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[Editoriaux participatifs] Mode d'emploi pour l'UE
 
Un éditorial signé Kléber Valéra
15/03/2013



Vous en rêviez, le staff - et Kléber Valéra* - l'a fait : un nouvel édito participatif sur l'UE. Intitulé mode l'emploi sur l'UE, celui-ci a pour objectif de...oh, et puis je vais pas vous gâcher la surprise. Cet édito sera publié en deux parties en raison de son extrême longueur. Vous pouvez cependant sans plus attendre en lire la première moitié ici-même.

Avant de vous laisser commencer la lecture, le staff tient à rappeler que les éditos n'ont pour seul objectif que de partager l'avis - forcément subjectif - d'un fan et qu'ils n'ont nullement valeur d'évangile et que si vous aussi voulez écrire sur SW (UE ou non) et être publié sur SWU, il suffit de contacter le staff ou de m'envoyer un MP sur les forums (cette dernière solution est d'ailleurs la plus conseillée).

*Retenez ce nom, il reviendra souvent dans l'avenir, croyez moi... ouhahaha !


Mode d’emploi de l’U.E. à l’intention des non-initiés (ATTENTION, ARTICLE TRÈS LONG !)



Arriver à faire partager sa passion à quelqu’un qui ne l’a jamais expérimentée est une gageure, surtout quand c’est une passion qui est souvent perçue par le commun des mortels comme un passe-temps stupide –comme c’est le cas de l’Univers Etendu de Star Wars, et ce même auprès de certains fans des films Star Wars. Mais puisqu’il est presque toujours vrai qu’une passion n’est pas exclusive mais tend à vouloir se propager ; comme il est vrai que je suis personnellement passionné par l’Univers Etendu, je me propose maintenant de rallier à moi tous ceux qui ne connaissent pas encore cette chose merveilleuse, et même –pourquoi pas ?- ceux qui l’ont un jour dénigrée. En effet, pour reprendre ce que l’on a pu entendre il y a peu dans une interview de ce site, je considère que « Ce qui est dommage avec l’Univers Etendu de Star Wars, c’est que c’est une série de romans vendus au rabais, alors qu’il y a vraiment des choses excellentes dedans ».

Et même si vous partagez déjà mes sentiments à l’égard de cette œuvre de fiction, vous pourrez toujours vous servir de ce texte pour convaincre à votre tour un hypothétique entourage sceptique : je ne suis là que pour répandre la bonne parole…

Pour vous convaincre de la « grandeur » de l’Univers Etendu, il va de soi que je devrai en faire une critique qui ne sera pas nécessairement exhaustive, mais le plus possible objective (bien que la non-exhaustivité elle-même puisse être source de subjectivité). Je comprends bien que c’est la condition sine qua non pour convertir même les plus réticents.


1) Définition de l’Univers Etendu (dans le cadre de notre étude) :




Dans ce paragraphe, je resterai bref, car je suis convaincu que sur ce site sont disponibles une bonne quinzaine de définitions toutes plus ou moins justes de ce que nous appelons communément l’Univers Etendu, ou encore le plus souvent par son petit nom : l’U.E.

Mais dans l’hypothèse improbable où quelques néophytes absolus liraient cet article, il me semble nécessaire d’en proposer une en guise de préambule.



L’U.E. est un univers de fiction, précisément celui qui a été créé autour des films Star Wars. Un univers fictif créé grâce à des œuvres publiées sous de très nombreux formats : romans, comics, BD, films, téléfilms, films d’animation, séries, encyclopédies, e-books, j’en passe et des meilleures.

Dans le présent article, nous ne parlerons en aucun cas de toutes ces choses qui sont évoquées. Ou pour être tout à fait exact, nous ne parlerons que des romans qui constituent l’U.E. (que l’on appelle AUSSI « l’U.E. » : comme quoi, c’est piégeux ! Si jamais ça vous intéresse, je crois bien qu’on appelle cette figure de style une synecdoque…). Je ne restreins pas le cadre de mon étude parce que je hais ce qui correspond à l’U.E. et qui n’est pas un roman (encore que…) ; mais je suis simplement bien moins expert sur les autres formats, et n’ai pas tellement envie de critiquer alors que je n’y connais pas grand chose (où serait la légitimité de la critique ?).

Donc, je résume pour ceux qui suivent d’un cerveau distrait : U.E. = plein de trucs. Mais ici, U.E. = romans. Et c’est tout.


