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Mon nom est Jinn

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Messagepar Hiivsha » Mer 06 Fév 2013 - 22:32   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Pour le subjonctif après "dont", je pense que ça dépend s'il y a incertitude ou pas.
"Est-ce la dernière chose dont je me souvienne ?"
"C'est bien la dernière chose dont je me souviens" (sous-entendu, c'est une certitude) ;)

Mais bon, on va pas chipoter là-dessus, fais comme bon te semble ;)

Sinon, ici rien à dire. C'est bien maîtrisé et pas une petite fautounette à se mettre sous la dent. :wink:
Donc à suivre pour comprendre le mystère des "20 ans". :D
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Messagepar Kléber Valéra » Jeu 07 Fév 2013 - 22:15   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XIV




Jinn n’en revenait toujours pas de la liberté qu’on lui avait accordée. Quand on y pensait, vu la situation dans laquelle il se trouvait quelques heures plus tôt (il se voyait déjà incarcéré pour des mois), c’était un miracle qu’il n’ait pas été retenu. Il passa rapidement sur ce problème qui s’était résolu de lui-même, se jurant juste de ne pas tomber à nouveau entre les mains de cet Empire Galactique ; et songea au second problème qui l’occupait : comment s’était-il retrouvé ici ?
Même si son récit n’avait guère été riche en détails, il n’avait pas menti au général. Comment aurait-il pu d’ailleurs ? Le dernier souvenir qu’il avait d’avant son réveil était de monter les escaliers derrière un neimoidien pour le protéger. Et sa vision devenait floue –littéralement- à peu près au milieu des escaliers. C’est-à-dire que même en se concentrant du mieux qu’il pouvait, il avait l’image d’une sorte de brouillard défilant devant ses yeux quand il y repensait. Et puis, le noir complet, jusqu’à ce qu’il ouvre les paupières dans la salle sombre. Et le noir, encore. Les couloirs, puis la forêt : de maigres éléments.
Il avait donc à présent trois possibilités pour reconstituer son esprit morcelé, correspondant chacune à trois questions : où, pourquoi, et quoi ?
Où s’était-il retrouvé ? A quoi correspondait cet endroit obscur et étrange ? Ce n’était pas, selon lui, la priorité. Pourquoi s’y était-il retrouvé ? Autrement dit quel avait été son trajet entre Cato Neimoidia et Koboc ? Cette piste semblait bien trop lointaine et douteuse : si vingt ans s’étaient bien écoulés, comment suivre une piste dont les traces s’étaient probablement effacées des années plus tôt ? Restait le « quoi ? », le plus important selon lui. Si le temps avait passé, la priorité était de savoir ce qu’il avait manqué, afin d’éviter de se retrouver à nouveau entre les griffes d’une police aux méthodes douteuses, ou dans n’importe quelle autre situation fâcheuse.
Il ne mit que peu de temps pour atteindre la carte touristique depuis l’hôtel de police, et de là, découvrir l’emplacement de la bibliothèque municipale afin de s’y rendre.
Le bâtiment était un immeuble trapu de seulement trois étages, mais à l’architecture particulièrement ornementée. Cela avait un peu le grandiose des bâtiments administratifs de Muunilinst, en fausse pierre gris-blanc. A ceci près que l’aspect imposant de ces derniers était contrasté par leur sobriété. Cette bibliothèque était massive ET recouverte de fioritures artistiques qui étaient un peu trop nombreuses au goût de Jinn. La grande arche de l’entrée était encadrée, comme chaque bâtiment public kobocois apparemment, de deux stormtroopers silencieux et droits comme des piquets. Il entra, et s’installa immédiatement à un des terminaux informatiques. Réfléchissant quelques instants, il se dit qu’il pourrait aisément combler toutes ses lacunes historiques dans un manuel d’Histoire tout simple. Il effectua donc une première recherche par le terminal. Il prit soin de sélectionner un ouvrage qui lui semblait, de par la taille et la fiche-résumé affichées, concis mais aussi suffisamment détaillé pour qu’il ne manque à sa lecture aucun événement important qui s’était produit pendant son curieux trou de mémoire.
L’œuvre se nommait sobrement « Histoire galactique moderne, de la Guerre totale hyperspatiale à l’âge d’or de l’Empire », écrit par un certain Xac Mona. Tout un programme.
Une autre raison pour ce choix est qu’il connaissait –au moins de nom- la Guerre totale hyperspatiale, puisqu’elle datait de bien avant sa naissance. Il pourrait donc, de là, retracer l’Histoire jusqu’à ce jour.
Il commença sa lecture par une frise chronologique résumée, pour dégrossir le travail.
Et faillit tomber de sa chaise.
Les dates indiquées ne semblaient pas prendre en référence l’année 0 que lui connaissait, c’est-à-dire les réformes de Ruusan. Mais surtout, s’il reconnaissait sans problème les évènements à gauche de la flèche, ceux de droite lui étaient totalement inconnus –en dépit du fait qu’au regard de leurs dates relatives, il aurait dû en entendre parler. Son regard se fixa sur l’année 0. Elle aurait dû correspondre à peu près à l’année de sa propre naissance, compte-tenu des dates annoncées pour les évènements antérieurs.
Ici, il était écrit « Proclamation de l’Empire Galactique ».








Voilà, c'était le 14e morceau.
Bon, sinon, petite info en passant :
Comme je l'avais dit au tout début, en plus des mardis, je me réservais la possibilité de manquer certaines publications dans le cas où je ne pouvais pas faire autrement.
Il se trouve que je suis absent tout le WE, et je n'aurai pas la possibilité d'accéder à Internet là où je serai. Normalement, je rentre dimanche soir, ce qui ne devrAIT donc pas poser de problème pour le morceau de dimanche. Mais samedi en revanche, c'est sûr : pas de publication.
C'est dit...
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Ven 08 Fév 2013 - 22:19, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Jeu 07 Fév 2013 - 22:46   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Bon Jinn s'instruit à la bibliothèque. Personnellement, avant de m'instruire, je me serais équipé d'une lampe pour aller explorer l'endroit d'où j'étais sorti, afin d'essayer de trouver des indices me permettant de comprendre d'où je sortais. Le rattrapage scolaire, j'aurais mis ça en second. ;)

A quoi correspondait cette endroit => cet

qu’elle avait été son trajet => quel

La grande arche de l’entrée était entourée... ...de deux stormtroopers silencieux et droits comme des piquets => je ne pense pas qu'à deux on puisse "entourer" une grande arche. À la rigueur peut-on "encadrer" à deux une entrée (un de chaque côté) ;)

un ouvrage qui lui semblait, de par la taille et la fiche-résumé affichés => "affichées" (les deux sont féminins)

en référence l’année 0 que lui connaissait => là je vais chipoter, car j'ai vu "an 0" mentionné dans des chronologies de SW. cependant, c'est un non-sens : l'an 0 d'une ère n'existe pas. On commence par l'an 1. c'est pour cela notamment que le 21e siècle a commencé le 1er janvier 2001 et non à celui de l'an 2000 qui était la dernière année du 20e siècle. Quand on fixe une date pour commencer un calendrier, cette date représente une journée. L'année qui débute à cette date, est "la première année après la date de référence" c'est à dire l'an 1 !

L"an 1 de ma vie commence à ma naissance et se termine à mon 1er anniversaire : an 1 accompli.
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Messagepar Kléber Valéra » Ven 08 Fév 2013 - 22:19   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Le rattrapage scolaire… Il y a quelques heures à peine, il a failli se faire mettre en tôle pour la simple raison qu’il avait manqué quelques années d’Histoire, justement. Avant de continuer son périple, le simple instinct de survie impose de voir ce qu’on a loupé, pour éviter de retomber dans une situation inextricable…
En plus de ça, repartir en forêt pour ensuite revenir en ville ? Autant faire ce qu’il peut faire en étant à proximité, et pas aller à pétaouchnok, si c’est pour revenir après… !
En tout cas il me semble.



Pour ce qui est des dates, tu as entièrement raison. Sauf que dans notre univers starwarsien, ça ne fonctionne pas pareil. Je m’explique :

Quand l’UE est passé de quelques romans à une flopée de romans (comme c’est le cas aujourd’hui), l’Histoire fictive de l’univers s’est elle-aussi agrandie. Donc, là où ce n’était pas initialement nécessaire, une chronologie est apparue pour essayer de clarifier les dates, au moins pour les lecteurs. Je parle bien entendu des mentions BBY et ABY (équivalents des BC et AD pour les américains), prenant le premier film cinéma comme année 0.

La plupart des auteurs UE n’ont jamais voulu s’embarrasser de détails et de précisions, préférant se concentrer sur leur créativité, leur liberté, et restant très vagues en ce qui concernait les dates. Ainsi, même quand ça semble nécessaire, ils restent le plus souvent très approximatifs, et évitent de parler de chronologie dans la mesure du possible.

Mais quand ça devient impossible de faire autrement, il me semble (mais je peux me tromper) que la plupart ont adopté le point de vue du « pour simplifier la compréhension pour nos lecteurs, notre référence in-universe sera la même que celle qu’ils utilisent déjà pour parler dates entre eux, sur les forums et les sites consacrés ».
Donc, pour la période Nouvelle République et après, l’année 0 est celle de la bataille de Yavin (donc en quelque sorte de la première grande victoire rebelle ayant conduit à la création de la New Rep) et non celle qui précède. Ou alors, ça aurait pu marcher s’il s’était passé pour les rebelles-futurs-républicains un autre événement majeur en l’an 1 de la Nouvelle République, qui justifie que le calendrier se base dessus (mais en l’occurrence, il n’y a pas grand chose en l’an 1…).
Ainsi, il faut imaginer que dans SW, la première année d’un calendrier est l’année 0, et pas l’année 1 comme chez nous.
Du coup, pour moi, toute cette histoire de dates se résume un peu à un problème de contextualisation (peut-être à l’extrême), comme le « chien de garde » évoqué quelques posts avant…

Et puisque dans cette galaxie, un calendrier commence par l’an 0 et pas l’an 1, pourquoi pas celui de l’Empire Galactique ?
C’est peut-être un peu con, mais c’est comme ça que je vois les choses. Donc, je maintiens que toute l’année standard (coruscantienne) où s’est déroulée la proclamation de l’Empire EST l’année 0 du calendrier impérial.

Mais après, chacun verra midi à sa porte…
Les vaches seront bien gardées, les carottes sont cuites et tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle n’amasse pas mousse.



Pour le reste : correc’ effectuées dans le texte.
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Messagepar Kléber Valéra » Ven 08 Fév 2013 - 22:21   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XV





Sans réfléchir, il cliqua sur le lien qui s’affichait à l’écran, pour atteindre directement la page concernant cet événement. Et il lut ce que Xac Mona avait à en dire.

Nous ne nous attarderons pas vraiment dans le présent ouvrage sur le basculement de la République Galactique en un Empire Galactique, tant le sujet est traité dans de nombreuses autres œuvres. Je conseille d’ailleurs à ce propos, la lecture d’un autre de mes livres intitulé « Palpatine, l’Homme du Miracle », paru aux éditions Eher. Voici simplement ce qu’il est absolument nécessaire de savoir sur la question.
La nomination de Palpatine était une nécessité absolue.
Peu avant ce que nous connaissons comme l’An 0 du Renouveau Impérial, la guerre des clones faisait encore rage. L’on sentait aisément l’épuisement des deux camps –républicain et séparatiste- et il était difficile, jusqu’à la fin, de savoir qui allait remporter la victoire. Or, au prix d’un effort considérable, c’est la République qui a finalement triomphé, et brisé les chaînes de l’oppression qu’un petit groupe de technocrates avides d’argent était parvenu à imposer à une bonne moitié de la galaxie.
Cette victoire, nous la devons à deux choses : la politique militaire impeccable menée par le gouvernement de l’époque –on rappelle donc que Palpatine était alors Chancelier Suprême plébiscité par le peuple ; et dans une moindre mesure, nous devons le reconnaître, par les terribles jedi, aux pouvoirs mystiques quasi-illimités.
Lorsque la victoire a été assurée pour les républicains, un sentiment d’intense soulagement s’est immédiatement emparé d’eux, comme souvent après une guerre. Naïvement, le peuple a pensé que les choses ne pouvaient que s’améliorer, que la situation économique et sociale ne pouvait que progresser. C’était sans compter sur les sorciers de la Force qui avaient profité du pouvoir militaire qui leur avait été confié pendant la guerre, pour tenter de renverser la République, et par voie de conséquence, tous les fondements honorables sur laquelle elle reposait.
Fort heureusement, la République mourante a eu cette chance, à l’époque, de s’être choisi un leader qui n’a pas su se laisser impressionner par la terrible menace que représentaient les jedi. Palpatine a déjoué ce complot et leur a dispensé la justice implacable réservée aux traîtres.
Evidemment, cette tentative de renversement avait épuisé un gouvernement déjà ébranlé par la guerre. En outre, la fin de la guerre menaçait avant tout de faire ressurgir la corruption au sénat, qui s’était plutôt calmée pendant les trois ans que durèrent la guerre des clones. Aussi, notre admirable Palpatine a osé agir comme aucun autre n’aurait osé agir, en proclamant l’Avènement de l’Empire, de l’Ordre Nouveau, et d’une Paix Eternelle pour la Galaxie.
Bien entendu, un plébiscite complet aurait été étonnant du premier coup. Rappelons quand même que tous ces évènements ne sont séparés entre eux que de quelques jours (je vous renvoie une fois de plus à « Palpatine, l’Homme du Miracle » pour les détails) : les incertitudes de la guerre occupaient encore de nombreux peuples. Mais tous ont rapidement accepté ce nouveau régime proposé par Palpatine, et on sait aujourd’hui qu’ils ont eu raison de finalement lui faire confiance. Il suffit de lever les yeux pour constater au quotidien les bienfaits de l’Empire sur cette Galaxie qui était en ce temps-là mourante.
L’Empereur nous a tous sauvés de l’annihilation.

Voilà tout ce qui sera présenté dans le présent ouvrage sur la Proclamation de l’Empire.


Effectivement, Jinn acquiesçait avec la remarque sous-entendue par l’auteur : c’était court, pour un tel événement. Un texte qui était finalement plus une publicité pour ses autres ouvrages… Et pour l’Empereur !
Mais malgré tout un excellent texte pour faire comprendre rapidement l’état de l’univers à qui n’avait jamais entendu parler de toute l’affaire.

Comment donc était-ce possible ? se demanda Jinn.
Pendant l’interrogatoire, l’officier avait parlé d’un « Empereur Palpatine ». Bien sûr, il avait reconnu le nom : ses parents lui en avaient suffisamment parlé dans sa jeunesse. Mais toujours en tant que sénateur, puis chancelier ; et jamais rien de plus. Lorsqu’il était soumis à la question, il s’était dit que l’« Empereur Palpatine » était le dirigeant de cette planète seulement, et aussi l’homonyme d’un ancien chancelier mort depuis longtemps. Pas qu’il s’agissait en fait du même personnage, et qu’il gouvernait toute la galaxie !
Tout cela était invraisemblable.
Ce qu’il savait, lui, c’était qu’à la fin de la guerre des clones, le chancelier Palpatine avait révélé aux jedi qu’il était un Seigneur sith. Alors, les jedi l’avaient assassiné, faute d’un autre choix possible –et même s’ils n’en avaient jamais été très fiers. Puis ils avaient assuré quelques temps une régence, afin de laisser le temps à la République d’élire dans les règles un nouveau chancelier. Et puis les jedi étaient retournés à l’étude et à la méditation, oubliant presque qu’ils furent pendant trois ans de suite des soldats de la guerre des clones. Et la République avait perduré.
Mais ça… Cet Empire… C’était…
Très franchement, Jinn préférait de loin sa fin à lui.






Rappel, demain, rien.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Lun 11 Fév 2013 - 21:23, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Ven 08 Fév 2013 - 22:36   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Je suis d'accord avec toi sur le fait que la chronologie hélas retenue pour SW commence par l'an 0, ce qui est une erreur fondamentale de ceux qui ont pondu cela en premier et un illogisme flagrant. Qu'on soit dans la galaxie de SW ou sur la Terre, c'est la même logique qui prévaut, qui plus est dans un système de calcul identique. L'an 0 ne veut rien dire. D'ailleurs 0 en lui même ça n'existe pas. C'est rien. 0 minute, ça n'existe pas. 0 année non plus. Quand on part d'une date, on entre dans la première année après cette date, soit l'an 1.

