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[Nouvelles/Saga/en cours] Une équipe formidable.

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Messagepar AJ Crime » Sam 13 Sep 2008 - 16:35   Sujet: [Nouvelles/Saga/en cours] Une équipe formidable.

salut à vous,

Comme j'en avais parlé je vais le faire. Je vous propose ici un sujet qui reprend les personnages d'une nouvelle du recueil "les batailles de Coruscant". Celle-ci se nommait "Coruscant la lumineuse" et suit à la suite de ce poste afin que chacun d'entre vous puisse la lire sans avoir à faire de laborieuses recherches.
Je vous présenterai cela comme une série de nouvelles tout d'abord sur l'enfance de ces hommes et femmes qui se situe avant la guerre de l'hyperespace en -5000 avant la bataille de Yavin. Une fois cela fait, je les ferai se rencontrer, se connaître, apprendre l'art de la guerre et enfin ils formeront l'ossature de l'escadron Vengeur. A terme, je compte bien décrire leur péripétie un peu comme un "rogue squadron" mais 5000 ans avant.
Bien évidemment, si quelques uns d'entre vous se sentent d'enrichir cette époque de divers textes, nouvelles, scénarios, idées, vous serez les bienvenus.
Tout d'abord, des notes laminaires sur les personnages qui seront traités ici et qui sont déjà présents dans la nouvelle d'origine :

Vikky Kirioch : humaine de Metellos
Fenn Vri’Trem : Bothan
San Pelo : Humain Jedi
Rok Aatorn : Twi'lek
Trek Leeron : Twi'lek
Onoma: Amiral Mon Calamari
Commandant Trefelon : Humain de Coruscant
Naga Shadow : Seigneur Sith
Maître Inpe : à l'image de Yoda, espèce tridactyle inconnue.

Comme certains s'en doutent déjà, je vais commencer par traiter l'enfance de Vikki Kirioch, ensuite, nous verons bien si le sujet vous botte ou pas.
Modifié en dernier par AJ Crime le Sam 24 Aoû 2013 - 21:44, modifié 6 fois.
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Messagepar AJ Crime » Sam 13 Sep 2008 - 16:38   Sujet: Re: (SERIE/DEBUT) Une équipe formidable.

Et voilà pour la petite intro, maintenant place au premier texte de la série. Le texte origine donc pour ceux qui veulent se remémorrer l'aboutissement de la série... mais cela n'est qu'un début...




Coruscant la lumineuse.


Les Sith envahirent le noyau profond, semant la crainte, la peur, la désolation, la mort. Les Jedi luttèrent pour reprendre l’avantage sur l’empire de Korriban qui bientôt assiégea Coruscant, de tous temps le point galactique névralgique. Tous les réseaux de communication relayèrent sans cesse des images de flottes de vaisseaux menaçants, battants pavillon Sith. Leur chemin raisonnait des tambours de la guerre et de la dévastation. Des flots de vaisseaux lancèrent des assauts répétés, surgissant de l’hyperespace dans l’espace de Coruscant. Bientôt, les défenses de la ville planète céderaient devant les afflux de chasseurs, corvettes, destroyers, armés et commandés par des Sith et consorts. Prenant les armes pour les causes justes, des Jedi s’envolèrent au côté des troupes de chocs de la république galactique qui se battaient aussi bien dans les airs, sur terre que dans les océans. Sur Coruscant, les habitants de toutes les espèces tremblèrent lorsque la nuit ; Les explosions au-dessus de leur tête faisaient de l’ombre aux étoiles.


*******


Vikky Kirioch, jeune humaine, blonde, grande, les yeux bleus, d’allure athlétique mais adorablement féminine se maquillait avec soin devant la petite glace de la cellule qui lui avait été attribuée pendant ses permissions. Officier de la république galactique depuis quatre ans, elle sortait de l’Académie des pilotes avec panache. Quelques mois avant que la guerre ne commence, la jeune femme avait intégré l’escadron Vengeur composé des plus brillants. Pour preuve, trois chevaliers Jedi servaient dans leurs rangs. Ensemble, ils s’étaient illustrés de bien des manières dans de nombreuses batailles sur des planètes maintenant assiégées. Un instant de nostalgie étreint son cœur lorsque Vikky repensa aux camarades vaporisés dans l’espace ou tombés au front. De nouvelles recrues prenaient les places vacantes et les meilleurs survivaient aux premières épreuves du feu.

Appliquant avec soin une dernière touche de mascaras, elle oublia les déboires et les peines pour se concentrer sur la sortie qui allait l’emmener vers l’insouciance et alléger son compte de crédits. Satisfaite de ses effets la jeune pilote se recula. Se redressant sur la pointe de ses pieds elle admira son corps souple et musclé, moulé dans une robe combinaison rouge vif et brillante du plus bel effet. Son regard aiguisé ne laissait planer aucun doute : qui s’y frotte s’y pique ! Plusieurs fois, Vikky avait utilisé son poing pour repousser de la viande saoule et trop entreprenante. Parfois, elle regrettait amèrement de n’avoir pas acquis cette capacité pendant son enfance. Cela aurait été une aide inestimable tout au long de son adolescence dans les basses classes de Metelos qui l’avaient vu naître et s’endurcir d’une existence difficile.

Abandonnant le passé, un sourire épanouit transfigura son visage d’ange aux traits durs, implacable. Pivotant d’un quart de tour sur ses talons, la jeune femme enfila des scandales à lanières roses aux aiguilles effilées. Elle se contorsionna pour lier les boucles sans nettoyer les murs gris, resserrés et ternes de ses hanches pourtant étroites aux courbes douces. En deux pas souples et pressés, elle fut hors de la pièce qui sentait le renfermé, pour déboucher dans le couloir aux essences d’urine extra humaine, insupportable. Coruscant se remplissait d’un nombre grandissant de réfugiés que le gouvernement recueillait dans les bâtiments publics ou logeait dans les hôtels les moins miteux. Les troupes, en relâches sur la planète, se partageaient ce qui restait par ordre de grade, les fantassins s’installant dans des hangars désaffectés. Beaucoup refusaient purement et simplement les permissions qui leurs étaient offertes, préférant risquer une fois de plus leur existence contre l’envahisseur Sith pour profiter de conditions d’hébergement descentes sinon confortables.

Ses camarades l’attendaient au pied de l’hôtel décrépit, buvant déjà quelques bières sur le trottoir. Leurs sifflements admiratifs lui firent chaud au cœur, elle jeta un regard à la forme en robe de bure adossée au mur. Imperturbable, le chevalier San Pelo abaissa sa capuche pour lui dévoiler son regard. Les yeux marron étincelèrent de fierté dans un visage anguleux, simplement détendu et inexpressif. Les cheveux bruns, coupés courts et en brosse dénotaient parfaitement la rigueur du personnage. Dans un éclat de rire, elle passa de bras en bras au milieu de ses frères d’arme. Volant une canette de leur boisson Corellienne préférée, elle s’appuya à son Jedi qui sans faire un mouvement décapsula le récipient dont elle aspira la mousse qui tentait de s’en libérer brusquement, provoquant l’hilarité générale.

- L’attente en valait la peine, fit goguenard le Bothan à sa droite. Toujours aussi magnifique, je prendrais des permissions rien que pour faire des sorties avec toi.
- Mon cœur est déjà pris Fenn, répondit-elle en caressant sa fourrure. Mais le compliment touche mon cœur. N’est ce pas San ?

Elle jeta un regard espiègle par-dessus son épaule, attrapant celui du Jedi qui, souriant, dit d’une voix égale :

- Je préfère te complimenter dans l’intimité.

Un petit Twi'lek à la peau bleu clair s’avança au centre du groupe avec un sourire épanoui.

- Tous à la Cantina du Soleil Levant. C’est le dernier endroit à la mode pour dépenser ses crédits et faire la fête.
- Toujours à la pointe de Jet Set ce Rok Aatorn, fit Fenn.

Riant à gorge déployée, ce dernier secoua ses deux paires de Lekkus. Leur faisant signe de le suivre, il se dirigea vers l’air speeder déglingué qui leur avait été confié pour leurs déplacements. Tous embarquèrent avec force sourires et railleries, Vikky se sentait dans son élément avec les pilotes qui partageaient les joies et les peines de l’escadron.


*******


Dubitatif, l’amiral Onoma, quatrième du nom, explorait de ses yeux globuleux l’écran tactique ou ses vaisseaux se déployaient. Occupant le secteur d’arrivé des troupes Sith, il attendait le prochain assaut, son tube digestif de poisson contracté par la crainte. Les revers de fortune s’accumulaient et l’état de leurs armements dépérissait aussi vite que le moral des armées. Communiquant l’état de ses réflexions à ses subalternes, il fit modifier la disposition des croiseurs d’arrière garde et doubler les patrouilles de chasseurs. Cela faisait maintenant plusieurs jours que l’ennemi n’avait pas montré le bout de son nez. Les généraux, réunit en séance plénière quelques heures au paravent, s’entendaient à dire qu’une bataille de grande envergure se préparait. Coruscant ne devait pas tomber, quel qu’en soit le prix.

Une nouvelle fois, Onoma éplucha les comptes-rendus de renseignement. Ils émanaient, entre autre, de nombreux Jedi. Partout dans la galaxie, les Sith allégeaient leurs dispositifs si nombreux que l’ordre émettait de nombreuses suspicions sur les possibilités de construction des systèmes contrôlés par leurs adversaires du moment. Plus difficiles à obtenir, les rapports du système de Koros et de Goluud Prime, où le seigneur Sith Naga Shadow rassemblait et organisait ses attaques, témoignaient d’une recrue d’essence d’activité.

Plongé dans ses sombres pensées, l’amiral entendit avec un instant de retard l’alarme qui retentit sur tous les ponts. Emergeant de l’Hyperespace de toutes les directions des centaines de destroyers, croiseurs, et vaisseaux de toutes sortes se précipitaient sur leurs unités. Il ouvrit aussitôt un canal de communication avec la passerelle. L’ambiance y était tumultueuse mais son second répondit aussitôt.

- Amiral, des milliers de vaisseaux sortent de l’hyperespace, j’ai ordonné le décollage de toutes les escadrilles en première ligne.
- Très judicieux commandant Trefelon. Que toutes les batteries laser se tiennent prêtes à l’engagement à 80 % de la portée ! Faites renforcer les boucliers pour tenir jusque là et que les servants fassent mouche dés la première salve. Maintenez vos positions, je serais à la passerelle dans quelques minutes.
- Bien reçu Amiral Onoma. Nous les attendons de pied ferme, les autres lignes de défense resteront en renfort pour le moment.

Le Mon Calamari, déplaça ses membres palmés pour se diriger vers l’ascenseur à suspenseur qui l’amènerait en quelques secondes à son poste de commandement.

Lorsqu’il posa ses pieds sur la passerelle, les boucliers absorbaient déjà de nombreuses décharges d’énergie. Sur l’écran tactique, leurs chasseurs bleus commençaient à s’entremêler avec les points rouges qui déferlaient en une vague continue sur leurs positions. Les gros vaisseaux qui formaient un vaste demi-cercle autour du système de Coruscant arriveraient bientôt sur une ligne de démarcation argentée. Le commandant donna un ordre précis et concis, « A toutes les batteries, Feu ! » Un déluge de rayonnement dans ce secteur força la baie en transparacier à s’obscurcir pour qu’ils ne soient pas éblouis. En instant, la charge héroïque s’arrêta net. Les vaisseaux qui sortaient encore de l’hyperespace marquèrent eux aussi le pas. Toutes les espèces réunies devant leurs écrans à leurs postes de combat exhalèrent un soupir. Dans tous les secteurs concernés la nuit cosmique brillait de multiples soleils. En de nombreux endroits, déjà, des vaisseaux Sith se faufilaient dans les défauts de la cuirasse. Les renforts venaient aussitôt contrer les attaques, formant de nouvelles tenailles pour repousser l’adversaire. Poussés par une sombre Force, que même les moins sensibles ressentaient comme écrasante, l’armée Sith avançait. Les visages des Jedi qui orientaient les contrôleurs de turbolaser blêmissaient d’instant en instant. La bataille commençait à peine, Onoma s’assit et donna aussitôt des directives pour orienter leur résistance.


*******


Les bières défilaient entre leurs mains. La musique tonitruante les invitait pour des danses torrides. Comme de bons pilotes de chasse, les mâles de l’équipe n’avaient pas tardé à accumuler une grande quantité de femelles de toutes races autour de leur groupe. Empreint d’une réserve habituelle, elle n’attendait pas autre chose de lui, San buvait peu partageant quelques pas sur la piste. Entraîné par l’ambiance amicale, il se prêtait au jeu de la séduction et de la fête, un sourire détendu sur ses lèvres. Dans un état d’ébriété avancé, Vikky se jetait sur son amant secret ne faisant pas de cachotteries sur ses préférences. Repoussant continuellement le manche du sabre laser qui la gênait pour se couler contre les muscles travaillés du jeune homme. Tous le savaient et personne ne reprocherait à leur compagnon en robe de bure de profiter, même discrètement, de la vie.

Alors que la soirée battait son plein, le Chevalier Pelo se raidit soudain, levant ses yeux vers le ciel, bien au-delà des murs des bâtiments manichéens. Son sourire s’effaça, remplacé par une grimace d’inquiétude. Une froideur immense venait de glacer son corps et son âme. La jeune femme ne s’en rendit compte que lorsqu’il rabattit sa capuche sur son visage, quittant précipitamment la piste de danse bondée. Une main légèrement tendue devant lui, il découpa la foule pour se replier vers leur table. Quelques secondes plus tard, ayant joué des coudes pour le suivre, les bras de Vikky enlacèrent ses épaules contractées. Pénétrant son intimité sans y être invité, l’adoré visage se faufila sous sa capuche pour approcher ses lèvres de son oreille. N’importe quelle autre personne, tentant un tel geste à un moment pareil, passerait immédiatement de vie à trépas.

