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The Last BordExtpress
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Chapitre 3
 
Le reste de la nuit se déroula parfaitement bien. Zardrr ne fit pas de cauchemar et le baron ne fit pas de nouvelle crise. Ce fut donc frais et dispos que le médecin quitta son lit, un peu avant neuf heures du matin. Bien qu'il pouvait très bien se rendre au module restaurant immédiatement, pour prendre son petit-déjeuner en paix, il décida qu'une bonne douche lui ferait le plus grand bien. Il s'enferma dans le cabinet de toilette, pièce qu'il partageait avec le compartiment adjacent - celui d'Helredes, de fait - et régla la température de la douche sur "glacée". Il n'avait pas besoin de se détendre, au contraire : il avait besoin de penser et l'eau froide avait toujours motivé ses neurones. Il se déshabilla ensuite et se glissa sous la douche, refermant la paroi de la cabine pour ne pas arroser toute la pièce. Sa peau frémit un instant sous la morsure de l'eau ce qui le réveilla encore plus. Parfait.
Tout en se savonnant, l'elomin commença à faire le point sur sa situation et les éléments qu'il détenait : premièrement, Lun était mêlé à des affaires louches, impliquant des aqualish. Quel était le nom qu'avait prononcé cet aqualish déjà ? "La Main Noire" ? Il semblait à l'elomin avoir déjà entendu parler de cette jeune organisation basée sur Ando. La planète avait été la première à quitter la République pour la Confédération et malgré le très fort taux d'aqualish qui soutenaient cette décision, certains restaient fidèles à la République. La Main Noire faisait partie de ces groupuscules extrémistes, cherchant par tous les moyens à faire revenir Ando dans le giron républicain. Quand on y réfléchissait bien, c'était presque logique que Lun soit mêlé à cela. Il avait toujours été un incorrigible romantique, aux idéaux loyalistes. Pour lui, la République était le bien suprême et il fallait tout entreprendre pour que chaque monde puisse y entrer. Plus d'une fois, il avait tenté de provoquer des conflits et des révolutions dans le but de mettre à bas un système qu'il estimait corrompu et de permettre l'instauration d'un gouvernement pro-républicain. Zardrr ne l'avait jamais suivi dans ses chimères. La seule fois où il l'avait accompagné dans une de ses entreprises, dans le système de Sepan, il avait failli mourir dans un attentat. Depuis, l'incident de Sepan lui restait en travers de la gorge. Quoiqu'il ne pouvait plus vraiment en vouloir à son ami, désormais...
Zardrr se plaça directement sous le jet d'eau pour se laver tout à fait.
L'aqualish avait parlé "d'or". Peut-être mentionnait-il les bijoux qui auraient du se trouver dans le coffret de bois ? Et cela avait peut-être un lien avec le poème kuatien, sur cet Oiseau de Feu ?
Mais Zardrr construisait ses hypothèses sur des bases trop peu solides. Il fallait revenir à quelque chose de plus rationnel. Comme Unaa Airan par exemple. La farghul connaissait Lun, elle l'avait dit au dîner hier soir. C'était pour cela qu'il n'avait pas pu la duper. Et maintenant, elle connaissait le vrai nom de Zardrr. Restait à savoir pourquoi elle n'avait pas trahi sa couverture. L'elomin doutait que cela soit par bonté d'âme.
Kronos aussi semblait en savoir beaucoup sur lui, plus que la plupart des voyageurs du BordExtpress. Il connaissait son nom et la nature de ses déboires sur Metellos. Il disait lui aussi être en affaire avec Lun. Entre la Main Noire, Ank Fid et Kronos, le schéma devenait bien compliqué, même pour un elomin.
Zardrr coupa l'eau et sortit de la douche, en s'enroulant dans un peignoir blanc, frappé aux armes de la compagnie. Il ramassa ses affaires et rentra dans son compartiment. Il choisit de remettre ses habits de la veille, chemise exceptée. Il en piocha une dans la valise de Lun et en lissa soigneusement le tissu. Il l'enfila rapidement, découvrant par l'occasion qu'il n'y avait pas que par la teinte de la peau et des yeux que Lun était différent de lui : il était aussi plus petit. En d'autres termes, l'elomin se retrouvait piégé dans des habits étroits. Pour pouvoir respirer à son aise, le médecin ne boutonna pas les boutons du col et ne mit pas de cravate.
Il quitta son compartiment et se dirigea d'un pas alerte vers le restaurant. En chemin, toutefois, il s'adressa au droïde-contrôleur :

_Vous aviez raison, le lit était en fait très confortable. Vous pourrez le faire ce soir.

Le droïde hocha la tête.

_Puis-je faire autre chose pour vous aider monsieur Antus ?

_Et bien oui : hier, je me suis entretenu avec un des messieurs aqualish mais je n'ai pas pensé à lui demander ni son nom, ni son compartiment.