Je conçois donc que tu sois prisonnier de cette idiotie comme moi je le suis aussi si je veux dater mon roman. Ce n'est pas pour autant, qu'il ne faut pas s'insurger de temps en temps contre cette erreur flagrante. :whistle:

Bon, jai lu... franchement, tu aurais pu éluder la lecture de l'encyclopédie. On connait tous l'histoire de SW et l'arrivée de l'Empire, et point n'était besoin d'en faire un tel pavé dont la lecture est plutôt laborieuse sur la fin. Une ellipse du genre : "Une heure après, Jinn savait tout de la naissance de l'Empire, vu du point de vu Impérial évidemment !" aurait largement suffit à expliquer la scène. :wink:

Je ne comprends pas le dernier paragraphe qui commence par "Ce qu’il savait, lui,...".
Comment Jinn peut-il "savoir" quelque chose qui n'est pas arrivée ?

et par voie de conséquent => conséquence

la justice implacable réservé aux traîtres. => réservée
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 11 Fév 2013 - 0:38   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Note : Je ferai les corrections du 15e fragment demain…


XVI



Il appela un droïde-bibliothécaire qui passait juste à côté de lui.
« Excusez-moi, je ne trouve pas de date à cet ouvrage.
-Cela m’étonne qu’elle ne soit indiquée nulle part… lui fit le robot poliment. »
Il s’approcha de l’écran, et approcha son doigt métallique de l’écran. Il revint quelques pages en arrière, et pointant son doigt sur une date :
« Ah ! Vous voyez, monsieur. Ce livre date d’il y a cinq ans.
-Ah oui, merci. Désolé, je n’avais pas vu.
-De rien, monsieur. Ne vous excusez pas : je suis là pour ça. N’hésitez pas, si vous avez la moindre question.
-Bien sûr. »
Le droïde s’en alla vers un autre lecteur qui l’appelait de loin.
La date indiquait que le livre avait été écrit en l’an 15. Avec les cinq ans annoncés par le droïde, cela faisait vingt années exactement après la Proclamation de l’Empire, et donc la fin de la République. Voilà donc pourquoi l’officier impérial avait parlé d’un trou de vingt ans…
Il tenta de rationaliser la situation, une fois de plus.
Ce n’était de toute évidence ni un complot, ni un canular, dont il aurait été le seul destinataire. Sans même évoquer la possibilité d’une telle chose, rapport aux moyens nécessaires à organiser une telle machination, il manquait une raison valable pour mettre tout cela en place.
Non, Jinn savait pertinemment –et le regrettait beaucoup- que tout ce qu’il venait de lire était la stricte vérité. Mais alors qu’il pensait encore quelques minutes plus tôt avoir été mystérieusement projeté dans le futur, il réalisait à présent qu’il avait été projeté dans le passé, de près de huit ans. Et qui plus est dans un passé qui n’était pas le sien. Ou plutôt dans une réalité qui n’était pas la sienne.
Comment ?
Il songea soudain qu’il y avait peut-être méprise, et que le caisson métallique n’avait pas été un appareil pour le maintenir en stase, mais peut-être une technologie bien plus avancée, qui permettait de passer d’une dimension à une autre.
Tout cela faisait très… science-fiction : après tout, personne n’avait jamais réussi à démontrer clairement l’existence du multivers. Pourtant, c’était encore une fois l’hypothèse la plus logique.
Pas la seule, seulement la plus susceptible d’être vraie.
Si tel était le cas, il était définitivement perdu.
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Messagepar Hiivsha » Lun 11 Fév 2013 - 14:12   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Kehor Nabaag a écrit: il réalisait à présent qu’il avait été projeté dans le passé, de près de huit ans.


Là je pige plus... :neutre: je croyais que ses souvenirs s'arrêtaient 20 ans avant ? Ou j'ai loupé un machin...
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 11 Fév 2013 - 14:56   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Je suis de loin, de très loin... Cependant, je pense avoir compris quelque chose.

Spoiler: Afficher
C'est en rapport avec la BD Dark Vador and the Ghost Prison, qui présente Jinn Skywalker comme le fils qu'aurait eu Anakin s'il n'avait pas été perverti par Sidious ?
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 11 Fév 2013 - 21:50   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Correction du XV :

Pour ce qui de ce « passage d’Histoire », j’explique un peu le pourquoi du comment.

D’abord, je n’aime pas les ellipses un peu faciles. Beaucoup d’auteurs se servent d’ellipses pour ne pas avoir à écrire une scène qu’ils n’ont pas envie, ou où ils ne se savent pas très bons.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas d’ellipses. Je ne dis pas non plus que je suis tout le temps bon : ce serait prétentieux, stupide, et faux.
Mais en l’occurrence, cette ellipse du « une heure plus tard » me semblait un peu simple.

Ensuite, tu dis que « tout le monde connaît l’Histoire de SW ». Oui et non.
J’ai fait en sorte que mon premier roman (Black Harvest) puisse être lisible (certes sans comprendre forcément toutes les références, mais lisible quand même) par un lecteur de SF qui n’aurait jamais touché à du SW. Et même à des lecteurs qui ne connaîtraient de SW que la trilogie classique au ciné.
D’après ce que j’ai cru comprendre (de par leurs critiques), ce côté « accessible » a plutôt bien marché.
Avec « Mon nom est Jinn », il est vrai que je m’adresse clairement à des gens qui sont plus « connaisseurs ». Mais (même si ce lectorat est peut-être minoritaire dans la section fan-fic…) je m’adresse quand même aux starwarsiens qui ne sont pas des UEistes. C’est-à-dire des fans de SW qui n’ont pas forcément une notion précise des dates de l’UE (en tout cas moins que le lecteur assidu, qui dispose d’une chronologie systématique aux premières pages de chaque roman ou BD !). Donc, je ne suis pas sûr qu’un rappel historique daté soit complètement inutile, surtout dans une histoire où le lecteur est au moins aussi paumé que le protagoniste du point de vue de la temporalité (Jinn vient du passé ? du futur ? d’une autre dimension ? etc…).

Enfin, même si je comprends qu’une cohérence stylistique doit quand même ressortir d’une œuvre (sinon ça devient totalement illisible !), personnellement, j’aime bien quand on change de style de temps en temps. Ça varie un peu, et ça permet de montrer autre chose.
Du coup, j’aimais bien l’idée de montrer un passage de récit historique, au milieu d’une histoire qui jusqu’à présent alterne seulement entre narration pure et scènes de dialogue. Et puis… je voulais aussi faire référence aux dictatures ayant existé sur Terre en présentant un texte répondant du culte de la personne (un Palpy en Staline si tu préfères), chose que je n’aurais pas pu faire dans une ellipse !
Après, je reconnais que c’était peut-être raté. Notamment parce que ce texte devait être court, et que dans notre réalité, les discours qui encensent les dictateurs sont rarement courts ; et aussi bien plus flatteurs que cela.

En résumé : non, je ne pense pas que ce passage XV ne « servait à rien ». Mais si tu as trouvé sa lecture laborieuse, c’est peut-être moins pour son côté « inutile » que son côté « complètement foiré » ( !)
Auquel cas il faut peut-être que je le ré-écrives…

Non ?





Pour le « ce qu’il savait, lui », il me semble que cette expression peut être utilisée de manière imagée pour signifier « ce dont lui se rappelait » ou encore « ce que lui avait vécu ». En tout cas, moi je l’aurais dit sans problème…
Ça ne me semble pas déplacé, dans le contexte.



Le reste des correc’ est fait dans le texte.



***



Correction du XVI :

Je ne crois pas avoir dit que ses souvenirs s’arrêtaient 20 ans avant. J’ai dit que ses souvenirs s’arrêtaient à un endroit pour reprendre à un autre, qu’il a donc eu un « blanc ». J’ai dit aussi que, compte-tenu de ce dont il se souvenait, le général en avait déduit qu’il avait subi un trou de mémoire de 20 ans (même si cela ne lui expliquait pas pourquoi il n’avait pas vieilli pendant ces vingt années…).

Jinn était soumis à la question. Il n’a pas démenti les propos du général (d’autant qu’à ce moment-là, je rappelle que lui-même n’avait pas suffisamment d’indices pour faire des conjectures sur son trou de mémoire énorme…).
En résumé tu n’as rien loupé. Tu as juste extrapolé un peu ce que j’avais écrit (ce qui n’est pas un drame en soi, puisque le but est aussi, pour le lecteur, de comprendre qui est ce fichu Jinn Skywalker… !). Soit dit en passant, c’est aussi la raison pour laquelle je ne répondrai pas aux hypothèses que vous ferez (vraiment désolé Jagen). Mais je vous encourage quand même à les poster.

Vous ne voulez tout de même pas que je vous raconte la fin tout de suite, si ?
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 11 Fév 2013 - 21:56   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XVII





Il pianota sur l’écran pour s’informer de manière un peu plus détaillée du contexte dans lequel il venait de débarquer. Il consulta rapidement le prétendu manuel d’Histoire de Mona, qui s’apparentait d’ailleurs plus à un traité apologique de l’empereur qu’à un véritable manuel d’Histoire, pour ne finalement rien découvrir de très intéressant sur cet empire ou son dirigeant. Le texte se perdait des détails géo-politiques de peu de conséquence ; comme s’il ne s’était plus rien passé de marquant, politiquement parlant, après la nomination de Palpatine. Mais compte-tenu de la partialité de l’historien, cela ne signifiait pas nécessairement qu’il ne se soit rien passé.
Il chercha le mot « jedi » dans la base de données. Bien sûr, il n’était pas idiot, et se doutait déjà des réponses qu’il trouverait. Si les sith avaient triomphé, s’ils étaient ici, légalement, les dirigeants de la galaxie entière, il n’y avait pas à être très intelligent pour deviner le sort qui avait été réservé à son Ordre –ou plutôt à celui de cet univers. Après tout, les jedi et les sith étaient ennemis depuis qu’ils se connaissaient. Et il ne pouvait d’ailleurs pas en être autrement. Les guerres purement idéologiques étaient les seules qui ne pouvaient se terminer que par une victoire totale.
La leur, multi-millénaire, était purement idéologique…
Il ne trouva aucune réponse sur le sort qui leur avait été réservé, en dehors de quelques textes dans le ton de celui de Xac Mona, qui comportaient simplement le mot « jedi », et qui avaient passé les mailles du filet de la censure impériale. Et aussi un article qui relatait brièvement un projet de démolition du temple en ruines de Coruscant. La vieille bâtisse n’avait donc pas même été conservée dans cet univers haïssable…
Jinn repensa à la phrase de l’historien : Palpatine leur avait « dispensé la justice implacable réservée aux traîtres. » Autrement dit rechercher des jedi dans une base de données était aussi vain que de les rechercher physiquement, car à supposer qu’il y ait des survivants, ils devaient se terrer en craignant la toute-puissance d’un empire qui avait juré de tous les éliminer… Une bonne chose, finalement, qu’il n’ait pas révélé clairement ce qu’il faisait dans la vie à cet officier. Cela aurait pu être quelque peu… problématique.
Quoiqu’il en soit, le sort réservé aux chevaliers de la lumière ne l’émut presque pas. Il se demanda si c’était parce qu’il ne les considérait pas comme « ses jedi », ou si c’était parce que la fatalité de la laideur de ce monde l’avait déjà atteint comme un mal incurable.

Il passa le reste de l’après-midi à consulter diverses archives historiques, afin de palier sa méconnaissance de cette réalité. Il faillit vomir en lisant un article daté de l’année passée. Il savait que les méthodes de certains gouvernements pouvaient s’avérer douteuses, pour s’être souvent retrouvé en mission avec des politiciens véreux, ou peu scrupuleux vis-à-vis de leur peuple. Mais jamais il n’aurait pensé que l’on pouvait atteindre de telles extrémités. Même de la part d’un gouvernement mené par un sith.
Il voulut exprimer sa révolte à voix haute mais se ravisa. Protester un peu trop ouvertement contre l’empire, ce serait reconnaître qu’il pouvait appartenir à cette « Alliance rebelle ». Et il ne faisait pas bon du tout être rebelle en ce moment, apparemment. A partir de maintenant, il devrait marcher sur des œufs –comme sans doute bon nombre des habitants de cette galaxie en fin de compte.
Quand la bibliothèque ferma, il fut contraint de sortir en même temps que tous les autres rats de bibliothèque. Il se retrouva dehors sans argent, sans papier, et sans connaître personne. Et il réalisa pour la première fois qu’il était épuisé, mais surtout qu’il avait atrocement faim.
Un besoin qui semblait incompatible avec ses poches vides.
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Messagepar Hiivsha » Lun 11 Fév 2013 - 22:16   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Ma femme dirait que je suis très long à la "compréhensive"...
Donc si je comprends bien, faut pas chercher à s'accrocher à la chrono de SW parce que là il vient d'un univers parallèle qui n'a rien à voir avec celui qu'on connait de SW.
L'idée est osée en soi... c'est donc ce qu'on appelle un "infinitie" ou un truc comme ça ?

Le texte se perdait un détails => dans des détails
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Messagepar Kléber Valéra » Mar 12 Fév 2013 - 21:39   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Oui et non. Puisqu’il est à présent dans l’univers que nous connaissons, ce n’est pas vraiment du « Infinities ».

Bon, et comme en fait ce soir mon truc du mardi s’est annulé : un nouveau morceau !




XVIII





Il parcourut les rues du centre-ville kobocois, désespérant de plus en plus à mesure que le jour s’amenuisait. Sans argent, inutile de chercher un hôtel. Mais il ne pouvait décemment pas dormir dehors. Encore que s’il avait fallu… Après tout, certaines missions de jedi l’avaient fait se retrouver dans de bien pires circonstances. Et puis… il ne faisait pas si froid que ça. En revanche, pour ce qui était de son envie de manger, elle ne faisait que grandir. Son estomac gargouillait terriblement, et il avait la sensation de ne pas avoir mangé depuis une éternité –ce qui était peut-être le cas, considérant qu’il ne se rappelait rien de son voyage interdimensionnel. Il commença à se rappeler l’odeur du bacon frit, chez le Kobocois de ce matin. Vraiment, ce n’était pas bon de rester comme ça.
Il n’avait d’autre choix que de demander l’hospitalité pour la nuit. Il songea un instant retourner chez le-dit Kobocois pour apprécier concrètement sa cuisine. Mais à bien y penser, son accueil risquait de ne pas être très amical en le voyant arriver avec une de ses chemises. Et après tout, pourquoi pas… Il n’a sans doute pas encore remarqué. Et puis… Des comme ça, il y en a des tas…
Il retrouva rapidement le chemin d’un quartier résidentiel et frappa au hasard à une des portes. Si les gens d’ici étaient aussi accueillants que ceux de Coruscant, ses chances de manger et dormir au chaud ce soir étaient nulles. Mais son esprit affamé commençait à ne plus penser clairement, et il ne pensait pas un instant que ses chances étaient maigres.

