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Le Wookie et le Chasseur de Primes

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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 09 Mar 2013 - 23:50   Sujet: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Chers collègues, avouez que vous m'avez cru mort :D Non sans raison. Je veux me remettre à l'écriture depuis le début, mais voilà, reprendre L'Ascension de Sev'rance Tann, je n'y arrive pas pour l'instant, j'ai besoin de quelque chose de neuf pour faire la transition après mes problèmes sentimentaux... Alors j'ai essayé divers projets ces six derniers mois, que je reprendrai peut-être si l'occasion s'en présente, mais actuellement, ça ne prend pas ; et puis, alors que je commençais vraiment à désespérer d'écrire à nouveau un jour, je suis allé au cinéma voir... vous verrez bien, et là, la Force m'est revenue :idea:

C'est donc une nouvelle fan-fiction que je vous présente ici, elle devrait être relativement courte, moins ambitieuse que ce que je fais d'habitude, aussi, j'espère qu'elle vous plaira :wink: Bonne lecture !

________________________________________________________


Le Wookie et le Chasseur de Primes

Fan-fiction Star Wars de Mitth'raw Nuruodo


Dramatis Personae

Aidan Watts (humain), chasseur de primes
Dakmel Ens (humain), Jedi Noir
Nali Tko'ra (femelle Twi'lek), pirate
Nuro Landa (Rodien), psychologue
Taltiruk (Wookie), esclave
Vatin Tko'ra (Twi'lek), pirate


Prologue


An -14.
Au commencement de tout, pour lui, il n'y avait plus que la douleur et le désespoir. Le Wookie savait qu'il avait eu une vie avant, une vie dont il lui restait un nom qu'un humain aurait prononcé Taltiruk ; mais tout cela était à présent si loin qu'il aurait tout aussi bien pu l'avoir imaginé. Maintenant, il n'y avait plus que les coups de fouet de ses geôliers, lacérant sa chair et son âme, le transformant en un animal qui ne savait plus rien d'autre que supplier intérieurement pour qu'on le laisse tranquille...
Il entendait les rires reptiliens de ses geôliers, et d'une certaine façon, c'était pire ; c'était pire parce que pour eux, cet animal en lequel ils le transformaient était tout ce qu'il était, il n'avait pas de nom, pas de pensée, pas de passé, il n'était qu'un jouet vivant auquel ils pouvaient infliger tout ce qu'ils ne voudraient pas qu'on leur fasse... Une part du Wookie aspirait à n'être vraiment plus que cela ; un animal souffrait, mais il ne pensait pas pour s'en rendre véritablement compte... Mais bien enfouie sous la douleur et les quolibets, il restait une âme à l'esclave qui voulait hurler son existence dans une colère dont seul un Wookie était capable...
Cela lui aurait fait du bien, clairement, c'était même la seule chose qui puisse encore lui en faire ; mais pour l'heure, il était fermement attaché contre la paroi grisâtre de ce vaisseau, le corps meurtri par les coups de fouet au point que même son esprit vacillait... Alors il fallait admettre qu'il ne pouvait rien faire, et attendre le moment propice pour redevenir un Wookie face à ces brutes.
Mais ce moment arriverait-il ? Ne vaudrait-il pas mieux en finir tout de suite ?
Au bord de l'évanouissement, Taltiruk parvint encore à se dévisser le cou suffisamment pour voir ceux qui le tyrannisaient ainsi, il vit les faces ricanantes des Trandoshans, celui du centre s'agitant avec le fouet... Il y mettait de la force, une force dont un humain n'aurait jamais été capable... Avec d'autres, Taltiruk aurait pu penser qu'il devait survivre le plus longtemps possible pour ne pas leur faire le plaisir de sa faiblesse, mais la fierté disparaissait bien plus vite qu'on ne le croyait sous de tels assauts... même la fierté d'un Wookie. Alors, Taltiruk pensa à autre chose qui lui faisait encore plus mal que les coups de fouet ; il pensa à sa sœur et à ses frères, qui étaient si loin à présent, mais confrontés au même destin... C'était inacceptable, ils étaient si jeunes ! Qu'on le maltraite lui était une chose, mais il ne pouvait se permettre de mourir sans savoir qu'il aurait fait tout son possible pour les tirer de là !
Il sombra finalement dans l'inconscience sous les sarcasmes des esclavagistes, mais il savait au fond de lui-même que ce n'était que partie remise... si l'occasion se présentait, en tout cas. Il ne devrait pas la laisser échapper, si surprenante soit-elle.

L'occasion de Taltiruk vint dès le lendemain, en fin d'après-midi ; le navire des trois Trandoshans, le Monarque des Profondeurs de l'Espace, nom bien pompeux pour ce vieux bout de métal à peine habitable, était alors arrivé à la station spatiale de Canyta pour se ravitailler, le Wookie avait cru comprendre que c'était la dernière étape avant leur destination finale.
La journée s'était pourtant déroulée comme les deux précédentes que Taltiruk avait passé en compagnie du trio, à ceci près qu'ils l'avaient cette fois laissé attaché, au cas où les coups de fouet de la veille n'auraient pas été suffisants pour le faire renoncer à son insolence... Les Trandoshans parlaient basic entre eux, sans doute n'avaient-ils aucune de leurs langues natales en commun, et bien que n'ayant jamais voyagé hors de Kashyyyk avant la funeste expédition qui avait mené à sa capture, Taltiruk comprenait à peu près ce qu'ils disaient. Cela n'avait rien d'extraordinaire, et c'était bien cela le plus effrayant : les conversations des trois marchands étaient la plupart du temps tout ce qu'il y avait de plus banales, du même acabit que celles que Taltiruk avait déjà entendu chez des Wookies qu'il respectait ; mais lorsqu'ils lui parlaient, ou qu'ils parlaient de lui entre eux... soudain, ils se transformaient en des monstres avides de pouvoir et de souffrance comme d'autres étaient avides de femmes ou de livres. Il était à eux, leur objet, et ils voulaient en profiter comme un gamin qui se jette sur un nouveau cadeau ; le fait qu'il soit un être pensant au même titre qu'eux, ils en avaient conscience, Taltiruk le voyait passer dans leur regard ou leurs hésitations par moments, mais dès qu'ils étaient en groupe, ils paraissaient oublier cela pour ne plus penser qu'à la joie qu'ils éprouvaient de l'avoir entre leurs griffes... Si la violence réduisait à l'état d'animal, cela ne s'appliquait pas qu'à ceux qui la subissaient.
À ce moment, les deux premiers Trandoshans avaient quitté le petit vaisseau pour pénétrer dans la station, et le troisième, qui avait manifestement besoin de se faire les griffes, lançait au Wookie d'un ton badin :
« Tu sais, je ne pense pas que tu aies vraiment à t'inquiéter... Un costaud avec du courage comme toi, en principe, on en fait un lutteur, on le regarde risquer sa vie contre un autre du même genre, pour les paris et le plaisir du suspense. Ah oui, tu risqueras ta vie ! Mais tu auras la gloire ! Tous les maîtres, si mauvais soient-ils, savent récompenser ceux qui combattent pour eux, tu verras ! Tu sais pourquoi ? Parce qu'ils te voient comme une extension de leur personne, en fait : tu fais ce qu'ils n'ont pas la force de faire, pour leur gloire. Alors forcément, ils s'identifient un peu à toi. Et puis même, c'est une vie trépidante ! Si tu triomphes de tes adversaires, tu pourras en tirer orgueil ! Ça vaut mieux que de crever lentement sur un chantier de l'Empire, non ?
Naturellement, Taltiruk s'empressa de rugir à l'imbécile où il pouvait se mettre sa gloire ; et naturellement, le Trandoshan ne comprit pas, il parut même le prendre comme une approbation, mais le Wookie ne connaissait pas les Trandoshans depuis suffisamment longtemps pour en être sûr.
-Tu avais déjà imaginé que tu deviendrais un champion de lutte, mon pote ? reprit l'impertinent esclavagiste. Tu sais quoi, tu as de la chance d'être tombé sur ces pirates et qu'ils t'aient vendu, sinon tu serais resté avec les autres sauvages sur Kashyyyk et tu serais mort sans rien faire de ta vie !
Cette fois, Taltiruk gronda d'une façon qui ne pouvait laisser aucune ambigüité sur ses intentions, même pour un Trandoshan ; il savait que le geôlier ne cherchait au fond qu'à se défouler un peu et à tester son courage en énervant un Wookie, mais s'entendre traiter de sauvage par un tel être était tout bonnement révoltant...
Heureusement, l'attention du Trandoshan se détourna de lui à ce moment-là, ses deux congénères étant de retour.
-Eh, debout, on a de la visite ! lança le plus grand des trois.
-Comment ça, de la visite ?
-Un Rodien nous a dit qu'il voulait nous voir...
-Ah ? Un chasseur de primes ?
-Apparemment non. Et il dit qu'il veut nous acheter quelqu'un... Donc s'il a l'argent, autant qu'on lui file le Wookie, non ? Je sais que c'est excitant, mais mine de rien, c'est quand même dangereux de garder ces trucs-là à bord...
Outre le peu de déférence dont faisait preuve le reptiloïde à son égard, Taltiruk se sentit agacé à l'idée de passer ainsi son temps à changer de main, ce qui lui rappelait encore plus cruellement qu'on ne voyait plus en lui qu'un objet... D'un autre côté, son acheteur ne serait vraisemblablement pas pire que ces trois-là, et s'il ne voyait pas comment il pourrait venir à bout de trois Trandoshans tous aussi grands et forts que lui sinon plus, la chose serait peut-être plus facile avec ce Rodien...
-Je ne sais pas... répondit le premier Trandoshan. En général, les Rodiens ne sont pas très friqués... et pas très fiables. On ne devrait pas attendre une meilleure occasion ?
Le troisième Trandoshan prit la parole d'un ton vicieux :
-En fait, on se disait que c'est peut-être justement une opportunité qu'on ne retrouvera pas... Si on le fait monter et qu'on décolle avec lui à notre bord pour lui faire un peu peur, il devrait être un peu plus coulant sur le prix, sans quoi nous pourrions avoir un accident dont il serait la seule victime...
-Vous voulez vraiment faire ça ? demanda le premier, l'air peu confiant.
-Je ne sais pas, admit le premier, mais il suffit qu'il le croit... En plus, c'est frêle, un Rodien, alors avec trois Trandoshans et un Wookie à bord, il va vite paniquer...
-Pas faux. On le fait monter, alors ?
-Tout de suite !
Le Trandoshan qui avait répondu appuya sur un bouton, et Taltiruk entendit une porte s'ouvrir au loin... Les Trandoshans devaient avoir raison, ces Rodiens étaient des créature bien fluettes, car le pas du visiteur était quasiment inaudible, surtout en comparaison de celui des trois brutes ! Lorsqu'il apparut dans le poste de commande, Taltiruk fut pris d'une envie de rire qu'il refoula à grand peine ; le Rodien était effectivement une créature petite et mince, et son apparence paraissait en outre bien comique au Wookie, une peau bleu-vert vaguement reptilienne qu'on aurait cru en plastique, deux grands yeux noir-bleu globuleux, un long museau fin en lieu et place de la puissante gueule des Wookies et des Trandoshans, sans oublier les deux fragiles antennes surplombant sa tête... Si c'était ça, son nouveau geôlier, il en serait vite débarrassé !
-Bonjour, Messieurs, salua-t-il de sa voix aigüe qui le faisait paraître encore plus étrange au Wookie. Je me présente, je m'appelle Nuro Landa, je souhaiterais faire l'acquisition d'un esclave qui ait une bonne dose de courage et d'endurance...
Il ne jeta pas un seul regard dans la direction où se trouvait le Wookie, pas davantage vers le tableau de bord et l'espace ; il paraissait ne regarder que les Trandoshans, ses grands yeux lui donnant une allure naïve.
-Pourquoi faire ? demanda le Trandoshan qui était resté dans le vaisseau. Pour vous aider, vous êtes chasseur de primes ?
-Non, Messieurs, je suis psychologue.
Les trois Trandoshans s'entreregardèrent d'un air sceptique ; Taltiruk comprenait pourquoi, il lui semblait qu'on lui avait toujours décrit les Rodiens comme très portés sur les activités malhonnêtes et la violence...
-Psychologue ? Et, pourquoi avez-vous besoin d'un esclave, alors ?
Sans un mot, un autre des Trandoshans vint s'installer aux commandes du vaisseau et le fit doucement décoller ; il se retourna hâtivement vers le Rodien, probablement près à lui demander son autorisation pour une petite balade autour de la station, mais celui-ci ne paraissait pas se rendre compte de ce qu'il se passait. Peut-être n'osait-il pas regarder...
-J'aurais besoin, tout d'abord, de sa conversation ; les êtres pensants que l'on réduit à l'état d'objet sont tout à fait fascinants à étudier, l'impact sur le psychisme de l'individu est remarquable, expliqua Landa, qui cachait admirablement bien son appréhension s'il en éprouvait. J'en ai besoin, d'autre part, car j'ai une dette à payer à un vieil ami, or un être fort et courageux m'y serait fort utile...
Le vaisseau filait vers l'espace, à présent, s'éloignant de la station et des planètes. Taltiruck n'arrivait pas à décider s'il croyait ou non le Rodien, ce qu'il disait paraissait si improbable que cela pouvait tout aussi bien être vrai... Et manifestement, c'était aussi ce que se disaient les Trandoshans...
-Eh bien, nous avons ici un Wookie d'une excellente qualité, assura le Trandoshan, qui paraissait soupeser ses mots face à son étrange visiteur. Vous connaissez les Wookies, n'est-ce pas ? On ne fait pas mieux...
Alors, seulement, le dénommé Nuro Landa se tourna vers Taltiruck ; cependant, il se contenta d'un coup d'œil rapide et froid. 
-En effet, un tel spécimen me paraît convenir. Quel est son nom ? C'est important, le nom, pour comprendre le psychisme de quelqu'un.
Une fois de plus, les Trandoshans s'entreregardèrent ; jamais ils n'avaient pensé à retenir le nom du Wookie, il n'avait pas de nom pour eux, donc pas de personnalité, c'était le Wookie, l'esclave, leur chose, et rien d'autre.
-Je ne sais plus, confessa le pilote, en lorgnant d'un regard incrédule son excentrique acheteur. On peut chercher dans l'ordinateur, si vous voulez ?
-Oui, j'en serai enchanté, Messieurs ! s'exclama le Rodien, visiblement ravi. Ensuite, nous pourrons régler le détail du prix, ce n'est pas un problème, ça !
-Très bien, venez...
Landa s'approcha du tableau de bord d'une démarche empressée ; les deux autres Trandoshans ne bougèrent pas, paraissant penser qu'il fallait de tout pour faire une Galaxie, mais assez soulagés tout de même d'apprendre que le prix n'était pas un problème.
-Voilà, les derniers achats sont ici, et...
-Faites voir...
Il y eut un déclic ; les Trandoshans n'avaient semblait-il rien remarqué, ou peut-être le bruit leur avait-il paru anodin, mais Taltiruk était sûr de l'avoir entendu, c'était comme si... Il comprit brusquement : le Rodien avait dû insérer discrètement quelque chose dans l'ordinateur de bord ! Il grogna un avertissement à l'encontre des Trandoshans, car tout esclave qu'il était, tout cela ne lui disait rien qui vaille ! Néanmoins, les esclavagistes ne parurent pas s'en émouvoir...
-Ah oui, voilà, Taltiruk, donc... Fascinant, c'est exactement ce que je cherchais, exactement...
-Attendez, qu'est-ce qui se...
-Y-a-t-il un problème ? questionna Landa en relevant le museau de l'ordinateur.
Le pilote ne lui prêta pas attention et se retourna en direction de ses deux congénères :
-Eh ! Pourquoi est-ce que le vaisseau fonce droit vers le soleil ?
-Je n'ai touché à rien, protesta l'un des deux autres.
-Peut-être pas, mais je n'arrive pas à rétablir la trajectoire et on y va drôlement vite ! Les gars, on discutera de ça plus tard, il faut...
-En effet, il semble qu'il y ait urgence, constata le Rodien. Nous conclurons la vente plus tard, il faudrait savoir quelle est la cause de...
-Le Rodien, tu t'éloignes de cet ordinateur tout de suite ! ordonna l'un des deux autres Trandoshans d'une voix tonitruante tout en dégainant un énorme blaster.
Le Wookie sentit son pouls s'accélérer en voyant l'arme... Les choses prendraient vraiment mauvaise tournure si le mystérieux Rodien était lui aussi armé... Toutefois, il le cachait bien si c'était le cas ; son museau eut une moue étrange qui devait traduire de la surprise, et il s'éloigna prestement de l'ordinateur. Le Trandoshan le tenait toujours en joue.
-Pardonnez-moi, Messieurs, je n'avais pas l'intention de susciter une telle inquiétude chez vous, en vérité ! Vous pouvez ranger cette arme, elle me met mal à l'aise et elle est inutile... Il faut savoir pourquoi votre vaisseau a pris cette trajectoire... Et assez vite, si possible...
Le Wookie approuvait silencieusement... S'ils étaient pris par la gravité de l'étoile, là, ils auraient un vrai problème, qu'ils soient esclavagistes, esclaves ou psychologue douteux...
-Tu te tais et tu ne bouges plus, le Rodien, ordonna sèchement le Trandoshan, qui goûtait manifestement peu la plaisanterie. Ah, si, tu nous donnes ton arme sur le champ !
-Je n'ai pas d'arme.
-C'est ça, oui... Retourne tes poches, et tes manches, aussi.
-Monsieur, il me semble qu'il y a une autre urgence... Nous fonçons vers une étoile, je suis ravi que ma personne vous préoccupe à ce point, mais...
-Possible, oui, alors pourquoi ne pas nous dire comment arrêter ce que fait la clé que tu as inséré dans l'ordinateur ? Sinon, on te grille, et on cherchera sans toi.
-Je vous déconseille de faire ça, suggéra le Rodien d'une voix douce, mais bien plus assurée que précédemment.
-Et pourquoi donc ? Ce n'est pas l'envie qui nous en manque, et tu nous en a donné de bonnes raisons !
-C'est possible, reconnut Landa, mais je vous le déconseille parce que si par hasard vous ne trouvez pas comment arrêter ce programme après m'avoir grillé, comme vous dites, mon vaisseau sera le seul à pouvoir venir à votre secours...
Taltiruk était stupéfait de voir le Rodien si calme et si sûr de lui entre trois Trandoshans dont l'un le menaçait d'un blaster...
-Comme c'est pratique... On essaye de nous forcer la main sur le prix ?
-Échange de bons procédés.
Le Trandoshan grogna ; à présent qu'il était clair que le Rodien n'était ni peureux ni aveugle, il pouvait difficilement nier ce qu'ils avaient essayé de faire...
-D'accord, c'est de bonne guerre, admit-il avec son sourire de saurien, en dépit du regard noir que jetaient ses deux associés à Landa. Tu veux quoi ? Et vite, avant qu'on ait tous très chauds...
-Oh, rassurez-vous, je n'abuserai pas de la situation, il est hors de question que je vous demande des frais d'entretien pour le Wookie ou des réparations pour les dommages physiques et psychologiques qu'il a subi ; non, je veux juste lui, on signe la vente pour un montant de zéro crédit, et c'est réglé. Je suis bien sûr désolé de l'opportunité que vous perdez ainsi, mais je suis sûr que les trois cent quatre-vingt-deux autres esclaves aux mains de votre société seront suffisants pour vous faire vivre, le prix n'est pas un problème.
Le Trandoshan poussa un sifflement excédé.
-Tu nous prends pour qui, exactement ? Si c'est comme ça, on fonce tous dans le soleil et c'est réglé !
Le Wookie se demanda brièvement si quelqu'un à la station pourrait venir à leur secours à temps, mais tous les autres paraissaient penser que ce n'était pas le cas, aussi supposa-t-il que les gens de cette station n'étaient pas spécialement attentifs à ce que devenaient leurs clients...
-Je regrette, mais la psychologie, contrairement aux préjugés qui nous permettent de gérer le quotidien sans systématiquement nous perdre dans des abîmes de réflexion, la psychologie nous apprend que chaque être pensant est unique, couvert de poils ou non ; or, l'argent est une chose fongible, tout crédit en vaut un autre, il n'aura donc jamais assez de valeur pour acheter un être unique, quel que soit sa quantité... D'autre part, les êtres pensants sont notoirement difficiles à estimer... Enfin bref, faute de pouvoir fixer un prix, qui serait nécessairement une escroquerie pour l'une ou l'autre des deux parties sinon pour les deux, je pense que la seule solution honnête pour tout le monde serait qu'il n'y en ait pas... ou alors, simplement l'assurance que j'en prendrai soin comme on doit prendre soin d'une chose unique... Vous voyez, je n'abuse pas de la situation.
-Arrête de te foutre de nous ! cria le pilote, dont les doigts griffus s'activaient à toute vitesse à la recherche d'un remède au piratage de l'ordinateur.
-Messieurs, je vous demande de bien vouloir reconsidérer ma proposition, je crains que vous ne vous comportiez comme des reptiloïdes à sang chaud... Je ne prétendrai pas être dans vos têtes, mais il me semble que si vous vouliez vendre ce Wookie, c'était pour obtenir de l'argent, et que si vous voulez de l'argent, c'est pour en profiter... c'est difficile, quand on est mort. Moi, en revanche, vous ignorez ce que je veux, puisque cet humble poilu ne peut à l'évidence constituer un but en soi ; il est donc possible que je sois suffisamment fou ou fanatique pour abandonner ce vaisseau... Réfléchissez bien : vous perdez un esclave, le carburant de l'aller-retour, et c'est tout.
Le Trandoshan qui tenait le blaster regarda tour à tour ses deux congénères, paraissant plongé dans une intense réflexion... Celui qui était à côté de lui lança :
-Et puisque t'es pas armé, pourquoi on ne te torturerait pas jusqu'à ce que tu nous dises comment faire, hein ? Tu vas faire le poids, contre trois Trandos ?
-Non, c'est vrai. Mais vous devez savoir que certaines personnes, certes très rares, ne cèdent pas sous la torture ; et si ce n'est pas le cas, pensez-vous disposer de suffisamment de temps ? Ai-je l'air de quelqu'un qui cède facilement ?
-Peut-être pas, non...
-Par ailleurs, je vous ferai remarquer qu'il n'est pas sûr que je connaisse moi-même un moyen d'arrêter ce programme...
La langue du Trandoshan claqua ; il n'avait pas pensé à cela, supposa Taltiruk.
-OK, laisse tomber, ça n'en vaut pas la peine, grinça le Trandoshan armé. Tu te donnes du mal pour rien avec ce Wookie, mais c'est ton problème... Allez, appelles ton vaisseau.
Il posa son blaster ; les deux autres affichèrent un certain soulagement.
-Fort bien, je suis ravi de vous voir revenu à de meilleurs sentiments... Tenez, vous me signez cet acte de vente ? Le nom du Wookie y est déjà, inutile de vous casser la tête à aller le chercher dans l'ordinateur...
Le Trandoshan se baissa pour signer.
-Voilà, il est à toi.
-Très bien ! Allez, mon vaisseau sera bientôt là, dit Landa après avoir tapé quelque chose sur son comlink. Évitez de toucher à votre blaster avant que je ne sois parti, parce que franchement, vu la façon dont vous le tenez, il pourrait y avoir un accident... Je désactiverai le programme pour que vous puissiez récupérer votre vaisseau en prime...
-OK.
-Ah, et tant qu'on y est, libérez le Wookie, il a l'air de se sentir seul, le pauvre... Nous n'avons pas grand chose à en craindre à quatre.
-Si vous voulez... Ce n'est pas nous qui avons le plus à craindre de lui.
Le pilote appuya sur une touche du tableau de bord, et Taltiruk sentit sans même y croire ses entraves se rétracter, il était libre de ses mouvements !
Il regarda attentivement le Rodien et les Trandoshans... Que devait-il faire pour ne pas gâcher cette opportunité ? Rien, réalisa-t-il... Pas d'initiative précipitée, il aimerait beaucoup se jeter sur les Trandoshans toutes griffes dehors, mais cela n'aurait que peu de chances d'aboutir ; en revanche, une fois à bord du vaisseau du Rodien, il aurait toutes ses chances... Peut-être pas, ceci dit ; calculateur comme il était, ce Nuro Landa avait dû prévoir quelque chose pour maîtriser un Wookie... Cependant, il avait paradoxalement l'impression de pouvoir se fier davantage à ce manipulateur qu'aux trois brutes épaisses... Ça tombait sous le sens : il devait suivre le Rodien, et attendre quelque chose qui lui permette de partir à la recherche de sa fratrie.
-Mon vaisseau est là, annonça le Rodien, son museau dessinant une sorte de sourire. Vous serez gentils d'ouvrir l'écoutille lorsque la passerelle sera en place...
Le pilote attendit quelques secondes qu'un voyant clignote, puis s'exécuta de mauvaise grâce ; l'éclat rougeoyant de l'étoile occupait une place inquiétante dans la verrière...
-Merci beaucoup ! Tu peux y aller, mon brave Wookie, je te suis... J'imagine que tu sais où est l'écoutille, ces messieurs t'ont peut-être gardé attaché, mais le vaisseau n'est pas grand, supposa Landa avec un petit rire. Quant à vous trois, faites comme si vous vouliez programmer des coordonnées de saut hyperspatiale, et écrivez 849-1138 ; ça ne lancera évidemment pas le saut, mais le programme se désactivera...
Le Wookie s'engouffra dans la coursive qui l'éloignait du poste de commandement, l'écoutille était juste au bout... Il entendit encore :
-Vous avez ma promesse que sauf action très irréfléchie de votre part, il n'arrivera rien de plus à ce vaisseau... Je vous laisse, Messieurs. Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, si je sors à reculons...
Taltiruc passa son imposante tête poilue à travers l'écoutille, et se hissa dans une passerelle beige... Le vaisseau de Landa paraissait plus chaleureux que la casserole des Trandoshans, c'était toujours ça de pris... Il déboucha sur un autre couloir fait de la même couleur.
-Le poste de commandement est à gauche, mon grand, tu peux aller t'installer dans un fauteuil ! entendit-il derrière lui.
Le Wookie n'émit pas de commentaire sur le « mon grand » et se contenta de rejoindre le poste de pilotage ; celui-ci était moins spacieux que celui du vaisseau des Trandoshans, mais c'était parce que le leur servait également de salon, il n'y avait ici réellement que les commandes et deux sièges qui paraissaient relativement confortables en face, presque assez grands pour qu'un Wookie s'y sente à l'aise. Il se demanda à quoi jouait le Rodien pour le laisser si libre, mais ayant besoin de repos, il s'installa sans se poser davantage de questions ; son nouveau maître entra à sa suite et commença à pianoter sur l'ordinateur.
-Je rétracte la passerelle... Voilà. On y va !
Le vaisseau se détacha effectivement de l'amande grise à bord de laquelle étaient restés les Trandoshans.
-Au fait, même si je ne le parle évidemment pas, je comprends très bien le Shyriiwook, nous n'aurons donc pas de difficulté à communiquer.
-Merci de m'avoir sauvé d'eux, grogna Taltiruk en conséquence, espérant que Landa était effectivement mieux disposé à son égard. Mais où m'emmenez-vous ?
-Un instant... Nos amis sont un peu mauvais joueurs...
Le mot était faible : non sans une certaine inquiétude, Taltiruk vit le Monarque des Profondeurs de l'Espace changer de trajectoire pour se lancer à leur poursuite... La tourelle blaster du haut, la seule dont était équipé le vaisseau, pivotait avec une lenteur de mauvais augure... Le Wookie fut soudain saisi d'une crainte : le vaisseau de Landa était-il suffisamment équipé pour faire face à l'attaque ? Avait-il pensé à cela ? La gravité n'était pas vraiment opportune pour un passage en hyperespace... Le vaisseau se rapprochait, les canons lasers cessaient de bouger ; mais la rafale ne jaillit pas. Ce qui jaillit, ce fut une explosion éclatante au niveau des propulseurs, déséquilibrant soudain le vaisseau ennemi... Le propulseur restant s'éteignit alors que le feu commençait à dévorer le vaisseau... Taltiruk imagina la panique et la rage impuissante des Trandoshans à bord... Avec une lenteur irréelle, le Monarque des Profondeurs de l'Espace décrocha entièrement de sa trajectoire, paraissant tomber peu à peu dans l'espace, épave enflammée...
-Les inconscients... murmurait Landa. Je leur avais pourtant dit ce qui leur arriverait en cas d'action irréfléchie... Mais il faut croire qu'ils ont compris ce qu'ils voulaient entendre...
Taltiruk n'eut pas à chercher bien loin pour comprendre ; ce que Landa n'avait pas dit aux esclavagistes, c'était probablement qu'un second virus était à l'œuvre, qui neutraliserait leur vaisseau s'ils essayaient de tirer...
-Peut-être que quelqu'un à bord de la station pourra les secourir s'ils arrivent à éteindre l'incendie, mais je doute que qui ce soit s'en soucie ici, ajouta le Rodien. C'était vraiment un risque inconsidéré de leur part, ils auraient très bien pu s'en tirer... Ah, ces Trandoshans... Si je n'étais pas déjà spéciste, je le serais devenu !
Il se tourna vers le Wookie, qui le dévisageait d'un air incrédule.
-Tu n'as pas pitié d'eux, j'espère ? Parce que si oui, dis-toi que ce qu'ils ont subi, c'est exactement ce qu'ils voulaient nous faire, ça revenait pour eux à accepter de le subir... Et puis, rappelle-toi ce qu'ils t'ont fait ; outre qu'ils t'ont acheté comme une vulgaire marchandise, ce que je n'ai pas réellement fait, je suis sûr qu'ils n'ont pas dû être bien commodes... C'est ce que tu voulais leur faire, non ?
Le Wookie chercha un instant quelque chose à répondre... Il y avait un gouffre entre avoir voulu les tuer et le faire pour de bon, il s'en rendait compte à présent...
-J'aurais préféré le faire moi-même, dit-il pour ne pas perdre la face.
-Non, tu n'aurais pas préféré, parce que tu aurais alors eu du sang sur les mains, comme eux ; peu importe la quantité, peu importe les circonstances... Moi, j'en ai déjà suffisamment pour ne pas me sentir plus compromis... D'autant qu'en fin de compte, ce n'est pas moi qui les ai tués, ils se sont tués eux-mêmes.
-Vous n'êtes pas vraiment psychologue, n'est-ce pas ?
-Non, je suis chasseur de primes, bien sûr, comme tous les Rodiens.
Taltiruk se demanda un instant si l'individu plaisantait, mais cela ne paraissait pas être le cas.
-Et... pourquoi avez-vous vraiment besoin de moi ?
-Qu'est-ce qui te fait croire que les deux réponses que j'ai données aux Trandoshans étaient fausses ?
-Vous n'êtes pas psychologue, et vous ne me paraissez pas davantage disposé à me vendre comme esclave puisque vous dites ne pas m'avoir pas réellement acheté...
-Non, tu as raison. Je suis venu te chercher pour la même raison que tu vas me suivre de ton plein gré : je cherche quelqu'un, quelqu'un qui a de fortes chances de se trouver auprès de ta sœur et de tes frères...
À ce stade, le Wookie ne s'étonna même pas que Landa connaisse leur existence...
-Les pirates qui nous ont capturés ?
-Tout à fait, leurs chefs, plus précisément... Un homme et une femme Twi'lek tout le temps collés l'un à l'autre, tu vois de qui je parle ?
Le Wookie hocha la tête avec un petit rugissement douloureux ; il ne se souvenait que trop bien de ces deux-là...
-Bien sûr... Les Tko'ra.
-Voilà. Ils t'ont vendu aux Trandos pour se débarrasser de toi parce que tu étais trop dangereux, n'est-ce pas ? Tu devrais pouvoir m'aider à les trouver... et un costaud comme toi ne sera pas de trop.
Le Wookie hocha la tête avec véhémence ; il n'avait jamais été un combattant, même s'il avait une force naturelle qui en faisait un adversaire terrifiant pour la plupart des espèces de la Galaxie, mais il était tout à fait prêt à le devenir s'il le fallait... Mieux, il en avait envie.
-Pas de problème, je suis avec vous... Mais il nous faudra traverser des zones de guerre, une rébellion particulièrement redoutable sévit dans cette zone...
-C'est bien ce qui me semblait... Mais on a une petite chance à nous deux, une petite, mais elle existe et les Tko'ra devront compter avec ; et si ça peut te rassurer, ce vaisseau est taillé pour le combat, contrairement à feu le Monarque...
-Pourquoi avoir saboté le vaisseau des Trandoshans, alors ? N'aurions-nous pas pu nous enfuir sans cela ?
-Parce que j'ai horreur de la violence. » lâcha Nuro Landa avant de déclencher le passage en hyperespace.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Sam 29 Juin 2013 - 14:08, modifié 2 fois.
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Messagepar Hiivsha » Dim 10 Mar 2013 - 23:23   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Content de te revoir dans un rôle d'écrivain plutôt que de lecteur... même si c'est avec le plus grand plaisir et le plus grand intérêt que je lis les commentaires que tu fais sur mon roman. :jap:
Intéressant début. Je suis un peu déçu parce que je m'étais d'abord dit : "tiens, un psychologue (la tête) et un wookie (les jambes), voilà un duo qui est à la fois original et prometteur." Sauf que le psychologue n'en étant pas un, du coup, le couple "chasseur de primes/wookie" est déjà moins original.
Mais bon, c'est agréable, et bien écrit (même si évidemment, il y a des tournures que j'aurais écrit différemment ;) ) et donc ça se laisse lire. Les dialogues sont plaisants. La façon dont le psychologue récupère le wookie est également des plus originale et plutôt amusante.