_Un instant monsieur, laissez-moi vérifier dans ma base de données.

Le droïde émit quelques bruits informatiques avant de reprendre la parole :

_Voilà monsieur : les seuls aqualish présents dans le BordExtpress pour ce voyage sont messieurs Chorvat, Bodovo, Uwervat et madame Teeky. Compartiments G et H.

_Je vous remercie.

_De rien monsieur Antus. C'est mon devoir de vous servir.

Zardrr hocha la tête et repartit en direction du restaurant. Il fut surpris de le trouver quasiment vide. Hormis une famille humaine qui finissait son petit déjeuner -dans laquelle Zardrr reconnut l'homme à la barbe broussailleuse aperçu hier au salon. Il supposait donc que les deux autres personnes attablées avec lui étaient sa femme et son jeune fils- et Srinia Archisi, le restaurant était vide. Zardrr supposa que la plupart des voyageurs avaient déjà mangé ou faisaient la grasse matinée dans leur compartiment. Assise à une des tables du fond, Srinia finissait une tasse de thé en jetant de temps en temps des regards par la fenêtre adjacente. Zardrr alla s'installer auprès d'elle. Kuatienne et elomin se souhaitèrent respectivement le bonjour.

_Comment va votre grand-père ? demanda Zardrr après les formules de politesse.

Ce n'était pas qu'une question de savoir vivre. En temps que médecin, Zardrr attachait une attention toute particulière à ses patients et espérait toujours les voir aller mieux. A chaque fois qu'un de ses malades guérissait, l'elomin se sentait particulièrement fier.

_Il dort, souffla la jeune fille par le dessus de sa tasse. Je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait cette nuit. Sans vous, je...

Zardrr la coupa gentiment :

_C'était normal. Et n'oubliez pas de lui donner de la tisane toutes les quatre heures.

La kuatienne acquiesça. Le docteur laissa flotter un blanc, puis :

_Est-il malade depuis longtemps ?

Elle but un peu de thé et reposa la tasse sur la table :

_Je ne sais pas. Je vivais dans le Noyau. Grand-père est venu me chercher pour me conduire dans la Bordure Extérieure.

_Pourquoi cela ? s'étonna Zardrr. Kuat se trouve bien dans le Noyau, non ?

La jeune fille apporta la précision qui lui manquait :

_Oui mais grand-père vient de faire l'acquisition d'une petite lune découverte récemment, près de Rishi. Il voulait me l'offrir pour ma majorité.

_Une lune comme cadeau d'anniversaire ? s'exclama Zardrr surpris.

Srinia sourit :

_Grand-père a toujours eu la folie des grandeurs quand il s'agissait de faire plaisir à ses proches. Et puis, ce n'est pas comme si l'argent était un problème : il possède une partie des CNK.

Zardrr hocha silencieusement la tête. CNK pour Chantiers Navals de Kuat. Toute l'économie de la planète venait de ces entreprises, aux mains d'une noblesse qui brassait des milliards de bénéfices et tout autant de vies. Voilà qui expliquait comment le baron avait pu offrir à lui et à sa petite fille, le luxe d'un voyage à bord du BordExtpress.
Srinia changea brusquement de sujet, sortant le parchemin et quelques feuilles de filmplast de son sac et tendant le tout au médecin :

_Et j'ai traduit votre conte ! lança t-elle, ravie.

Zardrr s'en empara et parcourut rapidement la traduction :

Dans les jardins royaux chaque nuit, dans une contrée éloignée,
l'Oiseau de Feu volait des pommes d'or.
Le vieux roi dit au Prince Ivan : Allez voir le vornkr gris et ramenez-moi l'Oiseau de Feu.
Car je dois l'entendre chanter.

Vornkr gris, où-dois je aller ?
Monte sur mon dos et je t'emmènerai
Au cœur d'un désert de cendre d'une planète nécropole est suspendue une cage pleine de clochettes d'argent sur la roche, décorée des formes des rêves.
Les cloches résonnèrent quand Ivan saisit la cage mais l'Oiseau s'était envolé

Le conte continuait ainsi pendant plusieurs paragraphes, décrivant les aventures d'Ivan qui tentait d'attraper l'Oiseau de Feu. N'ayant pas le temps de tout lire maintenant, Zardrr rangea le parchemin et les feuilles dans une des poches de son veston et remercia la jeune fille. Mais cette dernière ne répondit pas. Toute son attention était focalisée sur une table derrière l'elomin. Ce dernier se retourna et comprit en voyant Helredes, installé non loin derrière lui. Srinia s'excusa et alla rejoindre le jeune homme à sa table. Le couple parlait en kuatien mais pour le médecin, c'était aussi limpide que s'ils s'étaient exprimés en basique.