La première personne qui lui ouvrit lui ferma la porte au nez.
La deuxième, complaisante, lui expliqua qu’elle comprenait, mais que « vous comprenez, on ne peut tout de même pas héberger toute la misère de la galaxie… ».
La troisième était une Kobocoise qui avait dans la quarantaine (encore que Jinn n’aurait pas été en état de le déterminer assurément, eut-il été dans son état normal). Elle le regarda de haut en bas, mais sans le dégoût qui accompagne souvent un tel regard.
« Bonjour. Que puis-je faire pour vous ? »
Sans la Force, seule l’honnêteté comptait.
« Bonjour Madame. Vous avez une minute ou deux à me consacrer ?
-Ma foi… Oui. Mais j’aime autant vous prévenir d’emblée : je n’achèterai rien, et je n’adhérerai à aucune secte. Si vous êtes là pour me vendre quelque chose ou pour me convertir, vous allez perdre votre temps. Après, c’est comme vous voulez. Mais je m’en voudrais de vous faire perdre votre temps…
-Non non, ça n’est rien de tout ça.
-Alors, je vous écoute.
-Eum… C’est… Vous allez sûrement trouver tout cela incroyable. Peu importe. Voilà. Je m’appelle Jinn Skywalker. Je me suis réveillé ce matin dans la forêt. Je n’ai absolument aucune idée de comment ou pourquoi je me suis retrouvé là. Je n’ai pas un sou en poche, donc je ne peux ni manger, ni contacter une personne de mes connaissances qui pourrait m’aider ; et je n’ai aucun endroit où dormir. »
Il attendit, son estomac vint confirmer ses dires à ce moment-là. La Kobocoise arborait toujours une expression faciale très amène.
« Bien… Et je suppose que vous voulez le gîte, le couvert…
-Et bien…
-C’est une curieuse façon –plutôt agressive- de faire la manche… Sans vouloir vous vexer, vous m’avez sorti tous les arguments pour que je ne vous laisse rentrer chez moi sous aucun prétexte. »
Jinn crut déceler du reproche. Il la regarda plus attentivement : non, la femme souriait toujours, et sans aucune ironie.
« Oui, je le reconnais. Ecoutez, je ne demande pas le gîte ou le couvert si vous ne voulez pas me les fournir. D’ailleurs, je comprendrais que vous ne le vouliez pas. Mais serait-il possible, au moins, de contacter quelques unes de mes connaissances, afin qu’elles m’envoient un peu d’argent.
-Vous savez, si vous êtes vraiment amnésique, peut-être que l’hôpital pourrait faire quelque chose pour vous. Beaucoup plus que moi en tout cas.
-Je ne préfère pas.
-Ah… Alors, vous êtes un criminel recherché, peut-être… »
Jinn fut surpris de cette réponse. Et aussi du fait qu’elle ait dit cela comme si elle avait dit « il fait beau n’est-ce pas ? »
« Euh… Non ! Bien sûr que non ! Si c’était le cas, vous croyez vraiment que… »
Mais elle l’interrompit, se fichant de sa réponse :
« Vous êtes peut-être fou alors… Un échappé de l’asile. »
Que répondre à cela. Aucun des arguments qu’il aurait pu fournir aurait pu justifier qu’il ne le fut pas. Il soupira, songeant que ce serait son troisième échec. Son estomac le tiraillait toujours autant : il commença à s’énerver.
« Oui, c’est ça… Je suis un maboul fraîchement évadé de l’asile : vous ne m’avez pas vu aux informations ? Bouh ! »
La femme resta de marbre. Jinn fit demi-tour, s’apprêtant à partir.
« Vous avez de la chance, je ne regarde pas les informations. Allez, venez… Entrez. »
Jinn fit volte-face, regardant la Kobocoise de travers. Il se demanda si soudainement il ne devenait pas vraiment fou. Ou si cette femme n’était pas elle-même folle. Même sans la Force pour déceler la tromperie, un jedi aurait presque toujours recueilli un étranger perdu, par devoir. Mais la plupart des habitants de cette galaxie ne faisaient pas montre d’une grande hospitalité. Il devait être tombé sur l’exception qui confirmait la règle. En tout cas l’espérait-il.
« Euh… Merci. »
Il suivit la femme jusqu’à l’intérieur de la maison.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Mer 13 Fév 2013 - 20:53, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Mar 12 Fév 2013 - 22:55   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Bon, rien à dire... finalement, on se sent un peu "chez nous" dans cette galaxie ! :siffle:

je m’en voudrai de vous faire perdre votre temps… => moi j'écrirais : "voudrais" car ce n'est encore qu'une hypothèse
Sans vouloir vous vexez, => vexer
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Messagepar Kléber Valéra » Mer 13 Fév 2013 - 21:16   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

« On se sent chez nous » ? Dans quel sens ?



XIX




Obéissant, Jinn s’était assis sur un canapé confortable et relativement ancien, comme le lui avait demandé son hôtesse. Déjà content d’avoir trouvé quelqu’un qui veuille bien l’accepter, il ne voulait pas la déranger plus qu’il ne le faisait déjà. La Kobocoise était sortie par une pièce contiguë sans mot dire. Il l’entendait vaguement un peu plus loin, mais elle ne le surveillait pas du tout. Il admira sa confiance (où peut-être sa naïveté) : s’il l’avait voulu, il aurait pu voler n’importe quoi ici et repartir avec. Les bibelots n’étaient pas d’une grande valeur. Mais Jinn remarqua quelques toiles aux murs qu’il soupçonnait pour certaines d'être des originaux de grands maîtres, ce qui suggérait une certaine aisance de la maîtresse de maison.
La femme revint au bout d’un quart d’heure et déposa sur la petite table basse un plateau-repas couvert de denrées chaudes et froides, de toute sorte. Elle ressortit encore, puis posa un plateau similaire à côté du premier, et finit par s’asseoir dans le canapé en face de celui de son invité.
« A table !
-Vous… Vous ne voulez pas en savoir plus sur moi, avant ?
-Pourquoi ? Enfin… Pourquoi maintenant ? Vous êtes visiblement affamé. On a tout notre temps, non ? »
Jinn crut déceler une étincelle de lubricité dans son regard. Il songea tout à coup qu’il ne savait pas comment se reproduisait cette espèce. Il espérait vivement que son mode de reproduction n’était pas compatible avec celui des humains. Ou au moins qu’il n’était pas tombé sur une sorte de nymphomane… Il la regarda à nouveau. Cet éclat n’avait été qu’une illusion, probablement due à la faim.
« Mangez. »
Elle s’empara de son plateau et commença à déguster délicatement tous les mets qu’elle s’était préparés. Jinn l’imita tout de go. Une fraction de seconde, il pensa que la nourriture pouvait être empoisonnée : sans être paranoïaque, être jedi attirait des ennemis dangereux dont il fallait toujours se méfier. Alors il se méfiait toujours de tout. Mais cette pensée fugace s’échappa aussi rapidement qu’elle était apparue. Mieux valait mourir rassasié, que vivre pour mieux pouvoir mourir de faim !
C’était absolument divin. Mais Jinn, dont la seule idée était de se remplir rapidement la panse, apprécia le repas plus pour ce qu’il lui apportait que pour son goût raffiné. La Kobocoise leva les yeux sur son hôte à un moment. Constatant que ce dernier mangeait calmement pour ne pas l’indisposer, mais aurait volontiers dévoré le tout en cinq minutes, dit :
« Vous pouvez y aller vous savez. Je ne me vexerai pas. »
Mais Jinn continua à déguster proprement et calmement. L’hôtesse ne voyant pas d’autre moyen que celui de montrer l’exemple, elle se mit à gober le reste de son assiette à toute vitesse. Jinn avait été éduqué de manière propre et raffinée. Pourtant, quand il la vit manger comme une gamorréenne, il redevint un petit enfant que l’on autorise à se passer des convenances : il l’imita et avala le reste de son plateau-repas en quatrième vitesse, particulièrement salement.
Quand ils eurent tous deux finis, il s’enfoncèrent dans leur sofa respectif et se regardèrent longuement.
« Au fait, moi c’est Lyona Eiznekcam.
-Enchanté.
-Oui, oui…
-Et… Je voudrais vraiment vous remercier, pour votre générosité, et votre hospitalité.
-Me remercier ? Pourquoi ? Vous n’en auriez pas fait autant ?
-Je… »
Jinn se tut. La Kobocoise le dévisageait en silence. Elle attendait qu’il parle.
« Ecoutez, je ne voudrais pas abuser plus. Serait-il possible d’accéder à un émetteur Holonet, ou un système hyperondes ? Ainsi pourrais-je contacter quelqu’un pour venir me chercher.
-Je vous ai déjà offert le gîte pour la nuit. Je ne reviendrai pas sur ma parole. Vous aurez tout le temps de contacter qui vous voulez demain matin.
-Bon. Alors merci encore.
-Cessez de me remercier : c’est normal. Parlez-moi de vous plutôt. Qu’est-ce qu’un humain, qui n’a rien d’un touriste, fait, perdu sur une planète comme Koboc ?
-Comme je vous le disais, je n’en ai pas la moindre idée. J’étais sur Cato Neimoidia, je travaillais. Et…
-Dans quoi ?
-Dans quoi je travaillais ?
-Oui.
-La protection rapprochée.
-Ah. »
Lyona sembla pensive. Jinn reprit.
« Je travaillais et POF, le trou noir. Et puis, je me suis réveillé ce matin dans la forêt. Je me suis retrouvé pris dans un quiproquo malheureux au marché, et la police m’a arrêté. Ils m’ont appris que la forêt en question s’appelait Dokirmow, apparemment. Et puis voilà.
-Et ils vous ont relâché ?
-Ça a l’air de vous étonner… Je pensais que si vous m’aviez laissé rentrer chez vous, c’est que vous aviez compris que je n’étais ni fou ni un criminel recherché…
-Non mais, je veux dire, ils vous ont laissé sortir sans vous proposer de contacter quelqu’un ?
-Ah non, tiens, c’est vrai ça. A vrai dire, je n’avais pas l’esprit très clair je crois : je n’avais même pas fait attention. Non, ils m’ont laissé sortir comme ça…
-Ça ne m’étonne pas. Ce ne sont que des porcs. Ou alors c’est une technique.
-Une technique ?
-Oui. Ils n’avaient pas confiance. Du coup ils vous laissent partir sans rien dire, puis ils vous surveillent discrètement. Comme ça ils sont certains que vous allez contacter la bonne personne, celle qui les intéresse, et pas un inconnu dans le but de les tromper. Ce serait bien dans leur genre.
-Vous croyez ?
-Ouep ! Et en plus, si vous leur avez raconté la même histoire qu’à moi, c’est particulièrement louche. C’était largement motif à vous soupçonner d’être un rebelle –vu que c’est leur lubie du moment. Forcément, avec ce qui s’est passé à Yavin… Enfin, c’est ce qu’on dit.
-C’est vrai qu’ils m’ont dit clairement qu’ils me soupçonnaient d’être un rebelle.
-Ils vous l’ont dit ?
-Oui.
-Ah… Alors, peut-être que je me trompe. S’ils voulaient vous faire suivre, ils n’auraient sans doute rien dit de leurs soupçons… Ou alors c’est encore une technique pour justement que vous ne vous méfiez pas. Comment savoir avec ces types… »
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Mer 20 Fév 2013 - 22:30, modifié 4 fois.
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Messagepar Hiivsha » Mer 13 Fév 2013 - 22:16   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Lu. Bon, maintenant qu'il a le ventre plein, il peut dormir... dommage que l'hôtesse ne soit pas une superbe petite twi'lek bleue ou rose ! Image

tous les mets qu’elle s’était préparé => préparés (verbe de sens réfléchi et COD - les mets - placé avant ;) ) - sous-entendu : "les mets qu'elle avait préparés pour elle-même"

Pour info :
Accord à la forme pronominale :
"Le participe passé des verbes pronominaux suit une règle d'accord différente de celle de l'auxiliaire être même si la forme pronominale est formée avec être. Globalement et avant de rentrer dans le détail, il faut faire l'accord comme s'il s'agissait de l'auxiliaire avoir.
Accord avec le sujet
Les verbes pronominaux de sens passif ou neutre n'ayant pas de complément d'objet COD ou COI se conjuguent avec le sujet.
Les verbes essentiellement pronominaux c'est-à-dire ne se conjuguant qu'à la forme pronominale (s'enfuir) se conjuguent avec le sujet.
Verbes de sens réfléchi et de sens réciproque
On accorde le participe passé avec le complément d'objet direct (COD) si celui-ci est placé avant le verbe (comme pour les verbes conjugués avec avoir). Le COD peut être le pronom réfléchi ou un autre mot de la phrase. En général, on reconnaît un COD en se posant la question quoi ? Ces verbes sont dits transitifs.
Si le complément qui suit est un complément d'objet indirect (COI), comme avec avoir, il n'y a pas d'accord. Les COI sont introduits par des prépositions comme à, de, par etc. Ces verbes sont dits intransitifs.
"

la nourriture pouvait être empoisonnée : sans être paranoïaque, être jedi attirait des ennemis dangereux dont il fallait toujours se méfier. => en même temps, la kobocoise ne pouvait pas savoir qu'il était Jedi, non ? :neutre:

« Vous pouvez y aller vous savez. Je ne me vexerais pas. » => "vexerai" je pense (c'est une certitude)

Je travaillais et POF, le trou noir => d'ordinaire c'est "et PAF le chien" :paf:
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Messagepar Kléber Valéra » Jeu 14 Fév 2013 - 21:24   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Merci pour la règle. J’essaierai de l’appliquer mais honnêtement je me plante à chaque fois.

Effectivement, elle ne pouvait pas le savoir. J’ai dû vouloir dire initialement que les ennemis qu’il avait en temps que jedi l’avait rendu paranoïaque au point de craindre un empoisonnement. Mais ma phrase était sans doute mal formulée. Je corrige ça.





XX




« Vous ne semblez guère apprécier l’Empire.
-Vous croyez ? Mais qu’importe de toute façon. On n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie, pas vrai ?
-Cette fois c’est vous qui devriez vous méfier. Si vous les soupçonnez de tant de ruse, vous ne devriez pas me dire ça. Après tout, je pourrais être un de leurs espions…
-Même si c’était le cas, ça m’est égal. Je ne suis pas rebelle, même si je soutiendrais presque leur cause. Mais je n’y crois pas trop. De toute façon, ça fait longtemps que je n’ai plus peur pour ma vie. Et je n’ai plus de famille, alors…
-Désolé.
-Enfin… Je ne peux pas vraiment critiquer. Après tout, c’est nous qui les avons amenés jusqu’ici…
-C’est-à-dire ?
-Quand l’Empire a commencé à mettre en place sa politique de colonisation systématique de la galaxie, même dans des secteurs où la république n’avait aucune influence, on a vite compris ce que cela signifiait. Certes, l’ordre allait être établi sur les planètes de la Bordure qui jusqu’à présent étaient sous le régime du non-droit, ce qui pour beaucoup de gens était probablement une bonne chose. Mais cela voulait dire que le régime serait de plus en plus strict aussi dans le Noyau, donc chez nous. Pourtant, l’Empire avait tellement à faire partout, notamment dans la Bordure, que des planètes comme la nôtre –sans importance stratégique, sans ressources, sans intérêt notable- ont été relativement préservées. En fin de compte, on a tous eu d’un coup très peur de Palpatine et de son engeance, pour s’apercevoir qu’ils n’avaient eu que peu d’influence sur notre mode de vie. On a eu peur pour rien du tout en fait…
-Alors, c’est plutôt une bonne chose non ?
-Oui. Sauf qu’en 14, on a fait l’erreur de nommer un gouvernement local qui, pour le coup, était un peu trop à l’opposé de l’Empire.
-A l’opposé ?
-Excessivement laxiste, si vous préférez. Ils n’ont pas su prendre les mesures qui s’imposaient face à la crise économique sans précédent qui a touché notre planète en l’an 16. Du coup, après des mois de récession, des émeutes ont éclaté absolument partout. Et bien entendu, pris à la gorge, notre gouvernement n’a rien pu faire d’autre que de demander de l’aide au pouvoir fédéral ; en l’occurrence celui de notre cher empereur. L’Empire a traîné des pieds : il se fichait toujours autant de Koboc, le point noir de l’univers. Puis il a accepté. Ça a été la fin de notre relative indépendance. Avec 16 ans de retard par rapport au reste de la galaxie, mais c’est arrivé malgré tout. Aujourd’hui, le gouvernement local existe toujours, mais il n’a presque aucune influence, et tout est décidé depuis Coruscant. Même pas par le moff impérial responsable du territoire. Quant à la police, elle est entièrement composée de l’Armée du Système. Dirigée par le bon général Coff, ici, à Sonimagin. Et j’aime autant vous dire qu’ils ne sont guère appréciés ici… C’est pour ça, quand je vous disais que c’est nous qui les avons amenés ici.
-Je comprends. »
Lyona baissa la tête et soupira.
« Il y aura forcément des temps meilleurs. Et puis, il ne faut pas noircir le tableau. Après tout, ils ont ramené l’ordre quand le pays était à feu et à sang. Ceci dit, demain, vous serez quand même bien avisé de surveiller vos arrières, des fois que votre histoire ne les ait pas convaincus.
-Je ferai en sorte que. »
Lyona regarda sur sa droite. Le tableau accroché à la cheminée représentait un Kobocois d’un certain âge, avec une grande moustache noire. Jinn supposa qu’il pouvait s’agir de son père. La femme soupira, puis tourna à nouveau le regard vers son hôte.
« Et vous ?
-Quoi, moi ?
-Que pensez-vous de l’Empire Galactique ? Notez qu’ici vous pouvez parler librement : que votre opinion à leur égard soit franchement négative ou franchement positive, ça ne sortira pas de cette maison de toute façon. Vous pouvez parler librement au moins tant que vous ne me soupçonnez pas moi-même d’être une espionne au service du général Coff…
-Puisque vous avez joué franc-jeu, je ne peux que vous retourner la pareille. Je ne pense absolument rien de l’empire.
-Vous préférez ne pas y penser ? Oui… Beaucoup de gens ont cette réaction. Je ne vous jette pas la pierre.
-Non, non. Vous m’avez mal compris. Je ne sais pas quoi en penser, car je ne connais l’existence de cet empire galactique que depuis quelques heures seulement. Avant mon séjour dans une cellule, ce matin, je n’en avais jamais entendu parler. »
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Ven 15 Fév 2013 - 21:32, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Jeu 14 Fév 2013 - 22:28   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Sur l'histoire, pas grand chose à dire... petite discussion post repas entre la kobocoise (à chaque fois je pense à québécoise ! :paf: ) et Jinn.