- Que t’arrive-t-il ? On s’amusait bien !

Il attendit plusieurs secondes, le souffle chaud caressant son cou, avant de trouver ses mots.

- Les Sith viennent de débarquer en nombre dans le système. Nos camarades commencent l’engagement et ils meurent déjà en nombre.
- Nous sommes en permission je te rappelle. Tout cela ne nous concerne pas !
- Pas encore.
- Alors viens t’amuser jusqu’à ce qu’ils nous bipent au besoin. Tu es très fort, la Force t’entoure, mais tu ne connais pas encore l’issue du combat. Je veux profiter de ses quelques jours en paix. Ne plus voir de morts et de peines pour me languir dans tes bras.
- J’en suis incapable pour le moment. Leur présence est trop forte. Continue à t’amuser, si cet assaut est repoussé lui aussi je pourrais revenir à la fête.
- Pas sans toi, chuchota-t-elle dans sa capuche.

Attrapant deux choppes pleines et fraîches sur la table basse, elle lui en colla une dans la main, buvant l’autre. En chien de fusil elle se roula contre lui, discrète et dégrisé. Percevant sans peine la douleur de la jeune femme il lui fit profiter de ses exercices de relaxation, une main posée sur son front. Vikky le remercia silencieusement d’un baiser langoureux qu’il ne put refuser.


*******


Les heures passaient au milieu de la musique dissonante, aveugles aux malheurs du monde qui se rapprochaient de Coruscant. Tout contre lui, sa maîtresse s’endormait sur la banquette, alors qu’il ressentait, de loin, les affres de la bataille qui se déroulait au-dessus de leurs têtes. Leurs amis, des sourires rien moins qu’innocents, leurs jetaient des œillades compatissantes.

San amorça son mouvement pour éteindre son bipeur avant même que celui-ci ne sonne. Il ne vibra qu’un instant. Le sac à main de sa compagne ne tarda pas à vibrer puis à siffler, la tirant de son sommeil. Tout d’abord hagarde, elle se redressa rapidement, ses sens aiguisés pleinement opérationnelles. San se levait déjà, alors que leurs compagnons d’aventure se précipitaient vers eux, le même objet noir et bourdonnant à la main.

- Il va falloir se rendre rapidement aux hangars de l’escadron, annonça le Chevalier Pelo sûr de lui.
- Tu sais quelque chose ? demanda Rok, ses Lekkus animés convulsivement d’une vie propre.
- Une attaque majeure a été lancée par les Sith. Ils ont besoin de tout le monde, la situation est pour le moins dramatique.

Autour du Jedi les visages se fermèrent. Comme un seul homme ils se dirigèrent vers la sortie après avoir récupéré leurs affaires.

Deux petites heures attendaient patiemment le levé du soleil. Une agitation bruyante secouait la planète capitale tout entière alors qu’un combat titanesque secouait l’espace. Des traits de lumière se croisaient en tous sens, des explosions presque continues illuminaient la nuit d’une aube rougeoyante.

Tous embarquèrent dans le véhicule avec une synchronisation fruit d’un entraînement intensif, San se mit au volant. S’immergeant dans la Force, pendant qu’il activait les systèmes de l’air speeder comme Pelo le faisait aux commandes de son chasseur, faisant abstraction de la douleur qui se déchaînait dans la proche banlieue spatiale. La vague sombre des Sith déferlait toujours, s’approchant lentement mais sûrement. Réalisant un décollage en trombe, le Chevalier s’inséra dans la circulation soutenue. Coupant les voies en se guidant dans la Force, il leur fit prendre de l’altitude pour foncer vers les hangars où leurs chasseurs les attendaient, piaffant d’impatience.

Il se fraya un chemin à coup de manœuvres impossibles entre les véhicules civils, les barges et les transports de troupes qui prè-positionnaient des fantassins aux endroits stratégiques. Dans un bruit des enfers, les batteries antiaériennes crachaient du feu et des missiles aux boosters fumants vers le ciel, menaçant des cibles invisibles cachées dans l’espace mais suffisamment proches pour que les défenses au sol puissent les acquérir. Derrière lui, les pilotes de haute voltige serraient les dents pour ne pas rendre les litres d’alcools qu’ils avaient ingurgités dans la soirée. Enchaînant les tonneaux et les boucles, San trouva un espace libre où il put forcer les moteurs dans leurs derniers retranchements. Les hurlements des machines masquèrent le sifflement du vent. Toujours guidé par la Force, il évita périlleusement plusieurs obstacles. Des voyants s’allumèrent dans le cockpit, des bips d’alarme stridente tentèrent de le rappeler à l’ordre. Le chevalier poursuivit sur sa lancée.

Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, forçant ses camarades de combat à s’accrocher à tout ce qu’ils pouvaient. Transpondant les codes d’identification idoines, ils se posèrent en catastrophe sur les airs d’embarquement alors que les contrôles d’altitude de l’air speeder rendaient l’âme dans un concert de crissements abominables. Acquittant toutes les alarmes maintenant inutiles, le Jedi coupa définitivement le contact, il le savait.

- Vous voici arrivé, fit-il laconique. Messieurs dame, à vos chasseurs !
- Rappelle-moi de ne jamais monter dans ton taxi lorsque tu te seras reconverti, dit le Bothan sa douce fourrure ébouriffée par l’émotion.

Alors qu’ils posaient pieds à terre, les premières bombes tombaient à la surface de la planète, pilonnant les bâtiments, éventrant les hôtels, écrasant les habitants comme des fourmis, semant la pagaille dans les communications et les voix de circulation.


*******


L’amiral Onoma reculait depuis des heures, il subissait les vagues successives et toujours plus nombreuses des vaisseaux Sith. L’inévitable approchait, et il se demandait comment son destroyer pouvait encore tenir le coup. Un conseiller Jedi se tourna vers lui, qui, placé au centre de la passerelle, coordonnant l’action des troupes de son secteur plus trois autres qui avaient perdu leurs destroyers amiraux.

- Monsieur Onoma ?

Il termina de donner ses ordres, un nouveau repli s’effectuait en bon ordre pour entrer dans les défenses planétaires. Ensuite, ce serait aux défenses au sol de prendre la relève pour laisser la place aux fantassins.

- Je vous écoute Maître Inpe.

Le petit homme à la peau cuivré profondément ridées, aux oreilles pointues à l’horizontale, séparées par une crête de fourrure brune qui recouvrait son crâne bombé posé au sommet d’un front disproportionné, s’avança sur ses courtes jambes. D’un geste circulaire de sa main aux trois doigts grossiers, il désigna la baie de transparacier derrière laquelle les combats illuminaient les lunes de Coruscant. Onoma n’était pas dupe de l’apparence chétive de son interlocuteur. Un sabre laser pendait à la ceinture de la robe de bure. Il pouvait témoigner que ce Maître Jedi combattait comme un lion et défaisait des ennemis dix fois plus grand que lui.

- De notre observation minutieuse, déduire nous le pouvons. De trompe l’œil, il s’agit. Beaucoup de ses vaisseaux, de l’esprit du mal ne sont que la création. Des hologrammes manipulés par la puissance de Naga Shadow remplissent les vides entre les véritables vaisseaux qui tirent sur nous et transportent les troupes qui, peut-être, bientôt du pied fouleront le sol de Coruscant.

Onoma ne resta interdit que le temps d’un battement de paupières.

- Ils cachent leurs vrais vaisseaux au milieu d’hologrammes qui désorientent nos tirs. Vous est-il possible de trouver les faux, tous les faux ?
- De temps nous manquons pour mener à bien cette tâche. Mais à proximité des Jedi cela est faisable. Malheureusement nous ne pouvons plus couvrir tout le front, intégrés à la Force, de nombreux Jedi se sont retrouvés. Nous transmettons actuellement le message à d’autres unités et nous procédons au tri ici aussi pour orienter plus efficacement nos attaques. L’illusion, presque parfaite, nous abuse efficacement.
- Merci Maître Inpe cela est très important et mérite réflexion.

Onoma retourna à ses écrans tactiques où les points rouges gagnaient franchement sur les Bleus. Rapidement, les vaisseaux qui embarquaient des Jedi firent la différence. Il redéploya ces derniers et organisa un nouveau repli.

- Nous laisserons nombres de nos chasseurs en arrière, Amiral, remarqua aussitôt le Commandant Trefelon.
- Donnez-leur des vecteurs pour sortir des champs de mine. Je suis conscient des pertes que cela nous fera subir. Dès que la majorité de nos vaisseaux aura franchie la ligne, vous activerez les engins dans les secteurs concernés par la manœuvre. Nous devrions obtenir un avantage décisif.
- A vos ordres Amiral, l’humain s’exprima d’un trémolo.

Beaucoup de vaisseaux républicains, endommagés, piégés ne purent suivre le mouvement. Ce déplacement vers des espaces libres permit de disposer les Jedi de façon optimale. S’élançant à leur poursuite les Sith s’engouffrèrent dans le piège. Lorsque Onoma trouva le juste compromis il ordonna.

- Activez les mines !

Un déluge de feu couvrit leurs arrières, les rangs de l’ennemi s’éclaircirent à la suite de nombreuses explosions. Les petits engins, presque indétectables, se précipitaient vers la première masse dans son champ d’action. Petits, très mobiles, ils traversaient les blindages pour exploser une fois à l’intérieur. On ne pouvait optimiser leur efficacité qu’à l’occasion de la surprise. Il fallait se trouver très proche d’une grande quantité de ses micros mines pour subir des dégâts. Ils avaient disposé des nuages de ces engins activables à distance. Les petites choses semèrent la mort dans les rangs ennemis.

- Faites ordonner l’assaut, que chacun respecte son vecteur pour virer de bord.
- Oui Amiral.

Dès que ce fut fait, les yeux noirs et globuleux du Mon Calamari brillaient d’une folle lueur plutôt inhabituelle, il s’exclama :

- Faites sonner l’assaut, feu à volonté sur les cibles que désigneront les Jedi. Que les unités qui n’en sont pas pourvues se synchronisent sur les plus proches pour traiter ces objectifs en priorité !

Attaquant en flèche par le centre de ses secteurs, aidé par les défenses planétaires, Onoma guida ses troupes vers un combat salvateur. Ils opérèrent une percée définitive repoussant l’ennemi un peu plus loin au milieu des débris de leurs semblables. Les amiraux qui pouvaient encore tenter la manœuvre, l’imitèrent avec plus ou moins de succès.

Une seule victoire ne permettait pas de gagner toutes les batailles. Sur l’autre face de Coruscant, encore dans l’ombre, les navires Sith larguaient des chapelets de bombes, lançant leurs bombardiers et des milliers de barges d’assaut remplies de troupes. Les seigneurs Sith, accompagnés de leurs redoutables Massassi, envahissaient le joyau galactique.


*******


L’escadron Vengeur, maintenant au complet, s’avançait vers les chasseurs au ventre bombé sous la lame de couteau qui abritait le poste de pilotage. Déployables en vol les nacelles portant les turbolasers collaient les flancs des vaisseaux aux soutes alourdies de missiles et de torpilles à tête creuse. Ayant tous revêtu leur combinaison de vol, ils grimpèrent les échelles pour s’installer et se sangler dans l’étroit poste de pilotage. Tous vérifièrent leurs armements et les niveaux d’énergie pendant que les cockpits se refermaient. D’autres escadrons prenaient les airs.

Les bombardements gagnaient en intensité et se rapprochaient, des flashes lumineux stroboscopiques éclairaient le hangar. Un obus tomba tout au fond, éparpillant le matériel, les hommes, clouant au sol certains des chasseurs de l’escadron Terrible qui occupait un de leur flanc. Ils ressentirent tous un grand vide, avant même de combattre. Les Jedi s’enfoncèrent dans la Force pour reprendre leurs esprits et se préparer au départ.

Des flammes léchaient les soutes à carburants et à missiles, il était temps de déguerpir, le contrôle les y invitait. Dans un balaie bien rodé, les chasseurs roulèrent à la queue leu leu pour sortir du hangar. Poussant les propulseurs, ils s’envolèrent pour prendre leur formation.

- De Vengeur leader, tout le monde à son poste, la voix du Bothan ne laissait transparaître aucun stress.
- Vengeur un dans tes 4 heures.
- Vengeur deux à 8 heures.

La litanie se poursuivie.

- De Vengeur leader, armez les boucliers, tous les senseurs à pleine puissance. Je veux un maximum d’entre vous en stratosphère nous devons intercepter les barges.
- Bien reçu, firent-ils tous à l’unisson.

Les trois Jedi de l’escadron s’enfoncèrent dans la Force, se liant les uns aux autres. Tous foncèrent entre les tirs de DCA, les bombes qui pleuvaient drues, les vaisseaux de toutes sortes qui louvoyaient à toutes les altitudes. Le leader transmit la télémétrie des cibles à détruire. Un groupe compact de barges tombait vers la surface dans une zone non couverte par les défenses terrestres. Des chasseurs Sith tournoyaient autour, repoussant les attaques républicaines.

Une poignée de Terribles les rejoignirent se plaçant sur leur avant pour leur ouvrir le chemin. Avec dextérité, les chasseurs foncèrent au-dessus de Coruscant, évitant les obstacles au fur et à mesure qu’ils se présentaient, accumulant les figures de style. Des obus fauchèrent quelques uns des leurs avant que les chasseurs Sith ne s’intéressent à eux. L’ennemi, encore hors de portée, commença à les engager, les inondant de tirs de laser imprécis annonçant leurs cibles prioritaires. Les Terribles accélérèrent, utilisant l’allonge supérieure de leurs lasers pour éclaircir les rangs adverses. Ils éclatèrent leur formation pour prendre en chasse les chasseurs Sith.