_Vous serez heureux d'apprendre, déclara la jeune fille, que suite à vos insultes, mon grand-père a eu une crise. Je parie que vous-êtes fier d'avoir fait souffrir un vieillard ?

_Si Ganniric Archsiri souffre, ce n'est qu'à cause de sa conscience coupable. Je ne dis que la vérité, lança sèchement Helredes.

_Alric, comment osez-vous ?

_Mademoiselle Srinia, vous avez l'arrogance de votre classe.

_Mais vous êtes de la même classe que moi ! l'implora la jeune fille.

_Pas vraiment. Et cela n'a que peu d'importance. Car j'ai dédié ma vie à la construction d'une société sans classes.

_Alors grand-père avait raison. Vous êtes un libéral ! murmura t-elle d'un ton presque effrayé.

_J'espérais qu'en ayant passé quatre ans à Coruscant, vous auriez appris quelque chose. Mais bien sûr, le système consistant à éduquer les filles pour le marché du mariage vous a mise à l'abri de toute bonne idée.

_Alric !

La jeune fille était au bord des larmes.

_Pourquoi me parler sur ce ton ? Nous jouions ensemble près de la rivière, vous en souvenez-vous ?

_Je m'en souviens, dit Helredes d'une voix lointaine. Mais ces temps sont révolus. Bonne journée.

Et de quitter la table, laissant la jeune fille seule. L'elomin aurait pu lui dire quelques mots pour lui remonter le moral mais il lui semblait évident qu'elle désirait être seule. Ce ne devait pas être évident : partagée entre ses origines nobles et l'amitié qu'elle portait à un compagnon de jeu d'enfance et accessoirement révolutionnaire. Zardrr commanda un café noir. Encore une fois, c'était d'avantage pour réveiller ses neurones que par réel plaisir. Il sirotait sa boisson en observant le restaurant qui se remplissait petit à petit : Ank Fid venait de prendre place à une des tables et mangeait avec entrain. L'elomin se rendit compte que dans toutes les questions qu'il s'était posé concernant la mort de Lun, il n'avait pas encore pensé à l'arme du crime. Son ami était mort, le visage comme lacéré de coups de couteau. L'aqualish avec qui Zardrr s'était battu hier avec une dague -il l'avait vue de bien assez près- et les aqualish étaient réputés pour leur tempérament violent. Pourtant, il semblait être un ami de Lun et n'avait apparemment aucune raison de l'éliminer. Le baron Archsiri avait aussi fait mention d'un poignard mais Zardrr doutait qu'un vieillard ait pu avoir le dessus sur un elomin dans la force de l'âge.
Quoiqu'en y pensant bien, cela pouvait être la trace de griffes. Et à la connaissance de Zardrr seuls deux passagers du yacht possédaient cette caractéristique physique : Ank Fid tout d'abord -mais Zardrr le voyait mal massacrer un partenaire en affaires. De plus, il n'aurait pas été dupé par la comédie du médecin- et Unaa Airan. Les farghuls disposaient de griffes, ce n'était un secret pour personne. Rétractables qui plus est. Ces dernières auraient pu être recouvertes de sang, il aurait suffi à Unaa de les rétracter avant d'aller tranquillement se laver les mains. Oui, la probabilité que l'assassin soit la farghul ne cessait d'augmenter : le foulard, la possibilité physique, l'attitude -ne l'avait-il pas vue sortir comme affolée du compartiment un, quand il était monté à bord du vaisseau- ?
Penser à la farghul remit son image en tête à Zardrr. Il se força à se concentrer sur le café. Il devait penser à autre chose qu'à son visage -par ailleurs sublime- s'il voulait progresser dans son enquête. L'elomin se leva de table et alla saluer rapidement Fid avant de quitter le module.

_Bonjour monsieur Fid. J'espère que ces cris ne vous ont pas réveillé la nuit dernière.

_Des cris, quels cris ? demanda le colicoïde, intrigué.

_Rien d'important. Au fait, dit-il en changeant brusquement de sujet, j'ai eu l'occasion de m'entretenir un petit peu avec mademoiselle Airan hier soir. Une femme très intéressante.

_N'est-ce pas ? déclara Fid en souriant, révélant une longue rangée de dents luisantes à l'elomin. Absolument magnifique. Et une grande artiste.

La musique jouée cette nuit par la farghul revint hanter l'esprit du médecin. Il avait beau être dégouté par Fid, il devait bien admettre qu'il était tout à fait d'accord avec lui sur ce point là.

_Quand on la voit, dit Fid en attaquant une nouvelle viennoiserie, on ne jurerait jamais qu'elle croit en Shiraya

_Vraiment ? lança Zardrr, réellement surpris. Mais elle est naboo ?

Fid secoua négativement la tête. Il y avait effectivement de quoi être éberlué. Si Shiraya avait été une déesse lunaire reconnue dans les temps anciens par le peuple de Naboo, tous s'accordaient aujourd'hui pour dire qu'il s'agissait d'une figure mythologique. Les naboo qui croyaient encore à Shiraya devaient se compter sur les doigts de la main d'un arkanien. Alors que dire d'une farghul, non originaire de cette planète !