"On a eu d’un coup tous très peur de Palpatine et de son engeance, pour s’apercevoir qu’ils n’avaient eu que peu d’influence sur notre mode de vie." => je ne comprends pas la phrase... à moins que tu veuilles dire "trop peur" ? Et même là, j'ai un peu de mal à suivre le raisonnement et ce qu'elle veut expliquer :neutre:

Ceci-dit => pas de trait d'union

des fois que votre histoire ne les ai pas convaincus => ait (subjonctif)
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Messagepar Kléber Valéra » Ven 15 Fév 2013 - 21:35   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Parce que je suis dans un bon jour (et surtout parce que je veux clôturer cette scène avant qu’on ne m’accuse d’aller trop lentement), deux fragments ce soir.



XXI




Lyona recula dans le canapé, les yeux écarquillés.
« Quoi ? Mais enfin, dans quel trou viviez-vous donc ? Même un paysan perdu au fin fond de l’Espace Sauvage sait que la galaxie entière est gouvernée depuis vingt ans par l’Empire Galactique !
-C’est marrant. C’est exactement ce que Coff m’a fait remarquer ce matin… Il n’empêche que c’est quand même la vérité. »
Lyona le dévisagea encore plus attentivement, mais vraiment étonnée cette fois.
« J’ai passé l’après-midi à la bibliothèque. Puisque je ne parvenais pas à combler mon trou de mémoire, je me suis dit qu’il serait judicieux de résoudre le problème en tentant de me remémorer quelques évènements historiques que j’avais manqués.
-Et alors ? Ça a marché ?
-Oui. Enfin… en quelque sorte. En réalité, il m’était impossible de me rappeler de choses que je n’avais pas vécues. Je crois que l’hypothèse la plus logique, même si elle est particulièrement saugrenue, est que je viens d’une autre dimension. »
Lyona éclata de rire.
« Là par contre, je vais vraiment finir par vous prendre pour un fou ! »
Mais voyant que Jinn était resté tout à fait sérieux, elle s’arrêta net.
« Je sais très bien de quoi ça à l’air, vu de l’extérieur. J’ai déjà du mal à y croire moi-même… Mais je vais vous dire ce dont moi je me rappelle : il y a vingt ans d’ici, la guerre des clones s’est terminée par une victoire de la République. Mais Palpatine a été accusé de complot et de traîtrise envers la République. Les jedis l’ont exécuté et pris le pouvoir temporairement, afin de ramener l’ordre au sénat. Et la République Galactique n’a jamais été remplacée par un empire dirigé par un mégalomane.
-Vous savez que de tels propos pourraient vous envoyer directement sur Kessel sans passer par la case départ ?
-J’ai dit que je jouais franc-jeu avec vous… C’est ce dont je me souviens, ni plus ni moins. Ou en tout cas ce qu’on m’a dit quand j’étais plus jeune, vu qu’à ce moment-là, je n’avais pas l’âge de suivre les évènements politiques. Ce dont je me souviens : je protégeais un diplomate neimoidien, un diplomate républicain. Et puis le trou noir est arrivé. Et je me réveille ce matin, et toute la galaxie a changé, depuis même avant ma naissance, en ce que vous appelez l’an 0 de votre empire. Je ne comprends pas plus que vous. Mais l’hypothèse d’un changement de dimension me semble encore la moins douteuse pour expliquer que tout un pan de l’Histoire galactique ait changé du jour au lendemain. »
Lyona le regardait plus fixement que jamais. Elle essayait probablement de détecter le mensonge dans ses propos. Mais il lui fut impossible de déceler ce qui n’existait pas.
Aussi, une minute de silence plus tard, elle se redressa d’un coup en disant :
« OK ! Je vous crois. C’est totalement absurde, débile, tout ce qu’on veut. C’est le truc le plus incroyable qu’on m’ait demandé de croire de toute ma vie. Mais je veux bien l’admettre. Après tout, ça n’est pas plus stupide qu’une foutue galaxie qui accepte sans broncher de perdre toutes ses libertés. Et puis, je ne saurais vous dire pourquoi, mais votre histoire donne un peu d’espoir. Celui de se dire qu’une galaxie sans le vieux ridé était finalement possible… »







XXII





« Alors… Vous me croyez ?
-Je ne crois que ce que je vois. Mais à ce compte-là, je n’ai jamais vu Palpatine en vrai. Pour ce que j’en sais, l’Empire auquel nous appartenons –enfin, auquel j’appartiens je veux dire- peut aussi bien être gouverné par quelqu’un d’autre, et le vieux n’être qu’une image holographique truquée, de très bonne qualité. Que sait-on vraiment, au fond ? Vous êtes convaincu que vous êtes d’ailleurs : soit. Je ne sais presque rien de vous, mais je veux bien admettre cela comme possible, justement parce que je ne sais rien de vous.
-Je suppose que ça doit me rassurer.
-Pourquoi donc ?
-Et bien… Ça fait au moins une personne qui arrive à y croire. Ou au moins à l’admettre. J’ai toujours du mal personnellement.
-Ça n’a pourtant pas l’air de vous troubler beaucoup…
-Possible que non. Vous savez, j’ai d’abord cru que j’avais fait un simple bond dans le futur…
-Un simple bond ?
-Et après on m’a annoncé que la galaxie entière était gouvernée par un sith.
-Un quoi ?
-Peu importe. Tout ça pour dire qu’après ça, je crois que j’étais préparé à toute éventualité. Même à cette hypothèse extravagante des multiples dimensions.
-Je comprends… Alors dites-moi, être alter-dimensionnel, vous comptez retourner chez vous ?
-Je n’y ai même pas encore songé. Depuis que je suis ici, je n’ai fait qu’être bousculé par les gens de votre univers : je n’ai pas eu le temps de penser à cela. Je suppose que c’est ce que je devrais faire ? Mais encore faudrait-il que je sache COMMENT je suis arrivé ici…
-Vous ne parvenez donc pas à combler votre trou de mémoire ?
-J’essaie. Mais non.
-Peut-être que cette absence passagère est due à votre passage en ce monde ?
-C’est ce que je me suis dit aussi. Là encore : comment savoir… Dans ma galaxie à moi, je n’avais jamais entendu parler d’une technologie permettant ce type de voyage. Et je doute fort qu’elle soit évoquée ailleurs que dans la fiction. Et si j’en juge par votre niveau technologique, qui est similaire au nôtre en dépit des écarts historiques, et par votre admission sous réserve à ma théorie, je dirais que vous ne connaissez pas mon plus d’engins capables de faire passer un homme d’un plan d’existence à un autre.
-En effet, Jinn Skywalker. »
Jinn referma sa main sur son menton. Quand elle reprit la parole, Lyona était revenue à des considérations un peu plus matérialistes.
« Ecoutez. Vous pouvez rester ici une semaine, si vous le voulez. Mais comprenez-bien que je ne pourrai pas vous fournir l’hospitalité éternellement.
-Je comprends tout à fait. Rassurez-vous, je n’avais pas l’intention d’abuser de votre générosité plus que de raison. Je serai parti demain matin.
-Oh ! Je ne vous chasse pas non plus ! Mais bon… puisque vous semblez être coincé ici pour un moment, quelques conseils pour la route. Notre univers n’est sans doute pas si différent de celui que vous m’avez décrit. Mais il y a des choses qu’il ne faut pas prendre à la légère. L’Empire, pour ne citer que lui. Vous avez eu de la chance de tomber sur quelqu’un comme moi, qui est prête à entendre n’importe quoi, pour peu que je sois sûre qu’il n’y ait pas d’oreille indiscrète. Tout le monde ne sera pas comme moi !
-Oui… J’avais bien compris qu’il ne fallait pas plaisanter sur ce sujet.
-Ni sur l’Empereur. Et pas de blague non plus avec l’Alliance Rebelle. C’est un ennemi à abattre –un ennemi dont il est strictement interdit de parler.
-J’ai bien compris le concept de régime totalitaire, je crois.
-Parfait. Alors j’ai tout dit. Demain, je vous donnerai un peu d’argent. Ce ne sera sans doute pas une grande fortune. Mais si vous l’utilisez intelligemment, ce sera suffisant pour débuter en ce monde, trouver un petit emploi, survivre le temps de retrouver votre chez vous. »
Jinn allait refuser l’argent. Mais la Kobocoise avait raison : qu’il décide ou non de rentrer, il resterait sans doute ici un moment. Il ne pouvait pas refuser un peu d’argent pour se débrouiller les premiers jours.
« J’accepte volontiers, et vous remercie une fois de plus. »
Il s’inclina poliment. Lyona se leva pour ramener les plateaux vides à la cuisine.
« Ceci dit, reprit-il, avant de vous donner une réponse définitive, j’aimerais tout de même tenter de contacter une de mes connaissances dès maintenant : peut-être pourra-t-on m’aider à distance.
-Oui, si vous voulez. Mais si votre Histoire a changé de manière si significative dès avant votre naissance, je doute qu’aucun de vos amis vous reconnaissent ici. A supposer, même, que vous existiez dans notre galaxie.
-C’est tout à fait vrai. Je suis né presque exactement au moment de cette… divergence.
-Un hasard ?
-Je ne crois pas au hasard. Mais je ne tirerai pour l’instant aucun conclusion de cette coïncidence. En tout cas, je pense que cela n’a pas empêché ma naissance en cet univers.
-Alors, pourquoi contacter un ami ? Pourquoi ne pas vous contacter vous-même ? Vous seriez a priori le plus à même de vous comprendre ? Pourquoi forcément une connaissance autre que vous-même ?
-Ce serait trop long à vous expliquer. Mais s’il existe encore une version de moi dans cette dimension, alors elle doit se cacher au fond d’un trou afin que personne ne sache qu’elle existe. »
Jinn avait espéré que le côté énigmatique de la phrase l’aurait à la fois égarée et incitée à ne pas pousser ses investigations. Mais malgré la censure palpatinienne, les moments marquants de l’Histoire perduraient toujours dans certaines mémoires.
Lyona changea de regard, extrêmement sérieuse et froide tout à coup.
« Autre précaution que je vous conseille de prendre pour survivre chez nous. Ne dites jamais à personne que vous étiez un jedi. Plus jamais. L’émetteur est sur votre droite. »
Elle sortit avec ses deux plateaux.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Lun 18 Fév 2013 - 22:09, modifié 2 fois.
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Messagepar Hiivsha » Sam 16 Fév 2013 - 14:34   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Kehor Nabaag a écrit:Parce que je suis dans un bon jour (et surtout parce que je veux clôturer cette scène avant qu’on ne m’accuse d’aller trop lentement), deux fragments ce soir.


Hé hé, moi qui ai toujours peur d'aller trop lentement dans mes romans... :siffle:

Bon, ça avance quand même : on sait qu'il vient d'une autre dimension et non du passé ou du futur. C'est intéressant. Par contre, moi qui n'ai pas de connaissances UE de cette époque, il existe vraiment le p'tit père Jinn dans l'UE... c'est à dire dans la galaxie dans laquelle il vient d'arriver ?



quelques évènements historiques que j’avais manqué => manqués

Les jedis l’ont exécuté => marrant, je voyais pas les Jedi exécuter quelqu'un moi !

sans passer par la case départ ? => elle joue au Monopoly ? :paf:

Elle essayait probablement de détecter le mensonge dans ses propos. Mais il lui fut impossible de détecter ce qui n’existait pas. => pour éviter la répétition tu pourrais utiliser "déceler" la seconde fois.

-C’est tout à vrai. => fait vrai ? :paf:
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Messagepar Kléber Valéra » Sam 16 Fév 2013 - 22:17   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Correc' effectuées.

Comme je l'ai déjà dit, je ne dirai rien sur Jinn. Si ce n'est qu'il n'y a aucun besoin de connaître l'UE pour apprécier "Mon nom est Jinn".


Et pour répondre à ta remarque :
Hiivsha a écrit:marrant, je voyais pas les Jedi exécuter quelqu'un moi !


"Il a la main-mise sur le sénat et la justice. Il est trop dangereux pour qu’on lui laisse la vie sauve."
Mace Windu, La Revanche des Sith.
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Messagepar Kléber Valéra » Sam 16 Fév 2013 - 22:37   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXIII





Douglaz Kints s’assit dans le fond de son fauteuil. Il était en robe de chambre, et faisait face à un écran mural assez antique. L’appareil n’était que bidimensionnel : bien incapable de projeter des retransmissions holographiques. Avec la télécommande, il alluma la machine à distance, qui se connecta instantanément sur une émission diffusée sur l’Holonet. Il reposa la télécommande sur la petite table à sa droite, puis s’empara d’un verre préalablement rempli de brandy.
Il but une longue gorgée, faisant descendre l’alcool le plus lentement possible le long de sa gorge, afin de profiter pleinement de l’arôme. L’émission était un divertissement grand public, un jeu holonétisé prétendument intellectuel –tout à fait le genre de programme qu’aurait pu regarder le soir un militaire célibataire faiblement gradé et sans ambition, réputé pour être devenu extrêmement pantouflard après l’obtention de son grade.
Evidemment, toute cette mascarade n’avait aucun intérêt à ses yeux (à part le bon alcool peut-être ?).
Dans un passé qui semblait loin en arrière, il avait été, comme l’avait deviné le général Coff en dépit du secret de la chose, membre du BSI, le Bureau de la Sécurité Impériale. Plus précisément, il était agent de terrain pour le Département du Maintien de l’Ordre. Officiellement, cela signifiait qu’il faisait partie d’un organisme d’Etat chargé d’aider l’armée ou les forces de police en cas de coup dur. Officieusement, cela signifiait qu’il était un de ceux qui manigançaient dans l’ombre pour que tous les désirs de l’Empire se réalisent n’importe où et n’importe quand. Quand la marine impériale avait à intervenir dans un conflit, si le Département avait correctement fait son travail, l’intervention militaire était d’avance couronnée de succès. Sans que personne n’ait pu savoir que qui que ce soit avait déjà tiré les ficelles dans l’ombre. Au BSI, Douglaz Kints était ce que l’on appelait un « astéroïde ». Un agent solo d’un genre particulier : un astéroïde est immobile et sans intérêt, en apparence inoffensif. Rien de plus qu’un caillou dans le vide spatial. Mais un seul est suffisant pour faire exploser tout un vaisseau.
Les années passées au BSI l’avaient rendu quasiment paranoïaque, notamment quand il s’agissait de cacher son identité réelle. Aujourd’hui, bien que son ancien métier n’était pas réellement un secret (encore que l’accès à son dossier personnel devait être très restreint) personne sur Koboc ne savait qu’il avait été un astéroïde. Hormis bien sûr le général Coff qui avait apparemment une bonne intuition, ou une bonne déduction. Bref, avoir une image différente de qui il était vraiment était devenu naturel pour lui. Se méfier de tout, et de tout le monde ; et surtout des siens, était la règle d’or.
Il regarda l’écran sans le voir. Tout cela n’avait aucun intérêt. Le chrono indiqua 22 : 00. Il reposa le verre vide et augmenta le son. La pièce était pourtant truffée de dispositifs de brouillage, mais on n’était jamais trop prudent…
« Je vous écoute, dit-il en ne remuant presque pas les lèvres. »
Sa voix était entièrement couverte par le son de l’Holonet.
« La cible a passé tout l’après-midi à la bibliothèque Polfon, murmura une voix féminine dans son oreille. Il y est resté environ six heures, jusqu’à la fermeture en fait.
-L’y avez-vous suivi ?
-Oui.
-Et ?
-Il a consulté des ouvrages pendant près de six heures.
-Nature des recherches ?
-A priori, des ouvrages historiques. Mais je ne suis pas parvenue à obtenir la liste dét…
-Peu importe, c’est sans intérêt pour le moment. Et ensuite ?
-Ensuite, il s’est dirigé vers le quartier Dorval. Il avait l’air de ne pas trop savoir où il allait. Il a commencé à frapper aux portes, et à demander l’hospitalité aux gens.
-Vous plaisantez ?
-Non. Je suis tout à fait sérieuse. C’est ce qu’il a fait.
-Bon… Et ensuite ?
-Une Kobocoise l’a laissé rentré chez elle. Il y est encore.
-Vous avez son identité ?
-Oui. Il s’agit d’une certaine Lyona Eiznekcam. Aucun casier judiciaire. Mais suspectée d’être anti-impérialiste. »
Comme tous les Kobocois, songea Kints.
« Des liens possibles avec notre cible ?
-Etant donné que nous ne connaissons pas l’identité de notre cible, je ne saurais répondre à votre question…
-Je vais donc la reformuler : ce que vous savez d’elle vous permet-il de penser qu’elle aurait pu connaître par le passé un humain aux origines obscures, et qui aurait pu se faire passer pour amnésique ?
-Je ne crois pas. Elle n’a jamais quitté Koboc. Et les humains sont plutôt rares ici. Hormis les touristes et les militaires. Mais évidemment, ça ne veut rien dire.
-Et vous dites qu’il y est toujours ?
-Oui.
-A-t-il remarqué que vous le suiviez ?
-Si c’est le cas, il ne l’a pas manifesté. Mais rassurez-vous, je sais ce que je fais. »
Combien de personnes lui avaient déjà dit cela autrefois ?
« Quel est son adresse exacte ?
-Bloc NIMP15, sous-bloc C18, quartier Dorval.
-Parfait. Vous continuerez votre planque cette nuit. Veillez dans à ce qu’il n’échappe pas à votre surveillance. Il serait ennuyeux qu’il décide de nous faire faux bond pendant la nuit. Je prendrai la suite des opérations dès que j’en aurai la possibilité. Aster, terminé. »
Aster… Un pseudonyme qui serait parfait pour cette mission. Ça lui rappellerait son glorieux passé d’astéroïde. Douglaz Kints était plus que ravi de cette mission. Même si Jinn Skywalker ne lui paraissait pas un bien grand criminel, il s’était pris au jeu de Coff, le jeu qui consistait à le démasquer. Et puis, ce genre de mission secrète le ramènerait à ses amours d’autrefois : l’espionnage, l’intrigue, le danger. Evidemment, cette enquête aurait pu être menée plus officiellement, par exemple par les agents du BSI en activité qui faisaient partie de l’Armée du Système. Mais Coff devait savoir que tout cela ne pouvait trouver aucune autre justification que celle d’assouvir sa propre curiosité. Ce qui expliquait sans doute pourquoi faire tant de mystères autour de ce petit bonhomme, pourquoi la mission se devait d’être officieuse. Peu importait : Kints adorait naviguer dans les ombres. La seule chose que le major regrettait était de ne pouvoir commencer dès maintenant, et d’avoir dû laisser à un autre le début de la mission.
Mais en y repensant bien, Coff n’avait eu que quelques heures pour décider qu’il voulait en savoir plus. Parvenir à mettre en place une couverture à Kints en quelques heures et sans préparation, pour le lendemain, était une gageure, il le savait. Et par miracle, ce monsieur Jinn n’avait pas quitté Koboc, ce qui avait rendu le pistage très facile pour le moment.
Pourvu que ça ne dure pas… murmura-t-il pour lui-même.
« Quel acteur a incarné Pjutt Grodomo dans Requiem pour un Noyau, de Rethal Menn ? demanda le présentateur holo.
-Kiton Kahel, répondit à voix haute Kints, reprenant parfaitement son rôle.
-Kiton Kahel, fit en écho la voix du candidat.
-Oui ! Bravo ! VOUS-AV-EZ-GA-GNE-LE-LAND-SPEE-DER !! C’est MER-VEI-LLEUX ! »
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Lun 18 Fév 2013 - 22:08, modifié 2 fois.
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Messagepar Hiivsha » Dim 17 Fév 2013 - 12:45   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Jyste une question :
"La seule chose qu’il regrettait était de ne pouvoir commencer dès maintenant, et d’avoir dû laisser à un autre le début de la mission."
=> j'ai un doute sur le "il" : c'est Kintz ou Coffs ?