Les inévitables remarques pour aider à la correction :

La journée s'était pourtant déroulée comme les deux précédentes que Taltiruk avait passé en compagnie du trio => passées (COD = mes deux précédentes [journées])

du même acabit que celles que Taltiruk avait déjà entendu chez des Wookies qu'il respectait => entendues (COD = celles [les conversations])
NB : on pourrait enlever un "que" en modifiant la phrase : "du même acabit que celles entendues chez des Wookies que Taltiruk respectait".

ces Rodiens étaient des créature bien fluettes => créatures

ce que fait la clé que tu as inséré dans l'ordinateur => insérée (COD = la clé)

Et vite, avant qu'on ait tous très chauds... => chaud

Il déboucha sur un autre couloir fait de la même couleur. => je suis pas convaincu que le verbe "faire" soit à sa place. Tu ne dis pas que les murs d'une maison sont "faits" de blanc mais sont "peints/décorés/revêtus..." en/de blanc.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 10 Mar 2013 - 23:31   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Intéressant début.


Merci ! Ça me fait d'autant plus plaisir qu'il y en a bien plus sous le capot que ne le laisse penser ce prologue^^

Je suis un peu déçu parce que je m'étais d'abord dit : "tiens, un psychologue (la tête) et un wookie (les jambes), voilà un duo qui est à la fois original et prometteur." Sauf que le psychologue n'en étant pas un, du coup, le couple "chasseur de primes/wookie" est déjà moins original.


Ah, je comprends, j'avais conscience que c'était un risque... Mais, attention, ce n'est pas n'importe quel chasseur de primes, tu remarqueras d'ailleurs qu'il est bien référencé en tant que psychologue dans le dramatis personae^^

Mais bon, c'est agréable, et bien écrit (même si évidemment, il y a des tournures que j'aurais écrit différemment ;) ) et donc ça se laisse lire. Les dialogues sont plaisants. La façon dont le psychologue récupère le wookie est également des plus originale et plutôt amusante.


OK, merci, c'était tout à fait le but :) Je confesse que le style n'est pas ultra-soigné non plus, j'avais peur de me bloquer à essayer d'en faire trop -ça m'arrive souvent^^ Je vois que ça passe quand même, tant mieux !

Et merci pour les corrections, toutes valables !
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Messagepar Hiivsha » Lun 11 Mar 2013 - 0:01   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Mitth'raw Nuruodo a écrit:tu remarqueras d'ailleurs qu'il est bien référencé en tant que psychologue dans le dramatis personae^^


C'est bien pour cela que j'avais cette approche en tête et que j'ai été comme déçu par la fin (enfin, déçu est un bien grand mot... :wink: ) ... mais je garde espoir qu'il sera un personnage "original" ! :D
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Messagepar Dark Sheep » Mar 12 Mar 2013 - 16:48   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Une nouveauté Mitt'ienne !
Voilà qui est intéressant !

Un chasseur de primes qui récupère un esclave à ses "maîtres" en se faisant passer pour une sorte de médecin :
dans l'idée, je dois dire que ton histoire n'est pas sans me rappeler dernier film de Quentin :D

Comme le disait Hiivsha, la manière dont Landa parvient à "libérer" Taltiruk est plutôt attrayante.
Par ce prologue tu parviens à faire de ton chasseur de primes un personnage à fort potentiel !

Je continuerai la lecture de ta nouvelle histoire, j'en lis plusieurs en cette période... quand je prends le temps de lire :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 12 Mar 2013 - 19:00   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Un chasseur de primes qui récupère un esclave à ses "maîtres" en se faisant passer pour une sorte de médecin :
dans l'idée, je dois dire que ton histoire n'est pas sans me rappeler dernier film de Quentin :D


Exactement, j'en ai eu l'idée en sortant du cinéma :oui: Tu as compris d'où venait le patronyme du Rodien, au fait ? :)

Comme le disait Hiivsha, la manière dont Landa parvient à "libérer" Taltiruk est plutôt attrayante.
Par ce prologue tu parviens à faire de ton chasseur de primes un personnage à fort potentiel !


Yep, je l'ai pensé pour être un peu l'équivalent du Kerdan Majoline de Minos... à ma façon :sournois:

Merci, et content de te savoir toujours fidèle au poste, cher mouton !
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Messagepar Dolarn Sarkan » Mar 12 Mar 2013 - 19:04   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Landa, ça vient aussi d'un Tarantino. :hello:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 12 Mar 2013 - 19:06   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

La question s'adressait à Dark Chipe :o
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Messagepar Dolarn Sarkan » Mar 12 Mar 2013 - 19:14   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Mitth'raw Nuruodo a écrit:La question s'adressait à Dark Chipe :o


Désolé, j'suis le nouveau voisin, du coup, je passais dire bonjour.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 12 Mar 2013 - 19:23   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Ce n'est pas grave, entrez, entrez :)
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Messagepar Dark Sheep » Ven 15 Mar 2013 - 12:09   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Faut dire que la dark chips est peut-être croustillante, mais elle loupe presque tous les apéros ces derniers temps ! :transpire:

Donc oui, bien joué pour le nom du rodien !
Mais il a fallu que j'aille vérifier, parce que je n'étais plus certain :siffle:
En tout cas c'est un clin d'oeil plutôt sympa : ton rodien a, en gros, le rôle de Christoph Waltz dans Django et porte le nom du personnage du même acteur dans "le commando des bâtards" !

(Alors non, je ne suis pas canadien... mais je trouvais drôle de mettre ce titre là à inglorious Basterds :paf: )

Je vais essayer de suivre le rythme sur ta fiction Mitt, mais en ce moment j'ai moins de temps et lorsque j'en ai je suis sur la relecture de la première partie de la prophétie obscure (enfin, la suite de ), l'écriture de sa deuxième partie, et la lecture de certaines fictions dont celles du compère Hiivsha ou de Vaxude... et ça suffit à me noyer :pfff:
Heureusement que tu ne postes pas encore sur "l'Ascension", je perdrais totalement pied :transpire:
(à ce sujet, il va falloir que je vérifie si je suis à jour dessus... )
Modifié en dernier par Dark Sheep le Ven 15 Mar 2013 - 13:34, modifié 1 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 15 Mar 2013 - 12:11   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Oui, oui, je comprends bien^^ L'Ascension reprendra une fois que j'aurai fini celle-là, et je vous préviendrai à l'avance avec de jolis petits résumés pour que vous puissiez vous y remettre en douceur :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 17 Mar 2013 - 0:48   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Tenez, un chapitre ! :)
Chapitre I


Ils s'étaient abattus sur eux sans le moindre avertissement, paraissant les avoir guettés à l'intersection de deux routes hyperspatiales ; l'équipage n'avait pu s'accorder sur la moindre forme de riposte qu'il n'avait déjà plus d'armes pour la lancer, et lorsque l'on réveilla And Ziegfried, ils montaient déjà à bord, traversant le vaisseau sans ménagement.
Des pirates.
Une bande de pirates forte et bien organisée, qui savait jouer de la peur pour dominer ses prisonniers, Ziegfried se sentait pris d'une terreur quasiment incontrôlable alors qu'on l'emmenait à l'autre bout du vaisseau... Les ennemis étaient partout, qui le toisaient avec mépris, vêtus de tenues autrement plus pratiques et plus solides que la sienne, porteurs d'armes qui l'effrayaient et le fascinaient à la fois. Ces gens lui apparaissaient comme totalement étrangers à son univers, à tout ce qu'il avait connu... Sans doute cela venait-il en partie de leur apparence négligée, leurs tenues comme leurs barbes et leurs cheveux étaient peu entretenus, en tout cas suivant les critères des niveaux fréquentables de Coruscant ; mais Ziegfried avait l'impression que cela tenait aussi à leur attitude, à la désinvolture évidente avec laquelle ils considéraient la violence, et au mépris qui en découlait pour lui... À ce contact, tout en le jeune chercheur hurlait intérieurement qu'il était vulnérable face à eux, il avait l'impression d'être un enfant...
Son compagnon d'infortune, pourtant guère plus aguerri à de telles situations pour autant que le sache Ziegfried, n'avait de toute évidence pas la même impression ; au contraire, il s'avançait d'une démarche déterminée, ne tremblait pas, laissait même entrevoir une sorte de dédain pour les pirates, par moments... Les deux hommes étaient très différents, ne serait-ce que physiquement, Norlon était tout ce que Ziegfried n'était pas : il était grand, là où Ziegfried était au mieux de moyenne stature ; il avait la peau claire, là où Ziegfried l'avait très sombre, dure au soleil ; ses cheveux étaient blonds parsemés de gris, tandis que Ziegfried avait de courts cheveux noirs ; il approchait des soixante ans, son ancien élève n'en avait que vingt-cinq. Et ils n'avaient pas du tout les mêmes tempéraments, sans parler de leurs points de vue ! Leur collaboration avait été le plus souvent basée sur la volonté de prouver à l'autre qu'il avait tort, ils ne s'entendaient pas mal pour autant, mais ils fonctionnaient ainsi. Cependant, aussi habitué qu'il fut à trouver Norlon difficile à comprendre, Ziegfried ne pouvait s'empêcher de se dire que son collègue ne prenait pas toute la mesure de la situation, cette fois... Il se voyait comme celui qui sait face à ceux qui ne savent pas, alors qu'il n'était que celui qui n'est pas armé contre ceux qui le sont.
« Halte-là ! leur ordonna-t-on.
Les deux humains s'arrêtèrent ; ils venaient d'entrer dans le carré du vaisseau, leurs deux collègues et leur équipage étaient également rassemblés là... Et tout autour d'eux, il y avait une bonne douzaine de pirates, des humains aussi bien que d'autres espèces, surtout celles qui étaient renommées comme les plus violentes, leurs regards brûlants de haine ou inondés de mépris.
Ziegfried respirait difficilement ; jamais il n'avait soupçonné qu'il y avait un risque réel à cette expédition, il avait été heureux de s'éloigner enfin de Coruscant, et voilà qu'il se retrouvait dans une situation dont il savait avoir peu de chances de réchapper...
-Savez-vous qui nous sommes ? demanda un pirate humain en venant se placer devant eux.
Ziegfried le dévisagea rapidement, mais ce n'était pas chose aisée, car le visage de l'homme disparaissait en partie sous la capuche d'un manteau de voyage, outre qu'il était bien plus grand que lui ; mais il voyait sans peine en dépasser une barbe noire bien fournie et surtout totalement délaissée, une peau légèrement basanée par rapport à celle de Norlon, un visage carré, et deux yeux noirs qui fixaient avidement les prisonniers l'un après l'autre.
-Des pirates, j'imagine, répondit en soupirant le Capitaine du vaisseau.
L'homme encapuchonné sourit.
-Pas n'importe quels pirates, figure-toi...
-La Horde des Vents Contraires, souffla un autre homme de l'équipage.
Cette fois, leur interlocuteur sourit de plus belle, découvrant ses dents jaunies.
-Voilà. La Horde des Vents Contraires. Et moi, voulez-vous que je vous dise qui je suis ?
Sans laisser à qui que ce soit le temps de répondre, il se saisit d'une sorte de cylindre qui pendait à sa ceinture et appuya dessus ; aussitôt, une sorte de flux d'énergie bleutée jaillit pour s'arrêter plus loin, une sorte de lame... Ziegfried écarquilla les yeux en comprenant à quoi il avait affaire.
-Un Jedi ! s'étrangla celui qui avait parlé précédemment. 
L'homme encapuchonné ne répondit pas et fit un geste dans sa direction ; alors, avec une lenteur irréelle, les pieds de l'homme d'équipage se soulevèrent du sol, lui-même en était manifestement abasourdi, et il resta ainsi suspendu dans les airs sans rien de visible pour le porter... La respiration de Ziegfried se faisait haletante, et il n'était pas le seul, plusieurs cris étranglés retentirent...
-Voilà, un Jedi... Vous rappelez-vous encore ce que ça veut dire, esclaves de l'Empire ? Ça veut dire que je n'ai besoin d'aucune arme pour tuer n'importe lequel d'entre vous, seulement de ma pensée ! Je suis Maître Dakmel Ens, et croyez-moi, vous n'avez aucun intérêt à me provoquer ! Je n'ai peur de personne, hormis peut-être du vieux Palpatine ! Vous, vous n'êtes rien !
Il fit un autre geste, brassant l'air, et sa victime retomba au sol sans avertissement, avant de se relever précipitamment. Ziegfried en avait le souffle coupé... Que faisait un ancien Jedi avec ces bandits ? Les vieux sorciers de la République étaient-ils maintenant prêts à s'allier avec n'importe qui contre l'Empereur ? Et qu'allaient-ils bien pouvoir faire contre ça ? Les pirates, c'était une chose, mais le surnaturel, ce qui échappait à la raison humaine tout au moins, on ne pouvait rien contre...
-Ah, non, bien sûr que non, reprenait Ens. Je n'ai peur que de votre Empereur, et de l'homme que voici ! s'écria-t-il avec une joie qui confinait à la démence pour conclure.
La porte menant à l'écoutille par laquelle étaient probablement entrés les bandits s'ouvrit soudain ; Ziegfried sentit son cœur le gifler à nouveau de l'intérieur en voyant celui qui venait d'entrer... D'une certaine façon, il dénotait avec l'apparence rude des autres pirates : c'était un Twi'lek à la peau d'un blanc éclatant, couverte seulement de quelques fins tatouages bleutés sur les lekkus ; au contraire des autres pirates, ses vêtements bleu sombre paraissaient en bon état, bien qu'ils soient également très simples, sans rien d'ostentatoire. Mais si les vêtements ou le soin de lui-même n'étaient pas un problème chez lui, l'état de son corps en était de toute évidence un... Ziegfried ouvrit des yeux ronds en voyant que la jambe gauche de l'individu devenait mécanique au niveau du genou, de l'acier et de l'électronique sans aucun effort pour les dissimuler ; et lorsque le regard du chercheur passa sur le cou du Twi'lek, il y vit de grandes cicatrices qui s'enfonçaient sur son torse, des cicatrices profondes et irrégulières, comme si une énorme bête griffue avait essayé d'ouvrir le pirate en deux. Comment avait-il pu survivre à un combat qui avait occasionné de telles blessures chez lui ? C'était un rappel on ne pouvait plus cru de la violence, Ziegfried n'avait jamais été confronté à quelque chose de tel... Et lorsque le nouveau venu tourna son regard vers les prisonniers, le chercheur détourna instantanément le sien ; il y avait quelque chose de si perçant et féroce dans ces yeux, comme s'ils plongeaient au fond de celui qu'ils regardaient pour en arracher l'âme... Non pas quelque chose de travaillé pour leur faire peur, mais au contraire quelque chose de primaire, de sauvage. À sa façon, le Twi'lek faisait plus peur que le Jedi ; Ziegfried n'avait aucun doute sur le fait qu'il avait affaire à un véritable chef de guerre expérimenté, fut-il à la tête d'une simple flotte de pirates.
-Ravi de l'apprendre, Dakmel, mais toi, tu n'as pas à avoir peur... articula-t-il d'une voix grave et traînante. Je suis Vatin Tko'ra, Capitaine du Destroyer Stellaire Vent Contraire qui a donné son nom à notre charmante compagnie... Mais peu importe ce titre ou n'importe quelle fonction, c'est moi qui commande, c'est tout. Moi, personnellement. Pouvez-vous nous dire qui vous êtes et ce que vous êtes venus faire ici ? (Il sourit discrètement) Si vous ne le pouvez pas, mon ami Jedi sera ravi de vous y aider...
Ziegfried vit Norlon prendre une grande inspiration avant de parler d'une voix forte et claire, qui tremblait à peine.
-Je suis le professeur Norlon, j'enseigne la science politique en université sur Coruscant ; moi et les chercheurs qui m'accompagnent sommes venus étudier les mouvements sociaux dans ce secteur, il s'agit d'une mission officielle pour l'Empire... Nous n'avons rien qui pourrait vous intéresser, et vous en prendre à nous vous mettrait sous le coup de la loi Impériale aussi je vous conseille de...
Il ne put achever sa phrase ; le Jedi avait éclaté de rire, certains des pirates aussi, et le chef twi'lek lui même ne put retenir un petit ricanement.
-La loi, ici, c'est moi, mon bon professeur Norlon ! expliqua-t-il d'un ton pédagogue. Il paraît que nécessité fait loi, connaissez-vous plus grande nécessité que celle des blasters ?
-Nous n'avons rien ici qui puisse vous être utile, gémit encore le professeur. Rien de valeur pour vous.
Le Twi'lek ricana encore.
-Ah oui, je suis un sauvage pirate twi'lek insensible à la richesse de la science, c'est ça ?
-Exactement, murmura Norlon pour ne pas se laisser démonter.
Alors, Ziegfried rassembla son courage pour chuchoter à Norlon :
-Tais-toi... Tu vas nous faire tuer...
Il ne sut jamais si Norlon l'avait entendu, Tko'ra rétorquait déjà :
-Alors, cher professeur, c'est que Coruscant vous a donné une conception quelque peu déformée de la valeur des choses ! Croyez-vous que votre vaisseau, aussi modeste et peu apte au combat soit-il, soit sans valeur ? Dans l'existence de pirates ignorants que nous menons, il n'y a pas de petit profit. Il y a le vaisseau... et il y a les gens à l'intérieur, conclut-il avec un sourire malicieux.
-Je vous interdis ! se révolta Norlon, mais il n'y croyait manifestement pas lui-même... Je vous interdis de toucher à moi ou à n'importe qui d'autre sur ce vaisseau ! Nous sommes au service de l'Empire et ne plierons pas sous la menace !
-Vous, vous êtes peut-être au service de l'Empire, professeur, mais êtes-vous bien sûr que ce soit le cas de vos compagnons de voyage ? Et que comptez-vous faire ? Vous jeter sur moi ? Ce serait comique, glissa Tko'ra en passant discrètement sa main sur la vibro-lame attachée à sa jambe biologique...
-Je ne suis pas un combattant, je le reconnais, céda Norlon.
-C'est le moins qu'on puisse dire, en effet !
-Mais je veux rejoindre l'Empire, et je suis prêt à mourir si vous essayez de m'en empêcher ! Gardez le vaisseau si vous voulez, gardez les autres s'ils le veulent, mais moi, je ne me laisserai pas faire !
Ziegfried expira bruyamment... Qu'est-ce que Norlon essayait de faire, exactement ? Se prenait-il pour un héros d'holofilms ? La propagande impériale l'avait-elle lobotomisé à ce point, ce qui serait particulièrement ridicule pour un politiste ?
L'expression de Vatin Tko'ra se fit plus sérieuse.
-Ah mais attention, votre cœur ne m'appartient pas, Monsieur le professeur ; si vous voulez rejoindre l'Empire, il est hors de question que je vous en empêche, vous ou n'importe qui d'autre... Personnellement, je trouve ça triste que vous trouviez votre personne suffisamment peu importante pour la réduire à votre allégeance à l'Empire, mais c'est votre problème...
-Parfaitement ! Mais c'est quelque chose que vous ne comprendrez jamais, vous, les pirates !
Malgré son ton ridiculement théâtral, Norlon paraissait somme toute heureux, à présent, il se sentait manifestement fier de son inconscience... Ziegfried trouvait cela pitoyable. Il avait plus d'estime que cela pour l'enseignant, mais il fallait croire qu'il s'était trompé... Il pouvait concevoir qu'on veuille mourir pour sa liberté, même si ses membres étaient à l'heure actuelle paralysés par la peur, mais pour cet Empire immatériel qui n'avait été inventé que pour écraser l'individu dans la société, comme toute autre entité politique ?
-Je ne comprendrai jamais, oui. Dakmel ? Toi et l'un de tes hommes, vous allez emmener le professeur chercher une combinaison de survie spatiale, il continue le voyage sans nous... Seul dans l'espace, professeur, vous verrez bien si l'Empire est aussi prompt à venir à votre secours que vous l'êtes à venir au sien, susurra Tko'ra, une expression avide sur le visage.
-Non ! s'exclama Norlon, soudain terrifié. Vous n'avez pas le droit de faire ça !
-Et pourquoi donc ? Puisque vous me considérez d'emblée comme un barbare, je ne vois pas pourquoi je devrais me conduire comme quelqu'un de civilisé, professeur. Qui plus est, il me semble que vous vous disiez prêt à mourir pour l'Empire, cela fait-il une telle différence pour vous, que ce ne soit pas au vu et au su de tous ?
Norlon ne répondit jamais ; Dakmel Ens et un pirate Quarren vinrent juste à côté de Ziegfried se saisir de l'enseignant-chercheur en lui plaquant une main sur la bouche, le jeune homme s'efforça de ne pas regarder, mais il n'entendait que trop bien ce qu'il se passait, et lorsqu'il se retourna, son ancien professeur n'était plus là, il savait qu'on l'emmenait droit vers l'écoutille... Son cœur parut cesser de battre lorsqu'il comprit qu'il avait vu Norlon pour la dernière fois... Que devait-il faire, penser, ressentir, en un tel instant ?
Le Twi'lek lança un regard torve aux prisonniers, après un long silence.
-D'autres amateurs ?
-Non, répondit hâtivement le Capitaine du navire avant que Ziegfried n'ait pu le faire.
-Non qui ça ? demanda Ens d'un ton brusque en revenant dans la pièce.
-Non, Capitaine... ou Monsieur...
Les lekkus de Tko'ra eurent un petit mouvement de balancement.
-Monsieur ira très bien ; je ne me serais pas formalisé, mais Maître Ens est très attaché à vos manières... Vous êtes tous d'accord avec votre Capitaine, ou il y en a d'autres qui veulent mourir pour l'Empire ?
Le silence s'abattit dès que le pirate eut resserré les lèvres ; à regret, Ziegfried prit enfin la parole à son tour...
-Monsieur... Nous ne faisons pas partie de l'armée impériale, ni de l'administration, articula-t-il péniblement, s'efforçant de prendre son temps pour ne pas trembler ni dire une bêtise, comme s'il était de nouveau un étudiant faisant son premier exposé. Je ne sais pas ce que voulait faire Norlon, mais moi, je suis un chercheur en science politique, je ne dois rien à l'Empire.
-Vraiment ? Vous êtes pourtant en mission pour lui, remarqua subtilement Tko'ra.
-Je suis en mission pour lui parce que l'Empire ne nous laisse mener nos recherches qu'à condition qu'elles puissent le renseigner sur la façon dont fonctionne le champ politique dans la Galaxie, afin de comprendre ce qu'il se passe pour renforcer son contrôle ; mais je me moque de lui, c'est le savoir qui m'intéresse, et pas celui qui sert à détruire les murs ! L'Empire nous contrôle et oriente nos travaux, il m'empêche de travailler comme il le faudrait, alors vous pensez bien que je n'ai aucune sympathie pour lui...
Ziegfried se tut, perturbé par le masque impassible du Twi'lek ; il ignorait si celui-ci allait juger ses propos crédibles, mais il devait admettre qu'il y avait plus de véracité dans ce qu'il venait de dire qu'il ne l'avait cru en prenant la parole...
-Intéressant. En ce cas, que suggérez-vous que nous fassions de vous, jeune homme ?
-Laissez-nous fuir par les capsules de sauvetage, improvisa Ziegfried en se rendant compte qu'il avait à peine réfléchi à la question. Je ne sais pas, mais laissez-nous rentrer chez nous, nous ne voulons pas nous opposer à vous...
-Oh, ça vaut sans doute mieux pour vous, ça. Je suis assez touché par vos problèmes de scientifique, mais vous comprenez bien que ma condition de pirate m'interdit de tourner le dos à un gain potentiel... Votre équipage peut toujours nous rejoindre, ou rejoindre nos esclaves s'il se montre peu coopératif, mais que voulez-vous que je fasse d'une bande de chercheurs en science politique qui ne savent rien faire ? Je ne suis qu'un barbare twi'lek né dans la Bordure Extérieure, après tout...
-Non, osa le contredire Ziegfried, sous le coup d'une inspiration soudaine. Vous ne le formulez peut-être pas en ces termes parce que ce n'est pas d'usage dans votre milieu social, mais je suis sûr que vous voulez comprendre comment fonctionne l'Empire pour mieux lutter contre lui, comment fonctionnent les gouvernements des planètes pour vous jouer d'eux, comment s'organisent les groupes sociaux pour savoir lesquels vous pouvez exploiter à votre avantage... Ce n'est pas pour rien que l'Empereur n'a pas encore fait interdire la science politique comme il l'a fait pour la philosophie, même quelqu'un qui ne tolère pas la liberté d'opinion comme lui sait qu'elle peut lui être utile... Je peux vous être utile à vous aussi.
Cette fois, le sourire du Twi'lek parut plus chaleureux.
-Bien vu, et tu as du cran de me dire ça... Ça me plait. Tu sais quoi, tu as raison, j'ai du respect pour le savoir, même lorsqu'il ne sert pas à détruire les murs... Je ne sais pas si ce que tu sais peut vraiment me servir, mais on peut essayer, je suis curieux. Mais pas question de ne faire que ça, d'accord ? Au moins pour l'instant. On va aussi te donner une formation pour l'entretien des vaisseaux que je te conseille de suivre très attentivement... Si d'aventure on tombe sur un sociologue, un historien ou quelque chose dans ce goût-là, vous formerez un petit groupe de travail pour m'expliquer les choses. Compris ?
-Tout à fait. C'est... cela me convient amplement, merci, Monsieur.
Le cœur de Ziegfried faisait une nouvelle embardée... Avait-il bien compris ce qui venait de se passer ? Il était sauvé, et il allait donner des cours de science politique à un pirate ? Quelle était cette situation absurde ? Néanmoins, le fait demeurait : il était sauvé.
-Ziegfried, avez-vous perdu la tête ? s'écria malgré tout une voix féminine de l'autre côté du carré.
-Au contraire, je suis plus sain d'esprit que vous et Norlon, lâcha l'intéressé en jetant un regard noir à la chercheuse qui s'était exprimée. L'Empire ne mérite pas qu'on meure pour lui, et vous le savez très bien !
-Mais ce sont des pirates !
Les pirates en question furent pris d'un rire sonore, manifestement amusés de la situation.
-Et alors ? Ils ne sont pas plus criminels que Palpatine, et ils ne s'entourent pas de propagande haineuse, eux !
La scientifique paraissait tellement choquée qu'elle en devenait incapable de répondre.
-Ce n'est pas... c'est inacceptable... Ce n'est pas à nous de...
-Madame, j'en conclus que nous ne pourrons pas travailler ensemble, est-ce que je me trompe ? questionna Tko'ra, narquois.
-Bien sûr que non que vous ne vous trompez pas ! Vous vous en prenez à des innocents, comme nous, comment pourrais-je vous aider ne serait-ce qu'à satisfaire votre curiosité ?
-Voilà qui est fort regrettable... Voulez-vous aider le professeur Norlon dans sa tentative de rejoindre l'Empire ? Ça ne me pose pas de problème, vous savez !
-Non ! Je ne suis pas attachée à l'Empire, mais je ne vous aiderai pas, et je préfère mourir maintenant que de passer le restant de mes jours à regretter d'avoir été assez lâche pour vous servir !
-Qui a dit que vous alliez mourir ? Je ne gaspille pas la marchandise. Rassurez-vous, si vous ne supportez pas l'idée de me servir de votre propre volonté, nous pouvons vous épargner d'avoir à vous reprocher quoi que ce soit ! (Tko'ra se tourna vers deux de ses hommes de main) Saisissez Madame et emmenez-la, elle n'aura qu'à rejoindre les esclaves... Il ne sera pas dit qu'elle nous aura aidés de son plein gré !
Ziegfried frissonna encore lorsque les deux pirates interpellés vinrent s'emparer sans ménagement de sa collègue, qui n'osait même pas se débattre, pâle de terreur... Là encore, il s'efforça de ne regarder que le chef pirate alors que les portes se refermaient sur elle.
J'ai pris la bonne décision, j'ai pris la bonne décision, ce n'est pas de ma faute si elle a été aussi têtue... Elle n'avait qu'à ne pas s'opposer à eux...
-Ceci dit, reprit Tko'ra comme pour lui-même, je ne sais pas si elle pourra s'habituer aux travaux que l'on exige des esclaves... Il se pourrait que ça ne dure pas longtemps... Enfin, tant mieux pour elle. Bien, en-dehors de cela, est-ce que quelqu'un voit une objection à se reconvertir dans la piraterie ? L'équipage, rassurez-vous, vous n'aurez pas nécessairement à prendre part aux combats... Nous avons besoin de gens pour piloter et entretenir les vaisseaux. Quant à vous, dit-il en désignant le dernier politiste présente dans le salon en-dehors de Ziegfried, je vous suggère de faire comme votre ami, nous vous apprendrons à vous occuper de nos bâtiments, et c'est avec plaisir que je discuterai avec vous de votre science... Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, si nous vous tenons sous surveillance un temps. Si l'un de vous a la mauvaise idée de chercher à nous abandonner, il viendra grossir les rangs des esclaves ; si l'un de vous a la mauvaise idée de chercher à nous tuer... Il ne verra pas la suite. Suis-je clair ?
-Oui, répondit Ziegfried en même temps que quelques autres, à contrecœur.
-Je n'ai pas très bien entendu... Pardonnez-moi, leur demanda-t-il avec un sourire indulgent, mais les explosions, ça finit par abîmer l'audition...
-Oui, très clair, répéta Ziegfried en chœur avec les autres prisonniers, malgré les légers décalages entre eux.
-Bien, je suis ravi que nous nous comprenions si bien... Alors à partir de maintenant, c'est moi qui commande, vous l'aurez compris, mais cela signifie aussi que vous êtes sous ma protection ; tant que vous ne nous trahissez pas, moi et tous ceux que je commande feront tout notre possible pour vous aider. Moi et ma chère femme Nali Tko'ra que vous rencontrerez plus tard, considérez qu'elle a autant de pouvoir que moi, ses ordres sont tout aussi importants que les miens, mes soldats sont les siens.
Dyarchie fondée sur la domination charismatique, ne put s'empêcher de noter Ziegfried.
-Vous êtes membres de la Horde des Vents Contraires, à présent, avec les mêmes devoirs que tous ceux qui sont ici, et presque les mêmes droits -presque, parce que comme je le disais, il faudra bien une période d'essai pour nous assurer de votre fiabilité. Je précise que cela s'applique aussi matériellement, il n'y a pas de propriété privée chez nous, sinon la mienne et celle de Nali. Les butins sont à nous, nous les redistribuons comme nous l'entendons, mais vous verrez que vous n'aurez pas à vous en plaindre.
Société patrimoniale, ajouta mentalement le chercheur.
-Est-ce que tout est clair ?
Personne n'avait de question, du moins personne n'osa en poser ; Vatin Tko'ra sourit une dernière fois :
-Alors suivez-nous, vous êtes les bienvenus à bord. »
Le Twi'lek se retourna et franchit à nouveau la porte, mais cette fois, les autres pirates le suivaient, et les prisonniers se mirent en marche à leur tour, hésitants.
Ziegfried n'arrivait pas encore à croire que ce qu'il vivait était réel, mais alors qu'il était tombé aux mains des pirates, il réalisa qu'il ne s'était jamais senti aussi libre de sa vie.

