellement brûlés qu’on ne distinguait plus leur visage, mais le troisième était coincé sous une poutre et semblait encore respirer.
- Des patchs au bacta, vite ! lança Jagen aux infirmiers.
L’un des hommes en blouse blanche s’approcha de l’artilleur et commença les soins. Les deux autres se chargèrent de retirer les corps et de les emporter dans une salle où ils seraient conservés en attendant de les remettre aux familles.
- Colonel ? Colonel ?
Il regarda autour de lui, pour tenter d’apercevoir celui qui l’appelait dans ce moment critique, mais il ne vit personne s’intéresser à lui. Il comprit alors que la voix venait de son comlink.
- Oui, Tinor ?
- Colonel, la flotte de la Brigade Stellaire se replie.
- Le cuirassé ?
- Il est en perdition. Nous sommes en train d’utiliser nos rayons tracteurs pour l’empêcher de s’écraser sur la planète.
- Bien. Lancez une manœuvre d’encerclement avec tous les vaisseaux opérationnels à plus de soixante-dix pourcents, et arrangez-vous pour neutraliser les réacteurs du plus grand nombre d’appareils de la Brigade Stellaire.
- Compris. Je vous tiens informé de la suite des évènements.
Jagen accrocha de nouveau l’appareil à sa ceinture et regarda la désolation. Dans son cœur, la tristesse de voir autant de morts se mêlait à la joie de la bataille remportée et des vies épargnées. La Brigade Stellaire ne mettrait jamais la main sur les armes de Cademinu.
Oui, nous avons gagné…
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Messagepar Red Monkey » Mer 11 Sep 2013 - 13:25   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Pas mal, pas mal. J'ai passé un bon moment :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 11 Sep 2013 - 13:49   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Tant mieux. :cute:

J'ai enfin achevé ce chapitre, et la trame du second est écrite, à un événement près. D'ailleurs, ce sera le premier d'un arc de deux chapitres assez différents de ce que j'ai fait jusqu'à maintenant au niveau histoire.
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 13 Sep 2013 - 15:18   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Dernier morceau du chapitre, assez court, pour mieux attaquer le suivant la semaine prochaine. :cute:

Chapitre 12 - Partie 4

Spoiler: Afficher
De la pointe de la botte, Jagen retourna le corps du pirate étendu à ses pieds. L’homme, vêtu d’une tenue jaune et verte, avait la poitrine brûlée par le tir de laser qui lui avait ôté la vie. Ses yeux imbibés de sang regardaient à présent le plafond. Un filet de sang coulait de sa bouche et venait se perdre sur la moquette écarlate du bureau du gouverneur.
- Ils ont voulu nous ôter toute idée de victoire, dit amèrement Jagen. Et ils y sont parvenus.
- Je ne pense pas qu’ils aient prévu tout cela, répondit Stark en hochant la tête. Votre intervention les a pris au dépourvu, et ils se sont jetés sur la Garde du Gouverneur pour échapper à vos troupes.
- Comment avez-vous fait pour leur échapper ?
- Je coordonnais vos hommes dans la défense des usines avec une partie de mes propres soldats, répondit le capitaine. Nous n’avions jamais imaginé que le gouverneur Carpj puisse faire partie de leurs cibles.
Passer d’un trou noir à une supernova ? Ça ne leur ressemble pas. Je suis sûr qu’il y a autre chose en jeu.
Et si le gouverneur était leur véritable cible depuis le début ?
Non, ça ne cadre pas, ils ne se seraient pas jetés sur les usines si c’était vraiment leur objectif.
C’est donc que leur plan a changé au cours de la bataille. Mais quand ? Comment ?
Et à cause de qui ?
Carpj était assis sur son siège, le visage plaqué contre son bureau de marbre. Plusieurs impacts, derrière lui témoignaient de la violence de la scène. Ils l’ont massacré, littéralement. Au mépris de leur propre sécurité.
Pourquoi ?
C’est de plus en plus inquiétant. Chaque nouvelle bataille apporte son lot d’interrogations… Même la victoire est ternie par tout ce flou.

Quelqu’un nous manipule… Nous ne sommes que des pions sur un échiquier galactique…
- Les systèmes se sont mis en route, expliqua Stark, mais il était trop tard. Le temps que les tourelles viennent à bout des pirates, Carpj était déjà étendu.
- La mort du gouverneur est un drame pour votre planète, je suppose.
- Le connaissant, je sais qu’il aurait préféré cette issue à celle qui se serait produite en cas de victoire de la Brigade.
- Vraiment ? demanda Jagen en haussant les sourcils.
- Oui. Carpj était un pacifiste convaincu, et il envisageait sérieusement de démanteler nos usines d’armement. Il a d’ailleurs rencontré beaucoup d’hostilité suite à cette annonce.
- Intéressant... Vous pensez qu’il aurait pu y avoir un traître dans vos rangs ?
- C’est possible, admit Stark. L’armement est notre industrie principale depuis des millénaires. Baktoid, Mer-Sonn, Bastech… Ils ont tous leurs usines chez nous. Les remplacer par des usines de speeders et de matériel aérospatial était un pari risqué.
- « Était » ?
- Je ne vous cache pas que la mort du gouverneur risque de mettre un terme à tout cela. Personne ne voudra risquer sa vie à nouveau.
- Que pensez-vous de son projet ?
- Je suis militaire, Colonel. Mon opinion importe peu.
- Répondez, s’il vous plaît.
- Très bien. En fait, je serais soulagé de ne plus avoir à protéger un tel site stratégique. Et vous, Colonel ?
En tant que supérieur hiérarchique, Jagen aurait pu éluder la question ; mais cela aurait été contraire à ses principes.
- Connaissez-vous la légende tionese de l’Hydre ?
- Non, cela ne me dit rien…
- C’est une vieille histoire qui n’a probablement aucun fondement… On raconte qu’autrefois une bête monstrueuse polycéphale ravageait les planètes de l’Amas de Tion. Les habitants essayèrent de résister ; mais à chaque fois qu’ils en tranchaient une avec leurs vibrolames, deux repoussaient. Finalement, un Jedi itinérant leur vint en aide. Sa lame cautérisait chaque plaie, empêchant les têtes de repousser. Et la bête mourut.
- Quel est le rapport avec notre situation ?
- La Brigade Stellaire est une hydre. Chaque fois qu’on pense la vaincre, elle s’arrange pour nous causer le double de problèmes… Capitaine, quoi qu’il arrive, je compte sur vous pour protéger ces stocks d’armes. Ce sont des appâts de premier choix, et je compte bien m’en servir. Si nous parvenons à neutraliser toutes les sources d’approvisionnement… Elle sera obligée de capituler.
- Je pense que je peux faire ça pour vous.
Jagen hocha pensivement la tête.
- Bien, je suppose que vous allez renforcer vos effectifs, à présent. Remplacer les pertes, renouveler l’armement…
- J’ai déjà rempli un formulaire de demande d’autorisation auprès du Sénat.
- Bon courage…
- Merci.
Jagen tendit la main au cademinien.
- Bonne chance, Capitaine, déclara-t-il. Même si notre victoire a été endeuillée, j’ai été ravi de travailler avec vous.
- Moi aussi, Colonel, répondit Stark en la serrant avec un sourire. Je suis sûr que nous nous reverrons.
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Messagepar Red Monkey » Mar 17 Sep 2013 - 19:23   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Enfin lu. C'est un passage sympa :oui:
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Messagepar NeroKyusi » Sam 21 Sep 2013 - 15:17   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Enfin lu ^^
Partie 3 :
La suite d'une bataille spatiale bien sympa. Avec un nouveau personnage haut en couleur qui en promet beaucoup.

Partie 4 :
Mais c'est quoi cette arnaque ? On veut la suite Namého !!! :grrr:
Plus sérieusement, c'est sympa. Mais on reste sur sa faim sur cette partie là. Que tu fasses une élipse sur la bataille spatiale ça marche. Mais developpe un peu plus la suite. Je sais pas, montre Jagen qui découvre le lieu du massacre par exemple.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 21 Sep 2013 - 16:28   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Ah, mais le but est un peu de rester sur sa faim. Mon but était de commencer par un triste constat après les espoirs de victoire précédents. Je voulais surtout montrer que la victoire n'était pas tout à fait complète, et donner un aperçu de la situation sur Cademinu après la bataille à travers un court dialogue... Plein de sous-entendus. :siffle:

Mais on n'en a pas fini avec Cademinu. Ce qui se passe sur la planète devrait rester en toile de fond lors de la suite des événements.

Du côté des massacres, je ne voulais pas trop en charger la scène, surtout étant donné ce qui va suivre... :sournois:


D'ailleurs, en parlant du chapitre 13, il est bien avancé, je vais le fignoler puis je le posterai. :)
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Messagepar NeroKyusi » Sam 21 Sep 2013 - 20:47   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Jagen Eripsa a écrit:Ah, mais le but est un peu de rester sur sa faim. Mon but était de commencer par un triste constat après les espoirs de victoire précédents. Je voulais surtout montrer que la victoire n'était pas tout à fait complète, et donner un aperçu de la situation sur Cademinu après la bataille à travers un court dialogue... Plein de sous-entendus. :siffle:

C'est une bonne idée, mais je trouve que ça gagnerait à être développé un petit peu plus. Pas de quoi refaire un chapitre, mais peut-être rajouter les sentiments de Jagen face à cette vision ou quelque chose du genre afin de rendre ce passage plus "marquant"

Jagen Eripsa a écrit:D'ailleurs, en parlant du chapitre 13, il est bien avancé, je vais le fignoler puis je le posterai. :)

J'ai hâte :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 22 Sep 2013 - 10:01   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

NeroKyusi a écrit:C'est une bonne idée, mais je trouve que ça gagnerait à être développé un petit peu plus. Pas de quoi refaire un chapitre, mais peut-être rajouter les sentiments de Jagen face à cette vision ou quelque chose du genre afin de rendre ce passage plus "marquant"


Tu as sans doute raison. Sur mon Word, cette partie fait à peine deux pages, c'est-à-dire bien moins que les autres. Je vais regarder ce que je peux faire pour la développer un peu. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 27 Sep 2013 - 9:45   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

J'ai rajouté environ une page pour le chapitre 4, j'espère que le résultat est meilleur. :)
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Messagepar NeroKyusi » Ven 27 Sep 2013 - 16:06   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

C'est vraiment mieux comme ça je trouve. :jap:

La réflexion de Jagen sur les intentions de la Brigade nous force a nous interroger nous aussi. Que du bon :D

P.S. J'adore ta version de l'Hydre de Lerne :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 27 Sep 2013 - 16:16   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

NeroKyusi a écrit:P.S. J'adore ta version de l'Hydre de Lerne :lol:


C'est pas tout à fait fortuit d'ailleurs. L'alphabet Tionese est inspiré du Grec, donc faire de l'amas de Tion le lieu de vieilles légendes mythologiques est une façon de rendre hommage à la culture antique et à ses histoires qui ont traversé les âges. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 27 Sep 2013 - 19:46   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 12/25]

Chapitre 8-1 lu ! Et il est super, je me rappelle que la version initiale était un peu poussive, là, les dialogues nettement plus catchy et des images tout à la fois claires et bien trouvées rendent l'ensemble très vivant ! =)

- Par la Force, Galieet,…


Tu es sûr que ce soit bien français, cet enchaînement de ponctuations, Monsieur le Littéraire ?

répliqua Valorum. Non pas que j’en sache plus


Le "pas que" est inutile.

mais si c’était le cas, cela nous permettrait de trouver une issue pacifique à ce conflit.


Je dirais plutôt que cela accroîtrait leurs chances de trouver une issue pacifique, sa formule paraît un peu présomptueuse en l'état.

L’opérateur bothan assit juste derrière lui s’en chargea,


Assis.

- < En gros, on se crashe ? >
- … Oui.
- < Ça me va.


Moi aussi :jap:

Non. Nous ne pouvions pas laisser Finis tomber aux mains de ravisseurs,


J'ai d'abord pensé à Zian Finis, c'est ça d'avoir passé sa jeunesse sur Clone Campaigns :transpire:

Quelques transports ont pu partir, mais le reste a été détruit avant que nous ne pouvions battre en retraite.


Puissions ?

violant tout ce qu’il y a sur leur chemin.