Si c'est Kintz alors pourquoi : "d’avoir dû laisser à un autre le début de la mission" ? :neutre:
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Messagepar Kléber Valéra » Dim 17 Fév 2013 - 17:46   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Ce « il » faisait référence au dernier sujet, c’est-à-dire Kints (phrase modifiée pour plus de clarté). Quant au pourquoi du comment, tu le trouveras au fragment XIII (oui je sais c’est loin) :

« Demain, vous partez officiellement pour rencontrer le moff de Chandrila, afin de discuter des possibilités de commercer avec cette planète. Un genre de pré-négociation avant une véritable rencontre entre le moff de Chandrila et celui de notre secteur. En tout cas, ce sera la raison officielle de votre départ. Officieusement, vous avez carte blanche pour répondre à la question suivante : Qui est Jinn Skywalker ? »

Ceci est donc une mission officieuse (comme c’est rappelé dans ce passage). Donc il faut une excuse pour justifier que Kints quitte la base kobocoise pour une durée probablement assez longue… Comme cette histoire de négociation par exemple.
Mais la « couverture » mise en place par Coff ne prendra effet que le lendemain (cf. tout début de la citation). En attendant, Kints est bien obligé de confier le pistage de Jinn a ses… « contacts ».
Il me semblait que c’était assez clair en l’état. Dois-je modifier le texte pour être plus précis ?
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Messagepar Kléber Valéra » Dim 17 Fév 2013 - 18:08   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXIV





Le jedi, ou plutôt l’ancien jedi, était seul à présent. Lyona lui avait indiqué sa chambre et les vêtements qu’il pourrait utiliser pour la nuit, puis elle était montée se coucher en lui souhaitant une agréable nuitée. Jinn était donc seul face à l’appareil de communication, se demandant qui il pouvait contacter.
Le plupart des gens qu’il connaissait étaient des jedi. Or, il s’était suffisamment ancré dans l’esprit que dans cet univers, il n’en trouverait pas –bien qu’ils auraient été les plus susceptibles de croire à son histoire loufoque de voyage inter-dimensionnel. Il songea que les quelques amis qu’il s’était fait lors de diverses missions existaient probablement ici. Mais aucun d’entre eux ne lui serait d’une grande aide, quand bien même eussent-ils cru à son histoire. Mais peut-être pouvait-il piocher dans les politiciens qu’il connaissait de par ses parents ? Après tout, s’il arrivait à capter l’attention de l’un d’eux, il lui donnerait peut-être le temps de s’expliquer… Et dans ce cas-là, s’il le convainquait de son histoire, peut-être que cet éventuel homme au bras long pouvait l’aider.
Il avait lu dans l’après-midi que le sénat impérial avait été initialement composé du sénat républicain originel. Même s’il était dissous aujourd’hui, cela signifiait que la plupart des politiciens existaient probablement toujours en ce monde. Alors, pourquoi ne pas tenter le coup ?
Il appuya sur le bouton pour allumer la machine, songeant à appeler la sénatrice Mon Mothma. Quelqu’un d’aussi ouvert pourrait le comprendre. Et il la connaissait suffisamment dans le privé pour pouvoir lui prouver ses dires en évoquant des détails de sa vie privée à elle… Du moins espérait-il. De plus, quelqu’un d’aussi droit et intègre que cette femme ne pouvait pas être devenue foncièrement mauvaise et fervent défenseur de l’empire. Elle aurait l’oreille plus attentive qu’un autre…
Il éteignit immédiatement l’appareil en appuyant sur le bouton.
Droite et intègre ? Bien sûr. Beaucoup trop d’ailleurs. Une femme comme elle aurait été l’une des premières prisonnières politiques d’un empire totalitaire. Une femme aussi charismatique et populaire. Appeler Coruscant et demander qu’on la lui passe reviendrait à demander ouvertement à se faire ficher par l’empire, voire arrêter de nouveau.
Imbécile ! Tous ceux que tu connais auraient lutté corps et âmes contre cet empire ! Tu ne trouveras aucune aide de ce côté mon petit Jinn.
Faute de mieux, il décida de se rabattre sur ceux qu’il avait un peu hâtivement éliminés : les contacts ayant moins les moyens de lui venir en aide. Il fallait donc joindre quelqu’un qu’il connaisse assez bien pour le convaincre qu’ils avaient pu être amis, dans cet univers ou dans un autre ; mais qui ne soit pas un politicien idéaliste, et pas non plus un impérialiste convaincu qui risquait de le dénoncer à l’empire pour une raison X ou Y. Bref, le genre de personne qui se laisse vivre dans le monde mais ne prend jamais partie.
Extrapoler un autre avenir aux gens était une tâche résolument nouvelle et ô combien difficile. Il n’en trouva qu’un, mais qui possédait toutes les caractéristiques requises.
Il ralluma l’appareil et contacta le centre d’appels de Corellia. Connaissant le bonhomme, il n’avait pas pu changer de lieu de vie –même en soixante-dix ans, il serait resté là-bas. Il n’était pas spécifiquement chauvin comme la plupart des corelliens. Juste qu’il manquait incroyablement d’ambition et de volonté dans quelque domaine que ce soit. Y compris pour ce qui était de se déplacer hors de sa planète natale.
« Ici le poste 27 du centre d’appels de Coronet, que puis-je faire pour vous ?
-Bonjour. Je souhaiterais être mis en relation avec un certain Crix Noreas. Il devrait habiter dans le quartier des délices, si ma mémoire est bonne.
-Quelle ville, monsieur.
-Ici-même. Enfin je veux dire, sur Coronet.
-Attendez… Oui, c’est cela. Crix Noreas, résidence 22H, quartier des délices, Coronet.
-C’est cela.
-Je vous mets en relation tout de suite. »
Pour l’instant, ça commençait plutôt bien : il avait pu trouver quelqu’un qu’il connaissait. En outre, l’opérateur ne lui ayant fait aucune remarque, il devait faire jour sur Corellia. Cela pouvait sembler un détail, mais il préférait ne pas mettre son interlocuteur dans de mauvaises dispositions en le réveillant en pleine nuit.
« C’est pour ? lui fit une voix à la tonalité grave qu’il reconnut plutôt facilement.
-Vous êtes bien Crix Noreas ? Crix "Hartis" Noreas ?
-Houla ! Ça fait une paye qu’on ne m’a pas appelé comme ça. Mais ouep, c’est bien moi. De la part ?
-Hum… C’est un peu difficile à expliquer comme ça, sans se voir.
-Ben, vous n’avez qu’à passer par holo…
-Je n’ai pas de retransmetteur sous la main, à vrai dire.
-Ça, je me doute bien que si vous en aviez eu un, vous l’auriez utilisé ! »
Jinn réfléchit à ce qu’il pouvait dire, se maudissant de ne pas l’avoir fait plus tôt. Il valait mieux qu’il rencontre cet homme en personne, ça serait plus simple.
« Ecoutez… Pouvons-nous nous rencontrer ?
-C’est radical, comme proposition. Vous ne voulez même pas me dire votre nom, prétextant que votre affaire et trop compliquée, et soudain vous voulez me rencontrer.
-C’est que je doute que mon nom vous dise quoi que ce soit de toute façon. Quant à mon affaire, je suis certain qu’elle vous semblera si invraisemblable qu’il va me falloir du temps pour vous convaincre.
-Du temps, pas de l’espace… Je ne vois pas en quoi le fait de venir chez moi va vous aider à me convaincre de quoi que ce soit.
-C’est juste. Mais je ne pensais pas forcément à venir sur Corellia, on peut se voir ailleurs si vous voulez.
-Vous ne voulez vraiment pas me dire votre nom ?
-Si. Si vous voulez. Je m’appelle Jinn Skywalker.
-Effectivement, ça ne me dit... »
Mais Crix cessa de parler, comme si un lointain souvenir ressurgissait.
« En fait, je… je ne veux plus entendre parler de vous. Au-revoir monsieur. »
Il coupa la communication.
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Messagepar Hiivsha » Dim 17 Fév 2013 - 18:46   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Kehor Nabaag a écrit:Ce « il » faisait référence au dernier sujet, c’est-à-dire Kints ... En attendant, Kints est bien obligé de confier le pistage de Jinn a ses… « contacts ».
Il me semblait que c’était assez clair en l’état. Dois-je modifier le texte pour être plus précis ?


En fait c'est l'échange suivant qui m'a apporté le doute :
"-A-t-il remarqué que vous le suiviez ?
-Si c’est le cas, il ne l’a pas manifesté. Mais rassurez-vous, je sais ce que je fais. »"

Il n'est pas dit "que vous le faisiez suivre" mais "que vous le suiviez", chose que Kints ne contredit pas... du coup, je pensais que c'était lui qui le filait. :neutre:
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Messagepar Notsil » Dim 17 Fév 2013 - 21:32   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Ayé je rattrape mon retard de lecture :)

Bon, le petit Jinn se prend un premier revers dans la tronche, j'ai presque envie de dire que ça tombait à pic (nan parce que toujours réussir, c'est mignon, mais quelques difficultés je préfère ^^).

Un point qui me titille, c'est la présence de "tableaux de maitre" chez son hôte. De 1, comment il les reconnait, de 2, chez une habitante "standard" de la galaxie, ça me parait détonner un peu... donc, soit elle n'est pas ce qu'elle parait, soit ce sont des reproductions. Bon, possible que dans la galaxie, toutes les œuvres ne se trouvent pas dans des musées, mais en général ça vaut cher (certes, ça peut s'hériter aussi ^^).

Voilà, sinon j'ai bien aimé sa logique de raisonnement sur qui contacter et tout.
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 18 Fév 2013 - 22:15   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Non, ce n’était pas Coff qui avait commencé la filature. Et honnêtement, déjà qu’il a fallu à ce dernier un stratagème pour permettre à son major de remplir cette mission officieuse, alors pour lui-même ça serait encore pire !
Non non, c’est bien une tierce personne qu’on ne reverra plus (a priori). J’ai modifié le texte : il ne devrait plus y avoir d’ambiguïté sur la personne… !

Tu le trouves si chanceux, Notsil ? Parce que hormis le coup de la Kobocoise qui lui ouvre la porte de sa maison, il ne me semble pas spécialement veinard pour le reste… (je rappelle qu’à mes yeux, il n’est pas exceptionnel qu’il ne croise personne à l’orée de la ville, surtout venant de derrière les maisons). Entre perdre la mémoire, se balader pieds nus dans les ronces, se faire accuser de vol à la tire, se faire engueuler puis menacer par un impérial, être filé dans tous ses déplacements… Je ne vois pas là de quoi le trouver spécialement chanceux. Mais bon.

Pour ce qui est des tableaux de maître, tu soulèves un point très intéressant. Je pense qu’il peut les reconnaître. D’abord parce que s’ils ont été peints avant les changements évènementiels, il a pu les voir (dans un musée justement). Ensuite parce que les jedi sont formés un peu dans tous les domaines. Il est vrai que les romans insistent souvent sur leurs connaissances scientifiques, mais je ne vois pas pourquoi leur formation ne pourrait pas comprendre des rudiments d’Art. Auquel cas, il peut avoir suffisamment de connaissances dans ce domaine pour « supposer » qu’un tableau puisse être un tableau de valeur.
Mais il est vrai que la présence de ces tableaux semble étrange chez une citoyenne lambda.
Le fait est que Lyona N’EST PAS une citoyenne lambda, mais vient d’un milieu relativement aisé. Elle a pu en acheter quelques uns sans trop de problème…
Initialement, je pensais que la présence de ces tableaux suffirait justement à expliquer qu’elle n’était visiblement pas une « habitante standard de la galaxie », mais venait d’un milieu relativement riche.
Mais visiblement, autre chose t’a fait penser que c’était pourtant le cas. Ma question est donc la suivante : quoi ? Qu’est-ce qui t’as fait penser qu’elle était une habitante standard ? Dis-moi, que je puisse modifier en conséquence.
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 18 Fév 2013 - 22:26   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXV





C’était le seul coup qu’il espérait vraiment réussir, et un coup dans l’eau. Pourquoi une telle réaction ? Tout cela n’avait pas de sens. Puis, Jinn se souvint : Crix n’était pas un jedi, et il était très éloigné du monde des jedi. Mais c’est son père qui le lui avait présenté. Si Jinn Skywalker n’existait pas aux yeux de Crix, le nom de son père devait lui être familier, compte-tenu que les écarts entre univers commençaient a priori aux alentours de sa naissance. Il se rappelait forcément du jedi qu’était son père. Et s’il n’y avait pas fait attention de prime abord, pour un être aussi pusillanime que le Crix Noreas qu’il connaissait, la simple mention du nom d’un jedi devait représenter un danger pour sa petite vie tranquille et sans histoires.
Il avait à présent son adresse exacte, mais elle ne lui serait d’aucune utilité : Jinn supposait très justement qu’il ne serait pas le bienvenu dans la quartier des délices de Coronet, à présent.
Il révisa son jugement et tabla sur les contacts qui n’étaient pas liés, ni de près ni de loin, à ses parents. La liste était particulièrement restreinte, compte-tenu du milieu dans lequel il évoluait. Il voyait une personne, qu’il avait rencontré lors d’une mission.
Il ne connaissait ni son père ni sa mère, n’était probablement ni un rebelle ni un pro-empire, et était du genre plutôt casanier. Au point de rester sur la même planète pendant vingt ans ? Il fallait l’espérer.
« Bonjour, centre de renseignements de Malastare. Que puis-je faire pour votre service ?
-Me renseigner, évidemment. Si possible, sur un habitant de Pixelito. Je souhaiterais pouvoir le joindre.
-Bien sûr, monsieur. C’est notre métier de renseigner. Quel est le nom de ce monsieur ?
-C’est… »
Jinn ne put plus dire un mot. Sa mémoire lui jouait-elle encore des tours ? Il ne se souvenait plus du nom du type !
« Hum… C’est… Je ne sais plus.
-Ha… Vous savez monsieur, je ne risque pas de vous trouver une adresse si je n’ai pas son nom. Comprenez une chose : Pixelito n’est pas ce qu’on pourrait appeler une petite ville… !
-Oui oui, je sais. Ecoutez, ce n’est pas grave. Laissez tomber.
-L’appel vous sera facturé quand même, vous en êtes conscient ?
-Euh… Je pensais que c’était un service public.
-A disposition du public, monsieur, c’est tout à fait différent.
-Bon. Très bien. Au revoir.
-Au revoir monsieur. Et au plaisir de vous… »
Jinn raccrocha. Encore une chose qu’il aurait à rembourser à son hôtesse. Mais il aurait le temps d’y penser plus tard. Ce qui l’inquiétait vraiment, cette fois, c’est qu’à partir de maintenant et jusqu’à ce que sa mémoire ne cesse de lui jouer des tours, il était vraiment seul.
Il grimpa l’escalier sans faire de bruit et se glissa dans le lit de la chambre mise à sa disposition.
Rapidement, il s’endormit.
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Messagepar Hiivsha » Mar 19 Fév 2013 - 22:12   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Kehor Nabaag a écrit:Initialement, je pensais que la présence de ces tableaux suffirait justement à expliquer qu’elle n’était visiblement pas une « habitante standard de la galaxie », mais venait d’un milieu relativement riche.
Mais visiblement, autre chose t’a fait penser que c’était pourtant le cas. Ma question est donc la suivante : quoi ? Qu’est-ce qui t’as fait penser qu’elle était une habitante standard ? Dis-moi, que je puisse modifier en conséquence.


