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Chapitre 21 : La Fin de la Rébellion
 
– Feu à volonté, Commandant.
L’espace fut soudain constellé d’éclairs verts, striant la noirceur spatiale et créant un tableau chaotique surréaliste. Il avait suffi d’un ordre pour que la machine se mette en route et que la bataille commence. Un ordre pour déclencher les hostilités.
Un premier vaisseau vit ses boucliers exterminés par une salve abondante de turbolasers puissants. Quelques secondes plus tard, le transporteur modifié se disloquait dans une multitude d’explosions, qui se dissipèrent au contact du vide spatial. Le ton était donné. Les vaisseaux attaqués tentèrent de garder un semblant de formation de combat, essayant de ne pas paniquer devant l’impressionnante force ennemie.
Celle-ci avançait inexorablement, avec une organisation et une efficacité qui avaient fait sa réputation. Le vaisseau amiral, vaillamment en tête, dirigea ses batteries de turbolasers vers un malheureux croiseur Carrack, qui tenta de fuir. Mais une nouvelle fois, tout effort était vain. Les boucliers déflecteurs du croiseur rendirent l’âme, et le vaisseau s’arrêta soudainement pour exprimer sa reddition.
– Parfait. Capturez un maximum de vaisseau. Ceux-ci nous appartiennent, et je compte bien les récupérer.
– Bien Amiral, fit le commandant avant de donner des ordres à ses hommes. Envoyez les navettes de capture.

Un instant plus tard, les navettes d’assaut jaillissaient des hangars et se dirigeaient vers les ennemis vaincus. Les appareils étaient des transporteurs blindés, dont la fonction était d’amener la force d’occupation à bord du vaisseau ennemi pour en prendre le contrôle.
Mais la flotte ennemie n’avait pas dit son dernier mot. Plusieurs escadrons de chasseurs stellaires sortirent des vaisseaux de commandement restants, avec la ferme intention d’empêcher la capture de leurs camarades. Les petits engins décollaient les uns après les autres, laissant derrière eux la traînée de leurs moteurs subluminiques.
– Amiral, je pense qu’ils en ont après nos navettes d’assaut, signala un officier.
– Composition de la flotte ennemie ? demanda l’amiral à l’officier affecté aux radars.
– Nous avons détruit un transporteur modifié et la capture d’un croiseur Carrack est en cours. L’ennemi dispose encore de deux croiseurs, d’une frégate, de quelques corvettes, et de chasseurs. Je dirais qu’ils en ont une bonne trentaine.
– Je ne vois rien qui ressemble à un vaisseau de commandement… murmura le capitaine du vaisseau.

La flotte d’assaut était composée de plusieurs vaisseaux. Mais l’amiral, le commandant chargé de l’attaque et le capitaine étaient tous réunis dans le vaisseau de guerre de ce dernier. L’amiral en personne avait tenu à assister à l’attaque.
– C’est vrai, Capitaine Ardiff, fit l’Amiral sur un ton posé. Mais je pense qu’ils le gardent en réserve pour nous faire la surprise. Une stratégie minable quand on connaît leurs chances de succès…
Le capitaine Ardiff regarda son supérieur. Lui aussi savait que l’issue de la bataille ne faisait aucun doute, mais il ressentait toujours une certaine tension au combat. A l’inverse, l’amiral gardait un calme déconcertant, et une assurance surprenante.
Ardiff tressaillit. L’amiral, enfoncé dans son siège, donnait exactement la même impression de prestance que le génie qui avait occupé ce poste de commandement près de quinze ans auparavant. Le Grand Amiral Thrawn. L’homme qui se trouvait à sa place aujourd’hui aurait pu passer pour une réincarnation du plus brillant officier que l’Empire aie jamais connu.
L’amiral reprit la parole.
– Il semblerait que la planète Aztilar soit creuse. Je parierais ce fauteuil que nos adversaires se servent de cette particularité pour cacher leur vaisseau principal. Leur stupidité est vexante. Quand je pense que ces incompétents estiment représenter le cœur de l’Empire… Thrawn doit se retourner dans sa tombe…

