Bonjour,
J’ai été très surpris de votre critique, et c’est la raison pour laquelle j’ai voulu réagir. Pour ce faire, je vais m’opposer aux arguments de la partie adverse, en suivant son ordre initial. Accrochez-vous car c'est un peu long, mais ça vaut vraiment la peine d'être lu intégralement.
Tout d’abord, dans l’avant-propos, Raphaël Vano nous donne son projet : « Beaucoup de fans, comme le YouTuber Sidemaul, veulent une discussion de fond et argumentée sur le sujet. C’est exactement ce à quoi je vais m’atteler. Toutefois, je ne prétendrai pas définir in extenso en quoi consiste l’esprit originel de la saga Star Wars, et ainsi jouer au grand dictateur qui impose sa façon de voir les choses. A contrario, je vais inverser le problème en m’attardant plutôt sur ce qui ne correspond pas à l’univers de la saga. Cependant, mon propos ne s’attardera pas à diaboliser Disney et à idolâtrer Georges Lucas. Comme le rappelle Baruch Spinoza, le bien et le mal sont des questions de point de vue. Je vous souhaite une bonne lecture et « Que la Force soit avec vous » ».
La critique reproche à Raphaël Vano de ne pas laisser de place à la discussion. Pour une personne férue de rhétorique comme moi, je trouve cela assez étrange. En effet, le mot « discussion » signifie « action de discuter, d’examiner quelque chose, seul ou avec d’autres ». Ici, Raphaël Vano se propose d’examiner seul la saga, sur base de sources rigoureuses. Il « discute » donc bien, en s’opposant à la partie adverse à partir d’arguments sérieux. En outre, il explicite très bien le fait qu’il a écrit un ESSAI. Or, un essai, c’est « une réflexion personnelle, donc subjective, sur un sujet » ! En définitive, la critique reproche à Raphaël Vano de prétendre imposer une vision objective, alors que ce dernier utilise dans son résumé et son avant-propos ces deux termes : discussion et essai. De fait, on reproche déjà des choses à l’auteur alors qu’au final, c’est la critique qui ne comprend pas le sens exact des mots.
De plus, il est insinué que Raphaël Vano ne laisse pas de place à la discussion. Pourtant, il me semble qu’il n’interdit absolument pas à la partie adverse de lui répondre. Son livre étant statique, cette dernière ne peut donc s’exprimer dedans (rien de plus normal). Mais vu que la controverse est ouverte par l’auteur, rien n’empêche à un fan de la postlogie de lui répondre, en utilisant une méthode aussi rigoureuse que la sienne. Toutefois, je pense que cela sera très compliqué pour quelqu’un de se heurter à la rhétorique de Raphaël Vano. En effet, c’est comme défendre le géocentrisme à l’heure actuelle. Cela signifie que les fans vont devoir se heurter à des faits. Les hiatus pointés par l’auteur ne sortent pas de son imagination ou du néant. Ce sont bien des éléments que tout le monde peut percevoir dans les films, personne ne peut les nier. En plus, Raphaël Vano s’appuie sur des images, des articles, des auteurs et des livres sérieux sur la saga pour exposer son raisonnement. Bref, même si la tâche s’annonce ardue pour celui qui va oser jouter contre Raphaël Vano, je lui souhaite bonne chance. D’ailleurs, la critique elle-même de ce site n’a pas su quoi dire pour contrer les arguments de l’auteur. C’est pourquoi elle les caricature, et discrédite son travail de 230 pages en le réduisant à 5 paragraphes (si on ne compte pas le premier). Ainsi, si les admirateurs des productions post 2015 ne sont pas contents, « au lieu de critiquer, tâchez de faire mieux » comme le dit le proverbe.