« Ferme les yeux, petit ! Ferme les yeux et laisse-toi faire, il va t'emmener dans un monde meilleur ! gronda la voix du Weequay au-dessus, sarcastique.
L'esclave n'avait aucune intention de se laisser faire, il n'en avait jamais eu, c'était grâce à cela uniquement qu'il avait survécu... Et pourtant, cette fois, un tel conseil lui paraissait dicté par la raison, parce que cette fois, son adversaire n'était plus un autre esclave...
Il se figea de terreur en entendant son rugissement, qui se prolongeait anormalement, à croire que les cordes vocales de la créature étaient aussi résistantes que ses muscles... Ils étaient dans la pénombre de la fosse, mais l'esclave avait une vision nocturne développée, il distinguait sans mal l'épiderme rouge sombre de son adversaire alors que celui-ci se retournait vers lui...
-Ne l'écoute pas ! le rappela à l'ordre l'énorme voix de la Hutt. Tu es à moi, tu dois te battre ! Allez, petit, tu as gagné tous tes combats pour moi jusque-là, ce n'est pas le moment de me faire défaut, ou alors c'est qu'il aurait fallu crever bêtement au premier jour ! 
L'esclave avait envie de pleurer, personne ne le voyait, mais cela n'en était pas moins humiliant, humiliant vis-à-vis de lui-même... Il n'était déjà qu'un jouet pour la Hutt, il savait que c'était comme ça et qu'il n'y pouvait rien, mais fallait-il vraiment qu'il soit en plus un jouet de mauvaise qualité ? Il ne voulait pas affronter un gundark, pas ça, il lui faisait peur avec ses griffes et son énorme gueule, il ne pouvait pas affronter cela avec cette lame de métal primitive, cela paraissait complètement stupide d'essayer...
Pourquoi avait-il fallu que la Hutt s’enivre avec son ami Weequay et fasse ce pari stupide... Cependant, l'esclave savait qu'il n'avait pas à poser ce type de question, il y avait des gagnants et des perdants, des possédants et des possédés, c'était ainsi, mais qu'il aurait aimé être du côté des possédants... À force de courage et d'endurance, il avait survécu aux combats, et le frêle Twi'lek avait acquis des muscles qui n'étaient peut-être pas aussi visibles que ceux des autres lutteurs mais qui remplissaient tout aussi bien leur rôle, sa ruse et sa rapidité faisaient le reste...
Mais contre un gundark ? Ce n'était pas sérieux...
La bête ne paraissait pas décidée à venir se battre, elle grondait mais se tenait à l'écart ; l'esclave savait cependant que ce n'était pas par peur...
-Allez, attaque-le ! ordonna la Hutt.
-Il n'osera jamais, ricana le Weequay, personne n'est assez fou pour cela...
L'esclave réalisa que sa maîtresse avait raison... C'était maintenant ou jamais, la peur ne ferait que le glacer davantage s'il attendait... Et personne ne viendrait à son secours, personne ne se souciait d'un pauvre esclave, le monde était ainsi, il devait s'en sortir seul.
Alors l'esclave poussa un hurlement de rage mêlé de désespoir et se rua sur le monstre à la peau rouge. Personne ne se ruait sur un gundark. La bête s'était à peine retournée, stupéfaite, que l'esclave lui assénait un coup d'épée de toute sa force malgré la panique, sur l'un de ses énormes bras... Il sentait la lame peiner à s'enfoncer dans la chair très dure du monstre, mais elle le faisait, un filet de sang jaillit ! L'esclave n'eut pas le temps d'aller plus, loin, une force irrésistible frappait sa tête à l'en décrocher, soulevant tout son corps pour le projeter vers l'autre bout de la cellule.
Déjà presque assommé par le coup, l'esclave heurta violemment le mur, mais il entendait au-dessus de lui les applaudissements des uns et les cris de rage des autres, qui suivaient le jeu avec attention...
Il ne voulait pas finir comme ça. Il avait attaqué un gundark pour leur pari stupide, il méritait mieux, maintenant ! C'était lui qui devrait être à leur place, à la place de tous ceux qui l'exploitaient ou qui ne faisaient rien pour l'aider à l'autre bout de la Galaxie ! Jamais ils ne paraissaient éprouver la moindre émotion, jamais ils ne se comportaient comme des êtres sensibles avec lui, c'étaient eux les objets, pas lui ! Ce furent ces pensées délirantes qui le convainquirent de se reprendre...
Le monstre fonçait sur lui à toute vitesse, il allait le réduire en charpie ! Mais l'esclave était bien décidé à se battre jusqu'au bout, il voulait maintenant montrer qu'il ne méritait pas ce triste destin !
La gueule du gundark était tout bonnement terrifiante, elle aurait peut-être pu avaler sa tête d'un seul coup, sans compter les lekkus... Le Twi'lek n'en avait cure, il était déjà esclave des Hutts, il ne voulait pas mourir en l'étant aussi de sa peur ; sa main droite tenait toujours l'épée, et, peinant à croire à sa propre audace, il donna un coup droit vers la tête de la créature, lui éraflant une joue ! Le gundark recula en bondissant ! Il n'y avait plus que des applaudissements, au-dessus, nombreux, personne n'arrivait à y croire !
Le Twi'lek entreprit de se redresser... Bien mal lui en prit : en dépit du courage dont il avait fait preuve, ses attaques n'avaient fait qu'énerver le gundark, il sentit l'un des ignobles bras s'abattre sur lui pour le ramener à terre... sentit... sentit les griffes acérées s'enfoncer dans la chair de son torse, s'enfoncer lentement mais profondément, bien plus douloureusement que n'importe quelle épée ! Il hurla ! Il hurla, mais ne lui répondirent que des exclamation de stupéfaction fascinée, tout le monde, même sa maîtresse, il le savait, tout le monde attendait de voir comment allait se dérouler sa mort en se félicitant de ne pas être à sa place...
Le pire était encore à venir. Le gundark n'approchait plus sa gueule des bras de l'esclave, en revanche il jeta ses innombrables dents sur sa jambe, et l'esclave les sentit alors trancher brutalement la chair, les tendons, les os ! La douleur transperçait son corps et son esprit, le laissant incapable de la moindre action, de la moindre pensée, de la moindre existence ! Il crut que c'était la fin, mais ce moment dura, dura... Les dents de l'adversaire faisait plus que déchirer, elles arrachaient, tirant sur sa jambe pour la lui soustraire, il allait la lui couper ! Le Twi'lek ne pouvait rien y faire, et il dut subir le supplice jusqu'au bout, hurlant d'horreur et de douleur encore plus fort lorsque enfin, le dernier os fut cassé, le dernier lambeau de chair fut arraché, il sentit une part de lui-même l'abandonner irrémédiablement pour finir dans la gueule du gundark...
Il n'avait plus de jambe, et tout le reste de son corps subirait bientôt le même sort, il sentirait à nouveau les dents et les griffes, le supplice de l'arrachage durerait éternellement, après quoi il ne serait plus que de la viande pour la bête et une source de distraction pour sa maîtresse et les invités... C'était ainsi qu'il était récompensé après toutes ces années à lutter, il ne resterait rien de lui, qui se souviendrait dans dix ans de ce pauvre esclave Twi'lek dévoré vif par un gundark ?
La bête revenait à la charge, le Twi'lek voyait la gueule se rapprocher, sentait les bras au nombre impossible sur son corps... Il allait mourir. Si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela...
Il aurait dû voir la mort comme une juste délivrance après cette dernière épreuve, la plus terrible de toutes, mais il ne parvenait pas... Et s'il n'y avait rien après la mort, comment pourrait-il éprouver du soulagement à l'idée que ce soit fini ? Mais c'était sûrement la seule idée qui puisse lui accorder un peu de réconfort, il n'y avait rien d'autre, plus rien d'autre, plus de joie, plus d'espoir, rien...
« Ferme les yeux, petit ! Ferme les yeux et laisse-toi faire, il va t'emmener dans un monde meilleur ! »


Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce rêve, mais une fois de plus, il s'en réveillait haletant ; le rêve était directement issu de son passé, bien entendu, et il le revivait chaque fois avec le même réalisme... La mémoire de beaucoup de gens déformait les évènements passés, d'après ce que l'on disait, mais Vatin Tko'ra avait mis un point d'honneur à ne pas oublier ce moment où il avait touché le fond de la souffrance et du désespoir, l'être pitoyable qu'il était alors... à ne pas oublier que personne dans cette Galaxie n'était innocent.
Le Twi'lek rouvrit les yeux, ce qui était parfaitement inutile, car il était dans l'obscurité.
Aussi alluma-t-il la lampe de chevet pour voir sa cabine -laquelle était plutôt spartiate pour le chef d'une flotte pirate, mais il allait de soi qu'il s'en accommodait. Il savait où il se trouvait intellectuellement, il savait que le Vent Contraire faisait tranquillement route vers sa base et qu'il était devenu un chef de guerre redouté, mais le voir ne lui faisait pas de mal... Et, après coup d'œil à son réveil, il s'avéra qu'il était temps de se lever, de toute façon, ils allaient sortir de l'hyperespace. Tout de même, assis sur son lit, il ne put s'empêcher de penser à ce qu'il s'était passé après. Cela lui arrivait souvent, il fixait son sombre passé avec une sorte d'obsession morbide, c'était douloureux, mais il en ressentait paradoxalement le besoin...
Il n'était pas mort ce jour-là, contre toute attente : alors qu'il perdait connaissance, une jeune esclave twi'lek dont il avait fait la connaissance plus tôt s'était emparée de l'arme d'un garde et avait tiré à travers la grille, blessant le gundark pour le forcer à battre en retraite... Tout le monde en avait été scandalisé, et l'esclave fut dûment châtiée, mais la fête était déjà finie pour tout le monde, il était inutile de reprendre le spectacle. La Hutt avait fait soigner l'esclave qui s'était tant battu pour elle ; Vatin ne savait pas s'il devait y voir une récompense ou une punition, mais il était bien décidé à en profiter, il s'était juré que c'était la dernière fois qu'on le ferait affronter un gundark... Il savait que sa propriétaire ne le libérerait pas pour autant, au contraire, elle tenait encore plus à lui à présent qu'elle le savait capable de s'en prendre à un monstre bien trop fort pour lui ; heureusement que la chance et son habileté à en profiter lui avaient permis de s'enfuir... Ceci dit, il avait bien failli tout compromettre : à mi-chemin, il s'était arrêté, il savait qu'il devait profiter de la chance de vivre que lui avait donnée l'autre esclave twi'lek, mais il ne supportait pas de la laisser là s'il pouvait faire quelque chose pour elle, alors il était revenu dans le palais, il s'était bravement battu à mains nues contre les gardes de la prison comme on lui avait appris à le faire, et il avait décroché cette pauvre Nali pour s'enfuir avec elle... C'était une chance qu'il ait trouvé quelqu'un pour la soigner une fois évadés. Vatin se rappelait de ce moment où, pour la première fois de leurs jeunes vies, ils avaient été libres... Pauvres, traqués, sans avenir, mais libres.
Et maintenant... Vatin sourit. Ils avaient survécu, et bien au-delà ; c'étaient eux qui menaient le jeu, à présent...

Autrefois un Destroyer Stellaire de classe Recusant de la défunte Confédération des Systèmes Indépendants, le Vent Contraire présentait l'avantage de systèmes largement automatisés, permettant à l'équipage réduit dont disposait les pirates de le manier sans difficulté ; c'était important, car le système où ils se rendaient était particulièrement difficile à atteindre, d'autant que seuls les Tko'ra et un nombre réduit au strict minimum de leurs lieutenants connaissaient ses coordonnées.
C'est ainsi qu'à l'issue d'un voyage sous la stricte surveillance de Vatin, le Destroyer Stellaire émergea dans le légendaire système d'Exocron ; il vint sans attendre s'amarrer à la station spatiale en mauvais état que les pirates avaient détournée pour leurs besoins.
Le pirate twi'lek devait admettre qu'il commençait à se sentir chez lui sur Exocron ; c'était un endroit sûr, en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables, car personne ne viendrait le trouver ici, il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure. Il savait que ce sentiment n'était pas une si bonne chose : sa vie lui avait appris qu'on n'était en sécurité quelque part qu'à condition d'être prêt à en bouger ; son seul foyer devrait être le Vent Contraire, et encore. Toutefois, il avait du mal à se passer d'un endroit où se sentir chez lui... Trop longtemps, il n'avait rien possédé, aussi l'idée d'un endroit à lui, fixe, avait quelque chose de rassurant, cela lui permettait de se dire que les choses s'arrangeaient enfin.
Un endroit à lui, et mieux encore, une femme à lui... Nali vint l'accueillir dès qu'il fut sorti de son vaisseau, s'avançant d'une démarche énergique pour venir saisir sa main devant leurs hommes.
« Tu tombes bien, toi, Watts est rentré aussi, annonça-t-elle de but en blanc.
-Ah, très bien, sa mission s'est bien passée ?
-Assez de ce que j'ai cru comprendre, il a atteint son objectif, en tout cas... Mais je n'en sais pas grand chose, il est loin d'être aussi loquace avec moi qu'avec toi.
Aucun des pirates qui entraient dans la station ne s'émut de voir leurs deux chefs se tenir par la main devant eux ; leurs démonstrations d'affection étaient monnaie courante, tout le monde y était habitué, et leurs gens avaient pris l'habitude de ne pas s'en priver non plus. On vivait franchement, ici, on disait ce que l'on pensait, même à ses chefs, on vivait ce que l'on ressentait, on ne faisait pas semblant ; l'avantage était évident, cela permettait à Vatin et Nali d'apporter un attrait à la vie à leurs côtés par opposition au reste de la Galaxie, mais au-delà du calcul stratégique, cela correspondait à leur conception de la vie dans laquelle les conventions sociales de toute sorte ne servaient qu'à écraser l'individu. Ici, ils étaient des êtres vivants, sensibles, et ils en étaient fiers.
-Je sais, je lui demanderai... Ginndo, dit Vatin à un officier rodien, Nali et moi allons nous détendre un peu, occupe-toi des prisonniers qu'on a ramenés sur le Vent Contraire, s'il te plait. La moitié d'entre eux ont dû accepter de nous rejoindre sous le coup de la peur, ils devraient finir par adhérer à la vie ici, mais en attendant...
Vatin pensa « et tiens à l'œil Dakmel », mais il ne pouvait le dire devant ses hommes sans discréditer l'ancien Jedi ; de toute façon ses lieutenants savaient très bien ce qu'il en était de cet étrange allié. Les deux Twi'leks s'engagèrent dans un corridor où ils étaient seuls, menant à leur cabine.
-Je suppose que c'est parce que je suis une femme... suggéra Nali, toujours à propos de Watts. Je suis sûr que ça le met mal à l'aise.
-Oui, j'ai déjà remarqué cet aspect de sa personnalité... Je pense qu'il n'a pas de difficulté à te faire confiance, mais il n'arrive pas à se confier à une femme, je sais.
Nali cessa brusquement de marcher ; enfin, elle se retourna avec un sourire ravi, et Vatin se délecta de sa vision... Nali était une Twi'lek très petite, avec des formes féminines marquées mais aussi des muscles bien concentrés, là où Vatin restait plutôt mince ; comme lui, elle avait une magnifique peau blanche, et comme lui, elle portait sur ses lekkus des tatouages signifiant qu'elle était propriété d'un clan hutt.
-Tu m'as manqué, murmura-t-elle avec une parfaite niaiserie.
-Je sais, répondit Vatin, la voix soudain bien plus douce. Je le sais parce que tu m'as manqué aussi.
Brusquement, il enserra son épouse de ses bras et la ramena sans ménagement contre lui ; elle se laissa faire avec plaisir, et lui ouvrit ses bras à son tour... Vatin se sentit réchauffé par ce contact là où tout le reste de l'univers était si glacial...
-Permettras-tu à un sauvage pirate twi'lek de te porter jusqu'à la cabine ? demanda amoureusement Vatin.
-Je le lui ordonne, roucoula son épouse.
Elle s'agrippa à son pirate tandis que Vatin soulevait ses cuisses pour la porter... Elle n'était pas très lourde, c'était l'avantage de sa petite taille ! Ils marchèrent ainsi jusqu'à entrer dans leur cabine, Vatin déposa alors la co-leader des Vents Contraires sur leur lit... Il s'allongea sur elle aussitôt, sa respiration s'accélérant... À chaque fois qu'il la retrouvait, c'était comme s'il reprenait vie, alors que le reste de son existence n'était que mort et destruction...
-Alors, où en étions-nous... Et toi, ça s'est bien passé, mon ange ? Tu as intercepté un vaisseau civil au passage, donc ?
-Oui, parvint à répondre Vatin, ce qui était un exploit au vu de son excitation. De pauvres politistes qui venaient faire une étude sur le secteur ! L'équipage a accepté de se rallier à nous, en tout cas pour l'instant, et deux des chercheurs ont accepté de venir aussi, je leur ai dit que je voulais parler avec eux de leurs connaissances... Pour une fois qu'on tombe sur des gens comme ça, je suis curieux...
-Aaah, très curieux, oui...
-Dis-moi, est-ce ma femme ou mon associée qui me demande ça ?
Nali, qui paraissait d'humeur très joueuse, fit mine de réfléchir un instant avant de répondre :
-Ton associée, la pirate ! La pirate qui veut t'embêter, mais elle trouve ça admirable de ta part d'arriver encore à lui fournir une réponse ! Ta femme, elle... elle ne veut que toi !
Elle plaqua ses lèvres contre celles de Vatin, glissa sa langue dans la bouche de son mari, lequel sentit son cœur s'affoler délicieusement...
-Je vois ça ! Nali, ma chérie, tu es la personne la plus sadique que je connaisse !
Ils éclatèrent de rire tous les deux.
-Dis-moi, tu ne vas pas les garder à ne faire que ça, tes politistes ? demanda vivement Nali en reprenant son souffle.
-Non, bien sûr ! Je leur ai dit d'apprendre à connaître les vaisseaux, histoire qu'ils se rendent un peu utiles. Ils ne t'intéressent pas, je présume ?
Les lekkus de Nali eurent un petit mouvement de balancement qui aurait correspondu à un haussement d'épaules chez une humaine.
-Pas vraiment, non, et je trouve ça triste que tu croies que tu as besoin de leurs connaissances pour être digne du même respect que les gens du noyau... Tu sais énormément de choses, Vatin, même si elles ne sont pas écrites dans les livres...
-Peut-être, ce n'est pas la question. Je veux juste... comprendre leur monde, comprendre les autres gens. Comprendre pourquoi la violence leur paraît quelque chose de si étranger alors qu'elle est si naturelle pour nous.
-Mouais. Tant mieux si tu satisfais ta curiosité, mais j'espère que tu n'attends pas du respect de ces gens-là... Tu es aussi bien placé que moi pour savoir qu'ils sont incapables de sentiments twi'leks, lâcha-t-elle avec un profond mépris.
-Je sais bien, ma chérie. Il n'y a que toi qui sois venue à mon secours, que toi qui sois digne de respect... Et j'ai besoin de quelqu'un comme ça. Je t'aime, déclara Vatin, la gorge brûlée par l'émotion.
-Moi aussi, je t'aime, répondit Nali d'un air assoiffé. Tu es le seul qui en vaille la peine pour moi !
Vatin sourit jusqu'aux oreilles.
-Alors si tu m'aimes, arrête de me poser des questions ! J'attends depuis trop longtemps...
-Capricieux ! »
Nali démentit instantanément son propos en passant ses mains sous le haut de Vatin, commençant à lui caresser le dos ; il l'embrassa, mais cela ne suffisait pas, il voulait sentir sa peau contre la sienne, nouer ses lekkus aux siens... À chaque fois, la sensation était différente, et à chaque fois, elle embrasait son âme, à se demander comment vivaient les espèces qui devaient se contenter de cheveux... Il se mit à passer la main sur son ventre, puis à remonter...
Les mains de la Twi'lek étaient passées sur son torse, à présent... Elles descendaient... Vatin savait qu'il y aurait toujours sur ces mains les traces des clous qu'on y avait enfoncés un jour atroce, Nali mettait des gants pour dissimuler les marques avec la plupart des gens ; mais aussi horrible que soit le rappel de ce qu'avait subi celle qu'il aimait, c'était pour Vatin une preuve qu'elle avait été prête à souffrir pour l'aider, et cela la rendait pareille à lui...
Il débordait d'émotion, en cet instant, ses sentiments étaient trop grands pour lui, et tenter de les traduire en gestes et en mots lui paraissait être la seule tâche noble dans cet univers... C'était un parfait contraste avec la froide violence qu'il devait déchaîner lorsqu'il n'était plus avec Nali, la même que celle dont les autres avaient toujours fait preuve à son égard... Il ne ressentait véritablement des choses qu'avec Nali parce qu'il n'y avait qu'à elle qu'il pouvait se fier, parce qu'ils n'y avait qu'elle qu'il comprenait ; les autres paraissaient ne rien éprouver et surtout pas de l'amour ou de la compassion, ils n'avaient pas de pitié ni de loyauté, aussi Vatin était-il au mieux méfiant à leur égard... Mais ils ne comptaient pas, eux, ils n'étaient que des animaux mécaniques...
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Sam 29 Juin 2013 - 14:09, modifié 3 fois.
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Messagepar Hiivsha » Dim 17 Mar 2013 - 16:42   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