Les défenseurs de la planète Aztilar se décidèrent à passer à l’offensive. Les chasseurs accélérèrent. Leurs escadrons étaient composés de divers engins obtenus de façon douteuse. Des Z-95 Headhunter, des R-41, des Oiseaux de Proie, des chasseurs planétaires et Pinook, tout une panoplie d’appareils que l’Empire aurait eu honte d’utiliser.
Les Survivants du Moff Danika prétendaient faire vivre la prestance de l’Empire, et refusaient l’autorité du Nouvel Empire qui avait été créé quatre ans auparavant, en signant un Traité de Paix avec la Nouvelle République.
Les indépendantistes continuaient la guerre, aussi bien contre la République que contre l’Empire. Ce dernier avait localisé leur base principale, sur la planète Aztilar, et cette bataille serait certainement la plus grande de leur défaite. Ils utilisaient des appareils certainement récupérés au marché noir ou auprès de pirates, et qui correspondaient à leurs ressources tout en satisfaisant leurs besoins.

Quand le premier escadron de R-41 s’approcha de la navette d’assaut qui abordait le croiseur, les pilotes eurent la mauvaise surprise de voir arriver un escadron de chasseurs sinistrement connus dans toute la galaxie. Nombre de pilotes regrettèrent de s’être embarqués dans ce conflit en voyant ce qui les attendait.
Le Nouvel Empire ne menait l’attaque qu’avec deux Star Destroyers, escortés par quelques autres vaisseaux mineurs. Mais les destroyers, outre leur puissance de feu phénoménale, transportaient toute la force de frappe nécessaire pour écraser les indépendantistes, aussi facilement qu’un AT-ST écraserait un gungan.
Le destroyer Tyrannic avait déjà envoyé une douzaine de chasseurs Tie, alors que le destroyer de tête restait passif. Les R-41 et leurs pilotes de fortune paniquèrent et rompirent la formation en voyant arriver les Tie, qui avaient leur réputation comme alliée. Une réputation qui durait depuis l’arrivée au pouvoir de l’Empereur Palpatine, des décennies auparavant.
Le Nouvel Empire avait un temps dû stopper la production de ces célèbres chasseurs de supériorité spatiale. Mais il lui restait un nombre conséquent de Tie, pour lui permettre de lutter contre leurs rébellions internes.

Les Tie eurent vite fait de rattraper les R-41. Aucun de ces derniers ne put faire feu. Leur fuite désespérée les avait exposé aux tirs ennemis, et les Tie les mirent en pièces à l’aide de leurs lasers verts. Les boucliers cédaient à toute vitesse, avant que les coques ne suivent le mouvement. La vision des appareils qui partaient en morceaux avait quelques chose de surnaturel.
Les Z-95 eurent plus de chance. Arrivant de face, ils purent tirer. Les Tie ne disposaient pas de boucliers, et deux d’entre eux succombèrent face aux salves rouges des indépendantistes. Les autres purent profiter de leur puissance de feu. Les deux groupes se croisèrent enfin avec moult explosions d’appareils. Il restait aux vaisseaux à faire demi-tour pour pouvoir tirer à nouveau. Le premier à se retrouver en position prendrait un avantage indéniable. Les Tie, plus maniables, virèrent rapidement en maintenant une formation impeccable. Les Z-95 réagirent trop tard, et les sept Tie restants les abattirent comme à la parade.
Malheureusement, les autres escadrons indépendantistes arrivaient pour prendre les Tie à revers. Ils furent pris à leur propre jeu quand un groupe de Tie jaillit des hangars du destroyer Chimaera pour pilonner les adversaires à coup de missiles à concussion.
Une nouvelle fois, cela eut pour effet de semer la pagaille au sein des rangs indépendantistes. Ils tournèrent en tous sens pour essayer de survivre, et ne réussirent souvent qu’à se percuter les uns les autres.
Pendant ce temps, les autres vaisseaux lourds se plaçaient pour entourer le Tyrannic. Les corvettes allaient se charger de l'encerclement, tandis que la frégate comptait constituer le gros de la force de frappe.