Se positionnant en pointe, le Chevalier San Pelo fonça au milieu avec les deux autres Jedi des Vengeurs. Ils purent bientôt acquérir leurs premières cibles et faire leurs premiers cartons avec l’aide de la Force. En un triangle parfait, les trois hommes firent des merveilles enchaînant les manœuvres pour capter l’attention des adversaires qui commencèrent à les prendre en chasse.

- Du leader Vengeur, chacun vos ailiers, rompez la formation ! Que la Force soit avec vous !

Recevant ses cibles du leader dans son calculateur, Vikky breaka franchement à droite accompagnée comme son ombre par le Twi'lek Trek Leeron, un individu réservé mais d’une fiabilité à toutes épreuves. Malgré le travail de leurs Jedi et des Terribles, un tir de barrage intense les accueillit. Trek élimina deux chasseurs, pendant qu’elle tirait ses premiers missiles sur les barges. L’instant qui suivit les lança dans la confusion du combat rapproché. En enchaînant les boucles et les virages, les Vengeurs se débarrassèrent de nouveaux chasseurs au milieu des explosions. Ses boucliers absorbaient les rayonnements laser sans faiblir mais cela ne durerait pas. A la radio, les ordres brefs et précis suivaient les comptes rendus tout aussi concis d’acquisition, de demande de couverture et d’avarie.

- De Vengeurs Jedi, première passe OK, nous prenons vos arrières.
- De Vengeur leader, huit et onze au tapis. Couverture pour quatre, sept, dix et seize.

Vikky et Trek repartaient déjà à l’assaut des barges qui larguaient tous les leurres possibles pour tromper leurs senseurs et les missiles, augmentant leur vitesse de descente. Au milieu d’un feu nourri les véhicules de transport tentaient de repousser les républicains avec leurs armes d’auto protection, légères mais efficaces. Comme à l’exercice, Vikky lançait ses missiles, alternant les salves lasers sur ses proies, pendant qu’elle déplaçait son chasseur pour éviter les tirs de barrage.

- De Vengeur six, propulseur gauche touché, annonça Trek.
- Décroche, répondit Vikky.
- Je te couvre encore pour cette passe.
- Négatif !

Fidèle, le Twi'lek lui colla au train. Son chasseur fumant soumis à des vibrations incontrôlables, ses ailes laser entièrement sorties rougissant du feu nourri qu’il délivrait. Ils étaient trop engagés pour qu’il fasse demi-tour. Croisant les barges, ils semèrent la mort et la désolation. Une explosion au-dessus de la jeune pilote la fit s’enfoncer, anéantissant ses boucliers. Trek Leeron tenta une ressource qui l’amena sur la trajectoire d’une barge folle en chute libre accompagnée d’une pluie de métal en fusion. Son chasseur se transforma aussitôt en boule de feu balayant un groupe de vaisseaux Sith.

S’extirpant de la mauvaise passe, Vikky reçut deux coups directs sur son arrière sans protection. Ses commandes de trajectoires la lâchèrent aussitôt. Tentant le tout pour le tout, elle équilibra son chasseur en amorçant une descente vers la surface.

- Vengeur six détruit ! De Vengeur Cinq, trajectoire incontrôlable je vais me cracher.
- Evite le sénat, du Vengeur leader.

L’humaine ne goûta pas la plaisanterie. Passant au raz de son cockpit, le chasseur de San la frôla, détruisant en quelques tirs précis un Sith qui tentait de l’achever.
- A bientôt sur le plancher des Banthas, Vikky, que la Force t’accompagne.
- Fais attention à toi, Vengeur Trois.

Sa voix, chargée d’émotion, se perdit dans les craquements de sa radio qui venait de griller. Freinant sa descente aux répulseurs, la jeune pilote visualisa sa trajectoire pour passer entre deux tours fumantes. Un peu plus loin, les barges survivantes se posaient pour vomir les troupes de l’envahisseur Sith qui petit à petit gagnait la bataille. Les Vengeurs restant se virent attribuer d’autres cibles.


*******


Onoma souriait à la passerelle de son destroyer amiral. Il venait de remporter une sacrée victoire, peu de gens pouvaient déchiffrer les mimiques d’un Mon Calamari hormis les Jedi présents autour de lui. L’espace de plusieurs secteurs ne s’emplissait plus de vaisseaux Sith mais de bouts de ferraille tordus, déchiquetés, encore rougeoyant pour certains. Quelques poches de résistance marquaient encore le pas, mais Onoma redistribuait déjà ses unités. Son vaisseau faisait déjà route vers l’endroit où les combats étaient les plus violents, le débarquement de fantassins ininterrompu. Ses chasseurs survivants rejoignaient les soutes des navires de grande taille pour refaire le plein de carburant, d’armes, réparer les dégâts mineurs, les pilotes de préparant à la prochaine sortie.

Tous les visages de la passerelle, composés d’un grand nombre d’espèces, regardaient vers la planète capitale de la république. Un spectacle effrayant s’offrait à leur vue, qui couvrait une grande gamme du spectre lumineux. Les Jedi percevant même l’invisible de ce qui émanait de cette planète. Environnée de vaisseaux sombres, parsemés de quelques-uns plus colorés, Coruscant brillait d’explosions et de décharges d’énergie de la surface à l’espace noir et profond. Certains de ces hommes et femmes qui servaient au péril de leur vie une idéologie de liberté, avaient de la famille, des amis, des possessions sur Coruscant. Maintenant, avec le recul de la distance, tout ne semblait que flammes, dévastation et mort.

- Nous avons récupéré tous les chasseurs présents autour de nous. Nos baies sont presque pleines, la voix venait du contrôle hangars.
- Merci Lieutenant ! Commandant Trefelon, je vous saurais gré de bien vouloir mettre le cap vers la face nocturne de Coruscant, en mettant les machines sur le pont bien évidemment.

Onoma donnait des vecteurs au reste de sa flotte qui quittait ses secteurs sur des routes différentes pour s’approcher des zones de combat bien visibles depuis l’espace. Un silence se fit autour de lui, une voix émue le troubla comme un pavé dans une mare.

- Monsieur, regardez.

Le Mon Calamari releva sa tête lisse et oblongue pour fixer ses yeux globuleux au travers du transparacier. La flotte Sith tout entière était traversée par des vagues, comme des ondes qui secouaient leurs vaisseaux. Bientôt, tout le champ de bataille et Coruscant également, se troublèrent à leur vue comme si un rideau d’eau, une chute, venait de s’écouler entre eux. Sans savoir comment, médusés, tous virent de nouveau clair. Les trois quarts des vaisseaux Sith avaient disparu, entièrement, ils n’occupaient tout simplement plus l’espace. Les tirs des vaisseaux républicains, soudain plus nombreux, se redirigèrent vers des cibles réelles. Des « Oh ! » et des « Ah ! » s’élevèrent sur la passerelle dans un brouhaha absolue.

- Maître Inpe ! appela l’amiral.

Ce dernier se tourna et approcha du siège de commandement, le teint cireux l’extra humain semblait fatigué, chose rare.

- Avez-vous une explication ?
- Disparue l’illusion, volatilisée elle l’est. De l’ombre, un objet a disparu soudainement, un maître des ténèbres vient de perdre un avantage évidant. Pourquoi, comment, je ne saurais le dire. Seul le futur, nous l’enseigner, il pourra.
- Bien, je vais profiter de cette faiblesse. Soyez en sûre ! Commandant, pleine puissance et en avant toute.

Le silence revint sur la passerelle. Un rayon d’espoir faisait battre leurs cœurs à l’unisson.


*******


Vikky rouvrit les yeux, très doucement. Un marteau s’abattait à chaque seconde entre ses tempes. Les lueurs, vives, des incendies, marbraient son environnement de couleurs fauves et mobiles. Les bruits de la bataille saturaient ses nerfs auditifs, tirs de blaster, cris inhumains, explosions, chuchotement des flammes partout autour d’elle. Tentant de se redresser, la jeune femme étouffa un hurlement de douleur. Ses côtes, cassés pour le moins, pulsaient de souffrances. Sa jambe gauche, brisée, ne lui permettrait pas de se mouvoir normalement. De multiples entailles lacéraient sa combinaison de vol laissant apparaître sa peau laiteuse salie et ensanglantée par endroits. La pilote se concentra pour oublier la douleur pendant qu’elle se débarrassait de son casque à la visière cassée. Ses cheveux blonds, tressés, tombèrent dans son dos, protégés par le casque.

Elle toussa, maîtrisant la douleur qui lui coupait la respiration. S’appuyant sur un de ses bras, Vikky regarda autour d’elle. L’amas informe de son chasseur fumait à quelques mètres, bien contente d’avoir été éjectée par l’impact. Son regard remonta l’avenue où elle s’était posée en catastrophe. Crashée serait plus juste.

A gauche, des Sith avaient débarqué non loin. Pris entre deux feux, les seigneurs organisaient leur repli pour pouvoir lancer leurs guerriers Massassi. Dans un bel ensemble, ils remontèrent l’avenue pour s’abriter au coin d’un immeuble des tirs de blaster. De l’autre côté, une escouade de républicains arrivaient en renforts, prêts à en découdre. Une violente explosion fit trembler le quartier, des morceaux de plastacier s’écrasèrent autour d’elle, l’épargnant de peu.

Deux choses venaient de se produire simultanément. Détruisant une grande partie de l’avenue loin sur la gauche, un obus avait fauché les républicains qui tenaient en respect les Sith. Une barge de débarquement dépassait d’un immeuble à droite, vomissant des guerriers choqués mais gonflés à bloc pour affronter les troupes républicaines soufflées par le choc. Les seigneurs Sith levèrent leurs épées vers le ciel qui s’auréolèrent de lueurs colorées avant de lancer l’appel de la guerre.

Vikky blêmie. Sa position n’était pour le moins pas enviable. Dégainant son blaster elle en vérifia l’intégrité et la charge, heureusement au maximum. La charge des Massassi ébranla la cité. Dans un cri de rage et au milieu des traits de blaster qui les fauchaient, ils se jetèrent sur les soldats tentant de s’abriter. Armés de leur seul corps, les créatures rouges n’arrivèrent qu’en petit nombre au corps à corps mais firent un massacre à coup de dents et de griffes. De chaque côté le combat s’intensifia, les officiers combattaient à la vibrolame. Elle ne voulait pas attirer l’attention mais sa conscience se disputait le droit de faire quelques tirs de couverture. Les seigneurs Sith se précipitèrent au combat pendant que les guerriers détournaient les rayons mortels.

Ceux de gauche se débarrassèrent rapidement des derniers républicains en embuscade. Réunissant leurs guerriers survivants, les seigneurs Sith repartirent à la charge vers la zone de combat de droite. Ils ne manquèrent pas de l’apercevoir, l’un d’entre eux prit quelques guerriers pour lui régler son sort. Faisant feu, elle réalisa bien vite que son angle n’était pas le bon. Négligeant la douleur, Vikky se traîna un peu plus loin. Ajustant ses tirs avec précision, elle ralentit la progression de l’ennemi.

Hurlant en passage bas, un chasseur de la république lacera le permabéton du sol à coup de lasers surpuissants. Les troupes Sith volèrent en tous sens, d’un seul coup d’œil elle reconnut le vaisseau de son amant de Jedi. Lui seul pouvait se permettre une telle manœuvre. Décontenancés, les guerriers se couchèrent au sol, presque terrorisés, donnant un répit enviable aux républicains qui reprirent l’avantage. Vikky en profita pour en abattre quelques-uns.

D’un bon incroyable, effectuant une pirouette dans les airs pour éviter ses tirs de blaster, un seigneur Sith, maintenant seul, se mit à couvert derrière un amas de plastacier tordu. Seule son épée aux reflets rouge sang dépassait. Adepte de la solution de la dernière chance, visant avec précision le plus bas possible, Vikky fit feu. Presque instantanément elle se tourna pour éviter son rayon qui noirci le sol juste à côté d’elle.

- Mauvaise idée, rugit une voix d’autre tombe.

Le seigneur Sith se redressa, il dévia deux tirs rapprochés un haut et l’autre bas. Vikky trembla. Vêtu d’une cape noire, son visage souriant bariolé de complexes figures rouges, ses petites cornes blanches aiguisées fièrement plantées sur sa tête, il marcha d’un pas détendu vers sa position.

- Je ne pensais pas trouver un aussi bon guerrier ici, se sera un honneur que de t’ôter ton existence de souffrance.
- Il y en a de meilleurs dans nos rangs, mais je ne partirais pas sans avoir combattu.
- Je n’en attends pas moins, mais ta situation ne semble pas des plus fameuse face à moi. Quelle que soit la qualité de tes tirs, tu ne pourras pas me toucher et ils pourraient être ta fin.
- C’est ce que l’on verra.

Vikky brandit fièrement son arme vers l’individu qui approchait, attendant le bon moment. Celui-ci se présenta bien plus vite qu’elle ne l’attendait. Le regard de son agresseur se perdit soudain dans les limbes, ses traits se contractèrent de dépit. Elle fit feu à répétition décalant régulièrement ses angles de tir.


*******


Après sa passe laser, le chevalier Pelo fit une grande boucle. Repérant une rue plus ou moins libre, il s’y posa. S’extirpant de son cockpit, San donna sa position à son leader. Plongeant dans son allier la Force, il ressentait la présence des seigneurs qui avaient envahit les rues de Coruscant, mais ils ne l’intéressaient pas. Un individu qu’il savait devoir protéger se trouvait non loin. L’un de ses frères d’arme, en difficulté attendait de l’aide au plus vite.