_Monsieur Antus, dit Fid sans cesser de mâcher un pain au lait de bantha, bientôt nous serons à Corellia. J'ai besoin de savoir si l'offre tient toujours.

Zardrr laissa flotter un blanc, juste le temps de réfléchir. Il n'avait pas le choix. Il devait protéger sa couverture jusqu'au bout. Inconsciemment, il plongea la main dans sa poche de pantalon et effleura le tissu du foulard de Unaa. Puis après avoir expiré un grand coup :

_La réponse est oui monsieur Fid. Absolument.

Le sourire de Fid s'élargit, ce qui glaça le sang de Zardrr. Incapable de supporter plus longtemps le spectacle du colicoïde en train de manger, Zardrr le salua et quitta le module au plus vite. Il avait besoin d'en savoir plus sur les liens qui unissaient Lun à la Main Noire et le plus simple était d'aller questionner les intéressés. Voilà pourquoi il se rendit au compartiment G frappant contre la porte avec force. La voix rocailleuse de l'aqualish avec lequel il s'était "entretenu" hier au soir l'invita à entrer. L'aqualish en question qui était assis sur la banquette, se leva quand Zardrr entra. L'aqualish femelle était elle aussi présente dans le compartiment, adossée contre la fenêtre.

_Il faut qu'on parle, déclara sèchement l'elomin. Fid croit que je suis Lun et je l'ai laissé y croire pour ne pas stopper ce jeu. Mais je veux savoir à quel jeu je joue.

_Je pense que vous avez mérité des explications monsieur Vekker. Je suis Chorvat et celle qui se tient derrière moi, c'est Tekky. Bodovo et Uwervat sont dans le compartiment voisin. Vous excuserez par avance leur silence, je suis le seul à parler basique. Connaissez vous, "l'unité ou la mort" ?

_Bien sûr, dit Zardrr d'un ton blasé. C'est la devise de l'université d'Aldérande ou du service Holonet ?

Aucunement déstabilisé par le trait d'humour du médecin, Chorvat continua sur sa lancée :

_L'unité ou la mort. C'est un serment sacré, nous l'avons tous prêté. Lun aussi. Nous jurons de rester unis et fidèles jusqu'à temps que la cause loyaliste triomphe sur Ando.

Ainsi, Zardrr ne s'était pas trompé. C'était bien la même Main Noire qui avait récemment assassiné un diplomate de la CSI avec son épouse, sur Malastare. Des extrémistes, qui ne reculeraient devant rien pour arriver à leurs fins.

_Lun est venu nous voir cet hiver. Nous nous cachions dans les profondeurs, au nord de la planète. Nous n'avions ni vêtements, ni nourriture... Votre ami nous a apporté tout ça. C'est après quelques coups d'éclat qu'il était devenu membre de la Main Noire.

_Oui, souffla Zardrr plus pour lui-même que pour Chorvat. Ça lui ressemblait tout à fait.

_Mais nous manquions encore d'armes. Alors le Général, notre chef, a chargé Lun d'une mission : il lui a confié un trésor de guerre.

_Un trésor ?

_Il appelait ça l'Oiseau de Feu. Je ne l'ai jamais vu.

Le nom éveilla immédiatement en Zardrr le souvenir du conte kuatien. Il y avait fort à parier que ce dernier avait directement à voir avec le trésor. Trésor qui pouvait très bien être les bijoux volés dans le compartiment de Lun.

_Il devait le vendre à un collectionneur d'Utapau et acheter les armes du colicoïde avec l'argent.

_Attendez un moment, dit Zardrr en levant la main. Vous êtes une organisation loyaliste. Pourquoi traiter avec un représentant d'une race pro-séparatiste ?

Chorvat émit un petit rire, perclus de dépit :

_Nous n'avions pas le choix. Très peu de vendeurs d'armes auraient accepté de traiter avec nous. La Main Noire a assez mauvaise réputation dans le milieu. Lun était un atout : il n'était pas aqualish et personne ne savait qu'il faisait partie de notre organisation. De plus, les colicoïdes sont vénals avant tout : il suffit qu'ils aient un retour sur investissement et ils accepteraient de traiter avec des trous noirs !

Il marqua une pause :

_Si le colicoïde découvre que nous n'avons pas l'argent, tout est perdu. Vous devez faire croire à Fid que vous l'avez et que vous êtes en mesure de le payer.

_Et pourquoi est-ce que je vous aiderais à le duper ?

_Le duper ? rugit l'aqualish. Comment pouvez vous parler de duper un séparatiste ! La Confédération vole nos terres, le pain de nos enfants ! Nous sommes des esclaves chez nous. Lun l'avait compris. Si vous nous trahissez, vous trahissez la cause pour laquelle il est mort.