– Quel spectacle lamentable… cracha le commandant Ran Borune, chargé de l’assaut.
– Effectivement, répondit l’amiral, toujours aussi serein. Ces hommes ne méritent vraiment pas de se considérer comme des membres de l’Empire. Cette bataille est aussi ennuyeuse que le cycle de reproduction des pillards Tusken.
Ardiff sourit. Il se rendit alors compte que, bien qu’il fût à bord de son vaisseau, il était là en spectateur. L’amiral avait ses habitudes à bord du Chimaera, et il prenait souvent la place du capitaine. Même le commandant Ran Borune ne donnait des ordres que pour la forme. Comme souvent, c’était l’amiral qui menait la danse. Mais dans cette bataille, il n’aurait pas l’occasion de montrer le génie tactique hérité de son mentor. La victoire était quasiment acquise.
Tout se passait de la même manière jadis. Le Grand Amiral Thrawn était à bord du Chimaera, et le Capitaine Pellaeon ne faisait que l’assister dans sa bataille contre la Nouvelle République.
Le schéma se reproduisait aujourd’hui. Le capitaine Ardiff ne faisait qu’assister l’amiral qu’il avait à bord. Et à présent, l’ancien assistant avait pris la place de Thrawn : l’Amiral Pellaeon, Suprême Commandeur de la Flotte Impériale, et fondateur du Nouvel Empire. Un homme qui avait tant appris lors de ses années aux côtés de Thrawn…

Les autres vaisseaux indépendantistes s’approchèrent prudemment, évitant de s’exposer au feu du Tyrannic et du Chimaera. Les deux croiseurs et la frégate envoyèrent encore quelques chasseurs, alors que les turbolasers essayaient désespérément de s’attaquer aux cibles trop mobiles qu’étaient les Tie. Néanmoins, ces derniers se trouvaient en mauvaise position, entre les gros vaisseaux et les chasseurs ennemis. Les vaisseaux d'escorte des destroyers s'apprêtaient à intercepter la force qui fondait sur les destroyers.
– Tyrannic, suivez-nous, ordonna le commandant Borune au capitaine de l’autre destroyer. Nous allons nous occuper de la frégate, tandis que vous attaquerez les croiseurs. A tous les autres vaisseaux, occupez-vous des corvettes.
Gilad Pellaeon leva une main.
– Annulez cet ordre Commandant. Seul le Tyrannic se lancera dans la mêlée.
Aucun des officiers présents ne contredit l’amiral. Ils lui faisaient confiance. Par respect, Pellaeon s’expliqua. Encore une fois, Ardiff se surprit à imaginer Thrawn parler par la bouche de Pellaeon.
– C’est ce qu’ils attendent. Je fais confiance au Tyrannic et au capitaine Vermel, son vaisseau et ses Tie se chargeront facilement de ces ennemis, avec l'aide des vaisseaux d'escorte. Le Chimaera reste où il est.
– Vous suggérez que nous restions passifs ? s’enquit Borune, visiblement déçu.
– Absolument pas. Je crois qu’un autre adversaire, plus intéressant, nous attend. Un peu de patience.

A peine Pellaeon avait-il prononcé ces mots que les consoles de détection signalaient l’arrivée dans le secteur d’un vaisseau de guerre. Pellaeon avait vu juste.
Sortant comme par magie des entrailles de la planète brune et déserte qu’était Aztilar, le destroyer Survivant apparut à quelques parsecs du champ de bataille, approchant à vive allure, tous ses armements opérationnels.
Le Survivant était presque aussi grand que le Chimaera, mais en aucun cas aussi imposant. Tout d’abord, son état et son entretien laissaient à désirer. Par ailleurs, il n’avait pas la même réputation que le Chimaera, le vaisseau de commandement à bord duquel le Grand Amiral Thrawn avait failli écraser la Nouvelle République, avant d’être assassiné par son garde du corps noghri.