2) L’Univers Etendu, une œuvre comme on en fait peu :





Je reconnais volontiers qu’un titre comme celui-là à de quoi choquer. Si je demande à quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de l’U.E. de me dire ce qu’il pense des romans Star Wars, il me dira probablement que « c’est une série de bouquins ultra-commerciale qui surfe sur le succès populaire des films, de la sous-littérature de gros-sous comme on en fait des kilos aujourd’hui ». Et si je dis ça, ce n’est pas innocent : cette phrase m’a été citée presque mot pour mot par une grande lectrice de « vraie SF »…

Mais commentons cette phrase. Est-elle exacte ? Je réponds : en partie seulement. Oui, l’U.E. est une série de bouquins ultra-commerciale qui surfe sur le succès populaire des films. C’est un fait incontestable –celui qui prétend le contraire s’aveugle lui-même. Pour la deuxième proposition, je ne suis déjà plus d’accord. En effet, si le côté commercial de l’U.E. impliquera forcément que dans le nombre des romans publiés, on y trouvera de la merde finie (je ne citerai pas d’exemple, pour ne pas vexer les fans absolus), il est tout à fait possible de trouver de la qualité ; et même exceptionnellement de l’excellence. Prenez un roman comme « La Voie de la destruction », par exemple. Il est plutôt bien écrit (vocabulaire riche, style varié) et nous raconte une histoire qui nous tient en haleine de bout en bout ! Je ne dis pas qu’aux yeux des puristes, il sera considéré comme le chef d’œuvre absolu de l’U.E. (on pourrait plutôt citer le récent « Dark Plagueis » dans ce cas, qui a reçu des critiques dithyrambiques de la part de presque toute la communauté de lecteurs). Mais le roman de Karpyshyn peut tout à fait être lu par un « non-connaisseur absolu » de l’U.E., et je pense qu’en toute bonne foi (et sans préjugés sur la licence), il l’appréciera vraiment.

Ce qui montre bien que si la sous-littérature existe bel et bien dans Star Wars, il n’y a pas que ça non plus… !

Evidemment, on est loin des œuvres fondatrices du genre. Loin des Asimov et autres Barjavel, Brown ou Sturgeon. Mais rappelons quand même que Star Wars est un Space Opera. Et que le genre se prête difficilement à des réflexions plus poussées sur la technologie, comme on peut en trouver dans la hard-SF ou le cyberpunk ; bref, dans les auteurs évoqués ci-dessus.

Donc, non, l’U.E. n’est pas de la sous-littérature : c’est purement et simplement du délit de sale gueule que de dire cela ! (Probablement par rapport à ce qu’il peut représenter, à savoir le côté mercantile de l’Art.) Quant au reste de la phrase : « comme on en fait des kilos aujourd’hui », là aussi je reste sceptique. En effet, très rares sont les licences à visée initiale purement commerciale à parvenir, certes pas à tous les coups, à nous proposer des œuvres de qualité, qui sont intéressantes à lire, présentant des personnages soignés et travaillés, dans un univers riche et qui sait (souvent, mais nous en reparlerons) se renouveler. Ceci vient sans doute du fait que les auteurs Star Wars sont, quelque part, « plus consciencieux que d’autres » ; pour des auteurs à licence en tout cas.

Je ne dis pas que c’est un fait unique. C’est juste rare, très rare.


3) L’U.E. et ses auteurs :





J’en arrive donc tout logiquement à ce qui fait, selon moi, la véritable force de l’Univers Etendu : les auteurs qui l’ont créé. Parlons d’abord de celui qui est considéré par les fans comme un dieu vivant, Timothy Zahn. Titre tout à fait galvaudé, si vous voulez mon avis…


Mais opérons un retour sur l’histoire de la licence.

Quand Star Wars sort en 1977, George Lucas ne prévoit pas du tout le succès de son œuvre. Probablement l’avait-il souhaité, comme n’importe quel scénariste-réalisateur avant lui. Mais il est souvent admis que ses espoirs de réussite restaient maigres, et que son propre succès l’a pris au dépourvu. Aussi, ne prévoit-il pas immédiatement les possibilités commerciales induites par la popularité de son œuvre. Bon, et puis il faut dire aussi que, peut-être me trompe-je à son sujet, mais à l’époque, le côté purement commercial l’intéressait sans doute moins qu’aujourd’hui. Il était encore pur, du côté lumineux de la Force…

C’est ainsi que les premiers jouets, les premières figurines, les premières affiches Star Wars, ne sortent qu’avec un an de retard.


On peut s’en étonner quand on voit ce qu’elle est devenue aujourd’hui, mais la machine commerciale peine à se mettre en place. Et ce qui est vrai pour les joujoux l’est aussi pour d’autres produits dérivés : les romans. Evidemment, ici, je ne parle pas de la novélisation des films eux-mêmes, mais des premiers romans à raconter « l’histoire avant, entre et après les films », soit ce qui se passe quand la caméra est éteinte… En témoigne le premier de ceux-ci, « Splinter of the Mind’s Eye » (de Alan Dean Foster), qui est publié peu après le premier film, mais semble un peu différent de Star Wars (aux dires de pas mal de monde –je ne serai pas plus précis à ce sujet, je viens seulement de commencer à le lire !). Un roman qui n’est même pas cohérent avec « l’Empire contre-attaque », le deuxième film qui arrivera peu après. Foster ne savait même pas qu’il y aurait une suite officiel au film quand il a écrit son roman !!