_C'est votre cause, pas la mienne, dit Zardrr en se levant.

Mais alors qu'il allait sortir, Tekky s'interposa entre lui et la porte, tenant fermement un pistolet blaster. Elle dit quelques mots en aqualish à l'intention de Chorvat. L'elomin ne maîtrisait pas leur langue mais il lui semblait clair que la femelle était prête à l'éliminer s'il mettait en danger leur organisation. Par bonheur, son chef la dissuada de tout geste stupide. Elle s'écarta de la porte en maugréant. Zardrr ouvrit la porte et s'adressa une dernière fois aux aqualish avant de sortir :

_Au fait j'oubliais : Fid m'a dit que la marchandise serait chargée à bord du yacht à Corellia. Bonne journée.

Resté dans le couloir, Zardrr s'autorisa un petit cigarra. Décidément, son enquête avançait à grands pas aujourd'hui ! Le lien s'établissait de mieux en mieux. Il se mit à récapituler les faits : Lun allait trouver la Main Noire et devenait membre de l'organisation. L'elomin était ensuite chargé de vendre un trésor, cet Oiseau de Feu, à Kronos et d'acheter des armes avec l'argent.
Mais Lun était mort et l'Oiseau de Feu, dérobé. Mais Zardrr était persuadé que le trésor se trouvait encore dans le vaisseau.
Alors qu'il finissait son cigarra, la voix mélodieuse de l'ordinateur de bord annonça l'arrivée du yacht à Corellia.
On pouvait déjà voir le BordExtpress évoluer parmi les hauts bâtiments de Coronet et se poser sur son astroport en seulement quelques minutes. Droïdes et ouvriers chargèrent et déchargèrent diverses marchandises nécessaires au bon fonctionnement du vaisseau. Sur le quai, la silhouette imposante d'Ank Fid invectivait deux ouvriers à ne pas faire tomber une grande caisse rectangulaire. C'était donc cela, la marchandise que devait acheter Lun. A en juger par la taille de la caisse, elle pouvait facilement contenir une bonne centaine de blasters. De quoi rendre la Main Noire encore plus dangereuse.
Zardrr nota aussi qu'un nouveau passager venait de grimper à bord du yacht. Il ne l'avait qu'entraperçu et tout ce qu'il avait vu, c'était une paire d'oreilles grises démesurément grande.
Le BordExtpress resta encore à quai une petite heure puis repartit. A peine le yacht avait-il replongé dans le tourbillon de l'hyperespace, qu'Ank Fid s'était littéralement précipité sur Zardrr et déclamait d'une voix tonnante :

_Monsieur Antus ! La marchandise est à bord du yacht comme prévu. J'ai rempli ma part du marché et maintenant, je veux voir les crédits !

_Le marché comprenait la livraison des armes à Ando. Nous n'y sommes pas encore, objecta le médecin.

_Monsieur Antus, depuis que j'ai posé les pieds dans ce vaisseau, j'ai l'impression que quelque chose ne va pas. Si vous ne pouvez pas me rassurer, je compte bien quitter le BordExtpress à Iktotch avec ma marchandise. Bien le bonjour !

Et de s'en aller d'un pas rageur vers le module restaurant. Zardrr étouffa un juron. Il devait trouver un moyen de payer le colicoïde avant Iktotch où la Main Noire le tiendrait responsable de l'échec de la transaction. Et l'organisation n'était nullement effrayée par l'idée du meurtre, les journaux holonets en parlaient assez.
Peut-être apprendrait-il quelque chose en discutant avec Kronos ? L'utapaun semblait tout savoir à bord de ce yacht. Il pouvait sans doute l'aiguiller sur une piste.
Zardrr se rendit donc au module privé de l'aristocrate et frappa à sa porte. Kaïna commença tout d'abord par lui interdire l'entrée mais elle le laissa passer quand il fit mention de l'Oiseau de Feu. Kronos l'attendait, déja installé sur son trône d'ivoire.

_Monsieur Vekker ! J'espère que vous m'apportez de bonnes nouvelles.

Le ton était si habile que Zardrr faillit s'y laisser prendre. Assurément, Kronos savait parler.

_Question de point de vue. Qu'est-il arrivé à Lun ?

_Les mésaventures de monsieur Antus et de ses amis ne m'intéressent pas. Parlons plutôt de vous. Comme votre traitement du baron kuatien cette nuit. Des extraits de datura. Très intéressant.

Comment diable Kronos pouvait-il tout savoir si vite ? Il ne quittait jamais son module privé.

_Très simple, répondit le docteur.

_Pour nous peut-être. Mais peu de docteurs du Noyau y auraient pensé. Une fois, sur Bespin...mais je m'écarte. Nous avons tous deux beaucoup à faire, moi avec ma collection et vous, avez vos voyages et vos intérêts particuliers. Alors, avez-vous l'Oiseau de Feu ?