Le manche de son sabre laser en main, San atterrit souplement au pied de son chasseur commençant presque aussitôt à courir. Ouvert à la force, il se dirigea dans les décombres des immeubles et des vaisseaux écrasés, louvoyant entre les cadavres par endroits nombreux. Civils, militaires de toutes les races, Massassi, et même des seigneurs Sith, les distinctions n’existaient plus dans la mort.

Bondissant par-dessus une barricade de gravats, San touchait au but. Un seigneur Sith habillé de noir roulait au sol sous une pluie de tirs de blaster. A l’abri d’un mur effondré, il se redressa de toute sa taille.

- Il semble que tu aies reçu une aide providentielle.

Vikky restait en arrêt devant l’apparition au bout de la rue.

- Attaque-toi donc à une proie à ta hauteur, serviteur de l’ombre, fit San sans sourire.
- Tu penses faire le poids Jedi ? Deux pour un, j’aime les comptes bien faits !

Pour toute réponse, le chevalier déploya son sabre laser d’une couleur bleue d’eau, profonde, et sifflante comme une fontaine. Sa seigneurie Sith se mit en garde avant d’attaquer, sûr de son entraînement et de sa dextérité au combat.

Pour la première fois, San affrontait un seigneur Sith. Il fut surpris pas la lourdeur des coups de l’épée imprégnée même après en avoir discuté avec des Maîtres qui en avaient rencontré. Appliquant les règles de combat qu’on lui avait enseignés, le chevalier avec délicatesse supporta les assauts ravageurs de son ennemi. Celui-ci se déplaçait par bonds, entrant délibérément dans la garde du Jedi qui reculait en se coulant dans la force. Des morceaux d’acier jaillirent par télékinésie sur sa droite. D’un mouvement, il les esquiva mais une barre de fer le percuta dans la poitrine. Le souffle coupé, surpris, il se rétablit. Le Sith chargea, d’un geste de sa main libre le chevalier le repoussa d’une onde de force.

- Je ne me suis pas présenté. Je suis le chevalier Jedi San Pelo, Corellien.

L’autre s’arrêta, San gagnait quelques précieuses secondes pour raffermir sa concentration.

- Seigneur Sombre Raha Fredin de pure lignée.

Les deux individus que tout opposait, se remirent à se tourner autour. Du coin de l’œil, San vit Vikky lever son arme. En une fraction de seconde, il se jeta sur le Sith, son sabre exécutant un mouvement simple de haut en bas. Au moment où celui-ci paraît l’attaque Jedi, un coup blaster l’atteignit à l’épaule. Un revers de sa lame renvoya le rayon suivant qui manqua de décapiter la jeune pilote. Le sabre laser remonta vivement vers le haut. D’un saut périlleux arrière, Raha s’éloigna, roulant sur le sol. Une plaque de métal lui tomba dessus, aidée par la Force. Le Sith la repoussa de sa volonté malgré les efforts écrasant de Pelo.

- Maudits républicains !

Se redressant, il tendit une main vers le chevalier Jedi qui sentit son souffle lui manquer. Son épée dans la main gauche, l’épaule opposée noircie par le rayon d’énergie, le Sith avança vers Pelo d’un pas hésitant le torse brûlé par le coup de sabre. Etouffé, San se plongea plus profondément dans la Force pour repousser l’étau qui l’enserrait à le broyer. Un nuage de noirceur s’abattit sur son esprit.

Vikky se remettait de ses émotions, ses magnifiques cheveux blonds avaient fondu dans une odeur d’ozone très marquée, une partie de son visage brûlé superficiellement. Une lumière blanche très intense illumina la scène du combat de titans. Elle leva les yeux, une boule de feu les surplombait. Plusieurs vaisseaux, au moins des destroyers, explosaient en entrant dans l’atmosphère de Coruscant. Une vibration lui fit claquer des dents à les briser avant qu’un bruit assourdissant la fasse défaillir.

La pression s’allégea soudain, reprenant sa respiration San vit le seigneur sombre non loin de lui regarder vers le ciel où une boule de feu s’éteignait. Un énorme morceau de vaisseau vint se planter comme une flèche dans le cœur de la libre république, à plusieurs blocs de là. San s’entoura de Force en un dernier réflexe avant que le souffle de l’explosion ne les bombarde d’une pluie de plastacier et de débris. Le Sith s’envola en l’air, lacéré d’éclats. Presque sourd, San profita du calme après la tempête pour se relever, toussotant dans les poussières en suspension autour de lui.

La présence des Sith dans la proche banlieue de Coruscant s’allégeait. Se mettant à quatre pattes, il se traîna jusqu’à Vikky, son frère d’arme, blessée mais vivante. Des fragments s’étaient abattus partout autour d’elle, l’épargnant. Sa prière dans la Force n’avait pas été vaine. Il la saisit délicatement dans ses bras et avec l’aide de la Force lui donna quelque réconfort, la berçant comme un enfant tant aimé et tombé de nid.

Douées d’une énergie louable, les paupières de la jeune femme battirent sur ses yeux intensément bleus qui verraient bientôt le monde dévasté. Les combats se poursuivant voyaient vaincre les défenseurs de la liberté.

- Tu es vivant ? demanda-t-elle.
- Grâce à toi. Et cette bataille se terminera bientôt. Ne bouge pas je vais m’occuper de soulager les douleurs de ton corps en attendant que des secours arrivent.
- Mon chasseur est détruit !
- Je me demande qui vous a appris à vous poser ainsi lieutenant Kirioch, plaisanta-t-il au milieu des décombres et des morts.

Une main féminine se posa, tremblante et hésitante sur sa joue. Vikky attira le chevalier
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Messagepar Titi77 » Sam 13 Sep 2008 - 18:06   Sujet: Re: (SERIE/DEBUT) Une équipe formidable.

Cette idée de sujet m'a l'air pas mal. Attendons donc les premiers textes de pied ferme.

En attendant, voici quelques remarques de pinaillage sur ta présentation :

Série
-> recueil de nouvelles (dsl mais série en section ff ça me donne des boutons :roll: )
un peu comme un "rogue scouadron"
Rogue Squadron (tout de même, faut parler anglais maintenant ;))
dans la nouvelle origine
d'origine
Humain Coruscant
humain de Coruscant
Sith Naga Sadow
Naga Sadow, Seigneur des Sith ou Seigneur Sith (même si il est Sith, comme tu as mis les grades des autres ^^)
de la race de Yoda
-> encore mieux : espèce tridactyle inconnue (trop classe je trouve :))
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Messagepar AJ Crime » Dim 14 Sep 2008 - 9:18   Sujet: Re: (SERIE/DEBUT) Une équipe formidable.

ET voilà le retour du pinailleur impénitant....

recueil de nouvelles (dsl mais série en section ff ça me donne des boutons)

et ben tu n'auras pas fini d'avoir des boutons, ce n'est pas vraiment un recueil que je propose là mais plutôt une série de textes à propos des personnages sus cité, de leurs déboires, de leur vie, de leurs joies et de leurs peines. Qui entrerons dans un escadron du plus haut niveau qui soit et qui feront un travail déterminant lors de l'attaque de Coruscant (mais cela est déjà écrit) par les forces Sith, chaques nouvelles étant liées les unes aux autres. Je dis donc série plutôt que recueil ce qui l'éloigne un peu des recueils que nous propose l'admirable staff des FF....

"rogue squadron"

voilà, corrigé et merci, c'est vrai que l'anglais aussi c'est pas ma tasse de thé.... Je devrais progresser un peu au fur et à mesure que je composerai des fiches de pigisme...

Pour ce qui est des notes sur les perosnnages, c'est un simple copier coller de mes notes persos prisent à la va vite, merci donc d'y éviter un semblant d'anarchie. Au cours de la semaine, je tenterai de venir y adjoindre des éléments de description et j'y ajouterai petit à petit des infos au fur et à mesure que les idées viendront... Puisque c'est comme cela que je produit...

encore mieux : espèce tridactyle inconnue (trop classe je trouve )

Mouais, on peut voir comme cela mais j'aurais pu aussi faire ainsi....
Spoiler: Afficher
de la putain d'espèce du gnome incompréhensible de Georges : Yoda !!!!


Je devrais attaquer le premier texte au cours de cette semaine, il devrait y en avoir cinq ou six avant que les persos ne commencent à se rencontrer. Il ne seront pas forcément dans l'ordre chronologique.... Mais le jour ou je ferai un "recueil" avec tout ça je les organiserai un peu mieux....
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Messagepar AJ Crime » Mar 16 Sep 2008 - 23:01   Sujet: Re: (SERIE/DEBUT) Une équipe formidable.

La prochaine nouvelle "Vikky" arrivera je l'espère d'ici la fin de la semaine. Elle est presque fini, j'espère en faire la relecture d'ici Vendredi si tout se passe conformément à mes plans. Vous pourrez ainsi découvrir l'un des épisodes de cette série. Tu vois Titi, cela n'aura pas trop trainé en fin de compte. Mais les idées qu'y s'y trouve date déjà du moment ou j'écrivais "Coruscant la Lumineuse", il ne m'a donc pas fallu chercher bien loin.
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Messagepar AJ Crime » Ven 03 Oct 2008 - 18:14   Sujet: Re: (Série/Début) Une équipe formidable.

Message du staff :
Cette fan-fiction a fait l’objet d’une publication sur SWU. Vous pouvez la retrouver en texte intégral, au format pdf et epub (sauf pour les nouvelles les plus anciennes) en cliquant sur ce lien.
N’hésitez pas à revenir sur ce topic après votre lecture pour donner votre avis et en parler avec l’auteur(e).
Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.

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Et voilà la première nouvelle original du recueil... Bonne lecture :



Vikky



La jeune fille fuyait. Sautant sur des toits, se glissant dans des ruelles sombres, traversant les rues à pleine vitesse, elle se démenait pour échapper à ses poursuivants. Agile, longiligne, musclée, l’esprit vif, la préadolescente enchaînait les mouvements fluides qui auraient fait pâlir de jalousie les gymnastes de la république galactique. Maîtrisant son souffle afin de faire durer son effort encore longtemps, son esprit calculait ses trajectoires pour que le gang adverse ne lui mette pas la main dessus.

La gamine accrut l’effort alors que son cerveau d’humaine saturait l’ensemble de l’organisme d’adrénaline et d’endorphine, luttant contre la douleur de ses muscles torturés. Elle avait depuis longtemps perdu de vu ses amis qui s’étaient éparpillés pour fuir plus efficacement. La jeune fille percevait les grognements de deux Besalisks hargneux qui perdaient lentement du terrain.

S’enhardissant à traverser une longue zone découverte mais obscure, elle entendit un blaster tonner dans son dos. La jeune fille se jeta entre deux maisons délabrées, se vautrant dans la boue alors que le laser grésillait sur un mur à la hauteur approximative de son torse. D’une roulade, elle se remit sur ses pieds. Frôlant un mur, ses jambes se dérobèrent sous elle. Ses genoux percutèrent le sol, éclaboussant son ventre de la boue collante, nauséabonde, froide. Celle-ci s’écoulait au centre des ruelles, charriant des immondices. Glissant sur quelques mètres, elle tendit la main droite, saisit une barre métallique et se redressa d’un seul mouvement. Pivotant sur elle-même, la jeune fille s’engouffra dans une autre ruelle alors qu’un des poursuivants s’engageait au coin. Levant son arme, il tira.

Ils la rattrapaient, mais elle courait bien avant que le trait d’énergie ne sortit du canon braqué. La jeune fille se dirigea à pleine vitesse vers le pied d’un des immenses bâtiments de duracier qui s’envolaient vers les cieux pour les griffer de leurs flèches aiguës, brillantes, effilées, magnifiques, mais inaccessibles pour une personne de sa condition sociale.

Elle repoussait l’échéance depuis de longues minutes. La jeune fille cherchait maintenant du regard un interstice pour se glisser dans les souterrains glauques qui évacuaient les déchets des riches habitants des tours. Son regard s’arrêta sur une grille cassée d’où émergeait une vapeur blanche qui transportait des odeurs méphitiques.

D’une pirouette d’une aisance remarquable, elle prit appui sur ses mains sales pour engager ses pieds les premiers dans la petite ouverture. La jeune fille se contorsionna pendant sa chute pour y glisser ses hanches étroites, contractant ses abdominaux asséchés pour redresser son corps, levant ses bras au-dessus de sa tête. Au niveau de sa poitrine qui se développait depuis peu, un morceau de tissu s’accrocha au métal, déchirant son vêtement. Au travers du trou béant, tout à chacun aurait pu admirer sa peau laiteuse qui n’apercevait jamais le soleil, s’émouvoir à la vue de ses côtes que l’on aurait pu compter à plusieurs pas de distance. La chute lui parut longue, mais elle se réceptionna souplement deux mètres plus bas. Les pieds s’enfoncèrent jusqu’à mi-mollets dans un liquide visqueux.

Plissant le nez, ses paupières s’étrécirent sur ses yeux d’un bleu vif pour distinguer quelque chose dans les égouts de la ville. Le souffle court, elle se remit en marche pour ne pas traîner là. Des voix gutturales résonnèrent au-dessus de sa tête. La jeune fille s’éloigna d’un pas léger. Ces grosses brutes ne la traqueraient pas ici. Ils n’arriveraient jamais à se faufiler par le trou de souris par lequel elle avait pris la fuite.

Secouant les cheveux blonds qu’elle portait juste sous les épaules, la jeune fille se dirigea, salie, épuisée, dans les égouts qui lui assuraient une protection bienvenue. Les quartiers pauvres de Metellos, la petite Coruscant, n’enviaient rien à sa grande sœur, cœur de la galaxie depuis la nuit des temps. Cela faisait un peu plus de quatorze ans que Vikky y survivait, parfaitement adaptée à cet environnement difficile. Elle redoutait bien plus le moment fatidique qui la verrait rentrer au foyer familial. L’ambiance de son refuge l’avait jetée dans les gangs qui écumaient les bas-fonds de l’immense planète industrielle.