J'aime bien l'histoire, elle est plaisante. Les dialogues sont intéressants... si on excepte la scène entre le mari et sa femme qui est plutôt mièvre ou fleur bleue, je ne sais pas trop... ça "colle" pas avec le reste du récit. Ce passage reste un peu trop "enfantin" à mon goût... Sinon sur le reste, rien à dire. Il faut bien sûr attendre de voir la tournure que l'histoire va prendre, mais c'est prometteur.

J'ai bien aimé la séquence : tu veux rejoindre l'Empire, pas de problème, on va te donner une combinaison spatiale ! :x

Les personnages sont également intéressants, excellemment torturés... si je puis dire :paf: ... et cela va leur donner autant de relief.

Comme toujours, c'est dans l'ensemble bien écrit, mais pas excessivement fluide, dû sans doute à un style un peu compliqué que tu utilises fréquemment. On butte parfois sur des phrases qu'on relit deux ou trois fois en se disant qu'un truc accroche pour au final comprendre et se dire : "ah ben non, c'est correct au sens français du terme, mais on aurait pu le dire plus simplement". Idem pour la ponctuation. Je retrouve la même tendance que dans "Perle Rouge" à trop lier des phrases différentes avec des virgules, ce qui les rallonge, au lieu de mettre des points.

Un exemple :
"Le pirate twi'lek devait admettre qu'il commençait à se sentir chez lui sur Exocron ; c'était un endroit sûr, en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables, personne ne viendrait le trouver ici, il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure."
Le problème que je vois dans une telle phrase, c'est que "tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables" est à la fois le complément de "c'était un endroit sûr" et de "il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure." sans qu'on sache bien duquel il l'est.
En fait on peut lire deux choses :
"c'était un endroit sûr, en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables"
ou bien
"en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables, personne ne viendrait le trouver ici, il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure."
Du coup, je mettrai soit un point entre "valables" et "personne" (1er cas) ou entre "sûr" et "en tout cas" (2e cas).

C'est un exemple, mais il y a d'autres phrases dans ce genre.
"Vatin pensa « et tiens à l'œil Dakmel », mais il ne pouvait le dire devant ses hommes sans discréditer l'ancien Jedi, de toute façon ses lieutenants savaient très bien ce qu'il en était de cet étrange allié."
Ce serait mieux avec un point après "Jedi" ou alors mettre un "et".

C'est cette propension à ne pas mettre des points là où classiquement on en mettrait, qui rend la lecture plus difficile. Ou alors utilise des connecteurs comme "et", "en conséquence", "ainsi"... qui fluidifieraient la succession d'idées et donc la lecture.

Il y a 73 fois le mot "mais" dans ce seul chapitre. Tu pourrais en faire sauter quelques-uns sinon à la fin du livre...

l'équipage n'avait pas pu s'accorder sur la moindre forme de riposte qu'il n'avait déjà plus d'armes pour la lancer => vu le "qu'il" qui suit la première partie, je ne mettrai pas le "pas" du début.

À ce contact, tout en le jeune chercheur lui hurlait => :paf: aïeuh ! Non, ça passe pas la lecture. "Tout lui hurlait" passerait... mais là, ça accroche sec.

leur collaboration avait été le plus souvent basé => basée

sur la volonté de chacun de prouver à l'autre qu'il avait tort => "de chacun" est de trop, le "à l'autre" sous-entend la réciprocité puisque le sujet est "leur collaboration" qui les implique à tous les deux.

dans la salle de séjour du vaisseau => "salle de séjour" ça fait appart'/maison :) ... on peut dire le "carré" pour un vaisseau... ou la "pièce de vie"... le "local de l'équipage"...

sans rien de visible pour lui porter => :paf:

Comment avait-il pu survivre à un combat qui ait occasionné => qui avait

C'était un rappel on ne pouvait plus cru de la violence => un exemple de style "compliqué" que j'évoquais ci-dessus.

Je vous interdit => interdis (d'ailleurs la seconde fois c'est bien orthographié ! :wink: )

Vous jeter sur moi pour moi pour me frapper ? => :paf:

un politiste => tu viens de m'apprendre un mot :jap:

ou il y en a d'autres qui veulent mourir pour l'Empire => c'est un détail mais comme il semble s'exprimer avec aisance, "y'en a-t-il d'autres" me paraîtrait mieux.

comme s'il était de nouveau un étudiant faisait son premier exposé => faisant

les capsules de sauvetages => je mettrai pas de "s" à "sauvetage" pas plus que dans "canots de sauvetage"... il s'agit des canots pour "le" sauvetage des personnes à bord.

Madame, j'en conclue => conclus

comment pourrai-je vous aider ne serait-ce qu'à satisfaire votre curiosité ? => j'aurais mis "pourrais-je"

nous pouvons épargner d'avoir à vous reprocher quoi que ce soit ! => nous pouvons "vous" épargner... non ?

Mais l'esclave savait qu'il n'avait pas à poser ce type de question, il y avait des gagnants et des perdants, des possédants et des possédés, c'était ainsi, mais qu'il aurait aimé être du côté des possédants... => autre exemple de phrase "compliquée" avec ce rejet en final lié au "savait" du début (surtout avec les deux "mais" dans la phrase)

La bête ne paraissait pas décidé => décidée

en dépit du courage dont il avait preuve, => "fait preuve" ? :paf:

que des exclamation de stupéfaction fascinée => exclamations (et fascinée(s) se rapporte à exclamation ou stupéfaction ? parce qu'une "stupéfaction fascinée"... :perplexe: )

sentait les bras au nombre impossible sur son corps => comprends pas ! :shock:

Il allait mourir, si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela... => là aussi c'est compliqué. D'une part, sans bien comprendre ce que tu veux dire, je dirais intuitivement qu'il faudrait un point après "Il allait mourir" car je sens 2 idées différentes. Le "si" ne peux pas se rapporter à ce "il allait mourir" non ? (Ce n'est pas une condition du fait qu'il allait mourir)

et ile revivait => "ile" = contraction de "il le" ? :paf:

mais le voir ne lui faisait pas de mal => le "savoir" ?

Et, après coup d'œil à son réveil, il était temps de se lever, => là aussi, ça "accroche". "après coup d’œil à son réveil, il conclut/su/compris... qu'il était temps de se lever"

Tout le monde en avait été scandalisé, et l'esclave fut dûment châtiée, mais la fête était déjà finie pour tout le monde, il était inutile de reprendre le spectacle. => pourquoi un "mais" à l'articulation ?

comme on lui avait pris à le faire => appris

et il avait décroché cette pauvre Nali => elle était "accrochée" ? comme un tableau ? "détaché" j'aurais compris mieux...
PS : Ok, on le sait à la fin.

pour la soigner une fois évadé => "évadés" s'il sont deux

pour la première fois de leurs jeunes vies => ils n'en n'ont qu'une... j'aurais mis le singulier

le système où ils se rendaient étaient particulièrement difficile à atteindre => était

la station spatiale en mauvais état que les pirates avaient détourné => détournée

La moitié ont dû accepter => a dû

que tu croies que tu as besoin => que tu croies avoir besoin :neutre:

Il n'y a que toi sois venue à mon secours, => qui sois

il savait que la sensation était différente à chaque fois mais aussi qu'elle embrasait son âme à chaque fois => la répétition, bien que voulue je le présume, n'est pas heureuse. "Il savait qu'à chaque fois, la sensation était différente mais aussi qu'elle embrasait son âme".

comment vivaient les espèces qui devaient se contenter de cheveux => :cute:

aussi horrible que soit le rappel de ce que celle qu'il aimait avait subi => :paf: :paf:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 17 Mar 2013 - 16:54   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Waw, rien que ça :paf: Je vais jeter un œil, voire les deux, vu la quantité ; de ce que j'ai lu, j'ai l'impression que la plupart des remarques sont justifiées, on va voir ça.

J'aime bien l'histoire, elle est plaisante. Les dialogues sont intéressants... si on excepte la scène entre le mari et sa femme qui est plutôt mièvre ou fleur bleue, je ne sais pas trop... ça "colle" pas avec le reste du récit. Ce passage reste un peu trop "enfantin" à mon goût... Sinon sur le reste, rien à dire. Il faut bien sûr attendre de voir la tournure que l'histoire va prendre, mais c'est prometteur.

J'ai bien aimé la séquence : tu veux rejoindre l'Empire, pas de problème, on va te donner une combinaison spatiale ! :x

Les personnages sont également intéressants, excellemment torturés... si je puis dire :paf: ... et cela va leur donner autant de relief.


Merci :) Pour la scène de couple, hmmm, il faut dire qu'elle est justement un peu faite pour trancher avec le reste...

Merci, j'étudierai ça dans la soirée !

PS : Pour ce qui est de la tendance à faire compliqué pour dire des choses simples, c'est un symptôme typique des politistes, parait-il, ça tombe bien :paf:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 17 Mar 2013 - 23:38   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

OK, j'ai passé tout ça en revue, merci :wink:

Du coup, je mettrai soit un point entre "valables" et "personne" (1er cas) ou entre "sûr" et "en tout cas" (2e cas).


Ni l'un ni l'autre : "c'était un endroit sûr, en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables, car personne ne viendrait le trouver ici, il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure." Est-ce plus clair ?

"Vatin pensa « et tiens à l'œil Dakmel », mais il ne pouvait le dire devant ses hommes sans discréditer l'ancien Jedi, de toute façon ses lieutenants savaient très bien ce qu'il en était de cet étrange allié."
Ce serait mieux avec un point après "Jedi" ou alors mettre un "et".


Mouais. Point-virgule, plutôt^^ Ça reste vraiment la même idée.

Il y a 73 fois le mot "mais" dans ce seul chapitre. Tu pourrais en faire sauter quelques-uns sinon à la fin du livre...


Ah quand même :paf: On verra^^

À ce contact, tout en le jeune chercheur lui hurlait => :paf: aïeuh ! Non, ça passe pas la lecture. "Tout lui hurlait" passerait... mais là, ça accroche sec.


Mais dans ce cas, on supprime l'idée qu'il perçoit bien que c'est très interne...

parce qu'une "stupéfaction fascinée"... :perplexe: )


Si si^^

sentait les bras au nombre impossible sur son corps => comprends pas ! :shock:


Les gundarks ont quatre bras dont deux peu visibles, c'est assez surprenant pour un Twi'lek^^

là aussi c'est compliqué. D'une part, sans bien comprendre ce que tu veux dire, je dirais intuitivement qu'il faudrait un point après "Il allait mourir" car je sens 2 idées différentes. Le "si" ne peux pas se rapporter à ce "il allait mourir" non ? (Ce n'est pas une condition du fait qu'il allait mourir)


Hmmm ? "Si seulement" c'était arrivé, il ne serait pas en train de mourir.

et ile revivait => "ile" = contraction de "il le" ? :paf:


Oui, ça doit être dans la révision de 90 :paf:

mais le voir ne lui faisait pas de mal => le "savoir" ?


Non, justement, puisqu'au fond, il le sait déjà :wink:

Tout le monde en avait été scandalisé, et l'esclave fut dûment châtiée, mais la fête était déjà finie pour tout le monde, il était inutile de reprendre le spectacle. => pourquoi un "mais" à l'articulation ?


"Mais" parce que ça n'y change rien.

que tu croies que tu as besoin => que tu croies avoir besoin :neutre:


Ah oui, tiens :paf:

il savait que la sensation était différente à chaque fois mais aussi qu'elle embrasait son âme à chaque fois => la répétition, bien que voulue je le présume, n'est pas heureuse. "Il savait qu'à chaque fois, la sensation était différente mais aussi qu'elle embrasait son âme".


"À chaque fois, la sensation était différente, et à chaque fois, elle embrasait son âme" ?
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Messagepar Hiivsha » Lun 18 Mar 2013 - 0:09   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

"c'était un endroit sûr, en tout cas tant que ses accords avec la dictature qui coupait ce système du reste de la Galaxie étaient valables, car personne ne viendrait le trouver ici, il pouvait y bâtir son petit empire comme les Hutts avaient jadis bâti le leur dans la Bordure Extérieure." Est-ce plus clair ?

oui

Mais dans ce cas, on supprime l'idée qu'il perçoit bien que c'est très interne... => ben tu mets alors : "tout lui hurlait in petto" (ou "intérieurement") :wink:

Hmmm ? "Si seulement" c'était arrivé, il ne serait pas en train de mourir. => dans ce cas, mets un point ou des points de suspension après "il allait mourir" qu'on ne pense pas que le "si" induise la condition par laquelle "il allait mourir", genre : "il allait mourir, si seulement la chance le laissait tomber."
Je crois que tu ne comprends pas sur quoi je bute. Je renverse la phrase, ce que permet de faire une simple virgule :
"Si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela... il allait mourir"
Mais ce n'est pas cela que tu veux dire... et c'est cela qu'on comprend.
Toi tu veux dire : "Il allait mourir ! Ah, si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela" ou me trompé-je ?
(En tout cas, tu vois que ta phrase n'est pas claire sinon je ne me poserais pas toutes ces questions ;) )


"À chaque fois, la sensation était différente, et à chaque fois, elle embrasait son âme" ? => voilà, c'est beaucoup plus poétique.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 27 Mar 2013 - 20:16   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Mais dans ce cas, on supprime l'idée qu'il perçoit bien que c'est très interne... => ben tu mets alors : "tout lui hurlait in petto" (ou "intérieurement") :wink:


Vendu pour intérieurement.

Hmmm ? "Si seulement" c'était arrivé, il ne serait pas en train de mourir. => dans ce cas, mets un point ou des points de suspension après "il allait mourir" qu'on ne pense pas que le "si" induise la condition par laquelle "il allait mourir", genre : "il allait mourir, si seulement la chance le laissait tomber."
Je crois que tu ne comprends pas sur quoi je bute. Je renverse la phrase, ce que permet de faire une simple virgule :
"Si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela... il allait mourir"
Mais ce n'est pas cela que tu veux dire... et c'est cela qu'on comprend.
Toi tu veux dire : "Il allait mourir ! Ah, si seulement il avait eu la moindre opportunité d'échapper à cette existence misérable avant cela" ou me trompé-je ?
(En tout cas, tu vois que ta phrase n'est pas claire sinon je ne me poserais pas toutes ces questions ;) )


Mouais^^
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 31 Mar 2013 - 23:40   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Chapitre II


Un matin, Taltiruk s'éveilla avec l'impression qu'il aurait mieux fait de demeurer endormi pour toujours. Il était allongé et plongé dans des ténèbres réparatrices, c'était la première véritable nuit qu'il connaissait depuis plusieurs jours ; mais son esprit était clair pour la première fois depuis tout aussi longtemps. Au final, la peur et la douleur n'avaient fait que forcer son esprit à se replier temporairement, n'attendant qu'un peu de repos pour resurgir et affirmer sa volonté de lutter, lutter pour vivre, lutter pour sauver ses frères et sa sœur.
Mais à présent qu'il pouvait penser plus ou moins clairement, toute la tristesse de sa situation lui apparaissait... Même s'il réussissait, et il savait que c'était très improbable, il ne serait plus jamais le même après avoir vécu tout cela, et ce serait vraisemblablement bien pire pour ses cadets. Pourraient-ils revenir sur Kashyyyk et reprendre une vie normale, ou la violence crue qu'ils avaient connue les hanterait-elle à jamais ?
Ce n'est pas le moment de penser à cela...
Non, le plus simple était de considérer qu'il ne réussirait pas ; non seulement cela lui éviterait de se poser des questions inutiles, mais en plus, c'était sûrement ce qu'il se produirait... Autant faire son deuil dès à présent, cela lui épargnerait bien des déchirements.
Il expira bruyamment à cette idée ; comment pourrait-il renoncer ainsi à tout espoir ? Cela lui donnait l'impression de se poignarder lui-même, et avec une lame qui ne serait jamais suffisamment longue pour finir le travail... Il le fallait, pourtant.
Le Wookie décida de se recentrer sur des préoccupations plus stratégiques : il était allongé sur une couchette presque assez grande pour lui, à bord du vaisseau de l'étrange Rodien ; vers où cela le menait-il ? Une chose était sûre, Taltiruk n'imaginait pas un compagnon mieux à même de l'aider que ce Nuro Landa ; si sa maîtrise des armes égalait son art de la manipulation, il serait d'une aide précieuse. Mais pouvait-il lui faire confiance ? Au-delà de la reconnaissance qu'il éprouvait envers le Rodien, Taltiruk n'oubliait pas que c'était un chasseur de primes, qui plus est d'une espèce qui n'était pas réputée pour son honnêteté... L'exact inverse des Wookies. C'était un assassin, et un assassin qui travaillait pour son propre compte ; n'abandonnerait-il pas Taltiruk, s'il pouvait capturer les Tko'ra sans l'aider à libérer leurs prisonniers ?
Le Wookie savait qu'il n'en aurait jamais le cœur net avant l'instant fatidique... La meilleure chose qu'il puisse faire pour le moment était probablement de se montrer un allié fidèle pour le Rodien, afin de créer une loyauté réciproque. Si les chasseurs de primes comprenaient cette notion, du moins.
L'ancien esclave leva donc son immense corps poilu et quitta la cabine, toujours plongée dans l'obscurité ; il croyait se souvenir de quel côté était le poste de pilotage, il allait donc partir du principe que le carré était à l'autre bout du vaisseau... s'il en existait un, du moins, mais il supposait qu'un chasseur de primes était quelqu'un qui vivait beaucoup à l'intérieur de son engin, ce devait donc être le cas. Cela ne l'empêcha pas de se tromper de direction, mais il trouva ensuite le carré, où le Rodien lisait tranquillement.
« Bien dormi ? demanda-t-il très courtoisement, en levant ses grands yeux noirs ver le Wookie.
-Assez bien, oui, répondit Taltiruk en se demandant comment il pouvait entretenir une conversation avec Landa. Mieux que précédemment, en tout cas.
-Très bien. Euh, je ne suis pas très au fait de l'alimentation des Wookies, et d'ailleurs il n'y a plus grand chose, mais nous allons bientôt nous ravitailler, si tu as un peu de patience.
-D'accord. Comment se fait-il que ma couchette et le poste de copilote soient quasiment assez grands pour moi ? demanda le Wookie, réalisant soudain que le détail était bien incongru.
-Ah ! Non, je n'avais pas tout prévu à ce point, si cela peut te rassurer. C'est tout simplement parce que mon ancien associé était un humain très grand, pas autant que toi, mais presque !
Taltiruk hocha la tête, un mode d'expression que les Wookies avaient en commun avec cette espèce moins velue.
-Qu'est-il devenu ?
Il ne savait pas s'il devait suggérer que cet ancien associé était mort au combat, cela devait paraître banal à un chasseur de primes, mais Landa était si étrange qu'il n'avait aucune idée de la réaction que cela pourrait susciter. Cependant, il se contenta de tordre doucement son museau de gauche à droite.
-Disons que nos chemins se sont séparés... Je suis seul à mener mes affaires, à présent, et j'ai de la place pour embarquer un ancien esclave wookie. Ce n'est peut-être pas plus mal.
-D'accord. Je ferai de mon mieux pour le remplacer, alors, si vous voulez bien m'apprendre...
-Avec plaisir ! Tu n'as pas d'expérience avec les armes ? Quel métier exerçais-tu, sur Kashyyyk ?
-J'étais ingénieur en construction maritime, ce qui fait que je n'ai que peu eu l'occasion de manier des armes, même si on est toujours obligé d'en savoir un minimum sur Kashyyyk...
-D'accord, je m'y attendais ! C'est assez amusant, vous autres Wookies, Trandoshans et autres êtes si forts que personne n'envisage que vous puissiez être autre chose que des combattants ! En vérité, je sais que les Wookies ont d'excellents ingénieurs, ce sont quelques-uns des vôtres qui ont conçu le Decimator pendant la Guerre des Clones...
-Le Decimator ? Qu'était-ce ?
-C'était une machine de guerre redoutable que des ingénieurs wookies ont imaginée dans le plus grand secret pour les forces de la République, mais elle est tombée aux mains du Général Sev'rance Tann, qui s'en est servie contre les Jedi dans de grandes batailles... Il n'en existe plus aujourd'hui.
-D'accord, je me suis peu intéressé à l'histoire de la Guerre des Clones. Et les Trandoshans ? Eux aussi, ce sont de bons ingénieurs et pas seulement des esclavagistes ? demanda le Wookie sans retenir un petit rire.
-Je ne crois pas, rétorqua Landa le plus sérieusement du monde. En revanche, ce sont de grands cuisiniers !
-Eux ? s'exclama le Wookie, suffisamment révulsé par les reptiloïdes sans s'imaginer en plus ce qu'ils pouvaient manger.
-Si, si, je t'assure, ils mettent beaucoup d'application à bien manger, partant du principe que c'est la base sur laquelle on bâtit sa vie... Ne te moque pas, c'est leur façon de voir les choses. C'est aussi essentiel pour eux que d'avoir des ingénieurs qui construisent des machines résistant à l'environnement de Kashyyyk pour les Wookies...
-Je croyais que vous aviez des préjugés négatifs sur eux ?
-J'ai des préjugés sur tous les reptiloïdes, déclara le Rodien en dépit de la ressemblance évidente qu'il présentait avec eux. Voire sur toutes les espèces, en-dehors de celle que je constitue à moi seul. Bien, si ça ne t'ennuie pas, nous poursuivrons cette conversation plus tard ; nous allons sortir de l'hyperespace dans le système de Honnta II afin de nous ravitailler, nous pourrons déjeuner à l'astroport, c'est une planète assez sûre, de nos jours. D'autres questions ?
-Non, aucune. » grogna Taltiruk pour conclure, avant de suivre son compagnon dans le couloir.
Il n'avait pu s'empêcher de se demander si les Rodiens brillaient autrement que comme chasseurs de primes, mais il était trop poli pour poser la question.