Voilà qui laisse place à l'imagination :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 27 Sep 2013 - 21:16   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Chapitre 8-1 lu ! Et il est super, je me rappelle que la version initiale était un peu poussive, là, les dialogues nettement plus catchy et des images tout à la fois claires et bien trouvées rendent l'ensemble très vivant ! =)


Content que tu aies apprécié ! :)

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Tu es sûr que ce soit bien français, cet enchaînement de ponctuations, Monsieur le Littéraire ?


Je ne suis même pas sûr qu'il y ait des règles définies clairement aujourd'hui - je pense notamment aux tirets, aux guillemets... C'est un sacré boxon, pour rester poli. :transpire:

Sinon, merci pour les corrections, je vais tout ajuster sur mon Word. :wink:

EDIT : La suite ! J'explore ici un nouvel aspect du Département Judiciaire, ou plutôt deux... J'espère que ce chapitre atypique - premier d'un arc de deux - vous plaira. :)

Chapitre 13

Spoiler: Afficher
« Ils ont un nouvel officier, le colonel Eripsa, le fils du sénateur du Corridor d’Ison… Assez bon dans son genre, mais aveuglément fidèle au Sénat. Nous l’avons vaincu sur Denon, et il a pris sa revanche sur Cademinu… Kalpana lui a confié la stratégie globale de la flotte plutôt qu’à Willspawn. Nous pouvons nous en servir pour précipiter le Chancelier dans un marasme dont il ne se relèvera pas. »

Isak Corta, dit « l’Informateur », aux autres chefs de la Brigade Stellaire.

Opah Settis, Bordure Médiane, deux cents trois jours AK.

- Une fois de plus, nous ne sommes là que pour veiller au respect des conventions galactiques. Nous ne cherchons en aucun cas à imposer nos intérêts ou ceux de la République.
La voix mélodieuse des calibops avait un effet que l’on qualifiait généralement d’apaisant, à cause de sa musicalité intrinsèque et de ces sons suaves qui jalonnaient l’intonation de leurs phrases. Ces capacités naturelles, auxquelles s’ajoutaient les dons d’influence mentale des Jedi, rendaient habituellement maître Pomvaliou apte à calmer les négociations les plus difficiles.
Pourtant, aujourd’hui, cela ne semblait guère suffisant.
- Au contraire, la République a tout à y gagner d’une domination des Proteras ! répliqua furieusement le délégué des Tyrenos, Hagas. Ils vous céderaient sans doute l’exclusivité de nos droits sur les exploitations locales de bois précieux !
- Calomnie ! répondit son adversaire, l’ambassadeur Fierruj. Vous confondez sans doute avec vos propres plans concernant nos mines de pierres précieuses !
Jagen, dont le moral s’affaissait à mesure que la journée se poursuivait ainsi, étouffa un bâillement. Chacun a des ressources que l’autre convoite, mais personne ne veut avouer ses vrais objectifs en rejetant la faute sur nous. Si on ne change pas de sujet, ça peut encore durer des semaines…
- Pouvons-nous passer à autre chose ? demanda-t-il brutalement. Cela fait trois jours que vous ressassez ces rengaines, même le plus décérébré des Chtons aura compris vos arguments !
Le regard désapprobateur de Pomvaliou lui fit comprendre qu’il aurait sans doute mieux valu qu’il garde le silence.
- Pourtant, Colonel, nos craintes sont légitimes, déclara froidement le représentant des Proteras. La présence d’un militaire à ces négociations sonne comme une menace envers nous. Le Sénat craint-il donc tant qu’on le défie ? A-t-il peur qu’Opah Settis ne se rallie pas à ses plans ?
- Vous vous méprenez, Ambassadeur Fierruj, répondit calmement Jagen en mesurant chacun de ses mots. Je ne suis pas ici en tant que Colonel des Forces Armées de la République, mais en qualité d’Officier du Département Judiciaire dont elles font partie. À ce titre, et en raison de la confiance qu’a le Chancelier Kalpana à mon égard, je suis tout à fait apte à servir d’arbitre dans le cadre du règlement de ce conflit.
Ainsi qu’à mener une enquête sur les agissements des uns et des autres, ajouta-t-il mentalement. Mais ça, vous n’avez pas besoin de le savoir.
Le délégué des Proteras ne trouva rien à y redire, mais son homologue Tyrenos prit la suite avec une vigueur renouvelée. Dire que je les croyais incapables de s’entendre… Leur rejet de la République suffit à les faire travailler ensemble !
- On peut toutefois se demander pourquoi la République s’est-elle décidée à intervenir seulement maintenant, lança Hagas. Ce n’est pas comme si ce conflit datait d’hier.
- Malgré l’importance que vous lui accordez, aux yeux de la République, Opah Settis n’est qu’une petite planète à vingt parsecs de la voie commerciale la plus proche, expliqua Jagen. L’information a mis du temps à remonter jusqu’à nos services.
C’était un euphémisme. La guerre civile entre les Proteras et les Tyrenos – deux quartiers de la capitale planétaire d’où étaient originaires les leaders de chaque camp – avait débuté à la suite de l’assassinat du monarque légitime d’Opah Settis, Johun IV Ulvrades, vingt-trois ans auparavant. La mort du souverain légitime sans héritier reconnu avait ouvert la voie à une confrontation entre les deux corporations les plus puissantes de la planète, les menuisiers de Tyrenos et les joailliers de Proteras, qui s’étaient d’abord livrés à une lutte d’influence avant de prendre les armes. Lorsque l’artillerie était entrée en action, on était passé d’un simple affrontement entre gangs – Certes puissants, mais utilisant les méthodes habituelles de la pègre – à un conflit fratricide toujours plus sanglant.
Opah Settis était une planète majoritairement sauvage, à l’exception de sa capitale éponyme, qui occupait une immense vallée dont les pentes raides abritaient les quartiers périphériques, chacun étant dominé par une corporation de métiers. La majorité de la ville était aujourd’hui détruite, à l’exception des bastions de chaque camp, lourdement protégés, et du District Central où il régnait toujours un semblant d’ordre, malgré l’afflux de réfugiés venant des autres zones. Un tel déchaînement de violence pouvait paraître incompréhensible aux yeux des Coruscantiens et de leurs homologues de l’ensemble du Noyau, mais cette situation était malheureusement de plus en plus courante à mesure que l’on se rapprochait des limites de l’Espace Connu.
Ce qui l’était moins, en revanche, c’était le délai énorme qu’avaient mis les observateurs de la République à détecter cette guerre. Qu’une telle affaire ait échappée à la vigilance du Sénat pendant tout ce temps était extrêmement inquiétant. Y avait-il eu une raison officieuse, ou s’agissait-il d’un cas de corruption ? Quelle était donc l’ampleur de la tromperie ? Qui était donc impliqué dans les hautes sphères de l’administration galactique ?
Toutes ces questions, auxquelles s’ajoutaient les inquiétantes rumeurs que le SIS – le Service d’Information Stratégique, une autre branche du Département Judiciaire dédiée aux opérations de renseignement – avait rapportées au Chancelier, expliquaient que Kalpana ait choisi de dépêcher Jagen pour ce qui ne semblait être qu’une banale – Tragique peut-être, mais banale – affaire planétaire.
Toutefois, l’intéressé ne pouvait pas prétendre que cette décision lui plaisait.
- Pour revenir sur vos sociétés respectives, reprit Jagen, vous n’avez aucune peur à avoir. La dernière compagnie que le Sénat a rendue publique était la Corporation Technique Républicaine, et cela fait bientôt sept cents ans qu’elle a été dissoute. Nous n’avons pas la moindre envie de renouer avec ces vieilles pratiques, d’autant que cela nous fâcherait avec vos actionnaires. Vos actifs sont gérés par un fonds d’investissement, je suppose ?
- Damask Holdings, répondirent simultanément les deux ambassadeurs.
Une chape de duracier s’abattit sur les intervenants. Les deux rivaux se toisèrent pendant quelques instants, alors que Jagen frissonnait au souvenir de sa rencontre avec le sinistre investisseur muun, le jour du lancement de la Flotte Katana.
Et ce jour-là, c’est Damask qui a suggéré ce foutu voyage vers Vjun… Coïncidence ou pas ? Il serait peut-être temps de mener l’enquête sur les activités du sieur Hego…
- Enfin, c’était Damask Holdings jusqu’à l’absorption récente de la majorité de ses actifs par le Clan Bancaire Galactique, expliqua Fierruj, en brisant le silence par la même occasion.
- Une transaction en préparation depuis la tentative d’assassinat sur leur Magister il y a six ans, si je me souviens bien, ajouta Hagas.
- Et Hego Damask a-t-il été informé de la situation ? demanda maître Pomvaliou en haussant ostensiblement les sourcils.
- Il n’a jamais mis les pieds sur la planète. Vous savez, ces financiers, tant que leurs revenus parviennent à bon port…
Il se tut, manifestement conscient d’en avoir trop dit. Et il a raison. La première chose que j’aurais fait, si j’avais été à leur place, c’est de neutraliser toute la chaine d’approvisionnement ennemi. Et cela implique de détruire toutes les sources de revenus… Or, manifestement, cela n’a pas été fait. Il y a trois explications possibles : la première, c’est que leurs tacticiens sont des incapables. La deuxième, qu’ils ont envie de récupérer les ressources de l’autre. Et la troisième… C’est que quelqu’un veut que la guerre dure.
Pourvu que ce ne soit pas ça.

- Pourtant… commença le Jedi calibop.
Il n’eût pas le temps de finir sa phrase. Le sol s’était brusquement mis à trembler, renversant de leurs sièges les conférenciers. Sur les murs de la salle de réunion, les tableaux voltigèrent et tombèrent en se brisant par la même occasion. La magnifique peinture écarlate et dorée des lieux se craquela et laissa apparaître de larges fissures.
- Colonel Eripsa, vous allez bien ? demanda Hagas en voyant Jagen à terre.
- J’ai connu mieux, répondit celui-ci en se relevant et en époussetant son uniforme. Mais je commence à m’y habituer ; j’ai eu une situation similaire il y a quelques jours dans l’espace cademinien. Comment diable a-t-on pu vous bombarder ? Vous avez décidé de mener une attaque pour arrêter les négociations ?
- Je vous demande pardon ?
- Délégué Fierruj, vous m’avez très bien compris : c’est un bombardement.
- J’ai ressenti autre chose que cette secousse, intervint Pomvaliou. De la douleur. Des brûlures.
- Les Rebelles, murmura Hagas. La trêve n’a pas été rompue.
- Nous sommes désolés pour le dérangement, indiqua l’autre ambassadeur. Mais un troisième camp est entré en jeu il y a quelques mois. Des terroristes et des pilleurs, voilà ce qu’ils sont !
Cette affaire est de plus en plus compliquée…
- Des poseurs de bombes ?
- Et ils agissent de plus en plus souvent, confirma Fierruj.
Jagen échangea un regard avec maître Pomvaliou et comprit que lui non plus n’aimait pas ça.
- Bien, soupira-t-il. Je suppose que nous ne parviendrons à rien de plus aujourd’hui.
- Vous avez sans doute raison, Colonel, répondit Hagas avec une lueur déplaisante dans le regard. La nuit portera conseil.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 28 Sep 2013 - 17:00   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Chapitre 8-2 lu, mais j'ai moins apprécié que le précédent, car si c'est toujours fluide à la lecture, les émotions de Jagen m'ont paru un peu mécaniques, si tu vois ce que je veux dire, et pas très bien développées ; j'ai conscience que ce n'est pas facile, mais j'ai trouvé que ça ne rendait pas très bien ici. Par ailleurs, entre le duel pour montrer la concurrence de Djagen et Django, l'attaque de rancor avec réaction héroïque pour montrer la valeur du Colonel, et pour finir le guerrier-mystère qui sauve Jagen, ça passe parce que c'est bien fait et détaillé, mais avoue que c'est quand même émaillé de clichés :transpire: La dernière réplique est pas mal, en revanche^^

Les planificateurs ont sans doute préféré envoyer un seul vaisseau au lieu de deux quand ils ont appris que j’irais là-haut.


Irai, a priori.

Les doutes de Finis n’ont rien de bien rassurant… Enfin, bref, je suis un Eripsa. Et corellien, de surcroît. Qui donc pourrait me résister ?