S’en suivent quelques autres romans, tous cohérents avec les trois films, parfois (rarement) entre eux, mais le plus souvent ne pouvant être lus qu’indépendamment. Et je l’ai dit au début, je ne m’étendrais pas sur le sujet des comics, mais ce phénomène d’incohérence pourrait s’appliquer sans trop de peine aux « Star Wars Marvel comics » de l’époque.

En bref, les romans n’étaient pas foncièrement mauvais (encore que), mais c’était le foutoir !

Et puis en 1991, un type inconnu du nom de Timothy Zahn publie une trilogie S-F se déroulant dans l’Univers fictionnel de Star Wars : « la Croisade noire du jedi fou », plus connue sous le nom de « Cycle Thrawn ». Et là, ô merveille, ô stupeur, ça décoiffe ! Parce que même si cette œuvre n’est pas « génialissime » comme le prétendent les inconditionnels, elle a quand même eu le mérite de mettre une grosse claque à tout le monde. Pour la première fois, Star Wars (en roman) pouvait produire de la qualité : le scénario est soigné, il n’est pas issu d’un synopsis de film de série B, les personnages existants sont tout à fait cohérents avec les films (et bien exploités), le rythme est juste et tient en haleine pendant les trois livres, les nouveaux personnages, créés de toutes pièces, sont justes, eux aussi, et surtout parfaitement intéressants (on pensera facilement à des évidences comme Thrawn ou Mara, mais tâchons de ne pas oublier des personnages secondaires comme Pellaeon ou Karrde…), etc. Zahn se paye même le luxe de s’inscrire dans la continuité scénaristique des films en reproduisant certains schémas de construction narrative (incipit dans un croiseur galactique, au moins un duel au sabre dans chaque épisode, etc) tout en les adaptant de manière à ne pas donner l’impression de pomper sur les films. Je ne dis pas que sa trilogie est parfaite, mais il n’y a rien d’étonnant à ce que beaucoup de fans considèrent celle-ci comme les épisodes VII, VIII et IX officieux (à propos, cela ne veut pas dire que ce serait une bonne base pour des films ; je pense évidemment aux futurs épisodes Disney. De bons romans ne donnent pas toujours de bons films…). Rien d’étonnant, non plus, à ce que cette trilogie ait pu obtenir un côté « culte » (pourtant rare pour des romans à licence) et se soit récemment retrouvée dans un classement de je ne sais plus quel magazine parmi les 100 meilleurs ouvrages de Science-Fiction/Fantasy de l’Histoire, entre du Orwell, Brown et Tolkien.

Après, je n’irai pas jusqu’à mettre notre cher Timothy sur un piédestal, lui qui, par ailleurs, à aussi écrit des romans Star Wars très plats –comme le médiocre « Allégeance », pourtant censé raconter la jeunesse d’un des personnages qu’il a lui-même créés.

Toujours est-il que son excellente trilogie (note au passage aux lecteurs SF qui l’auraient trouvée médiocres : ne jugez pas hâtivement l’U.E. sur cette seule trilogie, c’est loin d’être ce qui se fait de mieux aujourd’hui…) a contribué à créer ce que nous appelons l’Univers Etendu, un ensemble d’œuvres, cette fois ayant une véritable cohérence entre elles, et se présentant moins, au lecteur qui aura le courage de braver ses préjugés et de se plonger dedans, comme de la sous-littérature que comme de la littérature.

Fermons pour le moment la parenthèse historique hautement instructive et revenons à nos auteurs : oui, le premier d’entre eux, Zahn, a su apporter la qualité à un univers fictionnel qu’il a largement contribué à créer. J’en viens à Karen Traviss, qui a fait couler beaucoup d’encre sur les fora. Là encore, un (bref, cette fois-ci) retour sur les évènements :

Peu après la sortie de l’épisode II au cinéma (2002), une « jeune » auteure débarque dans l’U.E. Elle écrit un roman (« Contact Zéro ») centré sur les soldats-clones pendant la guerre éponyme. Un roman aux avis très mitigés : incroyable pour certains, qu’elle parvienne à nous transmettre avec autant de fidélité les pensées et ambitions de ses moitiés d’hommes pendant un conflit ; nullissime pour d’autres, qui voient dans cette nouvelle façon d’écrire une trahison aux fondements Space Opera sur lequel repose l’U.E. Les premiers semblent plus nombreux, puisque que le livre se vend bien mieux que tous les autres. La série « Republic Commando », qui suit les tribulations des soldats-clones, est née.