Toujours dans son avant-propos, l’auteur nous annonce donc qu’il va prendre position dans ce débat. Néanmoins, pour réduire sa subjectivité (en bon sociologue), il va objectiver cette dernière en mobilisant une méthode centrée sur les hiatus. Or, les hiatus ne se réduisent pas à « tout ce qui ne va pas dans les films » comme c’est dit tel quel dans la critique. Ce sont des incohérences internes pointées par Raphaël Vano dans la postlogie et les spin-off qui vont à l’encontre des fondements de l’univers lucasien. Ces derniers sont bien identifiés et les choix de l’auteur sont argumentés à partir de sources très pointues (Star Wars Ultimate, Star Wars l’encyclopédie absolue…) et d’auteurs spécialistes connus de la saga (Nicolas Allard, Francis Schall, Fabrice Labrousse…). Le but n’est donc pas de discréditer les nouvelles productions à partir de n’importe quoi, comme cela est suggéré par la critique, mais bien sur des éléments factuels.
Ainsi, c’est de la dialectique éristique qui est annoncée par Raphaël Vano (même s’il n’utilise pas ce terme), à savoir une disputatio entre deux parties. Ce qu’il cherche, c’est à prendre position dans le débat, en argumentant son discours de manière rigoureuse, logique et cohérente. De fait, la postlogie ne me dérange absolument pas, mais je dois bien avouer que les arguments de Raphël Vano sont plus que convaincants ! N’étant pas un spécialiste comme lui sur le sujet, il m’a permis d’entrevoir des incohérences et des détails qui, faut-il bien le reconnaître, ne rendent pas justice à l’œuvre initiale de Georges Lucas. C’est à cela qu’on ne peut que constater la rigueur, le souci du détail et l’expertise de l’auteur de cet essai. Ses arguments valent donc beaucoup plus que ce qui est annoncé dans cette critique.
Ensuite, la critique annonce que le livre Star Wars vs Disney est découpé en 4 parties. Or, il en existe… 5 ! En effet, il y a l’introduction, l’analyse du Réveil de la Force, l’analyse de Rogue One, l’analyse de Les derniers Jedi, et la conclusion, ce qui fait 5 parties. À nouveau, c’est un manque de rigueur de la part de la critique, qui se trompe sur une chose aussi évidente. Cela montre bien que le livre n’a pas été lu attentivement, mais plus que survolé…
En outre, la critique prend des paragraphes, les sortant totalement de leur contexte, et leur fait dire des choses que l’auteur n’a jamais voulu exprimer de cette façon. Avec un tel procédé, nous tombons dans le réductionnisme et la caricature la plus absolue. Mais en aucun cas, cela est digne d’une critique sérieuse (et je sais ce que je dis puisque je suis professeur de rhétorique !). Par exemple, la critique de ce site annonce que Raphaël Vano estime que Disney est « l’agent du Mal » ou qu’il estime que Disney est « un grand Méchant studio de cinéma ». Il n’a jamais dit cela et, dès son avant-propos, il précise que son but n’est pas de « diaboliser Disney », et, en bon spinozien, que le bien et du mal sont des questions de point de vue.
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De plus, il ne dit jamais que les films sont simplement mauvais parce que c'est "Disney". Il reconnaît que ce sont des bons films d’action dans l’espace, mais qu’ils ne respectent pas l’esprit originel initié par Georges Lucas (voir fin de sa conclusion sur l’épisode VIII). Ce sont deux choses essentiellement différentes. De plus, si ces arguments sont parfois gênants pour les fans de la postlogie, il n’empêche qu’il les justifie TOUJOURS par rapport à l’univers de Star Wars. Même ses boutades sont directement connectées aux films Star Wars. Il y a donc de nombreuses exagérations de son propos, et un réductionnisme absolu des arguments de l’auteur, qui sont à chaque fois sortis de leur contexte (ce qu’il ne faut jamais faire d’ailleurs). En somme, réduire tous ses raisonnements à la boutade du JDG (ta gueule, c’est magique), c’est tomber dans la caricature la plus à l’extrême, et la plus fausse (surtout vu la précision de ces sources et sa bibliographie fournie).