Mais c'est qu'il se prend pour quelqu'un :o

mais celui-ci recula et balaya devant lui d’un grand coup, ce qui permit de dévier la lame de Jagen et le laissa sa protection.


Sans protection ?

La majeure partie du groupe courut se réfugier derrière les barricades édifiées plutôt,


Plus tôt.

- Nous sommes dans une position défavorable, finit-il par déclarer. Nous n’avons pas l’avantage du nombre, ni celui des armes. Et mon équipage n’est pas formé pour le combat à terre. Pour autant, il n’existe pas d’échappatoire. Vizsla et ses hommes veulent s’emparer d’un Sénateur de la République, et il ne reculera devant rien pour capturer un otage de cette ampleur. Mon devoir est de l’empêcher de parvenir à ses fins, avec votre aide ou pas.


Il parle beaucoup pour ne rien dire, ce Jagen, il n'est pas fils de sénateur pour rien :o

La question prit Jagen au dépourvu. Elle était pour le moins… troublante.
La mort. Il n’y avait jamais vraiment pensé.


:perplexe:
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Messagepar Red Monkey » Sam 28 Sep 2013 - 19:09   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Chapitre 13 lu.
J'ai bien aimé la mention de Damask :oui: Sinon, ca reste toujours la même chose. Sur des tas de petits bouts du genre, on peut pas aller bien loin.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 29 Sep 2013 - 9:45   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Merci pour les corrections. :jap:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Chapitre 8-2 lu, mais j'ai moins apprécié que le précédent, car si c'est toujours fluide à la lecture, les émotions de Jagen m'ont paru un peu mécaniques, si tu vois ce que je veux dire, et pas très bien développées ; j'ai conscience que ce n'est pas facile, mais j'ai trouvé que ça ne rendait pas très bien ici. Par ailleurs, entre le duel pour montrer la concurrence de Djagen et Django, l'attaque de rancor avec réaction héroïque pour montrer la valeur du Colonel, et pour finir le guerrier-mystère qui sauve Jagen, ça passe parce que c'est bien fait et détaillé, mais avoue que c'est quand même émaillé de clichés :transpire: La dernière réplique est pas mal, en revanche^^


C'est peut-être parce que c'est le morceau où j'ai eu le plus de mal ; j'ai mis de février à mai pour l'achever. :neutre:

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Mais c'est qu'il se prend pour quelqu'un :o

Les Corelliens ne sont-ils pas tous des vantards ? :D

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Il parle beaucoup pour ne rien dire, ce Jagen, il n'est pas fils de sénateur pour rien :o


Ça fait aussi partie du rôle des négociateurs. :D

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
La question prit Jagen au dépourvu. Elle était pour le moins… troublante.
La mort. Il n’y avait jamais vraiment pensé.


:perplexe:


Dis-toi bien qu'il s'agit d'un personnage jeune qui pour l'heure se sent invincible (en plus d'être corellien). Les réflexions sur la mort, la vie et la métaphysique ne sont peut-être pas sa tasse de thé. En plus, le message officiel de la galaxie SW est qu'"on ne fait qu'un avec la Force", ce qui n'invite pas à se poser beaucoup de questions pour le commun des mortels. :neutre:

Revan Bane a écrit:Chapitre 13 lu.
J'ai bien aimé la mention de Damask :oui: Sinon, ca reste toujours la même chose. Sur des tas de petits bouts du genre, on peut pas aller bien loin.


Merci pour la lecture, mais je n'ai pas tout à fait compris : est-ce que c'est le texte, l'histoire qui reste toujours la même chose, ou le fait qu'on a pas de retournement brusque de situation à cause du découpage ? :neutre:
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Messagepar Red Monkey » Dim 29 Sep 2013 - 9:57   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Jagen Eripsa a écrit:
Merci pour la lecture, mais je n'ai pas tout à fait compris : est-ce que c'est le texte, l'histoire qui reste toujours la même chose, ou le fait qu'on a pas de retournement brusque de situation à cause du découpage ? :neutre:


C'est le découpage qui casse un peu le rythme je trouve. Mais tu t'arranges bien pour que chaque partie aie son lot de choses intéressantes, et du coup ça reste cool ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 29 Sep 2013 - 9:58   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Ça me rassure alors. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Oct 2013 - 18:40   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

La suite...

Chapitre 13 - Partie 2

Spoiler: Afficher
Opah Settis, District Central, Restaurant Les Diamants du Goût, 21 h.

- Veuillez m’excuser pour le retard, salua Jagen en s’asseyant. J’ai perdu beaucoup de temps avec mon rapport.
- Vous êtes tout excusé, répondit chaleureusement maître Pomvaliou.
Le Jedi calibop avait l’air soucieux, comme plus tôt dans la journée. Pourtant, il y a de quoi être content. Il était en effet attablé en compagnie d’une charmante jeune femme au visage fin et dont les cheveux d’un noir cendré tombaient sur les épaules, à l’exception d’une fine tresse à l’arrière de la tête.
- Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître, lança le jeune colonel en tendant la main vers elle avec un sourire enjôleur.
- Voici ma padawan, Melena Nash, déclara Pomvaliou. Melena, je te présente le colonel Eripsa.
- Je suis ravie de faire votre connaissance, Colonel, déclara-t-elle. J’ai beaucoup entendu parler de vous.
- En bien, j’espère.
- Vous n’avez pas à vous inquiéter pour cela.
Il y avait dans ses yeux – qui étaient d’un bleu clair rappelant à Jagen les plus belles nuances de l’aube sur la Cité des Nuages – une lueur d’intérêt, de convoitise même, que le jeune Eripsa ne put s’empêcher de remarquer. QUEL dommage que les Jedi aient choisi le célibat…
- Vous venez donc d’arriver sur Opah Settis ?
- À vrai dire, non, répondit-elle en jetant un regard à son maître qui hocha la tête. Je suis arrivé en même temps que vous sur Opah Settis, mais je suis restée camouflée jusqu’à maintenant, ajouta-t-elle en faisant la moue.
Pomvaliou eut un petit rire.
- Ma chère padawan pense et parle avec la fougue d’un poussin, déclara-t-il avec un sourire – ou quelque chose qui s’y apparentait, les becs n’aidant pas au déchiffrage des expressions faciales. Elle n’a pas encore appris à se laisser porter par les vents de la Force.
- Je n’ai pas tout saisi, avoua Jagen.
- Maître Pomvaliou estime que mon existence ne doit pas parvenir aux oreilles des deux camps, résuma Nash.
Jagen se massa le menton avec la main.
- Ah. Je vois que vous avez la même confiance que moi envers nos hôtes.
- Difficile de faire autrement, avoua le Jedi. Ils ont dégagé une impression très bizarre, jusqu’à présent.
- Vraiment ?
Peut-être est-ce le malaise que je ressens…
- On aurait dit deux vents l’un chaud, l’autre froid, se faisant face. Mais au lieu de déclencher une tempête, ils fusionnent jusqu’à ne plus former qu’un seul et unique vent.
Sur ces mots, un des serveurs du restaurant – un humain, fait suffisamment rare pour le signaler à cette époque où les droïdes monopolisaient ce genre de postes – s’approcha d’eux afin qu’ils puissent passer commande. Jagen laissa le Jedi choisir un menu adapté en premier, puis, après un rapide examen de la carte, se décida pour un filet de verosteram (les fameux poissons-fusées de Chandrila) sur lit de patates douces d’Anaxes. Il espérait retrouver ainsi quelques-unes de ces saveurs familières du Noyau.
- Ces négociations s’annoncent mal, lança le colonel une fois le serveur reparti avec ses menus. Je pense que nous n’arriverons pas à les mettre d’accord. Je n’ai même pas l’impression qu’ils souhaitent l’être.
- C’est exactement ce que Melena me disait avant votre arrivée, répondit Pomvaliou.
- La population est heureuse de ce cessez-le-feu temporaire, mais elle ne croit pas en une paix durable. Les habitants font des réserves, réparent leur refuges… Mais pour eux, l’avenir est aussi sombre que le passé.
- Il n’y a pas d’espoir, résuma Jagen.
- Il y a toujours de l’espoir ! corrigea Pomvaliou. Et c’est à nous de le concrétiser.
- Peut-être, admit le colonel. Mais ça ne veut pas dire que nous y arriverons.
- Cela va être difficile, déclara Melena. Ni les Proteras ni les Tyrenos ne veulent la paix.
- Classique, répondit Jagen en posant son verre d’eau sur la table. Chacun souhaite se débarrasser de son adversaire pour ramasser la totalité du magot.
- C’est là que vous vous trompez, Colonel, dit le calibop.
Le jeune homme prit quelques instants pour réfléchir à ce pavé dans la mare lancé par le Jedi.
- Vous étiez plutôt silencieux, cet après-midi, sortit-il enfin. Disons, plus que d’habitude.
- En effet.
- Vous avez senti quelque chose ?
- De l’hostilité. Des envies de victoire, de revanche.
- Mais pas l’un contre l’autre.
- Oui.
- Contre nous.
- Oui.
Jagen accorda une attention inhabituelle à sa fourchette en arganium travaillé.
- Vous pensez que c’est un piège ? demanda-t-il enfin.
- Comme dit mon peuple, « lorsque deux vents ne s’opposent pas, c’est qu’ils soufflent ensemble ».
- Cela n’a aucun sens ! Les pertes…
- Il n’y en a pas beaucoup dans chaque camp, intervint Melena. J’ai discuté avec des réfugiés venant des quatre coins de la ville. Ils disent tous la même chose : les combattants sont relativement épargnés, leurs pertes quasi-nulles depuis deux ans. C’est naturel ; il y a trois boucliers de zone, sur cette planète, dont celui du District Central. Les deux autres protègent les bunkers et les usines de chaque camp.
- Et les lasers retombent…
- Sur les civils.
- Combien de morts ?
- Beaucoup moins que de blessés.
- À ce point ?
- Il n’y a pas de chiffres officiels. Toutefois, on peut affirmer sans difficulté qu’une bonne partie d’entre eux disparaissent.
Ces derniers mots alertèrent Jagen, qui allait poser une question quand le serveur revint, chargé de ses plats. Il les servit tour à tour. Le colonel savoura sa première bouchée et s’intéressa alors pour la première fois au décor autour de lui.
Les Diamants du Goût était un restaurant huppé du District Central d’Opah Settis, mais il aurait aussi bien pu appartenir à n’importe quelle planète du Noyau, y compris Coruscant. Il offrait à ses clients un décor somptueux, aux couleurs rouges et or, avec une vue splendide sur les hautes montagnes – couvertes d’immeubles en ruines, c’est vrai – qui entouraient la vallée. Dehors, le soleil couchant descendait sur l’horizon. Tout en mangeant, Jagen le suivit des yeux un moment, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un îlot incandescent dans une mer céleste écarlate aux reflets de sang. Puis il disparut, et le ciel devint bleu nuit derrière lui. Le spectacle, d’une beauté à couper le souffle, avait permis pendant un moment au jeune colonel de chasser ses sombres pensées.
Pas pour longtemps, malheureusement.
- Avez-vous une idée de ce qui arrive aux blessés ? demanda soudainement Melena. J’ai senti de l’appréhension en vous qu’en je les ai évoqués…
- Oui, répondit Jagen d’un air sombre. Mais si cela ne vous dérange pas, je préférerais changer de sujet.
Avec la bénédiction de Pomvaliou, ils passèrent le reste du repas à évoquer des souvenirs d’autres missions ou de voyages exotiques. Jagen raconta à ses amis une plongée à haut risque qu’il avait faite avec son ami Kenth sur Manaan – le souvenir était d’ailleurs délicat, car il prenait place avant les évènements de Tatooine. Le maître calibop parla pour sa part de son maître iktotchi, qui avait autrefois été pourchassé par une dizaine de chasseurs de primes dans tout l’espace Hutt et avait réussi à finalement les capturer. Il y eut un moment délicat quand Melena raconta la façon dont sa mère, une Jedi elle aussi – les Nash semblaient être une dynastie de Jedi, à la façon des Sunrider/Da-Boda – trouva la mort dans une embuscade spatiale. Mais dans l’ensemble, ils passèrent un bon moment, bien loin des soucis de la journée.
Ce ne fut qu’au moment du dessert que le sujet du jour revint sur la table, en même temps qu’une délicieuse crème glacée aux shuuras.
- Fierruj et Hagas ont évoqué un tout à l’heure un troisième camp, se souvint Jagen. Vous avez une idée de ce dont il s’agit ?
- J’en ai entendu parler, déclara la jeune femme. Il s’agirait de partisans d’un retour à l’époque des UIvrades.
- Les anciens dirigeants d’Opah Settis ?
- C’est ce que j’ai cru comprendre.
- Ils pourraient faire une bonne alternative aux Tyrenos et aux Proteras, songea Pomvaliou.
- Pas s’ils sont réellement des terroristes, fit remarquer Jagen. La République a des principes.
- Bien entendu. Mais je doute qu’ils le soient.
- Il n’y a pas de trace de bombe, expliqua Melena. Pas d’hostilité des poseurs comme on peut en sentir habituellement. Si bombe il y a vraiment eu, alors le Chancelier devrait virer son S.I.R. et le remplacer par ces gars-là. Eux au moins sauraient faire le boulot !
Tous trois rirent de bon cœur, y compris Jagen qui n’avait aucune raison de le faire. Pas maintenant, en tout cas. Pour l’heure, le SIR a malheureusement vu juste.
- Les Loyalistes – c’est ainsi qu’ils se font appeler – ont un chef, surnommé « le Commandant », continua la jeune femme. Apparemment, ce type fout les jetons aux deux camps comme un toiletteur à une couvée de Hutts.
- Une vraie terreur.
- Y-a-t-il des rumeurs d’exactions ? demanda Pomvaliou.
- Pas la moindre… À part ces fameuses bombes.
Le calibop ne répondit rien.
Une fois le repas terminé, ils se levèrent de table et prirent le chemin de la sortie. Melena les salua et partit en direction des cuisines.
- J’ai pris mes précautions, expliqua Pomvaliou à Jagen alors qu’elle s’éloignait. Ni caméra ni micro ne fonctionnaient ce soir, et personne dans le restaurant ne se souviendra d’elle. C’est comme si elle n’existait pas.
- Vous avez bien fait, commenta Jagen.
Ils arrivèrent à l’extérieur du restaurant, dans le couloir de l’immeuble où il était accroché. Si le décor de la salle de repas était intact, le reste du bâtiment avait subi des dommages visibles. Partout, des lézardes avaient écaillé les couches de peinture ; il y avait des fissures que des droïdes ouvriers avaient rebouchées à la hâte. L’ascenseur en revanche était en excellent état.
- Un bon point pour le service, déclara le colonel. Je me serais mal vu redescendre les soixante-dix étages après un tel repas. Sauf en roulant, peut-être.
Pomvaliou ne répondit rien. Il était visiblement ailleurs. Les plumes surplombant ses yeux étaient froncées, lui donnant un air inquiet peu avenant.
Ils arrivèrent dans le hall de l’immeuble, qu’ils traversèrent pour parvenir sur le parvis. Le contact de l’air frais revigora légèrement Jagen, suffisamment pour qu’il puisse à nouveau envisager de marcher jusqu’à son hôtel.
La température rafraîchie sembla jouer également sur le moral de Pomvaliou. Il semblait tout à coup plus vif, comme s’il avait trouvé la réponse à ses questions.
- Je crois que… commença-t-il.
Il s’interrompit brusquement.
Tout devint alors flou pour Jagen.
Il vit le calibop se tourner pour regarder vers le sommet de l’immeuble, et, dans le même temps, entendit une détonation. Ce n’était pas un de ces bruits électroniques de blasters, mais bien une compression d’air, ce son si fort et si redoutable qu’émettait une carabine à projectiles. Un objet minuscule à la pointe perçante fila dans leur direction. Avant que Jagen ait pu réagir, il avait percé de part en part le crâne de maître Pomvaliou, et quelques fragments mêlés de plume et de sang en jaillirent pour retomber sur l’uniforme blanc du colonel.
Le Jedi s’effondra.
Le tireur était de toute façon trop loin pour que Jagen tente quoi que ce soit, et trop bien placé pour qu’il puisse se mettre à couvert. Il se fia alors à ce qui arrivait en troisième position dans ses réflexes de soldat, mais en première dans son cœur.
Il se pencha sur le corps du Jedi, pour voir s’il y avait un espoir de le sauver.
Il dut bien vite se rendre à l’évidence : bien que les calibops ne soient pas à proprement parler des proche-humains, ils avaient une constitution assez proche. Le cerveau, notamment, était placé sous la protection de l’os crânien.
Ce même os qui venait d’être transpercé.
Le Jedi était à l’agonie. N’importe qui d’autre aurait déjà succombé, mais lui s’accrochait : il semblait vouloir dire quelque chose.
Jagen s’approcha du visage de Pomvaliou, et entendit son murmure presque inaudible.
- La solution… dit-il simplement.
Puis il n’y eut plus rien.
Jagen sentit une vague de tristesse monter en lui, et se revit devant un autre corps, atrocement brûlé… Et la voix de Kenth lui lançait des mots qui étaient chacun comme un poignard…
- C’est ta faute s’il est mort ! Ta faute si nous avons été capturés ! C’est toi qui voulais ce voyage !
L’horreur lui nouait la gorge, autrefois comme maintenant.
Cherchant à tout prix à ne plus voir le visage ensanglanté du calibop, Jagen chercha un autre centre d’intérêt. Son regard se posa sur la main-aile du Jedi.
L’index semblait délibérément tourné vers le sol.
La solution… repensa Jagen.
Les premières sirènes des speeders de police retentissaient au loin, s’accroissant à mesure que les secondes passaient et que Jagen réfléchissait. Il vit un mouvement dans une des ruelles sombres proches ; une fine ombre qui disparaissait à toute vitesse.
Bonne chance, Melena. Avertissez le Conseil, et vite. Mais ne vous faites pas prendre.
Quant à lui, il se prépara à ce qui l’attendait.
Son vrai travail allait sans doute commencer.
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Messagepar Joysstar » Jeu 03 Oct 2013 - 21:59   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Très bonne fic.