Arrivé à son septième roman, elle décide de partir en claquant la porte. Beaucoup pensent que c’est parce que les romans jeunesse adaptés de la série d’animation « The Clone Wars » (qui pose toujours, aujourd’hui, des soucis de cohérence ; mais ce n’est pas le sujet) viennent écraser tout le travail de création narrative qu’elle a accompli sur la série dont elle était la maîtresse incontestée. J’étais de ceux-là…

Bon… Malheureusement pour mon esprit rebelle, prêt à s’enflammer pour défendre notre Karen nationale, il a été aujourd’hui démontré qu’elle est partie pour une raison purement financière, et que la dénégation de son travail par les stratèges financiers n’y était pour rien. Effectivement, un auteur à licence connaît les risques de son métier : être éjecté du jour au lendemain, ça arrive. Il suffit de voir ce qui se passe chez DC comics en ce moment ! Mais cela n’empêche pas que ce qu’elle a pu écrire pendant la période où elle bossait pour Del Rey (l’éditeur U.S. de l’U.E.) était d’une très grande qualité. En outre, elle a contribué à créer tout un pan de la mythologie starwarsienne de manière réaliste et incroyablement détaillée (en l’occurrence le peuple des mandaloriens), et en toute honnêteté ça fait un peu mal au cul de se dire que d’autres ont pu cracher dessus par la suite. Je ne nie pas qu’elle se savait sur la sellette en permanence, compte-tenu du job qu’elle avait choisi. Mais il est un fait incontestable : son travail est remarquable et consciencieux, d’autant plus remarquable en se sachant remplaçable (soit dit en passant, de fait, elle n’a toujours pas de remplaçant pour sa série sur les clones… c’est quand même un signe ! Mais bon, il y en a bien un qui arrivera tôt ou tard).

Passons à un autre grand monsieur de l’U.E. : James Luceno. L’homme est moins connu qu’une Karen Traviss, parce que contrairement à celle-ci (qui a écrit pour de nombreuses autres licences, et aussi en nom propre), Mr. Luceno n’est jamais vraiment sorti du carcan de l’U.E. Mais le voudrait-il vraiment ?



James Luceno est l’auteur de bon nombre de romans Star Wars. Il faut noter que son nom à lui seul est gage de qualité. Il est le spécialiste des romans longs (voire très longs : « La Force Unifiée » fait plus de 900 pages écrites tout petit !) et extrêmement bien construits, truffés de références justes et bien exploitées (c’est-à-dire pas juste histoire de faire de la référence) à de nombreuses autres œuvres de l’univers (en témoigne « Dark Plagueis », probablement le plus significatif de tous dans ce domaine). Pour ces raisons, chacun de ses romans est considéré comme œuvre majeure de l’U.E. de manière quasi-obligatoire (Dark Plagueis, le Labyrinthe du Mal, l’Ascension de Vador, la Force Unifiée… : presque que des histoires très marquantes). Bon, après, il est vrai que j’ai personnellement quelques problèmes avec son style un peu lourd et pompeux, qui a une fâcheuse tendance à ralentir le rythme. Mais je dois bien reconnaître que quand il écrit du Star Wars, c’est toujours très bon (à réserver aux connaisseurs cependant : il faut un certain niveau de connaissance de l’univers pour pleinement apprécier ses romans). Dernier exemple qui me vient, d’un auteur qui n’est pas un « régulier » cette fois : Greg Keyes. C’est par l’U.E. que j’ai découvert les talents de ce conteur du Mississippi : et quel conteur !

Certes les quelques romans Star Wars qu’il a écrits ne comptent pas parmi les romans les plus marquants. Pour autant, ils comptent parmi ceux dont je me souviens le plus facilement, et pour cause : ils sont vraiment excellents. L’Ultime Prophétie se paye même le luxe d’une réflexion métaphysique assez intéressante, qu’on aurait pu trouver dans d’autres textes non commerciaux, mais à laquelle il était difficile de s’attendre dans un Star Wars (pour ceux qui ont l’édition française, cela correspond aux pages 152, 153 et 154…). Note : Puisque l’on parle de Keyes, je vous conseille la lecture de son uchronie steampunk : « L’Age de la Déraison » (attention, pour cette dernière, bases d’histoire scientifique souhaitables).