Taltiruk n'avait que des connaissances superficielles sur la Galaxie en-dehors de Kashyyyk et d'Alaris Prime, mais il supposait que Honnta II était une planète tout ce qu'il y avait de plus banale ; vue de l'espace, elle comprenait des continents comme des océans, et l'astroport où ils se posèrent était situé dans une petite ville au climat tempéré, des forêts étaient visibles autour avec des arbres miniatures, tout à fait le type de topologie où se plaisaient les humains, il était évident qu'un Wookie n'avait par conséquent rien à y redouter. Qui plus est, Landa n'avait pas menti sur la fréquentation de l'astroport, il n'avait rien à voir avec les coupe-gorge que présentaient les holofilms lorsqu'il s'agissait de la Bordure Extérieure, les passants de toute espèce paraissaient à la fois inoffensifs et détendus, et même s'ils ne l'avaient pas été, une patrouille impériale était là pour les y aider.
Ce que Landa n'avait pas dit à Taltiruk, en revanche, c'était qu'il n'en avait pas fini avec les Trandoshans !
« Parfait, et donc, je vous en sers deux maintenant en déjeuner ? conclut la créature aux écailles jaunes derrière le comptoir.
-Exactement, approuva Landa avec le plus grand naturel, ce brave Wookie ne veut pas me croire quand je lui dis que les Trandos sont les meilleurs cuisiniers de la Galaxie...
Le Trandoshan éclata d'un rire qui fit froid dans le dos à l'ancien esclave, bien qu'il s'agisse cette fois d'un rire parfaitement innocent.
-Tant mieux, les plus sceptiques sont voués à devenir les plus fanatiques !
-Exactement, répéta Landa d'un ton enjoué. Il faudra qu'on se parle un peu avant de partir, d'accord ? Entre grands chasseurs...
-À ton service, confirma le restaurateur, le regard fixe comme seul celui d'un reptiloïde pouvait l'être.
-OK, à tout à l'heure, alors ! »
Taltiruk regardait toujours son compagnon d'un air effaré, mais celui-ci l'entraîna pour s'asseoir à une table de la cantina sans en tenir compte ; le Wookie eut l'impression qu'il trouvait la situation particulièrement cocasse.
« Ne fais pas cette tête, tu n'as pas encore goûté ! Si tu meurs au cours de notre expédition, il ne faudra pas que cette expérience manque à ta vie, crois-moi !
-Peut-être, admit lentement le Wookie, mais ces insectes m'ont quand même l'air un peu... comment dire...
-Peu importe l'air qu'ils ont, tu l'as entendu, c'est tout à fait approprié pour un Wookie ! Dis-moi, Taltiruk, est-ce que j'ai l'air dangereux, moi ?
-Non...
-Pourtant, je le suis ?
-Oui, j'imagine.
Le Rodien s'esclaffa.
-Tu imagines ? Là, tu me vexes, tu m'as pourtant vu à l'œuvre !
-Je sais, mais ce n'est pas ce que j'entendais par dangereux... Vous avez beaucoup de talent, ça, je sais, mais je ne vous trouve pas...
Il se tut, mal à l'aise alors que le Trandoshan revenait les servir en personne.
-Voilà pour vous, régalez-vous ! Mes droïdes rassemblent déjà vos provisions ! siffla-t-il.
-Merci beaucoup ! se réjouit le Rodien, dont l'enthousiasme paraissait réel. Oui, tu disais ? demanda-t-il ensuite.
-Vous n'avez pas l'air d'un chasseur de primes ! s'expliqua Taltiruk.
-Oh, tant mieux. Faire peur peut être un avantage pour un joueur de sabacc, mais pas pour un chasseur ! Cependant, à quoi vois-tu cela ?
-Vous avez l'air de trop aimer parler avec les gens pour aimer les tuer...
-Apprends, si tu ne l'as pas déjà constaté par toi-même, qu'une parole peut être plus mortelle que n'importe quelle arme... Mais je suppose que ce que tu veux dire, c'est que je m'intéresse trop aux gens pour aimer les tuer. Mais pourquoi un chasseur de primes devrait-il prendre plaisir à tuer ? Un chasseur de primes n'est pas un tueur en série. Demandait-on aux ouvriers de l'époque industrielle s'ils aimaient travailler à la chaîne ?
-Je veux dire que vous devez aimer cela suffisamment pour accepter de le faire en échange de l'argent... Moi, ça me rendrait malade. Je ferai tout ce qui sera nécessaire pour sauver mes frères et ma sœur, mais je déteste l'idée de devoir tuer quelqu'un. Je dois vous prévenir que j'appréhende ce moment...
-Tu ne devrais pas, affirma Landa d'un air bien plus sérieux. Tu crois qu'il est difficile de tuer ? Alors d'où viennent tous ces morts ? Tuer, ça va très vite : il suffit d'un basculement, une menace urgente, ou la soudaine décision de réaliser ce que l'on projette depuis si longtemps. C'est après que c'est difficile...
-Ça revient au même, grommela Taltiruk. Vous dites que c'est difficile après, mais vous continuez quand même, je ne sais pas si je le pourrai...
-C'est même tellement difficile que parfois, on éprouve une envie irrésistible de recommencer. Pour voir, des fois que le second choc fasse oublier le premier. Pour s'habituer à l'idée que l'on est un meurtrier, aussi. Une fuite en avant, et plus on avance, plus vite court l'ennemi... On finit par se tenir en si faible estime que plus rien ne nous affecte. On n'est plus rien, de toute façon.
-Est-ce ce que vous ressentez ? demanda le Wookie, inquiet. À vous entendre, tuer est pire que mourir...
-Eh bien, tuer son semblable, c'est toujours un peu se tuer soi-même, c'est même souvent ce que l'on cherche inconsciemment... mais non, ce n'est pas ce que je ressens.
-Alors pourquoi me le dire ? questionna Taltiruk, encore plus déconcerté.
-Simplement pour te faire comprendre ceci : tuer est rarement source de plaisir en soi, on ne devient pas chasseur de primes parce que l'on aime ça. Et si tu as peur de tuer un être pensant, ou de ce que l'on peut ressentir après, dis-toi que c'est le cas à peu près tout le monde mais qu'on le fait quand même.
-Je ne trouve pas cela rassurant. Mais alors pourquoi devenir chasseur de primes ?
-Pourquoi cette question ? Tu veux t'associer à moi ?
Taltiruk avait de plus en plus l'impression de perdre le fil de cette conversation... Cela ne paraissait pas gêner Landa, il s'en amusait, même.
-Parce que je veux savoir avec qui je travaille.
-Ah... Tu as raison, alors. Mais autant que je te réponde directement : non, je ne t'abandonnerai pas, même si je peux atteindre les Tko'ra sans toi. Il faut qu'on sache qu'on peut compter les uns sur les autres, pour travailler ensemble, j'ai suffisamment chassé avec mon ancien associé et mon mentor pour savoir ça ! Nous avons un contrat, même s'il n'est pas écrit, je le respecterai.
-Vous ne m'avez toujours pas dit comment on peut devenir chasseur de primes...
-Tu vois... tu ne veux pas savoir si je suis fiable, pas seulement en tout cas, tu veux comprendre quelqu'un de différent de toi. Sinon, tu n'aurais pas besoin de reposer la question.
-Oui.
-Alors ma réponse ne te satisfera pas complètement... Un jour, par un enchaînement de choix bons ou mauvais et surtout par le jeu de circonstances, on devient chasseur de primes ; et le lendemain, on découvre qu'on ne sait rien faire d'autre. Chacun pour des raisons différentes.
-Vous avez déjà essayé d'exercer un autre métier ?
-Oui, j'étais apprenti-technicien dans un astroport quand mon maître m'a rencontré et a décidé de me former, j'avais seize ans, et ce n'était vraiment pas fait pour moi... Et avant cela, je devais devenir autre chose encore... mais je n'en parlerai pas. Récemment encore, j'ai entrepris des études, et là aussi, ce fut un échec criant ; ça non plus, je n'en parlerai pas, mais crois-moi, si tu ne sais pas pourquoi je fais ce métier, moi, je le sais.
-Des études de psychologie ? s'intéressa soudain le Wookie.
-Entre autres, oui, confirma Landa, son museau dessinant un sourire. Bien vu. Tant que j'y suis, il serait temps de me tutoyer, je ne suis pas ton propriétaire, et tant qu'à faire braver la mort ensemble, autant faire comme si nous étions proches. On se sent moins seul.
-D'accord.
-Dis-moi, quel âge as-tu, Taltiruk ?
-Vingt-cinq ans.
-Biologiquement, c'est jeune, surtout pour un Wookie... Mais l'âge déterminant un avancement dans la vie, il est bien plus pertinent de se demander combien de temps il te reste à vivre que combien de temps tu as vécu... Or, tu t'en doutes, je ne peux pas te garantir que tu reviendras vivant de cette chasse, encore moins que tu atteindras ton objectif. Alors il faut que tu saches une chose...
-Laquelle ? s'impatienta Taltiruk, qui ne se rappelait pas avoir jamais vu une conversation aussi décousue.
-Ne perds pas espoir. Quoi qu'il arrive. Je sais que tu te dis qu'il vaut mieux ne pas être trop optimiste sur tes chances, je sais que tu as peur de tout le mal que pourrait te faire cette équipée -et elle t'en fera, assurément ! Mais il ne faut pas perdre espoir que tout cela apporte quelque chose de meilleur encore : d'abord, parce que tu ne dois pas mourir en ne ressentant rien d'autre que de la douleur et de la peur ; ensuite, parce que si par hasard tu as la moindre chance, tu la condamnes toi-même en refusant d'y croire. D'accord ?
-Je vais essayer, grommela difficilement le Wookie, conscient que le Rodien avait raison.
-C'est dur, j'en ai conscience ; mais renoncer à tout espoir est impossible, tu ne ferais qu'aggraver les choses en essayant. Une deuxième chose...
-Oui ?
-Tu ne dois pas mourir avant d'avoir goûté ça, tu n'as toujours pas touché à ton assiette !
-C'est vrai ! approuva Taltiruk avec un éclat de rire simiesque.
Il se força à prendre une bouchée de la créature peu engageante. Puis il en prit une deuxième, puis une troisième.
-Alors ?
-Ce n'est pas mauvais... c'est même très bon ! J'en veux encore, pour affiner le diagnostic ! »
Il se resservit abondamment, sous les éclats de rire de son compagnon ; le Wookie se souvint de ne plus jamais sous-estimer les cuisiniers trandoshans.

« Dis à ton maître que Nuro Landa veut le voir avant de partir, s'il te plait.
-Bien, messire. »
Landa avait lancé cela à un droïde de la cantina avant de sortir, Taltiruk retournait au vaisseau en sa compagnie. Il ne savait pas du tout quoi penser de ce mystérieux chasseur de primes, mais une chose était sûre, il n'était pas banal... L'important était qu'il pensait pouvoir lui faire confiance, en fin de compte. À croire que comme les Trandoshans, les Rodiens avaient des qualités cachées !
« Comment s'appelle le vaisseau, au fait ? s'enquit Taltiruk alors qu'ils déployaient la rampe pour y monter.
Taltiruk le voyait de l'extérieur, à présent, une forme anguleuse, vaguement triangulaire, la coque ocre.
-L'Intransigeant. Je l'ai hérité de mon maître, et modernisé depuis, bien sûr.
-Un nom bien féroce !
Cela n'avait rien de surprenant pour un chasseur de primes, mais là encore, cela ne paraissait pas correspondre à la personnalité de Landa.
-Oui et non... J'ai toujours considéré qu'il fallait être intransigeant avec le crime, pas avec les criminels.
-C'est comme ça que vous voyez ? Comme un défenseur de la loi ?
-C'est ce que je suis ! Je travaille à mon compte, certes, mais dans mon cas, cela signifie simplement que je suis indépendant de l'Empire, comme un contrepoids...
-Vous ne traquez que des criminels condamnés légalement, alors ? interrogea Taltiruk, à la fois choqué et soulagé.
-Bien sûr ! Oh, nous ne sommes pas tous comme Boba Fett, voyons ! Je sais bien que les bandits dans son genre font beaucoup de tort à notre profession, mais je te donne ma parole que je n'ai jamais accepté de contrat pour les Hutts et je ne le ferai jamais ! Je suis au service de la loi avant d'être au mien.
-D'accord, je dois avouer que je ne m'y attendais pas...
-Parce que je suis chasseur de primes ou parce que je suis Rodien ? demanda Landa, amusé.
-Un peu des deux, j'imagine, ça va ensemble...
-Alors tu reviendras sur Kashyyyk moins bête... Je t'ai déjà dit de me tutoyer, au fait, je sais bien que je suis intimidant, mais bon. Dis-moi, avant que Kyrdor n'arrive, je suppose que c'est bien du côté du secteur Kathol que les pirates t'ont enlevé ?
-Tout à fait, et c'est là qu'ils ont leur base si j'ai bien compris... Ces territoires sont mal connus, même de l'Empire, ce qui rend très difficile de lutter contre eux.
-Je sais... Kyrdor, dit-il au Trandoshan lorsque celui-ci fut parvenu à leur hauteur, Taltiruk et moi avons besoin de nous rendre dans le secteur Kathol, tu connais un peu ?
-Par ouïe-dire, comme tout le reste, réagit Kyrdor. C'est l'avantage de tenir une cantina bien fréquentée... Je suppose que tu sais comme moi que c'est le fief du Général E'tyra ?
-Oh que oui... Taltiruk, j'espère que tu n'en as pas marre des reptiloïdes, parce le secteur Kathol abrite une guérilla barabel particulièrement redoutable...
-Je sais, oui, j'étais venu en travaillant pour une association de secours pour les victimes de la guerre, se rappela douloureusement le Wookie. Qui est ce Général E'tyra, exactement ?
-Un ancien chef de guerre séparatiste, parut se souvenir le Trandoshan. Encore que, il a toujours eu une certaine indépendance ; bien avant la Guerre des Clones, il était déjà à la tête d'une petite armée révolutionnaire sur son monde natal, qui combattait pour mettre un terme aux inégalités économiques et sociales criantes... Le Comte Dooku et certains de mes congénères lui ont apporté un soutien dont il avait bien besoin, alors il a rejoint la Confédération. Il a disparu de la circulation pendant quelques années après la proclamation de l'Empire, et puis il est réapparu accompagné d'une poignée de fanatiques, cette fois pour lutter contre l'Empire...
-Voilà, et il faut reconnaître qu'il résiste bien jusque-là, compléta Landa. Comme d'autres avant lui, il est porteur d'une idéologie prônant l'égalité absolue de fait entre tous les êtres pensants et l'abolition de la propriété privée, avec pour objectif à long terme la disparition de tout pouvoir étatique... Un cinglé, quoi.
-Et que sont les Barabels ? demanda-t-il encore. Une espèce reptiloïde, donc ?
-Ah, c'est vrai qu'on n'en voit peu, concéda Landa. Ce sont des reptiloïdes, oui, d'une force qui n'a rien à envier à nos amis trandoshans ! Cependant, ils sont très mal connus, ils ont peu de contacts avec les autres espèces, je crois qu'on ne connait même pas leur monde natal, bien qu'il existe de petites colonies.
-Il va te falloir des laissez-passer aussi bien de l'Empire que des rebelles, remarqua Kyrdor.
-Ne t'en fais pas pour ça, j'ai déjà tout ce qu'il me faut.
-Tu as obtenu des identifications de la ligue d'E'tyra ? s'étrangla le Trandoshan. Tu sais depuis combien de temps les services de renseignement cherchent à s'en procurer ?
-Kyrdor, je suis Nuro Landa, voyons... Non, je voudrais plutôt que tu me procures des indications stratégiques, je voudrais surtout savoir où il y a la plus forte présence de l'Empire et des rebelles...
-Je vais te détailler ça, oui. Pour les éviter, j'imagine ?
-Au contraire, pour foncer dedans. Je t'expliquerai... Taltiruk, monte à bord et prépare les systèmes, je n'en ai pas pour longtemps...
-Tout de suite, assura le Wookie. Au revoir, salua-t-il respectueusement le Trandoshan, en dépit du malaise qu'il lui inspirait.
-Au revoir, et bonne chance avec Nuro ! » lança le Trandoshan, la gueule largement fendue.

Les commandes de l'Intransigeant étaient fort simples s'agissant d'un quelconque décollage, Taltiruk n'eut aucun mal à les mettre en marche. Il se surprit à penser qu'il grignoterait bien un autre des insectes préparés par Kyrdor, et ce n'était même pas par faim ! Néanmoins, il n'eut pas le temps de pousser la réflexion plus avant que Landa montait déjà ; Taltiruk était surpris de le revoir si vite au vu de la camaraderie qui paraissait l'unir au restaurateur trandoshan.
« C'est réglé, annonça le Rodien en se laissant tomber sur le fauteuil du pilote.
Il fit décoller le vaisseau pour de bon, partant fendre l'atmosphère.
-Si par hasard je suis fait prisonnier et que tu ne sais pas quoi faire pour me libérer, poursuivit le chasseur de primes, je te suggère d'aller voir Kyrdor, il fera tout son possible pour t'aider... Il n'a plus tenu une arme à feu depuis la Guerre des Clones, mais l'art de tuer ne se perd jamais, contrairement à celui de créer.
-Très bien, le remercia Taltiruk. Je dois dire que je n'avais pas l'intention de revoir un Trandoshan de sitôt, mais celui-ci n'a effectivement pas l'air méchant...
-Oui, j'y ai pensé, justement... Quand on a eu un accident de podracer, la meilleure chose à faire est de le reconstruire et de participer à une nouvelle course dès que possible, sinon on y arrive plus jamais. Il n'a jamais rien eu à voir avec ces lâches d'esclavagistes, tu t'en doutes ; c'était un vrai grand guerrier trandoshan, bardé d'honneur et de sang-froid.
-Vous avez d'autres amis qui pourraient nous aider ?
-Je n'ai pas d'amis, trancha Landa. Kyrdor est un vieux camarade et je serai toujours là s'il a besoin de moi, nous sommes loyaux l'un envers l'autre et nous nous apprécions ; mais je ne le considère pas comme un ami. J'en ai déjà eu un, et je n'en veux pas d'autre.
Taltiruk ne voyait pas la différence entre ce que décrivait le Rodien et une amitié, cependant, le chasseur de primes paraissait bien sérieux, pour une fois, aussi il n'insista pas. Le vaisseau surgissait à présent dans le champ d'étoiles.
-Vous voulez aller à la rencontre des Impériaux et de leurs opposants, donc ? demanda Taltiruk, qui nourrissait encore l'espoir d'avoir mal compris.
-En effet, et même mieux que ça, j'ai demandé à Kyrdor de me dire où il connaissait un officier impérial particulièrement rigide pour foncer lui montrer les faux grossiers qui nous servent d'autorisations... Tu te rappelles de ce qu'il disait, les plus sceptiques sont les plus faciles à convaincre... »
Lorsque Landa déclencha le passage en hyperespace, Taltiruk se demandait encore si son compagnon de voyage était génial ou complètement fou.
Ça tenait sans doute un peu des deux.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Dim 07 Avr 2013 - 15:15, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Lun 01 Avr 2013 - 14:33   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Décidément, j'aime beaucoup ce personnage de Nuro Landa, ce mélange de psychologue brouillon et de chasseur de primes... ça va très bien à un rodien je trouve :D

Au final, la peur et la douleur n'avaient que forcer son esprit à se replier => forcé

ou la violence crue qu'ils avaient connu les hanterait-elle à jamais ? => connue

cela lui éviterait bien des déchirements => répétition : "épargnerait" ?

d'une espèce qui n'était pas réputé => réputée

où le Rodien était tranquillement en train de lire. => "lisait tranquillement" (oui je sais, je n'aime pas lire "en train de" dans les livre sauf si c'est indispensable) :wink:

"Cela ne l'empêcha pas de se tromper en prenant accidentellement la direction du cockpit, mais il trouva ensuite effectivement le carré," => je trouve cette phrase mal tournée... assez maladroite de style.

C'était une machine de guerre redoutable que des ingénieurs wookies ont imaginé => imaginée

J'ai remarqué que tu n'es pas logique avec ton emploi des guillemets de dialogue. Tu en mets au début d'un dialogue, pour les fermer bien plus loin alors que, entre ces dialogues, il y a des paragraphes de texte non dialogué. Ça ne se fait pas.
Soit du fait comme beaucoup d'auteurs aujourd'hui, tu ne mets pas de guillemets mais juste des tirets longs à chaque dialogue, qu'il suite un texte non dialogué ou pas ;
soit tu ouvres et fermes les guillemets à chaque fois qu'un dialogue commence ou se termine, utilisant les tirets entre ces guillemets lorsque les dialogues sont consécutifs. S'il y a du texte au milieu, tu devrais alors d'abord fermer les guillemets, mettre la ligne de texte puis les rouvrir ensuite. (format adopté dans "La théorie des dominos" par exemple).

fort simples s'agissant d'un simple décollage => un simple de trop ?
Hiivsha
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 01 Avr 2013 - 14:55   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Décidément, j'aime beaucoup ce personnage de Nuro Landa, ce mélange de psychologue brouillon et de chasseur de primes... ça va très bien à un rodien je trouve :D


Bien ! :)

(oui je sais, je n'aime pas lire "en train de" dans les livre sauf si c'est indispensable) :wink:


Je peux tout à fait comprendre, en effet, c'est une formulation un peu bateau.

"Cela ne l'empêcha pas de se tromper en prenant accidentellement la direction du cockpit, mais il trouva ensuite effectivement le carré," => je trouve cette phrase mal tournée... assez maladroite de style.


Pas faux, je verrai ça^^

J'ai remarqué que tu n'es pas logique avec ton emploi des guillemets de dialogue. Tu en mets au début d'un dialogue, pour les fermer bien plus loin alors que, entre ces dialogues, il y a des paragraphes de texte non dialogué. Ça ne se fait pas.
Soit du fait comme beaucoup d'auteurs aujourd'hui, tu ne mets pas de guillemets mais juste des tirets longs à chaque dialogue, qu'il suite un texte non dialogué ou pas ;
soit tu ouvres et fermes les guillemets à chaque fois qu'un dialogue commence ou se termine, utilisant les tirets entre ces guillemets lorsque les dialogues sont consécutifs. S'il y a du texte au milieu, tu devrais alors d'abord fermer les guillemets, mettre la ligne de texte puis les rouvrir ensuite. (format adopté dans "La théorie des dominos" par exemple).


Il me semble pourtant avoir déjà vu de la narration au milieu sans qu'on prenne la peine de refermer les guillemets pour si peu :? C'est vrai que c'est toujours problématique, mais en général, j'ouvre et je ferme selon une conversation, malgré quelques petites indications narratives suivant la façon dont se comportent les personnages pendant cette conversation.

Merci de ta lecture, je nous sens un peu seuls, là :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 04 Avr 2013 - 16:47   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Prologue lu.

Bon, pour commencer, je n'ai pas vu Django Unchained, mais j'ai reconnu en gros la trame. Rien à dire donc au niveau de l'histoire, si ce n'est que je suis légèrement choqué de voir un Wookiee parler normalement dans tes dialogues. Personnellement, j'aurais mis des crochets "[]" pour signaler que c'était du Shyriiwook, mais c'est un détail. :cute:

Pour la forme, c'est du tout bon. Le récit est rythmé, bien équilibré entre descriptions et dialogues...

Bref, je vais lire la suite avec attention. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 05 Avr 2013 - 9:26   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Tiens, je ne pensais pas te voir de sitôt XD Merci ! Pour les dialogues du Wookie, je me suis posé la question, mais je me suis dit que ça allait vite devenir lourd, sur toute la fan-fic, et surtout, vu que c'est son point de vue à lui, il m'a paru normal que les dialogues ne fassent pas l'objet d'une mise en forme particulière.
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Messagepar Dolarn Sarkan » Ven 05 Avr 2013 - 14:24   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

J'ai lu le prologue.

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Il entendait les rires reptiliens de ses geôliers, et d'une certaine façon, c'était pire ; c'était pire parce que pour eux, cet animal en lequel ils le transformaient était tout ce qu'il était, il n'avait pas nom,


pas de nom


Sinon, chouette mise en place de la situation. Le personnage du rodien attire évidemment l'attention rapidement par son jeu bien plus fin qu'à l'habitude.
Les trandoshans auraient peut être mérités d'être un peu plus "sauvages" (ils sont violents, oui, mais je les trouve trop..."humains" dans leurs réactions) mais c'est sans doute l'image que je m'en fais donc rien de rédhibitoire.

Je m'attellerai à la lecture du Chapitre I plus tard. :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 06 Avr 2013 - 10:19   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Après Dolarn réécrit, Dolarn relit :transpire: Merci ! Pour ce qui est des Trandoshans, c'est peut-être dû à ma volonté d'en faire des personnages ordinaires, tout simplement.

On va attendre le mouton pour le chapitre suivant, je pense^^
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Messagepar Dolarn Sarkan » Sam 06 Avr 2013 - 11:02   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Après Dolarn réécrit, Dolarn relit :transpire:



Oui, je sais... Mais je me suis dit que ça pourrait être cool de relire une FFic et donc, d'en choisir une qui n'en est pas à son 78ème chapitre ou à son deuxième tome. Donc je vais essayer de suivre ton rythme.
Et puis ça me motivera sans doute à écrire quand j'en ai le temps. :jap:
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Messagepar Dark Sheep » Mar 16 Avr 2013 - 18:02   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Chapitre deux : ok ! Donc... je suis à jour :whistle:
Que dire ?

Le chapitre centré sur le couple twi'lek m'a bien plu, je constate que monsieur ne veut pas de "méchants" totalement noirs :wink:
Toujours dans ce chapitre, je suis curieux de savoir comment le jedi Dakmel Ens a rencontré Vatin, et comment il en est arrivé à travailler pour lui.

Le chapitre suivant nous permet de profiter davantage de ton rodien chasseur de primes (une petite voix voulait ajouter "comme tous les autres" :transpire: ). Je le trouve bien mis en scène, ses dialogues sont sympas et collent avec l'aspect un peu speed que j'ai des rodiens en général.
Au passage, j'ai bien aimé les clins d'oeil à "l'Ascension", notamment le Decimator :D


J'attends donc de voir comment tout ça va se rencontrer :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 16 Avr 2013 - 18:43   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

OK, merci :)

Le chapitre centré sur le couple twi'lek m'a bien plu, je constate que monsieur ne veut pas de "méchants" totalement noirs :wink:


Eh oui, la pression de SOS racisme, toussa^^

Toujours dans ce chapitre, je suis curieux de savoir comment le jedi Dakmel Ens a rencontré Vatin, et comment il en est arrivé à travailler pour lui.


C'est prévu^^

Le chapitre suivant nous permet de profiter davantage de ton rodien chasseur de primes (une petite voix voulait ajouter "comme tous les autres" :transpire: ). Je le trouve bien mis en scène, ses dialogues sont sympas et collent avec l'aspect un peu speed que j'ai des rodiens en général.


Parfait !

Au passage, j'ai bien aimé les clins d'oeil à "l'Ascension", notamment le Decimator :D


:) Pas pu résister :lol:
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Messagepar Nicravin » Jeu 25 Avr 2013 - 14:00   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

J'ai lu et il ne m'a pas fallu plus de trois lignes pour rendre mon verdict : j'adore cette fic. À la fois très SW sur le fond et dans l'usage des codes et en même temps très différent sur plein de détails : un rodien/psychologue/chasseur de primes (Best idea ever), un couple de pirates, un Wookie pas (trop) violent. Ça change très agréablement.