D'habitude, je n'aime pas lire les fics où les gens se mettent en scène. Vraiment.
Mais je trouve que tu fais preuve d'inventivité et tu sais bien manier les différentes situations.
Les relations sont correctes et je te félicite pour les personnages.
Rien de tel qu'une bouffée d'air frais, un cahier et un stylo à côté, un livre à portée de main, et de la musique... pour un moment de paix.
Cliquez...
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Messagepar Red Monkey » Jeu 03 Oct 2013 - 22:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Bien. Lu la dernière partie. C'est intéressant comme passage :oui: Plein de nouveautés sympas.
Du Jedi mort :love: :love:
Vivement la suite !
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Oct 2013 - 22:26   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Merci pour ta lecture ! :jap:

Joysstar a écrit:D'habitude, je n'aime pas lire les fics où les gens se mettent en scène. Vraiment.

En fait, c'est plutôt moi qui ait pris l'identité de mon personnage. :transpire:
Le personnage de Jagen était originellement une réponse à la saga du Prince Ken. Il s'agissait d'un jeune orphelin de Frésia rencontré par le Big Three au cours d'une mission visant à voler le prototype du E-Wing. En fait, ils tombaient dans un piège, et Jagen les aidait à s'échapper en volant un Juggernaut de dernière génération, le VBMF. Le tome 1 était en fait un affrontement contre Thrawn, le 2 contre l'Empereur Ressucité et son nouvel apprenti, le frère de Jagen, qu'il croyait mort. Le 3 était un affrontement contre ce frère, et le 4 voyait l'invasion des Yuuzhan Vongs.

Bon, là, c'était clairement mégalomaniaque. La République était installée sur Bespin et Jagen détruisait l'Eclipse avec un B-Wing lançant une torpille dans la conduite de tir. :transpire:

Puis le personnage a évolué, à mesure que je découvrais l'UE, pour le rattacher à quelques événements et finalement devenir uchronique. Est-ce que je m'identifie à lui ? Bonne question. J'ai eu un sujet de dissertation en français sur ce sujet l'année dernière. Je pense que quoi qu'il arrive, un auteur finit par mettre de lui-même dans ses personnages. Mais dans l'ensemble, il est quand même très différent de moi, ne serait-ce que par sa stature, ses capacités physiques, son envergure. ^^
Et il est nettement plus décoincé que moi, mais ça, c'est pas trop dur. :paf:

Joysstar a écrit:Mais je trouve que tu fais preuve d'inventivité et tu sais bien manier les différentes situations.

Merci, j'espère que la suite te plaira autant. :jap:

Joysstar a écrit:Les relations sont correctes et je te félicite pour les personnages.

J'espère que là encore ça va s'améliorer. Niveau relation - en particulier féminines -, il y a tout un chapitre qui devrait rajouter de l'épaisseur après l'arc Opah Settis.

Rev : Merci pour ta lecture !

Revan Bane a écrit:Vivement la suite !


Elle devrait arriver assez vite. J'ai élaboré l'arc Opah Settis pendant mes vacances, la majorité du travail est donc du recopiage, avec un peu de détails rajoutés. En tout cas, le synopsis me trotte dans la tête... Et ça, c'est bon signe. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 19 Oct 2013 - 11:28   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Et voici la troisième et dernière partie de ce chapitre 13...

Chapitre 13 - Partie 3

Spoiler: Afficher
Quatre heures plus tard.