Jinn s’était assis sur un canapé râpé, relativement ancien, => dit comme ça, cela n'évoque pas une antiquité de valeur
s’il l’avait voulu, il aurait pu voler n’importe quoi ici et repartir avec. Les bibelots n’étaient pas d’une grande valeur.

J'ai eu la même impression que Notsil à la lecture de ton texte. L'idée qui a instantanément germé dans ma tête fut celle d'une habitante "standard" pas très aisée.

En fait, le problème c'est que tu introduis d'abord deux notions qui font penser à ça, AVANT de parler des tableaux. Mais en quelque sorte, "le mal est fait" ;) si je puis dire.

Si tu voulais expliquer "l'aisance" de la bourgeoise, il fallait dire qu'il entrait dans "une grande maison" (ou belle maison), parler d'un intérieur coquet ou ancien mais avec une connotation de "valeur".

Voili voilou.

Rien à dire sur la suite d'hier.
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Messagepar Notsil » Mar 19 Fév 2013 - 22:18   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Bah Hiivsha a parfaitement résumé ma pensée ^^ Je trouvais que ces tableaux détonnaient dans son intérieur, je m'attendais + à une explication genre qu'ils avaient été volés ou autre, et d'où son intérêt de l'aider "entre gens qui ont des problèmes parfois".
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Messagepar Kléber Valéra » Mer 20 Fév 2013 - 22:51   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Elle est aisée mais pas richissime. A part les tableaux, le reste est standard. Mais je comprends bien le problème. Du coup, j’ai fait les modifs (en espérant que ça passe mieux…).




XXVI






Il faisait nuit noire. Ou plutôt nuit rouge.
Quelque chose dans l’air, quelque chose de néfaste, avait le goût du sang, et aussi la couleur. Les deux lunes étaient bien visibles dans le ciel. Les maisons étaient très basses, et se ressemblaient toutes. Des huttes métalliques parfaitement cylindriques, alignées autour d’une petite place, ronde elle aussi. Ce n’était de toute évidence nulle part sur Koboc. Une sirène retentit, terrifiante. Une créature humanoïde sortit d’entre deux maisons, se retrouvant soudain sur la place. Elle s’appuya sur le mur incurvé de la demeure la plus proche, soufflant bruyamment.
Plus très loin, un étrange cri aigu se fit entendre par-dessus la sirène stridente qui ressemblait au couvre-feu impérial. Il n’aurait pas été étonnant de voir débarquer des soldats de l’empire dans quelques temps, pour arrêter l’individu qui osait violer le-dit couvre-feu. Pourtant, aucun ne vint.
La créature essoufflée se retourna. Un deuxième cri, bien plus fort, retentit. Il oublia qu’il était complètement épuisé et se mit à courir à toute vitesse de l’autre côté de la place. Il n’eut pas le temps de le voir, bien sûr, mais à la fenêtre de chacune des maisons rondes, on pouvait voir une créature de la même espèce, le regardant sans agir.
La seule chose que ces spectateurs avaient fait avait été de vérifier que chacune des portes de leur maison étaient fermées à clef, et ce dès qu’ils avaient entendu le son de la sirène impériale. C’était les instructions qu’avaient données le détachement de l’empire censé les protéger. Mais c’était bien inutile : chacun de ces « voyeurs » aurait fait la vérification, même sans cette ordonnance militaire.
Ils regardaient leur congénère traverser le cercle de pavé à toute vitesse. Chacune de ces personnes espérait pouvoir voir « la chose ». Mais aucun ne la vit. L’individu passa enfin entre les deux maisons opposées de celles entre lesquelles il était arrivé sur la place, et disparut. Personne ne vit quoi que ce soit, même les habitants des maisons les plus proches qui venaient de changer de fenêtre dans le but de tout voir de la scène. Ne voyant plus courir l’être affolé, ils en venaient à la seule conclusion possible : le fantôme l’avait pris, juste ici, près de leurs maisons. Le fantôme était donc tout proche.
Jinn, qui jusqu’à présent observait la scène du dessus, fut comme projeté dans les évènements. Il se retrouva à marcher sur la place circulaire. Ou plutôt il flottait, son mouvement étant trop régulier pour simuler le fait de marcher. Il était comme l’objectif d’une caméra volante, se dirigeant lentement vers l’interstice entre les deux bâtiments où la créature avait soudain disparue. Quand il passa enfin l’ouverture, ses yeux pointèrent sur sa gauche. Il vit un corps sans vie, couvert de sang rouge sombre. Des morceaux de chair semblaient avoir été découpés avec une facilité déconcertante. Le petit bonhomme qui courait seulement quelques minutes plus tôt, ressemblait à présent plus à un amas de viande hachée qu’à un être vivant. Mais il n’y avait trace de personne d’autre.
Alors, la vue de Jinn se tourna à nouveau, sans que celui-ci ne semble pouvoir contrôler quoi que ce soit. Il fit soudain face à une silhouette noire et floue.
« Ne t’inquiète pas, Prully. Bientôt, ça sera ton tour. BOUH ! »

Jinn se réveilla en sursaut.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Jeu 21 Fév 2013 - 21:03, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Mer 20 Fév 2013 - 23:38   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Lu.

Le petit bonhomme qui courrait => courait

En te lisant, je pensais à quelque chose côté style : une chose que j'essaye de mettre en pratique pour diversifier la musicalité des phrases et éviter trop de sécheresse dans le texte, c'est de ne pas toujours penser mes phrases comme : "sujet + verbe + complément" en essayant de mélanger cet ordre et en évitant les phrases trop courtes pour faire plaisir à Mitth ! :diable:

Exemple :
"Une créature humanoïde sortit d’entre deux maisons, se retrouvant soudain sur la place entre les maisons du quartier. Elle s’appuya sur le mur incurvé de la demeure la plus proche, soufflant bruyamment."

J'aurais écrit plutôt :
"Sortant d'entre deux maisons, une créature humanoïde se retrouva soudain sur la place avant de s'appuyer sur le mur incurvé de la demeure la plus proche en soufflant bruyamment."
(J'aurais pas mis le second "entre les maisons [du quartier]" qui redonde avec le premier "d'entre deux maisons". après tout, on comprend bien qu'une place c'est entre des maisons. ;) )

Voilou... c'était juste histoire d'écrire un petit truc constructif... mais après, j'ai envie de dire : chacun son style et les vaches seront bien gardées ! :lol:
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Messagepar Kléber Valéra » Jeu 21 Fév 2013 - 21:25   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Ce que tu proposes n’est pas une mauvaise idée en soit, Hiivsha. Mais considérant que j’ai déjà une tendance naturelle à construire mes phrases dans le désordre, si je commence à le faire exprès, ça risque de devenir illisible je pense !






XXVII





« Vous êtes bien matinale, Lyona.
-Que devrais-je dire de vous, Jinn ? Vous étiez déjà lavé-habillé quand je me suis réveillée.
-Je remarquais simplement que vous ne faisiez pas de grasse matinée un jour de repos comme aujourd’hui…
-Et je remarquais que vous non plus.
-Moi c’est différent. D’abord, je n’ai plus que des jours de repos semble-t-il. Je deviendrais un véritable noctambule si je devais me lever tard à chaque fois ! Et de toute façon, j’ai toujours été habitué à me lever tôt.
-Ce n’est pas tout à fait ce que je voulais dire… »
Elle mordit goulûment dans une viennoiserie bien grasse. Quand elle eut fini de mâchonner et qu’elle put parler intelligiblement, elle poursuivit.
« Je vous ai entendu, toute la nuit. Je vous ai même entendu vous réveiller d’un coup. »
Jinn fut quelque peu contrit.
« Ah… Désolé, vraiment. J’ose espérer que je ne vous ai pas trop…
-Non non, ne vous en faites pas. J’ai pu me rendormir. C’était juste… une remarque.
-Oui. Un rêve étrange. Je n’avais plus rêvé depuis très longtemps à vrai dire.
-Ah bon ? Mais… on rêve tous, pourtant.
-Les (il se racla la gorge) jedi, ne sont pas censés rêver. Le moins possible en tout cas. Avoir un contrôle de soi signifie aussi un contrôle de son subconscient –en tout cas dans la mesure du possible.
-Je ne sais pas comment vous faisiez… C’est idiot. On a BESOIN des rêves pour vivre. Et des cauchemars aussi, d’ailleurs !
-Peut-être bien.
-Ecoutez, je sais que j’ai dû vous le dire hier. Et je sais que ça va être dur compte tenu de votre passé. Mais vraiment, vous devez absolument bannir le mot « jedi » de votre vocabulaire. C’est simplement de l’instinct de survie, vous comprenez ?
-Oui, bien sûr. »
Jinn baissa les yeux, tandis que Lyona mordait à nouveau dans sa petite douceur du matin.
« Pourrais-je quand même vous demander quelque chose sur les jedi, avant que nous ne clôturions définitivement le sujet ?
-Dites toujours, bafouilla-t-elle la bouche pleine.
-Quand les jedi ont été en bloc accusés de traîtrise, pourquoi votre galaxie n’a pas réagi ? Je ne peux pas croire qu’elle était apathique à ce point ! »
La Kobocoise goba d’un coup ce qui lui restait dans la bouche. Elle posa la viennoiserie.
« Croyez-vous que ce soit de l’apathie ?
-De toute évidence. Certes, je reconnais qu’aucun groupe, que ce soit un ordre philosophique, un gouvernement, une association, une communauté quelconque, ne peut faire l’unanimité dans la façon dont il est perçu depuis l’extérieur. Mais les détracteurs des jedi ne pouvaient être si nombreux…
-Donc, c’est l’apathie votre hypothèse.
-Ou la peur. Encore que j’imagine mal un empire naissant instaurant immédiatement la peur comme moyen de contrôle du peuple.
-Vous oubliez sans doute, mon jeune ami, qu’il faut sortir de sa bulle pour comprendre le monde qui est au-dehors. Les jedi, ceux d’ici comme les vôtres –du moins j’imagine si votre credo est le même- se parent d’une certaine supériorité, peut-être involontairement me direz-vous. Alors qu’ils ignorent sciemment une bonne partie de l’univers. Les jedi sont hautains.
-Et selon vous, c’est la raison de la non-réaction du peuple ?
-Vous voulez que je vous dise pourquoi personne n’a rien fait ? Parce l’empereur et l’armée, à l’époque républicaine, bien plus que les jedi et leurs tours de passe-passe, nous ont sortis de trois ans de guerre où toute la galaxie s’était enlisée. Une guerre qui avait ravagé tous les mondes connus. Même si l’on s’est rendu compte bien après qu’on avait remplacé une guerre terrible par une paix invivable… Mais surtout, personne n’a rien fait, parce que tout l’Empire avait la preuve indiscutable de la trahison des jedi envers le peuple.
-Oui… J’ai cru comprendre que l’Empereur avait présenté des preuves soit-disant incontestables d’une tentative de putsch des jedi. Mais je peux vous assurer que…
-Je ne parle pas de ça. Je parle d’un ordre philosophico-religieux de sorciers surpuissants, qui prétendent défendre la paix universelle quoiqu’il arrive, et qui non seulement se montrent incapables de le faire, mais en plus n’hésitent pas une seconde à se transformer en soldats terrifiants quand l’occasion se présente.
-Nous étions au service de la République, dans mon univers comme dans celui-ci, je suppose.
-Ah ? Tiens donc… Le dépliant disait pourtant que vous étiez au service de la paix et de la justice, pas de la République.
-Dans cette galaxie, c’est pareil.
-Vous en êtes certain ? »
Jinn ne répondit pas. Il n’y avait rien à répondre.
« Vous comprenez mieux, maintenant ?
-Je crois, oui. Je sais que c’est un peu tard, et que ça ne sert pas à grand chose. Mais… Je suis désolé. Sincèrement désolé de notre… (le mot lui brûla la langue) orgueil.
-Vous vous excuserez quand vous serez rentré chez vous, à ceux auxquels devraient s’adresser vos excuses.
-Oui. »
Lyona reprit son petit pain en main et voulut le continuer. Mais elle se sentait bien moins guillerette tout à coup. Bizarrement, la conversation ne lui donnait plus envie de sourire, ni de manger.
« Je vais partir, reprit Jinn. Je ne vous ennuierai plus. »
Elle reprit un peu d’entrain.
« Voyons, voyons, ne soyez pas aussi radical, Jinn. Je n’aime pas les jedi, c’est vrai. Mais à présent, vous êtes un ami avant d’être un jedi ! Pour moi, ça change tout ! Ecoutez-moi bien, parce que là je ne plaisante pas. Vous serez toujours le bienvenu ici. Même poursuivi par l’Empire, vous pourrez venir vous réfugier chez moi. C’est une bonne proposition que je vous fais là, non ?
-Euh… oui. Excellente. »
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Sam 23 Fév 2013 - 1:51, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Jeu 21 Fév 2013 - 23:59   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Intéressante conversation. Le point de vue de la Kobocoise se défend. :paf:

Quand elle eut fini me mâchonner => de :diable:

compte-tenu => compte tenu
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Messagepar Kléber Valéra » Sam 23 Fév 2013 - 0:37   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXVIII





« Prenez ça, aussi, lui proposa Lyona alors qu’ils étaient tous deux sur le pas de la porte.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Une carte d’identité impériale. Une fausse, évidemment. C’est une carte piratée, pré-encodée, où il suffit de rentrer le nom. Je l’ai gravée au vôtre ce matin. Normalement, elle devrait fonctionner, et vous permettre de passer les éventuels contrôles, notamment les douanes. En tout cas les contrôles les moins stricts…
-Mais comment…
-Peu importe comment. Cela fait longtemps qu’on me l’a donnée, en prévision de… certaines choses qui ne se sont pas faites. Mais je n’en ai jamais eu l’utilité. Et elle vous servira probablement plus qu’à moi. »
Jinn était sans voix.
« Et maintenant, que dois-je dire ? questionna Jinn sur le pas de la porte. »
Il regarda son hôtesse, se demandant ce qu’il aurait bien pu faire sans elle. Elle l’avait accueilli, nourri, logé. Et pour couronner le tout, elle lui avait même donné cette carte, ainsi qu’un peu d’argent. Evidemment, ce n’était pas grand chose, mais ce serait suffisant pour se rendre sur une planète au niveau de vie plus modeste, où il pourrait trouver de quoi repartir de zéro. Bien sûr, il n’en oubliait pas son objectif premier : comprendre ce qui s’était passé et rejoindre son chez lui. Mais ça serait une solution en attendant, sans avoir à squatter chez une inconnue.
« Rien. Vous n’avez rien à dire. Il y a à faire, surtout, maintenant.
-Merci. »
Elle inclina la tête, manière de répondre « de rien ». Puis elle attendit que Jinn se soit suffisamment éloigné de sa demeure pour refermer la porte en soupirant.