_Techniquement, non.

_Alors je vous souhaite une bonne journée, lança Kronos en se levant. Et j'attends notre prochaine entrevue avec impatience.

Kronos referma la porte derrière lui, laissant le médecin seul dans le salon. Rien n'avait changé depuis hier soir -toujours les toiles et les sculptures hors de prix- si ce n'était un hololivre laissé sur une banquette. Zardrr en lut rapidement le titre : "L'Empereur Fou ou la Chute d'un Empire. Mémoires du médecin personnel du Seigneur Sith Dark Voragoas."
Zardrr n'avait jamais eu de grandes connaissances concernant les Sith. Il savaient qu'ils représentaient l'exact opposé des Jedi et qu'ils avaient longtemps constitué une menace pour la galaxie, avant d'être vaincus et anéantis, il y a presque mille ans de cela, lors de l'apocalyptique bataille de Rusaan. D'après les dates inscrites sur l'hololivre, le règne du Seigneur Voragoas était légèrement antérieur à cette bataille, de quelques centaines d'années.

Zardrr compulsa l'ouvrage avec le plus grand intérêt aux dernières pages consultées par Kronos :

Quelques mois après son couronnement d'Empereur des Sith, le Seigneur Voragoas se rendit sur une planète ténébreuse, pour rencontrer son plus fidèle vassal, le Seigneur Aloper. A cette occasion, Aloper offrit au Seigneur Voragoas un cadeau magnifique, un Oeuf Sith incrusté de pierreries, appartenant naguère au Seigneur Ludo Kresh.
Lorsque Voragoas en présence d'Aloper et de ses ministres ouvrit l'Oeuf, il vit le portrait d'une superbe femme. Il fut frappé par la ressemblance avec sa favorite, une jeune fille du nom d'Aza. C'était une créature adorable, à la peau claire et aux cheveux auburn. La ressemblance donna idée amusante au Seigneur Voragoas. Cette nuit-là, une fois les festivités terminées, alors que la lueur de la lune baignait les appartements royaux, le Seigneur Voragoas fit appeler Aza. "Mon amour" dit-il, s'apprêtant à lui faire une plaisanterie (car contrairement à la croyance populaire, le Seigneur Voragoas avait un excellent sens de l'humour), "J'ai fait peindre ton portrait". Alors il lui tendit l'Oeuf. Que put-elle bien penser, cette jeune fille encore si peu habituée des manières royales, lorsqu'elle saisit ce trésor magnifique ? Le Seigneur Voragoas ne pouvait pas prévoir la réaction de la jeune fille, car dès que ses yeux se posèrent sur le portrait, elle se mit à hurler et jeta le précieux Oeuf à travers la pièce !
Lorsque le Seigneur Voragoas se leva, frappé de stupeur, sa favorite eut un mouvement de recul et le supplia d'épargner sa vie. Furieux d'une telle insolence, Voragoas sortit son sabre laser et tua la malheureuse enfant sur le champ.
Par chance, l'Oeuf avait atterri sur des coussins moelleux et était donc intact. Le Seigneur Voragoas le ramassa et vérifia que le cadeau du Seigneur Aloper n'avait subi aucun dégât. Avant de refermer le médaillon, Dark Voragoas décida de regarder le visage peint qui lui avait rappelé Aza une dernière fois. Ce qu'il vit lui coupa le souffle d'horreur. C'était bien le visage d'Aza mais livide, la gorge tranchée...bien sûr, comme pour la plupart des contes fantastiques, une explication parfaitement rationnelle se cachait derrière-celui ci : je le découvris en examinant l'Oeuf. Le médaillon ne comportait pas un mais deux portraits, peints sur des disques d'ivoire, flottants dans une fine couche de liquide transparent.
C'était dans l'extrême sensibilité de la lumière, en particulier celle du Soleil, que reposait le secret de l'Oeuf. Que ce soit sur ordre du Seigneur Aloper ou simplement comme une plaisanterie macabre, l'artiste qui avait crée l'Oeuf avait peint deux portraits de la ravissante jeune femme lui ayant servi de portrait. Ceux qui ouvraient le médaillon à la lumière du jour comme le Seigneur Voragoas voyaient le premier portrait. Ceux qui l'ouvraient une fois la nuit tombée voyaient le second portrait. J'essayai d'expliquer au Seigneur Voragoas ce qui c'était passé mais il était convaincu que l'Oeuf possédait des pouvoirs surnaturels. Pour lui, le sort d'Aza n'était pas un accident mais une prophétie qui s'était réalisée. Pensant que le cadeau du Seigneur Aloper était une malédiction qui apporterait la mort aux siens, Dark Voragoas ordonna que l'Oeuf soit banni de sa vie à jamais.
Nous avons maintenant perdu ce témoignage de l'estime du Seigneur Aloper et comme la splendeur de l'Empire Sith, autrefois si grand, il a disparu dans la nuit de l'histoire. Je n'ai jamais revu cet Oeuf. Quant aux prédictions du Seigneur Voragoas concernant un désastre, les évènements que je conterai ultérieurement montreront que comme celles de la jeune fille, elles seraient amplement réalisées.