Lorsqu’il poussa la porte en bois laqué de sa suite et entra dans la pièce plongée dans l’obscurité où seule la lumière diffuse de la nuit apportait une touche de clarté, Jagen accusait déjà plusieurs heures de sommeil de retard. Interrogé suite aux tristes évènements de la soirée, il était également toujours sous le choc. La mort était passée très près de lui, cette fois-ci, et il avait bien conscience du fait qu’il aurait tout à fait pu être la cible de l’assassin.
Et il y avait Pomvaliou. Il appréciait le maître Jedi, bien qu’ils ne se soient connus que trois jours auparavant, à leur arrivée sur Opah Settis. La mort du Jedi, d’une façon aussi brutale et indigne de l’être d’exception qu’il était, ne pouvait que l’attrister. Aussi ne réagit-il pas aussi vite que prévu lorsqu’il s’aperçut que quelqu’un l’attendait. Émergeant de l’obscurité, une main armée d’un blaster de combat rapproché le visait directement.
— Vous devriez être plus prudent, lança l’homme à son attention.
Jagen prit le temps de refermer la porte et de la verrouiller avant de répondre. La pièce était totalement obscure à présent.
— Si vous voulez me tuer, dites-le tout de suite, histoire qu’on en finisse. Je suis fatigué et j’ai besoin de dormir avant le matin.
— Vous semblez avoir beaucoup trop confiance en vous.
Jagen se concentra. Il savait qu’il n’avait que peu de temps, aussi essaya-t-il de se remémorer certaines astuces qu’il avait apprises.
L’homme était vraisemblablement en train de bouger pour rester hors de vision. Il émanait de lui une certaine assurance, ainsi que beaucoup de colère et d’émotions fortes ; mais elles n’étaient pas dirigées contre le colonel.
S’il a utilisé la même technique contre Pomvaliou… Cela expliquerait peut-être que le Jedi n’ait rien senti…
— Vous êtes l’assassin, risqua Jagen en s’approchant de l’armoire – où il avait dissimulé une arme de poing. Celui de Pomvaliou.
Cette fois-ci, même avec ses dons très diffus, Jagen sentit l’agacement naissant qu’éprouvait l’individu.
— Forcément, si vous en êtes à croire cela… Non, je suis là pour vous aider. Inutile d’essayer de récupérer votre C-12, Colonel, je l’ai déjà confisqué.
Quelque chose atterrit au pied de Jagen ; il s’agissait de l’arme elle-même, ses cartouches d’énergie en moins.
— Vous prenez de grandes précautions, pour un ami, remarqua le jeune corellien.
— C’est pour vous éviter de vous faire mal. Vous savez vous battre, mais j’ai grandi avec un blaster entre les mains.
Il apparut alors dans la lueur de la fenêtre, et Jagen put enfin distinguer les traits de son interlocuteur.
« Grandi » était sans doute une exagération. L’homme ne lui arrivait même pas aux épaules, et s’il semblait en bonne forme, il n’avait pas la carrure de Jagen. Mais ses traits étaient ceux d’un prédateur impitoyable, ne lâchant jamais sa proie, et sa posture et ses mouvements extrêmement minutieux indiquaient bien qu’il s’agissait d’un professionnel, un de ceux qui ne lâchaient jamais l’affaire.
— Bien, vous avez l’avantage, admit à regret le colonel. Je vous écoute.
— Je viens de la part d’un ami commun, déclara-t-il. Il a un conseil à vous faire parvenir. Fuyez.
— Si cet « ami » me connaît, pourquoi ne vient-il pas me le dire en face ?
— Écoutez-moi bien attentivement si vous voulez sauver votre shebs, s’énerva l’autre, et le dernier mot incita Jagen à obéir. La véritable cible du meurtre de ce soir, c’est vous.
— Dans ce cas, le tireur a une très mauvaise vue. Confondre un calibop avec un humain…
— Il a réussi son tir. Le Jedi pouvait vous protéger de ce qui se prépare. À présent, pour vos ennemis, vous êtes seul.
Le colonel sentit une vague de lassitude l’envahir et tira une chaise pour s’asseoir dessus. Il se sentait plus las que jamais.
— Alors, c’est à cause de moi… Voilà pourquoi le Chancelier ne voulait pas impliquer les Jedi.
— J’imagine que leurs pouvoirs représentent un danger pour vos ennemis, et, jusqu’à présent, votre seule protection.
— Vous ne comprenez pas, soupira Jagen. Le plan était conçu pour fonctionner sans l’aide des Jedi. À présent, j’ai peur que nous leur ayons donné une arme en plus dont ils peuvent se servir…
— Vous vous attendiez à cela ?
— J’ai décidé de participer à cette mission en sachant que je risquais d’y rester, avoua acerbement le colonel. C’est un piège. Un piège pour toute la Brigade Stellaire. Et à présent, tout est remis en cause.
— Dans ce cas, fuyez. Nous pouvons vous trouver un transport qui…
— Qu’est-ce qui vous fait penser que je vais m’enfuir ?
Jagen se redressa pleinement, une rage nouvelle au cœur.
— J’ai été mandaté par le Chancelier en personne pour mettre un terme au trafic d’esclaves. À présent, le meurtre de Pomvaliou est la preuve qu’Opah Settis est impliquée dans ce trafic ! Et vous voulez que j’insulte sa mémoire en tentant de protéger ma propre vie ? Que j’abandonne ces pauvres gens à un sort funeste ? Non, je suis bien trop impliqué dans toute cette affaire, à présent. Je n’ai plus que deux choix : vaincre ou mourir.
— Vous parlez avec courage, mais votre raisonnement est idiot. J’imagine que vous avez compris que les Tyrenos et les Proteras ne font qu’un ?
— Je commençais à le deviner, oui.
— Bien. Fierruj et Hagas en sont les chefs véritables. Ils manipulent les officiers des deux camps comme des pions sur un jeu de dejarik, afin d’obtenir toujours plus de pouvoir. Ils sont issus de la Brigade Stellaire, et pas de ses bas rangs. Apparemment, en apprenant votre venue, ils ont fait appel à d’autres alliés pour accélérer leurs affaires. Les Death Watch.
— Dois-je comprendre que notre ami aux cheveux bouclés est ici pour régler ses vieux comptes ?
— Il attend de savoir ce qu’il en est de Vizsla avant de se révéler.
— Transmettez-lui tous mes vœux de réussite, d’accord ? Il va en avoir besoin. Je sais ce qu’il ressent ; j’éprouve la même chose.
— J’en doute, mais cela lui fera plaisir. C’est pour vous aider qu’il m’a demandé de vous prévenir.
— Alors vous allez m’aider.
Jagen s’approcha de l’armoire et enleva la pile d’uniformes qui cachait le coffre-fort. Il appliqua sa paume contre la plaque d’identification, et un bruit de serrure indiqua l’ouverture de la porte.
— Je suis sûr que la prochaine étape du plan de la Brigade Stellaire sera mon arrestation, déclara le colonel en retirant une mallette blindée du coffre. Naturellement, j’y ai pensé avant la mission, et je suis prêt à y faire face. Ils veulent m’assassiner dans ma cellule, n’est-ce-pas ?
— C’est ce que pense notre contact.
— Celui qui a informé le SIS ?
— Non. Un ami des… Enfin, vous voyez de quoi je veux parler.
— Cet appartement a été vérifié, et j’ai de toute façon un brouilleur. Vous pouvez parler sans crainte.
— Je préfère toujours éviter de dire certains mots.
— Comme vous voulez. Donc, personne n’a contacté le SIS à sa connaissance ?
— En effet.
— C’est donc pire que ce que je craignais. Dites à notre ami que je suis reconnaissant pour son aide.
Il posa la mallette sur la table et entreprit de la déverrouiller.
— Et si vous voulez faire plus encore, ajouta-t-il une fois l’objet ouvert, j’ai ce qu’il vous faut. Vous pensez pouvoir faire entrer quelque chose à l’intérieur de mon centre de détention ?
— C’est faisable, oui.
Jagen retira une fiole de son compartiment en mousse.
— Alors, arrangez-vous pour que cela finisse dans les cuisines des détenus. Le reste devrait aller mieux. Je me suis fait implanter un émetteur à fréquence limitée sous la peau. Avec ceci – il tira un récepteur de la valise – vous devriez pouvoir me suivre à la trace. Enfin, prenez ce comlink. Il permet de joindre un vaisseau sentinelle caché dans le secteur Alpha-64 de ce système. Tenez-le informé à tout moment de la situation. Il peut joindre d’autres amis.
— Vous avez un plan ?
— En cas de danger, la flotte devait rappliquer. Le capitaine Helaw attend dans la nébuleuse des Trois Triangles avec toute sa flotte. Vous voyez, je suis bien moins irréfléchi que j’en ai l’air.
— Heureux de le constater. Vous êtes sûr que ça va aller ?
— Pour moi, oui. Assurez-vous de suivre mes consignes et tout ira pour le mieux.
— La Brigade Stellaire a peut-être prévu le coup.
— C’est possible, oui. Mais dans tous les cas, ils verront qu’arrêter un corellien est bien moins difficile que de le garder…
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Messagepar Red Monkey » Sam 19 Oct 2013 - 12:38   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 13/25]

Lu. C'est intéressant :oui:
Je m'étend pas (manque de temps, oui je sais c'est incroyable :paf: )
Mais c'est toujours très bon.
La suite ! :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 14 Nov 2013 - 10:58   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Reprise des publications régulières, avec un chapitre 14 assez long qui devrait nous occuper au moins jusqu'à mi-décembre ! ;)

Chapitre 14

Spoiler: Afficher
« La question d’une intervention est plus compliquée qu’elle n’en a l’air. Le peuple d’Opah Settis a-t-il visiblement violé les règles de la République ? Non. Il n’existe aucun règlement prohibant les conflits armés, pour la simple raison qu’ils ne seraient pas respectés. La Constitution préconise seulement une résolution pacifique des différents sous l’égide du gouvernement central. Et c’est là que vous allez pouvoir entrer en jeu. Il est de notre droit, et même de notre devoir, d’envoyer des émissaires pour calmer le jeu. Et rien n’empêche à ces… Diplomates, dirons-nous, de recueillir des informations réelles sur la situation. Une fois que la présence d’esclavagisme sera clairement établie, je serai le premier à approuver officiellement une intervention militaire pour y mettre fin. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. »

Le chancelier Kalpana au colonel Eripsa, peu avant le départ de celui-ci pour Opah Settis.

Opah Settis, le lendemain, 7h01.