Assis dans le fauteuil même où Thrawn avait prononcé ses derniers mots, Pellaeon regardait paisiblement arriver son ennemi.
– Je présume que le Moff Danika est à bord.
– C’est fort possible, monsieur, répondit Ran Borune. Quant au leader ennemi, j’ignore qui ce peut être. L’Amiral Zosskan a été abattu, je ne sais pas qui le remplace.
Ran Borune était au courant de pas mal de choses concernant les indépendantistes. Il avait infiltré le Survivant avec deux collègues. Il était le seul à s’en être bien sorti. Il avait été officier à bord, mais avait fini par prendre la fuite récemment. Il avait réussi à rejoindre Pellaeon, après avoir obtenu la localisation de la base secrète d’Aztilar. Il avait réussi sa mission, et Pellaeon lui avait accordé de pouvoir personnellement mener l’attaque qui allait mettre ces traîtres d’indépendantistes à genoux.
Malheureusement, il n’avait pu obtenir d’informations concernant le mystérieux leader des indépendantistes. Néanmoins, quelqu’un d’autre avait vu cet homme et était allé en parler en détail à Pellaeon. Celui-ci avait envoyé des troupes attaquer la station spatiale où leur informateur avait vu le Maître. A l’arrivée des impériaux, la station, qui semblait être un petit centre médical privé, était complètement vide. Le fameux Maître restait introuvable.
Comme s’il lisait dans ses pensées, Pellaeon s’adressa à Borune.
– Moi aussi je me demande si le Jedi Noir participera à ce combat. Mais j’en doute. J’ignore pourquoi, mais je pense que la lutte indépendantiste est le dernier de ses soucis. Il s’en est juste servi pour accéder à certains moyens. Maintenant que les choses tournent mal pour notre ami le Moff Danika, le Maître doit être bien loin, à régler des choses plus intéressantes à ses yeux…
Ran Borune ignorait comment l’amiral pouvait tirer des telles conclusions, mais son séjour chez les indépendantistes avait confirmé le fait que Danika n’avait aucune chance. Sans attendre l’ordre évident que Pellaeon allait donner, il parla dans son comlink.
– Capturez le Survivant et ses passagers.
– Négatif Commandant, fit Pellaeon.
Une nouvelle fois, l’amiral donnait un ordre contraire et surprenant. Borune ne s’en offusqua pas, attendant l’explication qui venait.
– Je doute que nous réussissions à mettre le Survivant hors-service, expliqua Gilad Pellaeon. Et le Moff Danika ne se rendra jamais, croyez-moi.
Il marqua une pause.
– Par contre, il est très probable que Danika essaye de fuir. Lui, je le veux vivant. A tout prix. Commandant, vous enverrez des intercepteurs Tie arrêter toute capsule ou navette qui tentera de fuir.
– Si je puis me permettre Amiral, fit Ardiff, ne souhaitez-vous pas capturer ce destroyer ? Après tout, il appartient à l’Empire.
Pellaeon secoua la tête avec un air de dégoût.
– Regardez-moi ce vaisseau Capitaine, fit-il. Son état est pitoyable. Selon le Commandant Borune, un groupe de Jedi a détruit certains systèmes et abattu une partie de l’équipage. Le Survivant porte bien son nom, c’est quasiment une épave. Nous n’en tirerions pas grand chose. Et puis ce destroyer a trop souvent sali le nom du Nouvel Empire. Que les choses soient claires, aucun des mes capitaines n’aurait sa place dans ce vaisseau. Je n’en veux pas dans mes rangs.
Il s’arrêta à nouveau, alors que tout l’équipage de la passerelle attendait l’ordre fatidique.
– Mettez-moi cet engin en pièces.

De l’autre côté de la bataille, un flot de chasseurs Tie jaillit du flanc inférieur du Tyrannic, puis se jeta sur la frégate indépendantiste. Des missiles fusèrent et allèrent s’écraser sur les boucliers déflecteurs. La frégate ouvrit le feu sur les Tie, qui effectuèrent d’impeccables manœuvres dilatoires pour éviter les turbolasers. Ils passèrent en trombe près du vaisseau, crachant des lasers à toute vitesse. Les rayons d’énergie fonçaient vers les boucliers, qui les absorbaient en créant une sorte de tâche verdâtre.
Puis les Tie firent demi-tour, alors que les canons se rechargeaient. La frégate profita de cette courte occasion pour abattre un Tie, dont le panneau solaire droit se détacha dans une gerbe d’étincelles.
Les camarades du pilote abattu se remirent alors en formation, et firent un second passage qui mit à mal les boucliers de la frégate. Les artilleurs indépendantistes n’étaient pas de taille à rivaliser avec les troupes de Pellaeon, et leurs tirs se perdaient pour la plupart dans l’immensité de l’espace.
Les vaisseaux qui escortaient les destroyers étaient à eux seuls une force non négligeable. Il s'agissait de vaisseaux de taille moyenne, des corvettes et autres appareils. Ils foncèrent vers la force similaire des indépendantistes, composée de vaisseaux du même type, moins puissants mais plus nombreux. Ce serait l'occasion pour les capitaines impériaux de montrer leur maîtrise de leur appareil et de leur équipage.