De plus, je suis totalement fan du style : les phrases sont structurés, dynamiques et s'enchainent sans problème. Autant l'Ascension souffrait parfois de tournures tarabiscotées qu'il fallait lire trois fois avant d'en comprendre le sens, autant ici ça roule tout seul et le plaisir de lire est vraiment là, au top. Cela dit (je pinaille et j'ai sans doute tort) il arrive que tu te trompes dans les prépositions et conjonctions, c'est pas tellement un problème de sens que de logique : un "mais" au lieu d'un "alors" ou d'un "et". Je n'ai pas pensé à relever des exemples pendant la lecture, je le ferai pour le prochain chapitre.

Je sens que l'histoire (fallait bien en parler à un moment :D ) va devenir très intéressante et je suis positivement impressionné par tous les éléments que tu parviens à introduire en seulement trois chapitres, tant au niveau du background des personnages qu'au niveau des événements "contemporains". J'ai plus que hâte de lire la suite et de voir comment les choses vont tourner...

Et sinon, petite question, tu sais déjà où tu veux arriver avec cette fic ou tu improvises ? J'ai bien lu que ce serait "plus court que ce que tu fais d'habitude" mais ça n’éclaire pas beaucoup. :D
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 25 Avr 2013 - 14:29   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Bah dis-donc, merci, je ne m'attendais pas à ce que ça plaise autant :) Si je comprends bien, je me prends la tête pour des prunes sur L'Ascension, haha :paf:

J'ai déjà ma fin, ça, c'est sûr :wink: Le reste, j'improvise un peu.
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Messagepar Nicravin » Jeu 25 Avr 2013 - 17:10   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Bah dis-donc, merci, je ne m'attendais pas à ce que ça plaise autant :) Si je comprends bien, je me prends la tête pour des prunes sur L'Ascension, haha :paf:

T'as tout compris. :lol:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 25 Avr 2013 - 22:13   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Excusez-moi pour le délai, mais je suis supposé être en révisions, là :transpire: Bref, la suite est servie, les enfants !

Chapitre III


De ce que le Wookie avait cru comprendre, leur voyage vers le secteur Kathol serait de courte durée, aussi il s'inquiéta rapidement du temps qu'il lui faudrait pour apprendre à manier les armes suffisamment bien pour faire face à l'ennemi ; Landa paraissait confiant, cependant, comme si Taltiruk n'était qu'un élève un peu trop sérieux.
« Ce n'est pas une science, tu sais, lui rappela-t-il. Et sur le plan de l'entraînement, tu peux t'exercer tant que tu veux, ça n'équivaudra jamais à une véritable confrontation avec des êtres vivants... C'est même le contraire : si l'exercice devient une trop grande habitude pour toi, tu auras encore plus de mal à t'adapter à la véritable situation. 
-C'est vrai, admit Taltiruk. Cependant, je crois qu'il faut que l'acte de viser et de tirer devienne quelque chose de plus... ordinaire, pour moi.
-Bien sûr, approuva le Rodien, son museau s'arrondissant. Allez, suis-moi, autant commencer tout de suite, puisque tu es si impatient ! »
Ainsi le chasseur de primes entraîna-t-il son comparse dans une longue pièce étroite aux murs rouges sombres, à l'arrière du vaisseau, et Taltiruk constata sans surprise qu'elle abritait une dizaine d'armes à feu, en grande majorité des fusils et des carabines blasters.
« Tu n'aimes pas les pistolets blasters ? demanda-t-il, intrigué.
-Je t'avoue que non... La plupart des gens ne réfléchissent pas à la différence entre les deux, mais moi oui : un pistolaser, c'est petit, léger, son usage est quelque chose qui paraît presque anodin, surtout s'il est automatisé ! On ne réfléchit pas avant de s'en servir, tuer devient quelque chose d'ordinaire. Évidemment, ça l'est déjà pour moi, mais bref, je me sens de loin plus à l'aise avec les fusils, d'autant que cela a d'immenses avantages sur le plan de la visée. Inévitablement, il y a des situations où l'on ne peut pas s'en passer dans mon métier, mais je t'encourage toi aussi à apprendre avant tout à te servir d'un bon fusil-blaster ; en principe, on ne vient pas chercher un Wookie en combat rapproché !
-C'est vrai, je n'y avais pas pensé, et je n'aurai pas le problème du poids de cette arme !
-Exactement ! Tiens, prends donc celui-ci, puisque le poids ne te fait pas peur... Ce n'est pas vraiment le plus précis qui soit, mais tu ne devrais pas avoir à l'être étant donné que nous avons de fortes chances de nous retrouver en situation d'infériorité numérique. En revanche, il tire vite et bien quand on lui demande gentiment, et il est très résistant !
-D'accord, accepta Taltiruk en saisissant l'arme, quelque peu intimidé par ses dimensions. Vous parliez de combat rapproché, la vibrolame accrochée là-bas vous sert souvent ?
-Oh, plus que tu ne le crois ! Leur usage était encore assez courant à l'époque des guerres sith, mais de nos jours, plus personne ne s'attend à voir surgir ce type d'armes, comme si c'était l'apanage des Jedi... Et quand on la maîtrise bien, ça peut être rudement efficace. Ce qui est mon cas.
Taltiruk opina, impressionné.
-Je ne devrais pas en avoir besoin non plus, moi, assura-t-il en exhibant un instant ses griffes.
-Je n'en doute pas !
-Et cet autre fusil, là-bas, pourquoi est-il si fin et si... rudimentaire ? Il ne doit pas y avoir la place pour beaucoup de puissance là-dedans, non ?
-Ça, c'est un fusil spécial... pour des cibles spéciales. Allez, on va commencer, d'accord ? Je vais faire apparaître des cibles holographiques mouvantes à l'autre bout bout de la pièce. Tu es prêt ?
-Tu ne me montres pas l'exemple ?
-Non, pas maintenant : je pense que tu n'en sais pas encore assez pour apprendre de la façon dont je m'y prends, et même inconsciemment, tu ne pourrais qu'être déçu en essayant de m'imiter... Je préfère que tu vois par toi-même ce que tu peux faire, avant de te montrer ce qu'il faut faire.
-Euh, si tu le dis... Alors allez-y, je suis prêt. »
Le Wookie était encore plus impatient de voir le chasseur de primes à l'œuvre... Il braqua son fusil, décidé à l'impressionner.

L'entraînement laissa une étrange impression à Taltiruk : il voyait bien qu'il s'était amélioré au long de ces deux heures, mais il réalisait aussi qu'il était encore bien trop lent par rapport à ce qu'il supposait être le niveau d'un soldat moyen... Il en était encore plus sûr après avoir vu Landa tirer : le Rodien était tout bonnement superbe de concentration détachée alors qu'il visait et abattait méthodiquement ses cibles, cela paraissait incroyablement simple à l'observer ! Toutefois, Taltiruk avait conscience qu'il ne pouvait pas atteindre la maîtrise d'un chasseur de primes professionnel en deux heures, et comme il l'avait dit lui-même, l'essentiel était moins d'apprendre l'art de viser que de s'habituer à utiliser une arme, pour rester calme et sûr de lui dans une vraie bataille. De ce côté-là, il y avait sans doute un progrès important, le tir paraissait quelque chose de tout à fait naturel à Taltiruk au bout de deux heures, quand bien même sa maîtrise laissait à désirer.
« Ne t'en fais pas trop, lui conseilla Landa alors qu'ils revenaient s'installer dans le carré. Bon nombre des pirates que nous affronterons n'utilisent des armes que depuis quelques mois, les Tko'ra ne sont pas très exigeants sur le recrutement, ils rallient à eux tout ce qu'ils peuvent. Cependant, d'autres seront sûrement des anciens de l'Empire ou des ligues rassemblés autour de E'tyra, ces pirates profitent clairement de la guerre pour offrir une autre opportunité aux gens, à tel point qu'on les a surnommé les charognards !
-C'est la Horde des Vents Contraires, leur véritable nom, n'est-ce pas ?
-Tout à fait, nom qu'ils tirent de leur vaisseau-amiral. Il faut admettre que c'est sûrement l'un des groupes de pirates les plus dangereux de la Galaxie, et ça ne s'arrange pas avec le temps, beaucoup de gens les rejoignent par désespoir... Ils n'aiment pas l'Empire et il n'y a pas de véritable rébellion à même de proposer une autre vision de la société pour canaliser cette révolte, seulement E'tyra et quelques autres groupuscules de fanatiques ; alors, pour certains, la seule solution est de se mettre une bonne fois pour toutes en marge de la société en devenant des criminels... Ils voient cela comme une libération.
-Mais n'ont-ils pas peur des représailles ? L'Empire est bien plus dur que ne l'était la République, non ?
-Le plus horrible des supplices n'empêchera pas de voler celui qui n'a que ce moyen de ne pas mourir de faim¹... Et même sans en arriver là, il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour comprendre que ce n'est pas la vague crainte d'un châtiment si terrible soit-il qui stoppe les passions criminelles ; ce serait même plutôt le contraire, l'Empire donne à ses citoyens l'impression d'être un oppresseur de plus plutôt qu'un protecteur, par ses peines disproportionnées et sa justice expéditive. On n'accepte d'obéir aux lois que pour se protéger soi-même, une obéissance qui va au-delà de cette nécessité est vue comme une menace de plus à laquelle on veut échapper. C'est pourquoi je trouve que la politique pénale de l'Empire est une erreur, reposant sur une conception de la justice absolue...
-Néanmoins, tu travailles pour elle...
-Ça reste la justice, d'autant qu'étant à mon compte, je peux l'équilibrer en faisant mon travail autrement... Mais ce n'est pas à moi de tout bouleverser sous prétexte que je fantasme une conception différente comme le fait E'tyra depuis toujours.
-Je comprends ce que tu veux dire, même si je ne suis pas d'accord... Et ces rebelles, quelles relations entretiennent-ils avec les pirates ?
-Exécrables ! E'tyra les a d'abord perçus avec indulgence, comme des brebis égarées, égarées par le système qu'il combat, bien sûr... Mais il a fini par se rendre compte que les pirates représentaient une concurrence sérieuse pour ce qui est d'attirer à lui les mécontents ; depuis, il s'oppose fermement à eux, même s'il doit garder ses forces pour l'Empire. De leur côté, les Tko'ra l'ont toujours considéré comme le défenseur d'une idéologie aussi insensée que celle de Palpatine, c'est une lutte entre oppresseurs, pour eux. Ils ont un certain cynisme, pour ne pas dire un nihilisme, dans leur façon de voir la Galaxie ; pour eux, ça ne peut pas changer, quoi que l'on fasse, alors tout ce qu'il reste à faire est d'essayer de tirer son épingle du jeu.
-Mais... penser cela, c'est justement condamner toute possibilité de changement !
-Tout à fait. C'est bien ce que je te disais ce matin, à propos de la nécessité de ne pas perdre espoir...
-Même si je savais que je ne pouvais pas y arriver, je lutterai pour qu'il n'existe plus jamais quelque chose comme l'esclavage !
Le Rodien agita délicatement son museau de gauche à droite.
-Ils te répondraient sûrement que c'est justement en n'acceptant pas la violence que tu vas en déployer bien plus à ton tour, suivant ainsi les lois de l'univers...
-Toi, tu détestes l'esclavage, n'est-ce pas ?
-Je suis un chasseur, Taltiruk, comme tous les Rodiens... Les gens pensent que nous sommes une espèce violente et ils ont raison : tu verras dans la Galaxie beaucoup de Rodiens être gardes du corps, assassins, escrocs, policiers au mieux, et par-dessus tout, chasseurs de primes. C'est parce que nous sommes depuis toujours des adeptes d'une compétition acharnée, la violence fait partie des règles du jeu, pour nous ; la violence, mais pas celle des esclavagistes. Quel mérite y-a-t-il à l'esclavage ? Même le plus lâche des assassins travaille et prend des risques en cherchant la ruse qui fonctionnera ; mais réduire quelqu'un à néant pour en profiter, c'est indigne et sans honneur, et celui qui s'abaisse à cela découvrira vite que la vraie vie n'est pas dans la possession. C'est indigne et contre-nature : les êtres vivants, tous les êtres vivants, naissent libres, c'est leur vocation, et ils finiront toujours par revenir à la liberté si on essaye de les en priver. Je suis un chasseur, encore une fois, ça veut dire que j'accepte de tuer, mais pas que l'on enferme le gibier dans un enclos. Ce n'est sain pour personne, et ce n'est pas juste.
Le Wookie opina énergiquement, surpris par la soudaine véhémence du Rodien.
-Alors, c'est aussi pour cela que tu m'aides contre les Tko'ra ?
-Oui et non... Tu penses bien que si je devais me donner pour mission de délivrer tous les esclaves de la Galaxie, je n'en aurais pas fini ! Mais... disons que l'avantage d'être un chasseur, c'est que l'on peut choisir ses proies. »

En-dehors de l'espace restreint de l'Intransigeant qui donnait un sentiment oppressant au natif de Kashyyyk qu'il était, Taltiruk n'eut rien à reprocher aux journées de voyage suivantes ; Nuro Landa lui avait donné à lire plusieurs datacartes le renseignant sur le secteur Kathol, et lorsqu'il n'était pas occupé à les lire, il allait s'entraîner à la salle d'armes, plein de détermination.
Et puis, il y avait les repas, où il pouvait échanger un peu avec le Rodien, et sa conversation se révélait souvent plus surprenante que les plats trandoshans ! Cependant, elle ne surprenait pas le Wookie par ce qu'il apprenait sur son compagnon de voyage, celui-ci s'efforçant au contraire de rester le plus évasif possible, et curieusement, il ne posait pas davantage de questions à Taltiruk sur son passé ; ce qui était surprenant, c'était justement l'aptitude de Landa à jongler entre les sujet et à jouer avec le Wookie, il paraissait ne s'exprimer que par énigme et par provocation, à croire qu'une discussion n'avait pas d'intérêt pour lui si son interlocuteur comprenait immédiatement ce qu'il voulait dire. En fait, il paraissait se comporter comme une sorte de miroir, comme si ses réponses ne servaient qu'à confronter le Wookie à ses propres interrogations ; peut-être était-ce intentionnel, mais Taltiruk soupçonnait qu'au-delà de ça, il y avait un véritable amour du jeu et du mystère chez le Rodien. Peut-être était-ce un trait typique de son espèce, après tout.
Une seule fois, il se laissa aller à dire quelque chose de personnel sur lui ; cela faisait plusieurs fois que Taltiruk remarquait dans le carré l'image bidimensionnelle d'un humain qui devait avoir une quarantaine d'années, la peau claire, avec des cheveux blonds comme un champ de céréales et une barbe finement taillée.
« Qui était-ce ? demanda le Wookie. Ton maître ?
-En effet, confirma Landa d'une voix quelque peu affecté. Kintam Schult. Un chasseur de primes originaire de Corulag, c'est lui qui m'a appris mon métier, lui qui m'y a donné goût, aussi ; surtout, c'est lui qui m'a donné une idée de ce que je voulais être, de ce que c'était pour moi, être quelqu'un de bien.
Taltiruk émit un grognement compréhensif, saisissant tout à fait l'importance qu'avait eu cet homme pour Landa.
-Est-il toujours en vie ? questionna-t-il précautionneusement.
-Non, répondit simplement Landa. Il n'est pas mort à la chasse, pourtant... Il est mort de maladie peu après avoir pris sa retraite, une mort plus courante qu'on ne le croit, encore de nos jours ; il faut dire qu'il a passé une bonne partie de sa vie à fumer trop et pas ce qu'il fallait, ainsi qu'à manger tout ce que l'industrie alimentaire produit de plus indécemment empoisonné... Ça a affaibli son organisme. Il le savait, mais je crois qu'il n'a jamais eu l'intention de vivre bien longtemps après sa carrière de chasseur de primes.
-D'accord. C'est triste, de mourir comme cela après avoir parcouru l'espace...
-Je ne sais pas... Je crois qu'il a eu la place qu'il voulait dans la Galaxie, et il a définitivement obtenu une place de premier choix dans l'estime de ceux auxquels il tenait. Il me manque, bien sûr, mais j'arrive à y penser sans trop d'amertume. Je me réjouis de l'avoir connu, plutôt que de regretter qu'il ne soit plus là.
-Tant mieux, je ne sais pas si je serais aussi serein si je perdais un proche ! Comment l'avais-tu connu ?
-Oh, je te l'avais dit, je travaillais comme apprenti-technicien dans un astroport de la Bordure Extérieure, à l'époque, après quelques aventures... Et je n'avais que seize ans. Je lui ai apporté mon assistance comme je le pouvais parce que, chasseur de primes ou pas, j'ai eu l'impression que je rencontrais enfin quelqu'un de juste ; en discutant avec moi, il a bien compris que je ne voulais pas rester là, il m'a demandé si cela me plairait de l'accompagner et de devenir chasseur de primes, comme tant d'autres Rodiens. J'ai accepté, et si c'était à refaire, je le referais.
-D'accord. Et votre ancien associé, vous l'avez connu après que votre maître soit parti à la retraite ?
-Ah non, au contraire ! Aidan était déjà son apprenti quand il m'a rencontré... plus que ça, c'était son fils adoptif. Aidan était orphelin, enfin, il aurait bien aimé... Maître Kintam était quelqu'un qui aimait les gens et qui n'hésitait pas à les aider lorsqu'il le pouvait. » conclut le Rodien avec conviction.
Taltiruk ne répondit pas, mais cette histoire le touchait ; c'était la preuve qu'il existait encore des gens qui se souciaient de leur prochain dans cette Galaxie, une certitude dont il avait bien besoin après avoir été confronté aux pirates et aux esclavagistes... Et puis, il était très perturbant de voir le Rodien ainsi ému. Sur le moment, il lui était venu une question étrange : ces grands yeux noirs de Rodien pouvaient-ils pleurer ?

Le vaisseau entra dans le secteur Kathol un soir parfaitement ordinaire, après une longue journée de plus à surveiller les points de sortie dans l'hyperespace pour le Capitaine Iomm ; son armement étant détectable les yeux fermés, les deux chasseurs TIE qui le rencontrèrent lui ordonnèrent aussitôt de s'immobiliser en attendant un abordage par le croiseur Carrack du Capitaine.
« Qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici, ceux-là... grinçait Iomm à l'intérieur du poste de pilotage du vénérable croiseur léger. Même les derniers clampins de la Bordure Extérieure savent qu'on a interdit l'entrée du Secteur Kathol aux appareils trop armés, les médias ont fait suffisamment de cirque autour de ça...
-Je parie sur de simples contrebandiers, lança le pilote. Ils ont dû s'armer pour faire face aux pirates, même si ce n'est pas très malin, parce que du coup, c'est nous qui allons les intercepter...
-Ouais, bah les contrebandiers, je les soupçonne de participer aussi au ravitaillement des ligues, hein... M'est avis qu'on devrait tout bonnement interdire toute circulation non-essentielle dans ce secteur jusqu'à ce qu'on l'ait exploré un minimum, c'était ce que voulait faire l'Amiral Litovsti, mais les groupes d'intérêt commerciaux ont exercé une telle pression sur le Moff que... Saleté de politicard...
-Ouais, ouais... répondit simplement le pilote d'un air las. Bon, la passerelle est en place, à l'abordage.
-Parfait, et j'emmène le droïde de protocole, le pilote n'a pas l'air de parler très bien basic... »
Iomm quitta le poste de pilotage. Il savait que le pilote ne l'appréciait pas, comme beaucoup de gens, même ceux qui étaient d'accord avec lui finissaient par trouver pesants ses perpétuels discours jusqu'au-boutistes ; cette aversion était réciproque, car de son côté, le Capitaine était convaincu que tous ces gens n'étaient animés que de faibles convictions, vulnérables face à une trahison, il avait intérêt à les surveiller... C'était là l'un des inconvénients à être en poste dans la Bordure Extérieure, beaucoup de soldats n'étaient là que par dépit, alors même que c'était ici qu'on avait le plus besoin de soldats motivés... Iomm n'avait pas hésité, lui, il avait tourné le dos à son rêve de s'arracher à la pauvreté et à l'instabilité de la Bordure Extérieure, c'était ici qu'on avait le plus besoin de lui, au milieu de tous ces non-humains qu'on avait tant de mal à intégrer à l'Empire.
Déterminé à faire comprendre au pilote de ce maudit engin qu'il n'avait rien à faire ici, le Capitaine rassembla une équipe de trois soldats de la marine impériale, reconnaissables à leurs casques noirs, ainsi que le petit droïde de protocole argenté avant de s'engager dans la passerelle. Lorsqu'ils débouchèrent à l'intérieur du vaisseau suspect, celui-ci était beige, ce qui fit déjà mauvaise impression au Capitaine, accoutumé au gris acier de son croiseur. Ça ne faisait pas sérieux.
« Vous êtes le Capitaine de l'Intransigeant ? demanda sèchement Iomm au petit Rodien qui se tenait devant la passerelle en tremblant silencieusement.
Le nom était mieux choisi que la décoration, au moins.
-Tout à fait, excusez-moi si je... enfin...
Le Rodien ne parlait pas si mal basic, cependant, il avait une vilaine tendance à rouler les voyelles... Il fut interrompu par un rugissement bien plus grave, qui fit un instant se dresser les courts cheveux de Iomm sur sa tête. Non, pas ici... Et pourtant, si, un immense Wookie poilu rejoignait le Rodien en grondant.
-Qu'est-ce qu'il veut ? demanda Iomm d'un ton agressif pour ne pas perdre contenance.
-Il vous souhaite la bienvenue à bord de l'Intransigeant et demande qui vous êtes, traduisit le droïde de protocole avant que le Rodien n'ait pu le faire.
-Comment ça, qui nous sommes ? s'étrangla Iomm.
-C'est ce que je voulais... enfin, c'est ce que je voulais dire, s'expliqua le Rodien. Nous ne connaissons pas très bien l'Empire... C'est ce que vous êtes, non ? Des soldats de l'Empire ? C'est ce que nous a dit le pilote d'un des petits vaisseaux...
-Oui, c'est ce que nous sommes, confirma Iomm dans un état d'agacement avancé. Si vous n'êtes pas assez sortis de votre trou paumé de la Bordure pour savoir qui nous sommes, je présume qu'il est inutile de vous demander si vous savez que le Secteur Kathol est soumis à des restrictions de trafic concernant les vaisseaux armés tels que le vôtre...
-À vrai dire, si, on nous en a parlé, Capitaine... Mais j'ai cru comprendre que notre mission avait justement reçu une autorisation de vos supérieurs...
-Vous vous foutez de moi ? explosa le Capitaine. Une autorisation ? Et au nom de quoi, s'il vous plait ? Deux non-humains paumés à bord d'un vaisseau largement trop bien armé pour être laissé sous leur contrôle, qui plus est dans un secteur mal exploré et en guerre ?
L'officier impérial n'était pas aussi en colère qu'il en donnait l'impression, après tout, ces non-humains étaient manifestement plus ignorants que méchants... Que ces deux-là soient arrivés jusque-là sans même être capables de reconnaître une patrouille impériale était la preuve que l'éducation et les communications faisaient décidément cruellement défaut sur certains mondes non-humains ; il fallait déployer plus d'efforts pour répandre la connaissance de l'Empire et de ses idées, dans l'intérêt de tout le monde, on ne pouvait pas construire un système galactique avec des gens à ce point différents... L'avantage, c'était qu'avoir une raison de mépriser le Wookie lui évitait d'avoir trop peur de ses muscles. Mais c'était pitoyable de voir comme ils essayaient de l'embobiner...
-Mais tout à fait, poursuivit le Rodien dont la voix paraissait trembler en accord avec son rythme cardiaque. Taltiruk, donne-leur notre autorisation s'il te plait...
Le Wookie grogna quelque chose de trop bref pour que le droïde traduise, et tendit deux datacartes à l'officier impérial qui les saisit avec un soupir excédé ; il n'eut qu'à les parcourir brièvement pour obtenir la confirmation de ce qu'il pensait.
-C'est bien ce que je dis, vous vous foutez de moi ! s'époumona-t-il. Ces autorisations sont des faux grossiers, comment avez-vous pu croire que je ne m'en apercevrais pas ?
-Je suis désolé, Capitaine, mais... en êtes-vous sûr ? Je vous promets qu'on nous les a donné en nous garantissant que c'était... qu'elles étaient authentiques...
-J'en ai rien à foutre, de ce qu'on vous a promis ! Soldats, fouillez ce vaisseau de bord à bord ! ordonna l'officier à deux de ses hommes, gardant l'un d'eux pour sa protection suivant la procédure, même s'il aurait aimé en avoir davantage en présence du Wookie.
Il s'était attendu à ce que la perquisition dure longtemps, comme sur ces vaisseaux de contrebandiers regorgeant de cachettes ; en vérité, il ne fallut guère plus de quelques minutes d'un silence pesant pour que l'un des soldats s'écrie depuis l'autre bout du vaisseau :
-Ils ont une salle bourrée de fusils-blasters variés, Capitaine !
-Tiens donc, siffla Iomm, c'est pour jouer, sans doute ?
-Nous ne comptions pas faire usage de ces armes, s'expliqua le Rodien, plus calmement que précédemment. À vrai dire, elles ne nous appartiennent pas...
-Oh, je n'en doute pas, vu que vous n'avez pas l'air suffisamment malins pour en acheter...
La seconde fois, ce fut un éclat de rire qui parvint du poste de pilotage.
-Capitaine, vous ne devinerez jamais ce qu'on a trouvé !
-Peut-être pas, mais ces messieurs vont peut-être me le dire ? questionna Iomm d'un ton acide à l'adresse du Rodien.
Néanmoins, celui-ci ne répondit pas, se contentant de balancer son museau de gauche à droite à une vitesse qui devait impliquer la préoccupation ; le Wookie ne se montra pas plus communicatif lorsque Iomm le scruta du regard, mais au moins ne paraissait-il pas y avoir de réaction violente à craindre de sa part. Iomm n'était pas spéciste, mais les muscles de la créature combinés à son manque d'éducation évident le mettaient mal à l'aise. 
-Alors allons voir cela de nous-mêmes... Suivez-moi, ordonna-t-il sur un ton ferme.
Suivis de la démarche grinçante du droïde de protocole, ils s'engouffrèrent tous dans le poste de pilotage, où les attendait l'un des soldats, deux nouvelles datacartes à la main.
-Je n'ai pas eu à chercher bien longtemps pour trouver ça... indiqua-t-il, méprisant. Lisez, ça va vous plaire...
Le Capitaine s'empara des documents, tout en gardant à l'œil les deux prisonniers ; il entendit derrière lui que le soldat qui avait découvert la salle d'armes était venu les rejoindre, ayant probablement compris que le plus intéressant à bord de ce vaisseau se trouvait ici... Et ce n'était pas seulement intéressant, c'était même stupéfiant, à ce stade.
-Ce sont des autorisations de la Ligue d'E'tyra... commenta l'officier d'une voix ralentie par le poids des sous-entendus. Vous êtes dans une belle galère, les gars...
Le Rodien expira bruyamment.
-J'en prends conscience, Capitaine, mon associé et moi ne sommes pas idiots...
-Non, vous faites juste très bien semblant, laissa échapper Iomm.
-Capitaine, vous devez comprendre que j'étais sincèrement convaincu que les autorisations que je vous ai montrées étaient authentiques... je ne vous les aurais pas montrées sinon ! Mais comme nous vous l'avons dit, nous connaissons mal l'Empire, le gouvernement de Rodia n'en parle jamais sinon comme de l'autorité qui gère l'espace où viennent travailler nos chasseurs de primes ! Quant à mon collègue, dans le village d'où il il vient, ils ont assez à apprendre de la survie dans la jungle de Kashyyyk sans s'intéresser aux voyages galactiques, il y a de grandes villes wookies abritant des astroports, mais les communications diminuent sensiblement dès que l'on s'éloigne d'elles... Bref, je vous assure que nous n'avions aucun moyen de savoir que ces autorisations étaient des fausses, je pensais avoir l'agrément de votre hiérarchie ! Je sais que ça peut avoir l'air difficile à imaginer pour vous, mais on a beaucoup moins accès à l'information dans une bonne partie des planètes les plus excentrés, les communications galactiques ne visent que les grandes villes.
-Je sais, oui, ça fait un moment que j'explique à ma hiérarchie qu'il faut renforcer nos contrôles dans la Bordure Extérieure et qu'ils me rient au nez pour des imbécilités budgétaires... sans s'apercevoir que notre sécurité vaut plus que leur argent... Mais à ce stade, je m'en fous que les autorisations impériales soient falsifiées, vous êtes en possession d'identifications appartenant à une organisation terroriste et vous transportez des armes, que voulez-vous que je fasse sinon vous arrêter sur le champ ?
-Capitaine, s'il vous plait, ne vous méprenez pas... Comment voulez-vous que nous soyons membres d'une organisation terroriste alors que nous ne connaissons même pas l'Empire ? Et même si nous en connaissions une, pourquoi la rejoindre puisque nous ne savons pas non plus ce qu'elle combat ?
-Je ne doute pas que vous soyez très ignorants, pour votre décharge, mais cela ne m'explique pas ce que vous faites avec des papiers de la Ligue d'E'tyra ? Vous allez me dire qu'on vous a fait avaler que c'était au cas où vous croiseriez des Rebelles mais qu'en réalité vous réalisiez une mission ultra-secrète pour le compte de l'Empire, sans doute ?
-Pas tout à fait, non, concéda le Rodien. Ces gens m'ont dit que je devais apporter un vaisseau et des armes dans un secteur en guerre et que l'expédition se faisait avec l'autorisation de certaines autorités impériales, j'ai supposé qu'il s'agissait d'une quelconque opération tordue des services de renseignement voire d'une manœuvre politicienne d'un dirigeant isolé, mais pour être franc, tant que j'étais payé, ça me convenait. Mais je pensais sincèrement avoir l'accord d'une autorité impériale, fut-elle dissidente.
-Je vois... Vous n'êtes pas si bête, alors, mais de votre propre aveu, vous n'avez pas cherché à savoir si vous trahissiez l'Empire ! J'espère que vous vous rendez compte que les Rebelles vous ont pris pour des mynocks !
-Je suis tout à fait d'accord, Capitaine, mais nous autres Rodiens n'avons pas l'habitude de chercher des sentiments de loyauté à l'égard d'un pouvoir politique, et je dois dire que j'ai un peu de mal à comprendre cette notion, alors j'ai pris le risque, en effet, et si ça doit me faire arrêter, je comprendrai très bien, ça fait partie du jeu. Quant à mon associé, il n'a pas cherché non plus à comprendre le sens de cette mission, il s'agit d'un ancien esclave qui a une dette de vie envers moi, et, vous connaissez les Wookies, la loyauté personnelle, c'est quelque chose de très important, pour eux...
L'officier impérial hocha la tête ; en fin de compte, tout s'expliquait, ce que disait le Rodien paraissait on ne pouvait plus crédible d'après ce qu'il savait des non-humains, et ce contrebandier improvisé n'oserait de toute façon pas mentir dans une situation qu'il maîtrisait si mal, tant sur le plan de l'information que sur celui de sa sécurité physique.
-Parfait, au moins, vous comprenez la gravité de vos fautes...
-Je ne sais pas si elles sont graves, Capitaine, rectifia le Rodien, mais j'ai bien compris que je me suis mis moi-même dans cette situation, oui.
-Ouais. Alors écoutez-moi bien, j'ai l'impression que ce n'est pas entièrement de votre faute si vous vous êtes retrouvés embarqués dans cette histoire, aussi j'ai envie de vous aider à vous en sortir... Mais il va falloir faire tout ce que je dis, vous m'entendez ? Tout ce que je dis, sans réserve.
-Ah, un tel échange me conviendrait très bien ! Je n'aurai de pas de réticences morales sur vos ordres, de toute façon...
-Si vous le dites... Écoutez-moi bien : nous n'avons que peu de moyens dans ce secteur, l'administration centrale refuse de nous allouer une aide correcte des services de renseignement, probablement à des fins politiciennes du vieux Palpatine, qui a besoin de gens comme E'tyra, c'est un prétexte à sa domination... Non que je ne l'aime pas, mais j'ai l'impression que la politique lui a fait perdre un peu contact avec la réalité de la Bordure Extérieure. Au contraire, l'Amiral en poste dans ce secteur tient à éliminer E'tyra au plus tôt, étant donné qu'il commence à mener des actions de plus en plus inquiétantes... Le problème, c'est que nous avons les plus grandes difficultés à le localiser...
-Je vois où vous voulez en venir, Capitaine, mais je dois vous prévenir que nos autorisations ne suffiront pas à infiltrer cette organisation, les gens qui m'ont envoyé ont pris garde à obtenir des images de moi et de mon copilote... Et comme je doute que vous ayez des agents wookies et rodiens, je ne suis pas sûr de pouvoir faire grand chose pour vous...
-Je m'en doutais, ce n'est pas la question, et même si ça n'avait pas été le cas, les ligues sont notoirement méfiantes avec les humains... C'est bien vous qui allez garder ce vaisseau et ses autorisations, Capitaine. Je veux que vous meniez à bien la mission que vous ont confiée les Rebelles !
-Et ensuite ? questionna prudemment le Rodien.
-Ça tombe sous le sens, non ? Vous proposerez aux Rebelles vos services à plein temps, pour quelque chose qui ne concerne pas les combats, et soit vous nous donnerez la localisation de E'tyra si vous l'obtenez, soit vous nous indiquerez une occasion d'infiltrer d'autres agents qui seront peut-être plus chanceux...
-Je vois... Un tel travail me conviendrait tout à fait, Capitaine, mais vous n'avez pas encore évoqué les moyens par lesquels vous comptez vous assurer pouvoir nous faire confiance...
-Ce n'est pas si simple, il va falloir que je discute de cette opération avec l'Amiral Litovsti... Néanmoins, je pense qu'il acceptera, pour une fois qu'une telle occasion se présente. Pour l'instant, nous allons vous donner un émetteur-récepteur : si vous ne nous donnez pas signe de vie avant un certain délai ou que vous le décollez, nous mettrons un avis de recherche sur vos personnes et votre vaisseau, et méfiez-vous, parce que modifié comme il est, il est aisément reconnaissable !
En vérité, c'était une menace en l'air : vaisseau reconnaissable ou pas, le secteur Kathol était si mal connu que l'avis de recherche n'aurait probablement qu'une portée très limitée. Mais c'était mieux que rien.
-Une fois que j'en aurai parlé à mon supérieur, poursuivit l'Impérial, vous aurez intérêt à être là pour entendre nos instructions... à être là, physiquement. Si besoin est, nous n'hésiterons pas à placer des explosifs à bord de votre appareil que vous ne pourrez enlever sans les déclencher et que nous activerons si vous disparaissez trop longtemps...
-Cela me semble légitime, Capitaine, approuva le Rodien. Alors considérez que vous avez maintenant un agent Rodien et un agent Wookie déterminés à infiltrer les ligues !
-Bien ! Vous allez me donner vos noms, ainsi que tout ce qui pourrait nous permettre de retrouver ceux qui vous ont envoyés... Et souvenez-vous de mon indulgence, parce que moi, je me souviendrai de ce que vous en aurez fait. »
Le Capitaine Iomm n'était pas sûr de savoir s'il avait eu une idée de génie ou un coup de folie : tout cela était sans doute épouvantablement improvisé, mais ça pouvait marcher, et puisque Palpatine ne leur donnait pas les moyens de lutter efficacement contre E'tyra... De toute façon, ce n'était pas vaisseau avec les armes qu'il contenait et son maladroit équipage non-humain qui allaient changer le cours de la guerre, non ?
Et puis, peut-être aussi que derrière la condescendance avec laquelle il avait traité les deux suspects se cachait une certaine compassion.