Je sais que je vais en faire crisser certains, mais l’U.E. me fait parfois penser à l’univers de Tolkien. Evidemment, la visée de l’anglais aux hobbits n’était pas commerciale. Et plusieurs œuvres écrites par un seul homme risquent d’être plus facilement cohérentes entre elles que plusieurs œuvres écrites par de très nombreux auteurs (encore que, on est en droit de se poser la question quand on lit le préambule du Silmarillion…). Mais dans les deux cas nous avons des œuvres longues, de très bonne facture (comptant même quelques pépites) ; et qui se renouvellent sans cesse. C’est un peu comme les Rougon-Macquart finalement (quoi ?!? il vient de comparer le collectif des auteurs Star Wars à Zola ? Mais c’est une honte d’entendre ça ! : Oui, j’ose !).

Finalement, je pense qu’il existe un certain niveau d’implication des auteurs de l’U.E. qui n’existe pas pour d’autres licences, ce qui diminue le côté purement commercial en venant apporter une qualité d’écriture concrète. Alors, je dirais à la personne précédemment évoquée, la puriste de Science-Fiction dénigrant par principe l’Univers Etendu qu’il ne faut pas juger trop vite, surtout pas sans jamais avoir mis le nez dedans.


4) Le Revers de la médaille :




Et oui, parce l’U.E., c’est pas tout rose non plus.

L’une des plus grandes qualités de l’U.E., déjà un peu évoquée précédemment, est sa cohérence globale. Evidemment, ce n’est généralement pas ce qui prime au moment où on lit une histoire : qu’elle provienne ou non de l’Univers Etendu, quand une histoire est merdique, elle est merdique ! Son inclusion dans une œuvre plus vaste ne viendra jamais la changer en quelque chose proche de Shakespeare.

Mais quand on a, en plus d’une réelle qualité indépendamment de l’U.E., des histoires qui se lient parfaitement ensemble, qui s’assemblent de manière logique les unes aux autres, cela ne peut être qu’un plus. Pas besoin d’être un esprit particulièrement cartésien pour apprécier la beauté de l’œuvre globale en ce qu’elle se tient comme un tout.

Cela ne rend cet univers que plus crédible, plus intéressant. Certains me diront en toute mauvaise foi qu’ils peuvent lire sans problème une histoire qui est brouillonne et l’apprécier. C’est probablement parce que ceux-là ont préféré oublier le livre qu’ils avaient lu, un jour, il y a très longtemps ; un livre sans queue ni tête tellement incompréhensible qu’il avait failli finir à la poubelle tout au long de la lecture… ! Bon d’accord, j’exagère peut-être, on ne jette pas l’art. Mais ce livre-là, on l’a tous lu…

Tout ça pour dire que le souci de cohérence globale a (presque) toujours été, dans l’histoire de l’Univers Etendu, et ce depuis Timothy Zahn, un gage de qualité supplémentaire qui permet de suivre avec passion une histoire longue (et sans lasser, grâce à la diversité des romans, j’insiste).

Certains lecteurs pourtant assidus affirment ne pas vraiment rechercher cette cohérence. Je crois plutôt que chacun accepte un certain niveau d’incohérence dans une œuvre écrite par de très nombreux auteurs, que chacun a son niveau de tolérance. Car s’il n’appréciait pas, même inconsciemment, cette unicité de l’œuvre, pourquoi ceux-là ne cesseraient-ils pas tout simplement de lire du Star Wars ?

Vous l’aurez compris, l’une des forces (je n’ai pas dit la plus grande) de l’œuvre que constitue l’Univers Etendu est son « harmonie », d’autant plus étonnante compte-tenu du nombre d’années et des origines douteuses de sa création.

Et d’autant plus étonnante encore, compte-tenu de son côté commercial. (Non non, rassurez-vous, je ne l’avais pas oublié, celui-là !).
Le côté commercial de l’œuvre est ce que les néophytes voient toujours en premier (en tout cas aujourd’hui). Et franchement, je comprends tout à fait. L’Univers Etendu est donc immanquablement associé à un certains nombres de clichés et de valeurs négatives, les préjugés qui se rapportent aux licences mercantiles. Fort heureusement, l’U.E. a su garder une certaine liberté. Oui, je sais, vous allez me dire que je me répète. Mais ce que je n’ai pas encore dit, c’est que le côté commercial peut aussi présenter des côtés positifs (si si !). En effet, il pérennise l’œuvre et lui permet de continuer à exister (parce qu’il est évident que quand on est un gros-sous ne voyant l’art que comme un moyen de s’enrichir, on n’a pas envie de laisser mourir un « produit » qui marche du tonnerre). Ce qui est, finalement, une bonne chose si l’œuvre se renouvelle tout en conservant son essence artistique. Evidemment, c’est plutôt rare, mais dans le cas qui nous occupe, on est plus facilement enclin à laisser les gros-sous financer de bons auteurs pour voir notre bébé à tous continuer d’exister. Tant que cela enrichit l’histoire au lieu de l’appauvrir, ça n’est pas un problème, mais une bonne solution.