De son côté, le Tyrannic chargeait vaillamment les deux croiseurs. Les Tie qui avaient commencé la bataille furent soulagés du poids des croiseurs, et purent focaliser leur attention sur les chasseurs ennemis.
Un pilote de Tie fit une vrille remarquable, qui le mena droit derrière un de ses adversaires. Les lasers verts se dépêchèrent de réduire en poussière cosmique l’Oiseau de Proie ciblé. Un autre appareil vit son moteur rendre l’âme, provoquant une implosion qui tua le pilote sur le coup.
Le Tyrannic martela un des croiseurs. Une fois les boucliers écrasés par la puissance de feu, le navire fut coupé en deux par un tir conjugué en rafale abondante. L’oxygène s’échappa du vaisseau détruit, alors que des capsules de sauvetage tentaient leur chance. Peine perdue, les rayons tracteurs du destroyer impérial les attiraient dans ses hangars sans la moindre difficulté. Les prisonniers allaient passer un sale quart d’heure.
Le second croiseur se décida à fuir, et fit rugir ses moteurs pour échapper au carnage. Mais les Tie achevaient la bande hétéroclite de chasseurs et le prirent en chasse. Il leur fallut quelques secondes pour le rattraper et le mitrailler. Tout comme le croiseur qui s’était rendu dès le début de la bataille, celui-ci arrêta ses moteurs et abaissa ses boucliers, acceptant la défaite et se préparant à l’abordage.
Le Tyrannic put alors aller soutenir ses Tie qui s’occupaient de la frégate. Celle-ci eut alors une drôle d’attitude. Elle poussa ses moteurs au maximum et fonça droit vers le destroyer.
Le capitaine Vermel, à bord du Tyrannic, comprit vite l’idée. Les Survivants refusaient de s’avouer vaincus aussi facilement, et préféraient emporter le Tyrannic dans leur tombe. Cela montrait bien l’état d’esprit et la loyauté de ces prétendus impériaux… Aucun vrai capitaine impérial n'aurait adopté une conduite aussi déshonorante.
– J’avais espéré capturer cette frégate, marmonna Vermel. Tant pis. Abattez-moi ces clowns d’indépendantistes.
La frégate était cependant bien proche, et il fallait vite la détruire pour éviter qu’elle n’éperonne le Tyrannic et n’endommage sa coque. Vermel observa tous ses Tie qui, dans un parfait ensemble, convergeaient vers la frégate kamikaze. Les Tie ouvrirent le feu, mais la frégate tenait bon et avançait inexorablement, tel un vornskr vers un Jedi.
Les corvettes venaient à bout de leurs adversaires directs, et joignirent leurs tirs à ceux des Tie. La frégate était mitraillée de toute part, mais ne paraissait pas s'en soucier.
Les turbolasers du Tyrannic se déchaînaient également, mais la frégate ne ralentissait pas le moins du monde. Vermel comprit que le temps pressait. Le danger était bien réel.
– Navigateur, pivotez de 45°, je veux que toutes nos batteries puissent avoir cette frégate en joue. Artilleurs, enchaîna-t-il, je ne veux plus voir cette frégate dans 30 secondes. Exécution.
Le majestueux Tyrannic tourna sur lui même pour faire face à son ennemi. Le chaos s’amplifia quand d’autres batteries purent à leur tout faire feu, ajoutant leur force aux tirs des chasseurs.
Plus que quelques kilomètres et la collision serait fatale. Vermel garda son calme, même si le temps jouait contre lui et son équipage. Le Chimaera était trop éloigné pour fournir un soutien à temps.
Autour de lui, dans la fosse de la passerelle de commandement, la tension était palpable, les hommes étaient nerveux. Mais aucun ne paniquait. Vermel parvint à sourire. Même après tant d’années de combat et d’échecs, malgré la paix, les impériaux, les vrais, restaient efficaces et combatifs. Cette pensée le réconforta, alors que la frégate approchait dangereusement. La collision était imminente, et la frégate était encore entière.