Autre exemple, il est annoncé que Raphaël Vano ne trouve absolument rien de positif dans les nouveaux films. N’est-ce pas l’auteur qui annonce dans sa conclusion sur Rogue One que : « Même si je ne suis pas un profond admirateur de ce dernier, je trouve que le film est très bien ficelé, hormis les faux raccords (mais cela, il y en a toujours donc, ce n’est pas grave en soi). C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai rien dit sur le scénario. L’idée du père qui aurait fait exprès de créer une faille dans le système défensif de l’Étoile de la Mort est originale et je la salue. Pour la première fois, je trouve que Lucasfilm a fait preuve d’imagination, tout en restant cohérent ». Ce n’est pas positif, cela ? Bref, une nouvelle preuve du réductionnisme de la critique de ce site, qui ne montre que ce qu’elle a envie de montrer à ses internautes ou aux visiteurs…
Pour finir, la critique reproche à l’auteur d’être malhonnête sur le fait qu’il ne cherche pas à imposer sa vision. Or, l’objectif de Raphaël Vano est d’alerter les fans désabusés, c’est-à-dire ceux qui continuent d’aller au cinéma par conformisme mais qui détestent ce que fait Lucasfilm sous Disney à leur saga. Il n’est en aucun cas question d’imposer sa vision des choses à TOUS les admirateurs de la franchise Star Wars, puisque seuls les fans DÉSABUSÉS sont visés dans ce paragraphe ! C’est seulement un pan de la communauté Star Wars qui est ciblé, pas son entièreté ! Il expose ses arguments, il ne force en aucun cas à l’adhésion ! Ce n’est pas « big brother » décrit par Georges Orwell non plus. Il n’y a donc aucun non-sens. Bien au contraire, en lisant attentivement et en n’interprétant pas de manière alambiquée chacun des propos de l’auteur, nous sommes face à un ouvrage très bien construit, qui défend bien sa thèse de manière argumentée et sérieuse, avec une touche d'humour (nombreuses boutades). De plus, si l’on tape Star Wars vs Disney sur un moteur de recherche, on tombe sur plein de vidéos et d’articles (de Georges Lucas, de Mark Hamill…) qui vont dans le sens de cet auteur. Son livre révèle donc bien le mal-être qui guette l’identité de la saga.
En somme, ce livre est un vrai bijou pour un fan comme moi, qui a appris beaucoup de choses sur Star Wars. Le fait que cet essai dérange des admirateurs des productions actuelles montre bien à quel point Raphaël Vano ne laisse pas indifférent. Ses arguments sont trop forts pour être ignorés par la partie adverse qui, sous prétexte qu’elle ne les comprend pas dans leur bon sens ou que cela la gène, le discrédite complètement. La seule chose qu’on puisse donc reprocher à cet auteur, c’est de respecter ce qu’il annonce (à savoir écrire un essai) et d’utiliser correctement le français. On voit que c’est un universitaire qui cite ses sources et qui argumente sérieusement son raisonnement (à la différence des fans habituels qui critiquent sous l’émotion, sans se baser sur des arguments sérieux). Il n’est donc en AUCUN CAS malhonnête, du moment qu’on ne sort pas ses arguments hors de leur contexte et qu’on comprend correctement la signification des mots qu’il utilise (essai, discussion…). Il ouvre bel et bien la discussion, voire la controverse (même s’il n’utilise pas ce terme) avec les autres fans, en attendant que la partie adverse lui réponde avec le même souci de rigueur. Il ne cherche donc pas à imposer sa vision, comme annoncé par la critique, qui essaie presque de le faire passer pour un dictateur (« big brother »).
Au final, c’est bien la critique du staff qui semble plus que malhonnête (non l’auteur du livre), particulièrement biaisée et qui manque de la rigueur universitaire de Raphaël Vano. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu intervenir, car ce livre vaut vraiment la peine d’être lu par n’importe quel fan de Star Wars. Il nous apprend plein de choses sur Georges Lucas et son univers originel, comme son autre livre, la revanche des sciences humaines et sociales. De plus, il nous amène à nous interroger sur la qualité des films depuis le rachat de la franchise Lucasfilm par The Walt Disney Company, en fonction des arguments exposés. En somme, il n’y a PAS D'IMPOSITION, mais une INVITATION à la réflexion personnelle sur base de son raisonnement (ce sont donc deux choses bien différentes !).
Toutefois, je précise bien que mon but n’était absolument pas de discréditer la personne qui a critiqué. C’est bien son travail de critique littéraire et son analyse qui sont remis en question, non sa personnalité. Pour conclure, je finirai sur un autre proverbe ad hoc :
« Qui critique doit s’attendre à être critiqué ».