Mais comme le dit le titre de ce chapitre, il y a un revers à cette médaille. Il est des périodes où l’on considère que le côté commercial a trop pris le pas sur l’œuvre artistique, et l’a finalement dépossédée de sa substance. C’est ce qui s’est passé lors du plus gros « clash » entre fans de Star Wars en 1999. C’est à nouveau ce qui s’est passé avec la série The Clone Wars en 2008 (pour ne citer que les plus significatifs). Personnellement, j’ai moi-même déjà ressenti l’envie de voir mourir Star Wars dans la gloire plutôt que vivre dans la honte, la honte d’avoir perdu de sa superbe en laissant les financiers faire la loi et reléguer les qualités de l’œuvre dans le fond d’un tiroir.

Mais, tant que ça marche, ILS n’arrêteront pas. Ainsi, ce côté commercial qui fait vivre Star Wars (youpi !) l’empêchera donc de mourir quand son heure aura sonné (ooohhh…), faisant agoniser l’Univers Etendu peut-être pendant des années.

Il est vrai qu’il existe, chose plutôt rare pour une licence de ce type, un titre officieux chez l’éditeur américain des bouquins qui est celui de « Gardien de l’Holocron » (Note : un Holocron est, dans l’Univers Etendu, une sorte de cristal permettant de stocker des données). Celui-là est un peu le garde-fou de la licence, dont le rôle est de veiller au bon respect de la cohérence globale de l’œuvre (une tâche qui ne doit pas être de tout repos). Jusqu’à présent, le Gardien (la Gardienne en l’occurrence) avait toujours bien fait son travail. Même si Papy Lucas faisait force de loi et qu’il avait le dernier mot (et qu’il ne l’a pas toujours eu très judicieux : j’estime personnellement qu’à partir du moment où on a délégué son œuvre à d’autres auteurs, il faut en assumer les responsabilités et ne pas cracher sur le travail de ces auteurs. Mais bon, je maîtrise là ma véhémence, avant de relancer un débat stérile qui a suscité quelques débats houleux sur le forum).

Nobody knows the future…


5) De la redondance de l’œuvre :




J’ai dit dans l’intro que je serai objectif, alors je le serai. Voici donc l’autre gros défaut que peut présenter l’Univers Etendu, pour le nouveau lecteur comme pour le vieux briscard.

En dépit de ce que j’ai pu dire à propos du renouvellement constant de l’œuvre, ça n’est pas tout à fait vrai. Renouvellement de styles d’écriture, de types d’histoire, de beaucoup de choses en fait. Mais il existe un certain effet de redondance.

Je ne parle pas du genre : il est évident que si l’on s’attend à lire autre chose que de la SF en lisant du Star Wars, on risque d’être déçu. Même les quelques romans dont le scénario s’éloigne ouvertement des schémas classiques du genre (ex : le futur « Scoundrels », dont le scénario est basé sur une histoire de braquage + les romans policiers, les romans psychologiques, …), on retrouvera toujours une touche de Science-Fiction marquante. C’est la base de l’œuvre, ça n’a donc rien d’étonnant ; et si vous détestez le genre dès le départ, il est évident que l’U.E. vous déplaira. De même, rares (mais pas inexistants) sont les romans Star Wars parvenant à s’extraire du sous-genre « Space Opera ». Mais là encore, il ne faut pas s’en étonner, compte-tenu que cela correspond aux fondements de cet univers de fiction.

Malgré cela, même en étant fan du genre, il existe un gros soucis de redondance qui viendra parfois lasser même les lecteurs les plus assidus. Cette répétition, on la trouve quelque part au niveau scénaristique. En effet, une partie du scénario peut être littéralement identique d’un roman à l’autre :

Le Space Opera, c’est un sous-genre de la SF qui est la fusion de deux genres littéraires : la Science-Fiction et la Fantasy (je schématise évidemment, mais je pense ne pas trop me tromper). Ce qui implique assez souvent (même si fort heureusement, l’U.E. sait s’en extraire la plupart du temps) un côté manichéen : on trouve toujours des (un) gentil(s) contre des (un) méchant(s). Et ce n’est pas cela qui, en soit, peut lasser. Après tout, 90% des films hollywoodiens sont basés là-dessus, et je ne parle pas que des blockbusters mais bien de tous les films…

Le problème est que dans Star Wars, les « méchants » ont tendance à suivre de manière un peu trop fidèle certains archétypes.