Vermel ferma les yeux au moment du choc, prêt à périr avec les honneurs. Une intense lumière inonda la passerelle, mais il resta à son poste jusqu’au bout.
Puis le calme revint. Vermel rouvrit les yeux, bien vivant. Autour du Tyrannic, des débris flottaient lentement dans le vide intersidéral. C’était tout ce qu’il restait de la frégate. Quelques artilleurs avaient dû retrouver leurs esprits et désintégraient les gros débris qui s’approchaient trop du Tyrannic.
Derrière lui, personne ne poussa de cris de joie. Ce fut lui qui rompit cette rigueur. Il se tourna vers ses hommes et prit son comlink, pour que tout l’équipage l’entende.
– L’Empire, le vrai, est vivant. Vive le Nouvel Empire.
Il sourit en entendant les acclamations enthousiastes.

Les deux destroyers, de type Impérial I pour le Survivant et Impérial II pour le Chimaera, se retrouvèrent face à face, tels deux duellistes prêts à se battre jusqu’à la mort. Les deux engins de guerre étaient à quelques kilomètres l’un de l’autre, les canons préparés à se déchaîner pour semer la mort dans le calme de l’espace. Un tir, un seul, et ce serait le point de départ d’une lutte à mort entre deux fauves acharnés.
Les autres vaisseaux impériaux achevaient leur combat contre le reste des Survivants, capturant ou abattant les vaisseaux ennemis.
Gilad Pellaeon se tenait droit sur la passerelle. Pour la première fois, il s’était décidé à quitter son siège. Les mains derrière le dos, dans une position des plus militaires, il s’apprêtait à affronter son adversaire. Il imaginait le Moff Danika, à bord du Survivant, prêt lui aussi au duel. On aurait pu croire que les deux hommes se regardaient à travers les baies en transparacier du pont de leurs appareils respectifs. Un regard froid et déterminé pour Pellaeon. A peu de choses près, le même regard si impressionnant des yeux rouges de Thrawn avant sa mort.
Aucun destroyer n’avait tiré pour l’heure. Ran Borune s’approcha discrètement de son supérieur.
– Que pensez vous qu’ils aient l’intention de faire, Amiral ?
– Je l’ignore, à vrai dire. Danika sait que s’il fuit, il sera mis en pièces en un clin d’œil. Il doit vraiment se battre s’il veut avoir une chance. Mais Danika est un couard doublé d’un imbécile, et ces types là sont plutôt imprévisibles…
– Je vois, fit Borune. Nous devrions ouvrir le feu, vous sembliez vouloir l’abattre.
– C’est vrai Commandant, mais je ne veux pas éliminer un adversaire qui ne se défend même pas. Je vous rappelle que je ne suis pas Palpatine, fit-il avec une note de désapprobation.
– Alors qu’allons nous faire ? demanda le commandant, apparemment pressé d’en découdre.
– Attendre. Je n’ouvrirai pas le feu en premier. Depuis des années, Danika détruit tous mes efforts pour maintenir la paix. Il saccage consciencieusement un travail de longue haleine pour maintenir la paix dans une galaxie qui en a bien besoin. C’est cet homme qui me gâche la vie depuis des années, et il va le payer. Mais je veux lui laisser une chance. S’il attaque, nous le vaincrons dignement. S’il fuit comme un rat womp, il en assumera les conséquences. Il devrait savoir ce qu’il risque en s’attaquant à l’Empire.
– Bien. Avec votre permission, je vais demander à ce qu’on arme les missiles.
– Faites, Commandant, faites. Mais prenez votre temps. Faites comme moi, profitez de ce jour. L’Empire n’a jamais réussi à dompter la Rébellion. Mais aujourd’hui, le Nouvel Empire va mettre un terme à une autre rébellion.
Ran Borune acquiesça, avant de partir s’assurer des préparatifs pour le combat.

Pellaeon activa son comlink, et s’adressa au capitaine Vermel.
– Capitaine, vous pouvez quitter le secteur, ainsi que tous les autres vaisseaux.
– Pardon ? s’étrangla Vermel. Vous n’êtes pas sérieux ? Le Survivant est une menace sérieuse, le Chimaera pourra avoir besoin du soutien du Tyrannic ou de l'escorte !
– Vous avez vos ordres, Capitaine. Cette affaire est entre Danika et moi, et je tiens à lui inculquer certaines valeurs du Nouvel Empire. Rendez-vous sur Bastion, Capitaine Vermel. A bientôt.
Surpris, Vermel coupa la communication. Malgré ses réticences, il donna ses ordres.