L'Elomin remit l'hololivre sur la couchette. C'était très intéressant. Un bijou Sith en forme d'œuf...d'après la description donnée par le médecin, il correspondait tout à fait à la plus grande des excavations du coffret. C'était sans doute le fameux Oiseau de Feu, que recherchait Kronos avec tant de désir. A ce moment même, la voix de l'utapaun retentit de derrière ses appartements personnels. Il s'entretenait avec Kaïna et devait sans doute penser que Zardrr était parti depuis longtemps :

_J'avais raison, pesta Kronos. Il ne sait rien. La farghul a l'Oiseau de Feu. Pourquoi n'as tu pas fouillé son compartiment comme je te l'avais ordonné ?

_Le compartiment est gardé, votre Excellence, rétorqua la voix presque inaudible de l'utai. Jour et nuit.

_Ah oui...le vornskr.

_Je n'ai pas peur, votre Excellence. Mais si je pénètre dans son compartiment, le vornskr m'attaquera. Bien sûr, si vous le désirez...

_Non, non. Je vais trouver quelque chose. De nombreuses heures nous séparent encore d'Iktotch. Je trouverais un moyen d'éloigner madame Airan de sa cabine et de débarrasser le compartiment de la présence de cet animal. Alors, tu trouveras l'Oiseau de Feu.

Zardrr sortit aussi discrètement qu'un rat womp du module de l'utapaun. Les pièces du puzzle s'assemblaient à la vitesse de l'éclair. Kronos était persuadé qu'Unaa possédait l'oeuf. L'idée n'était pas si idiote : elle était entrée dans le compartiment de Lun, là où se trouvaient l'Oiseau de Feu et l'autre bijou, celui en forme de scarabée. Et cette nuit, elle avait demandé à Srinia de lui cacher un objet précieux. Si la probabilité pour qu'elle ait tué Lun avoisinait les trente pourcent, elle atteignait facilement les quatre-vingt pourcent concernant le vol de l'Oiseau de Feu. Si Zardrr trouvait un moyen de le récupérer, il pourrait l'échanger à Kronos contre les crédits et payer Fid. C'était peut-être quelque chose à tenter.
L'estomac de Zardrr se rappela à lui en un long gargouillement. Il ferait mieux d'aller déjeuner.
Contrairement à ce matin, le module restaurant débordait littéralement de monde : la famille humaine était attablée, de même que la jeune changrienne et la dévaronienne à la fourrure orange que l'elomin avait vues hier au salon. Ank Fid était là également et ne cessait de regarder l'heure.

_Vous mangez seul ? lui demanda Zardrr.

_En fait, répliqua le colicoïde d'un air ravi, j'attends une dame.

_Je vois. Bon appétit.

Zardrr le quitta et chercha une table de libre. Il n'y avait de place qu'à la table de l'alien qui était monté à Corellia et en s'approchant de lui, le médecin compris pourquoi il n'avait vu que ses oreilles quand il était monté dans le yacht. C'était un lepi, un de ces humanoïdes très proche de la morphologie du lapin si l'on exceptait le fait que les lepis étaient bipèdes. Zardrr lui demanda s'il pouvait s'assoir et le lepi l'y invita avec entrain. Il lui semblait très vif et d'un naturel joyeux. Après quelques banalités, l'alien se présenta :

_Ookef Nexran.

_Lun Antus.

Les deux hommes se serrèrent brièvement la main. Tout en parlant, Nexran ne cessait de ronger un os recouvert de moelle. Zardrr savait que le lepi faisait cela autant pour le goût que pour diminuer la taille de ses incisives.

_Je crois que vous avez fait la connaissance de la famille Archsiri. Vous devez me les présenter, Kuat me fascine ! La frayeur que vous avez eu hier soir...vous avez fait preuve d'un grand sang-froid. Vous n'avez pas remarqué si l'autre kuatien, le jeune homme, trainait dans les parages ?

_Non, je ne crois pas, dit Zardrr, un peu déstabilisé par tant de verve.

_Je crains que le vieil homme n'ait perdu la tête. Il a longtemps été l'ambassadeur officiel des barons de Kuat auprès de la République vous savez ? Je ne savais pas que vous étiez médecin.

_Et vous ?

_Mon entreprise à quelques affaires sur la Bordure Extérieure alors je m'en occupe.

Nexran rongea un peu davantage son os. Puis, désignant une table à l'autre bout du module :

_N'est-elle pas charmante ?