Le major Douglaz Kints était de l’autre côté de la rue, dissimulé entre deux maisons hautes. Quand Jinn se mit à marcher d’un bon pas dans la rue, il commença à le suivre.
Il portait une tenue qui n’aurait jamais pu l’identifier comme un impérial en mission. Il s’était fondu dans le décor, et ressemblait à un des rares colons humains civils vivants sur Koboc. Initialement, il avait pensé se faire passer pour un touriste. Mais ça n’aurait pas été le meilleur moyen de passer inaperçu, les touristes d’ici étant plutôt exubérants.
Il était parfait dans le rôle qu’il s’était choisi.
Il le fila, alors que l’homme retournait dans les quartiers plus proches du centre. Il nota qu’il avait de nouveaux habits, probablement fournis par son hôtesse.

Jinn retournait vers le centre. Tout près du quartier le plus touristique, plus très loin du marché aux pickpockets, il trouva un parc et s’assit sur un des bancs au milieu de la verdure urbaine. Depuis son réveil dans un endroit mystérieux, il avait d’abord marché au hasard, puis s’était fait prendre, puis avait fait des recherches sur cet univers, et enfin avait cherché à répondre à ses besoins les plus essentiels –qui lui avaient été fournis par une chance incroyable plus que par n’importe quoi d’autre. Mais il n’avait encore pas songé proprement et concrètement à ce qu’il convenait de faire dès lors qu’il serait sorti de ces questionnements primordiaux. Il avait juste la conviction de devoir rentrer dans son univers moins chaotique. Même si dans le détail, il ne savait pas comment.
Plus précisément, avant de quitter Koboc pour une planète où vivre pendant quelques temps, il devait d’abord éclaircir, tant qu’il était ici, le mystère de son réveil. Cela l’aiderait forcément à élucider le raison de sa présence, et probablement à pouvoir rentrer chez lui.
Il se leva du banc d’un mouvement décidé. Il ne devait donc pas se rendre immédiatement à l’astroport. Il trouva une zone commerciale, légèrement excentrée par rapport aux zones touristiques. Il se rendit successivement dans plusieurs boutiques afin de trouver la première chose dont il aurait besoin dans son exploration : une lampe de poche.
Il constata rapidement que le niveau de vie devait être bien cher sur Koboc, compte-tenu du prix d’une simple lampe. Bien sûr, Lyona avait été très généreuse, et il avait à présent largement de quoi en acheter une. Mais il refusait de dépenser ce qu’il avait –une somme relativement modeste quand même- pour une chose aussi futile qu’une lampe. Même s’il espérait que ce ne serait pas long, il ne pouvait pas savoir pour combien de temps encore il serait dans cet univers. Alors, autant économiser un maximum quand c’était possible.
Dommage qu’il n’ait pas eu son sabrelaser avec lui dans cette dimension… Sa faible lumière aurait pu suffire à explorer le souterrain de la forêt.
Faute de mieux, il tenta de retourner à la brocante de la veille. Il trouva là son bonheur : la brocante était à la fois faite pour la vente d’antiquités rares et chères, mais aussi pour le tout venant de seconde main. Il acheta pour une bouchée de pain une petite lampe immonde qui paraissait en bien mauvais état. Il l’alluma, la lumière clignota légèrement. L’appareil n’aurait pas tenu plus d’un an. Ce qui n’était pas très important puisqu’il ne comptait pas rester un an dans la base souterraine…
Il reprit le chemin qu’il avait déjà fait la veille en sens inverse, et sortit rapidement de la ville.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Dim 24 Fév 2013 - 23:41, modifié 1 fois.
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Messagepar Kléber Valéra » Sam 23 Fév 2013 - 2:24   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXIX





Traverser la forêt avec une paire de chaussures aux pieds n’était pas nécessairement plus rapide que pieds nus, d’autant qu’il en avait fait une petite partie en courant, la première fois. Mais c’était incroyablement plus agréable. Jinn remercia la Force que Koboc n’abritait pas de ces forêts junglesques remplies de monstres terrifiants et de créatures horribles prêtes à vous dévorer pour le plaisir. Ici, il n’y avait que le chant des oiseaux et quelques marsupiaux jaunes et noirs tout à fait paisibles. S’il n’avait été perdu loin de chez lui (d’ailleurs était-il vraiment loin ? Le terme était-il seulement approprié ? Ce n’était pas une distance spatiale qui l’éloignait de son « sweet home »), il aurait presque apprécié sa condition.
Bien sûr, il n’avait plus la Force. Force qui lui aurait sans doute permis de sentir l’homme qui le suivait d’assez loin avec un scanner biologique pouvant repérer des signes de vie à grande distance –Kints ne voulait pas prendre le risque de se faire remarquer.
Jinn suivit son instinct pour retrouver le chemin. Mais autant il n’avait eu aucun mal à retrouver la sortie de la ville menant à la forêt de Dokirmow, autant retrouver la base souterraine une fois arrivé dans la forêt, était autrement plus difficile. Il se disait qu’il était probablement sur la bonne voie, mais il n’arrivait pas à reconnaître le chemin.
De son côté, remarquant la trajectoire erratique de son lointain gibier humain, Kints se fit la réflexion que Jinn était doué pour donner le change (car il ne croyait pas vraiment à son histoire abracadabrante). Au moins, si son histoire d’amnésie avait été véridique, l’action la plus logique à entreprendre aurait été de reconstituer les fragments d’un passé perdu. Et comment mieux s’y prendre qu’en commençant à remonter le fil des souvenirs par les derniers évènements encore en mémoire ?

Jinn avança de plus en plus vite. Il reconnaissait à présent les grands sapins au feuillage rouge. Du moins supposait-il qu’il pouvait s’agir d’une variété de sapins… Il chercha quelques temps : il savait que l’ouverture devait être à proximité. Il découvrit, droit devant lui, le trou noir d’où il s’était extrait la veille. Les plantes alentour le masquaient partiellement, ce qui le faisait ressembler à n’importe quel terrier de bête. Pas étonnant que personne n’ait découvert la base qu’il supposait abandonnée depuis longtemps.
Sans réfléchir au danger potentiel –après tout, n’avait-il pas déjà parcouru les couloirs obscurs de cette base secrète sans rencontrer âme qui vive ?- il s’élança dans la gueule béante de la terre, avançant juste suffisamment prudemment pour ne pas trébucher sur l’éboulis rocheux qui descendait en pente raide.
En bas, il alluma la lampe, et poursuivit.
A présent qu’il y voyait, certes faiblement mais bien mieux que dans le noir ; et surtout qu’il avait l’esprit suffisamment lucide pour analyser ce qu’il voyait, il constata qu’il était entouré de murs parfaitement plats et gris. Il n’y avait ni porte ni même interrupteurs ou panneaux aux murs. Rien. Chose plus étonnante encore, surtout pour une base censée être souterraine : aucune bouche d’aération, ni aux murs ni au plafond. En bref, ce couloir était constitué de surfaces parfaitement planes. Et cela avait quelque chose… d’angoissant. C’était trop soigné, on aurait dit une installation pour droïdes. Quelque chose de froid et sans âme. Cela expliquait peut-être pourquoi ni la faune ni la flore n’y avait élu domicile en dépit du trou par où il était rentré. Bon, il est vrai que la flore aurait de toute façon nécessité un peu plus de lumière… Mais on aurait pu s’attendre à ce que la faune se soit plue dans ces couloirs vides et sombres, idéaux pour y établir une tanière. Et pourtant, rien.
Il avança assez longtemps, rencontrant quand même quelques portes latérales pour venir briser la monotonie du trajet : toutes fermées. Parfois le couloir bifurquait. Parfois, il se divisait, et se rappeler le chemin qu’il avait emprunté la veille étant mission impossible, il misait alors sur sa chance.
A l’angle d’un couloir, il crut entendre un bruit de pas derrière lui. Il se retourna vivement, mais ne vit absolument rien, son poursuivant étant en réalité bien trop loin en arrière. Aussi, supposa-t-il qu’il s’agissait d’un simple effet de fatigue cumulé à une sorte de claustrophobie, née elle-même d’une marche longue dans un endroit confiné et désert. Il reprit sa route. La chance lui sourit après qu’il eut passé deux heures de cette recherche hasardeuse. Car il découvrit une porte demeurée grande ouverte, qui bien que ne présentant aucune différence physique avec toutes celles qu’il avait déjà vues (hormis qu’elle était ouverte évidemment), ne pouvait être que celle d’où il était sorti la veille.
Il entra.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Mar 26 Fév 2013 - 22:11, modifié 2 fois.
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Messagepar Hiivsha » Sam 23 Fév 2013 - 12:40   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Lu.

Quelques remarques qui me sont venues en cours de lecture sur ces deux chapitres :

- la carte d'identité : bon je sais bien qu'un auteur a toujours une baguette magique, mais là... pour falsifier une carte d'identité (surtout j'imagine en ces temps avancés où l'informatique est reine) il faut être plutôt spécialisé. Donc la Kobocoise serait une sorte de faussaire ? Ça aurait mérité une ou deux phrases d'explications pour rendre l'affaire "plausible".

- quelques phrases semblent se contredirent un petit peu, du moins à la première lecture :

"A présent qu’il y voyait, certes faiblement mais bien mieux que dans le noir"
"mais ne vit absolument rien malgré la puissance de l’appareil qu’il tenait dans ses mains"
=> alors, il est puissant ou faible l'appareil ?

"Quelque chose de froid et sans âme. Cela expliquait peut-être pourquoi ni la faune ni la flore n’y avait élu domicile en dépit du trou"
"Mais la faune se serait plu dans ces couloirs"
=> la faune s'y serait plu ou pas ? Parce que si la faune s'y serait plu, le coup du "froid sans âme" n'explique plus rien.

"après qu’il eut passé trois heures de cette recherche hasardeuse" => on a pas eu cette impression de grandeur impressionnante dans le début de l'histoire lorsqu'il sort du trou. Trois heures alors qu'il a une lampe ? C'est énorme. C'est un véritable labyrinthe, d'autant plus vaste que, comme les portes sont fermées, ça fait autant de lieux à explorer en moins... du coup, cela devrait être plus simple pour retrouver la salle initiale. Et pourtant, il met trois heures ! Mais combien d'heures lui a-t-il dont fallu pour en sortir à tâtons dans le noir absolu ?
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Messagepar Kléber Valéra » Dim 24 Fév 2013 - 23:49   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Bon… Je crois que ces deux derniers ont été définitivement écrits en speed…

Pour la carte d’identité, effectivement c’était un coup de baguette magique (je ne nie pas). Et Lyona n’a rien d’une faussaire. En l’occurrence, j’avais imaginé qu’on avait pu lui faire don de cette carte vierge et du dispositif prêt à la graver. Un rebelle qu’elle aurait rencontré et qui aurait reconnu en elle une hypothétique alliée : vu ses opinions sur l’empire, c’était crédible je trouve. Et vu son manque de réaction malgré ses prises de position (le fait est qu’elle haït l’empire mais n’est pas fane non plus de la rébellion), cela pouvait expliquer qu’elle n’ait jamais utilisé le-dit système pour elle-même…
En revanche, il ne me semblait pas obligatoire de préciser tout cela. Je trouvais que parler de cette histoire de rebelle qu’elle aurait rencontré par le passé étendait l’histoire vers un hors-sujet. Mais apparemment je me trompe, j’aurai du en parler…

Les phrases en « contradiction » :

L’appareil est faible. Mais si une faible lumière est suffisante pour voir les contours des murs (et éviter de se cogner dedans à chaque bifurcation), elle ne l’est pas forcément pour voir très loin en distance. Mais de toute façon, Kints ayant un appareil de détection à distance, il peut se placer très loin de sa cible sans que celle-ci ne se doute de quoi que ce soit (comme il me semble l’avoir précisé : « il ne veut prendre aucun risque »). Hormis à cause de la réverbération du son dans ces couloirs vides (comme c’est le cas ici).
Mais bon, je veux bien admettre que la phrase était litigieuse. Je modifie en conséquence.

Pour le coup de la faune, le « froid et sans âme » avait pour but de montrer l’atmosphère sombre et glauque du lieu (rebutoir pour des créatures vivantes guidées par leur instinct, des animaux quoi…). C’est un lieu de mort, vide, artificiel, effrayant. La faune s’y serait plu dans le sens où l’obscurité et le vaste espace pourrait théoriquement servir de refuge. Mais l’aura détestable empêche les bestioles d’y élirent domicile.
Modifié en conséquence.

Pour le coup de la base, même si j’avais accéléré le mouvement pour ne pas en faire des caisses (d’autant que dès le début il était censé y revenir), j’avais quand même dit dans l’incipit :
« Il parcourut très lentement ce qui lui sembla être un véritable labyrinthe, changeant de direction sans arrêt, corridor après corridor. »
C’est court, certes, mais ça veut bien dire ce que ça veut dire. Pour le coup, je crois que c’est juste que comme le début en question remonte à un bail, l’impression que t’avais laissé la scène était (justement) qu’elle était courte. Rien à voir avec un labyrinthe donc.
Certes, 3h ça fait peut-être beaucoup (je modifie ça). Simplement, je ferai la remarque suivante : si le lieu est un vrai labyrinthe (et j’ai suffisamment dit que c’était le cas), lumière ou pas, vu qu’il n’a aucun plan, il peut se paumer identiquement. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas avoir plus de chance en cherchant à tâtons qu’avec une lampe pour l’éclairer. Après tout, le lampe l’éclaire et le rassure, mais ce n’est pas une carte pour autant. Il suffit qu’avec sa lampe, il tourne une ou deux fois à des endroits non judicieux, pour se paumer encore plus que dans le noir complet…
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Messagepar Kléber Valéra » Dim 24 Fév 2013 - 23:50   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXX






« Général Coff, quelqu’un demande à vous voir.
-Et où et qui est ce "quelqu’un" ?
-Une Kobocoise du nom de Lyona Eizk… Eiznb… Eizkbam, ou quelque chose comme cela. Elle est à l’entrée. Elle dit qu’elle vous connaît.
-Ah… Je ne crois pas avoir jamais rencontré de personne portant ce nom. Savez-vous qui elle est ?
-Pas vraiment. Elle n’a pas été très loquace à vrai dire. C’est une Kobocoise, c’est tout ce que l’on sait. Elle paraît inoffensive.
-Et ce qu’elle veut ?
-Vous parler, et c’est tout, pour ce que l’on en sait.
-Vous ne savez pas grand chose si je comprends bien. »
Le capitaine était encore au garde-à-vous. Mais s’il avait pu, on l’aurait facilement vu se dandiner, gêné d’être pris en défaut par son supérieur en raison de son ignorance.
« Elle est inoffensive… hein ?
-Elle a été fouillée bien avant d’approcher le bâtiment. Et une fois encore en entrant. Rien à signaler.
-Fouillée deux fois ? »
Visiblement le général ne comprenait pas, ce qui accentuait le malaise du capitaine.
« Eum… C’est le protocole, Monsieur.
-La fouille intégrale, je sais. Mais deux fois… Vous redoutiez un attentat contre le bâtiment ?
-Plutôt contre vous, Monsieur. Nous sommes en guerre. Et vos ordres sont d’être encore plus…
-… vigilants, je sais. »
Coff retint un soupir in extremis.
« Doit-on l’éconduire, Monsieur ?
-Non. Si vous dites qu’elle est clean, c’est bon pour moi. Faites-la venir ici. »
Le capitaine ouvrit grands les yeux, il n’en croyait pas ses oreilles. Il aurait dû répondre un « Bien monsieur. », mais visiblement la phrase ne voulait pas sortir. Il se disait probablement qu’un général ne pouvait décemment pas accueillir n’importe quel visiteur qui se présentait à l’entrée.
Coff répondit à sa question muette.
« Je suppose que c’est le commissaire de police qu’elle vient voir, pas le général. Je ne cesse de vous le répéter, à tous, mais nous ne sommes plus QUE des militaires, à présent. Il serait temps de nous comporter comme le feraient les forces de l’ordre locales.
-Permission de parler, Monsieur ?
-Accordée.
-Même un commissaire de police d’une ville comme Sonimagin ne recevrait pas le bas-peuple dans son bureau sans une excellente raison.
-Vous avez tout à fait raison, capitaine. »
Coff se tut définitivement. Le militaire attendit encore quelques secondes, mais décida qu’il valait mieux ne pas risquer l’insubordination dans le seul but de comprendre les motifs du général. Il ajouta « je vous l’amène immédiatement, Monsieur », salua, fit volte-face et sortit. Le général Coff retourna à la lecture de son rapport concernant le trafic de bâtons de la mort sur Koboc. Quelques minutes plus tard, il le reposa sur son bureau alors que Lyona entrait dans la pièce.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Lun 25 Fév 2013 - 21:30, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Lun 25 Fév 2013 - 13:01   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Ok lu. ;)

-Et où et qui est ce "quelqu’un" ? => :paf: Aïe ! Franchement je vois ce que tu as voulu faire, mais là, c'est "inlisable" ;) Plutôt : "Qui est ce quelqu'un et où est-il ?" ... ou l'inverse

qu’un général ne pouvait décemment pas accueillir n’importe quel visiteur qui se présente à l’entrée. => "présentait" pour respecter les temps ?

comme les feraient les forces de l’ordre => le feraient

son dossier concernant le trafic de bâtons de la mort. => si tu écris "le trafic" sans autre précision cela suppose que le lecteur est déjà au courant de ce trafic donc qu'on en a déjà parlé quelque part. Du coup, je ne me fie pas à ma mémoire. ;) Mais si tu n'as pas déjà évoqué "ce" trafic, il faudrait écrire "un trafic" (de façon indéfinie) ou alors le définir comme par exemple : "concernant le trafic de la mort qui avait lieu sur la planète".
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 25 Fév 2013 - 21:32   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

La preuve que ce n’est pas illisible, c’est que tu as compris ce que je voulais dire !
Bon, sinon, concrètement, même si cette phrase semble effectivement étrangement tournée, je ne la changerai pas. Parce qu’elle fait référence à un film de mon enfance (où la phrase était tournée de la même manière). Si ça avait été vraiment impossible à comprendre, j’aurais peut-être changé le truc. Mais je pense que ça passe.