Du haut de ses quatorze ans, Vikky avait vécu beaucoup de drames. La société l’obligeant à se battre sans cesse pour que personne ne lui prenne sa vie, dernière chose qu’elle possédait après avoir perdu toute fierté avec l’innocence de son enfance. Merci papa. Elle volait pour se payer quelque drogue, tuait parfois pour posséder des objets, se vendait de temps à autre au plus offrant pour obtenir quelque faveur, une protection, des avantages. Mais elle menait sa vie tambour battant, profitant de chaque instant de paix, distillant l’admiration dans le petit monde de la rue qui l’entourait. Rien ne l’effrayait, rien ne la touchait, son cœur de pierre témoignait de la rigidité de son âme.

L’amour avait disparu de sa vie huit ans auparavant lorsqu’elle avait vu mourir sa mère sous les coups d’une bande à leur propre domicile. Son père, ivre, comme à son habitude, n’avait pu que constater le décès de son épouse avant de se débarrasser du corps sans vie. Il lui reprochait encore qu’elle n’eu rien fait pour protéger leurs maigres possessions que les pillards avaient emmenées. Vikky avait élevé seule son petit frère, mort dans une rixe depuis lors. Elle ne rentrait au domicile familial qu’en de rares occasions. Une pauvre maison de tôle au toit rouge, comme nombre de celles qui reposaient à même le sol des bidonvilles au pied des griffes-ciel arrogants.

Son géniteur vivait maintenant avec une femelle hors monde, humanoïde mais génétiquement compatible. Cette chose lui avait fait vivre des moments difficiles, mais au moins l’intérêt de son père se portait ailleurs. Si elle réussissait à se glisser sans qu’il ne la voit, au moins échapperait-elle à ses remarques acides et empuanties d’alcool.

Vikky se déplaçait d’une démarche hésitante dans les souterrains envahis de déchets et de produits toxiques. La jeune fille finirait par trouver un accès pour remonter à l’air libre. Cela représentait toute sa vie. Une seule motivation lui permettait d’avancer encore et toujours. Dans quelques années, elle espérait croiser la route de personnes influentes pour réussir à monter plus haut vers les nuages, les dépasser, toucher des doigts le ciel mais elle ne moisirait pas ici. Elle en avait fait le serment à sa mère juste avant qu’elle ne rende son dernier souffle dans ses bras.

Vikky n’ignorait pas les regards concupiscents des mâles autour d’elle devant sa silhouette qui de semaines en semaines se parait d’une féminité nouvelle. La jeune fille savait en jouer, l’utiliser et s’attirer des faveurs. Cela nécessitait de donner parfois de son corps, elle n’en ressentait plus aucune douleur, prête à tout pour s’évader de ce monde pourri.


*******



Vikky se faufilait dans la ruelle sombre entre des murs minces de tôle ondulée. La jeune fille maîtrisait la nuit des bas-fonds de Metellos depuis bien trop d’années, s’y sentant parfaitement à son aise, dans son élément. Des cris surgissaient de certaines cahutes, des gifles tonnaient parfois, des meubles et de la vaisselle se brisaient dans d’autres. Les malheurs de la vie n’encourageaient pas le bonheur conjugal. Elle haïssait ces gens aux vies aussi chaotiques que la sienne.

La gamine tourna à droite dans une ruelle plus putride que celle qu’elle quittait. Au fond de ses yeux brillait une détermination qui ne lui avait pas autorisé d’expérimenter l’enfance. La vie l’avait moulée dans un carcan de dureté, elle ne connaissait rien d’autre et les nantis au-dessus de sa tête s’en moquaient éperdument.

Elle jeta un regard soupçonneux alentour avant de s’arrêter devant une nouvelle cabane froide qui se confondait avec les autres, identiques. Toutes sommeillaient au pied des griffes-ciel magnifiques. Rassurée, elle ouvrit une porte de métal pour se glisser à l’intérieur. Un brilleur souffreteux jetait une lumière diaphane sur une scène qui lui parut bien routinière.

Son père cuvait dans un canapé délabré qui empestait la sueur et la mauvaise humeur. A pas de loup, Vikky traversa la pièce commune. Surtout ne pas réveiller l’ours qui y dormait. Les yeux déjà habitués à l’obscurité, elle passa dans une autre pièce. Un grognement bestial l’arrêta. Une voix qui s’affermit la figea :

- Ma…demoiselle Kirioch ? Est-ce une heure pour rentrer à la maison ?

Elle ne répondit pas, immobile, espérant que le vieil ivrogne se rendormirait.

- D’où apparais-tu, ainsi crottée ? Encore en vadrouille avec tes acolytes d’un mauvais genre ! Ils conviennent bien à ta vie de mauvaise fille.

Une pointe d’orgueil la fit se retourner. Le gros porc qui lui servait de père s’était redressé, portant un goulot à ses lèvres histoire de finir la nuit. Elle répondit dans un souffle pour ne pas réveiller ses demi-frères et sœurs au sang mêlé :

- Je ne suis que ce que tu as fait de moi, papa ! Et ma vie ne t’intéresse plus depuis bien longtemps.
- Effrontée gamine ! Je suis encore celui qui subvient à tes besoins et te donne un toit.
- Tu appelles cela une maison ?

Il éructa bruyamment, soupirant d’aise avant de reprendre :

- Vas donc nettoyer les souillures que tu ramènes d’on ne sait où.

La colère monta en elle comme une marée incontrôlable.

- Les premières t’appartenaient ! Tu m’as roulé dans la boue toi-même. Si je ne suis qu’une moins que rien à tes yeux tu ne peux t’en pr….

Il l’arrêta d’un geste impérieux, prêt à se lever pour la dérouiller.

- Disparais de ma vue ! Ne me parle pas comme cela, tu ne connais rien de la vie. Dégage !

Vikky tourna les talons pour se cacher dans l’ombre. Elle le craignait encore. Malgré l’alcool et le temps, elle savait qu’il pouvait mettre sa menace à exécution et qu’elle ne ferait pas forcément le poids. Le cœur battant, ravalant ça colère, elle quitta les vêtements puants qui lui collaient à la peau.

Dans l’ombre éclairée par les à-coups de la lampe défectueuse, elle attrapa un savon informe. Se postant au-dessus du trou dans le sol qui servait à l’évacuation de l’eau, Vikky se saisit de l’amphore qu’elle savait contenir un peu d’eau chaude. La tiédeur du liquide qui coula sur sa peau au grain fin la fit grimacer. L’eau moula ses formes à peine voluptueuses. Le froid fit se dresser les pointes immatures de ses seins en plein changement.

La jeune fille commença à se frictionner vigoureusement avec le savon. Dans leur sommeil, ses demi-sœurs contre nature se retournèrent. Elle entendit la plus âgée, six ans à peine, bougonner. Vikky n’en avait cure, nettoyant les immondices qu’elle ramenait des égouts tortueux de Metellos. Elle se rinça enfin, trouvant l’eau agréablement chaude dans la fraîcheur de la nuit.

Entièrement nue, des gouttes d’eau brillant sur sa peau redevenue blanche, Vikky se pencha auprès du bat-flanc qu’elle n’utilisait que rarement pour dormir. Pliée en deux, elle fouillait dans une pile de vêtement pour trouver de quoi se vêtir convenablement, elle ne vit pas arriver la menace. Elle n’y voyait presque rien dans les ombres projetées par l’unique brilleur de la maisonnée. Trop occupée, se moquant du bruit qui pourrait réveiller les enfants dont elle avait nettoyé les couches par le passé.

Une main calleuse et forte se plaqua dans le milieu de son dos. Vikky se maudit de ne pas avoir été plus prudente. Un corps mou se plaqua contre ses fesses dénudées. Les jambes tendues, elle tenta de plier les genoux pour lui échapper. Une main brutale se glissa sous son ventre pour la maintenir dans la position inconfortable avant d’attraper l’un de ses seins. Les cals au bout de ces doigts inquisiteurs et agressifs écorchèrent sa chaire encore tendre.

- Tu es devenue une femme, souffla la voix de son père devenue rauque. Je vais te faire mériter ton toit. Il est temps que tu payes un peu. Comme tu sais si bien le faire !
- Lâche-moi, gros porc ! tenta-t-elle pour le mettre en colère.

Un ricanement alcoolisé accueillit ses tentatives pour s’échapper. Quelque chose se dressa entre ses fesses et elle ne savait que trop bien de quoi il s’agissait.


******


Vikky gémissait doucement sur sa couche retournée et en désordre, les yeux secs, le corps brisé par la douleur et la honte. La souffrance physique ne représentait rien en comparaison de l’obscène froideur qui envahissait son âme. Elle s’échinait pourtant à éviter cette situation depuis de nombreuses années. Pourquoi ce soir, alors qu’elle venait d’échapper à la mort ? Avait-elle manqué de jugement ? Insulter son père ne lui rapportait que ce genre d’ennui. Son corps mettrait plusieurs jours pour récupérer du blasphème, question d’habitude.

Dans sa solitude amère, quelque chose se matérialisa contre elle. Sursautant, Vikky tenta de repousser la présence menaçante après ce qu’elle venait de subir. Tentant de se faufiler contre elle, la fillette pleurait à chaudes larmes, étrangère avec sa peau bleutée, ses oreilles aux multiples lobes et son système pileux inexistant. Copie conforme de la détestable belle mère de Vikky.

- Ce n’est que moi, chuchota la fillette dans un basic déformé. Je ne te veux pas de mal, juste te réconforter.

La fillette de six ans devait avoir tout vu de l’atrocité de son père humain. Cela renforça la rancœur de Vikky vis-à-vis de son géniteur. Sa petite sœur se glissa tout contre elle pour la prendre dans ses bras maigres. Sa chemise de nuit élimée se colla contre l’intérieur humide de ses cuisses. Vikky voulut s’écarter mais l’autre chuchota des mots d’apaisement, déjà tellement adulte. Elle la berça tout contre elle, calmant son cœur détruit.

- Metilla, chuchota enfin Vikky.

L’adolescente caressait le crâne lisse de l’enfant avec qui elle possédait bien plus de points communs qu’il n’y paraissait.

- Metilla ! Je te fais la promesse de revenir un jour. Je te libérerai de la présence infernale qui va te pourrir autant que moi.
- Ne pars pas, souffla la fillette.

Elle se serra un peu plus contre Vikky.

- Si ! Je ne peux plus vivre dans ces conditions.
- Mais moi, je t’aime !

Vikky serra sa sœur tremblante d’appréhension qu’elle découvrait dans l’adversité contre son buste dénudé, bleui par les coups.

- Je n’ai rien fait pour mériter ces nobles sentiments. Tu dois être la seule à en éprouver pour moi, fit Vikky en haussant les épaules. C’est peut-être un peu tard, mais je ne l’oublierai pas.
- Tu t’es bien occupée de nous alors que cela t’embêtait.
- Je me suis soustraite à ces devoirs dès que j’ai pu le faire. Je t’ai… Je vous ai laissées seules face à cette brute immonde qui se réclame notre père. Je ne vous ai jamais accordés plus que mon aide lorsque l’on ne m’en laissait pas le choix. Mais j’aurais sûrement gagné à te connaître un peu, petite sœur – elle vit une larme couler sur la joie inhumaine – garde précieusement une petite part d’amour au fond de ton cœur. Ne fais pas la même erreur que moi. Sois forte parce que je te fais la promesse de revenir un jour et d’alléger ta peine.
- Je veux rester avec toi. Emmène-moi !

Le cri chuchoté, à peine articulé, tonna aux tréfonds de l’âme de Vikky. Elle raisonna la pauvre gamine, tout en gardant à l’esprit que Metilla souffrirait encore pendant bien des années :

- Lorsque tu grandiras, tu comprendras pourquoi je ne peux te kidnapper. Mais je t’en supplie, garde l’espoir.

Metilla pleura à chaudes larmes contre son épaule.

- Il faut que je rassemble mes affaires et que je parte avant qu’il ne se réveille. Sinon, il m’en empêchera. Il me tuera si nécessaire.

La fillette desserra son étreinte, libérant sa grande sœur à regret.

- Je pourrai prendre ton lit. – Vikky se figea – Pour ne pas oublier ta promesse et garder l’espoir.

L’adolescente eut voulu se lever et conjurer le sort en plongeant une lame dans le cœur de ce père honni. Mais elle ne put s’y résoudre. Dans la douleur, Vikky prit conscience que les enfants, encore trop jeune, ne pourraient pas se débrouiller sans sa protection despotique. Elle imaginait que de chaque angle du quartier des bêtes affamées d’apparence humanoïde surgiraient pour se repaitre des pauvres restes. Vikky ne rêvait que de liberté et ne pourrait pas subvenir à leurs besoins. Elle préférait fuir.

- Oh que oui. Et comme ça je saurai où te trouver lorsque je reviendrai pour tous vous venger !

Ses paroles vibrèrent dans sa gorge d’accents d’une dureté encore jamais atteinte. Une haine sans limite écrasa les derniers vestiges de sentiments en elle. Vikky ignorait que plusieurs années passeraient avant qu’elle ne puisse assouvir sa vengeance et qu’un jour d’autres cieux s’ouvriraient à elle. Ce furent les derniers mots qu’elle prononça dans ce taudis qui avait été dans un lointain passé son foyer sous la gouvernance de sa mère à jamais disparue.


******

Un an et demi plus tard.