Les coups brisèrent le silence pesant de la pièce. Trois sons brefs et sourds qui annonçaient le début de la journée, mais aussi le coup de théâtre auquel Jagen s’était préparé.
Il n’avait que peu dormi, tant l’appréhension le travaillait. Mais au fond de lui-même, il était prêt. Une part de lui-même ressentait la même impuissance que lors de ce terrible épisode sur Tatooine, cette terreur de ne plus savoir que faire face au danger et à la mort.
Cependant, elle n’était aujourd’hui que minoritaire. Une détermination glaciale, aussi solide que le duracier, avait empli ses veines. Une envie de vengeance, aussi. Ce ne serait pas aujourd’hui que le chutta qui avait causé la mort de Thyrs Onasi paierait ; mais au moins les esclavagistes connaîtraient-ils bientôt quelques problèmes d’approvisionnement.
Il posa sa tasse d’infusion d’havana et s’essuya les lèvres avant de se lever. Il prit une dernière inspiration une fois arrivé à côté de la porte. Trois autres coups retentirent.
De toute façon, ce n’est plus comme si j’avais le choix, à présent.
Il appuya sur le bouton d’ouverture de l’entrée.
Trois hommes en uniforme des forces de sécurité d’Opah Settis se tenaient dans le couloir, l’air visiblement tendus. Les armes qu’ils avaient en main étaient tournées vers le sol, mais on voyait à la pâleur des doigts serrés sur les crosses qu’ils étaient prêts à redresser le viseur si le besoin s’en faisait sentir.
— Bonjour, messieurs, lança-t-il d’une voix grave. Que puis-je pour vous ?
— Vous êtes Jagen Tarsus Eripsa ? demanda celui qui semblait être le chef, car il avait un badge accroché à la poitrine en plus de l’équipement standard.
— Oui.
— Vous êtes en état d’arrestation dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du Jedi Pomvaliou, dit-il d’un trait en tremblant. Veuillez lever les mains et nous suivre sans opposer de résistance.
— Puis-je prendre ma veste malgré tout ? Je n’aimerais pas prendre froid.
L’homme resta bouche bée pendant quelques secondes ; à aucun moment, dans le briefing de mission, il n’avait été question d’une telle situation.
— Permettez-moi d’insister.
— Très bien, allez-y, dit-il enfin. Mais pas d’entourloupes. On vous tient à l’œil !
— Encore faudrait-il que vous en ayez de valide, répondit sans réfléchir le colonel en enfilant le manteau blanc.
Il réalisa qu’il aurait mieux fait de se taire, mais il était trop tard, à présent. Et tant qu’à aggraver son cas, autant y aller franchement. Il ne servait à rien de faire un pas dans le vide si on pouvait y sauter à pieds joints.
— Je vous demande pardon ? dit le chef avec un rictus désagréable.
— Eh, que voulez-vous ? Le Jedi se fait abattre d’en haut, d’une balle dans la tête, et vous accusez quelqu’un qui se trouvait en bas, à côté de lui. Je sais bien que je suis grand, mais bon, admettez que le bec gêne quand on veut descendre un calibop d’en-dessous… Alors, permettez-moi de douter de vos qualités d’enquêteur, pour peu que vous en ayez.
L’autre était stupéfait.
— Pour qui vous prenez-vous ?
Jagen parut réfléchir quelques instants.
— Pour le colonel Eripsa, officier de la Flotte, diplomate missionné par le Chancelier, fils d’un sénateur et héritier d’une des premières corporations d’énergie de la Galaxie, finit-il par répondre. Il y a pire, vous ne trouvez pas ?
— Embarquez-moi ce clown, ordonna le chef à ses subalternes. On verra s’il rigolera toujours autant après l’interrogatoire.
— Je suppose que je n’ai pas le droit d’appeler mon avocat ?
— Bien vu, pour une fois.
— Je m’en doutais. Savez-vous seulement ce qu’est un avocat, ici, ou le dernier qui est venu a-t-il baissé les bras devant votre sauvagerie ? Le pauvre, je le plains !
— Faites-moi taire ce guignol !
Un des policiers sortit un mouchoir et l’utilisa pour bâillonner le colonel. Le chef, visiblement soulagé, le fit entrer dans l’ascenseur. Personne ne prononça le moindre mot pendant la descente, qui de toute façon était bien trop rapide pour que l’on puisse y tenir la moindre conversation.
À l’extérieur, un comité d’accueil assez nombreux attendait sur le pied du perron de l’hôtel. Les speeders blindés aux couleurs de la sécurité locale – un jaune et noir qui les faisait ressembler à d’immenses haiquos de Citavian VII, en moins élégant – étaient présents par dizaine. Un déploiement de force bien supérieur à ce qui était nécessaire pour arrêter un simple homme, fût-il membre des Forces Armées de la République.
On le fit monter sans ménagement dans un speeder à l’écart, un peu plus grand que les autres et entièrement noir. Ses gardes du corps le suivirent à l’intérieur. Quelqu’un s’y trouvait déjà et fit signe à ses vigiles de retirer le morceau de tissu qui lui entravait la bouche.
— Jolie démonstration, Ambassadeur Fierruj, dit Jagen après avoir avalé sa salive. Mais, vous savez, quand on dit que je peux détruire une ville d’un geste… C’est quand je suis aux commandes de mon destroyer. Vous avez l’air plutôt crédule, pour un barbouze…
— Finement observé, Colonel, répondit l’autre avec un sourire qui se voulait bienveillant. Mes hommes ne vous ont pas trop brusqué ?
— Mais c’est lui qui… commença l’autre avant de s’interrompre en voyant la main de l’ambassadeur se lever.
— Cela suffit, Sergent, dit patiemment Fierruj. Apprenez à rester à votre place.
— Vos hommes ont besoin d’être tenus en laisse, lança Jagen en riant. Ou est-ce parce qu’ils ont pris exemple sur leurs maîtres ? Une bande de chauve-faucons s’entredéchirant pour une part de butin… Pas étonnant que tout aille à vau-l’eau ici. Des pirates se lançant dans la gestion planétaire… On aura tout vu.
Fierruj laissa échapper un soupire sonore.
— Ah, vous voyez ? fit le sergent en montrant Jagen.
— Laissez-nous seuls et dites au chauffeur de nous emmener au Q.G. par la voie la plus courte.
Le ton de l’ambassadeur était sans équivoque, et l’officier de police préféra ne pas insister davantage. Il sortit, accompagné de son équipe. Quelques instants plus tard, des vibrations se firent sentir tandis que la carlingue s’élevait progressivement.
— Eh bien, je n’aurais jamais cru que ces machins-là voleraient, dit le colonel. Félicitations. Je suppose que vous les avez volés, bien sûr ?
— Des engins comme celui-ci s’achètent, et très cher.
— Ainsi, vous savez ce qu’est un achat ? Décidément, vous me surprendrez toujours !
— Cessez vos enfantillages. Tout de suite.
— Et pourquoi donc vous ferais-je ce plaisir ? Je ne suis pas stupide, Fierruj. Je sais parfaitement que vous voulez me descendre au plus vite.
— Voyons, nous sommes entre gens civilisés, Colonel. Je ne veux pas vous descendre, je veux vous faire descendre.
— Bien entendu. Comme ça, vous vous sentirez innocent ?
— C’est l’objectif, oui. Et votre Chancelier aura beau accuser Opah Settis, il ne pourra rien prouver.
— Dois-je vous féliciter ?
— Vous pourriez au moins reconnaître notre sens tactique.
Jagen renifla avec dédain.
— La tactique, Fierruj, c’est ce qui consiste à parvenir à ses fins avec le moins de pertes possibles. Ce n’est pas ce vers quoi vous vous dirigez. Il n’y a aucune version de l’histoire où vous gagnerez ; que je meurs ou que je vive n’a aucune importance pour la suite. La République est bien trop imposante pour votre misérable Brigade Stellaire et ses poubelles rafistolées ne sont pas de tailles contre mes vaisseaux.
Ce fut au tour de l’ambassadeur de sourire. Il tira une pipe en métal ouvragé et l’alluma après l’avoir remplie d’un tabac odorant. L’odeur de fumée fit suffoquer Jagen.
— Vous voulez parler des vaisseaux que vous avez cachés dans la nébuleuse des Trois Triangles ? Oui, inutile de paraître surpris, Colonel, nous savons. Eh bien, qu’ils viennent.
— Vous ne mesurez pas ce qui vous attend. Le blocus vous empêchera définitivement d’écouler vos esclaves.
— Je sais.
Il tira une bouffée et la recracha au visage de Jagen.
— Il se trouve que c’est exactement ce que je souhaite. Vous utiliser ainsi n’était qu’un bonus dans l’affaire… Après tout, oui, vous êtes capital. Dans un sens, c’est à cause de vous que la Brigade s’est formée. Vous voulez que je vous raconte ?
Jagen hésita. Fierruj devait savoir que le sujet lui tenait à cœur, mais se laisser entraîner, maintenant, dans un rappel d’un moment difficile et en même temps si marquant risquait de le détourner de sa mission…
Néanmoins, cela ne pouvait pas lui porter préjudice sur le moment. Et s’il survivait, cela lui permettrait d’avancer sur les deux fronts ; d’une part, la traque des dirigeants de la Brigade Stellaire.
De l’autre, la vengeance de Thyrs Onasi.
— Allez-y, je vous écoute.
— Bien. Nous étions à l’époque jeunes, insouciants…
Il rit un bref coup.
— Nous étions des pirates, aussi. Sous le commandement du capitaine Valkyn. Vous ne pouvez pas imaginer ce que c’est, bien sûr ; pas de règles, pas de limites, juste du pur plaisir…
— La sauvagerie et l’anarchie, en somme, dit acerbement Jagen.
— Oh, mais nous étions bons, aussi ! Suffisamment pour reverser une petite partie du butin aux planètes oppressées par les corporations. Vous pensez que ce que nous faisons dans la Bordure, que ce qui est fait ici, sur Opah Settis, est pire que ce qui se produit sous mandat républicain ? Vous auriez dû sortir de vos bureaux et affronter le terrain. Par bien des côtés, les cartels commerciaux sont pires que nous.
— Ne changez pas de sujet.
— Ah, l’aveuglement républicain… Valkyn aimait en tirer profit. Mais il avait un autre défaut : il était très susceptible. C’était une des meilleurs gâchettes de la Galaxie, alors, bien sûr, il provoquait en duel tous ceux qui l’indisposaient… Mais une fois, il a trouvé plus fort que lui. Son meurtrier est devenu de droit le propriétaire de notre vaisseau, le Blood Angel.
Jagen sentit son sang bouillir en entendant ce nom. Et comme toujours dans ce cas, la rage n’était pas loin.
— Trenik Fehn.
— Oui. Avec lui, c’était tout à fait autre chose. En tant que weequay, Fehn avait autant de scrupules qu’un gestionnaire néimoïdien, et il ajoutait à cela une intelligence peu commune pour quelqu’un de son espèce. Il a commencé par réorganiser totalement notre équipage en nous attribuant à chacun des rôles précis. Il avait de l’ambition, beaucoup d’ambition. Il pensait qu’on pourrait très vite supplanter le Cartel des Hutts en nous servant des mêmes armes qu’eux. C’est pour cela qu’il nous a initiés à l’esclavage. Et quel succès ! Les profits étaient sans risques, les bénéfices conséquents… Bien entendu, nous commercions avec les Hutts. C’était nécessaire pour les premiers temps, et aussi pour attiser les dissensions entre eux.
— C’est comme ça que je me suis trouvé pris dans les mailles du filet.
— Gardulla nous a toujours appréciés, notamment parce que nous damions le pion à son concurrent, Jabba. Ce jour-là, c’est Trenik qui est allé faire les achats, au lieu d’Hagas et moi, parce que nous devions rencontrer un nouvel allié, l’Informateur, Isak Corta.
— Dois-je supposer qu’il s’agit de la personne à l’origine de vos attaques ?
— Inutile de chercher à le tuer, Eripsa, dit immédiatement l’ambassadeur. Nous ne l’avons jamais vu ; il avait un droïde pour le représenter. Nous étions huit à être présents, et lui qui nous offrait des informations stratégiques comme des bagatelles. Toutes vérifiables, toutes justes ; des convois de marchandises, des localisations d’entrepôts… La Galaxie était entre nos mains. Puis nous avons appris la destruction du Blood Angel.
— Sans blague.
— Vous ignorez qui nous a attaqués, n’est-ce pas ?
— Je vous écoute.
— Je n’ai aucun nom à vous donner. La personne à l’origine de l’attaque n’avait de comptes à régler qu’avec Fehn lui-même.
Jagen serra les dents. Si proche de la vérité… Et elle m’échappe une nouvelle fois.
Raison de plus pour gagner. Il
faut que Kalpana me laisse consulter les dossiers.
— Nous étions comme perdus, sans foyer… Mais Corta nous a permis de nous relever. Et nous voici, six ans plus tard, la Galaxie prête à basculer dans un chaos dont nous tirerons profit.
— Pirate et mégalomane en même temps. Joli mélange. Toutefois, vous occultez un peu trop vite la République et son armée.
— Erreur, mon cher ami ! Elle joue un rôle essentiel. Comment pensez-vous que vos amis réagiront à votre meurtre ?
Le colonel eut un sourire navré.
— Je ne sais pas, et je ne risque pas de savoir, vu qu’il n’aura pas lieu.
— C’est vous qui manifestez trop de confiance… Eh bien, je vais vous l’apprendre. Ils seront furieux et accuseront Opah Settis, avant d’attaquer. Au nom de la liberté de décision, et en protestation contre cette opération indigne, nous répliquerons… Et ils seront obligés de nous détruire. Comment pensez-vous que la Bordure réagira en voyant cela ? Comment Kalpana pourra-t-il justifier une opération pareille sans aucune preuve ?
Jagen sentit son sang se glacer dans ses veines. Le plan était tordu, incroyablement dérangé, impliquait des pertes pour chaque camp… Mais il pouvait marcher, et plonger la Galaxie dans le chaos.
— Vous déclencheriez une guerre totale pour des miettes de pouvoir ? demanda-t-il d’une voix peu assurée, pâlissant de seconde en seconde.
— Je n’hésiterais pas un seul instant, conclut Fierruj avec un sourire sinistre.
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Messagepar Red Monkey » Jeu 14 Nov 2013 - 11:45   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Petit passage très ssympa que tu nous offre la. :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 21 Nov 2013 - 9:29   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Merci. :jap:

Je vais essayer de tenir le rythme à présent, une partie tous les jeudi...
Celle d'aujourd'hui est plutôt introspective, j'espère que ça vous plaira. :)

Chapitre 14 - Partie 2

Spoiler: Afficher
Le même jour, 20h35.

La porte de la prison se referma dans un bruit sourd au moment même où Jagen heurta le sol.
Il resta étendu quelques secondes sans bouger. Tout dans son corps lui faisait mal, de la tête aux pieds. Il avait été régulièrement malmené tout au long de la journée, mais ce n’était pas de la torture, fort heureusement.
Enfin, pas encore.
Il regarda autour de lui. Sa cellule ressemblait à un de ces endroits qu’on décrivait dans les contes pour enfant, avec ses grosses pierres sombres et sa moisissure s’étirant le long des parois ; elle était faiblement éclairée, et quelques anfractuosités dans les murs suggéraient la présence de rongeurs ou, pire, de gros insectes. Une couchette était placée dans un coin avec une petite table sur le côté, le tout semblant particulièrement peu solide. Jagen se redressa et se traîna avec difficulté jusqu’au lit. Il vit tout de suite qu’il allait avoir du mal à dormir ; la planche lui arrivait aux mollets, et il était particulièrement inconfortable de laisser les jambes pendre au-delà.
J’imagine que c’est fait exprès, songea-t-il avec amertume.
Il ferma les yeux, cherchant tout le repos qu’il pourrait prendre d’ici à l’aube, car il savait qu’il en aurait besoin. Mais le sommeil ne vint pas ; il était assailli au contraire par des pensées oppressantes, des souvenirs qu’il aurait préféré occulter…
Il se trouvait à présent dans le désert. Sous ses pieds, le sable crissait et s’enfonçait, et chaque pas devenait un peu plus difficile. Il se retourna un instant pour voir où ils étaient ; au loin, derrière eux, l’épave du speeder fumait encore.
— Nous aurions dû rester là-bas, murmura Kenth d’une voix sifflante.
— Impossible, répondit catégoriquement Jagen. Cela risquerait d’attirer les Hommes des Sables… Ou pire. De toute façon, nous sommes presque à l’endroit indiqué.
— Cela fait trois heures que tu répètes la même chose.
— Le temps et les distances, dans le désert… Ce n’est pas la même chose que sur Telos.
— Tu penses que nous en approchons vraiment ? De la grotte ?
— Bien entendu.
Il sortit son datapad de la sacoche où il l’avait rangé, à l’abri du soleil. L’appareil affichait encore l’antique fichier retrouvé par Jagen dans la bibliothèque de Telos, le journal de Carth Onasi… Et le récit de la quête de la Forge Stellaire.
Ils avaient décidé de commencer par Tatooine, car il s’agissait du point le plus facile d’accès pour eux deux, un bon emplacement de départ… Un endroit où ils pourraient voir si leur expédition avait encore une raison d’être…
Soudain, il la vit. Bouche béante dans l’immensité jaune du désert, la grotte rocheuse s’ouvrait à la verticale dans une paroi ocre recouverte par endroits de sable. Même de loin, elle était impressionnante, et Jagen n’aurait pas été surpris que des prédateurs y habitent encore.
Si seulement leur speeder n’avait pas lâché… Ils étaient à quelques kilomètres d’Anachore, une vingtaine tout au plus, mais vingt kilomètres dans le désert étaient bien plus difficiles à parcourir que vingt kilomètres sur une planète tempérée. Ils avaient des réserves d’eau, mais…
Un grognement le détourna de ses pensées. Il fit volte-face immédiatement, juste à temps pour voir Kenth s’effondrer sur le sol brûlant, mais trop tard pour se protéger de la matraque paralysante qui s’abattit sur son crâne.
Avant de sombrer dans l’inconscience, Jagen n’eût que le temps de voir que leurs agresseurs venaient d’en-dessous… Visiblement, le cuir des Gamorréens suffisait à les protéger de la chaleur du sable…

Le jeune homme laissa échapper un soupir. Sept ans plus tard, la douleur qu’il avait ressentie à ce moment-là restait vive… Il lui semblait avoir encore les nerfs à vif.
Jagen écarquilla les yeux. La clarté éblouissante du désert avait été remplacée par le crépuscule d’un sombre cachot aux parois de sable solidifié. Une lourde porte en duracier barrait l’entrée. Assis sur ce qui semblait être un lit, Kenth le regardait, avec un soupçon de peur dans les yeux.
— On fait quoi, maintenant ?