Pour comprendre, je vais devoir encore parler de l’histoire de l’U.E., ou plutôt des histoires constituant l’U.E. Rassurez-vous, je ne ferai aucun spoiler…

Parmi toutes ces histoires, on distinguera facilement quatre grands « groupes » (correspondant d’ailleurs à peu près à quatre grandes périodes d’écriture). Tous les romans n’appartiennent pas forcément à ces groupes, mais presque. Le premier groupe est le plus ancien de tous, correspondant aux premiers romans écrits juste à la suite de l’épisode VI (à la fois dans « notre » réalité, et, chronologiquement, dans l’Univers Etendu). C’est ce que l’on désigne en général sous le nom d’ « ère néo-républicaine » (et pour cause : elle débute par la fondation de la « Nouvelle République » !). Ces romans étant les premiers, leur alliage est fait un peu de bric et de broc (il est donc encore plus étonnant pour eux que pour tous les autres qu’ils aient pu être cohérents entre eux…). Les « méchants » y sont généralement des impériaux. Ça semble évident, d’un point de vue commercial : pour vendre, il faut trouver un public. Pour ce faire, il faut utiliser la licence, donc les 3 films. Comment ré-utiliser le grand méchant connu dans les films (l’Empire) alors qu’il est censé avoir disparu avec la mort de son empereur ? Très simple : dire qu’il n’a pas disparu avec son empereur. Il est vrai que les UEistes me diront que tel qu’était présenté l’Empire dans les livres (c’est-à-dire tout-puissant, donc immortel), ça semble logique. Mais avouez que d’un point de vue stratégie commerciale, c’est quand même très pratique… !




Les romans se caractérisent tous globalement par des méchants étant toujours des leaders impériaux survivants, et par conséquent susceptibles de fournir toujours plus ou moins le même schéma narratif.

Evidemment, je grossis le trait. On ne saurait imaginer deux « méchants » plus différents que Ysanne Isard et Thrawn, ou encore Pellaeon (si toutefois on peut le considérer comme le « méchant ») ; et ce bien que tous soient impériaux et, à un moment ou à un autre, le « bad guy » d’un roman donné. Mais il faut avouer qu’il est plus difficile de repérer des différences fondamentales entre Daala et Isard, par exemple.




Ou encore, même s’ils sont sympathiques à lire individuellement, on peut voir facilement un effet de répétition assumée entre les différents tomes de la sous-série « les X-Wings »… (une série d’ailleurs d’autant plus plate que les « gentils » eux-mêmes n’évoluent pas beaucoup ; contrairement au reste de l’U.E. qui les fait évoluer, jusqu’à la mort… [STOP SPOIL])
Le deuxième groupe correspond à… Non, je me le garde pour la fin celui-là… !

Le troisième groupe correspond à la période prélogique. Autrement dit tout ce qui est né avec la prélogie (épisodes I, II et III). Car l’une des nouvelles inventions apportées par la prélo est le nom de l’ennemi atavique des jedi : les sith. Et avec ce nom vient tout un cortège de créations nouvelles, plutôt intéressantes (tout était à créer, alors autant innover, avec un ennemi bien différent de l’impérial standard qui trônait jusqu’à présent, et qui commençait à ennuyer). Le problème est que l’on est presque retombé aujourd’hui dans cet excès, à ceci près que ce n’est plus l’éternel combat « Nouvelle République VS. Impériaux sur le déclin », mais le combat « Jedi VS. Sith ». Je ne parle pas, évidemment, de la sous-série « la Guerre des clones » (à ne surtout pas confondre avec « The Clone Wars » !) qui tirait son épingle du jeu en s’extrayant de ce carcan. Mais il faut reconnaître qu’aujourd’hui, il existe une certaine saturation à cause de ces foutus Sith. Les Dark-machins commencent personnellement à me les briser menu. Après, je ne dis pas que, encore une fois, certains (comme Luceno) arrivent à exploiter ce schéma narratif semblant éculé de manière tellement novatrice que l’on n’a pas l’impression de lire 36 fois la même histoire (et même : bien au contraire !). Mais ce phénomène contribue quand même à la redondance de l’histoire, donc est un de ses défauts notoires.

Enfin le quatrième groupe… Et bien en fait, pour le présenter, il me faut aborder le deuxième. Alors : c’est parti !

Suite au prochain numéro *rire sadique*
Parution : 15/03/2013
Source : Kléber Valéra
Validé par : Nicravin
On en parle sur nos forums
 
Les 10 premières réactions (voir toutes les réponses) :
  • 15/03/2013 - 13:10
    Une analyse intéressante et objective, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire ! D'ailleurs la suite est prévue pour quand ?

    D'autant plus intéressant que je sors d'une discussion avec un ami plus Trekkie qu'UE-phile, et que l'on discutait des points négatifs de chaque univers. Pour Star Wars, revenaient les points abordés avec justesse dans l'analyse : le côté mercantile, l'incohérence manifeste (tous médias confondus cependant), et les défauts d'écriture de beaucoup de romans de mauvaise qualité.