Vikky Kirioch attendait dans le noir. La jeune femme avait revêtu sa combinaison noire. Moulée à l’extrême, aucun morceau de tissu ne pouvait s’accrocher nulle part. Sa poitrine devenue opulente ne tressautait pas, quelque soit le rythme de sa course. Plusieurs membres du gang se partageaient le petit rebord de permabéton, attendant qu’un véhicule pris dans l’intense circulation au-dessus de leurs têtes se pose par mégarde à leur portée. Elle se trouvait juste derrière leur chef équipé d’un fusil sonique. Cachés dans l’ombre, ils savaient que le moment de l’action viendrait à eux.

Bred Natty lui jeta un regard de braise où couvait un violent désir. Ils se jetèrent un sourire complice, surplombant le vide. L’humain, habillé de noir, visa un airspeeder de facture récente au prix exorbitant qui venait vers leur position. Silencieux, leur groupe patientait. L’action démarrerait bientôt. Ses oripeaux dorés, témoins de sa qualité, cliquetèrent alors qu’il pressait la détente. L’onde de choc traversa l’air de la nuit avant de frapper le bolide volant.

L’engin décrivit aussitôt une série de lacets, tangua dangereusement avant de piquer du nez. Le pilote se dirigea aussitôt vers l’accueillant promontoire contigu à leur position. Le stress monta d’un cran malgré l’habitude. Tous se préparèrent à l’action.

Coupant ses suspenseurs, leur cible percuta brutalement le duracier. Ils attendirent qu’il stoppe complètement avant qu’un petit Bothan ouvre sa porte et commence son inspection.

Tel des mauvais génies sortis d’une lampe, ils se matérialisèrent autour de lui.

- Qu’est ce que… ? eut tout juste le temps de dire l’homme.

Vikky le fit taire d’un coup de poing en plein visage alors que leurs hommes ouvraient la porte côté passager. Une femme hurla, des enfants pleurèrent en criant après leurs parents. Les membres du gang sourirent devant la frayeur qu’ils inspiraient.

Un tir de mini blaster s’écrasa contre un mur alors que Vikky entrait par l’autre côté pour prendre tout ce qu’elle trouverait. La passagère possédait une arme, ce qui la surprit de prime abord. Elle n’écouta même pas les cris des enfants, négligeant jusqu’à leur présence.

La femme, attrapée par les cheveux, fut arrachée de son siège. « Trop classe la caisse », pensa la jeune femme. « Dommage qu’elle soit inutilisable. » Une fois débarrassée de son arme, les hommes à l’extérieur la trainèrent sur le surplomb, tirant sur ses vêtements, ses cheveux. Elle cria encore, une gifle tonitruante lui cloua le bec.

Explorant l’intérieur du véhicule, Vikky ne perdit pas de temps, ramassant tout ce qui semblait avoir de la valeur, sac à main, jouets, communicateurs. Son œil expert ne laissait rien passer.

Le conducteur, à genoux, encaissait des coups à répétition. Sa femme sanglotait devant lui, recroquevillée sur le sol. Il ne tarderait pas à donner les codes de ses cartes de crédit, les numéros de compte, tout ce dont ils avaient besoin.

- Vos gueules les mioches, ou je vais vous faire très mal, hurla-t-elle aux deux petits Bothans devant elle.

Ils se turent aussitôt, pleurant à qui mieux mieux.

- Allez, cria son amant dehors, t’es blindé de fric, sale Bothan. On le sait alors fais ce que l’on te dit.

L’individu résistait, recevant des coups provenant de plusieurs endroits, incapable de les parer ou de se défendre.

- Très bien, tu l’auras voulu, mes hommes vont s’occuper de ta compagne.

La femme cria de nouveau en recevant les premiers coups de pieds. Des vêtements se déchirèrent. Le mâle supplia une clémence qui ne viendrait pas.

- Fais ce que je t’ordonne depuis tout à l’heure.

L’homme commença alors à débiter des chiffres, des noms, au milieu de ses gémissements, apeurés.

- Laissez-nous, maintenant vous nous avez tout pris, implora-t-il de nouveau.
- Je crois pas, fit Bred devant lui, menaçant.

Il appuya sa botte au milieu du torse du Bothan avec un sourire sadique aux lèvres. Il poussa violemment. Le conducteur roula sur le sol, se retenant in extremis au rebord coupant. La femme hurla encore alors que Bred envoyait un coup de pied titanesque dans les côtes du pauvre sacrifié. Ensuite, le chef de la bande ordonna :

- Faites-la taire !

Leur proie bascula dans le vide en beuglant. Une bonne centaine de mètres le séparait du sol. Les hommes bâillonnèrent la femelle. Vikky ne se faisait plus d’idées, ils prendraient du plaisir avec avant de la laisser agonisante. Elle s’étonnait toujours de leur capacité à profiter de toutes les espèces… Ou presque.

Sans prévenir et ce qui n’était pas commun, un véhicule s’arrêta au-dessus d’eux. Une voix assurée résonna :

- Laissez-les ! s’exclama l’homme en basic, très certainement un humain.
- Qui t’es toi ? questionna leur chef en dégainant son blaster.

Un grésillement et une lumière vive lui répondit mieux que des mots. Bred tira à plusieurs reprises. Des membres de leur groupe s’effondrèrent comme par magie.

- Dispersez-vous ! fit le Jedi. Une patrouille de police ne va pas tarder à arriver.
- J’en fais mon affaire, monsieur le redresseur de torts, dit Bred.

Dans un froissement de cape, l’homme sauta de son airspeeder et atterrit contre le mur. Vikky se dépêcha de quitter le véhicule en toute hâte pour se cacher derrière.

- Alors je vous en empêcherai moi-même.
- Attrapez-le ! rugit le chef.

Comme un seul homme, les soudards se jetèrent sur le Jedi. D’un saut étonnant, il pirouetta par-dessus la menace. Des gyrophares éclairèrent la scène, jetant des ombres bleutés. Retombant juste en face de Bred, la lame décrivit un arc de cercle, coupant la main armée. Hurlant de douleur en se tenant le bras droit, il se précipita sur le Jedi pour tenter de faire basculer avec lui.

Le trouble fête fit un pas chassé en profitant pour faucher les deux pieds de Bred par la même occasion. Projeté en l’air, il atterrit sur une aile du véhicule immobilisé. Les cervicales craquèrent lugubrement avant qu’il ne s’effondre.

Sans aucun remords, sans même une once de peine, Vikky décida qu’il était grand temps qu’elle lui fausse compagnie. D’un mouvement félin, elle se retourna pour s’enfuir, les bras chargés de ses trouvailles.

- Police, halte !

Ils ne la rattraperaient pas comme ça. Le Jedi, sabre laser éteint, s’était jeté sur les autres membres du gang, les mettant rapidement à terre. Alors que la police débarquait en masse sur le ponton, Vikky passa en trombe l’angle d’un mur. Faisant jouer son équilibre, elle se précipita sur une fine corniche. Elle disposait à peine de la place pour mettre ses deux pieds côte à côte.

- Stop ! hurla un flic dans son dos peu désireux de s’élancer dans l’étroit passage.

Un autre ponton saillait un peu plus bas, sur la paroi de l’immeuble. Vikky ouvrit les bras, ses possessions dégringolèrent. D’une terrible détente, elle se jeta dans le vide et retomba sur les coudes.

Quelques mots furent échangés sur la plate-forme, alors que d’une simple traction la jeune femme se rétablissait sur l’avancée de duracier. Elle reprit sa course pour s’abriter derrière un autre angle de l’immeuble. Ils étaient bien capables de lui tirer dessus.

Quelque chose retomba dans un souffle derrière elle. Vikky eut un instant de frayeur, personne n’osait jamais la suivre lorsqu’elle s’engageait dans ses acrobaties. Malgré tout, elle prenait beaucoup de risques pour assurer sa fuite et elle ne voyait pas comment un homme pouvait lui emboîter le pas aussi aisément.

Sur un immeuble en face, dominant une ruelle au fond de laquelle Vikky aperçut des toits rouges de tôle ondulée grâce aux lumières qui tombaient des sommets des immeubles, une barre de duracier dépassait au-dessus d’une ouverture. Si elle la ratait, c’était la mort assurée au milieu des quartiers qu’elle détestait le plus au monde.

Sans même risquer un regard vers son poursuivant, la jeune femme prit trois pas d’élan et se jeta dans le vide. Elle quittait à peine la façade de l’immeuble que, dans son dos, quelque chose effleura sa seconde peau. Les sensations exacerbées que lui procurait le vêtement la surprenaient toujours. Le vent siffla autour de son corps. Elle traversa l’espace comme au ralenti. Vikky voyait parfaitement sa trajectoire, la barre qui se rapprochait et le boyau qui s’ouvrait, béant dans la face de l’immeuble. La jeune femme réussirait, ou mourrait.

Soudain, ses mains empoignèrent le morceau de métal froid. La libération ne tarderait pas, la fuite, la survie aussi. Se servant de son corps comme d’un pendule, tous ses muscles contractés, elle opéra un rétablissement vigoureux.

Quelque chose se déchira dans un bruit de tôle froissée. Le duracier céda, la barre plia, lui faisant perdre plusieurs dizaines de centimètres. Trop tard, elle se laissa tomber vers le trou béant. Seul le bout de ses doigts accrocha le bord métallique. Ils se déchirèrent à son contact froid et acéré. Vikky leva les yeux, désespérée de voir la chance la quitter. Jamais elle ne reviendrait pour venger sa sœur et son orgueil blessé des mauvais traitements de son géniteur.

Suspendue ainsi pendant plusieurs secondes, elle sut que ses muscles soumis à rude épreuve ne supporteraient pas l’effort. Une ombre noir apparut au-dessus d’elle. Une peur atavique étreint son cœur, manquant de lui faire lâcher prise. Un Jedi ! Il l’avait suivie jusqu’ici. Des larmes de rage s’accumulèrent au coin de ses yeux.

Sombre dans la nuit, il se baissa d’un mouvement souple, attrapant ses poignets tremblants. Sans effort apparent, il la hissa dans l’abri qu’elle convoitait. La capuche rejetée en arrière lui permit de voir son sourire alors qu’il affirmait :

- Vous êtes ma prisonnière maintenant ! Je suis le maître Blâm Tio. Ne tentez plus de prendre la fuite. Vous risqueriez de vous rompre le cou malgré vos capacités hors du commun et la chance qui vous caractérise.

Elle perçut un grand respect dans l’intonation de sa voix. Vikky en fut émue aux larmes, jamais personne ne s’adressait à elle ainsi. Une petite voix chuchota au fond de son esprit que ce Jedi représenterait une chance inestimable pour elle. La jeune femme suivait toujours ses instincts. A souffle perdu, elle dit :

- Vikky Kirioch ! Je ne peux plus vous échapper maintenant. Allez-vous me donner à la police ?
- Des compromis sont toujours possibles. Je ferai jouer mon influence, nous verrons bien. Mais je ne vous laisserai plus vivre de menus larcins.

Son airspeeder se posta à leur hauteur, comme mu par la pensée. Une voix humaine en sortit, sans se montrer plus inquiète que cela :

- Maître Tio, vous allez bien ? J’ai craint un instant de ne pouvoir vous retrouver aisément dans les bidonvilles des bas quartiers.

Le Jedi haussa les épaules, se redressant enfin. Vikky effondrée à ses pieds.

- Tout va bien, San ! Nous allons tout d’abord nous rendre au poste de police avant de reprendre nos tâches.

Il attrapa sa prisonnière en la ménageant. Le Jedi usa de peu de force et de beaucoup de persuasion. Vikky se voyait comme en rêve, suivant les deux hommes vers la prison qui ne manquerait pas de l’étouffer à vie. Les services de police ne la connaissait que trop bien et ils n’étaient pas tendres avec la racaille. Au moins pouvait-elle espérer survivre, au contraire de son dernier amant.


*******


Vikky n’avait pas revu les autres membres du gang. Les policiers les séparaient toujours pour qu’ils ne puissent pas se concerter avant les interrogatoires. Elle attendait son tour.

Ils l’avaient parquée dans une grande cage de grillage avec une bonne dizaine de personnes d’espèces différentes. Des prostitués des deux sexes la regardaient d’un drôle d’air moulée dans sa combinaison noire, des alcooliques et des voleurs comme elle. Une forte odeur se dégageait de tout ces corps dans l’espace exiguë. D’un regard froid, hautain, agressif, elle s’imposait au centre de la geôle, défiant quiconque de lui chercher des noises.

Un Gamorréen semblait s’ériger en meneur, représentant une force physique pour le moins évidente. Il sentait sûrement qu’elle lui disputait sa place, il s’approcha en grognant. Habituée aux rapports de force, elle comprit aussitôt de quoi il retournait et elle s’exclama dans le brouhaha ambiant :

- Je ne resterai pas longtemps et je n’ai aucune envie de me battre.

L’autre s’arrêta un instant pour réfléchir. Les secondes passèrent lentement, puis, après avoir oublié qu’elle lui avait parlé, il marcha de nouveau vers elle, menaçant. D’un geste brusque, le Gamorréen tenta de la saisir à bras-le-corps mais Vikky se dématérialisa. A plat dos, la jeune femme réalisa un vicieux ciseau avec ses jambes, utilisant toute la puissance qu’elle put. Son adversaire tomba lourdement sur le sol. D’une roulade, elle le domina et abattit son poing fermé en plein milieu du large front brun. Une intense douleur remonta de sa main jusque dans son épaule. Elle espéra ne pas s’être brisé la main. Elle fut debout avant même que les autres prisonniers n’aient repris leur souffle.

Personne ne contesta sa victoire, détournant les yeux. Le Gamorréen resta sur le sol, inconscient. L’échauffourée n’attira pas l’attention de leurs gardiens, ce dont elle se félicita. Sans le montrer, Vikky joua de ses doigts pour constater le bon fonctionnement de sa main gauche encore douloureuse.