À cet instant, la porte s’ouvrit et un garde vint apporter un plateau-repas. Voyant que Jagen ne réagissait pas, il le posa à terre et retourna vers son collègue qui l’attendait dans le couloir. Le fumet dégagé par le repas n’était pas fameux, mais il éveilla malgré tout l’appétit du colonel, qui n’avait pas mangé depuis le matin. Toutefois, il décida de ne pas y toucher, même si lui pouvait avaler cela sans risque. Peut-être avait-on glissé du poison dans la sauce.
Ils étaient à présent dans la salle du trône de Gardulla la Hutt, la matriarche d’Anachore. La « cour » de la criminelle, accompagnée de ses laquais, leur lançait des jurons et des quolibets. Du coin de l’œil, Jagen aperçut le marchant de speeders d’Anachore… Tout s’expliquait, le traître les avait vendus…
Il vit le weequay s’avancer devant Gardulla et s’approcher d’eux, une lueur d’avidité dans les yeux. Il tendit la main en direction du visage du jeune homme et écarta les lèvres du bout des doigts pour examiner l’état des dents, comme on ferait pour un animal. Satisfait, il lui donna deux tapes sur la joue ; des relents d’alcool frelaté et de sueur ancienne parvinrent aux narines de Jagen. Il avait envie de vomir.
— Je les veux, dit simplement le weequay.
L’esprit de Jagen fit un nouveau bond de quelques heures dans le temps.
Ils étaient à nouveau seuls, dans la soute du vaisseau, seuls dans l’obscurité, enchaînés à la coque de duracier. Kenth ne disait rien, Jagen non plus. L’odeur de mort qui régnait dans les lieux était bien trop présente, et pesait sur leurs esprits.
Soudain, la porte s’ouvrit, et un homme portant une tenue de navigateur spatial entra. Il s’approcha sans un mot et déverrouilla les liens de Kenth, puis ceux de Jagen, qui reconnut avec stupéfaction Thyrs Onasi.
— Il faut y aller, dit-il simplement. J’ai amarré mon vai…
Il n’eut pas le temps de finir ; tout autour d’eux, les parois tremblaient, et ils furent eux-mêmes ébranlés. On attaquait le transport des pirates.
— Par ici, vite !
La fuite dans la précipitation. La peur qu’ils ressentaient en voyant les pirates s’éveiller, paniqués. Trenik Fehn tentant de garder la situation en main, s’apercevant de leur fuite, qui les poursuivait, furieux. La fusillade à quelques mètres du sas. La porte anti-explosion qui se referme, trop lentement. Le dernier tir qui passe et frappe Thyrs à la poitrine. Le râle d’Onasi, le cri de son frère, et la fuite en traînant le corps inanimé jusqu’au vaisseau qui l’avait amené.
Jagen se précipita vers les commandes et détacha l’appareil du
Blood Angel. Les chasseurs ennemis fonçaient vers eux et mitraillaient sans répit le transport pirate. La fuite s’annonçait difficile… Jagen n’eût que le temps d’apercevoir les couleurs républicaines sur le croiseur d’assaut avant de plonger dans l’hyperespace.
Jagen s’était dessanglé des commandes et était allé vers l’arrière pour porter assistance.
Mais il était arrivé trop tard.
Kenth sanglotait sur le cadavre de son frère.

Il ouvrit les yeux, haletant.
Les évènements étaient aussi vifs dans sa mémoire que s’ils s’étaient déroulés la veille. La douleur était aussi présente qu’à l’époque, mais elle était moins physique que morale, aujourd’hui.
Aurais-je pu éviter qu’un tel drame survienne ? se demanda-t-il, le regard fixé sur le plafond. Oui, sans doute. Si je n’avais pas été stupide… La chance n’a pas été toujours avec moi, et Thyrs en a payé le prix.
Est-ce un avertissement de la part de mon inconscient ? Aujourd’hui aussi, je suis enfermé, aux mains d’esclavagistes, et je n’ai pas envie que quelqu’un d’autre meure pour moi.
Il y a sept ans… Après l’enterrement, j’aurais donné n’importe quoi pour mourir comme Thyrs, en accomplissant une action glorieuse…
Mais maintenant ? Si je devais mourir demain, ou pendant une autre mission, est-ce que je le regretterais outre-mesure ?

Un visage, d’une beauté infinie selon lui, s’imposa dans son esprit.
Celui de Vanya.
Oui.
Mais je survivrai.

Armé de cette conviction, il sombra dans le sommeil, et ne se réveilla pas avant l’aube, malgré les cris qui commencèrent à troubler la quiétude sinistre de la prison.
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Messagepar Red Monkey » Jeu 21 Nov 2013 - 13:09   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Passage très ssympa.
Évolution très intéressante des evenements.
Flash.back qui s'impose comme ca, et quel flash back !.
Excellent vivment jeudi prochain.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 21 Nov 2013 - 13:23   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Content que cela t'ait plu. :jap:

Le prochain chapitre devrait te plaire davantage, d'ailleurs, tu l'as influencé sans le savoir. :D
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Messagepar Red Monkey » Jeu 21 Nov 2013 - 18:43   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Jagen Eripsa a écrit:Le prochain chapitre devrait te plaire davantage, d'ailleurs, tu l'as influencé sans le savoir. :D


Ouais, j'suis trop fort :lol: :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 28 Nov 2013 - 21:47   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Pas de récit aujourd'hui, j'ai été un peu trop pris par mes révisions ces derniers jours, mais il sera peut-être achevé demain ou samedi. :wink:
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Messagepar Yorkman » Ven 29 Nov 2013 - 14:50   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Concours blanc ? :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 29 Nov 2013 - 17:45   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Non, DS d'Histoire Antique, avec le IVème siècle grec à connaître par coeur. :transpire:
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Messagepar Yorkman » Ven 29 Nov 2013 - 18:28   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

Curieux moi c'était l'aristocratie grecque entre les -X et -VIe siècles :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 05 Déc 2013 - 18:23   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral [Ch 14/25]

La suite, tout de suite !

