Il y a eu précédemment quelques interrogations sur le découpage choisi dans nos critiques pour cette série. Comme la question peut se poser, et se pose même encore plus pour cet arc, je vais en guise de préambule clarifier tout ça.
Pour le premier arc, il n’y avait pas matière à polémiquer, le premier arc s’arrêtait bien à l’issue 5 car même si on voyait le petit groupe de Rebels au tout début de la première issue, ils en étaient absents tout le reste du temps. En effet, l’arc Le Dernier Padawan se passe en l’an -19 : j’ai donc jugé uniquement la partie sur la jeunesse de Caleb Dume. Tout oppose ce début de série et cet épilogue (la sixième issue) : la date, les personnages, l’histoire, le dessinateur et même le prénom du héros. Il s’agit indubitablement de deux histoires différentes.
Pour cet arc, ça se corse un peu plus, en effet au début de chaque issue on a droit à une page qui nous montre l’histoire du groupe de rebelles. Et cette cinquième issue, même si elle clôture l’histoire du passé de Kanan, ouvre aussi la porte à la sixième qui encore une fois montrera la fin de « l’intrigue » Rebels. J’ai été tenté de faire une seule critique pour le tout MAIS ça n’aurait pas été cohérent avec ce que j’ai fait pour le premier arc, et surtout les arguments cités au-dessus restent valables : date, personnages, histoire, dessinateur, prénom du héros différents.
Vous voulez une raison de plus, une raison plus personnelle ? Je trouve injuste dans une critique dessin de juger deux artistes en même temps… Dans un crossover comme Vador : Abattu, je n’avais pas le choix, même si le travail de Larroca a diminué celui de Deodato Jr. Mais là je refuse qu’un autre dessinateur vienne gâcher l’œuvre de Pepe Larraz, cet artiste a du talent à revendre donc je le jugerai lui et uniquement lui ! C'est parti !
Caleb Dume, encore au temple Jedi, cherche toujours à trouver un maître qui le propulsera dans une guerre des clones déjà bien entamée. Verdict.
Dessin
Vous le savez tous, Larraz est mon chouchou. Mais il ne faut pas oublier qu’il fait la paire avec David Curiel, son coloriste. Les nébuleuses en dégradés de bleu, on les doit plus à Curiel qu’à Larraz. Mais Larraz n’est pas en reste puisqu’il est d’ores et déjà passé maître, faisant mieux que certains autres maîtres des comics Marvel. Après l’avoir côtoyé pendant près d’un an, je peux dire qu’il a un don, et plus particulièrement pour deux choses.
La première, je n’ai jamais vu quelqu’un réussir autant les expressions faciales que lui. Quand je vois Caleb les larmes aux yeux j’ai envie de pleurer, quand je vois Depa souffrir c’est moi qui souffre, quand je vois ce jeune padawan rire je me sens bien car il est heureux. On s’attache forcément à tous ces personnages, non pas par l’histoire mais davantage par les dessins. C’est ahurissant qu’il arrive à transmettre autant de force sur ses visages, mais en même temps c’est ce qui rend ce comics si plein de vie.
La seconde, les combats, mais plus que les combat et le dynamisme qu’il transmet, ce qui est sublime c’est le fait de les faire tenir sur une double page. Chaque combat a droit à sa double planche, offrant un plus grand enchainement d’action. Même si cela nous fait perdre un peu le fil conducteur entre les cases incrustées au cœur de ces fresques de violences nécessaires. Il utilise les mêmes techniques que j’avais relevées dans ma critique du style d’Immonen, il fait sortir de ses cases les personnages et leurs armes, et il utilise énormément le « flou » pour donner une idée de mouvement. Mais surtout, le coloriste utilise la bonne dose de couleur dans les bon tons, ce qui fait que chaque scène nous saute aux yeux et la myriade de couleurs très colorées utilisée fait exploser le tout à la lecture alors que tout est réellement entrain de sauter dans l’histoire.
Vous cherchez un plus ? Dans le combat face à Grievous, observez bien les techniques utilisées par son adversaire, c’est les mêmes poses qu’Obi-Wan utilisera dans son futur combat lui aussi face à Grievous.
Vous l’aurez compris, Larraz et Curiel sont une des meilleures teams de dessinateurs (avec la team Checchetto). On assiste cependant à un démarrage un peu lent de l’arc côté dessins, on sent un Larraz un peu fatigué, un peu brouillon sur les premières issues, mais qui se rattrape magnifiquement bien avec la cinquième issue qui est sa dernière de la série. Dans cette dernière issue, on trouve presque uniquement des doubles pages sur lesquelles il prouve l’étendue de son talent.
J’aurais aimé mettre pour la première fois un 49/50 mais pour le petit coup de mou de début d’arc et le manque de scènes spatiales, ce sera 45/50.
Scénario
Comme le premier arc, ça reste très classique à ceci près que cette fois-ci on n’a plus d’enjeu. Pour le premier arc on savait que l’ordre 66 arrivait, mais on ne savait pas quand. On ne savait pas si/quand Depa allait mourir, idem pour Kasmir, et puis il y avait ce retournement final très inattendu.
Dans cet arc, qui malheureusement se passe avant, il n'y a aucun suspense. On ne craint ni pour Depa et Caleb, ni pour les commandants clones, ni pour le temple Jedi, on ne craint pour aucun des « gentils ». Les seuls sorts indéterminés restants sont ceux des méchants… puisqu’on sait que les gentils s’en sortent. Sauf quand on nous sort un Grievous…
Sont donc introduits dans cet arc deux frères travaillant pour les séparatistes qui vont donner du fil à retordre à Depa et à son jeune Padawan. Malheureusement, aucun background n’accompagne leur apparition et ils sont tous deux trop vite expédiés.
Heureusement, Weisman a compris quel était l’avantage d’avoir Larraz aux dessins, il lui donne donc dans le scénario des bouleversements dans la vie du jeune Caleb. Au-delà de chercher des enjeux ou du suspense dans cet arc, il faut davantage le voir comme les événements qui ont forgé le caractère de Kanan, ceux qui ont représenté un choc dans sa vie : la perte d’un proche, le premier combat, la joie d’une victoire, la peine d’une défaite, la mort d’un ennemi de ses mains…
C’est ça que nous propose ce titre et si on le prend comme tel et qu’on adore le gamin plein d’énergie qu’est Caleb, on aime le voir évoluer.
37/50
Les plus :
Larraz, un maître Jedi que je veux revoir sur du Star Wars
Les sentiments et l’évolution de Caleb
Les couvertures de Brooks toujours parfaites
Les moins
Petit coup de mou au début pour les dessins
Histoire sans enjeux/suspense pour le lecteur
Note : 82 %
Niobi a écrit:Face à de si beaux dessins, j'en oublierai presque la trame scénaristique. Il va falloir que je le relise à tête reposée, sans me focaliser sur les détails graphiques.