*******


Une bonne heure passa ainsi avant que les policiers ne se montrent de nouveau.

- Kirioch !

Elle se leva pour se diriger vers la porte d’une démarche féline. Ils ouvrirent la cage au moment même où Vikky se plantait devant la porte. Une vague traversa les prisonniers, l’envie de s’enfuir était palpable. La jeune femme soupira en quittant ses codétenus. Un policier l’attrapa par l’épaule pendant qu’un autre la tenait en joue avec un blaster, les deux suivants braquaient des fusils rutilants vers la porte. Personne ne pipa mot, une bavure arrivait si vite.

Un inspecteur et quelques gardes l’attendaient dans une salle d’interrogatoire, dont tout un pan de mur se couvrait d’une vitre sans teint. Le policier qui la tenait ne lui laissa pas d’autre choix que de s’asseoir devant la table métallique dépouillée qui trônait au milieu. Il glissait régulièrement des regards sur sa silhouette, avantagée par sa seconde peau. Le chef du gang la lui faisait souvent revêtir avant de la caresser. Les hommes adoraient la voir ainsi vêtue. Son geôlier recula de trois pas, attentif.

- Association de malfaiteurs, commença l’inspecteur d’une voix basse et chaude, vols en réunion, trafics divers et variés, délits de fuite, coups et blessures, et enfin meurtre.

Le flic se rapprocha et assit une de ses fesses sur la table, décontracté. Vikky ne leva même pas les yeux sur lui, regardant fixement devant elle.

- Tu vas en prendre pour un bon bout de temps, la demoiselle. Et de préférence sur une planète éloignée, désolée, et bien surveillée. Tes anciens amis sont tombés dans nos filets et nous ont fait quelques révélations.

Il marqua un temps d’arrêt pour épier ses réactions. Déçu, l’inspecteur reprit :

- Essentiellement que tu étais le numéro deux du gang des anges noirs et que tu fricotais avec celui qui se trouvait à sa tête. A ton âge, tu n’as pas honte ?
- Si vous avez réussi à leur faire dire cela, alors je ne pourrai pas vous en dire plus.

Déterminée, elle soutint son regard, glaciale.

- Nous pourrions t’extirper des aveux par la force, dit-il en jetant un regard au policier dans son dos.

Sans prévenir, une énorme main gantée de cuir s’abattit derrière sa nuque. Ses dents s’entrechoquèrent et ce fut un coup de chance qu’elle ne se coupât pas la langue. Des étoiles tournoyèrent devant ses yeux.

- Voici de bien étranges manières, dit Vikky à moitié sonnée.

Elle sursauta en attendant le rire de l’inspecteur.

- Et la chose a de l’humour en plus, répondit-il. Mais cela ne te sauvera pas devant un tribunal avec un avocat commis d’office débordé que tu n’auras même pas les moyens de t’offrir.

Face à son silence, il continua :

- Tu as encore la possibilité de coopérer.

Il se leva brusquement pour avancer vers elle. Vikky se contint pour ne pas exprimer la peur qui lui étreignit la gorge. Il se saisit vivement de son visage, ses doigts s’enfonçant dans ses joues jusqu’à se faufiler entre ses dents. L’inspecteur releva son adorable frimousse encadrée de cheveux blonds plaqués sur son crâne et retenus en chignon, pour la forcer à le regarder directement dans ses yeux aussi noirs que des puits sans fond. Elle comprenait mieux pourquoi les autres avaient parlé.

- J’ai le pouvoir de te briser ! – Des secondes s’égrenèrent d’une lutte silencieuse entre les deux protagonistes – Réfléchis bien à tout cela. Si tu ne veux pas parler, quelqu’un viendra te chercher et un long calvaire commencera pour toi.

L’inspecteur Lui rejeta dédaigneusement la tête en arrière avant de la lâcher. Ses joues lui picotèrent, les dents douloureuses. L’air de rien, elle défit sa coiffure, ses cheveux dorés se répandirent sur ses épaules, les ébouriffant de sa main pour leur faire reprendre une jolie forme. Ils tranchèrent sur sa tenue sombre comme la nuit, lui descendant jusqu’au milieu du dos. Les yeux des policiers brillèrent dans la pièce chichement éclairée. L’inspecteur ricana, moqueur.

- Tes méthodes de prostituée ne marcheront pas avec moi.

Il lui tourna le dos alors qu’elle s’empourprait de l’insulte. Vikky lui ferait payer, mais elle ne pouvait bouger de son siège sans y perdre la vie. Une demi-vérité ne valait pas le coup de prendre tant de risques, même si elle ne doutait pas de pouvoir le tuer dans l’instant. Tous les hommes quittèrent la pièce, les policiers lui jetant des regards concupiscents. Ils n’avaient aucun pouvoir et ne l’intéressaient pas.

Des heures passèrent. Vikky Kirioch eut tout son temps pour réfléchir. A sa vie, qui lui convenait. A sa famille recomposée et haïe, que contrainte, elle abandonnait une nouvelle fois. A cette vengeance, qu’elle ne pourrait certainement pas mener à son terme. A cette promesse, que finalement elle ne tiendrait pas. Jamais elle ne donnerait des informations à des flics, jamais. Plutôt mourir.


*******


Ses pensées allaient encore bon train lorsque la porte s’ouvrit de nouveau. Elle en resta pantoise. La capuche relevée, un Jedi entra dans la salle d’interrogatoire. Vêtu presque entièrement de blanc, un deuxième le suivit avant de refermer délicatement la porte blindée de duracier derrière lui.

Quelque chose hurla en elle. Ces deux hommes lui extirperaient tous ses secrets avant même qu’elle n’ait conscience de parler. Vikky en avait vu les capacités à l’œuvre et des ouï-dire se rappelèrent à sa mémoire. La jeune femme en expérimentait encore la puissance puisque c’était l’un des leur qui l’avait amenée ici.

- Nous nous connaissons déjà, fit le premier à être entré.

Vikky sut aussitôt de qui il s’agissait. La voix caressait les oreilles, fluide et sans à-coups, elle abritait une grande force et un contrôle absolu. La frayeur ne quittait plus Vikky malgré les vibrations de calme qu’elle ressentait. Il rabattit sa capuche d’un mouvement parfaitement maîtrisé, presque beau. La jeune femme en oublia ses charmes qu’elle étalait devant tous les hommes. Des yeux d’un bleu très foncé la sondèrent. Des rides d’expression à peine marquées masquaient son âge, trahi par ses cheveux bruns veinés de blanc. Il lui inspirait la confiance mais elle ne se détendit pas pour autant.

- Je suis le maître Blâm Tio. Et je viens te chercher pour te ramener au Temple. J’ai eu un aperçu de tes capacités et si tu abandonnes tes anciens démons tu pourrais servir l’Ordre. Ne penses pas t’échapper, je t’offre de quitter une vie pénible pour une autre un peu plus confortable. Tu auras une vie toujours trépidante, parfois dangereuse, mais nous t’enseignerons comme mettre tes forces au service du bien. Tu quitteras la fange qui t’a vu naître pour croiser en haut des buildings et remplir des missions pour nous qui te conduiront de mondes en mondes
- Je suis seule juge de mon confort, répondit-elle.

Il lui offrait tout bonnement de réaliser ses rêves d’enfant. Méfiante, Vikky ne croyait rien de ce que racontait cet homme enjôleur. Mais le plus important consistait à sortir d’ici au plus vite, avant que les policiers ne comprennent pourquoi le Jedi se trouvait ici.

- Tente l’expérience, insista-t-il. Tu seras libre d’aller croupir dans une geôle dès que tu en émettras le souhait. Mais nous avons besoin de combattant comme toi pour servir la justice et la liberté dans la république galactique.
- Je me moque bien de tous ces gens, martela-t-elle d’une voix odieuse.

Le deuxième Jedi, toujours en retrait et caché derrière sa bure blanche, fit mine de s’avancer. Une main impérieuse mais douce du maître se leva pour l’arrêter.

- Je suis prête à vous suivre, si le prix n’en est pas trop élevé.
- Il n’excédera pas ce que tu es prête à donner, promit-il.
- J’aurai ma liberté ?
- Lorsque tu auras gagné notre confiance par tes actes et tes pensées.

Lisait-il dans son esprit ? Un doute la submergea. Vikky arrêta le flot de ses conjectures silencieuses dans l’espoir de les masquer. La jeune femme remarqua l’étonnement dans le regard du maître Jedi. Elle avait vu juste.

Le deal lui paraissait équitable. Vikky se leva enfin et hocha la tête dans leur direction. Elle ne sentit pas leurs regards la déshabiller, elle ne remarqua aucun désir bestial dans leurs yeux. Un peu déstabilisée, elle avança de quelques pas vers eux, balançant sa blonde chevelure.

Ils tournèrent les talons, ouvrirent la porte et elle les suivit vers des horizons qu’elle n’avait encore jamais contemplés. La vie était pleine de surprises. Vikky savait qu’elle jouerait le jeu, même si elle n’en connaissait pas encore les règles.



En attendant vos réflexions, réactions, critiques, je vous salut bien bas.
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Messagepar Notsil » Ven 10 Oct 2008 - 13:10   Sujet: Re: (Nouvelles/Début) Une équipe formidable.

Une partie très chouette et très sombre ;)

J'espère qu'on aura la chance de lire la suite des aventures de la demoiselle ^^

Quelques fautes :

Il lui reprochait encore qu’elle n’eu rien fait pour protéger leurs maigres possessions

->eut

Les cals au bout de ces doigts inquisiteurs et agressifs écorchèrent sa chaire encore tendre.

->chair

lle vit une larme couler sur la joie inhumaine –

->il me semble que tu voulais dire "joue" non ?

mais nous t’enseignerons comme mettre tes forces au service du bien.

->comment

Mais nous avons besoin de combattant comme toi pour servir la justice et la liberté dans la république galactique.

->combattants

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Messagepar AJ Crime » Sam 11 Oct 2008 - 14:52   Sujet: Re: (Nouvelles/Début) Une équipe formidable.

Merci notsil pour cette relecture... Je ne sais pas encore quel personnage je vais traiter la prochaine fois mais il est sûr que vous revérez cette chère Vikky qui deviendra l'un des personnages principaux de l'équipe formidable qui constituera l'escadron vengeur. Je suppose que je continuerai dans un style plutôt sombre (dark) que le reste de la galaxie starwars.... Merci Den pour cette idée un peu en marge. On reparlera de Vikky au moins dans une nouvelle, celle qui concernera San Pelo (le chevalier Pelo), mais je pense qu'ils constitueront le couple qui trouvera le reste de l'équipe.

Quoi de plus triste que l'amour indécis d'un jedi pour une farouche guerrière comme Vikky. La suite donc au prochain épisode, j'essaierai de vous faire quelques surprises.
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Messagepar Den » Sam 11 Oct 2008 - 17:21   Sujet: Re: (Nouvelles/Début) Une équipe formidable.

Ce qui m'a le plus plu dans cette histoire, c'est son côté sombre!
Les descriptions sont vraiment excellentes. C'est vraiment un de tes points forts!
Vikky est un personnage captivant et l'histoire m'a scotché à mon écran!
Rien à redire, j'ai adoré! :)
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar AJ Crime » Mer 21 Aoû 2013 - 9:32   Sujet: Re: (Nouvelles/Début) Une équipe formidable.

Message du staff :
Cette fan-fiction a fait l’objet d’une publication sur SWU. Vous pouvez la retrouver en texte intégral, au format pdf et epub (sauf pour les nouvelles les plus anciennes) en cliquant sur ce lien.
N’hésitez pas à revenir sur ce topic après votre lecture pour donner votre avis et en parler avec l’auteur(e).
Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.

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Escale meurtrière à Koros Major.


Fenn Vri’Trem surveillait l’entrée de la grotte avec sa paire de jumelles à vision nocturne pour déterminer l’instant propice de l’attaque. En tant que leader, ce rôle lui incombait. Le Vengeur 1, Selim Solucé, couvrait le flanc droit et deux guerriers Krath des sept mondes de Téta le gauche. L’équipe formidable avait déjà constaté leur professionnalisme élevé au rang d’art, cette réputation n’était en rien abusive. L’escadron Vengeur et les Korosiens se mixaient à la limite d’une forêt de résineux, cachés dans des buissons épineux, repoussant sans succès le froid humide du milieu de la nuit.

Les Massassi effectuaient des relèves régulières. Le dernier groupe s’installait déjà dans une mortelle routine nocturne. Ils s’étaient dégourdi les jambes autour de leurs postes de garde et retournaient doucement à la torpeur d’une nouvelle nuit écourtée.

Le Maître Blâm Tio, commandant de l’escadron, les avaient briefés dans le secret du temple Jedi de Cinnagar, un bâtiment simple aux pièces étriquées décorées sans fioritures, le strict nécessaire pour un petit détachement de conseillers. Principale source de carbonite de la république, les sept mondes de Téta vivaient dans le confort de la technologie malgré leur position excentrée de la bordure extérieure. Ces mondes représentaient une cible potentiellement alléchante pour les Sith dont les exactions discrètes sur le territoire de la république augmentaient sans provoquer de heurts notables. Les visions du chevalier Jedi Jodan-Urr se cristallisaient aux abords de ce camp Sith caché dans les montagnes. L’équipe formidable devait y récupérer l’un des conseillers Jedi porté disparu et certainement prisonnier en ce lieu pendant que l’impératrice, épaulées par de rares Jedi convaincus de la menace Sith, préparait une bataille majeure.