Zardrr se retourna et découvrit qu'Unaa s'était attablée avec Fid. Elle était vêtue d'une robe entre le bleu et le vert et ne portait pas de maquillage. Elle dégustait une soupe en compagnie du colicoïde. Voir le couple fit presque sourire Zardrr. La belle et la bête, littéralement.

_C'est drôle qu'elle soit amie avec monsieur Fid, lâcha le lepi tout en rongeant. Je n'aurais pas cru qu'il soit son type. Et c'est drôle de voir Fid en voyage. J'aurais cru qu'il avait assez à faire sur sa planète natale avec la production industrielle et tout ça...les colicoïdes sont si industrieux. Amusant qu'il se rende sur la Bordure Extérieure. Et vous ? Vous ne m'avez rien dit à votre sujet ?

_Je vais jusqu'à Rishi.

_Charmant. Plaisir ou affaires ?

_Raisons de santé, dirons-nous.

_Oh bien sûr, c'est si agréable de fuir ses problèmes quand on en a. Mais vous devez bien le savoir, vous qui êtes médecin. C'est drôle que vous soyez médecin et elomin. Quand je suis monté à bord du yacht, sur Corellia, la police recherchait un médecin elomin qui s'était échappé à Coruscant. Il serait lié à ces fanatiques de Metellos, vous savez, ceux qui veulent rejoindre la CSI ?

_Il ne faut pas croire tout ce que dit l'Holonet.

_Oh mais si, rit Nexran. C'est tellement plus drôle...

Il baissa les yeux vers la table et tourna la tête :

_Les manches de votre veste sont un peu courtes. Votre tailleur a mal dû en prendre les mesures.

_Excusez-moi, dit Zardrr en se levant subitement. Je dois aller voir les Archsiri.

_Oh bien sûr ! A bientôt j'espère !

Et de repartir à l'assaut de son os, jusqu'à le réduire en poudre. Zardrr battit prudemment en retraite jusqu'au salon. Ce Nexran était décidément d'un esprit un peu trop vif pour lui.
Seuls Srinia et Helredes étaient présents dans le salon, à disputer une partie endiablée de dejarik. Leur dispute du matin semblait oubliée depuis longtemps et les deux adolescents se consacraient pleinement à leur partie. Zardrr les regarda jouer un moment puis, commanda simplement quelques nourricubes. Bien qu'il était d'usage de manger au restaurant, il arrivait que les clients se fassent porter leur repas dans leur compartiment ou plus rarement encore, au salon. Encore une fois, Zardrr se réjouit de se trouver à bord du BordExtpress où pareille excentricité était monnaie courante.
Zardrr mangea avec entrain et sa quiétude ne fut troublée qu'une petite heure plus tard, quand Unaa et Fid vinrent prendre le café au salon. L'elomin ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs à la farghul qui lui rendait de temps en temps pareilles œillades. Il avait beau essayer de se convaincre qu'il ne faisait que surveiller une coupable potentielle, il savait que son mensonge ne tenait pas. La vérité était qu'elle était incroyablement belle et désirable.
Le bruit de la porte du salon qui s'ouvrit mit fin à ses rêveries. Zardrr regarda à tout hasard et fut éberlué de voir Kronos en personne, flanqué de Kaïna, s'avancer vers Unaa qui se leva pour saluer l'aristocrate. L'utapaun s'empara de la main d'Unaa et lui fit un baisemain.

_Madamoiselle Airan. Je suis impardonnable de ne pas être venu vous présenter mes respects plus tôt.

_Votre Excellence, bredouilla la farghul en courbant la tête, vous n'avez rien à vous reprocher. C'est moi qui suis très honorée de vous parler.

Un sourire qu'on aurait pu croire franc illumina le visage strié de rides de l'utapaun :

_J'ai un organ dans mon compartiment. Me ferez-vous l'honneur de m'accompagner à la viole ? Cela pourra être un divertissement merveilleux pendant ce long voyage. Nous pourrions également inviter quelques passagers pour qu'ils jouissent de notre talent.

_Votre Excellence, vraiment !

_J'insiste.

_Et bien...

La queue d'Unaa frappa contre la banquette en un rythme régulier. Zardrr supposa que c'était la manière farghule de tapoter des doigts quand on réfléchissait.

_Disons à quinze heures ?

Soit dans deux heures à peine.

_Je compterais les minutes d'ici là, affirma Kronos tout sourire avant de se retirer, suivi par sa servante utai.

C'était donc cela, le "moyen" trouvé par l'utapaun. Ingénieux. Le concert durerait bien quelques heures, tout le temps nécessaire à Kaïna pour s'introduire dans les compartiments des invités de Kronos. Mais ce que l'utapaun ignorait, c'était que ce temps serait tout aussi profitable à Zardrr pour mettre la main sur l'Oiseau de Feu avant sa femme de main.


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