Quelques minutes plus tard, Pellaeon observait le Tyrannic qui quittait le secteur en passant en hyperespace. Peu après, les vaisseaux capturés par les navettes d’assaut partaient à leur tour, bientôt suivis par les corvettes impériales. Les Tie regagnèrent le hangar du Chimaera en peu de temps, prêts à être déployés à nouveau sur ordre.
Seuls subsistaient dans le secteur le Survivant et le Chimaera, entourés par les débris de la bataille. Les deux monstres se tenaient face à face dans l’immensité de l’espace, avec pour décor la sphère brune et déserte qu’était la planète Aztilar.

Le capitaine Ardiff commença à s’impatienter. Cela faisait un bon quart d’heure qu’aucun des vaisseaux ne bougeait. Il suffisait qu’un seul s’avance pour qu’ils soient à portée de tir. Ardiff observa Pellaeon, qui, debout sur la passerelle, n’avait pas esquissé un mouvement depuis un bon moment.
Ardiff connaissait Pellaeon depuis des années, et l’amiral était plus un ami qu’un supérieur. Malgré tout, Ardiff était souvent surpris par le comportement du chef du Nouvel Empire. Là encore, il eut un choc, un flash qui montrait Thrawn à la même place que Pellaeon. Les gens avaient bien raison de voir en lui l’héritier spirituel de ce non-humain de génie qui avait un temps redonné espoir à l’Empire.
Ardiff vint se poster à côté de lui.
– Amiral… commença-t-il.
– Je sais ce que vous allez me dire, Capitaine. Laissez-moi régler mes comptes à ma manière. Je sais que ce n’est pas raisonnable, mais cette affaire a un caractère personnel.
– Bien. Dites moi juste si vous comptez combattre.
– Je pense que ce ne sera pas nécessaire, rétorqua calmement Pellaeon.
Comme d’habitude, l’amiral avait anticipé les évènements. Un signal indiqua l’arrivée d’une communication en provenance du Survivant. Ardiff s’empressa d’activer le haut-parleur. Une voix se fit entendre.
– Ici le Survivant, je souhaite parler avec l’Amiral Pellaeon, Suprême Commandeur des Forces Impériales.
Pellaeon ne se fait pas prier et répondit à la requête.
– C’est moi. Au nom du Nouvel Empire, j’accepte votre reddition.
Ardiff hoqueta. Comment diable Pellaeon pouvait-il penser que les indépendantistes se rendaient ? Il lui fit part de sa remarque, quand l’amiral coupa momentanément la communication.
– Amiral, vous avez vous-même dit que Danika ne se rendrait pas !
– Absolument, Capitaine. Mais je parlais de Danika, n’est-ce pas ? Uniquement de Danika. Vous allez voir.
Pellaeon réactiva la communication.
– Je présume que le Moff Danika n’est pas prêt à me parler. Envoyez une navette avec le prisonnier, puis nous vous transmettrons les coordonnées vers Bastion.
– Une mutinerie, souffla Ardiff, qui avait enfin compris.
– Voilà de vrais impériaux, déclara Pellaeon avec un mince sourire. Qui se sont enfin rendu compte de la stupidité de Danika et qui ont choisi de rejoindre leur vraie patrie.
La voix en provenance du Survivant se fit à nouveau entendre.
– Entendu Amiral. Danika vous sera livré. Je suis le Capitaine Teraz, le Survivant est sous vos ordres.
– Parfait Capitaine, dit Pellaeon.
Il attendit un moment avant de parler à nouveau.
– Et bienvenue à la maison.

Quelques minutes passèrent avant qu’une navette ne sorte des hangars du Survivant pour rejoindre ceux du Chimaera. Puis le Survivant partit en hyperespace. Ardiff fronça les sourcils.
– Vous ne craignez pas qu’ils prennent la fuite ?
– Pas du tout, répondit l’amiral avec son calme habituel. Je sais reconnaître un impérial à sa voix. Croyez-moi, le Survivant sera au rendez-vous sur Bastion. L’équipage sera transféré, puis nous mettrons ce vaisseau en pièces. Faites moi confiance, Capitaine Ardiff. La Bataille d’Aztilar est terminée. Ainsi que la Rébellion indépendantiste des Survivants.
– A propos d’Aztilar, intervint Ran Borune, que va devenir la planète ?
– Elle sera soumise à un choix : rejoindre l’Empire, la République, ou conserver son indépendance. Cela fait partie des termes du Traité de Paix. Il en sera de même pour tous les mondes sous l’influence de Danika.
– Très bien, fit Borune. La navette est arrivée, Amiral.