« Il a marché plus vite et plus facilement que je ne l'aurais cru, nota Landa une fois les Impériaux repartis.
-Il a couru, même, gronda Taltiruk d'un ton très haché qui correspondait au sarcasme chez un Wookie.
-Voilà, un brave homme très fidèle à la description que m'en avait fait Kyrdor, c'est à dire passablement abruti... Étroit d'esprit par ignorance ou ignorant par étroitesse d'esprit, je ne sais pas, sans doute un peu des deux. C'est assez amusant, la plupart des gens considèrent le spécisme et les préjugés en général comme une sorte de puissance maléfique contre laquelle il faut impérativement lutter, avec un mélange de fascination et de révulsion ; ça ne leur vient pas à l'idée que ça puisse être tout simplement une faiblesse, un simple handicap dont on essaye de se défaire... Je n'aurais pu le manipuler si facilement sans cela. Enfin, ce n'est peut-être pas un si mauvais bougre, au fond, il doit penser qu'il n'y a pas tant de chances que cela pour que nous l'aidions, je crois qu'il essayait aussi de nous secourir.
-Tout de même, je t'ai trouvé bien gentil, avec lui ! Tu n'as pas trouvé cela humiliant ? Sans compter que ça va le renforcer dans son mépris...
-Oh, c'est peut-être parce que je suis un Rodien, je ne sais pas, mais je n'ai pas une fierté si épidermique que je ne puisse la mettre de côté quand il le faut... Et puis, moi, je crois plutôt qu'il va se rendre compte qu'à juger les gens sans les connaître, il se prive lui-même d'alliés de poids.
-Je ne suis pas sûr que les gens comme lui puissent évoluer ! Bref, qu'est-ce qu'on va faire pour l'émetteur-récepteur ?
-Rien. Iomm ne va pas nous demander des nouvelles tous les jours, non plus, ça compromettrait l'infiltration. Il sait simplement où nous allons tant que nous n'en aurons pas décidé autrement, grand bien lui en fasse !
-Mais si lui et son Amiral veulent vraiment poser une bombe à bord du vaisseau ? Je ne crois pas qu''ils aient vraiment les moyens de l'activer à une trop forte distance, mais tout de même, ce n'est pas prudent !
-On verra. Qui te dit qu'ils voudront l'activer ?
-Attends... tu veux vraiment leur livrer E'tyra ?
-Je n'ai pas de décision arrêtée en la matière, mais ce n'est pas totalement exclu, en effet.
-Et je parie que nous proposerons réciproquement aux rebelles d'infiltrer l'Empire et de leur livrer l'Amiral si nous en avons l'occasion ? suggéra Taltiruk sans parvenir à étouffer sa soudaine envie de rire.
-Tu as tout compris ! Évidemment, tout l'intérêt de notre stratégie, c'est qu'ils ne vont pas vérifier des autorisations du camp adverse, et ça tombe bien, je n'avais pas les moyens de m'en procurer qui soient vraiment crédibles ! De surcroît, puisqu'ils nous prennent en flagrant délit de mensonge, ils ne se doutent pas qu'il puisse y avoir un mensonge derrière le mensonge... Nous allons devenir des agents triples, mon cher...
-Nous restons néanmoins concentrés sur la poursuite des Tko'ra, hein ?
-Oh, je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit d'autre, rassure-toi... Pour ce qui est des Impérieux et des Rebelles, on verra bien ce qu'on en fait. J'aime vivre dangereusement. »

¹Thomas More, L'Utopie.
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Messagepar Hiivsha » Ven 26 Avr 2013 - 13:00   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

-Euh, si tu le dis... Alors allez-y, je suis prêt. » => "vas-y" non ? :neutre:

sous prétexte que je fantasme une conception => verbe intransitif : fantasmer sur

Même si je savais que je ne pouvais pas y arriver, je lutterai pour => lutterais

mais les groupes d'intérêt commerciaux => si "commerciaux" qualifie "intérêt" alors il faut un "s" à ce dernier mot.

Lorsqu'ils débouchèrent à l'intérieur du vaisseau suspect, celui-ci était beige => "ils s'aperçurent que celui-ci était beige". Sinon, ça fait bizarre ce "lorsque" suivit de "celui-ci était beige". On dirait qu'il aurait pu ne pas être beige en d'autres circonstances.

si vous ne nous donnez pas signe de vie avant un certain délai ou que vous le décollez, => "le décollez" ? Quoi ? Et si "le" est en trop, ne sont-ils pas dans l'espace d'où on ne "décolle" pas ?

Si besoin est, nous n'hésiterons pas à placer des explosifs à bord de votre appareil que vous ne pourrez enlever sans les déclencher et que nous activerons si vous disparaissez trop longtemps... => je mettrais une virgule :D après "appareil" pour décorréler le "que" de "vaisseau"

ce n'était pas vaisseau avec les armes => il manque un "un" non ?

et son maladroit équipage non-humain => "et son équipage maladroit" aurait suffi... on a bien compris qu'ils sont non-humains" ;) ... en plus "maladroit équipage" ça me rappelle trop mon fils petit, qui inversait tout le temps le nom et le qualificatif jusqu'à ce qu'il aille voir un orthophoniste (il faisait un peu de dyslexie) : "une géante araignée", "un géant ogre" disait-il par exemple. :D

C'est quand même un coup de poker que d'espérer que Iomm allait justement réagir comme ça, puisque tu dis que lui-même ne savait pas trop "pourquoi" il l'avait fait :"Le Capitaine Iomm n'était pas sûr de savoir s'il avait eu une idée de génie ou un coup de folie : tout cela était sans doute épouvantablement improvisé"
Ce n'était donc à priori pas logique qu'il agisse ainsi. :neutre: ... même si dans le paragraphe qui suit tu tends à donner une explication de manipulation logique par le rodien. Mais bon, tout ceci n'est qu'un petit aparté juste pour pinailler un peu, ça passe quand même bien comme tu l'as si opportunément expliqué.

C'était donc très agréable à lire. Encore une fois, je préfère les dialogues à l'action ce qui n'est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais qui est le mien. Et ce rodien est bien attachant ! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 26 Avr 2013 - 13:15   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

-Euh, si tu le dis... Alors allez-y, je suis prêt. » => "vas-y" non ? :neutre:


Mouarf, je vois qu'il reste encore des vestiges de vouvoiement ! J'ai beaucoup de mal à me sortir de la tête l'idée qu'ils sont dans une relation "maître/apprenti", faut dire :/

mais les groupes d'intérêt commerciaux => si "commerciaux" qualifie "intérêt" alors il faut un "s" à ce dernier mot.


Nope, l'expression "groupes d'intérêt" existe par elle-même :wink: Même que je suis un peu traumatisé après avoir fait un exposé de six pages dessus :transpire:

si vous ne nous donnez pas signe de vie avant un certain délai ou que vous le décollez, => "le décollez" ? Quoi ? Et si "le" est en trop, ne sont-ils pas dans l'espace d'où on ne "décolle" pas ?


Je parle de l'émetteur-récepteur XD Mouais, ça va, j'ai compris, je mettrais une formule moins ambigüe^^

et son maladroit équipage non-humain => "et son équipage maladroit" aurait suffi... on a bien compris qu'ils sont non-humains" ;)


Bah non, justement, ça souligne que pour ce Monsieur, le fait qu'ils soient non-humains renforce leurs faibles capacités^^

C'est quand même un coup de poker que d'espérer que Iomm allait justement réagir comme ça, puisque tu dis que lui-même ne savait pas trop "pourquoi" il l'avait fait :"Le Capitaine Iomm n'était pas sûr de savoir s'il avait eu une idée de génie ou un coup de folie : tout cela était sans doute épouvantablement improvisé"
Ce n'était donc à priori pas logique qu'il agisse ainsi. :neutre: ... même si dans le paragraphe qui suit tu tends à donner une explication de manipulation logique par le rodien. Mais bon, tout ceci n'est qu'un petit aparté juste pour pinailler un peu, ça passe quand même bien comme tu l'as si opportunément expliqué.


Je m'étonne que tu ne m'aies pas fait la remarque pour les Trandoshans aussi, parce qu'elle était également valable^^ Les plans de Landa sont effectivement très risqués et alambiqués ; ici, comme tu le vois, ça marche, le Capitaine étant un peu aigri par le manque de moyens et prenant en pitié ces deux créatures, il n'imagine pas qu'il puisse être en train de se faire manipuler tant cela correspond à ses opinions toutes faites. Mais oui, c'était très risqué, d'ailleurs Landa lui-même dit qu'il s'attendait à devoir exercer un peu de manipulation supplémentaire. Il aime un peu trop jouer avec sa proie, ses plans sont risqués comme le sont ceux d'Arsène Lupin, ou du Kerdan Majoline de notre Minos... ou même du Grand Amiral Thrawn ! :idea:

C'était donc très agréable à lire. Encore une fois, je préfère les dialogues à l'action ce qui n'est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais qui est le mien. Et ce rodien est bien attachant ! :wink:


Merci ! Oui, j'avais bien l'intention de mettre les dialogues à l'honneur sur cette fan-fic :)
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Messagepar Dolarn Sarkan » Ven 26 Avr 2013 - 18:44   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Question "bête". Puisque je n'ai pas vu le film dont s'inspire l'histoire, je me demandais à quelle niveau ton histoire et celle du film sont semblables ?
Est-ce que c'est juste pour l'idée de base "libération de l'esclave" ou bien toute la narration va suivre la ligne du film ?
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- End of line -
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 26 Avr 2013 - 18:46   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Ah non, hormis quelques clins d'œil ici et là, je ne reprends en fait que l'idée de base "Esclave libéré par un génial chasseur de primes qui poursuit ses anciens maîtres"
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Messagepar Nicravin » Mer 01 Mai 2013 - 14:59   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Lu !
C'est toujours aussi bien écrit (j'ai un faible pour le dialogue entre Landa et le capitaine). Je me trompe où c'est à partir de maintenant que les choses sérieuses vont commencer ? :sournois:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 01 Mai 2013 - 15:28   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

C'est un peu ça, oui^^ Merci^^
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Messagepar Notsil » Mer 26 Juin 2013 - 14:48   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Allez, un ptit up par ici :)

Bon, ça commence quand les choses sérieuses dans cette histoire, maintenant que les bases sont posées ? ^^

Je note une belle amélioration sur le chapitre 1 par rapport au Prologue, beaucoup moins de "mais" ou autres tournures de phrases un peu lourdes. Par contre je trouve que tes personnages s'expliquent un peu trop sur le pourquoi et le comment de chacune de leurs actions, j'ai eu l'impression qu'ils cherchaient toujours à se justifier, à s'expliquer... Y'a-t-il vraiment besoin d'expliquer ses convictions politiques quand on est pirate et qu'on arraisonne un navire ? ^^
Je n'ai pas trop compris le rôle du Jedi pirate pour l'instant (bon c'est possiblement voulu), par contre dire "j'ai peur de rien" c'était chouette, rajouter "sauf de Palpy", bof, enfin je sais pas, quand on attaque et qu'on fait de l'esbroufe, on donne pas direct son point faible ? ^^ Ou c'est juste pour montrer qu'il n'est pas totalement sain d'esprit, comme semble le montrer la scène avec les pirates plus tard ?

Sinon, c'est pas "wookiee" l'orthographe "officielle des grosses peluches ?

2-3 petites remarques ensuite :

à lui demander son autorisation pour une petite ballade autour de la station,

-> je pense que tu voulais dire "balade", parce que je doute qu'il ait poussé la chansonnette ^^

-Oui, très clair, répéta Ziegfried en cœur avec les autres prisonniers, (chap 1)

-> en chœur

-Tu m'as manqué, murmura-t-elle avec une parfaite niaiserie.

-> je ne comprends pas l'emploi du mot "niaiserie", qui est totalement péjoratif, alors que leur amour parait suffisamment sincère pour être presque le pilier du groupe de pirate. Elle chercherait à le manipuler je ne dis pas, mais là, comme ça, au milieu de tout un passage fleur bleue, c'était bizarre...

J'attends de voir comment tout ce petit monde va réagir et s'organiser quand tout ne va pas se passer comme prévu :sournois:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 26 Juin 2013 - 15:07   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

OK, merci, et content de te revoir !

Par contre je trouve que tes personnages s'expliquent un peu trop sur le pourquoi et le comment de chacune de leurs actions, j'ai eu l'impression qu'ils cherchaient toujours à se justifier, à s'expliquer... Y'a-t-il vraiment besoin d'expliquer ses convictions politiques quand on est pirate et qu'on arraisonne un navire ? ^^


Certes, c'est sans doute un défaut récurrent chez moi, j'aime expliquer mes personnages, ça déborde un peu, parfois^^ Ceci dit, en l'espèce, je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop, Vatin étant de toute évidence amateur de joutes verbales.

Je n'ai pas trop compris le rôle du Jedi pirate pour l'instant (bon c'est possiblement voulu), par contre dire "j'ai peur de rien" c'était chouette, rajouter "sauf de Palpy", bof, enfin je sais pas, quand on attaque et qu'on fait de l'esbroufe, on donne pas direct son point faible ? ^^


La réplique sonne volontairement bizarrement, mais c'est aussi un moyen détourné de se mettre sur le même plan que Palpatine, le "Je n'ai peur de personne" pouvant paraître peu réaliste, et il le dénigre un peu au passage^^

Sinon, c'est pas "wookiee" l'orthographe "officielle des grosses peluches ?


"Wookie" est une VF parfois invoquée, à laquelle je suis plus habitué

-> je ne comprends pas l'emploi du mot "niaiserie", qui est totalement péjoratif, alors que leur amour parait suffisamment sincère pour être presque le pilier du groupe de pirate. Elle chercherait à le manipuler je ne dis pas, mais là, comme ça, au milieu de tout un passage fleur bleue, c'était bizarre...


Hmmm, l'effet est un peu manqué, alors : je voulais dire qu'elle y met délibérément de l'exagération pour contraster avec son accueil très professionnel, jusqu'à se donner l'air niaise :)

Merci, la suite ne va pas tarder !
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Messagepar Den » Mer 26 Juin 2013 - 15:30   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Tiens? J'étais passé au-dessus de cette histoire?
Bon, j'essaierai de la lire dès que j'aurai un peu de temps! :wink:
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 26 Juin 2013 - 15:34   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Ce sera avec plaisir, merci !
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Messagepar Den » Mer 26 Juin 2013 - 15:39   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Pour moi aussi, ce sera un plaisir. :wink:
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Messagepar Minos » Jeu 27 Juin 2013 - 15:53   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

J'ai lu...

C'est très décevant... Bah oui, c'est même pas fini !