Chapitre 14 - Partie 3

Spoiler: Afficher
Jagen hurla.
Il hurla comme il ne l’avait encore jamais fait, de toutes ses forces.
Il hurla jusqu’à ce qu’on arrive dans sa cellule.
Le silence ne revint pas pour autant, au contraire ; les gémissements des autres prisonniers restaient assourdissants.
La personne qui entra portait une blouse blanche qui lui donnait un léger air de savant fou, complété par ses cheveux en bataille, mal coiffés, comme s’il venait d’être tiré du lit. Ses yeux paraissaient voilés, son pantalon était froissé et il semblait être en train de retenir un formidable bâillement.
— Sans doute encore un autre cas, dit l’homme à voix autre – probablement à un garde qui l’accompagnait. Laissez-moi examiner ça.
— Je ne dois pas… répondit l’autre d’une voix peu assurée.
— Très bien, si vous voulez que ce virus se répande dans toute la prison et finisse par envahir la ville, c’est votre problème. Je suis vacciné.
L’homme à l’extérieur émit ce qui ressemblait à un grognement fatigué et repoussa la porte, qui se verrouilla dans un grincement métallique sinistre.
Le médecin se pencha sur Jagen, qui continuait de se tenir l’estomac, et posa une main sur son front.
— Ni fièvre, ni vomissements… Vous auriez pu faire des efforts, marmonna-t-il.
— C’est vous ? demanda le colonel en arrêtant tout à fait de bouger. Le…
— Taisez-vous ! murmura furieusement l’autre.
Il prit quelque chose dans sa ceinture et le fourra dans la bouche de Jagen, qui reconnut au goût (ou plutôt à l’absence de goût) une capsule nutritive. Il sentit immédiatement sa faim s’apaiser.
— Merci, chuchota-t-il.
— Je me demande pourquoi je fais ça, dit l’autre à voix basse. La dysenterie… Et pourquoi pas la peste ou le choléra, tant que vous y êtes ?
— Ce n’est pas…
— Si, c’est votre faute, et vous le savez très bien. Ce sont des maladies qui ont été éradiquées il y a des siècles, et vous les balancez comme ça dans une prison… Pauvre fou ! J’espère qu’ils survivront.
— Des prisonniers politiques ?
— Pour la plupart, oui. Bon sang…
Il retourna vers la porte et fit une série de petites frappes. Le garde ouvrit, l’arme au poing.
— Oui, Doc ?
— Celui-ci est mal en point, il faut que nous l’examinions d’urgence. Aidez-moi à le conduire à l’ambulance.
— Je suis désolé, Doc, mais il me faut une autorisation venant des autorités…
— Je me fiche des autorisations ! Ce type-là va mourir très vite si je n’interviens pas ! Vous ne voudriez pas expliquer au Commandeur Hagas qu’il ne peut plus interroger le prisonnier, n’est-ce pas ?
— Je ne peux pas vous laisser l’emmener seul.
— Très bien, venez avec nous.
Le garde ne trouva rien à y redire et entra dans la cellule. Il prit les jambes de Jagen, tandis que le médecin se chargeait de la tête, et ils emmenèrent tous deux le colonel – qui commençait à avoir réellement la nausée à force d’être conduit sans la moindre délicatesse – vers l’ambulance qui attendait à l’entrée de la prison, où il fut étendu sans management.
— Vous n’êtes pas très délicat, Doc, remarqua le garde.
— Il le mérite, répondit l’autre en fulminant.
— C’est sûr qu’un prisonnier….
En son for intérieur, Jagen sentait que sa condition n’était pas ce qui énervait le brave médecin.
Et qu’aurais-je donc pu faire, sinon ? Faire sauter la prison ? Au moins, là, ils ont une chance de s’en sortir.
Les deux hommes montèrent à l’avant du speeder, qui s’éleva dans les secondes qui suivirent. Le docteur avait visiblement un planning horaire très serré.
— Alors, Doc, qu’est-ce qu’il a ? demanda le garde (le cockpit étant directement ouvert sur le reste de l’habitacle par un volet ouvert, Jagen les entendait sans tendre l’oreille).
— Comme les autres, la dysenterie. Vous ne risquez rien, ne vous inquiétez pas.
— Tant mieux… Mais alors, pourquoi criait-il ?
— Je l’ignore…, répondit le médecin d’une voix qui transpirait la concentration.
— Dans ce cas, pourquoi l’évacue-t-on ?
— Vous posez trop de questions, mon vieux.
Et, sans crier gare, il fit un mouvement rapide en direction de la cuisse de l’homme, qui eut à peine le temps d’ouvrir la bouche sous l’effet de surprise, avant de s’effondrer.
— Ainsi, c’est ce que ça fait… murmura le médecin en contemplant la seringue qu’il avait en main.
— Vous l’avez tué ? demanda Jagen, qui s’extrayait à présent de la civière sur laquelle il reposait jusque lors.
— Vous me prenez pour un barbare dans votre genre ? Il fera juste un sommeil de quelques heures.
Sans répliquer quoi que ce soit – Après tout, il devait bien cela au docteur qui lui avait sauvé la vie plusieurs fois ces dernières heures –, il attrapa le garde et le traîna à l’arrière de l’ambulance avant de prendre sa place dans le cockpit.
— Alors ? demanda-t-il une fois installé. Quel est le plan ?
— Déjà, ne pas nous faire prendre. Ensuite… Eh bien, je suppose qu’il faut qu’on rejoigne les Rebelles.
— Vous supposez ? Vous n’en êtes pas sûr ?
— Je… Eh bien, disons que je pense que mes intermédiaires travaillent pour eux. Les Fils et Filles de la Liberté, c’est le nom qu’ils se donnent.
— Et les Rebelles ? Est-ce que vous avez confiance en eux ?
— Ils ne sont pas pires que les Proteras ou les Tyrenos, mais en même temps, ce n’est pas bien dur. Il paraît que leur Commandant est un homme bien qui veut la paix, mais je n’en sais pas plus.
— Parfait, soupira Jagen. Encore une plongée en eaux troubles…
— Si vous n’êtes pas content, je peux encore vous ramener dans votre cellule.
— Non merci. D’ailleurs, je suppose que cela vous arrange aussi, de quitter la prison, vu l’odeur qui va y régner dans quelques heures…
— Ça vous fait rire ?
— Non, désolé, répondit le colonel d’un air penaud, prenant conscience de la portée de ses paroles.
— J’espère bien.
Jagen profita du silence qui s’installait pour jeter un coup d’œil autour d’eux. L’airspeeder semblait venir d’une sorte d’éperon rocheux bardé d’antennes, qui dominait un des flancs de la gigantesque vallée d’Opah Settis. Au loin, sur leur gauche, un ensemble flou de tours indiquait ce qui était sûrement le District Central. Partout en-dessous d’eux, d’immenses champs de ruines jonchaient une plaine rocheuse.
— Quel carnage…
Le médecin ne regarda même pas.
— La guerre est un fléau sans fin, finit-il par dire. Moi, je ne me souviens que de ça… J’ai appris sur le tas, en tentant de survivre et de sauver les autres. Je n’y suis pas toujours parvenu.
— Docteur…
— Non, ne dites rien. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Mais jusqu’à présent, j’ai réussi à m’en sortir. Maintenant…
Il soupira.
— Pourquoi a-t-il fallu que je m’entiche de la première mercenaire venue ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas tombé sur une fille de ma planète ou du Noyau pas trop intrépide, qui m’aurait permis de mener une vie tranquille ?
— Je sais ce que vous ressentez, dit Jagen en levant les yeux au ciel.
— Peut-être bien, en effet.
Ils approchaient à présent d’une zone relativement épargnée par les bombardements, ou qui du moins semblait l’être.
— À chaque fois qu’une zone est détruite, ils rebâtissent ailleurs, expliqua l’opah settien au colonel. Où est la logique, je l’ignore… C’est une zone Tyrenos, ici. Mais ça n’a plus d’importance, à présent, bien sûr.
Effectivement, l’endroit avait tout l’air d’un avant-poste de la forteresse dont ils s’échappaient. Une voix dure retentit soudainement dans l’habitacle.
Ambulance UI-654, vous n’êtes pas sur nos registres. Déclinez vos buts et identités.
Le médecin échangea un regard avec Jagen et enclencha le transpondeur.
— Ici le docteur Gilamar, Mij, du complexe carcéral Tyrenos, accompagné du garde Stavior Kol, en charge du patient Eripsa, Jagen Tarsus. Nous sommes en route pour l’hôpital du District Central.
Ambulance UI-654, le transfert de ce patient n’a pas été autorisé. Arrêtez immédiatement vos réacteurs, nous allons vous arraisonner.
Le colonel échangea un regard avec Gilamar, qui étrangement ne paniquait pas ; il semblait avoir prévu ce cas de figure.
— Je n’ai pas rempli les papiers parce que je n’ai pas le temps, répondit-il au surveillant. Vous savez, ce type est en train de se vider, et Hagas a prévu de l’interroger demain… Vous voulez lui annoncer qu’il parlera à un cadavre ?
Ambulance UI-654, stoppez-vous immédiatement ou nous ouvrirons le feu.
— La peste soit de ces foutus cyborgs ! jura Gilamar en fermant le transpondeur. On va avoir de la compagnie !
Le contrôleur, qu’il soit cyborg ou pas, était dans tous les cas des plus efficaces, car un détachement d’airspeeders de combat était déjà en train de décoller pour se lancer à leur poursuite.
— Si seulement nous étions dans les rues de Coruscant, nous pourrions les semer sans problème… marmonna le colonel. Gardez les commandes, je m’occupe des armes.
— Quelles armes ? Nous sommes dans une ambulance, vous vous souvenez ?
Jagen se pinça les lèvres. Il n’avait pas prévu ce genre de cas.
— Le blaster de votre ami, finit-il par dire. Ça pourrait les retarder.
— Oui, si on le jette dans leurs réacteurs ! Un blaster contre un escadron ? Vous vous prenez pour un Jedi ?
La question appelait une réponse de plusieurs minutes ou un silence profond, et le jeune homme choisit la seconde option.
Viser un airspeeder en vitesse de croisière depuis un autre véhicule en mouvement avec un simple blaster était, comme devait le découvrir Jagen, bien plus dur que depuis le sol. Il ne lui fallut que quelques secondes pour s’en rendre compte.
— Bien, on va essayer une autre méthode, dit-il en accrochant l’arme à sa ceinture. Vous êtes bon en slalom ?
— Moi ?
— Très bien, mettez le cap vers le District Central et passez-moi les commandes, je vais la jouer à la corellienne.
Pas rassuré le moins du monde, Gilamar fit bifurquer l’ambulance et laissa sa place à Jagen. Le contact du volant, la sensation de la pédale d’accélération sous le pied rendirent au jeune colonel la totalité de ses moyens. Il était dans son élément.
Les tours du District Central se rapprochaient vite à présent, mais leurs poursuivants les rattrapaient malgré cela ; il s’agissait après tout d’engins de guerre, équipés pour l’interception, et Jagen n’avait qu’une frêle ambulance à leur opposer. Pourtant, il se sentait si bien, enivré par l’idée de la liberté et du combat à venir, qu’il se serait senti capable d’attaquer une escadrille de destroyers avec un simple croiseur gazier.
Gilamar, qui observait leurs adversaires, pâlissait de seconde en seconde.
— On dirait qu’ils… Mais… Attention !
Les premiers tirs surgirent, faisant monter d’un cran la tension. Ce n’étaient pas des salves mortelles ; leur seul but était de ralentir l’ambulance. Avec une pointe de satisfaction, Jagen comprit qu’il avait vu juste ; Hagas – ou Fierruj, voire les deux – souhaitaient encore l’interroger, et ils ne voulaient pas sa mort dans l’instant.
Pour après, c’était une autre affaire…
En un instant, ils arrivèrent dans le District. Étant donné qu’il s’agissait d’une des rares zones protégées d’Opah Settis, les constructions qu’on y trouvait étaient hautes et extrêmement proches les unes des autres. Leurs revêtements de métal poli et de pierre travaillée rendaient le repérage très difficile.
N’importe qui d’autre y réfléchirait à deux fois avant de s’engager là-dedans…
Mais il ne se sentait pas comme n’importe qui. Il savait que c’était là sa seule chance de liberté, et que la capture lui vaudrait la mort. Avait-il le choix ?
Il plongea dans les défilés de la cité.
Malgré l’isolation poussée de l’habitacle, il entendit les cris des passants en-dessous, effrayés par l’arrivée à toute vitesse d’une dizaine d’engins volants – les landspeeders étant plutôt de mise ici.
Jagen fit ralentir son appareil et s’engagea dans une rue annexe, en fondant vers le sol. Ayant reconnu les appareils ennemis – des R-63 d’Incom, plus adaptés aux grands espaces qu’aux endroits sinueux –, il savait comment leur échapper au mieux.
C’est comme à l’entraînement. Utiliser l’environnement pour décupler ses chances. Jouer sur le terrain qu’on choisit et non celui qu’on nous impose.
Sauf qu’il ne s’agit plus ni d’un jeu ni d’un entraînement.

La ruelle se resserrait, à présent, et il n’y avait plus qu’un mètre de chaque côté du speeder. Mais s’il pouvait passer…
Oui ! Il déboucha sur une autre avenue transversale et reprit sa course effrénée vers le Nord. Les airspeeders de combat n’apparaissaient plus sur les écrans ; ils avaient rebroussé chemin, ou mieux encore, s’étaient écrasés.
Se permettant un soupir, Jagen relâcha pendant une seconde les commandes de l’appareil, puis les rattrapa aussitôt. Malgré les apparences, ils n’étaient pas encore tirés d’affaire.
— Vous allez bien, Doc ? demanda-t-il en voyant le teint livide du praticien assis à côté de lui.
— Ne refaites plus jamais ça… répondit-il en serrant les dents. Cap au Nord.
Un sourire aux lèvres, le jeune colonel obéit et profita pendant quelques instants de son euphorie. Il était libre, et il le resterait pour l’heure !
Et cela, quoi que Fierruj essaie de faire… Lui et Hagas feraient mieux de prendre la fuite, à présent.
Puis la réalité revint à grands pas. Peut-être voulaient-ils que je m’échappe… Leurs plans sont si tordus qu’ils pourraient bien m’avoir manipulé de bout en bout.
Bah. Je m’en occuperai plus tard. Pour l’heure, il est temps de rencontrer les Rebelles…

Ils s’éloignèrent assez vite du District Central, volant à ras du sol pour éviter d’attirer encore plus l’attention. Il ne faisait aucun doute que les Tyrenos les pourchassaient toujours et avaient transmis leur signalement, mais il restait un faible espoir que la coopération avec les Proteras ne soit pas encore parfaite et que les informations circulent plus lentement qu’elles ne devraient…
— Là, indiqua Gilamar en désignant du doigt une zone déblayée dans les ruines, alors qu’ils se trouvaient déjà à une trentaine de kilomètres au Nord du District Central.
Jagen acquiesça en silence et se posa presque immédiatement – il était suffisamment bas pour ne pas avoir besoin de phase d’approche ou de demi-tour. La main serrant son blaster nouvellement acquis, il se glissa hors de l’ambulance, suivi par Gilamar qui reprenait peu à peu des couleurs.
L’endroit semblait avoir été la cible d’un bombardement récent, et le jeune homme se sentit mal à l’aise immédiatement. Enfin, plus mal à l’aise qu’au cours des derniers jours…
— Vous êtes en retard, dit alors une voix.
Jagen se retourna si vivement qu’il faillit avoir un torticolis ; quant au docteur, il poussa un bref soupir qui mêlait soulagement et frustration.
Une dizaine d’hommes, lourdement armés, portant des combinaisons de combat dépareillées, se tenaient sur un tas de ruines en occultant le soleil croissant. L’un d’eux marcha vers les deux fugitifs.
— Franchement, Jag’ika, est-ce qu’il faudra que je te sauve la mise à chaque fois que tu voudras parlementer ? J’ai autre chose à faire que de sauver les diplomates en herbe.
— Diplomate en herbe ! railla Jagen en riant. Je suis un négociateur hors pair. L’ennui, c’est que je me sers plus de mes lasers que de mes paroles. Un défaut des militaires, je suppose.
L’homme arriva à sa hauteur, un sourire sur son visage encadré par une chevelure sombre et abondante.
— Je suppose que je préfère ça aux politiciens. Content de te voir, Jagen !
Il tendit une main vigoureuse que le colonel s’empressa de serrer avec force.
— Moi de même, Jango, moi de même !


Je mettrai peut-être le prochain chapitre dans deux semaines seulement, à cause des concours blancs. Si j'arrive à avancer suffisamment, ce sera Jeudi prochain, mais je ne promets rien. :transpire:
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Jagen Eripsa
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