    Mais le gros point positif sont les arguments tout à fait valables, de quoi ajouter des lames à mon couteau suisse lorsqu'il s'agit d'expliquer face à des regards méprisants que les romans Star Wars, ce n'est pas de la daube en boîte...

    Je me répète, mais,... A quand la suite ?
  • 15/03/2013 - 15:13
    J'ai adoré ce petit édito et j'admets que y'a de l'idée. :lol:
    Je sens qu'avec ça, je pourrais même convaincre un pote d'aller plus loin car il vient juste de commencer et hésite un peu :oui:
  • 15/03/2013 - 15:36
    Très bel édito !
    Je rejoins pas mal des opinions et constats du texte.
    Ca m'a donné envie d'en faire un nouveau ! Mais j'attends qu'un peu de temps s'écoule et qu'on ait des précisions sur l'avenir de l'UE.
    :diable:
  • 15/03/2013 - 15:52
    Mes passages préférés étaient ceux sur Traviss et sur Luceno :lol:

    Le reste était super intéressant aussi, faut bien l'avouer.
    Mais certains points risquent en effet de déplaire à certains je pense, vu que j'ai moi même pris assez étrangement certaines infos :whistle: , et pourtant je ne suis pas le fan le plus fervent :transpire:
  • 15/03/2013 - 15:57
    krinvitz a écrit:D'ailleurs la suite est prévue pour quand ?

    Pour quand j'aurai le temps de m'en occuper. :P Bientôt. Normalement.
    krinvitz a écrit: Pour Star Wars, revenaient les points abordés avec justesse dans l'analyse : le côté mercantile, l'incohérence manifeste (tous médias confondus cependant), et les défauts d'écriture de beaucoup de romans de mauvaise qualité.

    Je ne connais quasiment pas l'univers de Star Trek (je n'ai vu que quatre/cinq films) mais je crois que ST est tout aussi soumis au coté mercantile (produits dérivées,...) avec les mêmes conséquences au niveau de la qualité : il y a des films ST franchement nuls (strictement rien à sauver, contrairement à tous les SW (TPM compris :D ) qui sont sortis jusqu'à présent qui, eux, avaient tous au moins une musique et une mise en scène irréprochables), je suppose que les romans ne doivent pas plus couper que l'univers de SW à ce coté "sortons un truc vite fait, mal fait ; il y aura toujours des clampins pour les acheter).
    Revan Bane a écrit:Mais certains points risquent en effet de déplaire à certains je pense, vu que j'ai moi même pris assez étrangement certaines infos :whistle:

    Lesquelles ? :neutre:
  • 15/03/2013 - 16:21
    Je n'argumenterai pas pour contredire tes opinions sur Star Trek Nicravin, le sujet ne s'y prête pas...

    Mais certains points risquent en effet de déplaire à certains je pense, vu que j'ai moi même pris assez étrangement certaines infos :whistle:


    Pas vu de quoi déplaire dans cet éditorial, à part pour le fanboy qui se sentirait offusqué que l'on attribue le qualificatif de mercantile à la franchise. Pour le reste, ce sont des faits écrits et des opinions objectives, rien d'alarmant... :neutre:
  • 15/03/2013 - 16:29
    krinvitz a écrit:Je n'argumenterai pas pour contredire tes opinions sur Star Trek Nicravin, le sujet ne s'y prête pas...

    C'est à dire que l'un des objectifs secondaires du projet étant de faire naitre des discussions qui n'auraient pas eu lieu sans les éditos... :paf:
  • 15/03/2013 - 17:46
    Nicravin a écrit:Lesquelles ? :neutre:


    Ben en fait, c'est vraiment chipoter parce que c'est super comme boulot, mais ...
    un effet de répétition assumée entre les différents tomes de la sous-série « les X-Wings »… (une série d’ailleurs d’autant plus plate

    foutus Sith. Les Dark-machins commencent personnellement à me les briser menu.

    Suite au prochain numéro *rire sadique*

    :non: :neutre: :siffle: :transpire:

    (petite flemme de repartir du début^^, donc seulement la fin :paf: )
  • 15/03/2013 - 18:21
    Revan Bane a écrit: foutus Sith. Les Dark-machins commencent personnellement à me les briser menu.

    Second degré, non ? :transpire:
    Revan Bane a écrit:Suite au prochain numéro *rire sadique*

    Ça, c'est un ajout de ma part. :transpire: ²
  • 15/03/2013 - 19:42
    J'ai pas encore tout lu, mais s'il vous plait... sautez des lignes :cry:
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