Bon, blague à part, je suis venu lire parce que tu m'avais annoncé l'histoire comme étant une réponse à Kerdan Majoline, donc je m'attendais à une cliffhangeriration à outrance comme je l'avais fait. Et bien non.
Le texte est mystérieux au sens où tu distilles les infos au compte-goutte, mais bon, les infos viendront en même temps que les révélations.
sur le fond, pas grand chose à dire, c'est intéressant et intriguant, on attend la suite.
Sur la forme, il y a un certain nombre de phrases que je trouve assez lourdes, quand même. Mais bon, y'a eu du progrès à ce sujet depuis Perle rouge.
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
Blaise Pascal.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 27 Juin 2013 - 15:58   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Haha, merci^^ Ben ce qui m'avait intéressé chez Monsieur Majoline, ce n'était pas tant la cliffhangerisation que l'idée d'employer un personnage qui a toujours trois coups d'avances sure tout le monde, comme Arsène Lupin, et comme dans Django, donc, tout cela m'a convaincu d'écrire cette histoire :wink: La suite viendra bien assez tôt, ne vous en faites pas !
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 28 Juin 2013 - 15:10   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Je vais poster le chapitre quatre en deux fois, il est long :wink:

Chapitre IV


Taltiruk avait de plus en plus de mal à s'exprimer alors qu'il fouillait dans ses souvenirs, il avait l'impression de rouvrir une plaie ; se retrouver embarqué dans cette aventure aux côtés de Landa lui avait presque fait oublier la haine et la douleur qui rongeaient ses entrailles... C'était à se demander ce qu'il se passerait lorsqu'il ferait à nouveau face aux pirates, il s'imaginait se jeter bêtement sur eux et se faire tuer faute d'avoir pu se contrôler, ou au contraire paralysé l'estomac écartelé par des émotions contradictoires... Pourtant, il le fallait, le Rodien avait besoin de ces informations.
Un grand humain à la peau légèrement basanée, une barbe noire. Les coups de fouet, son sourire sadique. La rage qu'il ressentait, il essayait de bondir à nouveau à l'assaut en dépit de la douleur, hélas des mains invisibles l'arrêtaient, il ne comprenait pas ce qui se passait... Il voulait tordre le cou à son bourreau, au lieu de quoi il restait bêtement paralysé pendant que l'autre ricanait... Si seulement il pouvait poser ses griffes sur son cou...
« Da... Dasmel Ens, quelque chose comme ça, se remémora le Wookie en frissonnant. Est-il vraiment Jedi ? D'où lui viennent ses pouvoirs ?
-Dakmel Ens, corrigea Landa. Et oui, c'est effectivement un ancien Jedi qui a échappé à la purge, je crois qu'il était en mission d'infiltration lorsque l'ordre 66 a été lancé, et les Impériaux ne lui ont pas accordé d'attention par la suite, il ne représente aucune menace pour eux.
-Vraiment ? Tout le monde avait peur de lui... Quand il fallait mater un prisonnier, on invoquait systématiquement son nom... Il paraissait invincible, avec ses capacités télékinétiques.
-Ne t'en fais pas pour ça, va... Dakmel Ens n'était qu'un Jedi très médiocre au temps de la Guerre des Clones, à deux doigts de se retrouver à l'AgriCorps ; ses pouvoirs sont limités, et sa capacité à les maîtriser l'est encore plus, il aime bien en faire l'étalage pour impressionner les gens, c'est tout...
-C'est pour cela que l'Empire le laisse tranquille ? Je vous assure qu'il fait vraiment peur...
-C'est à peu près tout ce qu'il sait faire, justement. Et oui, c'est en partie pour cela que Vader ne s'est jamais soucié de le traquer ; l'autre raison est que sa participation à un groupe de pirates discrédite les Jedi, l'Empereur considère donc qu'il peut être bénéfique à sa politique...
-Mais que fait-il avec eux, d'ailleurs ? Tu vas peut-être me trouver naïf, mais nous autres Wookies avons toujours considéré les Jedi comme des sages dévoués corps et âme à la République... Pourquoi combat-il aux côtés des pirates ?
Landa prit son temps avant de répondre, comme s'il creusait dans ses propres souvenirs.
-Les pouvoirs des Jedi ne les rendent pas plus endurants mentalement que n'importe qui d'autre, Taltiruk... Voir l'ordre qui t'a élevé et que tu croyais éternel traqué et assassiné au point qu'il paraît impossible de le reconstruire, voir la Galaxie devenir tout ce contre quoi tu as lutté sous la direction du Chancelier de la République en personne, il y a de quoi devenir dingue, et c'est d'autant plus vrai pour Dakmel qui vivait déjà mal le fait d'être un Jedi sans importance... Je crois qu'il a simplement renoncé à être quelqu'un de bien, ou à être quelqu'un tout court, alors quand les Tko'ra sont venus lui proposer d'utiliser ses pouvoirs pour terroriser les gens, il a accepté, pour oublier tout ce qu'il avait été. La fuite en avant dont je te parlais...
Taltiruk hocha lentement la tête.
-Je vois... J'aurais presque pitié de lui, à t'entendre...
-Moi, j'ai pitié de lui. C'est bien pour cela que je mettrai un terme à ses agissements si je le peux.
-Mais tu l'as connu, pour en parler si précisément ?
-Il se trouve que oui... mais je n'en dirai pas plus à ce sujet. Considère simplement que Dakmel est loin d'être la menace que tu imagines, je saurais m'occuper de lui.
Taltiruk jugea très perturbante l'idée que Landa pensait pouvoir neutraliser un Jedi sans problème, fut-il médiocre... Qui était vraiment ce chasseur de primes ? Néanmoins, il savait par avance que le Rodien ne répondrait à aucune question sur le sujet, aussi poursuivit-il :
-Et puis, il y avait Watts... Un humain grand comme Dakmel, peut-être un peu plus, mais mieux bâti ; je me rappelle qu'il avait la peau très pâle et des cheveux noirs frisés. Il portait souvent des espèces de lunettes, elles devaient l'aider à repérer ses cibles ou quelque chose comme ça. Je n'ai pas eu davantage affaire à lui, mais les autres disaient qu'il était chasseur de primes. Il avait l'air très proche des Tko'ra.
-Ah... nous y voilà.
À la grande surprise de Taltiruk, cette fois, c'était Landa qui paraissait perturbé, son museau se tordant lentement, les doigts légèrement agités sur son siège.
-C'est effectivement un confrère, confirma Landa d'une voix prudente, mais il n'a pas exactement la même idée de son métier que moi... Lui, il fait dans les contrats les plus juteux et surtout les plus sanglants, ceux des Hutts. Il travaille pour les Tko'ra depuis peu, comme soutien pour les combats les plus ardus et comme conseiller stratégique ; il est malin et il connait toutes les ficelles, depuis le temps qu'il fréquente la Bordure. Tu veux que je te dise ? C'est le plus dangereux de la bande. 
Taltiruk en resta estomaqué.
-Il est plus dangereux que Dakmel ?
-Largement plus. Je te l'ai dit, Dakmel ne me pose aucun problème... Watts, s'il est présent lorsque nous attaquerons, ça va se jouer à la chance... L'idéal serait bien sûr de parvenir à isoler les Tko'ra, mais ça a peu de chances d'arriver, et même si c'est le cas, ils forment déjà un duo redoutable...
-Ça a l'air mal parti, à vous entendre, grogna Taltiruk.
-Ça l'est, indéniablement ; cependant, je suppose que tu n'as aucune intention d'abandonner tes frères et ta sœur quels que soient les risques, n'est-ce pas ? Alors peu importe que ce soit mal parti, nous ferons ce que nous pourrons. Allez, viens, il faut que nous sortions de l'hyperespace. »
Taltiruk suivit son compagnon dans le poste de pilotage, mais il se demandait ce qui poussait le chasseur de primes à accomplir une mission si périlleuse, lui qui n'avait pourtant pas de famille à sauver...

Contrairement à ce qu'espérait le natif de Kashyyyk, la planète Charis où lui et Landa atterrirent s'avéra un monde largement urbanisé et industrialisé, du moins de ce qu'il en voyait depuis ce spatioport.
« On peut dire que c'est un système qui s'en tire bien, par rapport au reste du Secteur Kathol, résumait le Rodien alors qu'ils descendaient de leur vaisseau. La colonisation est ancienne, ici, cette planète profitant de la route commerciale de Trition, et elle s'est spécialisée dans des technologies d'information et de fabrication.
Taltiruk n'avait pas l'impression d'un monde qui s'en « tirait bien » alors qu'ils progressaient dans l'avenue... La plupart des bâtiments paraissaient vieux, ternes, et par-dessus tout, délabrés ; à l'image de leur environnement, les habitants, principalement des humains mais aussi des représentants d'espèces que Taltiruk ne connaissait pas toutes, semblaient maussades ou méfiants.
-La planète a l'air un peu... à l'abandon, tout de même, non ? remarqua le Wookie.
-C'est surtout vrai pour cet astroport, nous ne sommes pas dans la capitale, expliqua le Rodien. Mais tu as raison, la population ne profite pas vraiment de sa plus grande intégration à la Galaxie, le commerce est ici synonyme d'exploitation des travailleurs... d'où un certain ressentiment vis-à-vis de l'Empire, et de la République avant lui...
-C'est ce que nous sommes venus chercher, je suppose ? Des gens qui pourraient être liés aux pirates...
-En partie, oui, mais je voudrais également m'informer sur les attaques dont a pu faire l'objet la route commerciale... J'ai l'intention de me faire passer pour un représentant commercial cherchant à se renseigner sur la question, tu seras mon garde du corps...
-Pas de problème. Mais, est-ce qu'on ne risque pas de nous minimiser les risques pour nous inciter à nous implanter dans le secteur ?
-C'est pour cela que j'annoncerai que nous nous installons de toute façon avant de m'informer sur les itinéraires les plus sûrs... Sinon, il y a d'autres solutions, comme nous proposer en remplacement d'une entreprise victime des pirates, en inventant que nous pouvons proposer des vaisseaux mieux blindés, quelque chose comme ça... Ne t'en fais p...
Nuro Landa s'interrompit lorsqu'un passant le heurta, de façon manifestement délibérée ; Taltiruk vit qu'il s'agissait d'un grand humain chauve revêtu d'une veste noire et argent, il était en compagnie de deux amis vêtus exactement de la même façon, mais qui par contraste portaient les cheveux longs. En se fiant aux humains qu'il avait rencontrés, notamment les pirates, Taltiruk eut l'impression que ces trois-là étaient de solides durs à cuire. Landa les dévisagea brièvement, paraissant faire même constat ; puis, comme s'il n'en avait cure, il dévia sa trajectoire pour les contourner, sans un mot. Le premier voyou lui attrapa l'épaule en souriant.
-Vous n'allez nulle part, les gars, en tout cas pas ici. Dégagez, leur intima-t-il.
-On préfère pas voir de non-humains dans ce coin-là, compléta l'un des chevelus.
Taltiruk gronda d'une façon qui n'annonçait rien de bon, le sang bouillant dans ses veines devant le spécisme affiché des trois individus, il était tout à fait disposé à leur infliger la correction qu'ils méritaient... Qui plus est la lâcheté dont ils faisaient preuve en s'attaquant à un Rodien bien plus petit et mince qu'eux ne lui avait pas échappé... Landa, lui, restait les mains dans les poches.
-Je compatis, Messieurs, les rassura-t-il avec toute l'amabilité de la Galaxie. Nous devons tous faire des sacrifices dans la vie...
Il tenta à nouveau de contourner l'humain. Qui se mit en travers de son chemin une fois de plus. Jugeant que la coupe était pleine, Taltiruk rugit et repoussa violemment l'individu de Landa, continuant à le fixer en montrant ses crocs... Les trois humains parurent inquiets, mais ils ne paniquèrent pas ; le Wookie les vit se saisir d'objets dissimulés dans des poches de leurs épais pantalons... Des vibrolames. Soudain, il se rendit compte qu'ils étaient mal embarqués, il y avait de quoi les mettre en pièces tous les deux... Landa avait toujours le regard calmement rivé sur le premier voyou.
-La police vous laisse vous balader avec ce genre d'ustensiles ? questionna-t-il sur le ton de la conversation.
-Les flics d'ici ont autre chose à faire, trancha sèchement son adversaire. C'est nous qui faisons leur boulot, dans cette ville. Maintenant, ton copain ne nous touche plus ou ça va mal se passer, et vous dégagez tous les deux.
Il brandit sa vibrolame en l'air un instant, prêt à l'abattre sur Landa ; Taltiruk craignit un instant le pire, mais il interrompit son geste.
-Je ne le répéterai pas ! T'arrête de me regarder comme ça et tu dégages, le verdâtre !
-Je ne suis pas un « verdâtre » mais un Rodien, rétorqua Landa, dont le ton était devenu si glacial que son interlocuteur resta figé. Sais-tu ce que cela signifie ?
Taltiruk s'attendait à ce que l'insolence de son compagnon donne le signal de la bagarre, mais il s'exprimait avec tant d'assurance que les malfrats se montraient hésitants.
-Ça veut dire que t'es une racaille de chasseur de primes ! répliqua le chauve en haussant la voix. Ça veut dire que tu viens ici pour foutre encore plus de bordel !
-Je suis chasseur de primes, oui. Tu sais ce que c'est, un chasseur de primes ? C'est un mec qui a son blaster braqué droit sur tes bijoux de famille dans sa poche dès qu'il voit un humain bas du front dans ton genre. Je suis prêt à tirer depuis tout à l'heure, je ne lèverai pas mon blaster, je ne ferai pas de sommation et mon camarade non plus. Il n'a pas besoin d'armes, lui, vous ne savez pas ce que c'est qu'un Wookie ? Tu baisses ta vibrolame ou t'es mort. Choisis.
Le regard du voyou se durcit sous le coup de la colère, Taltiruk était sûr qu'il s'apprêtait à frapper ; de son côté, il était décidé à bondir sur les humains à griffes tirées dès qu'ils esquisseraient un geste de travers... Cependant, l'humain abaissa finalement son arme, sans l'écarter tout à fait.
-Fais voir ton blaster, maintenant, ou je pourrai bien changer d'avis ! ordonna-t-il, sans rien perdre de son agressivité.
Landa l'ignora.
-Écoute-moi bien : je ne représente aucune menace pour la sécurité des humains de cette planète. Au contraire. Je suis chasseur de primes, oui, mon compagnon et moi sommes venus pour faire la chasse aux pirates ; les Tko'ra, ça te connaît ?
-Tout le monde ici connait les Tko'ra, déclara l'un des humains nantis en matière capillaire, méprisant.
-Ravi de l'apprendre... Il y a une jolie prime sur leurs deux têtes de vers. Mon pote et moi, on les bute, et on repart. Je pense que ça vous va, non ?
-Et pourquoi on te croirait ? interrogea le chauve.
-Tu vois une autre raison de venir dans ce secteur pourri ? riposta Landa du tac au tac. J'ai l'air d'être du coin ?
-Peut-être que tu travailles pour eux, rappela l'un des autres humains sans relever le « secteur pourri ».
-Je te déconseille de suggérer ça de nouveau si tu tiens à tes parties génitales, lâcha Landa. À votre place, je ne prendrai pas de risque. Vous pourriez même m'aider, vous voyez ? Il suffit de m'indiquer où ont eu lieu les dernières attaques de pirates, ou de me désigner quelqu'un qui peut le faire.
Les voyous s'entreregardèrent, l'air parfaitement décontenancés de voir leur victime exiger de l'aide. Tellement décontenancés que le chauve répondit :
-Nous, on ne sait pas. On sait qu'ils ne se privent pas de frapper du côté de la République de Kathol et qu'il est plus rare qu'ils s'aventurent jusque sur la route commerciale, c'est à peu près tout. Mais si vous vouliez allez voir les sociétés commerciales du coin, bah, vous êtes dans la bonne direction, essayez surtout la troisième que vous trouverez sur ce chemin, Tanissh Transmissions, ils ont eu pas mal de fil à retordre avec les pirates ces temps-ci.
Landa agita joyeusement son museau de droite à gauche. 
-Merci beaucoup, Messieurs, je me souviendrai de l'hospitalité humaine ! Au plaisir de vous revoir !
Sans même prendre la précaution de garder le chauve dans son champ de vision, le Rodien partit ; le Wookie le suivit, appréhendant un retournement des voyous... Cependant, ils les observèrent simplement partir, une même expression éberluée sur leurs visages.
-Comment vous avez fait cela ? demanda Taltiruk à mesure qu'il s'éloignaient. Je nous voyais déjà pris dans un combat qui aurait pu mal finir...
-C'est pareil qu'avec Dakmel, Taltiruk, gundark qui rugit ne mord pas... Ils nous ont agressés alors qu'ils pensaient que nous n'étions que des voyageurs sans défense, ils n'avaient pas envie de prendre plus de risques, juste de cogner un peu.
-Ils avaient tout de même des vibrolames !
-Ce n'est pas pour cela qu'ils étaient prêts à s'en servir sauf extrême nécessité ; manifestement, c'est une sorte d'accessoire à la mode, ici... Dis-moi, est-ce que tu as fait attention à leur âge ?
-Euh... Je ne suis pas sûr d'être si expert dans la datation d'êtres humains...
-Dommage, c'est pourtant intéressant ; ces joyeux drilles m'avaient l'air d'avoir entre trente et quarante ans, ce qui est bien vieux par rapport à la moyenne des délinquants humains... En principe, ils commencent par rejeter leur société et leur éducation quand ils sont jeunes, ensuite ils se calment parce qu'ils se trouvent un travail et une vie de famille, c'est reculer pour mieux sauter histoire de convaincre que leur vie n'est pas dominée par le système en vigueur, si tu veux ; en revanche, dans une société où le chômage fait des ravages et où les liens sociaux sont très dégradés, les voyous ne rentrent pas si facilement dans le rang... J'en conclus que cette ville est encore plus en difficulté que je ne le croyais.
-Euh, d'accord, mais c'est peut-être un peu rapide pour fonder une telle analyse, non ?
-Bien entendu, ce n'est qu'une conclusion provisoire... Tiens, nous sommes arrivés, Tanissh Transmissions.
Taltiruk ne put s'empêcher de remarquer que le quartier était en bien meilleur état que ce qu'ils avaient vu depuis qu'ils avaient quitté l'astroport ; peut-être était-ce pour cela que les humains le considéraient comme leur sanctuaire ? Ils entrèrent dans un immeuble de belle taille, sobre mais propre.
-Arrêtez-vous là, vous deux ! leur ordonna-t-on dès qu'ils eurent passé la porte.
Un humain de belle carrure en costume avait braqué son regard sur eux, un blaster à la ceinture.
-Je regrette, s'excusa Landa, mais je vous assure que le Président de votre société...
-... Monsieur le Président ne reçoit personne d'armé, et donc pas de Wookie, insista le garde sur un ton sans réplique. La question ne se pose même pas.
-Oh, veuillez m'excuser, il s'agit simplement de mon garde du corps !
Landa prit Taltiruk à part et lui parla à voix basse :
-Ce Monsieur a l'air intransigeant... Je vais y aller seul. Je peux comprendre que tu n'aies aucune envie de te tourner les pouces, tu peux aller voir si tu entends quelque chose à la cantina, si tu veux... Mais alors sois prudent. Ils n'ont pas l'air commodes, sur cette planète. Même pour un Wookie.
-Je vois ça... Je m'efforcerai de glaner le plus d'informations possibles. On se retrouve au vaisseau ?
-Tout à fait. Ne t'inquiète pas si je mets du temps à revenir, je n'ai pas la moindre idée de la durée que ça va prendre. Bonne chance !
-Bonne chance à toi aussi ! »
Le Wookie quitta son compagnon, lequel revenait auprès de l'humain. Une question troublante lui vint à l'esprit : Landa avait-il réellement son blaster en main, lorsqu'il avait menacé les voyous ? Lui qui disait ne pas aimer les pistolasers, lui qui acceptait sans broncher une entrevue à laquelle il était censé venir sans arme ?

À présent seul, Taltiruk trouva que parcourir la ville en essayant de ne pas attirer d'attention malvenue ressemblait à un exercice d'équilibriste : il devait rester discret, ne pas paraître dans une attitude de provocation, tout en ayant peur de passer pour une victime potentielle s'il se montrait un peu trop désireux de ne pas attirer les regards. Sans compter qu'il ne savait pas du tout si les non-Wookies pouvaient percevoir ces variations d'attitudes chez lui, naturellement. Et lorsqu'il cherchait quels individus pourraient s'avérer dangereux, il était au bord de la paranoïa... À se demander comment faisait Landa, qui donnait l'impression d'être habitué à ce type de planètes...
Deux fois, il rencontra des gens vêtus des mêmes vestes que celles des voyous ; cependant, la première fois, elles n'étaient pas portées par des humains mais par un groupe de Zabraks, le Wookie en conclut qu'elles n'étaient pas un signe de reconnaissance des xénophobes.
Il était presque arrivé à l'astroport lorsqu'il aperçut quelque chose d'autrement plus rassurant : des Wookies ! Un homme et une femme, qui s'enfonçaient dans une petite rue de l'autre côté de la place... Ces deux-là l'aideraient certainement !
Taltiruk se mit à courir en direction de la rue... Oui, ils étaient toujours là, seuls dans cette rue... Il les interpela d'un rugissement ; ses deux congénères se retournèrent aussitôt, mais ils ne paraissaient pas ravis, plutôt troublés par la vue de leur semblable. Ils n'en avaient probablement pas l'habitude.
Taltiruk se rapprocha d'eux.
« Je m'appelle Taltiruk, se présenta-t-il. J'aurais besoin d'informations sur ce secteur, pouvez-vous m'aider ?
Les deux autres restaient froids, pour ne pas dire sur la défensive.
-Quel genre d'informations ? demanda la femme.
-Tout ce qui concerne des pirates, les Tko'ra... S'il vous plait, je dois impérativement les retrouver...
Après avoir brièvement regardé sa compagne, l'homme répondit :
-Aucun problème... Vous savez déjà des choses, sur ces pirates ?
-Oui, je les connais, et je travaille avec un chasseur de primes qui cherche à les localiser ! Si vous pouvez nous aider...
-Je connais des gens qui pourraient vous aider, assura l'homme.
-Parfait, je vous remercie infiniment, je... »
Le jeune Wookie eut à peine le temps de maudire sa naïveté lorsque la femme saisit une arme et lui tira dessus ; il y eut un éclair bleuté, puis tout disparut.

« Urno Nalad, énonça Nuro Landa à la secrétaire humaine. Je suis le représentant de la société Talituk Expéditions, Monsieur le Président devait me recevoir en fin de journée, mais il serait préférable que je le vois dès maintenant...
-Vous n'êtes pas indiqué parmi les rendez-vous, releva sèchement la secrétaire.
-Oh, c'est possible, il me l'a simplement fait savoir à l'oral, ce ne sera pas long, de toute façon... Je suis persuadé que dès qu'il sera informé de ma présence, il voudra me recevoir...
-Vous n'aurez qu'à lui dire vous-même, s'agaça la secrétaire. La salle d'attente est au fond de ce couloir, à droite, mais il est censé recevoir Monsieur Delmat prochainement... Vous verrez bien s'il accepte de vous recevoir avant...
-Très bien, merci du fond du cœur !
Le sourire au museau, Landa gagna le couloir en question, qui tournait à angle droit ; néanmoins, il ne franchit pas la porte d'entrée, demeurant simplement en embuscade dans le passage. Il savait qu'un humain patientait déjà à l'intérieur de la salle d'attente, un humain dont la nervosité pouvait indiquer que c'était son premier rendez-vous avec le Président. Un quart d'heure s'écoula, le Rodien se contraignant à la patience, jusqu'à ce qu'il entende que Monsieur le Président avait eu la secrétaire au comlink et lui avait donné pour consigne de virer l'imposteur parce qu'il n'avait pas que ça à faire, il devait immédiatement recevoir Monsieur Delmat... Aussitôt, le pas lourd d'un vigile se dirigea vers le corridor où attendait Landa, il devait agir vite. Alors, seulement, le Rodien pénétra dans la salle d'attente, espérant qu'un employé non-humain ne choquerait pas trop ; prenant une apparence attentive, il se tourna vers l'homme d'une cinquantaine d'années au nez impressionnant qui attendait dans la salle :
-Monsieur Delmat ? appela-t-il. Monsieur le Président ne peut pas vous recevoir ici aujourd'hui, il vous expliquera... Un garde va vous emmener jusqu'à lui.
-Comment ? Bon, très bien, mais je pensais que... enfin, j'arrive.
L'humain se leva et passa devant Landa, quittant la pièce d'un air préoccupé. Lequel Landa referma la porte, s'assit et veilla à prendre une pose tranquille pendant qu'il sentait arriver Monsieur le Président de l'autre côté de la pièce. La porte opposée à celle par laquelle Landa était entré s'ouvrit, et l'homme en costume qui en surgit ouvrit des yeux ronds :
-Mais... mais vous n'êtes pas...
Landa comprit immédiatement qu'il s'était trompé, les deux hommes se connaissaient... Tant pis.
-Je m'appelle Urno Nalad, improvisa-t-il, et nous devons parler si vous voulez ne plus être victime des pirates. Je regrette, mais je devais vous rencontrer de toute urgence, et sans que nos ennemis puissent en être informés...
Quelques éclats de voix au-dehors laissèrent penser à Landa que Delmat et le garde étaient en train de s'expliquer ; heureusement, son ouïe étant plus fine que celle des humains, il n'était pas sûr que le Président les ait entendus. D'autant que le pauvre homme paraissait déjà estomaqué.
-Mais je ne comprends pas... qu'avez-vous... que voulez-vous ?
Landa inclina respectueusement museau.
-Allons, Monsieur le Président, gagnons votre bureau... Je vois que vous ne comprenez pas, nous avons des choses à nous dire, faisons-le dans un endroit approprié... »
Démontrant une totale confiance en lui, Landa se mit en route sans attendre vers l'autre côté de la pièce ; le Président le suivit, sa curiosité l'emportant apparemment sur sa méfiance. C'était une chance qu'il ne sache pas que la petite vibrolame dissimulée dans la tenue du Rodien avait échappé aux détecteurs.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Dim 30 Juin 2013 - 11:05, modifié 1 fois.
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Messagepar Den » Sam 29 Juin 2013 - 13:58   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Voilà! C'est lu!

J'ai passé un bon moment.

J'aime beaucoup les personnages présentés, en particulier Nuro Landa. Il se trouve que j'aime bien sa personnalité. Et puis, une histoire de chasseur de primes, ça fait toujours du bien.

L'histoire fourmille de petits détails bien sympathiques et les héros ont des personnalités bien marquées et pas manichéennes. Vraiment, c'est du beau boulot!

Je pense d'ailleurs que c'est ta meilleure histoire, Mitth'! :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 29 Juin 2013 - 14:05   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Bien, merci, objectif atteint, alors ! :)

Je pense d'ailleurs que c'est ta meilleure histoire, Mitth'! :)


Je suis toujours choqué par la différence entre la façon dont mes lecteurs et moi percevons mes écrits :transpire: Pour moi, celle-là, c'est juste une fan-fic détente parce que je n'avais pas envie de me prendre la tête, l'idée de base est bien, mais je me préfère avec plus de tension dramatique, de tragédie et de merveilleux^^ Sur le plan de l'histoire, je pense que ma meilleure restera Perle Rouge, même si j'écris peut-être mieux maintenant. L'Ascension de Sev'rance Tann aussi, je suis fier de la façon dont je l'ai construite, ce dont vous en devez pas vous rendre compte à cause des écarts temporels... Mais celle-là, non, rien à faire, je :transpire:
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Messagepar Den » Sam 29 Juin 2013 - 17:47   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Arf! Comme quoi, tous les goûts sont dans la nature! :D
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Messagepar Hiivsha » Sam 29 Juin 2013 - 23:36   Sujet: Re: Le Wookie et le Chasseur de Primes

Bon, c'est lu.
Alors si l'histoire me plait et que le personnage de Landa m'est éminemment sympathique, je t'ai trouvé un peu laborieux de forme et de vocabulaire dans ce chapitre, notamment - mais pas que... y'a aussi la rencontre avec les voyous - dans la salle d'attente à la fin. J'ai butté pas mal de fois sur les phrases, les reprenant plusieurs fois... ça m'a semblé lourd comme style, un peu comme du vite fait bien fait...
Mais bon, c'est peut-être très subjectif comme appréciation. Disons que dans ce chapitre il y a des passage qui ne "coulent pas aussi bien" que certains autres que tu écris beaucoup mieux.

Par contre, côté histoire, il me tarde de lire la suite. J'aime bien son côté "j'ai pensé à tout, t'inquiète"... j'espère que comme dans "Leverage" il va y avoir du sable dans la mécanique. ;)

__________________________________

il s'imaginait se jeter bêtement sur eux et se faire tuer faute d'avoir pu se contrôler, ou au contraire resté paralysé l'estomac écartelé par des émotions contradictoires... => "rester paralysé" ("rester" est facultatif dans la phrase)

Landa parut prendre son temps => il "parut" simplement ou il prit réellement son temps ? Autrement dit, est-ce que l'emploi du verbe "paraître" trop souvent utilisé pour un oui pour un non par certains, se justifie ici ?

voir la Galaxie devenir tout ce que tu as lutté pour l'empêcher de devenir => à mon avis, c'est pas français. :x
- devenir tout ce que tu ne voulais pas qu'elle devienne => oui... le premier "que" se rapporte au second "que"
- dans ta phrase le "tout ce que" se rapporterait au "pour"... non... peut-être "tout ce pourquoi tu as lutté pour l'empêcher" serait-il plus juste. On ne lutte pas "que" mais on lutte "pour" ou "contre"... "devenir tout ce contre quoi tu as lutté pour l'empêcher..." me paraît également correct et aurait ma préférence.
et "pour l'empêcher de devenir" est de trop dans la phrase et limite, n'a pas de sens.
Je propose :
"voir la Galaxie devenir tout ce contre quoi tu as lutté, sous la direction du Chancelier de la République en personne, il y a de quoi devenir dingue,"

À la grande surprise de Taltiruk, cette vois, => fois :neutre:

nous ferons ce que nous pouvons => pourrons

un monde largement urbanisé et et industrialisé => et... et... Zorro est arrivé é é ! :paf:

La colonisation est ancienne, ici, cette planète profitant de la route commerciale de Trition, et ils se sont spécialisés dans des technologies d'information et de fabrication. => à quoi fait référence le "ils" à "colonisation", "planète" ?

En se fiant aux humains qu'il avait rencontré, => rencontrés

J'en conclue => conclus

leur ordonna-ton => -t-on

des Wookies ! Un homme et une femme, => je me demandais justement en écrivant ma FF si on pouvait dire "homme" et "femme" pour une créature non-humaine. Par prudence du coup, je mets "un mâle et une femelle".
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