Le Moff Danika put voir ce qu’était réellement l’Empire en sortant de la navette, entouré de gardes qui lui obéissaient encore la veille et qui étaient à présent prêts à lui trouer la peau au moindre prétexte. Tout s’était passé très vite, la situation avait paru désespérée et ses soldats s’étaient retournés contre lui. Ceux qui le défendaient avaient vite été abattus au terme d’une courte bataille interne. Puis le capitaine renégat s’était livré à Pellaeon.
Il sortit donc pour découvrir deux doubles rangées de stormtroopers parfaitement alignés et aux armures blanches impeccables. Les gardes le poussèrent en avant, et il avança entre les soldats, tentant de garder un air digne malgré ses poings liés.
– Ca vous rappelle quelque chose ? clama une voix. C’est ça l’Empire. Pas la mascarade que vous avez mené depuis trop longtemps. Et que vous le vouliez ou non, cet Empire est en paix. Enfin, il l’est vraiment maintenant qu’un terme va être mis à vos agissements.
– Amiral Pellaeon… cracha Danika. Vous n’êtes qu’un lâche et un traître. Vous êtes la honte de l’Empire. Les impériaux ne se rendent pas !
– Si ça peut vous faire plaisir, déclara Pellaeon en avançant entre ses soldats. Pour ma part, j’estime que les impériaux sont des gens raisonnables et intelligents, qui savent reconnaître une défaite et tirer les conclusions qui s’imposent. Je n’envie pas votre position.
– Finissons en Amiral. Allez-y, vous mourrez d’envie de m’abattre.
Pellaeon eut un petit rictus, et regarda Danika avec pitié.
– J’ai un message à vous faire passer, Danika.
Il fit une pause.
– De la part de Marvic Sanaka.
Danika s’effondra quand Pellaeon lui enfonça son poing dans le ventre, dans un geste rapide et furtif, mais d'une puissance indéniable. Le Moff gémit comme un gamin, tombant à genoux. Même les soldats parurent surpris de l’attitude de Pellaeon.
– Ca me démangeait… Je connais une guerrière Mystril qui m’a enseigné quelques tours…
– Mais nous n’avons rien vu Amiral, fit Ran Borune en souriant.
Tous les soldats hochèrent la tête.
– Salaud… fit Danika. Darth Kahn vous fera payer.
– Des menaces… Alors comme ça il s’appelle Kahn ? dit Pellaeon. Mais je pense que le titre Darth est inapproprié. Votre fameux leader, ce Jedi Noir de seconde zone, n’a que faire de votre cause, Danika. Mais cela ne m’empêchera pas de lui faire payer le meurtre d’Alera Sanaka, citoyenne impériale.
Pellaeon désigna le Moff qui gisait à terre et qui peinait à reprendre sa respiration.
– Mettez cet oiseau en cage. Qu’il n’en sorte pas avant des décennies. Non, des siècles.

Satisfait, Gilad Pellaeon retourna vers la passerelle, alors que Danika l’insultait copieusement dans un bon nombre de langues. Avançant dans le long couloir en métal, Pellaeon n’avait que faire des états d’âme de son ennemi vaincu.
Ran Borune était sur ses talons.
– Qui sont ces Marvic et Alera Sanaka ? demanda le commandant.
– C’est une histoire qui m’a été racontée. Des citoyens de Tabal, un petit monde où ce Moff de pacotille exerçait un blocus illégal depuis près d’une vingtaine d’années.
– Je vois. Souhaitez vous visiter la planète Aztilar ? Les citoyens viennent de déclarer qu’ils rejoignaient le Nouvel Empire.
– Une autre fois, répondit l’amiral. Demandez au Capitaine Ardiff de mettre le cap sur Bastion. J’ai un rendez-vous de la plus haute importance.
Il précisa quand il vit la mine interloquée de Ran Borune.
– Avec un Chevalier Jedi.
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