Pour les deux trucs suivants, j’ai apporté les modifications nécessaires.

Pour le trafic de bâtons de la mort, je reste sceptique. Il me semble que cette utilisation de l’article défini est légitime pour évoquer une généralité (car comme tu l’avais deviné, il s’agissait bien du trafic de bâtons de la mort en général sur Koboc, mais ni d’UN trafic quelconque de bâtons de la mort ; ni DU trafic de bâtons de la mort, considérant un en particulier).
Mais pas moyen de retrouver comment on appelle cette utilisation du déterminant.
J’ai quand même modifié la phrase pour m’assurer qu’il n’y ait plus litige, mais je reste cependant persuadé que ça existe.
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 25 Fév 2013 - 21:41   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXXI





« Général Halaser Coff ?
-Lui-même.
-Vous faites plus jeune qu’à l’holovid.
-Ah… Et à qui ai-je l’honneur ?
-Lyona Eiznekcam.
-Je vous en prie, Madame, asseyez-vous. »
Lyona s’assit juste en face du militaire. Ce dernier afficha une mine très amène. La Kobocoise quant à elle, avait les traits tirés. Elle avait le visage crispé, et son sourire sonnait faux.
« Que puis-je faire pour vous ?
-Ma visite ne semble guère vous surprendre ?
-Devrais-je l’être ?
-Bien sûr. Un général qui reçoit la visite d’un individu lambda, ça ne doit pas être si fréquent.
-Oh ! Détrompez-vous. Vous savez, mes interventions holovisées m’ont rendu assez célèbre, ici-bas. Notez que je n’en tire aucun orgueil. Mais tout ça pour vous dire que vous ne seriez pas la première personne qui se présente à l’hôtel de police avec autant de culot.
-De… culot ?
-Oui. Il faut en avoir, pour se présenter comme une fleur devant le bâtiment le plus sécurisé de la planète, en plein milieu de la journée, dans le but de parler au directeur des lieux. Et même, pour demander à le voir impérativement.
-Mais j’ai bien fait. La preuve, je suis là devant vous.
-Effectivement. Que voulez-vous (rire de Coff), il faut croire que je laisse rentrer n’importe qui ! »
Le pseudo-sourire de Lyona s’effaça définitivement.
« Très bien. Cessons de jouer, MON général ! Je veux que vous demandiez au type en chemise rouge qui m’a suivie toute la matinée qu’il arrête ce petit jeu. »
Coff ne dit rien. Cependant il conserva son sourire de bienheureux intact : à quoi bon feindre l’ignorance quand on était aussi clairement démasqué ? Il faudrait juste qu’il pense à dire au major Kints de mieux choisir ses espions la prochaine fois. Car si ce dernier était lui-même excellent dans ce domaine, il ne savait visiblement pas déléguer auprès de gens compétents, capable de faire preuve d’autant de discrétion.
« Pensiez-vous pouvoir accueillir un individu recherché sans subir vous-même une filature ?
-Recherché ? Ce n’est pas ce qu’il m’a dit. Il m’a dit que vous l’aviez attrapé pour une broutille dont il n’était pas responsable, et que vous l’avez laissé partir quand vous vous êtes aperçu de votre erreur. Soit dit en passant, c’est justement grâce à ça, à ce qu’il m’a dit sur son arrestation, que j’ai fait le lien entre ce type en chemise et vous.
-Ainsi, il vous a dit des choses ?
-Croyez-vous qu’il ait pu passer une nuit entière chez moi sans qu’aucun de nous ne dise un seul mot ?
-Une nuit entière… Vous êtes bien généreuse avec un inconnu.
-Et alors ? Ça n’est pas permis ? »
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Mar 26 Fév 2013 - 22:13, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Lun 25 Fév 2013 - 22:26   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Lu. Ok. ;)

Kehor Nabaag a écrit:La preuve que ce n’est pas illisible, c’est que tu as compris ce que je voulais dire !
Bon, sinon, concrètement, même si cette phrase semble effectivement étrangement tournée, je ne la changerai pas. Parce qu’elle fait référence à un film de mon enfance (où la phrase était tournée de la même manière). Si ça avait été vraiment impossible à comprendre, j’aurais peut-être changé le truc. Mais je pense que ça passe.


Comme tu veux, mais c'est surtout que le lecteur, ne connaissant pas ta référence, va simplement penser que c'est maladroit et que c'est de la mauvaise écriture. :neutre: Mais moi, ce que j'en dis...

m’ont rendu assez célèbres => célèbre

Cessons de jouer, MON général ! => juste pour info ;) un civil ne dit pas "mon général" mais "général". Ceci dit, on est dans SW et pas sur Terre.

sans subire => subir
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Messagepar Notsil » Mar 26 Fév 2013 - 17:41   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Perso la tournure de la phrase ne me choque pas, ça donne un côté spontané au personnage, ça lui permet de déstabiliser son subordonné - ce à quoi il s'amuse quasiment tout du long :)

Pour ma part j'ai relevé une petite faute dans une partie précédente (XXIX) :

-> Les plantes alentours le masquaient partiellement, : c'est soit "alentour" soit "aux alentours".

J'ai hâte de voir ce qu'il va trouver dans la base "secrète", va-t-il repérer l'agent qui le suit ? De son côté, l'agent va-t-il le suivre en surface ou s'introduire également dans la base (me semble qu'il était entré aussi au vu des bruits, mais sait-on jamais), quel va être son jugement sur ces découvertes ?

La réaction de la kobocoise m'a surprise, je me demandais si elle n'allait pas dénoncer notre jeune héros directement :) En tout cas, elle me parait cacher bien son jeu, soit l'espion n'est vraiment pas doué, soit c'est elle qui l'est bien davantage que ce qu'elle nous montre...

A propos :

Cependant il conserva son sourire de bienheureux intact : à quoi bon feindre l’ignorance quand on était aussi clairement démasqué.

Il ne faudrait pas un ? à la fin plutôt ?

Voilou, toujours aussi agréable à lire, je pense qu'on va avoir quelques révélations prochainement.
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Messagepar Kléber Valéra » Mar 26 Fév 2013 - 22:18   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Pour « MON général », je sais que c’est une civile. Mais comme tu peux le constater, le « mon » est en majuscules, signe qu’elle insiste sur le mot. Elle tourne son titre en dérision car elle n’a aucun respect vis-à-vis de lui (ça se voit d’ailleurs). Bon… Après, on pourrait toujours discuter pour savoir s’il ce mot en majuscules est judicieux ou non… Je sais qu’il y en a qui n’aime pas ça et qui préfères les incises pour indiquer le ton de la phrase (c’était un « débat » sur Dîner dansant…).

Par contre, Notsil, tu sembles dire que Lyona aurait pu dénoncer Jinn de quelque chose. Mais de quoi ?? Elle l’a accueilli sans rien demander en retour : si tu relis bien, tu constateras que Jinn ne lui en a pas dévoilé beaucoup plus que ce qu’il a dit de force devant le général Coff (hormis évidemment qu’elle a deviné qu’il était jedi, mais comme elle-même s’en moque complètement…).

Le reste, comme d’hab, est corrigé directement dans le texte.



* * *



Dans un autre domaine :

Comme expliqué au début de ce topic, je savais déjà où allait me mener cette histoire avant même d’en entreprendre la rédaction. Mais si je connaissais la destination, je ne connaissais pas encore le chemin.
Autrement dit il y avait un synopsis mais pas de scénario…

Maintenant que l’histoire a pris forme, il est clair que l’intrigue du « mystère Jinn Skywalker » est déterminante.
Je sais que j’avais dit exactement l’inverse il y a peu, mais je me vois contraint de revenir sur ma parole : si jamais vous pensez avoir découvert qui est Jinn Skywalker, je vous prie de ne pas publier vos hypothèses sur le forum, dont certaines (notamment quand on se rapprochera de la fin de l’histoire) pourraient être justes, et ce afin de ne pas gâcher le plaisir de la lecture à ceux qui n’auraient pas fait les mêmes découvertes.
Vous êtes évidemment toujours libres de venir m’en parler en MP (encore que je tiens à vous prévenir : je resterai de marbre !), mais je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas l’écrire sur le forum.

Merci d’avance de votre compréhension.


PS : ça ne veut pas dire arrêter de commenter évidemment ! ça veut juste dire : plus de suppositions sur Jinn, si possible.
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Messagepar Hiivsha » Mar 26 Fév 2013 - 22:33   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Moi, ça risque rien... ma femme et ma fille me disent toujours : "tu piges rien dès qu'il y a un truc à comprendre" :diable:
Alors, qui sait, peut-être même qu'après avoir lu la fin, j'aurai rien pigé ! :x
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Messagepar Kléber Valéra » Mar 26 Fév 2013 - 22:43   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

XXXII





Coff commençait à apprécier cette femme. Elle avait du caractère, c’était indéniable. Il ne lui révéla ses pensées en aucune manière, cependant.
« Ma foi… Je ne vois rien qui s’y oppose. Etre prêt à accueillir son prochain, c’est tout à fait louable. Il devrait y avoir plus de gens comme vous.
-Vous pensez que je le connaissais avant, c’est ça…, fit-elle en reculant avec dédain.
-Non. Figurez-vous que nous avons eu le temps de fouiller dans votre passé, bien avant de vous fouiller physiquement… Vous êtes blanche comme neige. Ou en tout cas, il n’y avait pas de lien, avant hier, entre un humain amnésique qui prétend s’appeler Jinn Skywalker et vous.
-Fouiller mon passé…, grinça-t-elle, avec dégoût cette fois.
-Que voulez-vous, nous faisons notre travail.
-Un sale travail, fit-elle sur le même ton haineux mais contenu.
-Si vous le dites. En tout cas, j’étais sincère, lorsqu’il je vous disais qu’accueillir gratuitement un inconnu était une chose louable. C’est faire montre d’une grandeur infinie.
-Hmm…
-Vraiment, je suis sincère. D’ailleurs, ce genre d’attitude me laisse songeur. Je me dis que le hasard nous a peut-être bien servi en nous conduisant à vous.
-Qu’est-ce que je dois comprendre ?
-Ceci : si vous êtes prête à offrir gîte et couvert à un parfait inconnu, dont vous ne savez absolument rien, peut-être seriez-vous prête à accueillir de la sorte quelqu’un de vraiment recherché… Un rebelle, par exemple.
-Ah… D’accord. Je comprends mieux où vous vouliez en venir. Et bien non, je ne suis pas une rebelle, figurez-vous ! cracha-t-elle avec une haine très perceptible cette fois.
-Oui, bien sûr. Pour moi qui ne cesse de répéter à mes hommes d’arrêter d’en voir partout, ce serait un comble de partager leur psychose en accusant la première venue, n’est-ce pas ? Mais en temps de guerre –ou plutôt de guerilla, des gens du peuple qui hébergent des rebelles sans rien demander en retour, ça se serait déjà vu. Pas besoin d’être un rebelle pour être un de leur sympathisant. Peut-être même qu’hier soir, vous pensiez rendre service à un rebelle, qui aurait simplement conservé son anonymat dans le but de vous protéger, lui et vous ? Même si, de fait, vous êtes juste tombée sur un type paumé… Savez-vous qu’encourager la trahison se punit tout aussi bien que la trahison elle-même ? »
Lyona recula dans le fond de sa chaise, pas impressionnée, mais plutôt prête à prendre son envol. Comme si le rapace terrifiant qui sommeillait en elle s’apprêtait à lacérer le général Coff au visage. Quand elle répondit, sa voix fut plus contrôlée cependant :
« Alors, écoutez-moi bien, général. Hier, j’ai choisi d’aider un inconnu dans le besoin parce que l’envie m’en a pris, et je ne chercherai pas à me justifier –surtout pas devant vous. En aucun cas, je ne cherchai à soustraire un agent rebelle à votre… autorité. Mais malgré tout le respect que j’ai pu avoir, un jour, pour l’empire ; malgré tout le bien qu’il a fait pour nous il y a bien trop longtemps, si un soir je recevais la visite inattendue d’un agent rebelle, à l’agonie, et poursuivi par vos hommes, je l’accueillerai sans même réfléchir, tout comme j’ai accueilli ce monsieur Skywalker. Et je n’ai même pas peur de vous le dire en face !
-Je vois ça… A vrai dire, une telle réponse de m’étonne guère : croyez-bien que je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé à votre mari. »
La compassion dans la voix de Coff était sincère. Mais Lyona crut à de l’ironie.
« Vous savez pour lui ? Bien sûr… J’oubliais. Vos hommes ont passé la nuit à éplucher ma vie ! éructa-t-elle, plus enragée que jamais. »
Le regard compatissant du général étant de toute évidence inefficace, Coff décida de changer de stratégie, et passa à un regard parfaitement neutre, espérant ainsi calmer son interlocutrice.
Cela fonctionna. Un peu…
« Mme. Eiznekcam, tout cela n’était que spéculations. Ce que je veux, c’est simplement savoir qui est réellement ce Jinn Skywalker. Ne vous a-t-il rien dit qui pourrait…
-Bien, je crois que nous avons suffisamment discuté, monsieur. Maintenant, soit vous me laissez partir et vous dites au guignol qui est à votre service que je ne veux plus le voir –ni aucun autre d’ailleurs : vous me laissez définitivement en paix. Soit vous m’arrêtez tout de suite pour trahison (elle tendit ses quatre poignets en avant, montrant qu’elle était prête à ce qu’on lui passe les menottes). Mais je n’ai désormais plus rien à vous dire, c’est clair ? »
Coff marqua un temps, songeant à la solution qui lui servirait le mieux. Légalement, elle venait de lui donner largement assez d’arguments lui permettant de l’incarcérer sans craindre d’être accusé d’abus de pouvoir –une chose qu’il fallait à tout prix éviter ces temps-ci sur Koboc. Et même s’il commençait à vraiment apprécier cette forte-tête, il serait plus facile de la faire parler si elle restait à disposition, et ainsi résoudre le mystère Skywalker qui l’intriguait tant. Mais sans vraiment comprendre pourquoi, il lui répondit :
« Vous avez raison, je ne vous ai que trop dérangée. Vous êtes libre de partir. Et plus personne ne vous suivra : vous avez ma parole d’honneur. »
Il fit un petit signe de tête en même temps.
Lyona, dont la tension se dissipait et qui commençait à penser clairement à nouveau, se voyait déjà emmenée de force dans un obscur cachot impérial. Mais une telle réaction… Elle en resta bouche bée.
Modifié en dernier par Kléber Valéra le Mer 27 Fév 2013 - 20:53, modifié 1 fois.
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Messagepar Kléber Valéra » Mar 26 Fév 2013 - 22:44   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Hiivsha a écrit:peut-être même qu'après avoir lu la fin, j'aurai rien pigé !

Ah ben quand même! J'ose espérer que si!
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Messagepar Hiivsha » Mer 27 Fév 2013 - 11:33   Sujet: Re: Mon nom est Jinn

Lu. J'ai du mal à comprendre l'emportement de la Kobocoise face à un général calme. Elle se doutait bien que si elle était suivie il y avait de forte chances qu'on ait un peu regardé ses antécédents, non ?

Etre près à accueillir => prêt

vous êtes juste tombé sur un type paumé => tombée

soit vous me laissez partir et vous dites au guignol qui est à votre service que je ne veux plus le voir –ni aucun autre d’ailleurs : vous me laissez définitivement en paix. Ou alors vous m’arrêtez => On met "soit...., soit..." ou "ou .... ou alors ..." mais pas "soit.... ou alors ...", et ce serait mieux dans la même phrase. ;)
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