Fenn fit signe à Selim qui modula le trille d’un oiseau de nuit. Les poignards des guerriers Krath coulissèrent en dehors de leurs fourreaux et les sécurités des lance-fléchettes s’effacèrent. À la deuxième stridulation, le métal déchira l’air en sifflant. Le bruit mat de la chair transpercée répondit, en sourdine ; les gargouillis inefficaces à déclencher l’alerte complétèrent la sérénade funèbre. Vengeurs et Krath se glissèrent dans les ombres nocturnes, les uns armés de blaster, les autres de lames aiguisées. Ils contournèrent les mares de sang bleuté pour achever les survivants lardés de couteaux et de carreaux.

En file indienne, ils s’aventurèrent en silence dans les boyaux de pierre plus ou moins façonnés par l’homme, un véritable habitat troglodyte. L’architecture du dédale de galeries incrustée dans sa mémoire photographique, Blâm menait la danse avec son ailier dans ses bottes. D’un signe de la main, il désignait des salles de garde où s’engouffraient des groupes constitués d’une paire de Vengeur et de quatre guerriers des mondes de Téta.

Vikky Kirioch et l’infatigable Trek Leeron s’introduisirent dans une chambre de garde. Les Massassi ronflaient comme des sonneurs. Gracieux, le Twi’lek se faufila entre deux couches et Vikky se posta en face de lui. Les guerriers se répartirent la pièce. Les corps anguleux représentaient des cibles faciles et bien que les Massassi soient terrifiants, l’effet de surprise ne laissait aucune chance aux troupes d’invasion massées là.

Les sabres s’élevèrent, les poignards se tendirent. À la lumière des lasers croisés, les lames brillèrent du sang des victimes presque innocentes. Gorges tranchées, torses transpercés, membres fumants, les plus chanceux eurent juste le temps de se retourner ou d’ouvrir un œil, les Massassi ne se mesurèrent jamais aux Krath. Malgré un entraînement sans faille, Vikky devina que la gêne d’un tel massacre fissurait le flegme de son coéquipier ; pour sa part, elle avait commis de pires exactions dans sa jeunesse. Le silence revint alors que le bain de sang refroidissait, des bruits de lutte parvenaient de pièces éloignées.

En plein accord avec la Force, San remontait une piste de noirceur. La peur n’existait plus, seule la Force comptait. Le chevalier dirigeait le groupe le plus nombreux : les deux autres Jedi de l’équipe, les ailiers de chacun, et autant de guerriers Krath. La présence d’un ou plusieurs Sith troublait la Force comme le fanal d’obscurité d’une nuit sans étoile. Quelqu’un souffrait aussi ; un voile de peine étouffait ses perceptions. San leva une main et le rythme de la course s’apaisa. Ils touchaient au but : une grande salle de pierre au plus profond du dédale de corridors grossiers au centre de l’architecture troglodyte. Ils s’arrêtèrent à un coude.

Trois Massassi gardaient une porte métallique bardée de renforts. Les guerriers Krath jouèrent une nouvelle fois du couteau, mais, contraints de lancer en terrain découvert les ennemis furent alertés. Vifs comme l’éclair, ils dévièrent les projectiles. L’un se planta dans une cuisse, les autres retombèrent au sol après avoir généré quelques estafilades bleutés sur la peau rosâtre distendue par les muscles. Les gardes se jetèrent sur les agresseurs en grognant. Les blasters des ailiers chantèrent et les rayons laser se perdirent dans la roche. Sans peur des lasers et des lames tendues pour stopper leur course, les Massassi se jetèrent dans la mêlée. Les poings et les pieds s’abattirent sur les républicains comme une muraille de chair.

Les Jedi allumèrent les sabres crépitant et moulinèrent. Trop tard, deux guerriers Krath gisaient dans leur sang, les membres brisés ainsi que l’équipier Twi’lek de San projeté contre une saillie rocheuse, le crâne pulvérisé. À coup de sabre, les Jedi taillèrent en pièce les Massassi.

Sans perdre de temps, ou se livrer à la peine, le chevalier Pelo se précipita vers la porte. Verrouillée ; l’alerte avait été donnée pendant l’affrontement bref mais sanglant. Il enfonça la pointe de son sabre dans l’acier et commença à se forer un passage.

- Aidez-moi ! intima-t-il à ses compagnons équipés à l’identique.

La discrétion n’était plus de mise, San privilégiait la vitesse. Une alerte tonitruante résonna soudain de l’écho des profondeurs de Koros Major. San espéra que l’opération menée tambour battant avait neutralisé les chambres de garde avec efficacité, si non, toute retraite serait impossible et l’équipe formidable accomplirait ici sa dernière mission alors que le conflit n’avait pas officiellement débuté.

Le panneau d’acier aux bords rougeoyants s’écrasa dans une pièce à l’entrée dépouillée. Des lasers les accueillirent, détournés par les moulinets des sabres. Ils répliquèrent avec intensité et investirent la place. Une robe noire se retourna dans le fond et un visage cornu tatoué de vert et de gris en émergea. Une onde de Force les balaya, San érigea un bouclier et maintint la position, les autres se couchèrent comme une forêt balayée par la tornade.

Des instruments de torture installés sur le sol entouraient leur hôte : chevalet, brasero et métal chauffé à blanc, bâtons électriques, couteaux, pinces, seringues et sérums colorés, ainsi qu’un célèbre casque de souffrances.

Immobilisé par des liens invisibles, le chevalier pendait, nu et ensanglanté, à quelques centimètres du sol. Privé artificiellement du soutien de la Force, sa part d’obscurité intérieure se taillait le meilleur morceau. Défiguré par une grimace, la haine irradiait des traits contractés par la douleur. San perçut au plus profond de lui les ténèbres semées aux quatre coins de la pièce ; ils arrivaient trop tard.

Le seigneur Sith souriait d’anticipation en dégainant sa lame, une lueur rose l’environna. Ces glaives imprégnés de force conjuguaient le poids d’une épée avec la précision diabolique d’un sabre laser. Bien que sévèrement préparé à une telle confrontation, le chevalier Pelo redouta ce premier duel. Le Sith moulina avant de prendre sa garde.

- Enfin un adversaire à ma taille ! s’exclama le seigneur de Korriban. Reconnais en moi le seigneur Jeust Enougth, Jedi. Si tu meurs en bon combattant, j’abrégerai tes souffrances avant de me dégourdir les doigts avec tes suivants.

San baissa la main gauche et remonta la droite pour que la pointe de son sabre à hauteur du front s’oriente vers l’ennemi. Genoux fléchis, il initia un déplacement rotatif avec l’adversaire en son centre.

- À qui ai-je affaire ? questionna le Sith.
- Chevalier San Pelo, Jedi ! Je jure ici que jamais vous ne torturerez mes compagnons. Je sauverai également celui pour lequel nous sommes venus, vos sous-fifres ne couvriront plus vos méfaits, la mort les a rappelés en plein sommeil.

Ils se tournaient autour et la longue spirale les rapprochait à chaque pas de la première passe d’arme dont l’issue déciderait du vainqueur.

- Je n’ai nul besoin d’animaux indisciplinés pour sortir d’ici. Pour ce qui est de mon prisonnier, je suis au regret de vous annoncer qu’il n’y a rien de récupérable en lui. Il a livré ses secrets et je m’amusais à retarder sa mort dans la souffrance que méritent les traîtres de son espèce.

Réalisant trop tard qu’il commettait une erreur, San se propulsa en avant. L’épée imprégnée se darda et il la détourna d’un revers. Les coups s’enchaînèrent en un maelstrom bleu d’eau et rosâtre guidé par la Force. La mobilité du Jedi avantagé par la légèreté de son arme ne l’empêchait pas d’avoir les bras ankylosés. Il rompit d’une ruade vers l’arrière. La pointe acérée fendit ses vêtements à hauteur des pectoraux et électrisa tout son buste. Il poussa une onde de Force en chutant sur le dos, sa tête porta durement sur la pierre. Trente six chandelles troublèrent sa vision et il évita au dernier moment le chevalet projeté sur lui dans l’intension de l’écraser.

Jeust s’élança lorsqu’un sabre laser grésilla. Le coup de grâce s’arrêta, intercepté par le laser vert de Vengeur huit. Le Sith gronda et décapita d’un revers le Togruta, tranchant net les quatre lekku blancs qui tremblotèrent quelques minutes sur le sol. Une gerbe de sang inonda San. Poisseux de la mort de son camarade, il se redressa et frappa la cuisse de l’adversaire. Jeust s’envola mais le pied retomba au bout du tibia cautérisé. Le Sith utilisa la Force comme une béquille pour se maintenir debout. L’amputation ne semblait pas le choquer.

Variant les techniques de combat, San attaqua à deux mains basses en tailles latérales irrégulières. Le seigneur Enougth reculait en clopinant mais ne lâchait rien et contre-attaquait à la moindre ouverture. Le chevalier prévoyait les coups en avance et ne doutait pas de ses qualités ; enfant, il avait été abandonné pour ces talents. La lame brillante approchait de la peau tatouée jusqu’à ajouter des ombres noircies dans les encorbellements dessinés sous l’épiderme. Le Sith grimaçait à la recherche d’un moyen de se soustraire aux attaques douloureuses. Bientôt, la chair grésilla. Il se débattit avec désespoir, laissant s’exprimer toute sa fureur. Les forces s’équilibrèrent mais la Force penchait du côté du Jedi et les blessures se multiplièrent.

Les défenses de Jeust s’effondrèrent comme s’il se rendait à l’évidence et abandonnait toute idée de victoire. Lancé, San trancha un bras au milieu de l’humérus, découpa au niveau du genou avant de plonger son sabre dans le ventre de l’adversaire. Il le repoussa d’une pichenette de Force. Le corps glissa sur la pierre. Le souffle rauque, le Sith souffrait le martyre. San ne s’émut pas, la formation Jedi les prémunissait contre les dangers des émotions. Le chevalier s’approcha sur ses gardes.

- Vous mourrez lentement, fit San. Je n’abrégerai pas vos souffrances pour que vous puissiez comprendre ce qui a été infligé par vos soins.
- C’est de bonne guerre, siffla Jeust.

Les Vengeurs avaient décroché le torturé et lui administraient soins et drogues. Fenn Vi-Trem arriva sur ces entrefaites, essoufflé. Il comprit aussitôt la teneur de la situation et ordonna :

- Nous ramenons le Conseiller Jedi avec nous ! Il faut prévenir Cinnagar que nous sommes arrivés trop tard et que l’attaque Sith est imminente. Nous les avertirons par radio. On dégage ! San ?
- Oui !
- Qu’est ce que tu en fais de ce Sith ?
- Je le tiens en respect. Le seigneur Sith Jeust Enougth n’a plus d’estomac et ses viscères sont réduits à un paquet de viande brûlé. Il décédera de ses blessures d’ici une vingtaine de minutes.
- Ok, comme tu veux, mais tu sors maintenant.

Le Chevalier Pelo recula jusqu’à la porte et salua avec respect le Sith limité à une forme amputé et gémissante. Jeust eut un sourire ironique étouffé par une toux sanglante. Le sabre laser s’éteignit.

- San ? San ! appela une voix féminine dans le couloir.

Dans un ballet de cape, Pelo se retourna dans le corridor de pierre. Il courut à la suite de l’équipe et des guerriers Krath survivants.

- Tu n’as rien ?

Vikky loucha sur le torse déchiré du Jedi. San attrapa la main de la jeune femme au passage :

- Cours ! Les Sith vont donner l’assaut à Koros Major d’ici peu.

Aidé de la Force, San guida Kirioch dans le dédale de corridors. Quelques cadavres de Massassi témoignaient des affrontements, San reconnut peu de Vengeurs parmi les morts et se félicita que l’opération ait été un succès sur ce plan là. À l’extérieur, ils rejoignirent les motos-suspenseurs et s’envolèrent pour Cinnagar moteurs hurlants bloqués dans les tours.


*******



Ils approchaient enfin de Cinnagar. Les combats débutaient et les défenses de l’impératrice Téta illuminaient le firmament alors que les vaisseaux de guerre Sith pleuvaient littéralement du ciel. L’état du conseiller Jedi torturé inquiétait Fenn Vri’Trem qui doutait de réussir à le ramener jusqu’au vaisseau de commandement. L’essentiel consistait à récupérer les chasseurs et à rejoindre en orbite le détachement républicain ; la mission avait été remplie malgré ce demi-succès.

L’équipe formidable se rendit aux hangars d’Aarrba en ligne droite alors que les guerriers Krath rejoignaient les défenseurs de Téta. Un bombardement intensif pilonnait la zone portuaire pour préparer le débarquement massif des Massassi. Vri’Trem, le corps inanimé du conseiller Jedi dans les bras, s’avança vers la zone où leurs chasseurs étaient stationnés.
Vikky se renfrogna lorsqu’une limace ignoble se traîna en pleine lumière.

- Nous voilà dans l’obligation de vous quitter précipitamment, votre honneur ! salua le leader.

Le chevalier Pelo se positionna à la hauteur de Fenn pour poser une main sur le front du conseiller.

- Je vous en prie, articula le Hutt d’une voix grave. J’ai veillé sur vos vaisseaux d’une qualité remarquable.
- Un grand merci pour vos services.

Fenn jeta un coup d’œil interrogatif à San qui répondit négativement de la tête.

- Nous ferons notre possible, termina-t-il.
- Dépêchez-vous ! décréta Aarrba. Les Massassi envahissent la zone.

Ils montèrent dans les chasseurs et s’envolèrent en trombe pour soutenir l’effort antiaérien de défenseurs de Téta. Après ce qu’ils en avaient vu, ils avaient toute confiance dans les capacités des guerriers Krath pour combattre les envahisseurs sur le terrain. Un combat d’envergure se déroulait ici, d’autres auraient lieu et l’équipe formidable constituait l’ossature de la défense du joyau du noyau : Coruscant.
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